Donner sens au retour a domicile et si on collaborait

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BAGES-LIMOGES
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Université CLAUDE BERNARD LYON1
N°
INSTITUT DES SCIENCES et TECHNIQUES DE READAPTATION
INSTITUT DE FORMATION EN ERGOTHERAPIE
Mémoire pour l’obtention du diplôme d’Etat en Ergothérapie
2014
Donner sens au retour à domicile, et si on
collaborait ?
Permettre la participation active de la personne cérébro-lésée dans la
préparation de son retour à domicile
Soutenu par : BAGES-LIMOGES Marie-Lou
11003843
Maître de mémoire : FERRIER Brigitte
© Université Claude Bernard Lyon1 - ISTR - Rhône-Alpes.
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« Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre l e succès »
Nelson Mandela
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Remerciements
Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont permis de terminer ce travail de recherche.
Ma maître de mémoire, Brigitte Ferrier, qui a également été ma tutrice de stage, et qui
a su me transmettre le métier d’ergothérapeute
Madame Amanda RYAN, Monsieur Nicolas BALTENNECK et toute l'équipe
pédagogique de l'Institut de Formation d'Ergothérapie pour leur accompagnement pendant ces
trois années et qui ont su s’adapter au rythme de chacun.
Les ergothérapeutes et les personnes qui ont pris de leur temps pour répondre à mon
enquête.
Ma famille qui m’a encouragée et soutenue tout au long de ces études.
Mes amis de promotion avec qui ces trois années sont passées à toute vitesse.
En particulier Sixtine, pour le coaching mutuel.
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Sommaire
INTRODUCTION ........................................................................................................ 1
PARTIE THEORIQUE ................................................................................................ 3
La survenue de l’accident vasculaire cérébral ................................................................ 3
1.1. Définition ............................................................................................................... 3
1.2. Le parcours de soin de la personne ........................................................................ 4
1.3. Le retour à domicile ............................................................................................... 5
1.4. Les intervenants en centre de rééducation .............................................................. 7
2. Ergothérapie et activité ................................................................................................... 7
2.1. La réadaptation ....................................................................................................... 8
2.2. L’activité ................................................................................................................ 9
2.3. La pratique centrée sur le client ........................................................................... 11
2.4. Le modèle canadien du rendement occupationnel ............................................... 12
3. La collaboration entre les différents acteurs................................................................. 13
3.1. Définitions ............................................................................................................ 14
3.2. Intérêts d’une approche transdisciplinaire ............................................................ 15
3.3. Les difficultés de mise en œuvre de la transdisciplinarité ................................... 16
3.4. Une mise en œuvre possible : le Plan d’Intervention Individualisé
Interdisciplinaire............................................................................................................... 18
1.
METHODOLOGIE .................................................................................................... 20
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Les objectifs de l’étude ................................................................................................ 20
Population ciblée et lieu d’investigation ...................................................................... 20
Choix du mode d’enquête : le questionnaire ................................................................ 20
Déroulement de l’investigation et éléments éthiques ................................................... 21
Analyse des données .................................................................................................... 22
Limites et difficultés rencontrées ................................................................................. 22
ANALYSE DES RESULTATS .................................................................................. 23
1.
Présentation des participants ........................................................................................ 23
1.1. Les ergothérapeutes .............................................................................................. 23
1.2. Les personnes ayant fait un AVC ......................................................................... 23
2. La préparation du retour à domicile ............................................................................. 24
2.1. Les moyens mis en place ...................................................................................... 24
2.2. Satisfaction de la préparation du retour à domicile .............................................. 25
2.3. Rôle de la personne dans le retour à domicile ...................................................... 26
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3.
Les activités signifiantes en ergothérapie ..................................................................... 28
3.1. Les moyens utilisés en ergothérapie ..................................................................... 28
3.2. Déterminer les activités signifiantes avec la personne ......................................... 29
4. La mise en place d’une collaboration ........................................................................... 30
4.1. Inter, pluri ou transdisciplinarité ? ....................................................................... 30
4.2. La place de la personne dans l’équipe .................................................................. 31
4.3. Mise en œuvre de la collaboration ....................................................................... 32
4.4. Influence des ergothérapeutes sur la place de la personne dans l’équipe ............ 34
DISCUSSION ........................................................................................................... 35
Interprétation des résultats ........................................................................................... 35
1.1. La préparation du retour à domicile ..................................................................... 35
1.2. Les activités signifiantes en ergothérapie ............................................................. 37
1.3. La mise en place de la collaboration .................................................................... 38
2. Retour sur la problématique et les hypothèses ............................................................. 42
3. Intérêts et limites de la recherche ................................................................................. 43
3.1. Intérêts .................................................................................................................. 43
3.2. Limites .................................................................................................................. 44
4. Recherches futures ....................................................................................................... 45
1.
CONCLUSION ......................................................................................................... 46
BIBLIOGRAPHIE ..................................................................................................... 47
TABLE DES MATIERES .......................................................................................... 51
ANNEXES
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Introduction
Lors d’un de mes stages en centre de rééducation avec des personnes ayant eu un
accident vasculaire cérébral, j’ai pu expérimenter les difficultés de mise en œuvre du travail
en équipe. Malgré des réunions hebdomadaires et la mise en place d’un plan d’intervention
individualisé interdisciplinaire (PIII), la communication entre les professionnels n’était pas
toujours efficace. Il est arrivé que deux professionnels proposent une façon de faire différente
pour la réalisation du transfert à une personne. Cet apprentissage s’inscrivait dans un besoin
nécessaire au retour à domicile. Devant ce constat, je me suis intéressée aux éléments
influençant la préparation du retour à domicile.
Dans les pays occidentaux, l’accident vasculaire cérébral (AVC) est une cause majeure
du handicap acquis de l’adulte, la deuxième cause de démence, la première cause de mortalité
pour les femmes et la troisième pour les hommes (Fery-Lemonnier, 2009). C’est donc une
priorité en termes de santé publique. Un plan d’action national 2011-2014 a été mis en place
afin de prévenir, coordonner les différents acteurs et faire évoluer les pratiques. Plus de 88 %
des personnes rentrent à domicile à la sortie du service de rééducation, environ trois mois
après l’AVC et 60% ayant survécu gardent des séquelles (Petrilli et al, 2002). Le retour à
domicile se prépare donc en centre de rééducation et permet un accompagnement de la
personne au retour dans sa vie quotidienne.
Après l’accident, toute la vie de la personne est modifiée, elle doit réorganiser son
quotidien et mettre en place ses propres adaptations. Il n’y a pas de parcours unique, mais une
évolution qui s’effectue par étapes. Les professionnels remarquent que « rien n’est jamais
acquis avec certitude » (CRAM, 2003). Les personnes ayant eu un AVC témoignent de
l’incertitude qu’elles ont en centre de rééducation et la difficulté d’envisager le retour à
domicile. « Pendant ce séjour à l’hôpital, je ne sais plus qui je suis, je ne me reconnais plus.
[…] Avant l’accident j’étais actif et battant, mais je ne suis plus très sûr de savoir ce que ça
voulait dire » (France AVC. Archibald, 2007).
L’ergothérapeute est un professionnel clé du retour à domicile, il fait le lien entre
l’hospitalisation et la sortie par le biais notamment de la visite à domicile. Il a pour rôle
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BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
d’accompagner la personne dans la construction de son projet de sortie, afin qu’elle puisse
rentrer chez elle dans de bonnes conditions. Il ne peut agir seul et pour que le retour à
domicile soit un succès, il est nécessaire d’allier les objectifs de la personne et des
professionnels.
L’ensemble de ces réflexions amènent à se poser la problématique suivante:
Comment la personne ayant eu un accident vasculaire cérébral peut-elle préparer son
retour à domicile en ergothérapie?
Les hypothèses proposées afin de répondre à cette question sont qu’une collaboration
transdisciplinaire entre tous les acteurs permet une meilleure préparation du retour à domicile
et l’utilisation d’activités signifiantes en ergothérapie peut permettre à la personne de se
projeter et d’être impliquée dans son projet.
Ce travail se composera tout d’abord, d’une étude de la littérature afin de définir le
cadre théorique de cette recherche. Puis, seront exposés les aspects méthodologiques de
l’enquête et les résultats obtenus. Enfin, dans une dernière partie une discussion sera réalisée,
ainsi que la conclusion de ce travail.
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Partie théorique
1. La survenue de l’accident vasculaire cérébral
1.1.
Définition
Un accident vasculaire cérébral (AVC) survient lorsque la circulation sanguine vers
ou dans le cerveau est interrompue par un vaisseau sanguin bouché (AVC ischémique), le plus
fréquent, ou un vaisseau sanguin rompu (AVC hémorragique). Cela entraîne la mort des
cellules cérébrales de la région touchée (Zhang, Chapman, Plested, Jackson & Purroy, 2012).
L’AVC est à différencier de l’accident ischémique transitoire qui apparaît lorsque l’apport
sanguin s’arrête seulement quelques instants sans laisser de séquelle.
Selon la définition de l’organisation mondiale de la santé (OMS), les symptômes de
l’AVC dépendent de la zone touchée. Ils se manifestent par des atteintes sensori-motrices, des
troubles cognitifs et des troubles neuro-visuels. Plus précisément, si l’AVC se situe dans
l’hémisphère gauche du cerveau, le tableau symptomatique le plus fréquent est une
hémiplégie de l’hémicorps droit, des troubles exécutifs et une aphasie. A l’opposé, s’il se
trouve dans l’hémisphère droit, il peut en résulter une faiblesse ou une paralysie de
l’hémicorps gauche, des troubles neuro-visuels caractérisés par une hémi négligence gauche,
un déficit de la mémoire à court terme et une agnosie. Des troubles du comportement sont
également possible dans ce cas. La gravité des séquelles et la récupération sont très variables
d’une personne à une autre.
Les facteurs de risque sont en partie ceux de toutes les maladies cardiovasculaires. Le
plus important étant l’âge, le risque d’AVC double à chaque décennie après 55 ans. L’âge
moyen de survenue d’un AVC est de 73 ans. Les autres facteurs de risque sont :
l’hypertension artérielle, le diabète, le tabac, une mauvaise alimentation et la sédentarité
(Béjot, Touzé, Jacquin, Giroud & Mas, 2009).
Il y a 114 cas de premier AVC pour 100 000 personnes par an en France. Depuis les
années 2000, la prévalence de l’AVC augmente car la population vieillit. La mortalité
diminue du fait de l’amélioration de la qualité des soins et de la prise en charge de plus en
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BAGES-LIMOGES
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plus précoce des personnes. L’AVC est donc une priorité en termes de santé publique (Zhang
et al., 2012).
1.2.
Le parcours de soin de la personne
Selon l’ARS, le parcours de soin de la personne est « la trajectoire globale des patients
et usagers dans leur territoire de santé, avec une attention particulière portée à l’individu et à
ses choix. Il nécessite l’action coordonnée des acteurs de la prévention, du sanitaire, du
médico-social et du social. » L’accident vasculaire est une pathologie qui nécessite à la fois
une prise en charge dans l’urgence, car sa survenue est brutale, et un accompagnement à long
terme du fait des séquelles persistantes. Une intervention globale est donc nécessaire (FerryLemonnier, 2009).
Selon les personnes et les séquelles plus ou moins durables dues à l’AVC, le parcours
de soin est différent, mais la détermination d’un parcours classique est possible. La personne
commence son parcours par les unités neuro-vasculaires pour une prise en charge en urgence
qui l’orientera ensuite selon ses besoins. S’en suivra, une hospitalisation dans un Service de
Soin de suite et de Réadaptation (SSR) ou en Médecine Physique de Réadaptation (MPR)
pour une rééducation précoce et intensive. Cela permettra de favoriser la plasticité cérébrale et
d’avoir un suivi médical constant. Suivant les séquelles résiduelles, la personne pourra
retourner à son domicile avec une possibilité d’Hospitalisation De Jour (HDJ), une
Hospitalisation A Domicile (HAD), être suivie par des professionnels libéraux, ou intégrer un
foyer de vie (Yelnik et al., 2011).
Le parcours de soin de ces personnes nécessite l’intervention de multiples
professionnels à chaque étape de son parcours. Mais il existe un manque de coordination entre
tous ces acteurs. La prise en charge des personnes ayant eu un AVC doit être intégrée dans
une approche « globale, resserrée, organisée et lisible » (Podeur, 2010). La phase posthospitalisation avec la prise en compte des séquelles physiques, psychologiques et cognitives
des personnes, leur réinsertion sociale et professionnelle est encore peu traitée et mal connue.
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1.3.
Le retour à domicile
1.3.1. Le contexte
L’essentiel de la récupération fonctionnelle se fait dans les 3 mois qui suivent l’AVC.
Néanmoins, il faut avoir un recul d’un an pour connaître réellement l’impact de l’AVC sur la
vie quotidienne de la personne (Jerome et al., 2008). Les conséquences de l’AVC ont un
retentissement important sur les activités de la vie quotidienne de la personne : habillage,
alimentation, hygiène personnelle, entretien de la maison, loisirs, travail… Selon les données
recueillies par le registre de Dijon (cité par Béjot et al., 2009), près de 60% des personnes
ayant survécu gardent des séquelles : 25% présentent un handicap « léger ou modéré » et 34%
ne peuvent marcher sans assistance. Un accompagnement de la personne à long terme est
nécessaire, couvrant les champs de la rééducation, réadaptation et réinsertion.
Le retour à domicile représente le premier objectif que se fixe l’équipe soignante, celui
des personnes ayant un AVC est la reprise de la marche. Les facteurs prédictifs du retour à
domicile des personnes sont variables suivant la littérature. Certains sont communs à plusieurs
auteurs (Daviet et al., 2006 ; Petrilli et al., 2002):

Les facteurs liés à l’état antérieur du patient : l’âge et la polypathologie, le sexe,
l’histoire du patient, les antécédents et l’autonomie avant l’AVC, la situation
socio-familiale.

