04 Faune sauvage Animalerie Cours v0109

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UC 10 OPTION
SOUS UC 10.1 – NOUVEAUX ANIMAUX DE COMPAGNIE
MODULE 10.1.4
FAUNE SAUVAGE - ANIMALERIE
COURS
A - SOINS APPORTES AUX ANIMAUX SAUVAGES
B - IDENTIFICATION DES ANIMAUX SAUVAGES
A - SOINS APPORTES AUX ANIMAUX SAUVAGES
1. REGLEMENTATION ET USAGES
1.1. Statuts légaux de l’animal sauvage autochtone ou migrateur
Espèces protégées
Mammifères : tous les mammifères marins, les chauves-souris, chat sauvage, fouine, belette,
lynx, bouquetin, hérisson, écureuil…
Oiseaux : pratiquement tous les rapaces et tous les passériformes.
Autres : tous les amphibiens et les reptiles, quelques arachnides, crustacés et gastéropodes.
Gibier
- gibier d’élevage
- gibier sauvage
Mammifères : Chevreuil, sanglier, cerf, lièvre, lapin, mais aussi blaireau, belette, fouine,
hermine, marmotte, raton laveur…
Oiseaux : gélinottes, tétras, corneille, corbeaux, étourneau, geai, pie bavarde, merle noir,
pigeon bizet, tourterelle turque, vanneau huppé….
Susceptibles d’être nuisibles : Martre, fouine, belette, putois, campagnol, musaraigne…
Notez que : la belette peut être à la fois protégée, chassable et nuisible en fonction des
arrêtés locaux.
1.2. Les droits légaux des ramasseurs et des vétérinaires récepteurs
1.2.1. Etat de détresse de l’animal ramassé
Les animaux sauvages protégés ne peuvent être ramassés que si ils sont en détresse ou s’ils
posent problème.
Or le tri est difficile :
- Animal en état de détresse ; ex : un hérisson jeune de moins de 500g ramassé en plein jour
en octobre, oiseau à l’aile cassée ou électrocuté.
- Animal paraissant en détresse ; ex : jeune faon à la lisière d’un bois, jeune hibou au pied
d’un arbre.
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Animal posant problème ; ex : fouine dans un poulailler, hirondelles ou pipistrelles
nichant sous un toit devant être refait.
1.2.2. Le cadre légal d’intervention du découvreur et du vétérinaire
Le législateur impose la possession d’un certificat de capacité « élevage d’animaux non
domestiques » pour intervenir sur la faune indigène ; ce certificat individuel et incessible est
lié à l’existence de structures pour rééduquer les animaux à la vie sauvage.
Cependant, tout vétérinaire peut (et doit) prodiguer les soins d’urgence aux animaux sauvages
avant de diriger celui ci vers le centre de soins capacitaire pour l’espèce considérée. Les
règles de fonctionnement et les caractéristiques de ces centres sont fixées par l’arrêté du 11
septembre 1992
L’instruction PN/S2 N°93-3 du 14 mai 1993 précise que « la priorité réside dans la
préservation des espèces et des équilibres auxquels elles participent et non dans la
préservation de chaque individu d’une espèce ».
Concernant le transport des animaux sauvages par les particuliers à destination d’un centre de
soins ou d’une clinique vétérinaire : « en cas d’urgence (si la survie de l’animal ou sa
capacité à être réinséré dans la nature est manifestement menacée) et en l’absence de
meilleure solution, le transport sans formalité est admis s’il est effectué dans les plus brefs
délais et par l’itinéraire le plus direct ; dans tous les autres cas, les autorisations nécessaires
sont exigées ».
•
Toute personne trouvant un animal protégé en détresse, a le droit de le ramasser et de le
conduire immédiatement chez un vétérinaire par le plus court chemin.
•
Le vétérinaire a le droit d’assurer les premiers soins d’urgence, mais il n’a pas le droit
d’hospitaliser un animal à long terme : il doit prendre contact avec le centre de sauvegarde
de la faune sauvage le plus proche.
