Photo : Rémi Garcia Parution semestrielle janvier 2012 / N°51 - Abonnement Annuel : 10 € Enquête La vie souterraine Dossier Bio Des escargots sous le soleil Diagonale Le bruit en ville Edito Deux mille 12 voeux Aménageurs, économistes, chefs d’entreprises, élus, décideurs... Nous vous formulons 12 voeux en cette nouvelle année : profiter de la crise pour repenser nos modèles économiques ; rendre nos entreprises plus «humaines» et au cœur des enjeux du développement durable ; démultiplier les agendas 21 locaux ; créer les énergies du futur ; développer davantage les technologies vertes, facteur de croissance économique ; bâtir de nouveaux habitats sains et écologiques ; continuer à éduquer et sensibiliser les nouvelles générations ; relever les défis que nous proposeront les experts à l’occasion de «RIO + 20» ; éco-concevoir nos nouveaux produits de consommation ; promouvoir un tourisme respectueux de notre environnement ; soutenir les initiatives locales et ... ne pas oublier de profiter des plaisirs que la nature nous offre pour se ressourcer. Bref... Etonnez-nous ! L’ONU a proclamé 2012 «Année internationale des coopératives» et reconnaît ainsi que le modèle d’entreprise coopératif est un facteur majeur dans la réalisation du développement économique et social. C’est une invitation à soutenir le développement et la croissance des coopératives du monde entier selon la devise «les coopératives, des entreprises pour un monde meilleur». Par ailleurs, l’ONU a également déclaré 2012 «Année internationale de l’énergie durable pour tous» : une occasion de sensibiliser à l’importance d’améliorer l’accès durable à l’énergie, l’efficience énergétique et l’énergie renouvelable au niveau local, régional et international. Actualités 2012, année des coopératives et de l’énergie ! Impliquez-vous ! La naissance des alphabets sur les rives de la Méditerranée C’est de la Syrie-Palestine que nous vient le système d’écriture le plus répandu sur la surface du globe : l’alphabet Phénicien qui a permis de faciliter les échanges entre les peuples et est devenu un formidable outil de communication. Une exposition didactique à réserver en 2012 pour découvrir l’histoire de l’invention des systèmes alphabétiques sur le pourtour méditerranéen. Elle est disponible sous forme de 35 panneaux auprès de l’association Alphabets : www.alphabets.org. «Je ne sais pas quoi faire... qu’est-ce que je peux faire ?» Il ne tient qu’à nous de faire exister dès aujourd’hui un monde que nous désirons tous, plus coopératif et plus humaniste. Après l’indignation est venu le temps de l’implication grâce à ce livre qui propose 101 actions applicables par tous pour amorcer le changement à notre échelle. L’auteur, Christophe Chenebault, propose également aux lecteurs un répertoire de 600 organismes et services permettant de concrétiser leurs projets, un agenda engagé de 350 événements et la possibilité de collaborer en inscrivant leur propre action. Facebook se mobilise Presque deux ans après le lancement de la campagne mondiale de Greenpeace, «unfriend coal» qui demandait à Facebook et à ses dirigeants d’alimenter ses data center grâce aux énergies propres plutôt qu’au charbon, le réseau social prend le virage d’un futur énergétique propre. Facebook annonce ainsi aujourd’hui une série de mesures clés : utiliser les énergies renouvelables et innover en matière énergétique, grâce à «l‘Open Compute Project» (nouvelles solutions pour optimiser l’énergie utilisée sur les serveurs). Une victoire pour Greenpeace qui a réussi à mobiliser 700 000 militants en ligne. La Clé des champs Par les réalisateurs de Microcosmos, ce documentaire sur l’écosystème d’une mare vu par des enfants est à découvrir au cinéma depuis le 21 décembre. Dans un village de la campagne française, un jeune garçon rêveur et solitaire est en vacances chez des cousins. Il est seul et cherche à dissiper son ennui. Il découvre à l’écart du village une mare abandonnée qui devient bientôt son eden secret. Il y revient, fasciné, jour après jour, et découvre tout un monde inconnu, peuplé de créatures étranges... Cet hiver, glissez responsable ! Chaque année, les sports