DOSSIER DE PRESSE Contact - Théâtre Joliette

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T H É Â T R E
SCÈNE CONVENTIONNÉE
J O L I E T T E
CONTEMPORAINES
POUR LES EXPRESSIONS
saison III
2015-2016
*
* sous
r é s e rv e d e m o d i f i c at i o n
m i n o t e r i e
DOSSIER DE PRESSE
Contact
Rachida Rougi / 04 91 90 74 29 / 06 13 31 00 25 / [email protected]
ÉDITO*
« Cestquoilàquonvoitcommeça »
La phrase peut paraître énigmatique surtout prononcée comme ça, d’une seule traite, mais elle a l’avantage de traduire
la perplexité qui vous traverse face à ce hiéroglyphe : L’INVISIBLE.
Nous voulions marquer cette saison III et à cette occasion, l’artiste de la couverture s’est lancé dans ce slogan, qui fait
appel à l’un de nos cinq sens : LAVUE. Ce qui nous a semblé approprié pour de la communication. Mais pour que le
concept fonctionne parfaitement il fallait que celui-ci soit accompagné d’une paire de lunettes, des lunettes particulières,
celles que l’on se procure pour les films, les films 3D, qu’il ne faut surtout pas confondre avec celles des éclipses, beaucoup
plus opaques. Et très vite, il a fallu se rendre à l’évidence : le prix prohibitif des 3D et notre ligne budgétaire « humour
communication artistique » étant entièrement à sec, nous avons pris la décision, douloureuse mais sage, d’oublier ces
fameuses lunettes et d’exposer la couverture telle quelle, dans toute sa brutalité, amputée de la 3D.
Certains d’entre vous, les plus malins, poussés par une extrême curiosité tenteront de traverser cette expérience avortée
au moyen de leurs lunettes bas de gamme mais avec un résultat sans doute médiocre, de l’ordre de 2/10 (à l’échelle
oculaire).
Néanmoins nous gardons un petit espoir pour ne pas dénaturer l’œuvre et observer l’INVISIBLE dans son intégralité
esthétique : un 10/10 ophtalmique en quelque sorte. Pour cela, réunir 2 conditions.
La première : être détenteur du PASSEPORTJOLIETTE + +
La deuxième : renflouer la fameuse ligne budgétaire « humour et communication artistique ».
(En parlant artistique, juste un petit aparté très bref
QUEL’ONCESSEDEDIMINUERLESBUDGETSDEL’ARTDELACULTUREDEL’ÉDUCATION.)
Ces deux conditions remplies, nous lancerons aussitôt la fabrication de ces remarquables lunettes 3D. Trouver une solution
pour leur conditionnement, fournir une enveloppe timbrée avec les données requises pour qu’elles arrivent à bon port.
ET DIRE QU’ AVEC CES LUNETTES, CET ÉDITO AURAIT PU ÊTRE PLUS BREF !
En attendant cette heureuse conjoncture, tournons vite la page et attardons-nous sur CETTESAISON3-SAISONIII avec
l’ensemble des artistes qui la construisent, artistes exigeants-engagés-enragés, auteurs, acteurs, danseurs, chanteurs,
musiciens, metteurs en scène qui vont vous donner à voir L’INVISIBLE de leurs univers et de celui qui nous entoure, en
proposant SPECTACLESATELIERSRENCONTRES LECTURES SCÈNESOUVERTES TOURSDEPASSEPASSE PROUESSES
ETENVOÛTEMENTS dans ce lieu magique LETHÉÂTREJOLIETTEMINOTERIE.
Prendre le temps de chiner DANSLABIBLIOTHÈQUE. Boire un verre AUBAR.
Discourir au milieu DESARTISTES. Déambuler dans le SUPERBE HALL coiffés de vos LUNETTES 3D INCOGNITO.
HaïmMENAHEM/PierretteMONTICELLI
* L’énigme de cet édito vous sera dévoilée fin août, lorsque vous aurez entre les mains le programme de saison !
COMPAGNIES EN LONGUE RÉSIDENCE
Une compagnie en résidence longue au Théâtre Joliette-Minoterie, en fait… c’est quoi ?
« Eh bien, c’est une aventure qui se tisse entre le lieu, son équipe et une compagnie ou un artiste. On pourrait dire une
sorte « de coloc » créatrice sur plusieurs mois.
Tout d’abord il faut se choisir. En principe, le théâtre connaît et soutient le travail de la compagnie, son engagement
artistique, son désir de rencontre et d’échange avec les publics. La compagnie a envie de se poser quelques temps dans
ce lieu, dont elle apprécie le projet et où, lui semble-t-il, il fera bon créer, travailler.
Une fois les approches faites, il s’agit de définir le contenu de la résidence. Et là, il faut apprendre à se connaître, se
parler, s’écouter, s’interroger, s’apprivoiser. La résidence se construit autour de la démarche artistique du lieu, de son
fonctionnement, de son architecture, de ses réalités de territoire, de son travail sur les publics. Chaque artiste apporte son
regard, ses idées, son univers créatif. Une fois les désirs et attentes de chacun harmonisés, le théâtre ouvre ses portes et la
compagnie s’installe. Ainsi naissent créations, ateliers, rencontres, manifestations.
Pour cette nouvelle saison, nous accueillons avec enthousiasme :
La Compagnie Didascalies and Co dirigée par Renaud Marie Leblanc, metteur en scène, comédien.
La Compagnie VoQue dirigée par Jacques Rebotier, auteur, acteur, poète, metteur en scène, performeur et compositeur.
Retrouvez le contenu de ces résidences et les actions menées par les compagnies dans les pages « Théâtre en Action(s) »
de ce programme, et prochainement en détail dans le Guide du Spectateur. »
Pierrette Monticelli
Compagie voQue / Jacques Rebotier
Mots, sons, émotions, tournent et retournent dans l'air du soir, les divagations de la mer, les places de la Très Joliette
marine. Avec sa résidence joyeuse et mouvementée, la compagnie voQue, Jacques Rebotier et John H. B. Oxymoron
vous proposent cette saison d'aller enfin dans le bon sens, l'autre.
En 1992, Jacques Rebotier - compositeur, poète et metteur en scène - fonde voQue, ensemble de musique et
compagnie verbale, qui est à l'origine de nombreuses créations en France et à l’étranger. Y circulent, par dessous les
frontières, concert, poésie, performance, installation, lecture. Le travail de Jacques Rebotier porte avec précision sur tous
les aspects du langage : jeux, formes, glissement du son et du sens. Ses spectacles, dérangeants et joyeux, allient une
écriture exigeante à un esprit insolite, ou plutôt d’ « incongru » : ce qui refuse de se mélanger.
La compagnie voQue est conventionnée théâtre et musique par le Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Île-deFrance) et soutenue par la SACEM.
Compagnie Didascalies and Co / Renaud Marie Leblanc
« Être en résidence » : être chez quelqu'un, habiter, vivre. Où résidons-nous en général ? Chez nos amis, la famille, les
proches... Je crois que c'est cela, en fait, la résidence : vivre un peu ici, comme on vit avec ses amis, sa famille ; on s'aime,
on échange, on s'engueule... Et puis on se pose. C'est agréable aujourd'hui de se poser. Ce simple mot, « se poser », et
apparaît soudain un temps pour réfléchir, errer, flâner parmi ses rêves. « Du luxe », me direz-vous ? Non, l'essence même
de ce qui fait la création, ce temps invisible qui nous est toujours retiré. À la Joliette, on sort du théâtre et on regarde le
port, les bateaux cornent : c'est le départ pour une aventure intérieure avec des gens d'ici et d'ailleurs, sans nul doute
une aventure humaine...
Didascalies and Co a été fondée en 1995 à Marseille par Renaud Marie Leblanc, metteur en scène et comédien. Traquant
l'architecture de la langue et la métrique de l'écriture, Renaud Marie Leblanc mène un travail résolument orienté vers le
texte, qui le conduit à explorer les écritures contemporaines ; mais il s'intéresse aussi depuis quelques années aux écritures
classiques du répertoire, dans lesquelles il y retrouve cette même singularité et cette même intensité.
La compagnie Didascalies and Co est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication - Direction Régionale
des Affaires Culturelles de la Région Paca, aidée au fonctionnement par le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d'Azur, le Conseil
Général des Bouches-du-Rhône et la Ville de Marseille.
PRODUCTIONS ET COPRODUCTIONS
LES PRODUCTIONS DU THÉÂTRE JOLIETTE-MINOTERIE
PAPA PART, MAMAN MENT, MÉMÉ MEURT
Papa part, maman ment, mémé meurt de Fabienne Yvert - mise en scène Pierrette Monticelli.
Après une première série de lectures au printemps 2015 dans les lycées Blaise Pascal, Diderot, La Fourragère, Montgrand,
Saint Exupéry et Victor Hugo, le Théâtre Joliette-Minoterie présentera la création en salle.
Spectacle tout public à voir en famille à partir de 10 ans.
Création le 6 octobre 2015
(représentations scolaires du 6 au 8 octobre puis du 12 au 16 octobre 2015. Représentations en famille les mercredi 7 et 14
octobre et le vendredi 16 octobre 2015.)
Production Théâtre Joliette-Minoterie avec le soutien du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC et Région
Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Spectacle proposé aux établissements scolaires dans le cadre du projet de l’Ecole du spectateur.
FUCK AMERICA
Fuck America d’Edgar Hilsenrath - mise en scène Haïm Menahem.
Après sa création au Théâtre Joliette-Minoterie en novembre 2013, sa reprise en 2014-2015 avec notamment un mois à la
Manufacture en Avignon, le spectacle est en tournée à l’automne ; au Carré à Sainte-Maxime le samedi 24 octobre 2015
puis à la Comédie de l’Est, CDN de Colmar les jeudi 3 et vendredi 4 décembre 2015.
LES COPRODUCTIONS DU THÉÂTRE JOLIETTE-MINOTERIE
Création des compagnies en longue résidence
DOE [CETTE CHOSE-LÀ]
De Marc-Antoine Cyr - mise en scène Renaud Marie Leblanc.
Création au Théâtre Joliette-Minoterie le 3 novembre 2015
(représentations du 3 au 10 novembre 2015 dont une représentation scolaire le 9 novembre)
Spectacle proposé aux établissements scolaires dans le cadre du projet de l’Ecole du spectateur
Les autres créations
LIAISONS TERNAIRES
Trois pièces courtes en une représentation sous la direction de Geneviève Sorin et Léa Canu Ginoux. Cie Meaari.
Création au Théâtre Joliette-Minoterie le 10 décembre 2015
Représentations les 10,11 et 12 décembre 2015 dont deux représentations scolaires le 10 décembre)
Production : MEAARI/ Cie Geneviève Sorin. Coproduction : Théâtre Joliette-Minoterie et avec le soutien dans le cadre de résidences
de création du CLOUD/ Danslab - Platform for movement & performance - La Haye, Pays-Bas, Le Conservatoire Pablo Picasso Martigues, Klap - Maison pour la danse – Marseille, L'Étang des Aulnes - Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône.
LE CAS BLANCHE-NEIGE
De Howard Barker - mise en scène Carole Errante.
Création au Théâtre Joliette-Minoterie le 21 avril 2016. Représentations du 21 au 23 avril 2016.
Production : Cie La Criatura. Coproduction : Théâtre Joliette-Minoterie. Avec le soutien du Théâtre du Merlan, Scène nationale à
Marseille, La Ville de Marseille, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône.
Le projet d’action culturelle « Nous sommes toutes des reines » développé avec le Théâtre Joliette-Minoterie reçoit le soutien de La
Fondation Abbé Pierre, Le Théâtre du Merlan, Scène nationale à Marseille, La Préfecture des Bouches-du-Rhône, La Région PACA,
Le CUCS (Gip politique de la Ville et Conseil Général), l’Espace Culturel Busserine.
LA BIBLIOTHÈQUE
DE THÉÂTRE CONTEMPORAIN
La bibliothèque de théâtre contemporain, au cœur du Théâtre Joliette-Minoterie, est un lieu ressource voué aux écritures
dramaturgiques contemporaines.
Le fonds, régulièrement enrichi depuis 1987, compte aujourd'hui plus de 9 000 références : pièces de théâtre, ouvrages
théoriques, tapuscrits de la Maison Antoine Vitez et revues dédiées au spectacle vivant. Sur rendez-vous, nous vous
accompagnons dans vos recherches.
Partenaire privilégié de projets autour des écritures dramaturgiques contemporaines – établissements scolaires, universités
et formations, associations – La bibliothèque propose également :
• Des séquences de découverte, de lecture partagée et de sensibilisation aux écritures contemporaines.
• Des outils pédagogiques mis à disposition pour accompagner la programmation du théâtre. Les Balises regroupent une
sélection de pièces, une analyse synthétique, une bibliographie ainsi que des propositions d'actions de médiation autour
de différentes thématiques – l’engagement, la famille, l’altérité…
• Une programmation éclectique de rendez-vous tout au long de la saison : lectures, rencontres avec des auteurs,
conférences, ateliers de lecture, ateliers d'écriture, laboratoire de lecteurs…
« Avis
Au lecteur
STOP !
Ça suffit !
ne lisez plus
laissez tomber
Vous avez l’air de quoi ?
STOP ET STOP !
trop de mots »
Jacques Rebotier 22, Placards !
En pratique
LES HORAIRES
Ouverture du lundi au vendredi
Lundi - de 11h à 17h
Mardi & jeudi - de 14h à 18h
Mercredi & vendredi - sur rendez-vous
LES MODALITÉS
La consultation à La bibliothèque de théâtre est libre et accessible à tous. Le Passeport Joliette (cf. informations pratiques) vous permet d’emprunter des ouvrages, un chèque de caution est demandé lors de votre première visite.
CONTACT
Rébecca PIEDNOIR
[email protected] - 04 91 90 83 70
Pour suivre l’actualité de La bibliothèque :
Facebook / Bibliothèque de théâtre contemporain
Twitter / Bibliothèque théâtre / @bibliotheatre
LES SPECTACLES
SEPTEMBRE
Sa 19 10h à 17h
Journées du Patrimoine J5/ArchiCulturel Architecture - Exposition
Sa 19 19h
Nos petits zommes providentiels Théâtre - Concert-Parole
Di 20 10h à 17h
Journées du Patrimoine -J5/ArchiCulturel Architecture - Exposition
Sa 26 21h
Hearing Collaboration Festival actoral - Théâtre
Di 27 15h
Hearing Collaboration Festival actoral - Théâtre
OCTOBRE
Ve 02 20h
Le Printemps Collaboration Marseille Objectif Danse - Danse
Sa 03 19h
Le Printemps Collaboration Marseille Objectif Danse - Danse
Ma 06 14h scolaire
Papa part, Maman ment, Mémé meurt Théâtre - Dès 12 ans - Création
Me 07 15h
Papa part, Maman ment, Mémé meurt Théâtre - Dès 12 ans - Création
Je 08 10h&14h scolaires Papa part, Maman ment, Mémé meurt Théâtre - Dès 12 ans - Création
Lu 12 14h scolaire
Papa part, Maman ment, Mémé meurt Théâtre - Dès 12 ans - Création
Ma 13 14h (scolaire) &19hPapa part, Maman ment, Mémé meurt Théâtre - Dès 12 ans - Création
Me 14 15h
Papa part, Maman ment, Mémé meurt Théâtre - Dès 12 ans - Création
Je 15 10h&14h scolaires Papa part, Maman ment, Mémé meurt Théâtre - Dès 12 ans - Création
Ve 16 20h
Papa part, Maman ment, Mémé meurt Théâtre - Dès 12 ans - Création
NOVEMBRE
Ma 03 19h
Doe [Cette chose-là] Théâtre - Dès 12 ans - Création
Me 04 19h
Doe [Cette chose-là] Théâtre - Dès 12 ans - Création
Je 05 20h
Doe [Cette chose-là] Théâtre - Dès 12 ans - Création
Ve 06 20h
Doe [Cette chose-là] Théâtre - Dès 12 ans - Création
Sa 07 19h
Doe [Cette chose-là] Théâtre - Dès 12 ans - Création
Lu 09 14h scolaire & 19hDoe [Cette chose-là] Théâtre - Dès 12 ans - Création
Ma 10 19h
Doe [Cette chose-là] Théâtre - Dès 12 ans - Création
Sa 14 19h
Randonnée en terres Beckettiennes Théâtre - Projection vidéos
Di 15 12h
Randonnée en terres Beckettiennes Brunch - Rencontre
Di 15 15h
Randonnée en terres Beckettiennes Théâtre - Projection vidéos
Je 19 14h scolaire
Peau d’âne Théâtre - Dès 6 ans
Ve 20 10h&14h scolaires Peau d’âne Théâtre - Dès 6 ans
Sa 21 17h Peau d’âne Théâtre - Dès 6 ans
Je 26 20h
An Old Monk Spectacle musical
Ve 27 20h
An Old Monk Spectacle musical
Sa 28 19h
An Old Monk Spectacle musical
DECEMBRE
Me 09 19h
Folk-s_will you still love me tomorrow Collaboration Dansem - Danse
Je 10 10h&14h scolaires Liaisons ternaires Danse - Dès 6 ans
Je 10 20h
Folk-s_will you still love me tomorrow Collaboration Dansem - Danse
Ve 11 20h
Liaisons ternaires Danse - Dès 6 ans
Sa 12 19h
Liaisons ternaires Danse - Dès 6 ans
Ma 15 19h
Krump’n’Break Release Collaboration Klap Maison pour la danse - Danse
JANVIER
Je 14 20h
Vous reprendrez bien un peu de liberté ou comment ne pas pleurer Théâtre
Ve 15 20h
Vous reprendrez bien un peu de liberté ou comment ne pas pleurer Théâtre
Sa 16 19h
Vous reprendrez bien un peu de liberté ou comment ne pas pleurer Théâtre
Me 20 19h
Rome l’hiver Théâtre
Je 21 20h
Rome l’hiver Théâtre
Ve 22 20h
Rome l’hiver Théâtre
Sa 23 19h
Rome l’hiver Théâtre
Je 28 19h
Programme à venir Collaboration Festival Parallèle - Performance
Je 28 19h30
En dépit de la distance qui nous sépare Collaboration Festival Parallèle - Théâtre
Je 28 21h
Programme à venir Collaboration Festival Parallèle - Théâtre FEVRIER
Me 03 15h
La Classe vive Théâtre - Dès 7 ans
Je 04 10h&14h scolaires La Classe vive Théâtre - Dès 7 ans
Ve 05 10h scolaire
La Classe vive Théâtre - Dès 7 ans
Je 25 20h
Schitz Théâtre Ve 26 20h
Schitz Théâtre Sa 27 19h
Schitz Théâtre MARS Je 03 19h
Chemin faisant, Marseille Collaboration Biennale des écritures du réel Théâtre - Projection film
Ve 04 19h
Chemin faisant, Marseille Collaboration Biennale des écritures du réel Théâtre - projection film
Sa 05 15h
Auteurs face au réel : le réel en jeu Collaboration Biennale des écritures du réel Lecture - Performance
Je 10 20h
Occident Théâtre Ve 11 20h
Occident Théâtre Sa 12 19h
Occident Théâtre
Ve 18 20h
Le Cabaret de la dernière chance Théâtre - Cabaret - Musique
Sa 19 19h
Le Cabaret de la dernière chance Théâtre - Cabaret - Musique
Me 23 19h
Les filles aux mains jaunes Théâtre
Je 24 20h
Les filles aux mains jaunes Théâtre
Ve 25 20h
Les filles aux mains jaunes Théâtre
Sa 26 19h
Les filles aux mains jaunes Théâtre
Je 31 19h
La Joliette/Nous sommes toutes des reines Théâtre en proximité
AVRIL Je 21 20h
Le Cas Blanche-Neige Théâtre
Ve 22 20h
Le Cas Blanche-Neige Théâtre
Sa 23 19h
Le Cas Blanche-Neige Théâtre
Je 28 20h
No World/FPLL Théâtre
Ve 29 20h No World/FPLL Théâtre
MAI
Collaboration Festival Les Musiques - Gmem - Musique
Temps forts compagnies en longue résidenceThéâtre - Soirées festives
Scène ouverte aux lycées option théâtre Théâtre
JUIN
Scène ouverte à l’Université Aix-Marseille Théâtre
Scène ouverte au Conservatoire de Marseille - CNRR Théâtre
Nos amateurs en scène Théâtre
NOS PETITS ZOMMES PROVIDENTIELS
Jacques Rebotier
Cie voQue (Paris/France)
Compagnie en longue résidence
Perfoconférence
SEPTEMBRE
SAMEDI 19 - 19h
« - Monsieur Joseph Cerveau, voulez-vous prendre pour épouse Mademoiselle Cervelle ici à venir ?
- Petit 1 : oui, je le sens bien
- Petit 2 : non, non pas du tout. »
Jacques REBOTIER
Une perfoconférence parlée-battue, actualité bienvenue !
avec des invités-donneurs prestigieux : Obama, Hollande, Séguéla, Valls, Sarkozy, Bush, Thatcher, Chirac, Duflot, Barre,
Ribéry…
Jacques Rebotier poursuit son entreprise de décryptage musical du monde accompagné d’Edward Perraud, polybatteur battant. Armé de son smartphone, monsieur Déloyal enregistre, capture, sample tout ce qui ne bouge pas et ne
veut pas bouger. Il surfe en direct-live sur les vagues immobiles de la toile, saisit de volée les pensées pétrifiées et les phrases
cucultes, langues de bois vert qui nous pédipulent, emberlificotent, novlanguelèchent, roule-farinent. Pour nous restituer
tout cela en une pseudo conférence poétique et mordante, faite de ses ppp, ces petites partitions de paroles dont il a le
secret. Attention, cette perfo-poésie-conférence pourra être participative !
Jacques Rebotier est compositeur, poète et metteur en scène. Il fonde la compagnie voQue avec laquelle il invente des
spectacles surprenants et joyeux. Musicien de la langue, il se joue des frontières et passe allègrement à travers, enjambe
musique, théâtre et performance pour fabriquer des objets artistiques improbables.
Voix Jacques Rebotier
Batterie Edward Perraud
Régie vidéo Frédéric Rui
Production voQue. Convention Ministère de la Culture et de la Communication (théâtre et musique) – DRAC Île-de-France. Avec le
soutien de la SACEM.
Photo @ cie voQue
BIOGRAPHIE
JACQUES REBOTIER
COMPOSITEUR Il écrit une musique libre, expressive, souvent liée au texte, ou virant au théâtre instrumental. Jeux de
langage, formes, glissements du son et du sens, le travail de Jacques Rebotier porte avec précision sur tous les aspects
du phrasé et de l’articulation, intonation, accentuation, rythme, débit. Ses oeuvres ont été créées par l’Ensemble
2E2M, l’Ensemble Intercontemporain, Ars Nova, Accroche Note, Aleph, l’Orchestre National de Jazz, Les Cris de Paris,
l’Ensemble Sillages, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestre National d’Île-de-France, l’Ensemble
Court-Circuit, le Quatuor Tana, etc.
POÈTE Il est l’auteur d’une quinzaine de livres édités chez Gallimard,Verticales, Harpo &, La Ville brûle ou Aencrages
& Co. Son théâtre est édité aux Solitaires intempestifs. Performeur, il est régulièrement invité à dire ses textes seul ou
accompagné de complices, musiciens, chanteurs, comédiens.
METTEUR EN SCÈNE Ses spectacles, dérangeants et joyeux, allient une écriture exigeante à un esprit insolite, ou
plutôt d’ « incongru » : ce qui refuse de se mélanger. Il fonde en 1992 la compagnie voQue : ensemble de musique et
compagnie verbale à l’origine de nombreuses créations à La Comédie Française, au Théâtre National de Chaillot, au
Théâtre Nanterre-Amandiers, au Théâtre National de Strasbourg, dans les Opéras de Paris, Lyon, Montpellier et dans
de nombreux pays. La compagnie sera en résidence au Théâtre Joliette-Minoterie en 2015 et 2016 et proposera deux
spectacles ainsi que des actions artistiques en direction de différents publics.
EDWARD PERRAUD
Percussionniste, batteur, compositeur, improvisateur et chercheur.
Né à Nantes en 1971. Il commence la guitare à l’âge de huit ans, puis apprend le trombone et la percussion classique
au CNR de Rennes. Après une maîtrise de musicologie à l’université de Rennes, il intègre dès 1996 le cursus doctoral
de l’IRCAM avec Hugues Dufour où il obtient un DEA (EHESS/ENS/IRCAM). Il entre au CNSM de Paris dans la classe
de Michael Levinas la même année où il y obtient en 1998 un 1er prix d’analyse musicale. Les musiques classiques,
contemporaines, jazz (élève de Daniel Humair pendant 3 ans au CNSM de Paris), indiennes (qu’il étudie avec Patrick
Moutal et Ramon Lopez au CNSM puis à Calcutta avec Biplab Battacharia aux tablas) extra-européennes (élève de Gilles
Léothaud en ethnomusicologie au CNSM) et l’improvisation libre, marquent profondément son jeu de percussionniste.
