Cadre de pratique des infirmières et infirmiers au Canada Révision no2 aux fins de consultation Le 4 novembre 2014 TABLE DES MATIÈRES Int roduc t ion...................................................................................................................................................... 1 Éléments clés du cadre .................................................................................................................................... 3 Définition de l’infirmière .................................................................................................................. 3 Fondement théorique de la pratique infirmière ....................................................................... 4 Pratique professionnelle ............................................................................................................... 5 Inscription et autorisation d’exercer........................................................................................... 6 Valeurs .................................................................................................................................................................. 7 Compétences de niveau débutant................................................................................................................ 7 Formation préparatoire .................................................................................................................................. 9 Champ d’exercice ............................................................................................................................................ 11 Maintien de la compétence et acquisition d’expertise ....................................................................... 16 Conduite professionnelle ................................................................................................................ 16 Carrières en soins infirmiers ......................................................................................................... 17 Rôles et milieux de pratique ........................................................................................................................ 17 Cheminements de carrière ........................................................................................................................... 18 La portée et les retombées du travail des infirmières .......................................................... 19 Regard vers l’avenir .......................................................................................................................... 21 GlossaIre............................................................................................................................................................. 25 Annexe A Définitions des valeurs du code de déontologies des infirmières et infirmiers ...................................................................................................................................................... 28 Annexe B Exemples d’énoncés nationaux des compétences infirmières de niveau débutant ......................................................................................................................................... 29 Références ......................................................................................................................................................... 31 N. D. T. : Au Canada, les soins infirmiers étant réglementés par les provinces et les territoires, et les textes de loi ou les règlements qui s’y rapportent ayant été formulés ou traduits en français à des périodes et de manières diverses, la terminologie française des soins infirmiers (quand elle existe) est moins uniformisée que la terminologie anglaise. Dans ce document, le terme infirmières désigne les « infirmières autorisées », les « infirmières immatriculées » et les « infirmières » à titre réservé en vertu de la réglementation provinciale ou territoriale applicable. On notera aussi l’existence de divers autres synonymes, tels les termes exercice/pratique ou inscription/immatriculation, ou encore les expressions autorisation d’exercer/permis/droit d’exercer. Par ailleurs, les mots de genre féminin appliqués aux personnes désignent les femmes et les hommes, et vice-versa, si le contexte s’y prête. Association des infirmières et infirmiers du Canada Confidentiel i INTRODUC TION Les lois et les règlements des provinces et des territoires accordent aux infirmières et infirmiers le pouvoir d’utiliser un titre réservé. Les infirmières œuvrent dans l’ensemble des provinces et territoires du Canada et dans l’éventail complet des milieux de pratique : soins cliniques, formation, administration, recherche et élaboration de politiques. Dans plusieurs milieux de soins, les infirmières s’occupent de personnes vingt-quatre heures par jour et sept jours par semaine. Elles apportent une contribution importante à l’évolution de l’état de santé des clients et au fonctionnement de l’équipe de santé tout en assurant la viabilité du système de santé. Ce cadre vise à promouvoir une compréhension commune de la pratique actuelle des infirmières au Canada chez les professionnels des soins infirmiers et les autres parties intéressées (y compris les autres professionnels de la santé, les employeurs, les formateurs et les responsables des politiques et le public). Étant donné le nombre important de fournisseurs de soins réglementés et non réglementés 1, il importe que les décideurs en matière de politiques, ainsi que les employeurs, comprennent clairement les compétences et les contributions des infirmières et sachent dans quelles situations une infirmière convient le mieux. Le présent cadre est un document de référence pour les infirmières qui collaborent avec d’autres parties intéressées afin de planifier un système de santé répondant aux besoins et aux priorités de la population canadienne. Ce faisant, il importe de s’appuyer sur la pratique courante des infirmières pour déterminer les types de rôles qu’elles jouent et joueront afin de renforcer le système. Les principaux éléments du cadre sont les suivants : • Définition de l’infirmière • Fondement théorique de la pratique infirmière • Pratique professionnelle • Inscription et autorisation d’exercer • Valeurs • Compétences de niveau débutant • Formation préparatoire • Champ d’exercice • Maintien de la compétence • Conduite professionnelle • Carrières en soins infirmiers 1 Les mots et expressions définis dans le glossaire sont en italique dans le texte. Association des infirmières et infirmiers du Canada Confidentiel 1 • • Rôles et milieux de pratique Cheminements de carrière • La portée et les retombées du travail des infirmières • Regard vers l’avenir Lorsqu’on envisage le cadre, il importe de reconnaître que la pratique des soins infirmiers n’est pas statique : elle évolue en réponse aux besoins de la population dans le domaine de la santé, aux progrès du savoir infirmier et à l’évolution du système de santé. Il faut en outre reconnaître qu’il est impossible de décrire dans un cadre la nature évolutive et les nombreux aspects de la pratique infirmière. La réglementation étant définie au niveau provincial et territorial, la langue ou les processus employés peuvent donc varier légèrement entre les provinces et les territoires; mais les principes contenus dans ce document sont pancanadiens 2. 2 Les sites Web des organismes de réglementation infirmière fournissent des renseignements précis sur la réglementation des infirmières au niveau provincial et territorial. Une liste se trouve à l’adresse https://www.cnaaiic.ca/fr/devenir-infirmiere-autorisee/reglementation-infirmiere/organismes-de-reglementation. 2 Cadre de pratique des infirmières et infirmiers au Canada : Révision n o2 aux fins de consultation ÉLÉMENTS CLÉS DU CADRE Les infirmières sont des professionnelles autoréglementées de la santé qui travaillent de façon autonome et en équipe. Elles permettent aux personnes, aux familles, aux groupes, aux communautés et aux populations d’atteindre un niveau optimal de santé. Elles coordonnent les soins de santé, offrent des services directs aux clients et les aident à prendre les décisions et les mesures relatives à l’autogestion de leurs soins en cas de maladie, de blessure et d’invalidité, à chaque étape de la vie. Les infirmières apportent une contribution au système de santé grâce à leur travail dans les domaines des soins directs, de la formation, de l’administration, de la recherche et de l’élaboration de politiques dans une vaste gamme de milieux. Définition de l’infirmière L’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) utilise la définition suivante : Les infirmières sont des professionnelles autoréglementées de la santé qui travaillent de façon autonome et en équipe. Elles permettent aux personnes, aux familles, aux groupes, aux communautés et aux populations d’atteindre un niveau optimal de santé. Elles coordonnent les soins de santé, offrent des services directs aux clients et les aident à prendre les décisions et les mesures relatives à l’autogestion de leurs soins en cas de maladie, de blessure et d’invalidité, à chaque étape de la vie. Les infirmières apportent une contribution au système de santé grâce à leur travail dans les domaines des soins directs, de la formation, de l’administration, de la recherche et de l’élaboration de politiques dans une vaste gamme de milieux. Au Canada, les soins infirmiers constituent une profession qui compte trois groupes réglementés : les infirmières, l e s i n f i r mi èr e s pr at i c i en n e s ( IP ) , les infirmières auxiliaires (IA) 3 et les infirmières psychiatriques (IP) 4. Les infirmières constituent plus des trois quarts des effectifs infirmiers réglementés et le groupe le plus important de fournisseurs de soins de santé au Canada (Institut canadien d’information sur la santé [ICIS], 2014). La réglementation des infirmières est définie plus précisément dans la législation provinciale et territoriale (p. ex. Loi sur les infirmières) et d’autres documents élaborés par les organismes de réglementation, comme les normes de la pratique. 