d’hiver attirent un grand nombre de personnes sur les pistes enneigées, toujours plus équipées en matériel dernier cri. Si, comme le souligne l’association Mountain Riders, nous ne sommes pas près de faire pousser des fraises sur notre vieux matériel de montagne que nous aurons mis dans le compost au fond du jardin, il est possible pour les entreprises comme pour les particuliers d’agir pour réduire l’empreinte écologique de cette activité. Il est temps de donner un signal fort aux acteurs du marché en demandant plus d’informations sur l’origine des produits, des méthodes de production et des garanties environnementales et sociales dans notre magasin de sport. Consultez l’éco Guide du matériel de montagne édité par Mountain Riders pour en savoir plus : http://www.mountain-riders.org/_EcoGuideMateriel PN Mercantour A la découverte de la biodiversité souterraine Niphargus, crustacé aveugle très commun dans les eaux douces souterraines Un inventaire généralisé unique en Europe Depuis 2007, grâce au concours de chercheurs internationaux, le Parc National du Mercantour et son cousin germain le Parco Naturale delle Alpi Marittime passent les 250 000 hectares de leurs territoires au peigne fin, en quête de toute forme de vie. L’objectif de cet inventaire généralisé de la biodiversité (ATBI) est de parfaire notre connaissance de la biodiversité qui a choisi cette terre alpine pour s’épanouir, à la fois en terme de nombre, de répartition des espèces et de fonctionnement des écosystèmes dans lesquels elles s’inscrivent. Tout commence par une phase de prospection (collectes sur le terrain, renouvelées annuellement, entre mai et octobre), suivie d’une phase d’identification des spécimens collectés (souvent en laboratoire). Une fois identifiés, ils sont mis en collection, parfois étudiés au niveau moléculaire (barcoding). Les données liées à leur collecte sont saisies dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel. L’inventaire concerne principalement les groupes d’espèces les moins connus de notre territoire, c’est-à-dire les invertébrés, la flore non vasculaire (mousses, lichens) et les champignons. Ces recherches ont permis la découverte de nouvelles espèces, tant pour les parcs que pour la Science. Elles ont également amélioré la connaissance des espèces déjà répertoriées et de leurs habitats. Soutenue par la Fondation Albert II de Monaco, le Gouvernement Monégasque et par le Fonds Européen de Développement Régional – Programme Alcotra 2007-2013, cette entreprise d’envergure européenne se profile dans le long terme et se réalise en lien avec le Muséum National d’Histoire Naturelle. Spélerpès de Strinati QUELQUES CHIFFRES 9 391 espèces recensées au 1er septembre 2011 sur les deux parcs. Plus de 40 institutions techniques et scientifiques européennes, une centaine de chercheurs et 300 taxonomistes sont engagés dans cette aventure de la connaissance. Nous pouvons souligner l’immense avancée des connaissances au sujet des invertébrés : nous passons de 2 000 espèces recensées en 2007 à près de 6 000 aujourd’hui ! «A la manière d’un tableau pointilliste, chaque pointage contribuera à former un panorama du vivant sur une entité écologique unique à un instant précis, permettant également un suivi des communautés vivantes dans l’espace et dans le temps, en rapport aux activités anthropiques et au changement climatique.» Enquête L’aventure souterraine… PN Mercantour L’effort de prospection et d’identification de l’ATBI s’est porté en priorité sur les groupes taxonomiques les moins étudiés, ainsi que les écosystèmes les moins connus, comme les milieux souterrains. Le massif du Mercantour, principalement constitué de roches plutoniques et métamorphiques, est pauvre en cavités naturelles. On peut cependant trouver quelques grottes dans les vallées où affleurent les calcaires (Roya en particulier, mais aussi dans une moindre mesure la Tinée et la moyenne vallée du Var), ainsi que des gouffres de faible profondeur (50 mètres au maximum) dans quelques petits karsts d’altitude comme ceux de Crousette ou de la Céva. A ces cavités naturelles s’ajoutent quelques mines désaffectées et fortifications