Programme de formation à la communication par l'image Sémiologie de l’Image Toute image projetée est construite Aucune n'est gratuite Bernard Moëns Email : [email protected] Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Programme de formation à la communication par l'image SOMMAIRE CHAPITRE 1 : COMMUNIQUER, C'EST QUOI ? 1.0. importance de la forme d'un message 1.1. LA VOIX : 1.1.1.Etre entendu Le timbre, l’intensité, le débit, la diction 1.1.2. être écouté : le rythme, la ponctuation : les attaques, l’enjambement, les silences (multiples), la modulation : « j’ai le meilleur produit » Les silences sont lourds de sens 1.1.3. Etre compris 1.2. Le NON VERBAL 1.2.1.Physique, esthétique, signes, symbolique Intentionnel ou non 1.2.2. Les postures : soumission, dominance, rejet, approche Voir cohérence, consonance, congruence EXERCICE : photos posture vs visage 1.2.3. le visage : le regard, le sourire EXERCICE : mimer une expression 1.2.4. les gestes : d’appui, porteurs, de ponctuation, régulateurs, émotionnels, autocontacts, dérivation, de lien ( le toucher, les rituels) il est impossible de ne pas communiquer La synergologie 1.3. Communiquer, ce n’est pas seulement parler, c’est aussi prendre le risque d’entendre. 1.3.1. L'approche de Laswell : les 5 Q Définition 1.3.2. Schéma de Jakobson Modèle de Shannon – Wiener - Weaver Plusieurs types de communication Communiquer, c’est toujours manipuler ! 1.3.3.Les contextes : culturel, organisationnel, matériel, temporel, relationnel, spatial (proxémie, parallèle avec la grosseur de plan, organisation d’espace) 1.3.4. les Enjeux Informatifs, de positionnement, d’influence, relationnels, normatifs 1.3.5 Exercices : Faites un signe 1.3.6. Les bruits ou obstacles à la communication 2/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Les bruits : organisationnels, d’attitude, techniques, sémantiques Autres perturbations : canal mal choisi, réseau trop complexe Obstacles liés aux acteurs : sociologique, psychologique, mauvaise préparation Perturbations liées au contexte : le temps, l’espace, le cadre de référence CHAPITRE 2 : TRANSMETTRE LA REALITE : CHAPITRE 3 : L'IMAGE L'Image 3.1. QU'EST-CE QU'UNE IMAGE ? sens propre, sens figuré, sens dérivés Une re-présentation de la réalité La représentation selon Edgar Morin : = construction sélective ou additive 3.2. La PERCEPTION 3.2.1. Voir, entendre, sentir, ressentir EXERCICE : 2 récits, une image 3.2.2. Sélection : facteurs environnementaux, physiologiques, psychologiques 3.2.3. Organisation 3.2.4. Interprétation 3.2.5. Chacun a, se crée, sa propre réalité Principes de base ( les 5 Q) 3.3. LA FORCE DE L'IMAGE L’image est un média, pas une fin en soi 3.3.1. il y a plusieurs types d'images Création, narration, description, témoin, graphique, symbolique, de marque, d’émotion, codées… 3.3.2. L'image est une production 3.3.3. L'image est analogique 3.3.4. L’image est polysémique 3.3.5. Analyse d’une image : affiche Panzani cfr R. Barthes Analyse d’une image : Pub Total : COmmunauté d’intérêts EXERCICE PLAGE 3.3.6. Relation signifiant-signifié : naturelle, culturelle, attention aux clichés, (EXERCICE Clichés,) religieuse En relation avec l’âge A interprétation multiple Les codes : images gentille ou méchante, BD, affiches de cinéma Les codes chromatiques Les codes morphologiques 3.4. L’IMAGE DE SOI Outils et accessoires Le Look : code ou cliché L’image piège Briser son image L’image qui distrait 3.5. LES IMAGES QUI MANIPULENT 3.5.1. Exemples 3.5.2. Restons prudents ! Exemple Tibet Le cas CAPA La télé qui ment 3.5.3. L’Apport du texte 3/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Codes typographiques 3.6.1. Ancrage de l'image par le texte 3.6.2. Ancrage du texte par l'image Polysémie texte-images Codes rhétoriques Image et message : codes iconiques, codes linguistiques 3.7. Comment communiquer en images 3.7.1. L’image est médium de communication (+ juxtaposition d’images) 3.7.2. La situation de communication par l’image : contexte général, matériel, communication et implication, aspect matériel 3.7.3. Trois points centraux : - attitude et perceptions des émetteurs et récepteurs - codage et décodage - transmission 3.7.4. Le Référent : l’émetteur induit notre perception Analyse pub Vuitton Recadrage d’une photo Un sujet, plusieurs traitements 3.8. La Fabrication de l’image 3.8.1. Les cadres L'échelle des plans Quand les utiliser tel cadre ? 3.8.2. Le cadre extérieur La perspective, le point de vue L’angulation La composition Chapitre 4 : L'IMAGE EN MOUVEMENT 4.1. Différences photo – audiovisuel 4.1.1. Notions de plans - Effet Koulechov 4.1.2. Notion de mouvement : 4.1.3. Notion de son sur l'image 4.2. Le matériel de production Présentation de la caméra Faire des choix : avant, pendant, après la prise de vues Les "mauvais" cadres, Le champ – contrechamp, La saute d'axe Les mouvements de caméra La Lumière Le Son 4.3. Le Matériel de post-production Le banc de montage film Le banc de montage vidéo Les supports Les logiciels de montage Techniques de montage Les raccords 4/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Plan séquence Types de montages : montages alterné, parallèle, champ-contrechamp, flash-back, l’ellipse Les raccords : dans l’axe, sur le regard, sur le mouvement EXEMPLES : Analyse Gros plans (Inspecteur Harry), Alterné (Shining), champcontrechamp (Gollum) Sens du montage : les erreurs de raccords Le montage photo les effets spéciaux 5/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Chapitre 1 Communiquer, c'est quoi ? 1.0. importance de la forme d'un message Communiquer, c'est "établir des relations avec quelqu'un" On pourrait donc croire que communiquer, c’est QUI ? dit QUOI ? à Qui Soit un émetteur, un message, et un récepteur. Encore faut-il que le message soit compréhensible pour le récepteur, la communication n’est jamais directe, l’information est véhiculée par un canal, il y a des codages (verbaux, gestuels, iconographiques, etc.), des signes… Bref par QUEL MOYEN Ajoutons enfin qu’il y a une intention, un objectif et un retour, un feed-back pour pouvoir évaluer la réussite de la communication, le message a-t-il été compris ? Quel est la réaction du récepteur ? Bref, avec QUEL EFFET ? 6/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Dans toute communication il y a : Le fond La voix 38% Les mots 7% transportent des sens, du signifiant La forme Le non-verbal 55% transporte du signifié Le paralangage va au-delà des mots prononcés 1.1.- La voix (le paraverbal…) Etre entendu Le timbre est personnel, inchangeable L'intensité, c'est le niveau sonore, il faut l'adapter à la taille de l'espace L'intonation : c'est le mouvement mélodique de la voix, variations de hauteurs ; il est nécessaire de varier ses intonations afin de capter l'attention de l'auditoire. (ex : voix plate chez le dépressif) Le débit : C'est le nombre de mots à la minute. Attention, la plupart des orateurs parlent trop vite. Il faut respirer entre les phrases, dans les phrases et faire des pauses pour reprendre votre souffle, ... Et laisser le public respirer lui aussi. La diction : C'est la prononciation correcte des consonnes, des syllabes et des diphtongues. Etre écouté Le rythme : Les changements de rythme donnent à la prise de parole sa musicalité et évitent la monotonie. Il faut varier les rythmes pour donner de la vie à sa prestation. La ponctuation : Vous pouvez vous arrêter où vous voulez dans une phrase. Cela permet de renforcer l'écoute et de donner du poids à certains mots ou à certaines idées. Prendre du temps avant un mot, après un mot, ou avant et après un mot, permet de lui donner plus de force. • les attaques : débuts de prise de parole : soutenez les premiers mots par une force vocale légèrement supérieure puis placez tout de suite un silence • l'enjambement : pont qui relie la fin d'une phrase au commencement d'une autre (très utile pour relancer l'attention de l'auditeur, et pour éviter de se faire couper la parole) • les silences : c'est d'abord une respiration, qui laisse le temps à l'autre de comprendre ce qui vient d'être dit, et d'attendre ce qui va être dit La modulation : Le ton de la voix varie en prenant appui sur certaines syllabes, certaines diphtongues, et sur certains mots. Un autre moyen de mettre en valeur certains mots, c'est la scansion : renforcer vocalement un mot (ou une idée). 