Note à la presse

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Note presse
Afrique 2.0 : une autre façon de voir le développement économique africain
PARIS – LE 22 SEPTEMBRE 2016 – Euler Hermes est partenaire des Rencontres Africa 2016.
L’occasion pour le leader mondial de l’assurance-crédit de faire le point sur la situation économique de
l’Afrique. Quelles sont les forces et les faiblesses du continent africain ? Son retard économique est-il
insurmontable ? Pour se développer, l’Afrique devra-t-elle forcément suivre la même trajectoire que
l’Occident ? « L’Afrique est en retard sur le reste du monde, mais cela représente paradoxalement un
avantage pour la région : elle aborde différemment son développement, et a déjà entrepris de sauter
des étapes pour accélérer son rattrapage », explique Ludovic Subran, Chef économiste d’Euler
Hermes.
Décryptage, en 10 idées reçues, des raisons qui font de l’Afrique un continent particulier, aux diverses
ressources, et qui saura trouver un mode de développement inédit pour s’affirmer comme un acteur
majeur de l’économie mondiale.
Idée reçue n°1 : L’Afrique, tous pareils ?
Les pays africains ont, pour la plupart, un climat d’affaires compliqué. Même le Nigéria, pourtant
ème
au classement Doing Business 2016 de la Banque Mondiale.
locomotive du continent, n’est que 169
Néanmoins, des différences subsistent entre les économies, concernant les rythmes de croissance
observés et le niveau de diversification. « Il y a trois groupes de pays en Afrique. Premièrement, les
maillons forts, tels l’Afrique du Sud et le Maroc. L’environnement des affaires y est attractif mais leur
croissance (respectivement +0,5% et +2% en 2016) quoique stable, reste modérée. Ensuite, les pays
champion du changement, dont la Côte d’Ivoire et l’Ethiopie. Ces économies enregistrent de forts taux
de croissance (respectivement 7,5% et 7% en 2016), stimulés par une volonté de diversification et
d’amélioration du climat des affaires. Enfin, à la traine, arrivent des pays comme le Nigeria ou le
Cameroun qui doivent accélérer leur mutation », décrit Ludovic Subran.
Idée reçue n°2 : L’Afrique ne marche qu’aux matières premières
L’Afrique dispose de formidables ressources en termes de matières premières et elle est souvent vue
comme un bassin de main d’œuvre incontournable dans un futur proche. Pourtant, l’économie africaine
est aussi berceau d’innovation. « Si l’on compare à Singapour et ses 2% du PIB en dépenses de
recherche et développement, l’Afrique est en-dessous. Cependant, cet écart se réduit très vite à coups
de hubs et de volonté affichée de surmonter le déficit d’infrastructure, par exemple », explique
Stéphane Colliac, Economiste senior chez Euler Hermes. Chaque région a son champion : à l’Ouest, le
Kenya (0,9% du PIB), au Sud, l’Afrique du Sud (0,75%), et au Nord, le Maroc (0,8%).
Cet effort d’innovation se manifeste aussi par la création de hubs technologiques. Ces pôles sont de
plus en plus nombreux sur le continent africain. On en compte 24 en Afrique du Sud, 11 au Kenya et 7
en Ouganda. « Au Kenya, l’incubateur technologique iHub a contribué au développement de 150
entreprises depuis 2008, preuve de leur rôle dans l’essor de l’économie africaine », souligne Stéphane
Colliac.
Idée reçue n°3 : Les infrastructures africaines sont inexistantes
En Afrique, le retard dans les infrastructures (eau, électricité, internet, transports) reste important.
L’exemple du Nigéria est frappant : pour combler son retard d’infrastructures, le pays devra dépenser 1
900 milliards de dollars d’ici à 2030, soit près de 130 milliards par an (25% du PIB actuel). Ce retard
pénalise les économies africaines, et coûte à la région deux points de croissance chaque année selon
la Banque Africaine de Développement.
Mais le développement des infrastructures africaines représente aussi une opportunité économique.
« Les pays africains ne pourront financer seuls ces investissement en infrastructures. Cela devrait
générer, à long terme, d’importants investissements dans la région, qui contribueront à financer
l’économie régionale », détaille Stéphane Colliac.
Idée reçue n°4 : L’Afrique est isolée du monde
Le commerce extérieur des pays africains ne cesse de croître, enfin presque. En 2016, l’Afrique devrait
perdre 12 milliards de dollars d’exportations en valeur (un total de 560 milliards) à cause du choc de
matières premières. En 2017, la demande adressée à l’Afrique devrait augmenter de 30 milliards. « Il
ne s’agit pas seulement du court terme. En effet, d’ici à 2025, les pays africains devraient continuer de
s’ouvrir, et les poids lourds du continent, le Nigeria (+210 Mds USD d’exportations supplémentaires sur
dix ans / +150 Mds USD d’importations), l’Afrique du Sud (+140 / +180 Mds USD) et l’Egypte (+83 / +79
Mds USD), verront leurs échanges avec le reste du monde s’envoler », poursuit Ludovic Subran.
