HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Chapitre 2 Entraînement avec machine DC 2.1 Introduction La machine à courant continu à collecteur à excitation séparée (ci-après machine DC) a été longtemps le type d’entraînement le plus utilisé pour les applications à vitesse variable. Son côté attractif provient en grande partie de la simplicité de sa commande, ce qui a une incidence directe sur le niveau des performances, que l’on parle en termes d’asservissement ou en termes économiques. Dans une plage de puissance allant de 500 [W] à 50 [kW], la machine DC est désormais très fortement concurrencée et de plus en plus souvent remplacée par des entraînements AC sans balais, i.e. "à courant alternatif", de types synchrones auto-commutés ou asynchrones (chap. 3 et 4). Néanmoins, l’étude détaillée de la commande des servo-entraînements DC et de quelques problèmes particuliers garde tout son sens : la facilité avec laquelle un tel entraînement peut être commandé en couple constitue en effet un avantage déterminant sur les performances obtenues, au point que l’on cherchera ultérieurement à appliquer la même stratégie de commande à des entraînements AC synchrones auto-commutés et asynchrones. Ceci pourra se faire au moyen d’une stratégie de pilotage évoluée qu’est la commande vectorielle, permettant en quelque sorte d’émuler la machine DC partant d’un machine synchrone au asynchrone. L’objectif principal de ce chapitre est de présenter une solution d’asservissement en vitesse et en couple (figure 2.2 page suivante) de la machine DC permet- M Fig. 2.1 – Symbole d’une machine DC à collecteur (fichier source). v.1.6 53 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) f _ M o d l 'a l i m e t A s s e r v d c o d e n s i g v n e S i t e s s e m - d e e s u v r e i t e s s e R é g d e u v l a t e u r T e m e i s s e m c o u p e n d è l e s e n u m d e M t a t i o o t e u n r l a t T C e m m v t e u r d è l e s t e u r d c h a r g i q _ b _ 1 1 _ 0 3 . e p s u e t é c a n 2 d e e u e l e c a p o m i t e s s e C o m 0 d h a r g é c a n i q e u e v i t e s s e e i t e s s e f _ 0 2 _ b _ 1 1 _ 0 1 . e p s Fig. 2.2 – Structure de l’asservissement de vitesse d’une machine DC : un asservissement de couple/courant est également nécessaire (régulation cascade de vitesse et couple/courant) (fichier source). tant d’atteindre les performances exigées d’un servo-entraînement, au sens de ce qui a été présenté au chap.1. On abordera successivement la modélisation la machine DC à collecteur avant d’étudier son alimentation par variateur de courant continu. Un modèle dynamique de ce dernier sera obtenu. Il sera alors possible de se pencher sur la question de l’asservissement de couple puis enfin sur celui de vitesse / position pour lequel la solution classique de régulation cascade sera proposée. 2.2 2.2.1 Modélisation mathématique Rappel : construction et fonctionnement du moteur DC La figure 2.3 page ci-contre montre un entraînement DC à excitation séparée de l’entreprise Maxon. Pour l’essentiel, on rappelle que le moteur DC à collecteur est constitué d’une partie fixe (le stator ) et d’une partie tournante (le rotor ). Ce dernier comporte un circuit électrique (l’induit) alors que le stator peut être muni soit également d’un circuit électrique, soit d’un aimant permanent. Le stator joue le rôle d’inducteur, sa fonction étant de créer un flux magnétique d’excitation Φf (ou de manière équivalente un champ d’induction d’excitation Bf ) dans lequel seront plongées les spires du circuit d’induit. Si celles-ci sont parcourues par un ~ × B~f courant (le courant d’induit ia (t)), la force de Laplace F~L (t) = ia (t) · L ~ est la longueur active d’un conducteur de l’induit), et un couple intervient (L d’origine électromagnétique est alors produit. L’excitation Φf créée par l’inducteur peut être réalisée de 2 manières : v.1.6 54 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Fig. 2.3 – Moteur DC à excitation séparée de la firme Maxon (fichier source). – elle est produite par un bobinage, auquel cas elle peut être ajustée à un niveau dépendant du courant d’excitation if (t) traversant le circuit. On a alors Φf (t) = k · if (t). Lorsque le bobinage d’excitation est électriquement indépendant de celui de l’induit, on parle de moteur DC à excitation séparée ; – elle est créée au moyen d’un aimant permanent. Dans ce cas Φf = const. et l’on parle de moteur DC à excitation séparée constante. Le schéma technologique d’un entraînement DC à excitation séparée est représenté sur la figure 2.4 page suivante. Les signaux y intervenant sont les suivants : – la tension aux bornes de l’induit ua (t) (l’indice a correspond à Anker, i.e. induit en langue allemande) ; – le circuit électrique de l’induit, faisant apparaître : – la résistance de l’induit Ra ; – l’inductance de l’induit La ; – une contre-tension em (t) appelée FEM (Force Electro-Motrice), proportionnelle à la vitesse angulaire ω(t) ; – le courant traversant le circuit d’induit ia (t) ; – le couple électromagnétique instantané Tem (t) produit ; – l’inducteur, fixé au stator, créant un flux magnétique d’excitation Φf ; – la charge mécanique, dépendante de l’application (inertie J, frottement visqueux, élasticité de la transmission, etc) ; v.1.6 55 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) R T ( t ) e m w ( t ) ( t ) M F i a f a l i e r s a a ( t ) J f _ p u L a 0 2 _ c _ 1 1 . e p s Fig. 2.4 – Schéma technologique d’un entraînement DC à excitation séparée (fichier source). – la vitesse ω(t) du rotor du moteur. Comme l’induit de la machine est physiquement lié au rotor, i.e. à la partie tournante, cela constitue bien sûr un inconvénient pratique important, expliquant pourquoi l’on a tendance a vouloir remplacer de tels entraînements par des moteurs AC : l’alimentation de l’induit, i.e. la transmission de la puissance pa (t) = ua (t) · ia (t), doit en effet s’effectuer en faisant passer le courant d’induit ia (t) de la partie fixe à la partie mobile au moyen d’un dispositif mécanique relativement complexe, le collecteur. Celui-ci est constitué de balais solidaires du stator et néanmoins en contact mécanique par frottement avec la partie mobile afin de conduire le courant électrique ia (t) entre le stator et le rotor. L’usure en résultant fait que les balais doivent être plus ou moins fréquemment remplacés, selon les conditions de travail du moteur. Cette même usure entraîne l’apparition de poussières et dégrade le contact électrique, ce qui se traduit par une augmentation de la résistance du circuit d’induit, un échauffement supplémentaire voire des arcs électriques. En effet, les microcoupures du contact électrique peuvent provoquer des chutes de tension inductive La · didta importantes, sachant que ia (t) est typiquement un courant constant 6= 0 [A]. 2.2.2 Equations caractéristiques Prenant en compte la résistance Ra et l’inductance La du circuit d’induit, du collecteur, des balais et des connexions, et en les supposant toutes deux constantes (pas de variation due à l’échauffement ni à la saturation magnétique), l’équation de tension induite s’écrit : dΨ d(N · Φf ) = Ra · ia (t) + dt dt dia = Ra · ia (t) + La · + em (t) dt ua (t) = Ra · ia (t) + v.1.6 56 (2.1) MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) La tension induite em (t), appelée FEM ("force électro-motrice" dans l’optique de l’exploitation en générateur) est proportionnelle à la vitesse angulaire ω(t) et au flux inducteur Φf (t) : em (t) = k · Φf (t) · ω(t) (2.2) k est une constante dépendant de la construction de la machine. La première équation montre que em (t) s’oppose à ua (t), i.e. le moteur réagit en créant une FEM em (t) tendant à équilibrer à ua (t). Cet effet correspondra à une contre-réaction bien visible dans le schéma fonctionnel du moteur (figure 2.5 page suivante). Le couple électromagnétique Tem (t) développé a pour expression : Tem (t) = k · Φf (t) · ia (t) (2.3) On constate ici un fait très important : le couple électromagnétique Tem (t) est exactement proportionnel au courant d’induit ia (t). Tem (t) ∝ ia (t) (2.4) Les trois équations ci-dessus, complétées par l’équation de la dynamique, dω = Tem (t) − Rf t · ω(t) − Tres (t) (2.5) dt où Jt est l’inertie totale entraînée (moteur Jm et charge Jch ), décrivent complètement le comportement dynamique de la machine DC. Aucun des signaux n’est supposé constant, ce qui permettra l’étude du régime transitoire. Jt · 2.2.3 Schéma fonctionnel Les équations ci-dessus peuvent être avantageusement représentées graphiquement sous forme de schéma fonctionnel. On s’est restreint ici au cas où l’excitation Φf est constante (comme par exemple dans le cas d’une excitation par aimant permanent). De ce fait, le produit k · Φf est constant et l’on pose : KT = KE = k · Φ f (2.6) En faisant l’hypothèse d’une excitation constante, on observe très clairement sur ce schéma le rôle de la FEM em (t), qui opère en fait une contre-réaction interne à la machine. Elle s’oppose aux variations de la tension d’alimentation ua (t). A l’équilibre, la vitesse est constante et la FEM est telle que le courant d’induit ia (t) crée le couple électromagnétique Tem (t) compensant le couple résistant Tres (t). Cette contre-réaction explique pourquoi la machine atteint une vitesse constante stable dès qu’elle est alimentée par une tension constante. On voit que d’une certaine manière, on peut, à l’aide de la tension ua (t), imposer la vitesse ω(t). Cependant, il ne s’agit pas d’un système asservi : le moteur reste en boucle ouverte, et si un couple résistant Tres (t), tel que du frottement sec, agit sur l’arbre, la vitesse en régime permanent aura une valeur inférieure à sa valeur à vide ω0i (§ 2.2.6 page 61). v.1.6 57 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) T i u S a K 1 S × L s - R e T a e m r e s 1 S T a R s a × J w t f t m K E 1 1 R 1 + R a × s L R a 1 a + f t s × J R t f t f _ 0 2 a _ 0 1 _ 0 2 . e p s Fig. 2.5 – Schéma fonctionnel d’un moteur DC à collecteur, à excitation séparée constante. A noter la contre-réaction due à la FEM em (t) = KE · ω(t) (fichier source). 2.2.4 Modèle électrique de la machine DC Du point de vue électrique, l’induit de la machine DC peut être vu comme une résistance Ra et une inductance La en série avec une source de tension commandée em (t) proportionnelle à la vitesse (figure 2.6). Si l’on pense à l’exploitation de cette machine en régime transitoire, comme c’est très souvent le cas en entraînements réglés (succession d’accélérations et de freinages), il est important de relever ici le caractère inductif du circuit d’induit. i u a ( t ) a ( t ) R L a e m a w ( t ) f _ 0 2 a _ 0 ( t ) 2 _ 0 1 . e p s Fig. 2.6 – Schéma électrique équivalent d’un moteur DC à collecteur, à excitation séparée constante (fichier source). v.1.6 58 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Réponse du moteur à un saut de tension de 1[V]: allure de l a vitesse pour Tm =0.038609 [ms] >> Te=0.0046935 [ms] 1.4 1.2 0.8 a u (t), ω (t) 1 0.6 0.4 0.2 0 0 0.05 0.1 0.15 t [s] 0.2 0.25 f_ini_cc_1_2.eps Fig. 2.7 – Réponse indicielle d’un moteur DC, la constante de temps électrique Te étant négligeable devant la constante de temps mécanique Tm (fichier source). 2.2.5 Constantes de temps mécaniques et électriques ([6]) Partant du schéma fonctionnel de la figure 2.5 page précédente, la fonction de transfert entre la tension et la vitesse du moteur seul, i.e. sans charge (Jch = 0 [kg · m2 ] ⇒ Jt = Jm , Rf t = Rf ) peut être calculée dans le cas d’une excitation constante. On a : Ga (s) = Ω(s) = Ua (s) 1 Ra La 1+s· R a 1+ 1 Ra La 1+s· R a · KT · 1 Rf 1+s· JRm f · KT · K E · 1 Rf 1+s· JRm f = KT · Ra · Rf 1 + = KT · R a · R f + KT · KE 1 + s · KT ·KE Ra ·Rf 1 La + s · (R + a Jm ) Rf La ·Jm + s2 · ( R ) a ·Rf 1 La ·Rf +Jm ·Ra Ra ·Rf +KT ·KE + s2 · La ·Jm Ra ·Rf +KT ·KE (2.7) En négligeant le frottement visqueux (Rf = 0 fert devient : Ga (s) = v.1.6 Ω(s) 1 = · Ua (s) KE 1 + s · 59 h N·m rad s i ), cette fonction de trans- 1 Jm ·Ra KT ·KE + s2 · La ·Jm KT ·KE (2.8) MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) T i u S a - e 1 / R T a K K - 1 S T a m e m r e s E / ( s J m ) w f _ 0 2 a _ 0 1 _ 0 3 . e p s Fig. 2.8 – Schéma fonctionnel d’un moteur DC à collecteur, à excitation séparée constante, lorsque l’inductance La est faible, ou que la constante de temps électrique Te est beaucoup plus petite que la constante de temps mécanique Tm : La m Tm = KRTa ·J (fichier source). Te = R ·KE a En définissant respectivement les constantes de temps mécanique Tm et électrique Te comme suit, R a · Jm KT · KE La Te = Ra Tm = (2.9) (2.10) la fonction de transfert prend la forme : Ω(s) 1 1 1 1 = · ≈ · 2 Ua (s) KE 1 + s · Tm + s · Tm · Te KE (1 + s · Tm ) · (1 + s · Te ) (2.11) La constante de temps électrique Te indique la rapidité avec laquelle le courant d’induit ia (t) peut être établi. Elle est souvent négligeable devant la constante de temps mécanique Tm , laquelle indique la rapidité avec laquelle la vitesse s’établit suite à une variation de la tension d’induit ua (t) (voir figure 2.7 page précédente). Dans le cas où Te Tm , soit pour La négligeable, on a Ga (s) = Ga (s) = Ω(s) 1 1 ≈ · Ua (s) KE 1 + s · Tm (2.12) et le schéma fonctionnel de la figure 2.5 page 58 se réduit à celui de la 2.8. v.1.6 60 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) T e m 2 G é n é r a t e u 1 r M T - w 0 e m o t e u r p f o N w u a = 3 o - u t e u a N u a r = G - 0 . 