7/39 Formation à l'image et à la Communication AV Ex . : j'ai le meilleur produit j'ai le meilleur produit j'ai le meilleur produit j'ai le meilleur produit B.Moëns ce qui compte, c'est le produit J'ai le meilleur produit il est meilleur que les autres c'est le seul Oui, je vais le faire c'est moi qui l'ai Certains silences sont lourds de sens. Il existe de multiples silences : Celui de la personne furieuse, offensée ou irritée qui se contient, qui n’est pas en paix avec elle-même et avec les autres et cherche à s’isoler, Celui de la personne attentive qui écoute l’autre jusqu’au bout, pour comprendre ce qu’il veut dire et recevoir son message. Il peut être un « intervalle » de réflexion entre stimulant et réponse afin que la parole ne laisse pas place à l’impulsivité ou à des automatismes de l’inconscient, Celui de la personne qui s’ennuie exprime le retrait et l’isolement des autres, Celui de la personne qui n’a rien à dire à un inconnu, ce silence d’indifférence se produit lorsqu’il n’y a pas la volonté de communiquer avec l’autre, Celui de la personne qui exprime son incompréhension à ce qui est dit, ce silence dubitatif renvoie au scepticisme ou à l’interrogation, Celui de la personne qui exprime le respect ou la révérence vis-à-vis d’une tierce personne, Celui de la personne qui exprime la supériorité, l’arrogance, etc, etc Être compris • • structurer son message choisir le vocabulaire et le registre de langage : adapter le registre de langage à son interlocuteur. • chasser les parasites, les mots réducteurs : « Je crois que » ; « vous devez le savoir » ; « quand même » préférez « tout de même » « peut-être » « sans doute » ; « j'ai oublié de vous dire » « je ne vous ai pas encore dit ») les tics verbaux : je dirais, car, donc... ; les termes désobligeants : « il faut savoir », « il est évident que »… La plupart du temps, une voix euphorique, peureuse, timide… combinent plusieurs de ces facteurs. 1.2.Le non-verbal peut être : • • • • Physique. C’est le type de communication personnelle. Il inclut les expressions faciales, le ton de la voix, le sens du toucher, de l’odorat (parfum, phéromones…) ainsi que les mouvements du corps. Esthétique. C’est le type de communication qui a lieu lors d’expressions créatives : jouer d’un instrument, la danse, la peinture et la sculpture. Signes. C’est le type de communication mécanique, qui inclut les drapeaux, les cornes de brumes, les sirènes… Symbolique. Le type de communication qui utilise les symboles de religion, de statut, de mode … 8/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Le non-verbal est soit intentionnel (on cherche à s'exprimer par un comportement, des attitudes ou des gestes dans le but de faire passer un message conscient) soit non-intentionnel (on transmet un message aux autres malgré soi) : - Le non verbal est un langage spécifique : dès la naissance, l’enfant est fasciné par l’expression faciale et communique par imitation. Toute sa vie, l’humain va parfaire ses conversations corporelles en imitant inconsciemment son interlocuteur. Ce langage va extérioriser nos états internes et nos émotions. En observant son interlocuteur, l’on peut donc reproduire et ressentir les émotions de l’autre. - Le non verbal, le langage corporel, accompagne le verbal, il peut le renforcer, l’affaiblir ou même le neutraliser. VIDEO : René Zayan le non-verbal chez nos politiques - posture (soumission, domination, rejet, ouverture, fuite...), - visage, (sourire, rictus, regard, sourcils…) - gestuelle... (mouvement, mains…) Les postures Plusieurs postures peuvent être simultanées • postures de dominance = posture en extension : menton et tête hauts, épaules ouvertes, jambes écartées, pieds ouverts, paumes vers le sol. • postures de soumission = posture en contraction : tête rentrée ou inclinée, épaules basses, buste courbé, pieds rentrés, paumes vers le haut... • posture de rejet : tête en recul ou détournée, bras barrière, buste profil, regard de travers, appuis arrière... • postures en approche = attitude participative : tête avancée, cou allongé, buste penché en avant, bras vers l'autre, mains ouvertes, un pied en avant... Il faut analyser • la cohérence ou l'incohérence entre le fond de ce que dit l'individu, le sens des mots, et la posture de son corps (ex. : « je suis prêt à faire telle démarche », mais la posture est en contraction, bras croisés, tête rentrée) Exemple : « C’est très malin, ce que vous venez de dire » (en faisant non de la tête) • la dissonance et la consonance : il y a dissonance quand deux postures partielles se contredisent (Exemple avec les chevaux, on tend les 2 bras signifiant go et stop.) • la congruence ou l’incongruence : tout ce que je ressens intérieurement est aussi ce que j’exprime. Il y a congruence lorsque deux personnes adoptent les mêmes postures : le courant passe alors bien. Il y a incongruence lorsque les attitudes sont opposées : le courant passe mal. Par nature, les humains mais aussi nombre d’animaux, développent de l’empathie pour leurs semblables (capacité de saisir de l’intérieur ce que l’autre ressent, (exemple : quand une foule regarde un équilibriste, elle vibre avec lui, elle est avec lui, et quand il chute, tout le monde crie AAH ou OOH. Ex2. quand un bébé pleure les autres s’y mettent aussi. En communication interpersonnelle, on prônera plutôt d’être ouvert sans se mettre à la place de, être distinct sans être distant. 9/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns VIDEO 6 : Pub Amnesty bébés (42") Le visage Certaines mimiques peuvent être facilitatrices de la communication : • - le regard : le regard directif (facteur de franchise), - à l'inverse du regard fuyant (rupture du contact visuel = ennui, gêne...) . - le regard soutenu = intention hostile, - le clin d’oeil • le sourire : à utiliser, car il permet de marquer sa non agressivité, il incite à la convivialité. Les gestes qui parlent • les gestes d'appui du discours verbal • les gestes porteurs de message : gestes codés qui transmettent un message sans intervention de la parole (applaudissements, doigt d’honneur…) • les gestes de ponctuation : appuyer le discours, expliquer ses propos • les gestes régulateurs : ils accompagnent l'écoute du récepteur (hochements de tête) • les gestes émotionnels : ils traduisent des émotions et expriment des états intérieurs • les auto-contacts : grattages, pincements... Ils marquent un état de réflexion, ou plus souvent un état de gêne • les activités de dérivation : prises d'objets, manipulations, déplacements, appuis... • les gestes de lien : prise de main, de bras, contacts avec l’interlocuteur (manipulation de l’autre) Le toucher C'est l'un des premiers modes de communication de l'être humain. (L'enfant qui en est privé peut en souffrir toute sa vie). C'est certainement le mode de communication le plus fort qui soit. Dans nos sociétés occidentales, il est réservé aux intimes. Ce mode de communication est plus ou moins développé selon les cultures et les civilisations. Les rituels Il s’agit de pratiques habituelles, que l’on relève dans des situations courantes. On distingue le plus souvent les rituels de salutation, de séparation, de remerciements et de présentation. Ces rituels sont différents selon les cultures. Il existe, par exemple, différentes façons de se dire bonjour : en se serrant la main, en s’embrassant, en s’inclinant… Ces rituels de salutation varient selon les pays, et aussi selon les milieux (famille, entreprise…) Communiquer efficacement nécessite de connaître ces rituels afin de comprendre le comportement de nos interlocuteurs et aussi de les prendre en compte afin de ne pas les heurter. VIDEO Communication par gestes (1:32) VIDEO Equithérapie (2:42) A quoi ça sert de savoir tout ça ? VIDEO ANPE : entretien d’embauche Vidéo A2 (2:23) EXERCICE : repérer les différents types d'attitudes EXERCICE : tirer une émotion au sort parmi plrs et la faire deviner par une expression faciale + Vidéo Guy Bilodeau (5:22) il est IMPOSSIBLE de ne pas communiquer 10/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Quels que soit l'attitude, le contexte, le propos, on communique toujours quelque chose. VIDEO : Synergologie (5:52) 1.3. Communiquer Puisque la communication est permanente, essayons de la définir. D'abord, est-ce réellement une communication, ou doit-on parler d'une expression. Le sociologue américain Laswell fournit une formule pour définir la communication : les 5 Q (W en anglais). Egalement connu sous "le paradigme de Laswell". Communiquer = ce n’est pas seulement parler, c’est aussi prendre le risque d’entendre. Que penser de cette phrase ? 1.3.1. QUI ? DIT QUOI ? A QUI ? Par QUEL MOYEN ? Avec QUEL EFFET ? QUI ? dit QUOI ? à QUI ? par QUEL MOYEN ? avec QUEL EFFET ? - l'émetteur - le message, le propos - la cible, le récepteur - le média utilisé - l'objectif recherché est-il atteint ? 1.3.2. Autre schéma de la communication est celui élaboré par Jakobson. Il suppose la conjonction de six facteurs : Référent Destinataire Message Destinateur Canal Code Destinateur = émetteur ; destinataire = récepteur ; message = production de signes organisés en énoncé ; canal = support matériel ; code = système de signes conventionnels utilisé dans le message. La communication suppose la possibilité d'un retour (feedback) Apport : Modèle de Shannon – Wiener - Weaver La communication peut être caractérisée par : - son type : interpersonnelle, de groupe, de masse... - ses composantes : les acteurs, le message, le canal et les stratégies utilisées, le contexte et le sens. Question à réflexion : COMMUNIQUER, C’EST TOUJOURS MANIPULER ! Qu’en penser ? La question est : éthique ou pas éthique ? 