Sommaire p.4 p.20 Une vie associative pour s’engager ensemble Engagement 1 Participation aux politiques publiques et débats en région p.26 Engagement 2 Coordination régionale d’actions militantes p.30 Engagement 3 Connaissance et suivi de la faune sauvage p.40 Engagement 4 Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées p.56 Engagement 5 Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage p.66 Engagement 6 Contributions dans le cadre de procédures réglementaires p.72 Engagement 7 Participation à la gestion d’espaces naturels remarquables p.78 Engagement 8 Valorisation du patrimoine naturel, sensibilisation et éducation à l'environnement p.86 Ils ont soutenu la LPO en 2015 p.88 La LPO leur a confié des études et travaux en 2015 p.90 La plume à nos Associations Locales LPO Blaireau © W. Fischer Références : LPO ­Rhône-Alpes (2016) rapport d’activités 2015, Lyon. 100 pages Directrice de publication ­Marie-Paule de THIERSANT, Présidente LPO ­Rhône-Alpes Maison Rhodanienne de l­’Environnement 32 rue Ste Hélène 69002 Lyon Tél. : (+33) 04 72 77 19 84 Courriel : ­[email protected] Site web : http://­rhone-alpes.lpo.fr SIRET : 301 125 100 00026 Code APE : 7219Z Coordination Noëmie MARCHALAND, Véronique LE BRET Rédaction Collective. Merci aux nombreux contributeurs salariés et bénévoles du réseau LPO. Comité de lecture Véronique LE BRET, Marlène RATEL, Noëmie MARCHALAND, Julien G ­ IRARD-CLAUDON, M ­ arie-Paule de THIERSANT Photo de couverture Pic noir © Joël VIAL Mise en page ­Pierre-Yves CROYAL Rapport d’activités 2015 | 3 Édito En 2015, le monde entier avait les yeux tournés vers la France qui allait accueillir la COP 21, échéance cruciale pour aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2° C. La négociation de cet accord devait permettre aux hommes de se parler, se comprendre et se mettre d’accord pour une planète plus viable dans le respect des différences et des biens communs à tous. Ce ­ rendez-vous mondial a été éclipsé à deux reprises par des évènements tragiques liés au terrorisme international. La France a été particulièrement éprouvée. La grande communauté des naturalistes a perdu en janvier 2015 des amis qui par leurs dessins s’engageaient en faveur de nos causes. Nous leur dédions cette AG et mettons à l’honneur les dessins qu’ils ont donnés à la LPO pour son Centenaire. Le 12 décembre 2015, ­l’Accord de Paris COP 21 a été adopté par consensus par l’ensemble des 195 parties. La LPO a été très présente lors de la négociation de cet accord en mettant sans cesse l’accent sur la biodiversité. La biodiversité, de par son rôle dans le fonctionnement des écosystèmes, peut contribuer significativement à l’atténuation des effets du changement climatique car elle est en interaction permanente avec le climat, sur terre comme dans les océans. La biodiversité est donc à la fois un indicateur de l’effet des changements climatiques et un allié pour lutter contre le réchauffement. La biodiversité doit être reconnue comme une richesse patrimoniale. En 2015, la LPO Coordination ­ Rhône-Alpes a porté ce message à travers toutes ses actions et avec l’ensemble de ses partenaires institutionnels et privés. Investir dans la biodiversité c’est investir pour l’homme, la nature, les paysages et donc pour un avenir harmonieux de nos territoires. Connaître, partager, mobiliser et sauvegarder : voilà les mots d’ordre de la LPO R ­ hône-Alpes et de l’ensemble de ses adhérents, sympathisants, bénévoles et salariés. Je les remercie tous très chaleureusement pour leur engagement, leur disponibilité, leurs savoir-faire, leurs compétences et leur gentillesse. L’année 2015 a été marquée par deux grands évènements associatifs : la publication de l’atlas des amphibiens et reptiles de R ­ hône-Alpes et la tenue du colloque « Agriculture et biodiversité : des liens essentiels ». © W. Fischer 4 L’atlas est le fruit d’un travail titanesque qui a mobilisé pendant cinq années, de très nombreux bénévoles et salariés pour rassembler et analyser plus de 160 000 données. Pour qu’un atlas soit un succès, il faut évidemment des observateurs, des experts, des scientifiques, des photographes, mais il faut aussi des financeurs qui croient au projet. Nous les avons trouvés, ils nous ont soutenus et nous partageons avec eux la fierté du résultat final. L’ambition du colloque était clairement affichée : partager nos valeurs en faveur d’une agriculture respectueuse de la terre et des hommes. En donnant la parole à des chercheurs, des agriculteurs, des élus, des enseignants et des associations, ce colloque a été l’occasion pour la LPO en R ­ hône-Alpes d’apporter sa pierre à l’édifice de ­l’Agroécologie, dans sa dimension technique, mais aussi citoyenne. Le programme, élaboré en concertation avec le réseau des Zones Ateliers du CNRS et l’appui de Solagro, a permis d’aborder les différents aspects du lien entre biodiversité sauvage et milieux cultivés. Un lien qui est à la fois naturel, social, fonctionnel, économique… Le rapport d’activités présente toutes les autres actions menées à l’échelle de la région par la LPO. Trois zooms sont présentés lors de l­’Assemblée Générale : La plateforme de restitution des données naturalistes : toutes les données disponibles dans les 8 bases de données visionature gérées par les LPO départementales sont agrégées au niveau régional. Le site faunerhonealpes.org a été remanié en 2015. Il se veut être aujourd’hui le centre de ressources sur l’état des connaissances faunistiques de R ­ hône-Alpes et bientôt ­d’Auvergne ­Rhône-Alpes Le Plan national d’action en faveur du milan royal : c’est une des espèces emblématiques de notre nouvelle région Auvergne R ­ hône-Alpes. Les comptages Wetlands des oiseaux d’eau en hiver : nos plus anciennes données datent des années 1960. 2015 a aussi été marquée par les changements liés à la loi NOTRe sur la réforme territoriale. A la LPO, nous avons anticipé et avons réuni lors de 3 séminaires de travail les LPO ­d’Auvergne et de ­Rhône-Alpes pour écrire ensemble un nouveau projet associatif basé sur nos valeurs et répondant aux grands enjeux de la biodiversité dans la région Auvergne R ­ hône-Alpes. La première décision issue de ces travaux sera d’élargir la LPO Coordination R ­ hône-Alpes à l­ ’Auvergne pour donner naissance à la LPO Coordination Auvergne ­Rhône-Alpes. Cette évolution fera l’objet d’une Assemblée Générale Extraordinaire à l’automne. Mais d’autres changements sont déjà évoqués pour les années à venir : la fusion de toutes les LPO en une seule association régionale LPO. Ce chantier se fera en associant à la fois les adhérents, les salariés et les administrateurs de toutes nos structures. Auvergne ­Rhône-Alpes est la deuxième région de France de par son PIB et sa population. Il faut une politique ambitieuse en faveur de la biodiversité, la nature et les paysages, pour répondre aux défis économiques et sociaux de cette nouvelle et grande région. La LPO se place résolument dans cette dynamique et construira son projet et ses actions dans ce sens. 2016 devrait voir la publication de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages et la mise en place de l’Agence française pour la biodiversité. Au niveau régional, la LPO sera présente pour la mise en oeuvre de l’Agence régionale pour la biodiversité. Mais tout n’est pas acquis comme le montre les résultats financiers 2015 de la LPO Coordination ­Rhône-Alpes qui accusent un déficit de 1 845 €. Bien que ce déficit soit moindre que celui de l’année 2014, il doit nous alerter et plus encore la baisse régulière de la trésorerie disponible. La Région Auvergne R ­ hône-Alpes a décidé de baisser sa participation de 50 % sur les actions prévues en 2016 dans le cadre de la convention signée et couvrant la période ­2014-2016. Ce vote régional aura comme conséquence immédiate un licenciement pour raison économique. Deux CDD ne seront pas non plus renouvelés ou prolongés. Je salue le travail effectué par ces 3 salariés et regrette de ne pas pouvoir continuer à maintenir ces postes pourtant nécessaires à la poursuite efficace de nos actions. L’année 2017 s’annonce très incertaine du côté des soutiens financiers à nos programmes d’actions. Nous devrons innover, travailler sur de nouveaux projets, chercher de nouvelles sources de financements pour mettre en œuvre la politique ambitieuse en faveur de la biodiversité que j’ai évoquée plus haut. Nous ne travaillons pas pour nous, nous travaillons pour l’intérêt général et la beauté du vivant. De l’argent il en faut, mais la force de la LPO ce sont ses adhérents, ses bénévoles, ses sympathisants, ses salariés, en un mot vous tous qui êtes venus à cette AG. Je compte sur vous pour construire ensemble l’avenir de la LPO en Auvergne R ­ hône-Alpes. ­Marie-Paule de Thiersant Présidente de la LPO Rhône-Alpes Rapport d’activités 2015 | 5 Les enjeux de la « Biodiversité » en ­Auvergne-Rhône-Alpes Rappel des principales menaces qui pèsent sur la biodiversité Afin d’orienter au mieux son action, la LPO s’appuie sur les principales causes de déclin de la biodiversité, reconnues aux niveaux international et national. La cause n°1 est la disparition et la dégradation des habitats naturels. En ­Rhône-Alpes en 2010, on notait déjà plus de 10 % du territoire artificialisé, c’­est-à-dire retiré de son état naturel ou agricole ! La deuxième cause est l’exploitation des ressources naturelles au sens large, c’­est-à-dire le prélèvement des ressources à un rythme supérieur à leur capacité de renouvellement. Les prélèvements peuvent être directs (chasse, pêche, commerce international des espèces, exploitation