5 u a N u a = 0 [ V ] u a = 4 0 é n . 5 i n o d n m i n e e m e n 0 a N t a l w i N é r a t e u u t n N w M o c t i o n 0 i N n u a r = u f _ a N 0 2 a _ 0 7 . e p s Fig. 2.9 – Caractéristique couple-vitesse d’un moteur DC à excitation séparée constante (fichier source). 2.2.6 Caractéristique couple-vitesse de la machine à excitation séparée en régime permanent constant Partant des équations de la machine ou du schéma fonctionnel, on peut extraire la caractéristique couple-vitesse en régime permanent constant (ia = const.). On a : u a = R a · ia + L a · dia +em dt |{z} 0[A ] s = Ra · d’où : Tem (ω) = (2.13) Tem + k · Φf · ω k · Φf k · Φf (k · Φf )2 · ua − ·ω Ra Ra (2.14) On voit qu’un couple peut être produit à n’importe quelle vitesse pour autant que la tension d’alimentation ua soit ajustée en conséquence (figure 2.9). A vide, pour une tension d’alimentation nominale uaN et une excitation Φf N nominales, le couple est nul et la machine tourne à sa vitesse idéale à vide (nov.1.6 61 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) minale) ω0iN : ω0iN = uaN k · Φf N (2.15) Au point de fonctionnement nominal, le moteur tourne à la vitesse ωN et absorbe une puissance électrique pel égale à sa valeur nominale pelN : pelN = uaN · iaN = Ra · i2aN + TemN · ωN | {z } | {z } pJN (2.16) pmecN Le bilan de puissance ci-dessus ne fait intervenir que les pertes Joule pJN = Ra · i2aN . Les autres pertes, comme celles dues au frottement, aux courants de Foucault, etc, sont ici négligées. Les pertes Joule pJN atteignent leur valeur nominale et sont évacuées par le système de refroidissement "nominal" (convection naturelle, ventilation). Si l’on part de l’hypothèse que celles-ci sont maintenues constantes en imposant ia = iaN = const., le moteur reste donc en équilibre thermique. Le bilan de puissance montre alors qu’il est possible, dans ces conditions, d’augmenter la vitesse du moteur au-delà de sa vitesse nominale ωN , à condition de diminuer le couple Tem . En effet, en imposant ua = uaN , on a pel = pelN = constante. Et par conséquent pmec est aussi maintenue constante et égale à sa valeur nominale pmecN à condition de faire varier le couple en raison inverse de la vitesse : Tem = TemN · 1 ωN ∝ ω ω (2.17) Le courant ia étant constant, on voit qu’il est nécessaire de diminuer KT , i.e. de démagnétiser la machine, en réduisant le flux d’excitation Φf selon une loi identique : 1 ωN ∝ (2.18) Φf = Φ f N · ω ω Il est donc possible avec la machine DC à excitation séparée ajustable, moyennant une commande appropriée mais avec la même électronique de puissance, d’avoir deux modes de fonctionnement (figure 2.10 page ci-contre) : t – de 0 min à vitesse nominale : couple constant en variant la tension ua en fonction de la vitesse et en maintenant le flux l’excitation Φf constant ; – à partir de la vitesse nominale : puissance constante en variant le flux d’excitation Φf et en maintenant la tension d’alimentation ua (t) constante. Cela n’est bien sûr possible que si l’excitation est ajustable, i.e pour une machine DC à excitation séparée par un enroulement et non par un aimant. La limite supérieure de la vitesse est alors en principe donnée par la tenue des roulements. Ce type de caractéristique est notamment intéressant pour les applications de traction électrique ainsi que pour l’entraînement de broches de machine-outil (broches haute vitesse par exemple). Cette caractéristique apparaît sur la figure 2.10 page suivante. v.1.6 62 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd U a N T T e m a i a N I R Entraînements réglés (MET2) F u a p e m m e c N i a N f N a F w 0 c o m a g n u p l e c o é t i s a t i o n n n s t a n o m t i n w N p a l e f u d i s s a n é m a g c e n c o n s t a n é t i s a t i o n t e f _ 0 2 a _ 0 9 . e p s Fig. 2.10 – Mode d’utilisation de la machine DC à excitation séparée ajustable, en fonction de la vitesse : couple constant jusqu’à vitesse nominale, puissance constante au-delà (fichier source). v.1.6 63 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) T T c 1 D D 2 ' u c 2 c 2 2 1 m c o l o g d m e i q u d 1 a n e d e c 1 ' T 1 ' U ( c i r c u d D T d 1 ' 2 e t e n i t e i n t e r m s i o n é d c o n t i n i a i r e u e ) ' D 2 ' f _ 0 2 a _ 0 8 _ 0 1 . e p s Fig. 2.11 – Pont en H (fichier source). 2.3 Alimentation par variateur de courant continu ([7], [8]) On propose de restreindre l’étude de l’alimentation du moteur DC au variateur de courant continu à pulsation. D’autres types d’alimentation, tel que l’amplificateur linéaire, réservé aux basses puissances (< 500 [W], petits moteurs et applications audio) et le convertisseur de courant, adapté aux puissances élevées, sont traités dans le cadre de cours d’électronique de puissance. 2.3.1 Fonctionnement Pour pouvoir faire varier à sa guise la vitesse d’une machine DC et l’exploiter dans les quatre quadrants, il est nécessaire de pouvoir lui imposer n’importe quels tension ua (t) et courant ia (t) d’induit. Ceci est usuellement fait au moyen d’un étage de puissance de type pont en H, composé principalement de quatre transistors T1, T1’, T2 et T2’ (figure 2.11) en antiparallèle desquels sont branchées les diodes de roue libre D1, D1’, D2 et D2’. Les éléments de commutation sont soit des transistors de type bipolaire, MOSFET ou IGBT, selon les niveaux de tensions et de courants en jeu. Pour les grandes puissances, on a souvent recours à des thyristors GTO. Le pont en H est formé de quatre voies, deux voies hautes (Ti) et deux voies basses (Ti’). Une branche est constituée d’une voie haute et d’une voie basse. Le pont en H comporte donc deux branches. Pour des raisons énergétiques, ce dispositif fonctionne normalement en commutation (forcée pour un entraînement performant), i.e. en hâchage, chaque élément T1, T1’, T2, T2’ étant utilisé comme interrupteur commandé en mode tout-ou-rien : les transistors sont soit en mode de conduction maximum (saturation), soit en mode de blocage. L’état saturation/blocage de chaque élément du pont est imposé par les signaux logiques c1, c1’, c2 et c2’. Ce type de comv.1.6 64 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) T 1 T D U c 1 1 i M c 1 ' 1 ' D D c 2 e T 2 1 u ' u 1 0 d T d c 2 u 2 2 2 ' D ' 2 ' 0 f _ 0 2 a _ 0 8 _ 0 2 . e p s Fig. 2.12 – Pont en H ayant pour charge l’induit d’un moteur DC (fichier source). mande ne s’applique qu’à des charges fortement inductives pour des raisons qui apparaîtront ci-dessous. Grâce au mode de commutation, chaque élément en conduction a une tension quasi-nulle à ses bornes, alors que les éléments en blocage sont traversés par un courant nul. La puissance électrique instantanée p(t) = u(t) · i(t) dissipée par les éléments de commutation est donc toujours nulle dans le cas d’un fonctionnement idéal du variateur, hypothèse impliquant la possibilité d’une commutation instantanée des composants de puissance. Le mode de commutation est préféré au mode linéaire, lequel provoquerait une dissipation énergétique inacceptable par les éléments de puissance. Selon les signaux de commandes binaires c1, c1’, c2 et c2’ des voies, la tension continue Ue du circuit intermédiaire est ainsi hachée et appliquée avec la polarité souhaitée à la charge, en l’occurrence le circuit d’induit du moteur DC, lequel est donc alimenté par une tension instantanée ud (t). La tension continue Ue est par exemple fournie par le réseau alternatif via un redresseur (figure 2.13 page suivante) ou provient d’une batterie. Le pont en H permet d’imposer la tension ud (t) aux bornes du moteur en faisant conduire les voies correspondantes. Dans un cas simplifié (en négligeant le temps de sécurité anti-chevauchement, voir annexe), les signaux de commande c1, c1’, c2 et c2’ des transistors des voies hautes (Ti) et basses (Ti’) sont logiquement complémentaires l’un de l’autre, et l’on a : v.1.6 c1 = c10 = d (2.19) c2 = c20 = d (2.20) 65 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) R T C R é s e a u t r i p h a s é 1 T D c 1 t U S T 1 T 1 ' D ' 1 u ' u C o n d t a m R e d r e s s e u e n s a t e u p o i M e c 1 2 D c 2 1 d T d c 2 u 0 2 2 2 ' D ' 2 ' 0 r n V a r i a t e u r f _ r 0 2 a _ 1 5 . e p s Fig. 2.13 – La tension du circuit intermédiaire de tension continue peut être obtenue du réseau d’alimentation triphasé à l’aide d’un redresseur. Sur la figure sont définies les tensions de branche u10 (t) et u20 (t) (fichier source). Cas de commutation Voies en conduction Voies en blocage I II III IV 1, 2’ 1’, 2 1, 2 1’, 2’ 1’, 2 1, 2’ 1’, 2’ 1, 2 ud (t) (valeur instantanée) +Ue −Ue 0 [V] 0 [V] Tab. 2.1 – Tension instantanée ud (t) délivrée par le variateur selon les voies en conduction/blocage. Selon les voies qui conduisent et celles qui sont bloquées, la tension instantanée ud (t) appliquée à la charge ne peut prendre que l’une des trois valeurs +Ue 0 [V] −Ue (2.21) comme l’indique le tableau 2.1. Par convention, la tension ud (t) est mesurée entre les branches 1 et 2, i.e. elle est égale à la différence de potentiel entre lesdites branches. Le courant id (t) v.1.6 66 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd + U Entraînements réglés (MET2) u ( t ) d e u d ( t ) = u d ( t ) i t 0 - U e t t e T d T p p u d ( t ) i d ( t ) i ( t ) d t 0 f _ 0 2 a _ 1 1 _ 0 1 . e p s Fig. 2.14 – Allures typiques de la tension ud (t) et du courant id (t) produits par le pont en H fonctionnant en mode de commutation (fichier source). produit par le variateur est quant à lui compté positivement lorsqu’il sort de la branche 1 pour rentrer dans la branche 2. En conséquence, l’allure de la tension ud (t) aux bornes du moteur est donc typiquement celle donnée sur la figure 2.14. Il s’agit donc d’une allure très "chahutée", discontinue, de type tout-ou-rien, ud (t) ne pouvant prendre que trois valeurs (deux, i.e. ±Ue dans le cas illustré à la figure 2.14). Sur la figure, la tension aux bornes de la charge est égale à +Ue pendant te et à −Ue pendant td . Le courant augmente donc pendant te et décroît pendant td et présente ainsi une certaine ondulation. Fort heureusement, le caractère inductif de la charge (typiquement l’induit du moteur) lisse le courant qui présente une ondulation d’amplitude limitée, ayant une forme grosso modo triangulaire. Celle-ci s’observe bien sûr également sur le couple électromagnétique puisque Tem (t) = KT · ia (t). Au cas où l’ondulation est trop élevée, on peut rajouter une inductance en série avec le moteur, compensant ainsi la faiblesse de l’inductance du moteur (par exemple avec certains moteurs DC à rotor disque ou rotor sans fer). v.1.6 67 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) T O U N 1 T D c 1 1 O F i M e T O F F c 1 ' 1 ' D 1 u ' F D c 2 < d 2 0 [ A ] d T O N c 2 2 2 ' D ' f _ 0 2 a _ 1 2 _ 0 2 2 . e p ' s Fig. 2.15 – Selon le sens du courant (ici id < 0 [A]), la commutation des transistors ne provoque pas leur conduction mais celle des diodes de roue libre. Bien que T1 et T2’ soient saturés, ce sont les diodes de roue libre D1 et D2’ qui vont conduire car id < 0 [A]. La tension instantanée ud est donc ici −Ue ! (fichier source) Remarque Le tableau 2.1 page 66 fait référence à l’état des voies et non pas à celui des transistors. En effet, la connaissance seule de l’état ON/OFF de ces derniers est insuffisante pour calculer ud (t), le signe du courant id (t) devant être pris en compte (pour des raisons qui seront détaillées en annexe) pour déterminer son cheminement exact. Par exemple (figure 2.15), dans le cas de commutation I, c’est la diode de roue libre D1 et non le transistor T1 qui conduit si le courant id (t) est négatif. Les diodes de roue libre ont donc un rôle très important dans le fonctionnement même du variateur. Leur fonction ne se limite ainsi pas, comme on l’entend parfois, à la protection du transistor. 2.3.2 Caractéristique statique ([7], §2.5.4) On recherche dans ce paragraphe la relation mathématique liant les durées d’enclenchement/déclenchement des voies à la tension moyenne de sortie ud (t) du variateur. Grâce à la présence de l’inductance de la charge Ld (celle de l’induit La dans le cas où la charge est un moteur DC), tout se passe grosso modo comme si la charge voyait à ses bornes, pendant la période de pulsation Tp = te + td v.1.6 68 (2.22) MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd u Entraînements réglés (MET2) d / U i + e 1 . 0 0 - 1 0 . 5 . 0 1 t . 