11/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns -> choisir ses mots, sa voix, ses positions de corps : on ne peut pas totalement être maître de sa communication (ce serait d’ailleurs contradictoire avec l’idée d’être à l’écoute de l’autre) Il s’agit surtout d’en être conscient, de prendre du recul -> Quoi dit Quoi à Qui par Quel moyen avec Quel effet ? 1.3.3. En terme de CONTEXTES, on peut parler de plusieurs contextes interdépendants : - Culturel : éducation, environnement, familial et social + VIDEO : pub raciste KFC (20") + VIDEO : spot ivg GB (32") DIAPOS Affiches comédies US transformées pour le marché français - Organisationnel : milieu professionnel, appartenance à une organisation, statut professionnel - Matériel : dépendance par rapport à un outil proprement dit ou même financier - Temporel : une même information transmise à un moment donné peut prendre un sens différent à un autre moment, exemple : la ponctualité VIDEO Robert Lamoureux en 1957 (1:17) Affiches Easyjet photos prises a musée de l'holocauste - Relationnel : prend en compte le type de relation (par exemple, le niveau hiérarchique entre les partenaires) - Spatial : espace relationnel selon la zone de communication On recense quatre « zones » de proximité : la proxémie • Intime (de 15 cm à 45 cm : pour embrasser, chuchoter) , le contact physique y est possible, la confidence, par contre l'intrusion déclenche un sentiment d'insécurité (ascenseur, métro...) cfr TGP, GP • personnelle (de 45 cm à 1,2 m : pour les amis) relations professionnelles, amicales, rencontre en rue, distance d'un bras tendu cfr Plan Rapproché • sociale (de 1,2 m à 2,4 m : pour les connaissances) permet un com verbale sans contact physique, marque la fonction de chacun ex. guichets cfr Plan Américain, PM • publique (rapprochée : jusque 8 m, lointaine : + de 8m) discours, scène de théâtre. Cfr PL, PE 1.3.4. Ajoutons à cela, les ENJEUX : Pourquoi communique-t-on - les enjeux informatifs : on transmet, on échange de l'information. - les enjeux de positionnement d'identité - les enjeux d'influence : c'est un acte de mobilisation d'autrui, il y tentative "d'influence" de l'autre. - les enjeux relationnels : la communication est un acte de concrétisation de la relation humaine. C'est grâce à la communication que les relations humaines existent et se développent. Peut-on communiquer avec des animaux ? - les enjeux normatifs : c'est un acte d'élaboration de normes relationnelles. On doit être dans un système de règles pour pouvoir communiquer. 12/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns 1.3.5. Mais restons-en à Laswell : EXERCICE : faites le signe : j'ai faim !, viens !, j'ai peur !, de l'argent !, faire du stop ! STOP ! Ce geste peut vouloir plein de choses : But : les gestes les plus "naturels" ne sont les mêmes partout Un exemple illustré par un geste banal : le pouce levé. EXERCICE : les postures de Preston Blair But : malgré les "codes" utilisés par les dessins animés, plusieurs interprétations sont possibles. Une Communication efficace • Répond à ses objectifs (QUEL EFFET) • Prend en compte le récepteur (A QUI) • Crée une inter-relation (QUI) • Exprime un message clair (QUOI) • Maîtrise les règles (QUEL MOYEN) Distinguer : F AITS (il pleut), OPINIONS (ça va durer deux jours), SENTIMENTS (pas le moral) 1.3.6 Les Bruits ou obstacles à la communication Les Bruits On parlera de « bruit » pour tout ce qui affecte la transmission d’un message à des degrés divers. • bruits organisationnels : inhérents au fonctionnement des réseaux d'informations ex. : les informations ont du mal à « remonter », ou sont systématiquement déformées • Exemple : des objectifs mal définis où les employés ne possèdent pas les ééments pour réussir -> sanctions -> frustration, dépression… DIAPO : la courbe du deuil (cfr France Télécom) • bruits d'attitudes ou de conduite : bruits liés au comportement des acteurs de la communication ex. : pendant une réunion, deux cadres parlent pendant l'exposé du patron • bruits techniques : inhérents au canal de transmission ex. : « friture » sur la ligne • bruits sémantiques : les plus importants. Ils concernent les problèmes liés au message ou au code o le message : explications confuses, imprécises, incomplètes (exemple : dites un chiffre de 1 à 10 : …, Perdu, c’était …, vous me devez 1 café !) o le code : langage trop spécialisé pour des non initiés, jargon, emploi de mots à double sens, mauvaise définition des termes de base exemple : La communication est un processus interactif de construction de sens. C'est un acte d'information, c'est aussi un processus de partage de sens par l'interprétation réciproque de signes. Vous avez compris quelque chose ? VIDEO LangueDeBois (5:30) D’autres perturbations peuvent également altérer la qualité de la transmission • canal mal choisi ou inadapté : explications orales au lieu d'un schéma, description d'un document par téléphone, au lieu d'une transmission par télécopieur • réseaux trop complexes, si le nombre de relais est trop important o déformation de l'information o lenteur de la transmission o oublis... 13/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Les obstacles liés au récepteur et à l'émetteur D'ordre culturel et sociologique Les modes de pensée, les valeurs reconnues et acceptées, les opinions, les préoccupations, le langage • la culture de l'émetteur et du récepteur • le milieu socio-économique • le niveau de connaissances et « l'outillage intellectuel » D'ordre psychologique et affectif • attitude subjective de sympathie ou d'antipathie • crainte ou mépris de l'autre • méconnaissance des problèmes mutuels • manque ou insuffisance d'écoute • peur du silence • rapports de force • peur de l'autre et des jugements Liés à la préparation de la communication • mauvaise préparation de la communication par l'émetteur • pas de préparation physique (désinvolture, présentation, stress...) • pas de préparation intellectuelle (idées confuses, oublis...) • pas de préparation des documents • mauvaise préparation du récepteur à recevoir le message (pas disponible, pas en situation d'écoute, sans initiative, pas de questionnement Les perturbations liées au contexte Elles concernent le temps, l'espace et le cadre de référence dans lesquels se situe la situation de communication. Le temps (exemple vidéo Cohn-Bendit ) • le mauvais choix du moment : un interlocuteur dérangé risque de raccrocher et conserve une mauvaise image de l’entreprise • le manque de ponctualité donne une mauvaise impression, une perte de confiance • la durée de la communication non adaptée fait baisser l’attention du récepteur et provoque la lassitude L'espace • l'absence de confort décor inesthétique : mobilier rudimentaire, température élevée, trop basse, bruits • l’aménagement maladroit : mauvaise disposition, isolement, mobilier imposant Le cadre de référence • l’ensemble des idées, des opinions, des valeurs et des sentiments propres à un individu influencent la manière dont celui-ci interprète un message reçu • la communication est toujours meilleure et plus simple entre des individus ayant le même cadre de référence (il est parfois difficile de s’adapter au cadre de son interlocuteur) VIDEO Cohn-Bendit (1:47) Neuf documents : VIDEO 1 : publicité euromillion, (30") VIDEO 2 : publicité Nike, (31") VIDEO 3 : Maison Ours (1:02) VIDEO 4 : Maison oiseau (40") VIDEO 7 : Pub Amnesty bis jeux télé(1:01) VIDEO 8 : Pub Amnesty ter bougie (1:00) 14/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Exercice : Identifier les 5 Q des documents But : Montrer que les confusions sont possibles sur : l'émetteur (qui ?), le contenu (Quoi ?), la cible (à qui ?), les formes utilisées (quel moyen ?) et l'effet recherché. [Chapitre 2 : transmettre la réalité] Chapitre 3 L'image L'Image 3.1. Qu'est-ce qu'une image ? Les philosophes grecs appelaient les images les "reflets" Sens propre Imago : ce qui imite, ce qui ressemble "cet enfant est l'image de son père" - une représentation d'un objet dans l'eau, un miroir - une représentation de quelque chose en sculpture, peinture... Sens figurés - Ce qui figure, imite "partout du désespoir, je rencontre l'image" (Racine, Bérénice, V, 7) - Représentation des objets dans l'esprit : "Excusez ma douleur, cette image cruelle (la mort d'Hyppolyte) sera pour moi de pleurs une source éternelle" (Racine, Phèdre, V, 6) - Une idée "Chez vous le mariage est fâcheux et pénible, Et vos discours en font une image terrible (Molière, Ecole des Femmes, V, 4) - Un rêve ? = une image mentale Sens dérivés - Une description : "Opposer l'image des combats au tableau de la vie pastorale" - Métaphore, similitude : "Presque