du bois ou de la ressource en eau) ou « collatéraux » (mortalités ou pertes accidentelles). tuellement l’objet de recherches scientifiques. OO L’augmentation de toutes ces menaces est très fortement liée aux évolutions démographiques et aux modes de production et de consommation, qui sont en réalité les causes premières du déclin de la biodiversité. OO Aussi, l’objectif premier est de préserver les équilibres naturels pour conserver toute la résilience des écosystèmes. Cela entraînera d’autant moins de dépenses publiques ultérieures pour restaurer des fonctionnalités et services rendus par la nature ! OO C’est en fait l’impact combiné de la dégradation des habitats naturels et de l’exploitation des ressources qui constitue la cause principale de déclin de la biodiversité. Ensuite, viennent les autres causes qui sont classées dans un ordre variable selon les publications. les espèces exotiques envahissantes : l’arrivée de gènes et espèces invasifs est d’autant plus impactant dans des écosystèmes déjà fragilisés. le réchauffement climatique : dans certains documents, le réchauffement est cité comme la 2ème cause de déclin de la biodiversité ; dans d’autres, son importance relative « reste à évaluer » dans le sens où il pourrait bien être ou devenir rapidement la 1ère cause. les diverses pollutions : eau, air, sols mais aussi à ne pas négliger les pollutions lumineuse et sonore dont les impacts sur la faune font ac- Bassin genevois © R. Letscher Sources pour en savoir plus : WWF (rapport Planète vivante 2014, des hommes, des espèces, des espaces, et des écosystèmes) IUCN France (La France et la biodiversité, enjeux et responsabilités 2005) Ministère de l­’Ecologie (Stratégie nationale pour la biodiversité 2 ­ 011-2020) DREAL ­Rhône-Alpes (Profil environnemental régional juin 2013) 6 La LPO agit en faveur de la biodiversité et dans l’intérêt général Au quotidien, la LPO Coordination R ­ hône-Alpes assure un certain nombre de missions d’intérêt général Mésange bleue © V. Palomares OO Pour ses associations membres, elle assure la coordination technique et financière du programme associatif régional en faveur de la biodiversité. Ce programme, ­co-construit avec les 8 LPO départementales membres et nos principaux partenaires publics et privés, correspond à plus de la moitié du budget annuel 2015. Il s’agit des Plans Nationaux ­d’Actions en faveur des espèces menacées, des programmes de science participative, etc… qui sont détaillés dans ce rapport d’activités. OO Pour ses différents interlocuteurs qui sollicitent une expertise ou toute autre contribution (Etat, collectivités, entreprises, associations, particuliers, étudiants…), la LPO ­Rhône-Alpes s’efforce d’apporter des réponses dans les meilleurs délais, dans l’objectif que les enjeux de conservation des milieux naturels et de la biodiversité soient pris en compte à tous les niveaux. Les réponses sont élaborées avec l’appui technique des bénévoles et salariés du réseau LPO. Rapport d’activités 2015 | 7 Une représentation à toutes les échelles territoriales La LPO en Auvergne Rhône-Alpes. Avec près de 6 500 adhérents, plus de 80 salariés, plus de 10 millions de données naturalistes, ce réseau offre déjà à sa région et à l’ensemble de ses citoyens, une opportunité de préservation de la biodiversité par une expertise reconnue et une véritable implication au niveau local. La coordination ­ en Auvergne-Rhône-Alpes est intégrée au réseau LPO France, partenaire officiel de BirdLife International (120 représentants et près de 2,8 millions d’adhérents dans le monde). 8 Agir pour la biodiversité en valorisant les patrimoines d ­ ’Auvergne R ­ hône-Alpes La LPO travaille avec des collectivités territoriales et locales, des services de ­l’Etat, des institutions, des partenaires privés et des associations environnementales. Elle participe ainsi à la gestion des espaces naturels, la réalisation des inventaires et suivis de la faune et des milieux, la valorisation et l’aménagement des espaces naturels. Elle accompagne ses partenaires dans la gestion du patrimoine bâti et des espaces verts. Elle intervient dans la sensibilisation et l’éducation à l’environnement auprès de tous les publics. Ses missions OO Connaître Réaliser des inventaires et des suivis d’espèces ou d’habitats naturels afin de permettre aux communes d’anticiper l’évolution du territoire. OO Protéger Mettre à disposition un s­ avoir-faire afin de favoriser la sauvegarde du patrimoine naturel commun. OO Sauvegarder Mettre en place des programmes de préservation des milieux et des espèces. OO Sensibiliser Rassembler et impliquer les citoyens dans la préservation de la nature. Le 1er réseau régional de données naturalistes (sciences participatives) OO 10 404 009 données saisies dans Visionature De nombreux espaces naturels confiés en gestion OO 10 Espaces Naturels Sensibles en gestion OO 2 Réserves Naturelles Nationales OO 3 Réserves Naturelles Régionales OO 6 787 ha d’espaces naturels en gestion Des actions annuelles de sensibilisation, de communication et d’éducation à l’environnement OO 53 471 personnes sensibilisées OO 23 449 scolaires sensibilisés OO 11 925 followers sur les réseaux sociaux OO 6 430 adhérents OO 2 493 Refuges LPO OO 2 308 oiseaux accueillis en soins OO 1 807 bénévoles actifs sur le terrain OO 1 804 actions de sensibilisation OO Plus de 940 retombées médiatiques Rapport d’activités 2015 | 9 Les ressources de la LPO ­Rhône-Alpes Les forces vives : des Femmes et des Hommes engagés en 2015 Bénévoles et salariés des LPO de R ­ hône-Alpes et d ­ ’Auvergne OO 5 500 familles, femmes et hommes, adhérents, acteurs de la vie associative OO 180 administrateurs actifs dans les conseils d’administrations des 8 associations locales LPO et à la LPO R ­ hône-Alpes. • Marlène Ratel, Responsable administratif et financier • Noëmie Marchaland, Assistante administratif et communication • Robin Letscher, Conservateur RNR Galerie du Pont des Pierres & RNN Grotte de Hautecourt • Michel Mure, Chargé de mission, référent rapaces et problématiques lignes électriques OO 61 salariés (CDI, CDD) en R ­ hône-Alpes • Kévin Mathieu, Responsable des programmes de sciences participatives plus les stagiaires et les volontaires en service civique engagés au quotidien dans tout R ­ hône-Alpes. • Francisque Bulliffon, Chargé d’études biodiversité pour le département de l­’Ain • Lucie Defernez, Chargée d’études c­ hauves-souris et animation pour le département de l­’Ain OO 11 salariés (8,73 ETP) pour la LPO coordination ­Rhône-Alpes • Véronique Le Bret, Directrice et coordinatrice régionale • Julien G ­ irard-Claudon, Coordinateur régional adjoint et référent chiroptères 10 • Emilien Maulavé, Chargé de projet Galliformes de montagne (contrat d’apprentissage) • Martin Montauban, Compteur d’oiseaux à ­l’Escrinet au printemps 2015 OO 3 stagiaires OO 8 bases de données naturalistes, • Irene Carravieri, recenser, cartographier, porter à connaissance les points noirs entrainant la mort des animaux sauvages qui ont enregistré et validé plus de 6 586 692 données oiseaux, mammifères, reptiles, amphibiens, libellules… : • Loïc Croyal, saisie de données d’archives d’observations d’oiseaux et cartographie, participation à des opérations de terrain • www. ­faune-ardeche.org • Mélanie Dallard, identification des forêts à haute valeur écologique dans le département de l­’Ain • www.­faune-ain.org • www. ­faune-drome.org • www. ­faune-isere.org • www. ­faune-loire.org OO 5 services civiques • Andréa Blanchin, appui aux actions de la LPO en matière d’agroécologie • Loïc Delaye et Guilhem Vaton, participation à l’étude, au suivi et à la protection des oiseaux migrateurs et nicheurs en Ardèche • Marie Labouré, participation aux études et sensibilisation à la faune sauvage dans le département de l­’Ain • Elise Saillard, accompagnement des LPO R ­ hôneAlpes et PACA pour la mise en valeur des connaissances sur la biodiversité du fleuve Rhône Témoignage « Je suis tombé dans la marmite de la Ligue pour la Protection des Oiseaux à 14 ans et très vite apprendre à connaître les détails de la vie du faucon pèlerin qui nichait ­ au-dessus de mon village du Cantal m’a passionné. Quelques décennies plus tard, cette envie de connaissance et ce besoin de compréhension est devenue mon métier lorsque je suis devenu chercheur au CNRS et spécialiste du comportement animal. Au sein du réseau LPO, l’acquisition de connaissances et d’informations est un pilier de notre action et le cœur de métier de bons nombres de salariés. C’est aussi une source de plaisir pour bon nombre de bénévoles qui donnent une partie importante de leur temps chaque année pour assurer les comptages Wetland, les points STOC, la surveillance des busards, les dénombrements des couples nicheurs d’échasse blanche ou les prospections des territoires occupés par les chouettes chevêchettes. Cette connaissance doit d’abord être le support pour mieux protéger la biodiversité. C’est cette connaissance qui doit rendre légitime nos prises de décisions auprès des pouvoirs publics. C’est aussi cette connaissance que nous devons mobiliser lors des actions de protection que nous menons pour la biodiversité. La protection des espèces et des espaces est aussi dans notre ADN. Cette protection s’adresse aussi bien au busard cendré qu’au râle des genêts, tous deux victimes • www. ­faune-rhone.org • www. ­faune-savoie.org • http://­haute-savoie.lpo.fr/ OO 4 réseaux thématiques « faune » La LPO ­Rhône-Alpes est également riche des réseaux régionaux thématiques qu’elle pilote. Cette démarche permet un travail solide et collectif avec toutes