Rapport d`activités 2015 - LPO Rhone

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Sommaire
p.4
p.20
Une vie associative pour s’engager ensemble
Engagement 1
Participation aux politiques publiques et débats en région
p.26
Engagement 2
Coordination régionale d’actions militantes
p.30
Engagement 3
Connaissance et suivi de la faune sauvage
p.40
Engagement 4
Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées
p.56
Engagement 5
Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage
p.66
Engagement 6
Contributions dans le cadre de procédures réglementaires
p.72
Engagement 7
Participation à la gestion d’espaces naturels remarquables
p.78
Engagement 8
Valorisation du patrimoine naturel, sensibilisation et éducation à l'environnement
p.86
Ils ont soutenu la LPO en 2015
p.88
La LPO leur a confié des études et travaux en 2015
p.90
La plume à nos Associations Locales LPO
Blaireau © W. Fischer
Références :
LPO ­Rhône-Alpes (2016) rapport d’activités 2015, Lyon.
100 pages
Directrice de publication
­Marie-Paule de THIERSANT, Présidente
LPO ­Rhône-Alpes
Maison Rhodanienne de l­’Environnement
32 rue Ste Hélène
69002 Lyon
Tél. : (+33) 04 72 77 19 84
Courriel : ­[email protected]
Site web : http://­rhone-alpes.lpo.fr
SIRET : 301 125 100 00026
Code APE : 7219Z
Coordination
Noëmie MARCHALAND, Véronique LE BRET
Rédaction
Collective. Merci aux nombreux contributeurs salariés
et bénévoles du réseau LPO.
Comité de lecture
Véronique LE BRET, Marlène RATEL, Noëmie
MARCHALAND, Julien G
­ IRARD-CLAUDON, M
­ arie-Paule
de THIERSANT
Photo de couverture
Pic noir © Joël VIAL
Mise en page
­Pierre-Yves CROYAL
Rapport d’activités 2015 | 3
Édito
En 2015, le monde entier avait les yeux tournés vers la France qui allait accueillir la COP 21,
échéance cruciale pour aboutir à un nouvel accord
international sur le climat, applicable à tous les
pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement
mondial en deçà de 2° C. La négociation de cet
accord devait permettre aux hommes de se parler,
se comprendre et se mettre d’accord pour une planète plus viable dans le respect des différences et
des biens communs à tous.
Ce ­
rendez-vous mondial a été éclipsé à deux
reprises par des évènements tragiques liés au terrorisme international. La France a été particulièrement éprouvée. La grande communauté des
naturalistes a perdu en janvier 2015 des amis qui
par leurs dessins s’engageaient en faveur de nos
causes. Nous leur dédions cette AG et mettons à
l’honneur les dessins qu’ils ont donnés à la LPO
pour son Centenaire.
Le 12 décembre 2015, ­l’Accord de Paris COP 21 a
été adopté par consensus par l’ensemble des 195
parties. La LPO a été très présente lors de la négociation de cet accord en mettant sans cesse l’accent sur la biodiversité. La biodiversité, de par son
rôle dans le fonctionnement des écosystèmes,
peut contribuer significativement à l’atténuation des effets du changement climatique car elle
est en interaction permanente avec le climat, sur
terre comme dans les océans. La biodiversité est
donc à la fois un indicateur de l’effet des changements climatiques et un allié pour lutter contre le
réchauffement.
La biodiversité doit être reconnue comme une
richesse patrimoniale. En 2015, la LPO Coordination ­
Rhône-Alpes a porté ce message à travers
toutes ses actions et avec l’ensemble de ses partenaires institutionnels et privés. Investir dans la
biodiversité c’est investir pour l’homme, la nature,
les paysages et donc pour un avenir harmonieux
de nos territoires.
Connaître, partager, mobiliser et sauvegarder :
voilà les mots d’ordre de la LPO R
­ hône-Alpes et
de l’ensemble de ses adhérents, sympathisants,
bénévoles et salariés. Je les remercie tous très chaleureusement pour leur engagement, leur disponibilité, leurs savoir-faire, leurs compétences et leur
gentillesse.
L’année 2015 a été marquée par deux grands évènements associatifs : la publication de l’atlas des
amphibiens et reptiles de R
­ hône-Alpes et la tenue
du colloque « Agriculture et biodiversité : des liens
essentiels ».
© W. Fischer
4
L’atlas est le fruit d’un travail titanesque qui a mobilisé pendant cinq années, de très nombreux bénévoles et salariés pour rassembler et analyser plus de
160 000 données. Pour qu’un atlas soit un succès, il
faut évidemment des observateurs, des experts, des
scientifiques, des photographes, mais il faut aussi des
financeurs qui croient au projet. Nous les avons trouvés, ils nous ont soutenus et nous partageons avec
eux la fierté du résultat final.
L’ambition du colloque était clairement affichée : partager nos valeurs en faveur d’une agriculture respectueuse de la terre et des hommes. En donnant la
parole à des chercheurs, des agriculteurs, des élus,
des enseignants et des associations, ce colloque a été
l’occasion pour la LPO en R
­ hône-Alpes d’apporter sa
pierre à l’édifice de ­l’Agroécologie, dans sa dimension
technique, mais aussi citoyenne. Le programme, élaboré en concertation avec le réseau des Zones Ateliers du CNRS et l’appui de Solagro, a permis d’aborder
les différents aspects du lien entre biodiversité sauvage et milieux cultivés. Un lien qui est à la fois naturel, social, fonctionnel, économique…
Le rapport d’activités présente toutes les autres
actions menées à l’échelle de la région par la LPO. Trois
zooms sont présentés lors de l­’Assemblée Générale :
ƒƒ La plateforme de restitution des données naturalistes : toutes les données disponibles dans
les 8 bases de données visionature gérées par
les LPO départementales sont agrégées au niveau régional. Le site faunerhonealpes.org a
été remanié en 2015. Il se veut être aujourd’hui
le centre de ressources sur l’état des connaissances faunistiques de R
­ hône-Alpes et bientôt
­d’Auvergne ­Rhône-Alpes
ƒƒ Le Plan national d’action en faveur du milan
royal : c’est une des espèces emblématiques de
notre nouvelle région Auvergne R
­ hône-Alpes.
ƒƒ Les comptages Wetlands des oiseaux d’eau en
hiver : nos plus anciennes données datent des
années 1960.
2015 a aussi été marquée par les changements liés à
la loi NOTRe sur la réforme territoriale. A la LPO, nous
avons anticipé et avons réuni lors de 3 séminaires de
travail les LPO ­d’Auvergne et de ­Rhône-Alpes pour
écrire ensemble un nouveau projet associatif basé
sur nos valeurs et répondant aux grands enjeux de
la biodiversité dans la région Auvergne R
­ hône-Alpes.
La première décision issue de ces travaux sera d’élargir la LPO Coordination R
­ hône-Alpes à l­ ’Auvergne pour
donner naissance à la LPO Coordination Auvergne
­Rhône-Alpes. Cette évolution fera l’objet d’une Assemblée Générale Extraordinaire à l’automne. Mais
d’autres changements sont déjà évoqués pour les
années à venir : la fusion de toutes les LPO en une
seule association régionale LPO. Ce chantier se fera
en associant à la fois les adhérents, les salariés et les
administrateurs de toutes nos structures. Auvergne
­Rhône-Alpes est la deuxième région de France de par
son PIB et sa population. Il faut une politique ambitieuse en faveur de la biodiversité, la nature et les
paysages, pour répondre aux défis économiques et
sociaux de cette nouvelle et grande région. La LPO se
place résolument dans cette dynamique et construira
son projet et ses actions dans ce sens.
2016 devrait voir la publication de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages et la mise en place de l’Agence française pour la
biodiversité. Au niveau régional, la LPO sera présente
pour la mise en oeuvre de l’Agence régionale pour la
biodiversité.
Mais tout n’est pas acquis comme le montre les
résultats financiers 2015 de la LPO Coordination
­Rhône-Alpes qui accusent un déficit de 1 845 €. Bien
que ce déficit soit moindre que celui de l’année 2014, il
doit nous alerter et plus encore la baisse régulière de
la trésorerie disponible.
La Région Auvergne R
­ hône-Alpes a décidé de baisser sa participation de 50 % sur les actions prévues
en 2016 dans le cadre de la convention signée et couvrant la période ­2014-2016. Ce vote régional aura
comme conséquence immédiate un licenciement
pour raison économique. Deux CDD ne seront pas
non plus renouvelés ou prolongés. Je salue le travail
effectué par ces 3 salariés et regrette de ne pas pouvoir continuer à maintenir ces postes pourtant nécessaires à la poursuite efficace de nos actions.
L’année 2017 s’annonce très incertaine du côté des
soutiens financiers à nos programmes d’actions. Nous
devrons innover, travailler sur de nouveaux projets,
chercher de nouvelles sources de financements pour
mettre en œuvre la politique ambitieuse en faveur de
la biodiversité que j’ai évoquée plus haut. Nous ne travaillons pas pour nous, nous travaillons pour l’intérêt
général et la beauté du vivant.
De l’argent il en faut, mais la force de la LPO ce sont
ses adhérents, ses bénévoles, ses sympathisants, ses
salariés, en un mot vous tous qui êtes venus à cette
AG. Je compte sur vous pour construire ensemble
l’avenir de la LPO en Auvergne R
­ hône-Alpes.
­Marie-Paule de Thiersant
Présidente de la LPO Rhône-Alpes
Rapport d’activités 2015 | 5
Les enjeux de la « Biodiversité »
en ­Auvergne-Rhône-Alpes
Rappel des principales menaces qui pèsent sur la biodiversité
Afin d’orienter au mieux son action, la LPO s’appuie
sur les principales causes de déclin de la biodiversité,
reconnues aux niveaux international et national.
La cause n°1 est la disparition et la dégradation des
habitats naturels. En ­Rhône-Alpes en 2010, on notait
déjà plus de 10 % du territoire artificialisé, c’­est-à-dire
retiré de son état naturel ou agricole !
La deuxième cause est l’exploitation des ressources
naturelles au sens large, c’­est-à-dire le prélèvement
des ressources à un rythme supérieur à leur capacité
de renouvellement.
Les prélèvements peuvent être directs (chasse, pêche,
commerce international des espèces, exploitation
du bois ou de la ressource en eau) ou « collatéraux »
(mortalités ou pertes accidentelles).
tuellement l’objet de recherches scientifiques.
OO L’augmentation de toutes ces menaces est
très fortement liée aux évolutions démographiques et aux modes de production et de
consommation, qui sont en réalité les causes
premières du déclin de la biodiversité.
OO Aussi, l’objectif premier est de préserver les
équilibres naturels pour conserver toute la
résilience des écosystèmes. Cela entraînera
d’autant moins de dépenses publiques ultérieures pour restaurer des fonctionnalités et
services rendus par la nature !
OO C’est en fait l’impact combiné de la dégradation des habitats naturels et de l’exploitation
des ressources qui constitue la cause principale de déclin de la biodiversité.
Ensuite, viennent les autres causes qui sont classées
dans un ordre variable selon les publications.
ƒƒ les espèces exotiques envahissantes : l’arrivée de gènes et espèces invasifs est d’autant
plus impactant dans des écosystèmes déjà fragilisés.
ƒƒ le réchauffement climatique : dans certains
documents, le réchauffement est cité comme la
2ème cause de déclin de la biodiversité ; dans
d’autres, son importance relative « reste à évaluer » dans le sens où il pourrait bien être ou
devenir rapidement la 1ère cause.
ƒƒ les diverses pollutions : eau, air, sols mais
aussi à ne pas négliger les pollutions lumineuse
et sonore dont les impacts sur la faune font ac-
Bassin genevois © R. Letscher
Sources pour en savoir plus :
WWF (rapport Planète vivante 2014, des hommes, des
espèces, des espaces, et des écosystèmes)
IUCN France (La France et la biodiversité, enjeux et
responsabilités 2005)
Ministère de l­’Ecologie (Stratégie nationale pour la
biodiversité 2
­ 011-2020)
DREAL ­Rhône-Alpes (Profil environnemental régional
juin 2013)
6
La LPO agit en faveur de la biodiversité
et dans l’intérêt général
Au quotidien, la LPO Coordination R
­ hône-Alpes assure un certain nombre de missions
d’intérêt général
Mésange bleue © V. Palomares
OO Pour ses associations membres, elle assure la
coordination technique et financière du programme associatif régional en faveur de la
biodiversité.
Ce programme, ­co-construit avec les 8 LPO départementales membres et nos principaux partenaires publics et privés, correspond à plus de la
moitié du budget annuel 2015. Il s’agit des Plans
Nationaux ­d’Actions en faveur des espèces menacées, des programmes de science participative,
etc… qui sont détaillés dans ce rapport d’activités.
OO Pour ses différents interlocuteurs qui sollicitent
une expertise ou toute autre contribution (Etat,
collectivités, entreprises, associations, particuliers,
étudiants…), la LPO ­Rhône-Alpes s’efforce d’apporter des réponses dans les meilleurs délais,
dans l’objectif que les enjeux de conservation
des milieux naturels et de la biodiversité soient
pris en compte à tous les niveaux.
Les réponses sont élaborées avec l’appui technique des bénévoles et salariés du réseau LPO.
Rapport d’activités 2015 | 7
Une représentation
à toutes les échelles territoriales
La LPO en Auvergne Rhône-Alpes.
Avec près de 6 500 adhérents, plus de 80 salariés, plus de 10 millions de données naturalistes,
ce réseau offre déjà à sa région et à l’ensemble de
ses citoyens, une opportunité de préservation de la
biodiversité par une expertise reconnue et une véritable implication au niveau local.
La coordination ­
en Auvergne-Rhône-Alpes est intégrée au réseau LPO France, partenaire officiel de
BirdLife International (120 représentants et près de
2,8 millions d’adhérents dans le monde).
8
Agir pour la biodiversité en valorisant les
patrimoines d
­ ’Auvergne R
­ hône-Alpes
La LPO travaille avec des collectivités territoriales et
locales, des services de ­l’Etat, des institutions, des partenaires privés et des associations environnementales.
Elle participe ainsi à la gestion des espaces naturels, la
réalisation des inventaires et suivis de la faune et des
milieux, la valorisation et l’aménagement des espaces
naturels. Elle accompagne ses partenaires dans la
gestion du patrimoine bâti et des espaces verts. Elle
intervient dans la sensibilisation et l’éducation à l’environnement auprès de tous les publics.
Ses missions
OO Connaître
Réaliser des inventaires et des suivis d’espèces ou d’habitats naturels afin de permettre aux
communes d’anticiper l’évolution du territoire.
OO Protéger
Mettre à disposition un s­ avoir-faire afin de favoriser la sauvegarde du patrimoine naturel commun.
OO Sauvegarder
Mettre en place des programmes de préservation des milieux et des espèces.
OO Sensibiliser
Rassembler et impliquer les citoyens dans la préservation de la nature.
Le 1er réseau régional de données naturalistes (sciences participatives)
OO 10 404 009 données saisies dans Visionature
De nombreux espaces naturels confiés en gestion
OO 10 Espaces Naturels Sensibles en gestion
OO 2 Réserves Naturelles Nationales
OO 3 Réserves Naturelles Régionales
OO 6 787 ha d’espaces naturels en gestion
Des actions annuelles de sensibilisation, de communication
et d’éducation à l’environnement
OO 53 471 personnes sensibilisées
OO 23 449 scolaires sensibilisés
OO 11 925 followers sur les réseaux sociaux
OO 6 430 adhérents
OO 2 493 Refuges LPO
OO 2 308 oiseaux accueillis en soins
OO 1 807 bénévoles actifs sur le terrain
OO 1 804 actions de sensibilisation
OO Plus de 940 retombées médiatiques
Rapport d’activités 2015 | 9
Les ressources
de la LPO ­Rhône-Alpes
Les forces vives : des Femmes et des Hommes engagés en 2015
Bénévoles et salariés des LPO de R
­ hône-Alpes et d
­ ’Auvergne
OO 5 500 familles, femmes et hommes,
adhérents, acteurs de la vie associative
OO 180 administrateurs actifs
dans les conseils d’administrations des 8 associations
locales LPO et à la LPO R
­ hône-Alpes.
• Marlène Ratel, Responsable administratif et
financier
• Noëmie Marchaland, Assistante administratif et
communication
• Robin Letscher, Conservateur RNR Galerie du
Pont des Pierres & RNN Grotte de Hautecourt
• Michel Mure, Chargé de mission, référent rapaces
et problématiques lignes électriques
OO 61 salariés (CDI, CDD) en R
­ hône-Alpes
• Kévin Mathieu, Responsable des programmes de
sciences participatives
plus les stagiaires et les volontaires en service civique
engagés au quotidien dans tout R
­ hône-Alpes.
• Francisque Bulliffon, Chargé d’études biodiversité
pour le département de l­’Ain
• Lucie Defernez, Chargée d’études c­ hauves-souris
et animation pour le département de l­’Ain
OO 11 salariés (8,73 ETP) pour la LPO
coordination ­Rhône-Alpes
• Véronique Le Bret, Directrice et coordinatrice
régionale
• Julien G
­ irard-Claudon, Coordinateur régional
adjoint et référent chiroptères
10
• Emilien Maulavé, Chargé de projet Galliformes de
montagne (contrat d’apprentissage)
• Martin Montauban, Compteur d’oiseaux à
­l’Escrinet au printemps 2015
OO 3 stagiaires
OO 8 bases de données naturalistes,
• Irene Carravieri, recenser, cartographier, porter à
connaissance les points noirs entrainant la mort
des animaux sauvages
qui ont enregistré et validé plus de 6 586 692 données
oiseaux, mammifères, reptiles, amphibiens, libellules… :
• Loïc Croyal, saisie de données d’archives
d’observations d’oiseaux et cartographie,
participation à des opérations de terrain
• www. ­faune-ardeche.org
• Mélanie Dallard, identification des forêts à haute
valeur écologique dans le département de l­’Ain
• www.­faune-ain.org
• www. ­faune-drome.org
• www. ­faune-isere.org
• www. ­faune-loire.org
OO 5 services civiques
• Andréa Blanchin, appui aux actions de la LPO en
matière d’agroécologie
• Loïc Delaye et Guilhem Vaton, participation à
l’étude, au suivi et à la protection des oiseaux
migrateurs et nicheurs en Ardèche
• Marie Labouré, participation aux études et
sensibilisation à la faune sauvage dans le
département de l­’Ain
• Elise Saillard, accompagnement des LPO R
­ hôneAlpes et PACA pour la mise en valeur des
connaissances sur la biodiversité du fleuve Rhône
Témoignage
« Je suis tombé dans la marmite de la Ligue
pour la Protection des Oiseaux à 14 ans et très
vite apprendre à connaître les détails de la vie
du faucon pèlerin qui nichait ­
au-dessus de
mon village du Cantal m’a passionné. Quelques
décennies plus tard, cette envie de connaissance et ce besoin de compréhension est
devenue mon métier lorsque je suis devenu
chercheur au CNRS et spécialiste du comportement animal. Au sein du réseau LPO, l’acquisition de connaissances et d’informations est
un pilier de notre action et le cœur de métier
de bons nombres de salariés. C’est aussi une
source de plaisir pour bon nombre de bénévoles qui donnent une partie importante de
leur temps chaque année pour assurer les
comptages Wetland, les points STOC, la surveillance des busards, les dénombrements
des couples nicheurs d’échasse blanche ou les
prospections des territoires occupés par les
chouettes chevêchettes. Cette connaissance
doit d’abord être le support pour mieux protéger la biodiversité. C’est cette connaissance
qui doit rendre légitime nos prises de décisions
auprès des pouvoirs publics. C’est aussi cette
connaissance que nous devons mobiliser lors
des actions de protection que nous menons
pour la biodiversité. La protection des espèces
et des espaces est aussi dans notre ADN. Cette
protection s’adresse aussi bien au busard cendré qu’au râle des genêts, tous deux victimes
• www. ­faune-rhone.org
• www. ­faune-savoie.org
• http://­haute-savoie.lpo.fr/
OO 4 réseaux thématiques « faune »
La LPO ­Rhône-Alpes est également riche des réseaux
régionaux thématiques qu’elle pilote. Cette démarche
permet un travail solide et collectif avec toutes les personnes intéressées et motivées.
de pratiques agricoles devenues incompatibles
avec le maintien d’une biodiversité riche. C’est
donc vers le milieu agricole dont dépend une
bonne partie de nos territoires qu’il faut tourner nos forces et nos actions. C’est à nous
de montrer à quel point le modèle agricole
actuel va dans le mur, en mobilisant nos données naturalistes. C’est aussi à nous de promouvoir et de montrer que d’autres modèles
parfaitement viables d’un point de vue économique existent et j’ai trouvé important de travailler à la tenue du colloque « agriculture et
biodiversité » en octobre 2015 à Valence. Enfin,
nos actions doivent s’accompagner de pédagogie de sensibilisation à la cause environnementale, à la biodiversité. Cette éducation à
l’environnement est la courroie de transmission qui permet de passer des connaissances à
la protection. On ne protège bien que ce qu’on
connaît. Notre message est clair : nous agissons pour la biodiversité, pour le bien commun à tous, celui que nous transmettrons
à la génération suivante. Quel magnifique
challenge qui rend l’engagement auprès de la
LPO indispensable ! »
Thierry Lengagne
Président de la LPO Ain
Rapport d’activités 2015 | 11
Témoignage
« J’aime le NATURE et je
désire un environnement
calme, apaisant, riche et
diversifié, en un mot le
plus naturel possible.
En participant à certaines actions : suivi des
oiseaux communs par le chant, surveillance
de la nidification du circaète et du hibou
­grand-duc, encadrement des sorties, tenue des
stands… J’essaie de contribuer (un peu !) à la
sauvegarde de ce capital.
Ce désir de NATURE, je le retrouve chez toutes
les personnes qui s’investissent à la LPO.
Ensemble nous réalisons un travail de veille
écologique et de transmission de connaissances indispensables.
Nos rencontres se terminent toujours par des
moments conviviaux ! C’est donc un réel plaisir
d’être bénévole à la LPO. »
­Anne-Marie Trahin
adhérente de la LPO Isère
Le Groupe Herpétologique ­Rhône-Alpes
Le Groupe Herpétologique R
­ hône-Alpes, coordonné
par ­Jean-Luc GROSSI (LPO Isère), assure la coordination des actions de connaissance et de sensibilisation
autour des amphibiens et des reptiles. L’année 2015, a
été marquée par la publication de ­l’Atlas des Reptiles
et Amphibiens de ­Rhône-Alpes. Cet ouvrage collectif
ayant rassemblé plus de 2800 contributeurs et plus
de 170 000 données est l’achèvement de près de 4 ans
de travail. Il a été unanimement reconnu et présenté
au congrès national de la Société Herpétologique de
France à Toulouse en octobre 2015. Ce travail aura
permis également de revoir la liste rouge des reptiles
et amphibiens de R
­ hône-Alpes.
Donc une année bien remplie autour du projet d’atlas et la participation à plusieurs actions de
communication / représentation.
Notons également la participation du Groupe à
­l’Assemblée Générale de l­’Observatoire des Reptiles
­d’Auvergne (ORA), nos homologues côté reptiles, de la
future grande région Auvergne ­Rhône-Alpes. Un nouveau chantier pour l’année à venir.
D’autres actions phares du groupe herpétologique
régional ont été conduites à savoir :
OO des sorties de prospection sur le terrain afin de cibler les zones méconnues et mettre l’accent sur les
espèces faiblement documentées.
OO la poursuite du programme « SOS serpent » vise
à porter assistance à des particuliers, des communes lorsqu’ils sont confrontés à la présence de
serpents sur leurs parcelles, dans une école...
OO une sortie de formation sur les « grenouilles
vertes » à l’Écopôle du Forez (42), le chant des amphibiens…
Ces actions ont été conduites par le GHRA pour certaines et organisées par les sections départementales
du GHRA pour d’autres.
Toute l’actualité du GHRA sur
http://­rhone-alpes.lpo.fr/­nos-reseaux/­groupe-herpetologique
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Grande noctule © Y. Peyrard
Le Groupe Chiroptères R
­ hône-Alpes
Le Groupe Chiroptères ­Rhône-Alpes, coordonné par
Stéphane Vincent (LPO Drôme), rassemble et coordonne l’ensemble des activités relatives à l’étude et
à la protection des ­chauves-souris. En 2015, l’appui
bénévole a permis de poursuivre les actions engagées à travers le plan régional d’actions. D’intéressantes découvertes ont étoffé notre connaissance des
­chauves-souris avec notamment l’identification d’une
population reproductrice de grande noctule (Nyctalus
lasiopterus) dans le département du Rhône (troisième localité au niveau national). Au cours de l’année 2015, la liste rouge des espèces de ­chauves-souris
menacées a été mise à jour et validée par le CSRPN
et l’UICN. Dans la continuité de la dynamique lancée au niveau national par le MNHN, un stage de
validation des acquis concernant la formation à la
capture des chiroptères à des fins d’étude, a été réalisé dans le Beaujolais en septembre. A cette occasion
plusieurs stagiaires de R
­ hône-Alpes, Bourgogne et
­Franche-Comté ont « décroché » leur habilitation. La
poursuite de la mise en place de l’opération « Refuge
pour les c­hauves-souris » commence à porter ses
fruits et place la région ­Rhône-Alpes en troisième position au niveau national du nombre de refuges signés
avec des collectivités ou des particuliers (74 refuges
signés). Enfin, le coordinateur régional du Groupe
assure le lien avec la coordination chiroptères nationale de la Société d’étude et de protection des mammifères (SFEPM).
Toute l’actualité du GCRA sur
http://­rhone-alpes.lpo.fr/­nos-reseaux/­groupe-chiropteres
Rapport d’activités 2015 | 13
Le Réseau Loutre R
­ hône-Alpes
Le Réseau Loutre ­Rhône-Alpes, grâce à ses bénévoles
et quelques journées de salariés LPO dans les départements, assure un suivi régulier de la présence de la
loutre dans notre région.
L’installation durable en Ardèche se confirme, ainsi
que le retour sur l’ensemble du département de la
Loire. Sa présence en Drôme est plus importante
qu’en 2013 et 2014.
De nouveaux bénévoles sont formés chaque année
lors d’un stage, qui cette année 2015 s’est déroulé
pour la deuxième fois dans la Loire, à l­’Ecopôle du
Forez, la loutre étant maintenant bien présente sur
les rivières aux alentours.
Loutre ­d’Europe © Y. Peyrard
Toute l’actualité du réseau loutre sur
http://­rhone-alpes.lpo.fr/­nos-reseaux/­reseau-loutre
Lérot @ W. Fischer
Le Réseau Micromammifères ­Rhône-Alpes
Le programme sur les petits mammifères se poursuit.
Depuis 2014, ­celui-ci est intégré à la dynamique de
l’atlas des mammifères sauvages de R
­ hône-Alpes. Des
méthodes de captures et moyens de détection sont
étudiés depuis quelques années avec des étudiants
de l’université Claude Bernard Lyon 1.
Le forum micromammifères est toujours utilisé par
les spécialistes pour échanger en particulier sur la
détermination des espèces à partir des ossements.
Toute la documentation et l’actualité du Réseau Micromammifères sur
http://­rhone-alpes.lpo.fr/­nos-reseaux/­reseau-micromammiferes
14
© T. Goutin, LPO H
­ aute-Savoie
Le réseau des éducateurs
à l’environnement
Une des principales missions de la LPO est la sensibilisation et l’éducation à l’environnement, des jeunes
et des moins jeunes. Dès 2009, les animateurs professionnels des associations locales LPO de ­Rhône-Alpes
ont initié un réseau, ayant pour objectifs de développer des projets communs et de partager outils et
expériences.
Depuis 2014, la présence du réseau dans la région
s’est renforcée via la participation au groupe de travail national LPO France, aux rencontres du GRAINE, à
­l’Espace Régional de Concertation EEDD, etc.
Depuis 2014 également, on note une forte progression des actions d’éducation à la nature par la LPO
dans ­l’Ain, grâce au soutien du Conseil Départemental. Au niveau régional, le réseau des éducateurs à
l’environnement de la LPO continue à se structurer et
à échanger pour mutualiser outils et s­ avoir-faire.
A l’échelle ­d’Auvergne ­Rhône-Alpes, ce sont plus de
53 000 personnes sensibilisées à la nature en 2015,
dont 23 500 élèves, 330 personnes en situation de
handicap et 615 professionnels.
Fin 2015, la LPO ­Rhône-Alpes a décidé d’adhérer au
GRAINE au niveau régional.
© T. Goutin, LPO H
­ aute-Savoie
Rapport d’activités 2015 | 15
Les ressources financières
de la LPO ­Rhône-Alpes
Résumé du rapport financier complet présenté à ­l’Assemblée générale 2015
par ­Anne-Marie Berthelot, trésorière.
© A. Blanchin
L’année 2015 en quelques chiffres
Le montant total des produits est de 1 046 282 €
Le montant total des charges est de 1 048 127 €
Le résultat intermédiaire est positif de 22 843 €
Le résultat net dégagé est déficitaire de - 1 845 € (- 6 468 € en 2014)
16
Les produits
Évolution des produits d’exploitation
Augmentation des produits d’exploitation de
+ 12 % par rapport à 2014
La publication de l’atlas herpétologique de
­Rhône-Alpes (soutiens financiers et ventes), l’augmentation des partenariats privés expliquent en
grande partie cette hausse de 12 %, sans oublier
l’apport du Conseil Départemental de ­
l’Ain pour
l’Observatoire départemental de la biodiversité,
­
des dons pour diverses actions et, nouveauté, le
financement participatif.
Répartition des recettes
En 2015, la LPO ­Rhône-Alpes a émargé sur les fonds
européens FEDER pour ­co-financer les actions en
faveur des ­chauves-souris menées dans le cadre du
contrat corridors ­Vesancy-Versoix.
Notons également que la part relative des financements de la Région et de ­l’Etat a diminué, alors que
celle en provenance des Conseils Départementaux
a augmenté en 2015.
Les charges
Répartition des principaux postes de charges
Augmentation des charges d’exploitation de
+ 9 % en 2015
Augmentation de la s­ ous-traitance aux associations locales LPO (+ 6 %) : ­sous-traitance sur le
programme régional, mais aussi sur les études. La
­sous-traitance aux associations locales LPO représente 44 % des produits d’exploitation.
Augmentation des charges externes + 24 %
Cette augmentation de + 24 % correspond à l’organisation du colloque « Agriculture et biodiversité » :
prise en charge des frais de déplacement, d’hébergement et de restauration des intervenants et des
organisateurs, location des salles…
Les autres postes de charges externes restent tout
à fait contenus comme c’est le cas depuis quelques
années.