3 Selon la province, l’infirmière auxiliaire (réglementée) peut porter le titre d’infirmière auxiliaire autorisée. 4 Les infirmières psychiatriques ne sont officiellement formées et réglementées qu’au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta et en ColombieBritannique. Association des infirmières et infirmiers du Canada Confidentiel 3 Fondement théorique de la pratique infirmière « [traduction] La pensée philosophique fournit le fondement nécessaire au perfectionnement et à l’analyse critique des connaissances infirmières. Ces connaissances sont structurées et communiquées à l’aide de concepts, modèles, cadres et théories ». Le cadre conceptuel des soins infirmiers autorisés et le fondement des théories de la profession infirmière reposent sur le métaparadigme infirmier comprenant les quatre concepts principaux suivants : la personne ou le client, l’environnement, la santé et les soins infirmiers (Kozier et coll., 2013) (voir Figure 1). Figure 1 : Métaparadigme infirmier La personne ou le client qui bénéficie des soins dispensés par une infirmière peut être un particulier, une famille, un groupe, une communauté ou une population. Les infirmières ont une optique de l’intégralité qui tient compte des facteurs biophysiques, psychologiques, émotionnels, sociaux, culturels et spirituels qui peuvent avoir une incidence sur le client. Les infirmières ont sur l’environnement une optique générale qui tient compte de facteurs sociaux, physiques, psychologiques et économiques qui peuvent avoir une incidence sur le client. Les infirmières s’intéressent à la santé, qui comporte de nombreuses facettes, y compris le niveau de mieux-être, de bien-être et de qualité de vie que connaissent les clients. Les professionnels des soins infirmiers s’intéressent aussi aux déterminants généraux de la santé, y compris aux conditions économiques, sociales et environnementales qui ont une incidence sur la santé des personnes, des communautés et des administrations dans leur ensemble (AIIC, 2013). La meilleure définition des soins infirmiers est peut-être celle du Conseil international des infirmières 4 Cadre de pratique des infirmières et infirmiers au Canada : Révision n o2 aux fins de consultation (voir le Glossaire), qui inclut les rôles associés aux soins, à la promotion de la santé, à la prévention des maladies, à la représentation, à la recherche, aux politiques et à l’éducation. Pratique professionnelle La population canadienne a accordé à la profession infirmière le privilège d’assurer son autoréglementation, contexte dans lequel les gouvernements provinciaux et territoriaux délèguent, par la loi, aux organismes de réglementation de la profession le pouvoir de se réglementer eux-mêmes tout en garantissant l’obligation pour cette dernière de continuer à rendre compte au gouvernement et au public (AIIC, 2007a). En contrepartie, on s’attend à ce que la profession infirmière agisse dans le meilleur intérêt du public en tout temps. Afin de toujours protéger le public, les professionnels des soins infirmiers pratiquent l’autoréglementation collectivement en tant que profession et individuellement en tant que personnes. En vertu des lois provinciales et territoriales, les organismes de réglementation de la profession infirmière doivent rendre compte de la protection du public en garantissant que les infirmières pratiquent de façon sécuritaire, compétente et respectueuse de l’éthique. Les organismes de réglementation s’acquittent de ce mandat au moyen d’une variété d’activités de réglementation. À titre individuel, les infirmières acceptent aussi l’obligation de l’autoréglementation. C’est pourquoi la réglementation est une responsabilité partagée entre les organismes de réglementation et chacune des infirmières, mais elle concerne également les gouvernements, le public, les établissements d’enseignement, les employeurs et d’autres professions et professionnels de la santé (AIIC, 2007a). Le tableau 1 présente quelques exemples des rôl es et des responsabilit és des or ganis mes de réglementation et de chaque infir mière. Tableau 1. Activités d’autoréglementation de la profession infirmière et de ses membres à titre individuel PROFESSION (ORGANISME DE RÉGLEMENTATION) INFIRMIÈRE Établit les processus d’inscription et d’autorisation d’exercer. Satisfait aux exigences de l’inscription initiale et du maintien de l’autorisation d’exercer. Établit, surveille et applique les normes d’éthique et de pratique. Établit et maintient le champ d’exercice des infirmières à mesure qu’évoluent la prestation des soins de santé et le savoir infirmier. Approuve et maintient des programmes de formation en sciences infirmières, qui débouchent sur l’entrée dans la profession. Établit et maintient les compétences de niveau débutant qu’il faut avoir pour l’inscription initiale. Association des infirmières et infirmiers du Canada Se conforme au code de déontologie et aux normes de pratique de la profession infirmière. Travaille à l’intérieur du champ d’exercice établi. Obtient son diplôme d’un programme approuvé de formation en sciences infirmières. Contribue à l’élaboration de programmes d’études. Confidentiel 5 Établit, surveille et maintient des exigences relatives à l’assurance de la qualité et au maintien de la compétence. Fait fonction de mentore et de préceptrice pour les étudiantes en sciences infirmières. Établit et maintien des processus d’examen de la conduite professionnelle afin d’enquêter sur des plaintes ou des préoccupations au sujet de la pratique des infirmières et applique les mesures disciplinaires qui s’imposent. Démontre ses compétences de niveau débutant en réussissant l’EAIC 5. Contribue à l’élaboration et au déroulement de programmes d’orientation pour les infirmières. Maintient et améliore son aptitude à pratiquer et sa compétence. Participe à des initiatives d’amélioration continue de la qualité. Respecte les normes et signale ses préoccupations au sujet de comportements ou de soins contraires à la sécurité, à la compétence ou à la déontologie. Inscription et autorisation d’exercer Les organismes de réglementation de la profession infirmière, en consultation avec les provinces et les territoires du Canada, établissent des processus d’inscription ou d’immatriculation des infirmières et d’octroi de l’autorisation (du permis ou du droit d’exercer). Ces processus permettent aux organismes de réglementation de la profession infirmière de déterminer si les candidats ou les membres peuvent pratiquer dans leur province ou territoire. Ils comportent des exigences qui visent à garantir que les infirmières qui entrent dans la profession ont les connaissances, le jugement, les qualités et les compétences spécialisées nécessaires pour fournir des soins sécuritaires, compétents et conformes à l’éthique. Ces processus exigent aussi la démonstration de compétences linguistiques, d’une bonne réputation et d’une aptitude à pratiquer (AIIC, 2007a). Le processus consiste notamment à inscrire les personnes qualifiées à un registre officiel. Les professionnels réglementés doivent alors se conformer aux normes et au code de déontologie établis par leur organisme de réglementation. Plusieurs provinces et territoires ont instauré l’élément de la jurisprudence parmi les exigences d’inscription. Cette exigence varie selon la province ou le territoire. Par exemple, en Nouvelle-Écosse, « [traduction] un examen de la jurisprudence évalue la connaissance que possède chaque infirmière des politiques de réglementation provinciales et de toute loi provinciale et fédérale en lien avec la pratique infirmière de la Nouvelle-Écosse » (College of Registered Nurses of Nova Scotia [CRNNS], 2014). Dans les provinces et les territoires du Canada, une mesure législative protège le titre des infirmières. Lorsqu’un titre est protégé, les seules personnes qui peuvent l’utiliser sont celles qui y sont dûment autorisées par leur organisme de réglementation. Au Canada, selon la province ou le territoire, des titres tels que « infirmière », « infirmière autorisée » ou « infirmière immatriculée » sont protégés (AIIC, 2007). 