Les variables liées à l’AVC : la nature et la gravité des symptômes tel que
l’aphasie, l’hémiplégie, l’atteinte fonctionnelle initiale, l’absence de récupération
de la marche, la présence d’un syndrome dépressif, l’incontinence urinaire, la
présence de troubles cognitifs.
Il est souvent évoqué la notion de situation complexe, pour la préparation du retour à
domicile, engendrée par des situations familiales, des séquelles persistantes ou une
orientation floue après l’hôpital. Dans ces cas-là, la personne a des difficultés pour se
projeter dans le retour à domicile et à être actrice de son projet de sortie. Il faut un temps
plus ou moins long pour que la personne puisse construire un projet de sortie selon son
état physique et psychique (Cœur-Larreur, Malifarge, Lefèbvre, 2010).
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1.3.2. Le projet de sortie
Le projet de sortie est « un assemblage de moyens et une harmonisation de méthodes
confrontés à la réalité, autour de la personne handicapée et de son projet de vie, tenant compte
de trois axes : la personne handicapée ; le monde hospitalier ; l’entourage sanitaire et social »
(ANAES, SOFMER, 2004). Il se construit en centre de rééducation, il permet de préparer et
d’accompagner la personne au retour dans sa vie quotidienne, c’est une étape dans le projet de
la personne (ANAES, SOFMER, 2004).
La Caisse Régional d’Assurance Maladie (CRAM) Rhône-Alpes a mené une étude
dans laquelle il est démontré que 79% des personnes formulent des projets ou des envies à la
sortie de l’hôpital afin de se reconstruire. Cela peut se traduire par l’engagement dans
différentes activités (culturelles, sportives, manuelles) et dans des relations sociales. Elles
cherchent également à retrouver des habitudes de vie, soit en reprenant les mêmes qu’avant,
nécessitant parfois des aménagements, soit en prenant de nouvelles habitudes. Cet
aménagement du quotidien représente la première étape permettant la reconstruction de la
personne et est nécessaire avant d’envisager une réinsertion professionnelle ou affective
(CRAM, 2003).
Une organisation de la sortie de la personne a été élaborée par l’ANAES. Il est
préconisé de mettre en place une planification de la sortie dès le début de l’hospitalisation,
d’anticiper les besoins de la personne et de son entourage. Le projet de sortie doit être
régulièrement discuté en équipe, en partenariat avec la personne et son entourage. Il est
important pour la personne de pouvoir organiser son retour à domicile et de l’anticiper
(ANAES, SOFMER, 2004).
Les personnes et leurs familles souhaitent davantage d’informations et une meilleure
communication avec l’équipe soignante. L’information reçue leur paraît souvent insuffisante,
peu claire et dispensée trop tardivement. En général, ils n’osent pas interroger les soignants,
ou faire répéter les consignes, ils préfèrent avoir un référent au sein de l’équipe, qui soit leur
interlocuteur privilégié (ANAES, 2002).
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1.4.
Les intervenants en centre de rééducation
Dans le rapport des recommandations de l’ANAES, il semble nécessaire pour une
meilleure prise en charge des AVC, d’avoir une approche globale en développant « une
approche pluri-professionnelle » et d’augmenter les liens et les échanges entre les acteurs.
Ainsi, il est préconisé d’avoir dans l’équipe des unités neuro-vasculaires, des médecins
spécialisés en pathologie neuro-vasculaire, des infirmiers, des aides-soignants, du personnel
de brancardage, des masseurs-kinésithérapeutes, des orthophonistes, des ergothérapeutes, des
assistants
de
service
social
et
des
psychologues
(cliniciens
et
spécialisés
en
neuropsychologie).
L’importance de l’action de chaque professionnel varie en fonction des besoins de la
personne en rééducation. La nécessité de l’intervention des différents paramédicaux n’est pas
bien définie du fait de la difficulté méthodologique pour évaluer les bénéfices de chaque
filière. C’est donc « l’ensemble des membres de l’équipe pluridisciplinaire qui permet une
meilleure prise en charge ». Il est nécessaire que cette équipe établisse une communication
efficace car « le succès de la rééducation requiert aussi une coordination, une coopération et
une continuité de soins entre les différents professionnels » (ANAES, 2002).
Une approche multidisciplinaire dans la réadaptation de la personne avec des
professionnels de la réadaptation (kinésithérapeute, ergothérapeute, orthophoniste) et du
social (assistant social) est nécessaire pour mener à bien le projet de sortie de la personne et
diminuer la durée du séjour à l’hôpital. « La préparation du retour à domicile est un travail
commun avec tous les intervenants hospitaliers, le patient et sa famille » (Steultjens et al.,
2003).
2. Ergothérapie et activité
« L'objectif de l'ergothérapie est de maintenir, de restaurer et de permettre les activités
humaines de manière sécurisée, autonome et efficace. Elle prévient, réduit ou supprime les
situations de handicap en tenant compte des habitudes de vie des personnes et de leur
environnement » (ANFE, 2013). L’ergothérapeute prend en compte la personne dans sa
globalité en faisant le lien entre la personne, ses activités et son environnement. Il s’intéresse
particulièrement aux activités qui sont importantes pour elle. Il permet de faciliter
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BAGES-LIMOGES
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l’occupation quelles que soient ses capacités. L’ergothérapeute intervient au niveau de la
rééducation, réadaptation et réinsertion des personnes en situation de handicap.
L’ergothérapeute est compétent dans le rétablissement des personnes ayant été victime
d’un AVC. L’évaluation de celles-ci, grâce à un ensemble de bilans, permet de poser un
diagnostic et de déterminer des objectifs avec la personne et sa famille (ANFE, 2012).
2.1.
La réadaptation
2.1.1. Définition
Selon l’OMS, la réadaptation est « un processus visant à atteindre et à maintenir un
niveau fonctionnel physique, sensoriel, intellectuel, psychologique et social optimal. » La
réadaptation fournit aux personnes en situation de handicap les outils dont elles ont besoin
pour accéder à l’indépendance et à l’autonomie dans leur lieu de vie. Cela désigne une vaste
gamme d’activités dont les soins médicaux de réadaptation : la thérapie physique, l’aide
psychologique, l’orthophonie, l’ergothérapie et les services de soutien professionnel.
2.1.2. La réadaptation en ergothérapie
L’ergothérapeute en réadaptation s’intéresse aux activités de la personne, réalisées
dans son environnement : les déplacements, l’environnement architectural, l’environnement
humain et les habitudes de vie. « Afin de favoriser la participation de la personne dans son
milieu de vie, l'ergothérapeute conçoit les milieux de vie, de manière à respecter votre
sécurité, l'accessibilité et l'adaptation à vos besoins. Il préconise les aides techniques et les
assistances technologiques, les aides humaines, les aides animalières et les modifications
matérielles. » (ANFE, 2013). Il se renseigne sur les besoins de la personne et de sa famille
pour préparer le retour à domicile. « Les ergothérapeutes aident les personnes ayant eu un
accident vasculaire cérébral à gérer leur retour à domicile, dans tous les domaines de la vie
quotidienne » (Legg et al., 2007).
L’ergothérapeute utilise des mises en situation de la vie quotidienne à l’hôpital et à
l’extérieur. Il réalise des visites à domicile afin d’observer la personne et la mettre en situation
dans son cadre de vie, puis il établit avec elle les aménagements possibles. « Les expertises à
domicile sont une pratique courante des ergothérapeutes. » (ANFE, 2012). La visite à
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domicile permet de réajuster les objectifs de soin afin qu’il y ait une correspondance entre les
objectifs de vie de la personne et la rééducation-réadaptation. « Le succès d'un programme de
réadaptation dépend de la motivation du patient, cette dernière est sous-tendue par la
concordance entre les objectifs de vie du patient et les objectifs fixés dans le processus de
réadaptation » (Kristensen, Persson, Nygren, Boll & Matzen, 2011).
2.2.
L’activité
2.2.1. Définitions
2.2.1.1.
Activité et occupation
La difficulté à différencier ces deux termes vient du fait qu’ils n’ont pas la même
signification en anglais et en français et qu’ils sont utilisés l’un pour l’autre en permanence.
Le terme « occupation » a plusieurs sens en français : le sens commun de l’occupation
se réfère plutôt à un passe-temps à caractère récréatif (ce qui est plutôt péjoratif pour
l’ergothérapie). En anglais, il a le même sens mais avec une notion de travail en plus. Il est
également plus utilisé dans le langage courant. Ce terme est réellement le fondement de
l’ergothérapie car le métier est « occupational therapist ». Dans les pays francophones, on
utilise plus souvent le terme « activité » car il est mieux compris par les autres professionnels
et les personnes. « L’occupation est un groupe d’activités, culturellement dénommées, qui a
une valeur personnelle et socioculturelle et qui est le support de la participation à la société.
Le terme recouvre toutes les activités humaines signifiantes et significatives pour la
personne » (Meyer, 2013). L’activité est « une capacité à réaliser une performance qui trouve
sa source dans les fonctions physiques et mentales de la personne et qui la caractérisent
puisqu’elle renvoie à sa volonté ou à ses habitudes. » Certains auteurs définissent l’activité
comme étant une sous partie de l’occupation. Ainsi, plusieurs activités forment une
occupation. Toutefois, la définition est également peu claire car il y a des amalgames entre le
tout et la partie (Meyer, 2013).
On peut aussi faire la distinction entre l’occupation qui est individuelle et spécifique
(la propre façon de s’habiller pour la personne) de l’activité qui est abstraite et culturellement
définie (s’habiller). L’activité met la personne en relation avec la société, l’environnement
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BAGES-LIMOGES
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humain, cela place la personne dans des rôles spécifiques (Meyer, 2013).
2.2.1.2.
Les activités signifiantes et significatives
Comme le terme occupation est difficilement utilisable en France et celui d’activité
plutôt péjoratif pour la définition de l’ergothérapie, les ergothérapeutes utilisent les termes
d’activité signifiante et significative.
L’activité est signifiante lorsqu’elle a de de l’importance pour la personne, qu’elle est
en lien avec ses intérêts et ses préférences. L’activité significative quant à elle, a du sens pour
les autres ou pour la thérapie. C’est l’activité qui a un but, elle sert à se nourrir, à avoir un
statut social, etc… Elle organise la vie de tous les jours. Les activités significatives peuvent
donc servir la rééducation mais avec une absence de sens et de relation avec la vie de la
personne (Morel-Bracq, 2009).
Les personnes abandonnent rapidement les activités qui n’ont pas de sens pour elles.
C’est pourquoi il est important que la thérapie en ergothérapie s’applique à utiliser des
activités signifiantes. En outre, la personne sera plus impliquée et verra les buts de sa thérapie.
Les thérapeutes pourraient penser que la notion de signifiance est universelle et que toutes les
activités ont la même importance pour chaque personne, ce qui est dommageable car le sens
de l’activité est propre à chacun selon sa culture et son environnement. Il est donc nécessaire
d’avoir une approche centrée sur la personne. « Ce qui engage un usager ne va pas forcément
en motiver un autre » (Meyer, 2013).
L’activité arrête le processus de paralysie et d’attente qu’entraîne l’AVC et
l’hospitalisation, elle réhabilite la personne dans l’action. Les activités signifiantes permettent
à la personne de se revaloriser, d’augmenter l’estime de soi et de se projeter dans le futur.
Elles lui permettent donc de se projeter dans son retour à domicile et d’être actrice de son
projet de sortie. L’activité signifiante permet de « favoriser les liens de soi à soi, permettant
de se reconnaître, de retrouver confiance en soi, en ses capacités, pour ensuite renouer avec
les autres et son environnement » (Cœur-Larreur et al., 2010). En effet, la remise en activité
permet à la personne d’appréhender ses nouvelles capacités mais aussi de les stimuler. Ainsi,
« la promotion de l’activité permet le maintien de la santé et contribue à redonner un
sentiment de contrôle sur sa vie.» (Morel-Bracq, 2009).
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Afin de déterminer les activités signifiantes pour la personne ayant fait un AVC, et en
faire le cœur de la pratique de l’ergothérapeute en centre de rééducation, il semble important
d’utiliser des modèles conceptuels pour construire la pratique.
2.3.
La pratique centrée sur le client
En France, les ergothérapeutes fonctionnent souvent implicitement avec des modèles
conceptuels. L’utilisation de modèle permet d’harmoniser les pratiques, de rendre
l’intervention en ergothérapie plus claire pour les thérapeutes qui l’utilisent et les autres
professionnels, de justifier la pratique et d’organiser les données pour répondre aux besoins de
la personne. Les modèles permettent de donner « un cadre d’intervention structuré et
argumenté, ainsi que des outils d’évaluation structurés. Le cadre conceptuel sert de base pour
construire de la connaissance, décrire des phénomènes, décider, agir et interpréter des
événements » (Meyer, 2013, p.30).
La pratique centrée sur le client, est une « approche fondée sur la collaboration et le
partenariat, utilisée pour promouvoir l’occupation auprès de clients » (ACE, 2002, cité par
Meyer, 2013, p.17). Cette démarche permet de personnaliser l’accompagnement de la
personne. Celle-ci est experte de ses propres occupations et elle est un partenaire actif au sein
du processus de soin en ergothérapie. L’utilisation de la pratique centrée sur le client avec la
détermination des problèmes de performances occupationnelles permet aux personnes d’être
plus impliquées dans la thérapie et par la suite d’être plus indépendantes dans leurs activités
(Meyer, 2013).
Le taux de handicap de la personne peut être une limitation à l’utilisation d’une
pratique centrée sur le client. En effet, une faible prise de conscience de ses difficultés, des
problèmes de communication, ou d'autres dysfonctionnements cognitifs peuvent entraver cette
démarche. On peut dans ce cas-là prendre appui sur les proches de la personne. De plus, dans
la pratique, les ergothérapeutes sont influencés par le discours biomédical en particulier dans
la réadaptation des personnes hospitalisées, ce qui semble être un frein pour beaucoup
d’ergothérapeutes (Kristensen et al., 2011).
Certains modèles utilisés en ergothérapie ont une approche centrée sur la personne. Le
Modèle de l’Occupation Humaine (MOH) décrit par Kielhofner, peut être utilisé dans toute
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thérapie à partir du moment où on s’intéresse aux activités de la personne et à son processus
de changement. Mais la traduction des termes est difficile en français (occupation, la volition,
l’habituation, les capacités de rendement). De nombreux outils d’évaluation ont été élaborés à
partir de ce modèle. Cependant, il est difficile de se les approprier et ils nécessitent une
formation spécifique. Le MOH définit la situation de la personne par de nombreuses
composantes, il est donc utilisé pour des situations complexes (Morel-Bracq, 2009).
Le Modèle Canadien du Rendement Occupationnel (MCRO) a été élaboré par
l’association canadienne des ergothérapeutes en 1991. Les ergothérapeutes français ont pu
s’approprier ce modèle car il a été publié en anglais et en français. A partir de celui-ci, a été
développé un outil simple d’utilisation, la Mesure Canadienne du Rendement Occupationnel.
Ainsi, les ergothérapeutes qui veulent utiliser un modèle centré sur le client peuvent
facilement utiliser ce modèle (Morel-Bracq, 2009).
2.4.
Le modèle canadien du rendement occupationnel
Le concept de base du MCRO est que « la vie de toute personne est fondée sur
l’occupation, le rendement occupationnel et la participation. » (Morel-Bracq, 2009, p.79). La
personne définit les activités qui ont de l’importance pour elle, ce qui permet de fixer les
objectifs pour la thérapie. C’est une pratique centrée sur le client qui prend en compte la
subjectivité de la personne, ses désirs et ses besoins propres.
Le rendement occupationnel est « le choix, l’organisation et la réalisation
d’occupations en interaction avec l’environnement » (Meyer, 2013, p.16). Dans ce modèle, la
situation de la personne est définit par 3 composantes interdépendantes :
 La personne, avec des dimensions spirituelles, affectives, et cognitives
 Ses occupations, différenciées en 3 catégories : productivités, loisirs et soins
personnels
 Son environnement : culturel, social, institutionnel et physique.
2.4.1. La Mesure Canadienne du Rendement Occupationnel
L’utilisation du MCRO commence par une évaluation du rendement occupationnel
avec l’utilisation de la mesure canadienne du rendement occupationnel. La personne
12
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
détermine l’importance qu’a pour elle les différentes activités de sa vie quotidienne. Trois
catégories d’activités sont détaillées en activités concrètes afin d’aider la personne dans sa
réflexion:
- Les soins personnels : les soins personnels au sens stricte (habillage, bain,
alimentation, hygiène), la mobilité fonctionnelle (transferts à l’intérieur, à l’extérieur), la vie
communautaire (transports, courses, finances)
- La productivité : travail rémunéré ou non rémunéré (trouver ou garder un emploi,
bénévolat), gestion domestique (ménage, lessive, préparation des repas), jeu ou travail
scolaire (habiletés de jeu, devoirs scolaires)
- Les loisirs : loisirs tranquilles (passe-temps, artisanat, lecture), loisirs actifs (sports,
sorties, voyages), socialisation (visites, appels téléphoniques, soirées, correspondances)
Le thérapeute aide la personne en lui proposant de faire le programme de sa journée
type pour l’aider à trouver ses activités quotidiennes. Elle détermine ensuite son rendement et
sa satisfaction dans ses activités, puis les 5 activités les plus importantes pour la personne sont
gardées afin de déterminer les objectifs en ergothérapie (Morel-Bracq, 2009).
Ainsi, la définition des activités signifiantes en ergothérapie avec la MCRO, permet à
la personne de s’impliquer dans la planification de son traitement de soin et dans la
préparation de son retour à domicile. En effet, au moment de l’évaluation, la personne cible
les difficultés les plus importantes pour elle. L’équipe peut alors établir un projet de soin en
fonction de cette évaluation (Faure, Martinen & Maury, 2013). La mise en place d’une
collaboration entre les différents professionnels permet de rendre l’intervention cohérente.
3. La collaboration entre les différents acteurs
La collaboration a été abordée par de nombreuses disciplines et dans de nombreux
domaines différents (santé, éducation, économie…). Les définitions sont variées d’un auteur à
un autre et suivant les disciplines. Nous nous attarderons ici sur les définitions de la
collaboration appliquée au champ de la santé (Ndiaye, St-Onge, 2013). « La collaboration
interprofessionnelle en soins de santé consiste à fournir des services de santé complets aux
patients par l’entremise de divers soignants qui collaborent afin de dispenser des soins de
qualité » (Comité de la mise en œuvre stratégique de la collaboration interprofessionnelle en
13
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
soin de santé, 2010).
3.1.
Définitions
3.1.1. La pluridisciplinarité
La pluridisciplinarité est le fait que plusieurs professionnels prennent en compte la
même personne. La problématique de la personne relève d’un ensemble de professionnels. Il y
a peu d’échanges entre eux et chacun définit ses objectifs. Des synthèses sont organisées afin
de savoir ce que les autres font mais sans chercher à harmoniser les soins de la personne
(Alexandre, Lefévère, Palu & Vauvillé.B, 2010). « Il s'agit davantage d'une coexistence de
plusieurs disciplines » (Fougeyrollas, Lavoie, 1998).
3.1.2. L’interdisciplinarité
Plusieurs auteurs s’accordent à dire que l’interdisciplinarité apparaît lorsque la
discipline ne suffit pas pour résoudre la problématique (Daydé, 2012 ; Dufour, 2004). Lorsque
la problématique devient complexe, il est nécessaire d’assembler les connaissances des
différentes disciplines pour pouvoir cibler le projet et déterminer toutes les facettes de cette
problématique. Il y a une « construction et organisation des savoirs et du réel pour aborder un
objectif précis, résoudre un ou une famille de problèmes » (Formarier, 2004).
Néanmoins le but final de l’interdisciplinarité reste de servir la discipline. Les
échanges se font dans le but de potentialiser l’action de chaque discipline (Prévost & Bougie,
2008).
3.1.3. Vers une approche transdisciplinaire
Transdisciplinaire, c’est ce qui « dépasse les cloisonnements entre les disciplines»
(Larousse, 2013).
Plusieurs auteurs abordent la transdisciplinarité comme un nouveau savoir qui est
construit dans un contexte particulier avec la collaboration des professionnels, du la personne
et de son entourage. Chaque acteur met au service des autres ses compétences et ses
connaissances pour qu’il y ait une interaction entre les savoirs (Alexandre et al, 2010 ;
Boisvert & Vincent, 2002). « Les professionnels acceptent l’idée d’interchangeabilité,
14
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
modifient l’organisation, se centrent sur le projet de vie, sur les particularités de la personne
porteuse de son handicap, de son contexte de vie et de son environnement relationnel. »
(Belio, 2008, cité par Alexandre et al, 2010). Elle « partage, mélange et transcende les
compétences de manière exponentielle » (Alexandre et al., 2010). Si on fait un parallèle avec
la définition de la pratique centrée sur le client, on peut dire que la transdisciplinarité est une
forme d’approche centrée sur le client. Toute l’équipe adhère au projet y compris la personne
et son entourage.
Il est important de noter que toutes ces approches, pluri, inter et transdisciplinaires ne
se font pas aux détriments des unes par rapport aux autres, elles sont complémentaires et les
équipes naviguent sans cesse entre les trois (Nicolescu, 1996). La littérature sur la
transdisciplinarité est assez hétérogène et il est complexe d’en poser la définition exacte.
Néanmoins, par rapport aux autres formes de collaboration, elle nécessite une approche
centrée sur la personne. La littérature traite de façon plus importante la notion de
l’interdisciplinarité. Dans le paragraphe suivant, ce terme sera étendu à la définition de la
transdisciplinarité.
3.2.
Intérêts d’une approche transdisciplinaire
« La collaboration interprofessionnelle est une façon efficace, efficiente et satisfaisante
pour répondre aux besoins des patients mais aussi des professionnels de la santé » (Bilodeau
et al., 2010).
3.2.1. Pour la personne ayant eu un AVC
L’intérêt du travail en équipe est de permettre une meilleure réalisation des soins pour
la personne, car il y a une réelle coordination ce qui permet d’augmenter les bénéfices de
chaque rééducation. Cela permet « le bien-être du client, le développement de ces capacités et
la compensation de ses limites » (Fougeyrollas et al., 1998).
La transdisciplinarité est une approche centrée sur la personne, cette dernière fait
partie intégrante de l’équipe. La prise de décision est laissée à la personne en toute
connaissance de cause. « Les réunions interdisciplinaires permettent d’entendre les écarts
entre ce qui est parfois dit par les patients ou par leurs proches, elles permettent de croiser les
15
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
regards et devraient donner la parole en priorité au malade » (Daydé, 2012).
On retrouve dans la littérature un besoin des familles et de la personne qui se sentent
démunies face aux difficultés qu’elles rencontrent au quotidien après l’hospitalisation. Elles
évoquent un manque de lien entre l’hôpital et le retour à domicile. Les impliquer dans une
approche transdisciplinaire dès le début de l’hospitalisation pourra les préparer au mieux pour
la suite (ANAES, SOFMER, 2004).
3.2.2. Pour les professionnels
Une approche transdisciplinaire permet de mieux définir les différences et les points
communs de chaque discipline, et de mieux appréhender les frontières entre les professions.
Cela permet également de mieux orienter la personne vers d’autres professionnels qu’elle
pourrait consulter (Guitard, Frontoni, Michel & Laborde, 2011).
L’objectif n’étant pas de faire comme l’autre, mais de savoir ce que l’autre fait, pour
permettre un accompagnement de la personne plus global. Cela permet de potentialiser les
savoirs, le savoir est partagé et une décision peut être prise par tous (Guitard et al., 2011).
La transdisciplinarité se construit autour d’un projet transdisciplinaire qui nécessite :

L’organisation des savoirs. C’est-à-dire la confrontation et l’articulation des
approches de toutes les disciplines et professions autour du socle conceptuel.

3.3.
L’organisation du travail, elle se concrétise par le travail en équipe.
Les difficultés de mise en œuvre de la transdisciplinarité
La principale difficulté de la collaboration est sa mise en œuvre. En effet, les
professionnels peuvent penser réaliser de la transdisciplinarité sans que cela soit la réalité de
la pratique. « Le risque est de poser le concept mais que celui-ci soit vide de sens et de
réalité » (Nicolescu, 1996).
Cette approche repose sur un équilibre précaire, car on demande à des personnes, des
personnalités, de collaborer ensemble. Des tensions entre les personnes de l’équipe peuvent
exister à cause de différences de caractère mais il faut arriver à surmonter cela pour mettre les
connaissances de chaque professionnel au profit du projet de la personne. « Cette notion est
16
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
souvent empreinte d’une connotation affective basée sur la recherche d’une harmonie entre
les personnes, alors qu’elle doit être fondée sur l’optimisation de l’organisation pour la rendre
la plus efficiente possible » (Formarier, 2004).
De plus, les professionnels ne sont pas ou peu formés à la mise en place d’une
collaboration entre les professionnels. En effet, il a été montré que réaliser cette apprentissage
dès les études permet aux futurs professionnels de la santé de mieux connaître le rôle de
chacun et les compétences nécessaires pour mettre en place des liens interpersonnels afin
d’assurer une bonne communication (Barwell, Arnold & Berry, 2013).
Les limites de la transdisciplinarité ont été décrites par plusieurs auteurs (Formarier,
2004 ; Ndiaye et al., 2013 ; Nicolescu, 1996), on peut les classer en 3 catégories :

Personnels : les attitudes, le temps, la motivation et la situation sociale des acteurs.

Institutionnels : les rythmes, les enjeux de pouvoir, les préoccupations hiérarchiques
internes, les difficultés de communication transversale. Cela peut entraîner deux sortes
de dérives : la réalisation d’une simple collaboration professionnelle par manque de
connaissances de la démarche ou de l’interdisciplinarité permanente qui engendre une
confusion dans les fonctions.

Professionnels : les limites du langage professionnel, l’histoire de la médecine qui
cloisonne et qui nécessite de se spécialiser pour avoir un savoir plus pointu et les
problèmes de frontières entre les métiers. Le débat peut alors rapidement dériver sur
qui fait quoi et la remise en cause de compétences plutôt que sur le socle référentiel
commun.
La transdisciplinarité parait être indispensable pour l’accompagnement des personnes
ayant eu un AVC afin d’élaborer leur retour à domicile mais la problématique reste la mise en
place de celle-ci.
17
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
3.4.
Une mise en œuvre possible : le Plan d’Intervention
Individualisé Interdisciplinaire
3.4.1. Définition
Le Plan d’Intervention Individualisé Interdisciplinaire (PIII) est « un processus
individualisé de planification et de communication qui permet à la personne et à sa famille
d’exprimer leurs besoins et leur projet de réadaptation et de déterminer, avec les intervenants,
des priorités, des objectifs, des moyens d’action et des échéanciers, en vue d’atteindre les
résultats de participation sociale optimale visée » (Valade et al, 2004).
Au niveau conceptuel le PIII a été pensé à partir du Processus de Production du
Handicap (décrit par Patrick Fougeyrollas). En pratique certains établissements s’appuient sur
la Classification International du Handicap (décrite par l’OMS). Cela permet d’utiliser un
langage commun pour tous les professionnels et d’avoir une vision globale de la personne.
3.4.2. Intérêts
Cet outil a l’avantage de prendre en compte les avis de chacun et d’en faire une
synthèse. L’élaboration du PIII se veut être un moyen dynamique et interactif pour soutenir le
processus d’apprentissage et d’appropriation du client et de sa famille. En théorie, il permet
de laisser une place à la personne dans l’élaboration de son projet et de son hospitalisation.
Néanmoins, les personnes n’ont pas l’habitude d’être acteurs ; il faut donc les aider à tenir ce
rôle (Jamet & Herniotte, 2005).
Il a pour fonction de personnaliser les prestations et d’adapter les modalités
d’intervention, d’expliciter le cadre de référence dans lequel l’intervention prend place et de
structurer les interventions prévues pour pouvoir déterminer de quelle manière l’intervention
va se dérouler. Il a aussi pour but de déterminer la place de chaque intervenant et son rôle, en
« maintenant une cohérence des actions entre les professionnels, l’usager et la famille »
(Petitpierre, 2010).
Dans la proposition du PIII, on trouve la notion de professionnel référent, il sera
l’interlocuteur privilégié de la personne et de son entourage et permet de faire le lien avec les
autres professionnels. La mise en place d’un professionnel référent est intéressante car la
18
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
personne et son entourage se sentent souvent perdus au milieu de toutes ces prises en charge
et ne savent pas à qui s’adresser (ANAES, 2002).
3.4.3. Les limites
Il est encore difficile d’impliquer la personne et son entourage. Le PIII tend à favoriser
l’utilisation d’un modèle participatif pour la personne. Les professionnels invitent la personne
et son entourage à s’exprimer sur leurs attentes, leurs projets de réadaptation mais il n’y a pas
un réel dialogue mis en place entre les différents acteurs. Cela laisse en suspens beaucoup de
questions pour lesquelles l’utilisation seule du PIII n’a pas pu répondre. La personne est plutôt
consultée que réellement active (Petitpierre, 2010).
Le PIII peut paraître intéressant dans la théorie. Il tente de mettre en place une
collaboration interdisciplinaire voir transdisciplinaire. Mais chaque service l’a adapté selon
ses ressources. Dans l’état actuel de la pratique, certains éléments théoriques du PIII ne sont
pas appliqués.
Cette recherche théorique a permis d’avancer des éléments de réponse quant au
questionnement suivant : comment la personne ayant eu un AVC peut-elle préparer son retour
à domicile en ergothérapie? Il semble que la mise en place d’une collaboration
transdisciplinaire permette une meilleure définition de la problématique de la personne et
ainsi de mieux préparer le retour à domicile. De plus, la définition d’activités signifiantes en
ergothérapie peut permettre à la personne d’être actrice et de se projeter dans son retour à
domicile. Il est maintenant nécessaire de vérifier ces hypothèses et de les confronter à la
pratique des ergothérapeutes et au vécu de personnes ayant eu un AVC.
19
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Méthodologie
1. Les objectifs de l’étude
Ce travail traite de la préparation du retour à domicile des personnes ayant eu un AVC.
Il cherche à identifier comment la personne peut préparer ce projet en ergothérapie. Après
avoir fait un recensement de la littérature sur le sujet, plusieurs hypothèses ont été émises :

Une collaboration transdisciplinaire entre tous les acteurs (professionnels et
personne hospitalisée) permet une meilleure préparation du retour à domicile.