souterraines le long de l’ancienne frontière franco-italienne. PN Mercantour Petit rhinolophe En 1999, sous l’impulsion du chef du service scientifique Benoît Lequette, un inventaire des cavités des 28 communes du territoire du parc national a été mené. Côté Alpes-de-Haute-Provence, l’aide d’un spéléologue, Jean-Yves Bigot, a été très précieuse... Dans les Alpes-Maritimes, c’est le Comité Départemental de Spéléologie qui a pris en charge ce recensement. Cet important travail préalable s’est révélé très utile quand le Parc National du Mercantour et le Parco Naturale delle Alpi Marittime furent choisis pour devenir sites de référence du deuxième inventaire généralisé de la biodiversité au monde, en 2006. A nouveau, une quinzaine de spéléologues, motivés par l’aspect scientifique de cette activité qui mêle exploration sportive et étude du milieu naturel, se sont proposés pour mener à bien ce passionnant inventaire. La première étape fût un stage de formation sous la conduite de Jean-Michel Lemaire et Jeannot Raffaldi, créateurs de l’association Troglorytes et spécialistes reconnus d’entomologie souterraine. Les participants, après avoir passé en revue tous les organismes vivants dans ce milieu dit «extrême», qui impose des adaptations très spécifiques (froid, manque de lumière et de nourriture, etc.), ont appris comment poser des pièges à insectes et comment les capturer «à vue». Vient ensuite la phase de mise en oeuvre de l’inventaire avec les agents du Parc. Une biodiversité surprenante Dolichopode (sauterelle cavernicole) A noter que certains groupes très spécifiques, comme par exemple les pseudos-scorpions ou les araignées cavernicoles, ne sont connus que de très rares spécialistes, dispersés dans les universités des quatre coins de l’Europe. Ainsi, c’est en République tchèque qu’il fallut envoyer des exemplaires de Trachyphloeus lecciae pour avoir la confirmation que ce charançon cavernicole était bien une nouvelle espèce, dédiée à Marie-France Leccia, jeune ingénieure écologue de 30 ans et chef du projet ATBI. Pour un coléoptère tombé dans un des pièges posés par Patrice Tordjman dans une ancienne mine de cuivre de la commune de Valdeblore, ce fût plus facile : les spécialistes sont tout simplement les duettistes Lemaire/Raffaldi, attachés au Museum d’Histoire Naturelle de... Nice ; et c’est ainsi que Duvalius magdelainei tordjmani a rejoint la liste des nouvelles espèces découvertes dans le cadre de l’ATBI. Même si quasiment toute la biodiversité souterraine est constituée d’invertébrés, la majorité des espèces étant des insectes, on trouve dans les cavités du Mercantour aussi des mammifères (les chauves-souris) et même un amphibien endémique, le spélerpès de Strinati. Les chauves-souris (encore appelées chiroptères, de chiro, la main en grec et ptera, l’aile) sont bien présentes dans les grottes et mines du Mercantour, mais en petit nombre d’espèces différentes : petits et grands rhinolophes, murins et minioptères. Les autres (il y en 24 en tout) sont forestières ou habitent les bâtiments. Olivier Grosselet PN Mercantour Duvalius (coléoptère) Comme on le voit, le monde méconnu des ténèbres est beaucoup plus peuplé qu’on ne le croit… Marie-France Leccia - Chef de projet ATBI Mercantour et Patrice Tordjman - Technicien au Parc national du Mercantour, coordinateur du groupe «Biospéléologie» de l’ATBI - Contacts : [email protected] et [email protected] e Des e il ol es s e us l e s leil - D D e s es c a r g ot s sc le s o rg o a c us t s o g s r o a ts so Quand on parle d’escargots, on pense souvent à la pluie. Le célèbre «Petit-gris» évoque un temps automnal breton, l’escargot de Bourgogne, l’hiver au coin du feu. Et pourtant… Qui sait que l’escargot de Bourgogne serait en fait originaire de Turquie, d’où il aurait été importé par les romains ? Qui sait que le sud de la France abrite plus des 2/3 des quelques 420 espèces d’escargots terrestres qui habitent la France ? Qui sait que certaines espèces telle l’Hélice Tapada Helix melanostoma ne supportent pas de s’éloigner à plus de 50 km des côtes de la Méditerranée ? Un escargot tout chaud ! Mais il y a quelque chose que les