La destination favorite des exportateurs africains reste la Chine (27% des exportations africaines en
2016). La part des matières premières dans les exportations africaines vers la Chine s’est en revanche
contractée, passant de 97% en 2010 à 83% en 2015, contrairement aux produits manufacturés à faible
valeur ajoutée (3% en 2010, contre 7% en 2015).
Idée reçue n°5 : Les institutions africaines sont inexistantes
A côté de pays dont les institutions n’évoluent pas (ou plus), d’autres ont mis en œuvre des réformes
importantes. Le Rwanda dispose par exemple d’un contrôle de la corruption renforcé, avec la création
d’un conseil national contre la corruption, et d’un organisme responsable des marchés publics. Des
mesures qui tendent à réduire le différentiel de qualité entre les institutions rwandaises et celles de
pays plus développés, comme le Brésil ou l’Italie.
Par ailleurs, les besoins des usagers des services publics changent, les besoins de protection sociale
aussi. Aussi, les institutions doivent répondre différemment : « La révolution numérique permet aux
institutions africaines de sauter des étapes dans leur développement. Ainsi, l’Afrique du Sud, le
Rwanda et le Ghana ont déjà tous développé des services publics en ligne de relativement bonne
qualité, et c’est par ce biais que les institutions de ces pays rattrapent leur retard sur les standards
internationaux », estime Ludovic Subran.
Idée reçue n°6 : Personne ne veut financer la croissance africaine
Une fois le contre-choc pétrolier passé, l’Afrique renouera avec une croissance moyenne de +3%/an.
Certains pays affichent toujours des taux de croissance record au-dessus de +5%, malgré ce coup dur.
Aussi, le financement et le rééquilibrage de la croissance, notamment les investissements à réaliser,
seront la clé de voute d’un décollage durable. « Le mix de financement sera capital. En plus du
financement extérieur, notamment à travers investissements directs de l’étranger, certains pays, sont, à
l’heure actuelle, capable de financer au moins en partie leur croissance par les ressources budgétaires.
C’est le cas de l’Afrique du Sud, de l’Egypte et du Sénégal où elles représentent 25% et 30% du PIB en
2016. Confiance des ménages, et confiance des investisseurs seront indispensables pour capter
l’épargne», développe Ludovic Subran.
Néanmoins, le chemin qui reste à accomplir est conséquent : (i) les recettes budgétaires représentent
en moyenne seulement 14,5% du PIB en Afrique, contre 30% dans les pays développés ; (ii) les IDE
seulement 2% du PIB, contre 2,4% dans les pays développés.
Idée reçue n°7 : Le consommateur africain n’est pas bankable
Le développement de la consommation en Afrique est bien en marche. En 2016, on y trouve les taux
de croissance de la consommation les plus élevés, avec la Côte d’Ivoire (+6%), l’Ouganda (+7%) et le
Nigeria (+5%), contre +1,4% dans l’OCDE ou +2% en Asie Pacifique. « Le développement de la
consommation en Afrique est porté par l’urbanisation galopante du continent : d’ici à 2045, 24 millions
de personnes arriveront dans les villes africaines, contre seulement 9 millions en Chine et 11 millions
en Inde », détaille Stéphane Colliac.
Mais le développement de la consommation africaine devrait suivre un cheminement différent de celui
qu’ont connu les pays développés. « L’effet richesse et l’accès à internet s’ajoutent à la croissance en
volume de la consommation en Afrique. Le consommateur africain va sauter des étapes et forcer les
secteurs d’activité à repenser leur approche. C’est très frappant dans la distribution, les services
financiers ou encore le transport : par exemple, 70% des marocains ont accès à internet (55% en
Chine), 14% des kényans utilisent déjà le paiement sans contact (60% des français utilisent encore et
toujours… des chèques).», affirme Ludovic Subran.
Euler Hermes a développé un indicateur propriétaire de potentiel de consommation rassemblant ces
trois déterminants. Le classement est sans appel : Nigéria, Kenya, Maroc, Egypte et Afrique du sud
arrivent dans le peloton de tête. En deuxième ligue, Ghana, Côte d’Ivoire, Tanzanie, Soudan et Congo,
RD.
Idée reçue n°8 : On ne peut pas travailler avec les entreprises africaines
Au vu des délais de paiements accordés par les fournisseurs étrangers aux entreprises africaines, il est
indiscutable qu’une confiance plus forte permettrait de libérer des ressources considérables pour la
croissance. « Sur les 800 Mds € de marchandises importées chaque année par l'Afrique, près de 60%
sont payées au comptant. Si un délai de paiement de 30 jours était accordé sur ces transactions, cela
libérerait 40 milliards d’euros de besoin de fond de roulement, soit l’équivalent du PIB de la Tanzanie,
ou encore 1,6% du PIB de l’Afrique ! », abonde Ludovic Subran.