•
Toute infraction à cette législation peut entraîner jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et
3000 euros d’amende (idem pour l’introduction d’espèces animales ou végétales en
violation des dispositions légales).
•
Dispositions particulières liées à la grippe aviaire : les oiseaux sauvages trouvés en état
de détresse ou morts ne doivent pas être déplacés mais signalé à la D.S.V, ceci est
valable pour des mortalité de groupes, plusieurs oiseaux type cygne ou canards
trouvés morts au même endroit..
1.3. Finalité des soins : la réhabilitation
L’intérêt des soins portés aux animaux sauvages est, par tradition française, la possibilité de
les relâcher dans la nature = réhabilitation.
Or, beaucoup d’animaux ne pourront, à cause d’une pathologie longue à soigner ou de la
persistance prévisible de séquelles irréversibles, être relâchés.
Les soins coûteux ne seront donc mis en œuvre qu’après un tri sélectif des animaux.
Critères de tri :
- Gravité des lésions, irréversibilité des séquelles…
- Présence possible ou conjointe de maladie contagieuse
- Capacité d’accueil des structures (marée noire)
- Age de l’animal
- Valeur patrimoniale de l’espèce (rareté)
Il est donc primordial d’identifier l’espèce et de caractériser l’animal
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2. SOINS APPORTES A LA CLINIQUE
Le plus souvent, les animaux sauvages sont apportés dans des cartons. On se méfiera à
l’ouverture de ceux-ci, un animal choqué ayant pu récupérer ses forces et se transformer en
missile dès qu’on lui laisse une possibilité de fuite, à vous ensuite les acrobaties pour
récupérer un écureuil galopant sur les étagères de la clinique !
L’animal capturé est en grand état de stress : il convient de ne pas en faire l’attraction de la
clinique, de le manipuler le moins possible, fermement, dans une atmosphère calme et peu
lumineuse.
2.1. Capture-Contention
2.1.1. Matériel nécessaire
- gants de cuir pour les rapaces, de latex pour les pigeons
- couverture
- blouse de couleur foncée
- pour les mammifères : épuisettes, pince à chat, lasso, lacette.
2.1.2. Dangers et méthodes
* Carnivores :
Morsures et griffures
On utilisera les moyens de contention classiques pour les chiens et chats : gants de cuir, lasso,
pince.
* Cervidés :
Pour diminuer le stress et les mouvements, on placera une serviette sur les yeux de l’animal
avant tout examen.
Bois et sabots antérieurs = rasoirs
* Hérissons :
Epines, morsures.
* Chauve-souris, rongeurs :
Morsures
Oiseaux
Il convient de faire attention à soi et à l’animal. Les serres des rapaces (même les plus petits,
comme le faucon crécerelle) et les becs des échassiers sont redoutables.
Les ailes doivent être plaquées contre le corps, mais en laissant le mouvement respiratoire se
faire. Attention de ne pas fermer hermétiquement le bec des espèces piscivores sans narines
(Fou de Bassan et cormoran)
* Rapaces :
Le danger vient surtout des serres. Les éperviers et les faucons se placent sur le dos et se
défendent avec leurs serres ; les nocturnes claquent du bec pour impressionner.
Les méthodes seront adaptées en fonction de l’animal et de l’espèce. Il est utile de savoir que
les oiseaux de fauconnerie ou imprégnés n’ont plus aucune crainte de l’homme et peuvent être
plus agressifs que les oiseaux sauvages.
Parmi les espèces faciles à saisir : buses et milans (mais il y a des exceptions) ; les milans sont
des spécialistes pour « faire le mort ».
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Les oiseaux calmes seront saisis à mains nues, les deux mains plaquant les ailes au corps et
les doigts immobilisant les tarses de l’oiseau en prenant soin de placer un doigt entre les deux
tarses.
On peut ensuite enrouler une serviette autour de l’oiseau ce qui permet d’éviter les
mouvements désordonnés et de ne pas abîmer le plumage. On limitera ce type de contention à
quelques minutes, des accidents mortels ayant été relatés sur des faucons.
