ONEF/SEEQ-SBD REPUBLIQUE DE MADAGASCAR Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana ----------MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ----------- L'Enseignement Technique et la Formation Professionnelle à Madagascar Complexe Scolaire Ampefiloha BP 793 Tél. 22 251 79 / 22 260 14 (Poste 329 –331 – 333 - 334) Antananarivo mars 2001 OBSERVATOIRE NATIONAL DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION SERVICE ETUDES DES EMPLOIS ET DES QUALIFICATIONS Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar i ONEF/SEEQ-SBD L'Enseignement Technique et la Formation Professionnelle à Madagascar Antananarivo mars 2001 Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar ii ONEF/SEEQ-SBD PREFACE La présente étude a été réalisée par les cadres de l'Observatoire National de l'Emploi et de la Formation (ONEF) dirigés par ZOANA Blaise. Elle a pour but de fournir des informations pertinentes permettant une analyse la plus exhaustive possible sur les objectifs, le fonctionnement et l'apport du système de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (ETFP) à Madagascar. L'approche formation /emploi a été adoptée durant la collecte de ces informations. Notre souci est d'essayer de présenter dans ce document la contribution du système ETFP dans la recherche des solutions pour une meilleure insertion socioprofessionnelle des formés et l'adaptation de l'offre de formation aux besoins du monde professionnel. Il ne faut pas considérer le marché du travail comme étant seulement le secteur moderne mais aussi les PME-PMI et les petits métiers de base qui composent le secteur informel. La réalisation de cette étude repose sur l’analyse de la documentation existante (textes législatifs et réglementaires, études, rapports, statistiques) et des enquêtes effectuées auprès des acteurs (responsables d’entreprises, chefs d’établissements de formation et formateurs et les centres de formation qui se spécialisent pour alimenter le monde informel du travail ). ZOANA Blaise Directeur de l'ONEF Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar iii ONEF/SEEQ-SBD TABLE DES MATIERES INTRODUCTION……………………………………………………………………………..……… 1 Chapitre 1 : L'état global des lieux ………………………………………………………………..….. 2 1.1 Les objectifs et les stratégies adoptées par le système de l'enseignement technique et de la formation professionnelle …………………………………………………………………………. 2 1.1.1. La Formation Technique et Professionnelle……………………………………… 2 1.1.2. L’investissement –formation…………………………………………………….. 2 1.1.3. Les modalités de mise en œuvre………………………………………………….. 3 1.1.4. La mise en œuvre de la stratégie et de la politique sectorielle……………………. 3 1.2 L'historique du système de l'enseignement technique et de la formation professionnelle a Madagascar……………………………………………………….……………………………….. 3 1.2.1. L’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle avant 1960………… 3 1.2.2. L’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle après 1960………… 4 1.2.3 L’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle sous le PREFTEC…. 4 1.3. L'Enseignement Technique et la Formation Professionnelle par rapport à l'offre totale de formation………………………………………………………………………………………….. 6 6 1.3.1. L'effectif des apprenants…………………………………………………………. 7 1.3.2 - Répartition des effectifs de l'ETP public………………………………………… 1.3.3. - Les différences entre genres…………………………………………………….. 9 1.4. L'Enseignement Technique, la Formation Professionnelle et le marché du travail .……………… 9 1.4.1. Population en âge de travailler et population active……………………………… 9 1.4.2 - L'Emploi…………………………………………………………………………. 12 1.4.3 - Le Chômage……………………………………………………………………… 13 1.4.4 - Les besoins en formation………………………………………………………… 15 1.4.5 - La réponse du système aux demandes de formation exprimées par le secteur de production………………………………………………………………………………. 16 1.4.6 - Le passage vers le marché du travail…………………………………………….. 17 1.4.7 - L'emploi et les salaires des diplômés……………………………………………. 17 Chapitre 2. Analyse du dispositif d’ETFP……………………………………………………….…... 19 2.1. L'Organisation administrative globale…………………………………………………………….. 19 2.1.1. Le Cabinet du Ministre…………………………………………………………… 19 2.1.2. Le Secrétariat Général……………………………………………………………. 19 Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar iv ONEF/SEEQ-SBD 2.1.3. Les organismes rattachés au METFP……………………………………………. 20 2.2 L’offre de formation………………………………………………………………………………... 20 2.2.1 Les cursus pour les différentes filières……………………………………………. 20 2.2.2 Les itinéraires……………………………………………………………………… 20 2.2.3 Les contenus………………………………………………………………………. 21 2.2.4 Les établissements et leur répartition géographique………………………………. 21 2.2.5 La pertinence de l’offre……………………………………………………………. 23 2.3 Les moyens de l’offre…………………………………………………………………………...….. 23 2.3.1. Les établissements d’ETFP………………………………………………………. 23 2.3.2 Les formateurs…………………………………………………………………….. 25 2.3.3 Les équipements (locaux et machines)……………………………………………. 26 2.3.4 Les coûts et les moyens financiers………………………………………………… 27 2.4 Les Flux…………………………………………………………………………………………….. 27 2.4.1. Taux de redoublement……………………………………………………………. 27 2.4.2. Taux de réussite aux examens……………………………………………………. 28 2.4.3. Taux de continuation d'étude……………………………………………………... 32 2.4.4 Les dispositifs d’orientation………………………………………………………. 32 2.4.5. Participation des filles à l'ETFP………………………………………………….. 32 2.4.6 Réglementations nationales concernant l’emploi des formés……………………... 32 2.4.7 Dispositifs d’aide à la recherche d’emploi………………………………………… 32 2.5 L’ETFP privé……………………………………………………………………………………….. 32 2.5.1 Son importance et son évolution………………………………………………….. 32 2.5.2 Types d’établissements privés…………………………………………………….. 33 2.5.3 Domaines de formation privilégiés………………………………………………... 33 2.5.4 Dispositifs contribuant à son développement……………………………………… 34 2.5.5 Etablissements agréés par l’Etat…………………………………………………… 34 2.6 L’impact du SIDA sur l’ETFP……………………………………………………………………. 2.6.1. Généralités sur le SIDA à Madagascar Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 34 34 v ONEF/SEEQ-SBD 2.6.2. Les actions entreprises dans le système ETFP 35 Chapitre 3 : Les relations de l'ETFP avec les entreprises, le monde du travail et les collectivités locales…………………………………………………………………………………… 38 3.1 Les partenaires et les modalités des relations………………………………………………………. 38 3.1.1 - Le cas de l'ONEF………………………………………………………………… 38 3.1.2 - Le cas du CNFTP ……………………………………………………………….. 38 3.1.3 - Le cas du CeRes ……………………………………………….………………… 39 3.1.4 - Le cas du GIRETFP ……………………………………………………………... 39 3.2 Les domaines du partenariat………………………………………………………………………... 40 3.2.1 - Cas général………………………………………………………………………. 40 3.2.2 - Cas d'un centre de formation professionnelle public……………………………. 40 3.2.3 - Partenariat avec les autres départements publics et les collectivités décentralisées…………………………………………………………………………… 41 3.2.4 - Partenariat avec les centres de formation technique et professionnelle privés…... 42 3.3 Les conséquences de ces partenariats………………………………………………... 42 3.3.1 - La politique de stages et les pratiques d'alternance……………………………… 42 3.3.2 - Les études de besoins en formation et les référentiels…………………………… 42 3.3.3 - Les aides à l'insertion professionnelle…………………………………………… 44 3.3.4 - Les dispositifs de suivi de placement des formés……………………………….. 46 3.3.5 - Les innovations pédagogiques…………………………………………………… 47 3.4 La formation continue………………………………………………………………………....……. 47 Chapitre 4 : Les initiatives innovantes dans le système ETFP……………………………………... 50 4.1 La Formation Professionnelle Initiale (FPI)………………………………………………....……... 50 4.1.1. Définition de la FPI………………………………………………………………. 50 4.1.2. Différents niveaux de formation en FPI………………………………………….. 50 4.2 La Formation Technologique Générale……………………………………………………………. 51 4.3 La Formation Professionnelle Qualifiante…………………………………………………………. 51 4.3.1. Les facteurs qui ont affecté le choix et la conception de la FPQ…………………. 51 4.3.2 Les objectifs de la FPQ…………………………………………………………… 53 4.3.3 Organisation et administration de la FPQ…………………………………………. 53 Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar vi ONEF/SEEQ-SBD 4.4. L'aide à l'insertion. ….………………………………………………………………………..…… 56 4.4.1. Les contextes……………………………………………………………………… 56 4.4.2. Les facteurs qui ont affecté le choix de cette relance…………………………….. 58 4.4.3. Description sommaire des actions à entreprendre………………………………… 58 4.5 Les actions pour l'accès des filles à l'ETFP…………………….………………………………… 59 4.6 Les actions dans le cadre des décentralisations …………………………...……………………….. 59 4.7 Les agences 'aides………………………………………………………………………………..…. 60 4.7.1. L'appui de la Banque Mondiale…………………………………………………… 60 4.7.2. L'appui de la Banque Africaine pour le Développement (BAD)…………………. 61 Conclusion……………………………………………………………………………………………… 62 Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar vii ONEF/SEEQ-SBD LISTE DES ABREVIATIONS ARIF Association Régionale Interprofessionnelle Bac Pro Baccalauréat Professionnel Bac Techno Baccalauréat Technologique BAE Brevet d’Agent d’Exécution BEI Brevet d'Etude Industriel BEP Brevet d'Etude Professionnel BEPC Brevet d'Etude du Premier Cycle BT Brevet Technique BTP Bâtiments et Travaux Publics BTS Brevet de Technicien Supérieur CAP Certificat d’Aptitude Professionnelle CERES Centre de Ressources des Personnels des Etablissements Techniques et Professionnels CFA Certificat de Fin d’Apprentissage CFE-FP2 Certificat de Fin d’Etude de la Formation Professionnelle de Niveau II CFE-FP1 Certificat de Fin d’Etude de la Formation Professionnelle de Niveau I CFP Centre de Formation Professionnelle CFPAR Centre de Formation Professionnelle Artisanale et Rurale CITE Centre d'Information Technique et Economique CNFTP Conseil national de la Formation Technique et de la Formation Professionnelle CNRPPH Centre National de Réadaptation Professionnel des Personnes Handicapées CT Collège Technique CTM Collège Technique Mixte DCF Direction de la Coordination de la Formation DCPE Document Cadre pour le Développement Economique DETP Direction de l’Enseignement Technique et Professionnel DGGETFP Délégation Générale du Gouvernement à l’Enseignement Technique et Formation Professionnelle DIREFTP Direction Inter Régionale des Etablissements de Formation Technique et Professionnelle DP Direction de la Planification ECFTP Etablissements et Centres de Formation Technique et Professionnelle ENAM Ecole National d'Administration Malgache EPM Enquête Prioritaire auprès des Ménages ETFP Enseignement Technique et Formation Professionnelle FIFP Fonds d’Intervention à la Formation Professionnelle FPI Formation Professionnelle Initiale FPQ Formation Professionnelle Qualifiante FTG Formation Technologique Générale FTP Formation Technique et Professionnelle GIREFTP Groupement Inter Régional des Etablissement de Formation Technique et Professionnelle INFor Institut National de Formation des Personnels de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle INPF Institut National de Promotion Formation Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar viii ONEF/SEEQ-SBD INSTAT Institut National de la Statistique JSI Jereo Salama Isika (littéralement : Regardez, nous sommes en bonne santé) LT Lycée Technique LTP Lycée Technique et Professionnel METFP Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle MINESEB Ministère de l’Enseignement Secondaire et de l’Education de Base MINFOPTLS Ministère de la Fonction Publique, du Travail et des Lois Sociales ONCE Observatoire National des Compétences et de l’Emploi ONEF Observatoire National de l'Emploi et de la Formation ONETFOPP Office National de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle Privé ONG Organisation Non Gouvernementale PAF Petites Actions Faisables PAT Personnel Administratif Technique PIP Programme d’Investissement Public PREFTEC Projet de Renforcement de l'Enseignement Technique et Professionnel PRESUP Projet de Renforcement de l'Enseignement Supérieur PTT Poste Télécommunication et Télégraphe SNFFTP Système National de Financement de la Formation Technique et Professionnel SPOTEC Sport et Technique SRA Santé de la Reproduction des Adolescents SRJA Santé de la Reproduction des Jeunes Adultes TEFISO Teknika sy Fiofanana Sosialista Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar ix ONEF/SEEQ-SBD REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier vivement toutes les entités, et toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce document, notamment : - Le Collège Technique Mixte (CTM) d'Antananarivo ; - La Direction de la Planification du METFP ; - Le Conseil National de la Formation Technique et Professionnelle (CNFTP) ; - Toutes personnes qui, de près ou de loin, nous a aidé à la réalisation de cet ouvrage. Nos sincères remerciements Directeur de la Publication : - M. ZOANA Blaise, Directeur de l’ONEF Superviseurs de l’étude : - M. NDRIAMALAZA Justin Jean Claude, Planificateur Chef de Service Etude des Emplois et des Qualifications à l'ONEF - M. RAKOTOARISOA Jemison Benjamin, Ingénieur Chef de Service de la Banque des Données à l'ONEF Responsable de la rédaction: Mlle RABETRANOARISOA Faramalala, Planificateur Chargée de l'élaboration des référentiels de qualification au Service Etude des Emplois et des Qualifications Collecte des données : - M. ANDRIAMORATSIRESY Bienvenu Marcelin, Ingénieur Chargé du dispositif de détection des besoins en formation au Service Etude des Emplois et des Qualifications - Mlle RAVELOMANANTSOA Yolande Gisèle, Gestionnaire Chargée d'études au Service Etude des Emplois et des Qualifications - M. RAKOTORAHALAHY Vincent de Paul, Sociologue Chargé d’Etude sur l'évaluation des formations au Service Etude des Emplois et des Qualifications - M. RANDRIANARIVELO Daniel, Ingénieur Chargé d'études prospectives sur l'évolution des compétences au Service Etude des Emplois et des Qualifications - M. RANDRIANARIVELO Parfait, Economiste Chargé d'analyse et de traitement au Service de la Banque des Données - M. RAMIARISON Pierrot, Programmeur Chargé de programmation au Service de la Banque des Données Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar x ONEF/SEEQ-SBD Introduction L’objectif est de fournir les informations sur la Formation Technique et Professionnelle à Madagascar en tant que facteur de développement du pays. La libéralisation de l’économie malgache amorcée vers la moitié des années ’80, a fait émerger une demande croissante en personnel qualifié. Mais, il est apparu que le système éducatif de l’époque ne pouvait satisfaire à cette exigence, tant au point de vue qualitatif que quantitatif. L’image de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (ETFP) lui conférait une faible crédibilité : formation de récupération pour les «déchets» de l’enseignement secondaire général, élèves souvent en grève, faible réussite des bacheliers de l’enseignement technique au niveau supérieur, … Par ailleurs, obéissant à une logique de l’offre, l’ETFP présentait une inadaptation structurelle (pédagogique, institutionnelle et financière) se traduisant par un décalage par rapport aux besoins du monde du travail. L’ETFP coûte très cher comparé aux formations dispensées dans l’enseignement général. Face à cette situation, l’Etat malgache a adopté à partir de 1993 une stratégie pour la réforme du sous-secteur de l’ETFP. La réforme a pour objectifs de : • • • adapter la formation aux besoins du marché du travail ; améliorer la qualité et l’efficacité de l’ETFP (secteurs public et privé) ; maîtriser la croissance des dépenses publiques par l’adoption de la logique de l’investissement formation ; • utiliser d’une manière efficace les ressources qui sont allouées à l’ETFP : gestion autonome des établissements, optimisation des ressources communes, développement des partenariats,…) Cette monographie sur l'ETFP à Madagascar sera divisée en quatre chapitres. Le premier sera consacré à la présentation de l'état global des lieux incluant les objectifs et les stratégies du système, un bref historique sur l'évolution de l'ETFP à Madagascar, la situation actuelle de l'offre totale de formation du système ETFP et la position du système par rapport aux besoins du monde professionnel. Le second présente une analyse du dispositif d'ETFP à Madagascar à travers (i) l'organisation administrative globale, (ii) l'offre de formation, (iii) les moyens humains, matériels et financiers, (iv) les flux, (v) la part des centres de formation privés et enfin, (vi) l'impact du SIDA sur l'ETFP. Dans le troisième seront présentées les relations qui existent entre l'ETFP, les entreprises, le monde du travail et les collectivités locales. Dans cette partie sera appréhendé le domaine du partenariat en général ainsi que l'ouverture du système au monde du travail par le biais de la formation continue. Quant au quatrième chapitre, il sera entièrement consacré aux initiatives innovantes exploitées par certains établissements aussi bien publics que privés pour améliorer l'insertion socioprofessionnelle des formés. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 1 ONEF/SEEQ-SBD Chapitre 1 : L'état global des lieux 1.1 Les objectifs et les stratégies adoptées par le système de l'enseignement technique et de la formation professionnelle Suivant l’esprit de la Loi 94-033 du 13 mars 1995, l'Enseignement Technique et la Formation Professionnelle (ETFP) se doit d’être un outil efficace au service du développement socio-économique. Ainsi, l’orientation politique de l'ETFP tiendra compte (i) du concept d’investissement formation, (ii) des principes de l’autonomie des établissements et organismes, (iii) de la nécessité d’instaurer un partenariat entre les professionnels de la formation publics et privés, d’une part et entre le dispositif de la formation et le système productif, d’autre part, (iv) ainsi que de la nécessité de la maîtrise des dépenses publiques. Actuellement, du fait de l’impossibilité d’une autorégulation entre formation et emploi, on parle plus volontiers de la nécessité de l'adaptation de la formation à l’emploi. En effet, la croissance de la production est liée à la productivité de la main-d’œuvre qui, elle-même dépend du niveau de qualification des travailleurs. Il s’agit donc de resserrer les liens entre les qualifications demandées et les formations dispensées par une identification des besoins réels de formation afin de réduire le déséquilibre quantitatif et qualitatif entre les produits du système de formation et la demande du marché de l’emploi. 