Fertilisation et amendements - Agriculture et développement en

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Collection dirigée par Madeleine ASDRUBAL
Ingénieur d’agronomie
ENESAD
Fertilisation
et amendements
dossier d’autoformation
Domaine technologique et professionnel
© Educagri éditions, 2006
Fertilisation
et amendements
dossier d’autoformation
Conception et rédaction :
Sylvie DEBLAY (ENESAD) avec la collaboration
de C. CHARONNAT (ENESAD)
Expertise et conseils :
François DENYS (CFPPA de Carpentras),
Jean-Claude FRESSE (ENESAD), Karim RIMAN (Agro Sud
Consultants), Jean-Louis ROCHE (CFPPA de Carpentras)
Mise à jour 2006 :
Jean-Michel THOMAS (ENESAD)
Avec le concours financier :
du ministère de l’Agriculture et de la Pêche
(Direction générale de l’Enseignement et de la Recherche)
Françoise PRÉVOST ET Frédéric BLANDIN
Photographies de couverture :
Joseph de la BOUERE, Françoise PRÉVOST
▲
symboles utilisés :
Couverture, PAO, illustrations:
remarque
attention !
pour en savoir plus
recherche d’informations
✐
exercez-vous
✍
i faux
corrigé
ns vra
propositio
à 12
1-de 10
à 15
2- de 12
15
3-plus de
autoévaluation
Aux termes du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction ou représentation, intégrale ou partielle, de la
présente publication, faite par quelque procédé que ce soit (reprographie, microfilmage, scannérisation,
numérisation…) sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite et constitue une
contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’autorisation d’effectuer des
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© Educagri éditions, 2e édition 2006
ISBN 978-2-84444-462-2
ISSN : 1258-083X
Educagri éditions
BP 87999 - 21079 DIJON Cedex
Tél. 03 80 77 26 32/03 80 77 26 33 - Fax 03 80 77 26 34
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Guide de l’utilisateur
C e document est un dossier d’autoformation conçu pour étudier le raisonnement
de la fertilisation des cultures et celui de l’amendement des sols. Son utilisation doit
vous permettre d’atteindre l’objectif suivant : « être capable d’exposer les principes des amendements des sols et de la fertilisation des cultures ». Il s’agit d’un
objectif du brevet professionnel option responsable d’exploitation agricole
(BP REA) et, plus précisément, de l’objectif 124 A de l’UC 1 du domaine technologique et professionnel.
Cet objectif concerne d’autres formations initiales ou continues ; c’est pourquoi vous
pouvez être amené(e) à utiliser ce dossier dans le cadre d’autres parcours de
formation que ceux préparant au BP REA.
Organisation du dossier
Ce dossier comprend sept séquences :
séquence
séquence
séquence
séquence
séquence
séquence
1
2
3
4
5
6
Les éléments minéraux
dans la plante et dans le sol
Les principes de la fertilisation
et des amendements
Les engrais et les amendements
La fertilisation azotée
La fertilisation phosphatée et potassique
Les amendements minéraux basiques
guide de l’utilisateur
4
Chaque séquence comporte des apports de connaissances et des exercices, une
rubrique « En résumé » reprend à la fin les notions importantes à retenir.
À l’issue des six séquences, un test, qui vous permettra d’autoévaluer vos apprentissages, vous est proposé.
Vous trouverez les définitions des principaux termes introduits dans ce dossier
dans le glossaire en fin de volume.
Enfin, une bibliographie vous propose des références de documents à utiliser en
complément de ce dossier ou pour en approfondir certains aspects.
Consignes de travail
Les séquences sont proposées dans l’ordre où elles doivent être réalisées. Du fait
de formations antérieures ou de votre expérience professionnelle, vous maîtrisez
peut-être déjà tout ou partie des connaissances abordées dans ce dossier. Dans
ce cas, pour vous en assurer, réalisez le test d’autoévaluation proposé en fin de
dossier page 106.
À vous de construire
votre parcours
individualisé d’utilisation !
Vous pouvez utiliser ce dossier chez vous ou au centre de formation. Dans ce
dernier cas, vous pourrez bénéficier de l’appui d’un formateur et accéder à
d’autres documents.
En complément de ce dossier, des activités peuvent vous être proposées par un
formateur : réalisation et interprétation d’analyses de terre, de bilans, de plans de
fumure... Il existe également des documents photographiques et des vidéos.
Demandez au formateur de vous les procurer.
Avant d’aborder ce document, un certain nombre de notions concernant la matière
organique végétale, son élaboration, la croissance et le développement des végétaux, le sol et ses propriétés doivent vous être familières. Comme pour les autres
thèmes du domaine technologique et professionnel, des notions de base en chimie
sont également nécessaires.
Ce dossier vous appartient, vous pouvez l’annoter et y noter vos réponses aux exercices et au test d’autoévaluation.
Vous disposez maintenant de toutes les informations et consignes nécessaires à
l’utilisation de ce dossier d’autoformation.
Sommaire
Guide de l’utilisateur
3
Séquence 1 Les éléments minéraux dans la plante
et dans le sol
7
1 • Les minéraux dans la plante
8
2 • Les minéraux dans le sol
11
En résumé
14
Corrigés
15
Séquence 2 Les principes de la fertilisation et
des amendements
16
1 • Fertilité et fertilisation
17
2 • Les lois d’action des éléments fertilisants
20
3 • La fertilisation raisonnée
25
4 • L’appréciation des sols
26
En résumé
29
Corrigés
30
Séquence 3 Les engrais et les amendements
31
1 • Définitions
32
2 • Les engrais
33
3 • Les amendements
44
En résumé
52
Corrigés
53
Séquence 4 La fertilisation azotée
55
1 • Fertilisation azotée et environnement
56
2 • Bilan global de l’exploitation
61
3 • Bilan azoté et calcul de la fumure
62
En résumé
75
Corrigés
76
sommaire
6
Séquence 5 La fertilisation phosphatée et potassique
80
1 • Les règles de fertilisation phosphatée et potassique
80
2 • Calcul de la fertilisation phosphatée
88
3 • Calcul de la fertilisation potassique
92
En résumé
97
Corrigés
98
Séquence 6 Les amendements minéraux basiques
1 • Pourquoi utilise-t-on des amendements minéraux ?
99
100
2 • Les bases du raisonnement des apports
d’amendements minéraux
En résumé
103
105
Autoévaluation
106
Glossaire
126
Bibliographie
129
séquence
Les éléments minéraux
dans la plante et dans le sol
Dans cette séquence, après un rappel sur les besoins nutritifs des végétaux, vous
découvrirez le comportement des éléments minéraux dans le sol.
Elle est organisée de la façon suivante :
1 – Les minéraux dans la plante
2 – Les minéraux dans le sol
2.1 – L’azote dans le sol
2.2 – Le phosphore dans le sol
2.3 – Le potassium dans le sol
En résumé
8
11
11
13
13
14
Vous trouverez les corrigés des exercices à partir de la page 15. Les définitions
des principaux termes introduits dans cette séquence sont réunies dans le glossaire
en fin de volume (à partir de la page 126).
1
SEQ0AGE
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les éléments minéraux dans la plante et dans le sol
9
2. Citez les principaux éléments prélevés par la plante dans le sol et dans
l’air (indiquez leur symbole chimique).
3. Sous quelles formes chimiques trouve-t-on ces éléments dans la plante ?
Reportez-vous
au corrigé
page 15
Composition élémentaire moyenne des plantes vertes
Éléments
oxygène (O)
carbone (C)
hydrogène (H)
azote (N)
calcium (Ca)
potassium (K)
phosphore (P)
soufre (S)
silicium (Si)
sodium (Na)
magnésium (Mg)
fer (Fe)
autres éléments (Cl, Mn, Cu, Zn, Al, Mo...)
Teneur moyenne (% MS)
42 à 44
40 à 45
6à7
1à3
0,5 à 3,5
0,1 à 3
0,05 à 1
0,1 à 0,5
0,2 à 3
0,02 à 1,5
0,03 à 0,08
0,004 à 1,3
traces
Les éléments majeurs : carbone, oxygène, hydrogène, azote, calcium, potassium, phosphore, soufre, magnésium, etc., sont les plus abondants dans la
matière végétale. Les uns (C, H, O, N, P, S) sont présents dans les molécules organiques de la plante (glucides, lipides, protéines) et dans l’eau, les
autres dans des sels minéraux. Des oligoéléments (fer, cuivre, zinc, manganèse, molybdène, etc.), présents en très faibles quantités, sont néanmoins indispensables aux plantes car ils jouent un rôle dans des processus
vitaux.
les éléments minéraux dans la plante et dans le sol
10
▲
Remarque :
La composition des végétaux en éléments minéraux peut varier en fonction de
l’espèce, de l’âge et de la nature des organes et, enfin, de la composition du sol et
de facteurs externes (aération, température).
Pour certains atomes, leur remplacement ne paraît pas avoir d’effet majeur.
Les plantes tirent normalement du sol l’eau et les minéraux dont elles ont
besoin. Elles absorbent ces éléments sous forme d’ions (NO3-, K+, HPO42-,
Ca2+...). Leurs besoins sont variables mais, dans tous les cas, des déficiences
ou des excès en certains minéraux se traduisent par des baisses de croissance et de productivité, des baisses de qualité (changements de la composition des végétaux) et/ou des symptômes caractéristiques. C’est le cas
des chloroses, qui peuvent provenir d’un manque en certains éléments
majeurs (azote, phosphore, soufre, fer), de l’indisponibilité d’un élément à
cause de la trop grande abondance d’un autre (ex. : K et Mg) ou encore
d’une activité biologique du sol trop réduite.
Les éléments qui limitent le plus la croissance et donc le rendement des
cultures sont l’azote, le phosphore et le potassium.
les éléments minéraux dans la plante et dans le sol
11
2
Les minéraux dans le sol
Remarque :
Le rôle des différents éléments minéraux, les mécanismes d’absorption par les
plantes et les caractéristiques du sol (propriétés physiques, propriétés chimiques
et propriétés biologiques) ne sont pas abordés dans ce dossier. Pour étudier ces
aspects, vous pouvez vous reporter au cédérom 10 en agronomie, F. Desvages et
B. Prats, Educagri éditions, 1998.
2.1 – L’azote dans le sol
L’azote du sol se trouve dans les résidus végétaux et dans les déjections animales, dans les matières organiques en décomposition, dans l’humus, dans
la biomasse microbienne et dans la solution du sol. Il est sous trois formes
différentes :
– azote gazeux N2 dans l’air du sol,
– azote minéral : ions nitrates NO3- et quelques ions nitrites NO2- dans
la solution du sol, ions ammonium NH4+ fixés sur le complexe argilohumique (CAH),
– et, surtout, azote organique (98 à 99 % de l’azote total) dans les molécules constitutives de la matière organique du sol.
De toutes ces formes, seuls les ions nitrates NO3- sont directement assimilables par les plantes. Sous certaines conditions, les ions ammonium
NH4+ peuvent cependant être absorbés faiblement.
▲
Le sol contient toujours des éléments minéraux en abondance mais ceuxci ne sont pas totalement disponibles pour les plantes car ils peuvent être
liés à des degrés variables aux roches ou à l’argile. Le phosphore, par
exemple, peut se trouver sous plusieurs formes plus ou moins liées au sol.
Seule la fraction des réserves qui peut passer dans la solution du sol est
susceptible d’être utilisée par les plantes au cours d’un cycle de culture. On
appelle cette fraction la réserve biodisponible du sol.
les éléments minéraux dans la plante et dans le sol
12
L’azote organique est transformé en azote minéral grâce à l’action de bactéries du sol. Cette minéralisation se déroule en deux principales étapes,
l’ammonification (N organique → NH4+) et la nitrification (NH4+ → NO3-).
L’azote ammoniacal (NH4+) est une forme transitoire de l’azote minéral. Il
est en général rapidement transformé en nitrates. La vitesse et l’importance
de ces transformations dépendent essentiellement du type de sol et des conditions climatiques : elles sont plus rapides et plus importantes dans les sols
sableux que dans les sols argileux et la chaleur et l’humidité leur sont
favorables.
Proportions des différentes formes d’azote
selon l’intensité de la minéralisation
Minéralisation importante
pH légèrement alcalin, ressuyage correct, taux de matière organique (MO)
correct, essentiellement NO3-, NH4+ rare
Minéralisation plus limitée
sols plus ou moins battants, pH légèrement acide, surtout NO3- , un peu NH4+
Minéralisation moyenne
et irrégulière
mauvais ressuyage, autant de NH4+ que de NO3-
Faible minéralisation
1. en sols lourds ou acides
NH4+ > NO3-
2. en sols calcaires
NO3- > NH4+
S’il est immédiatement disponible pour la nutrition végétale, l’azote nitrique
est très peu retenu par le complexe argilo-humique. Il peut être lessivé et
entraîné dans la nappe phréatique ou, dans une moindre mesure, volatilisé dans l’atmosphère sous forme d’ammoniac (NH3) ou d’azote gazeux
(N2) sous l’action de bactéries spécifiques. À certaines époques de l’année,
et suivant la quantité de carbone facilement assimilable (résidus végétaux
et/ou produits organiques incorporés au sol), une partie de l’azote minéral
peut être assimilée par des microorganismes du sol. Ce phénomène constitue une organisation de l’azote minéral sous forme de biomasse microbienne.
les éléments minéraux dans la plante et dans le sol
13
2.2 – Le phosphore dans le sol
Dans les sols agricoles cultivés depuis longtemps, un tiers du phosphore est
associé à la matière organique et les deux tiers restants sont sous forme
minérale. Directement ou non, les formes minérales peuvent être retenues
à la surface de nombreuses particules : argiles, matières organiques et surtout oxydes et hydroxydes de fer et d’aluminium. En sols calcaires, les
phosphates calciques évoluent vers des formes de moins en moins solubles.
En définitive, moins de 0,1 % du phosphore total est libre dans la solution
du sol sous forme d’ions phosphates (H2PO4- et HPO42-). Même si on apporte
des engrais, la plus grande part du phosphore absorbé par les plantes (de
75 à 100 %) provient du phosphore biodisponible du sol. Celui-ci est constitué des ions présents dans la solution du sol et d’une fraction très mobile
d’ions adsorbés sur la phase solide du sol. La réalimentation du pool de phosphore disponible par les ions adsorbés et retenus plus énergétiquement est
lente (de plusieurs semaines à plus d’un an).
L’assimilation du phosphore des engrais par les plantes dépend de la quantité apportée, de sa forme chimique, des caractéristiques du sol et de la plante
cultivée et, enfin, du temps de contact entre le sol et l’engrais. Ainsi, pour
une durée de contact d’un à deux mois, l’engrais le plus soluble est utilisé
à 15 % et ce coefficient d’utilisation peut tomber à moins de 1 % pour des
engrais à faible solubilité.
Les pertes en phosphore dans l’environnement sont en général faibles.
Elles proviennent surtout du ruissellement et un peu du lessivage dans les
sols sableux très légers.
2.3 – Le potassium dans le sol
Le potassium (K) est un élément abondant dans la nature car toutes les
roches en contiennent. Les roches cristallines en sont plus riches que les
roches sédimentaires (0,4 à 6 % contre 0,2 à 2,5 %). Les minéraux argileux
sont la principale source de potassium pour les plantes.
Le potassium biodisponible pour les végétaux, couramment estimé par la
mesure du potassium échangeable, est constitué des ions de la solution du
les éléments minéraux dans la plante et dans le sol
14
sol et de ceux adsorbés par les charges négatives de la capacité d’échange
cationique du sol. La réalimentation du pool de potassium biodisponible se
fait par altération du potassium inclus dans les réseaux cristallins des
minéraux ou par libération de celui inclus entre les feuillets de certaines
argiles (montmorillonites et illites).
Les pertes en potassium dans l’environnement sont faibles. Elles proviennent du ruissellement et un peu du lessivage, surtout en sols sableux.
▲
Remarque :
Dans tous les cas, même s’ils sont apportés sous une forme soluble, les engrais phosphatés et potassiques ne sont jamais utilisés en totalité par les cultures. Cellesci ne prélèvent en moyenne que 0 à 30 % des apports. Le reste est fixé dans le sol
sous des formes plus ou moins disponibles.
En résumé
➩ Les plantes prélèvent dans la solution du sol les éléments minéraux et l’eau nécessaires à leur croissance.
➩ L’azote du sol existe sous trois formes : gazeux dans l’air du sol (N2),
minéral (NO3- et NH4+) et, surtout, organique dans la matière organique du sol. Seuls les ions nitrates (NO3-) sont directement
assimilables par les plantes et sont libres dans la solution du sol.
➩ Le phosphore du sol est lié à la matière organique ou à la fraction
minérale du sol. Seule une infime partie se trouve sous forme d’ions
dans la solution du sol.
➩ Le potassium du sol est lié aux argiles ou libre sous forme d’ions
K+ dans la solution du sol.
➩ Seuls les minéraux libres dans la solution du sol et ceux faiblement
adsorbés sur la phase solide du sol peuvent être absorbés par les
plantes. Ils forment la réserve biodisponible du sol.
les éléments minéraux dans la plante et dans le sol
15
Corrigés
✍
1. Il s’agit de la photosynthèse.
2. Le carbone (C), l’oxygène (O), l’hydrogène (H), l’azote (N), le phosphore
(P), le potassium (K), le calcium (Ca), le magnésium (Mg), le soufre (S), les
oligoéléments.
3. Ils sont intégrés dans des molécules organiques (glucides, lipides, protéines) ou sous forme d’ions circulant dans la sève.
Corrigé
de l’exercice 1
séquence
2
Les principes de la fertilisation
et des amendements
Dans cette séquence, vous allez découvrir les principes agronomiques de l’entretien et de l’amélioration des capacités nutritives du sol. Vous verrez également les
principes du raisonnement de la fertilisation et les critères d’appréciation des sols.
Elle est organisée de la façon suivante :
1 – Fertilité et fertilisation
17
2 – Les lois d’action des éléments fertilisants
20
2.1 – Loi des restitutions
2.2 – Interactions et loi des facteurs limitants
2.3 – Loi des accroissements moins que proportionnels
20
22
23
3 – La fertilisation raisonnée
25
4 – L’appréciation des sols
26
En résumé
29
Vous trouverez les corrigés des exercices à partir de la page 30. Les définitions
des principaux termes introduits dans cette séquence sont réunies dans le glossaire
en fin de volume (à partir de la page 126).
les principes de la fertilisation et des amendements
17
1
Fertilité et fertilisation
Pourquoi fertilise-t-on ? Lorsqu’un sol est correctement pourvu en éléments
minéraux, est-il nécessaire de fertiliser ?
Les sols renferment des quantités importantes d’éléments dont la fraction
mobilisable assure la nutrition minérale des végétaux. Cependant, les
réserves naturelles d’un sol ne permettent de pratiquer qu’une agriculture
extensive. En effet, à cause des prélèvements des végétaux, ces réserves ne
peuvent que diminuer.
Les pratiques des agriculteurs, en particulier l’utilisation d’engrais et
d’amendements, permettent de corriger les déficiences naturelles du sol, de
maintenir une teneur correcte des principaux éléments, d’éviter l’épuisement du sol et d’améliorer la productivité des cultures.
Remarque :
Dans le langage courant, on emploie indifféremment les termes fumure et fertilisation. Si on veut être plus précis, la fumure est l’ensemble des apports de matières
fertilisantes fournies au sol ou aux cultures (c’est-à-dire des quantités de produits).
La fertilisation est l’ensemble des actions destinées à améliorer la fertilité des
sols, parmi lesquelles l’apport de matières fertilisantes (fumure) est la principale.
▲
Une fertilisation équilibrée améliore également la résistance des cultures
aux maladies, aux ravageurs et à la concurrence avec les mauvaises herbes.
Cependant, compte tenu de son coût et de son impact sur la qualité des produits et surtout sur l’environnement (pollution par les nitrates notamment), la conduite de la fertilisation doit être raisonnée le plus finement
possible, à partir du bilan des éléments nutritifs dans le sol.
les principes de la fertilisation et des amendements
18
Bilan des éléments nutritifs dans le sol
La fertilité d’un sol peut être définie comme sa capacité à fournir des
récoltes abondantes et de bonne qualité. Elle se décline en trois composantes
essentielles :
– une composante chimique qui correspond à l’aptitude du sol à fournir
des éléments nutritifs en quantités suffisantes à l’élaboration du rendement ;
– une composante physique liée à la création et au maintien d’un état
physique adapté au système de culture ;
– une composante biologique consécutive de l’influence des êtres vivants
utiles ou non à la production végétale.
Le climat, les caractéristiques permanentes des sols et les pratiques des agriculteurs interviennent sur chacune des composantes de la fertilité des sols.
La fertilité chimique des sols résulte tant de processus physico-chimiques
que biologiques.
La fraction organique du sol, en évolution permanente, permet la libération progressive et continue d’éléments nutritifs pour les plantes (grâce à
la minéralisation) et de substances énergétiques qui stimulent l’activité biologique (microorganismes, champignons...). Elle joue aussi un rôle sur la
structure du sol (formation des agrégats, aération, teneur en eau...).
les principes de la fertilisation et des amendements
19
L’activité des êtres vivants du sol, notamment celle des microorganismes,
contribue à modifier les caractéristiques physico-chimiques des sols (structure, pH). Elle permet le recyclage des éléments minéraux (cycle des éléments), la décomposition et la minéralisation de la matière organique, la
formation de l’humus.
Il existe aussi de nombreuses interactions bénéfiques entre les êtres vivants
du sol et les plantes : mycorhizes, bactéries libres fixatrices d’azote, bactéries symbiotiques des légumineuses. De plus, certains microorganismes
semblent capables de stimuler la croissance et le développement des plantes
tandis que d’autres les protègent des agents pathogènes.
On voit donc l’importance de gérer le stock de matière organique des sols.
L’acidification progressive des sols sous l’influence des processus naturels,
de la production des plantes et des pratiques culturales amène à gérer
également le statut acido-basique des sols. L’usage d’amendements minéraux basiques permet de maintenir le pH à un niveau compatible avec une
biodisponibilité satisfaisante des éléments minéraux et un état optimal
de la composante physique de la fertilité.
2
Les lois d’action des éléments fertilisants
Les principes de la fertilisation minérale reposent en partie sur trois lois
fondamentales qui décrivent notamment les effets de l’apport d’éléments
fertilisants aux cultures.
2.1 – Loi des restitutions
Le sol perd les éléments minéraux qui sont prélevés par les plantes et
exportés dans les récoltes. Ces éléments peuvent aussi disparaître par
érosion et par lessivage ou être bloqués à plus ou moins long terme.
Pendant sa croissance, la plante prélève des éléments minéraux essentiellement dans la solution du sol. Les prélèvements totaux correspondent
à la quantité maximale contenue dans la plante, au moment où elle en
renferme le plus. Les exportations, c’est-à-dire les quantités soustraites au
cycle des éléments par les récoltes, sont en général inférieures aux prélèvements car les plantes restituent des éléments en fin de cycle de végétation, en particulier par les résidus de récolte (racines, tiges...). En fertilisation raisonnée, la mesure des exportations sert de base pour les calculs
de fumure en phosphore et potassium, celle du prélèvement maximal est
utilisée pour le raisonnement de la fertilisation azotée.
Prélèvements et exportations de quelques cultures (en kg/ha)
Blé 88 q
Prélèvement
maximal
Prélèvement
à la récolte
Exportations
(grains ou racines)
Prélèvement
journalier maxi.
Maïs 76 q
Colza 28 q
Betterave 85 t
N
P2O5
K2O
N
P2O5
K2O
N
P2O5
K2O
N
P2O5
K2O
220
90
320
210
70
370
150
90
330
170
65
450
188
79
184
189
42
152
145
70
206
157
61
418
140
62
48
110
24
27
71
41
22
106
45
260
6
4,4
1,2
10
3,6
1,7
8
5,5
2
14
1,62 0,84
Source : Les courbes d’absorption des éléments minéraux, SCPA-DGER (1992).