0 f _ / T 0 e 2 a _ 1 1 p _ 0 2 . e p s Fig. 2.16 – Caractéristique statique idéale du variateur de courant continu : on peut facilement modifier udi = ud en agissant sur te (fichier source). la tension continue idéale udi = ud , que produirait par exemple un amplificateur de puissance linéaire parfait : td te · (+Ue ) + · (−Ue ) te + td te + td te − td = · Ue Tp 2 · te − Tp = · Ue Tp ud = udi = (2.23) La caractéristique statique idéale du variateur de courant continu est donc linéaire, représentée sur la figure 2.16 en fonction du rapport cyclique Ttep . On remarque que lorsque le rapport cyclique est de 50%, la tension moyenne est bel et bien nulle, alors qu’elle vaut respectivement −Ue et +Ue et pour des rapports cycliques de 0 et 100%. A noter que du point de vue de la croissance du courant id (t), on obtient le même résultat en calculant la tension constante ud qu’il faudrait appliquer pendant Tp aux bornes de la charge purement inductive Ld pour obtenir la même variation de courant ∆id (figure 2.17 page suivante) : – variation de courant due à l’application pendant Tp d’une tension constante v.1.6 69 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) + U i e d u ( t ) d ( t ) D i t 0 - U e t t e T + U d p e u d D i d t 0 - U d e f _ 0 2 a _ 1 3 . e p s Fig. 2.17 – Le courant id subit pendant Tp la même variation ∆id si l’on applique p) ud (t) ou sa valeur moyenne calculée ud = (2·teT−T · Ue (fichier source). p ud ∆id = ud · Tp Ld (2.24) – variation de courant due à l’application pendant te d’une tension +Ue et pendant td d’une tension −Ue , avec Tp = te + td ∆id = Ue Ue Ue Ue · te − · td = · (te − td ) = · (2 · te − Tp ) Ld Ld Ld Ld (2.25) – les deux variations étant égales, on a : ud · Tp = Ue · (2 · te − Tp ) (2.26) – d’où : ud = v.1.6 (2 · te − Tp ) · Ue Tp 70 (2.27) MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) c 1 C G I Q U E d O r L e c o h m p a r a t e u r c 2 E d D t N é r a t e u - ' c 2 A e n E é n d D g M u c 1 M S c m O u d ' e s c i e T f _ p 0 2 b _ 0 3 _ 0 1 . e p s Fig. 2.18 – Principe de réalisation d’un modulateur PWM à porteuse de type "dent de scie" (fichier source). 2.3.3 Commande du variateur de courant par modulation de largeur d’impulsion (PWM) ([7], §2.6) Pour contrôler la valeur moyenne ud = udi de la tension aux bornes du moteur, plusieurs stratégies de commutation des transistors sont possibles. En plus de la commande directe du variateur par régulateurs à action à deux positions (voir le § 2.5 page 86 consacré à la régulation de courant), la stratégie de commande plus fréquemment rencontrée est la modulation de largeur d’impulsion (PWM : Pulse Width Modulation). Elle consiste à enclencher pendant te , respectivement déclencher pendant td = Tp − te les branches 1 et 2 du variateur. Tp est la période de découpage, i.e. une grandeur constante représentant l’inverse de la fréquence de découpage fp = T1p . La durée te est déterminée selon la relation idéale udi 2 · te − Tp ud = = Ue Ue Tp (2.28) afin d’ajuster la tension moyenne de sortie udi à la valeur souhaitée. La relation ci- dessus montre qu’il suffit simplement de choisir te en fonction de udi selon une relation linéaire dans le cas idéal (figure 2.16 page 69). Avec cette manière de faire, les éléments de puissance ne sont mis en saturation (conduction) et blocage exactement qu’une fois par période de découpage et que de ce fait, la fréquence de commutation est contrôlée précisément, ce qui est nécessaire pour garantir la sécurité du variateur. Afin de pouvoir déterminer puis imposer facilement la durée d’enclenchement te (t) en fonction de la tension idéale udi (t) souhaitée, on construit un dispositif faisant office de modulateur PWM ayant pour entrée un signal de commande v.1.6 71 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) ucm (t) (figure 2.18 page précédente) représentatif (à un gain Kcm près) de la tension udi que l’on souhaite appliquer aux bornes de la charge. La tension de commande ucm (t) est modulée en largeur d’impulsion par comparaison avec un signal de type dent de scie ou triangulaire, le signal uh (t) de fréquence fp . Il en résulte le signal logique d à partir duquel les quatre signaux de commande c1, c1’, c2 et c2’ des transistors sont générés, après avoir inséré le temps de sécurité anti-chevauchement ta . Caractéristique statique du variateur de courant continu commandé en PWM La durée d’enclenchement commandée te , i.e. celle obtenue sans prendre en compte les phénomènes liés aux temps de commutation des transistors et à la sécurité anti-chevauchement, est alors simplement donnée par (cf triangles semblables de la figure 2.19 page ci-contre) : te = ucm + ûh · Tp 2 · ûh (2.29) alors que la tension continue idéale udi , égale à la valeur moyenne ud (t) est : 2· 2 · te − Tp · Ue = ud = udi = Tp ucm = · Ue ûh ucm +ûh 2·ûh · Tp − Tp Tp · Ue (2.30) La relation entre la tension de commande ucm , qui est un signal de basse puissance, et udi , signal amplifié en puissance, est donc linéaire dans le cas idéal et l’on a en régime statique : ud udi Ue = = = Kcm |en régime statique ucm en régime statique ucm en régime statique ûh en régime statique (2.31) Kcm est donc constant et égal au rapport entre Ue et ûh . Par exemple, pour Ue = 311 [V] (≈ 3 × 220 [Veff ] redressé) et ûh = 15 [V], on a Kcm = 20.73. Caractéristique dynamique du variateur de courant continu commandé en PWM Le comportement statique du variateur de courant commandé en modulation de largeur d’impulsion étant maintenant connu, on doit encore s’intéresser à son comportement dynamique, qu’il est nécessaire de modéliser dans l’optique de l’asservissement du courant (§ 2.5 page 86) produit par le variateur. Prenant l’exemple de la modulation par un signal de type dent de scie, on constate (figure 2.20 page 74) qu’une variation du signal de commande ucm ne prend effet à v.1.6 72 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) u u h c m 2 t t T t e T p û h d T p T p p d t t t a t a t a t a a c 1 t c 1 t a t a t t a a ' t t t a t a t a a c 2 t t c 2 t a t a t a t a a ' t a t a t a t t a f _ 0 2 b _ 0 2 . e p s Fig. 2.19 – Génération des 4 signaux de commande c1, c1’, c2 et c2’ à partir du signal logique d, déterminé par la comparaison entre la porteuse en dent de scie et la tension de commande ucm représentative au gain Kcm près de la tension de sortie du variateur (fichier source). v.1.6 73 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd u Entraînements réglés (MET2) u c m h t T T T r T r r T r T r p e f f e t s u v u d a r i a t i o d e u r u d n c m i t u d f _ 0 2 b _ 0 4 . e p s Fig. 2.20 – Retard entre une variation de ucm (t) et l’effet sur ud (t) (fichier source). la sortie du variateur qu’une durée située entre 0 et Tp plus tard, puisqu’il faut attendre la montée de uh pour que la commutation ait lieu, i.e. pour qu’un effet soit observable. Ce retard est donc variable en fonction de l’instant auquel la tension de commande ucm subit une variation. En se contentant d’une valeur moyenne, ce retard sera admis constant et égal à Tr = Tcm = Tp 2 (2.32) La fonction de transfert du variateur de courant continu commandé en PWM est finalement : Gcm (s) = Ud (s) Udi (s) Ue −s· Tp = = · e 2 = Kcm · e−s·Tcm Ucm (s) Ucm (s) ûh (2.33) Dans le cas où le signal de modulation est triangulaire (figure 2.22 page suivante), on peut montrer que ce retard se monte à Tr = T3p ([7], §2.6.3). v.1.6 74 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) G u K c m T e n c o s i o m m n d a n d e v a r i a t e u e a v e c r - × e c m c o ( s ) c m d e m c o m u a n r a n d s × T t c o e P u c m W n t i n M u T e n s i o n i d m d o é a l e f _ 0 2 i y b e n _ 0 3 _ n 0 2 e . e p s Fig. 2.21 – Modèle du variateur de courant continu commandé en PWM (fichier source). + u c m û h ( t ) t 0 - û u h ( t ) h T + U T p p T p u e ( t ) t 0 - U d u ( t ) d e t t e 1 d t e 2 f _ 0 2 b _ 0 3 _ 0 3 . e p s Fig. 2.22 – Retard entre une variation de ucm (t) et l’effet sur ud (t) lorsque la porteuse est triangulaire (fichier source). v.1.6 75 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) u c m i ( t ) 0 U t e u d ( t ) u d i ( t ) = u d ( t ) 0 T t p T T p T p p f _ 0 2 _ c _ 0 7 . e p s Fig. 2.23 – Un modulateur PWM dont la tension de commande ucm ne peut varier qu’aux instants d’échantillonnage se comporte exactement comme un élément de maintien (fichier source). Cas particulier : régulation numérique Le retard moyen Tcm calculé au paragraphe 2.3.3 page 72 n’existe bien sûr que si la tension de commande ucm est susceptible de varier pendant Tp . Ceci n’est pas le cas lorsque le dispositif ajustant ucm ne peut le faire qu’à intervalles fixes, par exemple seulement au début de chaque période de découpage Tp comme ce serait le cas avec un régulateur numérique de courant (figure 2.23). Cette observation apporte un avantage certain pour la modélisation. En effet, lorsque le signal de commande ucm est numérique, sa valeur ne peut évoluer qu’aux instants d’échantillonnages 0, 1, . . . k, . . .. Si la période d’échantillonnage h est égale à celle de découpage Tp , ucm reste ainsi constant pendant Tp et le modulateur PWM peut être représenté par un simple bloqueur d’ordre 0, i.e. un convertisseur D/A à élément de maintien (figure 2.24 page ci-contre). Cette observation peut être utile si l’on souhaite obtenir la fonction de transfert exacte du système numérique ayant pour entrée ucm (k) et pour sortie y(k), cette dernière étant souvent le courant mesuré idm (k) (figure 2.25 page 78). On a, dans le cas linéaire (quantification d’amplitude due au convertisseur A/D négligée, [26]), Ga (s) Idm (z) −1 −1 = (1 − z ) · Z L H(z) = Ucm (z) s v.1.6 76 (2.34) MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) u ( k u ) k D a ( t ) A t f _ 0 2 _ c _ 0 8 . e p s Fig. 2.24 – Elément de maintien ou bloqueur d’ordre zéro : le comportement d’un tel élément est identique à celui d’un modulateur PWM dont la tension de commande ucm est numérique (fichier source). où, selon le paragraphe 2.5.1 page 90 Ga (s) = Idm (s) = Ka · Ucm (s) 1+s· s Ra ·Jm KT ·KE m + s2 KLTa ·J ·KE (2.35) Connaissant H(z), la synthèse du régulateur de couple/courant amont pourra se faire sur la base d’un modèle exact du système à régler échantillonné (pas d’approximation !) D’autre part, la modèle obtenu est extrêmement avantageux en simulation : si l’examen du comportement des tension et courant durant la période de découpage n’est pas demandé, il n’est pas nécessaire construire un schéma de simulation comportant un ’vrai’ modulateur PWM, un simple élément de maintien, i.e. un bloqueur d’ordre 0 étant suffisant (figure 2.26 page suivante). Il en résulte une vitesse de simulation beaucoup plus élevée. v.1.6 77 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Tension de commande brute ucm(t) et sa version ayant traversé un élément de maintien ucm(t), ucm(k) 250 200 150 0 0.5 400 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 Tension ud(t) de sortie fournie par le convertisseur et sa valeur moy enne 5 −4 x 10 ud(t) 300 200 100 0 0 0.5 80 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 Courant réel instantané id(t) et courant produit le modèle ’élément de maintien’ 5 −4 x 10 id(t), id(k) 60 40 20 0 0 0.5 1 1.5 2 2.5 t [s], k 3 3.5 4 4.5 5 −4 x 10 f_pwm_num_1.eps Fig. 2.25 – Le ’vrai’ modulateur PWM et sa modélisation par élément de maintien produisent les mêmes résultats aux instants d’échantillonnage k = 0, 1, . . . k, . . .. L’élément de maintien est donc un excellent modèle, dans le cas où un modèle échantillonné, i.e. valable uniquement aux instants d’échantillonnage, est recherché (fichier source). u_d(t) u_{cm}(t=kh) u_{cm}(t) in_1 out_1 Zero−Order Hold modulateur PWM (triangle) 1/Ra La/Ra.s+1 1/Ra La/Ra.s+1 i_d(t) i_d(t_kh) s_pwm_num_02.eps Fig. 2.26 – Aux instants d’échantillonnage, le courant réel et celui produit par le modèle sont identiques. Le ’vrai’ modulateur PWM et sa modélisation par élément de maintien produisant les mêmes résultats aux instants d’échantillonnage, on peut se contenter de ce dernier. Le gain en durée de simulation est important (fichier source). v.1.6 78 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) t = 0 0 t t T f i e m a = - i R w t 0 = 0 t f _ 0 2 _ b _ 2 0 . e p f t s Fig. 2.27 – Mouvement bang-bang, cas particulier où les accélération et décélération sont identiques (en valeurs absolues), et où il n’y a pas de palier de vitesse (fichier source). 