1.1.1. La Formation Technique et Professionnelle Le premier axe directeur de l’orientation politique de l'ETFP consiste en l’établissement d’un cadre institutionnel solide pour tracer les objectifs de la Formation Technique et Professionnelle, redéfinir les fonctions des principales composantes du système et améliorer leur coordination (organe de conseil ou de concertation, d’appui, de coordination et d’exécution). L’ETFP, par le développement de sa stratégie, facilitera l’accès à l’emploi et contribuera à l’amélioration des performances des entreprises. Afin d’assurer l’efficacité optimale de l’ensemble du sous-secteur, il est nécessaire que le rôle de chaque composante soit défini. Cette définition sera développé dans le chapitre 4. La cohérence de l’ensemble du dispositif de formation exige de veiller à la complémentarité entre centres de formation et entreprises. En règle générale, la formation professionnelle accompagnera et soutiendra (i) les efforts permettant la croissance économique de Madagascar en contribuant à la productivité des entreprises, (ii) et les efforts entrepris pour la promotion de l’auto-emploi. 1.1.2. L’investissement –formation Toute dépense en formation sera engagée dans la perspective de résultats. En matière de formation professionnelle cela se traduira par une meilleure efficacité interne et surtout externe, en particulier pour la formation continue. Il s’agit, dès lors, de lui assurer une adaptabilité certaine face à la demande. Comme tout investissement, l’investissement - formation exige la mobilisation des moyens, c’est pourquoi le système de formation dépendra du système de financement. Cela se traduira par la facilitation de la prise en main par le secteur privé du Système National de Financement de la Formation Technique et Professionnel (SNFFTP) avec la prise en compte de la capacité contributive des bénéficiaires et des entreprises. Pour les stagiaires, il s’agira essentiellement de leur contribution au coût de la formation même au sein des Etablissements et Centres de Formation Technique et Professionnelle (ECFTP) publics. Pour les entreprises, dans l’esprit d’une utilisation optimale des ressources disponibles et afin d’éviter la tendance au surinvestissement, l’apport humain et matériel sera encouragé. Cela supposera l’implication effective du secteur privé de la conception à la réalisation de la formation. Leur participation au financement de la formation continue sera concrétisée. Elle se fera sous forme d’une cotisation assise sur la masse salariale. Cette cotisation sera gérée par des Associations Régionales Interprofessionnelles pour le Développement de la Formation professionnelle (ARIF), auxquelles seront conférées le statut d’association d’utilité publique. Les mesures d’incitations pour accompagner cette participation financière des entreprises seront recherchées et mises en place, car du point de vue des entreprises, bénéficier des même avantages fiscaux que pour les investissements matériels constitueraient une incitation particulière efficace. Dans ce cadre, le rôle de l’Etat est (i) de mettre en place un cadre juridique adéquat et de garantir l’effectivité des mesures incitatives, notamment la déduction d’impôts et (ii) d'assurer la formation des formateurs des ECFTP privés et publics et celle des responsables d’entreprises. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 2 ONEF/SEEQ-SBD 1.1.3. Les modalités de mise en œuvre La mise en œuvre de la politique de l'ETFP nécessitera : 1 – L’affermissement de l’autonomie des différents organismes composant le système avec une coordination plus effective et une participation réelle du secteur privé, par l’établissement d’un cadre institutionnel solide. 2 - La mise en place du système de financement de la formation professionnelle Il s’agit d’en venir à un recouvrement et à un partage des coûts avec les bénéficiaires de la formation et les employeurs, notamment les entreprises, par leur contribution financière et matérielle. 3 – L’amélioration de l’information sur le marché de l’emploi par la mise sur pied d’un meilleur système d’information sur l'ETFP et le marché de l’emploi afin de guider dans leurs choix les responsables, les établissements de formation et les particuliers. 4 – L’amélioration de l’offre de formation publique et privée par l’amélioration de l’efficacité interne et externe de chacune des composantes de l'ETFP et l’assurance d’un meilleur ajustement de l’offre à la demande. L’efficacité de l’offre de formation sera la résultante de sa capacité d’adaptation à la demande tant en quantité qu’en qualité de main-d’œuvre qualifiée du secteur de production. L’Etat, d’une part, augmentera le volume des formations professionnelles qualifiantes au sein de ses établissements. D’autre part, il assurera une meilleure répartition des formateurs. La formation et le recyclage des formateurs des ECFTP (publics et privés) seront considérés comme prioritaires. 5 – Le renforcement des moyens de planification et de gestion des institutions de la Formation Technique et Professionnelle pour optimiser les mesures à prendre dans les quatre points précédents. 1.1.4. La mise en œuvre de la stratégie et de la politique sectorielle On peut distinguer trois étapes dans la mise en œuvre de cette stratégie : 1ère étape : Dans le cadre du PREFTEC Le Projet de Renforcement de la Formation Technique et Professionnelle (PREFTEC) a permis de mettre en place les institutions suivantes : 1. Le Conseil National de la Formation Technique et Professionnelle (CNFTP) 2. Observatoire National de l’Emploi et de la Formation(ONEF) 3. Le Centre de Ressources des personnels des Etablissements d’Enseignement Technique et Professionnel (CeRes) 4. Le Groupement Inter-Régional des Etablissements de Formation Technique et Professionnelle (GIREFTP) 2ème étape : Par rapport aux recommandations du DCPE Le Gouvernement Malagasy prévoit la mise en place d’une formation professionnalisante facilitant l’accès à l’emploi et contribuant à l’amélioration des performances des entreprises. Ces efforts seront adaptés à la demande en renforçant le rôle du secteur privé au niveau des Associations Régionales Interprofessionnelles pour le développement de la Formation Technique et Professionnelle (ARIF). 3ème étape : Horizon 10 ans Il est prévu que le SNFFTP sera opérationnel, la participation des bénéficiaires sera significative et l’appui des bailleurs de fonds et de l’Etat sera reconduit et affecté beaucoup plus dans le domaine technique (conseil, étude,...). Par conséquent, l’autonomie financière des établissements ainsi que le partage des coûts dans le développement de la Formation Technique et Professionnelle (FTP) se préciseront davantage entre les partenaires du sous-secteur. 1.2 L'historique du système de l'enseignement technique et de la formation professionnelle a Madagascar 1.2.1. L’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle avant 1960 Avant l'ère coloniale, c'est vers 1832 que James Cameron créa des ateliers pour la formation technique, son établissement technique comptait jusqu'à 600 apprentis. La formation fut orientée vers la fabrication de briques et de tuiles en argile, la taillerie des pierres, des confections d'outils en fer, en particulier les bêches, la fabrication du savon, le perfectionnement du tissage. Durant l'ère coloniale, le but poursuivi était alors de procurer aux colons et aux divers services publics des collaborateurs et agents instruits, de fournir aux élèves les moyens d'apprendre un métier pouvant leur assurer des moyens d'existence en augmentant leur bien-être matériel. Ainsi, dans chaque centre important devrait être créé une école régionale d'apprentissage industriel et agricole, pourvu d'un champ de culture et d'un atelier. Les programmes devaient mettre l'accent sur les matières ayant trait aux technologies de base sur l'industrie légère, l'agriculture et le commerce. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 3 ONEF/SEEQ-SBD 1.2.2. L’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle après 1960 Les principes généraux de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle étaient fixés par l’ordonnance 60-049. L'Enseignement Technique et Professionnel etait réparti dans les catégories d'établissement suivant : (i) les Centres d'artisanat rural formant des ouvriers et artisans polyvalents pour les besoins du secteur agricole ; (ii) les Centres d'apprentissage masculin et féminin préparant les élèves aux Certificat d'Aptitude Professionnel ou CAP ; (iii) les Collèges techniques et Lycées techniques préparant les Brevets d'Etudes Industriels ou BEI, le baccalauréat technique et l'entrée dans les établissements techniques supérieurs ; (iv) les Ecoles du commerce préparant le CAP et brevets commerciaux et l'admission aux écoles supérieures du commerce, et (v) les Ecoles et Lycées techniques du génie civil préparant aux carrières de la topographie et des travaux publics. Le fonctionnement et l’organisation de ces établissements étaient les mêmes que pendant l’ère coloniale. Au début de la deuxième République la loi 78-040 fixant les principes généraux de l'éducation dont l’objectif vise la participation concrète des jeunes à la production a été adoptée. C’est dans ce cadre que les TEFISO (Teknika Fiofanana Sosialista) étaient créés. Cependant la création des TEFISO n’a pas été accompagnée de dotation en matériels, en moyens humains et financiers adéquats, ce qui a entraîné leurs échecs et la nonperformance du système d’ETFP en général. 1.2.3 L’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle sous le PREFTEC La non-performance du système d’ETFP (inadéquation de la formation et de l’emploi, croissance non maîtrisée des dépenses publiques, mauvaise qualité des enseignements dispensés) constaté à la fin des années 80 a amené le gouvernement malgache de l’époque à négocier en avril 1992 à Washington, l’accord de crédit 2382 MAG pour la mise en œuvre du PREFTEC (Projet de Renforcement de la Formation Technique et Professionnelle). Cet accord de crédit d’un montant de 16.7 millions de DTS, signé le 25 juin 1992, entré en vigueur le 15 janvier 1993 a été clos le 30 juin 1999. La stratégie qui sous-tend le PREFTEC s’inscrit dans le cadre des stratégies fondamentales de développement liées au programme d’ajustement structurel. Elle vise trois objectifs fondamentaux : - La mise en place d’un système de formation technique et professionnelle au service de l’économie, - impliquant une profonde restructuration des établissements publics d’enseignement technique basée sur une professionnalisation des formations dispensées ; La maîtrise de la croissance des dépenses publiques consacrées à la formation technique et professionnelle et utilisation efficace des ressources allouées ; L'implication conséquente du secteur privé tant dans l’orientation de la politique de la formation technique et professionnelle et l’identification des formations adaptées aux besoins des activités économiques que dans son financement et dans la réalisation des formations. Pour réaliser ces objectifs, le projet a été divisé en 5 grandes composantes constituées par : 1 - L’institution d’une structure de promotion et de coordination des formations techniques et professionnelles composée : (i) du Conseil National de la Formation Technique Professionnelle (CNFTP) dont l’objet est d’orienter la politique sur le secteur en fonction des besoins de l’économie et des exigences de l’emploi ; (ii) d’un fonds d’intervention dont l’objet est de contribuer au financement d’actions de formation professionnelle entrant dans cette politique et organisées ,par les établissements tant du secteur public que du secteur privé. 2 - Le renforcement du secteur Formation Technique et Professionnelle public qui comprend : (i) un appui à la Direction de la Coordination des Formations et dont l’objet est de renforcer au niveau central et provincial, la capacité de planification, de gestion e de contrôle, de contribuer à l’amélioration qualitative des formations par un renforcement en moyens et matériels des lycées techniques et la création d’un Centre de Ressources des Personnels des Etablissements d’Enseignement Technique et Professionnel (CERES) ; (ii) un appui à l’Institut National de Promotion Formation (INPF), aux plans institutionnel et matériel et dont l’objet est d’aide cet établissement dans l’accomplissement de sa mission. 3 - L’amélioration du système d’information sur les besoins et l’évolution du marché de l’emploi, par la création d’un Observatoire National des Compétences et de l’Emploi transformé vers la fin de l'année 1996 en Observatoire National de l'Emploi et de la Formation. 4 - Le développement de la formation du personnel administratif et des agents de l’Etat par un appui à l’Ecole Nationale d’Administration Malgache (ENAM). 5 - Le développement de la formation agricole pour laquelle la composante prévoit une évaluation globale des besoins et des actions à entreprendre dans le domaine. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 4 ONEF/SEEQ-SBD 1.2.4 La situation actuelle de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle et les réformes entreprises durant les 5 dernières années Avant l'année 1992, la Formation Technique et Professionnelle a été administrée par le Ministère de l'Enseignement Secondaire et de l'Education de Base (MINESEB). Durant cette période, elle a été délaissée au profit de l'Enseignement Général. Après 1992, année de démarcation, une décision de reconsidérer l'Enseignement Technique et Professionnel en tant que moteur et levier de développement a été prise par le Gouvernement. Ainsi la Direction de l'Enseignement Technique et Professionnel (DETP) chargée de l'Enseignement Technique et Professionnel noyée au MINESEB fut transformée en Délégation Générale du Gouvernement à l'Enseignement Technique et Formation Professionnelle (DGGETFP) et rattachée directement à la Primature. Dans cette optique, afin d'intégrer l'Education et la Formation comme facteur de développement social et économique, le Gouvernement décida d'ériger ce dispositif national en une structure indépendante en 1995. Ainsi fut créé le Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (METFP). Entre autres on peut citer ses missions : (i) préparer et former les ressources humaines du pays en assurant une meilleure adaptation de la formation à l'emploi, suivant les besoins à court, moyen et long terme du développement économique, tant au niveau national que régional ; (ii) favoriser la participation du monde professionnel, des entreprises dans l'élaboration et la mise en œuvre de la politique gouvernementale en matière de Formation Technique et Professionnelle ; (iii) soutenir une politique nationale de développement des ressources humaines dans le secteur de production, basée sur la promotion de l'initiative privée et sur la décentralisation effective. La Formation Technique et Professionnelle a pour objet de permettre à toute personne adolescente ou adulte, individuellement ou en association, l'acquisition des compétences professionnelles correspondantes aux besoins de l'emploi, du milieu du travail, pour différents types d'activités économiques, et l'intégration à la vie professionnelle, à savoir : - les activités d'emploi salarié ; - les activités d'auto-emploi ; - les activités d'entreprenariat. Pour atteindre ces missions, différentes réformes ont été entreprises depuis 1994 à savoir la formation des enseignants et personnels administratifs, la réforme dans la gestion du budget, l'organisation de diverses formations, la mise en place de l'Office National de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle Privés (ONETFOPP) 1. Formation des Formateurs Les formateurs jouent un grand rôle dans la réalisation de la politique du Ministère. Face aux progrès technologiques qui ne cessent pas de se développer, les formateurs ont besoin de formation continue pour actualiser leurs acquis et compétences. Cette formation continue est assurée par le Centre des Ressources des Personnels des Etablissements d'Enseignement Technique et Professionnel (CeRes). A titre d'exemple, des formations en ingénierie de formation, psychopédagogie, informatique de base, affûtage, ont été offertes. 2 Décentralisation La décentralisation favorise le développement. Aussi fut décentralisée la gestion du budget alloué à l'Enseignement Technique et Formation Professionnelle (ETFP) et de doter les Directions Inter-régionales d'une autonomie financière. 3 Catégorisation des établissements et Organisation de divers types de formation Compte tenu du décret N° 97-1356 portant structure générale de l'ETFP et organisation des divers types de formations, il est défini au sein du Ministère deux catégories d’établissement de formation technique et professionnelle : (i).Centre de Formation Professionnelle (CFP); et (ii) Lycée Technique et Professionnel (LTP). Quant à la formation offerte aux apprenants, trois (3) types ont été dispensés : (i) la Formation Professionnelle Qualifiante (FPQ), (ii) la Formation Professionnelle Initiale (FPI), et(iii) la Formation Technologique Générale (FTG). Nous reviendrons sur ces trois types de formation dans la partie "Innovations pédagogiques" du chapitre 3. 4. Création des Associations Régionales Interprofessionnelles pour le développement de la Formation Professionnelle (ARIF ) L'Association Régionale Interprofessionnelle pour le développement de la Formation Professionnelle(ARIF) regroupe des employeurs, d’entreprises ou groupement d’entreprises, de groupements de producteurs, Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 5 ONEF/SEEQ-SBD d’associations de la population rurale et urbaine exerçant des activités génératrices de revenus. L'ARIF a pour mission de développer les activités de formation professionnelle de sa région. Elle fait émerger les besoins en formation de ses membres en vue d’améliorer leurs niveaux de compétences dans le cadre de leurs activités professionnelles et en organise les formations correspondantes. Ces formations pourront faire l’objet d’un financement du FIFP géré par le Conseil National de la Formation Technique et Professionnelle (CNFTP). 