5 6 L’organisme de réglementation du Québec offre son propre examen d’autorisation. Cadre de pratique des infirmières et infirmiers au Canada : Révision n o2 aux fins de consultation L’infirmière à titre protégé est la seule personne qui puisse faire suivre sa signature de l’abréviation réglementaire correspondant à son titre (p. ex. Mary Jones, i n f . a u t . ). En imposant des restrictions sur l’utilisation des titres professionnels, on permet au public de distinguer les professionnels de la santé réglementés de ceux qui ne le sont pas. Valeurs Les valeurs déontologiques qui sous-tendent la pratique professionnelle des soins infirmiers s’expriment dans des codes de déontologie. Le Code de déontologie des infirmières et infirmiers de l’AIIC « énonce les valeurs éthiques 6 des infirmières et leur engagement à l’égard des personnes ayant des besoins en soins de santé et des personnes prises en charge. Il s’adresse aux infirmières et infirmiers travaillant dans tous les milieux et tous les domaines de pratique infirmière, ainsi qu’à tous les niveaux décisionnels » (AIIC, 2008, p. 1). Le Code définit huit valeurs sur lesquelles pivote la pratique de la profession respectueuse de l’éthique : 1. Fournir des soins sécuritaires, compatissants, compétents et conformes à l’éthique 2. Promouvoir la santé et le bien-être 3. Promouvoir et respecter la prise de décisions éclairées 4. Préserver la dignité 5. Respecter la vie privée et protéger la confidentialité 6. Promouvoir la justice 7. Accepter l’obligation de rendre compte Consulter l’annexe A pour obtenir la définition de ces valeurs. On met le code à jour périodiquement pour qu’il tienne compte de l’évolution des valeurs et des conditions sociales qui touchent le public, les infirmières et d’autres professionnels des soins de santé ainsi que le système de santé. Compétences de niveau débutant On entend par compétences les connaissances théoriques et pratiques, le jugement et les caractéristiques personnelles qu’une infirmière doit avoir pour pratiquer de manière sécuritaire et conforme à l’éthique dans un rôle et un milieu donnés (AIIC, 2005a). « [traduction] Du point de vue de la réglementation, les compétences de base servent surtout d’approbation du programme de formation en sciences 6 Dans le présent document, les termes « morale » et « éthique » sont employés de manière interchangeable selon la consultation menée auprès des infirmières éthiciennes et philosophes. Nous reconnaissons le caractère exceptionnel de cet usage. Association des infirmières et infirmiers du Canada Confidentiel 7 infirmières (**en Colombie-Britannique, l’approbation de programme se nomme reconnaissance de programme), car elles décrivent les compétences exigées des infirmières qui débutent dans la profession afin de fournir des soins infirmiers sécuritaires, compétents, compatissants et conformes à l’éthique dans divers milieux de pratique. Les compétences permettent également d’orienter l’élaboration de programmes d’études et de sensibilisation du public et des employeurs quant aux attentes liées à la pratique des infirmières qui débutent dans la profession » (Conseil canadien des organismes de réglementation de la profession infirmière [CCORPI], s.d.). Les compétences actuelles « [traduction] reflètent la formation en sciences infirmières au niveau du baccalauréat. Elles sont axées sur le client, futuristes et intègrent les nouveaux progrès de la société, des soins de santé, du savoir infirmier et de la pratique des soins infirmiers. Ces compétences visent à garantir que les infirmières débutantes sont en mesure de fonctionner selon les réalités actuelles et possèdent toutes les connaissances et les aptitudes nécessaires pour s’adapter aux changements dans les soins de santé et les soins infirmiers » (CCORPI, s.d.). C’est l’organisme de réglementation de la province ou du territoire où la candidate a obtenu son diplôme en soins infirmiers qui évalue ses compétences professionnelles. On trouve les exigences particulières à la province ou au territoire sur le site Web de chaque organisme. Les programmes de formation en sciences infirmières évaluent les compétences en procédant à des évaluations cliniques et écrites, et l’Examen d’autorisation infirmière au Canada (EAIC) sert à la même fin. Dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada – sauf au Québec, qui a son propre examen – il faut réussir l’EAIC pour obtenir le permis d’exercer. L’EAIC porte avant tout sur les compétences nécessaires pour pratiquer de la façon sécuritaire, compétente et conforme à l’éthique qu’exigent les organismes de réglementation et qu’il est possible de mesurer au moyen d’un examen écrit (CCORPI, 2014). L’énoncé des compétences de niveau débutant est structuré selon le cadre conceptuel fondé sur des normes afin de mettre en l’accent sur les objectifs de réglementation quant aux compétences de niveau débutant des infirmières. Le cadre conceptuel divise les compétences en cinq catégories : • Responsabilité professionnelle et obligation de rendre compte • Pratique fondée sur des connaissances • Pratique conforme à l’éthique • Service au public • Autoréglementation 8 Cadre de pratique des infirmières et infirmiers au Canada : Révision n o2 aux fins de consultation Figure 2: Cadre conceptuel Responsabilité professionnelle et obligation de rendre compte Pratique fondée sur des connaissances Autoréglementation Client Personnes, Families, Groupes, Communautés, Populations. Pratique conforme à l'éthique Service au public Processus provincial et territorial sur les compétences : infirmières autorisées du niveau débuitant Afin d’illustrer l’envergure et la profondeur des compétences de niveau débutant, l’annexe B présente des exemples d’énoncés de compétences structurés en fonction de six catégories. Même si ces catégories sont présentées séparément, la pratique sécuritaire, efficace et conforme à l’éthique des soins infirmiers autorisés repose sur l’intégration et l’application de nombreuses compétences en même temps (CCORPI, s.d.). Formation préparatoire Les infirmières sont prêtes à pratiquer de façon sécuritaire, conforme à l’éthique et compétente au niveau débutant lorsqu’elles obtiennent leur diplôme d’un programme approuvé de formation en sciences infirmières. Le baccalauréat en sciences infirmières constitue le niveau de formation généralement accepté aujourd’hui pour entrer dans la profession et celui qu’ont adopté la majorité des provinces et des territoires du Canada, sauf le Québec. « Une formation libérale de baccalauréat est justifiée compte tenu : • des soins infirmiers et des soins de santé de plus en plus complexes; • de l’élargissement rapide du corpus de savoirs liés aux sciences infirmières et à la santé; Association des infirmières et infirmiers du Canada Confidentiel 9 • de l’utilisation de plus en plus répandue des technologies numériques dans le transfert et le recours aux connaissances; • du besoin d’apprendre « tout au long de la vie » pour pouvoir s’adapter à ces changements et se préparer aux programmes d’études supérieures en sciences infirmières; • de l’imputabilité d’offrir au public des soins infirmiers sécuritaires, pertinents, éthiques et efficaces; • du besoin de comprendre et de pratiquer en sciences infirmières dans les différents contextes sociaux, culturels et politiques de la société canadienne; • de la diversité canadienne, notamment sur les plans démographique, socioéconomique culturel et géographique » (Association canadienne des écoles de sciences infirmières [ACESI], 2011, p.1). « Les programmes de baccalauréat fournissent les bases essentielles au développement d’un raisonnement clinique et d’un jugement clinique solides, d’une pensée critique et d’un comportement éthique sensé en sciences infirmières. Les apprenantes sont soutenues dans leur acquisition d’un vaste corpus de connaissances sur lesquelles elles pourront exercer leur esprit critique; elles sont préparées à intégrer et à appliquer de manière réfléchie différentes formes de connaissances dans une variété de milieux de santé. Les apprenantes développent des compétences en matière de pratique réflexive, d’auto-évaluation, de prise de décision éthique et de pratique infirmière et de la pratique interprofessionnelle. Les programmes de baccalauréat préparent les apprenantes à définir, à affirmer et à intégrer les valeurs professionnelles qui respectent la diversité socioculturelle de manière éthique et sensible. Ils facilitent la compréhension de l’importance des soins infirmiers dans la promotion d’environnements de travail qui maximisent la sécurité du patient. Les programmes de baccalauréat préparent les étudiantes à être conscientes et à s’approprier des questions émergentes comme les nouvelles technologies de l’information et la citoyenneté mondiale » (ACESI, 2011, p. 1). Des études démontrent que la dotation en infirmières autorisées ayant une formation au niveau du baccalauréat est associée à une amélioration de la sécurité des patients et à des résultats positifs pour les patients. Une étude des services de santé communautaires a révélé que les patients soignés par des infirmières autorisées ayant une formation au niveau du baccalauréat connaissent des résultats de santé nettement meilleurs (O’Brien Pallas, 2001). Dès 2002, des études ont associé des pourcentages plus élevés d’infirmières autorisées en milieu hospitalier détenant une formation au baccalauréat à un taux plus faible de mortalité chez les patients (en milieu hospitalier et mortalité dans les 30 jours, défaut de porter secours et insuffisance cardiaque congestive), et des taux plus faibles d’ulcère de décubitus, de thrombose veineuse profonde postopératoire ou d’embolie pulmonaire, et des séjours hospitaliers plus courts (Yakusheva et coll., 2014; Aiken et coll., 2014; Aiken, 2011, 2003; Estabrooks, 2005; Friese, 2008; Tourangeau, 2006 et Van den Heede, 2009). De meilleurs résultats de santé équivalent aussi à des économies pour le système de santé. Une analyse de rentabilisation rigoureuse peut être réalisée afin d’augmenter le pourcentage d’infirmières formée au baccalauréat à 80 p. 100 (Yakusheva et coll., 2014). 