2.4 Récupération d’énergie ([9]) Lorsqu’au cours d’un mouvement, le moteur doit décélérer parce qu’il est dans la phase de freinage, le sens du couple électromagnétique Tem qu’il produit et par conséquent celui du courant sont inversés par rapport à la phase d’accélération et l’énergie mécanique peut être restituée en partie à l’alimentation sous forme électrique. Si, immédiatement avant le freinage, le courant ia est positif, il faut, pour l’inverser, faire en sorte que la tension ua (t) devienne inférieure à la FEM em (t) (figures 2.27 et 2.28 page suivante). En faisant l’hypothèse que la charge mécanique est une inertie pure de valeur Jt , le maximum d’efficacité au freinage est atteint lorsque le couple est constant et aussi élevé que possible. Dans ce cas, la vitesse décroît donc linéairement (Jt · ω̇ = Tem = constante) ; il en va de même de la FEM em (t) et, comme on va le voir, de la tension d’alimentation ua (t). La charge étant une inertie pure et l’excitation Φf étant supposée constante (⇒ KE = KT = k·Φf = const.), une décélération constante s’obtient en imposant v.1.6 79 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) i T a e m t u i u a t S a 1 - e / R t T a K T a K m e e m 1 w / ( s J t ) w t E m t f _ 0 2 b _ 2 1 . e p s Fig. 2.28 – Allures des couple électro-magnétique Tem (t), vitesse ω(t) et FEM em (t) dans le cas d’un mouvement bang-bang et d’une charge purement inertielle (fichier source). un courant de freinage ia = −iR constant (figure 2.27 page précédente), négatif si l’on se trouve initialement dans le premier quadrant (couple et vitesse positifs, figures 2.29 page suivante et 2.30 page 82). Partant de la vitesse initiale ω(t− 0) et négligeant l’inductance La puisque le courant est essentiellement constant, la tension ua (t) est subitement abaissée de − − ua (t− 0 ) = KE · ω(t0 ) + Ra · ia (t0 ) (2.36) ua (t0 ) = KE · ω(t0 ) − Ra · iR (2.37) à puis linéairement jusqu’à l’arrêt, où elle vaut ua (tf ) = KE · ω(tf ) −Ra · iR = −Ra · iR | {z } 0 [ rad s ] (2.38) ua (t+ f ) = 0 [V] (2.39) avant d’être annulée Auparavant, la tension ua (t) aura changé de polarité en t = tz et continué à décroître de façon à garantir un courant de freinage constant. Entre tz et tf , l’énergie n’est pas restituée à l’alimentation mais c’est cette dernière qui la fournit puisqu’elle travaille dans le 3ème quadrant (ua (t) et iR sont de mêmes signes pour tz ≤ t ≤ tf , voir figure 2.29 page suivante). L’expression de la tension ua (t) pour v.1.6 80 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) T 2 T u e m 1 T e m e m = u a 1 w w w 0 0 i d = i a w w T d 2 T e m 3 e m 4 3 = c o n s o m m a t i o 4 n f _ 0 2 _ c _ 0 6 . e p s Fig. 2.29 – Les quadrants de fonctionnement, des points de vue mécanique et électrique (fichier source). t0 ≤ t ≤ tf est donc, admettant que t0 = 0 [s], ua (t) = − KE · ω(t0 ) · t + KE · ω(t0 ) − Ra · iR tf dont on peut déduire l’instant tz auquel elle s’annule : R a · iR tz = tf · 1 − KE · ω(t0 ) (2.40) (2.41) Le bilan énergétique de toute la phase de freinage (durée tf − t0 ) s’exprime comme la somme de l’énergie restituée à l’alimentation (durée tz − t0 ) et de l’énergie consommée (durée tf − tz ) et a pour expression (pour t0 = 0 [s]) Z tf Z tf KE · ω(t0 ) · τ + KE · ω(t0 ) − Ra · iR · (−iR ) · dτ ER = ua (τ ) · ia (τ ) · dτ = − tf 0 0 tf 1 KE · ω(t0 ) 2 = − · · τ + KE · ω(t0 ) · τ − Ra · iR · τ · (−iR ) 2 tf 0 1 = − · KE · ω(t0 ) · tf + KE · ω(t0 ) · tf − Ra · iR · tf · (−iR ) 2 1 2 = − · KE · ω(t0 ) · iR + Ra · iR · tf 2 (2.42) v.1.6 81 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) t = 0 0 t T i e = 0 0 = - i a R R i a R t 0 c o t = a w m u t n s o m m a t i o t p e l = m u e c a = i t z t z T p e m w é r a t i o n f _ 0 2 _ b _ 0 5 Fig. 2.30 – Freinage d’un moteur DC (fichier source). 82 f a r é c u t f n 0 p v.1.6 t f e m MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 . e p s t HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Le temps de décélération tf est facilement calculable à partir de l’équation de mouvement : dω = Tem (t) dt ω(t0 ) Jt · − = −KT · iR tf Jt · (2.43) (2.44) d’où 1 Jt · ω(t0 ) ∝ (2.45) K T · iR iR En tenant compte de l’expression de tf dans celle de ER , on obtient une première expression tf = 1 Jt · ω(t0 ) ER = − · KE · ω(t0 ) · iR · + Ra · i2R · tf 2 K T · iR 1 = − · Jt · ω(t0 )2 + Ra · i2R · tf |2 {z } | {z } (2.46) EJ (tf ) Ecin (t0 ) montrant que l’énergie cinétique Ecin (t0 ) initiale (en t = t0 = 0 [s]) est partiellement récupérée, dans une proportion dépendant des pertes Joule EJ . En se référant à l’expression de tf donnée ci-dessus, une seconde expression montrant que ER est linéaire avec le courant de freinage peut être établie : 1 Jt · ω(t0 ) ER = − · Jt · ω(t0 )2 + Ra · i2R · 2 K ·i | T{z R } tf (2.47) 1 Ra · Jt · ω(t0 ) = − · Jt · ω(t0 )2 + · iR 2 KT Le tracé de l’énergie ER en fonction du courant de freinage ia = −iR montre qu’aucune énergie n’est restituée lorsque 1 KT · ω(t0 ) ia = −iR = − · 2 Ra (2.48) t ce qui correspond au cas où la tension ua (t) s’annule en 2f . On observe également que plus le courant de freinage tend vers zéro, plus l’énergie restituée à l’alimentation s’approche de l’énergie cinétique de départ : Ecin (t0 ) = 1 · Jt · ω(t0 )2 2 (2.49) L’énergie récupérée est stockée dans le condensateur tampon Ct , celui-ci étant chargé pendant la durée du freinage par le courant ia = −iR . De ce fait, la tension v.1.6 83 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) c o n - s o 1 2 r é c u m w × ( m t 0 ) R p a t i o × K n E R i 0 a E a é r a t i o n 1 × J 2 f _ 0 2 _ ( × w t b _ 0 6 . e p t ) 0 2 s Fig. 2.31 – Proportionnalité entre l’énergie de freinage et courant de freinage iR : plus le freinage est violent, i.e. plus on s’arrête rapidement, moins il y a récupération d’énergie (fichier source). du circuit intermédiaire Ue (t) augmente et afin d’éviter qu’elle atteigne des valeurs inacceptables (pouvant créer la destruction des composants de puissance), il est nécessaire de dériver le courant sur une résistance appelée résistance de freinage Rb . Celle-ci de dissipe ainsi l’énergie de freinage dès le moment où la tension Ue (t) est trop élevée. Un dispositif compare une mesure de Ue (t) à une valeur sur la figure 2.32 page ci-contre) et commute un maximale de référence ( Uemax 2 transistor, provoquant la dissipation dans la résistance. Il faut remarquer que par le fait que Ue (t) varie, notamment en cas de freinage brusque, la caractéristique statique Kcm = ud Ue = ucm ûh (2.50) (§ 2.3.3 page 72) du variateur de courant continu est modifiée : si Ue augmente, un même rapport cyclique provoquera l’application d’une tension moyenne plus élevée aux bornes de la charge. Ce fait n’est pas anodin du point de vue de l’asservissement de courant (§ 2.5 page 86 ), le régulateur de courant ayant un système à régler dont de gain permanent, proportionnel à Kcm peut ainsi varier. v.1.6 84 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) T U U e C t U e e m a x R / 2 é s i s t a n d e f r e i n R / 2 - + S L O G I Q C D O M M U N a g D 2 1 D 2 e b 1 ' T D E A T D T E 1 c e 1 2 ' ' D 2 ' E f _ 0 2 _ b _ 0 7 . e p s Fig. 2.32 – Variateur de courant continu comprenant un dissipateur : l’énergie de freinage est dissipée dans la résistance de freinage Rb dès le moment où la tension Ue (t) du circuit intermédiaire devient trop élevée (fichier source). v.1.6 85 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) A s s e r v d e G c o d e n s i g v n e S i t e s s e - m d e e s u v r e i t e s s e R é g d e u v l a t e u r T e m i s s e m c o w u T p e n t l e ( s ) T c C e m m i t e s s e C a p v t e u r i t e s s e d h a r g é c a n i q e u v e i t e s s e e f _ 0 2 _ b _ 1 1 _ 0 2 . e p s Fig. 2.33 – Régulation cascade de vitesse / couple : le régulateur de vitesse traite l’erreur de vitesse et forme une commande u(t) = Temc (t) représentant le couple électromagnétique Tem (t) qu’il est souhaitable d’appliquer à la charge mécanique pour diminuer l’erreur de vitesse. Le couple électromagnétique Tem (t) n’étant pas aisé à mesurer, on réalise en fait un asservissement du courant d’induit ia (t) sachant que Tem (t) = KT · ia (t) (fichier source). 2.5 Régulation de courant Comme indiqué au chapitre 1, il est essentiel, dans le cadre des servo-entraînements, de pouvoir contrôler le couple. Ce dernier n’étant pas facilement mesurable (capteurs coûteux, encombrants, ne fonctionnant souvent qu’en régime statique), on profite du fait que pour la machine DC à excitation séparée (et aussi pour les machines synchrones auto-commutées et asynchrones selon le type de commande), le couple électromagnétique Tem (t) est directement proportionnel au courant ia (t) traversant l’induit. En conséquence, l’asservissement de couple peut être réalisé indirectement par un asservissement de courant (figure 2.33). Plus précisément, on peut mentionner deux raisons principales à la présence d’un asservissement de couple/courant : – d’une part, les applications des entraînements réglés sont souvent très exigeantes en termes de performances dynamiques, i.e. on a fréquemment à faire à des systèmes devant être rapides. Dans la structure de régulation cascade de la figure 2.33, le fait de contrôler le couple avec un asservissement ad hoc relativement performant permet d’imposer le comportement (s) (s) dynamique de GwT (s) = IIdm ∝ TTem , ce qui facilite l’ajustage du réguemc dc (s) lateur (amont) de position/vitesse Gc (s) (§ 2.6 page 97), et autorise par-là même des gains plus élevés (voir exercice). L’asservissement de courant permet donc d’imposer de manière indirecte le couple électromagnétique Tem et de rendre l’entraînement plus dynamique, pour autant bien sûr que les performances du régulateur de courant soient à la hauteur. – d’autre part, il est pour des raisons de sécurité absolument indispensable de pouvoir contrôler et le cas échéant de limiter le courant délivré par l’amv.1.6 86 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) p o c o u u a a - e i n u t e r a n d e t ! i m a T i u S a - e m 1 / R T a K K - 1 S T a e m r e s E / ( s J t w ) w f _ 0 2 _ c _ 0 4 . e p s Fig. 2.34 – Pointe de courant dans l’induit d’un moteur DC suite à l’application d’un saut de tension : le moteur et sa charge mécanique ayant une certaine inertie, la vitesse n’évolue pratiquement pas pendant les premiers instants suivant l’application du saut de tension, i.e. pour t Tm , Tm étant la constante de temps mécanique. La FEM em (t) reste donc constante pendant une durée de l’ordre de Tm (ici em (t) = 0 [V]) et le courant ia (t) croît très (trop) fortement (fichier source). plificateur de puissance, les sur-courants pouvant être extrêmement dommageables pour le moteur (figure 2.34). Le bon fonctionnement de l’asservissement de courant étant supposé garanti, il est facile de faire cette limitation en agissant sur la consigne de courant iac = idc (figure 2.35 page suivante). Le fait de commander le moteur en courant plutôt qu’en tension permet d’éviter la forte pointe de courant d’amplitude approximative + ia (0+ ) = uaR(0a ) (l’inductance La étant négligée) qui se produirait aux premiers instants suivant l’application d’un saut de tension. On propose ci-après deux solutions pour l’asservissement de courant, l’une par régulateur tout-ou-rien et l’autre par régulateur de type PI. Pour le choix de ce dernier, les modèles dynamiques du moteur (§ 2.2.5 page 59) et du variateur (§ 2.3.3 page 72) précédemment obtenus seront mis à profit. Dans les deux cas, le principe de fonctionnement du régulateur est le même (figure 2.36 page suivante) : le régulateur de courant, constatant une erreur de courant, élabore une commande corrective correspondant à la tension à appliquer à la charge en vue d’annuler l’erreur. v.1.6 87 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) L i m i t a t i o l a c o d c o d e n s i g v n e i t e s s e e e s u v é g d - m d R S e v u l a t e u i r d e + c n c o i d c m n s i g u d e n r a n e A t d i a x i t e s s e - i d c m s s e r v d e i s s e m c o u e n r a n t t i c l i m d C m h m a x r e C i t e s s e a p v t e u r d a r g é c a n i q e u v e i t e s s e e f _ i t e s s e 0 2 _ b _ 1 8 . e p s Fig. 2.35 – Limitation du courant idm = iam traversant l’induit par le biais de la consigne de courant idclim = iaclim (fichier source). s i g i c o d c = i R S a c d - i d m = i é g e u c o l a t e u u r a n r m u d n m e a l a n d e c m t v a r i a t e u c a p d a m e t e u c o u r d = u a m e t o c h t e u a r g r i e = d i a r u r a n t f _ 0 2 _ b _ 0 9 _ 0 1 . e p s Fig. 2.36 – Schéma fonctionnel du système d’asservissement de courant d’un moteur DC : idc = iac est la consigne de courant d’induit, id = ia le courant en [A], et idm = iam la mesure (fichier source). v.1.6 88 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) i v d S c i d R E D G E U C L O A U T R E A U N R u a r i a t e u c m G T c m G m c a p m m r ( s ) u e t d o t e u c h G a r g i u r e i ( s ) d ( s ) t e u f _ r 0 2 _ b _ 0 9 _ 0 2 . e p s Fig. 2.37 – Schéma fonctionnel du système d’asservissement de courant d’un moteur DC : idc = iac est la consigne de courant d’induit, id = ia le courant en [A], et idm = iam la mesure (fichier source). 