5. Mise en place de l'Office National de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle Privés (ONETFOPP) Durant les cinq (05) dernières années, l'Enseignement Technique et Formation Professionnelle Privé s'est développé. Le nombre des établissements privés augmente de plus en plus sur le territoire national. Le décret N°99 - 021 portant création et organisation de l'Office National de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle Privés montre la volonté du Ministère de renforcer ce développement. D'après ce décret, l'ONETFOPP représente les pouvoirs publics auprès des Etablissements agréés. A ce titre il est chargé de (i) proposer au METFP l'organisation administrative et pédagogique de l'Enseignement et de la Formation Professionnelle Privés, (ii) répartir les subventions de l'Etat aux Etablissements d'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle Privés à contrat, et d'en assurer le suivi et le contrôle de leur utilisation, (iv) assurer la mise en œuvre des programmes et méthodes de travail des établissements d'Enseignement technique et de la Formation Professionnelle Privés Agréés avec l'approbation du METFP 1.3. L'Enseignement Technique et la Formation Professionnelle par rapport à l'offre totale de formation 1.3.1. L'effectif des apprenants 1 - L'ETFP par rapport à l'offre total de formation Au niveau de la demande, entre 1990 et 1997, seules année pour lesquelles des informations complètes sur les secteurs publics et privés sont disponibles, les effectifs de l’enseignement technique et professionnel ont augmenté de 23%, alors que dans le même temps ceux de l’enseignement général ont diminué d’environ 5% (tableau 1). Tableau .1 : Effectifs de l'ETFP et de l’enseignement secondaire général 1 1990-91 Enseignement technique Enseignement et professionnel secondaire général Total Part de l'ETFP (en %) 15 174 321 772 336 946 4,5 5 480 250 858 256 338 2,1 13 112 56 416 69 528 18,9 18 592 307 274 325 866 5,7 1996-97 1er cycle b 2 ème cycle Total c Sources : MINESEB METFP ONCE. 1997. Répertoire des Etablissements et Centres de Formation Technique et Professionnelle de 1996. En 1997, 18.000 élèves fréquentent l'enseignement technique et professionnel initial, soit environ 6% des effectifs d'inscrits dans l'enseignement secondaire. Si la part de l’enseignement technique et professionnel peut sembler modeste, elle ne paraît toutefois pas disproportionnée compte tenu du niveau de développement économique de Madagascar. 2 - Evolution de l'effectif pour l'ETP public Le tableau 2 ci-dessous montre que pour les Lycées Techniques et Professionnels publics, l'effectif global s'est accru de 31% environ en huit ans. La fréquentation des filles a enregistré une hausse de 26%. Si l'on considère l'évolution par spécialité, le secteur Industriel présente une forte augmentation de 83% suivi par le secteur agricole avec un gain de 41%, le secteur tertiaire avec 20% et le secteur Génie Civil avec une amélioration de 15%. La non - discrimination de sexe pour l'accès aux centres de formation technique et professionnelle à 1 - Y compris les effectifs de l’enseignement public et ceux de l’enseignement privé. - La rubrique « 1er cycle » se réfèrent au secondaire 1er cycle de l’enseignement général, aux CFP du secteur public et aux établissements assimilés à ceux-ci du secteur privé. - La rubrique « 2ème cycle » désigne le secondaire deuxième cycle de l’enseignement général, les LTP et les établissements du secteur privé assimilés à ces derniers. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 6 ONEF/SEEQ-SBD Madagascar a favorisé l'intérêt des jeunes filles malgaches pour l'ETP. En effet, en huit ans, la fréquentation des filles dans les LTP publics a enregistrée une amélioration notable surtout pour le secteur Industriel avec une Tableau .2 : Répartition des élèves de l'enseignement technique et professionnel selon le sexe et les secteurs (établissement public seulement ) 1991-1992 1998-1999 SECTEURS Total Filles Total Filles CFP Génie Civil 378 267 832 150 Industriel 386 311 783 598 Tertiaire - - 59 59 Ensemble 1212 578 1674 807 LTP Génie Civil 3003 500 3446 432 Industriel 1326 139 2431 215 Tertiaire 2110 1168 2528 1636 Agricole 51 25 72 17 Ensemble 6490 1832 8477 2300 Source : Direction de la Planification du METFP. hausse de 55% et le Tertiaire avec 40% d'augmentation. Même si le secteur Génie Civil a rencontré une légère baisse de 14 %, la présence des filles dans les LTP n'est pas négligeable car elle représente 27% de l'effectif total durant l'année de formation 1998-1999. En terme d'effectif global, comme le montre le graphe 1, le secteur Génie Civil attire beaucoup les jeunes malgaches. En effet depuis l'année de formation 1991-1992 jusqu'en 1998-1999, c'est ce secteur qui présente le plus d'effectif inscrit. Cet état des choses est dû à la mise en place du secteur Génie Civil dans presque 90 % des établissements de formation publics existants à Madagascar, et à la réhabilitation de tous les LTP publics par le projet PREFTEC. Le secteur agricole se trouve au dernier rang avec 72 apprenants inscrits dont 17 filles. Cette situation s'explique par le fait qu'il n'y a qu'un seul Lycée Technique Agricole à Madagascar. La création de nouveau centre de formation pour ce secteur devrait être considéré comme priorité des priorités du fait que 80 % des actifs occupés malgaches se trouvent dans l’agriculture. Pour les Centres de Formation Professionnelle, qui équivalent à la formation secondaire du premier cycle, l'effectif des apprenants inscrits dans le secteur Génie Civil a connu un boum considérable. En huit ans le nombre des inscrits a subi une augmentation de 120% et 103% pour le secteur industriel. Cet état de fait est dû surtout la réhabilitation et à la dotation en matériels de nombreux centres qui étaient en veilleuse auparavant. Si la présence des filles dans le secteur industriel atteint le taux de 76%, ceci vient du fait que dans les CFP les filières qui attirent beaucoup les filles comme, l'art décoratif sculpture, la confection / tissage, le tailleur / tricot / crochet / tapis de laine, la coupe - couture - broderie, et l'hôtellerie figurent dans ce secteur. Graphe 1 : Evolution des effectifs inscrits dans les LTP publics de 1991 à 1999 4000 3500 3000 2500 EFFECTIF DES APPRENANTS 2000 1500 1000 500 0 Génie Civil Industriel Tertiaire Agricole SPECIALITE 1991-1992 1998-1999 Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 7 ONEF/SEEQ-SBD 1.3.2 - Répartition des effectifs de l'ETP public A la lumière du tableau 3, il apparaît que durant l'année de formation 1998-1999, presque 42% des apprenants font leurs études dans la province d'Antananarivo alors que la Province d'Antsiranana n'enregistre que 8 %. Ces disparités sont occasionnées par le fait que 33 % des établissements sont en place dans la province d'Antananarivo, et surtout dans la capitale. L'encadrement y offert est plus adéquat que celui des autres Provinces. Tableau .3 : Récapitulation de l'effectif des apprenants tout secteur confondu dans les LTP par province et par année d'étude en 1998- 1999 1ère année 2ème année 3ème année Ensemble Province Total Fille Total Fille Total Fille Total Fille Antananarivo 967 293 837 259 1739 611 3543 1163 Antsiranana 232 73 198 70 239 52 669 195 Fianarantsoa 448 134 369 106 409 96 1226 336 Mahajanga 323 55 228 32 251 34 802 121 Toamasina 466 85 383 57 383 62 1232 204 Toliara 382 190 312 132 234 78 928 400 MADAGASCAR 2818 830 2327 656 3255 933 8400 2419 Source : Direction de la Planification du METFP Si l'on considère cette répartition par spécialité, il apparaît qu'en 1997-1998, comme le montre le tableau 4, dans le secteur industriel, c'est l'électrotechnique qui intéresse beaucoup les jeunes malgaches avec 31,1% de l'effectif Tableau .4 : Répartition des effectifs par type d'établissement, par secteur et par spécialité en 1997-1998 TYPE SECTEUR INDUSTRIEL LTP PUBLICS GENIE CIVIL TERTIAIRE CFP PUBLICS SPÉCIALITÉ / METIER Mécanique automobile Métaux en feuille Mécanique générale Electrotechnique Electronique Maintenance d’engins et de matériels agricoles SOUS-TOTAL Ouvrages bois Ouvrages métalliques Travaux publics Bâtiments et travaux publics Bâtiment SOUS-TOTAL Techniques de secrétariat Techniques de gestion Techniques de commerce SOUS-TOTAL TOTAL LTP PUBLICS Coupe et couture, broderie Coupe et couture Confection Tailleur Imprimerie Art décoratif sculpture Charpenterie Ebénisterie marqueterie Froid Ouvrages bois Ouvrages métalliques Bâtiment travaux publics TOTAL CFP PUBLICS TOTAL 525 95 505 595 143 50 1913 609 552 398 844 415 2818 273 1547 192 2012 6743 112 343 27 28 43 24 84 25 20 47 8 49 810 DONT FILLES 2 14 28 17 6 67 27 24 53 150 75 329 251 996 103 1350 1746 99 251 27 3 12 0 0 0 0 0 0 8 400 Source : Direction de la Planification du METFP total, suivi de la mécanique automobile 27,4% et la mécanique générale 26,4%. Pour le secteur Génie Civil, c'est la spécialité Bâtiment et Travaux Publics qui vient en tête (30%), puis les spécialités Ouvrage Bois (21,6%) et Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 8 ONEF/SEEQ-SBD Ouvrage Métallique (19,6%). Quant au secteur Tertiaire, c'est la spécialité Techniques de Gestion qui vient largement en première position avec 76,9% de l'effectif total, alors que les spécialités Techniques de secrétariat et techniques du commerce ne représentent respectivement que 13,6% et 9,5% seulement. Pour le cas des CFP, c'est le métier Coupe et Couture qui tient la tête de file avec 42,3% secondé par la Broderie avec 13,8%. Si nous analysons maintenant la fréquentation des filles dans les Centres de Formation Technique et Professionnelle publics, il apparaît qu'en 1997-1998, c'est dans les CFP que la proportion des filles domine avec 49,4% de l'effectif total contre 27,9% seulement dans les LTP. 1.3.3. - Les différences entre genres Comme dans la plupart des pays en développement, le taux de participation des filles à l'enseignement technique et professionnel est très inférieur à celui des garçons : 6% seulement des jeunes filles qui poursuivent des études secondaires de second cycle sont inscrites dans des formations techniques, alors que cette proportion est de 13% pour les garçons2. Mais les différences entre genres sont plus accentuées si l'on veut bien considérer les filières sur lesquelles se portent les préférences des uns et des autres. Pour ne prendre que le cas de l’enseignement public pour lequel les données sont disponibles (tableaux 2 et 3), alors que la très grande majorité des jeunes filles (65% en 1998 dans les LTP) suivent des formations de type tertiaire, une très forte proportion de garçons choisit des formations dans le secteur du génie civil ou de l’industrie (84% en 1998 dans les LTP). Depuis 1990, on observe toutefois que les filles sont proportionnellement plus nombreuses à choisir des filières considérées comme « masculines ». Si cette nouvelle tendance peut attester d'une plus faible discrimination des femmes sur le marché du travail, elle peut aussi indiquer que de plus grandes opportunités d'emploi leurs sont offertes, en raison notamment du manque de main d'œuvre qualifiée dans certains métiers jusque là traditionnellement réservés aux hommes. 1.4. L'Enseignement Technique, la Formation Professionnelle et le marché du travail Cette partie est essentiellement tirée des résultats de l'Enquête Prioritaire auprès des Ménages 1999 (EPM) réalisée par la Direction des Statistiques des Ménages de l'Institut National de la Statistique (INSTAT) publiés au mois d'août 2000. 1.4.1. Population en âge de travailler et population active L’examen de l’offre de travail permet d’apprécier l’impact des politiques de réforme économique et de l’ajustement structurel sur le marché et les conditions de travail, ainsi que sur la qualification des actifs. 1 - Concepts et définitions En référence au concept économique de production, tel qu’il est défini comptes nationaux, l’activité a pour objet de produire des biens et services, marchands ou non, moyennant un salaire ou un traitement, en espèces ou en nature (emploi salarié), ou en vue d’un bénéfice ou d’un gain familial (emploi non salarié). Sont classés dans la population en âge de travailler (ou population potentiellement active), tous les individus âgés de 7 ans et plus, quelque soit leur situation vis-à-vis du marché de travail au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête. La population active regroupe les individus en âge de travailler insérés dans le marché du travail, contrairement à la population inactive qui comprend les personnes dépourvues d’emploi et qui n’en recherche pas. Un chômeur est toute personne en âge de travailler répondant simultanément au cours des 7 derniers jours précédant l’enquête, aux 4 conditions suivantes : - ne pas avoir d’activité professionnelle ; - rechercher un emploi ; - entreprendre des démarches pour la recherche d’emploi ; - être disponible pour occuper un emploi. Dans une population donnée, le taux d’activité se définit comme étant le rapport des actifs de la population considérée et de la population en âge de travailler. Le taux de chômage désigne le rapport du nombre de chômeurs à l’ensemble de la population active, compte tenu de la situation au cours des 7 derniers jours précédant l’enquête. 2 Faute de données exhaustives, ces pourcentages rapportent uniquement les élèves de l'enseignement technique et professionnel du secteur public aux effectifs totaux d'élèves qui poursuivent des études secondaires, que ceux-ci soient inscrits dans le secteur public ou dans le secteur prive. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 9 ONEF/SEEQ-SBD 2 - Population en âge de travailler Elle comprend 11 297 752 individus, soit 77,2 % de la population nationale et se répartit comme suit : .province d'Antananarivo 28,7%, Fianarantsoa 18,9%, Toamasina 15,4%, Toliara 15,3%, Mahajanga 13,1% et Antsiranana 8,6% comme le montre le tableau 5. Tableau .5 : Caractéristiques socio-démographiques de la population en âge de travailler Faritany Part dans la Rapport de population masculinité totale (%) Age moyen en année Agés de 50 ans et plus (%) Agés de Résidant en Effectif moins de 20 milieu rural total ans (%) (%) Antananarivo 79,3 0,989 28,1 12,8 41,7 69,7 3 240 230 Fianarantsoa 78,1 0,939 28,4 14,0 40,8 83,2 2 134 386 Toamasina 76,6 1,010 27,9 13,6 40,6 76,6 1 737 069 Mahajanga 73,8 0,976 27,0 11,9 43,8 78,1 1 478 860 Toliara 75,7 0,927 27,3 13,9 42,6 74,9 1 731 906 Antsiranana 77,7 1,003 27,9 14,5 44,8 82,6 975 301 Madagascar 77,2 0,972 27,9 13,3 42,1 76,4 11 297 752 Source : Direction des Statistiques des Ménages de l'Institut National de la Statistique (INSTAT) Au niveau de chaque Faritany, le pourcentage des individus en âge de travailler par rapport à l’ensemble des individus du même province se répartit de la façon suivante : province d'Antananarivo 79,3%, Fianarantsoa 78,1%, Toamasina 77,7%, Toliara 76,6%, Mahajanga 75,7% et Antsiranana 73,8%. Près des 3/4 (76,4 %) de la population en âge de travailler résident en milieu rural, contre seulement 23,6 % en milieu urbain comme le montre la répartition ci-dessous : - 5,7 % pour la Capitale - 5,1 % pour les autres Grands Centres Urbains - 12,8 % pour les Centres Urbains Secondaires - 76,4 % en Milieu Rural En milieu rural, les individus en âge de travailler représentent 75,9 % de la population. Par contre, en milieu urbain, ils constituent 81,9 % de la population. En ce qui concerne le milieu urbain, le poids de la population potentiellement active dans la population totale est de : - 84,7 % pour la Capitale, - 81,5 % pour les autres Grands Centres Urbains, - 81,1 % pour les Centres Urbains Secondaires. Les femmes sont légèrement majoritaires dans la population en âge de travailler (50,7 % de proportion). Mais l’écart est globalement significatif en milieu urbain : - 53,3 % pour la Capitale, - 52,2 % pour les autres Grands Centres Urbains. Par contre, dans les Province de Toamasina et Antsiranana, on trouve plus d’hommes que de femmes en âge de travailler avec des rapports de masculinité respectifs de 1,010 et 1,003. Les individus en âge de travailler du sexe masculin représentent 77,0 % de la population masculine totale. Ceux du sexe féminin représentent 77,5 % de la population féminine totale. La population en âge de travailler est relativement jeune. L’âge moyen est de 27,1 ans. Plus de 42 % ont moins de 20 ans. Et la proportion des individus de 50 ans et plus tourne autour de 13 %. 3 - Population active L’analyse de la population active se rapporte à la situation, vis-à-vis de l’emploi au cours des 12 derniers mois, des individus de 7 ans et plus insérés dans le marché du travail : les actifs occupés et les actifs qui recherchent un emploi (actifs non occupés ou actifs en quête d’un premier emploi). La population active compte 7 653 900 personnes. Elle représente 52,3 % de la population totale (tableau 6). Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 10 ONEF/SEEQ-SBD Tableau .6 : Faritany Caractéristiques socio-démographiques de la population active Part dans la Agés de 50 Agés de Rapport de Age moyen population ans et plus moins de masculinité en année totale (%) (%) 20 ans (%) Résidant en milieu rural (%) Effectif total Antananarivo 51,1 1,23 39,9 13,4 25,4 73,8 2 089 053 Fianarantsoa 51,0 1,26 30,8 13,9 28,9 86,1 1 395 682 Toamasina 54,3 1,13 31,5 15,3 26,6 82,6 1 229 930 Mahajanga 55,2 0,98 29,8 12,5 31,5 83,6 1 107 078 Toliara 53,5 1,05 30,6 15,7 29,7 78,3 1 224 579 Antsiranana 48,4 1,089 34,4 19,1 20,8 85,5 607 553 Madagascar 52,3 1,141 31,3 14,5 27,4 80,1 7 653 875 Source : Direction des Statistiques des Ménages de l'Institut National de la Statistique (INSTAT) Près de 80 % de la population active résident en milieu Rural. En effet, si l'on considère la part de la population active dans la Capitale, dans les Grands Centres Urbains, les Centres Urbains Secondaires et le Milieu Rural, elle se présente comme suit : - Capitale : 4,7 % - autres Grands Centres Urbains : 3,8 % - Centres Urbains Secondaires : 10,9 - Milieu Rural : 80,6 % Le pourcentage de la population active par province se répartit de la façon suivante : province d'Antananarivo 27,3%, Fianarantsoa 18,2%, Toamasina 16,1%, Toliara 16,0%, Mahajanga 14,5% et Antsiranana 7,9% Le pourcentage des actifs par rapport à l’ensemble des individus du même Province est le plus faible dans la Province d’Antsiranana (48,4 %). Les actifs ruraux constituent 54,2 % de la population rurale. En milieu Urbain, les actifs valent 45,7 % de la population. Le poids de la population potentiellement active dans la population totale est de : - 47,4 % pour la Capitale, - 41,7 % pour les autres Grands Centres Urbains, - 46,8 % pour les Centres Urbains Secondaires. Les hommes sont largement majoritaires dans la population active avec une proportion de 53,3 % contre 46,7 % pour les femmes. Cependant, cette situation s’est inversée pour la Province de Mahajanga où les femmes actives sont plus nombreuses que les hommes actifs : 50,4 % contre 49,6 %. L’âge moyen de la population active est de 31,3 ans. Plus de 27 % ont moins de 20 ans. La proportion des individus de 50 ans et plus est de 14 %. Le poids des jeunes actifs est plus important en milieu Rural qu’en milieu Urbain. Si l’âge moyen des actifs est de 34,0 ans en milieu Urbain, cela tombe à 30,7 ans en milieu Rural. Plus de 30 % des actifs ruraux ont moins de 25 ans. 4 - Profil du taux d’activité Le taux d’activité fournit des indications sur l’importance relative des actifs par rapport à l’ensemble de la population en âge de travailler. Sur une population en âge de travailler de 11 297 750 personnes., Madagascar compte 7 653 900 actifs, soit un taux d’activité global de 67,7 %. Le taux d’activité a augmenté de 5,6 points par rapport à 1997. Le taux d’activité le plus élevé appartient à la Province de Mahajanga (74,9 %). Pour les autres provinces, ce taux est de : - Toamasina : 70,8 % - Toliara : 70,7 % - Antananarivo : 64,5 % - Antsiranana : 62,3 % - Fianarantsoa : 65,4 % L’insertion des individus dans le marché du travail est plus importante en milieu Rural avec un taux d’activité de 71,4 % contre 55,9 % en milieu Urbain et 51,1 % dans les Grands Centres Urbains en dehors de la Capitale. Les actifs masculins enregistrent un taux d’activité plus élevé comparativement à celui des actifs féminins : 73,2 % contre 62,4 %. L’écart le plus important revient à la Province de Fianarantsoa : 75,4 % pour les hommes et Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 11 ONEF/SEEQ-SBD 56,0 % pour les femmes. Il est pratiquement insignifiant pour la Province de Mahajanga : 75,2 % pour les hommes contre 74,6 % pour les femmes. On observe une forte insertion des jeunes actifs dans le marché du travail. Le taux d’activité pour les moins de 15 ans atteint près de 33 % : soit aux environs de 1 064 350 sur 3 255 000 enfants. Le taux s’établit à 69,2 % pour la tranche d’âge de 15 à 20 ans pour atteindre le niveau le plus élevé de 90,4 % pour la tranche d’âge de 45 à 50 ans. Il baisse progressivement pour les tranches d’âge supérieures. Selon le « quintile » de dépenses des ménages, l’analyse du taux d’activité montre que les individus en âge de travailler issus des ménages pauvres s’insèrent plus massivement dans le marché du travail que ceux des ménages relativement riches : 74,6 % pour les ménages les plus pauvres contre 61,9 % pour les ménages les plus riches. 