Augmentation des salaires et charges sociales
(+ 8 %)
On note une augmentation des salaires (+ 10 %),
qui s’explique par un passage à 8,73 ETP en 2015
(7,49 ETP en 2014) ; mais les charges sociales
restent stables (+ 2 %) car deux salariés bénéficient d’un contrat aidé (CDD en ­CAE-CUI et contrat
d’apprentissage).
Rapport d’activités 2015 | 17
Les perspectives budgétaires 2016
PRODUITS
Etudes et ventes de marchandises
Subventions d’exploitation publiques et privées
42 652 €
503 660 €
Autres produits de gestion courante
88 172 €
TOTAL PRODUITS D’EXPLOITATION
634 484 €
CHARGES
Achats d'études et prestations de services
Charges externes
Impôts et taxes
225 065 €
81 000 €
4 000 €
Salaires et charges sociales
324 419 €
TOTAL CHARGES D’EXPLOITATION
634 484 €
NB : Ce budget prévisionnel ne fait apparaître que la part des subventions SRCE Infrastructures linéaires et SRCE
Trame verte urbaine destinée à la LPO coordination ­Rhône-Alpes. Régies par des conventions de reversement, la
part destinée aux autres bénéficiaires finaux (associations locales LPO et FRAPNA ­Haute-Savoie) n’apparaît pas ici,
ni en recettes ni en charges.
Conclusion
L’année 2015 présente une situation contrastée : Les
résultats comptables sont légèrement déficitaires,
mais depuis 3 ans le nombre d’actions de protection
et de défense de la biodiversité est en augmentation,
les charges sont contenues, l’activité de coordination
permet de soutenir le développement du réseau LPO
dans toute la région.
18
Cependant depuis 3 ans et, année après année, le
modèle économique du financement de la coordination régionale se pose et les fonds propres de l’association diminuent. Dans le cadre de l’évolution à venir,
pour 2016 et les années suivantes, des solutions
devront être trouvées pour lever les difficultés financières et assurer la pérennité de la structure et de son
action à l’échelle régionale.
La participation de la LPO ­Rhône-Alpes
aux réseaux régionaux et nationaux
La LPO ­Rhône-Alpes dans le paysage des Associations de protection de la nature
En 2015, la LPO ­Rhône-Alpes a continué de s’investir
sur les sujets de biodiversité et d’éducation à l’environnement, en complémentarité et souvent en synergie avec d’autres associations.
Avec la FRAPNA Région, 2015 a été marquée par la
poursuite de notre combat pour sauver les bouquetins du Bargy.
Bouquetin © Y. Peyrard
Depuis 2013, le lien créé avec ­l’Association Rivière
­Rhône-Alpes à l’occasion du séminaire technique sur
la gestion des milieux aquatiques, s’est malheureusement un peu distendu. Mais un projet de travailler à
nouveau ensemble sur le sujet de la trame verte et
bleue en milieu urbain et périurbain voit le jour pour
2015. L’ARRA se fait aussi le relais de nos formations
Loutre auprès de son réseau de professionnels.
En 2015, LPO, FRAPNA et ARRA se sont également
mobilisées ensemble ­
vis-à-vis des nouvelles règles
d’instruction des fonds européens. Tout l’enjeu était
que ces modalités permettent aux petites structures
de se porter maître d’ouvrage et de porter des projets
en faveur des milieux naturels et de la biodiversité.
Malheureusement les modalités en vigueur restent
prohibitives pour la plupart des ONG, petites collectivités et PME.
La LPO R
­ hône-Alpes est aussi investie aux côtés du
Conservatoire ­d’Espaces Naturels de ­Rhône-Alpes.
Cela s’est traduit en 2015 par notre participation aux
réunions de Bureau, de Conseil d
­ ’Administration et de
­l’Assemblée générale. Du fait de la présence de nos
salariés sur ces territoires, nous avons aussi participé à des groupes de travail spécifiques à la gestion
de sites remarquables dans l­’Ain et en Ardèche. Plusieurs collaborations sont à noter en matière d’expertise et de publications. 2015 a été marquée par
la création par la LPO, d’un module « privé » sur faunerhonealpes.org, permettant l’accès aux listes d’espèces connues sur les sites dont le CEN a la gestion.
­L’Union Régionale des CPIE a été jusqu’en 2015 un
partenaire privilégié de la LPO autour du programme
Tête en ­l’Air. La LPO ­Rhône-Alpes a assuré la coordination du volet scientifique (suivi des oiseaux migrateurs
sur des sites majeurs), l’URCPIE étant responsable du
volet animation et sensibilisation (journées grand
public, animations scolaires, communication). 2015 a
été l’année des 20 ans de Tête en ­l’Air ! LPO et URCPIE
sont volontaires pour inventer ensemble une suite à
ce partenariat historique, sur d’autres sujets de sensibilisation et de mobilisation des citoyens.
2015, c’est aussi la signature
de nouveaux partenariats, par
exemple avec la Société Française
pour ­l’Etude et la Protection des
Mammifères (SFEPM), dans le
cadre de l­’Opération Havre de Paix
pour la Loutre d
­ ’Europe.
Enfin, la LPO ­Rhône-Alpes s’est
également mobilisée aux côtés
d’autres associations comme les
CEN L
­
anguedoc-Roussillon et
PACA, la Maison Rhodanienne
de ­l’Environnement, le CONIB
(Centre ­d’Observation de la Nature
de ­l’Ile du Beurre), le Comité régional de randonnée pédestre...
Rapport d’activités 2015 | 19
Engagement 1
Participation aux politiques publiques
et débats en région
20
La LPO R
­ hône-Alpes, agréée au titre
de la protection de l’environnement
et habilitée à participer aux débats
sur l’environnement en région, contribue de diverses manières à améliorer
les politiques publiques pour qu’elles
prennent en compte la biodiversité.
Notre association siège aux comités officiels tels le Comité régional
trame verte et bleue, au CESER ou
encore au Comité régional Biodiversité
­co-présidé par le Préfet et le Président
de Région. Dans ces instances et dans
beaucoup d’autres au niveau national,
régional, local, la LPO porte les messages de la préservation des espèces
sauvages et des équilibres naturels.
© A. Blanchin
Rapport d’activités 2015 | 21
Alouette des champs © V. Palomares
Contribution au Schéma Régional
de Cohérence Écologique (SRCE)
Le SRCE est un document cadre, validé en été 2014 par le Conseil régional et le Préfet de région,
ayant pour objectif la préservation des réservoirs de biodiversité et des continuités écologiques.
Autrement dit, il s’agit pour tous les acteurs du territoire, de se saisir ensemble et à toute occasion, de la problématique de la disparition et de la dégradation des espaces naturels et agricoles.
Cette destruction des équilibres naturels, à terme, ne menace pas seulement la biodiversité mais
bien ­l’Homme, sa santé, son alimentation, son cadre de vie…
Certaines actions du programme d’actions ­2014-2016
de la LPO contribuaient déjà à la préservation des corridors écologiques : protection des migrations d’amphibiens sur les routes, préservation de la trame
aérienne pour les oiseaux, …
En 2015, la LPO ­Rhône-Alpes a en outre construit
et engagé d’autres projets pour la mise en œuvre
du Schéma régional de cohérence écologique,
notamment :
1. Amélioration de la connaissance et
réduction de l’impact des infrastructures
linéaires de transport sur les continuités
écologiques de R
­ hône-Alpes
Fort des actions menées sur le sujet ces dernières
années, le réseau LPO est aujourd’hui partenaire du
CEREMA, de la Fédération régionale des chasseurs
et de la FRAPNA pour la mise en œuvre de ce projet
construit sur 2
­ 015-2017.
La contribution de la LPO, qui bénéficie du soutien du
Conseil régional, se décompose en plusieurs étapes :
OO fourniture au CEREMA de plus de 10 000 données
de mortalité de la faune sur les infrastructures linéaires, recueillies via l’outil de saisie VisioNature,
afin de constituer une base de données commune
réunissant toutes les observations disponibles
dans les différents réseaux ;
OO promotion de cette enquête en ligne pour continuer à recueillir des informations sur toute la région ;
OO amélioration des outils existants et développement d’un module spécifique sur l’application
smartphone Naturalist (disponible actuellement
sur Android et prochainement sur Iphone) ;
OO contribution à l’analyse des données pour définir
des points de conflits à traiter en priorité ;
OO étude spécifique sur deux zones en complémentarité avec le CEREMA, la fédération des chasseurs et
la FRAPNA (Isère et Loire), et formation/sensibilisation des agents gestionnaires des infrastructures
concernées ;
OO participation active aux comités techniques avec
l’ensemble des partenaires.
Un certain nombre de ces actions ont démarré en
2015 et se poursuivent en 2016.
22 | Participation aux politiques publiques et débats en région
Participation aux politiques publiques et débats en région
2. Trame verte et bleue périurbaine et urbaine
La LPO ­Rhône-Alpes, avec le soutien du Conseil régional, avait initié ce projet en 2014.
La prise en compte des enjeux de biodiversité et de
corridors écologiques dans les documents de planification en milieu urbain et périurbain est un objectif partagé également par l­’Union régionale des CAUE,
la FRAPNA et le Conservatoire botanique alpin. Nous
avons signé ensemble une convention de partenariat
en 2015 pour un projet ambitieux sur 2
­ 015-2017.
La première étape démarrée en 2015 consiste en des
retours d’expérience, comprenant :
OO L’analyse de démarches engagées en matière de
trame verte et bleue périurbaine et urbaine sur
quelques sites choisis en Rhône­-Alpes,
OO L’analyse des politiques et pratiques de différents
projets de collectivités territoriales (observatoire
des pratiques) à l’aide de critères objectifs,
OO La mise en valeur des méthodologies utilisées,
OO L’identification des freins et leviers de ces démarches permettant d’affiner les besoins des collectivités,
OO Porter un premier regard sur l’appropriation sociale des démarches menées et l’acceptabilité par
les citoyens.
En 2016, il s’agira d’accompagner des territoires dans
leurs projets avec une expertise transversale, croisant
les champs de compétences des experts naturalistes
(LPO, FRAPNA, CBNA) et de l’UR CAUE.
3. Trame agricole
La LPO intervient dans le cadre d’une convention de
partenariat signée entre plusieurs partenaires : la
Région, la DREAL, l’­
ISARA-Lyon, les Conservatoires
botaniques Alpin et Massif central, la LPO R
­ hône-Alpes,
les Chambres ­d’Agriculture de la Loire, de l­’Isère, de la
Drôme et régionale, le Conservatoire d’espaces naturels et la FRAPNA.
L’axe 1 de ce projet consiste à « évaluer la perméabilité
écologique des espaces agricoles de ­Rhône-Alpes ».
Pour cela, l’­ISARA-Lyon, chef de file, souhaite notamment croiser des indicateurs a
­ gro-paysagers avec les
données disponibles sur l’avifaune liées aux milieux
agricoles.
L’­ISARA-Lyon a confié à la LPO ­Rhône-Alpes la mission de préparer et fournir ces données avifaune des
milieux agricoles, et de contribuer à leur analyse en
2016.
Par ailleurs, les LPO Isère, Drôme et Loire sont aussi
engagées dans ce projet avec des opérations de
terrain.
4. Etude des continuums à c­ hauves-souris dans
le cadre du contrat corridor V
­ esancy-Versoix
Le contrat corridor transfrontalier Vesancy-Versoix,
dans le Pays de Gex (Ain) prévoit la mise en œuvre
de 52 mesures visant à préserver les espaces nécessaires aux déplacements de la faune et à la dissémination de la flore entre le Jura et le Léman. Parmi
ces actions, il était prévu d’identifier les continuums à
­chauves-souris.
La fiche a été mise en œuvre en collaboration avec les
chiroptérologues suisses (CCO), en charge de la réalisation des actions sur la partie suisse du contrat. En
2015, l’inventaire d’un boisement situé sur les communes de Chevry et Segny a été réalisé. Il a notamment permis de mettre en évidence la présence du
petit rhinolophe, espèce très dépendante des continuités écologiques. Par ailleurs, une étude radiotélémétrique a été conduite sur le Mont Mourex (massif
entre ­Divonnes-les-Bains et Gex) afin de déterminer
les zones utilisées par les c­ hauves-souris.
La partie française de cette action, qui sera poursuivie et terminée en 2016, a été réalisée grâce au soutien de la Région A
­ uvergne-Rhône-Alpes et de l­ ’Europe
(fonds FEDER).
Linotte mélodieuse © V. Palomares
Engagement 1 - Rapport d’activités 2015 | 23
Pôles d’informations naturalistes
La LPO ­Rhône-Alpes continue de suivre l’avancée des pôles d’informations naturalistes ­Flore-Habitats
et Gestion des milieux naturels, et est toujours dans l’attente de la mise en place du pôle faune pour
lequel elle est candidate à l’animation depuis 2007.
Pôles ­flore-habitats et gestion des
milieux naturels
Ces pôles d’informations continuent à se structurer
avec des outils informatiques accessibles à tous, ainsi
qu’avec un réseau de partenaires qui élaborent des
stratégies de conservation.
La LPO ­Rhône-Alpes a notamment suivi le pôle Gestion via l’implication dans le réseau des Réserves naturelles de ­Rhône-Alpes, et a adhéré à ce pôle en 2015.
L’adhésion au pôle Flore a également été validée par
le Conseil ­d’Administration en 2015, les démarches
sont en cours.
Pôle faune
Aucune suite n’a été donnée au titre d’un pôle faune
par la Région ni la DREAL suite au r­endez-vous de
novembre 2014, lors duquel plusieurs scénarii avaient
été évoqués.
autour du partage de données et de leur analyse pour
des sujets communs : c’est le cas des projets SRCE sur
l’impact des infrastructures linéaires et de celui sur la
trame agricole notamment (voir chapitre SRCE).
Aussi, la LPO R
­ hône-Alpes, dans ses travaux au quotidien, mène de nombreux projets qui vont dans le sens
du porter à connaissance initialement souhaité par le
pôle faune.
Par exemple, la mise à jour des Listes Rouges régionales ­
chauves-souris, reptiles et amphibiens, qui
ont abouti en 2015 et ont été publiées. Ces travaux
ont été menés en concertation avec l’ensemble des
­parties-prenantes des Groupes Chiroptères et Herpétologique, qui regroupent de nombreux bénévoles et
techniciens de diverses structures (associations, établissements publics, écologues, …). Autre exemple :
la mise en ligne sur le http://faunerhonealpes.org/,
d’une restitution cartographique des millions de données faune confiées à la LPO par de très nombreux
observateurs, ainsi que toutes les monographies de
l’atlas des ­chauves-souris de R
­ hône-Alpes.
Néanmoins, des projets concrets et fédérateurs ont vu
le jour et ont associé la LPO avec d’autres structures
© E. Maulavé
24 | Participation aux politiques publiques et débats en région
Participation aux politiques publiques et débats en région
Espèce présente dans l’habitat, photographie prise au téléobjectif pour ne pas déranger la nidification. © P. Rivière
Participation au Conseil Economique, Social
et Environnement (CESER)
Elisabeth Rivière, administratrice régionale et Présidente de la LPO Rhône, représente la LPO
­Rhône-Alpes au CESER ­Rhône-Alpes, l’assemblée consultative régionale, qui contribue à l’expression
de la société civile en ­Rhône-Alpes. Cette année, 61 réunions de travail ont été assurées, réparties
entre 3 commissions, les réunions de collège et la participation aux débats en Assemblées plénières
des rapports consultables sur le site du CESER.
Afin d’anticiper l’union des Régions Auvergne
et ­Rhône-Alpes le 1er janvier 2016, le travail du
CESER a également consisté à préparer la fusion
des deux assemblées consultatives pour donner
naissance au CESER A
­ uvergne-Rhône-Alpes.
OO Commission 2 : Environnement et transition énergétique (Équilibres naturels, Eau,
Biodiversité - Déchets, Climat, Risques majeurs, Pollution - Parcs Naturels Régionaux
(PNR), Réserves Naturelles Régionales (RNR),
parcs nationaux - Energies, Ressources, Modes
de transports doux).
OO Commission 5 : Solidarités et inclusion sociale (Habitat, Santé, Inclusion sociale active
- Exclusion, Vulnérabilité, Fragilité, Illettrisme
- Bien vivre ensemble, Mixité, Intergénérationnel, Accessibilité). Membre du bureau
OO Commission 6 : Enseignement supérieur
et recherche (Enseignement supérieur et
politiques de sites - Recherche, Valorisation
de la recherche, Innovation, Recherche technologique - Culture scientifique, technique et
industrielle - Science et société – Vie étudiante,
Orientation et insertion professionnelle – Mobilité internationale).
Nous avons contribué en particulier aux avis
suivants :
–– Pour l’amplification des actions d’éducation à
l’environnement et au développement durable.
Contribution n°­2015-16 présentée en séance du
­24-11-2015,
–– Projets de schéma directeur d’aménagement
et de gestion des eaux (SDAGE) et de plan de gestion des risques d’inondation (PGRI) sur le bassin ­Loire-Bretagne. Avis n°­2015-05 présenté en
séance du 1
­ 4-04-2015,
–– Projets de schéma directeur d’aménagement
et de gestion des eaux (SDAGE) et de plan de gestion des risques d’inondation (PGRI) sur le bassin
­Rhône-Méditerranée. Avis n°­2015-04 présenté en
séance du 1
­ 4-04-2015,
–– Enseignement supérieur, recherche et dynamiques territoriales.
–– Séance du ­24-11-2015, contribution n°­2015-17
–– Les nouvelles formes de l’habitat en
­Rhône-Alpes : pour une vision anticipatrice.
Contribution n°­2015-13 présentée en séance du
­13-10-2015
Engagement 1 - Rapport d’activités 2015 | 25
Engagement 2
Coordination régionale d’actions militantes
La LPO R
­ hône-Alpes et la Montagne
26
La LPO ­
Rhône-Alpes est plus que
jamais une association militante ! Si
elle conserve dans ses méthodes de
travail, les solides bases scientifiques
qui ont prévalu au CORA, elle n’en est
pas moins porteuse de messages forts
pour la protection du vivant et le respect de la biodiversité. Face aux lobbies qui ne cherchent qu’à exploiter les
ressources naturelles pour en dégager des profits immédiats sans penser
à demain, la LPO, aux côtés d’autres
ONG, agit au quotidien pour aider à la
prise de conscience des citoyens et des
décideurs. Fidèle à ses statuts, la LPO
agit pour l’oiseau, la faune sauvage, la
nature et l’homme, toutes ces composantes étant indissociables.
Belledonne © E. Maulavé
Rapport d’activités 2015 | 27
Bouquetins du Bargy
vers une sortie de crise « par le haut » ?
Du fait de l’épizootie de brucellose qui a été mise en
évidence début 2012 dans un élevage bovin du Chinaillon, ainsi que sur deux cas humains, soignés depuis,
plus de 400 bouquetins ont été abattus dans le massif
du Bargy en ­Haute-Savoie, sur un effectif initial maintenant estimé à environ 600 individus. Il s’agit pourtant bien là d’une espèce protégée et non chassable.
de ­Haute-Savoie a toutefois relancé en octobre 2015
une opération d’abattage total des bouquetins non
marqués en 2015 ; 70 bouquetins ont été ainsi abattus de manière indiscriminée. Les tirs ont été suspendus par décision du ministère de l­’Écologie suite à une
très forte mobilisation de citoyens et d’associations
environnementales.
Après qu’une vaste opération d’abattage de 230 bouquetins ait été lancée par le préfet de H
­ aute-Savoie
à l’automne 2013, avec pour résultat une désorganisation des hardes et une augmentation de l’infection
chez les jeunes bouquetins, la LPO et plusieurs associations nationales ont saisi l’ANSES, en septembre
2014, afin que la situation sur le Bargy soit réévaluée.
Le rapport des 14 experts évalue divers scénarios et
montre que le risque de transmission interspécifique
et vers l’homme est quasi nul à minime, et que des
combinaisons de mesures seraient vraisemblablement plus efficaces.
Nous avons demandé à la ministre de l­’Écologie, avec
la Fondation Nicolas Hulot, qu’une médiation environnementale soit enfin mise en œuvre afin d’aboutir à
des mesures équilibrées, favorisant à nouveau une
cohabitation apaisée entre la faune sauvage et les
activités pastorales sur le massif du Bargy.
­Jean-Pierre Crouzat
Le scénario soutenu par les milieux environnementaux et recommandé par le CNPN combine la surveillance des hardes sur plusieurs années, l’euthanasie
sélective des bouquetins séropositifs, et la vaccination
des animaux séronégatifs. La mise en œuvre de ce
scénario permet de préserver les animaux sains, qui
représentent environ les 2/3 des 300 bouquetins restant sur le massif du Bargy, et offre le plus de chances
de résorber à terme l’épizootie.
Alors qu’un travail scientifique d’une ampleur inédite a été effectué sur le « cas Bargy », proposant
des pistes solides pour enrayer l’épizootie, le préfet
Bouquetin © Y. Peyrard
Sports de pleine nature et
espèces des milieux montagnards
Naïg Cozannet, coordinatrice de la Mission Montagne LPO a travaillé
toute l’année 2015 pour élaborer le projet Biodi’sports de montagne.
Il s’agit de mettre à disposition des pratiquants des sports de pleine
nature (ski, escalade, randonnée, vol libre…) des cartes de sensibilité au
dérangement des espèces de tétraonidés ou rapaces. Le slogan de ce
projet pourrait être : « Ensemble, naturalistes et sportifs, nous aimons la
montagne, ensemble nous la préserverons ».
Avec le PNR des Bauges, la SAS Camp to Camp, les LPO Savoie,
Haute-Savoie et Isère, nous construisons ce projet.
© L. Tassan
La LPO France au travers du fonds d’intervention pour la vie associative,
la Fondation de France, la Fondation Petzl, le Ministère de la Ville, de la
Jeunesse et des Sports apportent déjà leur soutien financier à ce projet.
28 | Connaissance et suivi de la faune sauvage
Connaissance et suivi de la faune sauvage
­Tétras-lyre © E. Maulavé
Les galliformes de montagne, le lièvre variable
et la marmotte, espèces patrimoniales
La préservation du lagopède alpin, du ­tétras-lyre,
de la gélinotte des bois, de la perdrix bartavelle, du
lièvre variable et de la marmotte dans nos massifs
alpins est un enjeu fort pour la LPO ­Rhône-Alpes.
Depuis plus de 5 ans maintenant, suite à la critique du
calcul des attributions pour la chasse du t­ étras-lyre et à
une demande de ne plus chasser ces espèces dans les
réserves naturelles notamment, la LPO ­Rhône-Alpes a
diversifié son action en faveur de ces espèces.
Elle a contesté en 2014 devant le tribunal administratif de Grenoble les arrêtés d’ouverture et de fermeture
de la chasse de ces espèces dans les départements de
la Drôme, de ­l’Isère, de la Savoie et de la ­Haute-Savoie.
Les jugements rendus les 11 et 15 février 2016 ont
débouté la LPO ­Rhône-Alpes : https://­rhone-alpes.
lpo.fr/­actualites-112/article/­communique-de-pressela-chasse-des-galliformes-de-montagne-et-du-petitgibier
Néanmoins, en vue des prochaines périodes
annuelles de chasse, une nouvelle réflexion doit
aujourd’hui être entamée avec les services de ­l’Etat,
les fédérations départementales de chasseurs et les
autorités européennes avec l’instauration de quotas
de prélèvements voire l’arrêt de la chasse pour les
espèces les plus vulnérables comme le lagopède alpin,
ou le t­ étras-lyre dans le département de la Drôme.
Une coordination départementale galliformes
de montagne a vu le jour à la LPO Isère. Plus de
35 bénévoles consacrent leur temps libre au suivi
de ces espèces. Un groupe s’est aussi constitué en
­Haute-Savoie.
Grâce au soutien financier de la LPO France, la LPO
­Rhône-Alpes a pris en contrat de professionnalisation
un étudiant en Master 2, Emilien Maulavé, de septembre 2015 à août 2016. Plusieurs missions lui ont
été confiées :
OO La participation à la révision de la liste rouge nationale des galliformes de montagne : travail déjà
effectué, il a aussi participé à la mise en œuvre de
la liste des statuts de conservation de la faune sauvage de l­’Isère
OO L’écriture d’un état précis du statut de conservation du lagopède alpin et des préconisations pour
sa protection
OO Une étude acoustique expérimentale pour la reconnaissance par le chant des mâles de ­tétras-lyre
OO L’analyse des protocoles de suivi de ces espèces
OO L’animation d’un réseau national naturaliste galliformes de montagne
La LPO R
­ hône-Alpes a pris l’attache d’experts scientifiques pour l’accompagner dans ces études, notamment le Muséum National ­d’Histoire Naturelle (MNHN)
avec qui une convention de partenariat spécifique a
été signée.
Engagement 2 - Rapport d’activités 2015 | 29
Engagement 3
Connaissance et suivi de la faune sauvage
30
Conformément à son objet statutaire, une des premières missions de
la LPO ­
Rhône-Alpes est l’acquisition
de connaissances sur la faune sauvage et la nature. Leur mise à jour est
un travail permanent, rendu possible
grâce aux nombreux observateurs qui
confient leurs données à la LPO et aux
prospections réalisées par les équipes
bénévoles et salariées. La publication
d’atlas, sous forme traditionnelle ou
de cartes en ligne, permet de valoriser ces informations et de les rendre
accessibles au plus grand nombre. Les
monographies d’espèces de l’atlas des
­chauves-souris de R
­ hône-Alpes, ainsi
que les listes rouges des reptiles, des
amphibiens et des c­ hauves-souris révisées en 2015, sont désormais disponibles sur le site faunerhonealpes.org
de la LPO R
­ hône-Alpes.
© J. Vial
Rapport d’activités 2015 | 31
Salamandre tachetée © A. Roux
Publication d’un atlas des amphibiens et
reptiles de R
­ hône-Alpes
Contexte et objectifs
Moyens et résultats
La publication d’un atlas régional préliminaire sur les
reptiles et les amphibiens à l’échelle des districts naturels de la région date de 2002. Depuis, les connaissances, les modes de collectes et de transmission
d’informations naturalistes ont fortement évolué
et il devenait nécessaire de faire un nouvel état des
lieux. En effet, les répartitions de toutes les espèces
de la région ont été affinées et les ­deux-tiers des données disponibles actuellement ont été collectées postérieurement à la publication de l’atlas préliminaire.
C’est dans ce contexte, et forts de l’expérience acquise
avec la publication de l’atlas des c­hauves-souris de
­Rhône-Alpes en 2014, que la LPO ­Rhône-Alpes avec
le Groupe Herpétologique R
­ hône-Alpes ont décidé
de publier le nouvel atlas régional des reptiles et
amphibiens.
La coordination de l’ouvrage a été assurée par la LPO
Isère à travers les personnes de ­Jean-Luc Grossi et
Rémi Fonters, respectivement bénévole et salarié.
L’ensemble des données prises en compte pour cet
atlas est donc daté de 1900 à 2014 et correspond à un
total de 168 893 données, dont 168 199 dans la région
­Rhône-Alpes. Cette différence est due aux observations réalisées en dehors de la région, notamment
dans l’enclave des Papes (Vaucluse). Ce sont 2 815
observateurs et organismes qui ont contribué à ce
grand jeu de données.
L’année 2015 a été celle des dernières rédactions, des
relectures, de l’harmonisation des textes et de l’édition
de l’atlas des amphibiens et reptiles de R
­ hône-Alpes.
32 | Connaissance et suivi de la faune sauvage
Bénévoles ou salariés, du monde associatif ou de la
recherche, plus de 50 personnes ont contribué de
près ou de loin à la réalisation de cet ouvrage. Ce dernier a été réalisé selon le calendrier prévu puisqu’il a
été publié en novembre 2015. Composé de 448 pages
et richement illustré de photographies (77 photographes) et graphiques, l’ouvrage a été édité à 1 870
exemplaires.
Il est composé de différentes parties concernant les
étapes préparatoires à l’atlas, une présentation géographique et paléontologique de la région, des analyses des données (notamment l’étude des présences
potentielles), les monographies d’espèces, etc.
Les rédactions des 40 monographies (les grenouilles
« vertes » sont réunies en une seule grande monographie et les crapauds commun et épineux sont traités ensemble) ont été rédigées par 26 bénévoles du
GHRA. Egalement, 38 relecteurs ont apporté des compléments indispensables aux textes. Les autres chapitres qui composent l’atlas ont été rédigés par 20
rédacteurs reconnus dans leurs domaines.
Connaissance et suivi de la faune sauvage
Les monographies ont été rédigées par un (exceptionnellement deux) auteurs. Les textes ont ensuite été
soumis à deux relecteurs connaissant l’espèce. Ils ont
apporté des éléments complémentaires, voire corrigé
le cas échéant. Une fois les modifications prises en
compte par le rédacteur, les chapitres traitant de la
répartition et de la phénologie régionales ont été soumis aux groupes herpétologiques départementaux
afin de ne pas oublier de spécificités locales. Ensuite,
toutes ces dernières remarques ont été intégrées par
les coordinateurs de l’ouvrage qui se sont attachés
également à harmoniser tous les textes des monographies. Ce n’est qu’une fois ce travail fait que les textes
ont été relus par un collège de relecteurs de forme, en
général non naturalistes afin d’avoir une vision extérieure et de s’assurer de la cohérence des textes. Ce
sont trois relecteurs « de forme » qui ont relu chaque
monographie.
Les parties générales sont, quant à elles, rédigées par
des spécialistes dans leur domaine. Après une validation et une relecture par les coordinateurs de l’ouvrage, les textes sont soumis au collège de relecteurs.
Là aussi, trois relecteurs « de forme » ont relu chaque
texte.
Enfin, le Comité de pilotage de l’ouvrage, constitué des
coordinateurs et de la LPO coordination ­Rhône-Alpes,
a relu intégralement l’ouvrage.
Perspectives
L’atlas des amphibiens et reptiles de ­Rhône-Alpes a
été imprimé en novembre 2015. La promotion de l’ouvrage est à prévoir pour diffuser le plus largement
possible cet ouvrage de référence sur l’herpétofaune
de la région. Déjà, l’atlas a été présenté lors du 43ème
congrés de la Sociéte Herpétologique de France à Toulouse le 3 octobre 2015.
Ce travail a permis de faire un état des lieux sur ces
espèces et des pistes de travail pour les prochaines
années ont d’ores et déjà été identifiées. Les analyses
des plus de 160 000 données ont été initiées dans
cet atlas. Le détail des modélisations utilisées, ainsi
que les scénarios pour l’ensemble des espèces de
­Rhône-Alpes, seront disponibles sur le site de la LPO
­Rhône-Alpes (­rhone-alpes.lpo.fr), à la page du GHRA.