escargots craignent plus encore que les oscillations annuelles du climat. Le permafrost ! Fermez la porte derrière vous SVP Il est vrai que la physiologie des escargots les dispose plus à se déplacer dans l’humidité qu’au sec. Ils se meuvent par glissade contrôlée, leur peau est directement exposée aux rayons du soleil. Toutefois, le mucus qu’ils sécrètent les protège de la dessiccation et quand les conditions sont vraiment défavorables, ils se rentrent bien à l’abri sous une épaisse coquille de calcaire ; ferment la porte soit à l’aide d’un opercule (comme l’Elégante striée Pomatias elegans), soit en sécrétant un opercule de mucus (par exemple l’Escargot de Bourgogne Helix pomatias), soit, plus fréquemment, en se collant à la paroi d’un rocher. En effet, il semblerait que ce qui explique la diversité d’espèces présentes dans le sud de la France soit le rôle de refuge qu’ait eu la région méditerranéenne pendant les grandes glaciations. Ces dernières ont du littéralement balayer sur leur passage les escargots, peu adaptés pour fuir. On a même pu montrer sur le mont Ventoux que les oscillations des thermoclines avaient coupé en deux des populations d’escargots, produisant un «no man’s land» entre elles, qui aurait aboutit à la formation de deux espèces distinctes ! Parcourant en moyenne entre 2 et 5 mètres dans toute une vie, ces espèces n’auraient pas eu le temps de recoloniser les territoires perdus par les variations climatiques. Ainsi calfeutrés, ils peuvent endurer des températures extrêmes et hiberner pendant plusieurs mois. Il leur restera toujours dans l’année quelques belles journées grises et pluvieuses, entre octobre et mai, pour assurer leur reproduction. L’Elégante striée Pomatias elegans, peut refermer la porte derrière elle ! Un opercule calcifié parfaitement adapté à la forme de l’ouverture la protège aussi bien de la dessiccation que des prédateurs. L’Escargot de Bourgogne Helix pomatia sécrète un opercule temporaire pour se protéger pendant son estive. Parmi la pléthore d’espèces à affinité méditerranéenne, quatre espèces sont suivies dans le cadre d’une enquête participative menée par l’ONEM (voir encadré). Elles ont été choisies d’une part parce qu’elles fréquentent les milieux anthropiques et sont donc facilement détectées, d’autre part parce qu’elles sont aisément reconnaissables et enfin parce qu’elles présentent une affinité variable au domaine bioclimatique méditerranéen. Il s’agit de l’Hélice tapada Helix melanostoma, de l’Hélice peson Zonites algirus, du Bulime tronqué Rumina decollata et enfin de la Troque élégante Trochoidea elegans. Menez votre enquête ! Vous pouvez contribuer à améliorer les connaissances sur ces escargots en envoyant toute observation à : [email protected], ou en mettant en ligne vos observations : http://escargots.onem-france.org. Dossier Bio Quatre espèces à affinité plus ou moins méditerranéenne La petite Troque élégante Trochoidea elegans est caractéristique avec sa coquille en forme de pyramide, parfois colorée, parfois presque blanche comme sur la photo. On l’observe sur les pelouses, les talus, les friches et tous les lieux ouverts et secs. L’Observatoire Naturaliste des Ecosystèmes Méditerranéens L’Hélice tapada Helix melanostoma ressemble au petit-gris, ou à un petit escargot de Bourgogne. Il s’en distingue par l’intérieur de l’ouverture qui est nacrée de violetpourpre sombre. C’est le plus méditerranéen des quatre espèces recherchées. Le Bulime tronqué Rumina decollata atteint la taille d’un doigt d’enfant et se reconnaît à sa coquille toujours tronquée à l’état adulte : la pointe tombe au cours de sa croissance. Il vit dans les tas de gravats, sur les talus et dans les jardins. Article écrit par Vincent Prié, coordinateur de l’enquête sur les escargots méditerranéens, en collaboration avec Eddy Micheneau, conseiller du réseau ONEM. L’ONEM est un réseau d’individus qui coopèrent autour de projets accessibles à tous. Ce réseau souhaite améliorer les connaissances sur les écosystèmes méditerranéens en facilitant la transmission des informations. L’activité s’articule autour du portail internet où les pages sont accessibles en