Aaah, voici le printemps ! Savez-vous que c’est au retour sur terre de la déesse des Enfers Proserpine, que nous devons les fleurs et les moissons ?: histoire infernale des 4 saisons ce mois-ci pour les « accros à la mytho »….. L’enlèvement de PROSERPINE Par Séverine Arcas 2°2 1) Origine du mythe On ne sait pas qui a écrit pour la première fois la légende de Proserpine. L’écrivain Hésiode raconta cette légende. Hésiode est né à Ascra, en Béotie, d’un père paysan. L’œuvre d’Hésiode peut être classée dans la poésie didactique qui prétend instruire et enseigner. Elle possède une dimension épique et morale. On trouve la légende de Proserpine dans l’œuvre “LaThéogonie“. La “ Théogonie“ représente le premier traité écrit de la mythologie grecque. C’est un hymne à la gloire de Zeus. 2) L’histoire Perséphone ou Proserpine chez les Romains est la déesse de la mort et de la fertilité et la femme d’Hadès. Elle est la fille de Zeus et de Déméter , déesse des moissons . Mais une autre légende dit qu’elle est la fille de Zeus et de Styx, une nymphe du fleuve infernal. Hadès, frère de Zeus et dieu des Enfers et du monde souterrain, enleva Perséphone, avec l’accord de Zeus, alors qu’elle était en train de cueillir des fleurs en compagnie de nymphes dans la plaine d’Enna ( Sicile). Sa mère Déméter la chercha partout sur Terre et déchaîna une grande famine. Zeus fut alors obligé de tenter une réconciliation et ordonna à son frère de rendre Perséphone à sa mère avant que la terre entière ne soit morte de faim. Il envoya Hermès porter le message à Hadès. Ce dernier fut d’accord pour la laisser partir à condition qu’elle n’ait pas encore goûté la nourriture des Morts. Et comme Perséphone n’avait rien mangé depuis son enlèvement, Hadès, contraint de respecter les conseils de son frère, dissimula son dépit et la renvoya vers sa mère. Les larmes de Perséphone cessèrent immédiatement de couler. Mais juste au moment où elle se mettait en route pour Eleusis, un des jardiniers d’Hadès, du nom d’Ascalaphos, rapporta à Hadès qu’il l’avait vue cueillir une grenade et en manger sept grains. Perséphone avait mangé la nourriture des Enfers et devait rester éternellement dans le sombre royaume. Zeus intervint à nouveau et proposa à Perséphone de passer six mois de l’année aux Enfers et six mois sur la Terre., ce qui fut accepté. Depuis ce moment, l’on associe le printemps et l’été aux mois où Perséphone est sur Terre, rendant la joie à Déméter, et l’automne et l’hiver aux mois qu’elle passe aux Enfers, sa mère se languissant de sa fille. La proportion du partage du temps entre les deux mondes change selon les auteurs : tantôt elle reste seulement un tiers de l’année sur la terre, tantôt la moitié. La loi du partage : l’étonnante destinée de Perséphone illustre à loisir l’importance du compromis. Condamnée à mener une double vie, partagée entre le monde des vivants et celui des Enfers, Perséphone devra aussi partager l’objet de son amour, Adonis avec une autre. Sa rivale est de taille, car il s’agit d’ Aphrodite,(Vénus) la plus belle des déesses , déesse de la beauté et de l’amour. Encore une fois il revient à Zeus de trancher, il se montre comme toujours équitable, Adonis passera six mois de l’année avec chacune des deux belles. 3) La postérité littéraire Proserpine joue un rôle comme épouse d’Hadès dans la légende d’Héraclès, d’Orphée, et de Pirithoos. On dit aussi qu’elle était devenue amoureuse du bel Adonis, qui à son tour, avait dû partager son temps entre la Terre et les Enfers (voir plus haut). La légende de Proserpine a été reprise par plusieurs mythes, le plus connu étant celui de Déméter et Coré. On trouve aussi des poèmes de Claudien , poète latin du IV° siècle apr.J.C. , qui racontent cette histoire. Mais cette légende n’a pas été qu’ écrite, elle a été aussi interprétée par exemple dans l’opéra de Jean Baptiste Lully ( 1632-1687) en 1680, peu de temps avant sa mort. En 1695, cette légende a été aussi représentée dans un célèbre ballet mis en musique et dansé à la foire saint Germain. De nombreux artistes ont représenté dans leurs tableaux, sculptures … l’enlèvement de Proserpine. Par exemple : 4) Iconographie : Date : entre 1677 et 1699 Artistes : Charles Le Brun, François Girardon Lieu : Parc et jardins du château de Versailles Nicolò dell’Abate, L’Enlèvement de Proserpine, vers 156o Huile sur toile, 196 cm x 215 cm Louvre.- 2000 Datation : 1553 Peintre ou Dessinateur : Rusconi, A (v. 1520-1587) Source textuelle : Ovide, Métamorphoses, 05 (Phinée/EnlèvementProserpine/Aréthuse/Lyncus) Nature de l’image : Gravure sur bois Lieu de conservation : Montpellier, Médiathèque centrale d’agglomération Émile Zola Rubens « L’enlèvement de Proserpine » 1636_1637