Pour les oiseaux agressifs, une serviette éponge peut servir à aveugler l’animal et on utilisera
des gants de cuir épais.
Dès que possible, le rapace sera aveuglé avec une serviette, une chaussette ou un capuchon de
fauconnerie.
Attention à ne pas porter contre-soi des espèces aux serres puissantes comme les aigles ou les
hiboux grand-ducs, ces oiseaux sont capables de perforer un thorax humain de leurs griffes !
* Grues, hérons, cigognes :
Le bec est un véritable harpon et il faut le neutraliser en priorité (bouchon). Attention à la
fragilité des membres des échassiers.
* Corvidés :
Bec et pattes puissantes, morsure douloureuse.
* Vipères, crapauds, salamandre :
Venins.
Garder à l’esprit les risques de zoonoses : tularémie, échinococcose, rage ce qui doit nous
inciter à respecter les règles d’hygiène de base et les dispositifs de protection: lunettes de
protection, gants, blouses.
2.2. Caractérisation de l’animal
2.2.1. Détermination de l’âge
Au printemps, en été et en début d’automne, de jeunes oiseaux sont souvent trouvés et plus
facilement capturés que les adultes. Le régime alimentaire diffère, et ils nécessitent la plupart
du temps un gavage.
Critères de reconnaissance du jeune par rapport à l’adulte :
-plumage incomplet
-présence de duvet
-commissures des lèvres très visibles
-incapacité à voler ; ailes peu développées
-demande de nourriture
2.2.2. Détermination du régime alimentaire
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•
GRANIVORES : bec fort et base large (tourterelles, gallinacés…)
HERBIVORES : bec large et aplati (canard, cygnes… )
INSECTIVORES : bec fin et court (passereaux, merle noir)
PISCIVORES : bec très long et puissant (les échassiers, le martin pécheur…)
CARNIVORES STRICTS (rapaces)
OMNIVORES ( pie, goéland, corbeaux, corneille)
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2.2.3. Identification de l’espèce (cf B)
La diagnose zoologique n’est pas toujours le fort de nos clients et une vérification s’impose.
Les erreurs classiques : le martinet baptisé faucon, la vipère qui n’est qu’une couleuvre et
parfois l’inverse, la portée de bébés beaucerons abandonnés qui se révèlent de splendides
renardeaux…
En cas de doute, les guides d’identifications sont précieux pour aider à mettre un nom sur
l’occupant du carton ou des étagères de la clinique.
Les mammifères posent moins de problème que les oiseaux car ils sont plus familiers au
praticien.
diagnose du sexe
Dans la mesure du possible, on essaiera de préciser le sexe et l’âge de l’animal : juvénile
ou adulte.
Le sexage phénotypique est facile pour certaines espèces de rapaces en plumage adulte.
Faucon crécerelle : tête grise du mâle
Epervier : poitrine rousse chez le mâle et brune chez la femelle, femelle beaucoup plus
grosse que le mâle (tiercelet).
Le dimorphisme peut être très marqué chez certaines espèces comme le busard St Martin :
male gris clair, femelle brune
Buse, milans, rapaces nocturnes : plumage identique chez les deux sexes.
La taille des pattes permet de sexer très tôt les jeunes faucons pèlerins et accipitridés.
Les guides d’ornithologie sont des outils précieux pour tous les détails concernant les
différents plumages en fonction de l’âge ; les juvéniles ont une livrée souvent proche de
celle de la femelle.
De cette identification vont découler un certains de points (alimentation, logement,
contention, conduite à tenir….)
Si l’on ne connaît pas l’espèce de l’oiseau, la morphologie du bec pourra nous renseigner sur
son régime alimentaire.
Eviter de blesser et de se faire blesser, la connaissance de l’espèce permet d’identifier les
risques et d’adapter la contention ou l’absence de contention.
2.3. Premier examen
Il va permettre au vétérinaire, en accord avec le centre de sauvegarde, de poursuivre ou non
les soins.