L’implication et la projection de la personne dans son retour à domicile peut se
faire par l’utilisation d’activités signifiantes en ergothérapie.
Une enquête a été mise en place afin d’apporter des éléments de réponse. La question
étant de savoir si ces hypothèses influencent la préparation du retour à domicile et une
confrontation à la pratique des ergothérapeutes semble pertinente.
2. Population ciblée et lieu d’investigation
Pour remplir ces objectifs, l’enquête est menée auprès d’ergothérapeutes travaillant en
centre de rééducation avec des personnes ayant fait un AVC. Sont exclus de l’étude les
ergothérapeutes travaillant dans des structures de réadaptation (SAMSAH, SAVS, etc…) car
le sujet s’intéresse à la préparation du retour à domicile lorsque la personne est encore en
centre de rééducation. Des personnes ayant fait un AVC feront également partie de cette
étude. Le critère d’inclusion de ces dernières est qu’elles soient rentrées à domicile. Les
personnes étant en institution (maison de retraite, FAM,…) ou encore en centre de
rééducation, ne sont pas incluses dans l’enquête, l’objectif étant de recueillir leur expérience
concernant la préparation du retour à domicile, leur prise de recul étant intéressante.
3. Choix du mode d’enquête : le questionnaire
Le questionnaire a été choisi pour réaliser cette enquête car « il permet de dresser un
inventaire de l’opinion sur l’hypothèse des personnes interrogées. » (Moscovici & Buschini,
20
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
2003). De plus, il est possible d’avoir un anonymat complet des personnes qui répondent à
l’enquête, les personnes sont ainsi plus libres de répondre aux questions. Le questionnaire
permet de toucher une plus large population notamment au niveau géographique. L’analyse
des résultats peut s’effectuer sur un plus grand échantillon, ce qui permettra d’avoir un
échantillon plus représentatif de la population ciblée. Le questionnaire est informatisé pour les
ergothérapeutes et informatisé ou en format papier pour les personnes en fonction de leurs
possibilités.
La personne ne peut pas demander de complément d’information, si la question n’est
pas comprise. Pour éviter cela une attention a été portée à la formulation des questions. Des
tests ont été réalisés afin de finaliser le questionnaire. Deux personnes l’ont testé et fait des
retours sur la compréhension des questions et la durée du questionnaire.
2 questionnaires (annexes B et C) ont été réalisés, un pour chaque population ciblée.
Ces questionnaires sont divisés en 4 parties s’inspirant de la partie théorique. La première
partie porte sur des questions générales afin de mieux connaître les caractéristiques des
échantillons. La deuxième partie concerne la préparation du retour à domicile. La troisième
partie traite de l’utilisation d’activité signifiante en ergothérapie et la dernière de la
collaboration entre les professionnels et la personne.
4. Déroulement de l’investigation et éléments
éthiques
Les ergothérapeutes ont été contactés par mail à la suite de la lecture de leur article et
grâce à une liste des terrains de stage donnée par l’IFE. 29 centres de rééducation prenant en
charge notamment des personnes avec AVC ont été contactés, soit une estimation de 122
ergothérapeutes potentiels. Deux relances à 15 jours d’intervalles ont été effectuées afin
d’optimiser le nombre de réponses. Les autres personnes ciblées (de retour à domicile après
un AVC), ont été contactées par le biais d’un réseau de connaissances. Les questionnaires ont
été remplis de façon anonyme et aucune des personnes interrogées n’est connue de l’auteur.
Au début des questionnaires, se trouve une introduction permettant d’informer la
personne du sujet et des détails éthiques de l’étude. Une case de consentement doit
obligatoirement être cochée avant de pouvoir commencer le questionnaire. Il est proposé aux
21
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
personnes voulant connaître les résultats de l’étude de laisser leurs coordonnées.
5. Analyse des données
Dans un premier temps les réponses aux questions fermées ont été répertoriées dans un
tableau Excel© (Annexes I et J), puis ont été analysées afin de pouvoir en ressortir des
fréquences, des pourcentages, des majorités ou des disparités Les réponses aux questions
ouvertes ont été traitées dans des grilles d’analyse (Annexes F et H) afin de regrouper par
thème les idées pour faire apparaître les éléments importants et la fréquence d’occurrence des
thèmes abordés. Les réponses des personnes ayant eu un AVC et des ergothérapeutes ont été
traitées séparément dans un premier temps, puis comparées par la suite.
6. Limites et difficultés rencontrées
Afin d’avoir un plus grand échantillon, plusieurs relances ont dû être effectuées.
L’accès à des personnes ayant eu un AVC via des services qui les suivent à domicile a été
refusé, à cause du temps que cela demande aux professionnels et l’obtention d’autorisations.
L’inconvénient du questionnaire auto-administré est le biais d’auto-sélection. En effet,
ceux qui prennent le temps de répondre sont déjà sensibilisés à la question, voire sont en
recherche de nouvelle façon de faire (Moscovici et al., 2003).
22
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Analyse des résultats
1. Présentation des participants
1.1.
Les ergothérapeutes
18 ergothérapeutes ont répondu au questionnaire en ligne. 1 personne a une expérience
professionnelle en France et au Canada, 1 autre travaille au Canada et 16 travaillent en
France. Les années d’expérience en centre de rééducation des ergothérapeutes correspondent
majoritairement à leur année de diplôme. Leur expérience en centre de rééducation varie entre
34 ans et 4 mois. 8 sur 18 répondants ont une expérience de plus de 10 ans, 6 entre 5 et 9 ans
et 4 ont une expérience de moins de 5 ans, dont 2 de moins de 1 an.
Les ergothérapeutes interrogés travaillent dans différentes structures qui interviennent
plus ou moins précocement dans la prise en charge des persones ayant eu un AVC. 3
ergothérapeutes travaillent dans deux structures différentes. Ainsi nous recensons : 14
ergothérapeutes en SSR (Soins de Suite et de Réadaptation), 3 en MPR (Médecine Physique
et de Réadaptation), 1 en CRRF (Centre de Rééducation et de Réadaptation Fonctionnelle), 1
en HDJ (Hôpital De Jour), 1 en USCL (Unité de Soins aux Cérébro-Lésés), et 1 en UNV
(Unité Neuro Vasculaire).
1.2.
Les personnes ayant fait un AVC
9 personnes ayant eu un AVC, vivant actuellement à domicile, ont répondu au
questionnaire. 3 personnes ont réalisées leur AVC entre 40 et 50 ans, 4 entre 50 et 60 ans et 2
entre 70 et 80 ans. Le temps qu’elles ont passé en centre de rééducation varie de 2 mois à 1 an
¾. Une personne ne sait pas répondre à cette question. Outre les rendez-vous médicaux, 3
personnes ont un suivi en Service d’Accompagnement Médico-Sociale pour Adulte
Handicapé (SAMSAH) et 4 sont suivies par un ou plusieurs paramédicaux (kinésithérapeute,
orthophoniste, ergothérapie). Afin de mieux connaître l’échantillon de cette population un
tableau récapitulatif des données a été réalisé (Annexe A).
23
BAGES-LIMOGES
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2. La préparation du retour à domicile
Figure 1. Comment avez-vous préparez votre retour à domicile?
pas du
tout
beaucoup
Un peu 1/9
2/9
1/9
moyennement
5/9
Les personnes ont majoritairement cité l’ergothérapeute comme étant le professionnel
avec lequel ils ont le plus préparé leur retour à domicile, puis le médecin et l’assistante sociale
et dans une moindre mesure l’infirmière. Une personne évoque que le projet du retour à
domicile a été fait avec son père (P9). Elles ont également cité les autres professionnels par
lesquels elles ont été suivies : le kinésithérapeute, le psychologue, le neuropsychologue et
l’orthophoniste.
2.1.
Les moyens mis en place
Concernant le moment le plus adapté pour commencer la préparation du retour à
domicile, 9 ergothérapeutes sur 18 évoquent qu’il est difficile de généraliser. Cela dépend des
progrès de la personne et de son niveau de handicap, ainsi que de son désir et celle de sa
famille, « dès que la personne a atteint un niveau d'autonomie suffisant » (E8). C’est pourquoi
6 sur 18 ergothérapeutes ont rapporté que la décision se prend d’abord en lien avec tous les
professionnels, afin d’évaluer les capacités de la personne à rentrer chez elle. Il est notamment
cité le médecin et l’assistante sociale, ce qui correspond aux réponses données par les
personnes. En outre, 13 ergothérapeutes évoquent qu’il faut y penser le plus tôt possible, dès
le début de l’intervention. 5 répondants précisent qu’ils le font dès l’arrivée de la personne au
centre, via l’évaluation fonctionnelle et un questionnement sur les habitudes de vie et
l’environnement de la personne. 1 ergothérapeute prépare le retour à domicile 15 jours avant
la sortie de la personne.
24
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Nombre de répondants /18
Figure 2. Les moyens mis en œuvre par les ergothérapeutes dans la préparation du retour à domicile
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
MES (mise en MES à domicile MES extérieur
situation) en
ergothérapie
Visite à
domicile
Implication de
congé
l'entourage thérapeutique
Concernant les moyens mis en place lors de la préparation du retour à domicile, 7 sur
18 répondants ont coché la totalité des items. Outre les propositions présentées, certains
ergothérapeutes ont apporté d’autres moyens utilisés : 5 ergothérapeutes sur 18 ont cité
l’importance du travail en équipe, avec la réalisation de synthèses pluridisciplinaires en
présence de la personne et de sa famille. 2 ergothérapeutes ont précisé la nécessité d’avoir une
réflexion précoce sur le besoin en orientation (SAMSAH, SAVS, CLIC...) avec l'équipe et
avec la personne afin d’établir un lien avec les ressources extérieures à l’hôpital. La
collaboration avec les revendeurs médicaux a également été citée.
2.2.
Satisfaction de la préparation du retour à domicile
2.2.1. Les ergothérapeutes
La majorité des ergothérapeutes (13/18) sont satisfaits de la préparation du retour à
domicile qu’ils proposent. 2 ergothérapeutes sont peu satisfaits et 3 sont très satisfaits.
La visite à domicile est un moyen très pertinent pour évaluer les possibilités de la
personne à rentrer chez elle. Elle permet « de préparer de façon optimale le retour à domicile
du patient en évaluant les aides techniques et le matériel ainsi que les aides humaines » (E2).
Une bonne préparation du retour à domicile passe également par une collaboration avec les
autres professionnels, la famille, la personne mais aussi les structures en aval de
l’hospitalisation permettent de construire un projet proche des souhaits de la personne. « Le
projet du patient est toujours pris en compte, (…) nous impliquons l'entourage s'il est présent,
25
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
(…) nous laissons le temps au patient de cheminer son projet de vie » (E14). Le lien avec les
structures en aval de l’hospitalisation permet d’avoir un retour sur les aménagements qui ont
été mis en place et de savoir ce qui a fonctionné ou non.
Dans les caractères d’insatisfaction, il est évoqué l’impossibilité de contrôler tous les
paramètres. Notamment, au niveau des contraintes institutionnelles : manque de temps, peu de
visites à domicile possible, la réduction du temps de séjour et le manque de retour sur les
aménagements mis en place une fois la personne sortie de l’hôpital. Mais aussi les limites
dues à l’intervention de l’ergothérapeute qui n’a pas de contrôle sur le niveau de handicap de
la personne (son autonomie et son indépendance).
2.2.2. Les personnes victimes d’AVC
2 personnes sur 9 sont très satisfaites de l’accompagnement qui leur a été procuré pour
le retour à domicile. 3 personnes sont satisfaites tandis que 3 autres se sentent peu satisfaites
et 1 insatisfaite. Les personnes auraient souhaité plus d’implication de la part des
professionnels en s’adaptant à leur projet (budget, souhaits). Un accompagnement plus global
et dans différents domaines, aurait été nécessaire, notamment au niveau social. Certains
auraient aimé une aide à plus long terme et un accompagnement pour pouvoir gérer l’impact
dans la vie quotidienne que l’AVC entraîne. « […] Plus d'indications sur les soucis que j'allais
pouvoir rencontrer au quotidien, et auxquels je ne m'attendais pas forcément » (P4), « En
arrivant dans mon appart je ne voyais plus personne » (P7).
2.3.
Rôle de la personne dans le retour à domicile
14 sur 18 ergothérapeutes pensent que la personne est actrice dans la préparation du
retour à domicile, 2 sur 18 estiment qu’elle est un peu actrice et 2 de façon ponctuelle (lors de
certaines prises de décision, par exemple). Même si la personne ne l’est pas toujours, il
semble important pour tous les ergothérapeutes que la personne soit actrice de son retour à
domicile. En effet, un ergothérapeute spécifie que « sans cette position du "patient acteur"
dans la préparation au retour à domicile il est certain que le retour à domicile échoue » (E11).
Les réponses apportées par les ergothérapeutes peuvent être regroupées en deux
catégories : les facteurs qui influencent la participation de la personne et les actions qu’elle
26
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
fait concrètement. En ce qui concerne cette dernière catégorie, la personne est actrice dans la
transmission d’informations et la prise de décision. Egalement, lors du travail mis en place
avec des activités concrètes (mise en situation, visite à domicile,...), elle établit ses objectifs
de réadaptation et elle émet ses souhaits.
Les facteurs décrits par les ergothérapeutes qui influencent la participation plus ou
moins active de la personne sont:

Intrinsèques à la personne : on retrouve ici toutes les caractéristiques de la
personne avec sa motivation, ses désirs, ses souhaits. « quand le patient est
motivé pour son retour » (E4), « tout dépend de ses désirs et de sa volonté »
(E5), en « formulant des demandes et en s'investissant dans son projet si elle le
peut. » (E15), « Elle doit participer activement dans sa réadaptation pour
atteindre ses objectifs (motivation, volition) » (E18). Il y a également le niveau
de fonctionnement lié à l’AVC. « la personne est actrice si elle a conscience de
ses troubles » (E1), « La personne lors des séances de rééducation,
réadaptation, mises en situation montre les capacités qu'elle a et si oui ou non
elle pourra les reproduire à la maison (avec ou sans aide) » (E8).

Extrinsèques à la personne : avec l’environnement familial et matériel, « Cela
dépend […] de leurs familles » (E2).
Les objectifs du retour à domicile ne sont pas toujours clairs pour les personnes ayant
eu un AVC. En effet, 4 personnes sur 9 ne savent pas quels étaient les objectifs. 1 personne
cite ses objectifs de rééducation (elle a récupéré totalement après l’AVC), une personne avait
comme objectif de reprendre des activités signifiantes : « surtout faire des choses que j’aime
faire. Bricolage, ce qui me détend et les exercices » (P7). Puis, 3 personnes avaient vu avec
l’ergothérapeute des aménagements de domicile afin de préparer la sortie de l’hôpital. « La
maison a été préparée pour plus de facilités, récupérer mon autonomie pour marcher, me
servir de mon bras gauche. » (P3).
27
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
3. Les activités signifiantes en ergothérapie
3.1.
Les moyens utilisés en ergothérapie
Figure 3. Comparaison des réponses des ergothérapeutes et des personnes quant à la fréquence des
moyens utilisés en ergothérapie
Score représentant la fréquence des
moyens utilisés
Ergothérapeutes
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Personnes
73
72
65
59
29
Des activités de la vie
quotidienne
28
Des exercices
27
Des jeux
27
Des activités
importantes pour la
personne
Les ergothérapeutes utilisent majoritairement des exercices analytiques afin de
récupérer des fonctions, puis des activités de la vie quotidienne et en moindre mesure des
activités importantes pour la personne et des jeux. Les personnes victimes d’AVC ont quant à
elle, réalisé des activités de la vie quotidienne, des exercices puis des jeux et des activités
importantes pour eux. D’autres moyens sont également utilisés, un ergothérapeute rapporte
beaucoup se servir d’entretiens avec le patient ou la famille. 2 ont cité des activités de la vie
domestique (si possible, en milieu écologique : au domicile ou dans son quartier). 2 autres ont
cité les activités manuelles ainsi qu’une personne ayant eu un AVC. Une personne a cité
l’outil de verticalisation (standing) et la stimulation neurosensorielle en éveil de coma.
28
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
3.2.
Déterminer les activités signifiantes avec la personne
3.2.1. Le point de vue des ergothérapeutes
Figure 4. Question 12b: vous déterminez avec la
personne les activités importantes pour elle
Pas de
plutôt non
0
généralisation
1/18
plutôt oui
6/18
Pas du
tout
0
tout à fait
11/18
La majorité des ergothérapeutes
déterminent les activités importantes pour
la personne. Pour cela, ils utilisent
majoritairement des entretiens afin de
questionner la personne ou son entourage
en général en début d’accompagnement
(cité par 13 ergothérapeutes) et aussi de
simples
discussions
en
cours
de
rééducation. 4 ergothérapeutes citent des
Figure 5. Question 12c : il est important de favoriser
l’indépendance de la toilette chez ces personnes
plutôt
Pas du
non
tout
1/18
0
plutôt
Pas de
oui
généralisation
6/18
7/18
tout à
fait
7/18
outils standardisés plus ou moins utilisés
de façon systématique : la « MHAVIE, la
MIF1 » (E2), « la Mesure Canadienne du
Rendement Occupationnel » (E10), « un
questionnaire tiré du profil des AVQ2
(évaluation standardisée) en partie basé sur
le PPH » (E17), « profil des loisirs, liste
des intérêts » (basé sur le MOH) (E18).
L’utilisation d’outils standardisés pour la définition d’activités signifiantes est en
corrélation avec l’usage de modèle conceptuel. Ainsi, 10 ergothérapeutes sur 18 ne s’en
servent pas dans leur pratique, 2 pensent peut-être en employer sans le savoir et 6 en utilisent.
Un répondant choisit un modèle en fonction des caractéristiques de la situation : « Cela
dépend des prises en charge et des patients, de la problématique de chacun, en fonction des
habitudes de vie et de l'environnement. PEO, CMOP-E, Kawa, PEOP, MOH, EHP... » (E2).
Un ergothérapeute dit utiliser le modèle de Wood, 3 le MCRO (Modèle Canadien du
1
MHAVIE : Mesure des habitudes de vie
MIF : Mesure d’Indépendance Fonctionnelle
2
AVQ : Activité de la vie quotidienne
29
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Rendement Occupationnel), 3 le PPH (Processus de Production de Handicap) et 1 le MOH
(Modèle de l’Occupation Humaine).
La majorité des ergothérapeutes interrogés (10/18 tout à fait et 5 plutôt oui) dit
déterminer les objectifs en ergothérapie avec la personne. Seulement 3 ergothérapeutes disent
plutôt ne pas le faire.
3.2.2. L’expérience des personnes
Concernant l’évocation avec l’ergothérapeute des activités importantes pour elles, les
réponses ont été plus ou moins partielles. Une personne a très bien récupéré après son AVC et
a donc pu reprendre ses activités (P1). Une personne n’a pas répondu à la question, car elle
« ne sait pas ». 7 personnes sur 9 ont pu citer des activités qui étaient signifiantes une fois
rentrées à domicile mais qui n’ont pas toujours été vu avec l’ergothérapeute et utiliser en
centre de rééducation. En effet, 1 personne a pu l’évoquer et les activités signifiantes ont été
utilisées en rééducation. Une personne ne l’a pas évoqué avec son thérapeute. Par contre, 5
personnes ont répondu à la question des activités qui étaient importantes pour elles une fois
rentrées à domicile mais n’ont pas donné d’information à la question : « avez-vous pu en
parler avec l’ergothérapeute ? ».
4. La mise en place d’une collaboration
4.1.
Inter, pluri ou transdisciplinarité ?
Lorsque l’on demande aux ergothérapeutes le type de collaboration qu’ils réalisent la
plupart du temps, 6/18 répondent de la pluridisciplinarité, 6 également de l’interdisciplinarité,
aucun ne répond uniquement de la transdisciplinarité. En revanche, 4/18 pensent réaliser un
peu des trois et 2/18 ne se prononcent pas. Comparativement, lorsque les répondants doivent
choisir parmi des fragments de définition des 3 termes si cela correspond à leur pratique : la
majorité des ergothérapeutes sont en accord avec les définitions de la pluridisciplinarité puis
de l’interdisciplinarité et enfin de la transdisciplinarité (avec un faible écart de 10 au niveau
du score).
30
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
La place de la personne dans l’équipe
4.2.
Figure 6. Place de la personne dans l'équipe : comparaison des pourcentages de réponses
des ergothérapeutes et des personnes
Ergothérapeutes
Personnes
Pourcentage de réponse (%)
35
30
25
20
15
10
5
0
acteur
passif
Consulté
informé
au centre
fait partie de
l’équipe
2 personnes sur les 9 interrogées (P8 et P9) n’ont pas répondu à cette question, l’un
d’eux disant qu’il « planait, il ne sait pas ». Bien que la majorité des personnes se sente
comme faisant partie de l’équipe et au centre, seulement 3 personnes sur 9 ont été présentes à
des réunions interprofessionnelles. De plus, plusieurs auraient souhaité être plus impliquées,
mieux connaître les objectifs de rééducation et que les professionnels partent de leurs besoins.
2 personnes ne pouvant pas répondre. Et une personne dit « je ne savais pas ce que je
voulais » (P7). Les avis sont partagés sur la question de savoir si les personnes auraient aimé
avoir un professionnel interlocuteur, il en ressort que 3 personnes sur 9 auraient voulu et 2
plutôt non.
Concernant la place de la personne dans l’équipe, un ergothérapeute a précisé qu’il
était important de ne pas généraliser, « c'est aussi en fonction des non séquelles de la personne
c’est à dire que si elle a des gros troubles comportementaux, elle ne pourra pas
forcément coopérer. » (E15). Un autre, quant à lui, spécifie « qu’il est la raison d'être de
l'équipe : sans patient pas d'équipe, donc il est le porteur de sens de cette équipe ».
31
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Mise en œuvre de la collaboration
4.3.
La majorité des ergothérapeutes estime que la collaboration permet une amélioration
de la préparation du retour à domicile (16/18), puis la coordination des rééducations (14/18),
la qualité des soins (13/18), que cela augmente le bénéfice des rééducations (11/18) et enfin
seulement 5 ergothérapeutes pensent que cela permet de mieux définir les différences et
points communs de chaque discipline.
4.3.1. Sans outil élaboré
Concernant la mise en place d’une collaboration entre les professionnels, 12
répondants sur 18 disent qu’ils le font de manière informelle et par le biais de réunions
hebdomadaires. Cette collaboration se fait principalement via « des messages dans le dossier
du patient » (E3), « de réunions tous les 15 jours » (E4), « un tour médical hebdomadaire dans
les chambres » (E7), « l’échange de mails et le tableau de la salle de repos » (E8), des
« synthèses avec les familles et le patient» (E10), des « réunions de concertation 1 à 2 fois par
séjour » (E13).

Les limites de cette collaboration citées par les ergothérapeutes sont :
- « Lors des urgences où il faut avertir les autres professionnels immédiatement, on ne
peut pas attendre la réunion hebdomadaire » (E18).
- « les personnalités de chacun et la volonté individuelle de vouloir s'engager dans ce
travail pluridisciplinaire et d'échanger avec ses collègues » (E14).
- « Activités chronophages donc il faut prendre le temps de le faire. La complexité de
la planification de ces temps d'échanges au regard des présences des uns et des autres (temps
partiel) » (E14).

Les avantages :
- « le patient formule en premier lieu ses objectifs et attentes vis à vis de sa
rééducation. Il prépare à l'avance avec un rééducateur ses questions qu'il posera en plateau
technique. » (E14)
- « ses demandes et projets [du patient] sont pris en compte par l'ensemble de l'équipe,
cohésion de l'équipe car tout le monde va dans le même sens » (E14).
32
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
4.3.2. Avec un outil formalisé
6 sur 18 répondants utilisent un outil élaboré, deux sont cités :
Le dossier médical informatisé centralisé (OSIRIS) (E2, E3, E6) : selon la description
des ergothérapeutes, chaque intervenant remplit les cases de manière hebdomadaire sur la
situation actuelle, l'évolution en cours et les objectifs à prévoir pour la semaine à venir. Cet
outil est revu en équipe de rééducateurs en début de semaine (1 h de réunion) puis transmis
aux équipes soignantes et médecin et sert de support aux synthèses pluridisciplinaires
hebdomadaires. Il permet une « meilleure prise en charge car facilite l'accès aux
informations » (E2). Cela évite à la personne de répéter plusieurs fois les mêmes informations
et permet un échange constant entre tous les professionnels, « par exemple : une visite à
domicile est envisagée par le médecin, l'ergothérapeute l'organise, le kiné voit qu'il va falloir
franchir des marches pour atteindre le logement, donc il va travailler les escaliers » (E3).
« Suivi continu et pluridisciplinaire de l'évolution des capacités du patient et coordination de
l'équipe de rééducation pour valoriser les objectifs les plus importants » (E6). Les limites de
l’outil énoncé par les ergothérapeutes sont qu’il faut le lire (E2, E3) et le temps que cela prend
pour le remplir (E6).
Le plan d’intervention individualisé interdisciplinaire (PIII) (E9, E5, E3, E17) : il est
décrit par les ergothérapeutes comme étant une synthèse pluridisciplinaire avec le patient et
son entourage afin de faire le point sur sa prise en charge et de se fixer conjointement de
nouveaux objectifs. Le PIII permet « de donner des informations à la personne sur sa
pathologie et son handicap. Le patient évoque ses attentes par rapport à sa prise en charge »
(E5). Il permet un « résumé des déficiences, niveau d'autonomie et objectifs clairement
établis » (E17). Les limites de l’outil sont « l’anosognosie de la part du patient ou des
proches... difficultés de l'équipe à dire toute la réalité quand le handicap est et restera très
lourd. Difficultés de débattre d'un objectif devant le patient et ses proches si les membres de
l'équipe ne sont pas d'accord entre eux. » (E5) « Devons répéter les mêmes informations dans
notre rapport en ergo et ce document» (E17).
33
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
4.4.
Influence des ergothérapeutes sur la place de la
personne dans l’équipe
La question est de savoir si la pratique des ergothérapeutes peut influencer la place de
la personne dans l’équipe. Un ergothérapeute n’a pas répondu à la question. 2 ergothérapeutes
sur 18 pensent que la personne ne fait pas partie de l’équipe.
12 ergothérapeutes sur 18 sont d’avis que l’ergothérapeute peut jouer un rôle dans la
place laissée à la personne au sein de l’équipe. Trois caractéristiques ressortent des réponses
des ergothérapeutes qui différencient leur pratique des autres professionnels :

Il a une vision globale de la personne
« Notre approche systémique, globale de la personne permet d'appréhender et de
rendre compte à l'équipe des freins, obstacles ou facilitateurs du retour à domicile. Les mises
en situation et l'activité sont des bons indicateurs des capacités des personnes et aident à
prendre en compte les incapacités plus que les déficiences » (E14).

Il met la personne au centre de la thérapie
« Souvent on est obligé de ramener la parole, la demande et éventuellement les
plaintes du patient au centre de la problématique. Car les contraintes institutionnelles
(personnel, temps, place, matériel, plannings...) ont vite fait d'occuper les esprits et de faire
oublier le patient! » (E8).

