Développement durable et problématique énergétique

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Développement durable et problématique
énergétique
Le développement durable vise à
concilier croissance économique, respect
de l'environnement et progrès social. Il
est aujourd’hui au cœur des débats
dans le secteur de la production
d’électricité en France. Comment, dans
ce contexte, les principaux acteurs ont
adapté leurs stratégies et leurs modes
de production à ce nouvel enjeu ?
D
epuis le début du 20e siècle, l’électricité est
devenue en France une énergie à part
entière et a permis de rentrer de plein pied
dans l’ère de l’industrialisation
Electricité : Etat des lieux en France ?
3 Acteurs du marché
Le secteur de la production d’électricité est
composé d’une société nationale créée en 1946,
Electricité De France (EDF), et d’autres
producteurs tels que :
¾ La Compagnie Nationale du Rhône
oeuvrant dans l’hydroélectricité,
¾ La Société Nationale d'Electricité et de
Thermique,
¾ Les Régies municipales (Entreprises
Locales de Distribution) qui assurent 5 % de la
distribution d’électricité dans 2 500 communes,
¾ Divers autres producteurs tels que Air
Liquide ou encore des propriétaires de petits
barrages.
EDF est un des premiers groupes mondiaux
producteurs d’électricité. Le groupe disposa du
quasi-monopole de la distribution en France
jusqu’en 1999, date à laquelle fut transposée la
directive européenne du 19/12/1996 instaurant
l’ouverture du marché à hauteur de 20%. Depuis le
1er juillet 2004, 70% du marché est ouvert à la
concurrence. Cette ouverture deviendra totale le
1er juillet 2007.
Qu’en est-il des quantités d’énergies produites et
consommées en France ?
3 Production en 2004
Selon l’Observatoire de l’Energie, la production
d’électricité, qui s’élève à environ 550 TWh, est
répartie comme suit :
3 78 % d’origine nucléaire,
3 10 % d’origine hydraulique ou éolienne,
3 12 % d’origine thermique classique.
Grégory COLLET – Camille GODRON
ASGE
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Production d’électricité 2004 en France
(source : EDF)
L’ensemble de ces impacts et cet état des lieux nous
montrent la nécessité d’intégrer des stratégies
environnementales et de développement durable au
sein des entreprises productrices d’électricité.
Des engagements forts….
Dans ce contexte, le groupe EDF a adopté une
politique environnementale particulièrement active :
3 Consommation en 2004
9 18 juin 2001 : signature de l’Agenda 21
Environ 450 TWh ont été consommés dont 33% à
usage domestique.
Consommation d’électricité par secteur d’activité
(source : EDF)
Rédigé en concertation avec des personnalités
extérieures, le personnel et les syndicats, l'Agenda
21 du groupe décline les principes de la conférence
de Rio de 1992. Cette démarche s’articule autour de
quatre principes fondamentaux :
¾ Agir de manière transparente en
développant des échanges avec les acteurs du
développement durable et en assurant un suivi du
respect des engagements du groupe,
¾ Agir en entreprise responsable en
maîtrisant le traitement des déchets nucléaires, en
augmentant l’efficacité énergétique et en
développant des démarches Haute Qualité
Environnementales pour les bâtiments et les sites
tertiaires,
Grâce au nucléaire et à l'hydraulique, la France est
autosuffisante ce qui lui permet même d’exporter
une partie de sa production d'électricité à hauteur de
61,9 TWh.
Mais quel est l’impact d’une telle production sur
l’environnement ?
3 Impacts environnementaux
Si l’électricité représente la source d’énergie la plus
propre pour le consommateur, sa production, son
transport et sa distribution ont potentiellement des
impacts sur l’environnement et éventuellement sur
la santé humaine.
Ces impacts peuvent être perceptibles à différents
niveaux :
rejets
aquatiques,
émissions
atmosphériques, production de déchets et impacts
paysagers.