D’autre part, les prospections pourront être poursuivies à l’avenir pour compléter les connaissances sur
les reptiles et les amphibiens, notamment les plus
méconnus et ceux en marge d’aire de répartition et
pourquoi pas dans les départements auvergnats à l’occasion de la nouvelle région ­Auvergne-Rhône-Alpes...
Toutes ces connaissances contribueront à la protection de ces espèces menacées.
Projet de publication d’un atlas
des mammifères de ­Rhône-Alpes
En 1984, la Société Française pour ­l’Etude et la Protection des Mammifères a publié un atlas des Mammifères
Sauvages de France. En 1997, la FRAPNA publiait
l’atlas des mammifères sauvages de ­
Rhône-Alpes.
Depuis ces parutions, les connaissances ont fortement progressé et il devient nécessaire de faire à
nouveau un état des lieux régional et même national. En ­Rhône-Alpes, il existe quelques publications
traitant de certains groupes (par exemple Faugier,
2012 ; Muséum de Grenoble, 2012). Un atlas régional
sur les ­chauves-souris a été publié en mars 2014 par
la LPO ­Rhône-Alpes. Le présent projet concerne tous
les mammifères sauvages de R
­ hône-Alpes hormis les
­chauves-souris.
Un premier groupe s’était réuni le 16 octobre 2012 afin
d’organiser une réflexion concernant un futur atlas
des mammifères en ­Rhône-Alpes. Il a alors été décidé
que l’atlas serait coporté par la LPO R
­ hône-Alpes et
l’Union régionale des FRAPNA avec un pilotage de
­
l’étude de préfiguration par la LPO.
Mulot sylvestre © F. Bulliffon
Contexte et objectifs
Depuis, la LPO a intégré le projet d’atlas des mammifères sauvages à son programme d’actions en
faveur de la biodiversité en R
­hône-Alpes pour la
période ­2014-2016. Un groupe de travail, composé
de membres bénévoles et salariés de la LPO et de la
FRAPNA a été constitué pour piloter la réalisation de
ce nouvel atlas des mammifères.
En 2014, l’action est mise en place en trouvant un fonctionnement et un réseau. En 2015, le travail a été axé
sur l’animation de ce réseau et les réflexions à mener
pour ce projet.
Engagement 3 - Rapport d’activités 2015 | 33
Moyens et résultats
Il a été décidé de travailler sur les dix dernières
années. Parmi les 180 826 données mammifères disponibles dans la base de données régionalex, 163 610
sont enregistrées entre 2004 et 2015 soit près de 90 %
du jeu de données.
Afin d’optimiser les prospections et connaissances, il
est primordial, dans un premier temps, d’animer le
réseau naturaliste régional sur le thème des mammifères sauvages et, deuxièmement, d’orienter les
efforts de prospections en fonction des lacunes
géographiques et spécifiques afin d’améliorer nos
connaissances.
Animer le réseau
Afin d’animer et d’informer le réseau naturaliste, plusieurs actions ont été menées :
–– Des conférences en Isère et dans la Loire
–– Un weekend de formation mammifère dans le Pilat
–– Lancement d’une enquête participative sur les petits mammifères de nos jardins (avril 2016)
–– Lancement de la première consultation du comité
technique (avril 2016)
–– Consultation en ligne de l’état des connaissances
mammifères en version atlas (avril 2016)
Orienter les prospections
Des études ont été menées sur le département de
­l’Ain afin de mettre en œuvre des techniques de prospection et montrer leur efficience :
–– Deux mailles de 10x10 km ayant moins de 250 observations sur les dix dernières années sont choisies en Bresse. En deux jours passés sur chacune
d’­entre-elles, les mailles sont passées de 9 à 20 espèces connues en augmentant considérablement
le nombre d’observations.
–– Pour la 4ème année consécutive, la LPO a encadré des étudiants de la Licence Professionnelle
ATIB (Analyse et techniques d’inventaire de la
Biodiversité) de ­l’Université Claude Bernard (Lyon
1). Le sujet 2015 était porté sur les différentes méthodes de prospection des 4 micromammifères
protégés en R
­ hône-Alpes.
Perspectives
Au cours de l’année 2015, le travail a consisté à réfléchir à la méthodologie de prospection, à la modélisation des données et au cahier des charges de la
future publication. Les coordinateurs ont aussi poursuivi l’animation du réseau en étudiant de nouveaux
outils de prospections et en organisant des formation
et des conférences, certains d’entre eux produits en
2015 seront lancés au cours de l’année 2016.
En 2016, il s’agira d’organiser le travail de pilotage
entre l’UR FRAPNA et la LPO en Auvergne Rhône-Alpes.
Il faudra également, à partir d’un exemple concret,
rédiger une monographie type pour alimenter la restitution cartographique en ligne d’informations sur chacune des espèces à analyser.
Afin d’orienter les prospections, le tableau ­ci-dessous
indique les lacunes géographiques et spécifiques sur
chacun des départements de R
­ hône-Alpes.
Département
Lacunes géographiques
Lacunes spécifiques sur le département
AIN
Bresse / Secteur d’Oyonnax
Micromammifères
ARDECHE
Cévennes / Secteur entre l’Eyrieux et le Doux
Carnivores et micromammifères
DROME
Secteur du Grand Serre au Nord / Secteur
Baronnies, Nyons, Grignan, Dieulefit
Carnivores et micromammifères
ISERE
Sud du plateau de Chambaran, vallée de l’Isère /
Secteur des Basses Terres, La Tour du Pin
Micromammifères
LOIRE
Nord-Est, Belmont de la Loire / Ouest des monts du
Forez
Micromammifères
RHONE
Monts du Beaujolais
Carnivores et micromammifères
SAVOIE
Beaufortain, Vanoise, Maurienne
Carnivores et micromammifères
HAUTE SAVOIE
Massif du Mont Blanc / Secteur Pays Gravot,
Chablais
Micromammifères
34 | Connaissance et suivi de la faune sauvage
Connaissance et suivi de la faune sauvage
Suivi temporel des oiseaux communs hivernants
Contexte et objectifs
Depuis 2006, le Centre Ornithologique ­Rhône-Alpes
(devenu depuis la LPO ­Rhône-Alpes) a engagé un programme de suivi des alouettes des champs en hivernage. Les premières analyses régionales ont révélé
que ce programme n’apportait pas uniquement des
résultats sur l’alouette, mais plus globalement sur la
majeure partie des espèces hivernant dans les zones
agricoles, permettant d’élargir la problématique à l’ensemble des espèces d’oiseaux, en restant focalisée
dans les parcelles de céréales d’hiver. Ce programme
a été baptisé : Suivi Hivernal des Oiseaux des Champs
(SHOC) et a été intégré par le Museum ­d’Histoire Naturelle de Paris comme outil d’évaluation des tendances
démographiques des oiseaux dans les réseaux « Vigie
Nature ». Des résultats ont été obtenus sur les tendances démographiques des espèces les plus communes ainsi que sur le lien de ­
celles-ci avec leurs
habitats.
D’abord orienté vers les cultures de céréales uniquement, le protocole a évolué pour diriger le choix des
parcelles suivies vers la culture majoritaire locale :
culture de céréales d’hiver (blé, orges, avoine etc.),
parcelles plantées en colza / moutarde, luzerne,
chaume de maïs, mais aussi prairie naturelle ou artificielle, vergers et vignes. Au regard des résultats et de
l’importance de la compréhension globale de l’hivernage pour la conservation des oiseaux, il est apparu
que limiter ce suivi aux milieux agricoles nous privait d’informations précieuses sur certaines espèces
ou groupes d’espèces. Face à ce constat et en accord
avec le Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (CRBPO), il a été décidé d’étendre
le suivi à l’ensemble des milieux (dans la mesure de
conditions d’accès favorables) selon un protocole
qui évoluerait vers un STOC oiseaux hivernants par
échantillonnage ponctuel simple. Ce STOC hivernants,
soutenu par le CRBPO, devrait permettre à terme
d’analyser les suivis par communautés d’espèces en
fonction des milieux occupés de la même façon que le
STOC EPS a pu le démontrer et assurera la continuité
des indicateurs déjà créés avec le SHOC, notamment
l’indicateur « alouettes ».
L’hiver ­2013-2014 a été un nouveau tournant puisque
le programme s’est élargi à l’ensemble des habitats.
L’acronyme SHOC reste le même mais la définition
change : de Suivi Hivernal des Oiseaux des Champs,
le programme se transforme en Suivi Hivernal des
Oiseaux Communs. L’hiver ­2013-2014 a été utilisé –
en partenariat avec le Muséum d
­ ’Histoire Naturelle de
Paris – pour adapter le protocole à l’évolution du programme. Le programme a été déployé régionalement
dès l’hiver 2
­ 014-2015.
L’enjeu est de poursuivre ce programme ­Vigie-Nature
sur le long terme pour recueillir des données utiles
aux choix de gestion, concernant les milieux accueillant des oiseaux en hiver. Le dispositif permettra de
maintenir une connaissance des espèces liées aux
paysages agricoles et ainsi un lien avec le programme
SHOC.
Moyens et résultats
Trois actions sont prévues entre 2014 et 2016 :
Volet 1 : Mise en place de la transition entre le programme SHOC et le programme STOC hivernants
ƒƒ Bilan/Valorisation scientifique du programme
SHOC et construction du protocole STOC hivernants
ƒƒ Validation technique du protocole d’échantillonnage sur le terrain
Volet 2 : Animation du programme STOC hivernants
ƒƒ Coordination globale et mobilisation du réseau
régional de bénévoles
Volet 3 : Réalisation de carrés salariés
ƒƒ Comptages salariés sur les carrés retenus
ƒƒ Analyse et valorisation des données
Durant l’hiver ­2014-2015, première année de déploiement du programme ­STOC hivernants, l’effort a été
porté sur l’animation du réseau d’observateurs, bénévoles et salariés.
Perspectives
En 2016, l’animation du réseau d’observateurs bénévoles et salariés permettra de poursuivre le déploiement du programme ­
STOC hivernants. Ces deux
années de collecte de données permettront d’établir
un premier état des lieux du relai du programme, et
de proposer de premières orientations d’analyses.
Engagement 3 - Rapport d’activités 2015 | 35
Troglodyte mignon © V. Palomares
Suivi temporel
des oiseaux communs
Contexte et objectifs
Le programme de Suivi Temporel des Oiseaux Communs par Echantillonnages Ponctuels Simples
(­STOC-EPS) existe en France depuis 1989 et fait appel
à la contribution d’observateurs bénévoles. Ce suivi
est coordonné à l’échelle nationale par le Centre de
Recherche sur la Biologie des Populations d
­ ’Oiseaux
(CRBPO). Son principal objectif consiste à évaluer les
tendances d’évolution des effectifs de différentes
espèces communes nicheuses de France afin de
mieux comprendre les relations entre les espèces et
les milieux qu’elles fréquentent.
En R
­ hône-Alpes, le programme ­
STOC-EPS a réellement débuté en 2001. La LPO ­Rhône-Alpes assure la
coordination de ce programme à l’échelle de la région
et apporte un complément salarié au réseau bénévole depuis 2008. Ce renfort a été mis en place dans le
but d’améliorer la couverture spatiale de ce réseau de
suivi jusqu’alors très inégale selon les départements.
Moyens et résultats
Après avoir porté une attention particulière sur le cortège agricole dans le cadre de notre rapport 2014,
cette année, notre étude thématique s’est focalisée
sur les espèces spécialistes des milieux forestiers.
36 | Connaissance et suivi de la faune sauvage
(STOC)
Parmi les 22 espèces prises en compte, 14 d’entre
elles semblent présenter une dynamique positive.
Malgré ce constat encourageant, les analyses réalisées nous alertent tout de même sur le déclin rhônalpin de 5 passereaux (grimpereau des bois, mésange
boréale, roitelet huppé, troglodyte mignon et pouillot
véloce).
Perspectives
Dans le cadre du programme régional LPO ­2014-2016,
la diminution progressive du nombre de carrés
­STOC-EPS suivis par des salariés du réseau LPO en
­Rhône-Alpes se poursuivra. En effet, 39 carrés seront
prospectés en 2016 (60 en 2014 et 53 en 2015). Il sera
donc important de faire tout notre possible pour animer le réseau d’observateurs bénévoles pour maintenir un nombre de carrés ­STOC-EPS suffisant pour les
analyses régionales. Des initiatives sont déjà menées
dans ce sens dans plusieurs associations locales telles
que des formations ornithologiques, des formations
à la saisie des données sous l’outil visionature de
leur département ou bien encore la publication d’articles qui démontrent bien souvent l’intérêt scientifique que peut avoir un tel suivi. Notons enfin que la
réforme territoriale nous conduira dès 2016 à mener
nos analyses à l’échelle de notre nouvelle région
Auvergne - ­Rhône-Alpes.
Connaissance et suivi de la faune sauvage
Suivi des oiseaux d’eau hivernants
Contexte et objectifs
Le programme de recensement international des
oiseaux d’eau (International Waterbird Census ou
IWC) consiste à dénombrer les oiseaux d’eau hivernants sur l’ensemble des zones humides d
­ ’Europe, à
la m
­ i-janvier de chaque année. Ce suivi est coordonné
à l’échelle internationale par l’organisation Wetlands
International. La LPO assure quant à elle la coordination à l’échelle nationale. Les principaux objectifs de
ces comptages sont :
OO d’estimer les tailles des populations de chaque espèce d’oiseaux d’eau et d’analyser leur évolution,
OO de préciser la répartition de ces espèces et de
constater les éventuelles modifications.
En France, 1 500 sites élémentaires, regroupés en 452
sites fonctionnels, sont suivis dans le cadre du programme de suivi Wetlands International. En région
­Rhône-Alpes, le suivi est réalisé sur 8 sites fonctionnels officiels qui alimentent les synthèses nationales
et internationales. Quelques sites complémentaires
sont également suivis plus occasionnellement et sont
destinés à alimenter des synthèses à des échelles plus
locales.
Moyens et résultats
Les comptages rhônalpins de la ­mi-janvier 2015 ont
été réalisés sur les huit sites fonctionnels officiels
habituels ainsi que sur 5 sites complémentaires. Les
observateurs ont ainsi recensé 75 espèces d’oiseaux
d’eau et dénombré 87 285 individus.
(Wetlands)
alpins de ­Rhône-Alpes (lac Léman, lac ­d’Annecy et lac
du Bourget). Ainsi, nous avons constaté que le déclin
local de certaines espèces n’était probablement que le
reflet de ce que nous pouvions observer à plus grande
échelle (canard chipeau, le fuligule nyroca et le harle
huppé). Pour d’autres espèces (canard colvert, nette
rousse, foulque macroule), il semblerait que le caractère oligotrophe du lac d
­ ’Annecy ait pour conséquence
de le rendre trop pauvre en ressources alimentaires
pour que ces oiseaux s’y maintiennent durablement.
Enfin, nous avons pu mettre en évidence les bienfaits de l’augmentation des surfaces en réserves de
chasse et de faune sauvage à l’échelle du lac du Bourget, comme nous avons pu le constater pour la sarcelle d’hiver, le fuligule milouin, le garrot à œil d’or et
la foulque macroule.
En outre, l’analyse thématique réalisée à l’échelle du
site « Dombes, Vallée de l­’Ain » nous a permis de pointer l’importante responsabilité du département sur le
maintien de zones humides favorables à l’hivernage
des oiseaux d’eau au niveau régional dans la mesure
où ce site regroupe près de 40 % des effectifs totaux à
l’échelle des huit sites officiels de R
­ hône-Alpes.
Perspectives
Le suivi rhônalpin des populations d’oiseaux d’eau
hivernants perdure depuis près de 50 ans grâce aux
nombreux ornithologues bénévoles. Les dénombrements ont déjà été reconduits au cours de la m
­ i-janvier
2016 et devraient perdurer tant qu’il y aura des observateurs volontaires. Notons par ailleurs que les analyses programmées pour 2016 devraient consister
à mettre à jour le statut de conservation liste rouge
régionale pour les oiseaux d’eau hivernants.
Le rapport 2015 aura été l’occasion de conclure l’analyse comparative à l’échelle des trois grands lacs
Fuligule morillon © V. Palomares
Engagement 3 - Rapport d’activités 2015 | 37
Suivi des oiseaux migrateurs :
Suivi de la migration active sur deux sites majeurs
et valorisation des données régionales
Contexte et objectifs
De par sa géographie, sa diversité et son climat varié,
la France est une étape cruciale pour des millions
d’oiseaux migrateurs. Cette position privilégiée nous
assigne la responsabilité de protéger ces populations migratrices. Pour répondre à ces enjeux, la Mission Migration pilotée par la LPO France est née de la
volonté de plusieurs associations. Ce réseau, ouvert à
tous, a pour objectif de mutualiser les savoirs, de partager les passions, de diffuser les connaissances sur la
migration et de mobiliser l’énergie de chacun afin de
garantir l’avenir des oiseaux migrateurs et des espaces
dont ils dépendent. Ce réseau, créé en 2007, réunit
57 sites d’étude. Six ans plus tard, la base de données
www.migraction.net s’est enrichie de plus d’un million
de données. Le site permet de suivre l’évolution, jour
par jour, des passages d’oiseaux et de consulter les
bilans saisonniers des sites suivis.
La région ­Rhône-Alpes compte à elle seule près de
20 % des sites français identifiés comme étant d’intérêt pour le suivi de la migration.
Dans le cadre de l’opération Tête en l’air, la LPO
­Rhône-Alpes et ­l’Union Régionale des CPIE (URCPIE) se
sont associées pour faire du suivi de la migration en
­Rhône-Alpes un évènement à caractère :
OO scientifique : le comptage des oiseaux en phase de
migration pré et postnuptiale
OO de sensibilisation : organisation des journées au
printemps et à l’automne pour faire découvrir la
migration au grand public mais aussi à destination des scolaires à travers des animations dans
les écoles et lycées pour sensibiliser la jeunesse au
phénomène de la migration des oiseaux.
OO Le suivi au Défilé de ­l’Ecluse où les comptages ont
été assurés du 18 juillet au 4 décembre 2015. Les
134 jours comptés totalisent un peu plus de 1 137
heures de présence. 72 observateurs ont contribué activement au suivi et l’aide de 5 d’entre eux
a été essentielle pour assurer la présence quotidienne. Le nombre d’­heures/observateur est de
2 650, dont environ 525 heures effectuées par un
salarié et 2 125 heures accomplies par les bénévoles.
Le bilan de l’investissement humain de la LPO sur ces
2 sites est de 4 804 heures :
OO 1 équivalent temps plein durant 6 mois
(2 salariés) = 770 heures
OO 2 services civiques à temps plein durant
2 mois = 500 heures
OO Un minimum de 90 bénévoles cumulant 3 534
heures de contribution au suivi.
L’opération de suivi simultané de la migration prénuptiale du milan royal du ­week-end des 7 et 8 mars a permis de collecter 57 données de 44 observateurs (218
heures d’observation sur les 2 jours). Ce suivi a permis de faire progresser la connaissance des voies de
migration printanière du milan royal en R
­ hône-Alpes.
Les données de migration accumulées depuis de
nombreuses années en ­
Rhône-Alpes permettent
aujourd’hui de donner des tendances d’évolution
et de dessiner les voies de migration pour plusieurs
espèces de grande taille. Ce travail a été réalisé pour
le milan royal, la grue cendrée et la cigogne blanche.
Moyens et résultats
Deux sites ont été suivis en R
­ hône-Alpes en 2015 :
OO Le col de ­l’Escrinet où les comptages ont été assurés par un salarié et deux services civiques du 10
février au 14 avril. Ces 64 jours de suivi totalisent
743,5 heures d’observation. L’aide des bénévoles a
été précieuse, c­ eux-ci ont assuré un total cumulé
de 1 409 heures de présence sur l’ensemble de la
saison.
38 | Connaissance et suivi de la faune sauvage
Détermination des voies de migration de la cigogne blanche au printemps
Connaissance et suivi de la faune sauvage
Perspectives
Bien que les suivis, tels qu’ils existaient
jusqu’alors, ne se maintiennent pas de
la même façon en 2016 pour des questions budgétaires, la LPO poursuivra son
travail sur l’identification des voies de
migration de R
­ hône-Alpes et sur la valorisation des connaissances disponibles
sur les oiseaux migrateurs.
Nous remercions les donateurs, la Fondation Franz Weber
et la Région Auvergne ­Rhône-Alpes pour leur engagement
à nos côtés en faveur des oiseaux migrateurs en 2015 !
L’association remercie également les
volontaires en services civiques pour
leur engagement !
Observatoire départemental de la biodiversité
de ­l’Ain : suivis d’espèces phares
Les habitats présents sur le département de ­l’Ain sont
très hétérogènes, en conséquence, la biodiversité
du territoire est très variée. La Dombes, la Bresse, le
Revermont, le Bugey, la Plaine de l­ ’Ain, le Val de Saône,
la Haute Chaine du Jura et le Pays de Gex sont autant
de secteurs à enjeux environnementaux différents.
Dans le cadre de l’observatoire de la biodiversité
du département de ­l’Ain, différents suivis d’espèces
inféodées à ces milieux naturels particuliers ont été
menés en 2015 :
OO Dombes (étangs) : suivi de l’échasse blanche
OO Bresse (bocage et mares) : suivis du triton crêté et
de la p
­ ie-grièche écorcheur
OO Val de Saône (prairies inondables) : suivis du râle
des genêts et de la caille des blés
OO Bugey (grottes et patrimoine bâti) : suivi du petit
rhinolophe
Quelques résultats
OO Le suivi des échasses blanches en 2015 sur la
Dombes avait pour objectifs de montrer l’importance du secteur lors de la migration et de faire
l’état de la reproduction de cette espèce.
En avril et août beaucoup de migrateurs stationnent en Dombes, cette zone est donc identifiée comme halte migratoire pour l’espèce. Certains individus s’y arrêtent aussi pour nicher et
élever leurs jeunes. En France continentale, seule
la Dombes accueille quelques dizaines de couples,
ailleurs les cas de reproduction sont anecdotiques. La zone est donc identifiée comme site de
reproduction unique en France. 11 sites ont été
détectés avec reproduction. Le maintien de l’espèce en Dombes est très fragile. Le nombre de
couples nicheurs pourrait ainsi varier en fonction
du nombre d’étangs propices disponibles et du niveau de dérangement de l’espèce.
Échasse blanche © V. Palomares
OO Le râle des genêts, espèce migratrice, vient se reproduire dans les prairies inondables d
­ ’Europe occidentale à partir du mois d’avril. Dans le département de l­’Ain, il est présent uniquement en Val de
Saône, c’est d’ailleurs le seul endroit où l’on peut
encore l’observer durant sa période de reproduction en R
­ hône-Alpes.
Une partie du Val de Saône est classé site Natura 2000. Ce programme est animé par l’EPTB ­
Saône-Doubs. Chaque année, des mesures
­agro-environnementales sont mises en œuvre sur
les prairies inondables, afin de préserver la nidification des oiseaux prairiaux et en particulier celle
du râle des genêts. La mesure la plus efficace reste
la fauche tardive.
Avant les années 2000, le nombre de mâles chanteurs en Val de Saône pouvait atteindre plus de
120 individus. Ce nombre n’a cessé de diminuer
ces 20 dernières années. Cette période correspond
au remaniement des mesures environnementales
existantes et à l’évolution de l’agriculture, qui ont
déstabilisé l’espèce. Ces dix dernières années, certaines prairies ont permis de maintenir une vingtaine de mâles chanteurs, en grande partie grâce
au travail mené par l’ONCFS sur les parcelles en
conventionnement avec APRR. Néanmoins, ces
mesures ne suffisent plus au maintien d’une population nicheuse viable. Les résultats de l’année
2015 sont au plus bas, avec la présence de seulement 2 mâles chanteurs dans le département.
Engagement 3 - Rapport d’activités 2015 | 39
Engagement 4
Participation aux plans d’actions en faveur
des espèces menacées
40
Dans le cadre de la stratégie nationale pour
la biodiversité et plus particulièrement du
plan d’action patrimoine naturel, la France
s’est fixée comme objectif de maintenir une
bonne qualité écologique de son territoire
notamment par la sauvegarde des espèces
les plus menacées.
© V. Palomares
Pour remplir cet engagement, les Plans
Nationaux ­d’Actions (ou PNA) sont des outils
développés par le Ministère en charge de
l’écologie pour assurer de manière appropriée et durable la conservation des
espèces les plus menacées. La protection
de ces espèces s’inscrit dans une démarche
prenant en compte les activités humaines et
le contexte sociétal, culturel et économique.
En ­Rhône-Alpes en 2015, le pilotage de la plupart de ces PNA a été c­ o-porté par les services de ­l’Etat et la Région, en lien avec les
animateurs et opérateurs (dont la LPO et les
Conservatoires ­d’Espaces Naturels) et des
partenaires privés techniques et/ou financiers. Cela permet de leur donner une dynamique assez forte et d’impulser des actions
régionales et locales.
Rapport d’activités 2015 | 41
Plan d’actions en faveur des chiroptères
en ­Rhône-Alpes
Contexte et objectifs
Toutes les ­chauves-souris sont protégées par la loi,
cependant certaines sont menacées et leurs populations ont fortement décliné au cours des dernières
décennies. A titre d’exemple, le tiers des espèces présentes en ­Rhône-Alpes est inscrit sur la liste rouge
régionale des vertébrés terrestres.
Pour enrayer ce déclin, le ministère a lancé un plan
national d’actions qui vise à les étudier, les protéger
et sensibiliser les différents acteurs sur leur conservation. Ce programme national a été décliné régionalement et sa mise en œuvre, confiée à la LPO
­Rhône-Alpes par la DREAL ­Rhône-Alpes, a débuté en
2008. 2015 marquait la seconde année d’une nouvelle
déclinaison de trois ans.
Moyens et résultats
Les actions sont articulées autour de quatre volets, et
seule une partie d’entre elles est présenté ici :
OO Amélioration des connaissances
et suivi des colonies,
OO Protection de gîtes dans les bâtiments,
OO Protection de gîtes dans les ponts,
OO Protection des gîtes souterrains.
Le travail de prospection des bâtiments a été poursuivi sur les départements de l­’Isère et de la Loire
permettant la découverte de quelques colonies
intéressantes.
Dans le cadre d’une mesure d’accompagnement d’un
projet d’extension de carrière (société BBCI), la première preuve de reproduction de la grande noctule a
été collectée dans la région.
Parallèlement à ces découvertes, le suivi a été poursuivi sur 24 gîtes majeurs de la région.
2015 a été marquée par la poursuite du développement du programme « 
refuges pour les
chauves-souris ». Plus de 30 nouvelles conventions
­
ont été signées dans la région.
La LPO et son groupe Chiroptères sont également
intervenus sur plusieurs sites souterrains pour assurer la prise en compte des c­ hauves-souris.
La liste rouge des ­
chauves-souris de ­
Rhône-Alpes
révisée en fin d’année 2014 a été validée par le
CSRPN et labellisée par l’UICN. Elle est disponible sur
http://faunerhonealpes.org
Perspectives
Les actions seront poursuivies en 2016, année qui
marquera la fin de cette déclinaison. Le prochain
programme sera construit en collaboration avec les
acteurs auvergnats.
Grande noctule © Y. Peyrard
42 | Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées
Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées
Milieu dans lequel la p
­ ie-grièche à tête rousse se reproduit dans la Loire © E. Vericel
Déclinaison régionale du plan d’actions en
faveur des ­pies-grièches en ­Rhône-Alpes
Contexte et objectifs
En ­
Rhône-Alpes seules trois des cinq espèces de
­pies-grièches sont nicheuses de façon régulière (la
pie-grièche méridionale étant présente de façon
­
marginale et de moins en moins régulièrement).
La ­
pie-grièche grise et la ­
pie-grièche à tête rousse
(espèces bénéficiant du PNA) sont essentiellement
présentes dans les départements de ­l’Ardèche et de
la Loire. Les autres départements accueillant le plus
souvent uniquement la ­
pie-grièche écorcheur. Une
amélioration des connaissances est à prévoir pour la
répartition de la p
­ ie-grièche à tête rousse ainsi que
pour la p
­ ie-grièche grise.
L’intensification des pratiques agricoles (remembrement, drainages, entretien inapproprié du bocage,
fauches plus précoces, fertilisation, traitements antiparasitaires…) semblent être la principale menace
pour ces espèces et entraîne à la fois une diminution de la ressource alimentaire ainsi qu’une disparition progressive des sites de nidification. Toutefois, en
zone méditerranéenne, la déprise agricole entraîne
également une perte d’habitat.
Les objectifs principaux pour la période ­2014-2016
sont les suivants :
OO Améliorer les connaissances sur la répartition des
espèces et sur l’utilisation de leur territoire.
OO Sensibiliser les acteurs locaux à la problématique.
OO Proposer des mesures de gestion favorables.
Moyens et résultats
Volet 3 : Proposer des mesures de gestion favorables et animation du réseau
ƒƒ Réalisation d’un guide ou d’un cahier des
charges listant les éléments favorables ou rédhibitoires au maintien de l’espèce sur son territoire.
ƒƒ Animation du réseau via des présentations et
des échanges à envisager en interne.
En 2015, nous avons poursuivi le suivi des zones
échantillons sur la Loire et l­’Ardèche. Une nouvelle
méthode de travail a été testée pour l’étude des habitats fréquentés par l’espèce à l’échelle des zones
échantillons. Les résultats produits ont pu être exploités pour les deux zones échantillons ligériennes.
Cela a permis de mettre en évidence quelques facteurs essentiels pouvant potentiellement expliquer le
cantonnement des couples.
Parallèlement à ce travail, le suivi des couples témoins
a été poursuivi sur la ­pie-grièche à tête rousse dans
la Loire et ­l’Ardèche. Les effectifs de ­pie-grièche grise
étant trop faibles pour une bonne exploitation des
résultats, nous avons renoncé à suivre finement cette
espèce.
Par ailleurs, nous avons réduit le temps passé pour
le suivi des couples et augmenté la taille de l’échantillon en étudiant les terrains de chasse d’un plus grand
nombre d’entre eux.
Nous avons donc principalement travaillé sur le premier volet de l’action compte tenu des ajustements
méthodologiques que nous avons adopté en 2015.
Trois actions sont prévues entre 2014 et 2016 :
Perspectives
Volet 1 : Inventaire ornithologique sur des noyaux
de population, suivi du comportement et caractérisation des territoires de couples témoins.