Il fait le lien entre l’hôpital et la vie quotidienne de la personne
« L’ergothérapeute effectue la visite au domicile et peut être le lien avec le domicile,
les conditions de vie, la famille et l'équipe de rééducation » (E4).
5 ergothérapeutes évoquent que c’est aussi un échange entre tous les intervenants.
L’ergothérapeute apporte sa vision de la situation mais les autres professionnels également ce
qui permet d’envisager la personne différemment (E3, E13, E17). La personne est au centre et
doit être responsabilisée par tous les professionnels (E17). Cela dépend de « l’implication de
la personne [l’ergothérapeute] en tant que professionnel comme tout le monde » (E15). De
plus, afin d’avoir une vision globale de la personne, l’ergothérapeute est souvent amené à
initier les échanges et « il est souvent nécessaire de bien connaître tous les intervenants, les
contraintes et difficultés de chacun » (E8).
34
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Discussion
1. Interprétation des résultats
1.1.
La préparation du retour à domicile
Les ergothérapeutes interrogés au cours de cette enquête approuvent les éléments de la
partie théorique selon lesquels la préparation du retour à domicile est complexe et influencée
par plusieurs facteurs qui sont en tension :
- Intrinsèques à la personne : sa motivation, ses désirs, sa volonté, sa participation
active, son taux d’incapacité, ses troubles cognitifs. Certaines personnes peuvent au moment
de l’hospitalisation se trouver dans une phase de sidération ou de déni. « J’étais complètement
dans le cirage » (P9). C’est également en corrélation avec des auteurs de la partie théorique :
« Le succès d'un programme de réhabilitation dépend de la motivation du patient »
(Kristensen. HK, et al, 2011).
- Extrinsèques : l’entourage familial et la collaboration avec les structures en aval de
l’hospitalisation. Comme dans la partie théorique, il ressort qu’il existe souvent un manque de
lien entre les structures qui se fait au détriment de la personne. « Nous avons déploré que les 2
ergothérapeutes qui ont visité l'appartement soient des personnes qui ne le connaissaient pas
du tout et ont donné des conseils éclairés ou farfelus. » (P2)
Du fait de tous les facteurs à prendre en compte dans la préparation du retour à
domicile et de la difficulté à généraliser, il est difficile pour les ergothérapeutes de déterminer
un moment optimal pour commencer cette préparation. Néanmoins, en corrélation avec les
recommandations de l’ANAES, la majorité des ergothérapeutes pensent qu’il faut commencer
à y penser dès le début de l’hospitalisation par le moyen d’évaluation et d’entretien. Cela
permet de préparer la personne et aussi de faire le lien le plutôt possible avec les structures et
organismes en aval de l’hospitalisation. « Le plus tôt possible […] afin d'avoir une meilleure
connaissance de l'environnement architectural, et rencontrer l'entourage rapidement. » (E10).
Après avoir identifié toute la problématique de la préparation du retour à domicile, un
35
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
recensement de ce que font les ergothérapeutes dans leur pratique a été réalisé. Les moyens
permettant de préparer le retour à domicile sont en premier lieu les visites à domicile, ainsi
que des mises en situation en ergothérapie. L’implication de l’entourage est également
importante.
L’impact de l’AVC est différent pour chaque personne, on se rend compte que les
personnes de l’étude ont un parcours hétérogène. Il y a peu de corrélation entre les suivis
actuels (qui sont corrélés aux séquelles) et l’âge des personnes. Chaque parcours est donc
singulier. Les personnes interrogées représentent une tranche d’âge large, entre 40 et 80 ans,
ce qui signifie qu’elles n’ont pas les mêmes attentes et les mêmes projets pour la sortie de
l’hôpital. C’est pourquoi le retour à domicile doit être un projet personnalisé. Les thérapeutes
se disent en général satisfaits de leur accompagnement pour le retour à domicile car la
personne est actrice. Néanmoins les personnes souhaiteraient un accompagnement dans tous
les domaines qui peut-être favorisé par une meilleure collaboration afin que l’ergothérapeute
et la personne déterminent ensemble les objectifs.
De plus, les personnes ont de la difficulté à se projeter dans le retour à domicile et des
troubles importants peuvent entraver sa participation active. Une personne dit : « je ne savais
pas ce que je voulais » (P7). Néanmoins, un ergothérapeute finit par conclure « en fait je
pense qu'elle est forcément actrice puisque au centre de tout et finalement même si elle a des
troubles cognitifs » (E1). Mais pour arriver à cette conclusion, il faut accompagner la
personne à devenir actrice de son projet. Les mises en situation en milieu écologique (à
domicile ou dans le quartier) sont peu utilisées par les ergothérapeutes, alors que cela permet
au thérapeute de se rendre compte des capacités réelles de la personne dans son
environnement. Cela permet aussi à la personne d’appréhender ses nouvelles capacités et de
pouvoir envisager son projet de soin et de sortie. Les contraintes institutionnelles et de temps
peuvent expliquer le fait que les ergothérapeutes n’utilisent pas beaucoup ce moyen dans la
pratique. Souvent la personne rentre chez elle et garde un suivi en hôpital de jour, ce qui
permet un retour sur ce qui a été mis en place et de faire des modifications si c’est nécessaire.
La personne se trouve dans son quotidien donc la réadaptation peut être abordée plus
facilement. Néanmoins, ce n’est pas toujours le cas et la réadaptation de la personne doit être
un projet pensé en amont de son retour à domicile.
36
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Il est donc nécessaire pour préparer le retour à domicile que le thérapeute ait un
accompagnement personnalisé et une collaboration doit être faite entre tous les acteurs. Afin
de personnaliser l’accompagnement de la personne, l’hypothèse est de s’appuyer sur les
activités signifiantes en ergothérapie.
1.2.
Les activités signifiantes en ergothérapie
Les situations sont très différentes d’une personne à une autre : certains ont besoin
exclusivement d’exercices pour récupérer des fonctions et d’autres de techniques de
compensation pour palier au handicap. Il faut donc s’adapter à chaque personne afin de
répondre à ses besoins. Pour cela, il est important de faire le lien entre l’hôpital et le
quotidien. « Forte implication, y compris dans la rééducation, dès lors que les patients voient
l'intérêt précis des exercices proposés et peuvent faire le lien avec la situation de handicap
correspondante à domicile » (E6).
Les personnes déterminent facilement des activités qui leur sont signifiantes
néanmoins peu d’entre elles ont pu en parler avec l’ergothérapeute. Pour certaines personnes
cela a été un manque dans leur accompagnement : « j'aurais aimé plus d'indications sur les
soucis que j'allais pouvoir rencontrer au quotidien, et auxquels je ne m'attendais pas
forcément. » (P4). Face à cette demande venant des personnes, il semble important de
déterminer les activités signifiantes en ergothérapie. L’utilisation des activités signifiantes par
les ergothérapeutes est difficile à déterminer. En effet, la majorité des ergothérapeutes dit
déterminer avec les personnes les activités importantes pour elles (activités signifiantes), mais
la plupart généralise lorsqu’on leur pose la question : « Pensez-vous qu’il est important de
favoriser l’indépendance de la toilette chez ces personnes ? ». Cette activité sortie de son
contexte est significative, ainsi, comme on a pu le citer dans la partie théorique le risque est de
penser que toutes les activités ont le même sens pour tout le monde (Meyer, 2013). Il semble
donc que dans la pratique, la majorité des ergothérapeutes font un amalgame entre activité
significative et signifiante, le risque étant de ne pas répondre aux besoins de la personne.
De plus, d’après la figure 4, les ergothérapeutes utilisent beaucoup d’exercices afin de
récupérer des fonctions, puis des activités de la vie quotidienne et seulement après des
activités signifiantes. Ce n’est donc pas la priorité des ergothérapeutes en centre de
37
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
rééducation de s’intéresser aux activités signifiantes. Notamment parce qu’ils se basent sur
des modèle de rééducation (comme le modèle de Wood), voire ils n’en utilisent pas. Cela
favorise une pratique basée sur la récupération des déficiences. En ce qui concerne les
personnes ayant eu un AVC, les activités signifiantes avec les jeux font partie des moyens les
moins réalisé. Néanmoins, ce qui ressort le plus sont les activités de la vie quotidienne qui
peuvent pour certaines personnes également faire partie des activités signifiantes. A noter
qu’il n’y a pas de grande différence entre les scores, ce qui peut être dû au parcours et aux
besoins différents de chaque personne.
L’utilisation de modèles conceptuels et d’outils standardisés spécifiques aux
ergothérapeutes permet d’avoir une vision différente et d’aborder la problématique de la
personne sous un autre angle. « Par exemple, La MCRO est un outil qui permet d'appuyer un
soin et un accompagnement centré sur la personne. C'est d'autant plus important que nous
avons encore trop tendance de réfléchir sur le plan biomédical, et non sur un modèle humain
centré comme le MCRO » (E10). En effet, dans la pratique, seulement 5 ergothérapeutes
utilisent des modèles plus spécifiques aux ergothérapeutes (le MCRO, le MOH, le Kawa). Ces
modèles permettent d’avoir une approche plus centrée sur la personne et de déterminer les
problèmes de performances occupationnelles. La personne se sent plus impliquée dans
l’élaboration des objectifs.
Paradoxalement à ce constat, 15 ergothérapeutes disent déterminer les objectifs en
ergothérapie. Les personnes souhaiteraient davantage connaître les objectifs de rééducation et
que les professionnels partent davantage de leurs besoins. Afin d’éviter cet écart de perception
entre les professionnels et les personnes, il est important d’impliquer la personne avec une
approche plus centrée sur la personne et une collaboration doit être faite entre tous les acteurs.
1.3.
La mise en place de la collaboration
Pour réaliser une bonne préparation du retour à domicile, les ergothérapeutes estiment
également important d’établir une collaboration avec les autres professionnels mais aussi avec
la personne et sa famille : le projet de sortie se construit en équipe.
Comme on a pu le voir dans les résultats, spontanément, davantage d’ergothérapeutes
disent utiliser la pluridisciplinarité et l’interdisciplinarité. Mais, il apparaît qu’ils se retrouvent
38
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
dans la définition des 3 termes : pluri, inter et transdisciplinarité. Ces éléments sont en
adéquation avec l’élément de la partie théorique disant que toutes ces approches sont
complémentaires et les équipes naviguent sans cesse entre l’une à l’autre (Nicolescu, 1996).
De plus, la transdisciplinarité est un terme plus flou et moins étudiée par la littérature ce qui
explique que les professionnels disent moins spontanément faire de la transdisciplinarité.
1.3.1.
La place de la personne dans l’équipe
Les ergothérapeutes pensent majoritairement que la personne est d’abord actrice, puis
consulté, informé, au centre et en moindre mesure faisant partie de l’équipe alors que les
personnes se disent plutôt au centre et faisant partie de l’équipe. Ils se déterminent moins
acteurs que ce que les ergothérapeutes pensent. Les personnes ont le sentiment de faire partie
de l’équipe mais d’être moins actrice, ce qui peut être paradoxal. Cela peut signifier qu’elles
ont l’impression d’être le sujet d’intérêt, au centre de l’équipe, mais de ne pas être impliquées
et parties prenantes des décisions. En effet, il apparait que les personnes se déterminent
également moins consultées et informées. Les professionnels peuvent penser que la personne
est impliquée, mais un ergothérapeute dit qu’elle est actrice « dans l'émission de ses souhaits
[…] que l'on tente autant que possible de respecter » (E7). Cette phrase signifie que l’avis de
la personne est demandé mais qu’il ne pourra peut-être pas concorder avec les objectifs fixés
par les professionnels. Afin que la personne ait une réelle place, il faut que les professionnels
acceptent d’être bousculés dans leurs habitudes, « peut-on alors envisager un projet
personnalisé pour la personne qui ne soit pas que la juxtaposition de projets
pluridisciplinaires ? » (Hamann, Thuy Nguyen, Rohmann-Labat., Satragno-Fabrizio, 2009). A
partir du moment où l’on met en place une collaboration transdisciplinaire, avec une
modification des compétences, centrée sur le projet de la personne, celle-ci pourra vraiment se
sentir actrice.
Cette différence de point de vue, peut également être due à la difficulté à bien définir
et différencier ces termes pour les personnes et les ergothérapeutes. Un acteur est une
« personne qui participe activement à une entreprise, qui joue un rôle effectif dans une affaire,
dans un événement », une équipe est un « ensemble de personnes travaillant à une même
tâche : équipe de collaborateurs. » (Larousse, 2014). Dans « équipe », il y a la notion de
collaboration qui permet de montrer qu’il y a un lien entre toutes les personnes alors qu’on ne
39
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
le retrouve pas dans le terme acteur. Dans ce dernier terme, il y a la notion d’agir, d’être en
action mais chaque personne participe de son côté, ce qui pourrait ressembler à de la
pluridisciplinarité. Ainsi, pour réaliser une approche transdisciplinaire, il faudrait arriver à un
assemblage de ces deux termes, que la personne soit actrice au sein de l’équipe.
« L’équipe de soins est constituée d’un ensemble d’intervenants qui travaille en
collaboration, et devra inclure le malade et les membres de sa famille. » (AQPAMM, s-d).
Pour que la personne se sente faisant partie de l’équipe, elle doit pouvoir s’exprimer sans
appréhension. Certains éprouvent de la gêne ou des craintes quand ils veulent poser des
questions simples, ou s'exprimer quand ils perçoivent un problème. De plus, ceux qui veulent
s’exprimer ne sont pas toujours écoutés par les équipes soignantes. Cette situation peut
changer, en permettant à la personne de s’informer, de prendre des décisions, d’exposer son
avis en lui laissant une place dans l’équipe et cela grâce à la mise en œuvre d’une
collaboration qui tendrait vers la transdisciplinarité.
1.3.2.
Avantages et limites de la mise en place de la
collaboration
2 outils de collaboration sont principalement utilisés dans les services : le plan
d’intervention individualisé interdisciplinaire (PIII) et le dossier médical informatisé
centralisé (OSIRIS). OSIRIS n’est pas un outil de transdisciplinarité mais il permet une
transmission des informations entre les professionnels. Comme énoncé dans la partie
théorique, le PIII se veut un outil à visé plus transdisciplinaire car la place de la personne et de
sa famille dans l’équipe est pensée. Néanmoins, il en ressort que les avantages et les limites
de ces outils sont similaires à ceux de mise en œuvre de collaboration classique (réunion
hebdomadaire, réunion de synthèse et informelle). Ainsi la mise en place d’outils spécifiques
ne permet pas de résoudre complètement les limites de la transdisciplinarité. En revanche,
l’élaboration de ces outils permet de réfléchir à ce que nécessite la collaboration en santé et
permet une amélioration pas à pas de celle-ci.
Les avantages de la collaboration sont :

Une meilleure qualité des soins : dans la préparation du retour à domicile, de la
coordination des rééducations, l’augmentation des bénéfices des rééducations,
40
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(CC BY-NC-ND 2.0)
une cohésion de l’équipe avec l’établissement d’objectifs communs.
Contrairement à la réflexion menée dans la partie théorique, (Guitard et al.,
2011), dans cette étude, cela a peu d’influence sur une meilleure définition des
différences et points communs de chaque discipline.

Sur la place de la personne : une meilleure prise en compte de ses souhaits, la
transmission d’informations à la personne et sa famille, ainsi qu’un résumé
global des informations de la personne (déficiences, capacités, niveau
d’autonomie), qui lui évite de répéter les informations.
Les limites de la collaboration sont d’ordre :

Personnel
o Les personnalités de chaque individu au sein de cette équipe avec un
engagement des différents professionnels plus ou moins important.
o Les capacités et l’anosognosie de la personne et sa famille.