1.4.2 - L'Emploi 1 - Structure des emplois par branche d'activités Les activités principales se répartissent en 11 branches d’activités : - Agriculture, sylviculture, élevage, pêches, chasse, autres activités du secteur primaire, - Activités de fabrication ou de transformation, - Bâtiments et Travaux Publics (BTP), - Commerce, - Transport, - Poste et Télécommunication (PTT), - Banques et Assurances, - Education Privée, - Santé Privée, - Administration Publique, - Autres services. La structure des emplois par branche d'activité et par province est ventilée dans le tableau 8 ci-après. En milieu Urbain, si l’on considère la structure des emplois par Branche d’activités, 62 % des actifs occupés travaillent pour d’autres branches que celle de l’Agriculture. Tableau .7 : Structure des emplois par branche d’activités et par province en % Province Antananarivo Fianarantsoa Toamasina Mahajanga Toliara Antsiranana Branche d’activités Agriculture 65,4 72,8 84,4 85,6 78,5 86,5 Industries et Fabrication 9,9 2,4 3,3 3,0 3,2 3,0 BTP 1,5 0,2 0,2 0,7 0,2 0,4 Commerce 8,5 3,8 6,2 4,5 6,4 2,6 Transport 2,1 0,5 1,4 0,4 0,6 0,5 PTT 0,2 0,2 0,1 0,0 0,1 0,1 Banques et Assurances 0,2 0,1 0,1 0,0 0,1 0,1 Education Privée 0,6 0,2 0,3 0,2 0,2 0,2 Santé Privée 0,2 0,0 0,2 0,1 0,2 0,1 Administration Publique 3,0 2,7 1,8 1,9 3,3 2,7 Autres services 8,4 17,1 2,0 3,6 7,2 3,8 Madagascar 100 100 100 100 100 100 Source : Direction des Statistiques des Ménages de l'Institut National de la Statistique (INSTAT) Dans la Capitale, moins de 9 % des travailleurs exercent à titre principal une activité agricole. Quatre branches y sont particulièrement attrayantes : (i) les activités de Fabrication ou de Transformation 29,6 %, (ii) le Commerce 22,0 %, (iii) les Autres services 19,2 %, et (iv) l’Administration Publique 7,3 %. Le graphe 2 suivant illustre la synthèse de la répartition de ces activités. Le terme industrie indique les activités de fabrication et de transformation. Les activités commerciales, les autres services ainsi que l'administration publique sont regroupés sous l'appellation services. Dans les autres Grands Centres Urbains, les activités agricoles occupent près du tiers des actifs, pour autres occupations, la répartition de la population active se présente de la manière suivante : activités commerciales 17,5%, activités de fabrication et de transformation 13,8%, autres services 13,6%, administration publique 9,6%. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 12 ONEF/SEEQ-SBD Graphe 2 : Structure par branche d’activités des emplois selon le milieu % 80 70 60 50 40 30 20 10 00 Grands Centres Urbains Capitale Agriculture Centres Urbains Secondaires Industries Milieu Rural Services 2 - Structure des emplois par niveau d'instruction Comme le montre le tableau 8, plus le niveau d’instruction est élevé, moins les actifs s’intéressent à l’agriculture. Tableau .8 : Structure de l’emploi par branche d’activité et selon le niveau d’instruction des actifs en % Branche d’activité Sans instruction Niveau primaire Niveau secondaire Niveau universitaire Ensemble Agriculture 88,1 76,2 39,1 20,5 76,5 Industries de fabrication 1,7 5,7 12,9 11,0 4,9 BTP 0,1 0,7 1,6 8,7 0,6 Commerce 2,5 7,2 12,7 8,7 5,9 Transport 0,2 1,3 3,3 2,8 1,1 PTT 0,0 0,6 0,7 0,7 0,1 Banques et Assurances 0,0 0,1 0,5 2,3 0,1 Education privée 0,0 0,0 2,6 6,6 0,4 Santé privée 0,0 0,1 0,7 3,9 0,1 Administration publique 0,1 1,0 17,2 24,0 2,6 Autres services 7,3 7,7 8,7 10,8 7,7 Madagascar 100 100 100 100 100 Source : Direction des Statistiques des Ménages de l'Institut National de la Statistique (INSTAT) Près de 88 % des actifs occupés non instruits sont concentrés dans la branche de l’Agriculture. Cette proportion diminue de 76 % pour ceux qui ont un niveau d’enseignement Primaire, à seulement 21 % pour ceux du niveau Universitaire, en passant à 39 % pour le niveau Secondaire. Les actifs qui ont atteints le niveau Universitaire sont davantage attirés par l’Administration Publique (24 %), les activités de Fabrication ou de Transformation (11 %) et les Autres Services (11 %). 1.4.3 - Le Chômage Le terme de chômeur s’applique à toute personne en âge de travailler répondant simultanément au cours des 7 derniers jours précédant l’enquête, aux 4 conditions suivantes : Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 13 ONEF/SEEQ-SBD - ne pas avoir d’activité professionnelle, - rechercher un emploi, - entreprendre des démarches pour la recherche d’emploi, - être disponible pour occuper un emploi. 1 - Situation de l’emploi Dans l’ensemble, on dénombre 7 653 875 d’actifs pour un effectif de 11 297 7523 individus en âge de travailler, soit un taux d’activité global de 67,7 %4. On enregistre un écart de 14 points entre le taux d’activité des hommes (69,3%) et celui des femmes (55,1%). Le taux d’activité le plus élevé est atteint par la Province de Mahajanga avec 74,9%. Pour les autres provinces, ce taux est de 70,8 % pour Toamasina, 70,7 % pour Toliara, 64,5 % pour Antananarivo, 65,4 % pour Fianarantsoa et 62,3 % pour Antsiranana. Ce taux varie fortement avec l’âge des individus. Si pour les actifs de moins de 15 ans, seulement moins de 26 % sont insérés dans le marché du travail, plus de 61 % appartiennent à la tranche d’âge 15 à 20 ans, le taux d’activité atteint le niveau maximum pour la tranche d’âge 45 à 49 ans avec 87,4 %. L’insertion dans le marché du travail est très précoce en milieu Rural, contrairement à ce qui se produit en milieu Urbain. Le taux d’activité des enfants de 7 à 15 ans augmente à mesure que le niveau d’urbanisation diminue : - 2,7 % dans la Capitale - 6,8 % pour les autres Grands Centres Urbains - 11,4 % dans les Centres Urbains Secondaires - près de 31,1 % en milieu Rural 2 - Taux de chômage Le taux de chômage permet d’apprécier le volume de la demande d’emploi non satisfaite sur le marché du travail. Pour l’ensemble du pays, on compte environ 200 000 chômeurs, soit un taux de chômage qui se situe à 2,8 %. Ce sont plutôt les jeunes actifs qui ont des difficultés pour trouver un emploi. Le taux le plus élevé s’observe au niveau de la tranche d’âge 15 à 20 ans (6,9 %), puis la tranche d’âge de 20 à 25 ans (5,8 %). Près de 58 % de l’ensemble des chômeurs appartiennent à ces tranches d’âge et plus de 70 % des chômeurs ont moins de 25 ans. Le taux de chômage diffère de façon significative entre les hommes (2,3%)et les femmes (3,5%). Si l'on considère le taux de chômage par province, c'est la province d'Antananarivo qui vient en tête avec 5,2%, suivie par Fianarantsoa 2,7%, Antsiranana 2,5%, Toamasina 1,7%, Mahajanga 1,5%, et enfin Toliara avec un taux de chômage de 1,3% comme le montre le tableau 9. Tableau .9 : Caractéristiques socio-démographiques des chômeurs Taux de chômage (%) Antananarivo 5,2 Rapport de masculinité Age moyen en année 0,865 Fianarantsoa 2,7 Toamasina 22,2 Agés de 50 ans et plus (%) 1,2 Agés de moins de 20 ans (%) 41,2 Résidant en milieu rural (%) 59,2 102 587 0,617 19,8 0,0 53,2 72,2 33 359 1,7 0,518 20,9 0,8 55,7 61,4 20 389 Mahajanga 1,5 1,030 25,4 0,0 36,9 25,1 15 944 Toliara 1,3 1,107 23,8 1,4 27,8 29,2 14 411 Antsiranana 2,5 1,356 22,6 0,0 51,2 49,3 13 279 Ensemble 2,8 0,828 22,1 0,8 44,0 56,1 199 969 Province Effectif total Source : Direction des Statistiques des Ménages de l'Institut National de la Statistique (INSTAT) 3 Voir tableaux 5 et 6 4 Rapport entre population active et population en age de travailler Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 14 ONEF/SEEQ-SBD En milieu Rural, le taux de chômage n’est que de 2,0 % alors qu’en milieu Urbain il atteint 6,6 %. En milieu rural, le taux de chômage du sexe masculin est de 1,4 % contre 2,6 % pour celui du sexe féminin. En milieu urbain : 6,2 % pour les hommes et 7,2 % pour les femmes La situation de chômage diminue au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la Capitale : - 10,4 % dans la Capitale, - 7,5 % dans les autres Grands Centres Urbains, - 4,5 % dans les Centres Urbains Secondaires. L’analyse du taux de chômage selon le quintile de dépenses des ménages montre que les actifs des ménages pauvres acceptent moins d’être en situation de chômage par rapport à ceux des ménages relativement riches : - 4,4 % chez les ménages plus riches - 2,0 % chez les ménages plus pauvres 3 - Caractéristiques des chômeurs En majorité, les chômeurs sont constitués par des jeunes dont l’âge moyen est de 22 ans (.58% pour la tranche d'âge entre 15 et 25 ans). Cet âge moyen des chômeurs varie peu suivant le milieu : 21,3 ans en milieu Rural, 22,2 ans dans la Capitale et 24,2 ans pour les autres Grands Centres Urbains. Le niveau d'instruction influe beaucoup sur la situation de chômage. En effet : - 84 % des chômeurs sont sans instruction ; 62% du niveau Primaire ; 13% du niveau Secondaire, et ; 3% du niveau Universitaire. Si l'on regarde maintenant le lieu de résidence des chômeurs, il apparaît que plus de la moitié des chômeurs se trouvent dans la Province d’Antananarivo avec 51,3 %, 16,7 % résident dans la province de Fianarantsoa, 10,2 % dans celle de Toamasina, 8,0 % dans celle de Mahajanga, 7,2 % dans celle d'Antsiranana et 6,6% dans la province de Toliara. 1.4.4 - Les besoins en formation 1 - Les demandes émanant des entreprises Selon l’enquête sur les besoins en formation et en information des entreprises (cf. tableau 11 ci-dessous), réalisée en septembre 1998 par CITE/PRESUP/CNFTP/ARIF, auprès de 708 entreprises dont 60% se trouvent à Tananarive ; les demandes de formations exprimées par les entreprises surtout : - l'informatique le management et l'organisation d’entreprise la technique de communication et la langue française. Il faut noter cependant que selon l’ONUDI (enquête sur les besoins des entreprises industrielles à Madagascar, août 1997), les entreprises industrielles ont surtout besoin des formations en techniques spécifiques de production. Globalement 72% des chefs d’entreprise estiment que les efforts de formation continue devraient porter en priorité sur les techniques spécifiques de production. Les résultats de ces deux enquêtes ne semblent pas converger. Ceci vient du fait que l’enquête de l’ONUDI est surtout axée sur les besoins des entreprises en matière de personnel qualifié, alors que celle réalisée par CITE/PRESUP/CNFTP/ARIF est orientée sur les besoins en formation du personnel déjà en poste dans les entreprises du secteur moderne. 2 – Différenciation à travers les catégories socioprofessionnelles Selon toujours la même enquête CITE/PRESUP/CNFTP/ARIF, les chefs d’entreprises sont prêts à investir davantage pour leurs cadres que pour leurs employés (exception faite pour les formations en technique de production où plus de 30% des techniciens et ouvriers auraient besoin de perfectionnement et de recyclage technique). Le tableau 10 ci-dessous montre la structure des demandes potentielles de formation selon les catégories socioprofessionnelles. Les chefs d’entreprise hésitent à s’engager dans des plans de formation de longue durée. L’absence prolongée d’une partie du personnel représente un coût en entraînant des perturbations dans le fonctionnement des services, voire des risques d’évasion du personnel formé vers la concurrence. Les chefs d’entreprises préfèrent les formations courtes, éventuellement pour des formations de moyenne durée, mais rarement pour des formations longues. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 15 ONEF/SEEQ-SBD Tableau .10 : Les besoins en formation exprimés par les entreprises TYPE DE FORMATION SOUHAITEE POUR L'ENCADREMENT FONCTIONS % des Intitulé formation réponses Techniques de production 18% PRODUCTION Informatique 16% Spécialisations diverses 13% 8% Maintenance Management/organisation 6% Commercialisation/marketing 4,50% Electronique 4% Langue anglaise 4% Gestion de la production 3,50% 2% Langue française Normes 2% Informatique 27% ADMINISTRATION Management/organisation 15% Administration/formalités 13% Communication./rel.élations 7% Publiques Langue française 6% Paie/gestion du personnel 5,50% Comptabilité 5% Techniques administratives 3% 2% Droit Marketing 1,50% 1% Système d'information Comptabilité 25% GESTION Informatique 18% Management/organisation 14% Gestion financière prévisionnelle 5,50% Langue française 5,50% PERSONNEL MARKETING ACHAT/STOCKS Gestion du personnel Informatique Techniques/gestion personnel Ressources humaines Management/organisation Communication Maintenance (informatique) Langue française Comptabilité Marketing Commercialisation Spécialisations/techniques Informatique Communication Bureautique Management 25% 13% 10% 10% 6% 4% 4% 4% 2% 37% 23% 9% 6% 5% 4% 2% Gestion des stocks Approvisionnement Informatique Techniques/spécialisations Marketing Communication 30% 20% 10% 7% 6% 3% POUR L'EXECUTION Techniques de production Maintenance Spécialisations diverses Informatique Organisation/management/gestion Techniques d'accueil/communication Langue anglaise Langue française Menuiserie Normes Coupe Couture Informatique Secrétariat Comptabilité Bureautique Langue française Paie/gestion personnel Accueil/communication Maintenance (informatique) % des réponses 27% 12% 10% 10% 6,50% 4,50% 4,50% 4% 2,50% 2% 2% 44% 12% 8% 7% 6,50% 4% 3% 2% Comptabilité Informatique Droit/fiscalité Langue française 45% 28% 8% 5% Informatique Spécialisations, techniques, bureautique Langue française Droit, code du travail Gestion du personnel Comptabilité Organisation d'entreprise Technique d'accueil Maintenance Commercialisation Marketing Spécialisations/techniques Communication Bureautique Langue française Informatique Comptabilité Gestion des stocks Approvisionnement Informatique Techniques/spécialisations Marketing Bureautique Droit 27% 16% 12% 8,50% 6% 6% 4% 2,50% 2% 22% 18% 14% 13% 4% 4% 3% 3% 27% 20% 12% 10% 7% 3% 2% Intitulé formation Source : BASQUIN Chantal.1999. Les besoins en formation et en information des entreprises, Rapport d’enquête, synthèse. CITE/PRESUP/CNFTP/ARIF(s). Antananarivo, Editions du CITE. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 16 ONEF/SEEQ-SBD 1.4.5 - La réponse du système aux demandes de formation exprimées par le secteur de production Selon l'objectif de la réforme entreprise sur le sous secteur de l'ETFP, la formation technique et professionnelle doit être adaptée à l'emploi. Aussi, des actions ont été menées. Pour mieux adapter l'offre de formation publique, il a été mis en place au sein des établissements (LTP et CFP), les formations professionnelles qualifiantes qui ont pour objet de former le personnel des entreprises et les personnes en auto-emploi. Ainsi, le nombre des personnes qui ont bénéficié de FPQ passe de 222 en 1996, à 749 en 1997, à 971 en 1998 et à 2067 en 1999. Pour l'année 1999, la majorité des formés se trouvent dans le BTP(14%), la Mécanique Automobile (13%), et l'Informatique (10%). Au CeRes, la formation des Conseillers Techniques Spécialisés a été réalisée en collaboration avec le BIT et l'AFPA, ainsi que la formation des Gestionnaires d'établissement. Pour une meilleure expression des demandes de formation des entreprises et pour que celles - ci intègrent la formation professionnelle dans leur stratégie de développement, le CNFTP a contribué à l'élaboration de plan de formation au niveau des entreprises, des groupes d'entreprises et même de branche ou secteur d'activité qui s'est traduite par la mise en œuvre des 638 sous-projets de formation au profit de 18 277 personnes dont 25% sont des femmes. Il faut noter cependant, que l'emploi et la formation n'ont pas eu un effet régulateur l'un sur l'autre car (i) d'une part, les besoins exacts, en spécialités et en effectifs du secteur productif restent imprécis. Fournir les informations sur le marché du travail est la responsabilité de l'Observatoire National de l'Emploi et de la Formation, mais sa mise en place tardive ne lui a pas permis de mener davantage des études y afférentes (ii) d'autre part, une certaine rigidité de l'offre de formation publique est encore constatée. En effet, malgré la création des Groupements des Etablissements de Formation Technique et Professionnelle, la participation du secteur productif à l'identification des besoins de formation et à l'élaboration des programmes de formation est encore au stade embryonnaire. 