Membre de l’ensemble de musique improvisée « Hubbub » avec Frédéric Blondy, Jean Sébastien Mariage, Bertrand
Denzler et Jean-Luc Guionnet depuis 1999, il fonde aussi le duo BIG avec son alter ego Frederick Galiay (basse électrique)
au sein duquel ils déclinent le duo basse / batterie sous de multiples facettes : Big drum&bass, Big world, Big Pop. On
compte aujourd’hui à son actif une cinquantaine de disques sur de nombreux labels du monde entier (Allemagne, USA,
Portugal, Angleterre, Suisse, etc…). Il crée son propre label en 2005 (Quark-records) qui compte aujourd’hui plus d’une
vingtaine de références. En 2008, il fonde un duo avec la chanteuse Elise Caron : « Bitter Sweets » qui explore toutes les
formes d’improvisations possibles dans les styles les plus variés. En 2011, il constitue son groupe : « Synaesthetic Trip » avec
Benoit Delbecq, Bart Maris et Arnault Cuisinier, son premier groupe en tant que leader qui sera salué unanimement par
la critique. Un second opus de son quartet verra le jour en 2015. Depuis 20 ans, il a joué avec beaucoup de musiciens des
scènes européennes et américaines.
Depuis 2013, il est membre du projet The Bridge d’Alexandre Pierrepont qui favorise l’échange entre les musiciens
américains et français. De nombreuses tournées en France et à l’étranger avec ses formations de prédilection dont le
fameux trio européen Das Kapital (Daniel Erdmann, Hasse Poulsen, Edward Perraud) fondé en 2001 ( Concerts en Russie,
Mexique, Honduras, Salvador, Kazakhstan, Kirghizistan, Biélorussie, Finlande, Estonie, Lituanie, Danemark, Allemagne…)
qui a remporté, avec son hommage au compositeur Hanns Eisler, le prix du meilleur disque de Jazz de l’année 2011 en
Allemagne (Preiss der deutsche Kritik). Il obtient avec Thomas de Pourquery Supersonic en tant que batteur et pour son
label Quarkrecords le prix du disque de jazz de l’année 2014 aux Victoires de la musique. En automne 2014, il est appelé
par le comédien Philippe Torreton avec lequel ils présentent en duo le spectacle « Mec » en hommage à Allain Leprest.
Touche à tout artistique, il aime confronter sa musique avec d’autres disciplines : danse, théâtre, cinéma, arts du cirque.
HEARING
Théâtre
Collaboration avec le Festival actoral
Amir Reza Koohestani
Mehr Theatre Group (Iran/France)
SEPTEMBRE
SAMEDI 26 - 21h
DIMANCHE 27 - 15h
« The girls’ dormitory was always like an unattainable castle. »
Amir Reza KOOHESTANI
Fortement marqué par le film documentaire, Devoirs du soir, réalisé par Abbas Kiarostami en 1989 - qui donne à voir un
système éducatif iranien à la violence normative et pathogène - Amir Reza Koohestani souhaite interroger la construction
personnelle d’adultes ayant vécu une enfance difficile. Pour sa nouvelle création prévue en juillet 2015 à Téhéran, le
metteur en scène réunit quatre comédiennes dans un dortoir universitaire, érigé en une imprenable forteresse calfeutrée
et protégée des hommes. L’histoire commence lorsqu’une des étudiantes annonce à la surveillante qu’elle a entendu
une voix masculine...
L’auteur et metteur en scène Amir Reza Koohestani est un des rares artistes, figure emblématique de la jeune génération
du théâtre iranien, dont on peut voir le travail sur les scènes internationales. Son théâtre articule toujours avec délicatesse
les enjeux de l’intime, universels et profondément humains, avec ceux liés à la réalité d’une société complexe d’un pays
mal connu. Sur le plateau, une sobriété savamment travaillée laisse la part belle à des comédiens troublants de sincérité.
Ils déroulent, dans une langue musicale doucement rugueuse, des fables souvent mystérieuses oscillant du symbolisme
au réalisme.
Texte et mise en scène Amir Reza Koohestani
Avec Mona Ahmadi, Ainaz Azarhoush, Elham Korda, Mahin Sadri
Assistanat à la mise en scène Mohammad Reza Hosseinzadeh
Musique et création sonore Ankido Darash
Vidéo et direction technique Ali Shirkhodaei
Costumes et accessoires Negar Nemati
Spectacle en persan sous-titré en français
Traduction et adaptation Massoumeh Lahidji
Coréalisation Théâtre Joliette-Minoterie - Festival actoral. Production Mehr Theatre Group. Coproduction La Bâtie - Festival de
Genève, Künstlerhaus Mousonturm Frankfurt am Main, BOZAR - Palais des Beaux-Arts, Bruxelles. « Hearing » a été écrit lors d’une
résidence à l’Akademie Schloss Solitude (octobre 2014 - mars 2015), à Stuttgart, Allemagne. Spectacle présenté avec le soutien de
l’Onda (Office national de diffusion artistique)
Visuels © Shohreh Mehran
BIOGRAPHIE
Amir Reza Koohestani
Né en 1978 à Shiraz (Iran), Amir Reza Koohestani publie dès l’âge de 16 ans des nouvelles dans les journaux de sa ville
natale. Attiré par le cinéma, il suit des cours de réalisation et de prise de vue. Pendant un temps, il joue aux côtés des
membres du Mehr Theatre Group avant de se consacrer à l’écriture de ses premières pièces : « And The Day Never
Came » (1999), jamais présentée, et «The Murmuring Tales » (2000). Avec « Dance on Glasses » (2001), sa troisième pièce,
en tournée pendant quatre ans, il acquiert une notoriété internationale. Suivent alors les pièces « Recent Experiences »
(adaptation de la pièce des auteurs canadiens Nadia Ross et Jacob Wren, 2003) ; « Amid the Clouds » (2005) ; « Dry
Blood & Fresh Vegetables » (2007) et « Quartet : A Journey North » (2007), toutes accueillies avec succès en Europe.
Koohestani répond également aux commandes du Schauspielhaus à Cologne avec Einzelzimmer (2006), et du Nouveau
Théâtre de Besançon en participant, avec les metteurs en scène Sylvain Maurice et Oriza Hirata, à la pièce « Des Utopies
? » (2009) présentée en France et au Japon. Après deux années d’études à Manchester, il retourne à Téhéran en juillet
2009 et crée « Where Were You on January 8th? » En octobre 2011, malgré son service militaire, il créé « Ivanov », une
adaptation de la pièce d’Anton Tchekhov, présentée avec succès à Téhéran, pendant plusieurs semaines. En février
2012, le film « Modest Reception », dont il co-signe le scénario avec Mani Haghighi - acteur et réalisateur - remporte le
Netpac Award au Festival International du Film de Berlin 2012. En septembre 2012, il crée la pièce « The Fourth Wall »,
adaptation de la pièce originale « England » de Tim Crouch, présentée 100 fois dans une gallerie d’art à Téhéran. Pour
2013, le Festival actoral à Marseille, lui commande l’écriture d’une nouvelle pièce, « Timeloss ». Amir Reza Koohestani est
le premier metteur en scène à remporter deux fois consécutives le prix de la “Meilleure pièce de l’année” en Iran (« Ivanov
», 2011 and « The Fourth Wall », 2012).
LE PRINTEMPS
Danse
Collaboration avec marseille objectif DansE
Mark Tompkins
Cie I.D.A. Mark Tompkins (Paris/France)
OCTOBRE
VENDREDI 2 - 20h
SAMEDI 3 - 19h
« La vérité est oppressante / Peut-on cacher le soleil avec un tamis / On m’a tuée, oui on m’a tuée / Je fus sacrifiée
J’attendais mon tour / Je me désintégrais toute entière / Oui on m’a tuée / La guerre est moins rude que l’amour »
Sawsan DARWAZA
Sur la scène d'un Orient rêvé et chatoyant, quatre femmes aux origines et aux parcours différents s'exposent au plus
intime dans une pièce chorale étonnante. La palestinienne Kamilya Jubran, chanteuse et joueuse de oud, Silvia Di
Rienzo, Anna Gaïotti et Ananda Montange, toutes trois danseuses, performeuses et circassiennes, investissent le plateau
pour un moment partagé poétique qui éveille notre imagination et questionne nos représentations du monde.
Comment se défaire des facteurs, innés ou acquis, qui forgent l’identité ? Comment se libérer de ses passions, de ses
préjugés ? Et si l’émancipation est réalisable, sera-t-elle à la hauteur de nos attentes et de nos espérances ?
Danseur, chorégraphe et pédagogue américain vivant en France, Mark Tompkins fabrique des objets performatifs non
identifiés. Solos et pièces de groupe, concerts et performances mêlant la danse, la musique, le chant, le texte et la vidéo
sont les étapes de ce parcours initié au début des années 70 et poursuivi avec la complicité du scénographe Jean-Louis
Badet. Aujourd'hui, ses spectacles évoluent vers le théâtre musical, s’inspirant du music-hall, du cabaret, du vaudeville
et de la comédie musicale.
Conception Jean-Louis Badet et Mark Tompkins
Chorégraphie et mise en scène Mark Tompkins
Avec Kamilya Jubran, Silvia Di Rienzo, Anna Gaïotti, Ananda Montange
Scénographie et costumes Jean-Louis Badet
Lumière Séverine Rième
Musique, chant, oud Kamilya Jubran
Danse, chant, textes Silvia Di Rienzo, Anna Gaïotti, Ananda Montange
Coréalisation Théâtre Joliette-Minoterie - marseille objectif DansE. Coproduction La Cie I.D.A. Mark Tompkins, subventionnée par la
DRAC Île-de-France / Ministère de la Culture et de la Communication au titre de l’Aide à la Compagnie, Le CDC Toulouse/MidiPyrénées (accueil studio). Avec le soutien du Fonds SACD Musique de Scène, La Villette - Résidence d’Artistes 2015, La Briqueterie
CDC du Val-de-Marne, La Ménagerie de Verre (StudioLab), le Centre National de la Danse, micadanses Paris
Photos © Gilles Toutevoix
BIOGRAPHIE
MARK TOMPKINS
Après une série de solos et spectacles collectifs, il fonde la compagnie I.D.A. en 1983. Au fil du temps, sa manière unique
de fabriquer des objets performatifs non identifiés est devenue sa signature. Solos et pièces de groupe, concerts et
performances mêlant la danse, la musique, le chant, le texte et la vidéo sont les étapes de ce parcours initié au début
des années 70 et poursuivi avec la complicité du scénographe Jean-Louis Badet depuis 1988. Parallèlement, il mène
une recherche sur l’improvisation et la composition instantanée par le biais de son enseignement et de ses performances
avec de nombreux danseurs, musiciens, éclairagistes et vidéastes. Ses spectacles récents évoluent vers le théâtre musical,
s’inspirant du music-hall, du cabaret, du vaudeville et de la comédie musicale. En 2008, il reçoit le Prix SACD de la
Chorégraphie pour l’ensemble de son oeuvre.
JEAN-LOUIS BADET
Il étudie la peinture à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris et de Perugia en Italie. A partir de 1970, résidant au Danemark, ses
activités de peintre le conduisent à collaborer avec des chorégraphes pour la réalisation de décors et de costumes. De
1980 à 1992, il dirige l'association Espace Danse au sein de l'Institut Français de Copenhague, qui présente et produit de
jeunes chorégraphes français et internationaux. Depuis 1988, il est scénographe, costumier et collaborateur artistique de
la Cie I.D.A. En 2010, il joue dans « L’oubli, toucher du bois » de Christian Rizzo.
Jean-Louis Badet & Mark Tompkins fabriquent des spectacles ensemble depuis 1988. Dans les années 90, ils rénovent une
ancienne fromagerie à Arbecey, un petit village dans la région de la Franche-Comté, puis une maison en gîte et studio
de danse. Depuis 2002, ils y organisent des stages d’été avec des artistes internationaux et y préparent leurs productions.
NOTE D’INTENTION
Quatre solos qui s’enchevêtrent, quatre voix qui se mêlent. « Le Printemps » est une pièce chorale évoquant le destin
croisé de quatre femmes, danseuses, chanteuses et musiciennes, aux origines et parcours différents, qui interrogent les
thèmes de l’émancipation, l’errance et l’exil. S’affranchissant des contraintes sociales ou morales, elles se confrontent, se
dépassent, et font entendre leur voix dans un contexte singulier, qui secoue leurs repères et fait chanceler leurs certitudes.
La pièce est construite à partir de solos qui dévoilent le cheminement de chacune. La musique originale live de Kamilya
Jubran, chanteuse et joueuse d’oud, ainsi que les partitions d’actes et d’états des trois autres interprètes, Silvia Di Rienzo,
Anna Gaïotti et Ananda Montange, se répondent et s’interpénètrent. A travers leurs propositions dansées, jouées et
chantées, la pièce fait entrer en friction les réalités du monde avec leur imaginaire et celui du public.
Comment se défaire des facteurs, innés ou acquis, qui forgent l’identité ? Comment se libérer de ses passions, de ses
préjugés ? Et si l’émancipation est réalisable, sera-t-elle à la hauteur de nos attentes et de nos espérances ?
N’ignorant rien des conflits et des tensions aussi bien en nous que dans la réalité qui nous entoure, nous éprouvons la
nécessité de retrouver la matrice originelle, l’état inconscient d’émerveillement et de bienveillance sur le monde. Quatre
personnalités indépendantes et fortes réinventent devant nous le patrimoine connus de tous : la pulsion de vie et de survie
plus forte que tout. Le lieu clos de la scène devient le monde.
Cie I.D.A. Mark Tompkins
PAPA PART, MAMAN MENT, MÉMÉ MEURT
Fabienne Yvert / Pierrette Monticelli
Théâtre Joliette-Minoterie (Marseille/France)
Théâtre / Création
Tout public à partir de 11 ans
OCTOBRE
Mardi 06 - 14h (scolaire)
Mercredi 07 - 15h
Jeudi 08 - 10h et 14h (scolaires)
Lundi 12 - 14h (scolaire)
Mardi 13 - 14h (scolaire) et 19h
Mercredi 14 - 15h
Jeudi 15 - 10h et 14h (scolaires)
Vendredi 16 - 20h
«Pourquoi y veut partir ? – le chat a mordu papa, papa veut manger le chat, papa veut s’en aller avec le chat, c’est le chat qui lui a
monté la tête, c’est un coup monté par le KGB, le chat est un agent de la CIA, ma mère sent trop mauvais.»
Fabienne YVERT
Rien ne va plus : Papa, snif, veut partir de la maison. Maman flippe comme une bête. Quant à Mémé au crâne de
petit cochon sur lequel on aimerait déposer des baisers, elle pourrait bien s’envoler pour les étoiles… Tous les ingrédients
semblent donc réunis pour un psychodrame en bonne et due forme et pourtant… L’auteure Fabienne Yvert transmue la
crise familiale moderne en exercice de style – soupape jubilatoire. Les mots sont lâchés ! Violemment drôle et tendrement
cruelle, la parole débridée, insolente, se déploie, foisonnante. L’imagination et la fantaisie prennent le pouvoir pour faire
des drames de la vie un objet artistique singulier et résolument ludique…
En 1985, la jeune Fabienne Yvert, alors étudiante aux Beaux-Arts à Paris, fabrique « trois cahiers uniques », objets self-made
constitués d’un nombre de pages et de papiers – quadrillé, noir, cristal, buvard… - soigneusement choisis. Trois réceptacles
où déverser, sans droit à la rature, les mots à vif au fil de l’inspiration, variant les contraintes matérielles et calligraphiques
– stylo, crayon, plume, écriture de la main gauche…-. La metteure en scène Pierrette Monticelli, également co-directrice
du Théâtre Joliette-Minoterie, choisit de déposer les mots urgents de l’artiste-typographe sur la scène du théâtre. Au
milieu du public, deux jeunes comédiens énergiques et sensibles jouent le poème-exutoire tambour battant.
Texte Fabienne Yvert
Mise en scène Pierrette Monticelli
Avec Lucile Oza, Marc Menahem
Production Théâtre Joliette-Minoterie avec le soutien du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, DRAC et Région
Provence-Alpes-Côte d’Azur ».
Photo © Frédéric Bonnaud / FredB Art
BIOGRAPHIE
PIERRETTE MONTICELLI
Co-directrice du Théâtre Joliette-Minoterie, comédienne, metteure en scène.
De 1979 à 1981, elle est comédienne permanente au Théâtre de Lenche sous la direction de Maurice Vinçon. En 1981,
elle prend la direction artistique de la Cie Théâtre Provisoire avec Haïm Menahem. En 1985, elle participe à la création
du Théâtre de la Minoterie, aujourd’hui Scène conventionnée pour les expressions contemporaines, où elle joue et met en
scène plus d’une vingtaine de pièces d’auteurs contemporains. Parmi ses derniers rôles, elle joue en 2009 dans « La femme
changée en bûche » de Marie NDiaye. Et parmi ses nombreuses créations, elle met en scène, en 1999, «Donc» de JeanYves Picq, en 2003, « Tous les hommes naissent », d’après les textes de E.Cormann, E.Durif, J.Jouanneau, P.Minyana, J-M.
Ribes, G.Robert. De 2010 à 2013, elle crée des spectacles en appartement pour faire découvrir le théâtre contemporain
hors les murs. En 2013, elle participe à la création de « Fuck America » avec Haïm Menahem et travaille depuis 2014 à sa
nouvelle création « Papa part, maman ment et mémé meurt », à partir du texte de Fabienne Yvert.
FABIENNE YVERT
Née le 25 juin 1962 à Asnières à 6h45, suivie à 7h, par un frère, mécanicien à Rueil. Traumatisée en CE2 par Charles
d’Orléans : yver, vous êtes un vilain ! CM2 avec Roland Cassar, instituteur fantaisiste (& non pas diamantaire, cf. Demy)
qui apprend à voler aux oiseaux ; fait ses rédactions en rimes pauvres en écrivant en caractères d’imprimerie (+ ou –).
Impressionnée en 6ème par les malheurs de Cosette, profite d’une grippe à répétition pendant les vacances de Noël pour
lire « Les Misérables » afin d’en savoir plus (passe un peu les descriptions guerrières). Convoquée la même année par la
professeure de français choquée par la description d’un repas de famille, au style trop sec, semble-t-il. Traumatisée en 2de
par Alcofribas Nasier & les méthodes de la professeure de français enceinte, qui exige que l’on apprenne le Lagarde et
Michard par cœur ; sa remplaçante apportera la joie de faire ses devoirs de français avec le style que l’on entend. 5 au
bac à l’écrit avec la jambe plâtrée suite à un accident de moto avec un chien. Hautement rattrapée au lustre persan à
l’oral par La Bruyère.
Profite de la crédulité de ses parents pour leur faire croire aux multiples débouchés d’un diplôme des Beaux-Arts. Pierre
Tilman puis Jean-Claude Silberman en enseignants, stage de litho chez Frank Bordas. Apprend surtout à n’écouter
personne, à travailler seule, avec l’aide de ses ami(e)s. Divorce des parents, écriture soupape, papa part, maman
ment, mémé meurt. Diplôme ras les pâquerettes. Rêvera (la nuit) pendant des années de l’école, ou ambiance colonie
approchante. Après quelques années à Paris, se sauve au Havre (de paix), patrie de Raymond Queneau d’Un rude hiver
et du marchand de vin Dubuffet. Technicienne (?) vacataire à l’atelier de litho & sérigraphie des B.-A. du Havre. Travaille
beaucoup (petits dessins avec texte – multiples – 1ers livres multiples en offset). Rencontre P. M. à Paris qui vient s’installer à
Marseille. Suit le mouvement après 2 ans de correspondance intensive. Du mal à retravailler, se positionner, entre le Je & le
Nous. Seconde P. M. dans l’aventure de Harpo & ; devient linotypiste. Un mauvais calcul de départ lors de la conception du
projet personnel 20 cm de 4ème dimension fera que ce travail durera 4 ans ! Depuis février 2002, occupée à se raccorder
à l’égout, à faire des livres pour Harpo &, de la poterie, des lampes, du tricot, du tricotin & de la couture. Dort beaucoup.
In www.cipmarseille.com
NOTE D’INTENTION
« Un jour nous étions aux éditions « Attila », éditeur du texte « Fuck America » que notre compagnie allait monter et
l’éditeur me dit « tiens tu connais cette auteure, Fabienne Yvert, elle habite à Marseille » et il me confie un petit livre au
titre percutant, « Papa part, Maman ment, Mémé meurt ». Et là surprise. Outre l’originalité du format et de la mise en page
de ce livre objet, je découvre un texte inclassable, traité en fragments rythmés et répétitifs, drôles, sensibles et graphiques.
Fabienne Yvert écrit ces 3 textes à 20 ans. Elle est encore aux Beaux-Arts et chez elle c’est l’enfer « ses parents se séparent
». La jeune fille traite son rapport à cette difficile situation par l’écriture, l’humour et les arts plastiques. Elle se donne des
contraintes graphiques, calligraphiques et invente des mises en page pour traiter son sujet. Elle écrit « Papa part » en une
semaine, le temps de se poser la question « pourquoi papa part de la maison ? » et « Maman ment » en une journée,
après une matinée orageuse entre elle et sa mère, maman devenue insupportable car désespérée et désorientée par
ce départ. Quant à « Mémé meurt » celle-là, elle l’invente ; sa grand-mère va très bien. Mais tant qu’à traiter tambour
battant des sujets qui font mal, pourquoi ne pas en inventer ou devancer ceux qui arriveront de manière incontournable,
un jour. Elle m’a montré ces trois cahiers. Il est très émouvant de les parcourir. Petites œuvres d’art à part entière. »
Pierrette Monticelli
DOE [CETTE CHOSE-LÀ]
Théâtre / Création
Tout public à partir de 15 ans
Marc-Antoine Cyr / Renaud Marie Leblanc
Cie Didascalies and Co (Marseille/France)
Compagnie en longue résidence
NOVEMBRE
MARDI 3 - 19h
MERCREDI 4 - 19h
JEUDI 5 - 20h
VENDREDI 6 - 20h
SAMEDI 7 - 19h
LUNDI 9 - 14h (scolaire) et 19h
MARDI 10 - 19H
« Oui il était déjà là. L’a toujours été.
C’est juste qu’on s’en méfiait pas.
Sans doute il aurait fallu. Se méfier.
Mais c’est trop tard maintenant.
Il est là. »
Marc-Antoine CYR
Pour booster l'audimat de la célèbre série télé « Dose de toi », la production a décidé d'employer les grands moyens. Une
idée magistrale pour sauver l'audience : un nouveau personnage. Mais lorsque Chose, zombie mutique hyperconnecté,
fait irruption dans l'espace clos du plateau de tournage, il bouscule les codes de la microsociété incarnée par les acteurs
phares du soap. Dit-on bonjour à un zombie ? Peut-on devenir ami avec cet inquiétant étranger ? En tomber amoureux ?
Chose intrigue, angoisse, agace ou fascine. Sa présence tend les relations, agit comme un révélateur et interroge les
limites de ce que représente notre humanité.
En novembre 2014, le metteur en scène Renaud Marie Leblanc présentait « Fratrie [il me ressemble comme l'hiver] »,
pièce de Marc-Antoine Cyr, au Théâtre Joliette-Minoterie. Avec « DOE [Cette chose-là] », le metteur en scène prolonge
la collaboration et passe commande d’écriture à l'auteur québécois. Des séquences vidéo mêlant comédiens amateurs
et professionnels accompagnent cette création de la compagnie Didascalies & Co en résidence au Théâtre JolietteMinoterie cette saison.
Texte Marc-Antoine Cyr
Une commande d’écriture de Didascalies and Co
Mise en scène et scénographie Renaud Marie Leblanc
Avec Roxane Borgna, Christophe Grégoire, Antoine Lesimple, Charles-Eric Petit
Création lumières Erwann Collet
Création vidéo Thomas Fourneau
Production déléguée Didascalies and Co. Coproduction Théâtre Joliette-Minoterie. Didascalies and Co est conventionnée
par le Ministère de la Culture et de la Communication - Direction Régionale des Affaires Culturelles de la Région Paca, aidée au
fonctionnement par le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d'Azur, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône et la Ville de Marseille.