les personnes intéressées et motivées. de pratiques agricoles devenues incompatibles avec le maintien d’une biodiversité riche. C’est donc vers le milieu agricole dont dépend une bonne partie de nos territoires qu’il faut tourner nos forces et nos actions. C’est à nous de montrer à quel point le modèle agricole actuel va dans le mur, en mobilisant nos données naturalistes. C’est aussi à nous de promouvoir et de montrer que d’autres modèles parfaitement viables d’un point de vue économique existent et j’ai trouvé important de travailler à la tenue du colloque « agriculture et biodiversité » en octobre 2015 à Valence. Enfin, nos actions doivent s’accompagner de pédagogie de sensibilisation à la cause environnementale, à la biodiversité. Cette éducation à l’environnement est la courroie de transmission qui permet de passer des connaissances à la protection. On ne protège bien que ce qu’on connaît. Notre message est clair : nous agissons pour la biodiversité, pour le bien commun à tous, celui que nous transmettrons à la génération suivante. Quel magnifique challenge qui rend l’engagement auprès de la LPO indispensable ! » Thierry Lengagne Président de la LPO Ain Rapport d’activités 2015 | 11 Témoignage « J’aime le NATURE et je désire un environnement calme, apaisant, riche et diversifié, en un mot le plus naturel possible. En participant à certaines actions : suivi des oiseaux communs par le chant, surveillance de la nidification du circaète et du hibou ­grand-duc, encadrement des sorties, tenue des stands… J’essaie de contribuer (un peu !) à la sauvegarde de ce capital. Ce désir de NATURE, je le retrouve chez toutes les personnes qui s’investissent à la LPO. Ensemble nous réalisons un travail de veille écologique et de transmission de connaissances indispensables. Nos rencontres se terminent toujours par des moments conviviaux ! C’est donc un réel plaisir d’être bénévole à la LPO. » ­Anne-Marie Trahin adhérente de la LPO Isère Le Groupe Herpétologique ­Rhône-Alpes Le Groupe Herpétologique R ­ hône-Alpes, coordonné par ­Jean-Luc GROSSI (LPO Isère), assure la coordination des actions de connaissance et de sensibilisation autour des amphibiens et des reptiles. L’année 2015, a été marquée par la publication de ­l’Atlas des Reptiles et Amphibiens de ­Rhône-Alpes. Cet ouvrage collectif ayant rassemblé plus de 2800 contributeurs et plus de 170 000 données est l’achèvement de près de 4 ans de travail. Il a été unanimement reconnu et présenté au congrès national de la Société Herpétologique de France à Toulouse en octobre 2015. Ce travail aura permis également de revoir la liste rouge des reptiles et amphibiens de R ­ hône-Alpes. Donc une année bien remplie autour du projet d’atlas et la participation à plusieurs actions de communication / représentation. Notons également la participation du Groupe à ­l’Assemblée Générale de l­’Observatoire des Reptiles ­d’Auvergne (ORA), nos homologues côté reptiles, de la future grande région Auvergne ­Rhône-Alpes. Un nouveau chantier pour l’année à venir. D’autres actions phares du groupe herpétologique régional ont été conduites à savoir : OO des sorties de prospection sur le terrain afin de cibler les zones méconnues et mettre l’accent sur les espèces faiblement documentées. OO la poursuite du programme « SOS serpent » vise à porter assistance à des particuliers, des communes lorsqu’ils sont confrontés à la présence de serpents sur leurs parcelles, dans une école... OO une sortie de formation sur les « grenouilles vertes » à l’Écopôle du Forez (42), le chant des amphibiens… Ces actions ont été conduites par le GHRA pour certaines et organisées par les sections départementales du GHRA pour d’autres. Toute l’actualité du GHRA sur http://­rhone-alpes.lpo.fr/­nos-reseaux/­groupe-herpetologique 12 Grande noctule © Y. Peyrard Le Groupe Chiroptères R ­ hône-Alpes Le Groupe Chiroptères ­Rhône-Alpes, coordonné par Stéphane Vincent (LPO Drôme), rassemble et coordonne l’ensemble des activités relatives à l’étude et à la protection des ­chauves-souris. En 2015, l’appui bénévole a permis de poursuivre les actions engagées à travers le plan régional d’actions. D’intéressantes découvertes ont étoffé notre connaissance des ­chauves-souris avec notamment l’identification d’une population reproductrice de grande noctule (Nyctalus lasiopterus) dans le département du Rhône (troisième localité au niveau national). Au cours de l’année 2015, la liste rouge des espèces de ­chauves-souris menacées a été mise à jour et validée par le CSRPN et l’UICN. Dans la continuité de la dynamique lancée au niveau national par le MNHN, un stage de validation des acquis concernant la formation à la capture des chiroptères à des fins d’étude, a été réalisé dans le Beaujolais en septembre. A cette occasion plusieurs stagiaires de R ­ hône-Alpes, Bourgogne et ­Franche-Comté ont « décroché » leur habilitation. La poursuite de la mise en place de l’opération « Refuge pour les c­hauves-souris » commence à porter ses fruits et place la région ­Rhône-Alpes en troisième position au niveau national du nombre de refuges signés avec des collectivités ou des particuliers (74 refuges signés). Enfin, le coordinateur régional du Groupe assure le lien avec la coordination chiroptères nationale de la Société d’étude et de protection des mammifères (SFEPM). Toute l’actualité du GCRA sur http://­rhone-alpes.lpo.fr/­nos-reseaux/­groupe-chiropteres Rapport d’activités 2015 | 13 Le Réseau Loutre R ­ hône-Alpes Le Réseau Loutre ­Rhône-Alpes, grâce à ses bénévoles et quelques journées de salariés LPO dans les départements, assure un suivi régulier de la présence de la loutre dans notre région. L’installation durable en Ardèche se confirme, ainsi que le retour sur l’ensemble du département de la Loire. Sa présence en Drôme est plus importante qu’en 2013 et 2014. De nouveaux bénévoles sont formés chaque année lors d’un stage, qui cette année 2015 s’est déroulé pour la deuxième fois dans la Loire, à l­’Ecopôle du Forez, la loutre étant maintenant bien présente sur les rivières aux alentours. Loutre ­d’Europe © Y. Peyrard Toute l’actualité du réseau loutre sur http://­rhone-alpes.lpo.fr/­nos-reseaux/­reseau-loutre Lérot @ W. Fischer Le Réseau Micromammifères ­Rhône-Alpes Le programme sur les petits mammifères se poursuit. Depuis 2014, ­celui-ci est intégré à la dynamique de l’atlas des mammifères sauvages de R ­ hône-Alpes. Des méthodes de captures et moyens de détection sont étudiés depuis quelques années avec des étudiants de l’université Claude Bernard Lyon 1. Le forum micromammifères est toujours utilisé par les spécialistes pour échanger en particulier sur la détermination des espèces à partir des ossements. Toute la documentation et l’actualité du Réseau Micromammifères sur http://­rhone-alpes.lpo.fr/­nos-reseaux/­reseau-micromammiferes 14 © T. Goutin, LPO H ­ aute-Savoie Le réseau des éducateurs à l’environnement Une des principales missions de la LPO est la sensibilisation et l’éducation à l’environnement, des jeunes et des moins jeunes. Dès 2009, les animateurs professionnels des associations locales LPO de ­Rhône-Alpes ont initié un réseau, ayant pour objectifs de développer des projets communs et de partager outils et expériences. Depuis 2014, la présence du réseau dans la région s’est renforcée via la participation au groupe de travail national LPO France, aux rencontres du GRAINE, à ­l’Espace Régional de Concertation EEDD, etc. Depuis 2014 également, on note une forte progression des actions d’éducation à la nature par la LPO dans ­l’Ain, grâce au soutien du Conseil Départemental. Au niveau régional, le réseau des éducateurs à l’environnement de la LPO continue à se structurer et à échanger pour mutualiser outils et s­ avoir-faire. A l’échelle ­d’Auvergne ­Rhône-Alpes, ce sont plus de 53 000 personnes sensibilisées à la nature en 2015, dont 23 500 élèves, 330 personnes en situation de handicap et 615 professionnels. Fin 2015, la LPO ­Rhône-Alpes a décidé d’adhérer au GRAINE au niveau régional. © T. Goutin, LPO H ­ aute-Savoie Rapport d’activités 2015 | 15 Les ressources financières de la LPO ­Rhône-Alpes Résumé du rapport financier complet présenté à ­l’Assemblée générale 2015 par ­Anne-Marie Berthelot, trésorière. © A. Blanchin L’année 2015 en quelques chiffres Le montant total des produits est de 1 046 282 € Le montant total des charges est de 1 048 127 € Le résultat intermédiaire est positif de 22 843 € Le résultat net dégagé est déficitaire de - 1 845 € (- 6 468 € en 2014) 16 Les produits Évolution des produits d’exploitation Augmentation des produits d’exploitation de + 12 % par rapport à 2014 La publication de l’atlas herpétologique de ­Rhône-Alpes (soutiens financiers et ventes), l’augmentation des partenariats privés expliquent en grande partie cette hausse de 12 %, sans oublier l’apport du Conseil Départemental de ­ l’Ain pour l’Observatoire départemental de la biodiversité, ­ des dons pour diverses actions et, nouveauté, le financement participatif. Répartition des recettes En 2015, la LPO ­Rhône-Alpes a émargé sur les fonds européens FEDER pour ­co-financer les actions en faveur des ­chauves-souris menées dans le cadre du contrat corridors ­Vesancy-Versoix. Notons également que la part relative des financements de la Région et de ­l’Etat a diminué, alors que celle en provenance des Conseils Départementaux a augmenté en 2015. Les charges Répartition des principaux postes de charges Augmentation des charges d’exploitation de + 9 % en 2015 Augmentation de la s­ ous-traitance aux associations locales LPO (+ 6 %) : ­sous-traitance sur le programme