10 Cadre de pratique des infirmières et infirmiers au Canada : Révision n o2 aux fins de consultation De nombreuses écoles de sciences infirmières utilisent des moyens pour assurer une flexibilité maximale à leur programme tout en en maintenant la qualité. Elles ont recours aux stratégies suivantes, notamment : • Utiliser tout un éventail d’outils pour évaluer les critères d’admissibilité aux programmes, p. ex. l’évaluation du savoir acquis; • Offrir aux étudiantes la possibilité d’étudier à temps partiel ou à plein temps; • Offrir des programmes abrégés, prolongés ou condensés aux étudiantes admissibles, comme rapides, à admission avancée, d’admission à un deuxième diplôme, etc.; • Utiliser Internet et d’autres technologies pour offrir les programmes (AIIC et ACESI, 2004). Les infirmières qui pratiquent peuvent poursuivre leurs études au niveau du baccalauréat, de la maîtrise, du doctorat et des études postdoctorales. Toutes sortes d’abréviations désignent le niveau et le type de formation qu’a reçus une infirmière ou un infirmier : par exemple, B.Sc.Inf. (baccalauréat en sciences infirmières), M.Sc.Inf. (maîtrise en sciences infirmières) et Ph.D. (doctorat). Les infirmières peuvent utiliser à la fois leur désignation réglementaire et leur niveau d’études (p. ex. Mary Jones, inf. aut., B.Sc.Inf., M.Sc.Inf.). Beaucoup d’infirmières complètent leur pratique en étudiant dans diverses facultés autres que celles des sciences infirmières. Champ d’exercice Le champ d’exercice des infirmières s’entend des activités pour lesquelles elles ont reçu la formation nécessaire et qu’elles sont autorisées à exécuter de la façon établie dans la loi, que complètent les normes, les lignes directrices et les prises de position stratégique des organismes de réglementation infirmière des provinces et des territoires. Même si les mesures législatives, les normes et d’autres moyens de contrôle réglementaires déterminent les limites et la portée globale du champ d’exercice des infirmières comme groupe professionnel, d’autres facteurs jouent aussi sur la pratique de chaque infirmière en particulier. Ces facteurs comprennent les exigences et les politiques de l’employeur, le milieu de pratique, le niveau de compétences de la personne et les besoins du client. Bon nombre d’organismes de réglementation des soins infirmiers ont publié des documents qui clarifient le champ d’exercice des infirmières, en plus d’utiliser des diagrammes. Association des infirmières et infirmiers du Canada Confidentiel 11 Figure 3 : Limites du champ d’exercice Professions de la santé ou loi sur les soins infirmiers Réglementation de la profession infirmière Énoncés de position, lignes directrices et normes de la profession Politiques de l'employeur Compétence infirmière individuelle Besoins du client Les professionnels des soins infirmiers et les autres fournisseurs de soins de santé ont des points communs dans leurs pratiques respectives. Ce chevauchement favorise la compréhension mutuelle des rôles et facilite la mise sur pied d’équipes de collaboration interdisciplinaire de qualité. Cependant, le chevauchement des champs d’exercice peut entraîner un manque de clarté du rôle. Dans plusieurs provinces et territoires, des outils ont été créés afin de permettre aux décideurs de choisir la combinaison de professionnels de la santé assurant le plus vaste éventail de connaissances théoriques et pratiques pour faire face aux enjeux liés à la pratique des soins infirmiers et à la composition du personnel. L’Ordre des infirmières et infirmiers de l’Ontario ([OIIO], 2014b) a notamment publié le document L’exercice de l’IA et de l’IAA : l’infirmière, le client et l’environnement, une directive professionnelle sur la pratique qui précise les attentes que doivent respecter les infirmières au sein du cadre à trois facteurs en faisant ressortir les similarités et les différences des connaissances infirmières de base et leur impact sur l’exercice autonome 7 et faire valoir les responsabilités professionnelles des infirmières qui collaborent les unes avec les autres. Les IAA et les infirmières et infirmiers autorisés peuvent soigner de manière autonome des clients dont les besoins sont peu complexes, lorsque les résultats et les réactions sont prévisibles et qu’il y a un faible risque de résultats négatifs. « Plus les besoins en matière de soins sont complexes, plus il est essentiel que l’infirmière assignée consulte autrui et que l’IA assume toute la gamme des soins » (OIIO, 2014b, p. 5). 7 Les IAA ne sont pas autonomes dans toutes les provinces et tous les territoires. 12 Cadre de pratique des infirmières et infirmiers au Canada : Révision n o2 aux fins de consultation Figure 4 : Continuum des clients (OIIO, 2014) Client Continuum des clients Cas peu complexes, prévisibles faible risque de résultats négatifs Cas très complexes, imprévisibles risque élevé de résultats négatifs Exercice autonome de l’IA ou de l’IAA Exercice de l’IA Besoin croissant de consulter l’IA et de collaborer avec elle. Plusieurs publications concernant la réglementation des soins infirmiers reprennent cette distinction entre la pratique des IAA et des infirmières et infirmiers autorisés, y compris une publication conjointe de l’Association des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick (AIINB) et l’Association des infirmier(ère)s auxiliaires autorisé(e)s du Nouveau-Brunswick (AIAANB) qui souligne et clarifie certaines différences clés entre les infirmières et infirmiers autorisés et les IAA dans la pratique clinique. Travailler ensemble (AIINB et AIAANB, 2009) décrit les champs de chaque groupe et détermine l’obligation de rendre compte et les limites de leur pratique. De la même manière, les deux organismes de réglementation infirmière de la Nouvelle-Écosse ont conçu une directive conjointe Effective Utilization of RNs and LPNs in a Collaborative Practice Environment (CRNNS et College of Licensed Practical Nurses of Nova Scotia, 2012). Les approches permettant d’optimiser le champ d’exercice sont perçues comme contribuant à l’efficacité et la rentabilité du système de santé. « [traduction] Travailler dans son plein champ d’exercice signifie atteindre la meilleure configuration des rôles professionnels possible telle qu’établie par d’autres compétences relatives de professionnels de la santé » (Nelson et coll., 2014, p. 22) En entreprenant des évaluations détaillées de l’état et des besoins d’un client, les infirmières utilisent leurs connaissances approfondies et leurs capacités de cognition, de réflexion critique et de prise de décision « pour tenir compte des indices évidents ou difficiles à saisir, pour dégager des tendances à peine discernables dans les données et pour interpréter de l’information et en faire la synthèse » (AIIC, 2002c). Cette surveillance permet aux infirmières de reconnaître les complications avant qu’elles ne deviennent plus Association des infirmières et infirmiers du Canada Confidentiel 13 sérieuses et d’intervenir afin de réduire les risques pour les clients et les coûts pour le système de santé (AIIC, 2002c). Les infirmières possèdent également les connaissances et les compétences à la suite de leur formation au baccalauréat pour prendre part à des activités de recherche. Elles ont les connaissances fondamentales nécessaires pour dégager des questions de recherche sur la pratique et utiliser les résultats de recherche afin de justifier scientifiquement les interventions en soins infirmiers, ce qui favorise des soins de qualité pour les clients (AIIC, 2002c). Cette base permet aussi aux infirmières d’être des « guides du savoir » pour les clients en orientant ceux-ci vers des ressources crédibles, en leur apprenant à interpréter et à évaluer de l’information et en les aidant à s’y retrouver dans le système de santé (AIIC, 2002c). Sur le plan organisationnel, les employeurs et les administrateurs peuvent déterminer les activités qui sont du domaine des infirmières en fonction de la complexité des soins dont le patient a besoin, du besoin d’expertise clinique et de jugement, de la réflexion critique, de l’analyse, de la résolution de problèmes, de la prise de décisions et du leadership. Le Cadre décisionnel de la composition du personnel pour des soins infirmiers de qualité (2012) a été élaboré par l’AIIC, le Conseil canadien de réglementation des soins infirmiers auxiliaires, l’Association des infirmier(ère)s auxiliaires du Canada et les Infirmières/infirmiers psychiatriques autorisés du Canada (voir figure 5). Ce cadre est une ressource générale basée sur des preuves qui offre une approche systématique du processus décisionnel de la composition du personnel utilisable dans tous les milieux de la pratique clinique. « Le cadre souligne les facteurs clés liés au client, à ceux liés au personnel et à ceux liés à l’organisation, ainsi qu’aux indicateurs des résultats à considérer lors de l’analyse, de la planification, de la mise en œuvre et de l’évaluation des décisions au sujet de la composition du personnel » (p. 7). 