Photos © Didascalies and Co
BIOGRAPHIE
RENAUD MARIE LEBLANC
Metteur en scène, comédien, directeur artistique de Didascalies and Co, Renaud Marie Leblanc traque l’architecture
de la langue en menant un travail résolument orienté vers le texte, qui le conduit à explorer les écritures contemporaines,
il s’intéresse aussi aux écritures classiques du répertoire, dans lesquelles il retrouve cette même singularité et cette même
intensité. Après sa formation d’acteur et des années de pratique en tant que comédien, Renaud Marie Leblanc fonde
en 1995 la compagnie Didascalies and Co à Marseille. Il travaille sur les écritures contemporaines de Thomas Bernhard,
Noëlle Renaude, Bernard Chartreux, ou encore Albert Cohen (« Belle du Seigneur », 2005). Il met en scène deux oeuvres
de Lars Norén avec « Froid » et « Bobby Fisher vit à Pasadena ». En 2010, il crée deux textes de Christophe Pellet, « Erich
Von Stoheim » et « La Conférence». Il s’aventure sur les terres du classicisme français : « Phèdre » de Jean Racine en
2009, (et en parallèle, « Racines » de Noëlle Renaude) et « Le Malade Imaginaire » de Molière en 2011. En 2013 pour
l’année Capitale Européenne de la Culture, il met en scène « L’Arlésienne » de Bizet / Daudet. Il revient ensuite à son
domaine de prédilection, les écritures contemporaines, et met en espace la lecture de « Chef d’oeuvre » de Christian
Lollike. En mars 2014, il crée la version plateau du texte « Fratrie [il me ressemble comme l’hiver] » de Marc-Antoine Cyr
précédemment mis en lecture en 2012 dans le cadre du Festival Actoral à Marseille. Il est également auteur (notamment
adaptation de « XCA, le Camp » en 2002 de Jean-Luc Payen dont sa mise en scène lui vaut le prix de la Biennale des
Compagnies en Région et adaptation de « Une Orestie », trilogie d’Eschyle), collaborateur artistique et metteur en scène
d’œuvres musicales.
NOTE D’INTENTION
Avec « Fratrie [il me ressemble comme l’hiver] » de Marc-Antoine Cyr (créé en mars 2014), nous avons commencé à
questionner le thème de l’altérité ; dans cette création, un des thèmes majeurs étant la description et l’appréhension de
la différence au sein de la fratrie. L’Autre, comme un territoire inconnu, ami ou ennemi, souvent rejeté, est un objet qui
passionne, provoquant malaise ou appréhension. Parce qu’il concerne à la fois des aspects politiques, sociaux, culturels et
éthiques, il nous permet d’interroger notre modernité et notre humanisme. Nous souhaitons poursuivre ce questionnement
en 2015 avec le projet « Doe [Cette Chose-là] ». Pour cette création, nous avons passé une commande d’écriture à MarcAntoine Cyr, marquant ainsi le prolongement d’une collaboration artistique avec l’auteur de « Fratrie [il me ressemble
comme l’hiver] ». Un projet sur les zombies pour aborder l’inquiétante étrangeté (terme freudien) ou l’étrangement familier.
J’ai toujours été passionné par les cultures populaires de « genre ».
Le « genre » cache souvent une philosophie souterraine qui n’appartient pas toujours qu’au divertissement. Ainsi, les
films de zombies de Georges Roméro, aujourd’hui considérés par les critiques de cinéma comme des œuvres d’auteur,
sont-ils des réflexions sur la société de consommation, la prédominance de l’armée au sortir de la guerre du Vietnam, ou
encore une variation sur la lutte des classes, tout en préservant les codes d’un cinéma indépendant alternatif. Le «genre»,
comme le conte d’ailleurs, permet d’aborder des situations humaines ou politiques taboues de manière frontale, sans
morale. Ces dernières années, en discutant avec des adolescents ou de jeunes adultes lors d’ateliers en milieu scolaire,
je me suis aperçu à quel point le zombie était devenu une figure populaire, ancrée dans l’imaginaire d’une génération.
On le retrouve partout : au cinéma, dans les séries TV, dans des pubs, dans des jeux vidéo, dans la littérature jeunesse, et
jusqu’à certains rassemblements populaires dits « marches des zombies ».
Parallèlement à mon interrogation, le jeune philosophe Maxime Coulombe publiait en 2013 un essai passionnant aux
presses Universitaires de France, « La Petite Philosophie du Zombie, ou comment penser par l’horreur. »
« L’individu est décimé car il est incapable de se concevoir au-delà de sa simple individualité » affirme Maxime Coulombe.
La figure du zombie évoque celle de l’étranger, le « presque semblable » (une référence à l’inquiétante étrangeté
freudienne), un miroir non civilisé de nous-même qui véhicule avec lui un des tabous majeur de notre société, la mort. Il
rappelle aussi l’existence de l’homo sacer grec, cet individu en marge de la société auquel on a retiré le statut de citoyen,
et que l’on peut agresser, blesser ou tuer sans enfreindre la loi. Le zombie que l’on tue à tour de bras dans les jeux vidéos,
a été lui aussi un citoyen, un humain. Nous voyons là comment le mythe représente une projection de notre propre fin, de
notre mise au ban de la société. Le spectacle – au-delà de la pièce, en écriture – renfermera une série de films participatifs
réalisés lors de la résidence au Théâtre Joliette-Minoterie avec du public et des habitants. S’y mêleront aussi des citations
de l’ouvrage de Maxime Coulombe.
Renaud Marie Leblanc
RANDONNÉE EN TERRES BECKETTIENNES
Samuel Beckett / Danielle Bré
In Pulverem Reverteris (Marseille/France)
Théâtre
NOVEMBRE
SAMEDI 14 - 19h
DIMANCHE 15 - 12h (rencontre) et 15h (spectacle)
« cette fois où tu es retourné cette dernière fois voir si elle était là toujours la ruine où enfant tu te cachais (…) »
Samuel BECKETT
Samuel Beckett, prix nobel de littérature et auteur du célèbre « En attendant Godot » est un écrivain incontournable
du XXème siècle. Pourtant, au-delà de cette pièce souvent citée comme exemplaire du théâtre de l’absurde, il reste un
artiste à l’œuvre prolixe - roman, nouvelle, poésie, théâtre, pièce radiophonique, pièce télévisuelle, scénario de film… exigeante et souvent méconnue.
Pour nous guider dans une randonnée en terres beckettiennes, la metteure en scène Danielle Bré propose une exploration
en trois étapes du dramaturge irlandais, maître en tentative d’épuisement du langage, à l’univers si pessimiste qu’il frôle
parfois les crêtes d’un humour ravageur. Au programme de ces soirées beckettiennes : la pièce télévisuelle « Quad »,
une représentation théâtrale du dramaticule « Cette fois » et la projection, accompagnée au piano, de « Film », écrit
par Samuel Beckett, interprété par Buster Keaton. Mais le voyage ne s’arrête pas là ! Rendez-vous est également donné
durant le week-end avec au programme : brunch, discussion, conférence et atelier de pratique pour expérimenter la
langue beckettienne…
Depuis 1980, la compagnie In Pulverem Reverteris s’attache à faire entendre les grandes écritures du XXème siècle
toujours soucieuse d’interroger les modes de créations et de production en jeu dans le théâtre d’aujourd’hui.
Soirée composée autour de Cette fois de Samuel Beckett
Mise en scène Danielle Bré
Assistanat à la mise en scène et dramaturgie Mathieu Cipriani
Avec Mathieu Cipriani
Les voix Gilles Le Moher, Christophe Chave, Bryce Quétel
Création lumière Jean Luc Hervé
Enregistrement et travail sur le son Julien Sayegh
Régie générale Laura Devoitin
Régie vidéo Félix Doullay
Création musicale et piano Simon Sieger
Quad pièce télévisuelle réalisée par Samuel Beckett
Film écrit par Samuel Beckett et réalisé par Alan Schneider, avec Buster Keaton
Avec le soutien du Bois de l’Aune, du Théâtre Joliette-Minoterie, de la Friche la Belle de Mai, du Théâtre Massalia, de la Régie
culturelle régionale, du Théâtre Antoine Vitez.
Remerciements à ARTE et à DistriScène
BIOGRAPHIE
DANIELLE BRÉ
Maître de conférences en études théâtrales à l’Université de Provence depuis 1971, elle fonde en 1980 la Compagnie In
Pulverem Reverteris dont elle est la directrice artistique jusqu’en 2002. Elle met en scène une vingtaine de spectacles au
sein de la compagnie allant de textes contemporains à des textes classiques comme par exemple « J’ai Mort » de Joseph
Joliet, « Les gens déraisonnables sont en voie de disparition » de P Handke, « Britannicus » de Racine, « Les vagues » de
Virginia Woolf, « Le petit cirque de monsieur K » d’après Kafka, « La vie de Galilée » de Brecht entre autres. Depuis 1992,
Danielle Bré est directrice du Théâtre Antoine Vitez d’Aix-en-Provence, théâtre proposant plus de 150 manifestations par
an. Depuis 1996, elle est également directrice d’Opening Nights structure menant des études-actions, en prise avec les
problèmes de l’institution théâtrale et les relations entre spectacle vivant et société. Et depuis 2000, le travail d’Angela
Konrad occupe une place importante au sein de la compagnie. Parmi ses dernières mises en scène : « Des papis dans la
tête » Sur Pablo Picasso (2009), « La RéCréation » d’après Robert Walser (2010-2011).
NOTE D’INTENTION
Il est utile de transmettre aujourd’hui largement des réalisations concrètes de l’œuvre de Beckett et pas seulement sa
légende ou l’appareil critique auquel elle a donné lieu. C’est comme si cette œuvre, une fois Beckett disparu, était à
jamais protégée de toute trahison mais aussi de tout avenir, par la zone de « création de recherche » où elle est confinée.
Elle ne peut donc pas rencontrer le plus grand nombre et rendre actif l’écart entre la vision du monde qu’elle comprend
et celle de l’homme quelconque de nos sociétés. La traversée de cet écart est la force politique de l’art.
Pour ma part, j’ai exploré deux pistes principales :
Quel rapport actif mettre en jeu entre l’homme beckettien et notre existence individuelle aujourd’hui si nous refusons
qu’elle soit recouverte par le modèle de l’homme libéral ? Comment le spectateur peut se reconnaître dans ce miroir
singulier ?
Comment trouver l’évidence perceptive pour le spectateur et le régime émotionnel de cette organisation qui remodèle
les paramètres du théâtre ? J’ai fait l’hypothèse qu’il s’agit de l’instauration d’un état ayant à voir avec la contemplation.
Au cours de la tenue de ces deux tentatives, « plaire » et « toucher » le spectateur sont restés des critères absolus.
Danielle Bré
PEAU D’ÂNE
Théâtre / Spectacle pour adultes à partir de 6 ans
Jean-Michel Rabeux / Charles Perrault
La Compagnie (Paris/France)
NOVEMBRE
JEUDI 19 - 14h (scolaire)
VENDREDI 20 - 10h et 14h (scolaires)
SAMEDI 21 - 17h
« Moralité : il faut obéir à son papa, mais pas à tous les coups. »
Jean-Michel RABEUX d’après Charles PERRAULT
Il était une fois un grand roi fou d’amour pour sa reine. Cette dernière subitement malade, fait jurer à son époux de se
remarier après sa mort. À la promesse s’ajoute une condition : la nouvelle épouse sera plus belle et mieux faite… Le grand
roi endeuillé, fou de douleur, pose alors ses yeux sur la seule femme du royaume capable de rivaliser avec la beauté de la
défunte : sa propre fille. Mais comme nous le rappelle la Fée marraine : « Une fille n’épouse pas son père, sinon ses enfants
seront des crapauds baveux »… Jean-Michel Rabeux s’empare du conte inquiétant et troublant de Perrault pour nous
l’offrir sur un plateau dans une version endiablée, inventive et rock’n’roll. Les artifices du théâtre et l’énergie des acteurs
sont convoqués pour un spectacle jouissif et subversif qui fait l’éloge de l’insoumission adolescente sans affadir la violence
ni le tragique intrinsèque au conte.
Directeur de La Compagnie basée en Île-de-France, metteur en scène et auteur, Jean-Michel Rabeux s’intéresse aux
auteurs classiques et contemporains : William Shakespeare, Claudine Galea, Racine, Copi, Georges Feydeau, Blaise
Cendrars.... « Peau d’âne » est, après « La Barbe bleue » créé en 2010, son deuxième spectacle adapté d’un conte de
Perrault.
Texte et mise en scène Jean-Michel Rabeux d'après Charles Perrault / Avec Aurélia Arto / Laure Wolf (en alternance), Dianko
Diaouné, Hugo Dillon / Julien Kosellek (en alternance) et Christophe Sauger / Décors, costumes et maquillages Pierre-André Weitz /
Lumières Jean-Claude Fonkenel / Son Samuel Mazzotti / Assistanat à la mise en scène Geoffrey Coppini / Régie générale Denis Arlot
Régie lumière (en alternance) Xavier Hollebecq, Karim Labed / Régie son Cédric Colin / Construction des décors Marion Abeille /
Réalisation des costumes Nathalie Bègue, Elisabeth Berthelin Honoré et Sophie Hampe / Effets spéciaux lumière Xavier Hollebecq
Production déléguée La Compagnie
Coproduction La Compagnie, Théâtre d’Ivry Antoine Vitez, Théâtre des Quartiers d’Ivry, Scène nationale de Petit-Quevilly / MontSaint-Aignan. Avec l'aide à la production d'Arcadi Ile-de-France. En association avec la MC93 Maison de la Culture de la Seine-SaintDenis – Bobigny.
La Compagnie est subventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Île-de-France et soutenue par la
région Île-de-France au titre de la permanence artistique et culturelle, et par le département de la Seine-Saint-Denis.
Créé le 16 novembre 2012 à la MC93, Maison de la Culture de la Seine-Saint-Denis - Bobigny.
Texte édité à L’avant-scène Théâtre – collection des quatre-vents contemporain.
Photos © Ronan Thenadey
BIOGRAPHIE
JEAN-MICHEL RABEUX
À l’origine, je viens de la philosophie, j’ai une licence de philo. Les raisons qui m’ont poussé vers la philosophie sont les
mêmes que celles qui m’ont poussé à faire du théâtre : dire non à un état des choses. Mon théâtre, ainsi que le théâtre que
j’aime, disent souvent non. Bon, c’est juste dit vite, comme ça. Toutes mes créations, et j’y inclus le montage des textes
classiques, toutes sont une recherche en moi pour trouver l’autre, le spectateur, le concitoyen, mon frère, mon ennemi.
L’utopie : aller chercher en lui des secrets qui le stupéfient, le mettent en doute sur lui-même et le monde, le rendent plus
tolérant, plus amoureux des autres, plus intransigeant contre les Pouvoirs. Bon. C’est dit vite.
Mon parcours théâtral, comme on dit, peut se lire de plusieurs façons, l’une d’elles est la volonté de m’associer à des
théâtres, sur une longue durée, pour pouvoir acquérir cette liberté de proposer des formes nouvelles devant des publics les
plus nombreux et les plus divers possible. J’ai été successivement associé à la Scène nationale des Gémeaux, à Sceaux,
puis à celle de Cergy-Pontoise, et pour finir, à celle de Villeneuve d’Ascq, dans la banlieue de Lille. La complicité avec
cette maison a été très riche et m’a beaucoup appris sur l’articulation entre création et publics. Je travaille à présent
régulièrement et en grande connivence avec la MC93, à Bobigny. Ce n’est pas totalement un hasard si toutes ces
maisons se trouvent en banlieue. Je suis banlieusard, j’aime la banlieue parce qu’elle offre un espace humain où le
théâtre me paraît pouvoir servir concrètement à quelque chose, de l’ordre de la réconciliation. Faire battre du sang dans
ce tissu urbain, voilà un but !
J’ai une autre très grande et très ancienne complicité avec le Théâtre de la Bastille, dont j’ai d’ailleurs été conseiller
artistique pendant deux saisons, et où je joue beaucoup de mes spectacles.
Depuis plus de trente ans que je suis metteur en scène et auteur, jamais l’envie de diriger un théâtre ne m’est venue. Je
suis plutôt nomade de tempérament. Je n’ai jamais voulu être encombré par la fonction directoriale au détriment de mon
travail artistique.
Jean-Michel Rabeux
NOTE D’INTENTION
Je jubile, voulez-vous jubiler avec moi ?
J’ai pris un si grand plaisir aux représentations de « La Barbe bleue » que l’envie m’est venue de repartir au pays des
contes. Et « Peau d’âne » m’est arrivé sous la plume, effrayant et drôle, comme il sied à un conte, et profond comme le
regard d’un enfant.
Je jubile, le suspens est insoutenable, la terreur est effroyable, l’injustice est criante, la féerie féerique, l’amour bouleversant,
la douleur trop vraie. Je jubile de jouer avec les amours, toutes les sortes d’amour, les biens venues, les mal venues. Les
incestueuses, “ma fille je veux vous épouser,” aïe, aïe, aïe, et les conjugales, “ils furent heureux et ils eurent beaucoup
d’enfants”, ouïe, ouïe, ouïe.
Je jubile de tenter d’être drôle avec le pire, léger et pas superficiel, trouver une forme qui n’évite pas les abîmes, mais qui
nous en ravisse, nous en extraie. Je jubile de ce magnifique parcours initiatique qu’est l’échappée d’une jeune fille hors
des griffes du père, vers le monde.
Comme toute enfance, celle-ci doit s’achever en s’opposant aux désirs insensés, aux amours impitoyables. Il s’agit d’être
profond, en effet, comme le sont les yeux des enfants qui se posent sur nous, énigmatiques, inexorables, et, l’instant
d’après, rieurs. Il s’agit de donner du plaisir au plus large public possible, comme on dit, et moi, pour ce faire, j’essaie d’en
donner à l’enfant que j’étais, que je suis encore en douce. Comme vous, peut-être.
Jean-Michel Rabeux
AN OLD MONK
Spectacle musical
Josse De Pauw / Kris Defoort
LOD muziektheater (Gent/Belgique)
NOVEMBRE
JEUDI 26 - 20h
VENDREDI 27 - 20h
SAMEDI 28 - 19h
« Puis, venue de nulle part, l’envie de danser s’empare de nouveau de lui.
Curieux de savoir si le plaisir de la vie s’y cache toujours.
Le moine âgé fait quelques pas de danse. Et encore. Et puis encore. »
Josse DE PAUW
« Le vieux Monk danse. Alors que sa main trace un groove sec, il abandonne le piano, s'étire les bras et les jambes et se
met à danser. Il danse sans autre but que de danser, à la fois joyeux et solitaire ». L'acteur et auteur flamand Josse de
Pauw et le virtuose Kris Defoort Trio orchestrent un spectacle musical étonnant. Un vibrant hommage à la vie malgré
le temps qui, inéluctablement, use les corps. Les compositions inspirées des œuvres du jazzman Thelonious Monk - qui
interrompait ses concerts pour offrir au public quelques pas de danse - dialoguent avec la poésie de Josse de Pauw pour
un objet artistique à la fois lyrique et nostalgique, élégant et tragique, pudique et drôle. Une invitation à « soulever (s)es
vieux os plus haut que ce que l'on attendait ».
Acteur au théâtre et au cinéma, auteur de récits et de pièces de théâtre, metteur en scène, réalisateur de films, Josse
De Pauw est une figure incontournable du théâtre flamand. Il cofonde en 1977, avec Anne Teresa De Keersmaeker
et Jan Lauwers, le collectif Radeis, qui sera à l'origine d'une véritable révolution dans l'univers du théâtre flamand en
investissant les lieux publics et le quotidien de leurs habitants. Aujourd'hui, il s'investit particulièrement dans des «concerts
dramatiques» au sein desquels la musique s'affirme comme un véritable partenaire des textes et du jeu des acteurs.
Texte Josse De Pauw
Composition Kris Defoort Inspiré par Thelonious Monk
Avec Josse De Pauw & Kris Defoort Trio :
Kris Defoort piano
Nicolas Thys basse électrique
Lander Gyselinck batterie percussions
Images Bache Jespers & Benoît van Innis
Traduction Monique Nagielkopf
Production LOD muziektheater
Coproduction Théâtre Vidy-Lausanne
Photos © Kurt Van der Elst
BIOGRAPHIE
JOSSE DE PAUW
Acteur au théâtre et au cinéma, auteur de récits et de pièces de théâtre, metteur en scène, adaptateur, dramaturge,
librettiste, réalisateur de films. Josse De Pauw est tout cela depuis qu'il cofonde en 1977, avec Anne Teresa De Keersmaeker
et Jan Lauwers, le collectif Radeis, qui sera à l'origine d'une véritable révolution dans l'univers du théâtre flamand en sortant
de la boîte noire des théâtres pour arpenter les lieux publics et en agissant dans le quotidien des habitants. Il propose des
interventions où les corps et les gestes remplacent souvent les mots, privilégiant, au milieu du mouvement urbain, une
lenteur méticuleusement travaillée. En 1984, il entame aussi bien des parcours collectifs (Schaamte qui deviendra le
Kaaitheater) qu'indépendants. Il occupe alors les scènes avec une boulimie inépuisable, un refus permanent de « refaire
» et le désir de toujours être dans une sorte d'inachèvement. Après avoir adapté et joué «Au-dessous du volcan»de
Malcolm Lowry, mis en scène par Guy Cassiers, il s'intéresse à un choix d'interviews de Hugo Claus pour construire « Version
Claus ». Il s'est investi plus particulièrement dans des spectacles qu'il appelle des « concerts dramatiques » : «L'Âme des
termites», « Les Pendus », deux productions LOD, où la musique joue un rôle essentiel, véritable partenaire des textes et
du jeu des acteurs.
KRIS DEFOORT
Il s'est intéressé pendant ses études aux musiques anciennes, en pratiquant la flûte à bec, et au jazz, en devenant pianiste.
Compositeur et improvisateur, il réside à New York puis revient en Belgique pour diriger, entre autres, le sextet KD's Basement
Party et le trio KD's Decade. Passionné de littérature, il compose des opéras, « The Woman Who Walked into Doors »
d'après le livre de Roddy Doyle, « House of the Sleeping Beauties » à partir de l'oeuvre du romancier japonais Yasunari
Kawabata, et des spectacles, « The Brodsky Concerts », basés sur des textes du poète russe Joseph Brodsky avec le
comédien Dirk Roofthooft, trois productions LOD. C'est avec le Kris Defoort Trio qu'il improvise chaque soir la musique du
spectacle « An Old Monk », sa première collaboration avec Josse De Pauw.
ENTRETIEN AVEC JOSSE DE PAUW & KRIS DEFOORT
Comment s’est construit le spectacle ?
Josse De Pauw : À l’origine, j’ai appris que j’étais diabétique et je me suis rendu compte que je devenais vieux. Pour guérir,
j’ai senti que je devais faire quelque chose d’artistique en partant de cette nouvelle situation. Comme Kris Defoort et moi
partagions la même admiration pour Thelonious Monk, que nous pouvions faire un jeu de mots sur « monk », qui veut aussi
dire « moine », nous sommes partis sur ce double sens. Thelonious Monk pour la musique, le vieux moine solitaire pour le
texte… J’ai commencé à écrire très vite, nous avons fait une séance de travail avec Kris et, immédiatement, il y a eu un
accord entre mots et notes.
Kris Defoort vous êtes musicien et compositeur. Si vous semblez n’appartenir à aucune tendance, avez-vous cependant
un attachement constant aux «mots » ?
Kris Defoort: Oui, j’aime la littérature. Je lis beaucoup et les mots m’inspirent pour écrire la musique. Jusqu’à maintenant,
le théâtre musical était pour moi une forme pour raconter une histoire avec une musique qui n’était pas seulement
illustrative. Je suis libre; je suis un musicien de jazz, un improvisateur. En fait, je suis d’une nature très curieuse et quand
j’écoute quelque chose qui musicalement m’intrigue, je cherche et j’analyse les partitions. Ce sont les sons qui m’inspirent
et j’intègre les différentes influences à mon propre univers. Le fait de ne pas avoir fait d’études de composition dans un
conservatoire, mais au contraire d’être autodidacte, me permet une grande liberté.
Pour « An Old Monk », vous êtes-vous inspiré des thèmes du jazzman Thelonious Monk ?
K.D.: Oui, et on peut les reconnaître. Bien sûr ils sont modifiés, transformés. Et comme nous improvisons tous les soirs, nous
ajoutons nos propres compositions.
J.D.P. : Et si le texte ne change pas en fonction de la musique, il est à chaque fois placé différemment, dit différemment. Il
doit entrer dans la musique, pas toujours au même moment, pas toujours de la même façon. Après chaque représentation,
nous parlons de ce qui s’est passé sur le plateau. Nous le modifions en fonction des sensations que nous avons eues, de la
justesse de tel ou tel moment commun, ou au contraire d’une gêne ressentie à un autre moment. Nous avons développé
un langage commun, à quatre, qui fait de moi un musicien. Il n’y a plus un trio et un acteur, mais vraiment un quatuor
avec chacun son instrument. C’est la liberté qu’apporte le jazz qui, je crois, a permis cet accord qui n’efface pas les
personnalités, mais qui les enrichit au contact des autres. Nous improvisons ensemble, le groupe est toujours un support à
celui qui est soliste, musicien ou acteur.
K.D. : Nous sommes à l’écoute de Josse De Pauw et nous devons réagir très vite par rapport aux harmonies qui défilent
en dessous, à la trame harmonique qui est quand même directive. On peut cependant ralentir un accord pour être en
symbiose avec l’acteur et avec le rythme du texte.