¾ Passer au crible du développement
durable les activités, les investissements et les
offres du groupe en luttant contre l’accroissement
de l’effet de serre et en développant les énergies
renouvelables,
¾ Agir en partenariat avec les autres
acteurs du développement durable en favorisant
l’accès à l’électricité aux démunis et en
sensibilisant
les
populations
aux
enjeux
énergétiques.
9 2004 : certification ISO 14 001 de l’ensemble
des activités industrielles françaises
En avril 2002, l’AFAQ (Association Française pour
le management et l’Amélioration de la Qualité)
accorde la certification ISO 14 001 au groupe pour
ses principales activités.
Grégory COLLET – Camille GODRON
ASGE
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Début 2004, l’ensemble des 200 unités d’EDF est
intégré au certificat unique du groupe. Le certificat
signifie qu’EDF intègre le management de
l’environnement à chacune de ses activités.
L’objectif principal pour 2005 est de réussir le
renouvellement du certificat groupe.
9 10 juin 2005 : adoption de la nouvelle
politique environnementale du Groupe EDF
Cette politique prend en compte l'accélération des
effets des activités humaines sur les changements
climatiques ainsi que la nécessité d'information et
de sensibilisation de tous (citoyens, élus,
décideurs…) sur ces enjeux. Afin de profiter d'un
regard externe lui permettant d'affiner ses
orientations stratégiques dans le domaine
environnemental, EDF s'est doté d'un Conseil de
l'Environnement composé de personnalités externes
qui a approuvé le texte.
A l’image d’EDF, d’autres structures ont également
adopté, à moindre échelle, une telle démarche.
Néanmoins, la réussite des engagements pris ne
peut se faire qu’en harmonie avec les
consommateurs.
…se traduisant par des partenariats et
des actions de sensibilisation
Afin d’initier les utilisateurs aux enjeux du
développement durable, de nombreux partenariats
sont instaurés entre les producteurs et les
consommateurs. Parallèlement, des campagnes de
communication ayant pour principal objectif la
sensibilisation des populations aux économies
d’énergies sont entreprises. Ainsi, la démarche
MDE (Maîtrise de la Demande d’Electricité) mise
en place par l’ADEME vise à mieux utiliser
l’énergie consommée.
Opération
« Electroménager performant »
Lancée en partenariat avec l’ADEME et EDF, cette
opération a pour but de favoriser l’offre de produits
économes en énergie et de renforcer l’information
du consommateur sur l’étiquette Energie. Conçue
par la commission européenne, cette dernière
indique la consommation électrique et les
performances des appareils électroménagers (lavage,
séchage, volume…). Cette opération s'appuie sur la
diffusion de plaquettes d'information, de kit de
formation des vendeurs ainsi que sur le déploiement
d'actions de communication ponctuelles dans les
i
Cette politique se traduit également par un
ensemble d’actions concrètes tant au niveau des
installations existantes qu’au niveau des énergies en
devenir.
Des actions aussi bien au niveau de
l’existant….
De nombreuses initiatives visant à réduire les
impacts environnementaux sont prises aussi bien
dans les secteurs de la production que dans les
secteurs du transport :
3 Nucléaire
Ö Charte de Progrès et de Développement Durable
en 2004 entre EDF et les prestataires du nucléaire,
Ö Renforcement du programme de surveillance
hydrobiologique du milieu récepteur,
Ö Arrêté régissant les rejets thermiques en situation
climatique exceptionnelle (11 juin 2004),
Ö Politique de gestion des déchets nucléaires,
Ö Lutte contre l’effet de serre : installation de
Réacteurs à Eau Pressurisée (EPR) de nouvelle
génération.
Grégory COLLET – Camille GODRON
ASGE
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3 Energie thermique
Ö Valorisation des cendres des centrales
thermiques à flamme dans la fabrication du ciment
et du béton en technique routière et en comblement
de mines.
collectivité. Le scénario de production envisagé est
le suivant :
Scénario de production pour 2010 (source : EDF)
3 Charbon
Ö Désulfuration des fumées des centrales à
charbon,
Ö Valorisation des gypses dans l’industrie plâtrière
(80 %) et l’industrie cimentière (20 %).