En 2016, le volet concernant le suivi des couples sera
allégé et la priorité sera donnée à la valorisation de
nos connaissances. Les analyses sont en cours et en
voie d’être finalisées, aussi, il devrait être possible
de produire un document de synthèse retraçant les
mesures favorables à la conservation de ces espèces.
Nous devrons également entamer notre travail de
sensibilisation auprès de nos partenaires et des
acteurs locaux.
ƒƒ Évaluation des effectifs et de leur évolution sur
les zones échantillon et cartographie fine de
territoires.
Volet 2 : Sensibilisation et restitution du travail
auprès des agriculteurs ou des partenaires locaux
ƒƒ Réunion de restitution des résultats.
Des réunions, des présentations et la diffusion de ces
résultats sont donc prévus pour la fin de l’année 2016.
Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 43
Traces de loutre d
­ ’Europe © LPO Rhône-Alpes
Participation régionale à la mise en œuvre du
plan national en faveur de la loutre ­d’Europe
Contexte
Actions et résultats 2015
2015 fut la cinquième année de déclinaison en
Rhône-Alpes du PNA loutre prévue sur la période
­
­2010-2015. Cette action est intégrée au programme
d’actions pluriannuel (­2014-2016) en faveur de la
faune sauvage porté par la LPO R
­ hône-Alpes.
Connaissance/suivi
Le Plan National ­
d’Actions en Faveur de la loutre
compte 37 fiches actions. La déclinaison ­rhônealpine
du Plan compte 27 actions, il s’agit d’une déclinaison
semi complète avec adaptation du PNA au contexte
local. Toutes ces actions ne sont cependant pas déclinées tous les ans. Ainsi en 2015, il était prévu :
OO Volet connaissance/suivi : une coordination des
prospections, une centralisation des données et
des prospections de terrain afin d’actualiser la
carte de répartition régionale
OO Volet conservation : apporter une expertise aux
gestionnaires d’ouvrages, veiller à la protection
réglementaire (interdiction des pièges tuants en
zone de présence)
OO Volet sensibilisation/formation : formation de bénévoles et professionnels afin d’étoffer le réseau
des observateurs.
Les cartes suivantes présentent les données certaines
(épreintes, observation visuelle ou de traces certifiée
et/ou documentée (photo),…) collectées entre le 1er
janvier et début décembre 2015 et un rappel des données certaines pour la période 2
­ 002-2015.
Au niveau de la dynamique de la population, on peut
souligner les points suivants :
OO la confirmation de la présence de l’espèce sur la
rivière Ain avec plusieurs données (dont un cas de
mortalité routière) en 2015.
OO une dynamique de recolonisation dans la Loire
qui se poursuit mais semble se ralentir vers l’est
en direction des Monts du lyonnais. La loutre a
été détectée sur le Furan en amont et en aval de
­St-Etienne.
OO une arrivée progressive de l’espèce dans le département du Rhône qui se confirme sur le fleuve
du même nom mais également sur le bassin de la
Saône.
44 | Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées
Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées
OO l’absence de données en ­Haute-Savoie pour l’année 2015.
OO pour ­l’Isère, en dehors de la confirmation sur certains affluents du Rhône (Varèze), une donnée
étonnante à proximité de l’agglomération grenobloise
OO la présence de la loutre a été détectée sur le
Guiers qui constitue potentiellement une voie de
colonisation importante pour les départements de
­l’Isère et la Savoie.
Conservation
Prise en compte dans les ouvrages
Dans le département de ­l’Ain, la LPO, en collaboration
avec Jura Nature Environnement, mène une étude qui
vise à mesurer les possibilités de franchissement de 4
barrages sur la vallée de la rivière ­d’Ain par la loutre
­d’Europe et le castor d
­ ’Eurasie. Sont concernés, le barrage ­d’Allement (01), de ­Cize-Bolozon(01), de Coiselet
(01) et du saut de Charmine (39).
En Ardèche, dans le cadre de travaux sur le barrage de
Malarce sur le Chassezac (création d’un évacuateur de
crues), l’étude d’impact du projet avait acté la mise en
place de mesures de réduction d’impact sur la circulation de la loutre et du castor. La LPO Ardèche a donc
apporté son expertise afin de proposer des aménagements qui permettent à la loutre de franchir ce barrage quelles que soient les conditions hydrologiques.
Protection réglementaire
Dans tous les départements où l’espèce est présente
en 2015, des arrêtés préfectoraux interdisant les
pièges tuants ont été pris. On peut cependant regretter que certains d’entre eux fixent des zones d’interdiction sur une liste de communes et non pas sur des
cours d’eau entiers voire la totalité du bassin versant
ce qui serait plus cohérent avec la biologie et la dynamique de l’espèce. Tous ces arrêtés préfectoraux s’appuient (en partie ou en totalité) sur les informations
fournies par le réseau Loutre coordonné par la LPO
qui démontre ici toute son importance.
Sensibilisation/formation
En avril 2015, 2 sessions de formations ont été organisées en avril à ­l’Ecopôle du Forez à destination des
bénévoles et des professionnels. Ces 2 formations ont
réunis une vingtaine de participants.
Par ailleurs l’ensemble des équipes (20 agents) des
trois contrats de rivières portés par ­St-Etienne Métropole ont bénéficié d’une journée de formation.
La LPO ­
Rhône-Alpes a signé une convention avec
la SFEPM afin d’être le relais régional de l’opération
« Havre de paix pour la Loutre » qui vise à sensibiliser
les propriétaires riverains des cours d’eau afin qu’ils
offrent des espaces de refuge pour la loutre.
Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 45
Protection des populations du busard cendré
Contexte et objectifs
Les busards cendrés, St martin et des roseaux bénéficient au niveau national d’un réseau piloté par la LPO
France, dont les actions sont présentées sur le site
http://busards.lpo.fr/index.html et sur www.busards.
com.
Le busard cendré est le plus menacé des trois et un
programme a été établi sur tous les départements
concernés par la présence de l’espèce afin d’améliorer
la connaissance, les moyens de protection, la communication à l’attention des acteurs concernés.
Moyens et résultats
Six actions déclinées en 4 volets composent le plan
régional d’actions.
OO Améliorer la connaissance : de nombreux paramètres font que la dynamique et la connaissance
autour de l’espèce sont hétérogènes d’un département à l’autre. L’objectif est d’homogénéiser le
plus possible le niveau de connaissance pour chacun des départements concernés afin d’évaluer au
mieux les besoins de l’espèce au sein de chaque
département.
OO Développer une stratégie conservation : l’espèce nécessite chaque année un gros investissement bénévole et le soutien de salariés pour élaborer une stratégie pérenne en concertation avec
le monde agricole. Dans ce cadre, des démarches
sont initiées afin de mettre en place, par le biais
des outils existants (MAEC..), des mesures favorables à l’espèce.
OO Communiquer : La réalisation d’un flyer à destination du monde agricole pour la valorisation des
espaces de type « friche ». Ces espaces sont en
effet très intéressants pour le busard mais également indispensables pour maintenir une diversité
biologique très souvent favorable à l’agriculture
(auxiliaires).
OO Créer un plan régional de sauvegarde : après
avoir analysé l’intérêt et les besoins de l’ensemble
des départements en matière de préservation de
l’espèce, il s’avère indispensable, au regard de la
situation critique de l’espèce au niveau régional,
d’élaborer un plan pérenne pour sa préservation,
voire pour son renforcement de population. Un
premier travail consistera à créer un groupe de
travail pour élaborer le futur plan.
de plus, pour le Rhône et l­’Isère. Ce point est problématique du fait que ces 2 départements, sont ceux qui
disposent de populations analysées comme étant les
plus prolifiques (de nature « source ») sur l’ensemble
des départements concernés par le programme.
Néanmoins, une première expérience a vu le jour
dans le Rhône (le taquet décentralisé) et qui a pour
objectif de renforcer la population départementale. Si
cette expérience s’avère concluante, elle pourra éventuellement être un des piliers, fort, sur lequel la future
stratégie de conservation régionale pourra s’appuyer.
La plaquette « friche » destinée aux acteurs agricoles
et initiée en 2014 a été finalisée et est prête pour
diffusion.
Le volet 4 qui consiste à l’élaboration d’un plan de
sauvegarde par la création d’un comité de pilotage
s’est concrétisé par la réalisation de 2 journées de
concertations avec l’ensemble des acteurs impliqués par la protection du rapace. Ces journées ont
abouti à la formalisation et le renfort de différentes
actions stratégiques favorables au busard cendré et
ce, conformément aux spécificités contextuelles de
chaque département.
La mobilisation autour de ce programme représente plus de 650 ­journées-hommes dont près de
500 réalisées par des bénévoles.
Perspectives
La diffusion du flyer « friche » contribuera à sensibiliser pour la préservation des milieux favorables à
la nidification du busard cendré et d’autres espèces.
Néanmoins, il faudra d’autres outils afin de réellement
préserver ces milieux qui concourent au maintien
d’une trame verte et d’ilots de biodiversité. Le futur
plan de sauvegarde du busard cendré devra prendre
en compte les spécificités de chacun des départements concernés et sûrement intégrer les départements de l’ancienne région ­
d’Auvergne qui sont
également, fortement concernés par la protection de
l’espèce. Il sera envisagé de réunir les référents de ces
départements lors des réunions du comité de pilotage
de 2016.
L’année 2015 s’est tout d’abord traduite par la poursuite des volets initiés en 2014 (1,2 et 3). En termes
de conservation, l’année 2015 est mitigée puisque si
elle semble correcte pour 2 départements comme la
Loire et l’Ardèche, elle est plus défavorable, une fois
46 | Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées
Nichée de busard cendré © P. Franco
Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées
­Tétras-lyre © L. Tassan
Plan régional d’actions
en faveur du ­tétras-lyre
Le ­tétras-lyre est une espèce à forte valeur patrimoniale, témoin de la présence d’habitats très riches au
plan biologique. En France, son état de conservation
peut être considéré comme défavorable d’après le
Muséum National d
­ ’Histoire Naturelle.
Les Alpes du Nord abritent près des 2/3 des effectifs
français. Cette forte responsabilité a conduit la DREAL
et le Conseil Régional ­Rhône-Alpes à initier en 2009 un
plan régional d’actions en faveur de l’espèce et de
ses habitats sur la période ­2010-2014.
La LPO ­Rhône-Alpes avec la LPO Savoie s’est fortement investie dans ce plan.
est ressorti du bilan que la priorité reste la connaissance des populations, qui à ce jour est encore très
insuffisante.
La LPO ­Rhône-Alpes reste très vigilante et continuera à militer pour la préservation de cette
espèce dans nos massifs alpins, et tout particulièrement dans les réserves naturelles, où elle est
toujours chassée.
Le bilan de ce plan est disponible sur le site de la
DREAL Auvergne R
­ hône-Alpes.
Le bilan du plan a été présenté le 2 décembre 2015
à GAP, avec un focus sur l’action menée par la LPO
Savoie :
Partageons la poudreuse avec le tétras lyre
http://www.­rhone-alpes.­developpement-durable.
gouv.fr/­partageons-la-poudreuse-avec-le-tetraslyre-a3841.html
Plusieurs de nos bénévoles adhérents LPO ont suivi
les formations sur les diagnostics d’habitats d’hivernage et de reproduction.
Il reste maintenant à voir si ce plan régional aura
une suite en ­2016-2017 et sur quelles thématiques. Il
© L. Tassan
Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 47
Sonneur à ventre jaune © B. Tranchand
Plan d’actions en faveur
du sonneur à ventre jaune
Contexte et objectifs
Le sonneur à ventre jaune fait l’objet d’un Plan National ­
d’Actions en raison de son statut protégé au
niveau national (arrêté ministériel du 19 novembre
2007 fixant la liste des amphibiens protégés) et de sa
régression continue à l’échelle nationale.
En 2011, la LPO ­Rhône-Alpes, a été mandatée par la
DREAL R
­ hône-Alpes pour rédiger et animer la déclinaison régionale de ce Plan d
­ ’Actions.
Treize fiches actions composent le plan régional. Elles
portent sur les différentes thématiques phares de la
conservation du sonneur à ventre jaune : sensibilisation et prise en compte de l’espèce dans les milieux
forestiers, de carrières et agricoles, gestion de l’espèce lors de mesures compensatoires…
Moyens et résultats
Animation du PNA au niveau régional
–– Participation au COPIL national du 31 mars 2015,
avec présentation de l’ensemble des actions réalisées et des outils créés à l’échelle rhônalpine
–– Animation du COPIL régional du 9 novembre 2015
–– 5 avis rendus à l’autorité environnementale relatifs à plusieurs demandes de dérogation « espèce protégée » : Ain : implantation de la station de compression de gaz à Etrez pour GRT
gaz, renouvellement et extension de la carrière
FAMY sur ­Belllegarde-sur-Valserine et Lancrans ;
­Haute-Savoie : aménagement d’un parking Relais
sur ­Cranes-Sales et Juvigny pour la Communauté
d’agglomération ­d’Annemasse, création d’un parc
d’activités sur la commune de Perrignier pour
la communauté de communes des collines du
Léman ; à l’échelle régionale : recherche appliquée sur l’espèce en ­Rhône-Alpes par le Laboratoire d’Ecologie des Hydrosystèmes Naturels et
Anthropisés (LEHNA).
Amélioration des connaissances sur la
répartition et la biologie de l’espèce
–– Parution en novembre 2015 de ­l’Atlas des reptiles
et amphibiens de R
­ hône-Alpes
–– Evolution de la connaissance de la répartition de
l’espèce pour 2015 : au minimum deux journées
de prospections ont été menées par département
sur les sites identifiés comme prioritaires dans la
hiérarchisation des sites ou sur des sites à enjeux
locaux définis a posteriori. 5 nouvelles stations
(Évires - Éteaux, Taninges - Chatillon sur Cluses,
Chilly, Vailly - Reyvroz) ont ainsi été découvertes
en ­Haute-Savoie.
–– Suivi des études scientifiques réalisées par le
LEHNA
Tactiques d’histoire de vie et prévisibilité interannuelle de l’environnement chez le sonneur à
ventre jaune
Syndrome de dispersion et prévisibilité interannuelle de l’environnement chez le sonneur à
ventre jaune
Démographie et variations météorologiques chez
le sonneur à ventre jaune
Choix de partenaires chez le sonneur à ventre
jaune
48 | Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées
Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées
Centralisation de la connaissance,
redistribution et échanges
–– Organisation d’une journée d’échanges techniques
à destination des publics amateurs et professionnels concernés par le sonneur à ventre jaune, le
8 juin 2015 au CFA de ­Montalieu-Vercieu (Isère) :
présentation de la biologie de l’espèce, échanges
sur sa prise en compte dans le cas de dossiers réglementaires, retours d’expérience par les acteurs
du territoire (APN et Carriers), sortie terrain. 28
participants d’origine variée : DREAL ­Rhône-Alpes,
associations de protection de la nature, ONEMA,
élèves de BTS GPN, bureaux d’études, CEN, exploitant de carrière et laboratoire d’écologie. La LPO
remercie l’UNICEM pour la mise à disposition des
locaux et l’association Lo Parvi pour l’appui à l’organisation de la sortie terrain.
–– Participation aux réunions d’échanges DREAL – Région – Animateurs PRA
Le 21 janvier 2015 : point d’étape sur l’ensemble
des PNA en cours.
Le 4 mai 2015 : pour mieux appréhender la
construction des dossiers demande de dérogation « espèces protégées » et le rôle de chacune
des parties présentes.
–– Accompagnement ­CNR-RTE : Au printemps 2015,
la Direction régionale CNR de Belley a contacté
l’animateur du PRA et du PNA sonneur à ventre
jaune pour un cas de sites de reproduction de sonneur à ventre jaune placés sur le cheminement de
véhicules professionnels à proximité d’une zone
de transformateur électrique RTE sur la commune
de Genissiat (Ain). Une fois le contact pris, il s’est
avéré que deux grandes ornières en eau contenaient des sonneurs à ventre jaune en reproduction. L’agent technique CNR a mis immédiatement
en défens les ornières avec des rubalises et des
panneaux d’information. A l’automne, une rencontre avec RTE (qui loue les terrains concernés et
souhaite s’impliquer dans la démarche) et la CNR a
été réalisée. Suite à cet échange et en accord avec
les services instructeurs, il a été décidé de combler
ces ornières à l’hiver 2015 et de recréer des mares
de substitutions favorables à proximité avant le
printemps 2016. Cette action sera encadrée par
une convention tripartite pluriannuelle en faveur
du sonneur à ventre jaune.
Développement et valorisation de
pratiques agricoles ou forestières
favorables à l’espèce
–– Sur le volet sylvicole, annulation de la formation
annuelle à destination des forestiers, faute de participants. Une veille sur l’espèce a pu être portée
sur plusieurs sites forestiers abritant des populations de sonneur à ventre jaune (Isère : projet
­ ’Espace Naturel Sensible à Sinard et projet d’un
d
Center Park à Roybon ; ­Haute-Savoie : plan de gestion d’un massif forestier à V
­ iuz-en-Sallaz).
Développement et valorisation de
pratiques d’exploitation de carrières
favorables à l’espèce
–– Réalisation d’une fiche « sonneur à ventre jaune »
sur la prise en compte de cette espèce pionnière
dans la gestion des carrières : à destination des
exploitants de carrières, des services instructeurs,
des bureaux d’études et du grand public. Téléchargeable sur les sites Internet de la LPO ­Rhône-Alpes
et de l’UNICEM.
–– Participation au Collège Granulat de l’UNICEM à
­l’­Isle-­d’Abeau (Isère) le 26 juin 2015.
–– Réalisation d’une vidéo sonneur à ventre jaune et
carrière par l’association CRISE (Centre Régional
­d’Information et de Suivi des Espèces Exotiques
Envahissantes) (exemple de Cusy – 74).
Protection des stations les plus
sensibles
–– Veille sur les sites hiérarchisés en 2014 et prospections complémentaires pour l­’Ain.
–– Projets d’étude sur les secteurs périurbains : report en 2016 sous réserve des financements disponibles : Loire, Savoie et enjeu fort en ­Haute-Savoie
sur la forêt de Planbois (projet de création de
l’A40).
–– Sonneur à ventre jaune et Natura 2000 : restitution de la répartition de l’espèce sur le portail régional Faune R
­ hône-Alpes.
Connexion des stations isolées et
prises en compte dans l’aménagement
du territoire à large échelle
–– Report du projet « Connectivité, diversité génétique et enjeux de conservation chez le sonneur
à ventre jaune en ­Rhône-Alpes » LEHNA/LPO
­Rhône-Alpes, faute de financements.
Participation aux politiques de gestion
des grands et moyens cours d’eau
–– Rencontre le 21 septembre 2015 LPO ­Rhône-Alpes
- CNR : présentation du projet « Connectivité, diversité génétique et enjeux de conservation chez
le sonneur à ventre jaune en R
­ hône-Alpes ».
Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 49
Mise en place d’actions de
communication sur l’espèce
–– 2 chantiers bénévoles de débroussaillage et de
curage ou de création de mares en ­Haute-Savoie
(Viry et Groisy).
–– 1 ­coupure-presse « focus sur le sonneur » en Savoie dans le Dauphiné Libéré.
Perspectives
OO Poursuite de l’animation du PNA sonneur à
l’échelle régionale, dont l’accompagnement des
services instructeurs quant aux demandes de dérogation « espèce protégée » (avis) en plus de la
veille menée sur l’espèce…
OO Amélioration de la connaissance : reconduction
des 2 journées de prospection par département
sur des sites prioritaires
OO Formation : reconduction de la journée d’échanges
techniques « Sonneur » incluant un volet forestier
plus développé à destination des propriétaires et
gestionnaires forestiers privés
OO Poursuite de l’accompagnement CNR – RTE pour
la création de mares de substitution sur Génissiat
OO Recherche de financements complémentaires
pour réaliser les projets d’étude, notamment sur
les secteurs ­péri-urbains
OO Engagement d’une réflexion commune avec nos
homologues du PRA sonneur à ventre jaune Auvergne sur la suite d’un PRA grande région à
construire ensemble.
Déclinaison régionale du Plan National
­d’Actions en faveur du milan royal
Contexte
En 2014 un nouveau programme régional en faveur
de la faune sauvage porté par la LPO ­Rhône-Alpes a
vu le jour pour trois ans (­2014-2016) avec le soutien
financier de la Région ­Rhône-Alpes et de la DREAL.
Au sein de ce programme pluriannuel une action est
consacrée au milan royal. Elle reprend les principaux
objectifs des plans précédents : suivi de la population
nicheuse et hivernante, expérimentation de placettes
d’alimentation hivernale et chez les éleveurs ainsi
que sensibilisation des différents acteurs. Au regard
de l’extension géographique récente de l’espèce
(en ­Haute-Savoie notamment et dans une moindre
mesure dans la Loire) et du contexte de ressources
financières réduites, il n’était plus envisageable de
suivre la population nicheuse régionale de manière
exhaustive. Nous avons donc fait le choix de concentrer ce suivi sur des zones échantillons à l’instar de ce
qui s’était pratiqué dans le programme i­nter-régional
Massif Central et de ce qui continue de se faire dans le
cadre du suivi national de cette espèce.
En 2015, il était donc prévu :
OO Le suivi des populations
ƒƒ inventaire des couples nicheurs sur trois zones
échantillons (Ardèche, Loire et H
­ aute-Savoie) et
suivi du succès de reproduction
ƒƒ comptages mensuels des deux dortoirs
hivernaux (Ardèche et Loire) de septembre à
février
OO Etude du régime alimentaire
ƒƒ collecte et analyse de pelotes de réjection
OO Conservation
ƒƒ alimentation d’une placette hivernale
ƒƒ étude du régime alimentaire
ƒƒ actions de sensibilisation du monde agricole
(particulièrement en H
­ aute-Savoie).
Résultats
Reproduction
Après une saison 2014, marquée par un taux d’échec
exceptionnellement bas dans les zones échantillons
(0 % en Ardèche et Loire et seulement de 17 % en
­Haute-Savoie), 2015 est la seconde année consécutive
où le taux de réussite (=le pourcentage de couples
ayant mené au moins un jeune à l’envol) est très
bon. Il est en tout cas bien supérieur à ceux constatés les années précédentes. Le taux d’échec était
en moyenne entre 30 et 40 % pour la Loire pour la
période ­2008-2013, et entre 10 et 20 % en Ardèche.
50 | Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées
Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées
Comme en 2014, les taux de reproduction dans les
trois zones échantillons de notre région sont également très bons. En France, sur l’ensemble des zones
faisant l’objet d’un suivi similaire, ils étaient en 2015 de
1,63 jeune par couple nicheur (n=552) et 2,00 jeunes
par couple producteur (n=420).
suffisamment de pelotes (malgré les recherches effectuées) pour une analyse.
En Ardèche, malgré la présence d’un nombre d’oiseux
record, seulement une dizaine de pelotes a pu être
collectée.
Ces analyses du contenu des pelotes de réjections,
bien que portant sur un échantillon restreint, confirment les résultats obtenus la saison précédente :
Hivernage
Sur le dortoir de Grospierre en Ardèche la moyenne
pour la saison ­2014-2015 est de 87 individus. Cette
valeur est nettement supérieure aux moyennes des
années précédentes (inférieure à 70 individus). Ceci
s’explique par une présence importante et régulière de novembre à février. L’effectif de décembre
(110 individus) est remarquable pour la période. Le
maximum d’oiseaux présents est atteint le 10 janvier
(comptage national) avec 170 individus. Ceci constitue
un nouveau record pour le site (précédent : 162 individus le 14 janvier 2013).
–– les milans royaux qui se regroupent en dortoir
près des centres d’enfouissement des déchets
sont loin de se nourrir exclusivement sur ces sites
–– les milans royaux sont extrêmement opportunistes et, en cette saison, régulièrement charognards.
–– les lombrics occupent une part importante de leur
régime alimentaire hivernal.
Pour le dortoir de R
­ oche-la-Molière dans la Loire, la
fréquentation du dortoir a été strictement à l’inverse
de la saison précédente : des effectifs assez faibles en
début de saison puis qui augmentent rapidement vers
la fin décembre et restent à des niveaux élevés pratiquement jusqu’à la fin des comptages.
–– le milan royal consomme fréquemment des campagnols des champs et est donc fortement exposé
en cas de traitements aux anticoagulants
L’effectif maximum est de 110 oiseaux (2 semaines
consécutives), ce qui constitue le record pour le site
(105 précédemment en 2010/2011).
Pour ce volet, l’accent a été mis cette année sur la sensibilisation du monde agricole en H
­ aute-Savoie, où
l’espèce s’est récemment installée et où la population
se développe rapidement.
Etude du régime alimentaire
La LPO Haute-Savoie s’est notamment investie lors
de la phase d’élaboration du PAEC « Arve, porte des
Alpes » afin d’informer les différents acteurs sur la
problématique de conservation de milan royal ainsi
que dans des MAEC qui lui seraient favorables.
La fréquentation « atypique » du dortoir ligérien (très
faibles effectifs sur la première moitié de la saison),
à laquelle s’ajoutent le fait que la localisation du dortoir a été « mouvante » (au moins 4 sites différents utilisés dans la saison) et des conditions météo (fortes
précipitations) au moment où les effectifs étaient
les plus importants, n’ont pas permis de collecter
Sensibilisation
Par ailleurs, cette année, une partie des agriculteurs
de la zone d’étude (Villaz, Les Ollières, Groisy) a été
rencontrés afin de les sensibiliser à la présence du
milan royal.
Sources de la Loire (07)
Forez sud (42)
­Bornes-Filières (74)
150
297
270
Nombre de couples
5
6
­6-15
Nombre de couples nicheurs
5
5
6
Densité min (pour 100 km²)
3,33
1,69
2,2
Densité max (pour 100 km²)
3,33
2,02
5,5
5
4
5
0 %
20 %
17 %
9
10
10
Nombre de jeunes / couple nicheur
1,8
2,00
1,67
Nombre de jeunes / couple producteur
1,8
2,5
2
Surface (km²)
Nombre de couples producteurs
Taux d’échec
Nombre de jeunes
Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 51
17 exploitants ont ainsi pu découvrir l’espèce, les
menaces qui pèsent sur ce rapace ainsi que les actions
menées en sa faveur. Les supports de communication
utilisés sont ceux mis à disposition par la LPO Mission
rapaces.
Ces bons résultats globaux ne doivent cependant pas
cacher de fortes disparités locales. De plus, la bonne
productivité en jeunes ne se traduit pas par une augmentation de la densité du nombre de couples dans
les zones échantillons ligérienne et ardéchoise ni par
un accroissement des populations départementales.
Placettes
En ­Haute-Savoie en revanche l’expansion de l’espèce
se poursuit avec au moins trois secteurs de nidification en dehors de la zone échantillon. A l’intérieur de
­celle-ci, la colonisation semble se stabiliser.
Pour la 15ème année consécutive la placette d’alimentation hivernale de R
­ oche-la-Molière a été approvisionnée hebdomadairement avec des carcasses de volaille
entre début octobre et début mars fournies gracieusement par deux boucheries.
Concernant la placette « éleveur » réalisée en 2011,
et dont l’exploitant a changé en 2013, elle a été alimentée pendant toute l’année par Mr Faure au gré
de la mortalité dans son élevage. Si deux visites de
contrôles ont été faites pour vérifier le bon état de la
placette, ­celle-ci ne fait plus l’objet d’un suivi régulier
(par observation directe ou par piège photo).
Conclusions et perspectives
Les résultats 2015 pour la reproduction dans les
zones échantillons de R
­ hône-Alpes sont très bons
pour la seconde année consécutive et s’inscrivent
dans un contexte national où 2015 restera comme
une année « record » pour la reproduction du milan
royal en France.
Après une saison 2013/2014 moyenne en Ardèche et
très mauvaise dans la Loire (voir rapport 2014), l’hivernage 2014/2015 bat plusieurs records : le nombre
maximum d’oiseaux en Ardèche (170) et dans la Loire
(110), la meilleure moyenne en Ardèche (87) et la
seconde meilleure moyenne dans la Loire (38). Cela
s’inscrit ­
là-aussi dans un contexte national où les
effectifs hivernants en France au cours de cette saison ont été particulièrement importants, surtout dans
le Massif Central.
Enfin, la sensibilisation en 2015 a été essentiellement axée vers les acteurs du monde agricole en
­Haute-Savoie où l’espèce se développe. Si le PAEC du
plateau de Bornes ne prend que très peu en compte
la problématique du milan royal, les contacts directs
avec certains agriculteurs sont plus porteurs d’espoir.
Cette sensibilisation du monde agricole est d’autant
plus importante dans un département voué à l’élevage et qui commence à subir les dégâts des campagnols dans les prairies.
Milan royal © R. Diez
52 | Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées
Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées
Plan d’actions en faveur de l’aigle de Bonelli
Contexte et objectifs
L’aigle de Bonelli est l’un des rapaces les plus menacés
en France. En 2015, un nouveau couple est cantonné
en France (33 couples) et on note 38 jeunes à l’envol.
En ­Rhône-Alpes on compte deux couples situés en
Ardèche. Les principales causes de régression de l’espèce sont le fort taux de mortalité (électrocution, percussion de câbles, tirs), la réduction des habitats et le
dérangement sur les sites de reproduction.
Le Plan National ­d’Actions en faveur de cette espèce
d’une durée de 10 ans (­2014-2023) vise à réduire les
causes de mortalité des adultes cantonnés sur les
domaines vitaux et des jeunes erratiques sur les zones
de concentration, ainsi que de maintenir l’attractivité
et l’intégrité des sites vacants. L’objectif est de favoriser la productivité de la population par la stabilisation des couples, le développement de la population
d’oiseaux surnuméraires (survie) tout en leur offrant
la possibilité de trouver des sites vacants aptes à les
accueillir pour former de nouveaux couples. ­L’Ardèche
compte 8 sites vacants.
Moyens et résultats
Le suivi des oiseaux et des sites représente 223
heures (184 heures du salarié et 39 heures des bénévoles) dont 110 heures réalisées sur des sites vacants :
Gorges du Chassezac, les Gorges de la Baume, le
Cirque de Chauzon et Gras. Cette action a permis de
noter le maintien des partenaires des deux couples.
La reproduction 2015 est plutôt faible avec deux
jeunes à l’envol obtenus sur un seul site (site 16)
alors que l’autre couple a subi un échec après éclosion (cause indéterminée). La productivité moyenne
en Ardèche depuis 1990 est de 0,83 jeune par couple
et par an avec une nette amélioration ces dernières
années (­2008-2015 : 1,5 jeunes/couple/an).