Biographies et propos recueillis par Jean-François Perrier – Festival d’Avignon
FOLK-S_WILL YOU STILL LOVE ME TOMORROW?
Alessandro Sciarroni
Corpoceleste (San Benedetto del Tronto/Italie)
Danse / Collaboration avec Dansem
DÉCEMBRE
MERCREDI 9 - 19h
JEUDI 10 - 20h
« Ma guarda, si porta velocemente la mano dietro al collo.
Per gesti come questo ci si innamora irrimediabilmente per tutta una vita. »
Virginia WOOLF
Pas de paysage montagnard, culotte de cuir, bretelles ou edelweiss à l’horizon… Sur la scène, seul un chapeau tyrolien,
unique rescapé du naufrage des signes kitsch, et six danseurs qui déclinent les figures du Schuhplattler, danse folklorique
bavaroise.
Le performeur et chorégraphe italien Alessandro Sciarroni s’empare avec un humour subtil des codes du ballet tyrolien.
Il interroge la pratique de cette danse obsédante, à l’origine exclusivement masculine, tout en sautillements, frappecuisses et claque-sol. Dans un éloge du martèlement, de la puissance tambourinaire de corps à l’unisson, ce chorégraphe
également formé aux arts visuels et à la pratique théâtrale, nous invite à une sorte de rituel abstrait et envoûtant.
Accompagnés d'une musique électro, romanesque, disco, ou du simple silence, les danseurs acharnés font surgir la
puissance de formes primitives qui pourraient se répéter à l’infini.
En portant hors de son contexte habituel et attendu cet art traditionnel et populaire, Alessandro Sciarroni donne à voir
une pièce éminemment contemporaine.
Création et dramaturgie Alessandro Sciarroni
Avec Anna Bragagnolo, Pablo Esbert Lilienfeld, Francesca Foscarini, Matteo Ramponi, Alessandro Sciarroni, Francesco Vecchi
Musique originale, son Pablo Esbert Lilienfeld
Vidéo et images Matteo Maffesanti
Lumière Rocco Giansante
Costumes Ettore Lombardi
Coaching Rosemary Butcher
Consultant dramaturgie, casting Antonio Rinaldi
Consultant chorégraphie Tearna Schuichplattla
Coréalisation Théâtre Joliette-Minoterie - L‘Officina atelier marseillais de production pour Dansem#18. Production MARCHE TEATRO
Teatro Stabile Pubblico ; Progetto Archeo.S ; System of Archeological Sites of the Adriatic Seas. Co-financé par IPA Adriatic CrossBorder Cooperation Program. En collaboration avec Corpoceleste_C.C.00#. Avec le soutien de Inteatro, Amat-Civitanova Danza per
“Civitanova Casa della Danza”, Centrale Fies, ChoreoRoam Europe : Centro per la Scena Contemporanea – Comune di Bassano del
Grappa, The Place/London, Dansateliers/Rotterdam, Dance Week Festival/Zagreb, Certamen Coreográfico de Madrid. Spectacle
créé le 29 juin 2012 au Teatro Stabile delle Marche à Ancône.
Photos © Matteo Maffesanti
BIOGRAPHIE
ALESSANDRO SCIARRONI
Artiste italien travaillant dans le paysage des arts performatifs au sens large. Sa pièce « Your girl », produite en 2007, est
présentée dans les principaux festivals italiens ainsi qu’à Londres (The Place), Oslo (Dancenshus), Dublin (Dublin Dance
Festival), Burgos et Varsovie. En 2008, il est lauréat du prix Nuove Sensibilità avec son projet « If I was Madonna ». Ses
pièces sont principalement produites par le Teatro Stabile delle Marche (Théâtre Régional de La Marche – Ancona,
Italie) et Corpoceleste_C.C.00#, association culturelle indépendante. Entre 2009 et 2010, ses spectacles s’inscrivent dans
le réseau italien de diffusion Anticorpi Explo ainsi que dans Aerowaves, réseau européen de promotion et de mobilité
des artistes. Depuis 2009, Alessandro Sciarroni est membre de la faculté de l’école de théâtre du Teatro Stabile delle
Marche d’Ancona. Ses recherches, menées à travers plusieurs workshops, se basent sur la pratique de l’art performatif
contemporain, les croisements entre les différents langages de la performance avec le théâtre et les arts visuels. En
2010, avec huit autres chorégraphes italiens, il est sélectionné pour le projet Choreographic Dialogueset invité pour une
résidence d’un mois au Festival B-motion de Bassano del Grappa (Italie) ainsi qu’au SNDO Institute d’Amsterdam. En
2011, sélectionné pour le projet ChoreoRoam, Alessandro Sciarroni est missionné pour développer un programme de
recherches entre les villes de Zagreb, Copenhague, Rotterdam, Bassano del Grappa, Madrid et Londres. Il est également
membre de Progetto Matilde, plateforme régionale pour la promotion des jeunes artistes.
ENTRETIEN AVEC ALESSANDRO SCIARRONI
Dans « Folk-s, will you still love me tomorrow », c’est un groupe de danseurs qui a appris le “Schuhplatter”. Comment s’est
déroulé cet apprentissage, et comment vous êtes-vous entraînés ?
Alessandro Sciarroni : C’est un moment que j’ai beaucoup apprécié. Étant donné que ce n’est pas ma tradition, j’ai
voulu aller dans cette région pour voir cette danse pratiquée en vrai, parler avec les gens qui la pratiquent. La première
rencontre que j’ai eue avec une compagnie de “Schuhplatter” s’est assez mal passée. Ils m’ont montré certains pas, et
je leur ai demandé s’ils seraient d’accord pour me les apprendre ; ils m’ont dit que ce n’était pas possible, qu’il y avait
des règles strictes, et que pour apprendre cette danse, il fallait être né dans le même village – ce genre de choses... Cela
m’a un peu déprimé. Puis j’ai réfléchi, et je leur ai proposé autre chose : “si nous venons vous voir, en ayant au préalable
appris par nous-mêmes, accepteriez-vous de nous dire si cela correspond bien au “Schuhplatter” ?” Et là, ils ont dit oui ! En
retournant les voir, nous étions un peu nerveux, parce que nous avions appris à danser tout seuls, sans la moindre musique;
en plus il y avait une fille dans la compagnie – seuls les hommes dansent le “Schuhplatter”, même si des groupes de
Schuhplatter féministes commencent à apparaître... Bon, il faut savoir qu’au départ, c’est une danse conçue pour séduire
les femmes... quoiqu’il en soit, il n’existe pas de compagnies mixtes... Nous avons dansé devant eux, et nous nous sommes
rendus compte que la seule chose qui leur importait était l’unisson, le rythme collectif de la danse. Pour eux, le fait que nous
dansions sans musique était juste une difficulté supplémentaire ! Ils ont trouvé que nous dansions bien, ils ont validé notre
travail, ce qui était très important pour nous.
Cette pièce est accompagnée d’un manifeste, dans lequel on retrouve une dialectique entre des règles strictes, que tous
les danseurs doivent suivre, et un principe de liberté fondamental : le fait que chacun puisse quitter l’unisson lorsqu’il sent
qu’il doit le faire.
Alessandro Sciarroni : Oui, c’est une part très importante. En effet, ces six mois de production ont porté sur l’apprentissage
d’une danse, mais également sur le fait de créer un groupe. Ce n’est pas un spectacle pour lequel il était possible de
simplement passer une annonce disant “je recherche six danseurs pour faire de la danse folklorique”. C’est un processus
que nous avons porté, traversé tous ensemble, et qui nécessitait l’acceptation de tous. Du coup, plutôt que d’écrire une
“chorégraphie”, il nous a paru plus juste d’écrire un manifeste fixant ce qui était possible et ce qui n’était pas possible, et
définissant les règles du jeu : par exemple, si vous décidez de vous arrêter, quel est votre point de vue à ce moment-là,
justifiant cet arrêt ? Ce manifeste comprend également des règles “quotidiennes”, comme le fait de se préoccuper des
autres, parce que le groupe est plus important que l’individu... ce genre de règles...
LIAISONS TERNAIRES
Danse
Geneviève Sorin / Léa Canu Ginoux
MEAARI (Marseille/France)
DÉCEMBRE
JEUDI 10 – 10h et 14h (SÉANCES SCOLAIRES)
VENDREDI 11 – 20h
SAMEDI 12 – 19h
Cherchons personnes curieuses pour jeu aventureux.
Rendez-vous 30 minutes en amont du spectacle vendredi et samedi. Nombre de joueurs limité !
« Corps et âme s'entrechoquent faisant parfois vriller un certain vide, un drôle d'éclat qui les relie et les distingue. »
Daniel SIBONY
Les chorégraphes Geneviève Sorin et Léa Canu Ginoux s’associent pour nous offrir une soirée dansée et musicale en
trois temps. Un voyage au cours duquel elles nous invitent à explorer les limites d’une danse que le rire métamorphose,
à découvrir la relecture sensible d’une pièce musicale composée pour le spectacle « meublé sommairement » de
Dominique Bagouet, ou encore à assister à la rencontre d'une pianiste et d'une danseuse, dialogue entre une écriture
musicale classique, de Bach à Fauré, et une écriture chorégraphique fondée sur l’improvisation. Au travers de propositions
comme autant de fils, œuvres délicates, qui témoignent des liens unissant les deux artistes, Liaisons ternaires évoque le
passage d’une génération à l’autre et l’histoire d’une transmission.
Dans les années 80, Geneviève Sorin, méditerranéenne de naissance, quitte Paris et les toutes premières compagnies
de danse alors émergentes comme Félix Blaska ou Dominique Bagouet. En 1990, elle fonde à Marseille la compagnie
MEAARI. Aujourd’hui, la chorégraphe, danseuse, accordéoniste et enseignante souhaite impulser une relève dynamique
et pérenne au sein de sa compagnie avec la jeune chorégraphe Léa Canu Ginoux. Elles partagent un même
enthousiasme artistique et se rejoignent autour de l’intérêt commun qu’elles portent sur l’individu et la place qu’il occupe
dans la société.
TOTEM Conception chorégraphique et sonore, interprétation Léa Canu Ginoux / Création lumière Pascale Bongiovanni / Regard
musical Sharon Renee Stewart
TROUBLÉE Interprétation musicale Geneviève Sorin / Composition pour accordéon Raymond Boni / Création lumière Pascale
Bongiovanni
BACH ET AUJOURD'HUI AUSSI Chorégraphie Geneviève Sorin & Léa Canu Ginoux / Interprétation Léa Canu Ginoux / Musique,
récital piano Valérie de Maria / Toccata en mi mineur de Bach, Nocturne n°6 de Fauré, Improvisation / Création lumière Pascale
Bongiovanni / Costumes Virginie Breger
L’association MEAARI - Maison des Eléments Autrement Artistiques Réunis Indépendants / Compagnie Geneviève Sorin est
subventionnée par la Ville de Marseille, le Ministère de la Culture / DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Conseil Régional ProvenceAlpes-Côte d’Azur, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône, et selon les projets reçoit le soutien du GIPolitique de la Ville/ CUCS Ville
de Marseille, ACSÉ, CUCS CG13 et de la SPEDIDAM. Avec le soutien pour les résidences de création de CLOUD/ Danslab - Platform
for movement & performance - La Haye, Pays-Bas, Le Conservatoire Pablo Picasso – Martigues, Klap Maison pour la danse – Marseille,
L'Étang des Aulnes - Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône.
Photos © Thomas David © Jean Michel Blasco © Léa Canu Ginoux © Meeari
BIOGRAPHIE
GENEVIÈVE SORIN
Danseuse, chorégraphe, accordéoniste et enseignante, elle a signé plus d’une quarantaine de créations chorégraphiques
et musicales, un film, deux disques, des performances et des commandes diverses, qu’elle tourne en France et à
l’étranger : Allemagne, Espagne, États-Unis, Japon, Suisse, Italie. Elle aime l’univers de l’esquisse, de la suggestion.
Liberté et échange la conduisent sur le chemin de l’improvisation qui devient le socle de sa recherche : ses dispositifs
d’écriture accueillent et creusent le hasard là où il se présente, dans une polyrythmie de corps et de sons. Sa curiosité
pour la rencontre artistique l’amène à régulièrement partager ses projets avec un invité musicien, metteur en scène,
chanteur, chef de chœur, chorégraphes... Elle a le goût des circulations, va du centre à la périphérie. De la danse à la
musique, aussi. Dans ce prolongement, elle développe un important travail de sensibilisation dédié à la recherche des liens
que l’art et les pratiques artistiques engendrent et construisent. Elle ne cesse de croiser et rencontrer les publics les plus
divers pour multiplier les territoires et champs d’actions ouverts à la singularité et aux différences. Avec les danseurs de la
compagnie, elle mène un important travail pédagogique lié au projet artistique. La transmission aux amateurs comme aux
professionnels est pour elle une démarche nécessaire, qui lui permet de développer son travail en proximité immédiate
avec le vivant.
LE 164
Anciennement une huilerie, transformée en studio, ouvre en 2005. Il devient avec sa compagnie un lieu de création,
d’échange, de croisement, d’expérimentation des pratiques dansées et musicales, situé dans les quartiers nord de
Marseille. Il devient Pôle 164, en 2015, Pôle de Création et de Développement des Publics à l’Art Chorégraphique, en
partage avec la compagnie Itinerrances dirigée par Christine Fricker.
LÉA CANU GINOUX
Originaire de Marseille, c’est la vue sur l’horizon, l’ouverture à l’inconnu, la rencontre avec l’autre qui guident ses intentions. Jeune fille au rêve dansant, elle rencontre, alors, Geneviève Sorin et participe aux trainings de la compagnie. Puis
en 2003, elle continue sa formation au Centre de Développement Chorégraphique de Toulouse-Midi-Pyrénées. Des PaysBas, elle revient diplômée d’une Licence en spécialisation chorégraphique (ArtEZ, Académie internationale des Arts à
Arnhem). Interprète et chorégraphe, elle parcourt l’Europe et multiplie ses expériences d’échanges artistiques et culturels.
Performeuse/danseuse, elle a travaillé avec diverses compagnies : Subito Presto (danse/arts-plastiques, France), Melk
prod-Marco Berrettini (danse/théâtre, Suisse), PØST Emilie Gallier (danse/installation, France/Pays-Bas), pour le chorégraphe humanitaire tchadien Taigue Hamed, Danshuis Station Zuid (Maison de la Danse à Tilburg, Pays-Bas). A Marseille,
elle collabore avec Cahin-Caha. De 2012 à 2014, Léa Canu Ginoux intègre la compagnie Geneviève Sorin, pour l’aventure chorégraphique et urbaine de « Hep !... Garçon ! » et « Garçon, s’il vous plaît ! » pièce jouée en octobre 2013 au
Théâtre Joliette-Minoterie. Léa Canu Ginoux est, aujourd’hui, chorégraphe associée à MEAARI.
COMPOSITION
Trois pièces, trois titres :
« Totem » « Troublée » « Bach et aujourd’hui aussi »
Impaires, chorégraphiques, musicales, de mouvements indépendants, elles sont reliées.
Chacune, avec son souffle propre, s’associe à l’autre par la nature des liens qui unissent les deux chorégraphes Geneviève
Sorin & Léa Canu Ginoux.
Elles se réunissent dans l'écriture chorégraphique de cette soirée, trente années entre elles deux, passage d'une génération
à l'autre, histoire d'une transmission.
KRUMP’N’BREAK RELEASE
Malgven Gerbes / David Brandstätter
Cie Shifts – art in movement (Allemagne/France)
Danse
Collaboration avec KLAP Maison pour la danse
DÉCEMBRE
MARDI 15 - 19h
« Face à un environnement quotidien parfois difficile ou violent, le Krump et le B-Boying
peuvent offrir un réel exutoire, un moyen de canaliser et d’évacuer un trop plein
d’énergie, d’images. La danse devient un espace de jeu, une scène pour s’exprimer,
jouer un rôle, sublimer, s’échapper. Au sortir de cette transe, l’esprit s’apaise. »
compagnie SHIFTS
Né au cœur de la violence des ghettos de Los Angeles dans les années 1990, le krump se construit comme un exutoire
émancipateur à la souffrance, à la rage et à la colère. Courant du mouvement Hip Hop, souvent pratiqué sous forme de
battles et suivant une gestuelle extrêmement codifiée, cette danse impressionne fortement le spectateur. Plus expressif
qu’agressif, le krumper prône la non-violence et revendique une dimension spirituelle : défier l’autre, c’est alors l’amener
à se surpasser dans sa danse, jusqu’à la transe.
Les chorégraphes franco-berlinois Malgven Gerbes et David Brandstätter, fondateurs de l’organisation artistique s h i f t s
en 2007 à Berlin, ont coutume d’expérimenter des processus de création collectifs passionnants afin d’accompagner leurs
réflexions sur les enjeux chorégraphiques.
Avec « Krump’N’Break Release », ils réunissent cinq danseurs venant de France et d’Allemagne pour un voyage qui
traverse la fureur dansée du Krump, l’acrobatie virtuose du Break, la perméabilité de la danse Release et la communication
intense de la danse Contact. Leur objectif : faire que de cette rencontre entre des danseurs aux parcours de vie et aux
techniques différentes émerge une forme de mouvements nouveaux et intenses à partager avec le public.
Projet, chorégraphie Malgven Gerbes, David Brandstätter
Danse, collaboration Alan Page, Waldo Pierre, Anthony Jean, Emilie Ouedraogo Spencer, Raphael Hillebrand
Conseils Dramaturgie Howard Katz
Vidéo Christoph Lemmen, Malgven Gerbes
Création Lumière Bruno Pocheron, Ruth Waldeyer
Musique Jim Sert, David Brandstätter
Coréalisation Théâtre Joliette-Minoterie - KLAP Maison pour la danse, dans le cadre de festivAnges de la danse pour l’enfance et
la jeunesse. Une Production s h i f t s – art in movement. Co-production Les Hivernales d’Avignon, LE TRIANGLE-Cité de la DanseRennes, la Villette - Résidence d’artistes, fabrik Potsdam : Artists-in-Residence, Uferstudios - Tanzfabrik Berlin. Avec le soutien de
Hauptstadtkulturfonds Berlin, La Direction Régionale des Affaires Culturelles de Haute-Normandie, La Région Haute-Normandie.
Photos © Caroline Ablain et © David Brandstaetter
LA COMPAGNIE
SHIFTS, une organisation dédiée à l’art et au mouvement
A la croisée des cultures, des modes de transmission et des médias, shifts adapte ses équipes artistiques et ses formes
d’expression chorégraphique à chaque projet, faisant naître de nouveaux modèles de collaboration interculturelle, de
connexion et de réflexion à chacune de ses créations. Les projets shifts sont conçus et accompagnés par les chorégraphes franco-allemands Malgven Gerbes et David Brandstätter. Les fondements de “shifts - art in movement” sont
empreints de la conviction selon laquelle les changements permanents de perspectives, d’équilibres, de points de départ
et de paramètres extérieurs sont une condition essentielle à un examen sérieux et continu de la pratique artistique dans
laquelle les deux chorégraphes se sont engagés. Malgven Gerbes et David Brandstätter créent des pièces mettant en
perspective les certitudes et les incertitudes de leur travail, ouvrant ainsi un champ possible de réflexions et discussions pour
les spectateurs. Leurs productions n’ont pas pour but de résoudre des sujets d’étude en simplifiant le réel ; chaque pièce
met en perspectives les questions qui ont éveillé leur curiosité, « une vue de près » qu’ils souhaitent partager avec le public.
HISTOIRE
Depuis 35 ans que la culture hip-hop est implantée en Europe, tout le monde a vu au moins une fois dans sa vie à la
télévision ou dans la rue un spectacle de ce mouvement. La danse hip-hop regroupe les figures dansées debout. La
célébrissime Moonwalk de Michael Jackson en est un exemple. La breakdance réunit les figures au sol. Le krump – acronyme pour Kingdom Radically Uplifted Mighty Praise – né au début des années 90 après les émeutes qui enflammèrent les
quartiers pauvres de Los Angeles jouit d’une audience bien moindre. Le film « Rize » de David LaChapelle a quelque peu
contribué à faire connaître le mouvement dans le monde, ainsi en France lors de sa diffusion sur la chaine Arte. Toutefois,
le krump demeure assez confidentiel et « Krump’N’Break Release » a été créé pour que le public des théâtres s’empare
de cette danse.
Le krump est dès son origine une danse composée de sources multiples : le hip-hop, mais aussi le classique, la boxe et
les danses guerrières des tribus d’Afrique comme lorsque les danseurs font vibrer le sol de leur pied à plat pour se nourrir
de l’énergie de la terre et pour impressionner ceux qui en sont témoins. Les tensions extrêmes dans le corps le réveillent et
l’engagent encore plus. La puissance est telle que l’authenticité du ressenti profond des danseurs ne peut pas se soustraire
à la danse. Malgven Gerbes qui a chorégraphié le spectacle aux côtés de David Brandstätter déclarait que lorsqu’elle
étudiait la danse contemporaine, elle ressentait une gêne profonde quant au fait qu’on lui demandait d’imiter le professeur puis le chorégraphe et se félicitait que cette époque soit révolue. C’est probablement là que le krump et la danse
contemporaine se rencontrent : Emilie Ouedraogo Spencer explique que le krump est très codé, mais qu’il tient plus à
l’interprétation du mouvement par le danseur. Il y incorpore les sentiments que celui-ci déclenche en lui, la colère, voire la
haine, mais aussi la joie, l’amour. Waldo Pierre confie : « C’est vraiment cet amour que l’on partage pendant les sessions. »
Au départ, le krump se dansait dans la rue entre personnes de même culture. Les quatre krumpers et le breaker se partagent le plateau, se hypent (s’encouragent), se défient et surtout partagent l’espace dans la danse en se montrant tour à
tour leurs figures. Les chorégraphes ont ponctué de séquences filmées les démonstrations entre danseurs. Ces séquences
montrent les danseurs un à un, en gros plans, se présenter, dire ce qu’est le krump pour eux. Cette adresse va au public
du théâtre assis et non debout comme dans la rue. Elle va faire le lien entre les deux pratiques – danse de rue, danse
contemporaine –, les deux dispositifs – rue, théâtre – jusqu’au point de jonction quand Raphael Hillebrand propose au
public de se lever pour un workshop express. Prendre conscience de sa colonne vertébrale. Une porte d’entrée vers la
prise de conscience du corps souvent laissé pour compte. Le public expérimente ainsi les premiers pas qu’ont faits avant
eux les danseurs qu’ils regardent. Un spectacle comme une invitation réciproque entre deux mondes qui ne se côtoyaient
pas et la démonstration que la réponse est positive.
In www.unidivers.fr
VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE LIBERTÉ
OU COMMENT NE PAS PLEURER ?
Marivaux / Naomi Klein / Jean-Louis Hourdin
GRAT - Cie Jean-Louis Hourdin (Paris/France)
Théâtre
JANVIER
JEUDI 14 - 20h
VENDREDI 15 - 20h
SAMEDI 16 - 19h
« Ne serait-il pas
Plus simple alors pour le gouvernement
De dissoudre le peuple
Et d’en élire un autre ? »
Bertolt BRECHT
S’affranchissant des conventions et des distinctions de genre et de style, le chef de troupe Jean-Louis Hourdin organise la
rencontre fortuite et explosive de deux textes a priori aux antipodes. « L’Île des esclaves » versus « La stratégie du choc » ?
Le théâtre classique de Marivaux contre l’essai de la journaliste altermondialiste Naomi Klein ? Ce qui s’annonce comme
un combat se mue en une fine et allègre dialectique, ces œuvres éclairant, chacune à leur manière, les mécanismes
complexes de l’oppression de l’homme par l’homme. La pièce du XVIIIe et les morceaux choisis de l’essai, portés tour à
tour par une même équipe de comédiens, ricochent et s’enrichissent dans une véritable « fête de la pensée pour ouvrir
nos intelligences » pour continuer toujours d’agiter joyeusement notre capacité d’indignation et de révolte…
Jean-Louis Hourdin, cofondateur en 1976 du Groupe régional d’action théâtrale et culturel (GRAT), est un homme de
théâtre au parcours fortement engagé. Sincère défenseur d’un art tout à la fois populaire et savant, profondément
humaniste, il s’attache à faire entendre des textes qui résonnent avec l’état de notre monde.
Texte Marivaux / Noami Klein
Chef de troupe Jean-Louis Hourdin
Avec Léon Bonnaffé, Priscille Cuche, Lucie Donet, Stéphanie Marc, Karine Quintana et Laurent Ziserman
Compagnon artistique Ivan Grinberg
Musique Karine Quintana
Costumes Marie Meyer
Production GRAT-Cie Jean-Louis Hourdin. Coproduction Saint-Gervais Genève Le Théâtre.
Le Grat-Cie Jean louis Hourdin est subventionné par la Drac Bourgogne.