Le prélèvement maximal désigne la quantité contenue au moment où la culture en renferme
le plus. Le prélévement à la récolte désigne la quantité contenue au moment de la récolte.
les principes de la fertilisation et des amendements
21
Le prélèvement total en K est très supérieur au prélèvement à la récolte
car les plantes restituent beaucoup d’éléments en fin de cycle de végétation.
L’importance des restitutions après la récolte (prélèvement à la récolte –
exportations) dépend surtout de la destination des résidus de récolte et des
organes récoltés (grains, racines, plante entière, etc.).
Étudiez le tableau précédent et répondez aux questions.
1. Pour quel élément constatez-vous la plus grande différence entre prélèvements à la récolte et exportations ? Pourquoi ?
2. Si on admet que les résidus de récolte restituent l’ensemble des éléments
minéraux qu’ils contiennent, calculez le montant des restitutions en N, P et
K provenant des résidus de récolte du colza.
✐ exercice 1
Reportez-vous
au corrigé
page 30
Au niveau de la parcelle, il y a des pertes en éléments minéraux dues à plusieurs mécanismes :
– le lessivage peut être important pour l’azote, le magnésium, le soufre
et le calcium. Il est plus faible pour le potassium et quasiment nul pour
le phosphore. Le lessivage est très variable selon le climat, la nature
du sol (important en sol sableux et faible en sol argileux), la nature des
engrais utilisés et les couverts végétaux. Presque inexistant dans les
prairies, il est élevé dans les sols nus ;
– le phosphore peut être rétrogradé plus ou moins fortement selon les sols
sous forme de composés très peu solubles tels des phosphates de fer et
d’aluminium en milieu acide et des phosphates calciques en milieu
calcaire ;
– les plantes peuvent aussi faire une consommation supérieure à leurs
besoins de certains éléments (N et plus rarement K).
D’autres mécanismes, à l’inverse, peuvent compenser en partie ces pertes.
C’est le cas de la fourniture d’azote par des bactéries (azotobacter, rhizobium) ou de la libération progressive des réserves du sol, solubilisées grâce
à l’activité biologique.
les principes de la fertilisation et des amendements
22
La loi des restitutions peut être énoncée ainsi : pour éviter l’épuisement
des sols cultivés, les exportations d’éléments minéraux doivent
être compensées par des restitutions.
Dans la pratique, il est préférable de substituer la notion d’avance à celle
de restitution.
La fertilisation doit donc apporter suffisamment d’éléments minéraux pour
compenser ceux qui sont soustraits au sol par l’enlèvement des récoltes
(grains, racines ou plantes entières) et par les pertes subies dans l’environnement (lessivage...).
2.2 – Interactions et loi des facteurs limitants
L’action d’un élément minéral peut être modifiée par la présence ou l’absence
d’un ou plusieurs autres éléments. L’effet de ces interactions peut être
positif ou négatif. Par exemple, la présence d’ions chlorures ou d’ions
nitrates facilite l’absorption des ions potassium et calcium et la présence
d’ions magnésium celle des ions phosphates. À l’inverse, un excès de calcium peut gêner l’absorption du potassium, du magnésium ou du fer, provoquant des chloroses. De plus, l’insuffisance ou l’excès d’un élément peut
limiter la croissance des végétaux.
En fait, cette loi d’interaction met en évidence l’interdépendance entre les
différents éléments nutritifs.
De plus, ces interactions existent entre tous les facteurs et conditions de
la production : N et désherbage, fertilisation et structure du sol…
Un élément minéral peut être limitant à l’expression du potentiel de
production d’une culture aussi bien d’ailleurs qu’un état structural dégradé
(tassement par exemple).
les principes de la fertilisation et des amendements
23
Effets de l’interaction entre l’azote et le phosphore
sur le rendement d’une culture
60 kg/ha de N
120 kg/ha de N
50 kg/ha de P205
55 q
67 q
100 kg/ha de P205
58 q
75 q
Ce tableau donne les rendements d’une culture pour différentes combinaisons de doses d’engrais azoté et phosphaté. Il y a une interaction positive
entre l’action de l’azote et celle du phosphore.
Par rapport au témoin 60 N-50 P2O5 :
– l’effet de l’augmentation de la dose d’azote est de 67 – 55 = + 12 q,
– l’effet de l’augmentation de la dose de phosphore est de 58 – 55 = + 3 q,
– l’effet de l’augmentation des doses des 2 éléments est de 75 – 55 = + 20 q,
c’est-à-dire plus que la somme des effets de l’application séparée des
mêmes doses (12 + 3).
Parmi les exemples les plus courants d’interactions, on peut citer la carence
en magnésium due à un excès de potassium, la carence en zinc due à un
excès de phosphore, la carence en manganèse après un chaulage ou encore
la carence en potassium par un excès de calcium et de magnésium.
2.3 – Loi des accroissements moins que proportionnels
Si on augmente les apports d’un élément déficitaire, on constate dans un
premier temps une augmentation du rendement. Dans un deuxième temps,
cet effet se ralentit puis cesse : l’apport croissant d’engrais n’augmente
plus le rendement. Au-delà, l’effet peut même être négatif et le rendement
peut baisser (à cause de phénomènes de toxicité, de la sensibilité à la verse
et aux maladies ou encore des retards de maturité). Cette loi peut être
résumée ainsi : à une augmentation croissante de fertilisants correspond une augmentation de rendement de plus en plus faible.
les principes de la fertilisation et des amendements
24
Évolution du rendement en fonction des apports d’engrais azotés
exercice 2 ✐
1. Dans cet exemple, quelle est la dose d’azote permettant un rendement maximum?
2. Qu’est-ce qu’un rendement optimum et pourquoi est-il différent du rendement maximum ?
Reportez-vous
au corrigé page 30
Fertilisation et qualité des produits
Pour en savoir plus
La qualité d’un produit agricole correspond à plusieurs critères : qualité apparente (aspect, conservation), qualité technologique (valeur boulangère, teneur
en sucre, teneur en fécule...), qualité gustative (goût, odeur, appétence) et
qualité nutritive (teneur en minéraux, vitamines, protéines...).
La fertilisation peut jouer un rôle sur la qualité des produits. Par exemple, la fertilisation potassique tend à augmenter la teneur en sucre de la betterave mais
un excès de fertilisation azotée peut diminuer l’extractabilité du sucre. Cette
même fertilisation potassique améliore la tenue à la cuisson de la pomme de
terre mais peut diminuer la farinosité de la chair.
Une fertilisation azotée adaptée augmente la teneur en protéines du blé et sa
valeur boulangère. L’orge de brasserie, à l’inverse, doit être pauvre en protéines, la fertilisation azotée ne doit pas être excessive.
Une fertilisation optimale, grâce à un bon équilibre entre les éléments apportés, cherche à assurer à la fois un rendement élevé et une bonne qualité de la
récolte, dans le respect de l’environnement.
les principes de la fertilisation et des amendements
25
3
La fertilisation raisonnée
La fertilisation repose sur les lois d’actions des éléments fertilisants qui
viennent d’être décrites, mais aussi sur des facteurs économiques et
humains. Parmi ces facteurs, plusieurs jouent un rôle sur les pratiques des
agriculteurs et notamment sur la fertilisation: la politique agricole commune
(PAC) et les prix, qui conditionnent le choix du niveau d’intensification et,
enfin, la protection de l’environnement.
En conséquence, plus que jamais, l’agriculteur doit définir précisément
ses objectifs de production et ses itinéraires techniques, et prendre en
compte la nature du sol et des cultures, ainsi que les ressources organiques
disponibles (effluents d’élevage, boues...).
Remarque :
La fertilisation azotée est contestée à cause de l’augmentation de la teneur en
nitrates dans les nappes phréatiques et, en conséquence, dans l’eau potable. C’est
également le premier poste consommateur d’énergie en grandes cultures (50 %
des dépenses énergétiques pour le blé). Il est donc indispensable de maîtriser
cette fertilisation pour l’ajuster strictement aux besoins. C’est particulièrement
flagrant dans le cas de production de biocarburant où la quantité d’énergie
consommée par la culture ne doit pas être supérieure à celle qu’elle est susceptible
de produire !
▲
Le raisonnement de la fertilisation comporte deux étapes indispensables :
le diagnostic, principalement à partir des analyses de terre, et la préconisation.
4
L’appréciation des sols
On a vu que la nutrition des plantes dépend en partie des caractéristiques
du sol : richesse en éléments minéraux, facteurs physiques et physicochimiques. Une terre riche en phosphore, par exemple, mais compacte,
fournit aux cultures moins de phosphore qu’une terre pauvre mais meuble,
où les racines se développent bien.
Les premiers indicateurs de fertilité d’un sol sont le rendement et la qualité de la récolte obtenue. Différentes méthodes permettent aussi d’apprécier cette fertilité : l’examen du profil cultural (état physique et biologique), l’analyse de terre (analyse physique et analyse chimique) et l’analyse
chimique de végétaux (analyses de feuilles ou de pétioles). Ces méthodes
peuvent être complétées par des tests biologiques et par l’étude de la végétation (plantes cultivées, plantes indicatrices). Grâce à elles, on peut expliquer certaines déficiences de rendement, orienter le choix des cultures ou
des porte-greffes (notamment en viticulture, en arboriculture et en sylviculture), prescrire le travail du sol et les amendements et, surtout, donner
des conseils de fertilisation.
L’analyse de terre est le principal outil d’appréciation des sols. Elle comporte deux parties :
– l’analyse physique, qui détermine la composition granulométrique, la
teneur en calcaire (total et actif) et la teneur en matières organiques ;
– l’analyse chimique, qui détermine le pH, la teneur en azote, en anhydride phosphorique (P2O5) extractible, en oxyde de potassium (K2O)
échangeable, en magnésie (MgO) échangeable, la capacité d’échange
en cations (CEC) et, éventuellement, en oligoéléments.
les principes de la fertilisation et des amendements
27
Principales déterminations de l’analyse de terre
Détermination
Caractéristiques
Granulométrie
Répartition des particules minérales de la terre fine (<2 mm) du plus fin
NF X 31-107
au plus grossier : argiles, limons fins et grossiers, sables fins et grossiers
Matière
organique
À partir du carbone organique. La mesure de l’azote total permet le
NF ISO 14235
calcul du rapport Carbone/Azote (C/N)
Calcaire
Réparti dans les différentes fractions granulométriques ; la mesure du
NF ISO 10693
calcaire actif est utile pour certaines cultures pérennes
pH
Mesure du pH d’une suspension de sol dans l’eau ou le chlorure de
NF ISO 10390
potassium
CEC
Estimation de la réserve en cations (Ca, K, Mg, Na) du complexe argiloNF 31-130
humique
NF X 31-108
ci-dessous
Oligoéléments
Classiquement le cuivre, le zinc et le manganèse sont déterminés mais NF X 31-120
aussi le bore
NF X 31-122
Azote minéral
Utile pour calculer la fertilisation azotée par la méthode des bilans
NF ISO 14256-2
Remarques :
Dans le cas du phosphore, le choix de la méthode d’extraction (Dyer : NF X 31-160,
Joret-Hébert : NF X 31-161 ou Olsen : NF ISO 11263) dépend du pH du sol.
Les résultats obtenus sont sensiblement différents et l’interprétation doit donc tenir
compte de la méthode utilisée. Pour qu’une analyse de terre soit fiable, l’échantillon
de terre doit être représentatif et avoir été prélevé en respectant certaines modalités.
Il est recommandé de s’adresser aux laboratoires d’analyse des sols agréés par le
ministère de l’Agriculture et/ou accrédités COFRAC. C’est une garantie de fidélité des résultats et de respect des références analytiques utilisées.
L’interprétation de l’analyse est délicate. Une connaissance approfondie des
sols de la région et du climat est nécessaire pour éviter les erreurs d’interprétation et les mauvais conseils. C’est pourquoi les normes d’interprétation des analyses de terre doivent être comparées à des valeurs de référence
(ou valeurs souhaitables) établies pour les sols de chaque région naturelle.
Ces références sont utilisées par les techniciens pour donner des conseils
de fumure aux agriculteurs, en fonction des cultures implantées.
▲
Cations échangeables Offre alimentaire de ces éléments
Phosphore
Offre alimentaire de cet élément
Référence
les principes de la fertilisation et des amendements
28
Exemple d’analyse de terre
Refus à 2 mm
ANALYSE DE LA TERRE FINE
Granulométrie
Sable grossier
Sable fin
Limon grossier
Limon fin
Argile
- Humidité pondérale
- Calcaire total (CaCO3)
- Calcaire actif (CaCO3) (Méth. Drouineau)
- pH H2O
- pH KCI
- Carbone organique (C)
- Matière organique (Cx1,758)
Azote total (N)
Rapport C/N
- Phosphore J-Hebert (P2O5)
Cations échangeables
- Potassium (K2O)
- Magnésium (MgO)
- Calcium (CaO)
- Capacité d’échange en cations (CEC)
Oligoéléments
- Cuivre (Cu)
- Zinc (Zn)
- Manganèse (Mn)
- Bore (B) (Méth. azométhine)
4%
5,6 %
3,6 %
4,0 %
25,8 %
61,0 %
3,1 %
15,3 %
3,7 %
8,14
7,25
20,7 g/kg
36,4 g/kg
1,78 g/kg
11,6
0,185 g/kg
NF X 31-101 20/11/92
NF X 31-107 20/09/03
Texture d’argile
soit 3,64 %
NF ISO 11465 20/08/94
NF ISO 10693 20/06/95 Riche
NF X 31-106 05/09/02
NF ISO 10390 05/11/94 alcalin
NF ISO 10390 05/11/94
NF ISO 14235 20/09/98
faible
NF ISO 11261 20/06/95
normal
NF X 31-161 05/12/99 assez pauvre
0,749 g/kg soit 1,59 cmol+/kg
0,126 g/kg soit 0,62 cmol+/kg
13,776 g/kg soit 49,18 cmol+/kg
24,1 cmol+/kg
NF X 31-108 20/09/02 riche
NF X 31-108 20/09/02 correct
NF X 31-108 20/09/02
NF X 31-130 05/12/99 élevé
68,2 mg/kg
5,6 mg/kg
4,3 mg/kg
0,56 mg/kg
NF X 31-120 20/05/03
NF X 31-120 20/05/03
NF X 31-120 20/05/03
NF X 31-122 05/12/99
très élevé
élevé
faible
normal
Observations : Résultats exprimés sur la terre fine non corrigée de l’humidité résiduelle
Commentaires associés aux résultats d’analyses hors champ d’accréditation.
Source : D’après le laboratoire départemental de Côte d’Or (2004).
▲
Remarque :
La mesure de la CEC (et des cations échangeables) est exprimée, conformément
à la norme en cmol+/kg. Les valeurs numériques correspondent aux anciennes
unités soit des meq/100 g.
Faites
Recherche d’informations
vérifier
Procurez-vous les résultats de plusieurs analyses de terre et les références d’inter-
vos informations
prétation régionales de la région naturelle où vous projetez de vous installer.
par un formateur
Vous trouverez ces références en vous adressant à la chambre d’agriculture de votre
département. Exercez-vous à interpréter les analyses en fonction des références.
les principes de la fertilisation et des amendements
29
En résumé
➩ Le fertilité d’un sol correspond à sa capacité à fournir des récoltes
abondantes et de bonne qualité. Elle dépend de nombreux facteurs
naturels ou résultant des pratiques agricoles. La fertilisation et les
amendements font partie des moyens permettant de préserver ou
d’améliorer cette fertilité.
➩ Les principes de la fertilisation reposent sur des lois décrivant
l’action des éléments fertilisants sur les cultures :
– les exportations doivent être compensées par des avances aux
cultures,
– l’action d’un élément minéral peut être modifiée par la présence
ou l’absence d’un autre facteur de production,
– au-delà d’un certain seuil, un apport croissant d’engrais n’augmente plus le rendement.
➩ La fertilisation raisonnée tient compte de ces trois lois et intègre
également le contexte économique et environnemental. Elle comporte deux phases : un diagnostic et des préconisations. Le diagnostic
est effectué à partir des analyses de terre dont l’interprétation permet
de donner des conseils de fertilisation.
les principes de la fertilisation et des amendements
30
Corrigés
✍
Corrigé
de l’exercice 1
1. Il s’agit du potassium (K). Les parties aériennes des végétaux contiennent beaucoup de K, qui retourne au sol si les résidus de récolte sont
enfouis.
2. N = 74 kg/ha ; P2O5 = 29 kg/ha ; K2O = 184 kg/ha
✍
Corrigé
de l’exercice 2
1. La dose qui correspond au rendement maximal est de 80 kg d’azote par
hectare.
2. Le rendement optimum est déterminé en tenant compte des coûts de production de la culture. À partir d’un certain seuil (la dose optimale), chaque
kilo d’azote supplémentaire apporte un gain de rendement de plus en plus
faible. Un calcul économique permet de constater que l’augmentation de rendement obtenue par ces apports d’engrais supplémentaires coûte plus
qu’elle ne rapporte. Ce seuil dépend du prix de l’engrais utilisé.
séquence
Les engrais et les amendements
Dans cette séquence, vous allez découvrir les engrais et les amendements les plus
couramment utilisés en agriculture, leurs principales caractéristiques et les critères
qui permettent de les choisir.
1 – Définitions
32
2 – Les engrais
33
2.1 – Caractéristiques des engrais minéraux
2.2 – Principaux engrais azotés
2.3 – Principaux engrais phosphatés
2.4 – Principaux engrais potassiques
2.5 – Choisir un engrais
2.6 – Autres engrais minéraux
2.7 – Engrais organiques
3 – Les amendements
3.1 – Amendements minéraux
3.2 – Amendements organiques
En résumé
33
35
36
37
37
41
42
44
44
48
52
Vous trouverez les corrigés des exercices à partir de la page 53. Les définitions
des principaux termes introduits dans cette séquence sont réunies dans le glossaire
en fin de volume (à partir de la page 126).
3
1
Définitions
Pour améliorer ou préserver la fertilité des sols de son exploitation, l’agriculteur peut utiliser des matières fertilisantes : les engrais et les amendements.
Les engrais sont des produits de nature minérale ou organique que l’on
apporte au sol pour fournir aux végétaux des éléments minéraux plus ou
moins rapidement disponibles. Les principaux engrais apportent de l’azote,
du phosphore et du potassium. Ces trois éléments sont appelés éléments
fertilisants majeurs.
Les amendements sont des produits de nature minérale ou organique que
l’on apporte au sol pour en modifier les caractéristiques physico-chimiques,
c’est-à-dire essentiellement la structure (mode d’assemblage des constituants du sol) et le pH. Les principaux amendements minéraux apportent
du calcium et du magnésium et les amendements organiques des matières
organiques destinées à entretenir ou à enrichir le stock d’humus du sol.
▲
Remarque :
La distinction entre engrais et amendements n’est pas toujours très nette car certains amendements contiennent d’importantes quantités d’éléments nutritifs.
les engrais et les amendements
33
2
Les engrais
2.1 – Caractéristiques des engrais minéraux
Les engrais minéraux sont classés selon le nombre d’éléments fertilisants
majeurs (N, P, K) apportés :
– les engrais simples apportent un seul de ces trois éléments ; ils peuvent
contenir en plus certains éléments secondaires (Ca, S, oligoéléments...) ;
– les engrais composés contiennent deux ou trois de ces éléments : ce sont
des engrais binaires (NP, NK, PK) ou ternaires (NPK). Ils sont formés
du mélange d’engrais simples (engrais de mélange, ex. : scories potassiques) ou sont obtenus en faisant réagir des matières premières entre
elles (engrais complexes, ex. : nitrate de potassium).
L’étiquette d’un engrais commercialisé doit indiquer obligatoirement :
– l’identification du produit et la référence à la réglementation,
– la dénomination du type,
– les teneurs déclarées,
– la répartition des formes d’azote (N total, N nitrique, N ammoniacal,
N cyanamidé, N uréique, N organique),
– la solubilité pour le phosphore et le potassium,
– la finesse de mouture pour les engrais contenant des phosphates
naturels ou des scories Thomas,
– éventuellement, la teneur en éléments secondaires.
Tous les engrais commercialisés doivent être conformes à la norme européenne (Réglement CE 2003/2003) ou à celle fixée par la législation française (NF U42-001).
Les engrais se présentent sous forme solide (en granulés, cristallisés,
concassés, en perles, en poudre), en solution (solutions azotées, solutions
binaires ou ternaires) ou sous forme de gaz liquéfié (ammoniac anhydre).
les engrais et les amendements
34
Attention !
L’unité de mesure utilisée dans les calculs de fertilisation est l’unité fertilisante. Par convention, on considère que l’unité fertilisante correspondant à
l’élément phosphore est l’oxyde de phosphore P2O5, que celle correspondant
à l’élément potassium est l’oxyde de potassium K2O et que celle correspondant à l’élément azote est l’azote N. En réalité, ces formes chimiques n’existent pas dans le sol mais, par convention, les formulations d’engrais ainsi
que le calcul des apports et des exportations se font dans ces unités.
Par exemple, dans un engrais de formule 0-12-18 :
– 0 représente le pourcentage en masse de l’élément N,
– 12 représente le pourcentage en masse de l’oxyde de phosphore (anhydride phosphorique) P2O5, soit 12 kg de P2O5 pour 100 kg de produit,
– 18 représente le pourcentage en masse de l’oxyde de potassium K2O, soit
18 kg de K2O pour 100 kg de produit.
Les anciennes appellations « acide phosphorique » et « potasse » ne sont plus
autorisées.
▲
Remarque :
L’Union européenne (2003) recommande d’exprimer les teneurs en éléments minéraux des engrais sous forme d’éléments :
– phosphore (P) = 0,436 ✕ anhydride phosphorique (P2O5)
– potassium (K) = 0,830 ✕ oxyde de potassium (K2O)
– calcium (Ca) = 0,715 ✕ oxyde de calcium (CaO)
– magnésium (Mg) = 0,603 ✕ oxyde de magnésium (MgO)
– sodium (Na) = 0,742 ✕ oxyde de sodium (Na2O)
– soufre (S) = 0,400 ✕ anhydride sulfurique (SO3)
les engrais et les amendements
35
2.2 – Principaux engrais azotés
Les roches ne contiennent pas d’azote. Tous les engrais azotés minéraux commercialisés sont donc des produits de synthèse, fabriqués à partir de l’azote
gazeux de l’atmosphère. Leur fabrication est très coûteuse en énergie et leur
prix est élevé. Ils sont classés en plusieurs catégories selon la forme chimique de l’azote qu’ils contiennent.
Catégories d’engrais azotés et principaux engrais
Engrais
Engrais nitriques
– nitrate de soude NaNO3
– nitrate de chaux Ca(NO3)2
– nitrate de chaux et de magnésium
Engrais ammoniacaux
– sulfate d’ammoniaque (NH4)2SO4
– ammoniac anhydre NH3
Engrais ammoniacaux-nitriques
– ammonitrates NH4NO3,
– différents dosages
– sulfonitrate d’ammoniaque
Teneur en N
Teneur en éléments
secondaires
16 %
15,5 %
15 %
36,5 Na2O
34 CaO
46% CaO et 8 % MgO
Remarques
action rapide
21 %
82 %
61 % SO3
action progressive
acidifiant
gaz liquéfié
les plus utilisés
27 % et 33,5 %
25 à 28 %
Engrais amidiques
46 %
– urée (N uréique)
– cyanamide calcique (N cyanamidique) 18 à 21 %
20 à 35 % SO3
moitié NO3-, moitié NH4+
éventuellement 8 % MgO
60 à 70 % CaO
→ NH4+ dans le sol
intéressant en sols
acides ou lourds
NB : Les engrais indiqués en italiques sont les plus couramment utilisés.
les engrais et les amendements
36
2.3 – Principaux engrais phosphatés
Les engrais phosphatés sont fabriqués à partir de phosphates naturels
(mines) ou de sous-produits de la sidérurgie. Ils sont classés en fonction de
leur solubilité.