1.4.6 - Le passage vers le marché du travail Les données permettant d'apprécier cet indicateur d'efficacité ne sont pas disponibles. En effet, il n'existe pas au niveau des établissements un système de suivi de l'insertion des sortants. Par ailleurs, l'évaluation de la formation par le biais du suivi des formés incombe à l'Observatoire National de l'Emploi et de la Formation. Mais des contraintes financières entrave jusqu'à maintenant la réalisation de cette fonction On peut noter toutefois, que selon l'analyse faite sur les données de l'enquête sur l'emploi et le chômage réalisée par RAMILISON Eric, INSTAT - Projet MADIO, en 19975 et publié en 2000, 45.3% des anciens élèves de l'ETFP ont trouvé un emploi stable moins d'un an après leur sortie du système de formation dans l'agglomération d'Antananarivo ; et la durée moyenne d'attente du premier emploi stable pour un sortant de l'ETFP est de 14,7 mois, c'est à dire légèrement supérieure à celle des sortants de l'enseignement supérieur qui est de 13,7 mois. 1.4.7 - L'emploi et les salaires des diplômés 1 – Emploi des sortants Selon le rapport d’évaluation des formés des ETFP, réalisé par la Direction de la Coordination des Formations du METFP à partir des enquêtes effectuées auprès des 233 entreprises (dont 39 à Antananarivo) en 1998 ; les postes occupés suivant les diplômes des sortants des ETFP se présentent comme suit : a) Cas des entreprises privées de type formel Les titulaires de CFE-FP1 sont employés en qualité de simple ouvrier et ceux de CFE-FP2 en qualité d'ouvrier spécialisé de référence OS1 Les titulaires de BAE (Brevet d’Agent d’Exécution) sont employés en qualité d'ouvrier spécialisé de référence OS2. Les titulaires de BT(Brevet Technique) sont employés en qualité d'ouvrier professionnel de référence OP1. Les titulaires de BACC /technique sont employés en qualité d'ouvrier professionnel de référence OP2 ou OP3. Les titulaires de BTS ou autres références supérieures au BACC sont utilisés en qualité de chef de service ou chef de département b) Cas des entreprises publiques Les entreprises publiques ont procédé à la catégorisation des employés conformément à l’équivalence des diplômes arrêtés par le Ministère de la Fonction Publique, du Travail et des Lois Sociales (MINFOPTLS) : - les titulaires des BAE sont classés dans le cadre C (ex catégorie II) - les titulaires des BT et des BACC Technique sont classés dans le cadre B (ex catégorie III) - les titulaires des BTS sont classés dans le cadre A3 (ex catégorie IV) La définition des catégories d’emploi dans la fonction publique est spécifiée dans le Décret n° 96-745 portant classement hiérarchique des corps des fonctionnaires en date du 27 août 19966. 5 RAMILISON Eric. 2000. Enquête Santé-Education-Transfert (SET) de 1997.Antananarivo.Projet MADIO.INSTAT 6 Voir Annexe 5 Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 17 ONEF/SEEQ-SBD c) Cas des activités lucratives de type informel Les titulaires du Certificat de Fin d'Etudes pour la Formation Professionnelle du niveau I (CFE-FP1) se contentent d’exercer une profession d’artisanat dans le domaine de Tissage, Filage, Couture, de travail de bois (sculpture). Les titulaires de BAE (Brevet d’Agent d’Exécution) exercent une profession libérale dans le domaine de la Menuiserie, de la Soudure et de Garagiste. Les titulaires de BT(Brevet Technique) et de BACC Technique exercent une profession de Chef d’Atelier dans le domaine de : Bâtiment (Construction), de Chantier route, d’atelier d’Electricité et d’Electronique, de Fabrication Mécanique, de Tôlerie ou de Métaux en Feuilles. Les titulaires de BACC / technique Secteur Tertiaire exerçait une fonction dans le Commerce 2 – Salaire des diplômés Compte tenu de l'absence de suivi des sortants au niveau de chaque établissement d'enseignement technique et de formation professionnelle, il est difficile de déterminer les salaires des sortants de l'ETFP. Cependant, sur la base des informations disponibles7 on pourrait dire que : a) Pour le secteur privé non agricole En 1993, le salaire de base mensuel d'embauche d'un diplômé de BAE est de 49 572 Fmg contre 68 119 Fmg pour un diplômé de BT ou de Bacc Technique. En 1998, le salaire de base mensuel d'embauche d'un diplômé de BAE est de 153 224 Fmg contre 210 596 Fmg pour un diplômé de BT ou de Bacc Technique8. Un diplômé de BAE gagne donc 27% de moins à ce qu'un diplômé de BT ou de Bacc Technique en gagne. b) Pour l'administration publique En 1993, le salaire de base mensuel d'embauche d'un diplômé de BAE est de 69 667 Fmg9 contre 91 667 Fmg pour un diplômé de BT ou de Bacc Technique. En 1998, le salaire de base mensuel d'embauche d'un diplômé de BAE est de 95 000 Fmg contre 125 000 Fmg pour un diplômé de BT ou de Bacc Technique. Un diplômé de BAE gagne donc 24% de moins à ce qu'un diplômé de BT ou de Bacc Technique en gagne. Si le secteur public rémunère beaucoup plus que le privé en 1993, il ne l'est plus en 1998. Par contre le diplôme continue toujours de rémunérer aussi bien pour le public que pour le privé. 7 Les chiffres avancés ici sont calculés à partir de la grille indiciaire et de la valeur du point d’indice en 1993 et 1998 pour le secteur non agricole, et suivant l’évolution de la valeur du point d’indice de 1993 à 1998 et les grilles indiciaires annexées au Statut Général du Fonctionnaire pour l’administration publique . Pour 1993, la valeur du point d’indice appliquée est celle définie par le Décret n° 80-148 du 18 jiun 1980 fixant les indices et salaires d’embauche et d’ancienneté par catégorie professionnelle. Pour l’année 1998, la valeur du point d’indice est définie par le Décret n°98-310 du 9 avril 1998 fixant la valeur du point d’indice pour le calcul des salaires minima d’embauche et d’ancienneté par catégorie professionnelle. 8 La valeur du point d’indice horaire pour le secteur non agricole est passée de 0,249 en 1993 à 0,769 en 1998. Le volume horaire mensuel de travail pour le calcul deu salaire dans ce secteur est de 173,33 heures. Quand à la grille indiciaiore, elle sera donnée dans l’Annexe 6. 9 Salaire de base d’embauche = (Indice x Point d’Indice) / 12. Pour le titulaire du BAE, l’indice de récrutement est de 380 contre 500 pour le titulaire du BT ou Bacc Technique. La valeur du point d’indice pour l’administration publique etait passée de 2200 à 3000 entre 1993 et 1998 Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 18 ONEF/SEEQ-SBD Chapitre 2. ANALYSE DU DISPOSITIF D’ETFP 2.1. L'Organisation administrative globale Le Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (METFP) a été créé en 1995. C’est une structure indépendante au niveau du Gouvernement malgache. L’organisation générale du Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle est fixée comme suit (voir organigramme en annexe 6) : (i) le Cabinet du Ministre, (ii) le Secrétariat Général et, (iii) les Organismes rattachés. 2.1.1. Le Cabinet du Ministre Le Cabinet du Ministre, dirigé par un Directeur de Cabinet est composé de : - Trois Conseillers Techniques Trois Chargés de Mission Trois Inspecteurs Un Conseiller Médico-Sanitaire Un Attaché de Presse Un Chef Protocole Un Chef Secrétariat Particulier 2.1.2. Le Secrétariat Général Le Secretaire Général est le premier responsable de tout ce qui concerne l'Administration et les services techniques au METFP. Il a sous ses ordres, (i) les Services rattachés directement au Secrétariat Général, (ii) la Direction Administrative et Financière (DAF), (iii) la Direction de la Coordination de la Formation (DCF), (iv) la Direction de la Planification (DP) et, (v) la Direction Inter - Régionale des Etablissements de Formation Technique et Professionnelle (DIREFTP) 1 - Services rattachés Les services rattachés directement au Secrétariat Général sont au nombre de cinq (05), à savoir : - Service Gestion Patrimoine et Investissements - Service Sous-Ordonnancement - Service Contrôle Interne - Service de la Législation, du Contentieux et de la Documentation - Service des Relations Extérieures, du Partenariat, et du Jumelage ; 2 - DIRECTION ADMINISTRATIVE ET FINANCIERE La DAF est composée de trois services : - Service des finances et du Budget ; - Service de l’Administration du Personnel ; - Service Médico-Social ; 3 - DIRECTION DE LA COORDINATION DE LA FORMATION La DCF comprend quatre services : - Service de la Coordination des Formations ; - Service Appui aux Etablissements Privés ; - Service Central de Maintenance ; - Service des Examens et Scolarité ; 4 - DIRECTION DE LA PLANIFICATION Le Directeur de la Planification a à sa disposition trois services : - Service Données Statistiques et Programmation Service Etudes et Documentation Service Evaluation et Suivi 5 DIRECTION INTER-REGIONALE DES ETABLISSEMENTS DE FORMATION TECHNIQUE ET PROFESSIONNELLE Quant à la DIRETFP qui est implantée dans chaque chef lieu de province autonome, elle est formée de trois services : - Service Administratif et Financier, Service de la Coordination du GIREFTP, Service Régional de l’Observatoire de l’Emploi et de la Formation. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 19 ONEF/SEEQ-SBD 2.1.3. Les organismes rattachés au METFP Les organismes rattachés au METFP sont essentiellement les départements créés durant la réforme effectuée avec le Projet PREFTEC. Ce sont : - Le CNFTP - Le CeRes qui est transformé actuellement en Institut National de Formation (INFOR) ; L'ONEF ; Le Centre National de Réadaptation Professionnelle des Personnes Handicapées (CNRPPH) ; L'Institut National de Promotion Formation (INPF) : Le Centre de Formation Professionnelle Artisanale et Rurale (CFPAR) ; 2.2 L’offre de formation 2.2.1 Les cursus pour les différentes filières A propos de la formation offerte aux apprenants, trois (3) types sont dispensés : (i) la Formation Professionnelle Qualifiante (FPQ) ; (ii) la Formation Professionnelle Initiale (FPI) ; et (iii) la Formation Technologique Générale (FTG). Ces trois types de formation seront détaillés dans le chapitre 4 paragraphe 4.1.2 aliéna 3. 2.2.2 Les itinéraires 1 - Origine des formés : Si des données précises manquent pour analyser d'un point de vue socio-économique les traits des publics qui choisissent la voie de l'enseignement technique et professionnel, tout laisse cependant supposer que comparativement à l’enseignement secondaire général, ce type d’enseignement accueille bien davantage d'élèves issus de milieux moins favorisés. En effet d'après les données de l'Enquête Prioritaire auprès des Ménages réalisées en 199710, sur 100 élèves qui fréquentent l’enseignement secondaire, 7% seulement sont issus des 40% de ménages les plus pauvres, alors que 61% d'entre eux proviennent des 20% de ménages les plus riches (tableau 6.2). Or, d'après les mêmes sources statistiques, parmi les jeunes de moins de 22 ans titulaires d'un diplôme de l’enseignement technique et professionnel poursuivant ou non des études à l'issue de ce diplôme11, 14% appartiennent aux 40% de ménages les plus pauvres et 36% seulement proviennent des 20% de ménages les plus riches. 2 - Modes de sélection : La sélection des élèves issus de l'enseignement secondaire général qui veulent fréquenter les centres et établissements de formation technique et professionnelle, se fait par voie de concours pour les FPI. Quant à la Formation Professionnelle Qualifiante, deux types de sélection sont pratiqués : (i) par voie de concours si le candidat est issu directement de l'enseignement secondaire général, (ii) par sélection des dossiers pour ceux présentés par les entreprises. 3 - Poursuite d’études Pour la poursuite des études des apprenants du système ETFP plusieurs scénarios sont possibles : - Les formés dans les CFP peuvent continuer leurs études dans les LTP pour arriver jusqu'au baccalauréat professionnel suivant la spécialité qu'ils ont choisie. En effet, certaines spécialités qui existent dans les CFP n'ont pas leur équivalence dans les LTP et par conséquent les apprenants qui les choisissent doivent passer directement dans le marché du travail ; - Les apprenants des LTP qui optent pour la FPI et la FPQ peuvent poursuivre leur formation après le baccalauréat professionnel en formation supérieure courte pour décrocher le Brevet de Technicien Supérieur (BTS) ; - Pour ceux qui suivent la FTG, ils ne peuvent pas passer directement dans le marché du travail mais doivent poursuivre leur formation à l'Institut Polytechnique pour avoir le diplôme d'ingéniorat. 10 Direction des Statistiques des Ménages/INSTAT. 1997. Enquête prioritaire auprès des ménages. INSTAT Antananarivo 11 Seuls sont considérés les titulaires d’un CAP et d’un BT car l'Enquête Prioritaire auprès des Ménages ne permet pas d'identifier les titulaires d'autres types de diplômes de l'enseignement technique et professionnel ; il est en particulier impossible de comparer les caractéristiques sociales des titulaires d'un baccalauréat technique et d'un baccalauréat général. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 20 ONEF/SEEQ-SBD 2.2.3 Les contenus Les contenus du programme de formation sont élaborés et vulgarisés par le CeRes à partir des référentiels de la fonction type confectionnés par l'ONEF. Les attributions de ces deux départements dans l'élaboration du contenu du programme de formation sont détaillées dans le chapitre 3. 2.2.4 Les établissements et leur répartition géographique : L'offre de Formation relevant du Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, est assurée par les secteurs publics et privés. 1 - Le Secteur Public a) Formation dispensée dans les différents types d'établissement Au niveau du secteur public, deux types d'établissement dispensent l'Enseignement Technique et la Formation Professionnelle. Ce sont les Centres de Formation Professionnelle (CFP) et les Lycées Techniques et Professionnels (LTP). Depuis l'année scolaire 1998/1999, deux sortes de formations étaient offertes dans les CFP et LTP : la Formation Professionnelle Initiale (FPI) qui conduit les apprenants à être intégrés dans le marché du travail après deux (2) à trois (3) années d'étude et la Formation Technologique Générale (FTG) qui est destinée à ceux qui se préparent à l'étude universitaire. A mentionner l'existence d'un troisième type de formation qui est la Formation Professionnelle Qualifiante (FPQ). Cette formation de type modulaire intéresse les jeunes en quête d'emploi pour qualification et les agents d’entreprises pour une formation complémentaire. Elle est dispensée dans les CFP et les LTP disposant de moyens matériels et de formateurs disponibles depuis 1996. Il y a lieu de signaler que cette catégorie de formation est payante. b) Disparité et Couverture En 1996, des 129 établissements publics de formation recensés par l'ex-Observatoire National des Compétences et de l'Emploi (ONCE), soixante (60) relevaient du Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle et le reste des autres Ministères. En 1990, il existait 56 établissements fonctionnels : 31 CFP et 25 LTP. Ce nombre d’établissements a augmenté légèrement jusqu'à 60 en 1996 et ce nombre est maintenu en 1999 (34 CFP et 26 LTP). Il y a manque de dynamisme et une mince couverture suite l'insuffisance des moyens financières, matériels et humains. En effet, parmi les 114 Fivondronampokontany, une cinquantaine d'entre eux seulement abritent des établissements d'Enseignement Technique et de Formation Professionnelle publique. La répartition par province présente une disparité flagrante comme le montre le Tableau 11 suivant. Sur les soixante (60) établissements : - 33 % se trouvent dans la province d'Antananarivo ; - 25 % dans celle de Toamasina ; - 13 % sont implantés dans la province de Fianarantsoa et ; - 10 % dans chacune des provinces d'Antsiranana, Mahajanga et Toliara. En ce qui concerne les spécialités, les LTP et les CFP n'offrent que 27 spécialités sur les 867 recensés par l'ONCE durant l’année scolaire 1995-1996 (y compris les modules de formation dispensés en FPQ). Dans la nomenclature nationale, le terme « spécialité » est utilisé pour designer les filières de formation, comme par exemple : Mécanique Automobile, Technique de Gestion ou G2, Technique de secretariat ou G3, Fabrication Mécanique… Parallèlement à la situation stationnaire du nombre des établissements, certaines spécialités n'ont pas subi des modifications en croissance. Sauf la percée peu timide du secteur tertiaire, l'hôtellerie et la coiffure qui sont des filières n'exigeant pas beaucoup d'investissement. Le secteur industriel regroupe un peu plus de la moitié des spécialités offertes, suivi du secteur Génie - Civil qui représente presque le quart du nombre de spécialités Les Spécialités Ouvrage Bois, Bâtiment et Travaux Publics sont dispensées au niveau de chaque province tant dans les LTP que les CFP. En outre, 8 spécialités de formation (Bâtiment, Ouvrage Métallique, Travaux Publics, Electronique, Fabrication Mécanique, Mécanique Automobile, Technique de Secrétariat et Technique de gestion) sont dispensées dans toutes les Provinces au niveau des LTP. La répartition géographique (carte) des établissements publics et les spécialités correspondantes sont présentées dans l’annexe 1 par souci de clarté. En revanche, certaines spécialités ne sont dispensées que dans une ou deux provinces. C'est le cas du secteur Agricole (Fianarantsoa), Installation Sanitaire et Thermique (Antananarivo), Métaux en Feuilles, Electronique (Antananarivo et Antsiranana), Mécanique d'Engins et Matériels Agricoles (Toamasina). Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 21 ONEF/SEEQ-SBD Tableau .11 : Répartition des filières dans les Lycées Techniques et Professionnels et dans les Centres de Formation Professionnelle par province et par secteur en 1999 SECTEUR GENIE CIVIL PROVINCE Tananarive Fianarantsoa Tamatave Majunga Tuléar FILIERE/SPECIALITE LTP X X LTP X X CFP X LTP X X CFP X LTP X X CFP X LTP X X X LTP X X X X X X X X X X X X X X BATIMENT OUVRAGE BOIS OUVRAGE METALLIQUE TRAVAUX PUBLIC INSTALLATION SANITAIRE ET THERMIQUE BATIMENT ET TRAVAUX PUBLIC EBENISTERIE ET MARQUETERIE ELECTRONIQUE CFP X INDUSTRIEL TERTIAIRE AGRICOLE X X X CFP X X X X X X X X X X X X X X X X X X ELECTROTECHNIQUE X FABRICATION MECANIQUE METAUX EN FEUILLES MECANIQUE AUTOMOBILE CFP Diego X X X X X X X X X X X X X X X X X X MECANIQUE D'ENGINS ET X MATERIELS AGRICOLES IMPRIMERIE X ART DECORATIF X X SCULPTURE CONFECTION / X X X TISSAGE TAILLEUR / TRICOT / CROCHET TAPIS DE X X X LAINE COUPE - COUTURE X X X BRODERIE HOTELLERIE X CHARPENTERIE DE X X MARINE TECHNIQUE DE X X X X X SECRETARIAT (G1) TECHNIQUE DE X X X X X GESTION (G2) TECHNIQUE X COMMERCIAL (G3) AGRICOLE X X AGRICULTURE X X ELEVAGE Source : Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle X X X X X X X X X X Après l'identification des besoins régionaux, l'ouverture de nouvelles spécialités est prioritaire. Par exemple, il faut étendre le Secteur Agricole car 80 % du peuple malgache sont des paysans. 