écriture pour faciliter la coopération collective. Ce portail est utilisé comme une plate-forme de projets, souvent réalisés sous forme d’enquêtes avec des outils à disposition. Par exemple, une cartographie représentative des données saisies en ligne rend compte en temps réel de la participation des témoins. Toutes les initiatives sont sous la responsabilité de coordinateurs qui disposent d’un espace sur le site et sont formés pour l’administrer. Le principe de coopération relève de la gratuité et laisse à chacun le choix de la forme de sa participation au réseau. Chacun est libre de proposer un projet sur le portail en rapport avec le monde méditerranéen, ayant une problématique claire et une possibilité de participation des non spécialistes. Ce fonctionnement fait progresser la connaissance en décuplant les capacités de prospection et de production de données tout en partant de l’engagement de la société civile. Le réseau dispose d’une convention de coordination, d’un protocole de validation des données et d’une charte graphique pour les plaquettes des enquêtes. www.onem-france.org En ville, les décibels en sourdine Le bruit constitue une nuisance bien connue, notamment en milieu urbain. Il se définit comme un son désagréable (en toute subjectivité) et nocif pour la santé de l’oreille (cette fois-ci mesurable objectivement). Les nuisances sonores sont prises en compte dans les politiques publiques et ce depuis longtemps : au VIIème siècle déjà, le roi Dagobert avait pris un des premiers édits antibruit de l’Histoire ! Qu’en est-il aujourd’hui ? Sur la piste des décibels 60 dB fenêtre sur rue 90 d B 120 klaxon avi dB r Se uil de dou leu r ange l de d Seui que Seuil de ris e Calm d uil Bruits couran té bili 85 dB cantine scolaire on ts dB Se Une source bien identifiée 0 B 30 d éger vent l di ’au Les nuisances sonores représentent la première gêne à laquelle sont confrontés une large majorité des français dans leur vie quotidienne. Un bruit se caractérise par sa hauteur (grave/aigu), sa durée (bref/long) et son intensité (le niveau, mesuré en décibels ou dB). Le niveau sonore représente un bon indicateur de la nocivité d’un bruit pour la santé, même si les deux autres paramètres définissent également l’aspect gênant d’un bruit. Trop de bruit fatigue, empêche de dormir, augmente notre nervosité et peut rendre sourd par la destruction des cellules cillées situées dans l’oreille interne. La pollution sonore provient essentiellement du secteur des transports, qu’ils soient routiers, ferroviaires ou aériens. Globalement sur le territoire français, le bruit des transports représente près de 80% du bruit émis dans l’environnement. Quelle réglementation ? SONDAGE : LES FRANÇAIS ET LE BRUIT - 43 % des Français disent être gênés par le bruit. - 49 % estiment que la situation du bruit en ville s’est détériorée ces 10 dernières années. - 38 % pensent que le bruit est un problème d’environnement très ou extrêmement préoccupant. - 39 % le jugent responsable du stress. - 87 % le considèrent comme une nuisance rédhibitoire à la définition de leur logement idéal. Source ADEME La Directive Européenne 2002/49/CE sur l’évaluation et la gestion du bruit dans l’environnement et sa transposition dans le Code de l’Environnement Français, imposent un cadre commun pour la lutte contre les nuisances sonores. Deux des principaux objectifs sont l’établissement de cartes Les objectifs de la d’exposition aux bruits et sur la Directive Européenne base de ces cartes, l’adoption sont en premier lieu de plans d’action en matière de des objectifs de santé prévention et de réduction du bruit publique. dans l’environnement ansi que la préservation des zones calmes. Toutes les agglomérations de plus de 100 000 habitants et tous les grands axes routiers et ferroviaires doivent être cartographiés. La Directive impose le Lden, un nouvel indice de gêne acoustique calculé sur 24 heures. Le Lden (day, evening, night), prend en compte dans sa formule mathématique la sensibilité accrue des citoyens aux bruits pendant la période de soirée dites de confort (evening – soirée – 6h/22h) et bien évidemment celle plus forte durant