Principaux engrais phosphatés
(des plus solubles aux moins solubles)
Superphosphates de chaux
– normal : 16 à 24 % de P2O5 (22 à 30 % de SO3, 38 à 50 % de sulfate de calcium)
– concentré: 25 à 37% de P2O5 (12 à 22% de SO3, 21 à 37% de sulfate de calcium)
– triple : >38 % de P2O5 (2 à 12 % de SO3, 3 à 20 % de sulfate de calcium)
pas d’action sur le pH
Phosphates d’ammonium monoammonique et diammonique
engrais binaires : N et P, plusieurs teneurs (11-48-0, 10-51-0, 18-46-0,18-50-0...)
Phosphate bicalcique
38 % de P2O5
Phosphal
30 à 35 % de P2O5
à éviter en sols acides, usage limité aux sols basiques
Scories de déphosphoration ou scories Thomas
> 12 % de P2O5, 45 à 50 % de CaO
action amendante, également riches en oligoéléments. Ce produit disparaît
progressivement
Phosphates naturels
de 25 à 33 % de P2O5, 30 à 55 % de CaO
à réserver aux sols acides
les engrais et les amendements
37
2.4 – Principaux engrais potassiques
Les principaux engrais potassiques sont fabriqués à partir de deux roches,
la sylvinite et la kiesérite, extraites des mines de potasse et de magnésium.
Les plus couramment employés sont le chlorure de potassium (KCl), le
sulfate de potassium (K2SO4), le patentkali (sulfate double de potassium
et de magnésium) et le nitrate de potassium (KNO3, engrais binaire).
2.5 – Choisir un engrais
Pour fertiliser efficacement, il faut apporter les éléments minéraux en
quantité suffisante et au meilleur moment, comme vous le verrez dans les
séquences suivantes, mais aussi faire un épandage correct et utiliser des
engrais de bonne qualité. Les principaux éléments de choix d’un engrais sont
sa composition chimique et la forme sous laquelle il se présente (granulé,
en poudre, en solution).
Les deux principales formes chimiques de l’azote contenu dans les engrais
minéraux sont les nitrates (NO3-) et l’azote ammoniacal (NH4+). Les nitrates
sont directement utilisables par les plantes tandis que l’azote ammoniacal
doit être nitrifié pour être utilisé, des pertes pouvant se produire lors de
cette transformation.
La pomme de terre préfère les sols acides et le colza consomme beaucoup de
soufre.
1. En tenant compte de ces particularités, choisissez dans le tableau page 35
un engrais azoté qui puisse convenir à ces deux cultures.
✐ exercice 1
2. Dans quel cas ne faut-il cependant pas employer cet engrais ?
Reportez-vous
au corrigé
page 53
les engrais et les amendements
38
L’engrais phosphaté le plus efficace est celui qui libère le plus rapidement
le phosphore dans la solution du sol. Cette caractéristique dépend surtout
de la solubilité : plus un engrais phosphaté est soluble, plus le phosphore
est disponible pour les plantes et plus il est efficace. Les produits commercialisés vont des phosphates solubles aux phosphates insolubles, une
solubilité décroissante correspondant à une efficacité moindre. Pour choisir
l’engrais le mieux adapté, il est donc très important de pouvoir identifier
les formes sous lesquelles le phosphore de l’engrais se trouve. En général,
la seule indication dont on dispose concerne le réactif utilisé pour mesurer
la solubilité. Il faut donc savoir l’interpréter.
Identification des formes de phosphore contenu dans les engrais phosphatés
Si vous lisez sur l’étiquette « solubilité dans... » : Le phosphore est sous forme de :
• Citrate d’ammonium neutre et eau
phosphate d’ammonium ou superphosphate
• Citrate d’ammonium alcalin (Petermann)
phosphate bicalcique
• Citrate d’ammonium alcalin (Joulie)
phosphate aluminocalcique (phosphal)
• Acide citrique
scories
• Acide formique
phosphates naturels tendres
• Acide fort
phosphates naturels durs, purs ou en mélange
(ne pas utiliser)
NB : Les engrais du tableau sont présentés dans un ordre de solubilité
décroissant.
Le choix de l’engrais s’effectue en tenant du compte du pH du sol. Les
phosphates solubles dans l’eau et le phosphate bicalcique sont utilisables
dans tous les sols, tandis que les scories et les phosphates naturels tendres
doivent être réservés aux sols légèrement ou très acides.
les engrais et les amendements
39
Choix d’un engrais phosphaté en fonction de l’acidité du sol
Forme
pH
des engrais
phosphatés
Phosphate d’ammonium
Superphosphate
pH < 5,5
6,2 < pH eau < 7,2
5,5 < pH eau < 6,2 ou CaCO < 10 %
3
CaCO3 > 10 %
Bicalciques
Scories
Phosphates
alumino-calciques
Phosphates naturels
Forme utilisable
Forme généralement déconseillée
Source : COMIFER.
La législation française et la réglementation européenne imposent des
garanties minimum concernant la teneur en P2O5, la solubilité et la finesse
de mouture. En effet, plus les particules sont grossières et plus la dissolution de l’engrais est lente. Le phosphal, par exemple, doit contenir un minimum de 30 % de P2O5 dont 75 % doivent être solubles dans le citrate
d’ammonium alcalin. Sa mouture doit être suffisamment fine pour que
90 % du produit passent dans un tamis à ouverture de maille de 0,160 mm
et 98 % dans un tamis à ouverture de maille de 0,630 mm.
D’après les normes françaises, les scories Thomas doivent pouvoir passer à
96 % minimum dans un tamis d’une maille de 0,630 mm et à 75 % dans un
tamis d’une maille de 0,160 mm. À votre avis, pourquoi les normes françaises
fixent-elles ces exigences ?
✐ exercice 2
Reportez-vous
au corrigé
page 53
Seuls les sacs d’engrais de 50 kg sont étiquetés. Dans le cas, très fréquent, où
l’engrais est livré en vrac, le bon d’accompagnement doit comporter toutes les
caractéristiques du produit. Réclamez-le !
▲
Remarque :
les engrais et les amendements
40
Les engrais potassiques sont tous solubles dans l’eau et apportent le potassium sous forme d’ions K+. Le choix est essentiellement fondé sur l’intérêt
ou le risque d’apporter l’ion accompagnateur : SO42- ou NO3- ou Cl- ou
Mg2+. C’est le cas notamment pour des cultures comme le tabac, la fraise
ou le haricot qui ne tolèrent pas le chlore.
Le chlorure de potassium est le plus utilisé. Il convient à tous les sols et à la
plupart des cultures. Le sulfate de potassium, plus cher, est recommandé
pour les cultures qui ont des besoins importants en soufre (cultures maraîchères,
arboriculture). Le patentkali est intéressant pour sa richesse en magnésium.
Normes concernant les engrais potassiques
Nom de l’engrais
Teneur minimale en K2O
Autres exigences
Chlorure de potassium
37 % K2O
Soluble dans l’eau
Chlorure de potassium
contenant du magnésium
37 % K2O
5 % MgO
Soluble dans l’eau
Sulfate de potassium
47 % K2O
Soluble dans l’eau,
pas plus de 3 % de chlore
Patentkali
22 % K2O
8 % MgO
Soluble dans l’eau,
pas plus de 3 % de chlore
42 % K2O
12 % N nitrique
Soluble dans l’eau,
pas plus de 1 % de chlore
Nitrate de potassium
L’agriculteur peut utiliser des engrais simples, des engrais binaires ou
encore ternaires. Les critères de choix sont surtout liés à l’organisation du
travail et au coût. Le calcul du prix de revient des engrais doit tenir compte
de leur qualité et de la comparaison entre les formules, mais aussi de
l’ensemble des opérations liées à l’épandage : stockage, manutention, transport, application au sol. Les engrais simples sont souvent les moins chers
et l’agriculteur peut choisir les formules les mieux adaptées à ses cultures
et à ses sols. Leur utilisation entraîne plusieurs passages car les mélanges
faits à la ferme ne sont en général pas assez homogènes pour être satisfaisants (engrais de densités trop différentes).
▲
Remarque :
Il existe aujourd’hui, sur le marché, des engrais de mélange mécanique (bulk
blending) dont les composantes possèdent des caractéristiques physiques proches
permettant un épandage régulier.
les engrais et les amendements
41
2.6 – Autres engrais minéraux
Si les éléments majeurs (N, P, K) jouent un rôle essentiel dans la croissance
des végétaux, d’autres éléments doivent également être pris en compte. En
effet, les sols peuvent s’appauvrir (lessivage, exportations) ou certaines
cultures peuvent avoir des exigences particulièrement importantes. L’insuffisance en un élément peut alors agir comme un facteur limitant sur le rendement, surtout à des niveaux d’intensification élevés.
Ces éléments secondaires sont le magnésium, le soufre, le sodium et des oligoéléments : fer (Fe), manganèse (Mn), molybdène (Mo), bore (B). Le soufre,
par exemple, peut être dissous et lessivé à la faveur d’un hiver trop humide.
Ce risque est plus ou moins important selon les types de sol : élevé dans les
sols superficiels caillouteux ou sableux ou dans les sols argilo-calcaires où
la minéralisation est lente, minime dans les terres argileuses et les limons.
Remarque :
En général, les carences en oligoéléments ne sont pas dues à un épuisement du sol
mais plutôt au fait que ces éléments existent sous des formes indisponibles par les
plantes. C’est l’apparition de signes spécifiques sur les végétaux et la connaissance des sols de son exploitation qui poussent le plus souvent l’agriculteur à
apporter des oligoéléments.
▲
De nombreux engrais permettent d’apporter ces éléments secondaires. Ils
font partie des catégories précédentes (patentkali, sulfate d’ammonium,
sulfate de potassium, superphosphate...) ou apportent spécifiquement ces
éléments (sulfate de magnésium, sulfate de fer, sulfate de manganèse,
acide borique, molybdate de sodium...).
les engrais et les amendements
42
Consommation d’engrais minéraux
Pour en savoir plus
Pendant la campagne 1995/1996, la consommation totale d’engrais chimiques
a été de 4,9 millions de tonnes d’éléments fertilisants. En 2004-2005, elle n’est
plus que de 3,9 millions de tonnes. La fertilisation en kg/ha de surface fertilisable était de 73 N - 67 P2O5 - 61 k2O en 1979-1980 et de 90 N - 39 P2O5 57 K2O en 1995-1996. Elle est aujourd’hui (2004-2005) de 90 N - 26 P2O5 35 K2O.
Aujourd’hui, 70 % des engrais minéraux apportés aux cultures sont des engrais
simples.
2.7 – Engrais organiques
Les engrais organiques proviennent de diverses matières premières d’origine animale ou végétale, que l’on dessèche ou que l’on broie. Ces engrais
ne sont pas solubles dans l’eau mais la majeure partie des éléments qu’ils
contiennent est rapidement minéralisable et disponible pour les plantes.
Ils apportent principalement de l’azote, du phosphore et du potassium
mais aussi du soufre, du calcium, du magnésium et des oligoéléments. Ils
n’enrichissent pas le sol en humus mais ils stimulent l’activité des êtres
vivants du sol auxquels ils servent de nourriture.
Les engrais composés organiques doivent contenir au moins 3 % de l’un des
éléments N, P2O5 ou K2O ou la somme de ces trois éléments doit être supérieure à 7 %. Leur prix est souvent élevé à cause du coût des matières premières utilisées. Selon leur composition, certains de ces engrais sont autorisés en agriculture biologique.
On trouve aussi dans le commerce des engrais organo-minéraux qui sont
fabriqués en mélangeant des matières organiques végétales ou animales
et des engrais minéraux. Pour un engrais NPK, la teneur minimale en
chaque élément est de 3 % et la somme des éléments majeurs est au moins
égale à 7 %.
les engrais et les amendements
43
Teneur en éléments fertilisants de quelques engrais organiques
(en % du produit brut)
Corne brute
Sang desséché
Farine de poisson
Excréments de poules
Déchets de poils et crins
Poudre d’os
Tourteaux de colza
Germes de malt
Gadoues brutes
Vinasse de betterave
N (en %)
P2O5 (en %)
K2O (en %)
10 à 14
10 à 13
4 à 10
3à5
4à6
1
5
4à5
0,3 à 0,5
3
0,4 à 1,4
0,7 à 1
5à6
3à4
–
6à7
1,9
1,5 à 2
0,4
0,8
0,4 à 0,6
0,75
0,5 à 1
2à3
–
–
1,2
2 à 2,5
0,3 à 0,4
4,5
Parmi les engrais organiques précédents, quels sont ceux qui apportent le
plus d’azote ? De phosphore ? Pourquoi ?
✐ exercice 3
Reportez-vous
au corrigé
Remarque :
Le réglement 181/2006 de l’Union européenne interdit l’usage des engrais organiques
autres que le lisier sur les pâturages.
▲
page 53
3
Les amendements
Les amendements sont destinés à préserver ou à améliorer la structure des
sols, à régulariser le pH et à favoriser une activité biologique propice à la
croissance des plantes. Il y a deux sortes d’amendements : les amendements minéraux, qui apportent du calcium et/ou du magnésium et les
amendements organiques qui enrichissent le sol en matière organique et
dont certains fournissent aussi un grand nombre d’éléments minéraux.
3.1 – Amendements minéraux
On distingue deux catégories d’amendements minéraux : les amendements
calciques et/ou magnésiens et les amendements engrais. Ces derniers sont
des produits qui, en plus de leur action neutralisante, fournissent aux
cultures au moins un autre élément que le calcium ou le magnésium. Ils
sont nombreux et leurs dosages sont très variables. La norme impose pour
ces produits une teneur en éléments fertilisants et une valeur neutralisante
minimales (norme NF U 44-203).
▲
Remarque :
Certains engrais ont également une action neutralisante (scories Thomas, phosphates naturels, cyanamide calcique). Ils relèvent de la norme sur les engrais qui
ne formule aucune exigence sur la valeur neutralisante.
Les amendements minéraux les plus utilisés sont les amendements calciques
et/ou magnésiens. Ils apportent au sol du calcium et/ou du magnésium, améliorent les propriétés des sols et régularisent le pH quand le calcium présent dans l’amendement est associé à des ions qui ont une action neutralisante sur les ions hydronium H3O+ de la solution du sol : ions hydroxydes
OH- ou carbonates HCO3-.
les engrais et les amendements
45
Les amendements calciques et/ou magnésiens sont répartis en six classes
dont les caractéristiques sont fixées par la norme NF U 44-001.
Principaux amendements calciques et/ou magnésiens (norme NF U 44-001)
Classe 1
Carbonates de calcium d’origine naturelle (carbonate de calcium : CaCO3)
Ex. : craie, maërl, marne, amendement calcaire
Teneur de 50 à 54 % d’équivalent CaO
Classe 2
Carbonates de calcium et de magnésium d’origine naturelle (carbonate de calcium : CaCO3 et
carbonate de magnésium MgCO3)
Ex. : amendement calco-magnésien, dolomie, carbonate de magnésium
Teneur de 28 à 32 % d’équivalent CaO et de 18 à 21 % d’équivalent MgO
Classe 3
Chaux1
Chaux vives : oxyde de calcium (CaO) et/ou oxyde de magnésium (MgO)
– 85 à 95 % CaO pour la chaux calcique
– 50 à 56 % CaO et 30 à 40 % MgO pour la chaux magnésienne
Chaux éteintes : Ca(OH)2, Mg(OH)2, obtenues par hydratation des précédentes
Classe 4
Amendement minéraux basiques mixtes
Mélange de la classe 3 avec classe 1 ou 2
Minimum de 15 % de teneur déclarée sous forme d’oxyde ou d’hydroxyde
Classe 5
Autres amendements minéraux basiques
Écumes de sucrerie exclusivement2
Classe 6
Amendements basiques sidérurgiques
Élaborés à partir de scories de déphosphoration : > 35 % CaO+MgO
1. Ce sont des matières dangereuses (doit être spécifié sur l’étiquetage)
2. Tous les autres produits doivent avoir une autorisation provisoire de vente (APV) ou une homologation
Pour tous ces produits, les mentions obligatoires sont :
– la référence à la norme,
– le type d’amendement,
– la teneur en calcium et/ou en magnésium, exprimée en kg de CaO et
de MgO,
– la nature chimique (carbonate, oxyde, hydroxyde),
– la qualité de finesse (pulvérisé, granulé, broyé, concassé, calibré),
– et la valeur neutralisante.
les engrais et les amendements
46
Pour les classes 1 et 2, la solubilité carbonique ou la dureté de la roche, la
finesse de mouture, la réactivité (rapide, moyennement rapide, lente) et le
taux d’humidité doivent également être mentionnés. Pour la classe 5, le taux
d’humidité sera indiqué.
La valeur neutralisante d’un amendement mesure son action neutralisante. C’est un nombre, exprimé en kg de CaO, suivant le même principe
que pour les éléments majeurs des engrais. Par convention, on considère
qu’une unité neutralisante correspond à l’action de 1 kg de CaO. On peut
ainsi comparer l’action de plusieurs amendements et calculer les quantités
à apporter. Par exemple, si la valeur neutralisante d’un amendement est
de 45, il faudra en apporter 100/45 x 100 ≈ 220 kg pour obtenir la même
action neutralisante qu’avec 100 kg de CaO. De même, on devra utiliser
100/30 x 100 ≈ 330 kg d’un amendement calcique dont la valeur neutralisante est de 30.
▲
Remarque :
On effectue le même type de calcul pour les amendements apportant du magnésium. Dans ce cas, on considère que la valeur neutralisante d’un kg de MgO est
égale à 1,4 fois la valeur neutralisante d’un kg de CaO.
La solubilité carbonique traduit la rapidité d’action de l’amendement qui
dépend de la finesse du broyage et de l’origine du calcaire (tendre ou non).
Une solubilité supérieure à 50 % correspond à une action rapide, inférieure
à 20 %, l’action est lente. Entre ces deux valeurs, l’action est dite moyennement rapide.
La qualité de finesse est appréciée par tamisage. Trois catégories sont
ainsi distinguées :
– produit pulvérisé : 80 % du produit passent à 0,315 mm et 99 % à 1 mm ;
– produit broyé : 80 % du produit passent à 4 mm ;
– produit concassé ou brut : plus de 20 % sont supérieurs à 4 mm.
Pour les produits des classes 1 et 2, la finesse de mouture est caractérisée
par le diamètre du tamis au travers duquel passent 80 % du produit.
les engrais et les amendements
47
Calculez la quantité de dolomies, puis la quantité de chaux vive ayant la
même valeur neutralisante que 100 kg de CaO (valeur neutralisante des dolomies : 55 ; chaux vive : 75).
✐ exercice 4
Reportez-vous
au corrigé
page 53
Le choix d’un amendement repose principalement sur des critères agronomiques (type de sol, valeur du pH, teneur en magnésium...) et sur la rapidité d’action, les facilités d’épandage et le prix.
Étudiez les mentions de l’étiquette d’amendement minéral basique suivante
et répondez aux questions.
1. Cet amendement a-t-il une action neuAMENDEMENT CALCIQUE ET
MAGNÉSIEN NF U 44-001
tralisante ?
✐ exercice 5
AMENDEMENT CALCAIRE
MAGNÉSIEN PULVÉRISÉ
- 42,5 % d’Oxyde de Calcium (CaO) total
combiné à l’état de Carbonate
- 10,0 % d’Oxyde de Magnésium (MgO) total
combiné à l’état de Carbonate
- Valeur neutralisante : 57
- Finesse : 80 % minimum passant au tamis de
0,200 mm
- Solubilité carbonique de l’amendement : 39
- Amendement à action moyennement rapide
2. Toutes les mentions obligatoires figurent-elles sur l’étiquette ?
3. Compte tenu de ses caractéristiques, cet
amendement vous semble-t-il convenir pour une action rapide sur l’acidité
du sol ? Justifiez votre réponse.
Reportez-vous
au corrigé
page 54
les engrais et les amendements
48
▲
Remarque :
D’autres amendements visent à modifier la texture du sol. C’est le cas du sable,
destiné à alléger un sol trop argileux ou des marnes argileuses, utilisées pour
enrichir en argile les sols sableux trop légers. Compte tenu des très importantes
quantités nécessaires, ces amendements ne sont utilisés que sur des surfaces
réduites (horticulture, maraîchage).
3.2 – Amendements organiques
Les amendements organiques visent à compenser la fraction de l’humus qui
se minéralise chaque année. Ils enrichissent le sol en matière organique,
en améliorent la structure et apportent des éléments nutritifs aux cultures.
Les apports de matière organique jouent également un rôle très important
sur l’activité biologique du sol (notamment sur les microorganismes).
Les principaux amendements organiques sont les effluents d’élevage et
les résidus de récolte provenant de l’exploitation agricole. D’autres, comme
les déchets urbains ou certains sous-produits industriels, sont d’origine
externe.
Principaux amendements organiques
Origine agricole
– résidus de cultures : pailles,
chaumes...
– fumiers
Déchets urbains et industriels Autres produits commercialisés
– compost vert
– compost d’ordures ménagères
– compost des industries
– boues de station d’épuration
compostées
– compost végétal
▲
Remarque :
Les boues de station d’épuration ne sont ni des fertilisants ni des amendements
mais des déchets. Leur utilisation implique le respect d’un plan d’épandage.
Comme les engrais, les amendements organiques commercialisés doivent
respecter une norme (NF U 44-051).
Les boues compostées doivent obligatoirement respecter la norme NF U 44095. En conséquence, elles sont exemptes de plans d’épandage et de suivis
agronomiques. Ce sont alors des amendements organiques.
les engrais et les amendements
49
Remarque :
Parmi les effluents d’élevage, seuls les fumiers sont des amendements organiques.
Les autres, comme les lisiers, doivent avoir subi une transformation préalable
(séchage, compostage, etc.). Cependant, les quantités importantes d’éléments
minéraux apportées par les fumiers et lisiers permettent de réduire les quantités
d’engrais minéraux. C’est pourquoi les effluents d’élevage sont très souvent appelés engrais de ferme.
La composition minérale des fumiers et des lisiers est variable selon l’espèce
animale mais aussi selon l’alimentation que reçoivent ces animaux, le
mode d’élevage (mode de stabulation), la nature de la litière et l’état d’évolution du produit (fermentation du fumier).
▲
Les amendements organiques sont des composés carbonés d’origine végétale ou animale et végétale en mélange dont la teneur en matière sèche est
supérieure à 30 % du produit brut. La teneur maximale en un des éléments
majeurs, N, P2O5 ou K2O est de 3 %. La somme des trois teneurs doit être
inférieure à 7% du produit brut. Le rapport carbone sur azote (C/N) est supérieur à 8 et la somme des formes nitrique, ammoniacale et uréique ne doit
pas dépasser 33 % de l’azote total.
Des amendements organiques avec engrais peuvent être commercialisés à
condition que la teneur en N, P2O5 ou K2O soit supérieure à 1% du produit brut.
Des valeurs limites en éléments traces métalliques [Arsenic (As), Cadmium
(Cd), Chrome (G), Mercure (Hg), Nickel (Ni), Plomb (Pb), Sélénium (Se),
Cuivre (Cu) et Zinc (Zn)], en agents pathogènes, en impuretés (plastiques,
verres et métaux) et composés traces organiques (HAP : hydrocarbures
aromatiques polycycliques) doivent être respectées. De plus, des flux maximaux annuels et sur dix ans sont définis pour les éléments traces métalliques et les composés traces organiques.
Parmi les effluents d’élevage, les purins (liquides s’écoulant des litières) et
les lisiers (mélange d’excréments solides, d’urine et d’eau) s’apparentent
plutôt aux engrais organiques. Ils sont rapidement minéralisés et leur rôle
principal n’est pas d’améliorer la structure du sol mais d’apporter des éléments nutritifs. Cependant, ils ne correspondent pas à la législation sur les
engrais car leur concentration en minéraux est insuffisante. Pourtant,
lisiers et purins peuvent être une source de pollution azotée au même titre
que les engrais et leur épandage est désormais réglementé.
les engrais et les amendements
50
Composition moyenne de quelques fumiers de ferme (en kg/tonne de produit brut)
Bovins (litière accumulée)
Porcs sur paille accumulée
Ovins
Poulets de chair
Azote (N)
Phosphore (P2O5)
Potassium (K2O)
5,8
7,2
6,7
29
2,3
7
4
25
9,6
10,2
12
20
▲
Remarques :
Ces valeurs sont seulement indicatives. Pour effectuer des calculs de fumure, procurez-vous des tables plus précises qui tiennent compte des facteurs de variation
de ces valeurs.