régional, mais aussi sur les études. La ­sous-traitance aux associations locales LPO représente 44 % des produits d’exploitation. Augmentation des charges externes + 24 % Cette augmentation de + 24 % correspond à l’organisation du colloque « Agriculture et biodiversité » : prise en charge des frais de déplacement, d’hébergement et de restauration des intervenants et des organisateurs, location des salles… Les autres postes de charges externes restent tout à fait contenus comme c’est le cas depuis quelques années. Augmentation des salaires et charges sociales (+ 8 %) On note une augmentation des salaires (+ 10 %), qui s’explique par un passage à 8,73 ETP en 2015 (7,49 ETP en 2014) ; mais les charges sociales restent stables (+ 2 %) car deux salariés bénéficient d’un contrat aidé (CDD en ­CAE-CUI et contrat d’apprentissage). Rapport d’activités 2015 | 17 Les perspectives budgétaires 2016 PRODUITS Etudes et ventes de marchandises Subventions d’exploitation publiques et privées 42 652 € 503 660 € Autres produits de gestion courante 88 172 € TOTAL PRODUITS D’EXPLOITATION 634 484 € CHARGES Achats d'études et prestations de services Charges externes Impôts et taxes 225 065 € 81 000 € 4 000 € Salaires et charges sociales 324 419 € TOTAL CHARGES D’EXPLOITATION 634 484 € NB : Ce budget prévisionnel ne fait apparaître que la part des subventions SRCE Infrastructures linéaires et SRCE Trame verte urbaine destinée à la LPO coordination ­Rhône-Alpes. Régies par des conventions de reversement, la part destinée aux autres bénéficiaires finaux (associations locales LPO et FRAPNA ­Haute-Savoie) n’apparaît pas ici, ni en recettes ni en charges. Conclusion L’année 2015 présente une situation contrastée : Les résultats comptables sont légèrement déficitaires, mais depuis 3 ans le nombre d’actions de protection et de défense de la biodiversité est en augmentation, les charges sont contenues, l’activité de coordination permet de soutenir le développement du réseau LPO dans toute la région. 18 Cependant depuis 3 ans et, année après année, le modèle économique du financement de la coordination régionale se pose et les fonds propres de l’association diminuent. Dans le cadre de l’évolution à venir, pour 2016 et les années suivantes, des solutions devront être trouvées pour lever les difficultés financières et assurer la pérennité de la structure et de son action à l’échelle régionale. La participation de la LPO ­Rhône-Alpes aux réseaux régionaux et nationaux La LPO ­Rhône-Alpes dans le paysage des Associations de protection de la nature En 2015, la LPO ­Rhône-Alpes a continué de s’investir sur les sujets de biodiversité et d’éducation à l’environnement, en complémentarité et souvent en synergie avec d’autres associations. Avec la FRAPNA Région, 2015 a été marquée par la poursuite de notre combat pour sauver les bouquetins du Bargy. Bouquetin © Y. Peyrard Depuis 2013, le lien créé avec ­l’Association Rivière ­Rhône-Alpes à l’occasion du séminaire technique sur la gestion des milieux aquatiques, s’est malheureusement un peu distendu. Mais un projet de travailler à nouveau ensemble sur le sujet de la trame verte et bleue en milieu urbain et périurbain voit le jour pour 2015. L’ARRA se fait aussi le relais de nos formations Loutre auprès de son réseau de professionnels. En 2015, LPO, FRAPNA et ARRA se sont également mobilisées ensemble ­ vis-à-vis des nouvelles règles d’instruction des fonds européens. Tout l’enjeu était que ces modalités permettent aux petites structures de se porter maître d’ouvrage et de porter des projets en faveur des milieux naturels et de la biodiversité. Malheureusement les modalités en vigueur restent prohibitives pour la plupart des ONG, petites collectivités et PME. La LPO R ­ hône-Alpes est aussi investie aux côtés du Conservatoire ­d’Espaces Naturels de ­Rhône-Alpes. Cela s’est traduit en 2015 par notre participation aux réunions de Bureau, de Conseil d ­ ’Administration et de ­l’Assemblée générale. Du fait de la présence de nos salariés sur ces territoires, nous avons aussi participé à des groupes de travail spécifiques à la gestion de sites remarquables dans l­’Ain et en Ardèche. Plusieurs collaborations sont à noter en matière d’expertise et de publications. 2015 a été marquée par la création par la LPO, d’un module « privé » sur faunerhonealpes.org, permettant l’accès aux listes d’espèces connues sur les sites dont le CEN a la gestion. ­L’Union Régionale des CPIE a été jusqu’en 2015 un partenaire privilégié de la LPO autour du programme Tête en ­l’Air. La LPO ­Rhône-Alpes a assuré la coordination du volet scientifique (suivi des oiseaux migrateurs sur des sites majeurs), l’URCPIE étant responsable du volet animation et sensibilisation (journées grand public, animations scolaires, communication). 2015 a été l’année des 20 ans de Tête en ­l’Air ! LPO et URCPIE sont volontaires pour inventer ensemble une suite à ce partenariat historique, sur d’autres sujets de sensibilisation et de mobilisation des citoyens. 2015, c’est aussi la signature de nouveaux partenariats, par exemple avec la Société Française pour ­l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM), dans le cadre de l­’Opération Havre de Paix pour la Loutre d ­ ’Europe. Enfin, la LPO ­Rhône-Alpes s’est également mobilisée aux côtés d’autres associations comme les CEN L ­ anguedoc-Roussillon et PACA, la Maison Rhodanienne de ­l’Environnement, le CONIB (Centre ­d’Observation de la Nature de ­l’Ile du Beurre), le Comité régional de randonnée pédestre... Rapport d’activités 2015 | 19 Engagement 1 Participation aux politiques publiques et débats en région 20 La LPO R ­ hône-Alpes, agréée au titre de la protection de l’environnement et habilitée à participer aux débats sur l’environnement en région, contribue de diverses manières à améliorer les politiques publiques pour qu’elles prennent en compte la biodiversité. Notre association siège aux comités officiels tels le Comité régional trame verte et bleue, au CESER ou encore au Comité régional Biodiversité ­co-présidé par le Préfet et le Président de Région. Dans ces instances et dans beaucoup d’autres au niveau national, régional, local, la LPO porte les messages de la préservation des espèces sauvages et des équilibres naturels. © A. Blanchin Rapport d’activités 2015 | 21 Alouette des champs © V. Palomares Contribution au Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE) Le SRCE est un document cadre, validé en été 2014 par le Conseil régional et le Préfet de région, ayant pour objectif la préservation des réservoirs de biodiversité et des continuités écologiques. Autrement dit, il s’agit pour tous les acteurs du territoire, de se saisir ensemble et à toute occasion, de la problématique de la disparition et de la dégradation des espaces naturels et agricoles. Cette destruction des équilibres naturels, à terme, ne menace pas seulement la biodiversité mais bien ­l’Homme, sa santé, son alimentation, son cadre de vie… Certaines actions du programme d’actions ­2014-2016 de la LPO contribuaient déjà à la préservation des corridors écologiques : protection des migrations d’amphibiens sur les routes, préservation de la trame aérienne pour les oiseaux, … En 2015, la LPO ­Rhône-Alpes a en outre construit et engagé d’autres projets pour la mise en œuvre du Schéma régional de cohérence écologique, notamment : 1. Amélioration de la connaissance et réduction de l’impact des infrastructures linéaires de transport sur les continuités écologiques de R ­ hône-Alpes Fort des actions menées sur le sujet ces dernières années, le réseau LPO est aujourd’hui partenaire du CEREMA, de la Fédération régionale des chasseurs et de la FRAPNA pour la mise en œuvre de ce projet construit sur 2 ­ 015-2017. La contribution de la LPO, qui bénéficie du soutien du Conseil régional, se décompose en plusieurs étapes : OO fourniture au CEREMA de plus de 10 000 données de mortalité de la faune sur les infrastructures linéaires, recueillies via l’outil de saisie VisioNature, afin de constituer une base de données commune réunissant toutes les observations disponibles dans les différents réseaux ; OO promotion de cette enquête en ligne pour continuer à recueillir des informations sur toute la région ; OO amélioration des outils existants et développement d’un module spécifique sur l’application smartphone Naturalist (disponible actuellement sur Android et prochainement sur Iphone) ; OO contribution à l’analyse des données pour définir des points de conflits à traiter en priorité ; OO étude spécifique sur deux zones en complémentarité avec le CEREMA, la fédération des chasseurs et la FRAPNA (Isère et Loire), et formation/sensibilisation des agents gestionnaires des infrastructures concernées ; OO participation active aux comités techniques avec l’ensemble des partenaires. Un certain nombre de ces actions ont démarré en 2015 et se poursuivent en 2016. 