la période de sommeil (night-nuit-22h/6h). - Tout bruit excessif dans un immeuble d’habitation peut être sanctionné et pas uniquement à partir de 22 heures comme beaucoup le croient. Le tapage diurne est interdit au même titre que le tapage nocturne et les amendes sont les mêmes. -Contrairement à une croyance persistante, le «droit» d’organiser une fête bruyante une fois par mois est un mythe qui n’a aucun fondement juridique. Pour plus d’informations consultez le site d’information sur le bruit : www.bruit.fr Les plans de prévention des collectivités Exemple de la démarche entreprise par la Communauté Urbaine Nice Côte d’Azur. Nice Côte d’Azur a été la première agglomération de France à avoir établi et approuvé en 2010 un Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE). Voici les principales actions qui en découlent. Si l’on devait repenser une «ville du futur» plus calme, on pourrait imaginer quelques préconisations et innovations technologiques s’appuyant sur le suivi d’indicateurs du bruit. En 2008 la cartographie d’exposition au bruit sur le périmètre de 24 communes a été réalisée : 10 % de la population est exposée à des niveaux sonores dépassant les limites recommandées par la Directive (Lden 68 dB sur 24h), ce qui représente concrètement 4 000 bâtiments classés en «Point Noir du Bruit». Les 50 actions contenues dans le PPBE sont suivies via des indicateurs pertinents. Pour cela, il faut se doter d’un outil de mesure. C’est l’objectif de l’observatoire du bruit. Ce projet consiste à déployer sur le territoire des sonomètres fixes et mobiles, afin de mesurer Carte d’exposition les gains apportés par les au bruit différentes actions et surveiller l’environnement sonore à court, moyen et long terme. Cet observatoire, approuvé par le Ministère de l’Environnement, verra le jour en 2012. Le bruit routier en est la principale cause (76 %). Ainsi, des actions marquantes ont été menées comme la pose d’écrans acoustiques sur la voie rapide, protégeant ainsi plus de 2 000 ouvertures donnant sur la voie. De nombreuses portions de chaussées de la ville ont été remplacées par des enrobés acoustiques. Des contrôles fréquents des bruits des véhicules et plus particulièrement des deux-roues motorisés sont effectués par les services de Police. Ecrans acoustiques Mais les actions portant sur le changement des comportements sont celles qui permettent de réduire plus durablement les niveaux sonores. Il s’agit de réduire le nombre de voitures en ville en proposant des alternatives à la voiture individuelle : le développement des transports en commun (le bus et le tramway), le déploiement des vélos bleus et des pistes cyclables, du service d’autopartage en véhicule électrique, le covoiturage, etc... Et l’éducation à l’environnement avec des actions pédagogiques à destination des scolaires par exemple. La ville du futur, résolument «connectée», doit bénéficier de l’avancée des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Ainsi, une meilleure surveillance de l’environnement permet d’améliorer la qualité de vie et une meilleure information du citoyen l’amène à adopter un comportement plus écologique. Ainsi, Nice Côte d’Azur souhaite développer le concept de monitoring urbain sur différentes problématiques environnementales comme la qualité de l’air, de l’eau, le bruit et sur les économies de ressources comme la gestion de l’éclairage ou du trafic de véhicules, composantes du métabolisme urbain. Des expérimentations sur la «supervision environnementale» sont mise en oeuvre. Elles consistent à piloter la puissance et la consommation des candélabres municipaux et à relever les niveaux de NO2, d’ozone, de bruit, les comptages des débits d’eau potable, les données météo, les températures des bâtiments publics, etc. à l’aide de mini-capteurs environnementaux. Les informations sont ensuite transmises en direct sur Internet grâce à une connexion au réseau GPRS. L’action a pour vocation de tester en grandeur nature un service complet de monitoring de la ville durable. En savoir plus : http://auditorium.nicecotedazur.org Diagonale DES BRUITS QUI COURENT LE VOISINAGE... Quoi de Neuf Maison de