Avec la participation du Jeune Théâtre National et le soutien du Conseil Général de Saône et Loire, et de l’Adami.
BIOGRAPHIE
JEAN-LOUIS HOURDIN
Il se forme à l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique de Strasbourg. De 1969 à 1975, il travaille en tant que comédien
notamment avec Jean-Pierre Vincent et Jean Jourdheuil. En 1975, aux côtés de Peter Brook, il participe à l’ouverture des
Bouffes-du-Nord en jouant dans « Timon d’Athènes » de Shakespeare. En 1976, il fonde avec Arlette Chosson le Groupe
d’Action Théâtre et Culturelle. En 1978, avec Jean-Paul Wenzel et Olivier Perrier, il fonde les Rencontres d’Herisson et le
groupe des Fédérés.
On reconnaît, à travers ses très nombreuses mises en scène, des auteurs de prédilection comme Büchner (« Léonce et
Léna », « La mort de Danton », « Woyzeck », « Casimir et Caroline »), Schnitzler (« La Ronde »), Shakespeare (« Le songe
d’une nuit d’été », « La Tempête ») et Marlowe (« Tamerlan ») ou encore Lorca (« Sans Titre »).
Il est très attaché aux auteurs contemporains, il monte les textes de Fassinder (« Liberté à Brême »), Michel Deutsch
(«Coups de foudre»), Eugène Durif (« La maison du peuple » et « Même pas mort »), Evelyne Pieiller (« A l’aventure »),
et Slimane Benaïssa (« Les fils de l’amertume » co-mis en scène avec l’auteur). Il adapte également des textes d’Albert
Cohen (« Le monde d’Albert Cohen », « Des babouins et des hommes », « Le livre de ma mère »).
Il cultive tout particulièrement l’art de la création collective et l’esprit du cabaret politique comme «Cabarets satiriques»
composés à partir de textes de Dario Fo, Franca Rame, Karl Valentin, Michel Deutsch (« Tout ça, c’est une destinée
normale », « Ca respire encore », « Ca respire toujours », « Farces) ; des créations collectives qu’il concocte avec Olivier
Perrier et Jean-Paul Wenzel (« Honte à l’humanité ») et des montage de textes à partir de rencontres et d’entretiens avec
la population de Cluny (« Gens de Cluny, légendes »).
Ses dernières créations : « Veillons et armons nous en pensée » en 2006, a été écrite à partir du « Manifeste du Parti
Communiste » de Marx et Engel, de Brecht, de Büchner, , « Fracas » (2007) (textes de Pierre Henri ) et « Une confrérie de
farceurs » (Bernard Faivre) puis « Copeau » en 2008, montage de textes de Jacques Copeau.
NOTE D’INTENTION
Entre 1716 et 1720 un banquier écossais, John Law, invente un système qui porte son nom. Il entreprend un projet aussi
audacieux que visionnaire, lancer une souscription pour créer une banque centrale qui ferait circuler du papier monnaie.
Tout d’abord le succès est considérable, mais le système s’emballe rapidement jusqu’à l’inévitable faillite. Elle ruine rentiers,
propriétaires de capitaux, bourgeois qui ont vendu terres et maisons pour participer à la fortune promise. Marivaux, qui a
lui-même investi une grande partie de ses biens dans l’affaire, est partiellement ruiné par la banqueroute. Cependant la
spéculation a aussi enrichi considérablement les plus habiles, nobles et laquais, bien placés pour connaître les nouvelles et
pratiquer l’agiotage qui a sévit pendant plus de deux ans. C’est dans ce contexte que Marivaux écrit «L’Île des esclaves».
C’est une fable décrivant un joyeux affrontement d’une lutte de classes primitive. Des variations sur le théâtre et la vie, le
vrai et le faux, la fiction et la réalité. Une pièce rapide sur la joie et la douleur, l’humain et le drame. Et si le théâtre était
la vraie vie ? Et si la vie était un mauvais théâtre ? Et si le temps de la représentation était le temps de changer de rôle
et d’apprendre, de revisiter ce qui semble naturel et qui ne l’est pas, de vouloir échanger quelque chose et de ne pas
pouvoir, et d’être en colère de ce constat. De vouloir y remédier. Une fête de la pensée pour ouvrir nos intelligences.
Marivaux c’était hier, et cela serait la première partie du spectacle. En seconde partie une tentative de quitter le théâtre
du classique pour essayer d’inventer aujourd’hui un théâtre de documents à partir du livre de Naomi Klein, « La stratégie
du choc, la montée d’un capitalisme du désastre » (Leméac / Actes Sud, 2008). Ce livre est l’illustration terrible de la
doctrine de Milton Friedman, créateur de l’école de Chicago dans les années 1950 et qui prônait un ultralibéralisme
sauvage, qui finirait par s’équilibrer à partir de privatisations, de déréglementation et de réduction drastique des services
gouvernementaux : santé, écoles, retraites, etc. Le théâtre se doit de passer à travers les larmes et la réflexion. On ne peut
plus laisser certains hommes piétiner l’homme. Un spectacle carnavalesque terrible sur le monde d’aujourd’hui à travers
les exemples de ce qu’ont vécu, économiquement, les peuples de la terre depuis une cinquantaine d’années. Chansons,
poèmes, pensées, musique et sketches dans la tradition de l’agitation poétique. Un spectacle joyeux et grotesque sur
l’état du monde. Il s’agira d’abattre le quatrième mur, d’enlever le solennel, d’interpeler le public, aller dans la salle, faire
des blagues lourdes de sens. Faire du cirque et le cirque. Oser des choses sur le fil. Prendre le public dans ses bras, lui
poser des questions, attendre ses réponses. Nous foncerons généreux dans une tentative d’appréhender le monde, de
se l’expliquer, de le comprendre, de prendre des décisions, ensemble. Dans le temps de la représentation, changer ce
monde, supprimer le système financier international, dénoncer l’injustice. Nous inventerons la justice, fraternels, joyeux
pour tuer le malheur définitivement. Une soirée pour essayer de comprendre et d’éviter qu’hier et aujourd’hui deviennent
demain.
Jean-Louis Hourdin
ROME L’HIVER
Ranuccio Bianchi Bandinelli / Noël Casale et Xavier Marchand
Théâtre du Commun (Ajaccio/France)
Théâtre
JANVIER
MERCREDI 20 - 19h
JEUDI 21 - 20h
VENDREDI 22 - 20h
SAMEDI 23 - 19h
« On croit que ce qu’on voudrait, c’est pouvoir tuer un SS. Mais si l’on y pense un peu, on voit qu’on se trompe. Ce n’est pas si simple.
Ce qu’on voudrait, c’est commencer par lui mettre la tête en bas et les pieds en l’air. Et se marrer, se marrer.»
Robert ANTELME
Rome, mai 1938 : Hitler et Mussolini arpentent les musées et les monuments de la capitale italienne, guidés par un éminent
professeur d’art antique réquisitionné pour cette occasion, Ranuccio Bianchi Bandinelli. Antifasciste et communiste, celuici deviendra le chef de file de toute une nouvelle génération d’archéologues italiens sensibles à l’histoire classique et au
matérialisme dialectique. Il témoignera dans un récit en forme de journal intime de ces journées particulières.
Ici et maintenant, 78 ans plus tard : un mystérieux personnage s’active dans son atelier-laboratoire. Il se saisit des mots de
Bandinelli, joue, visionne des bouts de films, les associe à des musiques, et fabrique devant nous le spectacle Rome l’hiver.
Deux textes comme un dyptique dont se saisissent deux amoureux des mots. Amis, metteurs en scène et comédiens,
amateurs de chemins artistiques de traverse, Noël Casale et Xavier Marchand s’emparent de ces matériaux non-théâtraux
pour créer le parcours singulier de leur visite non-officielle de Rome. Une invitation à une promenade sensible dans laquelle
politique, histoire, présent, images, intelligence et fantaisie se frottent avec malice.
Texte d’après « Quelques jours avec Hitler et Mussolini » de Ranuccio Bianchi Bandinelli
Traduction Dominique Vittoz
Conception et mise en scène Noël Casale et Xavier Marchand
Avec Noël Casale
Scénographie-costume Anne Lezervant
Lumière Marie Vincent
Co-production : Théâtre du Commun, (Ajaccio) Compagnie Lanicolacheur (Marseille). Soutien : Collectivité Territoriale de Corse, Le
Hublot à Colombes, Théâtre Joliette-Minoterie à Marseille, Teatro di Roma / Teatro Argentina. Le Théâtre du Commun reçoit le soutien
de la Collectivité Territoriale de Corse – Ministère de la Culture – au titre des compagnies subventionnées et de la ville d’Ajaccio. Pour
ce projet, Noël CASALE est Lauréat 2015 d’une Bourse Hors les Murs de l’Institut Français
Photos © Eric Rondepierre
BIOGRAPHIES
NOËL CASALE
Acteur, Auteur et Metteur en scène
Né en 1960 à Bastia d’un père corse et d’une mère espagnole dans une famille d’ouvriers communistes. Renvoyé du lycée
de Bastia à 16 ans, il travaille pendant près de dix ans dans la marine marchande et sur le port de Marseille comme docker.
Découvre le théâtre à Paris à 25 ans. Formation auprès de Christian Benedetti, d’Agathe Alexis et, au Conservatoire
National Supérieur d’Art Dramatique, dans les classes de Stuart Seide et Bernard Dort. Passe le Bac en candidat libre
et poursuit des études d’Italien (lettres et civilisation) à l’Université de Nanterre (Paris X) jusqu’en Maîtrise. Rencontres
déterminantes (dans le travail et en amitié) avec Marie Ève Edelstein, Marc François, Claude Régy et Leslie Kaplan.
XAVIER MARCHAND
Metteur en scène
Xavier Marchand est formé au Conservatoire National d’Art Dramatique de Paris, sous la direction de Claude Régy et
Jean-Marie Patte. En 1987, il fonde la compagnie Lanicolacheur, conventionnée par le Ministère de la Culture en 2000.
Il se consacre à la mise en scène d’oeuvres poétiques et d’écritures contemporaines, privilégie un théâtre du langage,
du verbe et des écrits non dramatiques, en invitant des formes chorégraphiques, musicales, plastiques... Depuis plusieurs
années, il élabore des formes artistiques sensibles, en lien avec différentes communautés qui résident à Marseille, mettant
en lumière leurs cultures et leurs parcours individuels, collectifs, poétiques...
NOTE D’INTENTION
« Nous avons cherché à concevoir un spectacle autour d’un personnage que l’on voit travailler avec ce texte dans une
sorte d’Atelier-Laboratoire. Il lit, joue, visionne des bouts de films, d’images, tente de les associer à des musiques… se voue
à ébaucher – ici et maintenant - le spectacle Rome l’hiver. Nous pensons qu’il y a là une possibilité de témoigner du récit
de Bandinelli par une expérience de théâtre qui, du sérieux au grotesque, pourrait parler « aux femmes et aux hommes
de notre temps » (Wallace Stevens).»
Noël Casale & Xavier Marchand
EN DÉPIT DE LA DISTANCE QUI NOUS SÉPARE
Arnaud Saury
Mathieu ma fille Foundation (Marseille/France)
Théâtre
Collaboration avec le Festival Parallèle
JANVIER
JEUDI 28 – À PARTIR DE 19h
En dépit de la distance qui nous sépare sera présenté avec deux autres spectacles/performances lors de cette soirée
Parallèle. La programmation complète sera dévoilée à l’automne.
« On s’étonne des mystiques, mais le secret est là : leur amour, à la manière des torrents, n’avait qu’un seul lit, étroit, profond, en pente,
et c’est pour cela qu’il emportait tout »
Gustave FLAUBERT
Quelle peut bien être la différence entre extase et délire psychotique, entre révélation et hallucination ? Ou encore,
savez-vous distinguer les élans de dévotion doloriste des soubresauts causés par des troubles schizoïdes ?
L'ancien danseur atypique qu’est Arnaud Saury s’entoure d’un hiphopeur champion d’échec, d’un plateau de jeu de
trivial pois chiche, d’un glaneur de sons, d’une pile de couvertures des hôpitaux de France, d’un lumineux aguerri et
d’un vieux matelas de mousse pour mener une singulière enquête. En équilibre sur la frontière ténue qui sépare le grand
mystique du fou, il convoque les grandes figures religieuses de Sainte Thérèse d’Avila à Sainte Thérèse de Lisieux, du
magistrat allemand Schreber, célèbre pour ses délires, au théologien poète Ibn’Arabî, figure emblématique de l’ésotérisme
islamique, de Louise du Néant, mystique internée à La Salpêtrière, à l’ursuline missionnaire Marie de l’Incarnation… Un pari
extravagant, pour un spectacle performance à la fois profond et drôle, facétieux et poétique, qui dessine les contours de
la cartographie pleine de grâce de notre rapport au divin.
Conception Mathieu ma fille Foundation/Arnaud Saury
De et avec Arnaud Saury, Manuel Coursin, Yassine Alaoui Ismaili
Lumière Bruno Faucher
Son Manuel Coursin
Assistant Julian Blight
Coréalisation Théâtre Joliette-Minoterie - Festival Parallèle-KOMM’N’ACT. Une Production Mathieu ma fille Foundation en
Coproduction avec Le Théâtre des Bernardines de Marseille - Le Vivat Scène conventionnée pour la danse et le théâtre d’Armentières
- Le 3bisf Lieu d’Arts Contemporains d’Aix-en-Provence - Le Centre de Développement Chorégraphique et le Festival Uzès Danse.
Aide à la résidence Montevideo Centre d’écritures contemporaines de Marseille - Kunstencentrum BUDA, Courtrai - L’espace Darja
de Casablanca - H.A.S Maison Claire Lacombe de Marseille. Pour ce projet Mathieu ma fille Foundation reçoit le soutien de la Région
Provence-Alpes-Côte d’Azur et du Ministère de la culture et de la communication - DRAC PACA
Production Diffusion KOMM’N’ACT, Plateforme pour la jeune création internationale.
BIOGRAPHIE
ARNAUD SAURY
Comédien, metteur en scène.
Issu de la deuxième promotion (1994/97) de l’Ecole du TNB de Rennes, il travaille avec Matthias Langhoff, Jean-Luc
Terrade (avec qui il coréalise Lenz de Georg Büchner). Membre dissident de La Zouze (Cie du chorégraphe Christophe
Haleb) où il occupait entre autre et pendant six ans, un tiers-temps de danseur atypique (« Domestic Flight », « Résidence
secondaire », « Dé-camper », « Évelyne House Of Shame », « Liquide », « 2 fresh 2 die », avec le photographe Cyrille
Weiner). Il rejoint le groupe de travail Humanus Gruppo (Rennes) en 2006 (« La conquête du pôle sud » de Manfred Karge,
« Quai ouest », de B-M Koltès avec Rachid Zanouda, « La Dingoterie » (entretiens avec François Dolto) avec Eric Didry.
Il travaille avec Nicolas Frize sur « La Danse des Traductions ». Coréalise « Ce qui reste » d’après Edward Stachura avec
Petra Schulz et Espiral avec Léa P.Ning / Viviana Moin. Après avoir entamé un travail en milieu carcéral, il intervient plus
récemment en milieu psychiatrique (le 3bisf d’Aix-en-Provence, le Mas Careiron d’Uzès, le centre hospitalier Guillaume
Régnier de Rennes). Membre fondateur de Mathieu Ma Fille Foundation (« I’m a Love Result », Cycle « Mémoires du
Grand Nord », « Sous nos pas – volet 1 », « Paradis – volet 2 », « Construire un feu – volet 3 » et « Intégrale ».
NOTE D’INTENTION
« Je veux souffrir par amour et même jouir par amour, ainsi je jetterai des fleurs devant ton trône ; je n'en rencontrerai
pas une sans l'effeuiller pour toi... puis en jetant mes fleurs, je chanterai, je chanterai, même lorsqu'il me faudra cueillir
mes fleurs au milieu des épines et mon chant sera d'autant plus mélodieux que les épines seront longues et piquantes ».
Sainte Thérèse de Lisieux dans ces premières lignes extraites de la vocation de l’amour ne mentionne nullement l’être
aimé. Elle finit par le nommer. Jésus. Et Dieu sait combien nombre de mystiques l'ont aimé de tout leur corps. Ces élans
parfois doloristes, pouvaient à mon sens relever davantage d’un trouble schizoïde, ou du délire psychotique. Je rejoignais
de fait une partie de la psychiatrie et de la psychanalyse qui n’ont cessé de se pencher, avec autant d'intérêt que de
scepticisme sur ces états d'exception liés à l'expérience mystique.
Il existe malgré tout une différence essentielle avec les hallucinations relatées par certains mystiques : pour Thérèse d'Avila
par exemple Dieu la révèle à elle-­‐même. C’est sa soumission à Dieu qui la porte à la béatitude. Daniel Paul Schreber
raconte en revanche dans l’ouvrage autobiographique « Mémoires d’un névropathe », que ces communications le
placent définitivement en compétition avec Dieu lui-même. Loin de la béatitude de Sainte Thérèse d’Avila, il sombrera
alors dans une souffrance indicible et une rivalité de pouvoir qu'il n'a pas voulues. Son corps doit être changé en corps
de femme en vue d'abus sexuels. Dans un second temps, son corps devient même le lieu de jouissance de Dieu. Il finit
par croire que ce dernier le transforme miraculeusement en femme. Il n'a de choix qu'entre cette transformation et
l'anéantissement.[...]
L'extase c’est se trouver « en dehors de son propre moi ». Et si l’on considère que notre corps est notre propre maison, le
délirant extatique, le « hors de soi » en quelque sorte, aura de fait bien du mal à rentrer chez lui.
Je me rappelle dès lors que je reste un grand mécréant. Un de ceux qui porte malgré tout le désir d’embrasser la
mystique de ces hommes et femmes comme un amant véritable.
Arnaud Saury
LA CLASSE VIVE
Marion Aubert / Marion Guerrero
Cie Tire pas la nappe (Montpellier/France)
Théâtre tout public à partir de 7 ans
FÉVRIER
MERCREDI 03 - 15h
JEUDI 04 - 10h et 14h (SÉANCES SCOLAIRES)
VENDREDI 05 - 10h (SÉANCE SCOLAIRE)
« Écrire c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit. »
Marguerite DURAS
Qui es-tu ? As-tu parfois l’impression d’être quelqu’un d’autre ? Pourquoi as-tu été puni ? Est-ce que tu méritais d’être
puni? Qu’est-ce que tu as mangé à la cantine ? Est-ce que tu connais l’histoire du vilain petit canard ? Et « T’en fais
pas mon p’tit loup », tu l’as déjà entendue, cette chanson ? Est-ce que tu as déjà eu envie de taper ? De cracher sur
quelqu’un ? Qu’est-ce que ça fait, lorsque tu fais la crise ? Voici quelques-unes des questions du « cahier d’imaginaire »
posées à plus de deux cents enfants d’écoles primaires par l’auteure et comédienne Marion Aubert afin de récolter les
mots beaux et violents qui nourrissent un spectacle au processus de création atypique.
Sur la scène, Nestor, huit ans, aimerait bien que sa mère lui écrive une pièce de théâtre avec de la guerre et de l’action.
Marion, sa maman, voudrait bien parler de tout : d’amour, de chagrin et de la mort aussi. De son cahier d’imaginaire
surgissent alors des personnages forts étranges : la célèbre Marguerite Duras, un maître amoureux, un cancre, un enfant à
capuche et même la petite sœur de Nestor, Héliette, qui voudrait bien participer…
Marion Aubert, la comédienne Capucine Ducastelle et la metteure en scène Marion Guerrero, fondatrices complices de
la compagnie montpelliéraine Tire pas la nappe, dressent le portrait sensible et profond des enfants d’aujourd’hui et de
cette période de la vie si intense où s’inventent les histoires les plus folles.
Texte Marion Aubert
Mise en scène, scénographie et costumes Marion Guerrero
Avec Marion Aubert, Capucine Ducastelle et Xavier Bazin
Collaboration artistique et musicale Gaëtan Guérin
Création lumières Olivier Modol
Création vidéo et son Thibault Lamy
Réalisation documentaire autour des ateliers Flore Taguiev
Production Compagnie Tire pas la Nappe. Direction artistique Marion Aubert et Marion Guerrero. Co-production La Comédie de
Saint-Étienne CDN, Ma Scène nationale de Montbéliard, Le Cratère scène nationale d’Alès. Soutien à la production Le Préau, Centre
Dramatique Régional de Basse Normandie-Vire ; Aide à la création de la Région Languedoc-Roussillon. Résidence de création au
Théâtre de Villeneuve-les-Maguelone (scène conventionnée pour le jeune public en Languedoc-Roussillon), à La Chartreuse, Centre
national des écritures du spectacle et à Ma Scène nationale, Pays de Montbéliard. Compagnie conventionnée par le Ministère de la
Culture et de la Communication DRAC Languedoc-Roussillon. Compagnie associée à La Comédie de Saint-Étienne CDN.
Photos © Jean-Louis Fernandez
BIOGRAPHIE
LA COMPAGNIE TIRE PAS LA NAPPE
La Compagnie Tire pas la Nappe est fondée en 1997 par Marion Aubert, Marion Guerrero et Capucine Ducastelle, à
leur sortie du Conservatoire de Montpellier, dirigé par Ariel Garcia-Valdès. Elle est codirigée par Marion Aubert et Marion
Guerrero. Depuis plus de quinze ans, la compagnie travaille à la création et la promotion des écritures contemporaines et
plus spécifiquement celle de Marion Aubert, dans des mises en scène de Marion Guerrero. Auteure d’une vingtaine de
pièces, Marion Aubert est éditée chez Actes Sud-Papiers. Certains de ses textes sont traduits en allemand, anglais, italien,
catalan et tchèque et représentés sur les scènes internationales : festival Primeurs et le Staatstheater de Sarrebruck en
Allemagne, Théâtre Divadlo Na Vinohradech à Prague, festival Voices from à San Francisco, Lark development Center
de New York, Hampstead Theatre et Royal Court de Londres, festival de Naples, Teatro Eliseo de Rome dans le cadre du
festival Face à Face. De 2003 à 2006, la Compagnie Tire pas la Nappe est accueillie en résidence au Théâtre des Treize
Vents CDN de Montpellier, où elle crée, entre autres, « Les Histrions (détail) » de Marion Aubert, joué au Théâtre de La
Colline dans le cadre du Festival d’Automne. Marion Guerrero, met en scène la plupart des textes de Marion Aubert dont
« Les Aventures de Nathalie Nicole Nicole » et « Orgueil, poursuite et décapitation » présentés au Théâtre du Rond-Point
à Paris. En 2012/2013, Marion Aubert est auteure associée au Théâtre Jacques Coeur de Lattes, dirigé par Frédérique
Muzzolini et aux Scènes du Jura, dirigées par Virginie Boccard. Depuis 2011, la compagnie est associée à La Comédie de
Saint-Étienne CDN, dirigée par Arnaud Meunier.
NOTE D’INTENTION
De quelques sources d’inspiration.
Pressions familiales.
Le projet est né d’échanges avec mon fils - Nestor, 7 ans, l’âge de raison. Me voyant souvent partie, parfois loin, en tournée,
parfois enfermée dans le bureau, la tête dans mon ordi, Nestor me dit : «Quand donc m’écriras-tu un spectacle?» « Tu
crois que je n’ai que ça à faire ?! » J’ai dit. « Va ranger ta chambre ! » (Je suis une maman redoutable). Lorsque Nestor eut
bien rangé sa chambre (et fourré toutes ses cartes Pokémon sous son lit), je lui ai dit : « Eh bien, mon fils, sur quoi voudrais-tu
que j’écrive ? » « Harry Potter, ou Le Seigneur des anneaux, ou Star Wars. » M’a-t-il aussitôt répondu. Le problème, c’est
que ça ne m’intéresse pas tellement. « Ça ne m’intéresse pas tellement, Nestor. » J’ai dit. « Quoi ? ça ne t’intéresse pas, la
magie ?!!! » « Tu me parles sur un autre ton là ! » « Oh mais j’ai rien dit là pff. Tu comprends rien! » Nestor est parti pleurer
dans sa chambre. « Tu me dis pardon, Nestor ? » « Pardon ! » « Tu sais, Nestor, j’ai peur que tu sois déçu par mes histoires.
Je veux dire, moi, ce que j’aime, c’est inventer de nouvelles histoires. Et ces histoires-là, Harry Potter, Star Wars, elles sont
déjà écrites. Il nous faudrait inventer une histoire qui serait un peu comme une histoire jamais inventée. » « Oui, mais avec
de l’action. » Le problème, c’est que je n’aime pas tellement l’action. « Il y a sans doute des enfants qui n’aiment pas
tellement l’action. » Je dis. « Et qu’est-ce qu’ils aiment, alors ?! » « Eh bien, je ne sais pas, moi. L’amour, par exemple. Ça
ne t’intéresse pas, toi, l’amour ? » « Bof. (Temps). Ben quoi ?! Chacun son truc ! Et pourquoi est-ce que tu ne pourrais pas
écrire un spectacle juste pour moi ? » « Eh bien, parce que nous allons devenir très pauvres si je n’écris que pour toi, mon
chéri. » « Ah. » Le lendemain, mon fils me dit : « Qu’est-ce qui t’intéresse, toi ? » « Eh bien, moi, ce qui m’intéresse, c’est
ce qui se passe dans la tête des autres. [...] Avec marraine et tata Marion, nous irons dans les classes, et nous essaierons de
savoir ce qu’il se passe dans la tête d’autres enfants. » « Tu nous feras une leçon ?! » « Ça sera pas vraiment une leçon.