- Présence d’une bague
Si vous trouvez un oiseau bagué :
C.R.P.B.O (Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d’Oiseaux)
Muséum d’histoire naturelle - 55 rue Buffon
75005 PARIS
01.40 .79.30.78
Donner l’espèce, date et l’endroit exact de sa découverte ainsi que son état de santé.
Un pigeon bagué :
Fédération colombophile
54 boulevard Carnot - 59045 Lille Cedex
03.20.06.82.87
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- Détermination de l’espèce
- Détermination de l’âge
- Etat physiologique :
- pesée
La pesée est utile et permet de juger de l’état de l’animal en
comparant avec le poids normal de l’espèce.
- palpation du jabot (voir s’il a mangé récemment)
- présence de pelote de réjection
- Etat pathologique : - palpation du bréchet pour voire embonpoint
- présence de selles crayeuses qui signent une déshydratation
- lésions cutanées, brûlures, fractures …
Evaluation rapide, par le vétérinaire, de l’état de l’animal et de la gravité des lésions ou de la
pathologie.
Une fiche est remplie avec le nom et les coordonnées du découvreur, les circonstances de la
découverte, le lieu, les renseignements concernant l’animal : espèce, sexe, âge éventuel,
pathologies.
La règle d’or étant de ne pas nuire, on évitera de prolonger le temps d’examen inutilement,
le stress pouvant tuer !
A ce stade, un premier tri est effectué, le but étant de rendre les animaux à la vie sauvage, il
convient de juger s’il est possible qu’il retrouve son autonomie au terme de soins plus ou
moins lourds.
Evaluation par le vétérinaire
Pour cette étape, l’expérience du praticien est primordiale ainsi que les connaissances sur la
biologie des espèces.
Chez les mammifères, les lésions obligeant à l’amputation d’un membre seront des motifs
d’euthanasie.
La gravité des fractures doit être évaluée rapidement, ceci permet de décider des oiseaux
ayant une chance de récupérer leurs facultés de vol et de chasse à l’issue d’une chirurgie.
Notre expérience nous conduit à ne plus opérer les oiseaux présentant :
- Fractures ouvertes avec dévitalisation de l’os
- Fractures accompagnées de gros délabrements des tissus mous : muscles, tendons.
- Fractures complexes
- Fractures avec atteinte articulaire
- Luxations ouvertes des articulations de l’aile
Les animaux présentant ce type de lésions sont euthanasiés. Si cela peut paraître cruel, il faut
se rappeler que l’oiseau peut être comparé à un athlète de haut niveau et qu’il a besoin d’une
récupération complète de ses facultés pour survivre dans la nature. Relâcher un oiseau au vol
imparfait est une condamnation à mort de l’oiseau.
Ce tri permet d’éviter une surcharge des centres de soins et des vétérinaires qui s’en occupent
ainsi que des souffrances inutiles pour l’animal.
On informera le découvreur de la finalité de notre démarche qui consiste à rendre l’animal à la
vie sauvage, l’euthanasie sera évoquée et expliquée lorsque les lésions sont incompatibles
avec un retour à la liberté.
Bien souvent, le particulier confronté à l’euthanasie, demande à garder l’animal. Nous
devrons l’avertir de la législation qui interdit la détention d’animaux d’espèces non
domestiques sauf possession du certificat de capacité.
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Suivant l’espèce, on différenciera les espèces gibier, les espèces protégées et les « nuisibles ».
Pour ces derniers, les soins et le relâcher sont interdits. Pour les autres espèces, on contactera
l’Office national de la Chasse du département ou un centre de soins qui pourront nous guider
dans la marche à suivre.
2.4. Acheminement vers le centre de sauvegarde de la faune sauvage
•
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•
•
L’entente préalable avec le centre doit se faire par téléphone
Demandez leur conseil quant à l’acheminement (éviter la poste en fin de semaine).
Placer l’oiseau dans un carton percé de trous en position basse, installer nombre de
journaux en dessous, indiquez le nom et adresse de la clinique émettrice ainsi que celle du
centre de soins.
Indications qui doivent être jointes à l’envoi : Jour de la découverte, endroit de la
découverte, soins reçus, examens subits, alimentation ou non, pelotes de réjection
présentes ou non, nature des fientes.