Institutionnel et organisationnel
o Lors des urgences, il faut obligatoirement passer par de l’information
informelle,
o Le temps,
o La répétition dans l’écriture des rapports,
o Les limites que posent la présence de la personne lors des réunions
(débat et dire la réalité du handicap).
Il est donc difficile de trouver une mise en place optimale de la collaboration, des
réflexions sont donc essentielles par rapport à cela. Malgré les limites qu’elle comporte, elle
est permet un meilleur fonctionnement des soins.
1.3.3.
Influence des ergothérapeutes sur la place de la
personne dans l’équipe
Au niveau descriptif, il ne ressort pas des questionnaires de profil d’ergothérapeute. En
effet, il n’y a pas de corrélation directe entre l’utilisation de modèles conceptuels et d’outils
pour définir les activités signifiantes avec la mise en place d’une collaboration plus
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(CC BY-NC-ND 2.0)
transdisciplinaire. Cela peut s’explique par le fait que la collaboration dépend de tous les
professionnels et de la dynamique institutionnelle.
Chaque professionnel apporte donc sa vision de la problématique de la personne.
Néanmoins, comme expliqué précédemment, les ergothérapeutes ont de par leur formation le
souci d’avoir une approche plus centrée sur la personne et de la rendre actrice de ses soins. Ils
leur est nécessaires également d’avoir une vision globale de la personne pour permettre un
accompagnement personnalisé. Ainsi, l’ergothérapeute est souvent amené à initier les
échanges avec les autres professionnels. De plus, l’ergothérapie est basée sur les activités, ce
qui est très concret. Au sein de l’équipe, il peut permettre de se recentrer sur la personne et ses
souhaits. Il permet de « recentrer le projet de rééducation-réadaptation sur les habitudes de vie
et la problématique de cette personne et non sur ce que "devrait" faire une personne atteinte
d'un tel handicap » (E5).
2. Retour sur la problématique et les hypothèses
Ce travail se voulait une réflexion sur la question : comment la personne ayant eu un
AVC peut-elle préparer son retour à domicile en ergothérapie ? Les hypothèses étaient par la
mise en place d’une collaboration transdisciplinaire entre tous les acteurs et par l’implication
de la personne dans son projet par l’utilisation d’activités signifiantes en ergothérapie.
Malgré des facteurs plus ou moins favorisants, il semble que la participation active de
la personne soit un élément essentiel pour les ergothérapeutes pour que le retour à domicile
soit un succès. Il a souvent été énoncé que le niveau de fonctionnement de la personne pouvait
limiter sa participation mais l’appui de la famille est également à prendre en compte.
Il est validé qu’une collaboration entre les professionnels, la personne et sa famille
favorise le retour à domicile. En effet, les personnes ayant eu un AVC, se sentent peu actrices
au sein de l’équipe et auraient parfois souhaité l’être davantage. Cette collaboration se fait à la
fois de façon pluri, inter et transdisciplinaire. La place de la personne dans cette équipe reste
discutée et difficile à mettre en œuvre. Les limites institutionnelles et personnelles restent des
contraintes majeures pour que la collaboration soit efficace, même avec la mise en place
d’outils.
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L’hypothèse selon laquelle les activités signifiantes permettent à la personne d’être
plus impliquée et de se projeter dans le retour à domicile n’est pas totalement validée. En
effet, les ergothérapeutes rapportent qu’il est important de faire concorder les objectifs en
ergothérapie avec les souhaits de la personne mais la notion d’activité signifiante n’est pas
utilisée par les ergothérapeutes. Les activités importantes pour la personne, assimilé aux
activités signifiantes sont le troisième moyen utilisé par les ergothérapeutes. Cela peut
s’expliquer par le fait qu’ils ne basent pas leur pratique sur des modèles conceptuels
spécifiques aux ergothérapeutes, ce qui les amène à faire des amalgames. Les personnes ayant
eu un AVC, sont en mesure de déterminer les activités signifiantes pour eux et souhaiteraient
un accompagnement pour les difficultés qu’ils vont rencontrer aux quotidiens.
De plus, une notion qui n’avait pas été abordée mais qui est apparue tout au long de ce
travail est l’importance de faire des liens entre les différentes structures de soin. La
réadaptation de la personne ayant eu un AVC ne peut pas toujours être faite dans la totalité en
centre de rééducation. La transition entre les structures peut être vécue comme un retour en
arrière pour les personnes et les familles car elles ont commencé à construire quelque chose et
doivent recommencer avec de nouveaux professionnels. Il est donc important de faire du lien
avec les structures en aval du centre de rééducation (médico-sociale,…). Des rencontres
peuvent être envisagées entre les professionnels, la personne et sa famille lorsque celle-ci est
encore en centre de rééducation pour permettre une transmission de l’accompagnement.
3. Intérêts et limites de la recherche
3.1.
Intérêts
Ce travail de recherche m’a permise d’être sensibilisée à la recherche de données
probantes et d’avoir une démarche de remise en question de la pratique. Il me semble
intéressant en tant que future professionnelle de garder un regard critique sur la pratique afin
de l’améliorer et de permettre un meilleur accompagnement des personnes.
Cet approfondissement de la question de la préparation du retour à domicile pour des
personnes ayant eu un AVC m’a amené à en savoir plus sur la réadaptation en ergothérapie,
qui est un domaine qui m’intéresse beaucoup. C’est un projet à construire avec la personne, il
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(CC BY-NC-ND 2.0)
est donc enrichissant d’avoir pu mener une vraie réflexion sur la façon dont on peut
accompagner la personne à être actrice. J’ai aussi pu développer et réfléchir à la mise en place
d’activités signifiantes et de collaboration qui sont des éléments centraux dans la pratique des
ergothérapeutes.
Grâce à ce travail et aussi à mes stages, j’ai pu mieux comprendre l’utilisation des
modèles conceptuels dans la pratique. Je pense que cela permet d’enrichir la pratique et de
réfléchir à l’accompagnement que l’on propose aux personnes.
Au niveau méthodologique, ce travail de rédaction m’a permis de délimiter un
questionnement qui vient de la pratique et de l’affiner. Cela permet d’avoir une réflexion plus
approfondie dans un domaine et de réfléchir à tous les paramètres qui l’influencent. Ça a aussi
été un travail d’organisation des idées et de rédaction écrite.
3.2.
Limites
Il est difficile de savoir si les personnes interrogées mettent le même sens derrière les
termes utilisés dans les questionnaires, ce qui peut amener à des interprétations faussées des
données. En effet, la définition des termes est complexe (transdisciplinarité, activités
signifiantes), cela peut être un biais pour les réponses aux questions.
Les personnes ayant eu un AVC ne se souviennent pas toujours spécifiquement des
professionnels qui les ont suivies (différence entre les kinésithérapeutes et les ergothérapeutes
par exemple). Elles peuvent avoir de la difficulté à émettre des critiques sur la façon dont elles
ont été accompagnées. De plus, selon les séquelles dues à l’AVC, certains n’ont pas pu
répondre à des questions car ils ne se souviennent pas dans le détail de leur séjour à l’hôpital.
Dans ce cadre, il aurait été plus intéressant de mener des entretiens avec les personnes, ce qui
aurait permis d’en savoir plus sur leur expérience et d’approfondir certaines questions.
La taille des échantillons des deux populations étudiées n’est pas représentative de la
population. Ces résultats ne peuvent donc pas être généralisés à la pratique de tous les
ergothérapeutes et à l’expérience des personnes. Comme on a pu le voir pour les personnes, il
est très difficile de généraliser car beaucoup de facteurs entrent en compte lors de la
préparation du retour à domicile et chaque expérience est unique.
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4. Recherches futures
Les ergothérapeutes sont sensibilisés au fait que la collaboration permet de préparer le
retour à domicile dans de meilleures conditions. Il serait pertinent de mener une étude avec les
autres professionnels, afin de connaître leur point de vue sur la question. Ce travail pourrait
amener à l’élaboration d’un nouvel outil afin que la personne soit actrice au sein de l’équipe
et favoriser une approche transdisciplinaire.
Il serait intéressant de réfléchir plus spécifiquement sur l’utilisation d’activités
signifiantes en ergothérapie par rapport à une rééducation plus analytique et leurs intérêts pour
l’implication de la personne dans son projet de soin.
La réalisation de visites à domicile est déterminée par les ergothérapeutes comme le
moyen le plus important pour préparer le retour à domicile. Au-delà des visites à domicile, la
réalisation par les ergothérapeutes de mises en situation dans l’environnement de la personne
(au domicile ou dans le quartier) est peu utilisée. Une étude pourrait être menée afin de
déterminer l’impact de ce genre de pratique sur le retour et le maintien à domicile et la qualité
de vie des personnes. Cette étude pourrait être un argument afin que les ergothérapeutes
développent cette pratique en centre de rééducation et que les institutions la favorisent.
45
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Conclusion
Le retour à domicile est conditionné par un ensemble de variables, qu’il est nécessaire
de coordonner afin de construire un projet au plus proche des souhaits et des besoins de la
personne. Le retour à domicile n’est plus du champ de la rééducation mais de la réadaptation
et l’approche se doit d’être différente car la participation de la personne est essentielle à la
réalisation du projet. Ces personnes doivent construire de nouveaux repères, trouver de
nouvelles habitudes de vie, de nouvelles façons de gérer leur quotidien.
Les activités signifiantes permettent d’arrêter le processus de paralysie et d’attente
qu’entraînent l’AVC et l’hospitalisation. Elles amènent la personne à se revaloriser, à
augmenter l’estime de soi et à se projeter dans son retour à domicile. Le modèle canadien du
rendement occupationnel aide à se détacher d’un modèle biomédical de rééducation et permet
la définition des activités signifiantes pour la personne. Néanmoins, les activités signifiantes
sont encore peu utilisées dans la pratique des ergothérapeutes.
L’AVC a un impact global sur la personne, c’est pourquoi une équipe de professionnel
se forme autour d’elle en centre de rééducation. La transdisciplinarité permet d’aborder la
collaboration entre les professionnels, la personne et sa famille. Mais sa mise en œuvre est
complexe. Le PIII est un outil élaboré qui permet aux équipes d’établir cette collaboration
mais les contraintes importantes que cet outil apporte amènent parfois les équipes à le laisser
de côté. Il est important de continuer la réflexion sur cette approche et ce qu’elle demande.
Ce n’est pas une pratique qui peut se faire instinctivement, c’est pourquoi, il apparaît
nécessaire de permettre l’expérimentation de cette collaboration dès les études des
professionnels de la santé. Lors de leurs études, les étudiants se construisent une identité
professionnelle qui se définit également par la connaissance des limites et différences entre les
professions.
Ce travail de recherche m’a paru intéressant et m’amène à penser à continuer un jour
vers des études de troisième cycle, dans un but de faire le parallèle entre la théorie et la
pratique et avoir une remise en cause intelligente de sa pratique.
46
BAGES-LIMOGES
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50
BAGES-LIMOGES
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Table des matières
Introduction............................................................................................................... 1
Partie théorique ........................................................................................................ 3
La survenue de l’accident vasculaire cérébral ................................................................ 3
1.1. Définition ............................................................................................................... 3
1.2. Le parcours de soin de la personne ........................................................................ 4
1.3. Le retour à domicile ............................................................................................... 5
1.3.1.
Le contexte ..................................................................................................... 5
Le projet de sortie ........................................................................................... 6
1.3.2.
1.4. Les intervenants en centre de rééducation .............................................................. 7
2. Ergothérapie et activité ................................................................................................... 7
2.1. La réadaptation ....................................................................................................... 8
2.1.1.
Définition ....................................................................................................... 8
2.1.2.
La réadaptation en ergothérapie ..................................................................... 8
2.2. L’activité ................................................................................................................ 9
2.2.1.
Définitions ...................................................................................................... 9
2.2.1.1. Activité et occupation ................................................................................. 9
2.2.1.2. Les activités signifiantes et significatives ................................................ 10
2.3. La pratique centrée sur le client ........................................................................... 11
2.4. Le modèle canadien du rendement occupationnel ............................................... 12
2.4.1.
La Mesure Canadienne du Rendement Occupationnel ................................ 12
3. La collaboration entre les différents acteurs................................................................. 13
3.1. Définitions ............................................................................................................ 14
3.1.1.
La pluridisciplinarité .................................................................................... 14
3.1.2.
L’interdisciplinarité ...................................................................................... 14
3.1.3.
Vers une approche transdisciplinaire ........................................................... 14
3.2. Intérêts d’une approche transdisciplinaire ............................................................ 15
Pour la personne ayant eu un AVC .............................................................. 15
3.2.1.
3.2.2.
Pour les professionnels ................................................................................. 16
3.3. Les difficultés de mise en œuvre de la transdisciplinarité ................................... 16
3.4. Une mise en œuvre possible : le Plan d’Intervention Individualisé
Interdisciplinaire............................................................................................................... 18
3.4.1.
Définition ..................................................................................................... 18
Intérêts .......................................................................................................... 18
3.4.2.
3.4.3.
Les limites .................................................................................................... 19
1.
Méthodologie .......................................................................................................... 20
51
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Les objectifs de l’étude ................................................................................................ 20
Population ciblée et lieu d’investigation ...................................................................... 20
Choix du mode d’enquête : le questionnaire ................................................................ 20
Déroulement de l’investigation et éléments éthiques ................................................... 21
Analyse des données .................................................................................................... 22
Limites et difficultés rencontrées ................................................................................. 22
Analyse des résultats ............................................................................................. 23
1.
Présentation des participants ........................................................................................ 23
1.1. Les ergothérapeutes .............................................................................................. 23
1.2. Les personnes ayant fait un AVC ......................................................................... 23
2. La préparation du retour à domicile ............................................................................. 24
Figure 1. Comment avez-vous préparez votre retour à domicile? .......................... 24
2.1. Les moyens mis en place ...................................................................................... 24
Figure 2. Les moyens mis en œuvre par les ergothérapeutes dans la préparation du
retour à domicile...................................................................................................... 25
2.2. Satisfaction de la préparation du retour à domicile .............................................. 25
2.2.1.
Les ergothérapeutes ...................................................................................... 25
2.2.2.
Les personnes victimes d’AVC .................................................................... 26
2.3. Rôle de la personne dans le retour à domicile ...................................................... 26
3. Les activités signifiantes en ergothérapie ..................................................................... 28
3.1. Les moyens utilisés en ergothérapie ..................................................................... 28
F igure 3. Comparaison des réponses des ergothérapeutes et des personnes quant à
la fréquence des moyens utilisés en ergothérapie ................................................... 28
3.2. Déterminer les activités signifiantes avec la personne ......................................... 29
3.2.1.
Le point de vue des ergothérapeutes ............................................................ 29
Figure 4. Question 12b: vous déterminez avec la personne les activités importantes
pour elle……………………………………………………………………………………..29
Figure 5. Question 12c : il est important de favoriser l’indépendance de la toilette
chez ces personnes…………………………………………………………………………29
3.2.2.
L’expérience des personnes.......................................................................... 30
4. La mise en place d’une collaboration ........................................................................... 30
4.1. Inter, pluri ou transdisciplinarité ? ....................................................................... 30
4.2. La place de la personne dans l’équipe .................................................................. 31
Figure 6. Place de la personne dans l'équipe : comparaison des pourcentages de
réponses des ergothérapeutes et des personnes………………………………………..31
4.3. Mise en œuvre de la collaboration ....................................................................... 32
4.3.1.
Sans outil élaboré ......................................................................................... 32
4.3.2.
Avec un outil formalisé ................................................................................ 33
4.4. Influence des ergothérapeutes sur la place de la personne dans l’équipe ............ 34
52
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Discussion .............................................................................................................. 35
Interprétation des résultats ........................................................................................... 35
1.1. La préparation du retour à domicile ..................................................................... 35
1.2. Les activités signifiantes en ergothérapie ............................................................. 37
1.3. La mise en place de la collaboration .................................................................... 38
1.3.1.
La place de la personne dans l’équipe .............................................................. 39
1.3.2.
Avantages et limites de la mise en place de la collaboration ........................... 40
1.3.3.
Influence des ergothérapeutes sur la place de la personne dans l’équipe ........ 41
2. Retour sur la problématique et les hypothèses ............................................................. 42
3. Intérêts et limites de la recherche ................................................................................. 43
3.1. Intérêts .................................................................................................................. 43
3.2. Limites .................................................................................................................. 44
4. Recherches futures ....................................................................................................... 45
1.
Conclusion .............................................................................................................. 46
Bibliographie........................................................................................................... 47
Annexes
53
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Annexes
Annexe A : Tableau 1. Comparaison de l’âge de survenue de l’AVC, du temps resté
en centre de rééducation et des suivis professionnels actuels. .................................... I
Annexe B : Questionnaire à destination des ergothérapeutes ..................................... II
Annexe C : Questionnaire à destination des personnes ayant eu un AVC ................. IX
Annexe D : Réponses aux questions ouvertes des ergothérapeutes ........................... XI
Annexe E: Réponses aux questions ouvertes des personnes avec AVC ................ XXII
Annexe F : Grille d’analyse des réponses ouvertes des ergothérapeutes .............. XXV
Annexe G : Traitement de la question 21 ............................................................XXXV
Annexe H : Grille d’analyse des réponses ouvertes des personnes avec AVC XXXVII
Annexe I : Récapitulatif des réponses fermées des ergothérapeutes ......................... XL
Annexe J : Récapitulatif des réponses fermées des personnes avec AVC .......... XLVII
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Annexe A : Tableau 1. Comparaison de l’âge de survenue de l’AVC,
du temps resté en centre de rééducation et des suivis
professionnels actuels.
Tranche d’âge de survenue
Temps resté en centre de
Suivis médicaux et
de l’AVC
rééducation
paramédicaux actuels
2 mois (P1)
Entre 70 et 80 ans
Aucun suivi
Kinésithérapie 5x/ semaine ;
1 an (P3)
Cardiologue 1x/ an ; Analyse
INR1 1x/ mois ; Médecin 1x/
mois
2 mois et demi (P5)
Kinésithérapie ;
Orthophonie ;
Ergothérapie
kiné 2x/ semaine ; médecin
2 mois (P6)
médicaux ; prise de sang
Entre 50 et 60 ans
1 an ¾ (P7)
1 an (P8)
Entre 40 et 50 ans
traitant 1x/ mois ; examens
SAMSAH ; kiné +/- ; IDE 2x/
semaine
SAMSAH ; kiné 4x/semaine ;
orthophoniste 1x/semaine
1 an (P2)
Orthophonie ; kinésithérapie
1 mois (P4)
IRM annuel
Ne sait pas (P9)
SAMSAH, APF
1
L'INR (International Normalized Ratio) est « le mode d’expression standardisée du Temps de Quick destiné à
remédier aux variations dues aux différentes thromboplastines utilisées par les laboratoires d’analyses » (CSCQ,
2005). C’est un indicateur de la coagulation sanguine. La mesure de l'INR est réalisée chez des personnes ayant
un traitement anticoagulant par anti vitamine K.
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Annexe B : Questionnaire à destination des ergothérapeutes
II
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III
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IV
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V
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VI
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VII
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VIII
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Annexe C : Questionnaire à destination des personnes ayant eu un
AVC
Bonjour,
Je mène une enquête dans le cadre de mon mémoire pour l'obtention du diplôme d'état en ergothérapie.
Je me permets de vous contacter car je réalise mon enquête auprès de personnes qui ont fait un
accident vasculaire cérébrale et qui sont rentrés à leur domicile. Je m'intéresse à la phase de la
préparation du retour à domicile dans le centre de rééducation, comment cela s'est déroulé et votre
ressenti par rapport à l'accompagnement qui a pu être fait en ergothérapie et avec tous les
professionnels.
Ce questionnaire est constitué de 15 questions et ne vous prendra que quelques minutes.
L'utilisation des données se fera uniquement dans le cadre de mon mémoire et restera anonyme.
Aucune réponse ne sera communiquée aux professionnels qui vont ont suivis ou qui vous suivent
aujourd'hui.
Merci beaucoup pour votre participation.
Si vous êtes intéressés pour recevoir les résultats de ma recherche vous pouvez me donner vos
coordonnées mail ou postale.
J'accepte de répondre à ce questionnaire et que les données soient utilisées de façon anonyme dans
le cadre de recherche pour un mémoire de fin d'étude en ergothérapie. (Question obligatoire)
o oui
o Non
1. Préparation du retour à domicile
Question 1: Pendant votre hospitalisation comment avez-vous préparé votre retour à domicile?
Une seule réponse possible.
o Beaucoup
o Moyennement
o Un peu
o pas du tout
Question 2: Avec quel(s) professionnel(s) avez-vous pu préparer votre projet de retour à
domicile? Une seule réponse possible par ligne.
IX
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Pas du tout
Un peu
Beaucoup
Médecin
Infirmière
Assistante sociale
Ergothérapeute
Autre (spécifié)
Question 3: De façon générale, quelle est votre satisfaction par rapport à l'accompagnement que
vous avez eu pour votre retour à domicile?
o Très satisfaisant
o Satisfaisant
o Peu satisfaisant
o Insatisfaisant
o Ne se prononce pas