22 | Participation aux politiques publiques et débats en région Participation aux politiques publiques et débats en région 2. Trame verte et bleue périurbaine et urbaine La LPO ­Rhône-Alpes, avec le soutien du Conseil régional, avait initié ce projet en 2014. La prise en compte des enjeux de biodiversité et de corridors écologiques dans les documents de planification en milieu urbain et périurbain est un objectif partagé également par l­’Union régionale des CAUE, la FRAPNA et le Conservatoire botanique alpin. Nous avons signé ensemble une convention de partenariat en 2015 pour un projet ambitieux sur 2 ­ 015-2017. La première étape démarrée en 2015 consiste en des retours d’expérience, comprenant : OO L’analyse de démarches engagées en matière de trame verte et bleue périurbaine et urbaine sur quelques sites choisis en Rhône­-Alpes, OO L’analyse des politiques et pratiques de différents projets de collectivités territoriales (observatoire des pratiques) à l’aide de critères objectifs, OO La mise en valeur des méthodologies utilisées, OO L’identification des freins et leviers de ces démarches permettant d’affiner les besoins des collectivités, OO Porter un premier regard sur l’appropriation sociale des démarches menées et l’acceptabilité par les citoyens. En 2016, il s’agira d’accompagner des territoires dans leurs projets avec une expertise transversale, croisant les champs de compétences des experts naturalistes (LPO, FRAPNA, CBNA) et de l’UR CAUE. 3. Trame agricole La LPO intervient dans le cadre d’une convention de partenariat signée entre plusieurs partenaires : la Région, la DREAL, l’­ ISARA-Lyon, les Conservatoires botaniques Alpin et Massif central, la LPO R ­ hône-Alpes, les Chambres ­d’Agriculture de la Loire, de l­’Isère, de la Drôme et régionale, le Conservatoire d’espaces naturels et la FRAPNA. L’axe 1 de ce projet consiste à « évaluer la perméabilité écologique des espaces agricoles de ­Rhône-Alpes ». Pour cela, l’­ISARA-Lyon, chef de file, souhaite notamment croiser des indicateurs a ­ gro-paysagers avec les données disponibles sur l’avifaune liées aux milieux agricoles. L’­ISARA-Lyon a confié à la LPO ­Rhône-Alpes la mission de préparer et fournir ces données avifaune des milieux agricoles, et de contribuer à leur analyse en 2016. Par ailleurs, les LPO Isère, Drôme et Loire sont aussi engagées dans ce projet avec des opérations de terrain. 4. Etude des continuums à c­ hauves-souris dans le cadre du contrat corridor V ­ esancy-Versoix Le contrat corridor transfrontalier Vesancy-Versoix, dans le Pays de Gex (Ain) prévoit la mise en œuvre de 52 mesures visant à préserver les espaces nécessaires aux déplacements de la faune et à la dissémination de la flore entre le Jura et le Léman. Parmi ces actions, il était prévu d’identifier les continuums à ­chauves-souris. La fiche a été mise en œuvre en collaboration avec les chiroptérologues suisses (CCO), en charge de la réalisation des actions sur la partie suisse du contrat. En 2015, l’inventaire d’un boisement situé sur les communes de Chevry et Segny a été réalisé. Il a notamment permis de mettre en évidence la présence du petit rhinolophe, espèce très dépendante des continuités écologiques. Par ailleurs, une étude radiotélémétrique a été conduite sur le Mont Mourex (massif entre ­Divonnes-les-Bains et Gex) afin de déterminer les zones utilisées par les c­ hauves-souris. La partie française de cette action, qui sera poursuivie et terminée en 2016, a été réalisée grâce au soutien de la Région A ­ uvergne-Rhône-Alpes et de l­ ’Europe (fonds FEDER). Linotte mélodieuse © V. Palomares Engagement 1 - Rapport d’activités 2015 | 23 Pôles d’informations naturalistes La LPO ­Rhône-Alpes continue de suivre l’avancée des pôles d’informations naturalistes ­Flore-Habitats et Gestion des milieux naturels, et est toujours dans l’attente de la mise en place du pôle faune pour lequel elle est candidate à l’animation depuis 2007. Pôles ­flore-habitats et gestion des milieux naturels Ces pôles d’informations continuent à se structurer avec des outils informatiques accessibles à tous, ainsi qu’avec un réseau de partenaires qui élaborent des stratégies de conservation. La LPO ­Rhône-Alpes a notamment suivi le pôle Gestion via l’implication dans le réseau des Réserves naturelles de ­Rhône-Alpes, et a adhéré à ce pôle en 2015. L’adhésion au pôle Flore a également été validée par le Conseil ­d’Administration en 2015, les démarches sont en cours. Pôle faune Aucune suite n’a été donnée au titre d’un pôle faune par la Région ni la DREAL suite au r­endez-vous de novembre 2014, lors duquel plusieurs scénarii avaient été évoqués. autour du partage de données et de leur analyse pour des sujets communs : c’est le cas des projets SRCE sur l’impact des infrastructures linéaires et de celui sur la trame agricole notamment (voir chapitre SRCE). Aussi, la LPO R ­ hône-Alpes, dans ses travaux au quotidien, mène de nombreux projets qui vont dans le sens du porter à connaissance initialement souhaité par le pôle faune. Par exemple, la mise à jour des Listes Rouges régionales ­ chauves-souris, reptiles et amphibiens, qui ont abouti en 2015 et ont été publiées. Ces travaux ont été menés en concertation avec l’ensemble des ­parties-prenantes des Groupes Chiroptères et Herpétologique, qui regroupent de nombreux bénévoles et techniciens de diverses structures (associations, établissements publics, écologues, …). Autre exemple : la mise en ligne sur le http://faunerhonealpes.org/, d’une restitution cartographique des millions de données faune confiées à la LPO par de très nombreux observateurs, ainsi que toutes les monographies de l’atlas des ­chauves-souris de R ­ hône-Alpes. Néanmoins, des projets concrets et fédérateurs ont vu le jour et ont associé la LPO avec d’autres structures © E. Maulavé 24 | Participation aux politiques publiques et débats en région Participation aux politiques publiques et débats en région Espèce présente dans l’habitat, photographie prise au téléobjectif pour ne pas déranger la nidification. © P. Rivière Participation au Conseil Economique, Social et Environnement (CESER) Elisabeth Rivière, administratrice régionale et Présidente de la LPO Rhône, représente la LPO ­Rhône-Alpes au CESER ­Rhône-Alpes, l’assemblée consultative régionale, qui contribue à l’expression de la société civile en ­Rhône-Alpes. Cette année, 61 réunions de travail ont été assurées, réparties entre 3 commissions, les réunions de collège et la participation aux débats en Assemblées plénières des rapports consultables sur le site du CESER. Afin d’anticiper l’union des Régions Auvergne et ­Rhône-Alpes le 1er janvier 2016, le travail du CESER a également consisté à préparer la fusion des deux assemblées consultatives pour donner naissance au CESER A ­ uvergne-Rhône-Alpes. OO Commission 2 : Environnement et transition énergétique (Équilibres naturels, Eau, Biodiversité - Déchets, Climat, Risques majeurs, Pollution - Parcs Naturels Régionaux (PNR), Réserves Naturelles Régionales (RNR), parcs nationaux - Energies, Ressources, Modes de transports doux). OO Commission 5 : Solidarités et inclusion sociale (Habitat, Santé, Inclusion sociale active - Exclusion, Vulnérabilité, Fragilité, Illettrisme - Bien vivre ensemble, Mixité, Intergénérationnel, Accessibilité). Membre du bureau OO Commission 6 : Enseignement supérieur et recherche (Enseignement supérieur et politiques de sites - Recherche, Valorisation de la recherche, Innovation, Recherche technologique - Culture scientifique, technique et industrielle - Science et société – Vie étudiante, Orientation et insertion professionnelle – Mobilité internationale). Nous avons contribué en particulier aux avis suivants : Pour l’amplification des actions d’éducation à l’environnement et au développement durable. Contribution n°­2015-16 présentée en séance du ­24-11-2015, Projets de schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) et de plan de gestion des risques d’inondation (PGRI) sur le bassin ­Loire-Bretagne. Avis n°­2015-05 présenté en séance du 1 ­ 4-04-2015, Projets de schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) et de plan de gestion des risques d’inondation (PGRI) sur le bassin ­Rhône-Méditerranée. Avis n°­2015-04 présenté en séance du 1 ­ 4-04-2015, Enseignement supérieur, recherche et dynamiques territoriales. Séance du ­24-11-2015, contribution n°­2015-17 Les nouvelles formes de l’habitat en ­Rhône-Alpes : pour une vision anticipatrice. Contribution n°­2015-13 présentée en séance du ­13-10-2015 Engagement 1 - Rapport d’activités 2015 | 25 Engagement 2 Coordination régionale d’actions militantes La LPO R ­ hône-Alpes et la Montagne 26 La LPO ­ Rhône-Alpes est plus que jamais une association militante ! Si elle conserve dans ses méthodes de travail, les solides bases scientifiques qui ont prévalu au CORA, elle n’en est pas moins porteuse de messages forts pour la protection du vivant et le respect de la biodiversité. Face aux lobbies qui ne cherchent qu’à exploiter les ressources naturelles pour en dégager des profits immédiats sans penser à demain, la LPO, aux côtés d’autres ONG, agit au quotidien pour aider à la prise de conscience des citoyens et des décideurs. Fidèle à ses statuts, la LPO agit pour l’oiseau, la faune sauvage, la nature et l’homme, toutes ces composantes étant indissociables. Belledonne © E. Maulavé Rapport d’activités 2015 | 27 Bouquetins du Bargy vers une sortie de crise « par le haut » ? Du fait de l’épizootie de brucellose qui a été mise en évidence début 2012 dans un élevage bovin du Chinaillon, ainsi que sur deux cas humains, soignés depuis, plus de 400 bouquetins ont été abattus dans le massif du Bargy en ­Haute-Savoie, sur un effectif initial maintenant estimé à environ 600 individus. Il s’agit pourtant bien là d’une espèce protégée et non chassable. de ­Haute-Savoie a toutefois relancé en octobre 2015 une opération d’abattage total des bouquetins non marqués en 2015 ; 70 bouquetins ont été ainsi abattus de manière indiscriminée. Les tirs ont été suspendus par décision du ministère de l­’Écologie suite à une très forte mobilisation de citoyens et d’associations environnementales. Après qu’une vaste opération d’abattage de 230 bouquetins ait été lancée par le préfet de H ­ aute-Savoie à l’automne 2013, avec pour résultat