tout est image dans Homère, dans Virgile, dans Horace, sans même qu'on s'en aperçoive" (Voltaire, dictionnaire de la philosophie, s.v. imagination) -> L'image n'est pas la réalité, elle est une RE-PRESENTATION de la réalité. Voir "la trahison des images" René Magritte + La reproduction interdite (alors que le relfet du personnage refuse de s'inverser, le livre Aventures d'Arthur Gordon Pym de Poe est lui bien à l'envers) 15/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns VIDEO : Pipe micro trottoir (2:38) D’après Edgar Morin, la REPRESENTATION est une synthèse cognitive obtenue par un processus de construction à partir de - l’action du réel sur nos sens (la perception) - notre mémoire (des schèmes mémorisés, cadre de référence) - nos fantasmes qui nous font privilégier certains aspects plutôt que d’autres. Cette construction est SELECTIVE (une partie de la réalité est éliminée) ou ADDITIVE (nous rajoutons des aspects) -> Toute perception a une composante quasi hallucinatoire ! C'est ce qui permet aussi de faire une distinction entre la VUE (phénomène physique et objectif) et la VISION (représentation subjective du réel) Le Spectateur construit l’image 3.2. La PERCEPTION On a tendance à penser que l’on est soit actif soit passif dans une situation de communication. Actif quand on émet, passif, quand on reçoit. Or, nous avons vu : qu’il était impossible de ne pas communiquer, que nous renvoyons un feedback à l’émetteur, que notre perception peut varier (cadres de référence, bruits, sélection etc.) Même l’émetteur d’une information a lui aussi effectué un travail de représentation de ce qu’il a perçu. Nous savons que l'émetteur (Qui ?) a toujours une volonté (Quel Effet ?). On peut se poser la question de son ressenti, de sa perception qu'il va transmettre. Nous avons également vu qu'il n'était pas facile de retranscrire la "réalité" 3.2.1. voir, entendre, sentir, ressentir Pour saisir la complexité de la perception de l'autre, imaginons la situation décrite par deux voyageurs. Nous sommes arrivés bien en avance à la gare routière et avons tout le temps de nous promener avant le départ du bus. Il a cessé de pleuvoir et l’air, toujours chaud, s’en trouve rafraîchi et odorant. Le parfum de la latérite et des fruits aux étals des petites boutiques sont hélas abîmés par les vapeurs d’échappement des multiples bus, motos et taxis qui grouillent parmi la foule de voyageurs. Par-dessus ce joyeux tumulte, on ne peut échapper aux innombrables transistors qui jouent les derniers tubes du hit-parade local, ce qui ne semble pas gêner les familles de cochons qui gambadent librement entre les flaques. Petit jeu-exercice : Deux groupes : chacun reçoit un texte (1 + et 1 -), puis on montre la photo. Quel groupe se reconnaît-il dans la photo ? Enfin la gare routière ! Il n’y a pas d’horaire affiché, ce qui fait qu’on ne sait pas combien de temps il va falloir poireauter avant de se taper le 5 heures de bus. Pourvu que les routes soient praticables – après les pluies qu’on a eues ! ça grouille de monde ici, il y en partout, et je n’ose pas quitter mes bagages pour aller acheter à un prix sûrement exagéré de ces fruits bizarres recouverts de poussière et de pollution. En plus des bruits des moteurs, on doit supporter leur musique qui gueule de partout et les cris incessants des propriétaires des cochons qui rôdent impunément parmi la masse. Sans parler des odeurs ! 16/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns - Voir, Entendre, sentir (odorat + goût), ressentir : les sens sont en éveil - Perception spécifique (détail) ou globale (ensemble) (différence homme et femme) = le champ de perception - Intérêts primordiaux : les Gens, l'Action, les Lieux, Les Objets, Les Informations - Direction de l'attention : mes 5 sens sont-ils dirigés vers moi ou vers les autres ? ("Quel boucan", ou " Quelle ambiance") - Tri positif ou négatif : perception de ce qui est bien ou de ce qui ne va pas - Je perçois les choses : je les évalue, je les organise, je me les représente avec mes 5 sens, à l'intérieur de moi. - Associé / dissocié : comment je m'implique, la distance que je mets entre moi et la représentation. - Similitude/différence : ex: je mange un nouveau fruit : "ça ressemble à une pomme" ou "c'est différent d'une poire" - Présence/absence : certaines personnes voient tout de suite ce qui manque, d'autre voient ce qu'il y a. - Comment on vit le temps : certaines personnes sont In-time ! vivent le temps présent, ne voient pas le temps passer Through time : ce qu'elles font maintenant et aussi ce qu'elles feront plus tard, ont un vision panoramique du temps. Elles sont souvent à l'heure PERCEPTION : vidéo vision positive (extrait Coline Serrault) EXERCICE Perception subjective : dites 50 mots d’affilée 3.2.2. Nous sélectionnons - Facteurs environnementaux : intensité du son, dimension (des caractères, de l’affiche…), le contraste (choix des couleurs, …), la répétition (redondance d’un slogan : choisissez bien, choisissez…), le mouvement, la familiarité (la vulgarité attire l’attention) - Facteurs physiologiques : le spectre d’audition 20-20000 hz, les yeux (infrarouge), la taille (l’enfant ne peut regarder toutes les pubs depuis son siège), varient selon l’âge, le sexe etc. - Facteurs psychologiques : la motivation (ex. plus le dernier repas est loin, plus on va accorder de l’importance à la nourriture, ou aux odeurs de repas) ; expériences et apprentissages passés (ex : un musicologue va entendre la différence d’interprétation d’une même œuvre) Nous avons tous notre grille de lecture, ou grille perceptuelle. DIAPOS : photos infrarouge VIDEO : Qu'est-ce que l'infrarouge ? (6:33) 3.2.3. Nous organisons Nous organisons ce que nous percevons en donnant priorité à certains aspects. Une partie de la réalité est éliminée. Chaque personne a sa façon d’ordonner DIAPOS : - Le vase, la femme sans âge, la grenouille, le mère et l'enfant, le texte VIDEO : Effets d'optique (1:23) - l'anamorphose VIDEO : perspective bougies (57") 17/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns 3.2.4. Nous interprétons C’est la construction ADDITIVE (nous rajoutons des aspects) DIAPOS : Illusions d’optique VIDEO : la danseuse Si vous voyez tourner cette danseuse dans le sens des aiguilles d'une montre, c'est que vous utilisez votre cerveau droit. Si vous la voyez tourner dans l'autre sens, vous utilisez le cerveau gauche. GAUCHE: Logique, séquentiel, rationnel, analytique, objectif, s'intéresse aux détails. DROIT: Intuitif, aléatoire, irrationnel, synthétique, subjectif, s'intéresse à la totalité. En relation interpersonnelle aussi, ce que nous croyons devient réalité ex : regard insistant = intérêt, ou menace Sourire = signe d’amitié, de gentillesse, ou ironie et condescendance En réaction nous allons adopter un comportement qui va avoir un effet sur le comportement des autres dans le sens que, là, l’on croyait Ex : vous êtes sûr que tout est danger -> vous allez avoir un visage fermé -> vous obtiendrez des réactions fermées, voire hostiles -> vous allez être convaincu de votre première impression VIDEO : homme noir femme blanche dans un ascenseur (1:03) 3.2.5. Chacun a, se crée, sa propre réalité DIAPO : La réalité existe-t-elle ? « Tout le monde voit ce que je vois, entend ce que j’entends, comprend ce que je dis » PRINCIPES : Une bonne perception exige une bonne connaissance de soi (QUI ?) Ce n’est pas parce que nous disons une chose que notre interlocuteur doit comprendre nos intentions (QUOI ?) Une bonne communication doit être compréhensible et perceptible par notre interlocuteur (A QUI ?) La communication fonctionne lorsque les deux partenaires construisent la même réalité (QUEL MOYEN ?) La perception est sélective et donc peut introduire des distorsions et des malentendus (QUEL EFFET ?) QUI ? : « L’image de soi est le produit de la façon dont nous croyons que les autres nous voient. » VIDEO : l’image tronquée (anorexie)(40") VIDEO : 8 ans en 100 secondes (1:43) QUOI ? L’image est re-présentation 18/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns DIAPOS - Magritte : "La condition humaine" + Mme de Récamier (+ David) - Parenthèse : la représentation en 1480 : Hieronimus Bosch : Le Jardin des Délices VIDEOS Représentation : Rembrandt – Autoportraits( 1:02) ; La femme représentée (2:51) Un tableau est ce que le peintre a voulu nous montrer. 