Question 4: Comment auriez-vous aimé être accompagné pour ce retour à domicile?
2. En ergothérapie
Question 5: Avez-vous formulé avec l'ergothérapeute des objectifs pour le retour à domicile?
Question 6: Classez par ordre de fréquence ce que vous faisiez en ergothérapie?
1 peu utilisé  5 beaucoup utilisé
Une seule réponse possible par ligne.
1
2
3
4
Des
activités de la
vie
quotidienne
Des
exercices
Des jeux
Des
activités
importantes
pour vous
Autre
(préciser)
5
Question 7: Quelles sont les activités qui étaient les plus importantes pour vous une fois sorti de
l'hôpital? Avez-vous pu en parler avec l'ergothérapeute?
3. L'équipe de professionnel
Question 8: Selon vous, quelle était votre place au sein de l'équipe des différents professionnels
qui vous suivaient? Plusieurs réponses possibles.
o Acteur
o Passif
o Consulté
o Informé
o Au centre
o Faisant partie de l'équipe
o Autre :
X
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Question 9: Avez-vous participé à une réunion avec tous les professionnels qui vous suivaient?
Quelle était votre place dans cette réunion?
Question 10: auriez-vous aimé? : Une seule réponse possible par ligne.
pas du tout
plutôt non
plutôt oui
tout à fait
cela a été le cas
Être
plus
impliqué
Connaitre les
objectifs
de
rééducation
Que
les
professionnels
partent de vos
besoins
Avoir
un
professionnel
particulier
comme
interlocuteur
Autres
4. Questions générales
Question 11 : Quel âge avez-vous ?
Question 12: Quand avez-vous fait votre AVC?
Question 13: Combien de temps êtes-vous resté en centre de rééducation?
Question 14: Avez-vous un suivi particulier aujourd'hui? Lequel?
Question 15: Avez-vous quelque chose à ajouter qui n'aurait pas été abordée par rapport à ce
sujet?
Annexe D : Réponses aux questions ouvertes des ergothérapeutes
Q4 : Quand préparez-vous le RAD ?
- E1 : 15 jours avant la sortie mais bilan du logement/AVQ antérieurs fait dans les premiers jours
car permet de "dégrossir" un peu le RAD et d'avoir une idée sur le temps que va prendre la préparation
du RAD
- E2 : Quand on fixe une date de retour à domicile en synthèse pluridisciplinaire
- E3 : lorsque l'on commence à envisager une permission, lorsque les questions du patient nous
amènent à parler du domicile ou lorsque la famille souhaite savoir comment ça se passe après... Le
plus rapidement possible.
- E4 : lors des staffs pluridisciplinaires afin de préparer 1 WE thérapeutique quand le patient
présente 1 plateau sur le plan progrès
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-E5 : dès l'arrivée du patient dans le service, en le questionnant lui et/ou sa famille sur son
domicile et ses habitudes de vie (étage, vit seul...)
-E6 : je prends les informations sur les habitudes de vie et l'environnement architectural dès la
première semaine de suivi ergo, afin d'orienter ma rééducation. Le lien avec l'assistante sociale pour
envisager les aides techniques ou aménagements à mettre en place se fait dans la foulée et la situation
est réévaluée régulièrement en fonction de l'évolution.
-E7 : C'est tributaire de la récupération motrice du MI notamment, qui va donner des possibilités
de déplacement plus aisées. Si ce n'est pas le cas, le retour est en général traité parallèlement aux
essais de FR avant achat, quand les médecins ont énoncé clairement que la marche était exclue.
- E8 : Tout dépend le niveau d'atteinte et le handicap qui suit l'AVC. En UNV les personnes
peuvent avoir des déficits mineurs et continuer la rééducation à domicile. Dans ce cas-là je fais
l'ensemble des bilans qui sont joints au dossier pour les professionnels qui interviennent ensuite. En
MPR dès que la personne a atteint un niveau d'autonomie suffisant et que son état de santé général ne
nécessite plus d'hospitalisation complète elle passe en HDJ. C'est en amont de cette sortie
généralement prévue plusieurs semaine à l'avance que l'on fait le point sur le domicile, les
aménagements à prévoir, les aides techniques éventuelles et on transmet aussi nos bilans à l'assistante
sociale pour les aides humaines, les dossiers MDPH...
-E9 : dès l'entrée du patient, lors du bilan initial, on pose déjà des questions sur l'environnement
humain et matériel du patient (vit seul on non, baignoire, douche, escaliers), puis suivant la
récupération des patients, si le patient récupère rapidement et de bonnes capacités : on envisage assez
rapidement le retour à domicile.
-E10 : Il est important d'aborder cette question avec la personne le plus tôt possible. Je réalise une
1ere visite à domicile dans le 1er mois si possible afin d'avoir une meilleure connaissance de
l'environnement architectural, et rencontre l'entourage rapidement.
-E11 : - à partir du moment où la récupération motrice est jugée maximale en équipe
pluridisciplinaire.
- à partir du moment où le patient désire très fortement rentrer à domicile contre avis médical (et à ce
moment-là beaucoup plus d'adaptations sont à envisager et à mettre en place rapidement)
-E12 : dès le début de l'hospitalisation afin de préparer les dossiers pour la mise en place des aides
au domicile si besoin
-E13 : le projet commence dès l'entrée (J + 15 jours en moyenne) et s'affine selon la récupération
et l'environnement familial
-E14 : DES L'arrivée du patient en centre, lors du recueil de données à l'entrée par le biais du
dossier ergo, nous l'interrogeons sur son projet de sortie (projet de vie) donc cela nous amène à
envisager les aspects liés à la réadaptation.
-E15 : Dès le 1er entretien
-E16 : A l'arrivée du patient
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-E17 : Très variable selon le patient, son atteinte, son environnement social et physique...Il n'y a
pas de moment particulier mais il faut y penser le plus tôt possible.
-E18 : On pourrait dire dès l'admission du patient en réadaptation fonctionnelle intensive,
lorsqu'on évalue qu'il aurait le potentiel de retourner à domicile. En fait, suite à une évaluation
fonctionnelle initiale (qui peut durer jusqu'à environ 2 semaines), on peut arriver à la conclusion que
ce dernier pourra retourner à domicile, avec ou sans aide compensatoire. Le plan d'intervention est
donc déterminé en fonction d'un retour à domicile ou non.
Q 7 : Pourquoi ? (cf satisfaction Q6)
- E1 : car au plus proche de la personne et de ses capacités, gros travail de lien avec les aidessoignantes et l'assistante sociale (très satisfaisant)
-E2 : La visite à domicile permet de préparer de façon optimale le retour à domicile du patient en
évaluant les aides techniques et le matériel ainsi que les aides humaines (satisfaisant)
- E3 : Nous abordons rapidement le départ du centre soit le domicile, soit pour envisager une
structure. Nous avons la possibilité de faire une VAD avec le patient, et si besoin en faire plusieurs.
Nous faisons des essais de matériel au centre ou à domicile. Nous sommes en communication
constante avec l'assistante sociale et la famille. (Satisfaisant)
- E4 : il est
aussi fonction de l'entourage et de la récupération fonctionnelle du patient.
(Satisfaisant)
- E5 : anticipation, rencontre avec le patient et sa famille, VAD en binôme avec l'assistante
sociale... (Satisfaisant)
- E6 : Visite à domicile ne sont pas systématiques, car pas toujours réalisables pour des raisons de
service. Sans visite à domicile, les préconisations restent trop généralistes et manquent de précisions
sur les données techniques, même si elles permettent de "dégrossir" les démarches à réaliser.
(Satisfaisant)
- E7 : Parce que le projet est discuté en équipe, le plus souvent dans le cadre du tour médical
hebdomadaire et que les échanges inter professionnels (avec médecins, kiné et assistante sociale
notamment) sont fréquents pour affiner les détails du projet. Ça permet de travailler en cohérence au
sein de l'équipe, face à un patient et ses proches parfois "perdus". C'est assez structuré et du coup
rassurant pour les patients et leur famille. (Satisfaisant)
-E8 : Les personnes rentrent généralement chez elles avec un suivi de prise en charge en hôpital de
jour. Ce qui permet de faire un retour sur ce qui a été mis en place, de vérifier si des éléments n'ont pas
été oubliés.... Nous avons aussi des prescriptions de visites à domicile irremplaçables en particulier si
la personne rentre en fauteuil ou avec un déficit de la marche, des transferts... Parfois la visite à
domicile doit se faire sans le patient mais avec un membre de la famille. Par exemple si elle se déplace
en fauteuil roulant électrique. Les fauteuils électriques ne sortent pas du service et ne sont pas pris par
les ambulances. (Satisfaisant)
XIII
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-E9 : on n'a pas toujours de retour sur les aménagements et les aides mises en place. (Peu
satisfaisant)
- E10 : Car il y a des contraintes administratives qui ne vont pas toujours dans le même sens que le
besoin des personnes qu'on accompagne:
- dans notre structure, les WE thérapeutiques ne sont quasiment plus autorisés
- la durée de séjour est de plus en plus courte
- Il arrive souvent que la personne sorte, alors même qu'elle n'a pas un domicile qui lui permettra de
sortir, d'avoir une douche... Nous ne pouvons pas toujours attendre que tout soit mis en place (délai de
traitement au niveau de la MDPH trop long, délai pour avoir un logement adapté très long) pour que la
personne sorte, même si c'est contraire à ses projets. (Peu satisfaisant)
-E11 : Malgré la réadaptation et la mise en œuvre de nombreux moyens il existe toujours des
évènements imprévus qui interfèrent dans l'indépendance et l'autonomie de la personne qui sont
difficiles à maitriser. (Satisfaisant)
-E12 : la majorité des retours se passent bien. (Satisfaisant)
-E13 : en incitant une grande implication de la famille lorsqu'elle est présente et avec un
accompagnement par une hospitalisation de jour ou un suivi par des intervenants extérieurs. (Très
satisfaisant)
-E14 : parce que le projet du patient est toujours pris en compte, que nous impliquons l'entourage
s'il est présent, que nous laissons le temps au patient de cheminer son projet de vie (surtout si le retour
à domicile n'est pas possible). Que nous mettons en place les actions, évaluations, mises en situation,
liens avec l’extérieur (SAVS, SAMSAH...;) pour que l'accompagnement se poursuive à domicile, que
nous le revoyons en HDJ si nécessaire pour suivre les demandes après sa sortie et s'assurer que le
RAD se passe bien. (Satisfaisant)
-E15 : On se donne les moyens nécessaires pour organiser un RAD dans les meilleures conditions
possibles et de plus, je suis passionnée par la réadaptation. (Très satisfaisant)
-E16 : Manque de temps pour faire d'avantages d'essais à domicile. (Satisfaisant)
-E17 : Parce que c'est un élément essentiel et que professionnellement j'ai la responsabilité de faire
mon travail. (Satisfaisant)
-E18 : En équipe interdisciplinaire, on s'assure que le retour à domicile soit sécuritaire, et que nous
avons tous mis en place pour ce retour. À l'occasion, les ressources externes sont inexistantes ou
insuffisantes, ou le client n'a pas de support familial suffisant pour un retour à domicile, et des
démarches de relocalisation doivent être entamés. (Satisfaisant)
Q9 : de quelle façon est-elle actrice (cf Q8)
- E1 : la personne est actrice si elle a conscience de ses troubles, ce qui signifie pas ou peu de
troubles cognitifs c'est à dire qu'elle sache s'organiser avec les aides techniques et humaines apportées
et ce qu'elle peut encore faire seule en fait je pense qu'elle est forcément actrice puisque au centre de
tout et finalement même si elle a des troubles cognitifs. (bcp)
XIV
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-E2 : Cela dépend des patients et de leurs familles...Les gens le sont à partir du moment où ils
acceptent le projet de l'équipe médicale et le projet de la personne hospitalisé. Les personnes
s'impliquent dans le retour en aidant pour préparer les dossiers administratifs ou bien en appliquant les
préconisations d'aménagement de l'ergo.
- E3 : Elle participe à toutes les réflexions, elle fait la visite avec l'ergothérapeute, elle voit
l'assistante sociale avec sa famille et nous faisons des PIII lorsque c'est nécessaire.
- E4 : la différence se situe quand le patient est motivé pour son retour et bien entouré sur le plan
familial, il est important que le patient participe aux transferts de façon active et à son projet de vie.
- E5 : tout dépend de ses désirs et de sa volonté
- E6 : - Transmissions d'informations avec photographies, si la visite à domicile n'est pas possible
- Plusieurs entretiens de préparation au retour à domicile, avec suivi de l'avancée de mise en place
des aides matérielles et humaine.
- Forte implication, y compris dans la rééducation, dès lors que les patients voient l'intérêt précis
des exercices proposés et peuvent faire le lien avec la situation de handicap correspondante à domicile
- E7 : Dans l'émission de ses souhaits que l'on cherche toujours à connaître et que l'on tente autant
que possible de respecter. Dans le travail que l'on met en place de façon effective avec le patient
(transferts, mises en situation d'activité de vie quotidienne ...) et ses proches (éducation aux transferts
...).
-E8 : Il y a une discussion avec les médecins sur le ressentit de la personne par rapport au fait de
rentrer chez elle. Certains patients n'attendent que ça et craquent du fait d'être 24h sur 24 à l'hôpital.
D'autres se sentent accompagnés, protéger et donc pas prêts à rentrer. La personne lors des séances de
rééducation, réadaptation, mise en situation montre les capacités qu'elle a et si oui ou non elle pourra
les reproduire à la maison (avec ou sans aide). La question est un peu vaste.
-E9 : elle nous dit ses souhaits sur les aménagements, ses difficultés. Elle participe à des mises en
situation, à la visite à domicile.
-E10 : C'est avec elle qu'on doit réfléchir le projet, en accord avec l'entourage.
Pour cela, il faut commencer par bien connaitre son mode de vie, ses valeurs, ses rôles...
Ensuite, c'est important de bien les informer sur les conséquences d'un handicap, des choix qui
s'offrent à eux en terme d'aide technique, d'aménagement, de mise en place d'aide humaine, de
financement, de reprise pro... A partir du moment où on donne toutes ces informations la personne
peut choisir en toute conscience des effets (positifs et/ou négatifs) de son choix. Plus concrètement, il
est important de se poser avec la personne pour l'informer, en séance conjointe avec l'assistante sociale
et l'infirmière par ex. pour confronter les besoins actuels, avec une réalité du domicile (pour la mise en
place d'aides humaines, qui n'est jamais aussi conséquente que ce que l'on peut avoir dans un CMPR)
-E11 : la personne est actrice dans la préparation au retour à domicile par le fait que c'est elle qui
choisit les éléments avec lesquelles elle se sent le plus à l'aise. Nous adaptons et mettons à disposition
XV
BAGES-LIMOGES
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tous les moyens dont nous bénéficions en tant qu'ergothérapeute. Sans cette position du "patient
acteur" dans la préparation au retour à domicile il est certain que le RAD échoue.
-E12 : Demande d'information désir de travailler en fonction des difficultés potentielles qui
pourraient être présente à la maison participe au choix des aides techniques éventuels
-E13 : par les mises en situations au centre et le respect de ses souhaits en matière d'aménagement
et d'aide humaine tout en restant attentif à sa sécurité
-E14 : elle exprime son projet de vie, ses attentes vis à vis de l'équipe et participe à chaque étape
de son projet. Elle est informée des démarches que nous réalisons (MDPH, APA...), elle fait ses choix
et c'est elle qui initie chacune de ces étapes (première sortie, congés thérapeutique, implication de son
entourage humain...). Son refus est pris en compte et respecter.
-E15 : En formulant des demandes et en s'investissant dans son projet si elle le peut.
-E16 : Variable selon les troubles cognitifs
-E17 : Participe à la planification du congé...
-E18 : - Elle choisit si elle souhaite retourner à domicile ou non
- Elle établit avec l'équipe interdisciplinaire ses objectifs de réadaptation
- Elle doit participer activement dans sa réadaptation pour atteindre ses objectifs (motivation,
volition)…
Q10 : travaillez-vous à partir de modèle conceptuel ? Lesquels ?
-E1 : non
-E2 : Cela dépend des prises en charge et des patients, de la problématique de chacun, en fonction
des habitudes de vie et de l'environnement. PEO, CMOP-E, Kawa, Peop, Moho, EHP...
- E3, E4, E5 : non
- E6 : Modèle de Wood
- E7 : Oui et non. Sans doute celui de la rééducation ... quelle est son appellation ?
-E8 : non
-E9 :Peut-être sans le savoir... Processus de production du handicap : on prend en compte les
déficiences, les incapacités et les handicaps de la personne. On essaye de la voir dans sa globalité.
-E10 : MCRO
-E11, E12, E13 : non
-E14 : PPH, Modèle de l'Occupation Humaine
E15 : Pas précisément... C’est très compliqué de mettre en place un concept dans la pratique !
Après c'est une question de bon sens.
-E16 : non
-E17 : MCRO, PPH
-E18 : PPH (Processus de production du handicap) et MCRO
Q 13 : comment déterminez-vous avec la personne les activités importantes pour elle ?
- E1 : questionnement de la personne et de la famille
XVI
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- E2 : MHAVIE, MIF + entretien avec la personne
- E3 : échanges autour du projet de rééducation. Lors des discussions même informelles
- E4 : par recueil des données dans la fiche ergo et redéfinition de son projet de vie quand on se
projette vers le retour
- E5 : interrogatoire du patient et/ou de son entourage
- E6 : Questionnement de la personne
- E7 : Avec un entretien oral. Tout est réajusté en fonction des possibilités du patient et de ses
priorités au fur et à mesure de la PEC.
-E8 : Lors du questionnaire d'entrée, de l'établissement du dossier. Lors de discussions pendant les
séances de rééducation, et quand la personne verbalise les activités qu'elle aimerait reprendre.
-E9 : en lui posant simplement la question sans questionnaire particulier mais en demandant
comment elle occupait ses journées avant l'avc, quelles sont les activités qu'elle souhaitera reprendre
après, les choses importantes dans sa vie.
- E10 : Oui, la Mesure Canadienne du Rendement Occupationnel, mais cela peut aussi ressortir
lors d'une discussion bégnine.
-E11 : lors de l'entretien initial nous abordons les activités importantes, les loisirs, la manière
d'envisager le futur... Lorsque je sens qu'un patient "lâche" la rééducation, j'essaie de lui proposer des
activités plus significatives qui sont en harmonie avec leurs préférences.
-E12 : questionnement et mise en situation
-E13 : questionnaire, dialogue afin de mieux cerner ses besoins et ses souhaits
-E14 : questionnement de la personne et ou d son entourage (si patient est aphasique par exemple)
-E15 : En discutant avec elle.
-E16 : Interrogatoire
-E17 : Utilisation d'un questionnaire tiré du profil des AVQ (évaluation standardisée) en partie
basé sur le PPH.
-E18 : Entrevue avec la personne et son entourage. Utilisation d'outil de façon occasionnelle
(profil des loisirs, liste des intérêts)
Q 15 : si vs utilisez un outil, lequel, détaillez
- E2 : Dossier médical informatisé centralisé (OSIRIS)
- E3 : dossier informatisé du patient qui permet un échange constant entre tous les professionnels
+ Parfois le PIII.
- E5 : PIII : synthèse pluridisciplinaire avec le patient et son entourage afin de faire le point sur sa
prise en charge et de se fixer conjointement de nouveaux objectifs communs pour la prochaine période
- E6 : Création d'un support pluridisciplinaire informatisé, sur lequel chaque intervenant rempli les
cases de manière hebdomadaire sur la situation actuelle, l'évolution en cours et les objectifs à prévoir
pour la semaine à venir.
XVII
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Cet outil est revu en équipe de rééducateurs en début de semaine (1 h de réunion) puis transmis
aux équipes soignantes et médecin et sert de support aux synthèses pluridisciplinaires hebdomadaires
-E9 : parfois PIII
-E11 : pas d'outil particulier. Une note est indiquée dans le dossier de rééducation du patient lors
de réunions de synthèse.
-E14 : synthèse : rencontre pluridisciplinaire sans le patient; plateau technique : rencontre pluri
avec le patient et sa famille et c'est le patient qui formule en premier lieu ses objectifs et attentes vis à
vis de sa rééducation.il prépare à l'avance avec un rééducateur ses questions qu'il posera en plateau
technique
-E17 : Pour chaque patient:
-une réunion d'équipe de suivi au 2 semaines et discussion informelle quotidienne
-une réunion avec le patient et l'équipe durant le séjour avec utilisation d'un outil pour recueillir les
données de chaque professionnel (suivant le PPH) et mettre des objectifs d'équipe à la fin que l'on
établit avec le patient.
-E18 : Aucun, réunion hebdo, animée par une coordonnatrice clinique
Q16 : qu’est-ce que cet outil apporte pour la personne ?
- E1 : pas de réponse
- E2 : Meilleure prise en charge car facilite l'accès aux informations.
- E3 : Elle n'a pas besoin de réexpliquer ce qu'elle a déjà dit à un des professionnels. Par exemple:
une visite à domicile est envisagée par le médecin, l'ergothérapeute l'organise, le kiné voit qu'il va
falloir franchir des marches pour atteindre le logement, donc il va travailler les escaliers, etc.
- E5 : infos sur sa patho et son handicap, parfois prise de conscience des séquelles à venir patient
évoque ses attentes / PEC. Proches mis au courant des capacités et incapacités du patient et peuvent
donc construire un projet de vie avec le patient et l'équipe. Fixation d'objectifs très précis avec son
accord...
- E6 : Suivi continu et pluridisciplinaire de l'évolution des capacités du patient et coordination de
l'équipe de rééducation pour valoriser les objectifs les plus importants en fonction de sa situation et
également des priorités de prise en charge.
-E11 : ce moyen permet de constater en équipe les progrès ou les régressions des patients et
d'établir de nouveaux objectifs.
-E14 : ses demandes et projets sont pris en compte par l'ensemble de l'équipe cohésion de l'équipe
car tout le monde va dans le même sens
-E17 : Résumé des déficiences, niveau d'autonomie et objectifs clairement établit
Q18 : limites de l’outil ?
- E2 : Il faut le lire...
- E3 : lorsqu'on ne lit pas les messages sur l'ordi...
XVIII
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- E5 : anosognosie de la part du patient ou des proches... difficultés de l'équipe à dire toute la
réalité quand le handicap est et restera très lourd. Difficultés de débattre d'un objectif devant le patient
et ses proches si les membres de l'équipe ne sont pas d'accord entre eux
- E6 : Temps de remplissage.
-E14 : les personnalités de chacun et la volonté individuelle de vouloir s'engager dans ce travail
pluridisciplinaire et d'échanger avec ses collègues. Activités chronophages donc il faut prendre le
temps de le faire la complexité de la planification de ces temps d'échanges au regard des présences des
uns et des autres (temps partiel).
-E17 : Devons répéter les mêmes informations dans notre rapport en ergo et ce document (plus
concis dans le document multidisciplinaire mais double rédaction.)
-E18 : Oui, parfois lorsque des urgences doivent être avisées immédiatement, il n'est pas possible
d'attendre à la réunion hebdomadaire.
Q22 : pensez-vous que l’ergothérapeute peut influencer la place de la personne dans
l’équipe ?
- E1 : non pas uniquement la pratique de l'ergothérapeute
- E2 : Pour moi, le patient ne fait pas partie de l'équipe...
- E3 : Il faut déjà que l'ergothérapeute donne une place centrale à la personne. La présentation des
activités faites en ergothérapie lors des synthèses permet aux autres professionnels d'envisager la
personne différemment et inversement.
- E4 : l'ergo effectue la visite au domicile et peut être le lien avec le domicile, les conditions de
vie, la famille et l'équipe de rééducation
- E5 : oui. Recentrer le projet de rééducation-réadaptation sur les habitudes de vie et la
problématique de CETTE personne et non sur ce que "devrait" faire une personne atteinte d'un tel
handicap
- E6 : Je ne pense pas que le patient fasse partie de l'équipe, mais plutôt qu'il tient une place
centrale autour de laquelle gravite l'équipe. En revanche, l'ergothérapeute peut influencer et fortement
soutenir auprès de l'équipe les projets personnels du patient dans le cadre de son projet de vie.
- E7 : Oui. En en faisant un acteur de sa rééducation. Cette pratique est définie par la profession
elle-même qui voit toujours le patient dans sa globalité. Si cette vision est maintenue, argumentée et
défendue, elle peut parfois modifier la vision que le reste de l'équipe a du patient voire, faire évoluer le
projet de rééducation.
-E8 : Oui. Il s'agit d'être à l'écoute et observatrices pour visualiser une problématique globale.
Identifier les facilitateurs et obstacles à la progression de la personne vers cette autonomie. Pour cela il
est souvent nécessaire de bien connaître tous les intervenants, les contraintes et difficultés de chacun.
Et souvent on est obligé de ramener la parole, la demande et éventuellement les plaintes du patient au
centre de la problématique. Car les contraintes institutionnelles (personnel, temps, place, matériel,
XIX
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
plannings...) ont vite fait d'occuper les esprits et de faire oublier le patient! Savoir ce qu'il attend de
nous, ce qui se passe dans son quotidien...
-E9 : oui car l'ergo a une vision plus globale et a des objectifs parfois plus centré sur la vie
quotidienne de la personne, sur ses capacités en situation, se pose des questions que ne se poseront pas
d'autres professionnels (les loisirs de la personne, ses occupations). on a une intervention sur des
situations concrètes.
-E10 : Oui. Je pense que l'ergothérapeute a des outils qui permettent de valoriser la personne en
tant qu'un être social, avec des valeurs. La MCRO est un outil qui permet de le faire ressortir, et
d'appuyer un soin et un accompagnement centré sur la personne. C'est d'autant plus important que
nous avons encore trop tendance de réfléchir sur le plan biomédical, et non sur un modèle humain
centré comme le MCRO.
-E11 : je ne pense pas que le patient est une place à proprement parler au sein même de l'équipe.
En effet la pratique de l'ergothérapie permet de mettre le patient au centre du projet de rééducation.
-E12 : x
- E13 : ni plus, ni moins que les autres professionnels. Chaque membre apporte sa connaissance
selon le regard qu'il porte sur le patient, selon la relation qu'il a avec lui. Le patient est au centre et les