Pour connaître la composition réelle des effluents d’élevage, une analyse par un
laboratoire spécialisé est nécessaire. Cependant, il existe des analyseurs rapides
permettant de mesurer les quantités d’azote ammoniacal que contiennent les
lisiers (exemple : Quantofix, Agros, Agro-lisier, etc.).
Outre les éléments déjà cités, ces produits apportent aussi des quantités non
négligeables d’autres éléments (soufre, sodium, oligoéléments).
Les quantités de produits à épandre dépendent des exigences des cultures,
de leur valeur nutritive et de la disponibilité des éléments. On considère
que le calcium, le magnésium et le potassium de tous les engrais de ferme,
ainsi que le phosphore des fumiers (à l’exception de celui de volailles), sont
disponibles immédiatement, avec la même efficacité que des engrais minéraux solubles. Le phosphore des lisiers et des purins est dégradé plus lentement. On applique alors un coefficient (0,65 pour les volailles et 0,85
pour les porcs et les bovins) pour comptabiliser les apports.Une partie de
l’azote est utilisable par les cultures dans l’année qui suit l’épandage. C’est
l’effet direct estimé par un coefficient relativement variable, de 0,2 à 0,7
(exemple : 0,3 pour un fumier de bovin). L’effet indirect correspond à un surcroît de minéralisation, les années suivantes, fonction de la nature, des quantités et de la fréquence des apports de matière organique.
exercice 6 ✐
À l’aide du tableau précédent, calculez la valeur fertilisante d’un fumier de
bovin épandu à raison de 40 tonnes par hectare.
Reportez-vous
au corrigé
page 54
N
1re année
P
K
les engrais et les amendements
51
Remarque :
▲
Les engrais verts sont des végétaux à croissance rapide cultivés pour être
enfouis dans le sol (ce sont souvent des crucifères, des graminées ou des légumineuses). Ils contribuent à l’amélioration de la structure du sol et à son
activité biologique et se décomposent rapidement. Ils enrichissent assez peu
le sol en humus et fournissent peu d’éléments fertilisants au sol (sauf dans
le cas des légumineuses) mais ils restituent ceux qu’ils ont prélevé. L’implantation d’un engrais vert à l’automne permet cependant d’éviter de laisser
un sol nu pendant l’hiver, le protégeant ainsi de la battance et du ruissellement et empêchant le lessivage des nitrates.
Le retournement d’une prairie produit d’importantes quantités d’humus : de une
à deux tonnes d’humus par hectare selon la nature de cette prairie et sa durée
d’implantation.
Les pailles peuvent restituer beaucoup d’humus mais il est conseillé de
favoriser leur décomposition en les broyant.
Faut-il brûler ou enfouir les pailles ?
Les arguments en faveur du brûlage sont principalement liés à la difficulté d’incorporer les pailles au sol. Dans le cas d’un semis direct (c’est-à-dire sans labour) d’un
colza en fin d’été, le brûlage peut permettre une meilleure levée. Les autres arguments concernent des aspects phytosanitaires (vertus désinfectantes du feu). En
revanche, le brûlage des pailles représente forcément un gaspillage (l’azote qu’elles
contiennent est presque entièrement volatilisé, de même que les substances carbonées) et le sol, en particulier dans les zones de grandes cultures, risque de
s’appauvrir en matière organique. De plus, il y a les risques d’incendie, d’accidents dus à la fumée et les dégâts causés à la faune sauvage (animaux brûlés, paniqués, destruction de nourriture et d’abris).
Les arguments en faveur de l’enfouissement des pailles semblent plus nombreux
et plus décisifs. En effet, contrairement aux résidus de culture peu lignifiés (fanes
de pommes de terre, verts de betteraves, engrais verts), les pailles restituent
d’importantes quantités de matière organique qui remplace celle qui est minéralisée. Leur incorporation au sol limite également les risques de battance et de tassement des sols. De plus, l’enfouissement des pailles permet de piéger temporairement l’azote et limite ainsi le lessivage hivernal. L’inconvénient lié à l’incorporation
au sol peut être supprimé grâce au broyage et à l’éparpillement des pailles.
Aujourd’hui, les surfaces brûlées ont beaucoup diminué, en particulier à cause
des réglementations en vigueur qui interdisent ces pratiques (des dérogations
sont nécessaires).
Pour en savoir plus
les engrais et les amendements
52
En résumé
➩ Les engrais sont des produits minéraux ou organiques. Ils apportent
au moins un des trois principaux éléments fertilisants : l’azote (N), le
phosphore (P exprimé en P2O5) et le potassium (K exprimé en K2O).
Ils se distinguent par le nombre d’éléments différents apportés, leurs
proportions respectives, leur forme chimique et leur présentation.
Tous les engrais commercialisés doivent correspondre à une norme
européenne ou française.
➩ Les principaux amendements sont des amendements minéraux
basiques et les amendements organiques. Leurs rôles principaux
concernent l’amélioration des propriétés physiques et chimiques
(structure, pH) et l’activité biologique des sols.
➩ De plus, les amendements minéraux apportent du calcium et/ou
du magnésium. Leurs principales caractéristiques concernent les éléments apportés, la nature chimique, la rapidité d’action et la valeur
neutralisante. Une norme définit les caractéristiques techniques de
l’ensemble de ces produits.
➩ Les amendements organiques compensent les pertes en matière
organique dues à la minéralisation de l’humus. Ces produits ont des
origines très variées. Les principaux sont issus de l’exploitation agricole : fumiers, résidus de récolte. Des déchets urbains et industriels
peuvent aussi être utilisés comme amendements. Les effluents d’élevage peuvent apporter d’importantes quantités d’éléments minéraux.
les engrais et les amendements
53
Corrigés
✍
1. L’engrais qui semble le mieux adapté est le sulfate d’ammoniaque qui
apporte une quantité importante de soufre. Le fait qu’il acidifie le sol n’est
pas un obstacle à la culture de la pomme de terre, sauf bien sûr si le sol est
déjà très acide.
2. Il ne faut pas employer cet engrais dans un sol où le risque d’acidification est trop important.
Corrigé
de l’exercice 1
✍
Pour les engrais phosphatés à faible solubilité, comme les scories, la finesse
de la mouture, c’est-à-dire la taille des particules, favorise la mise en solution du phosphore et, par conséquent, l’utilisation par les plantes. Dans ce
cas, un engrais de bonne qualité doit être formé de particules fines.
Corrigé
de l’exercice 2
✍
Les engrais qui apportent le plus d’azote proviennent surtout de matières
premières d’origine animale. En effet, la matière organique animale contient
généralement plus de protéines que la matière organique végétale (environ
70 % de la matière brute dans le cas de la farine de poisson, par exemple).
L’engrais le plus riche en phosphore est également d’origine animale. En
effet, les os contiennent beaucoup de phosphore (et de calcium).
Corrigé
de l’exercice 3
Quantité de dolomies : 100/55 x 100 = 182 kg
Quantité de chaux vive : 100/75 x 100 = 133 kg
Corrigé
de l’exercice 4
✍
les engrais et les amendements
54
✍
Corrigé
de l’exercice 5
1. L’amendement contient du CaO et du MgO sous forme de carbonates.
Il a une action neutralisante, exprimée par la valeur neutralisante (56).
2. Les mentions : référence à la norme, teneurs et natures chimiques des
constituants, valeur neutralisante, finesse, figurent sur l’étiquette. De
plus, s’agissant d’un produit de classe 2, la finesse de mouture et la solubilité carbonique s’y trouvent également. Les mentions obligatoires sont
toutes présentes.
3. Cet amendement ne devrait pas avoir une action rapide sur le pH du sol
car, malgré une valeur neutralisante élevée et une mouture fine, la solubilité carbonique n’est pas très élevée. Il est vraisemblablement issu de calcaires assez durs.
✍
Corrigé
de l’exercice 6
1re année
N (kg)
P2O5 (kg)
K2O (kg)
70
2,3 x 40 = 92
9,6 x 40 = 384
séquence
La fertilisation azotée
Dans cette séquence, après un rapide exposé sur l’impact de la pollution par les
nitrates et sur les mesures mises en œuvre pour y remédier, vous découvrirez les
principes du raisonnement de la fertilisation azotée des cultures.
1 – Fertilisation azotée et environnement
1.1 – La directive « Nitrates »
1.2 – Les autres mesures relatives à l’environnement
1.3 – Les actions agri-environnementales
56
56
59
60
2 – Bilan global de l’exploitation
61
3 – Bilan azoté et calcul de la fumure
62
3.1 – Méthode du bilan
3.2 – Outils de pilotage
3.3 – Fractionnement des apports
3.4 – Nouvelles techniques de fertilisation
En résumé
62
71
73
74
75
Vous trouverez les corrigés des exercices à partir de la page 76. Les définitions
des principaux termes introduits dans cette séquence sont réunies dans le glossaire
en fin de volume (à partir de la page 126).
4
1
Fertilisation azotée et environnement
1.1 – La directive « Nitrates »
L’azote est un des principaux facteurs de croissance des végétaux. En
conséquence, la fertilisation azotée est un élément essentiel de la productivité et, même, de la qualité des cultures. Cependant, compte tenu du
lessivage et des risques de pollution des nappes d’eau, la fertilisation doit
correspondre le plus strictement possible aux besoins des cultures.
La protection de l’environnement, particulièrement celle de l’eau, est devenue une priorité européenne. En 1991, l'Union européenne a adopté une
directive, connue sous le nom de « directive nitrates », ayant pour objectif
la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d'origine agricole.
Chaque État membre doit décliner l'application de cette directive en trois
volets :
- la délimitation de zones vulnérables1,
- dans les zones vulnérables, la définition et la mise en œuvre de programmes d'action concernant essentiellement le raisonnement de la fertilisation azotée,
- l'application volontaire d'un code national des bonnes pratiques agricoles (CBPA) en dehors des zones vulnérables.
Les accords de Luxembourg (2003) conditionnent, depuis le 1er janvier
2005, le versement des aides PAC (politique agricole commune) au respect
des programmes d'action.
La dernière délimitation de zones vulnérables (mars 2003) concerne
74 départements et un peu plus de 50 % de la surface agricole utile (SAU)
française. Les régions d'élevage intensif (grand Ouest dont la Bretagne) et
les zones de grandes cultures intensives du Bassin parisien ou du Sud-Ouest
sont particulièrement représentées.
Les mesures des programmes d'action actuels (2004-2007) sont fixées localement, par arrêtés préfectoraux, à partir des règles du CBPA (novembre 1993)
et de l'arrêté conjoint des ministères en charge de la santé, de l'agriculture
la fertilisation azotée
57
et de l'écologie (août 2005) qui établit les prescriptions minimales à mettre
en œuvre en zone vulnérable. Le contrôle est coordonné par les DDAF.
Ces prescriptions sont renforcées dans les zones à excédent structurel2
(ZES) et les zones d'action complémentaire3 (ZAC).
Code des bonnes pratiques agricoles (CBPA)
ÉPANDAGE ET STOCKAGE DES FERTILISANTS AZOTÉS :
– définition des périodes où l’épandage est déconseillé,
– conseils d’épandage pour les sols en forte pente, détrempés, inondés, gelés, enneigés,
– distances minimales d’épandage par rapport aux cours d’eau (35 m pour les effluents d’élevage, 2 m pour
les autres fertilisants),
– normes concernant le stockage des effluents,
– bilan azoté à respecter, fractionnement et uniformité de l’épandage.
GESTION DES TERRES ET DE L’IRRIGATION :
– couverture végétale du sol (réduction des sols nus l’hiver, maintien de prairies, de haies et de zones boisées),
– plans de fumure à la parcelle, tenue d’un cahier d’épandage des fertilisants,
– irrigation raisonnée.
1. Territoires affectés par des teneurs en nitrates de l'eau supérieures à 50 mg/l ou
supérieures à 40 mg/l mais à la hausse et/ou ayant tendance à l'eutrophisation.
2. Zones où l'épandage de la quantité annuelle totale d'effluents d'élevage conduirait à
un apport d'azote supérieur à 170 kg/ha de surface épandable.
3. Zones situées dans les bassins versants en amont des prises d'eau superficielle destinées
à la consommation humaine et en situation de dépassement pour le paramètre nitrates.
la fertilisation azotée
58
Périodes d’épandage déconseillées (d’après le CBPA)
Fumiers
Lisiers
Engrais minéraux
azotés
Sols non cultivés
toute l’année
Grandes cultures d’automne
Grandes cultures de printemps du 01/07 au 31/08
Prairies de plus de 6 mois
non pâturées
Cultures spéciales
à voir localement
toute l’année
du 01/11 au 15/01
du 01/07 au 15/01
toute l’année
du 01/09 au 15/01
du 01/07*au 15/02
du 15/11 au 15/01
à voir localement
du 01/10 au 31/01
à voir localement
* du 15/07 au 15/02 pour les cultures irriguées, à préciser localement
exercice 1 ✐
Quels sont les fertilisants dont la période d’épandage est la plus courte ?
Pourquoi ?
Reportez-vous
au corrigé
page 76
Pour les agriculteurs situés en zone vulnérable, les principales contraintes
sont les suivantes :
– tenir un plan prévisionnel de fumure et un cahier d’épandage,
– limiter l’épandage des déjections animales à un maximum de 170 kg
d’azote par hectare de surface épandable et par an,
– respecter les périodes où les apports de fertilisants sont interdits,
– épandre les effluents d’élevage dans le respect des distances par rapport aux points d’eau,
– disposer de capacités de stockage des effluents suffisantes et d’installations étanches,
– implanter une couverture automnale et hivernale sur toutes les parcelles situées en ZAC (zone d’action complémentaire).
▲
Remarque :
Le respect de l’équilibre de la fertilisation azotée, initialement prévu à partir de
2006, n’est pas contrôlé.
Faites
Recherche d’informations
vérifier
Recherchez des informations sur les zones vulnérables de votre département
vos informations
par un formateur
et, s’il y en a, sur les contraintes à respecter.
la fertilisation azotée
59
1.2 – Les autres mesures relatives à l’environnement
L'accord de Luxembourg (juin 2003) subordonne le versement des aides
directes de la PAC au respect de certaines exigences : c'est la conditionnalité.
En matière d'environnement, ces exigences sont respectées depuis 2005. Elles
sont réglementaires ou définies par les États membres dans un cadre communautaire imposé (règlement 1782/2003). De plus, la part de pâturages
permanents dans la surface agricole doit être maintenue constante dans
chaque État.
Les exigences réglementaires concernent :
1– la protection des eaux souterraines contre la pollution causée par
des substances dangereuses (directive 80/68/CEE). Les agriculteurs
utilisant des engrais ammoniacaux sont concernés,
2– la protection de l'environnement et notamment des sols lors de l'utilisation des boues d'épuration (directive 86/278/CEE). Les agriculteurs
qui acceptent l'épandage de boues issues d'installation de traitement
des eaux usées domestiques, urbaines ou industrielles doivent justifier d'un accord écrit avec le producteur de boues qui est responsable
du respect de la réglementation relative aux boues,
3– la protection des eaux contre la pollution par les nitrates ne concerne
que les agriculteurs dont une partie des terres est située en zone
vulnérable.
Le respect des bonnes conditions agricoles et environnementales concerne,
en France :
1– la mise en place d'une surface minimale en couvert environnemental. Cette surface est égale, en 2006, à 3 % des surfaces déclarées pour
percevoir l'aide aux grandes cultures et de la surface en jachère obligatoire. Les petits producteurs ne sont pas soumis à cette mesure qui
a, pour objectifs, de protéger les sols contre les risques érosifs, de
limiter les risques de pollutions diffuses et d'améliorer la structure
des sols,
2– le non-brûlage des résidus de culture pour préserver la matière organique des sols et éviter leur appauvrissement,
3– les exploitants agricoles doivent cultiver au moins trois cultures ou
la fertilisation azotée
60
deux familles de cultures différentes. En cas de monoculture, le sol
doit être en couverture totale en hiver ou les résidus de culture doivent être broyés finement et incorporés superficiellement. L'objectif
est d'améliorer la structure des sols et d'assurer une meilleure gestion de la matière organique,
4– le respect des conditions de prélèvement en eau pour les cultures
irriguées pour éviter les effets de tassement et d'entraînement des
couches supérieures du sol,
5– l'entretien minimal des terres pour maintenir leur bon état agronomique, sanitaire et de non-embroussaillement et conserver leur potentiel productif. Cette mesure concerne toutes les terres des exploitations (cultivées ou non).
En cas de non-respect de ces exigences, l'agriculteur s'expose à une sanction financière : une réduction des aides directes.
1.3 – Les actions agro-environnementales
Le contrat d’agriculture durable (CAD) a été créé par décret du 22 juillet
2003. Il vise à préserver les ressources naturelles, la qualité des sols, la ressource en eau, la biodiversité et les paysages. Les actions agro-environnementales financées doivent faire partie du plan de développement rural
national et être adaptées au niveau régional.
Depuis 2006, le financement des CAD est limité au maintien des pâturages excessifs, à la prime herbagère agro-environnementale (PHAE) et à
la conversion à l’agriculture biologique.
▲
Remarque :
Des démarches volontaires, comme l’opération « Ferti-mieux », ont été mises en place
de 1991 à 2003. Elles étaient construites essentiellement autour du bilan azoté sur
l’exploitation et de la minimisation des risques de lessivage des nitrates.
2
Bilan global de l’exploitation
La fertilisation raisonnée repose sur l’estimation des fournitures du sol
en éléments minéraux et des besoins des cultures. Les quantités d’engrais
apportés doivent maintenir la fertilité des sols et satisfaire les besoins des
cultures. Vous verrez dans la partie suivante comment calculer le plus
précisément possible, à l’échelle de la parcelle, les quantités d’engrais
nécessaires.
À l’échelle de l’exploitation, il peut être intéressant de faire un diagnostic
rapide des entrées et sorties d’azote, qui est l’élément le plus coûteux et le
plus polluant. Ce bilan simplifié est global et annuel, il permet de déterminer s’il y a excédent ou pas, à partir de l’estimation des entrées et des
sorties. Ce bilan peut aussi être réalisé pour le phosphore et le potassium.
Bilan global de l’azote à l’échelle de l’exploitation
Entrées
– Engrais de synthèse
– Apports d’effluents d’élevage
– Autres engrais ou effluents
Sorties
– Exportations par les cultures
– consommées par les animaux
– ou vendues
Sur l’ensemble du territoire, le SCEES (service central des enquêtes et
études statistiques) a mis en évidence un excédent global moyen de 438 000
tonnes d’azote entre 1988 et 1997.
La dernière étude, publiée en 2003, tient compte de la fixation symbiotique d’azote des prairies. L’excédent d’azote est de 715 000 tonnes (3,8 millions de tonnes d’entrées contre 3,1 millions de tonnes de sorties).
L’agriculture apporte 19 % d’azote en trop sur les sols.
Ces excédents proviennent des engrais minéraux dans le Bassin parisien
et des effluents d’élevage en Bretagne.
3
Bilan azoté et calcul de la fumure
3.1 – Méthode du bilan
Raisonner la fertilisation azotée, c’est calculer au plus juste la quantité
d’azote à apporter dans chaque parcelle pour couvrir les besoins de la
culture implantée. Le calcul de cette quantité est basé sur le bilan de
l’azote minéral du sol. Cette méthode, développée dès les années 1970 sur
les céréales, s’applique maintenant à beaucoup d’autres cultures. Elle
consiste à calculer la quantité d’engrais à apporter à une parcelle cultivée
en fonction d’une évaluation des besoins de la culture et d’une estimation
de la fourniture en azote du sol.
Schématisation du bilan de l’azote
besoins de la culture
+ azote non utilisé
fournitures du sol
(reliquat sortie hiver,
minéralisation)
+ engrais et effluents
Le raisonnement de la fertilisation azotée se déroule en trois étapes :
– estimation des besoins de la culture en fonction de l’objectif de production (rendement espéré),
– détermination du reliquat d’azote à la sortie de l’hiver,
– prise en compte des autres sources d’azote.
Étape 1
Habituellement, l’agriculteur prend comme objectif de rendement la moyenne
des deux meilleurs rendements obtenus sur la parcelle au cours des cinq
dernières années. Cet objectif peut aussi être déterminé à partir des rendements moyens observés dans la région pour des types de sols voisins. Une
la fertilisation azotée
63
fois l’objectif fixé, il suffit de le multiplier par les besoins unitaires de la
culture, c’est-à-dire la quantité d’azote prélevée par la culture au cours de
sa croissance.
Pour le blé tendre, par exemple, ce besoin est de 3 kg d’azote par quintal
de grain produit. Un objectif de rendement de 80 q correspond donc à des
besoins de 80 x 3 = 240 kg d’azote/ha.
Besoins totaux en azote de quelques cultures
(en kg par quintal produit)
Culture
blé tendre
blé dur
orge d’hiver
maïs (< 100 q/ha)
maïs (> 100 q/ha)
colza
tournesol
Quantité d’azote (kg/q)
3
3,5
2,4
2,3
2,1
6,5
4,5
Remarque :
▲
Source : COMIFER
Pour les espèces récoltées en phase végétative, le besoin en azote est une valeur
moyenne validée expérimentalement dans les zones de production considérées. Par
exemple, la betterave sucrière ou la pomme de terre de consommation prélèvent
220 kg d’azote/ha, et l’oignon a un besoin de 160 kg d’azote/ha.
Remarque :
Ce reliquat peut être plus important en fonction des quantités épandues, du climat (sécheresse, pluie) ou encore des conditions de travail du sol (un profil dégradé
entraîne une mauvaise utilisation de l’azote par les racines).
▲
Au moment de la récolte, il reste toujours dans le sol une certaine quantité d’azote qui n’a pas été utilisée par la culture. Cette quantité, appelée
reliquat sol récolte, peut être estimée en fonction de la profondeur du sol
ou en utilisant un coefficient multiplicateur donné par des tables. Elle doit
être ajoutée aux besoins de la culture calculés précédemment.
la fertilisation azotée
64
Étape 2
Pour déterminer le reliquat d’azote présent à la sortie de l’hiver, on peut
utiliser des références régionales tenant compte du type de sol et du précédent cultural ou faire une analyse de terre à la sortie de l’hiver. Si on ne
tient pas compte de ces reliquats, on s’expose à des risques de surfertilisation pouvant provoquer notamment la verse des céréales.
Étape 3
Il faut ensuite évaluer les autres sources d’azote : celui provenant de l’épandage d’effluents d’élevage et celui provenant de la minéralisation de l’azote
organique du sol (humus, résidus végétaux...). La minéralisation dépend
du type de sol. Pour l’estimer, on peut également utiliser des références régionales, disponibles auprès des techniciens (en général 40 à 100 kg d’azote
par an, selon les sols). Attention ! Il faut aussi tenir compte de la nature du
précédent cultural dans le bilan azoté. Par exemple, des pailles de blé
enfouies mobilisent momentanément 20 kg d’azote par hectare pour leur
décomposition. À l’inverse, les résidus de récoltes de pois ou de betteraves
sucrières, facilement fermentescibles, fournissent environ 20 kg par hectare. Enfin, les arrière-effets (effets résiduels à plus ou moins long terme)
des retournements de prairies et des apports de fumiers et de lisiers doivent être comptabilisés.
Bilan
Il suffit ensuite de retrancher les fournitures du sol en azote aux besoins
de la culture pour obtenir la quantité d’azote qui devra être apportée par
la fertilisation.
la fertilisation azotée
65
Exemple de calcul
L’exemple suivant montre les étapes du calcul dans le cas d’un blé tendre
d’hiver, en limon profond du Bassin parisien, après une culture de pois, pour
un objectif de production de 90 q/ha.