3.3 La force de l'image. Ex. le mot horloge désigne un objet, il est concret. Il est pourtant imprécis en soi et renvoie au concept horloge, une catégorie d'objets. Le mot horloge est lié à une langue (français), il est constitué de lettres qui, isolées, ne renvoient à rien : h, r, l, e... Seules leurs sélection et combinaison dans un ordre donné constituent le mot horloge qui fait appel à une connaissance socioculturelle, à un apprentissage préalable. L'image de l'horloge est nette, précise, détaillée, riche. Elle fournit des informations sur une horloge donnée, bien déterminée, et en plus elle indique l'heure MAIS on retrouve aussi un cadre référentiel préalable sans lequel un papou, par exemple, ne verra qu'un machin rond avec deux aiguilles. A quoi sert une image ? Souvent, l'image est plus explicite que le texte : ex: décrire un paysage ou une personne ; autre ex: un catalogue comme la Redoute n'a pas de sens sans image Démarche de "Déconstruction" des messages : révéler les procédés techniques qui aboutissent à la production du sens. L’IMAGE EST UN MEDIA, pas une fin en soi. Photo Coca-sucre PHOTO La famille Melander – Allemagne - 2 adults, 2 teenagers : $500.07 PHOTO La famille Aboubakar - Tchad - 3 adults, 3 kids : $1.23 PHOTO affiche "racistes" PHOTO affiche PTT DIAPOS : campagne anti tabac VIDEO : campagne anti tabac Toxic corp (47") VIDEO : campagne anti tabac déchets toxiques (1:25) VIDEO + PHOTO : Sculpture ENTROPA VIDEO E2 les Parisiens vus par les autres (4:07) 3.3.1. MAIS l'image est complexe. Il y a plusieurs types d'images. L'image peut être : - informative, elle véhicule un message - une création - symbolique - explicative - signe de reconnaissance IMA - motif d'étonnement, de rire, de peur, de séduction… Image création : Émotionnelle 19/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Image narration : Explicative (papillon ; tapisserie Bayeux) Image description : Illustre, informe Image Témoin : Prouve, atteste, illustre un propos Image graphique : Explicative Image symbolique : critique WC : hô = humain, fê=variante (sorte d’hô en + élaboré) OU distinction par les habits OU par les attributs sexuels OU par la position debout/assis Image de marque, signe de reconnaissance Image d'étonnement, d'humour, de peur... Images codées, Conventions Parfois, il y a confusion des genres : les infos distraient, les jeux informent, l'image des cahiers de texte n'a rien à voir avec son contenu, etc… EXERCICE : Symboles : Dessiner les pictogrammes des disciplines olympiques : Natation, Voile, Canotage, Aviron 3.3.2. L'image est une production Artisanale, mécanique ou électronique où l'auteur re-présente le réel selon SA vision d'une "réalité" concrète ou imaginaire L'histoire : Les premières images utiles, elles avaient une fonction (souvent magique ou religieuse) et elles révèlent un sens esthétique (rend beau l'utile) A la renaissance apparaissent les images juste belles à regarder. Puis on a multiplié les images qui jusque là étaient uniques, d'abord sur papier (imprimerie), puis on les a projetées via le cinéma. Enfin sont apparus la télé, internet, les mms, tout ça sans que les autres images ne disparaissent. 3.3.3. L'image est (semble) Analogique Elle a un rapport de ressemblance avec la réalité qu'elle veut représenter. L'image d'un oiseau est perceptible partout dans le monde avec des nuances dues à la sensibilité de l'artiste dans les images d'art (= le style) Mais comme toujours, l'image n'est pas innocente. Le producteur de l'image (QUI ?) (photographe, cadreur, dessinateur, peintre...) va exprimer quelque chose par le choix de signifiants (QUELS MOYENS ?) qui vont renvoyer à des signifiés (QUEL EFFET ?). Ex: un cadrage oblique, contre-plongée, décor insolite, un éclairage blafard, un visage préoccupé ne vont pas nous signifier une image de bonheur absolu, mais plutôt à une situation angoissante où le personnage n'est pas vraiment zen. Et selon le public (A QUI ?) les signifiés vont varier : Ex/ l'étoile rouge pour les soviétiques était l'emblème du communisme, pour les Américains, elle signifiait la marque Texaco. DIAPO : Il y a étoile et étoile : communiste = symbole des cinq continents, unité des travailleurs du monde entier, Islam = les 5 piliers de l’Islam (5 obligations importantes à respecter) - emblèmes : étoile, croissant, croix - symboles : auréole = pureté 3.3.4. L'image est polysémique C'est Napoléon qui aurait dit "un petit croquis vaut mieux qu'un long discours". Comment présenter un catalogue sans images ?, comment décrire un objet mieux qu'avec une image ? Cependant, l'image offre un champ sémantique ou de signification relativement large (ex. autoroute occidentale) mais en même temps limité et contraignant (quel pays, quel signifié...) Les interprétations seront liées à l'expérience cognitive du récepteur, ses stéréotypes, son groupe socioculturel, sa personnalité... 20/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns L'image est un signe, porteur de sens, elle peut avoir : 1 sens (monosémique) signal lumineux = stop -> signification fixe - plusieurs sens (polysémique), signification ouverte Trafic, pollution, péage… - tous les sens abstrait Parfois même l'image a un sens que l'auteur ignorait lui-même ex. Lascaux Le sens apporté à l'image dépend en grande partie du récepteur (A QUI ?) et de son cadre de référence On peut parler d'image d'initié, ex: quel jour sommes-nous ? 3.3.5. ANALYSE D’UNE IMAGE La relation signifiant-signifié peut être de plusieurs types : Un signe plein est un signe où le signifiant est relié à un signifié Roland Barthes Rhétorique de l'image, in Communication, n°4, 1964, pp. 41-42 Voici une publicité Panzani : des paquets de pâtes, une boîte, un sachet, des tomates, un champignon, le tout sortant d’un filet à demi ouvert, dans des teintes jaunes et vertes sur fond rouge. Essayons d’ « écrémer » les différents messages qu’elle peut contenir. Publicité Total Communautés d’intérêts Contradiciton entre message visuel et texte ? VIDEO Total Le petit garçon (47") relation graphique + conceptuelle VIDEO : Pub Duvel (46") relation graphique VIDEO pub Greenpeace Hands (1:30) relation conceptuelle 21/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns 3.3.6 Relation signifiant - signifié D’ordre Naturel : ex : fumée = feu D’ordre Culturel : ex : colombe = paix Attention aux stéréotypes : gare aux clichés - stéréotypes : vêtements, physiques, ex : vacances = cocotiers Clichés relevés dans la presse : Cerise sur ...le gâteau Le pavé dans ... la mare La balle est ... dans le camp.. La partie émergée de ...l'iceberg.. Il est attendu au ... tournant. À qui profite le ... crime revoir sa ... copie il joue dans la cour des ... grands. Ironie de ... l'histoire. Les quatre coins de ... l'hexagone….. DIAPO : pub bière VIDEO : pub Heineken C6 (32") VIDEO : pub Ikea clichés hommes (44") VIDEO : un homme dans la cuisine (30") VIDEO : les blondes (3:25) VIDEO Les belges (48") VIDEO : TF1 : une certaine image de l'Afrique (1:58) Relation signifiant-signifié : D’ordre Religieux : ex. : la dernière cène : confusion représentation – culte lui-même En relation avec l'âge ex (là où les adultes voient une scène érotique, les enfants voient des dauphins) On peut aussi parler d'images à interprétations multiples Exercice : décrivez objectivement, puis donnez divers sens aux images suivantes : Description Sens 1 Sens 2 Sens 3… Ville sale Vandalisme Art Nouveau Mur Taggé Belle table dressée Polygone Déco d'intérieur Repas de famille C'est Noël ? Figure géométrique France Profil Cette image représente : la consommation électrique, le déséquilibre Nord-Sud …? (cette image est fausse parce qu’impossible) VIDEO : Trafic aérien (1:11) VIDEO : Reprise trafic aérien après nuage volcan islandais (58") Les Codes Aux enfants, je demande souvent si une image peut être gentille ou méchante ? 22/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Ex : ou Nous réagissons en fonction de notre point de vue, de notre culture, de nos habitudes : Pourtant, il y a des codes de la gentillesse (rondeur, teint rose, petite voix…) et de la méchanceté (grandes dents, grosse voix, regard…) qui font que tout enfant identifie immédiatement les protagonistes et l'antagoniste de l'histoire. Il est des codes auxquels nous nous sommes faits presque sans le savoir (=conventions ?, codes de marketing ?) Exemple : les films épiques (avec les héros traversant les vastes plaines inondées par la lumière du couchant et leur portrait dans le ciel) ou alors les comédies toutes teintées de rose et de mauve (pour annoncer le happy end et le mariage à la fin. Cfr AFFICHES DE CINEMA Les codes chromatiques Exemple : Les codes morphologiques L'IMAGE N'EST JAMAIS INNOCENTE 3.4. L’image de soi Si nous revenons à la communication non verbale, nous participons tous à la construction de notre image (nous l’avons vu dans les postures, les gestes etc.). Penchons-nous sur les outils à notre disposition : vêtements, accessoires (chapeau…), bijoux, parures, coupe de cheveux etc En fonction de l’époque, de l’âge, du sexe, des religions, des pays, des goûts musicaux, mais aussi des circonstances (enterrement, mariage…), des visées (examen, sortie en boîte…) L’image que nous communiquons nous identifie aux autres, donc à nous-mêmes. DIAPO : Casquettes VIDEO : Maquillage et photoshop Dove (1:09) 23/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns On pourrait croire qu'un chanteur chante. Que serait un chanteur sans l'image qu'il renvoie à son public (note : l'image ne doit pas forcément être belle). D'où la question : est-ce le public qui ressemble à son idole, ou l'inverse ? Diapos : Gainsbourg, Chantal Goya, NTM, Cabrel, Noah, Jennifer Lopez. Et puis il les polymorphes, les surfeurs de tendances, les girouettes (diapos Johnny) DIAPO : Le Look = code ou cliché Parfois, on est enfermé dans une image : VIDEO handicap (45") VIDEO J'ai le cancer (2:18) Et quelquefois, certains n’hésitent pas à briser leur image pour une cause. Diapo + VIDEO : Djamel Debouze ( briseur d’image) (53") Gag VIDEO : l'image qui fait peur (13") Donc l'image n'est pas fidèle, elle est un excellent support de manipulation. L'image qui distrait : nous pouvons avoir l'attention attirée par quelque chose qui nous empêche de vous autre chose de totalement évident : VIDEO : l’image qui distrait (1:08) VIDEO : Who dunnit ? (1:54) 3.5. Les images qui manipulent : En tout cas, on peut faire mentir l’image : 3.5.1. Exemples DIAPOS : l’image qui ment 1860 : Le portrait du Président Abraham Lincoln est une composition de la tête de Lincoln et du corps d'un politicien sudiste John Calhoun's body 1942: Pour créer un portrait plus héroïque, Benito Mussolini a fait retirer l'écuyer de la photo. Septembre 2000: L'Université du Wisconsin à Madison a voulu montrer la diversité de ses étudiants et a donc publié cette photo. Mais, la photo originale date de 1993, celle de l'étudiant noir a été prise en 1994. 24/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Plus près de nous, sans doute toujours pour donner une "image" plus positive, on a eu droit à ça Mais on peut également vouloir donner une image négative de l'adversaire. John Kerry et Jane Fonda George Bush Le procès d'OJ Simpson en 1994 On peut vouloir "dramatiser" un événement Ou agir au nom de la "morale" (une édition américaine représentait Paul sans cigarette). On peut aussi utiliser la parodie... (3 diapos) Plus grave sans doute, la véritable désinformation Juillet 2008 : cette image d'un lancement d'essai de missiles iraniens a été publiée dans les plus grands journaux New York Times, Los Angeles Times, BBC News, Chicago Tribune etc. (l'image provient d'un site Sepah News, l'arme médiatique des Gardes Révolutionaires Iraniens). D'autres journaux ont publié la vraie photo. Le second missile à droite a été masqué, parce qu'il n'avait pas décollé. Plus grave encore, on nous fait croire… 3.5.2. RESTONS PRUDENTS et méfions-nous : Autre histoire : Robert CAPA 25/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns VIDEO : La télé qui ment (basket Lebron) (30") VIDEO : sur Internet Carlsberg sport (39") VIDEO : Pub Barclay sur Internet : tout est fake (2:22) 3.5.3. L’apport du texte réduit notre champ d’interprétation, d’où la tentation de détourner le sens d’une image grâce à un texte erroné. Ou l’utiliser pour soutenir quelque chose d’inexact, avec l’aide du texte : 3.6. LE TEXTE est aussi une image Nous avons vu que l'image appelle un texte qui rétrécit le champ sémantique jusqu'à une signification. A l'inverse l'image aussi peut réduire les signifiés…. Exemple : (exercice : cherchez plusieurs signifiés) les mots vaisseau, accent, service, une glace, une légende… ont plusieurs signifiés. Il nous faut un contexte pour les comprendre. Tandis qu'une représentation iconographique ne laissera aucun doute. TEXTE Mais le est aussi une image , la police de caractère, la taille, le gras, l'italique, influence la lecture. Exemple sur un forum Internet, un internaute écrivait tout en majuscules, le modérateur est intervenu en lui demandant de NE PLUS CRIER ! Même les caractères d’écriture modernes sont issus de la stylisation de dessins Les lettres-images Texte et Image : exemple BRITISH AIRWAYS Les codes typographiques exemples Les caractères de type anglais permettent d’introduire la culture du produit, ainsi qu’un certaine humanité du à l’apparence manuscrite. Le choix d’un texte sur un fond uni sert à orienter le spectateur sur le texte en lui-même et son organisation, notamment son aspect fantaisiste. Le sens du texte converge avec son aspect hiératique. Le texte en dessous s’organise de manière plus équilibrée pour véhiculer l’aspect stable de la classe affaires. Trois polices sont visibles dans ce visuel: Type égyptienne pour l’accroche et la marque: côté ancien et classique en adéquation avec le message. Type anglaise fantaisie pour le pavé central: aspect organique et humain, en cohérence avec le respect écologique et l’attitude délicate du jardinage. Type antique pour le pavé du bas: information fonctionnelle et sérieux. A noter: Les variations chromatiques autour de la couleur marron (terre) des mots. Les mots importants sont en gras: vie, la terre, botanic. Idem dans le bas: effet de relief qui renvoie à la richesse et la diversité de la terre. Le logo est en relation avec la terre: il n’est pas visible complètement pour montrer le phénomène de pousse qui le relie à la terre 26/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns 3.6.1. Le texte peut "ancrer" l'image et lui conférer un sens – pas toujours exact, parfois manipulateur, jamais neutre. 3.6.2. L'image peut "ancrer" le texte et en influencer l'interprétation. Pour refaire le lien avec la restauration : DIAPO : cartes de menus : Qui dit Quoi à Qui par Quel moyen avec Quel effet ? VIDEO : Est-ce la fin de l'écrit ? (2:26) Codes réthoriques En tant que porteur de message, le texte peut mener à une communication paradoxale, par exemple d'une double contrainte. DIAPO "Ignore this sign !", "Soyez naturel !" 3.7. Comment communiquer en images Se rappeler : Qui sommes-nous ? Que veut-on dire ? A qui s'adresse-t-on ? par quel moyen ? Quel effet recherche-t-on ? 3.7.1. L'image est médium de communication Imaginons une photo : C'est l'image d'un jeune femme blonde, teint frais et dents blanches, polo blanc et bicyclette et haie de jardin. La description que l'on peut en faire est une dénotation ou premier niveau de lecture. L'ensemble des signifiants renvoie à un premier signifié : jeunesse, sport, détente, joie = connotation ou deuxième niveau de lecture. Accompagnée de bouteilles d'apéritif la lecture de l'image change, les concepts de joie, de jeunesse sont transférés par association avec l'apéritif -> l'image va comporter plusieurs niveaux de connotation, ceux-ci feront appel aux connaissances du récepteur (connotation 27/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns cognitive), à sa sensibilité (connotation affective)(+connotation sexuelle aussi), connotation politique 3.7.2. La situation de communication : Plusieurs facteurs se conjuguent et peuvent faire varier les conditions de la réception : Le contexte général : le moment, les circonstances où le message est reçu, l'histoire individuelle du récepteur, les circonstances sociales, éco, politiques, perçue solitairement ou collectivement (classe, famille, ...) une même image peut prendre des valeurs différentes. Le contexte matériel : l'environnement immédiat, le hors-cadre, journal, manuel scolaire, encyclopédie, association, opposition, contamination de l'image avec son contexte est déterminant. Communication et implication : ex regard yeux dans les yeux : implique +/- le spectateur, fait naître son intérêt, son émotion L'aspect matériel : la nature du support, son format, le tramage du papier ; plus les connaissances du récepteur sont étendues, plus l'identification du support est précise, plus elles interviennent dans la lecture contextuelle de l'image. ->DIAPO : La juxtaposition d’images introduit une dimension supplémentaire. 