Le suivi des sites vacants de ­l’Ardèche n’a pas apporté
d’observation. Les observations d’oiseaux erratiques
dans la Drôme (observations en 2015) témoignent de
l’attractivité du sud de la région R
­ hône-Alpes sur cette
espèce.
La LPO Rhône-Alpes a participé comme chaque année
au programme national d’amélioration des connaissances des domaines vitaux des couples. En 2015,
la femelle du site 16 des Gorges de ­l’Ardèche a été
équipée d’une balise solaire GPS/GSM Microwave qui
devrait permettre de suivre l’oiseau durant 12 à 18
mois.
Suite à la convention signée en 2005, le partenariat
entre la LPO Rhône-Alpes et ERDF ­Drôme-Ardèche a
permis la neutralisation de 106 poteaux entre 2009 et
2015 dont 12 en 2015. Ce programme concerne une
partie des domaines vitaux des 2 couples d’aigles et
50 % de la ZPS de B
­ asse-Ardèche.
Le programme en faveur du lapin de garenne (LPO
Rhône-Alpes, SGGA, FDC07, FDC 30, ONF07, associations de chasse) s’est poursuivi en 2015 avec notamment le 11/12/15 l’organisation d’une réunion et visite
sur le terrain réunissant les fédérations de chasse de
­l’Ardèche et du Gard mais aussi les associations de
chasse des communes concernées. Les suivis « Lapin
de garenne » par relevé d’indices de présence sur les
lieux de renforcement de population ont été réalisés.
Plusieurs réunions et rencontres ont eu lieu visant à
favoriser la prise en compte de l’aigle de Bonelli sur
les sites N2000 et les ENS qui concernent les deux
sites occupés (Gorges de ­l’Ardèche) et au moins cinq
sites vacants (Baravon, Rimouren, Chassezac, Cirque
de Chauzon, Gorges de la Baume).
En 2015, la LPO ­Rhône-Alpes et ses partenaires (SGGA,
LPO 07, ONF 07, CG07 : ­ENS-Site B4) ont été soutenus par la Région R
­ hône-Alpes, la DREAL R
­ hône-Alpes,
les fonds NATURA 2000 (via le SGGA) et du Département de ­l’Ardèche (site vacant –ENS). La LPO Drôme
a assuré le suivi et la saisie des observations des
oiseaux dans ce département.
Perspectives
Avec 33 couples et 38 jeunes à l’envol en 2015, la
population française d’aigle de Bonelli montre des
aspects positifs et témoigne de l’adaptabilité relative
de l’espèce face à certaines contraintes. Toutefois,
les suivis menés chaque année mettent en exergue
le rôle néfaste des destructions directes en lien avec
certaines activités humaines et la réduction des habitats (urbanisation, industrialisation, artificialisation).
Les politiques publiques doivent être cohérentes avec
les objectifs du Plan National d’Actions qui fera l’objet
d’une première évaluation au bout de ses 5 ans d’existence (2018). En ­Rhône-Alpes le partenariat avec ERDF
doit être optimisé en réalisant de nouveaux diagnostics des poteaux à risque afin de permettre à ERDF de
neutraliser un plus grand nombre de poteaux chaque
année. Après la relance des actions en faveur du
lapin de garenne (SGGA, FDC 07 et 30) les réalisations
concrètes doivent être menées en 2016 de façon coordonnée entre les partenaires.
Aigle de Bonelli © V. Palomares
Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 53
Plan d’actions en faveur du vautour percnoptère
Contexte et objectifs
Un premier Plan National ­d’Actions (PNA) a été
conduit de 2002 à 2007. Un 2e plan a été établi sur
10 ans (­2015-2024). L’objectif principal du plan est la
constitution d’un réseau de placettes d’équarrissage
pour favoriser la productivité des couples et inciter
leur retour sur les sites vacants. Le suivi des sites et
des oiseaux reste primordial pour la connaissance de
l’espèce et mieux appréhender les menaces.
La LPO Rhône-Alpes est coordinatrice du plan dans la
région. Les partenaires techniques sont pour l­ ’Ardèche
la LPO Ardèche, le SGGA et l’ONF et pour la Drôme la
LPO Drôme, Vautours en Baronnies et le Parc Naturel
Régional du Vercors (PNRV).
Les actions sont réalisées grâce au soutien financier du Conseil Régional R
­ hône-Alpes, de la DREAL
Rhône-Alpes, des fonds NATURA 2000 (via le SGGA) et
du Conseil Général 07 (site vacant classé en Espace
Naturel Sensible). La LPO participe également au
niveau national à des actions transversales (baguage
des jeunes ...).
En 2015 la population française de vautour percnoptère est d’environ 90 couples dont 71 dans les Pyrénées et 16 dans le ­sud-est. La région ­Rhône-Alpes
abrite en 2015, quatre couples (trois en Ardèche et un
dans la Drôme) fournissant deux jeunes à l’envol (soit
0,5 jeune /couple).
Moyens et résultats
Dans la Drôme le suivi des oiseaux et la gestion des placettes (n=10) dédiées aux vautours (quatre espèces)
incombent à Vautours en Baronnies, au PNRV et à
la LPO Drôme. Leur approvisionnement représente
par an plus de 170 tonnes de carcasses et 100 kg de
déchets de boucherie.
En Ardèche, la LPO gère une placette structure et six
placettes éleveur. Le SGGA a en charge trois placettes
structure. Depuis 2012, l’approvisionnement annuel
des placettes structure dépasse les 10 tonnes pour
atteindre plus de 16 tonnes en 2015. Les placettes
éleveur représentent quant à elles 6 tonnes. Le suivi
des oiseaux (SGGA et LPO) révèle la présence de 3
sites occupés en 2015 dont un nouveau concernant
un jeune mâle et une femelle née et baguée en 2010
à Goudargues (30) mais leur reproduction a échoué
pendant la couvaison.
En 2015, au moins huit oiseaux en plus des trois
couples ont été notés : les deux partenaires du site
du Gard, quatre adultes et deux immatures. Dans la
Drôme au moins 11 oiseaux en plus du couple ont été
observés. Les surnuméraires représentent un minimum de 17 oiseaux en R
­ hône-Alpes.
La LPO assure une veille dans les comités de pilotage des sites « Gorges de ­l’Ardèche », « Gorges du
Chassezac » et « Moyenne Vallée de ­l’Ardèche ». Des
sites occupés et vacants étant présents sur ces sites
N2000, la LPO les a intégrés dans la Zone de Sensibilité Majeur. Ces dernières intéressent les deux sites
occupés en 2014 et six anciens sites. Dans la Drôme
elles incluent les six sites occupés et anciens.
La LPO préconise la mise en place d’une ZPS sur
les sites du Chassezac et de la Moyenne vallée de
­l’Ardèche afin de mieux informer les instances et les
porteurs de projets de l’enjeu « Percnoptère » sur ces
sites et d’apporter un levier supplémentaire (financier
et technique) pour développer des actions en faveur
de l’espèce.
Dans le cadre d’une convention ERDF/LPO RA, il a été
neutralisé en Ardèche de 2009 à 2015, 106 poteaux.
Ces travaux préservent en partie les sites occupés. De
nouvelles neutralisations sont prévues sur St Remèze,
mais aussi à proximité du site d’enfouissement des
déchets (SICTOBA) fréquenté par l’espèce (Grospierres). Dans la Drôme, le partenariat ERDF/Vautours
en Baronnies/LPO a permis d’aboutir à la neutralisation de plusieurs poteaux et câbles à Villeperdrix.
Une étude technique pour la neutralisation de toute
la ligne de Villeperdrix a été engagée par ERDF durant
l’automne 2015 dans le cadre du programme LIFE+
GYP-CONNECT. Elle devrait conduire à l’enfouisse­
ment d’une partie de la ligne et la pose d’une nouvelle
ligne avec un câble tressé unique.
Perspectives
Les connaissances acquises ces dernières années sur
l’espèce, permettent de mieux caractériser les paramètres démographiques que sont la productivité et
la mortalité. Les changements répétés de partenaires
au sein des couples expliquent en partie la très faible
productivité de certains couples. Ceci a un impact sur
la dynamique de la population et freine la recolonisation de sites vacants par de nouveaux couples.
La conservation de l’espèce passe par la réduction des
causes de mortalité et la réhabilitation de l’équarrissage naturel (placettes éleveurs). En cohérence avec
les objectifs du PNA et au regard des potentialités disponibles en Ardèche et dans la Drôme, le développement du réseau de placettes reste une priorité pour
la LPO et ses partenaires. Ces aménagements sont de
véritables outils de facilitation dans les exploitations
d’élevage, contribuent à limiter leur impact environnemental (bilan carbone par réduction de l’équarrissage industriel) et à sensibiliser les éleveurs sur le rôle
réel des vautours dans les espaces pastoraux. Dans
les Baronnies et en Ardèche le réseau de placettes
éleveurs devrait s’étendre au fur et à mesure que des
éleveurs volontaires se manifestent. Ceci doit être
réalisé en favorisant une synergie locale impliquant
54 | Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées
Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées
divers acteurs (élus locaux, éleveurs, DCSPP, gestionnaires des espaces naturels, pratiquants des sports
de nature, naturalistes...).
Les Zones de Sensibilité Majeure (ZSM) des sites occupés et vacants sont un outil important mais seraient
beaucoup plus efficaces si elles étaient intégrées au
réseau Natura 2000 et obtenaient le statut de ZPS
ce qui permettrait éventuellement de mobiliser des
fonds européens sur ces sites, notamment en constituant de nouveaux programmes LIFE incluant des
actions sur les oiseaux.
Vautour pernoptère sur une placette d’équarrissage naturel © LPO
Plan d’actions en
faveur des Odonates
En 2015, la LPO a poursuivi son partenariat avec
Sympetrum pour la déclinaison régionale du PNA
Odonates.
Plusieurs réunions ont permis de partager les objectifs prioritaires et de valider les axes du plan régional
d’actions :
OO Le 2 avril 2015 réunion préparatoire au COPIL avec
la DREAL
OO Le 25 juin 2015 1er COPIL régional à la DREAL
Cordulegaster bidentata Selys, 1843 (Cordulégastre bidenté), espèce supplémentaire. pour le Plan Régional d
­ ’Actions en faveur des Odonates, en plus des 18
espèces retenues au niveau national © R. Letscher
Après la mise à jour de l’inventaire Odonates de
­l’Etournel en 2014, la CNR a confié en 2015 à la LPO et
à Sympetrum une cartographie des h
­ ot-spot odonatologiques sur le fleuve Rhône et l’identification d’actions à préconiser sur les sites à enjeux. Cette étude,
réalisée dans le cadre du PNA, est encore en cours.
Veille sur les autres espèces
bénéficiant d’un plan d’actions
L’exemple du PNA Gypaète
barbu Coordination Alpes
La LPO ­Rhône-Alpes est membre du COPIL de la Coordination ALPES du Plan National d
­ ’Actions en faveur
du Gypaète barbu (­2010-2020). Les LPO Drôme, Isère,
Savoie et ­Haute-Savoie contribuent à ce PNA notamment sur le volet connaissance (échanges de données
et participation au comptage international). Les LPO
Drôme, Isère et ­Haute-Savoie sont aussi prestataires pour des animations et les LPO Drôme et Isère
participent à la gestion d’une placette d’équarrissage spécifique. La réunion du COPIL 2015 organisée
le 26 janvier 2016 à la DREAL ­Rhône-Alpes par ASTERS
(coordinatrice) avait pour thèmes principaux : le bilan
intermédiaire (­2010-2015) du PNA et la présentation
du programme LIFE GypHelp.
ASTERS a présenté les résultats de la reproduction
2015 dans les Alpes (9 couples donnant 6 jeunes et 2
couples en cours d’installation) ainsi que les diverses
actions de conservation et de sensibilisation du PNA.
ASTERS a également présenté les actions spécifiques
au programme LIFE : partenariat avec les transporteurs d’électricité (ERDF et RTE) et les remontées
mécaniques, réduction des risques d’empoisonnement, partenariat avec le monde cynégétique pour
réduire les risques de mortalité par le plomb des
munitions (saturnisme). Des outils de communication
réalisés dans le cadre du LIFE GypHelp ont été exposés (panneaux, affiches).
Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 55
Engagement 5
Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels
pour la faune sauvage
56
Roselière de l’Isère
© J. Girard-Claudon
En dehors des actions menées dans
le cadre des Plans d’actions proprement dits, la LPO s’efforce de coupler
actions d’urgence (sauvetage d’amphibiens…) et sensibilisation des acteurs
publics et privés, pour une amélioration de leurs pratiques au quotidien. Elle accompagne les politiques
publiques en matière d’aménagement
du territoire, en apportant son expertise (connaissances de la biologie des
espèces, historique de la répartition,
préconisations…) et son s­ avoir-faire.
Rapport d’activités 2015 | 57
Schéma Régional de Cohérence Écologique
(SRCE)
Recensement et bilan du traitement des points noirs de la trame verte
Contexte et objectifs
La Trame verte et bleue est une démarche qui vise à
maintenir et à reconstituer un réseau d’échanges sur
le territoire national pour que les espèces animales et
végétales puissent communiquer, circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer…
La trame verte se compose :
OO de réservoirs de biodiversité qui sont des espaces
dans lesquels la biodiversité, rare ou commune,
menacée ou non, est la plus riche ou la mieux représentée…
OO … reliés de manière fonctionnelle par des corridors écologiques permettant le déplacement des
espèces.
Issus des lois Grenelle (3 Août 2009 et 12 juillet 2010),
les Schémas régionaux de cohérence écologique
(SRCE) identifient et favorisent la mise en œuvre d’actions favorables à la trame verte et bleue.
Parmi les objectifs affichés dans le SRCE, l’amélioration de la connaissance de l’impact des infrastructures sur les continuités écologiques doit permettre
de mieux connaître les points noirs et d’engager des
actions de restauration.
L’objectif de la présente action est de recenser, cartographier et porter à connaissance les points noirs
entraînant la mort des animaux sauvages, en utilisant
une typologie commune.
Moyens et résultats
Au cours de l’année 2015, un important travail exploratoire des données a été réalisé par Irene Carravieri,
en stage de fin d’étude (master 2 recherche « Espaces
et milieux » - Université Paris Diderot – Paris VII).
Au vu des difficultés à obtenir des données provenant d’autres organismes, le travail s’est concentré
sur les données disponibles au sein du réseau LPO.
Au 31 mai 2015, 15 500 données de mortalité étaient
disponibles, dont la cause principale est la circulation
routière.
Les mammifères constituent le groupe le plus souvent noté avec notamment le hérisson, le blaireau et
le renard faisant partie des espèces.
Différents tests cartographiques ont été réalisés pour
mettre en évidence les secteurs les plus accidentogènes et plusieurs analyses régionales ou départementale ont été conduites.
58 | Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage
Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage
La carte représente par exemple la répartition des
données de mortalité et celle du lieu de résidence des
observateurs. Elle avait pour objectif de mettre en évidence une éventuelle corrélation entre les deux et
donc un biais de prospection.
Perspectives
2015 était la dernière année de mise en œuvre de l’action. Elle a également vu la construction d’un partenariat entre le CEREMA (Centre d’études et d’expertise
sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), la FRAPNA, la Fédération régionale des
chasseurs, la LPO, la DREAL (Direction régionale de
l’environnement, l’aménagement et du logement) et la
Région A
­ uvergne-Rhône-Alpes. Ce partenariat a pour
but la mise en œuvre du projet d’ « Amélioration de la
connaissance et réduction de l’impact des infrastructures linéaires de transport sur les continuités écologiques de Rhône- Alpes ». Ainsi dans ce c­ adre-là, les
données de tous les partenaires en disposant seront
mises en commun et analysées afin de mettre en évidence les secteurs les plus accidentogènes. Parallèlement, des formations seront dispensées à l’attention
des gestionnaires d’infrastructures et deux secteurs
prioritaires du SRCE seront expertisés (un secteur à
cheval sur ­l’Isère et le Rhône, expertisé en 2015 et un
dans la Loire en 2016).
Protection des amphibiens
sur les sites d’écrasements
Contexte et objectifs
En 2011, a été réalisée la cartographie des tronçons
de route concernés par la problématique des écrasements d’amphibiens. Ces tronçons ont été hiérarchisés afin de déterminer les priorités d’intervention.
Cette carte des tronçons identifiés a été transmise
pour le schéma régional de cohérence écologique.
Sur une bonne part de ces sites identifiés, les associations de protection de la nature, mais aussi localement des collectivités, tentent de sauvegarder les
populations d’amphibiens avec des barrières de protection dont il faut poursuivre la mise en place annuellement. Il convient également d’accompagner les
pouvoirs publics vers un aménagement durable des
sites prioritaires pour la protection des populations
d’amphibiens à travers la mise en place de solutions
pérennes (passage à faune...).
Moyens et résultats
Le programme d’actions de 2015 est similaire à l’année précédente. Il comporte plusieurs volets : aide à
la conception de passages à petite faune et suivi de
chantier, protection des sites d’écrasements par pose
de barrières et de panneaux (essentiellement bénévole, ou cofinancée au niveau départemental) et
communication.
Tous les départements de R
­hône-Alpes (sauf
­l’Ardèche) participent à la protection des amphibiens contre les écrasements, depuis maintenant
plus de 15 ans.
Création d’un passage à faune sur le site d’écrasement de Cruseilles
© LPO H
­ aute-Savoie
Dans le département de l­’Ain, 6 sites ont été équipés par un système de ­barrières-pièges en 2015 par
la LPO et par des collectivités. Les services du Conseil
Départemental de ­
l’Ain sont intéressés pour continuer le travail sur la problématique des écrasements
avec la LPO Ain et la LPO ­
Rhône-Alpes. En parallèle, des solutions pérennes sont envisagées dans le
cadre de contrats corridors sur au moins 2 sites du
département.
Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 59
En Drôme, sur le seul site suivi par des filets de protection, aucune mesure de conservation n’a pu voir le
jour malgré les démarches de la LPO Drôme. La création d’un espace naturel sensible dans ce secteur
pourrait participer à la sauvegarde des amphibiens.
En Isère, la LPO Isère travaille toujours avec le Conseil
Départemental de ­l’Isère sur la campagne de sauvegarde dans le département. Des associations locales
se sont aussi investies dans cette opération. Sept sites
sont équipés de filets de protection (suivis par la LPO
et par d’autres associations) et 6 sites sont maintenant équipés de passages à petite faune sous la route.
Un nouveau passage à faune est à l’étude.
Dans la Loire, les 2 sites suivis ont vu les projets de
passages à faune être relancés par le département de
la Loire. La LPO Loire a pu apporter son expertise sur
ces projets. Par contre, sur les sites où des bénévoles
assuraient des sauvetages, aucun suivi n’a été réalisé
en 2015, faute de pouvoir mobiliser suffisamment de
personnes. La ­non-possibilité de réaliser des aménagements pérennes a démotivé les bénévoles.
Dans le Rhône, en plus du suivi par barrières de protection sur le site de Tarare, de nombreux sauvetages
ponctuels sont réalisés par des bénévoles de la LPO
Rhône sur 8 sites du département. Aucun nouveau
passage à faune n’a été réalisé dans le Rhône en 2015.
Pour 2015, 9 sites ont été équipés de filets en Savoie.
Ces sites sont suivis par la LPO et par d’autres associations, nécessitant est très forte mobilisation bénévole.
En Savoie, aucun nouvel équipement n’a été réalisé en
2015.
En ­
Haute-Savoie, le passage à faune débuté en
2014 a été terminé en 2015, avec le suivi de la LPO
Haute-Savoie. La LPO a travaillé avec le Conseil
­
Départemental, même si des difficultés sont apparues lors de la création du passage à faune. La LPO
­Haute-Savoie suit 2 sites d’écrasements d’amphibiens
dans le département ; 3 autres sites sont suivis par
d’autres associations.
Cette année 2015, ce n’est que relativement peu de
retours médiatiques qui ont été constatés sur l’ensemble des sites d’écrasements suivis par les LPO
départementales. ­
Faut-il y voir une lassitude des
médias à cette opération reconduite annuellement ?
Perspectives
La problématique des écrasements d’amphibiens
concerne l’ensemble de la région ­Rhône-Alpes depuis
plus de 15 ans maintenant. Pour tenter d’enrayer le
déclin des populations d’amphibiens à cause des
écrasements, les associations et certaines collectivités s’investissent dans la mise en place de mesures de
protection. C’est ainsi que des filets de protection sont
installés chaque année le long de portions de routes
dans la plupart des départements de ­Rhône-Alpes.
Ces dispositifs ne peuvent être que temporaires. C’est
pour cela que les LPO de R
­ hône-Alpes se mobilisent
pour accompagner les collectivités territoriales (les
départements en tête car ce sont eux les principaux
gestionnaires de routes) afin de mettre en œuvre des
passages à faune, ou de travailler sur leurs faisabilités, voire d’autres moyens de protection pérenne
(création de sites de reproduction avant la traversée
de la route, déviations…). La réalisation de ces aménagements émane donc d’une politique volontaire de la
collectivité concernée.
Pour l’année 2016, les LPO de ­Rhône-Alpes continueront la protection des amphibiens lors de leurs déplacements printaniers et continueront à accompagner
les collectivités pour la recréation des continuités écologiques. D’autre part, cette prochaine année sera
aussi l’occasion de mettre à jour les priorités d’actions
sur les sites d’écrasements d’amphibiens. En effet,
depuis la dernière mise à jour de 2011, des aménagements pérennes ont été réalisés et de nouveaux sites
d’écrasements ont été découverts. Il y a donc nécessité de revoir les priorités, et ce dans l’ensemble de
la région.
Le Comité Régional Avifaune de R
­ hône-Alpes
Contexte et objectifs
Dans le cadre du Schéma régional de cohérence écologique (SRCE), en ­Rhône-Alpes les acteurs de la protection de la nature ont la volonté de protéger la trame
aérienne. La LPO ­Rhône-Alpes a proposé dès 2012 que
soit mis en place un Comité régional avifaune opérationnel (CRA). Après concertation avec l’ensemble des
acteurs concernés, ce comité a été constitué. Composé des entreprises de transports et distribution
de l’électricité (RTE et ERDF), d’un représentant des
gestionnaires d’espaces naturels (ASTERS) et de la LPO
­Rhône-Alpes (interlocuteur des associations naturalistes et animateur du comité), le CRA a pour but de
faciliter le travail en partenariat à l’échelle régionale
et d’impulser des actions locales. Il a pour ambition de
coordonner les actions sur la région, en accord avec
les entreprises, les naturalistes et gestionnaires. Ses
axes de travail sont notamment les priorités de programmation de travaux en faveur de l’avifaune, les
outils et modalités de recueil et d’analyse des données, le suivi et l’évaluation des actions réalisées. La
charte signée en 2014 définit les rôles de chacun.
60 | Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage
Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage
Moyens et résultats
En 2015, quatre réunions ont été organisées durant
l’année afin de mener à bien les actions de façon collégiale. Les partenaires du CRA se sont attachés notamment à terminer la carte régionale des enjeux avifaune
qui est à présent disponible via G
­ eoRhône-Alpes.
D’autres réunions plus spécifiques ont été tenues,
notamment au Parc National de la Vanoise pour la
présentation de l’application « Aigle ». Il s’agit d’un
outil informatique de suivi des dossiers avifaune
développé par le Parc. Son déploiement a débuté
avec ­l’Isère (convention ERDF). Le Parc a développé fin
2015 cette application sur une base « OpenSource »
afin d’améliorer son utilisation et faciliter son extension aux autres départements.
Des conventions de partenariat sont en cours dans six
départements avec ERDF. L’animation et la coordination du CRA a conduit la LPO Rhône-Alpes à avoir un
grand nombre d’échanges avec les autres partenaires
régionaux et locaux, et à tenir à jour l’annuaire régional des interlocuteurs. Ce suivi des dossiers locaux a
été assuré dans un but de facilitation et d’appui technique. Il a concerné tous les départements, dans le
cadre de l’accompagnement de convention locale et/
ou sur des sujets d’actualité.
Les neutralisations réalisées en 2015 par ERDF représentent 109 poteaux, 1,5 kilomètre de lignes balisées
et 14,5 kilomètres de lignes enfouies dans un but de
protection contre les intempéries mais profitables à
l’avifaune. C
­ elles-ci concernent sept départements.
Les travaux de balisage des deux lignes 400 kV de la
Vallée du Rhône par RTE réalisés dans le cadre de travaux de renforcements des deux lignes, sont terminés
(49 kilomètres de lignes balisées).
En 2015, 33 cas de mortalité liés aux lignes électriques ont été notés. La cigogne blanche et le hibou
grand-duc sont les espèces les plus fréquemment
­
signalées. La découverte de ces cas de mortalité, sans
faire de prospection spécifique, montre qu’ils sont
sous-évalués et qu’il est nécessaire de favoriser le
­
retour d’information des cas avérés venant des naturalistes, des agents des entreprises et du grand public.
Une réflexion a été menée en 2015 pour définir des
outils d’information et de sensibilisation pour faciliter
le retour d’information des cas avérés.
Plus de 10 articles de presse sont parus dans la presse
écrite départementale (Ain, Ardèche, Isère, Savoie et
­Haute-Savoie) et un article a été écrit dans la revue du
Plan national ­d’Actions en faveur de ­l’aigle de Bonelli
(Bonelli Info 17). Des brèves ont été publiées sur plusieurs sites internet des partenaires (ERDF, LPO,
ASTERS, PNVanoise).
En 2015, RTE, ERDF et la Région ont contribué à financer l’animation et la coordination du Comité régional
avifaune par la LPO et par ASTERS, mais 20 % d’autofinancement ont été nécessaires de la part des associations pour mener à bien ce travail dans l’intérêt
général.
Neutralisation de poteaux © M. Mure
Perspectives
La carte d’alerte des enjeux avifaune sera transmise
début 2016 aux entreprises avec deux niveaux d’enjeux une fois que le format et le mode de transmission adaptés seront déterminés. Les partenaires
devraient pouvoir définir en 2016 certaines priorités en fonction des contraintes et opportunités des
entreprises. Il serait profitable, en tenant compte des
travaux en cours, de parvenir à réaliser une programmation en fonction des enjeux de conservation avifaune (espèces de 1ère priorité).
La mise en œuvre d’une programmation régionale
partagée des travaux de neutralisation n’a malheureusement pas abouti en 2015. Néanmoins, l’utilisation
de la méthode d’analyse des priorités et des enjeux
régionaux par la LPO Isère témoigne de son intérêt et
de sa capacité à pouvoir être adaptée à l’échelle des
départements.
Des rencontres entre les agents des directions territoriales (maintenance et travaux sous tension) devront
être organisées pour permettre les échanges d’expériences sur le matériel avifaune et sa pose.
Enfin, dans le but de faciliter le retour d’information
concernant les cas de mortalité observés, les entreprises vont éditer en 2016 des documents pour sensibiliser et inciter leurs agents à faire la démarche de
transmettre les informations. Une plaquette et une
affiche seront réalisées par ERDF et une affiche chez
RTE. Ces documents pourront être diffusés auprès
des naturalistes, du réseau des Centres de soins de la
faune sauvage et du grand public.
Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 61
Préservation de la biodiversité en forêt
Veille territoriale et implications concrètes en gestion forestière
Contexte et objectifs
Un tiers du territoire rhônalpin est couvert de forêts,
d’où l’importance d’une prise en compte pertinente
des enjeux biodiversité liés aux forêts dans les dynamiques et documents de planification tels que le
SRCE trame verte, le SRCAE volet ­
bois-énergie et
bien entendu dans le schéma régional d’aménagement ONF et le schéma régional de gestion sylvicole
de la forêt privée. La connaissance des peuplements
forestiers rhônalpins et des enjeux biodiversité dans
ces milieux est en effet disparate sur notre territoire. De plus le partage d’informations entre les différents acteurs du domaine forestier et notamment
entre naturalistes et gestionnaires est à poursuivre et
développer.
Un quart de la forêt rhônalpine est publique, la
biodiversité des forêts domaniales ou communales
gérées par l’ONF est en partie bien connue. De plus
la prise en compte des enjeux biodiversité dans les
aménagements et les choix concrets de gestion a
débuté il y a quelques années à travers l’instruction Biodiversité de l’ONF. Aujourd’hui des projets de
conventions avec les associations de protection de
l’environnement (dont la LPO) et des échanges entre
naturalistes et gestionnaires permettent de poursuivre ces initiatives. Cependant tous ces échanges
et cette dynamique sont plus ou moins développés
selon la sensibilité des gestionnaires forestiers et l’expérience acquise dans les différentes associations. Un
réel échange de connaissances et de compétences et
leur intégration dans les choix de gestion sont à développer et amplifier.
75 % des forêts rhônalpines sont privées. Les échanges
avec les propriétaires et acteurs de la forêt privée sont
beaucoup plus délicats à mettre en œuvre malgré l’importance des enjeux pour la biodiversité forestière.
En forêts privées et publiques, l’amélioration des
connaissances, l’échange et la formation réciproque
sont ainsi indispensables à une meilleure prise en
compte de la biodiversité en forêt.
La région ­Rhône-Alpes est aussi le territoire « expérimental » pour la constitution d’un réseau de forêts
en évolution naturelle (­ex-projet FRENE). Ce projet
réunit l’ensemble des acteurs forestiers et naturalistes afin de laisser 10 % de la forêt rhônalpine en
libre évolution. La LPO R
­ hône-Alpes est signataire de
ce plan d’actions et s’y implique. Il constitue maintenant un volet de la stratégie régionale forêt et services
­soci-environnementaux 2
­ 015-2020
Les enjeux biodiversité en forêt intègrent bien
entendu cette démarche de laisser des zones forestières en évolution naturelle. Cependant la thématique
proposée ici est beaucoup plus large et souhaite favoriser la prise en compte de la biodiversité en gestion
forestière afin de « Plus préserver tout en produisant mieux ».
Voici nos objectifs pour la période 2014-2016 au travers de ce volet forestier :
OO Identifier les forêts à enjeux en croisant les facteurs écologiques, économiques et sociaux
OO Identifier et étudier les forêts méconnues sur le
plan naturaliste
OO Valoriser les connaissances naturalistes actuelles
sur la biodiversité en forêt
OO Mobiliser le grand public sur le rôle écologique des
forêts et leur protection
Moyens et résultats
Trois actions sont prévues entre 2014 et 2016 :
Volet 1 : Valorisation des connaissances sur les
espèces forestières et forêts patrimoniales pour
une meilleure prise en compte dans la gestion
ƒƒ Réalisation de cartes d’alerte
Volet 2 : Etude des forêts à haute valeur écologique
ƒƒ Sélection des massifs à étudier
ƒƒ Inventaire de massifs de forêts à haute valeur
écologique
Volet 3 : Sensibiliser et organiser un inventaire
participatif des forêts
ƒƒ Construction d’une méthode d’inventaire participatif des forêts
ƒƒ Organisation de l’inventaire participatif des forêts
En 2015, nous avons terminé la réalisation de cartes
d’alertes qui a permis de réaliser un premier état des
lieux de nos données « faune » en milieu forestier.