une désorganisation des hardes et une augmentation de l’infection chez les jeunes bouquetins, la LPO et plusieurs associations nationales ont saisi l’ANSES, en septembre 2014, afin que la situation sur le Bargy soit réévaluée. Le rapport des 14 experts évalue divers scénarios et montre que le risque de transmission interspécifique et vers l’homme est quasi nul à minime, et que des combinaisons de mesures seraient vraisemblablement plus efficaces. Nous avons demandé à la ministre de l­’Écologie, avec la Fondation Nicolas Hulot, qu’une médiation environnementale soit enfin mise en œuvre afin d’aboutir à des mesures équilibrées, favorisant à nouveau une cohabitation apaisée entre la faune sauvage et les activités pastorales sur le massif du Bargy. ­Jean-Pierre Crouzat Le scénario soutenu par les milieux environnementaux et recommandé par le CNPN combine la surveillance des hardes sur plusieurs années, l’euthanasie sélective des bouquetins séropositifs, et la vaccination des animaux séronégatifs. La mise en œuvre de ce scénario permet de préserver les animaux sains, qui représentent environ les 2/3 des 300 bouquetins restant sur le massif du Bargy, et offre le plus de chances de résorber à terme l’épizootie. Alors qu’un travail scientifique d’une ampleur inédite a été effectué sur le « cas Bargy », proposant des pistes solides pour enrayer l’épizootie, le préfet Bouquetin © Y. Peyrard Sports de pleine nature et espèces des milieux montagnards Naïg Cozannet, coordinatrice de la Mission Montagne LPO a travaillé toute l’année 2015 pour élaborer le projet Biodi’sports de montagne. Il s’agit de mettre à disposition des pratiquants des sports de pleine nature (ski, escalade, randonnée, vol libre…) des cartes de sensibilité au dérangement des espèces de tétraonidés ou rapaces. Le slogan de ce projet pourrait être : « Ensemble, naturalistes et sportifs, nous aimons la montagne, ensemble nous la préserverons ». Avec le PNR des Bauges, la SAS Camp to Camp, les LPO Savoie, Haute-Savoie et Isère, nous construisons ce projet. © L. Tassan La LPO France au travers du fonds d’intervention pour la vie associative, la Fondation de France, la Fondation Petzl, le Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports apportent déjà leur soutien financier à ce projet. 28 | Connaissance et suivi de la faune sauvage Connaissance et suivi de la faune sauvage ­Tétras-lyre © E. Maulavé Les galliformes de montagne, le lièvre variable et la marmotte, espèces patrimoniales La préservation du lagopède alpin, du ­tétras-lyre, de la gélinotte des bois, de la perdrix bartavelle, du lièvre variable et de la marmotte dans nos massifs alpins est un enjeu fort pour la LPO ­Rhône-Alpes. Depuis plus de 5 ans maintenant, suite à la critique du calcul des attributions pour la chasse du t­ étras-lyre et à une demande de ne plus chasser ces espèces dans les réserves naturelles notamment, la LPO ­Rhône-Alpes a diversifié son action en faveur de ces espèces. Elle a contesté en 2014 devant le tribunal administratif de Grenoble les arrêtés d’ouverture et de fermeture de la chasse de ces espèces dans les départements de la Drôme, de ­l’Isère, de la Savoie et de la ­Haute-Savoie. Les jugements rendus les 11 et 15 février 2016 ont débouté la LPO ­Rhône-Alpes : https://­rhone-alpes. lpo.fr/­actualites-112/article/­communique-de-pressela-chasse-des-galliformes-de-montagne-et-du-petitgibier Néanmoins, en vue des prochaines périodes annuelles de chasse, une nouvelle réflexion doit aujourd’hui être entamée avec les services de ­l’Etat, les fédérations départementales de chasseurs et les autorités européennes avec l’instauration de quotas de prélèvements voire l’arrêt de la chasse pour les espèces les plus vulnérables comme le lagopède alpin, ou le t­ étras-lyre dans le département de la Drôme. Une coordination départementale galliformes de montagne a vu le jour à la LPO Isère. Plus de 35 bénévoles consacrent leur temps libre au suivi de ces espèces. Un groupe s’est aussi constitué en ­Haute-Savoie. Grâce au soutien financier de la LPO France, la LPO ­Rhône-Alpes a pris en contrat de professionnalisation un étudiant en Master 2, Emilien Maulavé, de septembre 2015 à août 2016. Plusieurs missions lui ont été confiées : OO La participation à la révision de la liste rouge nationale des galliformes de montagne : travail déjà effectué, il a aussi participé à la mise en œuvre de la liste des statuts de conservation de la faune sauvage de l­’Isère OO L’écriture d’un état précis du statut de conservation du lagopède alpin et des préconisations pour sa protection OO Une étude acoustique expérimentale pour la reconnaissance par le chant des mâles de ­tétras-lyre OO L’analyse des protocoles de suivi de ces espèces OO L’animation d’un réseau national naturaliste galliformes de montagne La LPO R ­ hône-Alpes a pris l’attache d’experts scientifiques pour l’accompagner dans ces études, notamment le Muséum National ­d’Histoire Naturelle (MNHN) avec qui une convention de partenariat spécifique a été signée. Engagement 2 - Rapport d’activités 2015 | 29 Engagement 3 Connaissance et suivi de la faune sauvage 30 Conformément à son objet statutaire, une des premières missions de la LPO ­ Rhône-Alpes est l’acquisition de connaissances sur la faune sauvage et la nature. Leur mise à jour est un travail permanent, rendu possible grâce aux nombreux observateurs qui confient leurs données à la LPO et aux prospections réalisées par les équipes bénévoles et salariées. La publication d’atlas, sous forme traditionnelle ou de cartes en ligne, permet de valoriser ces informations et de les rendre accessibles au plus grand nombre. Les monographies d’espèces de l’atlas des ­chauves-souris de R ­ hône-Alpes, ainsi que les listes rouges des reptiles, des amphibiens et des c­ hauves-souris révisées en 2015, sont désormais disponibles sur le site faunerhonealpes.org de la LPO R ­ hône-Alpes. © J. Vial Rapport d’activités 2015 | 31 Salamandre tachetée © A. Roux Publication d’un atlas des amphibiens et reptiles de R ­ hône-Alpes Contexte et objectifs Moyens et résultats La publication d’un atlas régional préliminaire sur les reptiles et les amphibiens à l’échelle des districts naturels de la région date de 2002. Depuis, les connaissances, les modes de collectes et de transmission d’informations naturalistes ont fortement évolué et il devenait nécessaire de faire un nouvel état des lieux. En effet, les répartitions de toutes les espèces de la région ont été affinées et les ­deux-tiers des données disponibles actuellement ont été collectées postérieurement à la publication de l’atlas préliminaire. C’est dans ce contexte, et forts de l’expérience acquise avec la publication de l’atlas des c­hauves-souris de ­Rhône-Alpes en 2014, que la LPO ­Rhône-Alpes avec le Groupe Herpétologique R ­ hône-Alpes ont décidé de publier le nouvel atlas régional des reptiles et amphibiens. La coordination de l’ouvrage a été assurée par la LPO Isère à travers les personnes de ­Jean-Luc Grossi et Rémi Fonters, respectivement bénévole et salarié. L’ensemble des données prises en compte pour cet atlas est donc daté de 1900 à 2014 et correspond à un total de 168 893 données, dont 168 199 dans la région ­Rhône-Alpes. Cette différence est due aux observations réalisées en dehors de la région, notamment dans l’enclave des Papes (Vaucluse). Ce sont 2 815 observateurs et organismes qui ont contribué à ce grand jeu de données. L’année 2015 a été celle des dernières rédactions, des relectures, de l’harmonisation des textes et de l’édition de l’atlas des amphibiens et reptiles de R ­ hône-Alpes. 32 | Connaissance et suivi de la faune sauvage Bénévoles ou salariés, du monde associatif ou de la recherche, plus de 50 personnes ont contribué de près ou de loin à la réalisation de cet ouvrage. Ce dernier a été réalisé selon le calendrier prévu puisqu’il a été publié en novembre 2015. Composé de 448 pages et richement illustré de photographies (77 photographes) et graphiques, l’ouvrage a été édité à 1 870 exemplaires. Il est composé de différentes parties concernant les étapes préparatoires à l’atlas, une présentation géographique et paléontologique de la région, des analyses des données (notamment l’étude des présences potentielles), les monographies d’espèces, etc. Les rédactions des 40 monographies (les grenouilles « vertes » sont réunies en une seule grande monographie et les crapauds commun et épineux sont traités ensemble) ont été rédigées par 26 bénévoles du GHRA. Egalement, 38 relecteurs ont apporté des compléments indispensables aux textes. Les autres chapitres qui composent l’atlas ont été rédigés par 20 rédacteurs reconnus dans leurs domaines. Connaissance et suivi de la faune sauvage Les monographies ont été rédigées par un (exceptionnellement deux) auteurs. Les textes ont ensuite été soumis à deux relecteurs connaissant l’espèce. Ils ont apporté des éléments complémentaires, voire corrigé le cas échéant. Une fois les modifications prises en compte par le rédacteur, les chapitres traitant de la répartition et de la phénologie régionales ont été soumis aux groupes herpétologiques départementaux afin de ne pas oublier de spécificités locales. Ensuite, toutes ces dernières remarques ont été intégrées par les coordinateurs de l’ouvrage qui se sont attachés également à harmoniser tous les textes des monographies. Ce n’est qu’une fois ce travail fait que les textes ont été relus par un collège de relecteurs de forme, en général non naturalistes afin d’avoir une vision extérieure et de s’assurer de la cohérence des textes. Ce sont trois relecteurs « de