2.5.1 Régulateur linéaire de type PI analogique L’avantage d’un régulateur linéaire réside essentiellement dans la facilité avec laquelle on modélise ses effets sur le système asservi. De plus, les performances qu’il offre sont en principe indépendantes du point de fonctionnement. Comme le système à régler, ici un variateur de courant continu et sa charge électrique, comporte dans certains cas des non-linéarités, notamment celle due au temps de commutation des transistors (influence des temps de sécurité antichevauchement, voir annexe), il est recommandable d’utiliser un régulateur à action intégrale, de façon à améliorer la robustesse (au sens de performance robuste) du système asservi. Complété par une action proportionnelle, le régulateur peut offrir de bonnes performances dynamiques et assurer ainsi une régulation de couple/courant satisfaisante. Il est bon de se rappeler que l’asservissement de courant, en sa qualité de boucle interne du système de régulation cascade de vitesse/courant (figure 2.2 page 54) se doit d’être plus dynamique que l’asservissement de vitesse. Le schéma fonctionnel de l’asservissement de courant par régulateur PI est donné sur la figure 2.37. Eu égard à la forme typique du courant délivré par une alimentation fonctionnant en mode de commutation (figure 2.14 page 67), une action D est à peine envisageable ; si elle doit néanmoins être mise en oeuvre, il est quasi impératif de restreindre son action à la grandeur réglée seule après filtrage. En effet, une action D s’appliquant sur l’erreur e = idc − idm s’applique dans le même temps sur la consigne de courant w = idc : or, celle-ci a dans le cas particulier des entraînements souvent la forme d’un saut unité, puisque la plupart des mouvements sont du type triangle ou trapèze de vitesse (cf figure 2.38 page suivante). En conséquence, les consignes (implicites) d’accélération et de couple ont l’allure v.1.6 89 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Déplacement élémentaire de position angulaire de 1 [rad] θ 1 0.5 0 0 0.5 1 1.5 0 0.5 1 1.5 0 0.5 1 1.5 1.5 ω 1 0.5 0 4 α 2 0 −2 −4 t [s] f_demo_bb_1.eps Fig. 2.38 – Mouvement bang-bang sans palier de vitesse. Lorsque le mouvement est très rapide, l’essentiel du couple électromagnétique Tem (t) est destiné à accé(t) lérer l’inertie Jt en charge. Cette accélération dω = Tem = KT J·ita (t) faisant des dt Jt sauts, il en est de même de la consigne de couple Temc (t) et par suite de celle de courant idc (t) = iac (t) (fichier source). d’un signal carré dont les transitions rapides provoqueraient inévitablement, avec une action D, des saturations de la commande u(t) délivrée par le régulateur de courant. Ajustage du régulateur PI pour la magnétisation nominale Afin d’ajuster les coefficients du régulateur PI, de fonction de transfert Gc (s) = Ucm (s) 1 + s · Ti = Kp · E(s) s · Ti (2.51) il faut au préalable obtenir la fonction de transfert du système à régler Ga (s) = Idm (s) Ucm (s) (2.52) En admettant que le comportement du capteur de courant soit purement statique, modélisable par un simple gain de valeur Kmi , le schéma fonctionnel détaillé du système à régler vu par le régulateur de courant est celui de la figure 2.39 page suivante, dans le cas d’une excitation constante. v.1.6 90 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) T u u c m K c m × e - s × T d = u a R S 1 c o m m a n d i 1 c m + s a × R L T a e m - 1 S K T a r e s × J s a w m e e m K E i f _ 0 2 _ b _ 1 0 . e p d K m i d m i g s r a n d e u r r é g l é e Fig. 2.39 – Schéma fonctionnel du système d’asservissement de courant d’un moteur DC : idc = iac est la consigne de courant d’induit, id = ia le courant en [A], et idm = iam la mesure (fichier source). On observe que le courant id est bel et bien influencé par des perturbations (mécaniques !) de charge (Tres ) agissant sur le système. Celui-ci étant supposé linéaire, on a, en considérant i que le moteur est seul (Jt = Jm ) et ne subit aucun h ) ni couple résistant (Tres = 0 [N · m]) : frottement (Rf t = 0 N·m rad s Ga (s) = Idm (s) = Kcm · e−s·Tcm · Ucm (s) 1+ 1 Ra La 1+s· R a 1 Ra La 1+s· R a · Kmi · KT · KE · 1 s·Jm 1 s · · e−s·Tcm ·KE L Ra s · (1 + s · Ra ) + KRT ·J a a m Jm s · e−s·Tcm = Kcm · Kmi · · m 2 · La ·Jm KT · KE 1 + s · KRa ·J + s KT ·KE T ·KE (2.53) = Kcm · Kmi · On a finalement la fonction de transfert du système à régler : Ga (s) = Idm (s) = Ka · e−s·Tcm · Ucm (s) 1+s· s Ra ·Jm KT ·KE + s2 · La ·Jm KT ·KE (2.54) Fait remarquable, cette fonction de transfert possède un comportement dérivateur, i.e. un gain statique nul, qui s’explique facilement : lorsque le moteur ne subit aucun couple résistant et qu’on lui applique un saut de tension aux bornes, un courant/un couple s’établissent et la vitesse du moteur augmente jusqu’à ce qu’elle atteigne sa valeur idéale à vide ωoi . Cet équilibre est atteint grâce à la v.1.6 91 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) contre-réaction naturelle de la FEM qui s’oppose à la tension ua de telle manière que la vitesse soit constante. En conséquence, le couple électromagnétique ainsi que le courant d’induit sont nuls (sans couple résistant, il suffit d’un couple nul pour maintenir l’inertie Jm à une vitesse constante). On ne peut donc, à vide en régime permanent constant, imposer un courant non-nul avec une tension constante. Les pôles de Ga (s) sont complexes lorsque le déterminant de l’équation caractéristique est négatif, soit pour ∆ < 0. En faisant apparaître les constantes de temps mécanique Tm et électrique Te , on a : 2 La · Jm R a · Jm −4· <0 ∆= KT · KE KT · KE Ra · Jm La <4· KT · K E Ra Tm < 4 · Te La constante de temps mécanique Tm est en général beaucoup plus grande que la constante de temps électrique Te et dans la plupart des cas les pôles de Ga (s) sont donc soit réels (sa1 = − Ta1min , sa2 = − Ta 1max ), p −Tm ± Tm2 − 4 · Tm · Te sa1,2 = (2.55) 2 · Tm · Te 1 2·T ·T p m e Ta max = − =− (2.56) sa1 −Tm + Tm2 − 4 · Tm · Te 1 2·T ·T p m e Ta min = − (2.57) =− sa2 −Tm − Tm2 − 4 · Tm · Te soit complexes mais en principe éloignés l’un de l’autre. En se restreignant au cas de pôles réels : Ga (s) = Idm (s) s = Ka · · e−s·Tcm Ucm (s) 1 + s · Tm + s2 · Tm · Te s = Ka · · e−s·Tcm (1 + s · Ta min ) · (1 + s · Ta max ) s ≈ Ka · · e−s·Tcm (1 + s · Tm ) · (1 + s · Te ) (2.58) (2.59) (2.60) Le tracé du diagramme de Bode donne (figure 2.40 page ci-contre), pour les valeurs numériques suivantes : Moteur Tm = 21.7 [ms] Te = 4.2 [ms] Jm = 0.0061 [kg · m2 ] v.1.6 Variateur 311 [V] 15 [V] Kcm = Tcm = T2p = 62.5 [µs] 92 Capteur Kmi = 1 V A KT = KE = 0.72 N·m A MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Diagramme de Bode Ga(jω)=Idm(jω)/Ucm(jω) gain [dB] 0 −20 −40 −60 1 10 100 1 10 100 1000 12856.0961 10000 100000 1000 12856.0961 10000 100000 90 phase [degré] 45 0 −45 −90 −135 −180 −225 −270 ω [rad/s] f_ini_cc_0_2.eps Fig. 2.40 – Réponse harmonique de Ga (s) : à noter le comportement dérivateur, qui n’existe que si le couple résistant global Tres est nul (frottements sec et visqueux nuls, etc) (fichier source). Pour l’ajustage du régulateur PI, on peut procéder de différentes manières. Par la technique de la compensation pôle-zéro, la constante de temps dominante, i.e. Ta max , est éliminée de la boucle par la constante de temps Ti du régulateur : s 1 + s · Ti · Ka · · e−s·Tcm s · Ti 1 + s · Tm + s2· Tm · Te 1 + s · Ti s = Kp · · Ka · · e−s·Tcm s · Ti (1 + s · Ta min ) · (1 + s · Ta max ) Ti =Ta max Go (s) = Gc (s) · Ga (s) = Kp · = Ko · e−s·Tcm 1 + s · Ta min ≈ Ko · 1 (1 + s · Ta min ) · (1 + s · Tcm ) (2.61) où l’on a approximé la fonction de transfert du retard pur e−s·Tcm par une petite v.1.6 93 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) constante de temps de valeur Tcm . Pour calculer Ko et par suite Kp , plusieurs méthodes sont envisageables [25]. On peut par exemple appliquer la méthode de Bode ou celle d’Evans (lieu des pôles). On propose dans le cas particulier de ce système d’ordre 2 de calculer explicitement la fonction de transfert en boucle fermée Gw (s), régulation de correspondance, et d’ajuster Ko en fonction du taux d’amortissement ζ souhaité pour les pôles dominants. On a : Ko · (1+s·Ta min1)·(1+s·Tcm ) Go (s) Idm (s) = = Gw (s) = Idc (s) 1 + Go (s) 1 + Ko · (1+s·Ta min1)·(1+s·Tcm ) Ko 1 = · 1 + Ko 1 + s · Ta min +Tcm + s2 · Ta min ·Tcm 1+Ko 1+Ko (2.62) Par comparaison avec la fonction de transfert d’un système fondamental du second ordre K (2.63) 2·ζ 1 + ωn · s + ω12 · s2 n on voit qu’en posant : r 1 + Ko Ta min · Tcm r Ta min + Tcm 1 + Ko Ta min + Tcm · ωn = · 1 + Ko = 2·ζ 2·ζ Ta min · Tcm 2 1 (Ta min + Tcm ) Ko = · −1 2 4·ζ Ta min · Tcm ωn = (2.64) on peut imposer le taux d’amortissement ζ et par conséquent la forme du régime transitoire. On en déduit les coefficients du régulateur PI : 1 Ko Ko · Ti = Ka Ti = Ta max Kp = z K { z }|a { 1 (Ta min + Tcm )2 KT · KE · −1 · ·Ti 4 · ζ2 Ta min · Tcm Kcm · Kmi · Jm }| (2.65) (2.66) Dans le cas de l’exemple, la réponse harmonique en boucle ouverte Go (s) est donnée sur la figure 2.41 page suivante alors que la réponse indicielle en boucle fermée est sur la figure 2.42 page 96. Il vaut la peine de relever la persistance d’une erreur statique malgré la présence de l’intégrateur du régulateur PI. Ce phénomène peu commun s’explique par la nature du système à régler, lequel présente un comportement dérivateur compensant le terme intégrateur. v.1.6 94 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Diagramme de Bode Go(jω) 40 gain [dB] 20 0 −20 −40 1 10 100 1 10 100 1000 10000 16376.2407 100000 1000 10000 16376.2407 100000 phase [degré] 0 −45 −90 −135 −180 ω [rad/s] f_ini_cc_0_3.eps Fig. 2.41 – Réponse harmonique de Go (s), les paramètres Kp et Ti du régulateur ayant été obtenus de manière algébrique (fichier source). Dépassement de la réponse indicielle Si dans la majeure partie des applications d’automatique, une consigne en forme de saut unité n’a pas de sens d’un point de vue pratique (consigne physiquement impossible à poursuivre, saturation de la commande, système à régler hors de contrôle, etc), il n’en est pas de même en régulation de courant où lors d’un déplacement à couple constant (rampe de vitesse, figure 2.38 page 90 ), la consigne de courant prend effectivement la forme d’un saut. Il faut alors être attentif au problème du dépassement de la réponse indicielle. En effet, si le courant nominal du moteur est proche du courant maximal délivrable par le variateur (cas d’un déplacement à couple constant égal au couple nominal TemN ), il se peut que les 15 à 20% de dépassement, considérés comme usuels, soient trop élevés. Le variateur écrêtera donc le courant, déformant ainsi cette réponse. Au besoin, on fera la synthèse du régulateur en choisissant une plus grande marge de phase ϕm , afin de diminuer le dépassement. v.1.6 95 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Réponse indicielle en boucle fermée, régulation de correspo ndance 1.4 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 idc=iac idm=iam 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 t [s] 1.2 1.4 1.6 1.8 2 −3 x 10 f_ini_cc_0_4.eps Fig. 2.42 – Réponse indicielle de Gw (s) : il y a une erreur statique malgré le fait qu’un régulateur PI de courant ait été utilisé (fichier source). v.1.6 96 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) u e w S - R d é g e v u l a t e u i t e s s e r ( t ) = T e m T ( t ) c T A s s e r v d e i s s e m c o u p e n e m t r e s - C S l e m h a r g é c a n i q e u w e y C a p v t e u r d e i t e s s e f _ 0 2 _ b _ 1 1 _ 0 3 . e p s Fig. 2.43 – Régulation cascade de vitesse / couple : le régulateur de vitesse traite l’erreur de vitesse et forme une commande u(t) = Temc (t) représentant le couple électromagnétique Tem (t) qu’il est souhaitable d’appliquer à la charge mécanique pour diminuer l’erreur de vitesse (fichier source). 2.6 2.6.1 Régulation de vitesse Structure du système de régulation de vitesse Le schéma fonctionnel de l’asservissement de vitesse est donné sur la figure 2.43. On voit que l’on a affaire à deux systèmes de régulation superposés, la commande formée par le premier régulateur représentant la consigne pour le second : il s’agit de régulation cascade [[26], chap.7, chap_07.pdf]. Le régulateur de vitesse construit la commande u(t) à appliquer au système à régler afin de corriger l’erreur e(t). La commande u(t) correspond en fait à la consigne de couple Temc (t) destinée au régulateur de couple. Il est logique, mais pas indispensable, d’organiser le système de régulation de cette manière : le régulateur de vitesse, constatant une erreur de vitesse, "souhaite" que la charge soit accélérée ou freinée selon sa stratégie de traitement de l’erreur. Pour ce faire, il faut fournir le couple Tem (t) adéquat, dont la valeur souhaitée est Temc (t). L’un des avantages de ce genre de structure est de pouvoir ajuster individuellement chacun des régulateurs, en commençant bien sûr par le régulateur de couple. De plus, il est possible de limiter facilement le couple et la vitesse en agissant sur leurs consignes respectives (§ 2.5 page 86), celles-ci étant directement accessibles. 2.6.2 Modélisation du système à régler Le couple électromagnétique Tem (t) étant directement proportionnel au courant d’induit ia (t) selon Tem (t) = KT · ia (t) (2.67) et ce dernier étant dans le même temps beaucoup plus facile à mesurer (par exemple avec une résistance shunt ou un capteur de courant de type LEM/Gev.1.6 97 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) nève), on ne réalise en pratique pas directement un asservissement de couple, mais un asservissement de courant. Il faut donc convertir la consigne de couple Temc (t) en une consigne de courant d’induit iac (t) = idc (t) à laquelle un régulateur de courant (souvent de type PI ou à action à deux positions) asservit le courant d’induit ia (t) = id (t). En désignant par Gwi (s) la fonction de transfert en boucle fermée, régulation de correspondance, de l’asservissement de courant, telle que Idm (s) courant du variateur mesuré = courant de consigne du variateur Idc (s) courant d’induit mesuré Iam (s) Kmi · Ia (s) = = = courant d’induit de consigne Iac (s) Iac (s) Gwi (s) = (2.68) (2.69) le système à régler (figure 2.44 page ci-contre) vu par le régulateur de vitesse a pour fonction de transfert, en supposant que la charge mécanique est une inertie pure de valeur totale Jt : Ga (s) = K0 Y (s) = mi · Gwi (s) · Temc (s) KT0 1 Kmi |{z} · KT · 1 · Kmω (2.70) Jt · s gain du capteur de courant KT0 est ici un paramètre ayant idéalement la même valeur numérique que la constante de couple KT nominale du moteur. Il permet de convertir la consigne de couple Temc (t), dont la valeur numérique correspond au couple souhaité en [N · m], en une consigne de courant donc la valeur numérique correspond au courant souhaité en [A], ces deux grandeurs étant directement proportionnelles tout pendant que le flux d’excitation Φf est constant, i.e. en l’absence de saturation du circuit magnétique ou de démagnétisation. Notons que l’unité physique de KT0 n’est pas connue, puisqu’elle dépend de la réalisation du système de régulation. Dans un grand nombre de cas, ce gain est réalisé électroniquement et son unité V . Seule sa valeur numérique est d’importance. physique est probablement des V De ce fait, on doit normalement avoir : KT