Trois types de cartes ont été réalisés :
OO Représentation du nombre de données par maille
de 4km² (une carte par taxons : amphibiens, oiseaux, reptiles, mammifères)
62 | Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage
Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage
OO Représentation du nombre d’espèces par maille
de 4km² (une carte par taxons : amphibiens, oiseaux, reptiles, mammifères)
OO Représentation de la présence par maille de 4km²
de certaines espèces ou groupe d’espèces patrimoniales dont la préservation est liée à la gestion
forestière
Ces cartes permettent d’une part de localiser les massifs ­sous-prospectés où il serait intéressant d’étudier
plus précisément la faune présente. D’autre part, la
cartographie de la présence d’espèces patrimoniales
forestières permet de préciser les enjeux en milieu
forestier pour chaque département.
Perspectives
En 2016, la priorité sera de valoriser l’ensemble du travail effectué. L’objectif est de faire connaître le travail
réalisé comme les cartes d’alertes ou les études des
forêts à haute valeur écologique.
Des réunions, des présentations et la diffusion de
ces résultats sont donc prévus au près du plus grand
nombre d’acteurs forestiers (ONF, CRPF, regroupement de propriétaires forestiers,…).
Enfin l’inventaire participatif continuera en 2016 au
sein du réseau LPO en essayant de lancer une dynamique plus importante.
Dans le cadre du deuxième volet du plan, trois études
ont eu lieu dans 3 départements afin d’inventorier des
forêts à haute valeur écologique. Trois contextes ont
été étudiés : les forêts de plaine dans ­l’Ain, les forêts de
montagne en Savoie et les forêts méditerranéennes
dans la Drôme. Ce travail a permis à partir d’un protocole de décrire de nombreuses parcelles forestières
et ainsi d’identifier des ilots forestiers d’intérêt écologique. Ces études se sont faites en collaboration avec
différents acteurs du monde forestier (ONF, CRPF,
regroupement de propriétaires forestiers,…).
L’inventaire participatif s’est poursuivi en 2015 au sein
du réseau LPO. La transmission des documents d’information sur les enjeux biodiversité dans les forêts
rhônalpines a eu lieu. Le réseau des bénévoles doit
être renforcé.
Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 63
Prise en compte des ­chauves-souris
dans les ponts du Département de l­’Ain
Depuis 2008, la LPO ­Rhône-Alpes met en œuvre dans la région la déclinaison régionale du plan
national d’actions en faveur des ­chauves-souris, en partenariat avec le Conseil Départemental de
­l’Ain. Le plan d’actions consacre un volet important à la prise en compte des ­chauves-souris dans
les ouvrages d’art.
Depuis plusieurs années, le Conseil Départemental a initié des actions en faveur des ­chauves-souris,
comme par exemple l’aménagement du Pont des
Pierres (Montanges /Confort), situé à proximité de la
réserve naturelle régionale de la galerie du Pont des
Pierres.
Ces travaux visent à améliorer le potentiel d’accueil
des ­chauves-souris et ont été entrepris en 2009 sur
les conseils de la LPO. Ils ont valu aux deux structures impliquées, l’obtention d’un prix dans le cadre
d’un concours organisé par l­’Institut des Routes,
des Rues et des Infrastructures pour la Mobilité
sur le thème « Infrastructures pour la mobilité et
biodiversité », dans la catégorie « Gestion et entretien
des infrastructures ».
Suite à la synthèse des années 2011 à 2014, l’année
2015 avait pour objectifs de poursuivre les actions initiées en 2008 en complétant l’inventaire des ouvrages.
Ce complément d’inventaire visait les ponts à caissons
en béton précontraint présents sur le Rhône et le suivi
des ponts devant faire l’objet de travaux et présentant
des enjeux chiroptérologiques.
Pour l’ensemble des ponts prospectés, des recommandations d’aménagement ont été émises. Un ouvrage a
fait l’objet d’importants travaux et la prise en compte
des ­chauves-souris a été une réussite puisqu’elles ont
été observées dans l’ouvrage pendant les travaux !
Forts de ce succès, la LPO ­Rhône-Alpes et le Conseil
Départemental poursuivent leur partenariat autour du
plan régional d’actions en faveur des ­chauves-souris
et notamment à travers le volet sur les ouvrages d’art.
Petits rhinolophes dans un pont « à caissons » © L. Defernez
64 | Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage
Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage
Petit rhinolophe © Y. Peyrard
Protection des ­chauves-souris
dans les bâtiments du Bugey
Dans le cadre du programme d’actions en faveur de la biodiversité dans ­l’Ain et du Plan d’actions
en faveur des chiroptères de ­Rhône-Alpes, la LPO ­Rhône-Alpes a mené des actions de préservation
des ­chauves-souris soutenues par le Conseil Départemental de ­l’Ain. L’une de ces actions vise la
protection des ­chauves-souris présentes dans les bâtiments du Bugey.
Cette action fait suite à un état des lieux mené en
2012. Lors de ces prospections, une importante population de petits rhinolophes a été mise en évidence.
Ainsi, 174 bâtiments (dont 135 églises) ont été visités,
ce qui a permis de trouver plus de 2000 petits rhinolophes. En l’état actuel de nos connaissances, il s’agit
de la population la plus importante de la région et elle
fait partie des plus importantes de France.
Le développement du programme « refuge » s’est traduit par la signature de 15 nouvelles conventions, portant à 30 le nombre de communes s’étant engagées
dans la protection des c­ hauves-souris.
L’objectif de la présente action est de sensibiliser le
grand public et les collectivités à la protection des
­chauves-souris. Le travail était articulé autour de deux
axes :
Parallèlement à ces deux volets d’autres actions
plus ponctuelles ont été conduites (réponse à des
appels téléphoniques, contact avec l’association
Demeure Historique…) dans le but de sensibiliser les
publics sur la thématique de la prise en compte des
­chauves-souris et d’améliorer nos connaissances sur
les espèces présentes sur le massif.
OO Le développement du programme « refuge pour
les ­chauves-souris » sur les colonies les plus importantes,
Le volet de sensibilisation s’est traduit par la réalisation de 6 animations ayant permis de sensibiliser plus
de 360 personnes.
OO La sensibilisation du grand public.
Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 65
Engagement 6
Contributions dans le cadre de procédures réglementaires,
du p
­ ré-diagnostic aux mesures compensatoires
66
La LPO en R
­ hône-Alpes est de plus en
plus sollicitée dans le cadre de ces procédures, par les services instructeurs,
les maîtres d’ouvrages, les bureaux
d’études et parfois par des associations.
Cigognes © V. Palomares
Nous mobilisons de préférence nos
connaissances et notre expertise naturaliste en direction des maîtres d’ouvrage, qu’ils soient publics ou privés,
afin que les enjeux et préconisations
que nous ciblons soient directement
entendus et que cela permette l’amélioration continue des pratiques.
En 2015 nous sommes intervenus pour
de nombreux maîtres d’ouvrage : Compagnie nationale du Rhône, Département de l­’Ain, Cemex, FAMY, BBCI… et
avons rendu des avis à la DREAL sur des
dossiers concernant des espèces protégées et menacées.
Rapport d’activités 2015 | 67
Suivi des mesures compensatoires et
d’accompagnement liées à la poursuite d’exploitation
de la carrière Cemex, à Chateaubourg (Ardèche)
Durant l’année 2015, la LPO ­Rhône-Alpes appuyée
de l’expertise de la LPO Drôme, a continué à suivre
le dossier ­chauves-souris lié à l’exploitation d’une carrière sur la commune de Chateaubourg (Ardèche). En
effet, une grotte ayant abrité une colonie de reproduction de grands murins et classée en site Natura 2000
était présente dans le périmètre autorisé à l’extraction de granulats. En 2014 un glissement de terrain
causé par un aléa climatique, a bloqué la route sous la
carrière et mettait en péril le personnel de la carrière.
Un arrêté préfectoral a alors autorisé sa destruction
moyennant une série de mesures de compensation,
de réduction et d’accompagnement parmi lesquelles
figure le suivi des populations de chiroptères des gîtes
retenus en tant que mesure compensatoire sur une
durée de 30 ans.
En 2014, la LPO ­Rhône-Alpes et la LPO Drôme ont
signé une convention avec Cemex granulats, afin de
fournir une liste argumentée de sites prioritaires pour
la conservation des ­chauves-souris dans le secteur
de la carrière, afin de permettre la constitution des
mesures compensatoires les plus pertinentes possibles. La LPO a également accompagné l’étude de faisabilité des mesures compensatoires sur le volet de la
maîtrise foncière des sites potentiels.
En 2015, à la demande de la LPO une réunion a eu lieu
le 6 juillet pour faire un état d’avancement des actions
menées par l’entreprise et la programmation de la
suite. En particulier, l’acquisition de la grotte de Meysset (21 ha) par Cemex a pu se concrétiser. Il est prévu
que la LPO contribue à l’état initial des connaissances
sur les chiroptères sur ce site en 2016 et accompagne
également le projet de classement en Réserve Naturelle Régionale.
La LPO restera vigilante sur la mise en œuvre de l’ensemble des mesures prévues par l’arrêté préfectoral notamment la mise en protection d’une seconde
cavité naturelle important pour les c­ hauves-souris.
Suivi des mesures compensatoires
et d’accompagnement sur la carrière de Ramasse,
à Villereversure (Ain)
La LPO ­Rhône-Alpes a été sollicitée par l’entreprise
FAMY (exploitant de carrières et travaux publics) pour
un partenariat visant à suivre les mesures réductrices
et compensatoires mises en œuvre pour l’exploitation d’une carrière de roche massive dans le Revermont (Ain). Ces mesures concernent les chiroptères.
Le site abritait une petite cavité occupée par quelques
­chauves-souris mais d’intérêt patrimonial fort (petit et
grand rhinolophe, grand murin). Un gîte artificiel souterrain a été construit à proximité de la carrière, pour
lequel nous avons fait le suivi du chantier. En parallèle, un protocole de fermeture de la grotte naturelle
a été mis en œuvre pour éviter tout enfermement de
­chauves-souris à l’intérieur. Le partenariat a été fixé
sur une période de 5 années pendant lesquelles nous
assurons le suivi du gîte artificiel (observations mais
aussi relevés d’appareils de mesures de température
et d’humidité ainsi que d’un enregistreur automatique
d’ultrasons, placés dans ce gîte).
En 2015, la grille protégeant l’entrée du gîte artificiel
a été reprise pour agrandir les espacements entre les
barreaux horizontaux afin d’en améliorer le franchissement par les ­chauves-souris. Peu après, un petit
rhinolophe est venu occuper le gîte artificiel. Cette
présence est devenue constante depuis l’été 2015,
même au cours de l’hiver ­2015-2016. Trois ans après
la réalisation du gîte artificiel, ­celui-ci est enfin utilisé
par la principale espèce visée par la mesure compensatoire, le petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros).
Misons à présent sur l’arrivée progressive d’autres
espèces !
68 | Contributions dans le cadre de procédures réglementaires
Contributions dans le cadre de procédures réglementaires
Mélitée orangée sur les aménagements de la déviation de Coutelieu,
commune ­d’Ambronay © F. Bulliffon
Agrion de mercure mâle observé sur un des bassins © F. Bulliffon
Contribution de la LPO aux politiques
environnementales du Conseil Départemental de ­l’Ain
sur les enjeux biodiversité
Accompagnement sur la déviation de Coutelieu (commune ­d’Ambronay)
Suite à de nombreux accidents de la route et la mise en
danger des riverains de Coutelieu, en 2011, le Conseil
Départemental de ­l’Ain s’est porté maître d’ouvrage
pour un projet de déviation. C
­ elle-ci a été inaugurée
le 18 octobre 2014.
En 2015, la LPO a contribué aux politiques environnementales du Conseil Départemental de l­’Ain, en
effectuant le suivi des mesures compensatoires et
d’accompagnement de la déviation dite « de Coutelieu », sur la RD1075, suite à un arrêté autorisant la
perturbation ou la destruction de couleuvre verte et
jaune. Dans le cadre de la Convention Pluriannuelle
­d’Objectifs, le Conseil Départemental a confié à la
LPO le soin de mener le suivi n+1 faune sur l’année 2015.
Afin d’avoir une vue globale de la recolonisation du
site et des aménagements par la faune, différents
suivis ont été effectués : ornithologiques, herpétologiques, micromammifères, odonates, et autres. Un
suivi de l’évolution globale de la végétation aquatique
est également mené en parallèle.
Les suivis ont été effectués sur les mesures compensatoires préconisées par le Conseil National de
Protection de la Nature (CNPN) : des bassins d’eau stagnante, des passages à faune inférieurs, des hibernaculums, des andains de branches, une zone inondable
et une ripisylve.
L’observation de nombreuses espèces et notamment
la présence de l’agrion de mercure et l’observation
d’une couleuvre verte et jaune montrent que l’espace a déjà pu être utilisé dès la première année par
la faune sauvage. Par ailleurs, l’un des passages inférieurs fonctionne très bien, avec des allées et venues
de nombreuses espèces de mammifères. La RD1075
semble ainsi perméable au passage de la faune sauvage aquatique et terrestre grâce à cet aménagement.
Les prochains suivis sont à prévoir à n+3, n+5 et n+10,
ils permettront de montrer la tendance de l’évolution
écologique sur cet aménagement à moyen terme.
Engagement 6 - Rapport d’activités 2015 | 69
Contribution à la définition des enjeux naturalistes sur
le ­Haut-Rhône en vue de la gestion sédimentaire par
la Compagnie Nationale du Rhône (CNR)
La LPO et la CNR ont signé le 17 juin 2014, une convention cadre de partenariat en faveur de la biodiversité
du fleuve Rhône. Cette convention prévoit notamment que la LPO soit sollicitée pour la réalisation de
pré-diagnostics environnementaux et expertises en
­
matière de biodiversité.
dernières années qui ont été analysées afin de définir les enjeux :
Suite à un courrier de demande de données naturalistes du 20 novembre 2014 concernant le dossier
de la gestion sédimentaire du H
­ aut-Rhône, les associations LPO de ­l’Ain, de ­l’Isère, de la Savoie et de la
­Haute-Savoie, ainsi que la LPO R
­ hône-Alpes ont transmis à la CNR des données naturalistes à la précision
du ­lieu-dit sur les reptiles, les amphibiens, les mammifères et les oiseaux. Le bureau d’étude Ecosphère
était chargé par la CNR de mener le ­pré-diagnostic
complet.
OO herpétologiques : en particulier sonneur à ventre
jaune et couleuvre vipérine,
Nous avons souhaité également mettre en avant les
enjeux naturalistes sur le H
­ aut-Rhône tels que vus
par notre association, ainsi que la responsabilité du
site pour la conservation des espèces protégées et
patrimoniales en comparaison de leur situation en
­Rhône-Alpes (oiseaux, mammifères aquatiques, reptiles et amphibiens).
Au total, ce sont 92 251 données (majoritairement
des oiseaux) réparties sur 4 départements sur les dix
OO ornithologiques : principalement haltes migratoires, rassemblements d’oiseaux d’eau hivernants et oiseaux paludicoles nicheurs
OO et mammalogiques : castor et loutre.
Deux secteurs semblent avoir une richesse spécifique
plus importante, il s’agit du marais de ­l’Etournel et de
la confluence du Fier. Ces deux zones sont d’importance majeure pour la biodiversité du H
­ aut-Rhône.
Une réunion de présentation de la démarche CNR
pour le nouveau dispositif de gestion sédimentaire et
des résultats de l’étude LPO a eu lieu le 28 mai 2015.
Depuis, la CNR a obtenu toutes les autorisations pour
la gestion sédimentaire du H
­ aut-Rhône et continue
à associer la LPO, ainsi que d’autres partenaires, aux
réunions d’information et aux visites de terrain pour
la mesure des impacts sur la faune et les milieux
naturels.
Castor © V. Palomares
70 | Contributions dans le cadre de procédures réglementaires
Contributions dans le cadre de procédures réglementaires
Découverte d’une population reproductrice
de grande noctule (Nyctalus lasiopterus)
dans le département du Rhône
Dans le cadre du projet d’extension de l’emprise de
la carrière « Val du Rossand » située dans les monts
du Lyonnais, l’entreprise Bonnefoy Beton Carrières
Industrie (BBCI) a déposé une demande de dérogation pour la destruction d’espèces protégées, au
titre de l’article L.­411-2 du code de l’environnement.
Parmi les mesures proposées par l’entreprise, une
mesure d’accompagnement avait pour objectif de
contribuer à une étude sur la grande noctule dans
le cadre du plan régional d’actions en faveur des
­chauves-souris. En effet, des observations à la tombée de la nuit ont été faites dans le cadre des inventaires de terrain préalables à la rédaction du dossier
de demande de dérogation. Les premières données
de l’espèce avaient été collectées dans le secteur en
2007 (­Chico-Sarro, Ribatto, 2011).
La grande noctule (Nyctalus lasiopterus) est la plus
grande ­chauve-souris d
­ ’Europe et aussi l’une des plus
méconnues. En France, l’espèce a été contactée sur
plusieurs sites mais sa reproduction n’est connue que
dans deux secteurs du massif central.
Après des opérations de terrains conduites sur deux
saisons en partenariat étroit avec la FRAPNA Rhône,
plusieurs ­
arbres-gîtes accueillant l’espèce ont été
identifiés et la reproduction attestée. Il s’agit donc de
la découverte du troisième site de reproduction en
France !
Recherche de gîtes de grande noctule © J. G
­ irard-Claudon
Engagement 6 - Rapport d’activités 2015 | 71
Engagement 7
Participation à la gestion d’espaces naturels
remarquables
72
Gestionnaire de deux Réserves Naturelles et de deux Espaces Naturels Sensibles dans l­’Ain, la LPO R
­ hône-Alpes
contribue également à la connaissance
et à la gestion conservatoire de nombreux sites naturels remarquables :
réserves nationales et régionales, sites
Natura 2000, Parcs nationaux et régionaux, sites gérés par les Conservatoires, terrains militaires, …
En 2015, nos équipes salariées et
bénévoles ont notamment participé à des opérations en faveur des
­chauves-souris sur des réserves naturelles gérées par d’autres structures
(SGGA, FRAPNA, CEN…).
Rivière ardéchoise © J. G
­ irard-Claudon
Rapport d’activités 2015 | 73
Gestion de la Réserve naturelle régionale
de la galerie du Pont des Pierres
Site Natura 2000 « Galerie à ­chauves-souris du Pont des Pierres »
Le premier plan de gestion de la RNR est arrivé à son terme fin 2013. Ce document constitue également le document d’objectifs, la RNR étant également désignée site Natura 2000. L’élaboration du
deuxième plan de gestion, valant document d’objectifs, était attendue à la fin 2015. Si le diagnostic
dont découlent les enjeux a été soumis à avis auprès des membres du comité consultatif en octobre
2015, la partie opérationnelle du plan sur 5 ans est toujours en cours de réflexion. La volonté du
gestionnaire d’appliquer la nouvelle méthodologie d’élaboration des plans de gestion des espaces
naturels (­co-piloté par Réserves Naturelles de France) a induit un temps d’échanges et de réflexions
supérieur à celui estimé initialement.
En 2015, les suivis sur les chiroptères et sur les conditions climatiques de la galerie ont été réalisés. Une
stabilisation des effectifs hivernaux est observée pour
le grand rhinolophe, avec 92 individus.
Le minioptère de Schreibers, espèce « phare » de
la réserve naturelle confirme sa présence en transit automnal. Aussi, à l’automne 2015 (du 20/10 au
18/11), nous avons testé un suivi par chronophotographie en infrarouge sur un lieu précis de la galerie
où se reposent habituellement des minioptères. Les
comptages classiques effectués à vue donnaient 80
minioptères le 20/10 pour un total estimé de 160 dans
la galerie, et 25 individus le 18/11. Les estimations
sur photos faites a posteriori indiquaient un effectif
estimé de 350 minioptères, donc bien supérieur aux
comptages à vue. De plus, des données quotidiennes
permettent d’analyser précisément la phénologie des
passages en transit, sans aucune perturbation due à
l’observateur.
Il sera proposé de mettre en œuvre cette nouvelle
méthode pour le suivi du transit automnal dans la
galerie pour le minioptère de Schreibers, avec plusieurs pièges photographiques. Une présentation
de cette nouvelle méthode de suivi absolument non
intrusif sera publiée dans la revue Le Bièvre n°28
(2016).
Les micromammifères n’avaient pas encore fait l’objet
d’un inventaire. En 2014, la découverte d’un cadavre
de musaraigne aquatique, ou crossope (Neomys
fodiens ou N. anomalus, non identifiée) ainsi que de
noisettes rongées par le muscardin (Muscardinus avellanus) nous a conduit à préciser la présence de ces
espèces qui sont parmi les rares micromammifères
ayant un statut d’espèce protégée (Arrêté Ministériel
du 23/04/2007). Au printemps 2015, une opération de
captures temporaires, non létales, a été menée pour
les musaraignes aquatiques. Les deux Neomys étant
des espèces protégées, une dérogation au titre du
L411.-1 du Code de ­l’Environnement est nécessaire.
L’arrêté préfectoral nominatif valant dérogation pour
la capture temporaire de ces espèces est détenu par
Francisque Bulliffon (chargé de missions à la LPO
­ hône-Alpes). L’appui d’étudiants de licence ATIB
R
(université Lyon 1) dans la cadre d’un projet tutoré a
permis de mener les captures dans de bonnes conditions. Effectuées de nuit, ces sessions de captures ont
impliqué de relever les pièges toutes les 3 heures, au
cours de 3 nuits consécutives, du 21 au 24 avril 2015.
Cent pièges, non destructeurs (types Ugglan et INRA)
ont été disposés en 3 lignes et en étoiles le long de la
Valserine et de la Sandézanne.
Au cours des 3 nuits de captures, 21 individus de 3
espèces ont été piégés :
OO 19 mulots sylvestres (Apodemus sylvaticus)
OO 1 campagnol roussâtre (Clethrionomys glareolus)
OO 1 musaraigne aquatique (Neomys sp.)
14 des 21 captures l’ont été à proximité immédiate du
bord du cours d’eau.
Espèces très discrètes et ayant une forte affinité aux
milieux aquatiques, les musaraignes aquatiques sont
difficiles à inventorier sans effort particulier de captures dans leurs habitats. Ainsi, la capture d’un seul
individu est un signe fort de présence sur les bords
des cours d’eau dans la RNR et, a fortiori, dans la vallée de la Valserine. Enfin, la distinction entre les deux
espèces ne peut être à 100 % fiable que par analyse
génétique. Mais ce premier résultat nous encourage
à poursuivre l’inventaire pour ces espèces protégées.
Piège (non-létal) près de la Valserine © R. Letscher
74 | Participation à la gestion d’espaces naturels remarquables
Participation à la gestion d’espaces naturels remarquables
Gestion de la Réserve naturelle nationale
de la grotte de Hautecourt
La RNN de la grotte de Hautecourt fut créée le 10/09/1980 pour en protéger le milieu souterrain et
sa faune cavernicole représentative du Jura méridional. La grotte est également un Site Classé, ce
depuis 1909. La faculté de Lyon Claude Bernard, plus précisément le laboratoire d’écologie souterraine, avait obtenu sa mise en protection dès 1962 et l’utilisa comme ­grotte-laboratoire pour l’étude
de la faune cavernicole. Suite à la démission du gestionnaire précédent fin 2012 (­l’Association pour
la Gestion de la Réserve de la grotte de HAUTecourt), la LPO ­Rhône-Alpes a été désignée nouveau
gestionnaire le 24/07/2013, sous convention avec l­’Etat.
En 2015, plusieurs opérations étaient nécessaires
pour améliorer la qualité de définition des enjeux
dans la réserve naturelle, notamment pour les habitats en surface. Cela a conduit implicitement à reporter d’une année l’élaboration du deuxième plan de
gestion.
Parmi ces opérations menées en 2015, la LPO a sollicité la Société ­
d’Economie Montagnarde de ­
l’Ain
(SEMA / chambre d’agriculture de ­l’Ain) pour travailler
sur le diagnostic pastoral de l’unité pastorale de Hautecourt comprenant la réserve naturelle. L’approche
environnementale des habitats pâturés a été réalisée de concert avec le SMISA (Syndicat Mixte Interdépartemental du Suran et de ses Affluents), opérateur
du site Natura 2000 « Revermont et Gorges de ­l’Ain »
dont la réserve naturelle fait partie. La réalisation
de ce diagnostic ­agro-environnemental et d’un plan
de gestion pastoral s’est avérée indispensable dans
l’optique de définir une gestion et une charge adaptée à la conservation des pelouses calcicoles de la
réserve, en concertation avec la profession agricole.
En effet, se recoupent dans cette thématique les intérêts pastoraux et l’enjeu écologique de conservation
des pelouses en adéquation avec les objectifs de la
réserve naturelle et du site Natura 2000. Gageons sur
une mise en œuvre efficiente de ce plan pastoral dans
le cadre du plan de gestion de la réserve naturelle.
d’enjeu particulier. L’omniprésence du buis en
­sous-bois tend également à réduire la diversité floristique herbacée. Cela dit, la tendance vers la libre évolution des habitats forestiers actuels serait un axe de
gestion à privilégier sur le long terme. La réduction
des essences allochtones pourrait être proposée dans
le plan de gestion à venir.
Bénéficiant d’un statut de Site Classé depuis 1909
(puis selon la loi de 1930), la grotte de Hautecourt
abrite également un patrimoine historique lié à son
passé « touristique » et pittoresque dès le milieu du
XIXème siècle jusque dans les années 1920. A ce titre,
le prochain plan de gestion doit également prendre
en compte ce patrimoine. En juin 2015, un premier
diagnostic a été mené avec l’aide de l’inspecteur des
Sites Classés (DREAL ­Rhône-Alpes) pour définir l’intérêt des divers équipements anciens encore en place
(échelle métallique de 1884, mains courantes,…) ou
plus récents (étais, consolidations de l’échelle,…). Un
inventaire de l’ensemble des éléments sera mené dès
2016 et devra permettre d’établir des règles de gestion (conservation ou suppression) soumises à avis
ministériel, au titre des Sites Classés. Aussi, les milliers
d’inscriptions et signatures des visiteurs de l’époque
touristique seront à valoriser, gardant à l’esprit que
la grotte est fermée à tout public pour des raisons de
conservation du milieu souterrain.
L’inventaire des habitats naturels et de la flore forestière, réalisé par ­l’Association pour la Connaissance
sur la Nature Jurassienne (ACNJ), a permis d’améliorer
les connaissances sur le patrimoine naturel. Le milieu
forestier, remanié et ayant fait l’objet d’introductions
d’essences dans le temps (pin noir, pin sylvestre,
robinier ­faux-acacia), ne revêt pas intrinsèquement
L’année 2015 a également été marquée par la nomination du nouveau conseil scientifique de la réserve
naturelle et sa première réunion en octobre 2015.
Recomposé et élargi à plusieurs compétences ­au-delà
du milieu souterrain, dix personnalités sont nommées
au conseil scientifique, organe de gouvernance indispensable pour les réserves naturelles.
La restauration et la conservation des pelouses sèches calcicoles est un objectif
partagé entre la profession agricole, la réserve naturelle et le site Natura 2000
© C. Doline, SEMA
La grotte revêt également un patrimoine historique unique dans l­’Ain. Signature
du marquis de Coligny (1631), plus ancienne inscription connue à ce jour dans
une cavité de l­’Ain. © R. Letscher
Engagement 7 - Rapport d’activités 2015 | 75
Gestion de nos terrains
Trois sites sont laissés en gestion à ­l’Association
des Amis de l’île de la Platière
Deux autres sites sont confiés au Conservatoire
­d’Espaces Naturels de l­ ’Isère
OO Une roselière à Saint Maurice l­’Exil
OO La zone humide de Luzinay
OO La gravière des Rotissots
OO La carrière de Sonnay
OO Des parcelles boisées « iles de Limony » laissés
en libre évolution.
Un site en gestion par Nature Vivante
Le « Lac » de Ville Sous Anjou
En 2015, en plus du chantier de bénévoles effectué en
décembre par Nature Vivante, qui s’est déroulé pour
partie sur la parcelle LPO et pour partie sur la parcelle
FRAPNA attenante, plusieurs autres interventions (en
début d’année et à l’automne) ont été principalement
réalisées sur la parcelle LPO, soit par des jeunes en
insertion, soit par les élèves du bac pro GMNF du lycée
Agrotec de Vienne.
Ces interventions ont abouti à la coupe des taches de
bourdaine et de prunelliers pour retrouver un paysage plus ouvert sur la prairie.
Le point le plus bas, alors en assec, a été recreusé
pour lui donner l’aspect d’une mare, prouvant bien
que nous sommes dans une zone humide, l’eau ayant
été rapidement atteinte à faible profondeur alors que
la prairie n’était pas inondée.
Un r­endez-vous conjoint avec le CEN Isère a également été organisé avec les propriétaires pour leur
exposer la gestion envisagée et leur proposer un bail
emphytéotique. Pour l’instant, il s’agit d’un bail annuel
reconductible.
Violette des chiens (viola canina), violettes des landes, prairies,... peu courante sur le secteur
Mare © Nature Vivante
Focus : La carrière de Sonnay
Sécurisation des accès aux carrières de Sonnay
Afin d’éviter la pénétration humaine dans les carrières
de Sonnay pour la tranquillité des ­chauves-souris et
pour des raisons de sécurité, des travaux de fermeture de la carrière récemment acquise ont été entrepris le 2 décembre 2015.
Les travaux ont été menés en régie par le CEN Isère
avec le responsable travaux et trois agents de terrain. Ces travaux ont consisté en la création d’un pédiluve à l’intérieur de la carrière, limitant ainsi l’accès
à la galerie utilisée par les c­ hauves-souris pour leur
hibernation.
La fermeture de l’entrée a été réalisée par la mise
en place d’un enclot grillagé permettant d’empêcher
l’accès aux promeneurs tout en laissant libre l’accès
aux ­chauves-souris. L’entrée a légèrement été élargie pour faciliter l’entrée dans la carrière pour les
­chauves-souris.