14 Cadre de pratique des infirmières et infirmiers au Canada : Révision n o2 aux fins de consultation Figure 5. Cadre décisionnel de la composition du personnel Association des infirmières et infirmiers du Canada Confidentiel 15 Maintien de la compétence et acquisition d’expertise Les infirmières acquièrent, maintiennent et améliorent continuellement leurs connaissances théoriques et pratiques qui ont trait à tous les aspects de leur pratique des soins infirmiers, et elles veillent à ce que leur pratique utilise la prise de décisions fondée sur des preuves. L’apprentissage structuré et non structuré peut aider les infirmières à passer du niveau de débutante à celui d’experte, ce qui leur permet de répondre aux exigences des technologies, des systèmes et des théories en évolution constante, ainsi qu’aux besoins particuliers des clients et de leur propre cheminement professionnel. Les infirmières acquièrent de l’expertise dans le domaine où elles ont choisi de pratiquer par l’autoapprentissage, la certification dans une spécialité (p. ex. Programme de certification de l’AIIC), des programmes de mentorat, une formation théorique avancée et l’application de lignes directrices sur les pratiques exemplaires (p. ex. Projet d’élaboration des directives sur les pratiques exemplaires [DPE] de l’Ontario, créé par l’Association des infirmières et infirmiers autorisés de l’Ontario [RNAO]). Les lignes directrices sur les pratiques exemplaires aident les infirmières à passer du niveau de débutante à celui d’experte (RNAO, 2001; Grinspun, Virani et Bajnok, 2001). Les organismes de réglementation infirmière de la plupart des provinces et des territoires ont des programmes de maintien de la compétence qui offrent aux infirmières un cadre leur permettant de démontrer qu’elles ont maintenu leur compétence et amélioré leur pratique, ce qui maintient leurs compétences à niveau et à jour. Le maintien des compétences contribue à une pratique infirmière de qualité et augmente la confiance du public en la profession infirmière. Les infirmières doivent satisfaire à des exigences annuelles relatives au maintien de la compétence pour avoir le droit de renouveler leur autorisation. Les professionnels des soins infirmiers en particulier, les associations professionnelles et les organismes de réglementation du secteur des soins infirmiers, les employeurs, les établissements d’enseignement et les gouvernements se partagent la responsabilité de promouvoir le maintien de la compétence (AIIC et ACESI, 2004). Conduite professionnelle La confiance, la protection et l’obligation de rendre compte envers le public est d’une importance capitale dans les professions autoréglementées, telles que les soins infirmiers. La réglementation consiste non seulement à établir les normes de la pratique infirmière, mais également à les appliquer au moyen de l’intervention au nom du public en cas de pratique ou de conduite inacceptable. Constitue une faute professionnelle tout acte ou omission qui enfreint les normes déontologiques et professionnelles (OIIO, 2012). Des préoccupations peuvent concerner les soins non conformes à l’éthique, non compétents ou une pratique avec facultés affaiblies. Chaque organisme de réglementation définit la faute professionnelle et détermine les procédures à prendre en cas de faute professionnelle soupçonnée. 16 Cadre de pratique des infirmières et infirmiers au Canada : Révision n o2 aux fins de consultation Carrières en soins infirmiers Rôles et milieux de pratique La pratique des soins infirmiers autorisés comporte des domaines d’activité différents et interdépendants, y compris les soins directs, la formation, l’administration, la recherche et l’élaboration de politiques. Elle est axée avant tout sur le soin direct du client. Les infirmières des secteurs de la formation, de l’administration, de la recherche et des politiques appuient leurs collègues qui prodiguent des soins cliniques aux clients. Les infirmières peuvent jouer de nombreux rôles différents à cause du vaste fondement de leurs connaissances, de leur engagement envers l’acquisition continue du savoir et de leur compréhension des caractéristiques à la fois du client et du système. Les infirmières sont le pivot des équipes de soins de santé, dirigent des activités de recherche structurées, gèrent des services de soins infirmiers, élaborent et présentent des programmes de formation en soins infirmiers à tous les fournisseurs de soins infirmiers et contribuent à des politiques publiques favorables à la santé. Elles possèdent les compétences, le savoir-faire et la capacité de jouer un rôle de chef de file, que ce soit afin d’améliorer les soins axés sur le client entre le continuum de soins, diriger des équipes interprofessionnelles de soins ou d’introduire de nouvelles politiques. Le leadership de la profession infirmière porte sur la réflexion critique, l’intervention et la représentation, et il se manifeste dans tous les rôles et les domaines de la profession infirmière (AIIC, 2009). Les infirmières occupent une position unique afin de fournir des qualités de leadership et d’agir comme des agentes du changement afin de faciliter et de renforcer les services de santé et le système de santé ainsi que les services offerts aux Canadiens (College and Association of Registered Nurses of Alberta, 2011). L’image la mieux connue par une grande partie des Canadiens est celle des infirmières œuvrant en milieu hospitalier parce que c’est là que travaillent actuellement 62 p. 100 des professionnels des soins infirmiers (ICIS, 2014). Les infirmières pratiquent toutefois dans toutes sortes d’autres milieux, tels les établissements de soins de longue durée, les centres communautaires, les milieux de travail, les cliniques de consultation, les écoles, les collèges et les universités, le domicile des clients, « la rue », les établissements correctionnels, les instituts de recherche, les organisations professionnelles de soins infirmiers et de soins de santé, sans oublier les organismes et ministères gouvernementaux. On crée et on continuera de créer à l’avenir de nouveaux rôles et milieux de pratique pour les infirmières afin de répondre aux besoins de la population canadienne dans le domaine de la santé et de saisir les possibilités offertes en matière de prestation de services de santé. Les infirmières assument un rôle de plus en plus important au sein de la communauté, puisqu’elles dispensent des soins primaires à titre d’infirmière en pratique familiale, en santé communautaire, sont des prescriptrices et travaillent en cliniques dirigées par des infirmières. Elles jouent également d’autres rôles, comme en tant qu’infirmières pivots, infirmières premières assistantes en chirurgie et infirmières endoscopistes. Le milieu des soins de santé évolue pour offrir une expérience de soins plus axée sur la personne et la famille. Cela comprend « [traduction] fournir des soins respectueux, compatissants et adaptés à la culture qui répondent aux besoins, valeurs, antécédents culturels, croyances et préférences des patients et des membres de leur famille provenant de divers milieux en collaborant avec eux » (ministre de la Santé de la Association des infirmières et infirmiers du Canada Confidentiel 17 Saskatchewan, 2011, p. iii). Les stratégies novatrices de soins axées sur la personne et dirigées par des infirmières donnent du pouvoir aux patients et à leur soignant afin d’améliorer leur qualité de vie et de faire la preuve de solutions rentables en prestation de soins de santé (AIIC, s.d.). De plus en plus, les infirmières pratiquent en équipe interprofessionnelle. En tant que membre de l’équipe, les infirmières travaillent avec un certain nombre de fournisseurs de santé réglementés, comme des médecins, des pharmaciens et des physiothérapeutes. Dans tout le système de santé, il y a aussi beaucoup de fournisseurs de soins non réglementés qui travaillent souvent aux côtés des professionnels réglementés des soins infirmiers et appuient leur travail. Le système de soins de santé fait face à des niveaux croissants de maladies chroniques. Plus de 40 p. 100 des adultes canadiens signalent « [traduction] souffrir d’au moins l’une des sept maladies courantes – arthrite, cancer, emphysème ou maladie pulmonaire obstructive chronique, diabète, maladie du cœur, tension artérielle élevée et troubles de l’humeur, sans compter la dépression » (Nasmith et coll., 2010, p. 13). « L’importance des