N·m ≈1 ·? (2.71) KT0 A Pour construire une consigne de courant iac (t) = idc (t) utilisable, physiquement comparable à la grandeur réglée iam (t) et de même calibration, il faut encore tenir 0 compte de la valeur numérique nominale Kmi du gain du capteur de courant Kmi , puisque iam (t) = Kmi · ia (t). Un avantage d’ordre pratique de cette manière de faire est que l’on dispose sur le circuit électronique ou dans le programme implantant le régulateur de vitesse d’un signal analogique ou numérique représentant la valeur de la consigne de couple Temc (t), grandeur dont la connaissance est appréciée par les spécialistes des machines. v.1.6 98 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 v.1.6 T y s ig n e o u p le , s e n ta n t [N m ] e m c c o n d e c re p ré d e s 1 /K T ' c o n s ig d e c o u r re p ré se n d e s [A K n e a n t, ta n t ] m i' idc= iac G R E G U L A T IO N D E C O U R A N T w i( s ) idm = iam 1 /K R E G U L A T IO N D E C O U P L E m i K K T 99 m w C A P T E U R id= ia T e m T S re s 1 1 + s × R ft R J t ft f _ 0 2 _ b _ 1 2 _ 0 1 .e p s C H A R G E M E C A N IQ U E w HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Fig. 2.44 – Schéma fonctionnel du système à régler vu par le régulateur de vitesse (fichier source). MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd c o d d T n e s i g c o r e p u n p e m [ N e c o l e , r é s e n e s Entraînements réglés (MET2) t a n m c d t e r e p ] d 1 / K T ' n s i g n c o u r a n r é s e n e s [ A R e t a n t , i t ] K m i d E = c i G U L A T I O N D E C O U i P a c ' G R E G U L A G T I O N w o D i E C m E = i i a m 1 ( s ) i d L O U ( s ) R A N / K m d = i a K i T T e m T f _ 0 2 _ b _ 1 2 _ 0 2 . e p s Fig. 2.45 – Détail de la régulation de couple/courant (fichier source). K0 n’est cependant pas indispensable. On pourrait tout La multiplication par Kmi 0 T aussi bien s’en passer et dimensionner le régulateur de vitesse en conséquence (les K0 gains de celui-ci seraient simplement K 0T fois plus petits). La commande issue de mi ce dernier ne représenterait alors plus une consigne de couple, mais directement la consigne de courant idc (t) = iac (t). On a admis que la charge mécanique est une inertie pure Jt et que le capteur de vitesse (par exemple une dynamo-tachymétrique) a un comportement statique de gain Kmω . Il est vrai que si la charge mécanique est plus complexe et présente notamment un caractère résonant (voir exercice), la modélisation présentée ci-après doit être adaptée à la fonction de transfert du système à régler correspondant. L’étude de l’asservissement de courant (§ 2.5.1 page 90) a montré que la fonction de transfert Gwi (s) pouvait être modélisée par un système d’ordre 2 de la forme : Iam (s) Idm (s) = Idc (s) Iac (s) 1 Koi = = · 1 + Koi 1 + s · Tamin +Tcm + s2 · Tamin ·Tcm 1+ Gwi (s) = 1+Koi 1+Koi 2·ζi ωni Kwi ·s+ 1 2 ωni · s2 (2.72) La fonction de transfert du système à régler vu par le régulateur de vitesse a donc pour expression : Y (s) K0 1 1 = mi · Gwi (s) · · KT · · Kmω 0 U (s) KT Kmi Jt · s K0 Kwi 1 1 = mi · · · KT · · Kmω 0 2·ζ 1 i 2 KT 1 + ω · s + ω2 · s Kmi Jt · s Ga (s) = ni = v.1.6 Ka · s 1+ 2·ζi ωni 1 ·s+ (2.73) ni 1 2 ωni · s2 100 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) avec 0 KT · Kmi 1 Ka = 0 ·Kwi · · Kmω K ·K Jt | T {z mi} (2.74) ≈1 2.6.3 Choix et principe d’ajustage du régulateur de vitesse Pour le régulateur, c’est à l’évidence un comportement intégrateur qui est nécessaire, de façon à être insensible aux perturbations de couple constantes que sont par exemple le frottement sec ou la gravité. L’examen de la fonction de transfert en boucle ouverte ci-après montrera que pour des raisons de stabilité, une action de type proportionnelle est également nécessaire. De plus, l’action P améliorera le comportement dynamique. La fonction de transfert de la boucle de régulation de vitesse a donc pour expression, en tenant compte des résultats obtenus précédemment : Go (s) = 1 + s · Ti Ka Y (s) = Gc (s) · Ga (s) = Kp · · · E(s) s · Ti s 1+ = 2·ζi ωni 1 ·s+ 1 2 ωni · s2 Ko 1 + s · Ti · i s2 1 + 2·ζ · s + ω12 · s2 ωni ni (2.75) avec 0 Kp KT · Kmi 1 Ko = · 0 · Kwi · · Kmω Ti KT · Kmi Jt (2.76) Comme on peut le voir, Go (s) est de type α = 2, i.e. double intégrateur, et sa stabilisation doit être étudiée avec soin, tout se jouant sur la valeur de Ti . La compensation pôle-zéro ne serait ici pas appropriée, puisqu’en un tel cas, l’avance de phase créée par le terme (1 + s · Ti ) serait utilisée pour "gommer" une constante de temps du dénominateur. La fonction de transfert en boucle ouverte deviendrait : Ko 1 Go (s) ≈ 2 · (2.77) s 1+s·T Un tel système est forcément instable en boucle fermée, sa phase étant inférieure à −180 [◦ ] dans toute la gamme des pulsations, i.e. sa marge de phase ϕm est toujours négative (figure 2.46 page suivante). Pour des raisons de stabilité, il faut donc envisager une autre méthode que la simple compensation pôle-zéro. Le double intégrateur crée un déphasage de −180 [◦ ], et les constantes de temps de la régulation de courant Gwi (s) aggravent encore le retard de phase à plus haute fréquence (arg {Gwi (j · ω)} = −90 [◦ ] en ω = ωni , arg {Gwi (j · ω)} = −180 [◦ ] pour ω → ∞). Afin de respecter le critère de stabilité de Nyquist et garantir une marge de phase ϕm de l’ordre de 60 . . . 45 [◦ ], il faut que dans la gamme de pulsations où le gain de boucle devra être unitaire, la phase soit dans v.1.6 101 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) A [ d B w ] G o ( j × w à ) c o 0 = [ d p B u l s a t i o ] e n n b d o u e c o c l e o u u p v u r e e r t e i m d 0 [ d B ] w w c o n [ d e g - 1 w w c o n p a r u r a n t l 'a s s e r v G w i i s s e m e n t ( s ) w [ r a d / s ] 0 [ d B ] / d w [ r a d / s ] é c i 8 0 0 a r g - 2 s é ] 0 - 9 o c o i - 4 j p e 7 0 { G o ( j × w ) } f _ 0 2 _ b _ 1 9 . e p s Fig. 2.46 – Diagramme de Bode de Go (j · ω) lorsque l’on compense un pôle de Ga (s) : comme ϕm < 0 ∀ω, le système sera instable en boucle fermée (fichier source). v.1.6 102 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) A [ d K ] [ d p 0 B [ d G B c B ] 0 a c t i o i n [ d ) j × w = K 1 × p j × w + j × w × T × T i i ] e g n t é g p l u t ô 1 . 1 T j ( T i 1 T i w [ r a d / s ] w [ r a d / s ] 0 i t a c t i o r a l e p r o p o n p r t i o l u n t ô n t e l l e ] 0 1 - 4 5 - 9 0 T a r g { G c ( j × w )} = ì a r g í î K p × 1 + i j × w j × w × T × T ý ü i i þ = 9 0 [ ° ] + a r c t g ( w × T i ) f _ 0 2 _ b _ 1 6 . e p s Fig. 2.47 – Diagramme de Bode de la réponse harmonique d’un régulateur PI : lorsque l’action P domine l’action I, i.e. pour ω T1i , le déphasage tend vers 0 [◦ ] (fichier source). la zone −120 [◦ ] · · · − 135 [◦ ]. Il faut donc créer une avance de phase dans cette zone. Cela ne peut se faire qu’au moyen du terme (1+s·Ti ) apparaissant au numérateur de Go (s). Cette avance de phase se montant asymptotiquement à +90 [◦ ] (figure 2.47), on voit que Ti devra être choisi de façon à ce que T1i intervienne bien avant la pulsation ωni . Gardant à l’esprit l’effet d’avance de phase du terme T1i , la méthode de synthèse du régulateur PI proposée consiste de plus à s’arranger pour que la bande passante en boucle fermée soit la plus élevée possible, ou, ce qui revient au même, que la pulsation de coupure à 0 [dB] en boucle en ouverte ωco soit aussi grande que possible, ceci afin d’obtenir une durée de réglage Treg minimale, donnée approximativement par : π (2.78) Treg = ωco Tout repose sur l’avance de phase de 90 [◦ ] résultant, asymptotiquement à partir de la pulsation 0.1 , de l’effacement progressif de l’action I de régulateur PI au Ti profit de son action P (figure 2.47). On s’arrange en fait pour que l’action proportionnelle et intégrale du régulateur PI passe d’un comportement plutôt intégrateur (phase → −90 [◦ ]) à un comportement plutôt proportionnel (phase → 0 [◦ ]) à partir d’une gamme de v.1.6 103 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) fréquences dans laquelle le gain de boucle sera rendu unitaire (figure 2.48 page suivante). Sachant qu’une marge de phase minimum de 45 à 50 [◦ ] est de mise pour obtenir un comportement suffisamment stable et bien amorti en boucle fermée, on peut poser a priori que la pulsation de coupure à 0 [dB] en boucle ouverte, ωco , à laquelle par définition on mesurera la marge de phase ϕm , devra être comprise entre – 0.1 où la contribution de (1 + s · Ti ) à la phase est (encore) quasi nulle Ti et – ω10ni où la contribution de Gwi (j · ω) à la phase est (encore) quasi nulle et l’on pose même qu’elle doit être égale à la moyenne géométrique de ces deux limites (critère de l’optimum symétrique, [[12], §7.2]) : r 1 · ωni (2.79) ωco = Ti Ce faisant, la phase, initialement à −180 [◦ ] "a le temps" de remonter suffisamment zone −150 [◦ ] à −90 [◦ ] avant de rechuter suite à l’intervention de la pulsation propre ωni , représentant les limites de l’asservissement de courant. 2.6.4 Synthèse du régulateur pour la magnétisation nominale (Φf = Φf N ) La méthode de synthèse esquissée au paragraphe précédent est ici directement appliquée. On étudie tout d’abord le cas où le flux d’excitation Φf est constant et égal à sa valeur nominale Φf N (rappel : KT = KE = k · Φf ). De façon à obtenir la bande passante maximale ωB en boucle fermée (soit la durée de réglage Treg la plus faible), il faut repousser le plus possible vers les hautes fréquences la pulsation ωco à laquelle le gain de boucle Go (j · ω) est unitaire. Cependant, il faut éviter de trop se rapprocher de la pulsation propre non-amortie ωni de la fonction de transfert Gwi (s) de l’asservissement de courant. En effet, à cette pulsation, le déphasage de l’asservissement de courant est de 90 [◦ ] (puisque ωni est la pulsation de résonance de phase de la fonction de transfert en régulation de correspondance de courant). Ce dernier, ajouté aux 180 [◦ ] provoqués par le double intégrateur, rendrait la synthèse du régulateur impossible, à moins de mettre en oeuvre un régulateur PID, dont la sensibilité aux bruits de mesure rend l’utilisation délicate. Afin de juger de l’effet de Ti , le tracé de la réponse harmonique de Go (s), pour différentes valeurs de Ti , est donné sur la figure 2.49 page 106. Il y apparaît que pour des raisons de stabilité, il y a intérêt à maintenir T1i suffisamment éloigné de la pulsation ωni , de façon à ce que la phase puisse remonter suffisamment et que le critère de Nyquist soit satisfait. Dès le moment où l’action P du régulateur PI domine l’action I (le régulateur est alors essentiellement un régulateur P), le déphasage initial de −90 [◦ ] dû à l’action intégrale disparaît et la phase totale de Go (j · ω) monte, passant de v.1.6 104 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd A [ d B Entraînements réglés (MET2) ] w G o ( ) j × w - 4 0 à [ d B ] / d c o 0 = [ d p u B l s a t i o ] e n b n o d u e c o c l e o u u p u v r e e r t e é c i m - 2 0 [ d B ] G w ( j × w ) 1 T = i 1 w 0 n 0 [ d B w ] / d i 0 d é c w K c o n [ d e g G 1 T - 9 s é p a r u r a n t l 'a s s e r v G w i s s e m e n t ( s ) i w [ r a d / s ] w [ r a d / s ] o ] 0 o c o i - 6 j p e w c o ( o w n j × w ) K 0 [ d B ] / d é c = 1 o i i 0 - 1 8 0 - 2 7 0 j a r g m { G o ( j × w ) } f _ 0 2 _ b _ 1 7 . e p s Fig. 2.48 – Diagramme de Bode de la réponse harmonique en boucle ouverte, Ti étant ajusté de façon à ce que la phase remonte asymptotiquement de +90 [◦ ] (fichier source). v.1.6 105 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Phases de Go(jω) et Gc(jω) en fonction de 1/Ti 0 −45 1/Ti=ωni/100 φ(ω) [degré] −90 1/Ti=ωni/10 1/Ti=ωni arg{Ga} −135 1/Ti=ωni/100 1/Ti=ωni/10 −180 1/Ti=ωni −225 −270 1 10 2 10 3 10 ω [rad/s] 4 10 5 10 f_ini_cc_0_6.eps Fig. 2.49 – Phases de la réponse harmonique en boucle ouverte, du système à régler et du régulateur pour différentes valeurs de Ti (fichier source). −180 [◦ ] à une valeur pouvant approcher −90 [◦ ]. Il devient alors possible, dans cette zone, d’ajuster le gain de boucle Ko de façon à ce qu’il soit unitaire en une pulsation ω = ωco et ainsi pouvoir fermer la boucle dans de bonnes conditions, la marge de phase ϕm étant selon l’ajustage comprise entre 45 et 60 [◦ ]. Usuellement, on choisit ωco d’après le critère de l’optimum symétrique ([[12], §7.2]), méthode consistant à ajuster ωco comme la moyenne géométrique entre les pulsations caractéristiques T1i et ωni . Ceci impose alors la valeur de Ti : r ωni 1 · ωni ⇐⇒ Ti = (2.80) ωco = Ti ωco 2 En tenant compte de la figure 2.49 on choisit ωco ≤ ω10ni , sans quoi il y a peu d’espoir d’amener la phase à −135 [◦ ] . . . − 120 [◦ ], ce qui donne : 1 ωni ≤ Ti 100 100 Ti ≥ ωni v.1.6 106 (2.81) (2.82) MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Diagramme de Bode Go(jω) 80 60 gain [dB] 40 20 0 −20 −40 −60 −80 10 123.2847 100 1000 10000 100000 1000 10000 100000 phase [degré] 180 90 45 0 −45 −90 −135 −180 10 123.2847 100 ω [rad/s] f_ini_cc_0_7.eps Fig. 2.50 – Diagramme de Bode de la réponse harmonique en boucle ouverte, . Avec ce choix, la phase remonte jusqu’à presque −90 [◦ ], ce qui pour Ti = ω100 ni permet de fermer la boucle dans de bonnes conditions (fichier source). , le gain étant La figure 2.50 illustre la situation lorsque l’on choisit Ti = ω100 ni corrigé de façon à ce que la pulsation de coupure à 0 [dB] en boucle ouverte soit égale à ωco = ω10ni , alors que la réponse indicielle correspondante en boucle fermée, régulation de correspondance, est donnée sur la figure 2.51 page suivante. En résumé, l’ajustage du régulateur PI de vitesse s’effectuera de telle manière que 1 ωni = (2.83) Ti 100 et que le gain de boucle soit unitaire en ωco = v.1.6 ωni 10 = 10 Ti 107 (2.84) MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Réponse indicielle 1.4 1.2 D=7.4226% 1 yInf=1 y(t) 0.8 0.6 Tm=0.0013[s] 0.4 0.2 Treg+/−5%=0.0081[s] T90% T10% 0 0 Tdep 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01 t [s] 0.012 0.014 0.016 0.018 0.02 f_ini_cc_0_8.eps Fig. 2.51 – Réponse indicielle en boucle fermée, pour Ti = v.1.6 108 100 ωni (fichier source). MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) L ' R G c 1 A O M D I Q E A R E ' U E D d c 2 m i i d d c m t 0 + u U e d t 0 - U d E N i c 2 T U - u I A M c O d S V c 1 C i d e f _ 0 2 _ b _ 0 8 _ 0 1 . e p s Fig. 2.52 – Régulateur à action à deux positions sans hystérèse : structure du régulateur et allures typiques du courant (mesuré idm (t)) et de la tension appliquée ud (t) lorsque la consigne de courant idc (t) est un saut (fichier source). 