Etudes et suivis scientifiques
Des suivis bénévoles ont été effectués par les naturalistes de l’association locale Nature Vivante. Ces suivis permettent de mieux appréhender l’évolution des
populations et la fréquentation de ces cavités par ces
espèces. Ces cavités sont fréquentées toute l’année
par les ­chauves-souris.
Une grenouille agile a encore été observée cette
année dans une des deux carrières. L’ensemble des
données récoltées a été saisi dans la base de données
SERENA du CEN Isère.
76 | Participation à la gestion d’espaces naturels remarquables
Participation à la gestion d’espaces naturels remarquables
Site Natura 2000
« Revermont et Gorges de l­’Ain »
OO suivi des chiroptères
La LPO ­­Rhône-Alpes contribue aux suivis des espèces
d’intérêt communautaire dans le site Natura 2000
« Revermont et Gorges de ­­l’Ain » (Ain) notamment en
effectuant les prospections hivernales dans les principales grottes du site Natura 2000 pour dénombrer
les chiroptères. La Réserve Naturelle Nationale de la
grotte de Hautecourt est intégrée au site Natura 2000
et nos résultats de comptages sont partagés dans le
cadre de ce suivi. La grotte de Corveissiat, récemment
labélisée « Espace Naturel Sensible » par le Département de l’Ain
­­
et gérée par l’Association
­­
de Gestion des
Espaces Karstiques, est également prospectée, bien
que les effectifs hivernaux de chiroptères y soient
anecdotiques. Le site Natura 2000 abrite la grotte de
Courtouphle où s’y rassemblent en hiver environ 35 %
des minioptères (+/-5000 ind.) et 20 % des grands
rhinolophes (+/-250 ind.) de la région ­­Rhône-Alpes.
La responsabilité du site Natura 2000 a été réévaluée selon une méthode de hiérarchisation des sites
à ­chauves-souris établie dans le cadre du Plan National ­d’Actions en faveur des chiroptères. Ainsi, le niveau
d’intérêt de cette cavité est placé à un niveau international. Proposé en site éligible SCAP (Stratégie de Création ­d’Aires Protégées), cette cavité mériterait un statut
de protection pour formaliser une gestion efficace de
l’accès. En ­Franche-Comté voisine, la région a classé
plusieurs cavités en Réserves Naturelles Régionales
pour la conservation des chiroptères, notamment du
minioptère de Schreibers. Les effectifs de ­l’Ain appartenant au même noyau de population, des mesures
cohérentes entre les deux régions sont à privilégier
Une étude de la fréquentation humaine est réalisée en
continu à l’aide d’un écocompteur depuis l’automne
Évolution de la fréquentation annuelle en fonction des périodes de
sensibilité dans la grotte de Courtouphle (Ain).
2012. Cette troisième année de suivi montre que 25 %
de la fréquentation demeure en période de forte sensibilité, définie entre début novembre et fin février.
Cette valeur est en augmentation de +7 points par rapport à l’an dernier, due à une fin d’année 2014 douce,
induisant une pratique accrue en novembre 2014.
L’enneigement hivernal joue un rôle sur l’accessibilité
à la cavité et peut influer sur le nombre de pratiquants
en période sensible. Les marges hivernales (octobre
et mars) ne sont également pas recommandées pour
la pratique de la spéléologie, mais de moindre sensibilité. A ce jour, la période d’avril à fin septembre ne
présente pas de sensibilité particulière et le taux de
fréquentation y est passé de 35 % en 2013 à 55 % en
2014, et 63 % en 2015.
Espaces Naturels Sensibles du département de ­l’Ain
Par délibération de la commission permanente du
Conseil Départemental le 23 novembre 2015, le site
de ­Pierre-Châtel (Virignin, Ain) a été labellisé Espace
Naturel Sensible dont la gestion sera conventionnée
avec la LPO. Ayant un statut foncier privé, la gestion
de l’ENS est à définir avec les propriétaires. Labellisé
eu égard aux enjeux liés aux c­ hauves-souris, cet ENS
abrite aussi une avifaune rupestre (hibou ­grand-duc,
martinets à ventre blanc,…) et des pelouses sèches
calcicoles. Les boisements rivulaires du Rhône et les
combes boisées ombragées contrastent avec des
ambiances méditerranéennes. Pour preuve, le pistachier lentisque y est présent. Comme dans les
réserves naturelles gérées par la LPO R
­ hône-Alpes,
les patrimoines naturel, culturel et historique sont
ici intimement liés. Aussi, depuis mai 2013, le défilé
de P
­ ierre-Châtel est un Site Classé, à cheval entre la
Savoie et ­l’Ain.
Un autre site abritant d’anciennes carrières souterraines, refuge pour les Chiroptères en hiver, et des
bâtiments adjacents, a été labellisé ENS, dénommé
« ENS de la Sabla » (Béon, Ain). Ici aussi, la LPO doit
élaborer prochainement puis mettre en œuvre un
plan de gestion et de valorisation. Les enjeux écologiques autres que c­ hauves-souris sont à préciser au
cours des prochaines années.
ENS de Pierre Châtel, Fort les Bancs © R. Letscher
Engagement 7 - Rapport d’activités 2015 | 77
Engagement 8
Valorisation du patrimoine naturel, sensibilisation
et éducation à l’environnement
78
Depuis 1979, notre association publie
une revue naturaliste nommée « Le
Bièvre ». Cela marque notre engagement dans la durée à communiquer
nos connaissances sur les espèces et
leurs milieux de vie. Nous utilisons
plusieurs supports pour donner à lire
et à réfléchir sur les enjeux de conservation de la biodiversité : publications,
site internet, colloques, animations,
conférences, réseaux sociaux …
© T. Goutin, LPO H
­ aute-Savoie
Rapport d’activités 2015 | 79
Quelques indicateurs…
En 2015, ­l’Education à ­l’Environnement et au Développement Durable (EEDD) par la LPO en ­Rhône-Alpes
c’est :
OO Sensibiliser, éduquer et former,
OO Des actions en direction du grand public, des scolaires, des professionnels de l’environnement, de
l’agriculture et de la forêt, de ­l’Éducation Nationale,
des adultes en formation et de publics spécifiques,
© A. Blanchin
OO Au total, 8,15 ETP liés à l’EEDD au sein des LPO de
la région,
OO 1 527 actions d’éducation et de sensibilisation réalisées,
OO 42 742 personnes sensibilisées,
OO Des thématiques d’animations variées : espèces,
nature de proximité, agir, environnement, milieux,
écologie, eau, bati…
Revue Le Bièvre
Le tome 28 de la revue a été publié début 2016. Composé de 80 pages, ce numéro comporte par exemple
des articles sur la révision de la liste rouge régionale des
amphibiens, c­ hauves-souris et reptiles, la liste prioritaire
des vertébrés du département de ­l’Isère ou encore un
suivi réalisé sur la bécassine sourde dans le Rhône.
Ce numéro est téléchargeable sur notre site internet :
https://rhone-alpes.lpo.fr/actions/publications/le-bievre/
article/le-bievre-tome-28-est-disponible
La présence de la LPO au salon Primevère
(rencontres de l’­alter-écologie)
Du vendredi 20 au dimanche 22 février 2015, la LPO
Rhône et la LPO R
­ hône-Alpes, avec l’aide de nombreux bénévoles, ont tenu un stand au salon Primevère (Eurexpo, Lyon/Chassieu).
Merci à tous les bénévoles !
Notre participation à cette 29e édition a été une nouvelle fois l’occasion de rencontrer et de sensibiliser le
public à l’objet de la LPO.
OO 27 bénévoles ont été mobilisés sur les 3 jours
OO Environ 1400 visiteurs sur l’espace LPO
OO Une cinquantaine d’enfants ont fabriqué des
mangeoires pour oiseaux en briques de jus recyclées
© P. Rivière, LPO Rhône
80 | Valorisation du patrimoine naturel, sensibilisation et éducation à l'environnement
Valorisation du patrimoine naturel, sensibilisation et éducation à l'environnement
© D. Berthier
Animations scolaires et grand public dans ­l’Ain
En 2015, grâce au soutien du Département de ­l’Ain,
la LPO a réalisé un programme de sensibilisation à
la biodiversité dans le département, non seulement
pour le grand public, mais aussi en intervenant dans
les établissements scolaires. L’enjeu pour la LPO est
de sensibiliser petits et grands à la nature qui les
entoure au quotidien, et d’encourager ainsi un comportement favorable à la biodiversité.
Animations scolaires
En 2015, 15 animations scolaires ont été réalisées dans
le département de ­l’Ain par la LPO ­Rhône-Alpes : 11
animations ont été réalisées au sein de 4 collèges, soit
près de 300 collégiens sensibilisés à la biodiversité !
Vient s’ajouter à cela une journée sur le village des
sciences ­d’Oyonnax le 8 octobre 2015, durant laquelle
des collégiens ont pu assister à 4 animations sur les
­chauves-souris.
Zoom sur une intervention menée dans le cadre
d’un projet d’établissement :
Au collège ­Saint-Pierre de ­Bourg-en-Bresse, un projet
nommé « nature et escalade » a été mené sur le site
de migration de la roche Cuiron (communes de Ceyzériat et Ramasse). Le 7 avril, deux animations d’une
­demi-journée ont été réalisées sur la migration des
oiseaux aux portes de B
­ ourg-en-Bresse. Cette sortie
a eu lieu avec les classes « nature » du collège afin de
concilier sport (escalade) et nature. Cette animation a
été placée sous le thème de la biodiversité de proximité, ce site de migration étant à 10 km à vol d’oiseau
du collège de S
­ aint-Pierre. Durant cette journée, de
nombreux passereaux et rapaces sont passés au dessus des têtes des élèves.
Animations grand public
faune des jardins, la diversité des c­ hauves-souris du
département, la faune des greniers et la faune nocturne. Au total, ces animations ont permis à la LPO de
sensibiliser près de 550 personnes à la protection de
l’environnement.
Les évènements ont été répartis sur le territoire, afin
que plusieurs secteurs puissent en profiter. Ainsi, la
LPO a couvert la Dombes, la Bresse, le Val de Saône
et le Bugey. Ces évènements ont été organisés avec 7
partenaires différents.
Zoom sur la Foire bio de B
­ ourg-en-Bresse :
Le 25 octobre a eu lieu la foire bio de ­Bourg-en-Bresse.
Etant sollicité par un groupe d’agriculteurs pour participer à cet évènement, comme l’an dernier, nous
avons répondu positivement à leur proposition. La
LPO a tenu un stand sur les jardins refuges animé
grâce au précieux renfort des bénévoles de la LPO Ain.
Près de 150 personnes ont été sensibilisées par nos
animations et stand.
En 2015, nous avons dépassé les objectifs inscrits
dans le cadre de notre convention pluriannuelle d’objectifs (CPO) avec le Conseil Départemental de ­l’Ain
pour la fiche action « Sensibilisation à la biodiversité
faunistique ». Ce programme a permis à la LPO de
s’intégrer encore plus au réseau d’éducation à l’environnement du département et de rencontrer de nouveaux partenaires.
Ainsi, grâce au soutien du Conseil Départemental
de ­l’Ain, près de 850 personnes ont bénéficié de nos
interventions de sensibilisation à la biodiversité sur
l’année. Ce chiffre est en hausse par rapport à l’année
2014. En cumulant ce programme d’animations avec
d’autres, sur ce département nous atteignons plus de
1000 personnes sensibilisées par nos soins.
En 2015, la LPO a participé à 6 événements grand public
dans le département de l­’Ain. Nos animations ont eu
pour thèmes : la biodiversité de proximité, la petite
Engagement 8 - Rapport d’activités 2015 | 81
Concours photo « Bon pied bon œil »
Randonneurs et naturalistes derrière un même objectif !
Pour cette 2e édition du concours, la LPO ­Rhône-Alpes,
le Comité régional de randonnée pédestre et la
Maison de l’Environnement de la Métropole de
Lyon ont invité les participants à dépasser l’aspect
sportif et culturel de la randonnée pour immortaliser
par la photo, les clins d’œil d’une nature en reconquête aux pieds des buildings !
Cette année, deux jurys ont voté pour départager plus
de 120 photographies, reçues entre le 20 mars et
le 30 août 2015 : un jury associatif et un jury grand
public.
retrouveront une nouvelle fois tant sur le terrain que
dans le message de respect de leur environnement.
La soirée de vernissage et de remise des prix 2015,
à la librairie Raconte-moi la Terre, qui a rassemblé
une trentaine de personnes, a été l’occasion pour les
associations de porter une nouvelle fois haut et fort
le message du respect de la biodiversité en tout lieu,
et de remercier les partenaires du concours : VVF Villages et la librairie R
­ aconte-moi la Terre.
Jeunes pousses écartant le béton, violette poussant
en bordure de trottoir et résistant malgré les outrages
de la peinture fraîche et du salage intensif en hiver,
héron errant à proximité d’une fenêtre, chevêche
­d’Athéna profitant d’un toit pour s’abriter… 12 clins
d’œil de nature en ville ont été exposés pendant
plus d’un mois à la librairie ­Raconte-moi la Terre.
Valorisée par la suite en d’autres lieux, cette exposition permet de démultiplier la sensibilisation à la
beauté et au respect de la nature.
Une nouvelle édition est d’ores et déjà prévue pour
2016, cette ­fois-ci autour de la biodiversité des milieux
agricoles, un thème où randonneurs et naturalistes se
« Les pieds dans l’eau »,
cygne photographié dans le quartier de la Confluence à Lyon,
remporte la 1ère place du jury grand public. © E. Morel
« Le naufragé »,
photographié à S
­ aint-Etienne,
remporte la 1ère place du jury associatif. © A. Simard
82 | Valorisation du patrimoine naturel, sensibilisation et éducation à l'environnement
Valorisation du patrimoine naturel, sensibilisation et éducation à l'environnement
La LPO ­Rhône-Alpes relais
des évènements nationaux
Cette année, en participant à différents événements nationaux mettant la nature à l’honneur, la LPO
­Rhône-Alpes est intervenue pour sensibiliser les citoyens à la richesse du patrimoine naturel qui les
entoure.
OO Nuit internationale de la ­chauve-souris
Pour la 19 année consécutive, la SFEPM a coordonné la nuit internationale de la ­chauve-souris
en France. Grâce au soutien du Conseil Départemental de ­l’Ain et du Parc Naturel Régional du
­Haut-Jura, 6 animations ont permis de sensibiliser
le grand public à la biologie des c­ hauves-souris.
e
­ ndert-et-Condon, Lalleyriat, Lancrans et LeysA
sard :
4 animations réalisées en partenariat avec le
Conseil Départemental de ­l’Ain, dans la cadre de
l’action pour la protection des c­ hauves-souris dans
les bâtiments du Bugey.
Birieux :
Animation en partenariat avec ­l’Office National
de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS),
gestionnaire de l­
’Espace Naturel Sensible du
Grand Birieux, et le Conseil Départemental de
­l’Ain, en présence de Madame Véronique Baude,
­Vice-présidente du département déléguée au tourisme et au développement durable. Plus de 60
personnes étaient présentes sous le porche de
la mairie de Birieux. Après quelques explications
sur la biologie des c­ hauves-souris, une sortie a été
organisée dans les rues du village afin de les observer et de les « écouter » à l’aide d’un détecteur
d’ultrasons.
Montanges :
Sur la Réserve Naturelle Régionale du Pont des
Pierres, en partenariat avec le Parc Naturel Régional du ­Haut-Jura, une trentaine de personnes ont
été accueillies
OO Fête de la science
À l’occasion de la fête de la science, coordonnée
par ­l’Altec dans le département de ­l’Ain, la LPO a
réalisé le 8 octobre une animation scolaire autour
des c­ hauves-souris. 60 enfants étaient présents.
OO Fête de la nature
La LPO a participé à la fête de la nature à la maison
de l’eau et de la nature de Pont de Vaux le 23 mai. À
cette occasion une animation et sortie nocturne ont
été organisées sur les c­ hauves-souris. Les participants
ont été invités à repérer les ­chauves-souris à l’aide de
lampes torches et d’un détecteur d’ultrasons. Plus de
cinquante personnes étaient présentes ce s­ oir-là.
OO 32e édition des Journées européennes du patrimoine, les 19 et 20 septembre 2015, sous le
thème « Patrimoine du XXIe siècle, une histoire d’avenir »
En choisissant cette thématique, le ministère de
la Culture et de la Communication a souhaité en
particulier aborder les problématiques environnementales et climatiques à travers la prise en
compte des enjeux de durabilité et d’adaptabilité
de l’architecture ancienne ou contemporaine. Avec
pour objectif de faire des Journées européennes
du patrimoine une occasion de sensibiliser le public à la conférence Paris Climat 2015 qui s’est tenue en décembre.
Pour la première fois dans ­l’Ain, la LPO a souhaité s’investir lors de ces journées. En effet, le patrimoine de nos territoires est historique mais aussi
naturel. De plus, la plupart des lieux ouverts lors
de la journée du patrimoine sont des sites préservés et donc riches en biodiversité.
Deux animations ont été organisées dans le département :
ƒƒ C
onférence et sortie à la découverte des
­chauves-souris le 19 septembre 2015 dans le
parc du château de Béon.
ƒƒ D
écouverte du patrimoine naturel du château
de Fleyriat, et en particulier de la faune des greniers le 20 septembre 2015. Les visiteurs ont pu
participer à un atelier leur permettant d’étudier
le régime alimentaire des chouettes, en examinant le contenu de pelotes de rejection. Près de
100 visiteurs se sont arrêtés sur le stand LPO.
Tous ces événements ont également été relayé par les LPO dans les autres départements.
Engagement 8 - Rapport d’activités 2015 | 83
© A. Blanchin
Visite de terrain sur la ferme de Sébastien Blache à Montélier © A. Blanchin
Un colloque pour rappeler les liens essentiels
entre agriculture et biodiversité
La LPO ­
Rhône-Alpes a organisé un colloque sur le
thème « Agriculture et biodiversité : des liens essentiels » les ­26-27 octobre 2015, au lycée agricole du
Valentin (Drôme).
fondamentaux de l’unité expérimentale de l’INRA de
Gotheron, de l’exploitation du lycée agricole du Valentin et de la ferme expérimentale en techniques et
alternatives biologiques d
­ ’Etoile sur Rhône.
Elaboré en partenariat avec les Zones Ateliers (CNRS),
le programme a permis d’aborder des sujets complexes : déclin de la biodiversité ordinaire ou rare
inféodée aux milieux agricoles, services rendus par la
biodiversité à l’agriculture, cohabitation avec la faune
sauvage… Animés par Philippe Pointereau de l’association Solagro, les débats sur ces sujets ont permis
de croiser les regards de chercheurs, naturalistes,
techniciens et élus de chambres d’agriculture et de
collectivités,…
Les actions de la LPO en synergie avec des agriculteurs
un peu partout en France (Drôme, Ardèche, Rhône,
Côte ­d’Or, Pays de la Loire, ­Franche-Comté…) ainsi que
l’exposition nationale « Agriculture et biodiversité »
ont largement illustré la diversité des partenariats
possibles sur ce sujet.
Des visites de fermes engagées pour des méthodes
alternatives ont illustré les exposés sur l’agroécologie paysanne et citoyenne, sans oublier les apports
Au total, ce sont près de 200 participants qui sont
repartis, nous l’espérons, avec des clefs pour agir ! Les
actes du colloque (résumés et vidéos des interventions) sont disponibles en ligne sur le site internet
­rhone-alpes.lpo.fr
La LPO R
­ hône-Alpes remercie l’ensemble des intervenants et les bénévoles LPO
qui ont contribué au succès de l’évènement, et pour leur soutien : la Région, la Fondation Akuo, Vicat, le CNRS, la commune de B
­ ourg-lès-Valence, la communauté
­d’Agglo Valence Romans et les nombreux donateurs qui ont soutenu cet évènement via le site de financement participatif www.miimosa.com
84 | Valorisation du patrimoine naturel, sensibilisation et éducation à l'environnement
Valorisation du patrimoine naturel, sensibilisation et éducation à l'environnement
Communiqués de presse
24 communiqués de presse et un dossier de presse ont été rédigés ou relayés sur notre site internet
et dans la presse locale, pour informer sur les actions de la LPO, donner l’avis de l’association sur
l’actualité, ou encore annoncer des évènements.
En 2015, la LPO R
­ hône-Alpes s’est attachée aux thèmes suivants :
Protection et suivi des espèces :
OO « Du 1er au 21 mars, venez sauver les
amphibiens de Vesancy (Ain) ! » (27 février)
Bouquetins du Bargy :
OO « Cet automne, protégeons les salamandres !
La campagne de sauvetage automnale des
amphibiens reprend cette année dans l­’Ain
(19 octobre)
OO « ­Haute-Savoie : le Préfet décide de faire tuer 200
à 250 bouquetins dès cet automne »
(17 septembre)
OO « Monsieur le Préfet de H
­ aute-Savoie, il n’y a pas
« d’extrême urgence » à tuer des bouquetins ! »
(29 septembre)
Actualités et évènements :
Aigle de Bonelli :
OO « Conférence : Chants d’oiseaux et coassements
d’amphibiens : comment faire passer un
message ? » (3 février)
OO « Tir sur un jeune aigle de Bonelli début 2015 en
­Lot-et-Garonne » (26 février)
OO « Des bagues pour préserver l’aigle de Bonelli en
Ardèche » (19 mai)
OO « Protéger pour préserver, la LPO R
­ hône-Alpes et
ERDF s’associent pour la sauvegarde de l­’Aigle de
Bonelli » (5 novembre)
Vautours :
OO « Un vautour fauve à nouveau victime de tir en
Isère » (6 janvier)
Loup :
OO « Nouveaux arrêtés ministériels pour détruire
des loups : à quand une politique responsable
conciliant le pastoralisme et la présence des
grands prédateurs ? » (7 juillet)
OO « La migration prénuptiale des oiseaux a
commencé ! » (23 février)
OO « Lancement du concours photo « Bon pied, bon
œil », randonneurs et naturalistes derrière un
même objectif ! » (17 mars)
OO « Nuit internationale de la c­ hauve-souris : 6 nuits
de la c­ hauve-souris organisées dans l­’Ain, venez
nombreux ! » (14 août)
OO « Colloque « Agriculture et Biodiversité : des liens
essentiels ! » Les 26 et 27 octobre 2015, Au lycée
agricole du Valentin (Drôme) » (14 août)
OO « Le nouvel atlas des mammifères sauvages de
la région R
­ hône-Alpes dans la ligne de mire des
naturalistes » (6 octobre)
OO « Résultats du concours photo « bon pied / bon
œil » et soirée de vernissage de l’exposition des
photos lauréates » (7 octobre)
OO « En voulant la peau du loup, le gouvernement
français trahit ses engagements en faveur de la
biodiversité ! » (24 juillet)
OO « Publication d’un atlas des Amphibiens et
Reptiles de R
­ hône-Alpes » (9 décembre)
OO « Grande mobilisation i­nter-associative contre la
chasse aux loups » (21 décembre)
Participation aux politiques publiques
et débats en région :
­Chauves-souris :
OO « Loi Biodiversité : le Sénat vide le projet de ses
mesures phares ! » (10 juillet)
OO « Une c­ hauve-souris rare et méconnue se
reproduit dans le Rhône ! Découverte d’une
population de grande noctule dans les Monts du
Lyonnais » (16 juillet)
Sciences participatives / sorties :
OO « 437 organismes demandent l’arrêt de la chasse
le dimanche » (10 septembre)
Et un dossier de presse : « La LPO ­Rhône-Alpes organise un colloque traitant des liens entre Agriculture et
Biodiversité » (6 octobre)
OO « Comptages Wetlands International 2015 »
(13 janvier)
OO « Les 24 et 25 janvier, grand comptage national
des oiseaux des jardins : vous pouvez y
participer, c’est facile ! » (19 janvier)
Engagement 8 - Rapport d’activités 2015 | 85
Ils ont soutenu financièrement
les actions régionales de la
LPO ­Rhône-Alpes en 2015
Les partenaires institutionnels et publics
OO Les collectivités
OO Les établissements d’enseignement
Conseil Régional Auvergne - R
­ hône-Alpes
Collège Henri Ageron (Ardèche)
Conseil Départemental de l­’Ain
CREPS ­Rhône-Alpes
Conseil Départemental de l­’Ardèche
Lycée Agrotec de Vienne (Isère)
Conseil Départemental de la Drôme
Université ­Inter-Âge du Bugey (Ain)
Conseil Départemental de la Loire
Parc Naturel Régional des Monts d
­ ’Ardèche
Parc Naturel Régional du H
­ aut-Jura
Syndicat Interdépartemental du Suran et de ses
affluents
Syndicat de Gestion des Gorges de l­’Ardèche
Syndicat Mixte des Rives du Rhône
OO ­L’État et les établissements publics
Direction Régionale de l­’Environnement, de
­l’Aménagement et du Logement Auvergne
- ­Rhône-Alpes
Parc National des Ecrins
Centre National de la Recherche Scientifique
OO L’Union Européenne (FEDER)
86
En soutenant nos programmes associatifs, en construisant avec nous des partenariats ou
en nous confiant des expertises sur la biodiversité, l’ensemble de nos partenaires 2015 ont
contribué à la connaissance et à la protection de vie sauvage et des espaces naturels. Qu’ils
en soient vivement remerciés, de même que les nombreuses personnes ayant fait un don ou
ayant acheté nos ouvrages.
N’hésitez plus,
devenez partenaire
de la LPO ­Rhône-Alpes !
Les partenaires privés
OO Les fondations
OO Les bureaux d’études
Fondation Akuo
Acer campestre
Fondation de France
Fondation Franz Weber
Fondation Nature et Découvertes
Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l­’Homme
OO Les entreprises et syndicats
professionnels
OO Les associations
LPO France
LPO Loire
LPO ­Haute-Savoie
LPO Vendée
Association des Amis de l­’Ile de la Platière
Compagnie Nationale du Rhône
AVENIR - CEN Isère
Crédit Mutuel
CEN PACA
EDF DPIH Unité de production Est Electricité de
France
Frapna Rhône
ERDF (Electricité Réseau Distribution France)
FAMY S.A.S (exploitation de carrières)
Librairie Raconte-moi la Terre
RTE (Réseau Transport d
­ ’Electricité)
ROUDIL carrières (exploitation de carrières)
Société granulats VICAT (exploitation de carrières)
Société BBCI (exploitation de carrières)
­Inform’Action
Maison de l’Environnement de la Métropole de Lyon
VVF Villages
Nous avons lancé notre première campagne de
financement participatif via la Plateforme Miimosa pour soutenir le Colloque agriculture et
biodiversité les 26 et 27 octobre 2015.
UNICEM - UNPG R
­ hône-Alpes (exploitation de
carrières)
VINCI (via la LPO France)
Werner & Mertz France
Rapport d’activités 2015 | 87
La LPO
leur a confié des études
et travaux en 2015
Sur le terrain ou pour ses actions de communication, la LPO R
­ hône-Alpes fait appel à des
partenaires et à des prestataires pour l’épauler dans la réalisation de ses missions.
En tant que tête de réseau, la LPO coordination Rhône-Alpes travaille préférentiellement avec
le réseau LPO : LPO Ain, LPO Ardèche, LPO Drôme, LPO Isère, LPO Loire, LPO Rhône, LPO Savoie, LPO
Haute-Savoie.
Accro Bats (études, suivis et protection chiroptères)
Association pour la connaissance de la Nature Jurassienne (inventaire flore RNN de la grotte de
Hautecourt)
Chambre ­d’Agriculture de ­l’Ain (diagnostic pastoral RNN de la grotte de Hautecourt)
FRAPNA Rhône (étude et suivis chiroptères) et Loire (stage Loutre)
­Pierre-Yves Croyal (graphiste – photographe)
Sympetrum (inventaire Odonates)
Syndicat Intercommunal ­d’Aménagement du Bassin Versant de l­ ’Albarine (protection des amphibiens)
88
En 2015 la LPO a signé un partenariat
cadre avec certains organismes
Pour formaliser des partenariats existants de longue date, pour initier de nouvelles relations ou tout
simplement pour définir le rôle de chacun dans les actions menées en commun pour la biodiversité,
la LPO R
­ hône-Alpes a signé en 2015 un certain nombre de conventions.
Dans le cadre d’échanges ou de mises
à disposition de données
OO Avec le Département de ­l’Ain : convention de mise
à disposition de données numériques dans le
cadre de la gestion de la Réserve Naturelle Régionale de la galerie du Pont des Pierres, et plus largement dans le contexte géographique de la basse
vallée de la Valserine.
Convention Pluriannuelle ­
d’Objectifs thématique
pour la mise en œuvre du Schéma régional de cohérence écologique, « trame verte et bleue périurbaine et urbaine – expérimentation et observation
des pratiques ».
OO Avec Réserves Naturelles de France : signature
d’une charte d’échange de données dans le cadre
de ­l’Observatoire du Patrimoine Naturel des Réserves Naturelles.
OO Avec la Région R
­hône-Alpes, l­
’Etat, l­
’Institut
supérieur d’agriculture et d’agroalimentaire
­Rhône-Alpes (­ISARA-Lyon), le syndicat mixte pour
la gestion du conservatoire botanique national
du Massif Central (CBNMC), le syndicat mixte
pour la gestion du conservatoire botanique alpin (CBNA), la chambre départementale d’agriculture de la Drôme (CDA26), la chambre départementale d’agriculture de ­l’Isère (CDA38), la
chambre départementale d’agriculture de la Loire
(CDA42), la chambre régionale d’agriculture (CRARA), le Conservatoire des Espaces Naturels de
­Rhône-Alpes (CEN ­Rhône-Alpes) et ­l’Union des Fédérations ­Rhône-Alpes de protection de la nature
(FRAPNA ­Rhône-Alpes) : signature d’une Convention Pluriannuelle ­d’Objectifs thématique pour la
mise en œuvre du Schéma régional de cohérence
écologique, pour l’ « amélioration de la connaissance de la perméabilité écologique des espaces
agricoles ».
OO Avec le Muséum National ­
d’Histoire Naturelle
(MNHN) : convention de mise à disposition de
certaines données « oiseaux » de ­Rhône-Alpes à
destination du MNHN afin de mener une analyse
des données du programme de Suivi temporel des
oiseaux communs (STOC).
OO Avec ­l’Union Régionale des Industries de Carrières
et Métaux de Construction de ­Rhône-Alpes (UNICEM) : accord de partenariat, dans un objectif
commun de préservation de la biodiversité et du
maintien de l’exploitation de carrières de manière
durable.