ressources humaines infirmières pour la prise en charge des maladies chroniques dans le cadre des soins de santé primaires est indéniable, en raison de la nécessité croissante de la participation du patient qui est facilitée par la prestation de soins en équipe, comme il est souligné dans la littérature sur la gestion des maladies chroniques » (Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé et AIIC, 2012, p. 1). La technologie permet de nouveaux modèles de prestation de soins et de faire évoluer la pratique infirmière. Les infirmières utilisent télésanté, les dossiers de santé électroniques, de la documentation électronique, des systèmes d’aide à la décision et d’autres technologies afin d’optimiser les soins cliniques, l’éducation, l’administration, la recherche et d’autres initiatives du système de santé. Il est essentiel que les infirmières jouent un rôle actif dans la sélection, la conception, le déploiement et l’évaluation des solutions recourant aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Les infirmières doivent avoir la possibilité d’acquérir les compétences dont elles ont besoin pour utiliser les TIC dans toutes leurs activités (AIIC, 2006). Cheminements de carrière La formation de base en soins infirmiers prépare les infirmières à travailler comme généralistes au moyen du baccalauréat offrant une approche globale des sciences infirmières. Chaque diplômée est prête à pratiquer en toute sécurité, avec compétence et de façon conforme à l’éthique auprès des personnes qui en sont à tous les stades de la santé et de la maladie, à n’importe quel moment de leur cycle de vie et dans n’importe quel milieu. Les infirmières sont formées p o u r t r a v a i l l e r a u p r è s d e p e r s o n n e s , d e l e u r f a m i l l e , d e g r o u p e s , d e c o m m u n a u t é s e t d e populations issus de différents milieux. Les compétences évoluent et s’améliorent au fil de la carrière de l’infirmière. À mesure que l’infirmière se perfectionne, elle progresse à travers un continuum de pratique pour passer du stade de novice à celui d’experte, en s’appuyant sur ses compétences de base. Les infirmières acquièrent de l’expertise par la pratique et la formation continue. 18 Cadre de pratique des infirmières et infirmiers au Canada : Révision n o2 aux fins de consultation La spécialisation consiste à se concentrer sur un domaine de la pratique des soins infirmiers ou des soins de santé qui englobe un niveau de connaissances théoriques et pratiques portant sur un aspect particulier de la profession et dépassant celles qu’on acquiert au cours d’une formation infirmière de base (adapté de Miller, 2002). La pratique spécialisée 8 d a n s t o u t d o m a i n e ( c l i n i q u e , r e c h e r c h e , a d mi n i s t r a t i o n , p o l i t i q u e e t é d u c a t i o n ) peut être reliée aux aspects suivants : • l’âge du client (p. ex. pédiatrie, gérontologie); • le problème de santé du client (p. ex. gestion de la douleur, deuil); • le groupe de diagnostics (p. ex. orthopédie, chirurgie vasculaire); • le milieu de travail (p. ex. domicile des clients, urgence, école, bureau du gouvernement, établissement de recherche); • le type de soins (p. ex. soins primaires, soins palliatifs, soins intensifs, santé du travail, santé publique); • une combinaison de ces aspects (p. ex. oncologie pédiatrique) (adapté d e l ’ A I I C, 2002a). Certaines infirmières valident leur compétence dans une spécialité par un titre qui confirme leur niveau de connaissance et de savoir-faire. La certification est une forme de reconnaissance des titres qu’offrent des employeurs, des établissements d’enseignement, des organismes de réglementation et l’AIIC. Par exemple, le Programme de certification de l’AIIC reconnaît actuellement 20 spécialités des soins infirmiers dans lesquelles il est possible d’obtenir une certification nationale. Les infirmières qui obtiennent la certification de l’AIIC ont le droit d’utiliser un titre après leur nom pour désigner leur spécialisation. Par exemple, la désignation d’une infirmière certifiée en soins infirmiers cardiovasculaires est CSIC(C) (AIIC, 2006). Dans certaines provinces, les termes « spécialiste », « spécialité », « pratique spécialisée », « spécialisation » et « certification » ont des significations particulières aux fins de la réglementation. Certains cheminements de carrière exigent des études supérieures. Par exemple, la pratique de certaines infirmières, résultant d’une combinaison d’expériences ciblées et d’études supérieures, est appelée pratique infirmière avancée (AIIC, 2008). Aujourd’hui, au Canada, les plus reconnus de ces rôles de niveau avancé sont ceux d’infirmière clinicienne spécialisée et d’infirmière praticienne. La portée et les retombées du travail des infirmières Les infirmières apportent une contribution cruciale à la santé des Canadiens et au système de santé du Canada. La recherche appuie le lien entre la pratique des infirmières et les résultats positifs pour les clients, les membres de la profession et le système. Par exemple, on démontre constamment et dans tout 8 Le Réseau canadien des spécialités en soins infirmiers représente un groupe d’infirmières et infirmiers engagés qui sont membres de l’une des 43 associations nationales de spécialités infirmières. Association des infirmières et infirmiers du Canada Confidentiel 19 un éventail de milieux de soins de santé que les interventions infirmières ont un effet sur les résultats pour les clients, dont les suivants : • résultats cliniques (contrôle ou prise en charge de symptômes tels que la fatigue, les nausées et les vomissements, la dyspnée et la douleur); • résultats fonctionnels (fonctionnement physique et psychosocial et aptitude aux autosoins); • résultats pour la sécurité (diminution des événements indésirables et des complications telles que les plaies de lit, les chutes); • résultats perceptuels (satisfaction à l’égard des soins infirmiers et de leurs résultats). (Doran, 2003; White, Pringle, Doran etMcGillis Hall, 2005). • Un pourcentage plus élevé d’infirmières par rapport aux aides non autorisées contribuerait à réduire le nombre de chutes (Patrician et coll. 2011). • Chez les patients ayant une fracture de la hanche, les probabilités de mortalité en milieu hospitalier diminueraient de 0,16 pour chacune des infirmières équivalentes supplémentaires à temps plein par patient par jour (Schilling et Dougherty, 2011). • Une augmentation de 0,71 heures de travail quotidien de l’infirmière par patient est associée à 45 p. 100 moins de visites à l’urgence après avoir obtenu son congé de l’hôpital (Bobay, Yakusheva et Weiss, 2011). • Une augmentation de 8 p. 100 des soins directs aux patients dispensés par les infirmières est reliée à une amélioration de 30 p. 100 de la réceptivité des patients face aux fournisseurs de soins (O’Connor, Ritchie, Droin et Covell, 2012). • En augmentant le nombre de points d’accès aux soins, en coordonnant les soins et en aidant les patients à s’y retrouver dans le système de santé, les infirmières réduisent les temps d’attente et fournissent un accès aux soins en temps opportun (AIIC, 2009). • Plus les niveaux de dotation en personnel augmentent, plus le risque d’infections nosocomiales et la durée du séjour à l’hôpital diminuent (Dall et coll. 2009). • Un examen systématique et une méta-analyse de 28 études internationales de l’association entre les niveaux de dotation infirmière et les résultats pour les patients commandés par la Agency for Healthcare Research and Quality a fourni des preuves importantes que la dotation infirmière est liée à de meilleurs résultats pour les patients. Ces résultats comportent une diminution des probabilités de pneumonie nosocomiale, d’extubation imprévue, de défaillance respiratoire et d’arrêt cardiaque en unités de soins intensifs et un risque plus faible du défaut de porter secours aux patients chirurgicaux (Kane, Shamliyan, Mueller, Duval et Wilt, 2007). 