11 Conférence de la Jeunesse – COY11

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Paris, 27 novembre 2015
11e Conférence de la Jeunesse – COY11
Discours prononcé par M. Adama Ouane, Administrateur de
l’OIF, au nom de la Secrétaire générale de la Francophonie
Seul le texte prononcé fait foi
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Mesdemoiselles, Messieurs,
Chers jeunes, acteurs de changements, explorateurs de solutions,
Laissez-moi tout d’abord vous dire tout le plaisir qui est le mien de vous voir, de vous rencontrer,
et de vous entendre aujourd’hui. C’est un immense plaisir de voir et de sentir votre énergie.
C’est un immense bonheur de constater
votre enthousiasme, votre appétit de vie, votre
créativité.
Soyez donc les bienvenus à Paris, cette ville du monde qui abrite le siège de l’Organisation
internationale de la Francophonie et plusieurs de ses opérateurs. Sentez-vous chez vous dans
cette ville carrefour où se croisent et s’enrichissent tant de talents aux origines multiples.
C’est sur cette terre des idées novatrices et des multiples possibilités que va se tenir une des
conférences internationales les plus importantes de ces dernières années, la Convention-cadre
des Nations Unies sur les changements climatiques. Mais la question climatique ne sera pas la
seule à occuper nos esprits et à exiger de nous des solutions.
Au moment où nous sommes réunis ici à Paris, comment en effet ne pas être encore imprégnés
des attentats terroristes meurtriers qui ont lourdement endeuillé cette ville, tout comme les
nombreuses attaques barbares qui ont déployé une véritable entreprise de terreur, tout au long
de ces derniers mois en Tunisie, au Liban, au Mali, au Cameroun, au Tchad, au Niger, au Canada,
et d’une certaine façon aussi en Belgique ou dans tant d’autres pays ?
Le premier point commun de ces actes de barbarie est qu’ils sont perpétrés majoritairement
dans des pays de l’espace francophone. Le second point commun tient au fait que ce sont des
jeunes qui sont embrigadés et entraînés sur des sentiers de haine et de destruction. Et dans
beaucoup de cas, les victimes sont des jeunes également !
J’ajouterai que certains mouvements terroristes à l’origine de cette funeste entreprise
développent délibérément une stratégie de recrutement et d’embrigadement de jeunes
francophones et se servent sciemment de notre langue pour ce faire.
Nous sommes venus ici pour parler de développement durable et de changement climatique
certes. Mais cette question ne peut pas être abordée en faisant l’économie de celle de la
stabilité de nos pays, de la sécurité de nos populations.
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Pour ce faire, nous ne pouvons pas laisser notre jeunesse entre les mains de puissances
destructrices et nihilistes. Nous ne pouvons pas les laisser compter notre langue au nombre de
leurs outils d’influence. La langue de Senghor et de Molière, la langue des Lumières ne doit pas,
ne peut pas devenir le vecteur de l’obscurantisme. Elle est, avec vous, notre arme de
construction massive.
Je dis « avec vous », aujourd’hui, ici et maintenant, car en tant que jeunes vous ne représentez
pas seulement l’avenir. Vous êtes un « présent très actif et créatif» : vous êtes nombreux et vous
pouvez faire la différence, autour de vous, par votre engagement, par des actions que vous
pouvez mener dans vos communautés, à différentes échelles. Vous pouvez faire la différence en
agissant et en portant un plaidoyer pour l’éducation et pour la formation de l’esprit des enfants
et des jeunes comme conditions essentielles du « vivre ensemble ». Parce que c’est ce que nous
voulons : vivre ensemble et nous épanouir dans des sociétés ouvertes, tolérantes, respectueuses
de l’homme et d’un développement harmonieux !
Je suis heureuse de me retrouver aujourd’hui avec vous, pratiquement à la veille de ce grand
rendez-vous international de la 21e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations
Unies sur les changements climatiques. Je me réjouis de prendre la parole à l’occasion de cette
11e Conférence des jeunes sur les changements climatiques. Qui, faut-il le rappeler, a vu le jour
en 2005, lors de la 12e Conférence sur les changements Climatiques, à Montréal, ville
francophone par excellence !
La Francophonie fut l’une des premières organisations à apporter son appui au succès de cette
belle initiative qui a gagné en maturité, au fil des années.
Vous, Jeunes acteurs de changement,
Vous, Jeunes explorateurs de solutions venus du monde entier,
Je sais que, tout au long de l’année, vous avez travaillé sans relâche pour vous retrouver ici et
que votre seule présence ce matin signifie que vous êtes très engagés sur les questions
climatiques ! Alors, je ne vous parlerai pas des enjeux des changements climatiques car vous les
connaissez déjà. Je ne vous dirai pas non plus que les travaux de la Conférence de Paris auront
d’énormes implications sur le devenir de nos sociétés. Vous êtes conscients de cela aussi.
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Permettez toutefois que je vous rappelle qu’au moment où vous êtes rassemblés pour
apprendre, débattre, découvrir et passer à l’action, votre rôle devrait être notamment :