3.7.4. Le Référent : Notre PERCEPTION nous est souvent induite par l'émetteur : ex: la révolution de safran (note : ici les manifestants crient, là : silence -> pacifisme + certaines valeurs ETUDE PUB VUITTON : Keith Richards et les vanités Le RECADRAGE : étude photo fillette vietnamienne VIDEO (optionnel) : Un sujet, plusieurs traitements. Il s'agit de comparer les façons de traiter un sujet selon les rédactions régionales de FR3. Notez bien toutes les informations (son + image) émises 3.8. La Fabrication de l’image 3.8.1. Les cadres Le cadre détermine un choix : ex une chambre : PE ? TGP ?... Plan d'ensemble Plan large Plan américain Plan rapproché Gros plan Très gros plan 28/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns L'échelle des plans : L'échelle des plans reste fixe quel que soit l'agrandissement de l'image, elle représente la grandeur des êtres ou des objets de l'espace représenté dans l'image par rapport à la taille de l'image. Le plan d'ensemble embrasse tout un paysage, un décor, un groupe, une foule. Il tend à créer une synthèse, un cadre descriptif, un climat. Il peut aussi isoler un personnage dans un cadre immense. Le plan de demi-ensemble est plus resserré, il ne couvre qu'une partie du décor ou de la foule. Il concentre l'attention sur un groupe bien particulier. Le plan moyen cadre un ou plusieurs personnages en pied. Il concentre l'attention du spectateur sur le ou les héros, éventuellement dans un espace qui les situe sociologiquement. Le plan italien (plan genou) et le plan américain (ou plan cuisses), présentent des personnages jusqu'au genou ou jusqu'aux cuisses. Ils rapprochent encore davantage le spectateur des personnages. Le plan rapproché (ou plan buste) place les acteurs à la distance qui sépare les interlocuteurs d'une conversation, il accentue l'intimité, permet de lire les réactions psychologiques, le jeu du visage et des épaules. Le gros plan ne retient que le visage de l'acteur qui envahit tout l'écran, il permet de lire directement la vie intérieure d'un personnage, ses émotions, ses réactions les plus intimes. C'est le plan de l'analyse psychologique. Le très gros plan montre un seul objet, un détail du visage, par exemple. Généralement très bref, il sert la progression du récit ou du suspense en attirant l'attention sur un détail dramatiquement frappant. DIAPO : exercice : reconnaître les cadrages DIAPO : Pour susciter l’émotion: plan d’ensemble ou plan serré ? Quand utiliser tel ou tel cadre ? Il n'y a pas de vérité toute faite, liberté du réalisateur. tout dépend du point de vue (focalisation) : Cet aspect est d'un intérêt capital. C'est ici que le cinéaste agence la réalité, la présente sous tel aspect plutôt que tel autre. Il est donc intéressant de vous poser les questions suivantes : que me montre-t-on ? Pourquoi le montre-t-on de cette façon ? Le point de vue, la focalisation*, le regard porté sur le monde représenté dans l'image dépend du cadrage mais aussi de l'angle de prise de vue. 3.8.2. Le Cadre extérieur Rond Carré Ingres : le bain turc, Magritte ; Dziga Vertov : l’homme à la caméra La perspective, le point de vue 29/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns DIAPOS : Abraham Bosse Peintures de rue Duane Michals : Les choses sont bizarres : cadres, échelle de plan, profondeur de champs VIDEO Ecran Télévision (2 :20) VIDEO tout va de travers (2 :34) La mise en abyme (ou en abîme) consiste à incruster une image en elle-même, un motif dans le motif lui-même, etc. L'idée d'abîme renvoie à un gouffre insondable. Et c'est bien ce qui se passe quand, par exemple, on se regarde, face à un miroir en ayant également un miroir derrière nous. Notre image se multiplie alors à l'infini. À l'origine, il s'agit d'un terme d'héraldique qui désigne le point central d'un écu lorsque ce point figure lui-même un écu. Ce procédé d'inclusion d'un élément dans lui-même est fréquent dans de nombreuses formes artistiques : le tableau dans le tableau, le récit dans le récit, le théâtre dans le théâtre, le cinéma dans le cinéma, … Le champ, le hors-champ DIAPO : fenêtre sur cour L’angulation : plongée, contre-plongée La Composition 30/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Chapitre 4 L'Image en mouvement L'Image en mouvement Nous avons vu la puissance de l'image fixe, que penser de celle de l'image en mouvement ? Comparaison photo/vidéo Obama Mccain VIDEO : (34") Parenthèse : communication non verbale Obama-McCain VIDEO (1:09) VIDEO Obama – sarkozy lubriques ? (1:09) Ex: Document VIDEO (1:02") - Sortie des Ateliers Lumières - Arrivée du train en gare de La Ciotat (Lumière 1895)( les spectateurs reculaient) - Le goûter de bébé (même les feuilles bougent !) - aujourd'hui de nouvelles connotations – non prévues à l'époque - peuvent apparaître : sociales, historiques... 4.1. Quelles sont les différences entre photo et audiovisuel ? plans, mouvements, sons 4.1.1 Notions de plans : -> les plans : un film = agencement de plans et de sons -> l'agencement des plans suit un ordre voulu : le montage -> Effet Koulechov VIDEO (29") (cfr La Juxtaposition d'images) Le montage est la SYNTAXE du film. Au-delà des informations contenues par les plans isolés et des perceptions qu'ils induisent, le montage donne le véritable sens au media audiovisuel. VIDEO : Effet Koulechow et Billy Campbell (2:44) 31/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Ex : VIDEO pub Canal Plus (29") Exemples VIDEOS manipulations montage Bande annonce Chtis 1 (2:09) et Chtis 2 (1:11) Attention également au coupes trop radicales, qui entraîne une distorsion de la perception du contenu. Ex. : "pour faire bref..." VIDEO Montage Bush (4:27) 4.1.2. - Notion de mouvement : Exemple du coureur à pied: une action, deux façons de la représenter plan séquence ; montage Ex : VIDEO séquence du joggeur : plan séquence fixe (18") <> séquence montée (18") Quelle différence entre les deux ? Quelles interprétations différentes ressenties par le spectateur ? Impression de mouvement VIDEO effets d'optique mouvement Les mouvements de caméra Travelling vertical Panoramique bas-haut Panoramique gauche-droit - Un mouvement particulier : le Trans-Trav VIDEO La Machinerie de tournage (3:46) Travelling latéral 4.1.3. Notion de son sur l'image -> Le son peut être ambiant: -> Ou venir du personnage filmé. -> Le commentaire off (ou la voix subjective) -> les bruitages -> Le son peut enfin être musical. Ici aussi avec différentes constructions de sens. VIDEO séquence joggeur : musique lente (16")<> musique rythmée (16") VIDEO Générique JT TF1 (1:42) VIDEO Le bruitage (43") Le son peut également être une voix extérieure la fameuse voix off.. Ex : VIDEO séquence joggeur avec deux voix off différentes Remarque : voix off ou pas ? 32/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Plus que toute autre, la voix off prend le pouvoir puisqu'elle dit au spectateur ce qu'il doit entendre. C'est elle qui parle, explique, elle peut informer ou orienter. Quand utiliser la voix off ? Quand l'image ne se suffit pas à elle-même ou que le spectateur a besoin d'information pour comprendre l'image qu'on lui montre. (exemple de Strip-Tease où la voix off est interdite) Il faut en tout cas éviter que la voix off et l'image fassent double emploi (une exception : le JT où les images servent d'illustration au texte). VIDEO Garage Etroit (1:56) Diapo : plan de mixage VIDEO : 1 sujet, plusieurs traitements FR3 chevaux EXERCICE : Faire relevé des procédés, comparez les traitements EXERCICE : Prendre un sujet de JT et le désosser : par plan, décrire ce qui s'y passe, l'échelle de plan, l'angle, le mouvement Linéarité : tout a un début, tout a une fin ex. VIDEO : pub Tabasco montée à l’envers (notez l'importance de la musique) (43") VIDEO Reculer le temps (pub Orange) (1:31) EXERCICE 4.2. Le matériel de production Présentation de la caméra - l'objectif : zoom - la focale - le diaphragme - la température de couleur et la balance des blancs - les supports : film : super-8, 16mm, 35mm vidéo : DV, mini-DV… A tous moments, il faudra faire des choix : Avant la prise de vue : - Éléments visuels : fixes, mobiles - Personnages : sexe, âge, catégorie sociale, culturelles, vestimentaires… - Jeux des personnages : expressions, déplacements, costumes, accessoires… - Caractéristiques du visuel : éclairage, couleurs, formes… - Le temps représenté : instant précis, date… 33/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Pendant la prise de vue : - Lumière : direction, intensité, contraste, naturelle, artificielle… - Netteté, profondeur de champ - Perspective, point de fuite, place du regard, profondeur… - Cadrage : montré (champ), suggéré (hors champ : là, ailleurs) - Taille du plan - Angle : verticalité : plongée, contre-plongée, horizontalité : face, profil, ¾… - Mouvements : suggérés : flou, décadrage, biais… Après la prise de vue : - Découpage de l’image, incrustation, images dans l’image… - Les textes, inscription, légende… - Autres éléments visuels : - graphique (mise en page, encadrement…) - autres images (amplification, contrepoint, opposition…) - Le montage : - Pourquoi la coupe - Rapport entre deux plans - Types de raccords - discret : dans le mouvement, dans l’espace, dissous… - souligné : volets, rideaux, effets, fragmentation, - Le mixage Le cadrage du sujet dans l'image (le cadre), en équilibre ou en déséquilibre, permet de concentrer l'attention, de créer une ambiance insolite, mais aussi de symboliser des concepts abstraits. L'angle de prise de vue (frontal, plongée, contre-plongée) peut, selon les cas, correspondre à la logique de la situation ou exprimer, par exemple, la puissance d'un personnage, l'angoisse qu'il suscite ou son humiliation, son écrasement, sa solitude. La caméra subjective présente la scène telle qu'est sensé la voir un des personnages auquel le spectateur est, par conséquent, forcément identifié. Le monologue intérieur présente la voix off d'un personnage faisant partager au spectateur ses réflexions en marge du dialogue qu'il tient à l'écran. Il y a malgré tout des "mauvais" cadrages. - Les "mauvais" cadrages - Le champ et le contre-champ ! attention à la saute d'axe ! ou loi des 180° 2 AXE 1 La lumière2 - - Très importante, c'est elle qui va imprimer une ambiance (donc une intention, RAPPEL : Rien n'est gratuit !) Importante mis difficile, elle imprime une atmosphère au film : douce, dure, chaude, froide, romantique, glauque… Intensité 34/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Balance de blanc, température de couleur Qualité, cohérence Comment positionner son éclairage ? 