Besoins du blé : 90 x 3 =
Reliquat sol récolte (N inutilisé) :
Total besoins :
Reliquat sortie hiver mesuré (0-90 cm)
Minéralisation de l’humus
Effet précédent
Effet retournement de prairies
Effet effluents organiques
270 kg
30 kg
300 kg N/ha
80 kg
40 kg
20 kg
0 kg
0 kg
Total fournitures du sol :
140 kg N/ha
Quantité d’azote à apporter : 300 - 140 = 160 kg N/ha
1. À quoi correspond le reliquat sol récolte ?
✐ exercice 2
Reportez-vous
au corrigé
page 76
2. L’effet du précédent est-il toujours positif ?
la fertilisation azotée
66
Les chambres d’agriculture, les instituts techniques et l’INRA diffusent des
documents permettant aux agriculteurs d’effectuer simplement les bilans.
Les deux exercices suivants vous permettront d’utiliser des grilles de calcul de fertilisation azotée mises au point par ces organismes et utilisées en
Lorraine et en Côte-d’Or.
exercice 3 ✐
Reportez-vous
au corrigé
page 76
Une exploitation agricole a les caractéristiques suivantes :
– exploitation de polyculture-élevage,
– rotation : prairie temporaire (2 ans), colza, blé d’hiver, orge d’hiver,
– sol de limons argileux (40 % sable, 15 % argile, 2 ‰ matière organique,
pH 7), profond (100 cm),
– apport de 30 t de fumier/ha tous les 3 ans (apport effectué avant le colza)
depuis plus de 20 ans,
– rendements espérés : colza 35 q/ha, blé 80 q/ha, orge 70 q/ha.
la fertilisation azotée
67
Grille de fourniture en azote du sol pour le blé d’hiver
Fumure azotée du blé (tenez compte des fournitures du sol)
Vous pouvez prévoir leurs valeurs à partir
Système céréales
Pas de précédent prairie
depuis au moins 6 ans
et/ou pas d’apport de
fumier ou fréquence
d’apport > à 4 ans
DU TYPE DE SOL
Classe
de texture
Sol à cailloux
A
LS
SL
LS-SL
A-AL
SL
A-AL-LA-L
LS
L
A-AL-LA-L
L-LS
L
S
A-AL-LA
DU SYSTÈME DE CULTURE
Profondeur
du sol
en cm (tarière)
< 50
50-75
> 75
60-80
60-80
> 80
80-100
100-120
> 100
100-120
> 120
Système élevage
Prairie retournée depuis
moins de 6 ans et/ou
fréquence d’apport de
fumier < à 4 ans
Précedent : colza
pois-tournesol
pomme de terre
Céréales
Élevage
60
60
75
75
85
(90)
75
(80)
95
(100)
85
(95)
100
110
105
(120)
(120)
125
135
125
160
160
(120)
150
160
Précédent
maïs fourrage
Élevage
50
(60)
(70)
(75)
(80)
85
(100)
125
(130)
(120)
(130)
100
150
Types de sol :
définition des classes de texture :
A : argiles
> 40 % argile
AL : argiles limoneuses
> 25 % argile
> 40 % limons
LA : limons argileux
> 40 % limons
15 à 25 % argile
L : limons
> 65 % limons
< 15 % argile
LS : limons sableux
45 à 65 % limons
< 15 % argile
SL : sables limoneux
20 à 50 % limons
< 25 % argile
S : sables
< 25 % limons
< 15 % argile
() : valeurs estimées
Si les précédents sont différents de ceux figurant dans ce tableau, modifiez les valeurs des fournitures :
Luzerne
Céréales
pailles enlevées
Maïs grain et
pailles enfouies
Maïs
fourrage
Céréales
+ 20
– 20
– 40
– 20
Élevage
+ 20
– 20
– 40
Système
Précédent
Attention :
quels que soient les systèmes ou
les précédents, les fournitures ne
seront jamais inférieures à 50 kg
d’azote.
À partir de cette grille, calculez la dose d’azote à apporter.
1. Choisissez un objectif de rendement (références de rendements parcellaires
observés - fiches potentialités).
2. Multipliez par 3 kg d’azote par quintal pour connaître les besoins de la culture.
3. Consultez la grille ci-dessus pour estimer les fournitures du sol.
4. Déduisez les fournitures des besoins totaux 2 – 3.
5. Multipliez ce résultat par 1,25 pour tenir compte de l’azote non utilisé et
vous trouverez la dose à apporter.
exemple 1
exemple 2
95 q/ha
60 q/ha
95 x 3 = 285
60 x 3 = 180
Système élevage
Système céréales
précédent maïs fourrage précédent colza
limons
argileux + cailloux
prof. 110 cm
prof. < 50 cm
125
60
285 – 125 = 160
180 – 60 = 120
160 x 1,25 = 200
120 x 1,25 = 150
Attention ! La valorisation de cette dose totale d’azote est liée au respect du fractionnement et des dates d’application :
2e apport : un peu avant épi à 1 cm.
1er apport : attendre fin février avec 60 unités au maximum
Source : Chambre régionale d’agriculture de Lorraine, COMIFER, INRA
la fertilisation azotée
68
Calculez la quantité d’engrais azoté à apporter (par hectare) à la culture
de blé d’hiver à l’aide de la grille de fourniture en azote.
Reportez-vous
au corrigé
page 76
exercice 4 ✐
Dans l’exploitation présentée dans l’exercice 3, une analyse de terre indique
un reliquat de sortie d’hiver de 50 unités d’azote. Faites le même calcul que
précédemment en vous servant de la fiche technique de la page 69 et reportez vos résultats dans le tableau page 70.
b
3 kg/q
2,5 kg/q
2,2 kg/q
Pailles enfouies
Pailles enlevées
Grain
Fourrage
Sol de limon fin et moyen (argile < 25%)
Teneur en MO < 2%
Teneur en MO > 2%
Sol argileux
25 à 30% d’argile
> 30% d’argile
Sol superficiel
(argilo-calcaire ou sablo graveleux)
40 u
30 u
20 u
30 u
40 u
– 20
0
– 25
0
20
20
20
0
30
40
60
Mr
(en unités)
Minéralisation de l’humus du sol (unités)
Source : opération Fertimieux de Côte-d’Or
Colza, pomme de terre, pois
Haricot, soja, betteraves
Cultures légumières
Lins, tournesol
Luzerne, trèfle
3 à 6 ans
Prairie
+ de 6 ans
Maïs
Céréales
PRÉCÉDENT
10 unités
20 unités
30 unités
Fertilisation azotée
des céréales
Méthode des bilans
Sol < 30 cm :
30 < Sol < 60 cm :
Sol > 60 cm :
Azote non utilisé = l’azote qui restera dans le sol
après récolte. Il dépend de la profondeur de sol :
Minéralisation des résidus de récolte du précédent
b : quantité d’azote absorbée par quintal produit
CULTURE
Blé
Orge d’hiver
Orge de printemps
0,8
1,4
5
•
0,5
Type
d’amendement
Tous les 2 ans
Tous les 3 ans
20
10
Fumier 30 t/ha
1,2
10
1
•
Chiffres à doubler si apport au printemps
•
Lisier de porcins
Vinasse de mélasse
Écumes de défécation
Lisier 30 m3/ha
de bovins
de porcins
20
10
10
0
Arrière effet des amendements organiques selon la
fréquence d’apport en kg d’azote par hectare
Fumier de bovins
Fumier d’ovins
Fientes de volailles
Lisier de bovins
•
..................................
ENGRAIS = BESOINS – FOURNITURES =
Fournitures par les amendements organiques
en kg d’azote/tonne ou m3 épandu à l’automne
..................................
........................................
........................................
........................................
........................................
........................................
..................................
........................................
........................................
TOTAL DES FOURNITURES PAR LE SOL
Reliquats azote mesurés
Minéralisation du précédent
Minéralisation de l’humus du sol
Fumure organique :
- effet direct d’un apport récent
- arrière-effets
Besoins de la culture (Rdt x b)
Azote non utilisé
TOTAL DES BESOINS AZOTÉS DE LA PARCELLE
BILAN AZOTE (kg/ha)
la fertilisation azotée
69
la fertilisation azotée
70
Reportez-vous
au corrigé
page 77
Besoins de la culture (Rdt x b)
Azote non utilisé
TOTAL DES BESOINS AZOTÉS DE LA PARCELLE
....................................
Reliquats azote mesurés
Minéralisation du précédent (colza)
Minéralisation de l’humus du sol
Fumure organique : - effet direct d’un apport récent
- arrière-effets
TOTAL DES FOURNITURES PAR LE SOL
....................................
QUANTITÉ D’ENGRAIS À APPORTER
(BESOINS – FOURNITURES) =
....................................
....................................
....................................
....................................
....................................
....................................
....................................
....................................
Le même type de documents existe pour d’autres grandes cultures.
Conseils de fertilisation azotée sur colza
Le calcul de la dose à apporter se fait selon la formule :
X = (objectif de rendement x 6,5) - (Nh + Rh + Mp – Rf)
Nh : azote absorbé à la reprise
L’azote absorbé en kg/ha est égal à 70 fois le poids de matière verte du colza exprimé en kg/m2
pour les régions où, durant l’hiver, les gelées sont fréquentes et intenses.
Sinon, le coefficient est de 65.
Rh : reliquat sortie hiver
La plupart du temps, les reliquats à la reprise de la végétation sont proches des reliquats à la
récolte (Rf). Ces deux valeurs s’annulent, sauf dans les situations de parcelles recevant régulièrement des matières organiques.
Mp : minéralisation de printemps
C’est la même valeur pour celle observée pour les autres cultures, par exemple 30 unités pour
les limons à teneur en matière organique inférieure à 2 % (cf. tableau p. préc.).
Source : CETIOM, 2006.
la fertilisation azotée
71
En limons sains de Bourgogne, vous pouvez fixer un objectif de rendement
de 40 quintaux pour un colza dont la biomasse verte est, à la reprise, de
1,4 kg/m2 par hectare. En suivant les conseils de fertilisation de l’encadré
ci-dessus, calculez la dose d’azote à apporter à l’hectare.
✐ exercice 5
Reportez-vous
au corrigé
page 77
3.2 – Outil de pilotage
Une des principales difficultés du bilan azoté est l’estimation des besoins
réels des cultures et des fournitures du sol. Les progrès techniques de ces
dernières années ont permis le développement de méthodes de diagnostic
instantané de l’état de nutrition azotée des cultures.
La méthode Jubil, mise au point par l’INRA et Arvalis, mesure la teneur en
nitrates du jus de la base des tiges de blé. Elle est complémentaire de la
méthode du bilan et permet de suivre la nutrition azotée en cours de végétation, pour déceler une éventuelle carence (ou un excès) et décider si un troisième apport d’azote se justifie ou si on peut en faire l’économie. Elle permet
d’ajuster le plus précisément possible les doses d’azote aux besoins réels du
blé et peut être mise en œuvre par les techniciens ou les agriculteurs. Outre
le blé, la méthode Jubil est opérationnelle sur l’orge de brasserie de printemps, le maïs et la pomme de terre de consommation irriguée.
1. En quoi consiste la méthode Jubil ?
2. En quoi cette méthode peut-elle contribuer à la lutte contre la pollution
par les nitrates ?
✐ exercice 6
Reportez-vous
au corrigé
page 77
la fertilisation azotée
72
D’autres outils, utilisant la teneur en nitrates, sont disponibles : Ramsès
(InVivo) pour les céréales, le maïs et la pomme de terre, Pilazo (INRA et
CTIFL) pour les cultures légumières et le fraisier.
Grâce à ces méthodes, la fertilisation azotée devient de plus en plus précise. Cependant, l’interprétation des données recueillies est délicate et doit
tenir compte des particularités régionales. Ainsi, dans les terres caillouteuses
de Bourgogne, le rendement potentiel est limité par le manque d’eau et la
méthode Jubil ne convient pas.
Comme 75 % des protéines des feuilles sont stockées dans les chloroplastes,
il existe un lien entre la nutrition azotée et la couleur des plantes, ce qui
a permis de générer une nouvelle gamme d’outils de pilotage.
Les plus simples sont basés sur une appréciation visuelle de la couleur :
témoin double densité (Perspectives agricoles n° 273) pour le blé ou Héliotest
(Cetiom) pour le tournesol.
D’autres outils mesurent l’activité de la chlorophylle :
• par mesures directes :
– N Tester (Yara) pour les céréales, le maïs et la pomme de terre,
– Hênès Gigites (InVivo) pour les céréales,
– mesure par fluorescence (Sadef) pour les céréales et la tomate,
• par mesures indirectes :
– GPN (Total Grande Paroisse) pour les céréales et la pomme de
terre,
– N Sensor (Yara) qui permet, à partir d’un capteur installé sur le tracteur, de moduler les quantités d’azote apportées en continu sur les
parcelles,
– FARMSTAR (EADS avec Arvalis et Cetiom) qui utilise directement
des données d’images satellitaires.
Recherche d’informations
Faites
Si vous êtes concerné par les grandes cultures, réalisez un dossier de presse sur
vérifier
ces nouvelles méthodes qui permettent d’ajuster au mieux la fertilisation azo-
vos informations
tée aux besoins des plantes. De nombreux articles traitant de ces méthodes sont
par un formateur
publiés dans la presse agricole (Perspectives agricoles, Cultivar, Réussir
grandes cultures, La France agricole...).
la fertilisation azotée
73
3.3 – Fractionnement des apports
Si la quantité d’azote est essentielle, les modalités des apports le sont également. En effet, les besoins sont liés au cycle de développement de la
plante et, pour être plus efficace, la dose totale doit être fractionnée en
plusieurs apports correspondant à des stades précis de développement.
Ainsi, sur les céréales, on conseille en général un apport à la sortie de l’hiver et un apport au stade fin tallage-épi à 1 cm. Un troisième apport, au
plus tard au stade apparition de la dernière feuille, contribue à augmenter la teneur en protéines des grains de blé. Les apports d’azote sur le
maïs ou sur le colza doivent également être fractionnés.
Fractionnement de l’azote sur le colza dès que
la dose totale à apporter dépasse 100 unités
Petits colzas
Colzas moyens
Gros colzas
Matière verte
à la reprise
0,4 kg/m2
1 kg/m2
1,4 kg/m2
1er apport à la reprise
60 unités
60 à 80 unités
2e apport entre
les stades montaison
(C2) et boutons
accolés (D2)
Dose totale – 100
Solde de la
dose totale
En général, dose
totale faible,
un seul apport
(C2–D2)
3e apport au stade
boutons séparés (E)
40 unités
Pas de 3e apport
Pas de 3e apport
Remarque :
On doit aussi tenir compte du climat : il faut éviter les épandages en période froide
(pluie, sol gelé ou enneigé) défavorable à l’activité biologique et propice au lessivage.
▲
Source : CETIOM.
la fertilisation azotée
74
3.4 – Nouvelles techniques de fertilisation
L’apport localisé de l’azote est une technique qui permet de réduire la dose
totale d’engrais apporté. Elle commence à se développer en France, notamment sur les cultures de betteraves. L’engrais est enfoui au semis, en général sous forme liquide. Le fait de placer l’engrais à proximité de la plantule
(7 cm latéralement et 6 cm de profondeur) améliore son efficacité et favorise l’enracinement. L’utilisation de l’azote est augmentée de 15 à 20 %. Les
fabricants de matériel agricole commencent à concevoir des équipements
spécifiques pour réaliser cet apport localisé.
L’irrigation fertilisante consiste à fournir à la plante les engrais N, P et K
en même temps que l’eau, en fonction des besoins de croissance des plantes.
Elle se pratique sous abri ou en plein champ, sur sol ou sur substrat et nécessite l’installation de systèmes de distribution et de contrôle élaborés. Cette
technique coûteuse concerne surtout les cultures intensives grandes consommatrices d’engrais et à haute valeur ajoutée : cultures maraîchères et florales, pépinières ornementales et arboriculture. Elle existe néanmoins, de
manière plus marginale, en grandes cultures (maïs et pomme de terre).
Recherche d’informations
Recherchez des documents concernant la fertilisation azotée des cultures qui
Faites
vous intéressent. Vous trouverez ces informations dans des revues agricoles
vérifier
(Perspectives agricoles, Cultivar, PHM revue horticole, Infos CTIFL, Vigne
vos informations
et vin...), dans des brochures éditées par les instituts techniques (Arvalis,
par un formateur
CETIOM, CTIFL, ITB...) ou encore en vous adressant à la chambre d’agriculture de votre département.
la fertilisation azotée
75
En résumé
➩ Les excès de fertilisation azotée sont à l’origine de pollutions des
eaux potables par des nitrates dans de nombreuses régions françaises. Des mesures réglementaires ou incitatives visent à modifier
les pratiques agricoles pour les rendre plus respectueuses de l’environnement.
➩ Compte tenu de ces risques de pollution, la fertilisation azotée
doit être particulièrement maîtrisée aujourd’hui. Pour y parvenir,
on doit utiliser la méthode du bilan qui consiste à calculer la quantité d’engrais à apporter à une parcelle cultivée en fonction d’une
évaluation des besoins de la culture et d’une estimation de la fourniture en azote du sol.
Engrais à apporter = (besoins de la culture + N inutilisé) – (reliquat sortie hiver + minéralisation + effluents)
➩ Différents outils de pilotage permettent de diagnostiquer l’état
de nutrition azotée de la plante. Ils complètent la méthode du bilan
et permettent d’ajuster l’apport d’azote aux besoins de la plante.
➩ Les besoins en azote sont liés au cycle de la plante. Pour une plus
grande efficacité, la dose totale doit être fractionnée en fonction des
stades de développement.
la fertilisation azotée
76
Corrigés
✍
Corrigé
de l’exercice 1
Les fertilisants ayant la période d’épandage la plus courte sont les engrais
azotés minéraux du commerce car ils contiennent de l’azote sous forme
minérale, susceptible d’être lessivé. Les fumiers, riches en azote organique
lentement minéralisé, peuvent être épandus sur des périodes beaucoup
plus longues. L’utilisation des lisiers est plus proche de celle des engrais
minéraux que de celle des fumiers.
✍
Corrigé
de l’exercice 2
1. Le reliquat sol après récolte correspond à la part de l’azote qui n’a pas
été utilisée par la culture au cours de sa croissance et reste donc dans le
sol après la récolte.
2. L’effet précédent peut être négatif si les résidus mobilisent de l’azote pour
leur minéralisation. C’est le cas des pailles, qui se décomposent assez difficilement.
✍
Corrigé
de l’exercice 3
besoins de la culture :
fournitures du sol :
besoins totaux :
dose à apporter :
80 x 3 = 240 unités
135
240 - 135 = 105
105 x 1,25 = 131 unités
la fertilisation azotée
77
✍
Besoins de la culture (Rdt x b)
Azote non utilisé
TOTAL DES BESOINS AZOTÉS DE LA PARCELLE
Reliquats azote mesurés
Minéralisation du précédent (colza)
Minéralisation de l’humus du sol
Fumure organique : - effet direct d’un apport récent
- arrière-effets
TOTAL DES FOURNITURES PAR LE SOL
QUANTITÉ D’ENGRAIS À APPORTER
(BESOINS – FOURNITURES) =
3 x 80 = 240
40
240 + 40 = 280 unités
50
20
50
néant
27
147 unités
Corrigé
de l’exercice 4
280 – 147 = 133 unités
✍
Dose totale = (6,5 x 40) – (70 x 1,4 + 30) = 132 kg d’azote par hectare
✍
1. Cette méthode permet de mesurer la teneur en azote des plantes et donc
de déterminer si celles-ci sont correctement pourvues en azote.
2. Elle est complémentaire de la méthode du bilan et permet d’ajuster la
fertilisation azotée. L’apport d’azote est effectué seulement si la plante en
a besoin. Les pertes sont donc limitées et la pollution des nappes phréatiques
est évitée.
Corrigé
de l’exercice 5
Corrigé
de l’exercice 6
séquence
5
La fertilisation phosphatée
et potassique
Dans cette séquence, vous allez découvrir les nouvelles préconisations en matière
de fertilisation phosphatée et potassique des grandes cultures et les bases de son
raisonnement. Des exemples vous montreront comment on effectue les calculs de
fumure.
La séquence est organisée de la façon suivante :
1 – Les règles de fertilisation
phosphatée et potassique
80
1.1 – Exigences des cultures
1.2 – Teneur du sol en P et en K
1.3 – Passé récent de la fertilisation
1.4 – Résidus de récolte du précédent
1.5 – Calcul de la dose d’engrais
1.6 – Application de l’engrais
81
83
84
85
85
86
2 – Calcul de la fertilisation phosphatée
88
2.1 – Les étapes de calcul
2.2 – Exemple de calcul de fertilisation phosphatée
d’un blé tendre d’hiver dans le Bassin parisien
(objectif de rendement de 80 q)
88
90
la fertilisation phosphatée et potassique
79
3 – Calcul de la fertilisation potassique
3.1 – Les étapes du calcul
3.2 – Exemple de calcul de fertilisation potassique
d’un blé tendre d’hiver dans le Bassin parisien
(objectif de rendement de 80 q)
En résumé
92
92
93
96
Vous trouverez les corrigés des exercices à partir de la page 97. Les définitions
des principaux termes introduits dans cette séquence sont réunies dans le glossaire
en fin de volume (à partir de la page 126).
1
Les règles de fertilisation
phosphatée et potassique
Avant 1993, la fumure phosphatée et potassique ou fumure de fond, en
plus de la satisfaction des besoins des cultures, visait à maintenir ou à
enrichir le sol en ces éléments. Quand, à l’analyse, un sol était jugé correctement pourvu, seule une fumure d’entretien, destinée à restituer les éléments perdus, était appliquée. Dans les sols jugés insuffisamment pourvus,
une fumure de redressement ou d’enrichissement était conseillée. Elle
correspondait à la fumure d’entretien, à laquelle s’ajoutait une fumure
destinée à enrichir le sol.
Un grand nombre d’expérimentations menées dans les années 1970 et
1980 ont permis de mieux comprendre la dynamique du phosphore et du
potassium dans le sol et l’alimentation minérale des végétaux. Ces essais
ont montré en particulier qu’il est inutile de chercher à enrichir les sols à
long terme : on peut obtenir rapidement des rendements aussi élevés dans
des sols assez pauvres correctement fertilisés que dans des sols enrichis.
En effet, le phosphore et le potassium libérés par l’engrais en surface permettent aux jeunes plantes de développer leur appareil racinaire qui peut
ensuite explorer des volumes de sol plus importants.
En 1993, à l’issue des essais et de l’analyse des résultats, le COMIFER
(Comité français d’étude et de développement de la fertilisation raisonnée), a mis au point et diffusé de nouvelles prescriptions de fumure et des
normes régionales. Le principe général de la fertilisation phosphatée et potassique est d’assurer la couverture des besoins des cultures, tout en veillant
à ne pas appauvrir la réserve biodisponible du sol.
Le raisonnement de la fertilisation repose sur quatre critères : les exigences de la culture, la teneur du sol en P et en K, le passé de fertilisation
et le devenir des résidus de la récolte précédente. La prise en compte de ces
critères permet d’effectuer le calcul des doses d’engrais à apporter.
la fertilisation phosphatée et potassique
81
1.1 – Exigences des cultures
Les cultures sont plus ou moins exigeantes en P et en K :
– une espèce exigeante en un élément voit sa production pénalisée par
une impasse de fumure ;
– une espèce peu exigeante voit sa production peu pénalisée par une
impasse, des doses relativement faibles sont suffisantes pour lui assurer une alimentation correcte.
Attention !
Il ne faut pas confondre exigences et besoins. L’exigence d’une plante en P
et en K ne correspond pas forcément à l’importance de ses exportations dans
ces éléments. Elle dépend surtout des caractéristiques du système racinaire,
de l’aptitude des racines à prélever les éléments dans le sol et de l’influence
de la nutrition sur l’élaboration du rendement. La betterave, par exemple,
est exigeante en potassium car elle est très sensible à un apport irrégulier
de cet élément. Le rendement peut être très affecté en cas d’impasse, même
dans un sol bien pourvu. À l’inverse, une céréale est peu sensible à une
impasse.