Ça sera plutôt une classe d’imaginaire. On parlera de tout ce dont on a envie de parler. » « Par exemple la question de
l’abolition de la peine de mort ? Parce que je ne comprends pas pourquoi on ne tue pas quelqu’un qui tue les bébés et
même ceux en train de naître ! Et pourquoiest-ce que tu ne donnes jamais au pauvre, maman ? Tu vois bien qu’il a faim!
Imagine un peu !Tu serais à sa place ! Et toi tu passes tu ne lui donnes rien ! » Me dit Nestor la bouche pleine de hot dog
en rentrant de la patinoire. « Eh bien oui, nous parlerons des choses du monde. Des choses extérieures, et des choses
intérieures. Les choses extérieures qui nous rentrent dedans. » « Je com- prends rien. Moi, il ne m’intéresse plus trop, ton
projet. » Me dit Nestor. « Eh bien, nous, il nous intéresse. » Je dis.
Marion Aubert
SCHITZ
Hanokh Levin / David Strosberg
KVS Bruxelles (Belgique)
Théâtre
FÉVRIER
JEUDI 25 - 20h
VENDREDI 26 - 20h
SAMEDI 27 - 19h
« Inscrivez s’il vous plaît une somme à trois chiffres,
J’ai un gendre indexé au dollar
Et une fille au cours du lard ! »
Hanokh LEVIN
Bienvenue chez les Schitz ! Une famille au sein de laquelle les sentiments se mesurent à l’aune de camions, de saucissons,
de harengs au vinaigre et de boulettes de viandes, dans un monde où « la chair humaine a moins de valeur que la viande
de porc ». Quand il s’agit de marier, enfin, la fille unique à un arriviste, la cellule familiale explose et chacun laisse libre
cours à ses pulsions primitives… Mus par un besoin insatiable de se remplir de nourriture, d’argent ou de sexe pour combler
un vide existentiel béant, les personnages campés par l’auteur israélien Hanokh Levin, nous entraînent dans une épopée
grotesque et trépidante. Chez les Schitz, pas de place pour la psychologie ! Mais de l’humour, du noir, du lourd, du gras,
des sarcasmes, des chansons hilarantes et une bonne dose d’irrévérence… À l’exubérance et à la truculence des mots de
cet auteur majeur répond une mise en scène épurée : quatre chaises, une guitare électrique et un quatuor de comédiens
percutants, aux corps qui portent les stigmates d’un monde au bord du gouffre.
David Strosberg, membre de l’équipe du KVS jusqu’à 2010, est aujourd’hui directeur artistique du Théâtre Les Tanneurs
à Bruxelles. Il s’empare de cette pièce politique décapante et en fait une machine à jouer jubilatoire qui met à nu un
monde définitivement devenu marchandise.
Texte Hanokh Levin
Texte français Laurence Sendrowicz
Mise en scène David Strosberg
Avec Brenda Bertin, Bruno Vanden Broecke, Jean-Baptiste Szezot et Mieke Verdin
Composition Bruno Vanden Broecke
Musique Bruno Vanden Broecke et Jean-Baptiste Szezot
Dramaturgie Hildegard De Vuyst
Scénographie Michiel Van Cauwelaert
Costumes Lies Van Assche
Production : KVS Bruxelles. Avec les remerciements au Vlaamse Gemeenschap, Vlaamse Gemeenschapscommissie, Brussels
Hoofdstedelijk Gewest & Stad Brussel. Schitz a connu sa première française au Théâtre de La Bastille Paris le 24/03/2015.
Photos © Danny Willems
BIOGRAPHIE
DAVID STROSBERG
Formé à l’INSAS, David Strosberg est actif depuis une dizaine d’années dans les communautés française et flamande.
Il a débuté comme metteur en scène au Théâtre Varia avec « L’enfant rêve » d’Hanokh Levin durant la saison 20002001. Ensuite il a mis en scène « Le tueur souriant » de Jean- Marie Piemme en 2003, « Ode maritime » au Theater
Zuidpool à Anvers, « un Amour déraisonnable » au Kunstenfestivaldesarts 2006, « Schitz » au KVS, « Djurjurassique bled »
et « Incendies» au Théâtre National. Il a également coécrit et joué dans plusieurs projets dont notamment « Un Coq de
Cordoue » de Dito’Dito, « We people » d’Union suspecte, « Kroum » de Ruud Gielens et « Minimansmo » du Théâtre de
Galafronie. En 2009, il a monté « Mein Kampf (farce) » de George Tabori au Théâtre Varia. D’autre part, il a également
une longue expérience en tant que dramaturge ainsi que programmateur. Jusqu’en 2010, il a fait partie de l’équipe
artistique du KVS. Depuis 2010, il est directeur artistique du Théâtre Les Tanneurs à Bruxelles.
ENTRETIEN AVEC DAVID STROSBERG
Comment est né ce projet de mise en scène de « Schitz » ?
Pour ma première mise en scène en 2000, j’ai monté « L’enfant rêve » de Hanokh Levin au Théâtre Varia. J’avais
découvert ce texte et cet auteur en assistant à une lecture à Paris. Ensuite, j’ai poursuivi ma lecture de l’œuvre de Levin
et, au fil de la parution des traductions, j’ai découvert « Schitz », ce devait être en 2002 ou 2003. Mon désir de monter ce
texte a été immédiat, très évident, je l’ai proposé au KVS et l’aventure a commencé. « Schitz » appartient à la catégorie
des « pièces politiques » de Levin, alors que « L’enfant rêve » faisait partie des « pièces mythologiques ». Chez Levin,
l’écriture est très différente selon les pièces, même si l’on reconnaît que l’on a affaire à un seul et même auteur. Et je
trouve cela extrêmement riche. Cela ouvre des perspectives de travail riches et multiples. « Schitz » est une pièce centrée
sur la maison, l’intérieur, c’est une pièce familiale. Elle a bien sûr une vraie dimension politique, mais au premier abord,
le contexte est bien celui-ci : une famille, chez elle, qui vit, qui parle. Alors que dans « L’enfant rêve », l’univers est plus
baroque, il y a un plus grand nombre de personnages, on y évoque des rêves, un messie, l’exil.
Outrancier, excessif, irrévérencieux, burlesque, cruel, tragique, tels sont les adjectifs auxquels on pense en lisant « Schitz
». Comment mettre en scène un tel texte ? Quels ont été vos choix ?
La question de la caricature est tellement appuyée dans l’écriture de cette pièce que mon enjeu a été précisément de
ne pas l’amplifier, de rester le plus possible sincère, sobre.
Ayant déjà assisté à des mises en scène de « Schitz » qui jouaient au contraire sur un jeu et des costumes caricaturaux,
j’ai pu mesurer combien ces choix éloignaient les personnages de nous, combien on pouvait rater alors la dimension
proprement humaine de ces personnages et ce qui les relie à nous. Selon moi, les thèmes évoqués par ce texte ne sont
pas caricaturaux, et ma mise en scène vise à rendre perceptible la part de fragilité, de sincérité que contiennent aussi
ces personnages. Je souhaite que tout le monde puisse se reconnaître en eux. L’un de mes premiers choix de mise en
scène a été de rendre obèse toute la famille. Dans le texte, seul la fille qui cherche à se marier est grosse. J’ai souhaité
que tous le soient. Cela a été une décision assez instinctive. J’ai ensuite choisi de recourir à des techniques assez chères
mais efficaces (au niveau des costumes) pour que l’illusion soit parfaite : les comédiens ne sont pas déguisés en gros, ils ont
vraiment l’air d’être gros. Ce fut notre plus gros poste en termes d’investissement scénographique. La scénographie pour
le reste est très simple, elle se compose de 4 chaises et d’une guitare. Et quand ils entrent en scène, ces 3 comédiens gros,
le père, la mère et la fille, le public rit, mais d’un rire gêné. Comme s’ils riaient non pas d’une farce jouée (là le rire pourrait
être franc), mais de quelque chose de plus réel, d’une obésité réelle, non factice.
Notre travail sur le plateau a vraiment été guidé par un souci de sobriété, de sincérité : ne pas crier, ne pas sur-jouer, éviter
les artifices. Pour les passages chantés par exemple, nous avons choisi de les faire a capela et accompagnés par une
guitare, quelque chose de très simple, d’immédiat. La musique a été composée par deux des comédiens. [...]
Comment qualifieriez-vous l’écriture de Hanokh Levin ?
Hanokh Levin est pour moi un virtuose de l’écriture. Je qualifie son écriture d’écriture mathématique. Ce que je veux dire
par là, c’est qu’il est extrêmement précis : musicalement, au niveau du souffle, des respirations, du rythme. Par exemple,
on ne peut absolument pas confondre, dans la pièce, les passages chantés avec les passages dits. Tout est très calculé,
très précis. Pour les acteurs, c’est jouissif, il a une musicalité qui facilite la direction d’acteur.
On est, avec Levin, dans un théâtre de l’immédiateté, dans lequel les personnages, les acteurs se répondent tout de suite,
ce qui n’est pas le cas chez Tchekov ou chez Ibsen par exemple. Chez Levin, il n’y a pas de silences rythmiques, pas de
silences d’intention car tout ce qui est pensé est dit. Tout se passe comme si les pensées parlaient. Il ne s’agit donc pas du
tout d’une pièce à tiroir, à secrets, ni d’une pièce psychologique. Dans « Schitz », on est dans le bestial, les mots frappent,
sont très coriaces. Et il ne s’agit pas pour autant d’un oratorio, ce théâtre est un théâtre physique, une pièce pour des
corps, sur des corps, avec des corps. Les acteurs ont une vraie et belle liberté énergétique, physique.
Si je devais faire des comparaisons, je dirais que pour la musicalité, Hanokh Levin se rapproche de Thomas Bernhard, et
que pour ce qui concerne les personnages, il serait plutôt du côté de Werner Schwab.
Entretien réalisé par Stéphanie Chaillou
CHEMIN FAISANT, MARSEILLE
AUTEURS FACE AU RÉEL : LE RÉEL EN JEU
Julien Mabiala Bissila / Aurélia Barbet
Alexandra Badea / Jean-François Comminges
Théâtre – Lecture – Rencontre – Cinéma
Collaboration avec la Biennale des écritures du réel – Théâtre La Cité
MARS
JEUDI 03 - 19h (Chemin faisant, Marseille)
VENDREDI 04 - 19h (Chemin faisant, Marseille)
SAMEDI 05 - 15h (Auteurs face au réel : le réel en jeu)
« Le grand défi en réalité pour l’artiste comme pour l’intellectuel aujourd’hui, c’est d’exprimer le destin commun. »
Éric CORIJN
Chemin faisant, Marseille #2 : une plongée au coeur de trois quartiers populaires pour trois projets artistiques nés de la
rencontre fructueuse d’artistes avec les habitants. Le réalisateur Jean-François Comminges installe son studio de cinéma
participatif dans le ventre de la cité phocéenne : Noailles, un quartier comme un théâtre… Joliette, lattitude 43. Le long
du port autonome, entre les immeubles qui poussent et les grues qui s’agitent, la cinéaste Aurélia Barbet fait chanter les
habitants. Paroles d’hier et d’aujourd’hui envahissent les rues. Quant à Julien Mabiala Bissila, auteur congolais lauréat en
2014 du prix RFI-Théâtre, il confectionne un spectacle sur mesure nourri de rencontres avec une couturière et les résidents
de Saint-Mauront. Trois visages d’une métropole comme la scène sur laquelle l’humain se pense et se raconte.
Auteurs face au réel : Julien Mabiala Bissila donne à entendre le récit de son échappée du Congo, en 1997, en pleine
guerre civile. Alexandra Badea, auteure roumaine, Grand Prix de Littérature Dramatique en 2013, partage un texte
écrit sur le vif qui prend appui sur les images d’actualité circulant sur le net : une fiction poétique pour transcender le réel
immédiat.
Parce que du local au global, de la ville au monde, la distance est ténue : des propositions pour articuler dans un même
mouvement le voir, le faire et le penser. Faire pour penser et peut-être voir autrement…
Chemin faisant, Marseille
« Jazz, dentelle et taffetas » un spectacle de Julien Mabiala Bissila
avec Julien Mabiala Bissila, Rabia Zeroual, Gilles Campaux
« Epopées »un film musical d’Aurélia Barbet
« Les noaillaux » un film de Jean-François Comminges
Production Théâtre La Cité, avec le soutien de la Région PACA, du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône,
de la Ville de Marseille et de l’Acsé dans le cadre des Contrats Urbains de Cohésion Sociale,
de la Fondation Daniel et Nina Carasso.
Auteurs face au réel : le réel en jeu
« Après une longue apnée » lecture de Julien Mabiala Bissila
« Ecritures à Vif ou Connexions » performance de Alexandra Badea
Coréalisation Théâtre Joliette-Minoterie - Théâtre La Cité, dans le cadre de la Biennale des écritures du réel #3.
Une initiative du Théâtre La Cité partagée avec de nombreux lieux de la ville et de la région.
Photos © Jean-François Comminges et © Théâtre La Cité
NOTE D’INTENTION
Chemin faisant, Saint-Mauront
« Je me suis posé des questions en arrivant là. Des questions que les habitants pouvaient se poser en me voyant venir
arriver.
Pourquoi je suis là, pourquoi je dois être là ?
Pourquoi doivent-ils me raconter leurs vécus ? Leurs histoires ? Pourquoi c’est à moi de venir écouter ces histoires. Et en fin
de compte qu’est ce qui va se passer après ?
Pourquoi doivent-ils me faire confiance ? Et si j’étais de la police ?
Mes premiers échanges ont été d’une importance capitale pour commencer à écrire.
La question de ma place s’est vite posée. Qui j’étais ? Pourquoi je faisais ce travail d’écriture ?
J’étais clair.
Mon travail sur ce vaste terrain consistait à circuler, observer, provoquer des rencontres pour écrire un texte pour le théâtre
et qui sera joué ici et, peut-être ailleurs, avec ou pas les gens que je vais rencontrer ici. Ça dépendra.
Certains de mes déplacements étaient surveillés par certains jeunes que je croisais à l’entrée de la cité.
Alors la tentation d’improviser un lieu de travail, un bar du quartier, est devenue nécessaire.
Dedans, il y avait un groupe de vieux et de jeunes qui jouaient aux cartes. C’était intéressant car pour moi il était question
des habitués. Des gens qui vivent la réalité du terrain.
J’avais mes habitudes. Je venais, je saluais tout le monde, puis je demandais le café. Y avait un écran qui diffusait le foot,
un peu comme dans ma pièce « Crabe rouge » et je discutais au comptoir de tout et de rien.
Je m’étais présenté comme artiste et cela a circulé dans le petit bar.
Ils ont d’abord fait semblant de m’ignorer et après y en a deux, trois, qui se sont amenés pour me questionner sur ce que
j’écrivais.
Tout est parti de là. »
Julien Mabiala Bissila
Chemin faisant, Noailles
« Noailles est, selon moi, le quartier des quartiers.
Singulier et exemplaire dans sa profusion, il est le lieu de tous les achats et de tous les exotismes. Il est, dans ce petit
périmètre palpitant de l’hyper centre, jouxtant la Canebière et le Vieux-Port, toutes les communautés de la ville métissée
que j’ai élu mienne il y a déjà 20 ans, Marseille.
Peut-être comme tous les lieux singuliers, Noailles fascine et Noailles effraie.
Lorsqu’on y rentre, on sait en gros ce qu’on vient y faire : acheter pour consommer. Mais à vrai dire, on ne sait jamais
exactement ce qu’on va y trouver, tant ce quartier est un monde en soi, un univers, où chaque croisement est l’occasion
d’une réplique ou d’une scène imprévue.
D’un petit monde de survivance, fait d’évènements, de récits de vie, d’une concentration de problèmes et d’humanité,
Noailles est donc bien un théâtre. Un quartier, comme un théâtre. Dans toute son universalité.
Aussi un lieu d’histoires…
Des vieilles enseignes, qui sonnent comme autant d’institutions illustres
EMPEREUR, le PERE BLAISE, SAUVEUR, LE GRAND HOTEL NOAILLES, devenu désormais HOTEL DE
POLICE …
Et surtout les primeurs, les commerces de viandes, de poisson, d’épices tenus principalement par les gens du Maghreb.
Les boutiques et resto sénégalais. Le coin des asiatiques. Et aussi le coin des indiens.
Le commerce illégal, la contrebande, prend aussi sa place.
Tous les commerces, et ici on discute, sans cesse !
De quoi discute-t-on au cœur de Noailles ?
Mais peut-on tout savoir ?
Des souvenirs, des ragots, des affaires…
Des récits : témoignages d’à-côté, ou nouvelles du Bled…
On ne peut pas tout dire…
Mais on doit le dire bien !
Chausser le masque qui nous va le mieux : Comédie, fantaisie, dialogues et raccourcis, inventions collectives et mise en
scène d’un « drôle de drame », entre théâtre et cinéma ! »
Jean-François Comminges
OCCIDENT
Rémi De Vos / Dag Jeanneret
Cie In situ (Béziers/France)
Théâtre
MARS
JEUDI 10 - 20h
VENDREDI 11 - 20h
SAMEDI 12 - 19h
« Et moi je te balance un truc en travers de la gueule ! Je te balance le fer à repasser dans la gueule ça te fera passer l’envie de dire
des saloperies ! Je te fais péter toutes les dents ! »
Rémi DE VOS
Avec un titre qui évoque le nom d’un groupuscule d’extrême droite des années soixante, Occident annonce la couleur :
noire. Mais sur la scène, point de fresque politique. C’est au combat d’un couple pathétique, sur fond de misère sociale
et sexuelle, que l’on assiste. Quand dire l’amour n’est plus possible, quand la frustration atteint son paroxysme, reste alors
la haine. Les vannes sont grande-ouvertes et chacun laisse libre cours à ses névroses, ses peurs, ses fantasmes. Insultes,
propos racistes et humiliations pleuvent comme autant de coups. Et la parole tranchante et décomplexée, les mots au
vitriol, les répliques cinglantes et féroces sont balancés avec virtuosité par un duo d’acteurs réjouissants à un rythme si
soutenu que le drame pourrait en devenir terriblement comique.
Le metteur en scène Dag Jeanneret, membre du collectif de direction de la compagnie In Situ depuis 2002, est
aujourd’hui associé à la direction de SortieOuest, domaine départemental d’art et de culture de Bayssan, à Béziers.
Il crée «Occident» en 2008 ; depuis, cette chronique de la misère ordinaire écrite par Rémi De Vos a tourné dans de
nombreux théâtres – TGP de Saint-Denis, Théâtre du Rond-Point, Théâtre des Halles à Avignon… Une comédie intimiste
et violente qui résonne régulièrement avec nos actualités.
Texte Rémi De Vos
Mise en scène Dag Jeanneret
Avec Stéphanie Marc et Christian Mazzuchini
Scénographie Cécile Marc
Lumières Christian Pinaud
Ce spectacle a été créé et joué jusqu’en octobre 2013 avec Philippe Hottier.
Pour des raisons de santé, il a dû être remplacé pour cette reprise par Christian Mazzuchini.
Production : Cie In situ, associée à sortieOuest, Domaine départemental d’art et de culture de Bayssan – Scène conventionnée pour
les écritures contemporaines. In situ - Compagnie conventionnée par la DRAC Languedoc-Roussillon. Co-production : Théâtre d’O
Montpellier. Avec le soutien de la Région Languedoc-Roussillon.
Photos © Christophe Le Dévéhat
BIOGRAPHIE
CHRISTIAN MAZZUCHINI
Il entre dans la danse et s’oriente vite vers le théâtre où il travaille avec Jean-Yves Picq, Pascal Papini, Chantal Morel, Cyril
Grosse, Olivier Maurin, Claire Lasne, Bernard Lotti, Philippe Delaigue. Il travaille également pour la télévision et le cinéma,
notamment avec Claire Denis, Luc Besson, Patrice Leconte, Hélène Angel, Gérard Pires, Olivier Marchal, Richard Berry,
Claude-Michel Rome et à plusieurs reprises avec Karim Dridi, qui se fait son complice sur « Psychiatrie/Déconniatrie ». Il
met en scène « Verdi Opéra », avec la famille Zanco Tu aj Me et le « Cabaret Tzigane », ainsi que « Pour expliquer ce que
j’étais » de Louis Aragon. Entre 1997 et 2002, depuis la rencontre avec l’écriture de Serge Valletti, il crée, en trois volets,
« Gens d’ici et autres histoires » puis « Les autres gens d’ici » et enfin « Encore plus de gens d’ici ». Derniers spectacles:
« En attendant Godot » - mise en scène Marion Coutris et Serge Noyelle, « Vagabondage » - mise en scène Christian
Mazzuchini, « Manguimos » - mise en espace Xavier Marchand, « Jésus de Marseille » - mise en espace Christophie
Correia, « Le vivant au prix du mort » - mise en scène Christian Mazzuchini.
STÉPHANIE MARC
« Longtemps, j’ai voulu être majorette. Bon, ça ne s’est pas fait.
Comédienne, c’était un peu pareil, des costumes, de la musique, des déplacements.
Mais avec des textes.
J’ai suivi la formation du théâtre universitaire de Montpellier. (A la faculté de Montpellier, il n’y avait pas de section
majorette.) J’ai appris que j’aimais dire des textes, je pouvais les jouer parce qu’ils me semblaient miens : « Même si » de
Christine Angot, « Les Suivantes » de Michel Foucault, des textes de Brecht et Molière, sous la direction de Denis Lanoy.
Avec Eugène Durif et Catherine Beau, j’ai découvert la fantaisie et plus de liberté encore, et la musique, la chanson:
« Filons vers les Iles Marquises », « Divertissement bourgeois », « Cabaret mobile et portatif » (spectacles musicaux).
J’ai travaillé avec Alain Béhar, Jean-Marc Bourg, Michel Froelhy, Gilbert Rouvière, Frédéric Borie, Jacques Allaire, Luc
Sabot, Dag Jeanneret autour de textes de Emmanuel Darley, Jean-Yves Picq, Shakespeare, Jean-Luc Lagarce, JeanPierre Siméon, Heiner Muller, Horvath... Dag Jeanneret sait faire une place essentielle dans son théâtre, à l’acteur et à
son interprétation de la langue. « Occident » a été et reste, en autre pour cette raison, et aussi pour ce qui y est dit, un
spectacle important et un plaisir immense.
J’ai aussi travaillé avec Claude Guerre sur des dramatiques de France Culture, et avec l’Orchestre National de Montpellier
dans le cadre des concerts éducatifs.
J’ai mis en scène et interprété « Marilyn Monroe/Entretiens » d’après un texte de Michel Schneider, où je joue Marilyn
Monroe (parce qu’on n’est jamais si bien servi que par soi-même.) Et j’ai retrouvé la chanson dans un autre spectacle que
j’ai mis en scène et chanté, « Amore Variétés », spectacle musical et sentimental autour de chansons de variétés, avec
rideau et short paillettes, parce que, longtemps, j’ai voulu être majorette... » Stéphanie Marc
NOTES D’INTENTION
Dans cette dissection au scalpel des rapports d’un couple et de ce couple au monde, dans un incessant va-et-vient
horriblement drôle, il y a comme un concentré de toutes les petites misères humaines, de toutes les avanies quotidiennes,
de tous les renoncements mais aussi - et paradoxalement - de tous les espoirs enfouis.
« Occident », c’est une bataille à la vie à la mort entre deux êtres perdus, qui se sont comme retranchés du monde policé,
dans l’absolue nécessité et la pure vanité de triompher de l’autre, de ne jamais rien céder à l’autre. Sinon, ils s’écroulent
ou s’en vont.
« Occident », c’est un échange âpre, trivial, dérangeant parfois dans sa violence.
« Occident », c’est un art du dialogue consommé, une mécanique de précision presque vaudevillesque où le rire advient
brutalement, sauvagement. Puis se glace dans la gorge puis revient encore, toujours plus effrayant.
« Occident », c’est aussi la peinture de la descente aux enfers d’un homme qui peu à peu glisse vers l’extrémisme,
doucement, sciemment, sans jamais s’en émouvoir. Une petite suée dans le dos de nos bonnes consciences.