Une situation qui entraine les entreprises africaines dans une sorte de cercle vicieux. A cause de la
multiplication des paiements au comptant, leur trésorerie est négativement impactée, ce qui les fragilise
face à d’éventuels aléas économiques. Ce même calcul sur les échanges domestiques pour une
économie comme le Nigéria atteint 10 milliards d’euros de flux de trésorerie additionnels générés : de
quoi mettre le pied à l’étrier à des PME en panne de croissance.
Idée reçue n°9 : L’agriculture, c’est has been
L’agriculture représente le fer de lance de la croissance en Afrique : elle reste le premier contributeur à
l’emploi et permet à des millions de personnes de sortir de la pauvreté chaque année. Pourtant, c’est
une véritable révolution verte qui est nécessaire pour accélérer le rôle de catalyseur du secteur
agricole, en misant sur la productivité, l’accès au marché et le contenu technologique.
« Si l’on prend la croissance en valeur des exportations agricoles entre 2005 et 2015, l’Ethiopie et la
Côte d’Ivoire (+30%), le Kenya et le Rwanda (+20%) ont su se spécialiser sur des cultures
commerciales à forte valeur ajoutée. D’autres, comme la Zambie, le Sénégal et le Maroc ont su
mécaniser et utiliser la technologie pour augmenter la productivité agricole. », détaille Ludovic Subran.
Idée reçue n°10 : Il est dur de trouver des entrepreneurs et des talents en Afrique
Le niveau d’éducation progresse en Afrique. Au Cameroun notamment, l’accès à l’éducation
universitaire s’est développé, passant de 4,6% en 2000 à 13% en 2013. Pourtant, même le meilleur
élève, l’Afrique du sud, n’a que 20% d’une classe d’âge qui entre à l’université. Par ailleurs, les
statistiques officielles sur l’entrepreneuriat déçoivent : seulement 2 entreprises sont créées pour 1 000
habitants en Afrique du sud par exemple.
« Ces chiffres faibles masquent l’entrepreneuriat informel galopant qui restera le socle du
développement du capital humain à court-terme. Au final c’est donc sur ce climat de l’entrepreneuriat
qu’il faut lutter, en plus de l’accès à l’éducation. Au Nigeria et en Ouganda par exemple, les villes de
Lagos et de Kampala viennent à peine de réformer leur système de cadastre. Un gros point noir pour
quiconque cherche à ouvrir boutique », répond Ludovic Subran.
Contacts media :
Euler Hermes France
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[email protected]
Euler Hermes Group
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Publicis Consultants
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N°1 de l’assurance-crédit en France, Euler Hermes France, filiale du groupe Euler Hermes, contribue
au développement rentable des entreprises en garantissant leur poste client.
Euler Hermes est le leader mondial des solutions d’assurance-crédit et un spécialiste reconnu dans les
domaines du recouvrement et de la caution. Avec plus de 100 années d’expérience, Euler Hermes offre
une gamme complète de services pour la gestion du poste clients. Son réseau international de
surveillance permet d’analyser la stabilité financière de PME et de grands groupes actifs dans des
marchés représentant 92% du PIB global. Basée à Paris, la société est présente dans plus de 50 pays
avec plus de 6.000 employés. Membre du groupe Allianz, Euler Hermes est coté à NYSE Euronext
Paris (ELE.PA). Le groupe est noté AA- par Standard & Poor’s et Dagong Europe. La société a
enregistré un chiffre d’affaires consolidé de 2,6 milliards d’euros en 2015 et garantissait pour
890 milliards d’euros de transactions commerciales dans le monde fin 2015. Plus d’information:
www.eulerhermes.com, LinkedIn ou Twitter @eulerhermes.
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“ projette ”, “ envisage ”, “ anticipe ”, “ évalue ”, “ estime ”, “ prévoit ”, “ potentiel ” ou “ continue ”, ou par l’emploi de termes similaires. Les résultats,
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générale, et en particulier de la conjoncture économique prévalant dans les principaux domaines d’activités du groupe Euler Hermes et sur les
principaux marchés où il intervient, (ii) des performances des marchés financiers, y compris des marchés émergents, de leur volatilité, de leur
liquidité et des crises de crédit, (iii) de la fréquence et de la gravité des sinistres assurés, (iv) du taux de conservation des affaires, (v) de
l’importance des défauts de crédit, (vi) de l’évolution des taux d’intérêt, (vii) des taux de change, notamment du taux de change EUR/USD, (viii) de
la concurrence, (ix) des changements de législations et de réglementations, y compris pour ce qui a trait à la convergence monétaire ou à l’Union
Monétaire Européenne, (x) des changements intervenants dans les politiques des banques centrales et/ou des gouvernements étrangers, (xi) des
effets des acquisitions et de leur intégration, (xii) des opérations de réorganisation et (xiii) des facteurs généraux ayant une incidence sur la
concurrence, que ce soit au plan local, régional, national et/ou mondial. Beaucoup de ces facteurs seraient d'autant plus susceptibles de survenir,
éventuellement de manière accrue, en cas d’actions terroristes. La société n’est pas obligée de mettre à jour les informations prospectives
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