Adresse du
vétérinaire et
commémoratifs
Le carton idéal
Trous d’aération en bas
journaux
2.5. Premiers soins - Hospitalisation
2.5.1. Conditions d’hospitalisation
Placer l’animal dans un endroit calme, sombre, chauffé.
Des cartons conviennent pour les oiseaux, les mammifères disposeront de cages, d’enclos ou
de box suivant les espèces.
- Installation
- carton rempli de journaux, percé de trous en position haute et basse
- bouillotte ou lampe chauffante
- ne pas mettre de perchoir aux oiseaux fracturés
- lumière faible
- Entretien
- changement quotidien de la litière
- manipulation des jeunes puis des adultes
- changement de gants à chaque animal
Les premiers soins seront donnés par le vétérinaire en fonction de la pathologie : thérapie du
choc, antibiotiques, réhydratation, bandages….
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Pour des animaux trop débilités pour être déplacés, une perfusion sous-cutanée peut être
décidée par le vétérinaire, ainsi qu’une alimentation, voire un gavage.
En cas de plaie, nettoyage et désinfection avec de la povidone iodée.
Ne jamais couper les rémiges souillées ce qui retarderait le lâcher de l’oiseau, on
s’efforcera de nettoyer les plumes collées ou au pire on arrachera les plumes non
récupérables pour provoquer la repousse des nouvelles.
Administration IM d’antibiotiques et/ou de corticoïdes si nécessaire.
Déparasitage externe et interne : ivermectine transcutanée ou SC.
Réhydratation SC ou IV (jugulaire ou métatarsienne) avec du lactate de Ringer et chlorure
de Na isotonique. Les besoins en fluides des rapaces sont environ de 55-60ml/kg.
Immobilisation en cas de fracture : bandage en 8 sur une aile avec Vetrap ND (éviter les
adhésifs sur le plumage), attelles sur les pattes, pansement en boule ou semelle fenêtrée en
cas de plaie podale ou digitée.
* Exemple de traitement d’urgence d’un rapace très affaibli
Lactate de Ringer IV : 30ml/kg
Fer dextran 10mg/kg + complexe de vitamines B (10mg de B1) IM
Dexamethasone 2mg/kg IM
Soins et examens complémentaires possibles
* Prise de sang :
On utilisera des aiguilles fines pour minimiser les traumas.
Les lieux de choix pour le prélèvement chez les oiseaux sont : la jugulaire droite et la veine
métatarsienne, la veine ulnaire est utilisable avec précaution pour éviter tout hématome.
* Coprologie
Directe ou après concentration.
* Prélèvements :
Ecouvillonnages pour examen direct ou bactériologie.
* Radiographie :
Toujours radiographier l’ensemble de l’animal même en cas de fracture évidente :
possibilité d’autres lésions voire d’un « plombage généralisé ».
* Echographie
2.5.2. Alimentation
La fluidothérapie sera poursuivie jusqu’à disparition des symptômes de déshydratation et de
la reprise spontanée de l’abreuvement.
Les aliments proposés sont aussi variés que les espèces présentées.
Quelques exemples :
* Oiseaux insectivores : pâtée pour insectivore, chenilles ou recette maison : 1 steak haché + 1
jaune d’œuf + 1 cuillère à soupe fromage blanc + 1 cuillère à café de complexe minéral
vitaminé + 1 cuillère à soupe d’insectes déshydratés
* Oisillons granivores : bouillie de gavage pour perroquet ( Kaytee, Nutribird)
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Rapaces :
Les rapaces très débilités ou très émaciés devront d’abord être réhydratés par voie SC voire
IO (intra osseuse) puis PO avant toute administration de nourriture.
Nourrir très progressivement avec des aliments très digestes et en petites quantités sur 2 à 3
jours.
1) Ré alimenter et surtout réhydrater per os à la sonde : 55ml/kg de poids/jour, le mieux
étant de fractionner en plusieurs petits repas. On pourra utiliser des mélanges nutritifs
destinés aux carnivores (Renutril ND); le glucose administré per os est déconseillé car
ne correspond pas au régime alimentaire normal des rapaces.