20 Cadre de pratique des infirmières et infirmiers au Canada : Révision n o2 aux fins de consultation • « [traduction] Des modèles de soins proactifs, ciblés et dirigés par le personnel infirmier, qui mettent l’accent sur l’autogestion préventive des malades chroniques, sont soit plus efficaces et à coût égal ou moindre, soit tout aussi efficaces et moins coûteux que le modèle de soins habituel » (Browne et coll. 2012). • Toute infirmière supplémentaire travaillant en milieu hospitalier entraînera une réduction des coûts médicaux annuels de plus de 60 000 $ et une productivité nationale améliorée (ce qui représente 72 p. 100 des coûts de la main-d’œuvre) (Dall, 2009). • On établit un lien entre une proportion plus élevée d’heures de soins fournis par les infirmières et une réduction nette des coûts découlant d’une diminution de la durée des séjours à l’hôpital et de résultats indésirables évités (Needleman et coll., 2006). Les infirmières ont besoin de ressources et d’aide pour prodiguer des soins de qualité et avoir un effet positif sur les résultats du client. Un milieu de pratique de qualité appuie la prestation de soins sécuritaire, compatissante, compétente et conforme à l’éthique tout en optimisant la santé des clients et des infirmières (AIIC et Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers [FCSII], 2014). La responsabilité de créer, d’appuyer et de maintenir des milieux de pratique de qualité est partagée par les infirmières, les employeurs, les organismes de réglementation, les associations professionnelles, les établissements d’enseignement, les syndicats, les organisations de prestation et d’agrément des services de santé, les gouvernements et la population (AIIC et FCSII, 2014). Les milieux de pratique de qualité ont les caractéristiques suivantes : • communication et collaboration efficaces • responsabilité et obligation de rendre compte • charges de travail réalistes • leadership • soutien à la gestion de l’information et des connaissances • occasions de perfectionnement professionnel • culture du milieu de pratique positif • environnements « aimants » Regard vers l’avenir Qu’est-ce que l’avenir réserve aux infirmières du Canada? La Commission nationale d’experts (CNE) croit que la prévention, le dépistage précoce et la gestion des maladies chroniques sont indispensables à la limitation des coûts futurs des soins de santé, à mesure Association des infirmières et infirmiers du Canada Confidentiel 21 que notre population vieillit (CNE, 2012). Le savoir et la pratique du personnel infirmier correspondent l’un comme l’autre à la promotion du vieillissement en santé et à la gestion des maladies chroniques. À l’avenir… • Les infirmières aideront les personnes et les communautés à gérer leur propre état de santé. • Les infirmières s’occuperont des malades et jouent un rôle de plus en plus important en aidant les clients à prendre en charge les maladies chroniques. • Rôles possibles que pourraient jouer les infirmières, soit l’établissement d’objectifs, la surveillance, l’encadrement, le soutien téléphonique et l’éducation collective. • Grâce à l’appui accru de la profession infirmière, les clients prendront beaucoup plus de décisions sur leurs soins, leur qualité de vie et la promotion de la santé à tous les âges et les stades de la vie. • Les programmes d’études aux niveaux du premier cycle et des cycles supérieurs viseront à tenir compte du virage d’un modèle fondé sur le traitement des maladies en faveur d’un autre qui vise à garder les gens en bonne santé et où les soins et le soutien nécessaires au maintien de la santé sont fournis dans la communauté. « Jouer un rôle plus actif de chefs de file de la transformation du système, notamment un renouvellement approfondi des modes de déploiement et d’emploi du personnel infirmier. Pour ce faire, il faudra appuyer chaque infirmière et infirmier et s’attendre à ce que chacune et chacun exerce pleinement les fonctions relevant de son champ de pratique. Il faut aussi élargir la portée de ce dernier en conséquence, pour répondre aux besoins de santé changés et changeants et y intégrer des fonctions qui comprennent, sans toutefois s’y limiter, l’établissement d’ordonnances, l’admission et le congé de patients dans tous les types d’établissements de santé » (CNE, 2012). « Le moment est venu de tester l’efficacité d’un modèle proactif, ciblé et dirigé par le personnel infirmier de soins complets de ces maladies dans lequel le médecin serait un membre de l’équipe, chacun faisant ce qu’il sait faire de mieux et l’infirmière ou l’infirmier faisant appel à tous les services de santé et les services sociaux qui renforcent les déterminants de la santé d’une personne » (Browne, Birch et Thabane, 2012). À l’avenir… • Les infirmières seront de plus en plus des chefs d’équipes de professionnels de la santé et de membres du personnel de soutien fondées sur la collaboration. • Elles constitueront un des points d’entrée quotidiens de ce système de promotion de la santé et de prévention et de soin des maladies. • Les infirmières contribueront à améliorer les soins par la prescription de médicaments et leur travail dans tout le continuum de soins. 22 Cadre de pratique des infirmières et infirmiers au Canada : Révision n o2 aux fins de consultation • Les infirmières continueront d’aborder les déterminants sociaux de la santé. • Les infirmières devront faire valoir la viabilité des soins de santé grâce à l’amélioration de la qualité, de l’efficience et de l’efficacité. « Le personnel infirmier du pays peut et doit agir en concertation avec les autres professionnels de la santé et les dirigeants du système afin que toute la population canadienne bénéficie d’une meilleure santé, de meilleurs soins et d’une meilleure valeur. Les infirmières et les infirmiers, de par leur nombre et leur savoir collectif, représentent une puissante force de changement. Les Canadiens et les Canadiennes s’attendent à ce qu’ils mobilisent ce pouvoir et agissent » (CNE, 2012, p.1). À l’avenir… • Les infirmières feront preuve de leadership dans tous les domaines du système de santé : sans compter qu’elles œuvrent en soins cliniques directs, qu’elles occupent des postes de haute direction, en éducation, recherche et élaboration de politiques. • Le leadership se caractérisera par huit compétences essentielles : 1. une perspective ou une attitude mondiale face aux soins de santé et les enjeux des soins infirmiers professionnels; 2. des aptitudes pour la technologie qui facilitent la mobilité et la transférabilité des liens, des échanges et des processus opérationnels; 3. des techniques décisionnelles d’expert enracinées dans la science empirique; 4. la capacité de créer des cultures organisationnelles qui transcendent les soins de santé de qualité et la sécurité des patients et des travailleurs; 5. la capacité de comprendre les processus politiques et d’intervenir de façon appropriée dans ce domaine; 6. des techniques très développées de collaboration et d’édification d’équipe; 7. la capacité d’établir un équilibre entre l’authenticité et les attentes au niveau du rendement; 8. la capacité d’établir une vision d’un système de santé caractérisé par le changement rapide et le chaos et de s’y adapter de façon proactive (Huston dans l’énoncé de position sur le leadership de la profession infirmière de l’AIIC, 2009). Sans égard à l’orientation future que prendra la prestation des soins de santé, les infirmières continueront de jouer un rôle crucial dans le système. L’histoire a démontré clairement que leur rôle est dynamique et qu’il évolue en réponse aux nombreuses influences de l’intérieur et de l’extérieur de la profession. Les infirmières doivent rendre compte non seulement de la qualité et de la sécurité des soins qu’elles prodiguent, mais aussi du rôle qu’elles jouent dans l’orientation de l’avenir des soins de santé au Canada Association des infirmières et infirmiers du Canada Confidentiel 23 en faisant entendre le point de vue de leur profession aux planificateurs du secteur de la santé. Les infirmières continueront avant tout d’offrir des soins responsables, compétents et compatissants. 24 Cadre de pratique des infirmières et infirmiers au Canada : Révision n o2 aux fins de consultation GLOSSAIRE Aptitude à pratiquer Toutes les qualités et les capacités d’une personne qui ont trait à sa capacité de pratiquer comme infirmière, y compris notamment l’absence de tout problème cognitif, physique, psychologique ou affectif ou d’une dépendance à l’alcool ou aux drogues qui nuit à sa capacité de pratiquer les soins infirmiers [traduction] (College of Registered Nurses of British Columbia [CRNBC], 2012). Autorisation d’exercer, permis ou droit d’exercice Processus prévu dans la loi par lequel on autorise une infirmière à pratiquer. À la suite d’une évaluation des compétences requises, le nom d’une infirmière et d’autres renseignements pertinents peuvent être inscrits dans le registre ou tableau des infirmières tenu par l’organisme de réglementation de la profession d’une province ou d’un territoire. Certification Processus facultatif et périodique (renouvellement de la certification) par lequel un organisme professionnel confirme qu’une infirmière possède les compétences voulues dans une spécialité de soins infirmiers en respectant des normes précises de cette spécialité (AIIC, 2006). Nota : Dans certaines provinces, le terme « certification » a une signification particulière aux fins de la réglementation. Client La personne ou le client qui bénéficie des soins dispensés par une infirmière peut être un particulier, mais le client peut aussi être une famille, un groupe, une communauté ou une population. Compétence Une compétence décrit la combinaison des connaissances théoriques et pratiques, du jugement et des caractéristiques personnelles qu’une infirmière doit avoir pour pratiquer de manière sécuritaire et conforme à l’éthique dans un rôle et un milieu donnés. (Les caractéristiques personnelles comprennent, sans s’y limiter, les attitudes, les valeurs et les croyances.) Complexité Degré caractérisant l’état de santé ou la situation du patient et qui est influencé par diverses variables (par ex. diagnostic multiple, processus décisionnel affaibli, dynamique familiale difficile) (AIIC, Conseil canadien des organismes de réglementation des infirmières et infirmiers auxiliaires, Association des infirmier(ère)s