✐ exercice 1
Comparaison entre une impasse prolongée
et une fertilisation annuelle de 100 kg de K2O/ha
pertes de production (%)*
70
60
50
betterave
40
30
20
10
luzerne
blé
* 100% = production obtenue avec 100 unités de potassium
Source : SCPA
la fertilisation phosphatée et potassique
82
Compte tenu du graphique précédent, que pouvez-vous dire à propos des exigences en potasse des trois cultures concernées ?
Reportez-vous
au corrigé
page 97
À l’issue des essais de longue durée, trois classes d’exigence ont été définies selon la réaction des plantes à une absence de fumure. Les cultures
sont peu, moyennement ou très exigeantes. Les céréales à paille, par exemple, sont en général assez peu exigeantes en P et en K. Dans le cas de
cultures fortement exigeantes, aucune impasse de fumure n’est envisageable.
Exigences en phosphore (P) et en potassium (K) de quelques cultures
Cultures*
Exigences en phosphore
Betterave, colza, luzerne, pomme de terre, pois conserve,
oignon, carotte
Très exigeantes
Blé suivant blé, blé dur, maïs ensilage, orge, escourgeon
prairie temporaire, pois protéagineux, sorgho, féverole
Moyennement exigeantes
Avoine, blé tendre, maïs grain, seigle, soja, tournesol
Peu exigeantes
Exigences en potassium
Betterave, pomme de terre, pois conserve,
oignon, carotte
Très exigeantes
Colza, luzerne, maïs, pois protéagineux,
prairie temporaire, soja, tournesol, féverole
Moyennement exigeantes
Avoine, blé dur, blé tendre, blé suivant blé,
orge, seigle, sorgho, escourgeon
Peu exigeantes
* Les cultures absentes de la classification sont considérées comme moyennement exigeantes.
Source : COMIFER, 1995.
la fertilisation phosphatée et potassique
83
1.2 – Teneur du sol en P et en K
La teneur du sol en P et en K est mesurée par l’analyse chimique : c’est un
indicateur important pour la fertilisation à la parcelle. Il n’y a pas de
normes idéales. Les résultats d’une analyse doivent toujours être interprétés en fonction du type de sol de la région et de la classe d’exigence de la
culture implantée. En effet, un sol « pauvre » pour une culture exigeante
(betterave, colza...) peut être « riche » pour une culture peu exigeante (blé,
orge...).
En pratique, les teneurs mesurées dans l’analyse de terre sont comparées
à deux valeurs seuils :
– la teneur « impasse » Timpasse est la teneur (pour la culture considérée)
au-delà de laquelle on peut faire une impasse de fertilisation, sauf
dans le cas des cultures très exigeantes ;
– La teneur « renforcement » Trenforcé est la teneur en-dessous de laquelle
il faut renforcer la fumure au-delà de l’entretien, sauf pour les cultures
peu exigeantes.
Le raisonnement de la fumure tient compte de la classe d’exigence de la
culture implantée. Ainsi, dans le cas de cultures très exigeantes, quelle que
soit la teneur du sol en P ou en K, il n’y a pas de Timpasse puisque toute
impasse est déconseillée. À l’opposé, dans le cas de cultures peu exigeantes,
il n’y a pas de Trenforcé puisque l’enrichissement n’amène aucun profit à long
terme. Un simple ajustement de la fertilisation aux besoins de la culture
est conseillé.
la fertilisation phosphatée et potassique
84
Le tableau suivant résume les différents cas rencontrés et les conseils de
fertilisation correspondants.
comprise entre
Trenforcé et Timpasse
supérieure à
Timpasse
Le rendement augmente
avec des doses supérieures aux exportations :
fumure renforcée.
Fumure d’entretien.
La culture réagit toujours
aux apports d’engrais. Il n’y
a pas de seuil « impasse » :
fumure d’entretien.
Culture moyennement Le rendement augmente
exigeante
avec des doses supérieures aux exportations :
fumure renforcée.
Fumure d’entretien.
Le rendement n’augmente
pas quand on apporte
de l’engrais : impasse
possible.
Culture peu exigeante La culture ne répond pas
aux doses d’engrais supérieures aux exportations.
Il n’y a pas de seuil
« renforcement » :
fumure d’entretien.
Fumure d’entretien.
Le rendement n’augmente
pas quand on apporte
de l’engrais :
impasse possible.
Si la teneur mesurée à
l’analyse est :
Culture exigeante
inférieure à Trenforcé
▲
Remarque :
L’analyse de terre permet d’ajuster au mieux les calculs de fumure, à condition que
certaines règles concernant le prélèvement des échantillons, le rythme des analyses et l’interprétation des résultats soient respectées.
1.3 – Passé récent de fertilisation
On a vu que seule une partie de la fumure P et K est utilisée par les
plantes. L’excédent reste dans le sol mais évolue plus ou moins rapidement selon le pouvoir fixateur du sol vers des formes chimiques peu disponibles. C’est pourquoi des cultures exigeantes peuvent rapidement souffrir d’une impasse, même après une longue période de fumures
d’enrichissement. Le plan de fumure tient donc compte de l’historique des
apports (engrais minéraux et apports organiques) et il est déconseillé de
faire plus de deux années successives d’impasse.
la fertilisation phosphatée et potassique
85
1.4 – Résidus de récolte du précédent
Le devenir des résidus de la culture précédente est également pris en
compte. En effet, si ces résidus sont enfouis, les éléments minéraux qu’ils
contiennent retournent au sol. Selon la partie récoltée (graine, racine,
tige), les résidus sont plus ou moins abondants et restituent plus ou moins
d’éléments au sol.
Les résidus sont généralement pauvres en phosphore et leur devenir n’intervient pas dans le calcul de la fumure phosphatée. En revanche, les tiges
et les feuilles, à condition d’être enfouies après la récolte, restituent la
plus grande part du potassium prélevé lors du cycle de végétation (80 à 90%).
Après une décomposition rapide, le potassium est libéré sous forme d’ions
K+, disponibles pour la culture suivante. Un blé de 80 q peut restituer
ainsi jusqu’à 250 kg de K2O.
Parfois, l’apport est suffisant pour envisager une impasse de fertilisation
potassique. Dans le cas des cultures qui laissent peu de résidus (maïs ensilage, prairies de fauche, céréales dont les pailles sont enlevées...), l’impasse est rarement possible. Les apports d’engrais sont alors indispensables. Dans tous les cas, le calcul de la fumure doit tenir compte du devenir
des résidus et la dose d’engrais constitue le complément des restitutions.
Compte tenu de ce qui précède, quelles sont les conditions devant être simultanément réunies pour pouvoir envisager une impasse de fumure phosphatée ou potassique ?
✐ exercice 2
Reportez-vous
au corrigé
page 97
1.5 – Calcul de la dose d’engrais
C’est la combinaison des quatre critères précédents : exigence des cultures,
teneur du sol en P et K, passé récent de fertilisation et résidus de récolte
du précédent, qui permet de conseiller une impasse temporaire, une fumure
d’entretien ou encore un renforcement de fumure. Les doses sont calculées
en appliquant un coefficient multiplicateur aux exportations des cultures,
la fertilisation phosphatée et potassique
86
en fonction des valeurs seuils déterminées localement, selon la nature des
sols de la région. Les apports éventuels de fumier et de lisier sont intégrés
dans le calcul. Des exemples de calcul de fumure sont développés dans la
partie suivante.
1.6 – Application de l’engrais
Dans tous les cas, la localisation de l’engrais est essentielle car les éléments minéraux doivent être accessibles aux racines des plantes. C’est
pourquoi il est préférable d’enfouir les engrais P et K, donc de les apporter avant le semis. Dans le cas du phosphore, des engrais très solubles
(phosphate d’ammoniaque, superphosphate) peuvent être apportés en cours
de végétation. Dans les prairies, où l’apport est forcément en couverture,
il est conseillé de fractionner les apports de K pour éviter une trop forte
concentration dans les premiers centimètres du sol.
Contrôle de la fertilisation P et K
Pour en savoir plus
À long terme, il est possible de contrôler l’impact de la fertilisation. On peut
faire des analyses de terre, faire le bilan cultural de la rotation ou encore pratiquer un diagnostic foliaire. Il est conseillé de faire une analyse de terre environ tous les cinq ans pour voir comment évoluent les teneurs en P et K.
L’analyse de terre peut être confrontée au bilan cultural, c’est-à-dire à la différence entre la somme des fumures et la somme des exportations pour l’ensemble
de la rotation. Dans le cas où, à cause d’une teneur élevée en P ou en K, on a
adopté une stratégie de réduction de fumure avec des impasses, on devrait
constater une diminution de cette teneur lors de l’analyse. À l’inverse, dans le
cas d’une stratégie de renforcement de fumure, on devrait constater une augmentation de la teneur du sol en ces éléments. Si l’analyse de terre ne montre
pas les résultats attendus, on peut modifier en conséquence la stratégie de fertilisation.
Une analyse de feuilles peut permettre de détecter des problèmes de nutrition liés à la parcelle et donc de corriger la fertilisation les années suivantes. Cette
technique est utilisée pour des cultures pérennes (vigne, arbres fruitiers) ou
annuelles (blé, maïs, pomme de terre).
la fertilisation phosphatée et potassique
▲
87
Remarque :
Une enquête de l’ITCF* réalisée en 1995 sur un échantillon de 350 agriculteurs a
montré que seulement 20 % d’entre eux pratiquaient une fertilisation P-K correspondant exactement aux besoins. La moitié des exploitations fertilisent trop et 30 %
sont en déficit.
Recherche d’informations
Dans chaque région française, l’ITCF* a édité les seuils permettant de calculer les doses de phosphore et de potassium à apporter aux grandes cultures. Pour
Faites
connaître la situation de votre région, procurez-vous la brochure : « Fertilisation
vérifier
P-K : les doses et les teneurs seuils par région ». Vous pouvez aussi vous adres-
vos informations
ser à la chambre d’agriculture de votre département ou auprès de techniciens
par un formateur
régionaux d’ARVALIS.
* actuellement ARVALIS
2
Calcul de la fertilisation phosphatée
2.1 – Les étapes du calcul
La première étape du calcul concerne les exportations de la culture.
Exportations de P2O5 de quelques cultures
Cultures
Quantité de P2O5
Betterave sucrière
1 kg/t de racines décolletées
1,75 kg/t de racines pour la plante entière
(collets et feuilles enlevées)
1,5 kg/q de grain à 9 %
7 kg/t de matière sèche
1 kg/q de grain à 14 %
1,5 kg/q de grain pour la plante entière
1,5 kg/t de tubercules
Colza
Luzerne
Pois
Pomme de terre
Blé dur
Maïs ensilage
Orge-escourgeon
Ray-grass
Sorgho
Avoine
Blé tendre
Maïs grain
Seigle
Soja
Tournesol
1,2 kg/q de grain à 15 %
1,8 kg/q de grain pour la plante entière
5,5 kg/t de matière sèche
0,8 kg/q de grain à 15%
1,1 kg/q de grain pour la plante entière
7 kg/t de matière sèche
0,8 kg/q de grain à 15 %
0,8 kg/q de grain à 15 %
1,1 kg/q de grain pour la plante entière
0,9 kg/q de grain à 15 %
1,2 kg/q de grain pour la plante entière
0,7 kg/q de grain à 15 %
1 kg/q de grain à 15%
1,3 kg/q de grain pour la plante entière
1,4 kg/q de grain à 14 %
1,3 kg/q de grain à 9 %
▲
Remarque :
La valeur choisie dépend de la destination des résidus de récolte. Par exemple, dans
le cas de l’avoine, si les pailles sont enlevées, on comptera 1,1 kg de P2O5 par quintal
de grain produit. Si les pailles sont enfouies ou brûlées, on ne comptera que 0,8 kg.
la fertilisation phosphatée et potassique
89
On détermine ensuite le coefficient multiplicateur à appliquer aux exportations, en utilisant les grilles mises au point par le COMIFER. La valeur
de ce coefficient dépend de la classe d’exigence de la culture, du passé de
fertilisation de la parcelle et de la teneur en phosphore du sol (mesurée par
l’analyse de terre). La dose d’engrais à apporter est calculée en multipliant
le chiffre des exportations par ce coefficient.
Tout en conservant le principe de la méthode proposée en 1993 (cf. p. 83),
le COMIFER a proposé une évolution des coefficients multiplicateurs pour
prendre en compte les effets des seuils, notamment lorsque les teneurs de
l’analyse de sol sont très proches des teneurs seuils. Cette modulation des
coefficients améliore la cohérence du conseil agronomique de la fertilisation à appliquer.
Détermination des coefficients multiplicateurs pour le calcul
des doses de P2O5 à apporter (kg/ha) suivant la teneur du sol
Exigence
des
cultures
Nombre
d’années
sans apports
Trenf
Timp
– 10 %
Timp
Timp
+ 10 %
2 Timp
Forte
2 ou +
1
0
2,5
2,2
1,5
2,2
2,0
1,5
2,0
1,5
1,2
1,8
1,5
1
1,5
1,3
1
0,8
0,6
0,4
Moyenne
2 ou +
1
0
1,6
1,4
1,2
1,6
1,2
1
1,3
0,8
0,8
1,3
0,8
0,8
1
0,6
0
0,8
0
0
Faible
2 ou +
1 ou -
1,2
1,2
1,2
1
1
0,8
1
0,8
1
0
0,6
0
Source : COMIFER, 1997.
la fertilisation phosphatée et potassique
90
2.2 – Exemple de calcul de fertilisation phosphatée d’un
blé tendre d’hiver dans le Bassin parisien
(objectif de rendement de 80 q)
Dans cette région, la teneur seuil Timpasse en P2O5, pour un sol sableux, limoneux ou argileux est de 0,21 g/kg (210 ppm) si l’analyse est pratiquée avec
la méthode Dyer, de 0,15 g/kg (150 ppm) avec la méthode Joret-Hébert et
de 0,07 g/kg (70 ppm) avec la méthode Olsen.
▲
Remarque :
On a vu dans la séquence 1 que les teneurs en phosphore déterminées par l’analyse de terre diffèrent sensiblement selon la méthode employée. Le répertoire des
seuils par région donne ces différentes valeurs.
D’après le tableau des exportations (page 89), le blé exporte 0,9 kg de P2O5
par quintal de grain. Les exportations totales sont donc de 0,9 x 80 = 72 kg
de P2O5. Les doses sont majorées de 0,3 x 80 = 24 kg dans le cas où les pailles
sont enlevées.
Le blé tendre est une culture peu exigeante. Les coefficients permettant de
calculer les doses sont lus dans le tableau de détermination des coefficients page 90. Les prescriptions de fertilisation peuvent être résumées dans
le tableau suivant.
Conseils de fumure phosphatée pour un rendement de 80 q de blé tendre d’hiver
Teneur du sol T
T < Trenf
Trenf < T < (Timp – 10 %) (Timp – 10 %) < T < Timp Timp < T < (Timp + 10 %) (Timp + 10 %) < T < 2Timp
T < 2Timp
Si le précédent et/ou la culture d’il y a deux ans ont reçu des engrais P
Coeffici ent : 1,2 Coe fficie nt : 1
Pailless enfouiies 72 x 1,2 = 86 kg P O
Pailless expoortéees 96 x 1,2 = 115 kg P O
2 5
2 5
72 k g P 2O5
96 k g P 2O5
Coefficient : 0,8
Coe fficie nt : 0
7 2 x 0 , 8 = 5 8 k g P 2 O5
9 6 x 0 , 8 = 7 7 k g P 2 O5
0
0
S’il n’y a pas eu d’apport d’engrais depuis plus de deux ans
Coefficient : 1,2
P a i l l e s e n f o u i e s 72 x 1,2 = 86 kg P O
P a i l l e s e x p o r t é e s 96 x 1,2 = 115 kg P O
2 5
2 5
72 k g P 2O5
96 kg P 2 O5
Coe fficie nt : 1
7 2 x 0 , 6 = 4 3 k g P 2 O5
9 6 x 0 , 6 = 5 8 k g P 2 O5
Coefficient : 0,6
la fertilisation phosphatée et potassique
91
Par exemple, dans le cas d’une parcelle régulièrement fertilisée où la teneur
en P2O5 est de 0,25 g/kg (Timpasse + 10% < teneur < 2 x Timpasse), on lit dans
le tableau précédent qu’il est possible de faire une impasse de fumure sur
le blé tendre d’hiver (coefficient 0).
En utilisant les données du tableau de détermination des coefficients multiplicateurs (page 90) et celles du tableau des exportations des cultures
(page 89), calculez la fumure phosphatée d’un ray-grass dont le rendement
espéré est de 12 tonnes de matière sèche/ha, dans le cas où l’analyse de terre
montre que la teneur en P2O5 est comprise entre Trenforcé et (Timpasse – 10 %).
Nombre d’années sans fertilisation P
Coefficient multiplicateur
✐ exercice 3
Dose de P2O5 à apporter
Reportez-vous
2 ou +
au corrigé
1
page 97
0
Recherche d’informations
Recherchez des documents concernant la fertilisation phosphatée des cultures
Faites
qui vous intéressent. Vous trouverez ces informations dans des revues agricoles
vérifier
(Perspectives agricoles, Cultivar...), dans des brochures éditées par les insti-
vos informations
tuts techniques (ARVALIS, CETIOM, CTIFL, ITB...) ou encore en vous adres-
par un formateur
sant à la chambre d’agriculture de votre département.
3
Calcul de la fertilisation potassique
3.1 – Les étapes du calcul
Les étapes du calcul de la fertilisation potassique sont les mêmes que celles
de la fertilisation phosphatée.
Exportations de K2O de quelques cultures
Cultures
Quantité de K2O
Betterave sucrière
2,5 kg/t de racines décolletées
8 kg/t de racines pour la plante entière
(collets et feuilles enlevées)
6 kg/t de tubercules
Pomme de terre
Luzerne
Maïs ensilage
Ray-grass
Colza
Maïs grain
Pois
Soja
Tournesol
Avoine
Blé tendre
Blé dur
Orge-escourgeon
Seigle
Sorgho
26 kg/t de matière sèche
15 kg/t de matière sèche
28 kg/t de matière sèche
1 kg/q de grain à 9 %
0,5 kg/q de grain à 15 %
1,3 kg/q de grain à 14 %
3,5 kg/q de grain pour la plante entière
1,7 kg/q de grain à 14 %
0,8 kg/q de grain à 9 %
0,6 kg/q de grain à 15 %
2,1 kg/q de grain pour la plante entière
0,5 kg/q de grain à 15 %
1,8 kg/q de grain pour la plante entière
0,6 kg/q de grain à 15 %
1,8 kg/q de grain pour la plante entière
0,7 kg/q de grain à 15 %
2,1 kg/q de grain pour la plante entière
0,6 kg/q de grain à 15 %
1,8 kg/q de grain pour la plante entière
0,5 kg/q de grain à 15 %
Le coefficient multiplicateur à appliquer aux exportations dépend des
mêmes critères que dans le cas de la fertilisation phosphatée mais le devenir des résidus de culture du précédent est également pris en compte.
la fertilisation phosphatée et potassique
93
Détermination des coefficients multiplicateurs pour le calcul
des doses de K2O à apporter (kg/ha) suivant la teneur du sol
Exigence
des
cultures
Devenir
résidus du
précédent
Trenf
Timp
Timp
Timp
2 Timp
Nombre
d’années
sans apport
2 ou +
1
0
2,0
2,0
2,0
2,0
1,5
1,5
1,8
1,5
1,5
1,8
1,2
1,2
1,5
1
1
0,8
0,6
0,4
Enfouis
2 ou +
1
0
2,0
2,0
1,2
1,5
1,2
1,2
1,5
1,2
1
1,2
1,2
1
1,2
1
1
0,8
0,6
0,4
2 ou +
1
0
2,0
2,0
2,0
1,5
Exportés
2 ou +
2,0
1,5
1
0
2,0
1,5
1,5
Exportés
Forte
Moyenne
Enfouis
Exportés
Faible
Enfouis
– 10 %
1,5
1,5
1
2,0
1,5
1,5
1,2
1,6
1,5
1,3
1,2
1,2
1
1,2
1
+ 10 %
1,8
1,5
1,5
1,2
1,4
1,2
1
1
1
0,8
1
0,8
1,8
1,5
1,2
1
1,4
1
0,8
1
1
0,6
0,8
0,6
1,5
1,2
0,8
0,8
1,4
0,5
0
0,8
0,8
0
0,6
0
0,8
0,6
0
0,6
0,8
0
0
0,4
0,4
0
0
0
2 ou +
1
0
1,2
1
1
1
1
1
1
0,8
0,8
1
0,8
0,6
1
0
0
0,6
0
0
2 ou +
1
1
1
1
1
1
0,8
1
0,8
1
0
0,6
0
0
1
1
0,8
0,6
0
0
* Les coefficients en gras correspondent aux cultures dont on exporte la plante entière (maïs
ensilage, ray-grass, luzerne...).
Source : COMIFER, 1997.
3.2 – Exemple de calcul de fertilisation potassique
d’un blé tendre d’hiver dans le Bassin parisien
(objectif de rendement de 80 q)
Dans cette région, la teneur seuil Timpasse en K2O est de 0,1 g/kg ou ‰ pour
un sol sableux, de 0,15 g/kg ou ‰ pour un sol limoneux ou limono-argileux.
D’après le tableau des exportations de la page précédente, le blé exporte
0,5 kg de K2O par quintal de grain. Les exportations totales sont donc de
0,5 x 80 = 40 kg de K2O et de 1,8 x 80 = 144 kg dans le cas où les pailles
sont exportées.
la fertilisation phosphatée et potassique
94
Le blé tendre est une culture peu exigeante, les coefficients permettant de
calculer les doses sont lus dans le tableau de détermination des coefficients de la page 94. Les prescriptions de fertilisation peuvent être résumées dans le tableau suivant.
Conseils de fumure potassique
pour un rendement de 80 q de blé tendre d’hiver
Teneur du sol T
T < Trenf
Trenf < T < (Timp – 10 %) (Timp – 10 %) < T <Timp Timp < T < (Timp + 10 %) (Timp + 10 %) < T < 2Timp
T < 2Timp
Si le précédent a reçu des engrais (résidus du précédent enfouis ou non)
Pailles enfouies
Pailles exportées
Co efficient : 1
Coefficient : 0,8 Coefficient : 0,6
Coefficient : 0
4 0 k g d e K 2O
1 4 4 k g d e K 2O
40 x 0,8 = 32 kg de K2O 40 x 0,6 = 24 kg de K2O
144 x 0,8 = 115 kg de K2O 144 x 0,6 = 86 kg de K2O
0
0
Si le précédent n’a pas reçu d’engrais (résidus du précédent enfouis ou non)
Pailles enfouies
Pailles exportées
Co efficient : 1
Coefficient : 0,8
40 kg de K 2O
144 kg de K 2O
4 0 x 0,8 = 32 kg d e K 2O
144 x 0,8 = 115 kg de K 2O
Coefficient : 0
0
0
S’il n’y a pas eu d’apport d’engrais depuis 2 ans ou + et que les résidus sont enfouis
Pailless enffouuies
Pailless exportéees
Coefficient : 1
Coefficient : 0,6
40 kg de K 2O
14 4 kg de K2O
40 x 0,6 = 24 kg de K 2O
1 4 4 x 0 , 6 = 8 6 k g de K 2 O
S’il n’y a pas eu d’apport d’engrais depuis 2 ans ou + et que les résidus sont exportés
Coefficient : 1,2
P a i l l e s e n f o u i e s 4 0 x 1 ,2 = 4 8 k g de K O
Pailles exportées 144 x 1,2 = 173 kg de K O
2
2
Coe fficie nt : 1
Coefficient : 0,6
40 kg de K 2O
144 kg de K 2O
40 x 0,6 = 24 kg de K 2O
144 x 0,6 = 86 kg de K2O
Source : ITCF.
Par exemple, dans le cas d’une parcelle limoneuse fertilisée l’année précédente et dont la teneur mesurée en K2O est de 0,1 g/kg
(teneur < (Timpasse – 10%), le coefficient multiplicateur à appliquer est 1.