2) Proposer un poussin ou mieux une caille vidée et plumée ; à défaut on peut proposer
ou gaver à l’aide de morceaux de viande trempés dans une solution d’électrolytes.
3) Proies entières
Il faut se rappeler que la viande seule est source de carences d’où la nécessité de proies
entières. Les poussins sont pauvres en protéines et avec un rapport Ca/P non adapté.
Respecter autant que possible le régime naturel de l’oiseau : micromammiféres, oiseaux,
reptiles. Les rapaces ornithophages : éperviers, faucons hobereaux et pèlerins devront
recevoir des proies type caille plutôt que des poussins.
La composition des proies sauvages est la suivante : 17-20% protéines, 2-28% lipides,
2% glucides.
Concernant les bébés rapaces, la ration quotidienne est d’environ 15% du poids corporel.
Tous les jeunes (sauf les canetons généralement) doivent être gavés, jusqu’à 10 fois par jour
pour les petites espèces, 2 fois pour les rapaces. Dès que le jabot est vide, il faut les gaver.
Granivores
Herbivores
Insectivores
Piscivores
Carnivores
Omnivores
Jeunes
gavage à l’aide de
graines humidifiées+
pâtée à l’œuf
pas de gavage : granulés
poussins, salade, herbe+
eau
idem + gavage
Adultes
graines animales de basse-cour, graines tourterelles, oiseaux du
ciel + eau
(50g par jour pour un pigeon, 10g par jour pour un moineau)
Idem granivores+ salade, herbe, pain mouillé + eau
pâtée insectivores, vers de farine, larves, pâtée pour chien et
chat, jaune d’œuf
les martinets doivent toujours être gavés
idem + gavage
poissons : éperlans, sardines, poussins ou souris, viande
hachée, pâtée pour chat
idem + gavage
poussins souris, viande hachée, pâtée pour chat
pâtée pour chats et chiens poussins, souris, pâtée pour chat, pain mouillée, fruits, noix,
œufs + eau
QUELQUES MAMMIFERES :
A part pour les deux espèces ci-dessous (hérisson, écureuil roux), les soins devront être
apportés par des centres spécialisés, car les animaux nécessitent la plupart du temps une
anesthésie. La réhabilitation progressive nécessite un espace clos spécialement conçu et de
taille importante.
* Faons : lait de chèvre
* Chiroptères : teignes de ruche, vers de farine, foie et coeur de bœuf
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Le hérisson :
Quelques conseils d’alimentation :
Adultes : aliments pour chats ou chiens, bananes, poires, pommes, carottes cuites, crevettes
séchées, cartilages, os de poulet, eau fraîche.
Jeunes : lait maternisé,crème fraîche, fenouil en infusion, vitamine et calcium, purée pour
bébé, viande de bœuf…
Il est recommandé de ne pas nourrir ces animaux déjà débilités avec des escargots ou des
limaces, car ils contiennent de nombreux parasites.
Ne pas les suralimenter, ils doivent peser au maximum 800 à 900g.
L’écureuil roux :
Adultes : toutes graines et noix + eau (hiver comme été)
Jeunes : lait maternisé pour chat ou chien en biberon.
B - IDENTIFICATION DES ANIMAUX SAUVAGES
D’après les statistiques de l’UNCS (Union Nationale des Centres de Sauvegarde de la Faune
Sauvage), 95% des animaux acheminés en centre de sauvegarde sont des oiseaux. Nous
privilégierons donc la détermination des espèces d’oiseaux.
Cette détermination est en effet cruciale pour la suite à donner aux soins : si une espèce est
protégée et rare, les frais pour sauver l’animal serons d’emblée engagés.
Les oiseaux sont plus souvent ramassés car, maîtres des airs, ils ont souvent du mal à se
camoufler quand ils sont à terre et que d’emblée il apparaît moins dangereux de les ramasser à
mains nues que les carnivores.