3 Energie hydraulique
Ö Augmentation des débits en hiver et diminution
des variations de débits au printemps pour limiter
l’impact des vidanges et des éclusées,
Ö Mise en place de passes à poissons dans le cadre
de barrages hydroélectriques.
3 Transport
Ö 94,3 % d’enfouissement des nouvelles lignes
moyenne tension.
… qu’au niveau du développement des
énergies renouvelables
La priorité accordée de longue date en France à
l’énergie nucléaire a laissé peu de place aux
énergies renouvelables. Une politique volontariste
dans ce domaine est un des enjeux du
développement durable en France. Le recours aux
énergies renouvelables contribue en effet à lutter
contre les changements climatiques et la pollution
de l’air, à réduire les risques technologiques liés à la
production d’énergie et à développer des filières
d’activités et d’emplois. Par sa position
géographique et la diversité de ses climats, la
France bénéficie d’un potentiel éolien, solaire et
hydraulique parmi les meilleurs d’Europe. Elle
accuse pourtant un retard flagrant par rapport à ses
voisins européens, retard que des mesures récentes
tendent à améliorer. Ainsi, dans le cadre de la
stratégie européenne sur les ressources d’énergies
renouvelables, la France devrait faire passer la
production d’électricité d’origine renouvelable de
1,7% en 2000 à 21% d’ici 2010.
Dans ce contexte, les choix énergétiques supposent
des arbitrages déterminants pour le présent et pour
l’avenir, en termes d’aménagement du territoire,
d’acceptabilité des risques et de coûts pour la
Dans ce contexte, l’ADEME a engagé des actions
fortes de promotion pour le renforcement de la part
de l’éolien. Fin 2002, le parc éolien français
représente une puissance de 148 MW. Pour
atteindre ses objectifs, la France doit installer d’ici
2010 environ 7 000 éoliennes d’une puissance de
1 à 2 MW.
Plus grand parc éolien de France,
Ally, Haute-Loire :
26 aérogénérateurs
Puissance unitaire de 1,5 MW
Hauteur d’une éolienne: 120 m
Perspectives d’avenir
On observe aujourd’hui en France une mise en
place de politiques environnementales engagées. La
production
de
l’électricité
soulève
des
problématiques tant au niveau énergétique qu’au
niveau du développement durable. Les réponses à
ces problématiques se matérialisent par des
stratégies de groupe telles que celles appliquées par
EDF mais aussi par des actions concrètes visant à
faire prendre conscience aux consommateurs de
leurs impacts sur l’environnement.
La nationalisation d’EDF permettait une certaine
transparence et de définir clairement qu’elles étaient
les politiques de développement et les stratégies
appliquées. La privatisation du principal acteur de
Grégory COLLET – Camille GODRON
ASGE
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l’électricité en France n’est pas sans conséquence
sur les politiques mises en œuvre. On est, en effet,
en droit de se demander si aujourd’hui l’arrivée de
concurrents et la course au profit ne vont pas
constituer un frein aux efforts entrepris en matière
de développement durable. On peut également
espérer que le consommateur devienne l’acteur et le
régulateur de cette concurrence par ses propres
choix d’opérateur et ainsi favorise telle ou telle
politique.
Bibliographie :
Ouvrage
WALISIEWICZ Marek, Les énergies renouvelables : un guide d’initiation sur les énergies du
futur, édition Focus Sciences, 2003
Articles
Ministère de l’économie des finances et de l’industrie, La consommation d’électricité produite
à partir de sources d’énergie renouvelable en France, 2002
MAICENT Guillaume, MAES Pascale, Les énergies vertes en première division,
Environnement Magazine, n°1597, mai 2001
LOMBARD Anne, EDF à la recherche de la transparence, Environnement Magazine,
n°1584, février 2000
Internet
Groupe EDF, Rapport d’activités, « Développement durable : indicateurs », www.edf.fr, mai
2005
Groupe EDF, Rapports d’activités, « Développement durable », www.edf.fr., mai 2005
Grégory COLLET – Camille GODRON
ASGE
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