Rapport de stage d’été au Cap-Vert / juillet-aout 2009 Larissa Silva Fortes Oliveira INTRODUCTION Actuellement en fin de 4ème année de Médecine à la faculté d’Amiens, j’avais l’occasion de partir effectuer un stage à l’étranger et d’ouvrir ainsi le champ de ma culture médicale. Ayant toujours eu le désir d’avoir une autre approche des choses, en particulier celle qui concerne ma formation et mon futur métier, je profitais de l’opportunité qui m’était offerte, et engageais les démarches pour effectuer un stage au Cap Vert dans le service de médecine interne au CH de Sao Vicente : l’Hôpital Baptista de Sousa. Les raisons de ce stage sont multiples : travailler dans un contexte différent, partager des expériences, découvrir un autre aspect de la médecine, découvrir de nouvelles pathologies très peu rencontrées en France et enfin me construire en tant que futur médecin. Dans une autre mesure c’était aussi pour moi l’occasion de découvrir la culture médicale de mon pays d’origine. MISE EN PLACE DU SEJOUR Ayant pris connaissance de l’expérience de quelques amis, j’entrepris donc les démarches suivantes. Au mois de octobre – novembre je décidais de contacter un médecin qui aurait pu m’aider à prendre contact avec un service de médecine. C’est ainsi que je pris contact avec le Dr. José A. R. Sousa Santos médecin interniste à l’hôpital de Sao Vicente. Le Dr. José A. R. Sousa Santos est capverdien et a effectué ses études de médecine au Portugal mais travaille en ce moment à l’hôpital Baptista de Sousa de S. Vicente, où il est le chef du service de médecine interne. Après ça je lui ai fais part de mon désir de venir effectuer un stage dans son service. Une fois son accord et de celui de la direction de l’hôpital Baptista de Sousa j’ai pu organiser mon séjour : • démarches administratives auprès de la faculté d’Amiens • constitution du dossier • achat du billet d’avion • la question du logement était prise en charge par ma famille au Cap Vert Je remercie donc le Dr. José A. R. Sousa Santos sans qui ce stage n’aurait pu être possible, et la faculté d’Amiens pour son accord. L’HOPITAL BAPTISTA DE SOUSA ET LE STAGE. L’hôpital Baptista de Sousa se situe dans le centre de l’ile de Sao Vicente avec toutes les structures administratives de l’ile (Préfecture, Consulats …). Il est constitué d’une multitude de petits bâtiments formant un ensemble de bâtiments neufs et de bâtiments du temps de colonisation ! Les spécialités sont reparties par étages. Un des bons côtés du fait que l’ile soit très petite est le fait que les familles peuvent venir tous les jours ou presque voir ses proches hospitalisés. Les consultations sont assurées au niveau des anciens bâtiments que sont d’une construction ancienne mais très belle. Un patient quand il est hospitalisé à l’hôpital Baptista de Sousa, à l’arrivée il doit montrer son statut de Santé pour que la décision sur la prise en charge à 100% par l’état ou une hospitalisation payé par son assurance. Un très grand nombre des patients sont admis avec une attestation de pauvreté et ainsi tous leurs soins et le temps passé à l’hôpital sont pris en charge par le gouvernement. Organisation du Stage et du Service des Urgences Pendant ces mois de juillet et aout, j’étais à hôpital de 8h à 15h, du lundi au vendredi, au Service de Médecine. Celui-ci est constitué d’un total de 42 lits que sont la plupart du temps presque tous occupés. Dans ce service sont regroupés touts les médecins de toutes les spécialités de médecine qui sont la pour s’occuper de patients atteints de plusieurs maladies que dans la plupart des cas sont en rapport les unes avec les autres notamment le diabète et l’hypertension artérielle ou encore les insuffisances rénales. Il n’existe pas un service pour chaque spécialité mais plutôt les patients sont regroupés par chambre, de 8 lits, selon leur pathologie. Par exemple les cardiopathies se trouvent dans une chambre seule si les conditions le permettent. Le chef de ce service de médecine est un médecin interniste et c’était lui qui me prenait en charge. C’était différent de l’organisation ici en France où on trouve un service pour chaque spécialité mais pour mon stage je trouve que c’était très intéressant car j’ai pu voir de multiples maladies et d’être avec des spécialistes de différentes branches de la médecine. Le premier jour de stage, le 07/07/2009 on m’a fait visiter l’hôpital et j’ai étais présentée a tout le personnel du service, médical et paramédical. J’ai été tres bien accueillie et très bien intégré dans le service. Pendant un certain temps je suis restée avec une jeune médecin qui m’a fait connaitre ses patients, qui ont étè mes premiers patients du stage. Tous les jours à l’arrivé dans le service j’étais charge de faire l’examen clinique de mes patients et de voir la biologie s’il en avait afin de tout marquer dans les dossiers. Touts les mardis était jour de visite avec le chef de service et la directrice clinique de l’hôpital. Pendant cette visite on faisait la présentation des patients et à la fin il y avait une réunion pour la discussion de certains cas intéressants et pour la présentation de patients ayant étés vus en consultation. On