1. LES CRITERES D’IDENTIFICATION DES OISEAUX
La diagnose précise des espèces relève de l’habitude et l’observation, voici quelques critères
de distinction, dont la liste n’est pas exhaustive, loin de là !
1.1. Définir la taille
- tout petit : une mésange bleue
- petit : une mésange charbonnière
- moyen : un merle
- grand : une pie
- très grand : un héron
1.2. Définir la forme du bec, permet d’identifier le régime alimentaire
Long, court, épais, fin, arqué, crochu….
canard : herbes et graines
faisan : graines et fruits
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macareux : poiss
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mésange : petits insectes et
et petites graines
avocette : menus crustacés dans l’eau
aigle : chair
1.3. Comparer la forme de la queue
Mésange queue longue et étroite
Pinson : longueur moyenne et fourchue
Mésange charbonnière : longueur
moyenne extrémité droite
Hirondelle : longue et fourchue
Perdrix : courte et arrondie
Faisan : base large et pointes longues
Milan : échancrée, étalée et pivotante
Troglodyte : portée haute
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1.4. Comparer la forme des ailes
Longue et
arrondie : buse
Falciforme :
les faucons
Large et arrondie :
épervier
1.5. Cataloguer les pattes
Les serres des rapaces, les doigts fins et griffus des passereaux, les pattes palmées des oiseaux
d’eau.
1.6. Le lieu de l’observation ou de la découverte de l’oiseau blessé
Certaines espèces dont la morphologie est très semblable peuvent être distinguées par la
localisation des espèces : marais ou lande, bois ou cultures.
En ville, les espèces les plus rencontrées sont : les martinets (à ne pas confondre avec des
petits rapaces). Lors de l’envol, il est fréquent que les oiseaux les plus jeunes « se ratent » ; les
pigeons biset ; les milans noirs et les moineaux.
2. IDENTIFICATION DE L’INDIVIDU
2.1. Les espèces d’oiseaux les plus représentées dans les centres de sauvegarde
Pour chaque espèce que vous ne connaissez pas, marquez les critères de distinction qui vous
les feraient reconnaître (cf. exercice)
2.2. Les animaux sauvages autres que les oiseaux présentés en centre de sauvegarde
2.2.1. Les mammifères
Hérisson d’Europe, Ecureuil roux, Chevreuil (faon), Pipistrelle commune, Renard roux, Lapin
de garenne, Sanglier (marcassin), Lièvre, Blaireau…
La plupart de ces espèces vous sont connues, et ne vous posent pas de problème quant leur
diagnose. Quelques précisions afin d’éviter les erreurs les plus fréquentes.
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Allure et taille différentes entre ces cervidés
chevreuil
Cerf noble mâle
Cerf Sika
Allure totalement différente
entre un lièvre et un lapin de
garenne
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2.2.2. Les amphibiens et reptiles
a. les reptiles
La différence entre couleuvre et vipère présentée ici
n’est valable qu’en France, car elle essentiellement
due au fait que les vipères françaises sont nocturnes
et les couleuvres diurnes.
Les vipères françaises ne peuvent se relever de plus
du tiers de leur longueur ; il est donc possible de les
attraper par la queue sans crainte de morsure.
Les tortues terrestres trouvées hors de leurs zones de répartition géographique sont
considérées comme des animaux non domestiques, et la législation les concernant est celle
des autorisations d’élevage d’agrément (ou de capacitaire). Celles trouvées dans une de leur
zone de répartition géographique (Tortue de Hermann dans le sud de la France et en Corse)
sont considérées comme des animaux sauvages et ne doivent être ni ramassées ni détenues par
des particuliers.
b.les amphibiens
La disparition des amphibiens est liée à la multiplication des voies de communication qui
entravent la libre circulation de ces animaux et au comblement des fossés situés anciennement
le long de ces voies.
Tous les amphibiens français sont protégés et ils ne doivent pas être ramassés ni leurs œufs
détruits (fini la pêche aux têtards).
Ressources GIPSA – 28/01/2009– SS.UC10.1. NAC
Module 10.1.4 Faune sauvage Animalerie
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COURS
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