Il faudra donc apporter 40 kg/ha de K2O si les pailles doivent être enfouies
et 144 kg si elles doivent être exportées.
la fertilisation phosphatée et potassique
95
En utilisant les données du tableau de détermination des coefficients multiplicateurs (page 94) et celles du tableau des exportations des cultures
(page 93), calculez la fumure potassique d’un maïs ensilage dont le rendement espéré est de 14 tonnes de matière sèche/ha (résidus du précédent
exportés), dans le cas où l’analyse de terre montre que la teneur en K2O est
comprise entre Trenforcé et (Timpasse – 10 %)
Nombre d’années sans fertilisation K
Coefficient multiplicateur
✐ exercice 4
Dose de K2O à apporter
Reportez-vous
2 ou +
au corrigé
1
page 98
0
Recherche d’informations
Recherchez des documents concernant la fertilisation potassique des cultures
Faites
qui vous intéressent. Vous trouverez ces informations dans des revues agricoles
vérifier
(Perspectives agricoles, Cultivar...), dans des brochures éditées par les insti-
vos informations
tuts techniques (ARVALIS, CETIOM, CTIFL, ITB...) ou encore en vous adres-
par un formateur
sant à la chambre d’agriculture de votre département.
les engrais et les amendements
96
En résumé
➩ Le raisonnement de la fertilisation phosphatée et potassique repose
sur 4 critères : les exigences de la culture, la teneur du sol en P et en
K, le passé de fertilisation et le devenir des résidus de la récolte
précédente.
➩ Le calcul de fumure s’effectue en plusieurs étapes, à l’aide des
tables mises au point par le COMIFER :
– détermination des exportations de la culture en fonction de l’objectif de production ;
– détermination d’un coefficient multiplicateur qui dépend de la
classe d’exigence de la culture, du passé de fertilisation, du devenir des résidus de la récolte précédente (seulement dans le cas
du potassium) et de la teneur du sol en P et K, mesurée par
l’analyse de terre ;
– application de ce coefficient aux exportations calculées.
Le calcul des doses est effectué en suivant ces étapes, à l’aide de
références régionales sur les teneurs des sols en P et K.
les engrais et les amendements
97
Corrigés
✍
Les rendements de la betterave sont très pénalisés par une impasse prolongée en potassium tandis que ceux du blé sont peu affectés. La luzerne
occupe une position intermédiaire. On peut en déduire que la betterave a
de fortes exigences, la luzerne des exigences moyennes et le blé de faibles
exigences.
Corrigé
de l’exercice 1
✍
Quatre conditions doivent être réunies pour pouvoir envisager une impasse
de fumure : la culture ne doit pas avoir d’exigences fortes, le sol doit être
suffisamment pourvu (teneur > Timpasse), un apport d’engrais a dû être
effectué dans les deux dernières années et, dans le cas de la potasse, les résidus de la culture précédente doivent avoir été enfouis.
Corrigé
de l’exercice 2
✍
Le ray-grass est une culture moyennement exigeante en phosphore, qui
exporte 7 kg de P2O5/t de MS. Les exportations totales prévues sont donc
12 x 7 = 84 kg de P2O5.
La lecture du tableau donnant les coefficients multiplicateurs, dans le cas
d’une culture moyennement exigeante et d’une teneur en P2O5 comprise
entre Trenforcé et (Timpasse – 10 %) permet de calculer les doses à apporter.
Nombre d’années sans fertilisation P
Coefficient multiplicateur
Dose de P2O5 à apporter
2 ou +
1,6
84 x 1,6 = 134 kg
1
1,2
84 x 1,2 = 101 kg
0
1,0
84 x 1 = 84 kg
Corrigé
de l’exercice 3
les engrais et les amendements
98
✍
Corrigé
de l’exercice 4
Le maïs ensilage est une plante moyennement exigeante en potassium, qui
exporte 15 kg de K2O/t de MS. Les exportations totales prévues sont donc
de 14 x 15 = 210 kg de K2O/ha.
Nombre d’années sans fertilisation K
Coefficient multiplicateur
Dose de K2O à apporter
2 ou +
1,2
1,2 x 14 x 15 = 252 kg
1
1,2
1,2 x 14 x 15 = 252 kg
0
1,0
1,0 x 14 x 15 = 210 kg
séquence
Les amendements minéraux
basiques
Cette séquence est consacrée aux principales caractéristiques des amendements
minéraux basiques et au raisonnement de leurs apports. Du fait des importantes
quantités d’éléments minéraux majeurs apportés par les plus utilisés d’entre eux
(fumiers et lisiers), le raisonnement des apports d’amendements organiques appartient au raisonnement de la fertilisation N, P et K et n’est pas traité dans cette
séquence.
La séquence est organisée de la façon suivante :
1 – Pourquoi utilise-t-on des amendements minéraux
basiques ?
1.1 – Régulation du pH
1.2 – Amélioration des propriétés physiques des sols instables
100
100
102
2 – Les bases du raisonnement des apports
d’amendements minéraux basiques
103
En résumé
105
Les définitions des principaux termes introduits dans cette séquence sont réunies
dans le glossaire en fin de volume (à partir de la page 126).
6
1
Pourquoi utilise-t-on
des amendements minéraux ?
Comme il a déjà été indiqué, la production végétale dépend des conditions
de nutrition des végétaux, elles-mêmes liées aux caractéristiques du sol :
texture, structure, profondeur, état chimique, activité biologique, humidité... De nombreuses techniques agricoles ont pour objectif de contrôler et
d’améliorer ces caractéristiques :
– le travail du sol,
– le drainage et l’irrigation (maîtrise de l’humidité),
– la lutte contre l’érosion,
– les assolements et successions de cultures,
– et, enfin, les amendements.
Les amendements minéraux basiques sont destinés à améliorer la structure des sols, à régulariser le pH et à maintenir une activité biochimique
favorable à la nutrition des plantes. Ainsi, ils optimisent l’action des engrais.
▲
Remarque :
On a vu précédemment que d’autres amendements minéraux, le sable et l’argile,
sont destinés à modifier la texture du sol. Ils ne sont utilisables que sur de très
petites surfaces et donc très peu employés.
1.1 – Régularisation du pH
Dans de nombreuses régions françaises (Massif central, Bretagne, Landes...),
une partie des sols cultivés sont acides. L’acidification est due à plusieurs
phénomènes : les récoltes exportent des cations, les racines des plantes
produisent des acides organiques et des réactions chimiques produisent des
ions hydronium H3O+ dans le sol. Ces réactions ont une influence sur la vie
biologique et peuvent être accentuées par l’utilisation d’engrais acidifiants
(ceux qui contiennent de l’azote ammoniacal et du soufre). Dans les sols
riches en carbonates (calcaire, dolomie) ou en micas et feldspaths, les ions
H3O+ sont neutralisés et le pH ne varie pas. Ailleurs, le sol a tendance à
s’acidifier.
les amendements minéraux basiques
101
Une acidité excessive présente de nombreux inconvénients. Les cations
sont moins bien retenus par le complexe argilo-humique et la capacité
d’échange en cations (CEC) diminue. L’acidité rend l’aluminium soluble et
celui-ci peut devenir toxique pour les plantes (pH < 5). Elle est défavorable à la structure des sols, surtout en limons. Enfin, elle nuit à l’activité
biologique du sol, notamment aux vers de terre et aux bactéries.
▲
Comme le rappelait le groupe « chaulage » du COMIFER en 2005, il n’est
pas possible de définir un pH optimum pour les plantes cultivées : une
valeur minimum de 5,9 est souhaitable pour la plupart des cultures. L’orge
et la betterave sucrière exigent des pH plus élevés, pour des raisons liées
à leur métabolisme racinaire. De même, un pH de l’ordre de 7 permet un
développement optimal des bactéries fixatrices d’azote de la plupart des légumineuses (luzerne).
Remarque :
Certaines maladies et mauvaises herbes se développent davantage dans les sols
acides. Un amendement minéral basique permet de lutter contre elles. Cependant,
un pH trop basique n’est pas plus favorable ! Quand le pH dépasse 7,8 à 8, le phosphore et les oligo-éléments (Fe, Mn, B, Zn, Cu) sont moins disponibles et les végétaux, vigne et arbres fruitiers notamment, peuvent souffrir de chloroses.
Les amendements minéraux basiques contiennent des bases qui contribuent à neutraliser l’acidité.
Principaux types d’amendements et bases neutralisantes correspondantes
Amendements
amendements minéraux basiques
– chaux vive et chaux éteinte
– carbonates
amendements sidérurgiques
Bases
OHHCO3-, CO32anions silicates et silico-phosphates
les amendements minéraux basiques
102
Attention !
Ce ne sont pas les cations Ca2+ et Mg2+ des amendements minéraux basiques
qui neutralisent l’acidité des sols mais les bases qui leur sont associées. Ainsi,
le gypse (sulfate de calcium), qui libère des ions sulfates, n’augmente pas le pH.
Pour régulariser le pH, la pratique du chaulage, c’est-à-dire l’opération
consistant à incorporer des amendements minéraux basiques au sol, existe
depuis longtemps.
1.2 – Amélioration des propriétés physiques
des sols instables
Certains sols ont une structure instable. Leur sensibilité à la dégradation
est d’autant plus importante que ces sols sont pauvres en argile et en
matière organique, et riches en limons. Cette instabilité a plusieurs conséquences qui affectent la croissance des plantes cultivées :
– il peut se former une croûte de battance,
– la couche labourée peut prendre en masse et la perméabilité est diminuée,
– le ressuyage est plus lent et il y a des risques de compactage du sol.
En augmentant la floculation des argiles (rôle du calcium) et en modifiant
la CEC (capacité d’échange cationique) effective, l’apport d’amendements
minéraux basiques permet d’améliorer les propriétés physiques des sols.
L’impact des amendements minéraux basiques sur les propriétés physiques des sols s’apprécie par l’observation au champ : on examine l’état de
la surface ou encore le profil cultural. Des essais comparatifs en limons battants ont montré que le chaulage a un effet positif sur la prise en masse
du sol et sur la vitesse de ressuyage, d’autant plus que le pH de départ est
faible. Dans tous les cas, la stabilité de la structure du sol n’est améliorée
que dans les sols qui ne risquent pas d’excès d’eau ou les sols drainés. De
plus, l’amélioration n’est durable que si le système de culture n’entraîne pas
de dégradations fréquentes de la structure. Enfin, il faut éviter des chaulages excessifs qui peuvent, à cause de phénomènes d’interactions, provoquer des carences sur certaines cultures (ex. : carence en manganèse sur
céréales et carence en bore sur colza).
les amendements minéraux basiques
103
2
Les bases du raisonnement
des apports d’amendements
minéraux basiques
Contrairement à la fertilisation azotée ou à la fertilisation phosphatée et
potassique, il n’y a pas de démarche générale de raisonnement et de calcul des apports d’amendements minéraux. Actuellement, l’approche est
régionale. Les expérimentations menées par les instituts techniques et les
travaux du COMIFER ont permis d’établir des normes dans quelques
contextes précis de sol, de climat et de culture. Cependant, les apports
d’amendements minéraux répondent toujours à deux objectifs, indépendants
ou simultanés :
– agir sur l’acidité du sol,
– améliorer ses propriétés physiques.
L’objectif que cherche à atteindre l’agriculteur dépend du type de sol et, en
partie, de son système de culture. Le tableau suivant recense ces objectifs
en fonction des principales combinaisons de sols pour quelques grandes
cultures.
Objectifs des apports selon les types de sols et les systèmes de cultures
Céréalier
« non dégradant »*
Céréalier
« dégradant »
Élevage
Limons battants
hydromorphes drainés ou non
PP
PP
pH et PP selon taux
de matière organique
PP
Limons battants sains
pH
pH et PP
pH
PP
Limons argileux
pH
pH et PP
pH
PP
pH = amélioration du pH
Betteravier
PP = amélioration des propriétés physiques
* Le système céréalier « non dégradant » présente une dominante de cultures d’hiver dans sa
rotation.
Source : COMIFER.
Dans le cas où l’amélioration du pH est prioritaire, le diagnostic est possible grâce à une analyse de terre (pH). La mesure de la CEC (capacité
d’échange en cations) et du taux de saturation permettent alors de calculer la dose à apporter. Comme pour les autres analyses, les prélèvements
les amendements minéraux basiques
104
de terre doivent être effectués en respectant un certain nombre de règles.
Compte tenu des variations du pH dans le temps, il est conseillé de faire
une deuxième analyse avant de décider d’effectuer un chaulage.
La valeur de pH souhaitable dépend des sols (humidité, tassement, richesse
en tel ou tel élément...) et des espèces cultivées mais, pour la plupart des
végétaux, cette valeur est en général comprise entre 6 et 7.
En attendant le développement d’outils destinés à définir les doses d’amendements permettant d’entretenir le statut acido-basique des sols, le groupe
« chaulage » du COMIFER propose :
- d’obtenir un pH du sol supérieur à 5,5,
- d’assurer un apport d’entretien entre les pH 5,9 à 6,5 (pH limité à 6,3
pour les prairies permanentes mais jusqu’à un pH de 7,1 pour la betterave sucrière).
▲
Remarque :
La luzerne peut donner de bons résultats à pH 6 si la fertilisation en P, K et Mg
est satisfaisante.
Dans le cas où on recherche principalement l’amélioration de la structure,
le statut acido-basique est apprécié par la détermination du pouvoir tampon. La mesure du pH oriente ensuite le choix de l’amendement à utiliser.
Le raisonnement des apports dépend de la situation initiale de la parcelle :
apports d’entretien quand l’état initial est correct, apports de redressement quand ce n’est pas le cas. Le calcul des doses à apporter se fait en
général à partir de références locales, les seules disponibles actuellement.
Recherche d’informations
Faites
Procurez-vous auprès de la chambre d’agriculture de votre département les
vérifier
références locales utilisées par les techniciens pour les conseils de doses d’amen-
vos informations
dements minéraux basiques.
par un formateur
les amendements minéraux basiques
105
En résumé
➩ Les apports d’amendements minéraux basiques visent deux objectifs principaux : la régularisation du pH du sol et/ou l’amélioration de
la structure du sol.
➩ Le choix des amendements et le raisonnement de leurs apports
dépendent de l’objectif que se fixe l’agriculteur. Le diagnostic s’appuie
sur les résultats d’analyses de terre et le calcul des doses est réalisé
à partir de références locales.
Propositions
vrai
faux
1
1 - de 186
0
2 - de 200
18
3 - plus de
Autoévaluation
Ce test peut être réalisé à l’issue de l’utilisation de ce dossier pour vérifier
que vous avez atteint les objectifs correspondants. Il peut également vous servir à situer vos pré-acquis (c’est-à-dire ce que vous maîtrisez déjà) avant d’utiliser le dossier.
Le corrigé ( à partir de la page 117) et les commentaires (page 125) vous permettront de vous autoévaluer.
Test
1. Indiquez si les propositions suivantes sont vraies ou fausses en cochant
la case appropriée.
Propositions
a. Le carbone des végétaux provient du dioxyde
de carbone de l’air.
b. L’azote des végétaux provient de l’azote
atmosphérique.
c. Tous les éléments d’une plante proviennent
de la solution du sol.
d. Les végétaux tirent leurs éléments minéraux
de la solution du sol.
Vrai
Faux
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
2. Sous quelle(s) forme(s) la plante utilise-t-elle l’azote ?
a.
b.
c.
d.
Sous forme d’azote organique.
Sous forme de nitrates.
Sous forme d’urée.
Sous forme d’ammoniac.
❒
❒
❒
❒
autoévaluation
107
3. Indiquez si les propositions suivantes sont vraies ou fausses en cochant
la case appropriée.
Propositions
a. L’azote du sol est principalement sous forme organique.
b. Les végétaux préfèrent l’azote organique.
c. La minéralisation transforme l’azote gazeux
en azote minéral.
d. Les trois formes de l’azote minéral sont les ions nitrates,
les ions nitrites et les ions ammonium.
e. L’azote nitrique est fixé sur le complexe argilo-humique.
Vrai
Faux
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
4. Indiquez si les propositions suivantes sont vraies ou fausses en cochant
la case appropriée.
Propositions
a. La plus grande partie du phosphore du sol est
dans la solution du sol.
b. Le phosphore apporté par les engrais phosphatés
est entièrement assimilé par les plantes.
c. L’utilisation de l’engrais phosphaté dépend du pH
et du pouvoir fixateur du sol.
d. L’utilisation de l’engrais phosphaté dépend de la forme
sous laquelle il est apporté.
e. Plus le contact entre l’engrais phosphaté et le sol
est prolongé, plus il peut être utilisé par la plante.
Vrai
Faux
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
autoévaluation
108
5. Indiquez si les propositions suivantes sont vraies ou fausses en cochant
la case appropriée.
Propositions
a. L’intensité de la minéralisation dépend du type de sol.
b. La minéralisation est plus rapide dans les sols argileux
que dans les sols sableux.
c. Les matières organiques du sol minéralisent
sous l’action de bactéries.
d. Le taux d’azote minéral d’un sol varie
au cours de l’année.
e. Dans les sols très calcaires, la minéralisation
des matières organiques est favorisée.
Vrai
Faux
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
6. Parmi les propositions suivantes, cochez celle qui vous paraît exacte.
Le schéma ci-dessous illustre :
a.
b.
c.
d.
La loi du fractionnement des apports
La loi des accroissements moins que proportionnels
La loi des facteurs limitants
La loi des restitutions
❒
❒
❒
❒
rendement
dose d'engrais
autoévaluation
109
7. Le tableau ci-dessous donne les rendements d’une culture, obtenus par différentes combinaisons de doses d’engrais azoté et phosphaté.
0 kg de P2O5
80 kg de P2O5
0 kg de N
20 q
26 q
80 kg de N
32 q
41 q
a. Quelle est la loi de fertilisation mise en évidence par les résultats de cet
essai ?
b. Justifiez votre réponse.
8. Indiquez si les propositions suivantes sont vraies ou fausses en cochant
la case appropriée.
Propositions
a. Tous les engrais sont des produits chimiques minéraux.
b. Les engrais sont destinés à modifier
les propriétés du sol.
c. Les éléments nutritifs sont toujours apportés
par les engrais.
d. Tous les sols ont besoin d’amendements.
e. Les engrais sont absorbés au niveau des racines.
Vrai
Faux
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
9. Pour chaque élément minéral de la colonne de gauche, indiquez l’unité
fertilisante qui permet d’exprimer les besoins des cultures et les apports
d’engrais.
N
.........................................................................................................................
P
.........................................................................................................................
K
.........................................................................................................................
Ca .........................................................................................................................
Mg .........................................................................................................................
autoévaluation
110
10. Étudiez l’étiquette d’engrais ci-dessous et répondez aux questions.
a. Qu’est-ce qu’un engrais ternaire ?
ENGRAIS
TERNAIRE
GRANULÉ
8 - 12 - 16 « S »
Dosage garanti
NFU 42001
8 pour cent d'azote dont :
4 mi-nitrique mi-ammoniacal du nitrate
d'ammoniaque
4 ammoniacal du sulfate d'ammoniaque
b. Citez tous les engrais simples entrant
dans la composition de cet engrais.
12 pour cent d’anhydride phosphorique
(P2O5) soluble dans l'eau et le citrate
d'ammoniaque du superphosphate de chaux
18 pour cent d’oxyde de potassium (K2O)
soluble dans l'eau, du sulfate de potassium
c. Que signifie le « S » ?
d. Quelle est la fraction de l’azote immédiatement disponible pour la culture?
e. Le phosphore et le potassium sont-ils sous une forme utilisable par les
cultures ?
11. Parmi les affirmations suivantes, cochez celle(s) qui vous parai(ssen)t
exacte(s).
a.
b.
c.
d.
Un engrais de type 8-12-16 est un engrais binaire
Un engrais de type 8-12-16 est un engrais ternaire
Un engrais de type 0-12-12 est un engrais simple
Un engrais de type 0-12-12 n’apporte pas d’azote
❒
❒
❒
❒
autoévaluation
111
12. À chaque engrais de la liste de gauche, faites correspondre le ou les ions
qu’il apporte.
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
nitrate d’ammonium (ammonitrate)
chlorure de potassium
phosphal
phosphate d’ammoniaque
scories potassiques
superphosphate
nitrate de sodium
a.
b.
c.
d.
nitrate NO3ammonium NH4+
phosphate PO43potassium K+
13. Parmi les produits suivants, cochez ceux qui sont des amendements
minéraux basiques.
a.
b.
c.
d.
e.
La craie
Le gypse
La dolomie
Le phosphal
La chaux vive
❒
❒
❒
❒
❒
14. Indiquez si les propositions suivantes sont vraies ou fausses en cochant
la case appropriée.
Propositions
a. Un amendement minéral apporte toujours
du calcium et du magnésium.
b. Les amendements engrais apportent
au moins un des principaux éléments fertilisants.
c. Un amendement minéral basique est toujours
à base de calcaire ou de chaux.
d. Tous les amendements ont une action neutralisante
sur le pH.
e. Aucune réglementation n’oblige à mentionner la teneur
en CaO d’un amendement minéral basique.
Vrai
Faux
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
autoévaluation
112
15. Pour chacun des amendements minéraux basiques suivants, calculez la
quantité nécessaire pour obtenir la même action neutralisante que 100 kg
de CaO et reportez vos résultats dans le tableau.
Amendement
amendement calcaire mixte
dolomies
chaux magnésienne vive
craies
marnes
écumes de sucrerie
Valeur neutralisante
60
55
95
50
40
25
Quantité nécessaire
16. À coût et valeur neutralisante égaux, quels sont les autres critères de choix
d’un amendement ?
17. Parmi les ions suivants, cochez ceux qui ont une action neutralisante sur
le pH du sol.
a.
b.
c.
d.
Ca2+
OHCO32Mg2+
❒
❒
❒
❒
18. Parmi les caractéristiques suivantes, cochez celles qui correspondent
aux engrais azotés ammoniacaux.
a.
b.
c.
d.
e.
Ils sont solubles dans l’eau.
Ils sont lessivables.
Ils sont immédiatement utilisables par les plantes.
Ils sont directement responsables des pollutions azotées.
Ils sont régulièrement nitrifiés.
❒
❒
❒
❒
❒
autoévaluation
113
19. Parmi les engrais azotés suivants, cochez celui ou ceux que vous choisiriez pour une action rapide.
a.
b.
c.
d.
e.
L’urée
Le nitrate d’ammonium (ammonitrate)
L’ammoniac anhydre
Le sang desséché
Le sulfate d’ammoniaque
❒
❒
❒
❒
❒
20. Pour chaque produit (fertilisant) de la liste de gauche, indiquez par
une croix à quelle catégorie il appartient.
Produit
Engrais minéral Engrais organique Amendement minéral Amendement organique
basique
Cendres de chaux
Patentkali
Superphosphate
Composts
Scories Thomas
Dolomie
Phosphate bicalcique
Ammoniac anhydre
Farine de poisson
Tourbe
Ammonitrate
21. Parmi les engrais suivants, cochez ceux qui, en plus de l’azote, du phosphore ou du potassium, apportent également du soufre, du calcium ou du
magnésium.
a.
b.
c.
d.
e.
sulfate de potassium
ammonitrate
scories Thomas
patentkali
urée
❒
❒
❒
❒
❒
autoévaluation
114
22. Vous avez à choisir entre deux engrais ternaires 30-30-30. Le premier
contient 25 % d’azote ammoniacal et 5 % d’azote nitrique, le second 15 %
d’azote ammoniacal et 15 % d’azote nitrique. Pour l’action la plus rapide possible, lequel choisissez-vous ? Justifiez votre réponse.
23. Vous avez à choisir entre deux engrais phosphatés qui contiennent tous
les deux 30 % de P2O5. 25 % du phosphore du premier est soluble dans l’eau,
et 5 % du second. Lequel choisissez-vous ? Justifiez votre réponse.
24. Parmi les propositions suivantes, cochez celle qui vous paraît exacte.
a. Les engrais sont les seules matières fertilisantes.
b. Engrais et amendements sont des fertilisants.
c. Les amendements minéraux basiques ne sont pas
des fertilisants.
d. Les engrais organiques ne sont pas des fertilisants.
e. Les amendements ne peuvent pas fournir d’éléments
nutritifs aux plantes.