Dag Jeanneret, metteur en scène
« Occident » est une pièce désespérée, atroce dans sa noirceur sans retour. On doit pourtant rire, sinon ça ne marche
pas. La pièce, dans ce qu’elle propose, est presque inatteignable. Elle se joue constamment sur le fil du rasoir et demande
pour cela de sacrés funambules n’ayant pas peur du vide…
J’ai vu une représentation d’« Occident » au Théâtre Gérard Philipe, à St Denis. Dans une mise en scène de Dag
Jeanneret. Il s’agissait d’un travail en cours, d’un « chantier », puisque la création est prévue en octobre de cette année.
Et bien je ne croyais pas ce que je voyais ! Philippe Hottier et Stéphanie Marc étaient tout simplement incroyables et
la mise en scène de Dag Jeanneret déjà d’une précision diabolique. La pesanteur et la grâce, l’amour devenu fou, la
drôlerie cruelle, l’envie d’en finir, tout était là…
Cela fait quinze ans que j’écris, il est très rare pour moi de voir porter à la scène un de mes textes avec autant de force.
Un choc, vraiment.
Rémi De Vos
LE CABARET DE LA DERNIÈRE CHANCE
Jacques Rebotier
Cie voQue
Compagnie en longue résidence
Théâtre - Cabaret
MARS
VENDREDI 18 - 20h
SAMEDI 19 - 19h
«45.23.
Arts premiers.
Les arts des autres sont primitifs ou premiers, voire primaires.
Les nôtres sont secondaires, et donc accessoires. »
Jacques REBOTIER
Bienvenue dans le monde de l’après ! Poésie, musique et politique. En compagnie de ses amis comédiens, musiciens,
chanteurs, danseurs... et d’un invité surprise, Jacques Rebotier, orfèvre malicieux des mots et compositeur audacieux,
orchestre une joyeuse et extravagante soirée. Il puise à la demande dans son ouvrage Description de l’omme, encyclopédie
loufoque du XXIIème siècle. Anatomie, sang, passions, parole, organisation sociale, religion, moyens de production et de
reproduction, sexe(s), monnaie, arts, hunivers, tout y passe, et en revue. Et tout s’explique : il y a des boules, et il y a des
trous. Et dans ses 2 x 66 Brèves pour instrumentistes-parlants, il pioche à l’envi de petits solos pour différents instruments où
les musiciens jouent des partitions qui sont aussi des partitions de parole. Des matériaux de sons et de mots pour nous livrer
en direct dead un écho du désordre du monde et des pensées. Bienvenue dans le monde du devant. Leçons de rien et
chansons à l’avenant. Du vent !
Compositeur, Jacques Rebotier écrit une musique libre, expressive, souvent liée au texte, ou virant au théâtre instrumental;
poète, il crée des objets littéraires décalés et fascinants ; metteur en scène, il invente des spectacles drôles et dérangeants.
Musique, texte, voix Jacques Rebotier
Guitare électrique Jean-Marc Montera
Violoncelle Adeline Lecce
Bassons, bombarde, cervelas Marc Duvernois
Invité surprise
Production voQue. Coproduction L'Apostrophe, scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d'Oise dans le cadre d'une résidence
de compositeur dispositif DGCA/SACEM. Convention Ministère de la Culture et de la communication (théâtre et musique) – DRAC
Île-de-France Soutien SACEM.
Photos © voQue - Les Nouvelles Aventures extraordinaires de John H. B. Oxymoron
BIOGRAPHIE
JACQUES REBOTIER
« Je suis né au moment où je m’y attendais le moins. Tout petit déjà, je.
(Papa m’encourageait.)
Très déjà, tout petit. Es-tu bien sûr de ton cerveau, mon chéri ?
À quatre ans je passai sous un silence. À quel âge êtes-vous passé sous le silence ? À quatre ans.
À onze ans, je serai musicien, pour ne pas avoir à ne parler qu’une seule langue.
À douze ans écrivain, pour penser dans les coins. À treize, rien. (...)
De zéro à x ans, je restai ainsi entre la vie et la mort.
Quarante et sept : pas encore dans l’espace, et déjà dans les temps ? » Autobiographies n°47, Jacques Rebotier
COMPOSITEUR Jacques Rebotier écrit une musique libre, expressive, souvent liée au texte, ou virant au théâtre
instrumental. Jeux de langage, formes, glissements du son et du sens, le travail de Jacques Rebotier porte avec précision
sur tous les aspects du phrasé et de l’articulation, intonation, accentuation, rythme, débit. Ses oeuvres ont été créées
par l’Ensemble 2E2M, l’Ensemble Intercontemporain, Ars Nova, Accroche Note, Aleph, l’Orchestre National de Jazz,
Les Cris de Paris, l’Ensemble Sillages, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestre National d’Île-de-France,
l’Ensemble Court-Circuit, le Quatuor Tana, etc.
POÈTE Il est l’auteur d’une quinzaine de livres édités chez Gallimard, Verticales, Harpo &, La Ville brûle ou Aencrages
& Co. Son théâtre est édité aux Solitaires intempestifs. Performeur, il est régulièrement invité à dire ses textes seul ou
accompagné de complices, musiciens, chanteurs, comédiens.
METTEUR EN SCÈNE Ses spectacles, dérangeants et joyeux, allient une écriture exigeante à un esprit insolite, ou
plutôt d’ « incongru » : ce qui refuse de se mélanger. Il fonde en 1992 la compagnie voQue: ensemble de musique et
compagnie verbale à l’origine de nombreuses créations à La Comédie Française, au Théâtre National de Chaillot, au
Théâtre Nanterre-Amandiers, au Théâtre National de Strasbourg, dans les Opéras de Paris, Lyon, Montpellier et dans
de nombreux pays. La compagnie sera en résidence au Théâtre Joliette-Minoterie en 2015 et 2016 et proposera deux
spectacles ainsi que des nombreuses actions artistiques en direction de différents publics.
LES FILLES AUX MAINS JAUNES
Michel Bellier / Joëlle Cattino
Dynamo Théâtre (Marseille/France)
Théâtre
MARS
MERCREDI 23 - 19h
JEUDI 24 - 20h
VENDREDI 25 - 20h
SAMEDI 26 - 19h
« Tu es folle, tu n’arrives pas à soulever des obus et tu veux déplacer des montagnes ! »
Michel BELLIER
L'opinion publique les baptisait les munitionnettes, les cartouchettes ou les obusettes... Elles, se surnommaient les canaris
ou les filles aux mains jaunes, à cause de la poudre de TNT qui marquait à jamais leur peau. Au cœur de la Grande
Guerre, ce furent des milliers de femmes qui prirent le chemin des ateliers des usines d'armement une fois les hommes
partis au front.
Sur le plateau, ce sont Jeanne, Rose, Julie et Louise, quatre femmes de générations et de conditions différentes, qui
témoignent par leur « petite histoire » de la grande Histoire, ce moment charnière qui fait basculer notre monde dans
la modernité. Elles expérimentent tout à la fois les conditions inhumaines d'un travail extrêmement dangereux et une
libération des corps, de la parole et de la pensée qui ressemblent à un début d'émancipation possible...
Après le spectacle «Va jusqu’où tu pourras », présenté en mars 2013 au Théâtre Joliette-Minoterie, qui évoquait le destin
des femmes migrantes, Dynamo Théâtre prolonge sa réflexion sur la place des femmes. La metteure en scène Joëlle
Cattino donne à entendre le texte poignant et documenté de Michel Bellier, auteur associé de la compagnie. Dans un
espace théâtral épuré et graphique, en référence à l’univers des films expressionnistes allemands, quatre actrices font
sonner les mots, l’intimité des voix se mêlant aux éclats sonores et musicaux.
Texte Michel Bellier
Mise en scène Joëlle Cattino
Avec Valérie Bauchau, Céline Delbecq, Anne Sylvain, Blanche Van Hyfte
Création lumière et scénographie Jean Luc Martinez
Costumes Camille Levavasseur
Composition musicale et interprétation en scène Jean Philippe Feiss (violoncelle)
Avec le soutien de Drac Paca, Région Paca, Ville de Marseille, Beaumarchais/SACD, Adami, SPEDIDAM, La Chartreuse-Centre
National des Ecritures du Spectacle Villeneuve-les-Avignon, Théâtre Des Doms, Le Sémaphore Scène Conventionnée, Théâtre
de Grasse, Scène Conventionnée, Eclats de Scènes-Culture(S) Itinérantes, Théâtre Le Public Bruxelles, Théâtre de Esch sur Alzette
Luxembourg. Le spectacle est labellisé « Mission du Centenaire » et bénéficie de l’Aide à la diffusion du département du Pas de Calais.
Photos © Bruno Mullenaerts
BIOGRAPHIE
JOËLLE CATTINO
En tant qu’interprète et metteuse en scène, elle affirme depuis ses débuts une sensibilité pour la recherche d’une écriture
scénique mêlant formes et styles, pièces contemporaines et adaptations de textes non théâtraux. Étudie la dramaturgie
contemporaine auprès de Alain Knapp (l’acteur et la dramaturgie-Théâtre de la Tempête Paris 1991), Philippe Minyana
(CNES La Chartreuse Villeneuve-Lès-Avignon 1992). Formation jeu de l’acteur, le clown auprès de Philippe Hottier
(Théâtre du Phénix Paris 1986/88). Actrice au théâtre, elle a joué depuis 1984, plus d’une trentaine de pièces, notamment
sous la direction de Jean-Louis Hourdin, Dominique Lardenois, Yves Fravéga, Shauna Kanter (New York), François-Michel
Pesenti, Anne-M Pleis (Berlin), Gilbert Barba. Sous leurs directions elle crée des rôles issus du texte contemporain comme
du répertoire classique (Adamov, Ditlevsen, Shakespeare, Brecht, Slimovitch, Goldoni, Tchékhov, Fo, Bellier, Grumberg,..).
Depuis sa première expérimentation, « I don’t want to die, bad trip » d’après le Journal de Danielle Collobert, en
collaboration avec Marie-Christine Soma, en 1991 au Théâtre de la Balsamine à Bruxelles, jusqu’à «Ad Vitam», de Joël
Jouanneau, une commande du Théâtre d’O, Montpellier en 2009, Joëlle Cattino a mis en scène plus d’une vingtaine de
spectacles originaux, mêlant textes du répertoire, textes contemporains, composition musicale et travail sur l’image. En
janvier 2009 elle fonde la structure Dynamo Théâtre. Et signe les premiers envois d’une série de travaux qu’elle initie autour
de l’écriture dramatique en osmose avec son propre cheminement esthétique. Elle signe entre 2010 et 2013, quatre
créations originales. Elle crée également des mesures d’accompagnement culturel en direction des publics jeunes et des
publics éloignés des pratiques culturelles et artistiques.
MICHEL BELLIER
Parallèlement à son métier de comédien, Michel Bellier est écrivain et plusieurs fois boursier (Centre National du Livre,
fondation Beaumarchais), il a été lauréat des Journées de Lyon des auteurs de Théâtre 2007. Accueilli en résidence au
CNES La Chartreuse, au Théâtre d’O de Montpellier, au Centre Culturel Itinérant du Nord Vaucluse Éclats de Scène,
aux Rencontres de la Haute Romanche, dans le Département du Nord, au Centre Des Écritures Dramatiques WallonieBruxelles, la Marelle-Villa des Auteurs Marseille. Il a écrit une vingtaine de pièces qui ont toutes été jouées. Il anime aussi
stages et ateliers d’écriture. En direction des enseignants, en milieu scolaire mais aussi à destination de populations «
empêchées » et « fragiles ». Il fut observateur pour le théâtre et la littérature lors du projet Directlink 2008, échanges
culturels et artistiques entre la France et la Turquie d’Asie. Il est également titulaire du Diplôme d’État pour l’Enseignement
du Théâtre.
NOTES D’INTENTION
Les filles aux mains jaunes évoquent une période historique précise qui couvre toute la période de la 1ère guerre mondiale.
Les personnages sont l’éventail des émotions par lequel ces quatre femmes nous font vivre leurs destins particuliers
bouleversés par la Grande Histoire. Pour autant, la mise en scène et la scénographie, dans leurs partis pris esthétiques,
s’éloigneront de toute tentative de reconstitution historique se voulant réaliste.
L’univers industriel, la pénibilité de l’effort, l’accélération des cadences seront matérialisés par tout un vocabulaire de
gestus symboliques.
Fidèle à ma conception de l’art théâtral, le réel sera transposé. L’idée est aussi de rester au plus près d’un théâtre
populaire, suscité par l’esprit du texte.
Une scénographie épurée
La réalisation scénique privilégiera le texte et surtout l’acteur. C’est autour de son action que s’élaborera l’espace
théâtral. D’où la nécessité d’une scénographie épurée, graphique, où prédomineront de violents contrastes noir et blanc,
renforçant l’expressivité des corps. Elle fera référence à l’univers des films expressionnistes allemands et constructivistes
russes du début du XXème siècle, contemporains du cadre historique du récit. Espace symbolique, empreint d’une
sensation de menace, l’usine, omni présente, naitra de la rencontre géométrique de lignes et de plans, de l’opposition
entre ombre et lumière. Contraste, découpant, comme au scalpel, l’univers violent dans lequel évoluent ces femmes. Se
dégagera de cet univers, une esthétique tourmentée, miroir de l’époque et du lieu, où se déroule l’action de la pièce
Une symbiose théâtre et musique
Dans ce principe d’une narration alliant assonances et dissonances, la musique prendra part à l’énergie de la scène. Dans
cette relation étroite entre le théâtre et la musique, l’intimité des voix se mêlera aux éclats sonores et musicaux. Un conflit
sensible, au travers duquel, s’exprimeront les choix de théâtralité de la parole.
Joëlle Cattino
LE CAS BLANCHE-NEIGE
Théâtre
Howard Barker / Carole Errante
La Criatura (Marseille/France)
AVRIL
JEUDI 21 - 20h
VENDREDI 22 - 20h
SAMEDI 23 - 19h
« Les jambes de la Reine ma mère sont longues mais les miennes sont plus longues
Blanches et longues
Exquises mes jambes »
Howard BARKER
Aficionada de music-hall, la danseuse, comédienne et metteure en scène Carole Errante fait un surprenant et singulier
pari. Articuler les mots violents et à forte puissance poétique du dramaturge britannique Howard Barker dans sa réécriture
crue et cruelle du conte de Blanche-Neige, à l’univers exubérant, sensuel et potentiellement inquiétant du music-hall.
C’est une forme hybride, ludique et libérée autour d’une figure de la féminité que nous sommes invités à découvrir. Une
reine, princesse et putain, à la fois fatale, fantasmée et pathétique. Une créature tour à tour fascinante et effrayante,
grotesque et tragique dont le corps devient le théâtre d’un combat symbolique et sauvage entre Eros et Thanatos…
Autour de la création « Le Cas Blanche-Neige », la compagnie marseillaise La Criatura développe, depuis l’automne
2014, un programme d’actions artistiques en direction de femmes de générations et d’origines différentes autour de la
figure du féminin. Ces laboratoires d’échanges ont également pour objectif de multiplier les champs exploratoires et
d’accompagner le processus de recherche et de création au sein de l’équipe artistique.
Texte Howard Barker
Mise en scène Carole Errante
Avec Hélène Milano, François Cottrelle, Carlos Martins, Maurice Vinçon, Anne Naudon (distribution en cours)
Dramaturge Christelle Harbonn
Régisseur lumière Jean-Luc Passarelli
Costumières Nicole Mandil (étapes 2013), Aude Amédéo
Vidéaste Paule Sardou
La création est soutenue par Le Théâtre du Merlan, Scène nationale à Marseille, Le Théâtre Joliette-Minoterie, La Ville de Marseille,
Le Conseil Général des Bouches du Rhône. Le projet d’action culturelle en lien avec la création reçoit le soutien de La Fondation
Abbé Pierre, Le Théâtre du Merlan scène nationale à Marseille, La Préfecture des Bouches-du-Rhône, La Région PACA, Le CUCS (Gip
politique de la Ville et Conseil Général), l’Espace Culturel Busserine. Partenaires de terrain : le centre social des Flamants-Iris (13014) et
l’association des « Femmes du Sud » (13015) pour la co-construction du projet ainsi que la Mairie du 15/16 ème pour son prêt de salle
du centre culturel Mirabeau.
BIOGRAPHIE
CAROLE ERRANTE
Comédienne, danseuse, metteure en scène
Elle a été formée au Conservatoire National d’Art Dramatique à Marseille sous la direction de Jean-Pierre Raffaëlli ainsi
qu’à l’Université de Provence où elle a obtenu une maîtrise d’études théâtrales. Initialement formée à la danse classique
à l’Opéra de Marseille, puis traversant l’expérience du music-hall comme danseuse de revue, elle s’est ensuite dirigée vers
la danse contemporaine puis vers la danse-théâtre. Elle se passionne également pour les danses latines (Salsa, Tango
Argentin) et principalement le Flamenco (master-class avec Rafael Campallo, Pilar Ortega, Mercedes Ruiz, Juana
Amaya, Israel Galvan ...). Elle travaille régulièrement comme comédienne, danseuse ou metteure en scène avec diverses
compagnies telles que le Théâtre de la Mer, Théâtre Sud, Théâtre de Cuisine, Cie Itinérrances, Cie l’ombre Chinoise ou
encore le Théâtre des Personnes et des Choses. Parallèlement elle joue et/ou met en scène au sein de La Criatura :
« Las Chucherias dans Fuera de Compas », fantaisie théâtrale flamenca
« Paradis d’Enfer », music-hall expérience.
« Bang Bang », variations sur le thème du dépit amoureux.
« Mademoiselle Jule », petite forme cabaret pour une comédienne berlinoise.
Parallèlement à cette nouvelle création « Le Cas Blanche-Neige », elle mène, avec La Criatura, un projet d’action
artistique et culturelle interrogeant la figure du féminin sur la thématique du music-hall, intitulé «Nous sommes toutes des
reines» et qui sera également présenté au Théâtre Joliette-Minoterie en 2016.
NOTES D’INTENTION
Au cœur de ce projet on retrouve les axes fondamentaux de La Criatura : le corps, l’énergie, la figure du féminin, mis
en scène dans une forme hybride et ludique qui se joue des modes, des postures et des clichés par le biais jubilatoire et
ironique du jeu.
Le plaisir du jeu est le moteur et l’axe principal du travail : jeu théâtral, social, érotique, politique, jeu dans le jeu où se
mêlent la fiction et la réalité immédiate du plateau et des acteurs, explorant le rituel de la représentation dans une
proximité scène/salle et un rapport direct au public.
Ce projet convoque deux visions artistiques et esthétiques à priori fort éloignées : l’une issue du texte et de l’univers
d’Howard Barker et l’autre de l’art « cabaresque ».
De cet univers « cabaresque » il s’agit surtout de questionner la forme music-hall, ses pluriels, son esthétique, ses codes de
jeu, ses modes de représentation ; éprouver cette forme, la déplacer, étirer ses lignes, décaler ses normes, se l’approprier,
la réinventer.
Au-delà de sa forme, cet art nous questionne sur notre société, ses mœurs, ses valeurs, ses modes de fonctionnement, ses
représentations, son imaginaire collectif.
En effet, les clichés à l’œuvre dans le monde du striptease, de la revue, du music-hall en général sont des constructions
sociales et culturelles de performances de la féminité tout autant que les hommes performent la masculinité, dans une
sorte de mythologie occidentale «des gestes qu’il faudrait faire pour séduire». Au-delà de l’imagerie, de l’archétype, la
question trouble du genre se pose avec toute son ambiguïté et sa complexité.
Aborder ces territoires est une invitation à se servir des codes masculins et féminins afin d’élargir notre vocabulaire physique,
déborder, inventer et explorer d’autres voies, questionner les barrières de l’inconscient collectif.
Si on peut «jouer à la femme» ou « à l’homme » peut-on alors dé-jouer ?
S’agit-il de déstabiliser les distinctions même entre le naturel et l’artificiel, le fond et la surface, l’intérieur et l’extérieur, le
caché et le montré ?
Savoir qu’un genre se fait et se défait rend attentif à bon nombre d’aliénations, ouvre les possibles ou permet tout
simplement de savoir à quoi on joue.
En l’occurrence, l’enjeu est ici de jouer avec les mots d’Howard Barker, de se confronter à la langue du poète, de donner
corps à ce paysage textuel saillant, à cette écriture cinglante et ciselée, simultanément brillante et obscure. [...]
Le spectacle croisera plusieurs disciplines artistiques telles que le théâtre, le chant, la danse, et la musique. Outre les
moments purement musicaux, nous voulons construire une véritable architecture sonore en créant un univers singulier
révélateur des enjeux du drame. C’est une proposition que nous souhaitons rythmée, énergique, drôle, inquiétante et
violente à la fois.
L’enjeu de ce projet est d’arriver à créer un univers sensuel, transgressif et ironique, sur le fil entre le rire et l’émotion ; une
forme hybride et libérée, féminine, forte et légère.
Si légère …
« C’est laid et c’est superbe, c’est d’un goût outrageant et exquis, c’est incomplet comme une chose qui serait vraiment
belle » Huysmans, « Croquis parisiens », Les Folies Bergères (1879).
La Criatura
NO WORLD/FPLL
Winter Family
(France/Israël)
Théâtre documentaire
AVRIL
JEUDI 28 - 20h
VENDREDI 29 - 20h
« Ode au monde tels que nous sommes.
Des modèles, des réponses sans question, la joie planétaire.
La beauté du monde est telle, qu’on le partage : lisse, démocratique, sucré, multiculturel, blanc et saturé. »
WINTER FAMILY
« Célébrons le simulacre ! » L’injonction sonne comme un défi pour un spectacle de théâtre documentaire. Sur le plateau,
trois performers et un conférencier nous plongent au cœur du flot incessant des images et des mots qui saturent nos
quotidiens hyperconnectés. Miroir tendu à notre société globalisée, « No World/FPLL » emprunte sa structure en neuf
tableaux à la « Divine comédie » de Dante. Beauté, social-démocratie, amour, femmes, nourriture, jeunesse, capitalisme,
multiculturalisme et joie sont alors comme autant de jalons dans un spectacle performance revisitant les codes des
célèbres TED - ces conférences internationales qui réunissent des personnalités de tous domaines afin de partager, à
l’heure du net, des idées puissantes pour changer la vie…
Le duo franco-israélien Winter Family, remarqué en 2011 avec « Jérusalem plomb durci », un portrait mordant d’Israël,
est actuellement « artiste associé » au CentQuatre à Paris. Cette compagnie à l’univers musical étrangement poétique
et saturé fabrique des objets inclassables mêlant performance, danse, vidéo et théâtre documentaire. Politique mais non
didactique, « No World/FPLL », présenté dans l’édition 2015 du Festival d’Avignon, nous invite à partager une forme
nouvelle, embarrassante, apocalyptique et joyeuse avant de nous laisser le choix de chercher, comprendre, décider, agir
ou non…
Conception, mise en scène, scénographie Winter Family (Ruth Rosenthal et Xavier Klaine) / Avec Johanna Allitt, Mahamadou
Gassama, Guy-Marc Hinant, Ruth Rosenthal / Voix additionnelles Emmanuelle Klaine, Evelyne Klaine, Saralei Klaine, Olivier Pérola /
Traductions Yves Valentin, Marlon Jones Lumière Jérémie Cusenier, Julienne Rochereau / Conseil chorégraphique Damien Jalet, Silvia
Bidegain / Consultant vidéo Jérôme Vernez / Ingénieur du son Sébastien Tondo / Régie son et vidéo Xavier Klaine / Régie Générale
Julienne Rochereau / Construction du décor Ateliers Théâtre de Vidy / Remerciements Yael Perlman.
Spectacle en français et anglais sous-titré en français et anglais
Production Théâtre Vidy-Lausanne et Compagnie Winter Family. Coproduction Centquatre-Paris, Les Quinconces – L’ESPAL, Scène
conventionnée Le Mans, Théâtre Paul Eluard, Choisy-le-Roi. Avec le soutien de Centre culturel ABC, La Chaux-de Fonds, La Fonderie,
Le Mans. Aide à la production de la Région Ile-de-France et de la DRAC Ile-de-France. Répétitions et création à Vidy. Winter Family
sont artistes associés au Centquatre-Paris depuis 2011
Photos © Samuel Rubio
BIOGRAPHIE
WINTER FAMILY est tout d’abord un duo de musique expérimentale : l’artiste israélienne Ruth Rosenthal et le musicien
Xavier Klaine se sont rencontrés à Jaffa en 2004. Ruth dit ses textes et joue de la batterie, Xavier joue du philicorda, du
piano, des grandes orgues et des harmoniums. Depuis cette date, ils traversent le monde de New York à Paris, de Jérusalem
à la Lotharingie, et composent de la musique. Si trois albums ont été enregistrés depuis 2008, Ruth Rosenthal et Xavier
Klaine aiment aussi collaborer avec d’autres artistes, performeurs, compositeurs, chorégraphes, vidéastes, photographes.