personnes (professionnels médicaux, rééducatifs, famille..) gravitant autour sont toujours en lien pour
tisser un projet concerté de soin et un projet d'avenir bâtis selon des perspectives réalistes.
-E14 : notre approche systémique, globale de la personne permet d'appréhender et donc de rendre
compte à l'équipe des freins, obstacles ou facilitateurs du retour à domicile. Les mises en situation et
l'activité sont des bons indicateurs des capacités des personnes et aident à prendre compte les
incapacités plus que les déficiences et parfois sont génératrices de belles surprises (patient qui par
exemple un bilan neuropsychologue peut paraitre très déficitaire et en activité être plus performant) les
liens entre l'établissement et l'extérieur permet d'envisager la mise en place d'aide humaine ou pas
(avec de l'assistance sociale) donc oui ouvrir le champ des possibles permet de redonner la place au
patient : celle de pouvoir être entendu et accompagner dans la réalisation de son projet de vie. mais
pour autant, il faut aussi aller chercher ses infos auprès de ses collègues et il me semble que
l'ergothérapeute ayant besoin de cette vision globale du patient est souvent celui qui initie ces
échanges formels ou informels.
-E15 : Oui, Ça dépend de l'implication de l'ergothérapeute comme de tout autre professionnel
-E16 : Oui. Par les comptes rendu des entretiens, AVQ, VAD (entourage, milieu social...), l'ergo
recentre le patient comme une personne vivant dans son environnement particulier, et non plus comme
un patient avec un déficit.
L'ergo est souvent le thérapeute qui connait l'ensemble des capacités et l'environnement du patient.
-E17 : chaque professionnel influence la place du patient dans l'équipe en lui expliquant ses
objectifs, son rôle et en le mettant au centre de nos interventions, en le responsabilisant...
XX
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
- E18 : Oui. Habituellement, le niveau d'autonomie fonctionnelle (en vue d'un retour à domicile)
est principalement déterminé par l'ergothérapie (au Québec, cela est un acte réservé selon la loi)
Question 11 : classez par ordre de fréquence les moyens utilisés en rééducation. (1 peu
utilisé  5 bcp utilisé)
Des activités
Des exercices
Des activités
de la vie
pour récupérer
quotidienne
des fonctions
E1
5
4
3
4
X
E2
4
5
4
3
X
E3
4
4
4
4
E4
5
3
3
4
X
E5
4
5
3
3
X
Des jeux
importantes
Autres
pour la personne
3 activités manuelles
2 Outil de verticalisation (standing).
E6
5
4
2
4
Stimulation neurosensorielle en éveil
de coma
E7
3
5
3
5
X
E8
3
5
4
2
X
E9
3
5
3
2
X
3 Des mises en situation dans
E10
4
3
1
4
l'environnement de la personne, au
domicile ou dans son quartier par
exemple.
E11
2
1
4
3
X
E12
4
5
3
3
2 activités manuelles
E13
4
5
5
4
X
E14
4
3
3
4
5. Entretiens individuels et famille
E15
5
5
4
4
X
E16
3
5
5
3
X
E17
5
3
2
4
X
E18
5
3
3
5
5Activités de la vie domestiques (si
possible, en milieu écologique)
XXI
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Annexe E: Réponses aux questions ouvertes des personnes avec
AVC
Question 4 : Comment auriez-vous aimé être accompagné pour ce retour à domicile?
-P1 : mon retour est assez «miraculeux » ayant bien récupéré après une paralysie côté droit
pratiquement totale. Les exercices dont ergothérapeute ont je crois bien aider pour la récupération.
- P2 : de son association APF de (…) personne ne s'est impliqué pour son retour à domicile, sauf
sa référente qui lui proposait un foyer à (…) trop onéreux
-P3 : j'ai été accompagné parfaitement
-P4 : L'accompagnement portait plutôt sur le retour dans la vie professionnelle et j'aurais aimé plus
d'indications sur les soucis que j'allais pouvoir rencontrer au quotidien, et auxquels je ne m'attendais
pas forcément.
- P5 : Aide au niveau sociale.
- P6 : rien
- P7 : mieux que ça. En arrivant dans mon appart je ne voyais plus personne.
- P8 : rien
- P9 : ne sait pas. Question bizarre, son père à tout décidé
Question 5: Avez-vous formulé avec l'ergothérapeute des objectifs pour le retour à domicile?
-P1 : Pas d'objectif précis mais une sorte de challenge aux résultats physiques surtout au niveau de
la main - c'est souvent une question de volonté surtout si on se rend compte qu'on fait des progrès
-P2 : suppression du gaz: la famille a dû s'investir pour créer une cuisine avec plaque à induction.Changement du chauffage qui passe électrique ce qui suppose l'isolation.- Douche inadaptée ,d'ou
remaniement totale de la salle de douche.- Obligation de créer une main courante.- étage (refusé par
MDPH) d'où assemblée générale de copropriétaires (aimables/positifs) A part la cuisine faite en
octobre-novembre, tous les autres projets restent en l' état depuis qu'a été déposé le 1r dossier en août.
Ayant dû déposer nombreux devis au PACT (ANA), la première prise de contact a eu lieu en janvier
2014 "dossier en attente" - de plus il faut changer 3 fenêtres
-P3 : la maison a été préparée pour plus de facilités récupérer mon autonomie pour marcher, me
servir de mon bras gauche.
-P4 : plutôt pas.
-P5 : aménagement salle de bain et cuisine
-P6 : oui surtout faire des choses que j’aime faire. Bricolage, ce qui me détend et les exercices
-P7 : je ne me rappelle plus. Je suis resté plus d’un an en rééduc, je me suis un peu faché avec les
ergos
-P8 : je ne me souviens pas.
-P9 : avec son père.
XXII
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Question 6 : classez par ordre de fréquence les moyens utilisés en rééducation.
Des activités
Des
de la vie
exercice
quotidienne
s
Des activités
Des
importantes
jeux
pour la
Autres
personne
4. Force dans les doigts
P1
5
5
4
4
- adresse - équilibre des montages
- mains (force de préhension
achats en grande surface et cuisine ; jeux ; boules et
P2
4
1
2
4
ping pong. Activités ; jardinage, ébénisterie,
reproduction de tableaux
activité de la vie quotidienne. : massage, faire
manœuvre, le bras, la jambe des jeux : à la télévision.
P3
4
1
2
3
activité importante pour vous : les déplacements dans
le parc en fauteuil roulant et petites marches sur la
terrasse accompagnée
1 Activités créatives (création de bijoux en différentes
P4
2
5
5
3
P5
3
4
3
5
P6
5
3
3
4
P7
1
4
2
4
X
P8
5
5
5
0
X
P9
X
X
1
X
X
matières).
X
1 Faire un gâteau
Question 7: Quelles sont les activités qui étaient les plus importantes pour vous une fois sorti
de l'hôpital? Avez-vous pu en parler avec l'ergothérapeute?
-P1 : je suis resté à l'état de "légume" pendant plusieurs jours - puis progressivement je suis
"revenu à la vie" et j'ai basculé assez vite dans les kinés, l'ergothérapeute, l'exercice de la parole. Tout
va bien mais je crains toujours une rechute !!
-P2 : oui cuisine, ébénisterie, peinture
XXIII
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
-P3 : assisté à quelques réunions. réception chez des amis
-P4 : Reprise de ma vie sociale et professionnelle. Sujet pas vraiment abordé avec
l'ergothérapeute.
-P5 : refaire du sport
-P6 : marcher, cuisiner, les exercices
-P7 : faire à manger, faire le ménage, pouvoir sortir
-P8 : faire de la kiné
- P9 : ne sait pas répondre
Question 9: Avez-vous participé à une réunion avec tous les professionnels qui vous
suivaient? Quelle était votre place dans cette réunion?
-P1 : oui mais de façon disparate le médecin faisait la centralisation d'une façon peu partageante il s'attardait plus aux gens ayant des difficultés qu'à ceux qui se prenaient en charge - c'est sans doute
bien normal.
-P2 : oui, informé et consulté en général tous les 3 mois
-P3 : l'écoute
-P4 : non
-P5 : aucune
-P6 : aucune réunion
-P7 : non ça n’existait pas
-P8 : non c’est mon frère qui s’occupe de tout
-P9 : n’a pas répondu
Question 15 : Avez-vous quelque chose à ajouter qui n'aurait pas été abordée par rapport à
ce sujet?
-P1 : je remercie le corps médical pour son aide et sa compétence et aussi ma bonne étoile qui 'a
permis de récupérer
-P2 : nous avons déploré que les 2 ergothérapeutess qui ont visité l'appartement soient des
personnes qui ne le connaissaient pas du tout et ont donné des conseils éclairés ou farfelus. Le
14.10.2013, une fois lâché dans (…) personne de l'association n'est venu proposer son aide ou ses
idées, les dossiers trainent et Mme (…) est injoignable. Les ergos sont indispensables quand ils
s'investissent et aiment leur métier.
-P3 : je suis bien suivie
-P4 : Le degré de mon handicap : léger voire invisible.
-P5 : non
-P6 : ça c’est bien passé à l’hôpital, personnel sympa et qui travaille
-P7 : parler de la solitude du retour à domicile
-P8, P9 : X
XXIV
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Annexe F : Grille d’analyse des réponses ouvertes des ergothérapeutes
Questions n°
Q4 :
A
quel
commencez-vous
Thèmes émergents
Coef.
moment précocement
citations
10 + « Le plus rapidement possible » (E3)
la
3
« dès l'arrivée du patient » (E5)
préparation du retour à
« le plus tôt possible » « 1ere visite à domicile dans le 1er mois si possible afin d'avoir une
domicile?
meilleure connaissance de l'environnement architectural, et rencontre l'entourage
rapidement. » (E10)
« dès le début de l'hospitalisation » (E12)
« le projet commence dès l'entrée (J + 15 jours en moyenne) » E13
« DES L'arrivée du patient en centre » (E14)
« Dès le 1er entretien » (E15)
« A l'arrivée du patient » (E16)
« y penser le plus tôt possible. » (E17)
« dès l'admission du patient » (E18)
Avant la sortie
Lors
du
bilan
(bilan
1
initial 5
du
logement/AVQ,
questionnement
patient)
« 15 jours avant la sortie » (E1)
« fait dans les premiers jours car permet de "dégrossir" un peu le RAD et d'avoir une idée
sur le temps que va prendre la préparation du RAD » (E1)
« dans le service, en le questionnant lui et/ou sa famille sur son domicile et ses habitudes
du
de vie (étage, vit seul...) » (E5)
« je prends les informations sur les habitudes de vie et l'environnement architectural dès
la première semaine de suivi ergo » (E6)
« dès l'entrée du patient, lors du bilan initial, on pose déjà des questions sur
XXV
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
l'environnement humain et matériel du patient » (E9)
« lors du recueil de données à l'entrée par le biais du dossier ergo, nous l'interrogeons sur
son projet de sortie (projet de vie) donc cela nous amène à envisager les aspects liés à la
réadaptation. » (E14)
Lien
avec
l’équipe 6
pluridisciplinaire
« fixe une date de retour à domicile en synthèse pluridisciplinaire » (E2)
dont
« lors des staffs pluridisciplinaires » (E4)
2
« lien avec l'assistante sociale » (E6)
avec
« le retour est en général traité parallèlement aux essais de FR avant achat quand les
AS
médecins ont énoncé clairement que la marche était exclue. » (E7)
« on transmet aussi nos bilans à l'assistante sociale pour les aides humaines, les dossiers
MDPH... » (E8)
« en équipe pluridisciplinaire. » (E11)
Quand
le
patient
le 9
« lorsque l'on commence à envisager une permission, lorsque les questions du patient nous
demande
amènent à parler du domicile ou lorsque la famille souhaite savoir comment ça se passe »
En fonction des progrès
(E3)
du patient
« plateau sur le plan progrès » (E4)
« réévaluée régulièrement en fonction de l'évolution. » (E6)
« C'est tributaire de la récupération motrice du MI notamment, qui va donner des possibilités
de déplacement plus aisées. » (E7)
« Tout dépend le niveau d'atteinte et le handicap » « dès que la personne a atteint un niveau
d'autonomie suffisant » (E8)
« suivant la récupération des patients » (E9)
« la récupération motrice est jugée maximale » « le patient désire très fortement rentrer à
XXVI
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
domicile contre avis médical » (E11)
« et s'affine selon la récupération et l'environnement familial » (E13)
« Très variable selon le patient, son atteinte, son environnement social et physique » (E17)
Q
7:
D'une
générale,
façon Très satisfait
3
comment -Proche de la personne
qualifieriez-vous
accompagnement
« gros travail de lien avec les aides-soignantes et l'assistante sociale » (E1)
votre -Collaboration avec les
de
domicile? Pourquoi ?
« avec un accompagnement par une hospitalisation de jour ou un suivi par des
la autres professionnels, les
personne dans son retour à structures
« car au plus proche de la personne et de ses capacités » (E1)
intervenants extérieurs. » (E13)
après
« en incitant une grande implication de la famille lorsqu'elle est présente » (E13)
l’hospitalisation
« On se donne les moyens nécessaires pour organiser un RAD dans les meilleures conditions
-Implication famille
possibles et de plus, je suis passionnée par la réadaptation » (E15)
Satisfait (13)
Réalisation de VAD
5
« La visite à domicile permet de préparer de façon optimale le retour à domicile du patient en
évaluant les aides techniques et le matériel ainsi que les aides humaines » (E2)
« Nous avons la possibilité de faire une VAD avec le patient, et si besoin en faire plusieurs. »
(E3)
« VAD en binôme… » (E5)
« Sans visite à domicile, les préconisations restent trop généralistes et manquent de précisions
sur les données techniques, même si elles permettent de "dégrossir" les démarches à
réaliser. » (E6)
« des prescriptions de visites à domicile irremplaçables en particulier si la personne rentre en
fauteuil ou avec un déficit de la marche, » « Parfois la visite à domicile doit se faire sans le
patient mais avec un membre de la famille » (E8)
Satisfait (13)
« Nous sommes en communication constante avec l'assistante sociale et la famille. » (E3)
Collaboration
« fonction de l'entourage et de la récupération fonctionnelle du patient. » (E4)
XXVII
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
« rencontre avec le patient et sa famille » «…avec l'assistante sociale »(E5)
« projet est discuté en équipe » « échanges inter professionnels (avec médecins, kiné et
assistante sociale notamment) sont fréquents pour affiner les détails du projet. Ca permet de
travailler en cohérence au sein de l'équipe, face à un patient et ses proches parfois "perdus".
C'est assez structuré et du coup rassurant pour les patients et leur famille » (E7)
« suivi de prise en charge en hôpital de jour. Ce qui permet de faire un retour sur ce qui a été
mis en place » (E8)
« parce que le projet du patient est toujours pris en compte, que nous impliquons l'entourage
s'il est présent, que nous laissons le temps au patient de cheminer son projet de vie (surtout si
le retour à domicile n'est pas possible). Que nous mettons en place les actions, évaluations,
mises en situation, liens avec l’extérieur (SAVS, SAMSAH...;) pour que l'accompagnement
se poursuive à domicile, que nous le revoyons en HDJ si nécessaire pour suivre les demandes
après sa sortie et s'assurer que le RAD se passe bien. » (E14)
« En équipe interdisciplinaire, » (E18)
Satisfait (13)
Aborder
la
« Nous abordons rapidement le départ du centre soit le domicile, soit pour envisager une
question
structure » (E3)
précocement du RAD
« Anticipation » (E5)
Pas le contrôle de tout
« il existe toujours des évènements imprévus qui interfèrent dans l'indépendance et
Manque de temps
l'autonomie de la personne qui sont difficiles à maitriser. » (E11)
« Manque de temps pour faire d'avantages d'essais à domicile » (E16)
« on n'a pas toujours de retour sur les aménagements et les aides mises en place » (E9)
« des contraintes administratives qui ne vont pas toujours dans le même sens que le besoin
des personnes qu'on accompagne : WE thérapeutiques ne sont quasiment plus autorisés,
XXVIII
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
durée de séjour est de plus en plus courte, il arrive souvent que la personne sorte, alors même
qu'elle n'a pas un domicile qui lui permettra de sortir, d'avoir une douche... Nous ne pouvons
pas toujours attendre que tout soit mis en place (traitement dossier MDPH) pour que la
personne sorte» (E10)
Question 9 : De quelle Facteurs intrinsèques à la 11
« la personne est actrice si elle a conscience de ses troubles, ce qui signifie pas ou peu de
façon la personne est-elle personne
troubles cognitifs c'est à dire qu'elle sache s'organiser avec les aides techniques et humaines
actrice?
apportées et ce qu'elle peut encore faire seule en fait je pense qu'elle est forcément actrice
puisque au centre de tout et finalement même si elle a des troubles cognitifs. » (E1)
« Cela dépend des patients », « Les personnes s'impliquent dans le retour en aidant pour
préparer les dossiers administratifs ou bien en appliquant les préconisations d'aménagement
de l'ergo. » (E2)
« la différence se situe quand le patient est motivé pour son retour » (E4)
« tout dépend de ses désirs et de sa volonté » (E5)
« Forte implication, y compris dans la rééducation, dès lors que les patients voient
l'intérêt précis des exercices proposés et peuvent faire le lien avec la situation de handicap
correspondante à domicile » (E6)
« Dans l'émission de ses souhaits » (E7)
« Certains patients n'attendent que ça et craquent du fait d'être 24h sur 24 à l'hôpital.
D'autres se sentent accompagnés, protéger et donc pas prêts à rentrer. La personne lors des
séances de rééducation, réadaptation, mise en situation montre les capacités qu'elle a et si oui
ou non elle pourra les reproduire à la maison (avec ou sans aide). (E8)
« elle nous dit ses souhaits sur les aménagements, ses difficultés. » (E9)
« elle qui choisit les éléments avec lesquelles elle se sent le plus à l'aise » « Sans cette
XXIX
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
position du "patient acteur" dans la préparation au retour à domicile il est certain que le RAD
échoue. »(E11)
« elle exprime son projet de vie, ses attentes vis à vis de l'équipe et participe à chaque
étape de son projet. elle est informée des démarches que nous réalisons » « elle fait ses choix
et c'est elle qui initie chacune de ces étapes (première sortie, congés thérapeutique,
implication de son entourage humain...). Son refus est pris en compte et respecter. » (E14)
« formulant des demandes et en s'investissant dans son projet si elle le peut. » (E15)
« Variable selon les troubles cognitifs » (E16)
« Elle doit participer activement dans sa réadaptation pour atteindre ses objectifs
(motivation, volition) » (E18)
Facteurs extrinsèques à 3
« Cela dépend […] de leurs familles » (E2)
la personne
« bien entouré sur le plan familial, » (E4)
Activités/ actions qu’elle
« Elle participe à toutes les réflexions, elle fait la visite avec l'ergothérapeute, elle voit
fait concrètement
l'assistante sociale avec sa famille et nous faisons des PIII lorsque c'est nécessaire. » (E3)
7
« Transmissions d'informations avec photographies, si la visite à domicile n'est pas
possible. Plusieurs entretiens de préparation au retour à domicile, avec suivi de l'avancée de
mise en place des aides matérielles et humaine. » (E6)
« travail que l'on met en place de façon effective avec le patient (transferts, mises en
situation d'activité de vie quotidienne ...) et ses proches (éducation aux transferts ...). » (E7)
« elle participe à des mises en situation, au visite à domicile. » (E9)
« bien les informer sur les conséquences d'un handicap, des choix qui s'offrent à eux en
terme d'aide technique, d'aménagement, de mise en place d'aide humaine, de financement, de
reprise pro » « A partir du moment où on donne toutes ces informations la personne peut
XXX
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
choisir en toute conscience » (E10)
« Demande d'information désir de travailler en fonction des difficultés potentielles qui
pourraient être présente à la maison participe au choix des aides techniques éventuels » (E12)
« par les mises en situations au centre et le respect de ses souhaits en matière
d'aménagement et d'aide humaine tout en restant attentif à sa sécurité » (E13)
« Participe à la planification du congé... » (E17)
« Elle choisit si elle souhaite retourner à domicile ou non - Elle établit avec l'équipe
interdisciplinaire ses objectifs de réadaptation » (E18)
Question
13:
Si
vous Questionnement,
déterminez avec elle les entretien
activités importantes pour
13
« de la personne et la famille » (E1)
« par recueil des données dans la fiche ergo et redéfinition de son projet de vie quand on
se projette vers le retour » (E4)
la personne, de quelle
(E5) « interrogatoire du patient et/ou de son entourage »
façon le faites-vous?
(E6) « Questionnement de la personne »
(E7) « Avec un entretien oral »
« Lors du questionnaire d'entrée, de l'établissement du dossier » (E8)
(E9) « en lui posant simplement la question sans questionnaire particulier mais en
demandant comment elle occupait ses journées avant l'avc, quelles sont les activités qu'elle
souhaitera reprendre après, les choses importantes dans sa vie. »
(E11) « lors de l'entretien initial nous abordons les activités importantes, les loisirs, la
manière d'envisager le futur... Lorsque je sens qu'un patient "lâche" la rééducation, j'essaie de
lui proposer des activités plus significatives qui sont en harmonie avec leurs préférences. »
(E12) questionnement et mise en situation
E13 : questionnaire, dialogue afin de mieux cerner ses besoins et ses souhaits
XXXI
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
E14 : questionnement de la personne et ou son entourage (si patient est aphasique par
exemple)
E16 : Interrogatoire
E18 : « Entrevue avec la personne et son entourage »
Utilisation d’un outil
4
MHAVIE, MIF (E2)
la Mesure Canadienne du Rendement Occupationnel (E10)
Utilisation d'un questionnaire tiré du profil des AVQ (évaluation standardisée) en partie
basé sur le PPH. (E17)
Utilisation d'outil de façon occasionnelle (profil des loisirs, liste des intérêts) (E18)
Discussion informelle
4
E3
« Lors de discussions pendant les séances de rééducation, et quand la personne verbalise
les activités qu'elle aimerait reprendre. » (E8)
« mais cela peut aussi ressortir lors d'une discussion bégnine. » (E10)
« En discutant avec elle. » (E15)
Question 22: Pensez-vous Non
que
la
pratique
l'ergothérapeute
2
de
peut C’est
« Je ne pense pas que le patient fasse partie de l'équipe » (E6)
un
échange, 5
influencer la place de la collaboration avec
personne
dans
équipe? Comment?
« Pour moi, le patient ne fait pas partie de l’équipe. » (E2)
cette autres professionnels
les
« Pas uniquement l’ergothérapeute » (E1)
« La présentation des activités faites en ergothérapie lors des synthèses permet aux autres
professionnels d'envisager la personne différemment et inversement. » (E3)
« ni plus, ni moins que les autres professionnels. Chaque membre apporte sa
connaissance selon le regard qu'il porte sur le patient, selon la relation qu'il a avec lui. Le
patient est au centre et les personnes (professionnels médicaux, rééducatifs, famille..)
gravitant autour sont toujours en lien pour tisser un projet concerté de soin et un projet
XXXII
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
d'avenir bâtis selon des perspectives réalistes. » (E13)
« Ca dépend de l'implication de l'ergothérapeute comme de tout autre professionnel »
(E15)
« chaque professionnel influence la place du patient dans l'équipe en lui expliquant ses
objectifs, son rôle et en le mettant au centre de nos interventions, en le responsabilisant... »
(E17)
Oui
12
« Il faut déjà que l'ergothérapeute donne une place centrale à la personne » (E3)
« l'ergo effectue la visite au domicile et peut être le lien avec le domicile, les conditions
de vie, la famille et l'équipe de rééducation » (E4)
« oui. Recentrer le projet de rééducation-réadaptation sur les habitudes de vie et la
problématique de CETTE personne et non sur ce que "devrait" faire une personne atteinte
d'un tel handicap » (E5)
« En revanche, l'ergothérapeute peut influencer et fortement soutenir auprès de l'équipe
les projets personnels du patient dans le cadre de son projet de vie. » (E6)
« Oui. En en faisant un acteur de sa rééducation. Cette pratique est définie par la
profession elle-même qui voit toujours le patient dans sa globalité. Si cette vision est
maintenue, argumentée et défendue, elle peut parfois modifier la vision que le reste de
l'équipe a du patient voire, faire évoluer le projet de rééducation. » (E7)
« Oui. Il s'agit d'être à l'écoute et observatrices pour visualiser une problématique
globale. Identifier les facilitateurs et obstacles à la progression de la personne vers cette
autonomie. Pour cela il est souvent nécessaire de bien connaître tous les intervenants, les
contraintes et difficultés de chacun. Et souvent on est obligé de ramener la parole, la
demande et éventuellement les plaintes du patient au centre de la problématique. Car les
XXXIII
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
contraintes institutionnelles (personnel, temps, place, matériel, plannings...) ont vite fait
d'occuper les esprits et de faire oublier le patient! Savoir ce qu'il attend de nous, ce qui se
passe dans son quotidien... » (E8)
« oui car l'ergo a une vision plus globale et a des objectifs parfois plus centré sur la vie
quotidienne de la personne, sur ses capacités en situation, se pose des questions que ne se
poseront pas d'autres professionnels (les loisirs de la personne, ses occupations). on a une
intervention sur des situations concrètes. » (E9)
« Oui. Je pense que l'ergothérapeute a des outils qui permettent de valoriser la personne
en tant qu'un être social, avec des valeurs. La MCRO est un outil qui permet de le faire
ressortir, et d'appuyer un soin et un accompagnement centré sur la personne. C'est d'autant
plus important que nous avons encore trop tendance de réfléchir sur le plan biomédical, et
non sur un modèle humain centré comme le MCRO. » (E10)
« En effet la pratique de l'ergothérapie permet de mettre le patient au centre du projet de
rééducation. » (E11)
« notre approche systémique, globale de la personne permet d'appréhender et donc de
rendre compte à l'équipe des freins, obstacles ou facilitateurs du retour à domicile. Les mises
en situation et l'activité sont des bons indicateurs des capacités des personnes et aident à
prendre compte les incapacités plus que les déficiences […] les liens entre l'établissement et
l'extérieur permet d'envisager la mise en place d'aide humaine ou pas (avec de l'assistance
sociale) donc oui ouvrir le champ des possibles permet de redonner la place au patient : celle
de pouvoir être entendu et accompagner dans la réalisation de son projet de vie. mais pour
autant, il faut aussi aller chercher ses infos auprès de ses collègues et il me semble que
l'ergothérapeute ayant besoin de cette vision globale du patient est souvent celui qui initie ces
XXXIV
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
échanges formels ou informels. » (E14)
« Oui. Par les comptes rendus des entretiens, AVQ, VAD (entourage, milieu social...),
l'ergo recentre le patient comme une personne vivant dans son environnement particulier, et
non plus comme un patient avec un déficit. L'ergo est souvent le thérapeute qui connait