1 Noir total 2 Source principale 3 Source d'appoint (réflecteur) 4 Lumière en contre-jour Effets et filtres - différentes sources pour différents effets - "Qui a éteint la lumière ?" : la nuit américaine Le son La prise de son Les différents types de micros La prise de son Fixe Perche Micro-cravate (Lavaliers) 4.3. Le matériel de post-production Définition sommaire du montage Le montage est la troisième grande étape de la création cinématographique, l’écriture et le tournage étant les deux premières. Il met dans l’ordre souhaité des actions que le tournage a fractionnées. Empiriquement, il s’agit du collage de deux morceaux de pellicule, issus de moments différents du tournage. Cette opération était effectuée naguère manuellement, elle est désormais informatisée : c’est le montage virtuel. Techniquement il est possible de coller bout à bout des images tournées en des lieux et des temps très éloignés. Reste à savoir si ces images « raccordent ». 35/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Le banc de montage film - étalonnage - visionneuse - colleuse - chutier - utilité du "clap" Le banc de montage vidéo - le montage linéaire - le montage numérique Les supports - film - vidéo -informatique Les logiciels de montage - le "chutier" - la piste image - les pistes son son IN son OFF (voix, musique, bruits) L'illustration sonore Droits d'auteur Musique originale Library music - Mixage son les titrages Technique du montage Fonctions du montage Le montage est une opération qui, par sa nature même, crée du sens. Il est donc un objet d’étude privilégié pour la sémantique. Voici ses trois principales fonctions selon Koulechov : *Fonction narrative : action séquentielle, flash-back, montage alterné *Fonction intellectuelle : métaphore, contraste, montage parallèle *Fonction émotionnelle : rythme, montage "tonal", raccord de formes, montage "directionnel" 36/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Les raccords L'un des problèmes du montage est celui des raccords entre les différents plans : le but est généralement (mais pas toujours) de rendre le moins perceptible possible le changement de plan. Les raccords les plus fréquemment utilisés sont : *raccord sur le regard *raccord sur un geste *raccord dans l'axe *raccord sur la bande-son *raccord de mouvement *raccord sur une couleur *raccord sur une forme *raccord « lumière » *raccord sur une composition plastique *raccord sur le décor *raccord avec un plan de coupe (plan-raccord) De plus il est nécessaire qu’acteurs, décor, lumière soient « raccords » Ces différents types de raccords ne s’excluent pas les uns et les autres, bien au contraire : un raccord est d’autant plus satisfaisant qu’il combine ces différentes modalités de liaison des images. Notons enfin qu’un cinéaste peut volontairement coller deux plans qui ne raccordent pas afin de créer un effet. VIDEO Raccord regard (17"), geste (20"), axe (34") Le plan-séquence suit les personnages et filme en continu, en principe sans montage. On parle de montage cut lorsque deux plans se suivent sans transition, de fondu enchaîné lorsqu'on passe d'un plan à un autre en les superposant un instant. Citons encore le fondu au noir ou fondu au blanc. VIDEO : Extrait JT TF1 (1:14) VIDEO Clip Tryo (3:39) VIDEO Clip Tryo Making off (4:01) On peut avoir à montrer dans une même séquence des plans insérés muets. On supprime donc dans la séquence une longueur de pellicule identique à celle occupée par le plan en question mais on garde la bande son cela s'appelle un plan de coupe. Le rythme du film La cadence à laquelle défilent les plans constitue le rythme du film. Une succession d'un grand nombre de plans courts provoquent un rythme rapide ("montage sec, nerveux"); des plans plus longs, moins nombreux installent un rythme lent. Types de montages Le plus souvent les plans peuvent se structurer en syntagmes (suite de plusieurs plans) parallèles (ABAB) ou enchaînés (ABCD). On distingue aussi : • le syntagme scène où la durée de la "représentation" correspond à la durée de l'événement (ce type de montage qui se rapproche très fort de la perception réelle renforce la croyance que les caméras livrent tout ce qu'il faut savoir de la réalité); • le syntagme séquence qui opère des coupes dans le temps en sautant des moments jugés sans intérêt. (Cfr. "relation" dans l'écriture romanesque.) 37/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Le montage normal suit la chronologie de l'histoire. Le montage chronologique montre les évènements dans l'ordre de leur déroulement. C'est la méthode la plus simple (pas forcément la plus pertinente) pour monter un petit film. Le montage alterné : Le montage alterné juxtapose des actions simultanées, n'ayant pas forcément lieu au même endroit, et qui ont souvent un rapport de causalité. Ce type de montage est souvent utilisé lors de courses poursuites pour montrer poursuivant et poursuivi. Ces actions peuvent se rejoindre dans le temps ou dans l'espace. Le montage parallèle permet de montrer différents lieux en même temps. Le montage parallèle juxtapose des actions éloignées dans le temps ou dans l'espace. Ces actions n'ont pas forcément un rapport direct de simultanéité ou de causalité, mais sont mises en relation dans un rapport logique ou sémantique. Ce type de montage sert en fait à créer des figures de style telles que la comparaison, l'opposition ou la métaphore. Le montage par champ-contrechamp montre successivement deux interlocuteurs. Le montage par adjonction d'images permet des inserts : plan autonome inséré dans une série de plans dont le sujet est différent. Ils seront comparatifs (images métaphoriques, schémas, graphiques,...), explicatifs (détails en très gros plan), subjectifs (concrétisations d'une pensée de la personne à l'écran). Parmi les nouvelles techniques de création d'images de synthèse on retiendra celle de l'incrustation qui permet de greffer une ou plusieurs images à l'intérieur d'une autre. Dans le montage par leitmotiv, des séquences s'organisent autour d'un thème qui revient à plusieurs reprises. Le flash-back ou retour en arrière permet de remonter le temps en créant une chronologie nouvelle. Il est quelquefois signalé par l'usage du fondu enchaîné, ou par l'usage de la voix off qui relie le présent au passé ou par d'autres indices. Le cinéaste peut aussi jouer sur le ralenti ou l'accéléré et ainsi se rendre maître de l'écoulement du temps. Le flash-back revient sur un évènement antérieur. Il est parfois repérable grâce à un traitement spécial des images (noir et blanc, flou...). L'ellipse L'ellipse permet de passer instantanément d'un instant à un autre, en s'affranchissant d'une partie des évènements, sans en faire mention. Au spectateur de s'imaginer se qui s'est déroulé durant la période de temps omise. Les raccords : Raccord dans l'axe : Seule la valeur de plan a changé entre les plans, la caméra n'a pas modifié l'axe de prise de vue. Cela permet de s'affranchir de l'usage souvent périlleux du zoom. Attention cependant aux faux raccords : postures différentes, respect de la règle des 180°, etc.... Raccord sur le regard (voir Koulechov) Si le regard d'un personnage se dirige hors champ (c'est-à-dire à l'extérieur de l'image), on peut en profiter pour insérer un plan montrant ce que la personne regarde. Attention à respecter la règle des 180°. Raccord sur le geste : Le geste d'un personnage commence dans un plan et se termine dans l'autre… le raccord passe complètement inaperçu. Attention à choisir des valeurs de plan suffisamment différentes pour éviter les sautes d'images. 38/39 Formation à l'image et à la Communication AV B.Moëns Le champ/contre champ fait alterner des prises de vues diamétralement opposées. Il est en général très utilisé pour montrer deux personnes qui se font face. Il peut également être utilisé avec des objets ou des lieux. EXEMPLES VIDEO Analyse Montage Gros plans (Inspecteur Harry) VIDEO Analyse montage alterné Shining VIDEO Analyse montage champ –contrechamp (Gollum) Sens du montage • Augmenter l'effet de réel, • Créer des figures de style : métaphore, ellipse, analogie et antithèse, par exemple. • Créer une structure temporelle ou spatiale. VIDEO : ERREURS RACCORDS Jaws (4:47), Harry ¨Potter (5:38), Pulp Fiction (4:04), Terminator (4:40) On en arrive aux effets spéciaux VIDEO D-Day Virtuel (4:02) Sans parler de la 3D VIDEO Le truc 3D Petit retour sur Photoshop : VIDEO retouche (3:30) 39/39