En 2010, ils sont lauréats de la Villa Médicis-Hors les murs et partent à New York afin de commencer leurs recherches
inspirées du concept « Iconographie et Circulation » de Jean Gottmann. Ils créent leur premier spectacle de théâtre
documentaire « Jérusalem Plomb Durci » sous-titré « Voyage halluciné dans une dictature émotionnelle » - un spectacle
qui, ne se conformant à aucun code du genre, s’est inventé une très active liberté - , lauréat du Festival Impatience à
Paris en 2011, qui sera ensuite présenté, entre autres, au Festival d’Avignon en 2012. Ils décident de s’installer à New York
et vivront deux ans dans le quartier caribéen de Brooklyn. Participant à la vie active locale, ils collectent images, textes
et sons. Au Festival d’Avignon 2012, ils signent la création musicale de « La Mouette » d’Anton Tchekhov, mise en scène
par Arthur Nauzyciel, et imaginent un concert intitulé « Brothers » avec orgue et textes en hébreu et en anglais au temple
Saint-Martial. Ils résident désormais à Tel-Aviv.
RUTH ROSENTHAL Interprétation, conception, mise en scène et scénographie.
Née à Haïfa en 1977. Diplômée de la School of Visual Theatre de Jérusalem, elle a créé et participé en tant que
performeuse et créatrice-lumières à diverses pièces, installations et performances en Israël et en Europe et a travaillé
pendant plusieurs années à l’Opéra de Tel-Aviv. Depuis 2009, Ruth Rosenthal a joué en outre dans « My Flowers » de
Valeria Apicella et psalmodie dans «Le Cantique des cantiques - hommage à Mahmoud Darwich» de Rodolphe Burger.
XAVIER KLAINE Conception, mise en scène et scénographie
Né à Nancy en 1973. Bassiste de plusieurs groupes de hardcore avec lesquels il publie des albums et fait de nombreux
concerts dans les années 90, il obtient un Premier Prix (médaille d’or) de piano et de musique de chambre au Conservatoire
National de Région de Nancy puis enseigne le piano à Paris. Il poursuit un 3ème cycle de Géographie Politique et
Culturelle à l’Université Paris IV Sorbonne et se spécialise dans l’étude des diasporas centre-asiatiques sous la direction de
Paul Claval. Il se tourne en 2001 définitivement vers la création musicale. Il collabore alors avec un grand nombre d’artistes
puis rencontre rapidement Ruth Rosenthal à Jaffa. Il est l’un des fondateurs du FPLL.
ENTRETIEN
Dans votre présentation de «No World/FPLL», vous parlez de la beauté du monde. Vous écrivez: elle «est lisse,
démocratique, sucrée, multiculturelle, blanche et saturée». Pouvez-vous commenter ce constat, ironique ou désabusé,
qui semble être au cœur de votre prochain spectacle ?
Xavier Klaine : C’est un constat assez optimiste finalement plutôt qu’ironique. Apocalyptique donc optimiste.
Ruth Rosenthal : Dans «Jérusalem Plomb durci», comme dans «No World/FPLL», on a une vision politique, un avis, mais on
ne veut pas les déposer comme ça sur le plateau. C’est plus intéressant de découper un morceau de réalité et de laisser
les spectateurs comprendre, chercher, décider ou ne pas savoir. «Jérusalem Plomb durci» était un spectacle politique
mais pas un acte politique. C’est très différent. L’activisme est utile mais la voie est étroite. C’est peut-être pour ça que
ce spectacle a posé des problèmes aux activistes des deux côtés. Dans «No World/FPLL», c’est pareil. On propose ce
nouveau produit, le Monde, lisse, démocratique, prétendument multiculturel, fait par les blancs : on le partage beaucoup,
jusqu’à la saturation. Nous voulons faire ressentir l’embarras agréable que nous ressentons tous face à cette saturation.
XK : Dans cette société de flou, l’indignation rassurante et connectée nous empêche de chercher un nouveau modèle.
Ce qui n’est pas très important : il n’y a pas de véritables enjeux de toute façon parce qu’on ne meure pas de faim en
masse là où l’on s’indigne sur un ordinateur Apple. Que l’on cache la pomme avec un autocollant Occupy ou pas. Alors
on share un lien, on hérite doucement, on prend en photo son assiette et ses gosses. C’est plutôt joli, addictif, et en effet
embarrassant.
Mais quelle est votre position, alors ? Et pourquoi monter un spectacle ?
RR : Peut-être qu’on est nihilistes malgré nous. Ou alors plutôt situationnistes. Avec notre théâtre documentaire, on désire
capter les flux, nos apriori face à nos postures, zoomer et les restituer.
XK : Ce qu’on cherche aussi, c’est ouvrir la possibilité d’une troisième voie pendant le spectacle. Le FPLL. Va-t-on réussir
ou échouer ? On n’en sait rien encore. Nous travaillons avec Guy-Marc Hinant, l’idéologue wallon du FPLL. Ce qui nous
intéresse au fond, c’est la nausée perpétuelle. L’embarras doux que nous ressentons tous. C’est comme les résolutions
de l’ONU sur la question israélo-palestinienne: l’ONU «reste saisie de la question». Nous aussi, nous restons saisis. On est
populistes, mais sans haine, sans ennemi. Est-ce possible ? On verra [...].
LES RENDEZ-VOUS
Le Théâtre Joliette-Minoterie propose des rendez-vous réguliers pour vous accompagner et vous surprendre tout au long
de la saison. Ces moments de convivialité et de partage sont l’occasion de se rencontrer, de pratiquer ensemble et de
découvrir autrement le théâtre et les artistes de la saison.
LES RENDEZ-VOUS DE LA BIBLIOTHÈQUE
Des rencontres avec des auteurs, des débats, des master-classes, des ateliers d’écriture, des lectures autour des écritures
dramaturgiques contemporaines.
LES BORDS PLATEAUX
Des moments d’échange avec les équipes artistiques à l’issue des représentations.
LES IMPROMPTUS
D’autres rendez-vous vous attendent au fil de la saison, laissez-vous surprendre par une petite forme en salle, une mise en
bouche artistique au restaurant... Suivez l’actualité de ces rendez-vous sur notre site internet www.theatrejoliette.fr, sur nos
réseaux sociaux, et en vous inscrivant à la newsletter.
L’ATELIER DE PRATIQUE ARTISTIQUE
Théâtre, musique et poésie
Cette saison, l’atelier de pratique amateur se construit autour de l’univers joyeux et foisonnant de Jacques Rebotier. Cet
atelier est ouvert aux adultes désireux de se confronter à une pratique théâtrale, musicale et poétique.
Tous les lundis soirs de 19h à 22h au Théâtre
Sous la direction d’Agnès Audiffren et François Champeau
Réunion d’information le lundi 28 septembre à 19h
Début de l’atelier le lundi 05 octobre à 19h
Tarifs : 170€ / trimestre
Tous niveaux confondus à partir de 18 ans
Renseignements et inscriptions auprès du Théâtre au 04 91 90 74 28 – [email protected]
LE THÉÂTRE ET VOUS
Le service des relations avec le public vous accueille, vous conseille et vous guide tout au long de la saison, alors n’hésitez
pas à prendre contact avec nous.
Rachida Rougi, Responsable des relations avec le public / 04 91 90 74 29 / [email protected]
LES SPECT’ACTEURS
PASSEZ DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR, AU CŒUR DE L’INVISIBLE DU THÉÂTRE JOLIETTE-MINOTERIE.
Envie de nous accompagner, de nous soutenir, de partager avec nous de belles aventures artistiques et humaines,
Devenez Spect’ACTEUR du Théâtre Joliette-Minoterie !
Vivez de l’intérieur le quotidien d’un théâtre
Soutenez et défendez le projet artistique en diffusant l’information du théâtre de vos amis, vos collègues, votre famille,
dans votre quartier...
Proposez vos idées pour que le théâtre rayonne
Parrainez toute personne qui serait curieuse de découvrir la programmation.
Participez à nos différents rendez-vous
Bénéficiez d’un tarif préférentiel pour l’achat du Passeport Joliette
Profitez d’invitations tout au long de la saison.
Échangeons ensemble sur les projets du théâtre et votre rôle de Spect’acteur lors de rencontres conviviales au théâtre
Réunion d’information samedi 19 septembre à 16h
LES RELAIS (Comités d’entreprises, associations, groupes d’amis, étudiants…)
FAITES PARTAGER VOTRE PASSION POUR LE SPECTACLE VIVANT !
Rassemblez un groupe et devenez relais. Faites bénéficier d’un tarif préférentiel à votre groupe sur l’ensemble des
spectacles programmés. En tant que relais, profitez d’invitations ponctuelles aux spectacles, aux pots de premières et
aux soirées festives.
Tarif groupe à l’unité : 14 euros (au lieu de 20 euros)
Passeport Joliette groupe : 10 euros le passeport (au lieu de 16 euros), 8 euros la place (au lieu de 12 euros)
Les soirs de votre venue en groupe, il est possible de privatiser un espace au bar pour partager un verre avant ou après
le spectacle.
LES SCOLAIRES
À L’ÉCOLE DU JEUNE SPECTATEUR
Proposer « une école du spectateur » à vos élèves, c’est permettre un échange privilégié avec les artistes, et c’est
aussi faire découvrir le quotidien d’un théâtre au contact des différentes équipes présentes (artistiques, techniques et
administratives). L’école du spectateur leur propose tout au long d’une année scolaire de développer leur connaissance
du spectacle vivant, leur esprit critique, leur capacité d’écoute et d’échange autour des spectacles vus. En dehors de
ce parcours, il est également possible d’élaborer ensemble un projet à partir de vos centres d’intérêt et de vos objectifs
pédagogiques, en lien avec la programmation.
PROGRAMMATION SCOLAIRE
Papa part, maman ment, mémé meurt Octobre 2015
5ème, 4ème, 3ème et lycée
Peau d’âne Dès 6 ans
Novembre 2015
du CP AU CM2, 6ème et 5ème
Liaisons ternaires Dès 8 ans
Décembre 2015
du CE2 AU CM2, collège Classe vive - dès 7 ans
Février 2016
du CE1 AU CM2 Il est également possible d’assister aux représentations en soirée.
Tarif scolaire (primaire) : 4 euros / Tarif scolaire (secondaire) : 6 euros
LES ASSOCIATIONS
OSEZ FRANCHIR LES PORTES DU THÉÂTRE !
Vous souhaitez faire découvrir à vos publics l’envers du décor, les métiers, rencontrer les équipes du théâtre et bien plus
encore ? Il est possible de construire ensemble un parcours personnalisé en fonction de vos attentes allant de la simple
visite des coulisses jusqu’aux étapes de création d’un spectacle, voire un atelier de lecture ou d’écriture en lien avec La
bibliothèque de théâtre contemporain.
LES ENTREPRISES
PARTAGEZ LA DÉCOUVERTE ET LE PLAISIR D’UN MÊME SPECTACLE
Organisez votre soirée au théâtre (spectacle et apéritif dînatoire), profitez d’un accueil personnalisé, rencontrez les artistes
après le spectacle. Différents espaces du théâtre peuvent être privatisés pour vos événements (séminaires, conférences,
soirées événementielles…).
Pour la location des espaces uniquement, contactez Haïm Menahem / [email protected].
LE THEATRE EN ACTION(S)
Le Théâtre Joliette-Minoterie poursuit sa mission de développement de projets exigeants et fédérateurs tout au long de
la saison, signe de son engagement constant pour encourager l’accès aux pratiques culturelles et artistiques pour le plus
grand nombre. Ces actions se déroulent dans les écoles, les lycées en passant par les collèges, le secteur associatif, le
milieu hospitalier, les entreprises, accompagnées exclusivement par des artistes professionnels qui vont dans le même sens
que la structure en matière d’ouverture et de souci de cohésion sociale.
LES COMPAGNIES EN LONGUE RÉSIDENCE
Après les Cies Cartoun Sardines Théâtre, Lanicolacheur et Tandaim, c’est au tour des Cies Didascalies and Co. et voQue
d’accompagner les projets du Théâtre Joliette-Minoterie pour un voyage au long cours de dix-huit mois. Durant cette
traversée, ces compagnies dirigées respectivement par Renaud Marie Leblanc et Jacques Rebotier impulseront leurs
« marques de fabrique » dans toutes les actions menées au sein du Théâtre. Ainsi, l’atelier de pratique amateur, les ateliers
en milieu scolaire, les déambulations artistiques à l’hôpital Européen, certains rendez-vous comme Livraison, se verront
offrir des temps de rencontre particuliers avec deux chefs d’orchestre-metteurs en scène que nous sommes heureux
d’accueillir cette saison. Ils vous surprendront également au coin d’une rue avec un concert-lecture, au sein de votre
entreprise avec « Phèdre », petite forme spectaculaire de douze minutes…
LE THÉÂTRE AU LYCÉE
Le Théâtre Joliette-Minoterie mène avec des comédiens professionnels des ateliers de pratique artistique auprès des
élèves de l'option facultative théâtre des lycées Victor Hugo, Montgrand et Saint-Exupéry. Initiation artistique de qualité,
ces partenariats au long cours donnent lieu chaque année à des représentations ouvertes sur le plateau et permettent
aux élèves de participer activement à la vie artistique du Théâtre en étant pleinement associés à des manifestations telles
que Livraisons, temps de lectures qui rassemblent comédiens, professeurs et élèves.
LE THÉÂTRE À L’HÔPITAL
Dans la continuité des actions menées au sein du dispositif « Culture et Santé », le Théâtre prolonge sa collaboration
complice avec l’Hôpital Européen-Marseille. Que ce soit en chambres mais aussi dans les couloirs, dans certains services
de soins intensifs, dans les salles d’attente, les comédiens et musiciens professionnels interviennent auprès des malades et
de leurs familles, auprès du personnels soignant. Petites formes théâtrales et musicales, lectures, poèmes sont au rendezvous, une à deux fois par mois.
LE THÉÂTRE OUVRE SES PORTES
À l’Université d’Aix-Marseille
Le Théâtre Joliette-Minoterie initie cette année un partenariat avec l’Université d’Aix-Marseille et accueille en juin 2016
la production universitaire « El Retablo de las Maravillas » (Le Tréteau des Merveilles) de Miguel de Cervantes, avec
les étudiants de la section théâtre sur une mise en scène de Marie Vayssière. Miguel de Cervantes n'est pas seulement
l'auteur du célèbre Don Quichotte de la Manche, il a écrit aussi de nombreuses pièces de théâtre : drames, comédies et
intermèdes. Ces derniers, par leur brièveté et leur côté incisif, donnent à Cervantes l'occasion de se livrer à un véritable jeu
de massacre et à une critique sociale virulente et réjouissante. « Le Retable des Merveilles », écrit aux alentours de 1615,
est une de ces remarquables petites pièces.
Au Conservatoire national à rayonnement régional de Marseille
Le CNRR d’art dramatique et le Théâtre Joliette-Minoterie collaborent depuis de nombreuses années. Les espaces de
travail du théâtre sont investis par les élèves en fin de saison pour la présentation des travaux qui sont dirigés, au sein du
conservatoire tout au long de l’année par Jean-Pierre Raffaelli et Pilar Anthony.
Au Festival de théâtre amateur
La Fédération Nationale des Compagnies de Théâtre et d’Animation organise ce festival depuis 1999. Les spectacles,
sélectionnés par un jury, sont accueillis dans les mêmes conditions que les professionnels. Depuis 2008, le Théâtre JolietteMinoterie lui ouvre ses portes pour un rendez-vous festif.
LE THÉÂTRE EN PROXIMITÉ
« La Joliette / Nous sommes toutes des Reines »
En avril 2016, le Théâtre Joliette-Minoterie accueille la création de la compagnie La Criatura « Le Cas Blanche-Neige »
écrit par Howard Barker. La Criatura est une compagnie de théâtre dont l'impulsion artistique repose sur le corps, l'énergie,
le féminin, suivant une ligne théâtrale et dansée interrogeant le rapport au public dans une forme spectaculaire proche
du cabaret ou de la performance. Explorant avec malice les codes de la représentation, La Criatura aime traverser les
clichés et notamment ceux qui circulent autour des représentations de la Femme. C’est dans cette voie, jalonnée par
des ateliers d’écriture et de théâtre-cabaret, que nous proposons à un groupe de femmes du 2ème arrondissement de
Marseille de vivre cette aventure artistique pour aboutir à une présentation publique sur le plateau du Théâtre le 31 mars
2016. En ouvrant des espaces de liberté et de partage, ce travail participe pleinement au processus de création de la
pièce à venir.
Renseignements auprès de Chantal Enéa
04 91 90 83 71 – [email protected]
INFORMATIONS PRATIQUES
LE PASSEPORT JOLIETTE
« Offrez-vous toute la saison à prix réduits »
Les avantages du Passeport
• Tarif préférentiel pour tous les spectacles de la saison
• Réservation prioritaire pour toute la saison au plus tard un mois avant la date du spectacle
• Tarifs préférentiels et offres privilégiées dans les structures partenaires – Festival actoral, Dansem, marseille objectif
DansE, Festival Parallèle-KOMM’N’ACT, la Cité-Biennale des écritures du réel, KLAP Maison pour la danse, Festival
Les Musiques-Gmem - et le J5/ArchiCulturel regroupant le Silo, le Dock des Suds, le Frac, les ABD Gaston Defferre et le
Théâtre Joliette-Minoterie (offres à découvrir dans notre newsletter)
• Accès gratuit à La bibliothèque du théâtre (prêt et consultation)
• Invitation au spectacle inaugural et à la soirée d’ouverture de la nouvelle saison (dans la limite des places disponibles).
FORMULE SPÉCIALE PASSEPORT JOLIETTE ++
A partir de 3 spectacles, bénéficiez d’avantages supplémentaires :
• Pour chaque création*, vous bénéficiez d’une place gratuite et vous pouvez faire bénéficier du tarif préférentiel
Passeport à une personne de votre choix.
• Tarif préférentiel pour nos ateliers de pratique artistique (excepté les ateliers amateurs du lundi)
• Invitations à des soirées festives et à d’autres surprises tout au long de la saison.
Passeport nominatif, valable une saison.
TARIF PLEIN
TARIF RÉDUIT
(demandeurs d’emplois, intermittents)
TARIF RÉDUIT
(étudiants) Prix du passeport16 €
10 €10 €
Prix du billet12 €
8 € 6 €
*Cette saison, quatre créations sont programmées : « Papa part, Maman ment, Mémé meurt », « DOE [Cette chose-là]»,
« Liaisons ternaires » et « Le Cas Blanche-Neige ».
BILLETS À L’UNITÉ
Vous pouvez réserver vos billets à l’unité tout au long de la saison.
TARIF PLEIN
Billet à l'unité
20 €
Billet tarif de groupe14 €
TARIF RÉDUIT TARIF RÉDUIT TARIF RÉDUIT
(demandeurs d’emplois, (étudiants) (moins de 18 ans)
intermittents) TARIF RÉDUIT
(bénéficiaires des minima sociaux)
12 € 10 €
6 € 3 €
10 €
6 € - -
Soirée inaugurale « Nos petits zommes providentiels » le samedi 19 septembre à 19h / tarif unique 14 €
MODALITÉS DE VENTE
• En ligne (paiement sécurisé) : www.theatrejoliette.fr
• Vente au guichet du théâtre, du mardi au vendredi de 10h00 à 13h00
• Vente par téléphone au 04 91 90 74 28, du mardi au vendredi de 10h00 à 13h00
• Réservation par mail : [email protected]
• Billetteries extérieures
Billets disponibles à l’Espace culture (42 la Canebière, 13001 Marseille) et en ligne : www.espaceculture.net
Billets disponibles dans les magasins FNAC et en ligne www.fnac.com
Les places réservées doivent être retirées à l'accueil du théâtre au plus tard 20 minutes avant le début de la représentation.
Le placement en salle est libre.
La billetterie est ouverte une heure avant le début de chaque spectacle.
Par respect pour les artistes et le public, nous ne pouvons garantir l'accès aux salles une fois le spectacle commencé.
MODES DE PAIEMENT
• Espèces au guichet du théâtre
• Chèque
• Carte bancaire
• Chèque l’Attitude 13 du Conseil Général 13
• Pass Culture + du Conseil Régional PACA
• Carte AMU (partenariat avec Aix-Marseille Université)
HORAIRES DES REPRÉSENTATIONS
(Horaires habituels sauf mentions contraires dans la brochure et sur le site internet)
Mardi - Mercredi - Samedi : 19h / Jeudi - Vendredi : 20h / Dimanche : 15h
Attention ! Pour les spectacles en collaboration, ces horaires peuvent être modifiés, merci de consulter notre site internet.
ACCESSIBILITÉ
Personnes à mobilité réduite / Des places sont réservées pour les personnes à mobilité réduite. Un ascenseur permet
d'accéder facilement aux salles de spectacles. Pour vous accueillir dans les meilleures conditions, pensez à nous prévenir
au moment de la réservation.
Malentendants / Les deux salles du Théâtre Joliette-Minoterie sont équipées de boucles auditives. Pour en bénéficier,
merci de le préciser lors de la réservation.
LA BIBLIOTHÈQUE DE THÉÂTRE CONTEMPORAIN
La bibliothèque du théâtre vous accueille le lundi de 11h à 17h, le mardi et jeudi de 14h à 18h et le mercredi et vendredi
sur rendez-vous. La consultation à la bibliothèque est libre et accessible à tous. Le Passeport Joliette (cf. pages pratiques)
vous permet d’emprunter des ouvrages, un chèque de caution est demandé lors de votre première visite.
Renseignements au 04 91 90 83 70
LE BAR DU THÉÂTRE
Espace convivial et spacieux, le bar du théâtre vous accueille avant et après chaque représentation.
Le bar est également ouvert le midi, du lundi au vendredi, et propose une restauration légère, inventive et goûteuse qui
change au fil des saisons, et à des prix raisonnables. L’endroit idéal pour se retrouver entre amis, rencontrer les artistes
autour d’un verre ou d’une assiette. Il est possible d’effectuer des réservations de groupes pour le déjeuner et le soir des
représentations. Réservations au 04 91 90 71 45
HÉBERGEMENT
Le Théâtre Joliette-Minoterie travaille en partenariat avec l’Hôtel suite Novotel Marseille centre Euromed. Fournisseur
officiel hôtelier de la saison. Réservations au 04 91 01 56 50 - www.suitenovotel.com
VENIR AU THÉÂTRE
• Métro : Ligne 2 - arrêt Joliette • Tramway : Lignes T2 et T3 (nouveau !) - arrêt Euroméditerranée Gantès • Vélo : 3
stations Le Vélo, autour de la place de la Joliette • Bus : lignes 35, 55, 82 • Voiture : Stationnement parking Espercieux (Sté
Q-Park), rue des Docks, à 50 m du théâtre. Parking Arvieux et parking Terrasses du port à 100 m du théâtre.
ÉQUIPE
Direction Pierrette Monticelli et Haïm Menahem
Chantal Enéa secrétariat général / Nadja Leriche administration générale / Anita Menahem entretien / Christian Noël
régie générale / Rébecca Piednoir bibliothèque / Rachida Rougi relations avec les publics et presse / Philippe Séjourné
secrétariat technique, accueil
Le Théâtre Joliette-Minoterie remercie tous les techniciens et artistes intermittents qui travaillent régulièrement ou plus
ponctuellement au Théâtre Joliette-Minoterie.
PARTENAIRES
Le Théâtre Joliette-Minoterie, Scène conventionnée pour les expressions contemporaines, est subventionné par la Ville
de Marseille, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône, le Ministère de la Culture et de la Communication / Direction
Régionale des Affaires Culturelles PACA, et la Région Provence- Alpes-Côte d’Azur.
Les collaborations cette saison
Festival actoral, Marseille Objectif Danse, Dansem, La Cité-Biennale des écritures du réel, KLAP Maison pour la danse,
Festival Parallèle-Komm’n’act, Festival les Musiques- Gmem- CNCM-Marseille, J5 / ArchiCulturel
Les partenaires réguliers de nos actions
Le CIERES, le Centre social Baussenque, Petitapeti, le GRETE, l’R de la mer, l’association SARA, Culture du Coeur
La cité des Entrepreneurs, l’Hôpital Européen-Marseille, le CNRR de Marseille, La Maison Antoine Vitez, la réplique, AixMarseille Université, les lycées Montgrand, St Exupéry, Victor Hugo, les collèges JC Izzo, St Joseph Viala, Olympe de
Gouges
Les projets d’action culturelle sont financés par le Théâtre Joliette-Minoterie avec l’aide des dispositifs CUCSPolitique de
la Ville de Marseille, du Ministère de la Culture et de la Communication - Drac Provence-Alpes-Côte d’Azur, du Conseil
général des Bouches-du-Rhône, de l’Hôpital Européen-Marseille, des Mutuelles France Plus.
Théâtre Joliette-Minoterie // Scène conventionnée pour les expressions contemporaines
2 place Henri Verneuil – 13002 Marseille
04.91.90.07.94 (administration) / 04.91.90.74.28 (billetterie) / www.theatrejoliette.fr
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