Partenariats
OO Avec le Comité Régional de Spéléologie de
­Rhône-Alpes : convention cadre de partenariat
pour la mise en œuvre d’actions d’inventaire, de
gestion partagée, de conservation et de sensibilisation en faveur des habitats et des espèces de
chiroptères.
OO Avec le Conservatoire d
­
’Espaces Naturels
­Rhône-Alpes : convention d’échange de données
sur la faune.
OO Avec la Région ­Rhône-Alpes : mise à disposition de
données géographiques dans le cadre de la réalisation de l’action « Contribution au suivi du Schéma régional de cohérence écologique – recensement et bilan du traitement des points noirs de la
trame verte » soutenue par la Région dans le cadre
de la CPO 2
­ 014-2016.
OO Avec la Région ­
Rhône-Alpes, ­
l’Etat, le Centre
d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA), la Fédération régionale des chasseurs de ­Rhône-Alpes
et ­l’Union des Fédérations ­Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAPNA ­Rhône-Alpes) : signature
d’une Convention Pluriannuelle d
­ ’Objectifs thématique pour la mise en œuvre du Schéma régional
de cohérence écologique, pour l’amélioration de
la connaissance et la réduction de l’impact des infrastructures linéaires de transport sur les continuités écologiques de R
­ hône-Alpes.
OO Avec la Région R
­ hône-Alpes, ­l’Etat, ­l’Union régionale des Conseils ­
d’Architecture, d
­’Urbanisme
et de ­l’Environnement de ­Rhône-Alpes (URCAUE
­Rhône-Alpes), le syndicat mixte pour la gestion
du conservatoire botanique alpin (CBNA) et la
Fédération ­Rhône-Alpes de protection de la nature ­Haute-Savoie (FRAPNA 74) : signature d’une
OO Avec la Société Française pour ­l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM) : convention de partenariat dans le cadre de ­l’Opération Havre de Paix
pour la Loutre d
­ ’Europe.
OO Avec le Conservatoire ­
d’Espaces Naturels du
­Languedoc-Roussillon : convention de partenariat
dans le cadre du Plan National d
­ ’Actions en faveur
de ­l’Aigle de Bonelli.
Gestion de sites
OO Avec la Comité Départemental de Spéléologie de
­l’Ardèche, le Syndicat Mixte Ardèche Claire et un
propriétaire privé : convention de gestion d’un
gîte à ­chauves-souris « Grotte du Soldat ».
Rapport d’activités 2015 | 89
La plume aux
associations locales LPO
90
En 2015, le réseau Refuges de ­l’Ain communique
Une communication par mail permet de créer le lien
nécessaire à un début de partage d’expériences et de
compétences entre « Refugistes ». Une rubrique est
créée sur le site VisioNature de ­l’Ain : www.­faune-ain
et permettra désormais de mettre en avant les initiatives et les actions conduites par les 160 propriétaires
de refuges du département.
Ce besoin d’échanges a rassemblé plus de 20 propriétaires de refuges, le 13 septembre, à la Ferme du
Tabouret, chez Laurence DEBOURG et Rémi RUFER,
pour découvrir la permaculture et échanger avec deux
jeunes exploitants passionnés qui nous ont expliqué
comment « mère nature » pouvait nous aider à produire d’excellents légumes sans pesticides ni engrais.
Ce fut aussi, pour les enfants, l’occasion de fabriquer
et d’assembler des nichoirs qui accueillent sans doute
de nombreuses mésanges, ce printemps.
Pendant cette année 2015, la vie du réseau s’est aussi
concrétisée par la transmission de l’expérience de
Philippe sur les hôtels à insectes, par la transmission
des informations de Christine pour la protection des
hérissons et par l’action quotidienne de Claudette
pour la sauvegarde des animaux en détresse en lien
avec le centre de soins d
­ ’Athéna du Jura.
L’année 2015 s’est terminée sur un besoin évident :
créer un groupe de bénévoles volontaires pour coordonner les demandes d’adhésions au réseau refuges
de la LPO, toujours plus nombreuses pour les particuliers mais aussi pour les établissements, les entreprises et les collectivités.
LPO Ain
5 rue Bernard Gangloff
01160 Pont d’Ain
Tél : 09 70 90 20 61
Mail : [email protected]
http://www.faune-ain.org
À la Ferme du Tabouret (­Treffort-Cuisiat), à la découverte de la permaculture © A. Blanchin
Rapport d’activités 2015 | 91
Programme de restauration des populations
d’effraie des clochers en Ardèche
Malgré les mesures de protection réglementaire, l’effraie des clochers est en régression dans toute la
France. C’est donc dans une logique nationale que
la LPO Ardèche a lancé un projet pour la restauration de ses populations. L’objectif étant d’augmenter le nombre de sites de nidification, d’améliorer les
connaissances sur cet oiseau et de sensibiliser scolaires et habitants.
Les animations scolaires
Des animations scolaires ont été menées dans les
écoles primaires de 10 communes situées dans et à
proximité des Espaces Naturels Sensibles du Département. En participant à ces animations et en construisant les nichoirs, un peu plus de 250 jeunes élèves
ardéchois ont pu être sensibilisés et faire un grand
pas vers l’­éco-citoyenneté.
Les conférences grand public
Parallèlement à ces animations scolaires, des conférences ont eu lieu dans plusieurs communes. 9 conférences ont eu lieu dans 9 communes différentes.
Ces soirées ­conférence-diaporama étaient suivies de
balades pour tenter de contacter les espèces nocturnes. Certaines espèces ont été vues ou entendues
lors de ces balades (chouette hulotte, ­petit-duc scops,
divers mammifères et amphibiens) mais jamais la
dame blanche ne s’est manifestée !
Pour cette partie de notre programme, c’est un peu
plus de 300 habitants qui ont été informé et sensibilisé à la protection des rapaces nocturnes.
Régime alimentaire
Pendant l’enquête, des pelotes ont été récoltées sur
7 communes. Elles ont permis de déterminer 700
proies, pour 11 espèces. Parmi ­celles-ci, on peut noter
une prédominance forte de mulot sylvestre et crocidure musette. Les autres espèces trouvées sont :
campagnol agreste, campagnol provençal, campagnol
des neiges, campagnol roussâtre, souris d
­’Afrique
du Nord, souris grise, rat surmulot, lérot commun
et pachyure étrusque, le plus petit micromammifère
­d’Europe.
Objectif « NidificAction, 50 nichoirs à
effraie en Ardèche »
L’action phare du programme est l’installation de 50
nichoirs dans les bâtiments communaux afin de proposer des sites de reproduction à l’effraie, qui a vu ses
sites traditionnels de nidification disparaître (clochers
d’églises grillagés, greniers et bâtiments agricoles
devenus inaccessibles…). Courant 2016, quelques derniers nichoirs seront encore installés, pour passer le
cap des 50 nichoirs !
Le rapport complet est disponible sur F
­ aune-Ardèche
http://www.­faune-ardeche.org/index.php ?m_id=20022
LPO Ardèche
4 bis rue de la Halle
07110 Largentière
Tél : 04 75 35 55 90
Mail : [email protected]
http://www.faune-ardeche.org
Nichoir installé contre le grillage du clocher à Plats (07) © F. Veau, LPO Ardèche
92
La valorisation des espaces naturels remarquables
du cinquième pôle par l’écocitoyenneté
Journées de découvertes et d’activités ludiques
et créatives sur deux espaces naturels remarquables : l’ENS de la Montagne ­Saint-Maurice et la
chaîne montagneuse de Couspeau
animés par des professionnels, tout au long duquel
ils étaient accompagnés par un ou plusieurs personnages faisant le lien entre les différents temps
d’animation.
La LPO Drôme s’est engagée dans la politique de l’éducation à l’environnement du territoire du cinquième
pôle, constitué entre autres des collectivités des
pays de Dieulefit et de Bourdeaux, dans le cadre des
Contrats de Développement Durable ­
Rhône-Alpes,
qui avaient pour triple objectif d’associer les forces
vives présentes sur un territoire pour bâtir des projets, de multiplier les initiatives représentatives du
dynamisme des différents secteurs et de s’adapter
aux particularismes locaux.
La géologie et l’eau, la forêt, les prairies sèches, l’agriculture, les falaises et les habitants de ces milieux ont
été les thèmes développés lors des animations naturalistes (jeux et observations), participatives (sciences)
et artistiques (spectacle éducatif).
L’objectif des événements initiés par la LPO Drôme
était de sensibiliser et de former à la biodiversité de
proximité les citoyens du territoire afin qu’ils puissent
se l’approprier.
C’est ainsi que les participants ont été amenés à s’engager pour la biodiversité par des actions concrètes
de protection (sciences participatives, chantiers
nature, refuges de biodiversité...) avec des outils et
des approches scientifiques, de concertation, festifs
et culturels.
En immersion en peine nature, ils ont arpenté un
parcours proposant différents ateliers, préparés et
En tout, ce sont 260 personnes qui se sont laissées
enchanter et enseigner par ces journées d’approche
originale de leurs montagnes.
Cette forme innovante d’activité naturaliste a permis de créer du lien social, de valoriser la culture et
l’environnement local, d’offrir un tremplin économique pour les acteurs du projet et de contribuer à
maintenir les ressources naturelles et l’équilibre des
écosystèmes.
LPO Drôme
Domaine de Gotheron
26320 Saint Marcel lès Valence
Tél : 04 75 57 32 39
Mail : [email protected]
http://lpo-drome.fr
Chaîne montagneuse de Couspeau © B. Misiak, LPO Drôme
Rapport d’activités 2015 | 93
Mise à jour des statuts de conservation
des espèces de l­’Isère
Une gestion et une protection efficaces des espèces
et des milieux passent par une bonne connaissance
de leur état de conservation, c’est pourquoi, en 2015,
la LPO Isère, avec le soutien du Département, a travaillé sur la mise à jour des statuts de conservation de
la faune vertébrée terrestre de l­’Isère.
Au total, 326 espèces ont été évaluées : 92 mammifères, 200 oiseaux, 18 amphibiens et 16 reptiles.
Ce sont au total 141 espèces (43 %) qui présentent un
statut de conservation défavorable en Isère.
Ce travail a également permis de mettre en évidence
les principales menaces qui pèsent sur ­celles-ci : la
dégradation de l’habitat est souvent mise en cause.
Cela est particulièrement marqué pour les espèces
liées aux zones humides qui se dégradent et disparaissent à une vitesse alarmante.
La comparaison avec la dernière liste des statuts de
conservation éditée en 2008 permet de constater que
pour certaines espèces le statut s’est amélioré. C’est le
résultat d’actions de conservation ou de l’amélioration
des méthodes de prospection. À l’inverse, l’aggravation du statut de conservation de plus d’une trentaine
d’espèces indique un réel danger pesant sur elles.
Si pour certaines espèces le futur semble très incertain (notamment le milan royal ou le râle des genêts
dont la situation est vraiment critique), certaines
espèces qui étaient classées dans la catégorie « disparue au niveau départemental » ont fait leur retour sur
la liste des espèces présentes en Isère : la sterne pierregarin, le pic mar et le pipit rousseline.
Cette liste des statuts de conservation est mise à disposition de tous les acteurs locaux de la conservation
de la biodiversité : naturalistes, gestionnaires d’espaces naturels, collectivités, associations naturalistes,
etc. Ces statuts pourront servir d’outils de travail et
d’aide à la décision afin d’élaborer des plans d’actions pour les espèces prioritaires, et de proposer des
mesures de gestion et de conservation adaptées.
Sonneur à ventre jaune : son statut de conservation est meilleur qu’en 2008 grâce aux
mesures entreprises pour le préserver. © R. Fonters
94
LPO Isère
Maison de la Nature et de l’Environnement de l’Isère
5, place Bir Hakeim
38000 Grenoble
Tél : 04 76 51 78 03
Mail : [email protected]
http://isere.lpo.fr
Boucle de Veauchette
Bilan du contrat Natura 2000
2015 fut la cinquième et dernière année du contrat
Natura 2000 signé par la LPO Loire pour la restauration de la « Boucle de Veauchette ».
Un plan de gestion a été validé par l’ensemble des partenaires locaux et des conventions tripartites ont été
signées entre les deux propriétaires privés (dont une
entreprise), la Communauté d’agglomération Loire
Forez et la LPO.
Le contrat a été conclu pour environ 90 000 € (50 % de
­l’Europe et 50 % de ­l’Etat), dont 90 % pour des travaux
de restauration et d’entretien réalisés par des entreprises locales.
Les principales actions menées furent :
OO La restauration d’une roselière de 3 hectares
L’ensemble des actions prévues et pour lesquelles
nous nous étions engagés ont été réalisées en respectant les budgets, les délais et en parfaite collaboration
avec l’ensemble des acteurs. Ce contrat fut d’ailleurs
cité par les services de l­’Etat comme un exemple de
concertation réussie entre une association, des collectivités, une entreprise et des propriétaires privés.
Cette démarche exemplaire nous a également valu
le soutien de la Fondation du Patrimoine grâce à qui
nous avons pu compléter le projet par un programme
pédagogique à destination des écoles du territoire.
LPO Loire
Maison de la Nature
11 rue René Cassin
42100 Saint-Etienne
Tél : 04 77 41 46 90
Mail : [email protected]
http://loire.lpo.fr
OO La réouverture d’une prairie de 3 hectares constituée de robiniers, de peupliers hybrides,… Un
important chantier d’abattage à été réalisé en
conservant cependant certains arbres et arbustes
(en concertation avec les chasseurs locaux !). Une
fois l’espace r­ é-ouvert, l’entretien s’est fait par girobroyage, une fois par an, en hiver.
OO La restauration d’un ancien bras mort de 150
mètres qui n’était plus en connexion avec la Loire
sauf lors de crues exceptionnelles. Aujourd’hui, il
est en connexion avec la Loire lors des montées
d’eau « normales » et joue son rôle de réservoir et
de tampon en période de basses eaux. Le castor a
très vite investi le site.
OO La restauration de 3 mares et la création de 2 nouvelles.
Bras de Loire restauré © LPO Loire
Rapport d’activités 2015 | 95
Un plan local de sauvegarde
pour l’œdicnème criard dans ­l’Est lyonnais
Elaboré en 2014, ce plan a été lancé officiellement le
30 avril 2015. Unique en France, il a été signé collectivement par la Métropole de Lyon, les communautés de communes de ­l’Est Lyonnais (CCEL) et du Pays
de ­l’Ozon (CCPO), la communauté d’agglomération
des Portes de ­l’Isère (CAPI), la DREAL ­Rhône-Alpes,
les Chambres ­d’Agriculture du Rhône et de l­’Isère, les
carrières UNICEM et les associations animatrices du
plan : la LPO Rhône et l’association Porte de ­l’Isère
Environnement (APIE).
L’objectif de ce plan est de trouver des solutions permettant d’allier la conservation de l’espèce en maintenant l’effectif nicheur et l’aménagement d’un territoire
à forts enjeux économiques, tout en préservant 12
000 ha de surfaces agricoles.
Le département du Rhône abrite environ 300 couples
d’œdicnèmes criards, dont quelques dizaines aux
portes ou à l’intérieur même de l’agglomération lyonnaise, ce qui semble constituer un cas unique en
Europe.
Pour sa première année de mise en œuvre, ce plan
local de sauvegarde s’applique à un vaste territoire de
27 000 ha, à cheval entre les départements du Rhône
principalement et de l­’Isère et abritant environ 80
couples nicheurs.
Des actions de protection ont été mises en place en
collaboration avec les Chambres ­d’Agriculture et les
agriculteurs, principalement par piquetage des nids
installés dans des parcelles cultivées. L’action consiste
à repérer le nid puis à placer deux piquets (surmontés d’un jalon de couleur) à 5 mètres de part et d’autre
de c­ elui-ci. Cette visualisation permet alors à l’agriculteur de travailler son champ sans risquer d’écraser le
nid. Les premiers poussins ont été aperçus le 28 avril.
Grâce à la collaboration avec les agriculteurs, 19 nids
ont ainsi pu être protégés, dont 17 observés avec
des poussins. Pour cette année de lancement, 79
couples ont été dénombrés dont 44 nicheurs certains. 22 jeunes ont pu être observés jusqu’à l’envol
ce qui constitue un minimum, car certains jeunes ont
pu échapper à l’observation suite à la croissance des
cultures.
LPO Rhône
32 rue Sainte-Hélène
69002 Lyon
Tél : 04 72 77 19 85
Mail : [email protected]
www.lpo-rhone.fr
Action du trimestre
Jallon
Zone de protection
Parcours d'évitement
Cu
© Dominique Tissier
LPO RHÔNE
arde
Un plan local de sauveg
s l’Est lyonnais.
dan
rd
cria
e
èm
dicn
l’œ
pour
lancé
élaboré en 2014, a été
arde de l’œdicnème criard,
L’objectif
Un plan local de sauveg
de tous les partenaires.
2015 avec la signature
e,
officiellement le 30 avril
la conservation de l’espèc
ns permettant d’allier
enjeux
est de trouver des solutio
nt d’un territoire à forts
ageme
l’amén
et
r,
if nicheu
en maintenant l’effect
de surfaces agricoles.
préservant 12 000 ha
économiques, tout en
Alpes, les
(CAPI), la Dreal Rhônede la nature à l’occadu Rhône
abrite de protection
Chambres d’Agriculture
e département du Rhône
ux projets menaçant
s Unicem et
d’œdic- sion de nombre
et de l’Isère, les carrière
environ 300 couples
ices du plan,
s l’espèce.
les associations animatr
nèmes criards, dont quelque
tion Porte
la LPO Rhône et l’associa
à l’intérieur
dizaines aux portes ou
(APIE).
local de sauvegarde
lyonnaise, Un plan
de l’Isère Environnement
même de l’agglomération
de prospecen France
cas unique unique
La première étape a été
ce qui doit constituer un
re pour
territoi
du
ble
le
ter l’ensem
étudiée par
s. Des
en Europe. L’espèce est
sa première année de mise
nicheur
Pour
couples
les
r
Rhône
LPO
rde localise
CORA-Rhône (devenu
ce plan local de sauvega
nocturnes, à l’aide de
conçoit que en œuvre,
re de prospections
en 2011) depuis 1998. On
ue à un vaste territoi
, ont été effectuées dans
soit la source s’appliq
les départe- la repasse
la proximité de la ville
45 000 ha, à cheval entre
où la présence de l’espèce
lier
zones
particu
des
en
de
et
é,
fortes,
de menaces
Rhône, en majorit
pas certaine et la plus grande
une urbani- ments du
environ 80 couples n’était la prospection s’est faite de
dans l’Est lyonnais, avec
agricoles l’Isère et abritant
y partie de
sation rampante des terres
té : lever
Plusieurs partenaires
tructures nicheurs.
jour, aux périodes d’activi
et de grands travaux d’infras
: la Métropole de Lyon,
. Plusieurs dielles ou le sont associés
nes du jour, fin de journée
commu
de
comme des zones industri
nautés
couples ont ainsi été troude Lyon. La les commu
et du Pays zaines de
(CCEL)
is
Grand Stade de football
principaLyonna
(maïs
l’Est
souhaité de
vés dans les cultures
Métropole de Lyon a donc
(CCPO), la communauté
des carrières
répondre de l’Ozon
lement), mais aussi dans
avoir un rôle moteur pour
ération des Portes de l’Isère
associations d’agglom
aux interpellations des
de
pr
in
Nid d'œdicnème localisé
ps
des nichées
Mesure de protection
en milieu agricole.
prévus afin de
six passages par nid sont
rs de ce moment-là,
jusqu’à leur
s, friches industrielles, chantie
de la ponte, puis des jeunes
en exploitation, gravière
, la suivre l’évolution
s ont été aperçus
parkings. Encore plus insolite
ainsi que les premiers poussin
en cours ou même des
des trente
privé, des envol. C’est
accueil
jardin
bon
un
un
dans
noter
nichant
! Nous avons pu
découverte de couples
pluviales. le 28 avril
plupart semblaient
d’eaux
la
ns
pour
qui
rétentio
és,
de
contact
décharges ou des bassins
collabo semblent agriculteurs
notre action. Grâce à la
et Lyon Saint-Exupéry
vraiment intéressés par
Les aéroports de Bron
lture, 19 nids ont ainpuisque des couples ont
d’Agricu
res
oiseau
Chamb
notre
les
de
avoir les faveurs
des poussins.
bouts de ration avec
zones sécurisées, sur les
s, dont 17 observés avec
été observés dans leurs
tion si pu être protégé
dénombré
avoisinants. À noter l’utilisa
de lancement, nous avons
année
champs
les
cette
dans
et
Pour
pistes
gravier
couples cancouples, de parcelles en
nicheurs certains et 35
s 79 couples dont 44
en 2015, par trois ou quatre
jusqu’à
m ont pu être observés
dès fin 2014 comme mesure
tonnés. 22 jeunes minimu
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spécialement aménagées
certains jeunes ont pu échappe
porteurs de projets.
l’envol. Minimum, car
compensatoires par des
. On peut
croissance des cultures
x
l’observation suite à la
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d’une
tions
signaler aussi un petit groupe res, d’avril à septembre,
Les actions de protec
és immatu
en non nicheurs, présum
bassin de rétention
on ont été mises en place
découvert dans un grand
Des actions de protecti
connaissance,
et les agri- qui a été
notre
lture
à
qui,
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,
d’Agricu
res
hectares
3
s de
collaboration avec les Chamb
installés d’eaux pluviale
Une veille écopar piquetage des nids
été décrit ailleurs en Europe.
culteurs, principalement
repère n’avait jamais
r les nouveaux
s. L’action est simple : on
en place pour identifie
dans des parcelles cultivée
d’inford’un logique a été mise
r l’espèce. Le but étant
deux piquets (surmontés
projets pouvant impacte
le nid puis on va placer
du plan pour
de part et d’autre de celuide projets de l’existence
mètres
s
5
à
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porteur
les
couleur
de
mer
jalon
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alors à l’agriculteur de
en compte l’œdicnème
ci. Cette visualisation permet
À partir qu’il prenne
risquer d’écraser le nid.
vailler son champ sans
Un bilan positif
ée
du suivi 2015 a été consacr
Enfin, la dernière partie
de
tiaux, en particulier celui
aux regroupements postnup
atération lyonnaise, qui avait
Saint-Priest, dans l’agglom
en octobre 2014 et qui
oiseaux
216
de
record
teint le chiffre
d’autres
m de 162 individus. Si
a vu en 2015 un maximu
sont
es (de 10 à 60 oiseaux)
modest
plus
ements,
regroup
m de
département, un maximu
connus ailleurs dans le
re et
été observé entre septemb
48 oiseaux a également
Le
par un de nos bénévoles.
octobre dans la zone d’étude
merci
est plutôt positif. Un grand
bilan de cette première
chargés
salariés
les
qui ont aidé
aux bénévoles passionnés
déjà
nce
comme
2016
de
! Le suivi
d’étude à la LPO Rhône
s qui permettront à l’œdicavec son lot d’amélioration
aux portes de Lyon.
nème de continuer à vivre
L
106. L'OISEAU magazine n°122
96
Exemple de nid piqueté.
© Violette Bourgogne
Violette Bourgogne,
LPO Rhône
L'OISEAU magazine n°122.
107
© Cécile ROUSSE
Œdicnème criard
dans son milieu naturel.
re
ltu
m
te
Un nouveau Refuge LPO – Entreprises en Savoie
la Société des Eaux ­d’­Aix-les-Bains
Dans le cadre de leur labellisation Biodiversity Progress,
la Société des Eaux ­d’­Aix-les-Bains (SEAB) s’était engagée à se rapprocher des associations de protection de la
nature locales pour développer leurs actions en faveur
de la biodiversité. Essai transformé avec la LPO Savoie à
travers la création d’un Refuge LPO qui inclut les espaces
verts autour de l’usine de production et des sites de captage des eaux. Accompagnement dans le choix d’essences
arbustives à planter, pose de nichoirs et animation sur la
thématique « avifaune, changement climatique et gestes
­éco-citoyens » à destination des salariés de l’entreprise
ont été les actions menées pour cette 1ère année. Le
fil rouge du partenariat SEAB - LPO pourrait se résumer
ainsi : une responsabilité globale et des actions locales ou
autrement dit, faire sa part de colibri.
LPO Savoie
Les Pervenches
197 rue Curé Jacquier
73290 La Motte-Servolex
Tél : 04 69 96 95 85
Mail : [email protected]
http://savoie.lpo.fr
Pose participative de nichoirs sur le site de production de la SEAB © A. Parpillon, SEAB
Rapport d’activités 2015 | 97
Le vingtenaire de la LPO ­Haute-Savoie
mais une année « de première(s) » !
Le premier passage à petite faune
de H
­ aute-Savoie
Après 30 années de mobilisation des équipes bénévole et salariée de la LPO ­Haute-Savoie, le projet
de création d’un passage à faune (ou crapauduc)
sur le site d’écrasement de Cruseilles, né en 2010,
s’est concrétisé en 2014, avec l’aide des services
Environnement et Voirie du Département de la
­Haute-Savoie. Après plus d’une année de chantier
et un déroulement parfois chaotique, le passage à
faune a été mis en service en juillet 2015.
Lors de la migration de la nouvelle génération de
crapelets, les passages de retour étaient finalisés
et des jeunes amphibiens ont pu emprunter le dispositif conçu pour eux, afin de rejoindre leur site
d’estivage, leur évitant de traverser deux routes
départementales successivement. Le passage à
petite faune finalisé, il est maintenant essentiel
de suivre l’efficacité du dispositif au cours de la
période de migration mais aussi de continuer à
protéger les secteurs qui ne sont pas couverts par
le crapauduc.
Création d’un passage à faune sur le site d’écrasement de Cruseilles
© LPO H
­ aute-Savoie
Les premières rencontres
naturalistes de H
­ aute-Savoie…
… furent l’occasion de fêter les 20 ans de l’association, et de mettre en avant le plus célèbre adage
naturaliste : « mieux connaître pour mieux protéger ». Une centaine de participants, élus, techniciens des collectivités, institutions, scientifiques
et professionnels de la Nature étaient réunis et
attentifs aux présentations consacrées aux différents outils qui permettent d’acquérir des connaissances sur les espèces et les milieux naturels, puis
à l’usage et l’utilité de ces données pour la mise en
œuvre d’actions de conservation et protection de
la biodiversité.
Un espace réservé aux stands d’associations et
aux expositions d’artistes naturalistes était installé
pour ajouter de la convivialité aux temps de pause
et d’échanges.
Forte de cette expérience enrichissante, la LPO
­Haute-Savoie envisage la session 2016 sur la thématique « sports de nature et biodiversité ».
98
Premières rencontres naturalistes de H
­ aute-Savoie © J. Peyrottes
LPO Haute-Savoie
24 rue de la Grenette
74370 Metz-Tessy
Tél : 04 50 27 17 74
Mail : [email protected]
http://haute-savoie.lpo.fr
La Réserve Naturelle Régionale de Volvic
La toute jeune Réserve de Volvic, classée en septembre 2014, se compose principalement d’un
ensemble forestier de 60 ha, qui s’étage entre 575
et 655 m d’altitude, implanté sur une coulée volcanique. L’exploitation de la pierre de Volvic est à l’origine des 4 cavités connues, notamment la « Maison de
la Pierre » et 3 grottes abritant des chiroptères durant
la saison hivernale. Ce site est un des plus importants sites d’hibernation de chiroptères de la région.
Ces anciennes carrières forment un ensemble hébergeant en moyenne 500 ­chauves-souris (de 15 espèces)
en hibernation, au plus fort de cette saison (suivi et
comptage depuis 1995). Du point de vue naturaliste,
ce secteur était peu fréquenté jusqu’à ces dernières
années et beaucoup reste à faire. La commune de
Volvic est malgré tout, dans son ensemble, connue de
façon correcte grâce à la réalisation en 2015 d’un Atlas
de la Biodiversité Communale (ABC).
La LPO Auvergne est gestionnaire de la réserve depuis
2014 et une de ses premières missions est la rédaction du plan de gestion du site (publication prévue
pour fin 2016). En 2015, certaines actions ont déjà été
mises en place comme le suivi des chiroptères et de
l’avifaune ainsi que des animations scolaires qui ont
permis de sensibiliser plus de 70 jeunes Volvicois à la
préservation des richesses de cet espace naturel.
Le Busard cendré
Le 20ème anniversaire des rencontres du Réseau
busard, organisé par la LPO Auvergne, a eu lieu les
28 et 29 mars 2015 à ­Saint-Beauzire en ­Haute-Loire,
avec 120 participants venus de toute la France, de Belgique et de Pologne. Saison 2015 : 157 couples ont
été repérés cette année sur l’ensemble de la région.
90 nids ont produit 223 jeunes, dont 134 grâce à une
protection. Le mois de juin caniculaire a provoqué
une récolte des céréales très précoce en Limagne. De
nombreux nids ont donc été protégés grâce à l’important travail bénévole et salarié, près de 60 % d’entre
eux. Pour la ­Haute-Loire, l’intervention sur les nids
est encore plus marquée. En effet, sur les 112 jeunes
envolés cette année, 77 s’envolent grâce à une protection. Un grand merci aux bénévoles !
20ème anniversaire des rencontres du Réseau busard, à S
­ aint-Beauzire © LPO Auvergne
Le château d
­ ’Aulteribe
en Refuge LPO
Faisant suite à la ­convention-cadre nationale entre le
Centre des Monuments Nationaux (CMN) et la LPO
France, le château ­d’Aulteribe a reçu en novembre
2015, l’agrément Refuge LPO. La LPO Belge, invitée pour cette occasion a pu assister à la signature
officielle en présence de la LPO France, de la LPO
Auvergne et du président des CMN. Notre association accompagne ce CMN pour la définition et l’aide
à la mise en œuvre de préconisations de gestion et
d’aménagements en faveur de la biodiversité. Cette
démarche s’inscrit dans la continuité des actions de
développement de la politique refuge en Auvergne.
LPO Auvergne
2 bis rue du Clos Perret
63100 Clermont-Ferrand
Tél : 04 73 36 39 79
Mail : [email protected]
www.lpo-auvergne.org
Rapport d’activités 2015 | 99
Tous les projets présentés dans ce rapport d’activités 2015 sont le fruit
du travail et de l’engagement collectifs de tous les bénévoles et salariés de la LPO dans les huit départements de Rhône-Alpes et en région.
C’est grâce aux partenariats publics et privés et au soutien de nos
donateurs que ces projets ont pu se concrétiser dans les territoires.
Par leur regard artistique, les photographes nous aident à promouvoir
la beauté du vivant.
Que toutes et tous soient remerciés très chaleureusement.
­Le Conseil d’Administration
de la LPO Coordination Rhône-Alpes
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