2.A Régulateur de courant à action à deux positions avec hystérèse On peut envisager une commande directe du variateur par un régulateur de courant de type tout-ou-rien (régulateur à action à deux positions, figure 2.52). Le régulateur à action à deux positions peut être vu comme un régulateur P de gain infini avec limitation de la sortie à ±umax . De ce fait, il permet d’obtenir un très bon comportement dynamique, le maximum de la commande étant systématiquement appliqué dans un sens ou dans l’autre selon le seul signe de l’erreur. Un problème apparaît néanmoins lorsque l’erreur est voisine de zéro (situation fréquente au vu des performances apportées par un gain infini), puisque la fréquence de commutation fp tend alors théoriquement vers l’infini. D’un point de vue thermique, c’est inacceptable par les composants de puissance. La valeur v.1.6 109 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) L R G ' A O c 1 D I Q E A ' U R E c 2 m i i d d I c h m t 0 + u U e d t 0 - U d E E D h c 2 T U N d I u I A M - i M c O d S V c 1 C i d e f _ 0 2 _ b _ 0 8 _ 0 2 . e p s Fig. 2.53 – Régulateur à action à deux positions et hystérèse : structure du régulateur et allures typiques du courant (mesuré idm (t)) et de la tension ud (t) lorsque la consigne de courant idc (t) est un saut (fichier source). maximale de fp peut toutefois être contrôlée en complétant la loi de commande tout-ou-rien par un effet d’hystérèse de largeur Ih autour de zéro (figure 2.53). La conséquence négative est observable sur la précision. L’erreur statique n’est Ih Ih plus nulle, et l’erreur peut maintenant se situer dans la plage − 2 , + 2 sans que le régulateur ne modifie sa commande. L’erreur oscille donc autour de zéro avec une valeur crête-à-creux de Ih . Malgré le fait que la commande produite par un tel régulateur soit plutôt primitive (deux niveaux possibles seulement !), elle s’avère particulièrement bien adaptée dans ce cas d’application. En effet, l’alimentation par variateur de courant continu fonctionnant en mode de commutation pour des raisons thermiques (§ 2.3.1 page 64), sa tension de sortie ud est déjà par nature de type tout-ou-rien, ne pouvant prendre que l’un des deux états +Ue ou −Ue . Un tel régulateur est de plus très facilement mis en oeuvre, le seul paramètre à ajuster étant la largeur Ih de l’hystérèse. v.1.6 110 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) p i D ( t ) d i d : D I t d e ( t ) i d 0 t t e T U 1 t 0 i + d h ( t ) d t e I i e n u d d p ( t ) e e m ( t ) t 0 - U e f _ 0 2 _ c _ 0 2 . e p s Fig. 2.54 – Evolution du courant en présence de FEM em (t) constante, avec régulateur à action à deux positions et hystérèse lorsque la valeur moyenne id dudit courant est constante (fichier source). Il est possible de calculer la fréquence de commutation fp dans le cas où la charge est un moteur DC tournant à vitesse constante et dont la résistance d’induit Ra est négligée (la fréquence de commutation fp est élevée, i.e. te et td La sont beaucoup plus petits que la constante de temps électrique Te = R et donc a 1 1 → j·ω·La ). La valeur moyenne id du courant id étant supposée constante, Ra +j·ω·La on a : Ue − Em · te Ld −Ue − Em = id1 + · td Ld id (te ) = id1 = id0 + (2.85) id (td ) = id0 (2.86) Or, la largeur de l’hystérèse est : Ih = id1 − id0 v.1.6 111 (2.87) MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) FREQUENCE DE COMMUTATION EN FONCTION DE EM 4 2.5 x 10 2 fp [Hz] 1.5 1 0.5 0 −1 −0.8 −0.6 −0.4 −0.2 0 em/Ue 0.2 0.4 0.6 0.8 1 Fig. 2.55 – Fréquence de commutation en fonction de la valeur de la FEM em (t) (Ue = 311 [V], Ld = 0.77 [mH], Ih = 10 [A]). d’où Ld Ld = Ih · Ue − Em Ue − Em Ld Ld td = (id0 − id1 ) · = Ih · −Ue − Em Ue + Em 1 1 + ) Tp = te + td = Ih · Ld · ( Ue − Em Ue + Em 1 = 2 · Ue · Ih · Ld · (Ue − Em ) · (Ue + Em ) te = (id1 − id0 ) · soit finalement : fp = 1 1 1 (Ue − Em ) · (Ue + Em ) = = · Tp te + td Ih · Ld 2 · Ue (2.88) Cette fréquence de commutation dépend du point de fonctionnement, i.e. de la vitesse du moteur. On le constate dans la relation ci-dessus par la présence de Em , représentant la FEM du moteur et étant fonction de la vitesse (cf figure 2.55). La fréquence de commutation est maximale lorsque la FEM est nulle. On a alors : 1 Ue fpmax = = (2.89) Tpmin 2 · Ih · Ld Ce résultat est logique : lorsqu’il n’y pas de FEM, la charge vue par le régulateur de courant est essentiellement inductive et le maintien d’un courant de valeur moyenne constante n’est guère problématique puisque la valeur moyenne de la tension ud devrait être nulle. Il n’y a donc aucune raison d’appliquer à la charge la v.1.6 112 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) + u U d ( t ) e e t 0 - U d d ( t ) - e m ( t ) e ( t ) ( t ) h i d u t I i ( t ) m t e T p d f _ 0 2 _ c _ 0 3 . e p s Fig. 2.56 – La tension effectivement appliquée aux bornes de l’inductance Ld = La étant ud (t)−em (t), les taux de croissance/décroissance du courant id (t) = ia (t) sont différents (fichier source). tension ±Ue pendant une durée prolongée au cours de laquelle aucune commutation n’aurait lieu. En présence d’une FEM non-nulle et par exemple positive, i.e. lorsque l’on est à vitesse différente de zéro, il faut plus de temps pour faire monter le courant et le faire sortir de l’hystérèse que pour le faire descendre, puisque les tensions s’appliquant aux bornes de l’inductance sont respectivement (+Ue −Em ) et (−Ue − Em ) (figure 2.56). Ceci justifie que la fréquence de commutation soit plus faible en présence de FEM non-nulle. On doit garantir que fpmax n’excède pas la fréquence de commutation maximale admissible par les composants de puissance. Dans ce but, on peut agir sur la largeur Ih de l’hystérèse ou sur l’inductance Ld vue par l’alimentation, au besoin en rajoutant une inductance en série avec l’induit. Un inconvénient de ce type d’asservissement est que la durée de réglage dépend du niveau de courant souhaité ainsi que de la vitesse du moteur. La figure 2.57 illustre le problème à vitesse nulle en montrant que quelle que soit l’amplitude v.1.6 113 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd U Entraînements réglés (MET2) e / R a i i i d c 1 i d c 2 d m d m 1 2 0 T w r 2 T R r 1 = a 0 = [ r a d 0 [ W / s ] ] f _ 0 2 _ c _ 0 5 . e p s Fig. 2.57 – La tension appliquée aux bornes de l’induit étant soit +Ue , soit −Ue , − ± RUea ·(1−e t La Ra ) (la constante de temps mécanique le courant évolue toujours selon Tm n’étant ici pas prise en compte). Ce n’est qu’au croisement avec la consigne que l’on quitte cette trajectoire (fichier source). du saut de consigne de courant, c’est la même tension Ue qui est appliquée aux bornes de l’induit. Le courant monte donc avec le même taux de variation didta = LUae et atteint ainsi la consigne à des instants différents selon l’amplitude de cette dernière, phénomène caractéristique d’un système non-linéaire. On reproche également à cette technique d’asservissement la dissipation thermique parfois importante due à l’ondulation de courant. v.1.6 114 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Diagramme de Bode Go(jω), pour Φfn et Φfn/4 60 gain [dB] 40 20 0 Φf=Φfn Φfn/4 −20 −40 0 10 1 10 1 10 10 2 3 10 3 10 10 4 10 5 4 10 0 phase [degré] −45 −90 −135 −180 0 10 10 2 pulsation [rad/s] 10 5 f_demag_i_1.eps Fig. 2.58 – Réponse harmonique de Go (s) pour différents niveaux de démagnétisation : l’influence sur la marge de phase ϕm est négligeable (fichier source). 2.B 2.B.1 Ajustage des régulateurs de courant et de vitesse en démagnétisation Ajustage du régulateur PI en démagnétisation Si le moteur est exploité en mode d’affaiblissement de champ, par exemple dans le but d’atteindre des vitesses élevées selon une caractéristique à puissance constante (§ 2.2.6 page 61), ce sont les constantes de couple KT et de FEM KE qui diminuent d’un facteur équivalent au niveau de démagnétisation (KT = KE = k · Φf ). En conséquence, le gain de boucle de l’asservissement de courant est modifié et il est nécessaire de vérifier que la stabilité reste garantie. Afin de juger de l’importance du problème, les diagrammes de Bode en boucle ouverte, avec la magnétisation nominale et avec 25% (i.e. on a démagnétisé d’un facteur 4, dans le but de tourner à 4 fois la vitesse nominale) de celle-ci sont superposés sur la figure 2.58. On observe que l’influence sur la marge de phase ϕm est quasi-négligeable, ce v.1.6 115 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Réponse indicielle en boucle fermée, régulation de correspo ndance, pourΦfn et Φfn/4 1.4 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 t [s] 1.2 1.4 1.6 1.8 2 −3 x 10 f_demag_i_2.eps Φ Fig. 2.59 – Réponse indicielle de Gw (s) en démagnétisation Φf = f4N : les performances sont quasi identiques à celles obtenues avec la magnétisation nominale Φf = Φf N . On profite ici des propriétés de robustesse (au sens de la stabilité robuste cette fois) apportées par la contre-réaction (fichier source). qui permet d’utiliser en toute sécurité le régulateur précédemment dimensionné. On peut le vérifier sur la réponse indicielle en boucle fermée (figure 2.59), très semblable à celle obtenue avec la magnétisation nominale (figure 2.42). Il n’est donc nul besoin de réajuster les paramètres du régulateur de courant lors d’un fonctionnement en démagnétisation. Ceci s’explique de manière relativement aisée en remarquant que les gains KT et KE n’apparaissent pas directement, i.e. de manière multiplicative, en évidence devant la fonction de transfert en boucle ouverte, Go (s) = Ko · 1 + s · Ti m 1 + s · KRTa ·J + s2 · ·KE La ·Jm KT ·KE · e−s·Tcm (2.90) mais sont situés dans une boucle interne au moteur. En conséquence, leur influence est notablement diminuée par les propriétés d’insensibilité d’une fonction de transfert en boucle fermée par rapport aux variations des gains de la boucle. On peut le montrer de manière chiffrée en calculant la variation relative d’une fonction de transfert quelconque en boucle fermée par rapport à celle de la fonction de transfert du système à régler Ga (s), on voit que cette variation, appelée fonction de sensibilité S(s) [[26], chap.7, chap_07.pdf] grosso modo égale à l’inv.1.6 116 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) verse du gain de boucle : Gw (s) = S(s) = Go (s) Gc (s) · Ga (s) Ga (s) = = Gc (s) · 1 + Go (s) 1 + Gc (s) · Ga (s) 1 + Gc (s) · Ga (s) dGw (s) Gw (s) dGa (s) Ga (s) = dGw (s) Ga (s) · dGa (s) Gw (s) dGw (s) dGa (s) (2.91) z }| { 1 + Gc (s) · Ga (s) − Gc (s) · Ga (s) Ga (s) = Gc (s) · · (1 + Gc (s) · Ga (s))2 Gw (s) Go (s) 1 · Go (s) = 2 (1 + Gc (s) · Ga (s)) 1+Go (s) = 1 1 + Go (s) Dans le cas de la régulation de vitesse étudiée au § 2.6 page 97, l’effet de la variation de KE et KT se manifestera d’une manière beaucoup plus prononcée (§ 2.B.2). 2.B.2 Ajustage du régulateur de vitesse en mode d’affaiblissement de champ (démagnétisation, Φf < Φf N ) Contrairement au cas le la régulation de courant (§ 2.B.1 page 115), l’influence de la démagnétisation de la machine DC a un effet très net sur la fonction de transfert de boucle du l’asservissement de vitesse, la constante de couple KT intervenant directement comme facteur de Go (s) : Go (s) = Y (s) = Gc (s) · Ga (s) E(s) 1 + s · Ti = Kp · · s · Ti 0 KT ·Kmi KT0 ·Kmi · Kwi · s 1 Jt · Kmω · 1+ 2·ζi ωni 1 ·s+ 1 2 ωni · s2 (2.92) Se rappelant que KT = KE = k·Φf (t), on voit qu’en démagnétisant la machine (figure 2.60 page suivante), la constante KT diminue, son effet sur le gain de boucle étant direct. Les diagrammes de Bode de la figure 2.61 page 119 montrent la réponse harmonique en boucle ouverte dans plusieurs de cas de démagnétisation, avec le régulateur précédemment dimensionné pour la magnétisation nominale. On observe selon les cas une diminution de la marge de phase ϕm , mais aussi et surtout une baisse de la pulsation de coupure à 0 [dB] en boucle ouverte, ce qui se manifestera sur la rapidité en boucle fermée. v.1.6 117 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd S w = w c A D R E V E G M - E y S U C A L G C A O N T M E E T M U I S P R A A I N D T D E I O E V N T D I T e m E E c S 1 S i f E / K T ' w c K m i ' i d c G = w i i a c ( s ) i d m = S i Y 1 a m / K T m E i i M f i K d K = E m K T i w T a A 0 R T E i e m f G T L - E S r e s R 1 / ( s J t ) f _ 0 2 _ b _ 2 2 . e p s w Entraînements réglés (MET2) Fig. 2.60 – Régulateur de vitesse incluant une commande de démagnétisation telle que Φf ∝ ω1 , selon la figure 2.10 page 63 (fichier source). v.1.6 118 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Diagramme de Bode Go(jω) pour Φf = ΦfN..