2 - Le secteur privé Durant la dernière décennie, les établissements d'Enseignement Technique et de Formation Professionnelle privés ont connu un développement notable. En effet, en 1990, les établissements confessionnels étaient au nombre de 49. Après 7 ans, c'est-à-dire en 1996, ce chiffre était doublé (98) soit une augmentation de 50 %. En cette même année, 126 non confessionnels, 9 semi-privés et 22 ONG ont été dénombrés. En somme, on a recensé 255 établissements privés en 199612, mais ils ne sont pas tous homologués et/ou agréés. D'après l'Office 12 Observatoire National des Compétences et de l’Emploi.1997.Répertoire des Etablissements et des Centres de Formation Technique et Professionnelle.Année Scoalire 1995-1996.Antananarivo Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 22 ONEF/SEEQ-SBD National de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle Privés, 53 établissements sont agrées et 111 autorisés jusqu'à présent. Concernant les filières de formation, le recensement mené par l'ONCE en 1996 permet d'imaginer la grandeur et la diversité de celles-ci au sein des établissements privés. En effet, 867 filières de formation ont été dispensées à l'époque pour tous les établissements de formation publique et privée. Les établissements publics sous tutelle du Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle n'offrait qu’une vingtaine de filières. L'ouverture et l'agrément des établissements d'Enseignement technique et de formation Professionnelle Privés sont soumis à deux sortes d'autorisation : (i) celle relative à l'établissement, et (ii) celle relative au Chef d'Etablissement et au personnel enseignant - formateur. a) Autorisation relative à l'établissement Toute personne qui désire ouvrir un établissement d'Enseignement technique et de formation professionnelle Privé doit constituer un dossier de demande d'autorisation d'ouverture qui doit comporter les pièces indiquées dans l'Annexe 7. Cette personne doit être de nationalité malagasy sauf dérogation express accordé par le Ministre chargé de l'ETFP. Aucun établissement, ni pensionnat ne peut être installé dans les locaux dont le voisinage serait dangereux pour la moralité et la santé des apprenants. Le pensionnat doit être nettement séparé des salles de formation et une pièce spéciale doit être affectée au réfectoire. Les sanitaires doivent être séparés pour les garçons, les filles et le personnel de l'établissement. Le nombre maximum des internes pouvant être reçu à l'internat est fixé à raison de 15 m3 par apprenant par dortoir. L'espace de formation en salle doit avoir 2m x 2,50m x 3,50m pour dimensions. Le dossier de demande d'autorisation d'ouverture est déposé au moins quatre (04) mois avant le début de l'année de formation auprès de l'ONETFOPP sous couvert du DGIREFTP. Un récépissé sera délivré au dépôt de tout dossier complet. L'administration doit statuer dans un délai de deux (02) mois pour les Centres de Formation Professionnelle privés et de trois (03) mois pour les Lycées Techniques et Professionnels privés et ce, après une visite préalable du lieu d'implantation par une Commission interministérielle organisée par le METFP. b) Autorisations relatives au chef d'établissement et au personnel enseignant - formateur Pour les établissements d'Enseignement Technique et de Formation professionnelle 2.2.5 La pertinence de l’offre Pour certains établissements, les spécialités existantes répondent bien aux besoins de la région et de la population locale. Prenons par exemple le cas du CTM à Antananarivo, la présence des entreprises de confection et des grands hôtels favorise l'insertion des sortants des spécialités habillement et hôtellerie. La spécialité charpenterie de marine dans les CFP de Morondava et Maroantsetra est très appréciée par la population par le fait que l'activité principale de ces régions est la pêche. Par contre pour la plupart des centres et établissements de formation publics, l'étude réalisée par l'ONCE en 1995 a permis de constater que les filières miss en place ne répondent pas aux besoins réels de la région et de la population locale. Par souci de clarté nous allons présenter en annexe 4 les tableaux récapitulatifs des résultats obtenus dans les cinq provinces hormis celle d'Antananarivo. 2.3 Les moyens de l’offre 2.3.1. Les établissements d’ETFP 1 - Analyse sur l’autonomie de gestion des Etablissements Techniques et Professionnels a) Sur le plan financier Le tableau 12 ci-dessous fait apparaître que presque 47% des ressources enregistrées pour l’année en cours proviennent des subventions gouvernementales, 18% sont générés par la formation professionnelle qualifiante et 12,5% par la formation dispensée au niveau BTS. Ces deux derniers pourcentages sont quasiment trompeurs car en réalité, les LTP de la province d’Antananarivo génèrent à eux seuls 342 millions de Fmg en FPQ sur les 380 millions enregistrés au niveau du pays, ce qui représentent 90% de l’ensemble des ressources en FPQ. Pour la formation BTS, on peut constater que deux régions seulement bénéficient de cette formation à savoir Antananarivo et Antsiranana. A partir des données obtenues ci-dessus mentionnées, on peut affirmer que les établissements techniques et professionnels dépendent encore davantage des subventions gouvernementales. Mais sous un autre angle, on pourrait remarquer qu’ils essaient de trouver d’autres ressources et d’utiliser leurs propres moyens (matériels, humains) afin de diminuer leur dépendance vis-à-vis de l’entité source. Pour les centres de formation professionnelle (CFP), le tableau 13 suivant montrent que 66% des ressources des CFP proviennent des subventions gouvernementales. Les CFP des provinces de Toliara (3 établissements) et Mahajanga (3 établissements) reçoivent respectivement 30 millions et 35 millions de francs malagasy mais avec des effectifs Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 23 ONEF/SEEQ-SBD Tableau .12 : Répartition des ressources des LTP par province. Province Rubrique Subvention Droit d’inscriptions, examens Allocation bourse Travaux rentables FPQ BTS FPS Location Association des Parents d’Elèves Allocation Comité Local de Développement TOTAL Antananarivo Antsiranana Fianarantsoa Mahajanga Toamasina Toliara TOTAL % 295 693 000 107 780 000 254 400 000 98 250 000 183 000 000 72 587 350 1 011 710 350 46,8 160 031 826 12 485 500 21 639 000 15 674 000 30 918 150 21 101 500 261 849 976 12,1 9 240 000 0,4 9 240 000 12 554 000 342 067 500 253 100 000 38 795 000 800 000 24 257 200 4 209 750 25 287 498 4 000 000 70 308 448 3,3 5 389 000 18 762 822 11 148 500 7 770 000 5 516 965 8 000 000 1 720 000 710 000 1 737 640 600 000 379 891 965 271 862 822 38 795 000 5 567 640 17,6 12,6 1,8 0,3 7 392 360 0,3 104 000 000 4,8 2 160 618 561 100 5 307 000 2 085 360 25 000 000 1 108 348 326 180 377 322 79 000 000 312 154 700 204 903 750 248 545 613 106 288 850 Source : Madagascar Engeniering. Audit des Etablissements de formation technique et professionnelle différents en FPI, soit 202 pour Toliara et 51 pour Mahajanga. Par contre, les trois CFP de la province de Fianarantsoa, avec un total de 189 apprenants en FPI reçoit pour sa part 77 millions de Fmg, soit sensiblement le même montant (72 millions) que pour les quatre CFP d’Antsiranana qui comptent 175 apprenants en FPI. Les neuf (9) apprenants de Toamasina avec 293 apprenants et les 12 CP d’Antananarivo avec 764 apprenants bénéficient de subventions respectives de 108 millions et 183 millions de francs malagasy. On peut constater alors l’existence de larges écarts entre les subventions accordées aux différents CFP des six provinces de Madagascar. Tableau .13 : Répartition des ressources des CFP par province. Province Antananarivo Antsiranana Rubrique Subventions gouvernementales Investissement Droit d’inscriptions, examens Allocation bourse Travaux rentables FPQ Location Association des Parents d’Elèves TOTAL 183 399 000 72 700 000 Fianarantsoa Mahajanga Toamasina Toliara TOTAL % 77 775 000 35 000 000 108 350 000 30 280 500 507 504 500 66,4 26 449 600 3,5 29 274 740 3,8 8 720 000 161 170 071 27 039 300 3 565 500 1,1 21,1 3,5 0,5 492 500 0,1 26 449 600 13 721 900 131 221 391 22 600 000 90 500 285 000 5 102 040 8 720 000 9 376 000 320 000 2 698 600 565 000 3 271 000 3 916 200 9 923 000 4 219 300 715 000 9 149 680 220 000 2 440 000 1 500 000 147 500 60 000 351 317 791 96 218 040 121 928 000 35 565 000 123 490 680 35 696 700 764 216 211 100 Source : CRC SOGEMA.Madagascar EngineeringE.1999.Audit des établissements de formation technique et professionnelle(Document de synthèse. Constats et recommandations Comme au niveau des LTP, les CFP dépendent encore plus des ressources gouvernementales pour leur fonctionnement. Mais il existe des travaux rentables qu’il ne faut pas négliger et qui doivent être encouragés pour envisager une certaine autonomie d’ici quelques années. b) Sur le plan du recrutement des formateurs vacataires Chaque établissement dispose d’un nombre approprié de formateurs répondant formellement aux qualifications requises et au nombre de postes reconnus par chaque établissement selon le nombre d’élèves effectivement inscrits en FPI et en FPQ. A la lumière du tableau 14, il apparaît que les vacataires tiennent une place non négligeable dans la réalisation des actions de formation dans les centres et établissements de formation technique et professionnelle malgaches. En effet, ils représentent 20,9% de l'effectif total des formateurs répartis comme suit : 12,6% dans les LTP et 8,3% dans les CFP. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 24 ONEF/SEEQ-SBD Tableau .14 : Répartition des formateurs par type d'établissement, par province et. selon leur statut Type d'établissement Province Nombre de titulaires Nombre de vacataires Total enseignants 343 40 91 63 144 53 734 137 24 31 9 33 10 244 978 48 17 27 20 15 28 155 50 3 6 8 19 16 102 257 391 57 118 83 159 81 889 187 27 37 17 52 26 346 1235 Antananarivo Antsiranana Fianarantsoa LTP Mahajanga Toamasina Toliara Sous-total LTP Antananarivo Antsiranana Fianarantsoa CFP Mahajanga Toamasina Toliara Sous-total CFP TOTAL Source : .Audit des établissements de formation technique et professionnelle(Document de synthèse. Constats et recommandations) Si l'on compare la répartition des vacataires par province dans les LTP, c'est Toliara qui vient en tête avec 34,6% de l'effectif total suivi d'Antsiranana, Mahajanga et Fianarantsoa avec respectivement un taux de 29,02%, 24,1% et 22,9%. C'est la province de Toamasina qui utilise le moins de vacataires avec seulement 9,4%, précédé par Antananarivo qui présente un taux de 12,3%. Pour les CFP, c'est toujours la province de Toliara qui tient la première place avec 61,5% de vacataires. Il apparaît donc que cette province a le plus besoin de recrutement de formateurs car les titulaires ne représentent même pas la moitié de l'effectif total. 2.3.2 Les formateurs 1 - Au niveau des LTP publics Au niveau du territoire national, comme le montre le tableau 15, on a pu dénombrer 734 formateurs titulaires pour un total de 10 376 élèves inscrits en FPI et en FPQ. Ce qui donne un ratio de 14 élèves / formateur. Mais si l'on tient compte de la participation des vacataires à la formation ce ratio descend jusqu'à 12 élèves / formateur. Tableau .15 : Répartition des formateurs par province suivant les spécialités existantes Spécialités Antananarivo Agriculture Bâtiments & T.P Bureautique et G1 Electronique Electrotechnique Elevage Fabrication mécanique Méca. Engin et M. Agri Mécanique Auto. Mécanique gén. Métaux en feuille Ouvrages bois Ouvrages métal. Tech. Com. G3 Tech. de gest. G2 Tech. de secr. G1 Titulaires en matière technique. Titulaire en matière générale. TOTAL Formateur. Ratio apprenant/ formateur 0 41 14 6 7 0 20 0 12 0 11 17 19 26 23 0 196 147 343 13,1 Antsiranana Fianarantsoa Mahajanga Toamasina Toliara 1 1 13 5 29 11 5 1 2 1 7 5 4 1 2 2 5 2 1 1 2 17 23 40 25,6 4 2 2 2 3 8 9 5 5 3 19 14 5 6 8 3 50 41 91 14,5 6 1 31 32 63 13,9 7 2 89 55 144 10,7 2 2 38 15 53 21,2 6 TOTAL 1 100 14 11 19 1 35 3 30 2 13 60 49 26 47 10 421 313 734 14,2 Source : CRC SOGEMA. Madagascar Engineering.1999. Audit des établissements de formation technique et professionnelle(Document de synthèse. Constats et recommandations) Antananarivo Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 25 ONEF/SEEQ-SBD C’est une norme acceptable en formation professionnelle. On constate toutefois d’énormes disparités par rapport à la moyenne nationale si l'on ne considère que les titulaires, notamment pour Antsiranana avec 25,6 élèves / formateur et Toliara 21 élèves / formateur. Par contre Toamasina dispose d’un meilleur ratio avec 10,7 élèves / formateur. L’analyse détaillée de ces données, faite auprès de chaque province et établissement de formation technique et professionnelle, fait apparaître des écarts importants d’un établissement à un autre. Le mode effectif d’affectation et de répartition des formateurs par établissement devrait être mise en question même si la présence des vacataires pouvait modifier l’allure de certains chiffres. Globalement, il pourrait être très important de normaliser le statut des formateurs des établissements de formation technique et professionnelle afin de combler les lacunes nécessitant toujours le recours à des vacataires. Ces derniers étant toujours disponibles et utiles mais pour ne plus se dépendre trop des non titulaires, la normalisation dudit statut est très importante. Sur les quelques 734 formateurs ci-dessus mentionnés, on constate que 202 ou 27,5% se situent sous la catégorie IV, soit BAC + 2, ce qui devrait être la norme minimale requise. Il y a donc lieu de penser qu’un important besoin de recyclage et de mise à niveau s’impose d’autant plus que l’âge moyen des formateurs du secteur professionnel se situe au-dessus de 45 ans et que plusieurs n’on jamais bénéficié de stages en entreprise ou en milieu de travail ni de perfectionnement dans leur spécialité. La situation de la qualification professionnelle des formateurs est légèrement supérieure pour Antananarivo et Antsiranana mais laisse ouvertement à désirer dans les autres provinces. Le tableau 16 suivant montre cette répartition : Tableau .16 : Répartition des formateurs titulaires dans les LTP par catégorie professionnelle Catégories* Antananarivo Antsiranana Fianarantsoa Mahajanga Toamasina Toliara TOTAL I 0 0 0 0 0 0 0 II 8 0 9 2 12 6 37 III 48 10 23 21 44 18 164 IV 47 5 3 7 11 1 74 V 75 2 15 7 30 12 141 VI 132 12 28 16 34 13 235 VII 22 11 0 8 7 2 50 VIII 11 0 13 2 6 1 53 TOTAL 343 40 91 63 144 53 734 Source : CRC SOGEMA. Madagascar Engineering.1999.Audit des établissements de formation technique et professionnelle(Document de synthèse. Constats et recommandations) Antananarivo *Cat. I : Formateurs jouissant le statut du cadre D de la Fonction Publique (voir Annexe 5) – Cat.II : Formateurs jouissant le statut du cadre C de la Fonction Publique – Cat III : Formateurs jouissant le statut du cadre B de la Fonction Publique – Cat.IV : Formateurs jouissant le statut du cadre A3 de la Fonction Publique – Cat.V : Formateurs jouissant le statut du cadre A3 de la Fonction Publique titulaire du diplôme de Licence ou ayant fait une année de formation professionnelle – Cat VI : Formateurs jouissant le statut du cadre A2 de la Fonction Publique – Cat.VII : Formateurs jouissant le statut du cadre A2 de la Fonction Publique titulaire de la CAPEN (certificat d’Aptitude Pédagogique de l’Ecole Normale) ou d’un diplôme équivalent – Cat.VIII : Formateurs jouissant le statut du cadre A1 de la Fonction Publique Afin d’améliorer la qualité de l’enseignement technique et professionnel, ainsi que les compétences des ressources en poste, de différentes activités de formations dispensées par le Centre des Ressources du Personnel de l’Enseignement Technique et Professionnel (CERES) dans le cadre du PREFTEC ont été réalisées. Le tableau 17 suivant montre les divers programmes de perfectionnement sur mesure donnés dans chaque province. Tableau .17 : Programmes de perfectionnement et de formation sur mesure donnés par le CERES Formations dispensées Ingénierie de formation Psychopédagogie Informatique de base Informatique Niv.1 Informatique Niv.2 Electronique Indust. Automatisation ind. Maintenance Micro. Base moteur Charpente en bois Affûtage Menuiserie bâtiment Lecture plan TOTAL Antananarivo Antsiranana Fianarantsoa Mahajanga Toamasina Toliara TOTAL 134 135 28 7 4 4 4 2 0 3 3 1 1 326 14 15 7 21 21 1 2 2 8 23 22 6 38 37 4 20 20 7 1 1 1 2 250 250 53 10 7 15 4 4 4 9 16 2 1 625 2 1 1 1 41 2 3 2 1 3 10 68 59 83 Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 48 26 ONEF/SEEQ-SBD Source : CRC SOGEMA. Madagascar Engineering.1999.Audit des établissements de formation technique et professionnelle(Document de synthèse. Constats et recommandations) Antananarivo Néanmoins, un important besoin de perfectionnement et de formation adéquate en gestion de l’enseignement technique et de formation professionnelle et un besoin en gestion pédagogique s’avèrent essentiel afin de mettre en place et de conduire avec succès la réforme de l’ETFP. 2 - Au niveau des CFP publics Pour les 36 CFP analysés, 244 formateurs titulaires ont été recensés pour un total de 1 842 apprenants en FPI et en FPQ. Ce qui donne un ratio d’encadrement pédagogique de 7,5 apprenants par formateur. Ce chiffre étant trop faible par rapport à la norme acceptable d’une quinzaine d’apprenants par formateur. Ce constat nous amène à dire qu’il existe deux fois trop de formateurs dans les CFP par rapport au nombre d’apprenants inscrits et ceci sans compter les quelques 102 vacataires qui s’ajoutent aux titulaires en poste. Quoique les données varient sensiblement d’une spécialité et d’un Faritany à l’autre, principalement au niveau de Toliara où on enregistre plus de vacataires que de formateurs titulaires. Il demeure toutefois qu’un ratio moyen de 7,5 apprenants / formateur signifie que les CFP possèdent un lourd surplus de formateurs, et ce dans la majorité des établissements. Les rapports propres à chaque région le démontrent clairement et cette situation devra être rapidement corrigée relativement à une meilleure gestion des ressources humaines consacrées à l’ETFP. 2.3.3 Les équipements (locaux et machines) 1 - Infrastructures, ateliers et équipements Selon l’Audit des Etablissements de Formation Technique et Professionnelle, sur l’ensemble des établissements visités, on peut affirmer que pour la presque totalité des CFP, les infrastructures laissent