l’Environnement Méditerranée 2000 continue d’animer des activités sur le thème de l’environnement le mercredi de 14h à 16h, en partenariat avec la maison de l’environnement de Nice. En 2012, les prochaines dates seront les suivantes : - Le 25 janvier : Prenons notre envol - Le 22 février : Le carnaval de la récup’ - Le 7 mars : Montagne vivante - Le 21 mars : Promenons-nous dans la forêt - Le 11 avril : Le développement durable à l’échelle mondiale - Le 16 mai : Assiette équitable - Le 20 juin : Gare aux oreilles Animations gratuites sur inscription auprès de la maison de l’environnement au 04.97.07.24.60. Inf’eau Mer Pour la dixième année consécutive, la campagne Inf’eau mer a permis de sensibiliser les usagers de la plage au respect de l’environnement. Au programme de ces 118 journées, informations et jeux pour mieux comprendre les enjeux de préservation de l’environnement marin et un questionnaire à remplir pour donner sa perception de la plage et de l’environnement. Un nouveau livret reprenant de manière synthétique les différents thèmes abordés a été réalisé : le guide pratique Inf’eau Mer. Il est téléchargeable, de même que le bilan 2011 de la campagne, sur le site www.infeaumer.org. Semaine européenne «réduisons nos déchets» En novembre dernier, les salariés de Lyonnaise des eaux Côte d’Azur et de la ville de Mougins ont conjointement participé à des actions de sensibilisation menées par Méditerranée 2000 : diffusion de cartes électroniques chaque jour par mail pour découvrir les bonnes pratiques en interne, organisation d’un jeu-quiz, témoignages de salariés engagés... 1 % for the Planet ! Depuis 2002, 1 % pour la planète encourage les entreprises à verser 1 % de leur chiffre d’affaires à des organismes environnementaux partout dans le monde. L’association Méditerranée 2000 est soutenue par ce programme et a ainsi pu bénéficier cette année encore d’un don de l’entreprise Boule d’énergie®, prestataire d’événementiels éco-responsables. Merci à toute l’équipe ! Rallye Nice Express En famille, entre amis, relevez les défis du rallye pédestre et gagnez de nombreux lots ! Méditerranée 2000, en partenariat avec la Ligue contre le Cancer et la Ville de Nice, organise le samedi 31 mars 2012 à Nice, un grand jeu de piste sur le thème de l’environnement et de la santé. Pour y participer, contactez-nous. Cap sur... le sable En 2011 Méditerranée 2000 a participé avec le Conseil Scientifique des Iles de Lérins à la réalisation d’un nouveau livret thématique du Réseau Mer de la collection «Cap sur...». Ce livret qui vous fera découvrir tous les secrets du sable marin, sous l’eau ou sur le bord de mer, sera disponible dès février 2012. Rendez-Vous Salon Ever Monaco Du 22 au 25 mars 2012 au Grimaldi Forum se tiendra le salon des véhicules écologiques et des énergies renouvelables. Ce sera l’occasion de visiter les différentes expositions, d’essayer des véhicules écologiques ou encore d’assister aux conférences proposées. 6ème Forum mondial de l’eau Tous les trois ans depuis 1997, le Forum Mondial de l’Eau mobilise les imaginations, les innovations, les compétences et les savoirfaire, pour faire avancer la cause de l’eau. Du 12 au 17 mars 2012 se tiendra, à Marseille, une semaine de discussions, de débats, de solutions et de partage d’expériences afin de parvenir à des solutions concrètes et à des engagements pour la cause de l’eau. Renseignements : www.worldwaterforum6.org Salon Eco habitat à Vence Les 16, 17 et 18 mars 2012 : rencontre avec les professionnels du bâtiment écologique. En 2012, le Salon Eco Habitat s’articulera autour de 5 grands thèmes : • J’accueille la biodiversité • J’éco-construis, j’éco-rénove • J’économise les ressources • J’aménage un intérieur sain • Je vis en collectivité. Renseignements : Service Environnement Ville de Vence - Tél 04.93.58.43.32. Journée mondiale de la Terre Cet événement a été célébré pour la première fois le 22 avril 1970. Aujourd’hui, ce sont plus de 180 pays qui y participent à travers les actions des citoyens. Le «Earth Day Network», en mettant en réseau des individus et des organisations, a pour objectif de célébrer cette journée, en réalisant un maximum d’actions volontaires pour atteindre l’objectif «One billion acts of green™» (un milliard d’actions vertes à travers le monde) en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique et la protection de l’environnement. Pour en savoir plus ou pour inscrire votre action : www.earthday.org ABONNEMENT OU ADHESION Vos coordonnées : Raison sociale : .................................................................................................................. Nom : .................................................... 