❒
❒
❒
❒
❒
25. Parmi les cultures suivantes, cochez celles qui sont très exigeantes en
potasse (K) et en phosphore (P).
a.
b.
c.
d.
e.
Le blé tendre
La betterave sucrière
La luzerne
La pomme de terre
Le seigle
❒
❒
❒
❒
❒
autoévaluation
115
26. Parmi les cultures suivantes, cochez celles qui sont peu exigeantes en
potasse (K) et en phosphore (P).
a.
b.
c.
d.
e.
Le ray-grass
L’avoine
Le maïs ensilage
La luzerne
Le blé tendre
❒
❒
❒
❒
❒
27. Indiquez si les propositions suivantes, concernant la fertilisation P et K,
sont vraies ou fausses en cochant la case appropriée.
Propositions
a. Une fumure d’entretien correspond aux besoins
de la culture.
b. La fumure d’entretien permet d’enrichir le sol.
c. Une impasse de fumure consiste à ne pas réaliser
d’apports d’engrais.
d. Les exigences des cultures en P et en K sont variables.
e. Les engrais organiques peuvent apporter d’importantes
quantités de P et de K.
f. Le calcul de fumure ne tient pas compte
des rendements espérés.
Vrai
Faux
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
❒
28. Parmi les critères (facteurs) suivants, cochez ceux qui sont pris en compte
dans le raisonnement de la fumure P et K.
a.
b.
c.
d.
e.
Les restitutions de la culture
Le précédent cultural
L’espèce cultivée
Les teneurs en éléments du sol
Le rendement espéré
❒
❒
❒
❒
❒
autoévaluation
116
29. Parmi les objectifs suivants, quels sont ceux qui correspondent à une
fumure d’entretien ?
a.
b.
c.
d.
Couvrir les exportations des cultures.
Enrichir le sol en un des éléments fertilisants majeurs.
Compenser les pertes par lessivage.
Corriger une carence en un élément.
❒
❒
❒
❒
autoévaluation
117
Corrigés
Pour vous autoévaluer, comparez vos réponses à celles du corrigé. Lorsque
votre réponse à une question est exacte, attribuez-vous le nombre de points
du barème correspondant. Calculez votre score (sur 47) en totalisant les
points obtenus puis reportez-vous aux commentaires.
✍
a
b
c
d
→
→
→
→
Question 1
vrai
faux
faux
vrai
Proposition b : seules les légumineuses sont capables d’utiliser l’azote de l’air grâce à des
bactéries associées.
Proposition c : le carbone n’est pas prélevé dans la solution du sol ; il provient du dioxyde
de carbone de l’air.
Barème : 2 points pour toutes les réponses exactes, 1 point pour 3 réponses
exactes.
Votre résultat :
✍
Question 2
Il fallait cocher la réponse b.
Barème : 1 point si vous avez coché la proposition b et seulement celle-là.
Votre résultat :
a → vrai
b → faux
c → faux
✍
d → vrai
e → faux
Question 3
Proposition b : les végétaux absorbent essentiellement de l’azote minéral.
Proposition c : la minéralisation transforme l’azote organique en azote minéral.
Proposition e : l’azote minéral n’est pas retenu par le CAH ; il se trouve dans la solution du sol.
Barème : 2 points pour toutes les réponses exactes, 1 point pour au moins
3 bonnes réponses.
Votre résultat :
autoévaluation
118
Question 4
a
b
c
d
e
→
→
→
→
→
✍
faux
faux
vrai
vrai
faux
Proposition a : le phosphore de la solution du sol représente moins de 0,1 % du phosphore total.
Proposition b : les engrais phosphatés ne sont jamais entièrement disponibles pour les plantes.
Proposition e : plus ce contact est prolongé, plus le phosphore évolue vers des formes indisponibles pour les plantes
Barème : 2 points pour toutes les bonnes réponses, 1 point pour 3 réponses
exactes.
Votre résultat :
Question 5
a
b
c
d
e
→
→
→
→
→
✍
vrai
faux
vrai
vrai
faux
Proposition b : au contraire, des taux élevés d’argile ne sont pas favorables à la minéralisation.
Proposition e : au contraire, l’abondance de calcaire empêche la dégradation des matières
organiques.
Barème : 2 points pour toutes les réponses exactes, 1 point pour au moins
3 bonnes réponses.
Votre résultat :
✍
Question 6
Il fallait cocher la réponse b.
Barème : 1 point si vous avez coché la proposition b et seulement celle-là.
Votre résultat :
autoévaluation
119
✍
a. La loi de fertilisation mise en évidence est la loi des interactions.
b. L’effet de l’azote seul est de 32 – 20 = + 12 q, celui du phosphore seul
est de 26 – 20 = + 6 q.
L’effet de l’apport conjoint de phosphore et d’azote est de 41 – 20 = + 21 q,
supérieure à la somme des effets séparés: 12 + 6 = 18 q. Il y a donc une interaction positive entre l’azote et le phosphore.
Question 7
Barème : 1 point pour chaque réponse exacte.
Votre résultat :
a
b
c
d
e
→
→
→
→
→
✍
Question 8
faux
faux
faux
faux
vrai
Proposition a : il existe des engrais organiques (exemple : farine de poisson).
Proposition b : les engrais sont destinés à apporter des éléments nutritifs aux plantes.
Proposition c : les amendements organiques (fumiers...) apportent aussi d’importantes
quantités d’éléments nutritifs.
Proposition d : on apporte des amendements minéraux pour compenser les défauts de certains sols : acidité excessive, structure dégradée...
Barème : 2 points pour toutes les réponses exactes, 1 point pour au moins
3 bonnes réponses.
Votre résultat :
✍
N → N
P → P2O5
K → K2O
Ca → CaO
Mg → MgO
Question 9
Barème : 2 points pour toutes les réponses exactes, 1 point pour au moins
3 bonnes réponses.
Votre résultat :
autoévaluation
120
✍
Question 10
a. Un engrais ternaire est un engrais composé qui apporte les trois principaux éléments fertilisants : azote, phosphore et potassium.
b. Quatre engrais simples entrent dans la composition de cet engrais :
– le nitrate d’ammonium,
– le sulfate d’ammoniaque,
– le superphosphate de chaux,
– le sulfate de potassium.
c. Le symbole « S » correspond au soufre, apporté par le sulfate d’ammoniaque et par le sulfate de potassium.
d. Un quart seulement de l’azote (soit 2 % de l’engrais) est sous forme de
nitrates immédiatement disponibles pour les plantes.
e. Les engrais qui apportent le phosphore et le potassium sont solubles dans
l’eau. Ces éléments sont donc plus disponibles pour les plantes.
Barème : 1 point pour chaque réponse exacte.
Votre résultat :
✍
Question 11
Il fallait cocher les réponses b et d.
Barème : 1 point si vous avez coché les réponses b et d.
Votre résultat :
✍
Question 12
1
2
3
4
5
6
7
→
→
→
→
→
→
→
a et b
d
c
b et c
c et d
c
a
Barème : 2 points pour toutes les réponses exactes, 1 point pour au moins
5 bonnes réponses.
Votre résultat :
autoévaluation
121
✍
Question 13
Il fallait cocher les réponses a, c et e.
Barème : 1 point si vous avez coché toutes ces réponses.
Votre résultat :
a → faux
b → vrai
c → faux
✍
d → faux
e → faux
Question 14
Proposition a : un amendement minéral basique apporte toujours un de ces deux éléments,
pas forcément les deux.
Proposition c : certains amendements minéraux basiques sont d’origine sidérurgique ou des
sous-produits industriels.
Proposition d : les amendements organiques, le sable et certains amendements minéraux
(ex. : gypse) n’ont pas d’action neutralisante.
Proposition e : la teneur en CaO et en MgO des amendements minéraux basiques figurent obligatoirement sur l’étiquette de ces produits.
Barème : 2 points pour toutes les réponses exactes, 1 point pour au moins
3 bonnes réponses.
Votre résultat :
✍
Tableau complété
Amendement
amendement calcaire mixte
dolomies
chaux magnésienne vive
craies
marnes
écumes de sucrerie
Question 15
Valeur neutralisante
60
55
95
50
40
25
Quantité nécessaire
100/60 x 100 = 167 kg
100/55 x 100 = 182 kg
100/95 x 100 = 105 kg
100/50 x 100 = 200 kg
100/40 x 100 = 250 kg
100/25 x 100 = 400 kg
Barème : 2 points pour tous les calculs exacts.
Votre résultat :
autoévaluation
122
✍
Question 16
Les autres critères de choix sont la teneur en magnésium et en calcium, la
solubilité et la finesse du broyage.
Barème : 1 point pour au moins deux critères cités.
Votre résultat :
✍
Question 17
Il fallait cocher les réponses b et c.
Barème : 1 point si vous avez coché les propositions b et c et seulement celles-là.
Votre résultat :
✍
Question 18
Il fallait cocher les réponses a et e.
Barème : 1 point si vous avez coché les propositions a et e et seulement celles-là.
Votre résultat :
✍
Question 19
Il fallait cocher la réponse b.
Barème : 1 point si vous avez coché la proposition b et seulement celle-là.
✍
Question 20
Votre résultat :
Tableau complété :
Produit
Engrais minéral Engrais organique Amendement minéral Amendement organique
basique
Cendres de chaux
✓
Patentkali
✓
Superphosphate
✓
Composts
✓
Scories Thomas
✓
Dolomie
✓
Phosphate bicalcique
✓
Ammoniac anhydre
✓
Farine de poisson
✓
Tourbe
✓
Ammonitrate
✓
Barème : 4 points pour toutes les réponses exactes, 2 points pour au moins
6 bonnes réponses.
Votre résultat :
autoévaluation
123
✍
Question 21
Il fallait cocher les réponses a, c et d.
Barème : 1 point si vous avez coché les propositions a, c et d et seulement
celles-là.
Votre résultat :
✍
Pour une action rapide, le second engrais est le plus efficace. En effet, il
contient plus d’azote nitrique, seule forme d’azote immédiatement utilisable
par les plantes.
Question 22
Barème : 1 point pour une réponse équivalente.
Votre résultat :
✍
Le phosphore soluble dans l’eau est le plus facilement disponible pour les
plantes. Les autres formes de phosphore ont une action très lente, voire nulle
dans certains cas. Il faut donc choisir le premier engrais.
Question 23
Barème : 1 point pour une réponse équivalente.
Votre résultat :
✍
Question 24
Il fallait cocher la réponse b.
Barème : 1 point si vous avez coché la proposition b et seulement celle-là.
Votre résultat :
✍
Question 25
Il fallait cocher les réponses b et d.
Barème : 1 point si vous avez coché les réponses b et d.
Votre résultat :
✍
Question 26
Il fallait cocher les réponses b et e.
Barème : 1 point si vous avez coché les réponses b et e.
Votre résultat :
autoévaluation
124
✍
Question 27
a
b
c
d
e
f
→
→
→
→
→
→
vrai
faux
vrai
vrai
vrai
faux
Proposition b : la fumure d’entretien couvre les besoins de la culture. Elle ne permet pas
d’enrichir le sol.
Proposition f : les besoins en éléments minéraux dépendent du rendement de la culture. Le
calcul de fumure en tient donc compte.
Barème : 2 points pour toutes les réponses exactes, 1 point pour 3 réponses
exactes.
✍
Votre résultat :
Question 28
Il fallait cocher toutes les réponses.
Barème : 1 point seulement si vous avez coché toutes les réponses.
✍
Votre résultat :
Question 29
Il fallait cocher les réponses a et c.
Barème : 1 point si vous avez coché les propositions a et c et seulement celles-là.
Votre résultat :
Votre score sur 47 = . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
autoévaluation
125
Commentaires
Si vous avez réalisé ce test avant d’utiliser le dossier d’autoformation...
➩ Si vous avez plus de 37 points, vous avez déjà une bonne maîtrise
des aspects traités dans ce dossier d’autoformation. Il n’est peut-être
pas utile que vous utilisiez ce dossier, du moins entièrement. N’hésitez
quand même pas à prendre connaissance des passages ou séquences
correspondant aux questions pour lesquelles vous vous êtes trompé(e).
Pour cela, demandez à un formateur de vous aider à établir un diagnostic plus précis de vos pré-acquis à partir des résultats à ce test.
➩ Si vous avez moins de 37 points, il est probable que des aspects
importants du thème traité dans ce dossier ne vous soient pas familiers. L’utilisation de ce dossier selon un parcours et un rythme adaptés est conseillée. Demandez à un formateur de vous aider à établir
un diagnostic plus précis de vos pré-acquis à partir des résultats à ce
test pour construire votre parcours individualisé d’utilisation.
Si vous avez réalisé ce test après avoir utilisé le dossier d’autoformation...
➩ Si vous avez plus de 37 points, vous avez suivi avec profit les
séquences de ce dossier d’autoformation. N’hésitez quand même pas
à revoir les passages ou séquences correspondant aux questions pour
lesquelles vous vous êtes trompé(e). Pour cela, demandez à un
formateur de vous aider à établir un diagnostic plus précis de vos
apprentissages.
➩ Si vous avez de 25 à 37 points, certains aspects vous ont échappé...
Revoyez les passages ou séquences correspondant aux questions pour
lesquelles vous vous êtes trompé(e). Pour cela, demandez à un
formateur de vous aider à établir un diagnostic plus précis de vos
apprentissages. Si besoin, demandez-lui des explications complémentaires.
➩ Si vous avez moins de 25 points, il va falloir sérieusement retravailler ce dossier. Consultez un formateur qui pourra vous donner des
explications complémentaires et vous conseiller l’utilisation d’autres
documents.
glossaire
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Glossaire
Absorption : Mécanisme par lequel
les plantes prélèvent les éléments
nutritifs dans la solution du sol.
Amendement : Substance incorporée
au sol pour en améliorer la constitution physico-chimique. Souvent, les
amendements fournissent aussi au
sol des éléments fertilisants qui lui
permettent de reconstituer ses
réserves. Il y a deux catégories
d’amendements, les amendements
minéraux et les amendements organiques.
Besoins : Quantités d’un élément
nutritif prélevées par une culture,
nécessaires pour atteindre un objectif de rendement particulier.
Biodisponibilité : Caractéristique d’un
élément minéral du sol lui permettant d’être absorbé par une culture.
Chaulage : Apport d’amendements
minéraux basiques à un sol dans le
but de réduire son acidité.
Élément minéral : Élément chimique
entrant dans la composition des
végétaux et dont ceux-ci ont besoin
pour assurer leur croissance.
Engrais : Matière fertilisante dont la
fonction est d’apporter aux végétaux
un ou des éléments minéraux qui
leur sont directement utiles. La
teneur en éléments nutritifs est d’au
moins 3 % du produit brut pour un
des trois éléments majeurs (N, P, K).
La législation française distingue
différents types d’engrais selon leur
forme chimique ou physique et leur
nature minérale ou organique.
Exigence des cultures : Notion correspondant à certaines caractéristiques
des espèces cultivées déterminant
leur comportement vis-à-vis d’une
impasse de fertilisation en phosphore
ou en potasse. Il existe 3 classes d’exigence : les plantes peu exigeantes, les
plantes moyennement exigeantes et
les plantes très exigeantes.
Exportation : Quantité d’un élément
donné contenue dans les végétaux
récoltés et sortis de la parcelle.
Fertilisation : Création ou amélioration de la fertilité d’un sol au moyen
d’actions qui modifient ses propriétés physico-chimiques et biologiques,
de telle façon que les cultures
trouvent des conditions optimales de
végétation.
glossaire
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Fertilité : La fertilité d’un sol est son
aptitude à assurer la croissance des
cultures dans la durée.
Fixation : Ensemble de phénomènes
physico-chimiques plus ou moins
réversibles conduisant à une diminution de la biodisponibilité des éléments nutritifs. On parle couramment de blocage des éléments.
Fumure : Couramment synonyme
de fertilisation. Au sens strict, la
fumure est la quantité d’éléments
fertilisants apportée à une culture.
Matières fertilisantes : Produits destinés à assurer la nutrition des végétaux et à améliorer les propriétés
physiques et chimiques des sols. Les
matières fertilisantes comprennent
les engrais et les amendements.
Minéralisation : Transformation biochimique de la matière organique
aboutissant à la libération des éléments chimiques sous une forme
minérale, seule forme facilement utilisable par les plantes. La minéralisation est plus ou moins rapide selon
les caractéristiques du sol (pH,
teneur en calcaire, aération) et du
climat (température, humidité).
Interaction : Influence réciproque, par
exemple entre des éléments minéraux sur le rendement d’une culture.
Il y a interaction entre deux éléments
quand leur effet simultané est différent de la somme des effets qu’ils
auraient eus séparément. Une interaction peut être positive ou négative.
Norme d’interprétation : Ensemble des
teneurs analytiques établies expérimentalement pour un type de sol et
une région donnés, permettant de
faire un diagnostic sur le sol, à partir des résultats d’une analyse de
terre. Ces normes dépendent du type
de sol, du climat, des espèces cultivées, des techniques culturales, du
niveau d’intensification...
Lessivage : Entraînement en profondeur des éléments minéraux par
l’eau de pluie. Les éléments minéraux les plus sensibles au lessivage
sont ceux qui ne sont pas retenus
▲
▲
▲
Impasse: Absence de fumure pendant
une ou plusieurs années. On décide
de faire une impasse si on estime
que le rendement de la culture n’en
sera pas affecté et si le sol ne risque
pas de s’appauvrir.
par le complexe argilo-humique
(nitrates, sulfates) et le calcium.
glossaire
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Objectif de rendement : Rendement
correspondant aux objectifs de l’agriculteur, déterminé en fonction des
aptitudes du sol, du système de
culture et du potentiel de l’espèce et
de la variété (on parle aussi d’objectif de production).
Photosynthèse: Phénomène biologique
grâce auquel les plantes vertes peuvent capter l’énergie lumineuse pour
fabriquer de la matière organique à
partir du dioxyde de carbone de l’air,
d’eau et de sels minéraux.
Prélèvement : Désigne la quantité
d’éléments minéraux soustraits au
sol par les cultures. Le prélèvement
total correspond à la quantité d’éléments contenue dans les plantes au
moment où elles en renferment le
plus. Le prélèvement à la récolte
correspond à la quantité d’éléments
contenue dans les plantes au moment
de la récolte.
Rendement : Production d’une culture
rapportée à l’unité de surface. Dans
le calcul de la fertilisation, on tient
compte de l’objectif de rendement
qui est fixé par l’agriculteur en fonction des potentialités du milieu, de
celles des plantes cultivées, de son
système de culture et de calculs
économiques.
Solution du sol : Fraction liquide du
sol, formée par l’eau et les sels minéraux dissous. C’est dans la solution
du sol que les plantes prélèvent la
plupart de leurs éléments nutritifs.
Unité fertilisante : Expression utilisée
dans les calculs de fertilisation. Une
unité fertilisante est égale à un kg de
l’élément considéré par hectare.
Ainsi, 1 U de N = 1 kg de N par hectare ;
1 U de P2O5 = 1 kg de P2O5 par hectare ;
1 U de K2O = 1 kg de K2O par hectare.
bibliographie
Bibliographie
Nous vous proposons des références de documents classées en trois rubriques :
1 – des documents à utiliser en complément de ce dossier d’autoformation,
2 – des ouvrages pour vous permettre d’en savoir plus sur les aspects
essentiels de la fertilisation et des amendements,
3 – des documents publiés dans la collection Cible qui concernent d’autres
séquences de formation du domaine technologique et professionnel du
BP REA.
1 – Documents complémentaires
De nombreuses brochures d’Arvalis, parmi lesquelles on peut citer :
– Fertilisation P-K : raisonner pour agir, 2005.
– Fertilisation azotée du blé tendre, 2005.
– Azote et pomme de terre ; les points clés de la fertilisation raisonnée, 2003.
– Fertiliser avec les engrais de ferme, brochure inter-institut, 2001.
– Fertilisation P-K, dossier Perspectives Agricoles, 1993.
Demandez à un formateur de vous procurer ces documents.
Arvalis a également réalisé 16 fiches, correspondant à 16 régions françaises, qui permettent d’effectuer les calculs de fertilisation P-K (en cours
de réactualisation).
Procurez-vous la fiche concernant votre région auprès d’Arvalis.
Les groupes de travail du COMIFER (azote, soufre, phosphore et potassium,
chaulage, recyclage, communication, épandage) éditent régulièrement des
brochures présentant les résultats de leurs travaux.
Consultez également les sites du CELAC (Comité d’études et de liaison des
amendements minéraux basiques) : www.celac.fr ainsi que celui de l’UNIFA
(Union des industries de la fertilisation) : www.unifa.fr
129
bibliographie
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Des documents photographiques et des vidéos, par exemple : Carences
minérales du blé (diapositives, ITCF, 1989), L’eau, l’agriculteur et l’environnement (vidéo, ITCF, 1990), Valorisation agricole des boues d’épuration
(vidéo, Chambre d’agriculture de l’Ain, 1989), Maîtrise des pollutions : un
projet pour l’exploitation d’élevage (vidéo, INPAR Rennes, 1995), Qualité de
l’eau : les agriculteurs se mobilisent (vidéo, CIFAR / MAP, 1992).
Demandez à un formateur de vous procurer ces documents (certaines
vidéos peuvent être empruntées au bureau de l’audiovisuel du ministère
de l’Agriculture et de la Pêche).
De nombreux articles sur la fertilisation parus dans la presse généraliste
(La France agricole, Agriculture magazine...) et dans des revues techniques
spécialisées :
– grandes cultures : Cultivar, Perspectives agricoles, Réussir Grandes
Cultures, le Betteravier français, Grandes Cultures infos ;
– arboriculture : Arboriculture fruitière, Infos CTIFL, Fruits & légumes ;
– vigne : La vigne, Viti ;
– légumes : Fruits & légumes, Réussir Fruits et légumes, la Pomme de terre
française, Infos CTIFL, PHM Revue horticole, Culture légumière, l’Écho
des M.I.N, le Maraîcher de France ;
– horticulture ornementale et pépinières : Lien horticole, l’Or vert, PHM
Revue horticole.
Vous trouverez dans ces revues des informations complémentaires sur
les productions qui vous intéressent.
Des nitrates en trop, INRAP/UIP, 1991.
Logiciel éducatif conçu pour sensibiliser aux problèmes de pollution par
les nitrates. L’utilisateur peut visualiser les conséquences de ses choix
en matière de fertilisation azotée.
De nombreux logiciels permettent aux agriculteurs de gérer la fertilisation
de leur exploitation (calculs de fumure, plans d’épandage d’engrais de
ferme, bilans de fumure).
Consultez les dossiers du colloque « Informatique agricole, épandage et
fertilisation » (2006) sur le site de l’ACTA
( http://www.acta-informatique.fr )
bibliographie
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2 – Pour en savoir plus
Il existe des documents généraux consacrés à la fertilisation et aux amendements. En voici quelques exemples :
SCHWARTZ (C.), MULLER (J.-C.), DECROUX (J.), Guide la fertilisation
raisonnée, Ed. France agricole, 2005.
Parlons fertilisation, cédéroms de l’UNIFA, 2004.
3 – Autres titres de la collection Cible
Croissance et développement des plantes cultivées, collection Cible,
Educagri éditions, 2005.
Dossier d’autoformation concernant les objectifs suivants de l’UC 1 du
BP REA : être capable d’identifier une plante et ses stades de développement et être capable de rappeler les mécanismes de la nutrition et de
la croissance d’une plante cultivée, et son mode d’élaboration du rendement (OI 121A et 123A).
La défense des cultures, coll. Cible, Educagri éditions, 2005.
Dossier d’autoformation concernant l’objectif suivant de l’UC 1 du BP
REA : être capable de présenter les principes de la protection des cultures
et des traitements phytosanitaires (OI 125A).
10 en agronomie, coll. Cible, Educagri éditions, 1998.
Ce cédérom expose en dix livrets les bases de l’agronomie.
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