grandement à désirer, principalement en région où il y a probablement lieu de fermer certains centres de formation plutôt que de penser à les réhabiliter, compte tenu de la faiblesse du nombre d’élèves que l’on y trouve, de la non-adéquation des spécialités dispensées et de l’absence de formateurs qualifiés. Des mesures alternatives et des mécanismes d’accompagnement doivent être élaborés et mis de l’avant afin de rationaliser davantage la carte des établissements à ce niveau et certains gagneraient à être regroupés ou à se spécialiser davantage selon les besoin du milieu. Actuellement, on ne compte qu’un seul établissement offrant des spécialités dans le domaine de l’agriculture et deux dans la charpenterie de marine alors que la majorité des spécialités dans les secteurs traditionnels. D’après les données obtenues au sein du Service de la Gestion des Patrimoines (DAF), les dernières constructions des bâtiments (CFP et LTP) se dataient de 1975. Par conséquent, les locaux sont insuffisants pour répondre aux besoins des élèves qui s’accroissent toujours du jour au lendemain. Comme dans la plupart des pays pauvres ou en développement, Madagascar subissent l’insuffisance de crédit qui est un obstacle majeur et cet obstacle est renforcé par les phénomènes ravageurs entre autres les cyclones. On remarque jusqu’à présent qu’il y a encore 3 ateliers détruits totalement et que les élèves sont obligés de prendre des instructions dans des lieux insalubres. La réhabilitation d’un atelier est très onéreux, environ 150 millions de francs malagasy. D’où, l’impossibilité de se racheter. Malgré cela, des réhabilitations ont été mises en œuvres au niveau de 4 grands LTP de Madagascar, 7 collèges techniques sont devenus des LTP. Mais c’est encore insuffisant. Quant aux ateliers et équipements didactiques, seuls quelques CFP possèdent un minimum acceptable, et ce principalement dans la région d’Antananarivo. Les machines-outils y existantes sont vétustes. Ils datent de 19571959. Mais des dotations en matériels ont été effectuées en 1975-1976. Pour les LTP, 7 grands lycées (Alarobia, Ampasampito et les 5 lycées des chefs lieux de provinces) ont été dotés d’équipement en 1998. La maintenance de ces matériels est insuffisante par défaut de crédit 2.3.4 Les coûts et les moyens financiers Les différences de coût qui sont observées entre les établissements peuvent s’expliquer par la nature de l’offre d’enseignements. Ainsi, les établissements qui dispensent un enseignement de type tertiaire supportent en moyenne des coûts unitaires plus faibles que les autres (tableau 18). Ceci est surtout vrai pour les LTP, dans ces établissements une formation de type tertiaire est environ 20% moins onéreuse qu’une formation du domaine du génie civil. Tableau .18 : Coût unitaire ordinaire selon la spécialité (en milliers de FMG) SPÉCIALITÉS Génie civil Industriel Tertiaire Agricole CFP 2 420,4 2 198,4 - LTP 1 418,2 1 418,2 1 033,4 1 715,3 Source : CRC SOGEMA. Madagascar Engineering.1999.Audit des établissements de formation technique et professionnelle(Document de synthèse. Constats et recommandations) Antananarivo Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 27 ONEF/SEEQ-SBD Mais si le contenu des enseignements a bien une influence sur le coût de production des établissements, le coût relativement élevé des CFP s’explique surtout par la faiblesse de leur échelle de production. Dans un contexte où la demande est faible, la fragmentation excessive du système et la sous-utilisation de la capacité d’accueil qui end écoule, implique en effet que ces établissements ne sont pas en mesure de tirer pleinement partie des coûts fixes de production. Or ces coûts fixes sont relativement importants. D’après les résultats obtenus, les coûts fixes sont de l’ordre de 865 000 FMG par élève dans les CFP et de 320 000 FMG seulement dans les LTP. Le tableau 19 reproduit l’estimation des coûts totaux ordinaires de chaque établissement en fonction du nombre d’élèves qu’ils accueillent. Tableau .19 : Estimation des coûts totaux ordinaires de chaque établissement en fonction du nombre d'élèves Coût fixe moyen Type Nombre Constante Nombre d’élèves En milliers de En % du coût d'établissement d’observations FMG total moyen CFP 42 405,50 701 30 868,9 55,1 LTP 104 030,80 651,9 20 319,1 30,8 Source : CRC SOGEMA. Madagascar Engineering.1999.Audit des établissements de formation technique et professionnelle(Document de synthèse. Constats et recommandations) Antananarivo Dans ce tableau, les coûts fixes13 représentent 55% du coût total moyen des CFP, contre 31% pour les LTP. L’existence des coûts fixes très élevés par rapport au coût total de production des établissements implique que des économies d’échelle importantes restent inexploitées. Dans les CFP, on peut estimer qu’un doublement du nombre d’élèves, qui conduirait approximativement à faire fonctionner ces établissements à la limite de leur capacité d’accueil, se traduirait par une augmentation de 45% seulement de leur coût de production. dans les LTP, une même augmentation de l’échelle de production se traduirait par une augmentation de 70% du coût total de production. Ces observations traduisent en fait une vérité simple mais qui mériterait sans doute d’être exploitée, à savoir l’existence d’économies d’échelle importantes dans la production des services éducatifs. Le rééquilibrage de la carte scolaire qui a été suggéré précédemment devrait tirer profit de l’existence de telles économies d’échelle. En particulier, le regroupement sur un même lieu de filières jusqu’à présent offert par plusieurs établissements géographiquement proches, et pour un faible nombre d’élèves, pourrait être réalisé sans une augmentation significative de moyens. L’économie qui découlerait de cette spécialisation accrue de l’offre pourrait alors être consacrée à la diversification raisonnée des formations existantes, et la mise en place d’un système adapté d’aide aux élèves qui permettrait à ceux-ci de compenser les coûts de déplacement qui leur seraient occasionnés par une telle restructuration. 2.4 Les Flux : Dans cette partie, on parlera seulement du taux de redoublement et du taux de réussite aux examens. Faute de données, les autres taux ne sont pas disponibles. 2.4.1. Taux de redoublement Dans les LTP, on assiste à un taux de redoublement très élevé pour la troisième année par rapport à celui de la 1ère et 2ème année. Pour la troisième année le taux de redoublement varie de 23,56 à 48,37 % durant les années scolaires 1990 - 1991 à 1998 - 1999. Il était maximum en 1995 - 1996 (48,37 %) et minimum en 1998 - 1999 (23,56 %). Ce taux assez élevé traduit une mauvaise qualité du résultat au Baccalauréat. Pour la 1ère et la 2ème année, l'accroissement et la diminution d'une année à l'autre ne sont pas très fortes. En ce qui concerne les CFP, le taux de redoublement est relativement supérieur en 2ème année face à celui de la 1ère année. L'augmentation d'une année à l’autre n'est pas également très forte pour les 2 années d'étude durant les années scolaires 1993 - 1994 à 1997 – 1998. 2.4.2. Taux de réussite aux examens Différents types d'examen sont organisés au niveau de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, tant dans le secteur public que dans le secteur privé. On peut citer entre autres le Certificat de Fin d'Etude pour les Centres Professionnels (CFE FP) le Brevet d'Agent d'Exécution (BAE), le Brevet Technique (BT) et le Baccalauréat Technique. L'analyse dans cette partie se penchera plutôt aux résultats des examens dans le secteur public. Les résultats du secteur privé n'étant pas encore disponibles. Parmi ces quatre types d'examen nous ne prenons que le cas du BAE, du BT et du Baccalauréat Technique car les données sur le CFE FP ne sont pas disponibles. 1 - Brevet d'Agent d'Exécution (BAE) 13 Les éléments constitutifs des coûts fixes sont : (1) moyenne des salaires estimés du personnel enseignant et administratif, (2) Subvention de l’Etat, (3) Participation des parents d’élèves, (4) Contribution des Collectivités Décentralisées, (5) Bourses allouées aux apprenants, (5) Travaux rentables effectués par l’établissement, (6) autres ressources telles que location de salle, de machine, de terrain… Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 28 ONEF/SEEQ-SBD Le contenu du tableau 20 montre que pour les trois grands secteurs, Génie Civil, Industriel et Tertiaire, c'est la province de Mahajanga qui vient toujours en tête en terme de pourcentage de réussite. La province d'Antananarivo ferme le peloton dans les secteurs génie Civil et Industriel, quant au secteur Tertiaire, la province de Toliara a enregistré le plus mauvais résultats avec un taux de réussite de 34% seulement. Tableau .20 : Brevet d'Agent d'Exécution (BAE) Session 1997 Inscrits Total dont filles Antananarivo 345 29 Antsiranana 17 2 Fianarantsoa 112 11 GENIE CIVIL Mahajanga 21 2 Toamasina 163 36 Toliara 71 11 TOTAL GENIE CIVIL 729 91 Antananarivo 1116 11 Antsiranana 65 3 Fianarantsoa 238 9 INDUSTRIEL Mahajanga 98 1 Toamasina 343 8 Toliara 123 1 TOTAL INDUSTRIEL 1983 33 Antananarivo 2155 1567 Antsiranana 138 64 Fianarantsoa 146 112 TERTIAIRE Mahajanga 158 150 Toamasina 203 142 Toliara 171 101 TOTAL TERTIAIRE 2971 2136 Antananarivo 63 63 Antsiranana 14 14 Fianarantsoa 45 45 HABILLEMENT Mahajanga Toamasina 3 3 Toliara 34 34 TOTAL HABILLEMENT 159 159 Source : Service de la Banque de Données de l'ONEF SECTEUR PROVINCE Admis Total 246 14 87 19 123 52 541 547 58 146 89 172 77 1089 1000 53 67 86 94 129 1429 46 6 25 3 25 105 dont filles 19 2 7 2 24 8 62 6 2 4 1 5 1 19 736 22 52 69 66 71 1016 46 6 25 3 25 105 Taux de réussite (%) Taux dont filles 71,3 7,7 82,4 14,3 77,7 8,0 90,5 10,5 75,5 19,5 73,2 15,4 74,2 11,5 49,0 1,1 89,2 3,4 61,3 2,7 90,8 1,1 50,1 2,9 62,6 1,3 54,9 1,7 46,4 73,6 38,4 41,5 45,9 77,6 54,4 80,2 46,3 70,2 34,0 55,0 48,1 71,1 73,0 100 42,9 100 55,6 100 100 100,0 100 34,0 100 66,6 100 Pour les secteurs Génie Civil, Industriel, Tertiaire et Habillement, les résultats du BAE en 1997 (seules données disponibles) figurent parmi les meilleurs surtout pour le Secteur Génie Civil (tableau 21 et graphe 2). Pendant la session de 1997, les résultats du secteur Génie Civil varient entre 71,3% à 90,5% %. C'est la province de Mahajanga qui a obtenu le meilleur résultat bien que celui d'Antananarivo qui se trouve en dernière position Graphe 2 : Répartition des admis au BAE par secteur en 1997 80% 7 4,2 1 % 6 6 ,0 4 % 70% 60% 54 ,9 2% 4 8 ,1 0 % P O U R C E N T A G E 50% 40% 30% 20% 10% 0% G E N I E -C I V I L IN D U S TRIE L T E R TIAIR E H AB ILLE M E N T S E C TE U R n'est pas du tout être vu comme un mauvais résultat. Ensuite vient le secteur Industriel dont les résultats extrêmes présentent une variation presque de 54%. Si l'on considère les résultats par province, le graphe 3 Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 29 ONEF/SEEQ-SBD montre que les secteurs Génie Civil et Industriel présentent une évolution en dents de scie. Cela s'explique par le fait que le nombre des candidats inscrits varient d'une façon disparate suivant la province considérée. Graphe 3 : Evolution des résultats du BAE par secteur et par province en 1997 1200 GENIE CIVIL 1000 INDUSTRIEL TERTIAIRE 800 ADM IS HABILLEMENT 600 400 200 M A TO A TO LI A RA SI N A G A A JA N A H M RA N TS O A N A FI A N A A N A TS IR A N A N TA N A N A RI V O 0 P ROVINCE Par contre le secteur Tertiaire a une allure qui présente de façon rudimentaire une forme en "L". Cette allure vient du fait que la province d'Antananarivo a enregistré un nombre de candidats dépassant deux milliers alors que celui des cinq autres provinces restent dans le domaine des centaines. Pourtant si l'on observe les taux de réussite, les écarts entre les résultats observés ne sont pas trop exagérés. 2 - Brevet Technique (BT) Comme pour le cas du BAE, c'est toujours le secteur Génie Civil qui enregistre les meilleurs taux pour le Brevet Technique (BT) bien que son résultat est moindre que celui du BAE (tableau 21). Ses taux de réussite se trouvent Tableau .21 : Brevet Technique (session 1997) SECTEUR PROVINCE GENIE CIVIL ANTANANARIVO ANTSIRANANA FIANARANTSOA MAHAJANGA TOAMASINA TOLIARA TOTAL GENIE CIVIL INDUSTRIEL ANTANANARIVO ANTSIRANANA FIANARANTSOA MAHAJANGA TOAMASINA TOLIARA TOTAL INDUSTRIEL TERTIAIRE ANTANANARIVO ANTSIRANANA FIANARANTSOA MAHAJANGA TOAMASINA TOLIARA TOTAL TERTIAIRE HABILLEMENT TOTAL HABILLEMENT ANTANANARIVO ANTSIRANANA FIANARANTSOA MAHAJANGA TOAMASINA TOLIARA Inscrits Total dont filles 387 40 189 102 162 71 951 727 63 137 83 89 61 1160 1523 82 88 138 77 109 2017 17 8 28 0 5 0 58 Admis Total 58 3 19 21 24 8 133 35 0 6 3 0 1 45 1274 48 79 114 51 68 1634 17 8 28 0 5 0 58 dont filles 250 23 92 43 112 35 555 311 33 102 47 34 33 560 792 28 70 66 48 78 1082 6 0 8 0 2 0 16 38 2 12 9 17 3 81 18 0 4 1 0 1 24 659 15 62 55 36 46 873 6 0 8 0 2 0 16 Taux de réussite (%) Taux dont filles 64,6 15,2 57,5 8,7 48,7 13,0 42,2 20,9 69,1 15,2 49,3 8,6 58,4 14,6 42,8 5,8 52,4 0,0 74,5 3,9 56,6 2,1 38,2 0,0 54,1 3,0 48,3 4,3 52,0 83,2 34,1 53,6 79,5 88,6 47,8 83,3 62,3 75,0 34,0 59,0 53,6 80,7 35,3 100,0 0,0 0,0 28,6 100,0 0,0 0,0 40,0 100,0 0,0 0,0 27,6 100,0 Source : Service de la Banque des Données de l'ONEF Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 30 ONEF/SEEQ-SBD entre 42,2% et 69,1%. Pour les trois grands secteurs, la première place en terme de taux de réussite est partagée par Toamasina (Génie Civil) et Fianarantsoa (Industriel et Tertiaire). Si l'on observe l'allure des courbes présentées dans le graphe 4, celle du secteur Génie Civil est identique au cas du BAE. Ceci vient du fait que la variation du nombre des admis dans les six provinces respecte celle des inscrits. Ces résultats confirment la dominance des jeunes filles dans le secteur Tertiaire. En effet, la part du sexe féminin dans l'effectif des inscrits et celui des admis atteint 81%. Par contre, le secteur Industriel n'intéresse pas les filles car elles ne constituent que 4% des inscrits et 1% des admis. Graphe 4 : Evolution des résultats du BT par secteur et par province en 1997 900 800 700 GENIE C IVIL IND USTRIEL TER TIAIR E H ABILLEMEN T 600 500 ADMIS 400 300 200 100 LI AR TO AM AS A A IN A G TO AN AR AN FI M AH AJ AN A TS O A AN AN TS IR AN AN TA N AN AR IV O 0 SEC TEUR Le secteur Habillement qui est l'exclusivité du sexe féminin ne se rencontre que dans quatre provinces sur six. Les CFP qui se trouvent dans les provinces de Mahajanga et de Toliara ne dispensent pas des formations pour la spécialité Habillement. Il serait souhaitable que le METFP envisage la mise en place de cette spécialité dans ces deux provinces pour inciter les jeunes filles à intégrer le système ETFP. 3 - Baccalauréat Technique Pour le Baccalauréat Technique tout secteur confondu, sur la base des données disponibles présentées dans le tableau 22, il apparaît qu'entre 1995 et 1997, l'évolution des résultats enregistrés varie d'une province à l'autre. Trois provinces présentent une amélioration des produits entre 1996 et 1998. C'est Antsiranana qui vient en tête avec un résultat positif qui passe de 32,3% à 50,4% et le nombre des candidats inscrits varient peu durant ces trois années. Pour Toamasina, non seulement le nombre des inscrits ne cessent d'augmenter, mais le résultat passe de 29,3% en 1996 à 42,8% en 1998. Quant à la province de Fianarantsoa, la réussite au baccalauréat passe de 19,7% à 27,9% en trois ans mais le nombre des inscrits a connu une légère baisse de 6% pendant la même période. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 31 ONEF/SEEQ-SBD Tableau .22 : Evolution des résultats du baccalauréat Technique tout secteur confondu et du baccalauréat général toute série confondue de 1995 à 1997 ANNEE PROVINCES 1996 1997 BAC. TECHNIQUE TOTAL INSCRITS INSCRITS INSCRITS ADMIS % ADMIS % ADMIS % 15 062 4 834 32,09% 3 200 948 29,63% 18 262 5 782 31,66% ANTSIRANANA 2 374 573 24,14% 264 55 20,83% 2 638 628 23,81% FIANARANTSOA 4 179 1 071 25,63% 528 135 25,57% 4 707 1 206 25,62% MAHAJANGA 2 000 495 24,75% 408 89 21,81% 2 408 584 24,25% TOAMASINA 3 191 532 16,67% 422 82 19,43% 3 613 614 16,99% TOLIARA 2 098 549 26,17% 525 119 22,67% 2 623 668 25,47% TOTAL M/car 28 904 8 054 27,86% 5 347 1 428 26,71% 34 251 9 482 27,68% ANTANANARIVO 14 433 3 785 26,22% 3 277 1 494 45,59 % 17 710 5 279 29,81% ANTSIRANANA 2 130 340 15,96% 269 87 32,34% 2 399 427 17,80% FIANARANTSOA 3 955 434 10,97% 517 102 19,73% 4 472 536 11,99% MAHAJANGA 1 905 470 24,67% 418 140 33,49% 2 323 610 26,26% TOAMASINA 3 032 675 22,26% 492 144 29,27% 3 524 819 23,24% TOLIARA 1 902 403 21,19% 473 280 59,20% 2 375 683 28,76% TOTAL M/car 27 357 6 107 22,32% 5 446 2 247 41,26% 32 803 8 354 25,47% ANTANANARIVO 15 421 5 371 34,83% 3 191 1 270 39,80% 18 612 6 641 35,68% ANTSIRANANA 2 260 639 28,27% 259 105 40,54% 2 519 744 29,54% FIANARANTSOA 4 107 872 21,23% 526 189 35,93% 4 633 1 061 22,90% MAHAJANGA 2 078 646 31,09% 400 100 25,00% 2 478 746 30,10% TOAMASINA 3 066 776 25,31% 530 140 26,42% 3 596 916 25,47% TOLIARA 2 013 659 32,74% 331 144 43,50% 2 344 803 34,26% 28 945 8 963 30,97% 5 237 1 948 37,20% 34 182 10 911 31,92% ANTANANARIVO 1997 BAC. GENERAL TOTAL M/car Sources : Office du Baccalauréat MINSUP Les trois provinces qui ont connu une dégradation des résultats au baccalauréat entre 1996 et 1998 sont celles de Majunga, d'Antananarivo et de Toliara. C'est dans cette dernière que le résultat a été le plus mauvais car le taux de réussite a subi une chute de 33,4% entre 1996 et 1998. Plusieurs variables pourraient être responsables de la mauvaise qualité des résultats. On pourrait penser à la lourdeur du programme enseigné, à la mauvaise qualité de l'enseignement offert causé par le manque d'encadrement pédagogique au niveau des formateurs, à la vétusté du matériel et équipement de certains établissements, aux conditions d'étude des apprenants et au manque de motivation des formateurs compte tenu du coût de la vie. Il convient de noter qu’en 3ème année les apprenants préparent à la fois le Baccalauréat, et le Brevet Technique et même pour certains, le Brevet d'Agent d'Exécution. Chaque type d'examen comporte deux phases : une première série d’épreuves théoriques et une deuxième série d’épreuves pratiques. Ainsi par induction, que ce soit moral ou physique, la fatigue mine les candidats, ceci pourrait expliquer la mauvaise qualité des résultats. 