forme » qui ont relu chaque monographie. Les parties générales sont, quant à elles, rédigées par des spécialistes dans leur domaine. Après une validation et une relecture par les coordinateurs de l’ouvrage, les textes sont soumis au collège de relecteurs. Là aussi, trois relecteurs « de forme » ont relu chaque texte. Enfin, le Comité de pilotage de l’ouvrage, constitué des coordinateurs et de la LPO coordination ­Rhône-Alpes, a relu intégralement l’ouvrage. Perspectives L’atlas des amphibiens et reptiles de ­Rhône-Alpes a été imprimé en novembre 2015. La promotion de l’ouvrage est à prévoir pour diffuser le plus largement possible cet ouvrage de référence sur l’herpétofaune de la région. Déjà, l’atlas a été présenté lors du 43ème congrés de la Sociéte Herpétologique de France à Toulouse le 3 octobre 2015. Ce travail a permis de faire un état des lieux sur ces espèces et des pistes de travail pour les prochaines années ont d’ores et déjà été identifiées. Les analyses des plus de 160 000 données ont été initiées dans cet atlas. Le détail des modélisations utilisées, ainsi que les scénarios pour l’ensemble des espèces de ­Rhône-Alpes, seront disponibles sur le site de la LPO ­Rhône-Alpes (­rhone-alpes.lpo.fr), à la page du GHRA. D’autre part, les prospections pourront être poursuivies à l’avenir pour compléter les connaissances sur les reptiles et les amphibiens, notamment les plus méconnus et ceux en marge d’aire de répartition et pourquoi pas dans les départements auvergnats à l’occasion de la nouvelle région ­Auvergne-Rhône-Alpes... Toutes ces connaissances contribueront à la protection de ces espèces menacées. Projet de publication d’un atlas des mammifères de ­Rhône-Alpes En 1984, la Société Française pour ­l’Etude et la Protection des Mammifères a publié un atlas des Mammifères Sauvages de France. En 1997, la FRAPNA publiait l’atlas des mammifères sauvages de ­ Rhône-Alpes. Depuis ces parutions, les connaissances ont fortement progressé et il devient nécessaire de faire à nouveau un état des lieux régional et même national. En ­Rhône-Alpes, il existe quelques publications traitant de certains groupes (par exemple Faugier, 2012 ; Muséum de Grenoble, 2012). Un atlas régional sur les ­chauves-souris a été publié en mars 2014 par la LPO ­Rhône-Alpes. Le présent projet concerne tous les mammifères sauvages de R ­ hône-Alpes hormis les ­chauves-souris. Un premier groupe s’était réuni le 16 octobre 2012 afin d’organiser une réflexion concernant un futur atlas des mammifères en ­Rhône-Alpes. Il a alors été décidé que l’atlas serait coporté par la LPO R ­ hône-Alpes et l’Union régionale des FRAPNA avec un pilotage de ­ l’étude de préfiguration par la LPO. Mulot sylvestre © F. Bulliffon Contexte et objectifs Depuis, la LPO a intégré le projet d’atlas des mammifères sauvages à son programme d’actions en faveur de la biodiversité en R ­hône-Alpes pour la période ­2014-2016. Un groupe de travail, composé de membres bénévoles et salariés de la LPO et de la FRAPNA a été constitué pour piloter la réalisation de ce nouvel atlas des mammifères. En 2014, l’action est mise en place en trouvant un fonctionnement et un réseau. En 2015, le travail a été axé sur l’animation de ce réseau et les réflexions à mener pour ce projet. Engagement 3 - Rapport d’activités 2015 | 33 Moyens et résultats Il a été décidé de travailler sur les dix dernières années. Parmi les 180 826 données mammifères disponibles dans la base de données régionalex, 163 610 sont enregistrées entre 2004 et 2015 soit près de 90 % du jeu de données. Afin d’optimiser les prospections et connaissances, il est primordial, dans un premier temps, d’animer le réseau naturaliste régional sur le thème des mammifères sauvages et, deuxièmement, d’orienter les efforts de prospections en fonction des lacunes géographiques et spécifiques afin d’améliorer nos connaissances. Animer le réseau Afin d’animer et d’informer le réseau naturaliste, plusieurs actions ont été menées : Des conférences en Isère et dans la Loire Un weekend de formation mammifère dans le Pilat Lancement d’une enquête participative sur les petits mammifères de nos jardins (avril 2016) Lancement de la première consultation du comité technique (avril 2016) Consultation en ligne de l’état des connaissances mammifères en version atlas (avril 2016) Orienter les prospections Des études ont été menées sur le département de ­l’Ain afin de mettre en œuvre des techniques de prospection et montrer leur efficience : Deux mailles de 10x10 km ayant moins de 250 observations sur les dix dernières années sont choisies en Bresse. En deux jours passés sur chacune d’­entre-elles, les mailles sont passées de 9 à 20 espèces connues en augmentant considérablement le nombre d’observations. Pour la 4ème année consécutive, la LPO a encadré des étudiants de la Licence Professionnelle ATIB (Analyse et techniques d’inventaire de la Biodiversité) de ­l’Université Claude Bernard (Lyon 1). Le sujet 2015 était porté sur les différentes méthodes de prospection des 4 micromammifères protégés en R ­ hône-Alpes. Perspectives Au cours de l’année 2015, le travail a consisté à réfléchir à la méthodologie de prospection, à la modélisation des données et au cahier des charges de la future publication. Les coordinateurs ont aussi poursuivi l’animation du réseau en étudiant de nouveaux outils de prospections et en organisant des formation et des conférences, certains d’entre eux produits en 2015 seront lancés au cours de l’année 2016. En 2016, il s’agira d’organiser le travail de pilotage entre l’UR FRAPNA et la LPO en Auvergne Rhône-Alpes. Il faudra également, à partir d’un exemple concret, rédiger une monographie type pour alimenter la restitution cartographique en ligne d’informations sur chacune des espèces à analyser. Afin d’orienter les prospections, le tableau ­ci-dessous indique les lacunes géographiques et spécifiques sur chacun des départements de R ­ hône-Alpes. Département Lacunes géographiques Lacunes spécifiques sur le département AIN Bresse / Secteur d’Oyonnax Micromammifères ARDECHE Cévennes / Secteur entre l’Eyrieux et le Doux Carnivores et micromammifères DROME Secteur du Grand Serre au Nord / Secteur Baronnies, Nyons, Grignan, Dieulefit Carnivores et micromammifères ISERE Sud du plateau de Chambaran, vallée de l’Isère / Secteur des Basses Terres, La Tour du Pin Micromammifères LOIRE Nord-Est, Belmont de la Loire / Ouest des monts du Forez Micromammifères RHONE Monts du Beaujolais Carnivores et micromammifères SAVOIE Beaufortain, Vanoise, Maurienne Carnivores et micromammifères HAUTE SAVOIE Massif du Mont Blanc / Secteur Pays Gravot, Chablais Micromammifères 34 | Connaissance et suivi de la faune sauvage Connaissance et suivi de la faune sauvage Suivi temporel des oiseaux communs hivernants Contexte et objectifs Depuis 2006, le Centre Ornithologique ­Rhône-Alpes (devenu depuis la LPO ­Rhône-Alpes) a engagé un programme de suivi des alouettes des champs en hivernage. Les premières analyses régionales ont révélé que ce programme n’apportait pas uniquement des résultats sur l’alouette, mais plus globalement sur la majeure partie des espèces hivernant dans les zones agricoles, permettant d’élargir la problématique à l’ensemble des espèces d’oiseaux, en restant focalisée dans les parcelles de céréales d’hiver. Ce programme a été baptisé : Suivi Hivernal des Oiseaux des Champs (SHOC) et a été intégré par le Museum ­d’Histoire Naturelle de Paris comme outil d’évaluation des tendances démographiques des oiseaux dans les réseaux « Vigie Nature ». Des résultats ont été obtenus sur les tendances démographiques des espèces les plus communes ainsi que sur le lien de ­ celles-ci avec leurs habitats. D’abord orienté vers les cultures de céréales uniquement, le protocole a évolué pour diriger le choix des parcelles suivies vers la culture majoritaire locale : culture de céréales d’hiver (blé, orges, avoine etc.), parcelles plantées en colza / moutarde, luzerne, chaume de maïs, mais aussi prairie naturelle ou artificielle, vergers et vignes. Au regard des résultats et de l’importance de la compréhension globale de l’hivernage pour la conservation des oiseaux, il est apparu que limiter ce suivi aux milieux agricoles nous privait d’informations précieuses sur certaines espèces ou groupes d’espèces. Face à ce constat et en accord avec le Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (CRBPO), il a été décidé d’étendre le suivi à l’ensemble des milieux (dans la mesure de conditions d’accès favorables) selon un protocole qui évoluerait vers un STOC oiseaux hivernants par échantillonnage ponctuel simple. Ce STOC hivernants, soutenu par le CRBPO, devrait permettre à terme d’analyser les suivis par communautés d’espèces en fonction des milieux occupés de la même façon que le STOC EPS a pu le démontrer et assurera la continuité des indicateurs déjà créés avec le SHOC, notamment l’indicateur « alouettes ». L’hiver ­2013-2014 a été un nouveau tournant puisque le programme s’est élargi à l’ensemble des habitats. L’acronyme SHOC reste le même mais la définition change : de Suivi Hivernal des Oiseaux des Champs, le programme se transforme en Suivi Hivernal des Oiseaux Communs. L’hiver ­2013-2014 a été utilisé – en partenariat avec le Muséum d ­ ’Histoire Naturelle de Paris – pour adapter le protocole à l’évolution du programme. Le programme a été déployé régionalement dès l’hiver 2 ­ 014-2015. L’enjeu est de poursuivre ce programme ­Vigie-Nature sur le long terme pour recueillir des données utiles aux choix de gestion, concernant les milieux accueillant des oiseaux en hiver. Le