parlait aussi des patients qui était en conditions de sortir et de certains cas où le patient peut sortir mais les conditions socio-économiques faisaient craindre une récidive de la maladie ou une perte de vue de patients avec des pathologies chroniques. Durant le stage j’ai eu l’opportunité d’aller assister des consultations de cardiologie pour adultes et pour enfants. J’ai été aussi en consultation de néphrologie et j’ai pu constater que la grande difficulté en néphrologie c’est le fait de ne pas avoir un centre de hémodialyse dans le pays. Les patients sont envoyés au Portugal grâce à une coopération entre les 2 pays. J’ai accompagné aussi les consultations d’endocrinologie et ici aussi on se dépare à des multiples problèmes car on se trouve devant des pathologies chroniques avec la nécessité de traitement à vie dont la plupart des médicaments sont très chers et même avec le système de pharmacie de l’état ou plusieurs patients avec leur attestation de pauvreté peuvent venir chercher ses médicaments on a des cas où il y en n a pas assez de médicaments pour tous. J’ai été en consultations de médecine interne, pneumologie (j’ai assisté aussi à un examen de spiromètrie) et de nutrition. Les pathologies les plus fréquentes dans le service de médecine en 2007 : Pathologies Pneumonie AVC Diabète type I et II Insuffisance cardiaque Maladies inflammatoires du foie Insuffisance rénal chronique Abus de l’alcool Fibrose/cirrhose hépatique Hypertension artérielle essentielle Gastroentérite Anémie carencielle Cardiopathie hypertensive Maladie du foie lié à l’alcool Néoplasie pulmonaire BPCO Néoplasie gastrique Autres Total Fréquence 77 50 36 34 23 19 19 19 17 17 15 15 13 12 11 10 380 793 % 9.7 6.2 4.5 4.3 2.8 2.5 2.5 2.2 2.1 2.1 1.9 1.7 1.6 1.5 1.2 1.2 47.9 100 Les pneumopathies continuent la cause la plus fréquente des hospitalisations ici au Cap vert à cause des raisons socio-économiques. Les gents sont hospitalisés même sans critères de gravité parce que on sait que chez eux ils n’ont pas les conditions nécessaires pour leur rétablissement. Au Cap-Vert ont peut dire que les maladies infectieuses ont beaucoup diminuée même s’elles continuent présentes. Il y a une augmentation des maladies chroniques cardiovasculaires et métaboliques essentiellement liés à l’alimentation et aux habitudes alcoolo-tabagiques. Ceci apporte autres importantes difficultés notamment dans le suivi des malades avec des pathologies chroniques et que doivent faire un traitement a vie rarement suivi ou respectés , des patients que sont perdus de vue pendant très longtemps ou alors des patients qui arrivent dans un stade où la maladie est très avancées. Une partie très intéressante de mon stage était les jours dont j’allais avec un des médecins au service d’urgence. C’était très intéressant car très différent de l’organisation en France. Il n’y a pas un système de triage des patients avant qu’ils soient vus par le médecin. Il sont vu par les infirmiers et en suite par les médecins. D’un simple rhume, à une blessure allant à un AVP ou un ACR, tout passe par les urgences. Cette situation se passe beaucoup car une consultation dans le privé c’est beaucoup plus cher et avoir un rendez-vous de consultation à l’hôpital c’est très long. En même temps il n’y a pas le système de médecin traitant et la plupart de la population n’a pas d’assurance maladie. La sante au Capa Vert Depuis l’indépendance on a constate une envie croissante des successifs gouvernements d’améliorer la Sante au Cap Vert. La mortalité infantile, qu’en 1975 était d’environ 900 pour 1000 naissances était en 2004 de 200 pour 1000 naissances. L’espérance moyenne de vie à passe de 63 en 1975 a 71 ans en 2003. Les infections respiratoires aigues, les diarrhées dues principalement a la consommation d’eau non potable ou de aliments mal lavés, les pathologies communes aux enfants ainsi que quelques cas de tuberculose sont les principales maladies endémiques de l’archipel. Le paludisme qu’est considère comme éradiqué apparait encore de façon résiduel normalement chez des personnes venant de l’Afrique occidental mais les cas sont rapidement et efficacement contrôlés. Le total de techniciens de sante existants est constitues de 197 médecins et 420 infirmiers c est à dire 1 médecin pour 2543 habitants et 1 infirmier pour 1192 habitants. LE CAP VERT : HISTOIRE ET CULTURE • Le Cap Vert en quelques mots Statut : République Superficie : 1 240 190 km² Population : 501.570 habitants (est 2005) Densité : 124 hab. /km² Langue officielle : Portugais Langues nationale : créole capverdien Religions : Christianisme (96% catholique) Monnaie : escudo capverdian P.N.B. : 2063 $US / hab. (1997) Capitale : Praia Principales villes : Praia, Mindelo • Histoire Les 3 premières iles du Cap Vert ont été découvertes ou au moins visites le 01 mai 1460 par le Portugais Diogo Gomes et par le génovine Antonio da Noli, au service du roi de Portugal. Pendant les suivantes années, probablement en 1462 les autres 9 iles ont été découvertes. Santiago a été la première ile peuplée parce présentait les meilleures conditions avec de l eau, un bon port et un accès facile a l intérieur de l ile. Elle