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Directeurs de la publication et de la Rédaction : Estelle BELLANGER / Pierre CHASSAING Rédactrice en chef : Luna VOARINO MEDITERRANEE 2000 29 avenue des Cigales 06150 CANNES LA BOCCA Tel. 04 92 99 10 01 - Fax. 04 92 99 10 02 www.mediterranee2000.org ISSN 2116-3022 Imprimé sur papier recyclé à 1200 ex. Portrait Instants choisis Rémi Garcia, directeur de projets au SIVADES (Syndicat intercommunal pour la valorisation des déchets), est également un passionné d’image. Portrait d’un photographe... Comment est née votre passion pour la photographie ? Le goût des voyages et la passion de la Nature me sont venus très jeune grâce à mes parents, avec qui j’ai vécu 4 ans en Guyane Française. Le contact, très étroit, avec la faune et la flore, est alors un premier pas vers cette soif de découverte qui m’habite aujourd’hui. De retour en France Métropolitaine, ce n’est que 10 ans plus tard, lors de l’obtention de mon diplôme d’ingénieur et au terme d’un semestre d’études au Mexique, que je me découvre cette passion pour l’image. Véritable «photodidacte», avec l’envie de faire toujours mieux, j’utilise mon premier reflex en 2005 et consacre tout mon temps libre à l’apprentissage, à divers essais techniques, à la nature et sa beauté. Marmotta marmotta (marmotte des Alpes - Mercantour) Vulpes vulpes (renard roux - Mercantour) Merops apiaster (guépier d’Europe - Vaucluse) Peut-on voir un lien avec votre activité professionnelle ? Ma formation d’ingénieur en prévention des risques et protection de l’environnement et mon travail au sein d’une entité dont l’objectif est la valorisation des déchets, sont complétés par une grande sensibilité à la préservation de l’environnement. Le respect de la nature fait partie intégrante de ma démarche photographique. Sur le terrain, cela se matérialise par une éthique, un véritable respect des espèces photographiées, tant végétales qu’animales. Ceci dans le but de transmettre, par mes images, l’émotion et la beauté de l’instant le plus fidèlement possible, sans porter atteinte à la biodiversité. Il est à mon sens utile de rappeler l’importance de la notion d’éthique du photographe naturaliste avec pour maître mot le respect des espèces. Cela sous-entend parfois de renoncer à réaliser une image pour ne pas nuire à l’espèce observée, et cela passe bien entendu, au delà de l’aspect photographique, par une connaissance des modes de vie des espèces concernées. Je peux ainsi, par mes images témoigner modestement de la beauté, mais aussi et surtout de l’immense fragilité de ces espèces qui nous entourent, animales ou végétales, et contribuer à sensibiliser le public à cette problématique, à la protection de leur environnement, de notre environnement. Quels sont vos projets pour l’avenir ? Une prochaine collaboration avec un site de réintroduction du Gypaète barbu (voir Lettre N°48) en Espagne pour la réalisation d’une banque d’images de cet oiseau. Je travaille également au sein du Collectif «Horizons Naturels» (www.horizons-naturels.com) que nous avons créé en 2010 pour partager notre vision photographique. Ce collectif compte cinq photographes naturalistes traitant des sujets variés (paysages, macrophotographie, animalier…). Nous envisageons de réaliser une exposition sur les différents milieux naturels que nous mettons en lumière pour sensibiliser à la préservation des espèces végétales et animales et ainsi contribuer à une prise de conscience quant aux richesses de la biodiversité. Pour découvrir le travail de Rémi : www.remigarcia.com Mantis religiosa (mante religieuse - Bas-Rhin)