l'ensemble des capacités et l'environnement du patient. » (E16)
« Oui. Habituellement, le niveau d'autonomie fonctionnelle (en vue d'un retour à
domicile) est principalement déterminé par l'ergothérapie (au Québec, cela est un acte réservé
selon la loi) » (E18)
Pas de réponse
E12
Annexe G : Traitement de la question 21
pluridisciplinaire
plusieurs
professionnels
prennent
en
compte la même
personne
1 2 3
4
1
2
3
E1
X
E2
X
X
E3
X
X
E4
X
E5
X
E7
X
X
E8
X
X
X
E11
X
2
3
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
chaque acteur met au
service des autres ses
compétences afin de créer
un nouveau savoir
il y a une
interchangeabilité
des savoirs
il
y
a
interchangeabilité
savoirs
une
des
1
1
1
1
4
2
2
3
3
X
X
X
X
X
X
X
3
X
X
X
X
X
X
X
x
X
X
X
X
X
2
X
X
X
X
4
X
X
X
2
X
X
X
X
4
X
X
X
X
4
x
X
X
3
X
X
X
X
X
La personne fait
partie
de
l’équipe
X
X
x
X
X
X
X
X
transdisciplinaire
on
assemble
les
connaissances
pour
définir toutes les facettes
de la problématique de la
personne
1
2
3
4
X
X
X
X
4
travail en équipe,
un assemblage des
connaissances des
différentes
disciplines
1
2
3
4
x
X
X
X
1
X
X
E10
4
X
E6
E9
Interdisciplinaire
chaque
travail en équipe
professionnel
une coexistence
définit
ses de
plusieurs
objectifs
disciplines
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
XXXV
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
E12
X
E13
X
X
E14
X
X
X
E16
X
X
E17
X
X
0
6
12
1
14
6
0
1
10
1
2
7
X
x
X
X
X
7
4
6
6
X
X
X
X
x
X
2
7
X
X
X
X
X
X
0
X
X
X
X
8
X
X
X
X
7
X
X
X
X
X
x
5
X
X
X
0
X
X
X
3
X
X
X
x
0
X
X
X
X
X
0
X
x
X
E15
E18
X
8
X
X
3
1
7
6
X
4
0
2
10
6
(12+3+7)/3
7*4+8*3+2*2+0*1
XXXVI
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Annexe H : Grille d’analyse des réponses ouvertes des personnes avec AVC
Questions n°
Thèmes émergents
Question
n°4 : Bien accompagné
Comment
vous
Coef.
citations
2
« mon retour est assez «miraculeux » ayant bien récupéré après une paralysie côté droit
pratiquement totale. Les exercices dont ergothérapeute ont je crois bien aider pour la récupération. »
(P1)
auriez-
aimez
être
« j'ai été accompagné parfaitement » (P3)
accompagné pour ce
Aurait
RAD ?
souhaité
un 4
meilleur
accompagnement
N’a pas répondu à la 3
question
Question N°5 : Avez- Oui
mais
en 1
vous formulé avec rééducation
pour
retour à domicile?
le aménagement
domicile
« Pas d'objectif précis mais une sorte de challenge aux résultats physiques surtout au niveau de la
main - c'est souvent une question de volonté surtout si on se rend compte qu'on fait des progrès » (P1)
l'ergothérapeute des Oui pour le RAD, 3
objectifs
« de son association APF de (…) personne ne s'est impliqué pour son retour à domicile, sauf sa
référente qui lui proposait un foyer à (…) trop onéreux » (P2)
« L'accompagnement portait plutôt sur le retour dans la vie professionnelle et j'aurais aimé plus
d'indications sur les soucis que j'allais pouvoir rencontrer au quotidien, et auxquels je ne m'attendais
pas forcément. » (P4)
« Aide au niveau sociale. » (P5)
« mieux que ça. En arrivant dans mon appart je ne voyais plus personne. » (P7)
P6, P8,
« ne sait pas. Question bizarre, son père à tout décidé » (P9)
du
« suppression du gaz: la famille a dû s'investir pour créer une cuisine avec plaque à induction.Changement du chauffage qui passe électrique ce qui suppose l'isolation.- Douche inadaptée, d’où
remaniement totale de la salle de douche.- Obligation de créer une main courante.- étage (refusé par
MDPH) […]» (P2)
« la maison a été préparée pour plus de facilités, récupérer mon autonomie pour marcher, me servir
de mon bras gauche. » (P3)
« aménagement sdb et cuisine » (P5)
XXXVII
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Oui
« oui surtout faire des choses que j’aime faire. Bricolage, ce qui me détend et les exercices » (P7)
activités 1
signifiantes
Non, Ne sais pas
Question
Quelles
4
7: Récupération complète 1
sont
P4, P7, P8, P9
P1
les après AVC
activités qui étaient oui
1
« oui cuisine, ébénisterie, peinture » (P2)
les plus importantes Sujet non abordé avec 1
pour vous une fois l’ergothérapeute
« Reprise de ma vie sociale et professionnelle. Sujet pas vraiment abordé avec l'ergothérapeute. »
(P4)
sorti de l'hôpital? Non indiqué si sujet 5
« assisté à quelques réunions. réception chez des amis » (P3)
Avez-vous
« refaire du sport » (P5)
pu
parler
en abordé avec ergo
avec
« marcher, cuisiner, les exercices » (P6)
l'ergothérapeute?
« faire à manger, faire le ménage, pouvoir sortir » (P7)
« faire de la kiné » (P8)
Ne sait pas
Question
9: Oui
1
P9
3
« oui mais de façon disparate le médecin faisait la centralisation d'une façon peu partageante - il
Avez-vous participé
s'attardait plus aux gens ayant des difficultés qu'à ceux qui se prenaient en charge - c'est sans doute bien
à une réunion avec
normal. » (P1)
tous
les
« oui, informé et consulté en général tous les 3 mois » (P2)
professionnels
qui
« l'écoute » (P3)
vous
suivaient? Non
Quelle
était
votre
place
dans
cette Ne sait pas
5
P4, P5, P6, P7
« c’est mon frère qui s’occupe de tout » (P8)
1
P9
réunion?
XXXVIII
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
15 : Tout s’est bien passé
Question
Avez-vous
3
quelque
« je remercie le corps médical pour son aide et sa compétence et aussi ma bonne étoile qui 'a permis de
récupérer » (P1)
chose à ajouter qui
« je suis bien suivie » (P3)
n'aurait
« ça c’est bien passé à l’hôpital, personnel sympa et qui travaille » (P6)
pas
été
abordée par rapport Ce qui s’est mal passé/
à ce sujet?
3
précision
« nous avons déploré que les 2 ergots qui ont visité l'appartement soient des personnes qui ne le
connaissaient pas du tout et ont donné des conseils éclairés ou farfelus. Le 14.10.2013, une fois lâché
dans (…) personne de l'association n'est venu proposer son aide ou ses idées, les dossiers trainent et
Mme (…) est injoignable. Les ergos sont indispensables quand ils s'investissent et aiment leur métier. »
(P2)
« Le degré de mon handicap : léger voire invisible. » (P4)
« parler de la solitude du retour à domicile » (P7)
non
3
P5, P8, P9
XXXIX
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Annexe I : Récapitulatif des réponses fermées des ergothérapeutes
Question 1:
Quand avezvous eu
votre
diplôme
Ergot
d'état en
hérap ergothérapie
eutes
?
E1
E2
E3
E4
E5
juin 2006
Juin 2009
Question 2:
Depuis quand
travaillez-vous
en centre de
rééducation
auprès de
personne ayant
eu un AVC?
1980
2000
Question 5: Comment
préparez-vous le retour au
domicile de la personne?
(plusieurs réponses possibles)
Question 8:
Pensez-vous
que la personne
et/ ou son
entourage sont
acteurs dans la
préparation du
retour à
domicile?
Question 12:
Dans votre
pratique:
[Vous
déterminez
avec la
personne les
objectifs en
ergothérapie]
Question 12:
Dans votre
pratique:
[Vous
déterminez
avec la
personne les
activités
importantes
pour elle]
Question 12: Dans
votre pratique:
[Vous pensez qu'il
est important de
favoriser
l'indépendance de
la toilette chez ces
personnes]
hôpital public:
SSR, HDJ
Mise en situation en ergothérapie,
Mise en situation au domicile,
Visite à domicile, Implication de
l'entourage, évaluation en
chambre: toilette, habillage,
transferts
Très satisfaisant
Beaucoup
plutôt non
tout à fait
on ne peut pas
généraliser
SSR
Mise en situation en ergothérapie,
Visite à domicile, Implication de
l'entourage
Satisfaisant
Un peu
plutôt non
tout à fait
plutôt oui
SSR
Mise en situation en ergothérapie,
Mise en situation au domicile,
Visite à domicile, Implication de
l'entourage, Congé thérapeutique Satisfaisant
Beaucoup
tout à fait
tout à fait
plutôt oui
1980 CRRF
Mise en situation en ergothérapie,
Mise en situation au domicile,
Visite à domicile, Implication de
l'entourage, Congé thérapeutique Satisfaisant
Ponctuellement
tout à fait
plutôt oui
plutôt oui
2000 MPR
Mise en situation en ergothérapie,
Visite à domicile, Implication de
l'entourage, synthèses
pluridisciplinaires avec le patient
et sa famille, permissions le
week-end
Satisfaisant
Beaucoup
plutôt oui
tout à fait
plutôt oui
7 ans
Décembre 2009
1988 9 ans
Question 3:
Dans quel type
de structure
travaillez-vous
et dans quel
pays?
Question 6: D’une
façon générale,
comment
qualifieriez-vous
votre
accompagnement
de la personne dans
son retour à
domicile?
XL
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Ergot
hérap
eutes
E6
E7
E8
Question 1:
Quand
avez-vous
eu votre
diplôme
d'état en
ergothérapi
e?
2001
1989
2012
Question 2:
Depuis quand
travaillez-vous
en centre de
rééducation
auprès de
personne ayant
eu un AVC?
2001
1989
4mois
Question 3:
Dans quel type
de structure
travaillez-vous
et dans quel
pays?
Question 5: Comment
préparez-vous le retour au
domicile de la personne?
(plusieurs réponses
possibles)
Question 6: D’une
façon générale,
comment
qualifieriez-vous
votre
accompagnement
de la personne
dans son retour à
domicile?
Question 8:
Pensez-vous
que la
personne et/ ou
son entourage
sont acteurs
dans la
préparation du
retour à
domicile?
Question 12:
Dans votre
pratique:
[Vous
déterminez
avec la
personne les
objectifs en
ergothérapie]
Question 12:
Dans votre
pratique:
[Vous
déterminez
avec la
personne les
activités
importantes
pour elle]
Question 12:
Dans votre
pratique: [Vous
pensez qu'il est
important de
favoriser
l'indépendance
de la toilette chez
ces personnes]
SSR et USCL
Mise en situation en
ergothérapie, Visite à domicile,
Implication de l'entourage
Satisfaisant
Beaucoup
plutôt oui
plutôt oui
on ne peut pas
généraliser
centre de
rééducation
Mise en situation en
ergothérapie, Mise en situation
au domicile, Visite à domicile,
Implication de l'entourage
Satisfaisant
Beaucoup
plutôt oui
tout à fait
on ne peut pas
généraliser
UNV+MPR
Mise en situation en
ergothérapie, Visite à domicile,
Implication de l'entourage,
envoie des revendeurs au
domicile
Satisfaisant
Ponctuellement
tout à fait
plutôt oui
tout à fait
Mise en situation en
ergothérapie, Mise en situation
au domicile, Mise en situation à
l'extérieur, Visite à domicile,
Implication de l'entourage, en
réfléchissant au plus tôt sur le
besoin en orientation (SAMSAH,
SAVS, CLIC...) avec l'équipe et
avec la personne, avec
lancement des dossiers.
Peu satisfaisant
Beaucoup
tout à fait
tout à fait
on ne peut pas
généraliser
Mise en situation en
ergothérapie, Visite à domicile
Peu satisfaisant
Un peu
plutôt non
plutôt oui
on ne peut pas
généraliser
E9
En juin 2003
Depuis 2008
En Centre de
Médecine
Physique et de
Réadaptation
E10
2012
1 an et demi
SSR
XLI
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Ergot
hérap
eutes
Question 1:
Quand
avez-vous
eu votre
diplôme
d'état en
ergothérapi
e?
Question 2:
Depuis quand
travaillez-vous
en centre de
rééducation
auprès de
personne ayant
eu un AVC?
Question 3:
Dans quel type
de structure
travaillez-vous
et dans quel
pays?
Question 5: Comment préparezvous le retour au domicile de la
personne? (plusieurs réponses
possibles)
Mise en situation en ergothérapie,
Question 6:
D’une façon
générale,
comment
qualifieriez-vous
votre
accompagnemen
t de la personne
dans son retour à
domicile?
Question 8:
Pensez-vous
que la
personne et/ ou
son entourage
sont acteurs
dans la
préparation du
retour à
domicile?
Question 12:
Dans votre
pratique:
[Vous
déterminez
avec la
personne les
objectifs en
ergothérapie]
Mise en situation au domicile,
E11
juin 2013
juillet 2013
centre de
Visite à domicile, Implication de
rééducation
l'entourage, Congé thérapeutique
Question 12:
Dans votre
pratique:
[Vous
déterminez
avec la
personne les
activités
importantes
pour elle]
Question 12:
Dans votre
pratique: [Vous
pensez qu'il est
important de
favoriser
l'indépendance
de la toilette chez
ces personnes]
on ne
peut pas
Satisfaisant
Beaucoup
plutôt oui
généraliser
Satisfaisant
Beaucoup
tout à fait
plutôt oui
Beaucoup
plutôt oui
tout à fait
Beaucoup
tout à fait
tout à fait
tout à fait
Mise en situation en ergothérapie,
Visite à domicile, Implication de
E12
2002
2005
CHU SSR
l'entourage
on ne peut
pas généraliser
Mise en situation en ergothérapie,
Mise en situation à l'extérieur,
Visite à domicile, Implication de
E13
1982
1982
SSR
l'entourage, Congé thérapeutique
Très
satisfaisant
tout à fait
Mise en situation en ergothérapie,
Mise en situation à l'extérieur,
Visite à domicile, Implication de
l'entourage, Congé thérapeutique,
entretien avec le patient et
échanges en équipe
E14
1996
1996
SSR FRANCE
pluridisciplinaire
on ne peut
Satisfaisant
pas généraliser
Mise en situation en ergothérapie,
Mise en situation à l'extérieur,
Visite à domicile, Implication de
l'entourage, Congé thérapeutique,
E15
1991
23 ans
SSR
plateau technique ou synthèse
Très satisfaisant
Beaucoup
tout à fait
tout à fait
plutôt non
XLII
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Ergot
hérap
eutes
E16
Question 1:
Quand
avez-vous
eu votre
diplôme
d'état en
ergothérapi
e?
2009
Question 2:
Depuis quand
travaillez-vous
en centre de
rééducation
auprès de
personne ayant
eu un AVC?
2009
Question 3:
Dans quel type
de structure
travaillez-vous
et dans quel
pays?
Question 5: Comment préparezvous le retour au domicile de la
personne? (plusieurs réponses
possibles)
Mise en situation en ergothérapie,
Centre
Mise en situation au domicile, Visite
hospitalier
à domicile, Implication de
France
l'entourage
Question 6:
D’une façon
générale,
comment
qualifieriez-vous
votre
accompagnemen
t de la personne
dans son retour à
domicile?
Question 8:
Pensez-vous
que la
personne et/ ou
son entourage
sont acteurs
dans la
préparation du
retour à
domicile?
Question 12:
Dans votre
pratique:
[Vous
déterminez
avec la
personne les
objectifs en
ergothérapie]
Question 12:
Dans votre
pratique:
[Vous
déterminez
avec la
personne les
activités
importantes
pour elle]
Question 12:
Dans votre
pratique: [Vous
pensez qu'il est
important de
favoriser
l'indépendance
de la toilette
chez ces
personnes]
Satisfaisant
Beaucoup
tout à fait
plutôt oui
tout à fait
Satisfaisant
Beaucoup
tout à fait
tout à fait
tout à fait
Satisfaisant
Beaucoup
tout à fait
tout à fait
plutôt oui
Mise en situation en ergothérapie,
Mise en situation au domicile, Mise
E17
2004
2004
Centre de
en situation à l'extérieur, Visite à
rééducation en
domicile, Implication de l'entourage,
France ET au
Congé thérapeutique, Consultation
Canada
équipe multidisciplinaire
Mise en situation en ergothérapie,
Mise en situation au domicile, Mise
en situation à l'extérieur, Visite à
domicile, Implication de l'entourage,
Montréal
(Québec,
Canada),
réadaptation
fonctionnelle
E18
2011
2011
intensive
Congé thérapeutique, Effectuer des
références aux différentes
ressources externes (organismes
communautaires, services du
système de santé, recommandation
d'équipements ou d'adaptation
domiciliaire), référence en externe
XLIII
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Ergot
hérap
Question 19: Diriez-vous que la plupart
du temps vous réalisez :
Question 20: comment qualifieriezvous la place du patient dans cette
équipe?
Informelle, Réunion hebdomadaire
la qualité des soins, la préparation du retour à
domicile, la coordination des rééducations,
l'augmentation du bénéfice des rééducations, la
définition des différences et points communs de
chaque discipline
de la pluridisciplinarité
Acteur, Consulté, Informé
E2
Utilisation d'un outil élaboré, Réunion
hebdomadaire
la qualité des soins, la préparation du retour à
domicile, la coordination des rééducations,
l'augmentation du bénéfice des rééducations, la
définition des différences et points communs de
chaque discipline
un peu des 3
Consulté, Informé
E3
Informelle, Réunion hebdomadaire, messages
dans le dossier du patient
la qualité des soins, la préparation du retour à
domicile, la coordination des rééducations,
l'augmentation du bénéfice des rééducations
de la pluridisciplinarité
Acteur
eutes
E1
E4
Question 14: Dans votre service, comment se
fait la coordination entre les professionnels
pour le suivi d'un même patient?
Informelle, Réunion tous les 15 j
Question 17: Pensez-vous que la collaboration
effectuée dans votre service permet une
amélioration de:
la qualité des soins, la préparation du retour à
domicile, la coordination des rééducations
de l'interdisciplinarité
la qualité des soins, la préparation du retour à
Informelle, Utilisation d'un outil élaboré, domicile,
E5
Réunion hebdomadaire, PIII
la
coordination
des
Acteur, Consulté, Au centre
rééducations,
l'augmentation du bénéfice des rééducations
de la pluridisciplinarité
Acteur, Consulté, Informé
la préparation du retour à domicile, la coordination
des rééducations, l'augmentation du bénéfice des
E6
Utilisation d'un outil élaboré, Réunion
rééducations, la définition des différences et points
hebdomadaire
communs de chaque discipline
de l'interdisciplinarité
Acteur, Informé, Au centre
XLIV
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Ergot
hérap
eutes
Question 14: Dans votre service, comment se
fait la coordination entre les professionnels
pour le suivi d'un même patient?
Question 17: Pensez-vous que la collaboration
effectuée dans votre service permet une
amélioration de:
Question 19: Diriez-vous que la plupart
du temps vous réalisez :
Question 20: comment qualifieriezvous la place du patient dans cette
équipe?
la qualité des soins, la préparation du retour à
Informelle, Tour médical dans chaque chambre.
E7
Hebdomadaire
Informelle, Réunion hebdomadaire, mails,
E8
tableau de la salle de repos
domicile, la définition des différences et points
communs de chaque discipline
un peu des 3
Acteur, Au centre
de l'interdisciplinarité
Consulté, Informé
Ne se prononce pas
Consulté
de l'interdisciplinarité
Consulté
un peu des 3
Acteur, Informé
la préparation du retour à domicile, la coordination
des rééducations
Réunion hebdomadaire, Synthèse famille
E9
suivant les médecins
la préparation du retour à domicile, la coordination
E10
Informelle, Réunion hebdomadaire, parfois p3i
des rééducations
E11
Informelle, Réunion hebdomadaire
domicile
la qualité des soins, la préparation du retour à
la qualité des soins, la coordination des
rééducations, l'augmentation du bénéfice des
E12
Informelle, Réunion hebdomadaire
rééducations
Acteur, Au centre, Faisant partie de
Ne se prononce pas
l'équipe
XLV
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Ergot
hérap
eutes
Question 14: Dans votre service, comment se
fait la coordination entre les professionnels
pour le suivi d'un même patient?
E13
fois/séjour
Informelle, réunion de concertation 1 à 2
Question 17: Pensez-vous que la collaboration
effectuée dans votre service permet une
amélioration de:
Question 19: Diriez-vous que la plupart
du temps vous réalisez :
Question 20: comment qualifieriezvous la place du patient dans cette
équipe?
la préparation du retour à domicile, la coordination
des rééducations
un peu des 3
Consulté, Informé
Acteur, Au centre, il est la raison
Informelle, Réunion hebdomadaire, plateau
E14
technique et synthèse régulière, RDV famille
la qualité des soins, la préparation du retour à
d'être de l'équipe : sans patient pas
domicile, la coordination des rééducations,
d'équipe, donc il est le porteur de
l'augmentation du bénéfice des rééducations
de la pluridisciplinarité
sens de cette équipe
Acteur, Il ne faut pas généralisé.
C'est aussi en fonction des non
séquelles de la personne càd que si
la qualité des soins, la préparation du retour à
Informelle, Réunion hebdomadaire, plateau
E15
technique ou synthèse pluridisciplinaire
elle a des gros troubles
domicile, la coordination des rééducations,
l'augmentation du bénéfice des rééducations
comportementaux, elle ne pourra pas
de la pluridisciplinarité
forcément coopérer.
la qualité des soins, la préparation du retour à
domicile, la coordination des rééducations,
E16
Informelle, Réunion hebdomadaire
l'augmentation du bénéfice des rééducations
de la pluridisciplinarité
Consulté, Informé, Au centre
de l'interdisciplinarité
Faisant partie de l'équipe
la qualité des soins, la préparation du retour à
Informelle, Utilisation d'un outil élaboré, Réunion
E17
hebdomadaire
domicile, l'augmentation du bénéfice des
rééducations
la qualité des soins, la préparation du retour à
domicile, la coordination des rééducations,
l'augmentation du bénéfice des rééducations, la
définition des différences et points communs de
E18
Informelle, Réunion hebdomadaire
chaque discipline
Acteur, Consulté, Informé, Au
de l'interdisciplinarité
centre, Faisant partie de l'équipe
XLVI
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Annexe J : Récapitulatif des réponses fermées des personnes avec AVC
P1
Q1: cmt avezvous préparez
votre RAD?
médecin
infirmière
AS
ergo
moyennement
un peu
un peu
pas du tout
beaucoup
Q3: satisfaction
accompagnement
RAD
Q8: place ressentie
dans l'équipe de pro
très satisfaisant
acteur, informé, au
centre
2ergots le 1er payant imposé,
inefficace, le2ème dépendant de
la MDPH gratuit mais plus
coopérant
peu satisfaisant
consulté, informé, au
centre, faisant partie de
l'équipe
x
très satisfaisant
faisant partie de
l'équipe
satisfaisant
au centre
peu satisfaisant
consulté, faisant partie
de l'équipe
Q2: Avec quel(s) professionnel(s) avez-vous pu préparer votre projet de retour à domicile?
Autres
beaucoup: kiné - vélo - marche sur
tapis
P2
un peu
un peu
un peu
un peu
un peu
P3
moyennement
un peu
x
x
x
P4
moyennement
un peu
pas du tout
pas du tout
un peu
P5
moyennement
un peu
un peu
pas du tout
beaucoup
P6
moyennement
beaucoup
pas du tout
un peu
un peu
psycho un peu
P7
Beaucoup
pas du tout
pas du tout
beaucoup
un peu
x
peu satisfaisant
acteur, informé, faisant
partie de l'équipe
acteur, consulté, au
centre
P8
Beaucoup
pas du tout
pas du tout
beaucoup
beaucoup
x
satisfaisant
x
P9
pas du tout
pas du tout
pas du tout
un peu
pas du tout
fait par le papa
insatisfaisant
« planait ne sais pas »
beaucoup neuropsychologue
kiné, ortho
satisfaisant
XLVII
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
être plus
impliqué
connaitre les
objectifs de
rééducation
Q10: auriez-vous aimé?
les professionnels
un professionnel
partent de vos
interlocuteur en
besoins
particulier
P1
tout à fait
tout à fait
plutôt oui
plutôt non
plutôt oui
plutôt oui
plutôt oui
cela a été le cas
autre
difficile à dire : il y a
tellement de soins à apporter
qu'il est presque inconcevable
de trouver quelqu'un de
spécifique
Q11: âge Q12: date AVC
80
Q13: temps en
centre de
rééducation
2011 8 S
Q14: quel suivi
aujourd'hui
non
P2
45
19-mars-09 1 an
P3
P4
x
plutôt oui
cela a été
le cas
tout à fait
tout à fait
cela a été le cas
x
76
cela à été le cas
plutôt non
49
plutôt oui
plutôt oui
57
14-nov-09 1 an
aout 2011
1 mois
orthophonie et Kiné
kiné 5fois par semaine
suivi par cardiologue
neurologue 1/an
analyse INR1/mois
médecin1/mois
IRM annuel
P5
P6
cela a été
le cas
plutôt oui
tout à fait
tout à fait
plutôt oui
cela a été le cas
x
plutôt oui
P7
Je ne savais pas ce que je
voulais
16/10/2013 2 mois 1/2
kiné, ortho, ergo
56
05/02/2014 2 mois
59
01/01/2009 1 AN 3/4
kiné 2*/semaine
médecin ttt 1µ/mois
examen médicaux
prise de sang
SAMSAH, kiné +/IDE 2*/semaine
01/01/2008 1 AN
SAMSAH, kiné
4*/semaine, ortho
1*/semaine
P8
x
x
x
x
Ne sait pas répondre
62
x
x
x
x
"Etait complètement dans le
cirage"
50
P9
42 ANS
Ne sait pas
SAMSAH, APF
XLVIII
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
Donner sens au retour à domicile, et si on collaborait ?
Permettre la participation active de la personne cérébro-lésée dans la préparation de son retour à domicile
Introduction. Près de 60% des personnes ayant survécu à un accident vasculaire cérébral
gardent des séquelles. En centre de rééducation une équipe de professionnelle se forme autour de la
personne, une coordination de tous les acteurs est nécessaire. L’ergothérapeute est un professionnel clé
du retour à domicile. Afin que celui-ci soit un succès, la personne doit pouvoir faire le lien entre le
projet de soin et les difficultés qu’elle va rencontrer au quotidien.
Problématique. Comment la personne ayant eu un accident vasculaire cérébral peut-elle
préparer son retour à domicile en ergothérapie?
Hypothèses. Une collaboration transdisciplinaire entre tous les acteurs permet une meilleure
préparation du retour à domicile et l’utilisation d’activités signifiantes en ergothérapie peut permettre à
la personne de se projeter dans son retour à domicile et d’être impliqué dans son projet.
Méthodes. L’étude a été réalisée par le biais d’un questionnaire, auquel ont répondu 18
ergothérapeutes travaillant en centre de rééducation et 9 personnes ayant eu un accident vasculaire
cérébral vivant à domicile.
Résultats. Les ergothérapeutes utilisent finalement peu les activités signifiantes dans leur
pratique. La participation active de la personne n’est pas dans la culture de la santé, il faut donc aider
la personne à devenir actrice. Les ergothérapeutes pensent que la collaboration entre les
professionnels, la personne et leur famille est un élément essentiel dans le retour à domicile. Mais une
collaboration transdisciplinaire est complexe à mettre en œuvre. Une réflexion sur la transdisciplinarité
serait à mener avec un ensemble de professionnels.
Mots clefs : retour à domicile, accident vasculaire cérébral, transdisciplinarité, activités
signifiantes
Giving sense to the return home, and if we collaborate?
Enabling the active participation of the brain injured person in preparing to return home
Introduction. Close to 60% of persons have after-effects of stroke. In the rehabilitation center a
team of professionals come together around the person, necessitating coordination. The occupational
therapist is a key professional in the process of returning home. In order to succeed, the person must
be able to make the link between the care plan and problems encountered in daily life.
Research question. How can the person who has had a cerebrovascular accident prepare for the
return home in occupational therapy?
Hypotheses. Transdisciplinarity collaboration among all team members allows a better
preparation for the return home and the use of meaningful activities in occupational therapy can enable
the person to better anticipate the return home and be more engaged in his or her life plans.
Methods. 18 occupational therapists working in rehabilitation centers and 9 persons with stroke
living at home responded to questionnaires.
Results. Occupational therapists use few meaningful activities in their practice. The person’s
active participation is not within a health culture, therefore the person may need help to become active
in his or her life plan. Collaboration between professionals, the person and the family is considered
essential for returning home, but transdisciplinarity collaboration is complicate to implement. A
reflection on transdisciplinarity and its implementation could be conducted among the different
professionals.
Key words: home discharge, cerebrovascular accident, transdisciplinarity, meaningful activities.
BAGES-LIMOGES
(CC BY-NC-ND 2.0)
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