a été offerte au deux découvreurs. La colonisation de l’ile commence a partir de 1462 par des aventuriers portugais, mais aussi des Catalans, des génovines, espagnols, juifs etc. Les conditions difficiles du sol et lies au climat ont amené les colons à aller chercher des esclaves africains au niveau de la cote de la Guinée pour qu’il travaille la terre. Initialement ils cultivaient du coton et des haricots e postérieurement de la cane a sucre. En juin 1466 les habitants de s iles sont autorises a pratiquer le commerce de esclaves et de marchandises diverses. Santiago est devenu un point d escales et approvisionnement des navires, ainsi qu’un point d’échange d esclaves africains pour différentes marchandises. Les autres iles ont été peuplées les unes après les autres avec des intervalles plus ou moins espacées, selon les conditions qu’elles offraient. Dans la moitie du siècle XVIII le mouvement d’émigrations des capverdiens c’est initié et a augmenté avec l’abolition de l’esclavage en 1876 et avec des multiples révoltes contre l’administration portugaise. Dans la période du Nouvel Etat au Portugal (1932/1974), le Cap vert est devenu un destin pour les opposants du régime qu’étaient envoyés à l’ile de Santiago. En 1956 a été créé le PAIGC (parti africain pour l’Independence de la Guinée Bissau et du Cap Vert). Après la révolution du 25/04/1974 au Portugal, le Cap Vert est devenu un pays Independent le 5 juillet 1975 en ayant comme langue officielle le Portugais et le créole capverdien comme langue nationale. LANGUE ET CULTURE La langue la plus parlée est le créole, un mélange de langue portugaise (environ 90% des vocables) avec de dialectes africains des esclaves venant de l’Afrique. Il y a certaines différences entre les créoles parles dans les différentes iles. Faisant une comparaison avec le portugais le créole capverdien a une structure grammaticale plus simple. La singularité de la culture capverdienne se doit a la diversité des racines géographiques, ethniques e religieuses de ses habitants le long des siècles, depuis le début du peuplement des iles dans le siècle XV, et dans la façon du métissage. Les différentes personnes qui venaient lors du peuplement du Cap Vert, de différentes ethnies et tribus, amenaient avec elles des traditions et coutumes aussi particuliers. L’isolement des iles par rapport au restant du monde et d’une par rapport aux autres ont aidé dans la formation d’une différente culture dans l’archipel, qui c’est fait enrichir au fur et a mesure par les maritimes qui passaient par les ports du C. Vert. Si en plus de ces différents mélanges de cultures et de traditions et les différents peuples qui ont fait partie de la « construction de ce petit pays » on ajoute la grande quantité d’émigrants du pays au court des années, cella explique l’universalité du peuple capverdien aujourd’hui. Dans l’impossibilité de décrire avec précision la culture capverdienne ont peut parler un peu de la musique, littérature, arts plastiques et artisanat. La littérature au Cap Vert peut être divisée en 3 phases, la littérature avant 1936 qui était très liés à la colonisation portugaise. Puis la littérature après 1936 qui traduit le début d’une période de réflexion sur l’identité créole et qui conduira a l’indépendance en 1975 et enfin la littérature post indépendance qui sera caractérisé par une hétérogénéité de styles et formes littéraires. Dans les arts plastiques ressort la peinture produite soit au pays soit par les émigrés, avec des expressions techniques et thématiques diverses. L’artisanat, notamment le tissage et la céramique ont une place importante. La céramique qui pendant plusieurs années a été utilisée pour la fabrication d’outils divers, a évolué a la fabrication de pièces artistiques et de décoration. Les genres musicaux les plus importants et communs a toutes les iles sont la Morna, la Coladeira et le Funana. Sont un mixte de musique européenne, africaine et sud américaine. La Morna de mélodie douce et suave est proche du Fado portugais, exprime la nostalgie, l’amour et un des artistes qui ont le plus diffusé ce genre musical il y a Cesaria Evora très connue à ces jours. La coladeira plus rythmée se rapproche un peu de la samba et du merengue. Le funana a ses racines plus dans la musique africaine. Il existe après de rythmes plus ou moins spécifiques à quelques iles. Comme on écoute beaucoup dans la description du Cap Vert, c’est l’exemple d’un pays uni dans sa diversité. Conclusion Ce voyage fut une expérience extraordinaire et formatrice autant sur le plan professionnel que personnel. Il m’a permis de connaitre la médecine pratique dans mon pays et d’entrevoir une différente culture médicale dans un pays avec des conditions très différentes qu’en France. C’était une expérience très enrichissant qui permet de nous remettre en question et de relativiser sur notre propre situation. Je garde un souvenir très agréable de mon stage au Cap Vert. Je conseille à tout le monde de vivre ce genre d’expérience cela vous laissera pas indifférent….. Je remercie toutes les personnes qui m’ont permis de réaliser ce stage et toutes celles qui m’ont accueilli et encadré sur place.