ΦfN/8 80 60 gain [dB] 40 20 0 −20 −40 −60 −80 −100 1 10 2 10 3 10 3 10 10 4 10 5 4 10 0 phase [degré] −45 −90 −135 −180 −225 −270 1 10 2 10 10 ω [rad/s] 5 f_ini_cc_0_9.eps Fig. 2.61 – Diagrammes de Bode en boucle ouverte pour différents niveaux de démagnétisation (fichier source). Les réponses indicielles en boucle fermée montrent que le degré de stabilité peut devenir plus faible et que le dépassement peut être considérable (figure 2.62 page suivante). Une première solution consiste à faire un compromis et à ajuster le régulateur avec un gain plus élevé pour compenser la diminution de KT pour le cas le plus défavorable (forte démagnétisation). Ceci peut avoir pour désavantage de diminuer le degré de stabilité pour la magnétisation nominale, le gain de boucle étant dans ce cas trop élevé d’un facteur KT . La figure 2.63 page 121 met clairement en évidence une diminution du degré de stabilité pour la magnétisation nominale, où l’on voit par ailleurs que le système devient plus rapide en boucle fermée. Les performances, dont la stabilité, sont alors dépendantes du point de fonctionnement (i.e. la vitesse) ce qui peut être inacceptable pour certaines applications. Une variante intéressante, implantable presque exclusivement si la régulation de vitesse est numérique, consiste à adapter en cours de fonctionnement le gain de boucle en selon le niveau de la magnétisation. C’est la technique dite de prévision de gain ("gain scheduling"), laquelle peut être avantageusement mise en oeuvre ici en modifiant le paramètre KT0 de manière adéquate, i.e. de sorte que l’on ait toujours : 1 · KT (Φf (t)) ≈ 1 (2.93) 0 KT (Φf (t)) Grâce à cette compensation, la fonction de transfert de boucle est donc invariav.1.6 119 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Réponses indicielles en boucle fermée pour Φf = ΦfN..ΦfN/8 1.4 Φf = ΦfN/8 1.2 Φf = ΦfN Φf = ΦfN/2 Φf = ΦfN/4 1 γ(t) 0.8 0.6 0.4 0.2 0 0 0.005 0.01 0.015 t [s] 0.02 0.025 0.03 f_ini_cc_0_10.eps Fig. 2.62 – Réponses indicielles en boucle fermée pour différents niveaux de démagnétisation (fichier source). blement égale à Ga (s) = 0 KT · Kmi Y (s) 1 = 0 · Kmω ·Gwi (s) · Temc (s) KT · Kmi Jt · s | {z } (2.94) ≈1 Avec cette manière de faire, les réponses harmoniques, de même que les réponses indicielles sont confondues, et leurs tracés sont identiques à ceux des figures 2.50 page 107 et 2.51 page 108 respectivement. Lorsque l’on adapte KT0 au niveau de magnétisation, il faut souvent prendre en compte le fait que le circuit magnétique est partiellement saturé. La constante de couple KT dépend donc du courant if nécessaire à la magnétisation de la machine selon une caractéristique non-linéaire relativement simple esquissée sur la figure 2.64 page ci-contre. Le système de régulation de vitesse devrait donc en tenir compte et en ajustant la constante KT0 de manière non-linéaire, en fonction de la valeur du courant d’excitation if . Le schéma fonctionnel du système complet est alors celui de la figure 2.65 page 122, en tenant compte des non-linéarités et de la correction évoquées. v.1.6 120 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Réponses indicielles en boucle fermée (magnétisation nomina le et démagnétisation 1/8) avec régulateur ajusté pourΦfN/8 1.5 Φ =Φ f fN Φf=ΦfN/8 γ(t) 1 0.5 0 0 0.005 0.01 0.015 t [s] 0.02 0.025 0.03 f_ini_cc_0_11.eps Fig. 2.63 – Réponses indicielles en boucle fermée lorsque le régulateur PI de Φ vitesse est ajusté lorsque Φf = f8N . L’installation devient alors inutilisable si l’on travaille avec la magnétisation nominale (fichier source). K T = K E = k F f 0 i f _ 0 2 _ b _ 1 4 . e p f s Fig. 2.64 – Caractéristique non-linéaire liant le courant d’excitation if au flux d’excitation Φf et par suite aux constantes de couple et de FEM KT et KE (fichier source). v.1.6 121 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 w = w c v.1.6 122 N D C C R L A O O E O E y G M - M M N C S U P O - L A M L E G N I N A A N N S N T E S I G E D E A A i T f U N E T R I S P R E I T I O D I A D E D w E N T c E E P D I O C V A T E N 1 O R I T e m L / K 1 E U c E A / K A T T T R ' S ' C 0 A S T E N I O T i A f N V S E K U C m R i ' i d c G = w i i ( s ) a c i d m = S i Y 1 a m S / K T m E i K i M f i m d K = w E K T i T a A 0 R T E e m i f G T L - E S r e s R 1 / ( s J t ) f _ 0 2 _ b w _ 1 5 . e p s HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) Fig. 2.65 – Compensation des non-linéarités dues à la saturation du circuit magnétique (fichier source). MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) d 0 t t e T t c t d p t a a c i i t ' 0 0 t t f _ 0 2 _ a _ 1 9 . e p s 0 Fig. 2.66 – (fichier source). 2.C Influence du temps de commutation des transistors ([[7]. §2.5.5-6], [[6], §13.6.5 et 8.5]) Lorsqu’à l’instant t = t0 le signal logique d de durée te est activé pour enclencher la voie haute et déclencher la voie basse de la branche i du variateur, les signaux de commandes individuels ci et ci’ des deux voies sont formés (figure 2.66). Pour exclure tout court-circuit, la voie basse est tout d’abord déclenchée et ce n’est qu’après un certain temps de sécurité ta que l’ordre d’enclenchement de la voie haute ci survient. Le blocage effectif du transistor Ti’ n’intervient qu’après un temps tde variable avec le niveau du courant à couper. La conduction du transistor Ti ne peut s’établir quant à elle qu’après un temps d’enclenchement ten . D’après ce qui précède, il existe lors de la commutation une phase de durée à déterminer pendant laquelle aucun des transistors ne conduit. Le courant traverse donc une des diodes de roue libre et c’est celle-ci qui impose un potentiel dépendant du sens du courant. 2.C.1 Enclenchement et déclenchement lorsque id > 0 [A] Si le courant id sort de la branche 1 au moment t0 de l’ordre d’enclenchement d, c’est quoi qu’il en soit la diode de roue libre D1’ de la voie basse qui conduisait à la fin de la période précédente (puisque le transistor T1 de la voie haute était bloqué) (figure 2.67 page suivante). La diode D1’ continue donc provisoirement à conduire le courant et à imposer le potentiel v1 = 0 [V]. Le déclenchement du v.1.6 123 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) + T 1 T D V T 1 D i M 1 ' d V T 1 + 2 T 2 1 T D V 2 ' T ' U e 2 1 D U D 2 1 2 1 D i M 1 ' d V T ' D 1 2 2 2 ' ' D 2 0 a v a n t e n c l e n e f f e c t i f s t < t d c h 0 e + t T e m a 1 + t e t e n T t s 2 ' a p f _ 0 2 _ a _ 1 8 _ 1 . e p t e n r è s e n c l e n e f f e c t i f s s 0 + t a + t e n d < c h t e e m < T t 1 0 e n + e t T + ' [ V ] t s T p e t 2 ' f _ d 0 2 _ a _ 1 8 _ 3 . e p s e Fig. 2.67 – (fichier source). transistor T1’ n’a donc ici aucune influence. Il faut attendre la conduction de T1 pour que le potentiel passe à +Ue . Depuis l’activation du signal d, il s’est alors écoulé la durée (ta + ten ) pendant laquelle le potentiel v1 de la branche 1 est resté à 0 [V]. Durant cette même phase d’enclenchement, le courant id qui rentre dans la branche 2 est conduit par la diode de roue libre D2 comme durant la période précédente. Le déclenchement du transistor T2 n’a donc aucune influence et il faut attendre la conduction de T2’ pour que le potentiel v2 passe à 0 [V] . Depuis l’activation du signal d, il s’est alors écoulé la durée (ta + ten ) pendant laquelle le potentiel v2 de la branche 2 est resté à Ue [V]. Le bilan à l’activation du signal d montre donc que la tension ud = v1 −v2 entre les deux branches n’est pas passée instantanément à +Ue comme le commandait le signal d, mais s’est maintenue à Ue pendant (ta + ten ) ce qui est synonyme d’un retard et surtout d’une diminution de (ta +ten ) la durée effective d’enclenchement. La désactivation du signal d provoque le déclenchement du transistor T1 après la durée tde ce qui force la conduction de la diode D1’. C’est celle-ci qui va dès lors conduire le courant tout pendant qu’il sort de la branche. Le potentiel v1 ne passe à 0 [V] qu’après le déclenchement du transistor T1, soit après tde . Dans ce cas, on note que l’enclenchement de T1’ est inutile, la diode D1’ imposant elle seule le bon potentiel. Durant cette même phase de désactivation du signal d, le courant id rentre dans la branche 2, et le déclenchement effectif du transistor T2’ après la durée tde provoque la conduction de la diode D2. C’est celle-ci qui va conduire le courant tout pendant qu’il rentre dans la branche. Le potentiel v2 ne passe à +Ue qu’après le déclenchement du transistor T2’, soit après tde . En fait, l’enclenchement du transistor T2 est ici inutile, puisque c’est la diode D2 qui conduit. v.1.6 124 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) i > d 0 d 0 t T t c t t e d p t a a 1 t 0 ' c 1 t 0 t v t e n d e 1 0 c t t t a a c 2 t 2 ' 0 t 0 t v t e n d e 2 t 0 t u d = v 1 - v a + t t e n d e 2 t 0 p e r d t u : ( t + a t e n ) / T g p a g n é : t d e / T p f _ 0 0 2 _ a _ 1 6 . e p s Fig. 2.68 – (fichier source). v.1.6 125 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) + T 1 V T 1 2 1 i M ' d V T 1 2 a n t d é c l e n e f f e c t i f s t < d V T ' D c h t e e m 0 T + t 1 d ' e t e n T 2 1 [ V ' 0 2 _ a _ 1 8 _ 3 d V 1 2 2 D 2 ' ' 0 r è s d é c l e n e f f e c t i f s s t e D 2 ] . e p e 2 T D a p f _ i M 1 ' t s 2 T 2 ' U 1 2 0 a v 1 D D 1 D + e T T D U 0 + t d e < t d < c h t e 0 T + e m T 1 e n p ' e t + t + ] t s T a [ V ' t 2 f _ 0 2 _ a _ 1 8 _ 4 . e p s e n Fig. 2.69 – (fichier source). La désactivation du signal d ne provoque donc pas un passage instantané de la tension ud à la valeur commandée de Ue . ud reste à la valeur +Ue pendant tde , ce qui correspond à une augmentation de tde de la durée effective d’enclenchement. 2.C.2 Enclenchement et déclenchement lorsque id < 0 [A] Le raisonnement précédent peut être répété quasi tel quel lorsque le courant id est négatif : les figures 2.69 et 2.70 condensent les résultats que l’on obtient. 2.C.3 Durée d’enclenchement effective et tension moyenne correspondante Lorsque que le courant dans la charge est positif (id > 0 [A]), il sort de la branche 1 et rentre par la branche 2. Dans ce cas, le temps d’enclenchement effectif ton est selon le §2.C.1 : ton = te − (ta + ten ) + tde La tension moyenne correspondante est alors : −Tp z }| { 2 · te − 2 · (ta + ten ) + 2 · tde −te − td 2 · ton − Tp · Ue = · Ue ūd = Tp Tp 2 · ton − Tp ta + ten − tde = · Ue − 2 · · Ue Tp Tp | {z } | {z } udi décalage négatif v.1.6 126 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) i < d 0 d 0 t t e T t c t d p t a a 1 c t 0 ' 1 t 0 t v t d e e n 1 0 c t t t a a c 2 t 2 ' 0 t 0 t v t d e e n 2 t 0 t u d = v 1 - v d t e a + t e n 2 t 0 p e r d t u : t d e / T g p a g n é : ( t + a t e n ) / T p f _ 0 0 2 _ a _ 1 7 . e p s Fig. 2.70 – (fichier source). v.1.6 127 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) u + 1 d / U e . 0 i d < 0 i 0 0 2 × t a + t - e n T t p d e ( i d . 5 d > 0 1 t . 0 / T e p ) - 1 . 0 u d i / U f _ 0 2 _ b _ 1 . e p s e Fig. 2.71 – (fichier source). On voit qu’elle est en retrait de la tension idéale udi . Lorsque que le courant dans la charge est négatif (id < 0 [A]), il rentre par la branche 1 et sort par la branche 2. Dans ce cas, le temps d’enclenchement effectif est selon le §2.C.2 : ton = te − tde + (ta + ten ) La tension moyenne ūd correspondante est : 2 · ton − Tp 2 · te − 2 · tde + 2 · (ta + ten ) − te − td · Ue = · Ue Tp Tp 2 · te − Tp ta + ten − tde = · Ue + 2 · · Ue Tp Tp | {z } | {z } udi décalage positif ūd = On voit qu’elle est supérieure à la tension idéale udi . En résumé, la caractéristique statique du variateur liant le rapport cyclique commandé Ttep et la tension moyenne de sortie udi est donc dépendante du sens du courant id selon les relations : ( ūd = udi − 2 · ta +tTenp−tde · Ue (id > 0 [A]) ūd = udi + 2 · ta +tTenp−tde · Ue (id < 0 [A]) Cette caractéristique est représentée graphiquement sur la figure 2.71. v.1.6 128 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd Entraînements réglés (MET2) CARACTERISTIQUE STATIQUE 1.2 1 id<0 0.8 0.6 ideal ton/Tp tde=2/4/6[mus] 0.4 id>0 0.2 tde=6/4/2[mus] 0 −0.2 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 te/Tp 0.6 0.7 0.8 0.9 1 Fig. 2.72 – On peut encore tracer la caractéristique rapport cyclique effectif (équivalent à tension moyenne effective ūd = 2 · ton − Tp · Ue ) Tp en fonction du rapport cyclique idéal. Il faut toutefois prendre en compte le fait que la durée de déclenchement tde d’un transistor varie approximativement linéairement avec le niveau du courant à bloquer, ce qui implique que l’on a pas seulement deux courbes caractéristique mais plutôt un ensemble. La caractéristique cherchée est alors représentée sur la figure 2.72, pour les valeurs numériques suivantes : ta = 10 [µs] ten = 1 [µs] Tp = 100 [µs] tde = 2 . . . 6 [µs] La non-linéarité de cette caractéristique peut poser quelques difficultés lorsqu’il s’agit d’inclure le variateur dans la boucle d’asservissement de courant. v.1.6 129 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006 HEIG-Vd v.1.6 Entraînements réglés (MET2) 130 MEE \cours_er.tex\6 mars 2006