de rappeler aux représentants des gouvernements leur devoir moral dans ces
négociations ;

d’insister pour que certains sujets soient débattus au sein de la COP, comme par exemple
la question de l’éducation au changement climatique ;

d’assurer la liaison avec les jeunes non présents à la COPs et les tenir informés sur
l’évolution des négociations.
Ambitieux programme, n’est-ce pas ? Mais, rassurez-vous, la Francophonie a confiance en vous !
C’est justement dans cet esprit que j’ai lancé en février dernier la campagne « J’ai à cœur ma
planète », invitant les jeunes de l’espace francophone à une grande consultation, en perspective
de la Conférence Paris Climat 2015.
A travers cette campagne, j’ai voulu encourager les jeunes à s’exprimer et à faire entendre leurs
voix sur les changements climatiques, à partager avec le monde entier des solutions innovantes
permettant à tous les pays de l’espace francophone d’avoir une meilleure compréhension des
questions climatiques pour mieux agir !
La campagne « J’ai à cœur ma planète » a permis de mobiliser environ 10 000 jeunes
francophones dont certains sont ici présents ! Non seulement la campagne a permis à la
jeunesse de s’exprimer, mais elle a abouti à l’adoption d’un Appel qui synthétise les
préoccupations des jeunes : l’Appel des jeunes pour un avenir durable et solidaire.
Le 28 septembre dernier à New York, au siège des Nations unies, 3 représentants de la jeunesse
francophone m’ont remis cet Appel. J’ai ensuite relayé cet Appel auprès des Chefs d’Etat et de
gouvernement par la voie diplomatique et officielle, en adressant des lettres individuelles à
chacun des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Francophonie. C’est ce que je ferai également
en remettant cet Appel, de manière symbolique, aux autorités françaises, hôtes de la
Conférence, dans les prochains jours.
C’est donc ici le moment et l’occasion de féliciter et de remercier tous les jeunes qui ont
contribué à cet appel. La Francophonie continuera de vous appuyer et d’être à vos côtés, vous
les jeunes, vous qui croyez et qui œuvrez pour un avenir plus durable et solidaire.
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Le monde a tout à gagner à vous écouter, à s’inspirer de votre créativité, de votre passion et de
votre audace aussi! La Francophonie reconnait le talent et les compétences multiples des jeunes
et est déterminée à vous soutenir!
Les concours (« Hackathons » ou « Innovathons ») de création d’applications numériques sont
un bel exemple de votre créativité. Nous avons tenu un peu partout des Innovathons, dont le
tout dernier s’est déroulé à Yaoundé. Je salue et surtout félicite les lauréats qui sont parmi nous
aujourd’hui !
Je désire aussi remercier la présence de cinquante jeunes volontaires internationaux de la
Francophonie qui viennent de terminer une semaine de formation préparatoire à leur mission
qui débutera très prochainement.
Pendant les 12 prochains mois, ces jeunes volontaires
mettront généreusement leur temps et leur formidable expertise au service de projets de
coopération sur le terrain. Ils ont été choisis parmi 3 000 jeunes selon un processus de
recrutement rigoureux. Félicitations et bonne mission !
Œuvrer avec la jeunesse, la reconnaître, lui permettre de s’exprimer, de s’accomplir et la
valoriser, c’est aussi cela la « Francophonie des solutions » que nous allons bâtir ensemble et il
n’y aura pas de solutions sans votre apport à tous !
Bâtir ensemble la « Francophonie des solutions » et bâtir « un monde de solutions » c’est
affirmer notre optimisme et notre force inébranlable face à toutes les adversités. Le déclin,
l’obscurantisme, l’abdication ne sont pas notre option. Le projet politique de la Francophonie,
depuis ses origines, est celui d’un monde de paix.
Côte à côte, à force de féconds partages d’expériences, d’idées et d’appétit de vivre, nous allons
marcher ensemble pour accomplir une Humanité plus humaine.
Je sais que nous pouvons compter les uns sur les autres.
Je vous remercie.
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