2.4.3. Taux de continuation d'étude Pour la formation professionnelle Initiale, la plupart (75 à 80% en tenant compte des déperditions) des apprenants poursuivent leurs études jusqu'au baccalauréat technique. Après le baccalauréat les apprenants ont quatre. (04) choix : (i) continuer dans l'enseignement supérieur jusqu'à l'ingéniorat ; (ii) fréquenter les établissements dispensant des formations supérieures courtes pour avoir le BTS ; (iii) continuer dans l'enseignement supérieur pour essayer d'avoir au moins la licence et la maîtrise (cas du secteur tertiaire) ; enfin (iv) essayer de s'insérer directement dans le marché du travail. Quant aux apprenants de la FPQ, ils ne peuvent continuer que jusqu'au BTS. Les taux de répartition des apprenants qui optent pour les 4 choix mentionnés cidessus sont difficilement accessibles parce qu'aucun organisme ne s'occupe de la suivi des formés jusqu'à ce jour. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 32 ONEF/SEEQ-SBD 2.4.4 Les dispositifs d’orientation Actuellement, aucun dispositif d’orientation n’est mis en place. Par contre, chaque établissement de formation possède sa propre organisation en ce qui concerne l’orientation des formés. Nous allons revenir sur cette rubrique dans le chapitre 4. 2.4.5. Participation des filles à l'ETFP Cette partie a été déjà développée dans le chapitre 1 paragraphe 1.3.. 2.4.6 Réglementations nationales concernant l’emploi des formés Actuellement aucune réglementation officielle n'existe à Madagascar concernant l'emploi des formés. Chaque établissement et centre de formation essaie, autant que possible, de placer leurs sortants dans le monde professionnel. Pour cela, une fois que leur formation terminée, les apprenants doivent laisser leurs coordonnées chez le responsable du centre pour que celui ci puisse les contacter dès qu'il reçoit des offres éventuelles d'emploi. 2.4.7 Dispositifs d’aide à la recherche d’emploi. Ce paragraphe sera traité dans les chapitres 3 et 4. 2.5 L’ETFP privé 2.5.1 Son importance et son évolution Le secteur privé tient une place importante dans le système d’enseignement technique et professionnel malgache, et il y tout lieu de penser que c'est grâce à lui que la demande d’éducation s'est développée ces dernières années. Tableau .23 : Structure de l’offre d’enseignement technique et professionnel dans les secteurs public et privé Secteur public Secteur privé DESIGNATION CFP LTP Ensemble Assimilés aux CFP Assimilés aux LTP Ensemble 43,8 74,4 48,7 56,2 100 91 114 .. .. .. .. .. .. 100 167 .. 56 .. .. .. 60 40 34 74 Avant 1960 .. .. .. 32,3 Entre 1960 et 1970 .. .. .. 11,3 Entre 1970 et 1980 .. .. .. 17,7 Entre 1980 et 1990 .. .. .. 37,1 Après 1990 .. .. .. 1,6 Total .. .. .. 100,0 Nombre d’élèves par type d'établissement 1990-91 58 285 .. 159 1998-99 b 49 326 102 169 Répartition des établissements selon le nombre d’élèves b Moins de 25 élèves 12 0 2 12 Entre 25 et 50 élèves 10 1 12 11 Entre 50 et 100 élèves 9 6 14 15 Entre 100 et 150 5 6 5 élèves Entre 150 et 250 3 3 3 6 élèves Plus de 250 élèves 11 3 11 Total 34 26 40 60 Nombre d’élèves/nombre 55,8 80,2 .. 65,0 .. .. .. .. .. .. 6,3 23,4 23,4 26,6 20,3 100,0 .. 188 .. 141 2 3 7 6 7 9 34 .. 4 15 21 12 10 12 74 88,3 Importance de chaque 25,6 51,3 a Indice d’évolution des effectifs d’élèves 1990-91 100 100 1996-97 78 94 1998-99 94 119 Nombre d’établissements 1990-91 31 25 1996-1997 1998-1999 b 34 26 Répartition des établissements selon la date de création c (%) de places (en %) Sources Direction de la Planification du METFP ONCE 1997.Répertoire des Etablissements et Centres de Formation Technique et Professionnelle de 1996.Antananarivo a/ Pourcentage d’élèves inscrits dans chaque secteur en 1996-97 b/ En 1996-97 pour le secteur privé. c/ Parmi les établissements existants en 1996-97. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 33 ONEF/SEEQ-SBD Avec 233 établissements privés14 , contre 60 pour le secteur public, il accueille selon nos estimations plus de 75% des effectifs totaux de l'enseignement technique et professionnel ; sa place est surtout prépondérante dans les formations de bas niveaux, puisque près de 75% des élèves qui sont inscrits dans celles-ci fréquentent un établissement privé (voir tableau 23 ci-dessus). Bien que ce secteur existe depuis longtemps, il a connu un essor particulièrement important au cours des années récentes : d’après les informations du Répertoire des Etablissements et Centres de Formation Technique et Professionnelle réalisé par le METFP, 20% des établissements privés fonctionnant en 1996 ont été crées après 1990 ; entre ces deux dates les effectifs de ce secteur ont crû de 70%, alors que ceux du secteur public ont par contre assez sensiblement diminué. 2.5.2 Types d’établissements privés D’après le tableau 24 ci-dessus, deux (02) types d’établissements assurent la formation à savoir les établissements assimilés aux CFP et ceux assimilés aux LTP. Quant au statut de ces établissements, on en distingue quatre : (i) les établissements privés non confessionnels, (ii) les établissements privés confessionnels, (iii) les établissements semi-privé15 et, (iv) les ONGs. 2.5.3 Domaines de formation privilégiés En général, les filières pour les activités de services représentent 38,7% des formations dispensées (les secteurs d’activités économiques concernant les finances, assurances, administration et affaires représentent 168 sur les 867 filières, soit 19,3%). Les filières industrielles viennent en second lieu avec 21,9%. 2.5.4 Dispositifs contribuant à son développement Le décret n° 99/23 portant statut des Etablissements d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle Privée Agréés du stipule aux articles 10 et 11 que : - L’Etat se doit de contribuer à la préservation des intérêts des Etablissements d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle Privés titulaires de l’agrément et ayant passé un contrat programme, à contrepartie de ces avantages ces établissements à contrat sont soumis à des obligations vis-à-vis de l’Etat. - Selon des modalités qui seront fixées par voie réglementaire, des subventions financières et/ou en nature ou de tout genre sont octroyées par l’Etat aux Etablissements d’Enseignements Technique et de Formation Professionnelle Privés Agréés à contrat programme. - Les subventions ne constituent pas un droit. Elles ne peuvent être utilisées pour des fins autres que celles précisées par la décision d’attribution. 2.5.5 Etablissements agréés par l’Etat D’après le décret 99/23 portant statut des Etablissements d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle Privée Agréés, est considéré comme Etablissement d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle Privé Agréé, au sens dudit décret, toute entité ou organisme privé, laïque ou religieux titulaire d’un agrément, ayant pour vocation première de dispenser une formation technique et/ou professionnelle initiale et/ou continue qui débouche sur la délivrance d’un titre homologué et/ou reconnu par l ’ Etat. Ces établissements d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle Agréés sont tenus notamment de se conformer à la loi d’orientation du Système d’Education et de Formation en vigueur. Les Etablissements d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle Privés Agréés sont soumis à des contrôles pédagogiques et/ou administratifs du Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle. Actuellement, il existe 233 établissements privés agréés par l’Etat à Madagascar. Parmi les 233 agréments, 180 ont été délivrés par le Ministère de l’Enseignement Secondaire et de l’Education de Base (MINESEB) et 53 par le METFP. 2.6 L’impact du SIDA sur l’ETFP 2.6.1. Généralité sur le sida à Madagascar Les données obtenues jusqu’à présent proviennent du Programme national de lutte contre les MST SIDA au sein du Ministère de la Santé. Ces données montrent un aperçu global du Sida de l’année 1987 en mai 2000. Jusqu’à la fin du mois de mai 2000, sur les 216.273 individus testés, on a pu constater 37 sidéens et 247 infectés par le VIH à Madagascar. La fourchette d’âge la plus touchée par le VIH est comprise entre 20 et 39 ans. La moyenne d’âge pour le sexe féminin est de 27 ans et pour le sexe masculin 34 ans. Sur les 247 infectés par le 14 Ce nombre représente les établissements agréés par l’Etat. 15 Les établissements semi-privés sont les centres de formations des entreprises qui ont été nationalisés vers la fin des années 70 c'est-à-dire au début de la deuxième République ainsi que les centres de formations rattachés à une institution gouvernementale mais qui sont dotés d'une autonomie financière. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 34 ONEF/SEEQ-SBD VIH, 62,8% sont des malgaches, 20,5% non malgaches et 26,6% non précisés. Sur les 51(20,6%) non malgaches, 31,4% sont des africains, 51% des européens et 17,6% autres. Si on se réfère à la situation matrimoniale, les célibataires sont les plus affectés avec 29,6% suivi des marié(e)s 28,3%, les veufs / divorcés 5,7% et les enfants 2%. Mais on remarque que sur les 247 infectés, on n’a pas obtenu d’information précise sur les 34,4%. Sur les 37 sidéens, 18(48,6%) vivent encore et 19(51,4%) sont décédés. Parmi ces derniers, 42,1% sont des femmes et 57,9% des hommes. Vingt cinq (25) villes ou régions sont touchées par le VIH à Madagascar. Les plus touchées sont Antananarivo avec 65(26,5%), 34 à Morondava (13,99%), 29 à Antsiranana (11,8%), 21 à Tuléar (8,6%) et 17 à Sainte-Marie (6,9%). On n’a obtenu qu’une infime données sur le cas des élèves et étudiants infectés par le VIH. Ils ne sont que 6 individus (2%) parmi les 247. On peut affirmer alors que la couche des élèves et étudiants n’est pas encore en danger actuellement et c’est un bon signe. Ceci est le résultat de la conjugaison des efforts des éducateurs au sein des lycées et CEG et des animateurs au sein du ministère de la santé. En vue de la prévention de l'effet du SIDA sur l'ETFP, le Ministère a entamé des négociations avec des partenaires potentiels pour entreprendre des actions auprès des apprenants et des formateurs. Ces initiatives du ministère seront développées dans le paragraphe suivant. 2.6.2. Actions entreprises dans le système ETFP16 Jusqu'à ce jour le dispositif national de l'ETFP n'a pas procédé à l'insertion de l'éducation en matière de population et de santé dans ses programmes de formation faute de compétences y afférentes. Pourtant les dirigeants sont conscients de la nécessité urgente de cette entreprise face aux différents problèmes rencontrés dans ce domaine et surtout pour la formation complète de la personne humaine. Pour combler cette lacune, le METFP a collaboré avec le Ministère de la Santé et le Projet "Jereo Salama Isika" (JSI) pour monter une action intitulée : PROJET D'IEC ENTRE LE METFP ET LE PROJET JSI - TANDEM SRA / JEUNES TECHNICIENS. 1 - Contextes du projet - La tradition et la religion chrétienne ont inculqué la pudeur aux malgaches rendant difficile la communication concernant ce sujet. Ignorant les vrais mécanismes du VIH-SIDA dû à la désinformation ou jugements erronés, les gens sont hostiles aux activités de sensibilisation et d'éducation relatives au VIH-SIDA, en particulier la promotion des condoms. - Les Enseignants Formateurs, préoccupés par le programme annuel, n'ont ni le loisir ni le moyen de s'intéresser à ce sujet. Le programme de formation du système ETFP occulte les matières et thèmes relatifs à l'éducation en matière de population et de santé. Les apprenants, dont les pré-requis concernant ce domaine laissent à désirer, ne sont pas enclins à approfondir ce sujet. - L'insuffisance des activités parascolaires (sports et loisirs) ne favorise pas les échanges entre élèves, formateurs, éducateurs…afin de pouvoir s'informer plus amplement sur ce sujet. 2 - Objectifs du projet Ce projet a pour objectif général de plaidoyer pour l'élaboration des politiques / stratégies d'enseignement de l'ETFP en matière de prévention du VIH-SIDA, grossesse précoce, grossesse non-désirée… En terme d'objectif de développement, il permet aux jeunes élèves et enseignants de l'ETFP d'accéder aux informations objectives pour un changement de comportement bénéfique, raisonné et consenti en harmonie avec les valeurs socioculturelles traditionnelles. Comme objectifs intermédiaires, le projet entraînera : (i) l'implication et l'appui des dirigeants à toutes les activités relatives à la SRA au niveau de toutes les instances du dispositif national du METFP ; (ii) le transfert des acquis effectué par les formateurs-facilitateurs aux élèves et aux autres formateurs ; et (iii) le transfert des acquis effectués par les jeunes éducateurs pairs (JPE) aux autres élèves. Enfin, les objectifs spécifiques de ce projet consistent à créer un pool de 25 formateurs en SRA itinérants, créer un groupe de formateurs-facilitateurs dans les établissements pilotes, créer un groupe de jeunes éducateurs pairs SRA dans les établissements pilotes, et sensibiliser les jeunes à travers les activités du SPOTEC. 3 - Orientation stratégique Afin d'atteindre ces objectifs, les orientations stratégiques adoptées consistent à : - décentraliser les formations par la création d'un pool de formateurs ; - favoriser les interactions positives entre élèves à travers l'approche pair ; - inciter les formateurs à adapter les messages d'éducation en SRA dans leurs activités ; - favoriser les transferts des acquis entre formateurs ; - véhiculer les messages d'éducation en SRA dans les activités du SPOTEC. 16 Informations communiquées par la Cellule d'Edition Technique pour le Projet d'IEC entre le METFP et le Projet JSI Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 35 ONEF/SEEQ-SBD 4 - Résultats attendus - Pool de formateurs itinérants fonctionnel en SRA soit : 25 Groupe de formateurs facilitateurs SRA dans les établissements pilotes fonctionnel Groupe des jeunes éducateurs pairs SRA dans les établissements pilotes fonctionnel Activités de sensibilisation insérées dans celles du SPOTEC 5 - Activités déjà réalisées a). Formations de formateurs itinérants Cette formation était réalisée en 2 modules : - Initiation en SRA du groupe chargé de l'élaborations du projet du METFP, réalisée le 21 août 2000 ; - Formation des formateurs qui se chargeront par la suite de la formation des enseignants des établissements pilotes. Elle été réalisée au début du mois de février 2001. b) Information et sensibilisation du personnel administratif, des formateurs et des apprenants du système ETFP. Les actions d’information et se sensibilisation ont été effectuées dans 1 LTP et 2 CFP publics ainsi que dans 1 LTP privé de la province de Fianarantsoa. 6 - Activités prévues a). Suite de la campagne d'information et de sensibilisation des personnels administratif et enseignant, des élèves du METFP. - Organisation des journées d’information et de sensibilisation à l’intention du personnel administratif et enseignant des autres établissements pilotes de Madagascar pour une compréhension mutuelle de la nécessité de former et de sensibiliser les jeunes en matière de santé de la reproduction. - Organisation des journées d’information et de sensibilisation à l’intention des élèves des autres établissements pilotes pour une compréhension mutuelle de la nécessité de sensibiliser et de former des pairs éducateurs en matière de santé de la reproduction. Ces établissements pilotes comprennent 10 lycées techniques et 7 centres de formation technique et professionnelle y compris les quatre (04). Parmi eux, les actions d’information et se sensibilisation sont déjà effectuées dans 2 LTP et 2 CFP de la province de Fianarantsoa. b) Formation du pool de formateurs Il s'agit de former les formateurs des établissements pilotes. c) Formation des jeunes pairs Les formateurs qui ont suivi la formation mentionnée ci-dessus, vont procéder à la sélection des pairs animateurs dans les établissements pilotes et à leur formation. d) Sensibilisation des apprenants Trois acteurs assurent cette sensibilisation : - Sensibilisation par le service médico-social chaque mercredi après-midi pour les élèves habitués ; - Sensibilisation par les enseignants formés selon les connaissances personnelles de chaque enseignant, renforcée par les stages pratiques en entreprise ou les voyages d’études ; - Sensibilisation par les jeunes pairs formés qui joueront le rôle de pair éducateur. e) Intégration de la Santé de Reproduction des Jeunes Adultes (SRJA) dans les matières porteuses : Les matières porteuses ainsi que les thèmes liés à la SRJA dans les matières cibles seront identifiés sous la responsabilité de l’INFor, de la Cellule d'Edition Technique basée au METFP et du GIREFTP d'Antananarivo. L’INFor, de la Cellule d'Edition Technique basée au METFP et le GIREFTP d'Antananarivo vont organiser un atelier d’adaptation de curriculum JSI en Manuel SRA pour les enseignants METFP. Les participants à cet atelier seront l’Equipe pédagogique inter établissements d'Antananarivo pour la finalisation du draft du manuel. Un atelier de validation et des travaux de finalisation seront organisés avec la participation des représentants du ministère central, des directions régionales, des établissements de formation, des formateurs, du Ministère de la santé et de l'Unité d'Etude et de Recherche Pédagogique17. f) Actions de sensibilisation : * Production de supports d’animation véhiculant les messages SRA : - "Scriptos" (affichettes, dépliants, brochures, banderoles,...) - Audio (chansons, saynètes, poèmes, débats,...) 17 Organisme de recherche pédagogique rattaché au MINESEB Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 36 ONEF/SEEQ-SBD - Vidéo (clips, saynètes, poèmes, débats,...) * Création de groupes artistiques composés des pairs animateurs et des facilitateurs au sein des établissements pilotes * Animation durant les activités parascolaires : - Animation inter matches pendant les rencontres sportives organisées dans le cadre du SPOTEC - Présentation des saynètes et chansons à textes pendant les journées des écoles (mois de février) et les pots de vacances organisées par les élèves à la fin des fêtes - Distribution des scriptos à chaque activité parascolaire - Projection vidéo lors des activités du SPOTEC, durant les journées des écoles. g) Organisation de concours relatifs à la confection des messages PAF en SRJA : Avant les vacances de pâques, des concours de dessin, concours de montages poétiques et des concours de danses et de chansons seront organisés, ainsi que des concours de présentation de saynètes. Il est possible de diffuser les meilleures productions. h) Suivi et évaluation Le Focus-group formé par le pool de formateurs, les enseignants pairs, les éducateurs, les simples apprenants ainsi que les parents, se charge du suivi et de l’évaluation des travaux effectués. Etude sur l'Enseignement Technique et Professionnel à Madagascar 37