auxiliaires du Canada et Infirmières/infirmiers psychiatriques autorisés du Canada, 2012). Composition du personnel Association des infirmières et infirmiers du Canada Confidentiel 25 Combinaison et nombre de personnes dont l’activité est réglementée ou non et qui dispensent des soins infirmiers directs à des clients (McGillis Hall, 2004) dans des milieux où pratiquent des infirmières (AIIC, 2012). Fournisseurs de soins non réglementés Fournisseur de soins de santé rémunéré non régi par un organisme de réglementation, sans champ d’exercice défini légalement, qui peut avoir ou non la formation obligatoire ou de normes de pratique établies. [traduction] (Ordre des infirmières et des infirmiers du Manitoba, 2010). Ces travailleurs « fournissent des soins afin de soutenir le client sous supervision directe ou indirecte par une infirmière autorisée » [traduction] (College and Association of Registered Nurses of Alberta, College of Licensed Practical Nurses of Alberta et College of Registered Psychiatric Nurses of Alberta, 2010, p. 2) « et sont responsables de leurs actions et décisions personnelles [traduction] » (CRNNS, 2004, p. 10) (AIIC, 2012). Lignes directrices sur les pratiques exemplaires « Les meilleures pratiques sont des recommandations pouvant évoluer à partir de l'expérience, du jugement et de la perspective d'experts, de même qu'à partir d'une recherche soutenue » (Santé Canada, 2008). Les lignes directrices sur les pratiques exemplaires sont des « [traduction] énoncés systématiques (fondés sur les meilleures données probantes disponibles) de la pratique recommandée en milieu de travail clinique précis ou sain qui visent à orienter les praticiens et les gestionnaires à prendre des décisions cliniques (Field et Lohr, 1990) » (RNAO, 2012). Norme Niveau souhaité et atteignable de rendement en fonction duquel il est possible de comparer le rendement réel. Cela consiste en le niveau minimal de rendement accepté (CRNBC, 2012). Pratique compétente Pour exercer la profession en toute sécurité et avec compétence, les infirmières respectent les normes de la profession, fondent leur pratique sur des données probantes pertinentes, se conforment au Code de déontologie des infirmières et infirmiers et acquièrent continuellement de nouvelles compétences dans leur domaine de pratique (AIIC et ACESI, 2004b). Prise de décisions éclairée par des preuves La prise de décision éclairée par des preuves constitue un processus interactif et continu qui oblige à tenir compte de façon explicite, consciencieuse et judicieuse des meilleures preuves disponibles pour dispenser des soins. Elle est essentielle si l’on veut optimiser les résultats pour les clients considérés individuellement, promouvoir la santé des populations et des communautés, améliorer la pratique clinique, rentabiliser les soins infirmiers et assurer la responsabilisation et la transparence dans la prise de décisions au sein du système de santé (AIIC, 2010). 26 Cadre de pratique des infirmières et infirmiers au Canada : Révision n o2 aux fins de consultation Processus d’examen de la conduite professionnelle Processus qui vise à donner suite aux allégations de conduite et de pratique inacceptables par des infirmières. Ce processus comporte des mécanismes d’enquête, d’imposition de mesures disciplinaires et d’appels. Programme de maintien de la compétence Programme destiné à favoriser l’acquisition d’un certain niveau de compétence par les infirmières et son maintien pendant toute leur carrière (AIIC, 2000). Santé La santé est un état complet de bien-être physique, mental et social et ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité (Organisation mondiale de la Santé [OMS], 2006). En mars 2006, le Conseil d’administration de l’AIIC a décidé de chercher à faire inclure le concept du « mieuxêtre spirituel » dans la définition de la santé de l’OMS. Soins infirmiers On entend par soins infirmiers les soins prodigués, de manière autonome ou en collaboration, aux personnes de tous âges, aux familles, aux groupes et aux communautés – malades ou bien-portants – quel que soit le cadre. Les soins infirmiers englobent la promotion de la santé, la prévention de la maladie, ainsi que les soins dispensés aux personnes malades, handicapées et mourantes. Parmi les rôles essentiels relevant du personnel infirmier, citons encore la représentation, la promotion d’un environnement sain, la recherche, la participation à l’élaboration de la politique de santé et à la gestion des systèmes de santé et des patients, ainsi que la formation (Conseil international des infirmières, 2001). Association des infirmières et infirmiers du Canada Confidentiel 27 ANNEXE A DÉFINITIONS DES VALEURS DU CODE DE DÉONTOLOGIES DES INFIRMIÈRES ET INFIRMIERS Valeurs Fournir des soins sécuritaires, compatissants, compétents et conformes à l’éthique Les infirmières offrent des soins sécuritaires, compatissants, compétents et conformes à l’éthique. Promouvoir la santé et le bien-être Les infirmières s’efforcent d’aider les personnes à atteindre le meilleur état de santé et de bien-être possible. Promouvoir et respecter la prise de décisions éclairées Les infirmières reconnaissent, respectent et favorisent le droit des personnes d’être informées et de prendre des décisions. Préserver la dignité Les infirmières reconnaissent et respectent la valeur intrinsèque de chaque personne. Respecter la vie privée et protéger la confidentialité Les infirmières reconnaissent l’importance de la vie privée et de la confidentialité et protègent les renseignements personnels, familiaux et communautaires obtenus dans le cadre d’une relation professionnelle. Promouvoir la justice Les infirmières défendent les principes de justice en protégeant les droits de la personne, l’équité et l’impartialité et en favorisant le bien public. Accepter l’obligation de rendre compte Les infirmières doivent rendre compte de leurs actions et répondre de leur pratique. Source : Adapté duCodededéontologiedesinfirmièresetinfirmiersdel’AIIC, 2008, p. 8-18. Le terme «infirmière » employé dans le présent cadre est remplacé par «infirmière autorisée»dans le Code. 28 Cadre de pratique des infirmières et infirmiers au Canada : Révision n o2 aux fins de consultation ANNEXE B EXEMPLES D’ÉNONCÉS NATIONAUX DES COMPÉTENCES INFIRMIÈRES DE NIVEAU DÉBUTANT Responsabilité professionnelle et obligation de rendre compte Reconnaît sa compétence personnelle dans le cadre du champ d’exercice établi par la loi et demande un soutien et une aide au besoin. Fait preuve d’interrogation critique face aux nouvelles connaissances ou technologies qui modifient, améliorent ou soutiennent la pratique infirmière. Pratique fondée sur des connaissances Possède une base de connaissances en sciences infirmières, en sciences sociales, en sciences humaines et dans le domaine de la recherche en santé (p. ex. culture, relations de pouvoir, spiritualité, raisonnement philosophique et éthique). Possède une base de connaissances en sciences de la santé, y compris l’anatomie, la physiologie, la physiopathologie, la psychopathologie, la pharmacologie, la microbiologie, l’épidémiologie, la génétique, l’immunologie et la nutrition. Pratique conforme à l’éthique S’acquitte de ses responsabilités déontologiques et de ses obligations juridiques en ce qui concerne la protection de la vie privée, la confidentialité des renseignements personnels et la sécurité du client dans toutes les formes de communication, y compris les médias sociaux. Fait preuve d’honnêteté, d’intégrité et de respect dans toutes les interactions professionnelles. Service au public Applique le principe selon lequel le but premier de l’infirmière est d’exercer sa profession dans l’intérêt supérieur du public et de protéger le public contre les préjudices. Fait preuve de leadership dans la coordination des soins de santé : a) en attribuant des soins à fournir aux clients; b) en délégant et en évaluant la performance de certains membres de l’équipe des soins de santé dans l’exécution d’activités infirmières déléguées; c) en favorisant la continuité des soins aux clients. Association des infirmières et infirmiers du Canada Confidentiel 29 Autoréglementation Fait la distinction entre le champ d’exercice établi par la loi et la compétence personnelle de chaque infirmière. Démontre le maintien de sa compétence et son état de préparation en vue de satisfaire aux exigences réglementaires : a) en évaluant sa pratique et sa compétence personnelle pour cerner ses besoins d’apprentissage; b) en élaborant un plan d’apprentissage à l’aide de diverses ressources (p. ex. autoévaluation, rétroactions des pairs); c) en recherchant et en utilisant de nouvelles connaissances qui peuvent améliorer, soutenir ou influencer la compétence de la pratique; d) en mettant en œuvre et en évaluant l’efficacité de son plan d’apprentissage et en dressant de futurs plans d’apprentissage afin de maintenir et d’améliorer sa compétence en tant qu’infirmière. 30 Cadre de pratique des infirmières et infirmiers au Canada : Révision n o2 aux fins de consultation RÉFÉRENCES AIINB et AIAANB. (2009). Travailler ensemble. 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