dispositif permettra de maintenir une connaissance des espèces liées aux paysages agricoles et ainsi un lien avec le programme SHOC. Moyens et résultats Trois actions sont prévues entre 2014 et 2016 : Volet 1 : Mise en place de la transition entre le programme SHOC et le programme STOC hivernants Bilan/Valorisation scientifique du programme SHOC et construction du protocole STOC hivernants Validation technique du protocole d’échantillonnage sur le terrain Volet 2 : Animation du programme STOC hivernants Coordination globale et mobilisation du réseau régional de bénévoles Volet 3 : Réalisation de carrés salariés Comptages salariés sur les carrés retenus Analyse et valorisation des données Durant l’hiver ­2014-2015, première année de déploiement du programme ­STOC hivernants, l’effort a été porté sur l’animation du réseau d’observateurs, bénévoles et salariés. Perspectives En 2016, l’animation du réseau d’observateurs bénévoles et salariés permettra de poursuivre le déploiement du programme ­ STOC hivernants. Ces deux années de collecte de données permettront d’établir un premier état des lieux du relai du programme, et de proposer de premières orientations d’analyses. Engagement 3 - Rapport d’activités 2015 | 35 Troglodyte mignon © V. Palomares Suivi temporel des oiseaux communs Contexte et objectifs Le programme de Suivi Temporel des Oiseaux Communs par Echantillonnages Ponctuels Simples (­STOC-EPS) existe en France depuis 1989 et fait appel à la contribution d’observateurs bénévoles. Ce suivi est coordonné à l’échelle nationale par le Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d ­ ’Oiseaux (CRBPO). Son principal objectif consiste à évaluer les tendances d’évolution des effectifs de différentes espèces communes nicheuses de France afin de mieux comprendre les relations entre les espèces et les milieux qu’elles fréquentent. En R ­ hône-Alpes, le programme ­ STOC-EPS a réellement débuté en 2001. La LPO ­Rhône-Alpes assure la coordination de ce programme à l’échelle de la région et apporte un complément salarié au réseau bénévole depuis 2008. Ce renfort a été mis en place dans le but d’améliorer la couverture spatiale de ce réseau de suivi jusqu’alors très inégale selon les départements. Moyens et résultats Après avoir porté une attention particulière sur le cortège agricole dans le cadre de notre rapport 2014, cette année, notre étude thématique s’est focalisée sur les espèces spécialistes des milieux forestiers. 36 | Connaissance et suivi de la faune sauvage (STOC) Parmi les 22 espèces prises en compte, 14 d’entre elles semblent présenter une dynamique positive. Malgré ce constat encourageant, les analyses réalisées nous alertent tout de même sur le déclin rhônalpin de 5 passereaux (grimpereau des bois, mésange boréale, roitelet huppé, troglodyte mignon et pouillot véloce). Perspectives Dans le cadre du programme régional LPO ­2014-2016, la diminution progressive du nombre de carrés ­STOC-EPS suivis par des salariés du réseau LPO en ­Rhône-Alpes se poursuivra. En effet, 39 carrés seront prospectés en 2016 (60 en 2014 et 53 en 2015). Il sera donc important de faire tout notre possible pour animer le réseau d’observateurs bénévoles pour maintenir un nombre de carrés ­STOC-EPS suffisant pour les analyses régionales. Des initiatives sont déjà menées dans ce sens dans plusieurs associations locales telles que des formations ornithologiques, des formations à la saisie des données sous l’outil visionature de leur département ou bien encore la publication d’articles qui démontrent bien souvent l’intérêt scientifique que peut avoir un tel suivi. Notons enfin que la réforme territoriale nous conduira dès 2016 à mener nos analyses à l’échelle de notre nouvelle région Auvergne - ­Rhône-Alpes. Connaissance et suivi de la faune sauvage Suivi des oiseaux d’eau hivernants Contexte et objectifs Le programme de recensement international des oiseaux d’eau (International Waterbird Census ou IWC) consiste à dénombrer les oiseaux d’eau hivernants sur l’ensemble des zones humides d ­ ’Europe, à la m ­ i-janvier de chaque année. Ce suivi est coordonné à l’échelle internationale par l’organisation Wetlands International. La LPO assure quant à elle la coordination à l’échelle nationale. Les principaux objectifs de ces comptages sont : OO d’estimer les tailles des populations de chaque espèce d’oiseaux d’eau et d’analyser leur évolution, OO de préciser la répartition de ces espèces et de constater les éventuelles modifications. En France, 1 500 sites élémentaires, regroupés en 452 sites fonctionnels, sont suivis dans le cadre du programme de suivi Wetlands International. En région ­Rhône-Alpes, le suivi est réalisé sur 8 sites fonctionnels officiels qui alimentent les synthèses nationales et internationales. Quelques sites complémentaires sont également suivis plus occasionnellement et sont destinés à alimenter des synthèses à des échelles plus locales. Moyens et résultats Les comptages rhônalpins de la ­mi-janvier 2015 ont été réalisés sur les huit sites fonctionnels officiels habituels ainsi que sur 5 sites complémentaires. Les observateurs ont ainsi recensé 75 espèces d’oiseaux d’eau et dénombré 87 285 individus. (Wetlands) alpins de ­Rhône-Alpes (lac Léman, lac ­d’Annecy et lac du Bourget). Ainsi, nous avons constaté que le déclin local de certaines espèces n’était probablement que le reflet de ce que nous pouvions observer à plus grande échelle (canard chipeau, le fuligule nyroca et le harle huppé). Pour d’autres espèces (canard colvert, nette rousse, foulque macroule), il semblerait que le caractère oligotrophe du lac d ­ ’Annecy ait pour conséquence de le rendre trop pauvre en ressources alimentaires pour que ces oiseaux s’y maintiennent durablement. Enfin, nous avons pu mettre en évidence les bienfaits de l’augmentation des surfaces en réserves de chasse et de faune sauvage à l’échelle du lac du Bourget, comme nous avons pu le constater pour la sarcelle d’hiver, le fuligule milouin, le garrot à œil d’or et la foulque macroule. En outre, l’analyse thématique réalisée à l’échelle du site « Dombes, Vallée de l­’Ain » nous a permis de pointer l’importante responsabilité du département sur le maintien de zones humides favorables à l’hivernage des oiseaux d’eau au niveau régional dans la mesure où ce site regroupe près de 40 % des effectifs totaux à l’échelle des huit sites officiels de R ­ hône-Alpes. Perspectives Le suivi rhônalpin des populations d’oiseaux d’eau hivernants perdure depuis près de 50 ans grâce aux nombreux ornithologues bénévoles. Les dénombrements ont déjà été reconduits au cours de la m ­ i-janvier 2016 et devraient perdurer tant qu’il y aura des observateurs volontaires. Notons par ailleurs que les analyses programmées pour 2016 devraient consister à mettre à jour le statut de conservation liste rouge régionale pour les oiseaux d’eau hivernants. Le rapport 2015 aura été l’occasion de conclure l’analyse comparative à l’échelle des trois grands lacs Fuligule morillon © V. Palomares Engagement 3 - Rapport d’activités 2015 | 37 Suivi des oiseaux migrateurs : Suivi de la migration active sur deux sites majeurs et valorisation des données régionales Contexte et objectifs De par sa géographie, sa diversité et son climat varié, la France est une étape cruciale pour des millions d’oiseaux migrateurs. Cette position privilégiée nous assigne la responsabilité de protéger ces populations migratrices. Pour répondre à ces enjeux, la Mission Migration pilotée par la LPO France est née de la volonté de plusieurs associations. Ce réseau, ouvert à tous, a pour objectif de mutualiser les savoirs, de partager les passions, de diffuser les connaissances sur la migration et de mobiliser l’énergie de chacun afin de garantir l’avenir des oiseaux migrateurs et des espaces dont ils dépendent. Ce réseau, créé en 2007, réunit 57 sites d’étude. Six ans plus tard, la base de données www.migraction.net s’est enrichie de plus d’un million de données. Le site permet de suivre l’évolution, jour par jour, des passages d’oiseaux et de consulter les bilans saisonniers des sites suivis. La région ­Rhône-Alpes compte à elle seule près de 20 % des sites français identifiés comme étant d’intérêt pour le suivi de la migration. Dans le cadre de l’opération Tête en l’air, la LPO ­Rhône-Alpes et ­l’Union Régionale des CPIE (URCPIE) se sont associées pour faire du suivi de la migration en ­Rhône-Alpes un évènement à caractère : OO scientifique : le comptage des oiseaux en phase de migration pré et postnuptiale OO de sensibilisation : organisation des journées au printemps et à l’automne pour faire découvrir la migration au grand public mais aussi à destination des scolaires à travers des animations dans les écoles et lycées pour sensibiliser la jeunesse au phénomène de la migration des oiseaux. OO Le suivi au Défilé de ­l’Ecluse où les comptages ont été assurés du 18 juillet au 4 décembre 2015. Les 134 jours comptés totalisent un peu plus de 1 137 heures de présence. 72 observateurs ont contribué activement au suivi et l’aide de 5 d’entre eux a été essentielle pour assurer la présence quotidienne. Le nombre d’­heures/observateur est de 2 650, dont environ 525 heures effectuées par un salarié et 2 125 heures accomplies par les bénévoles. Le bilan de l’investissement humain de la LPO sur ces 2 sites est de 4 804 heures : OO 1 équivalent temps plein durant 6 mois (2 salariés) = 770 heures OO 2 services civiques à temps plein durant 2 mois = 500 heures OO Un minimum de 90 bénévoles cumulant 3 534 heures de contribution au suivi. L’opération de suivi simultané de la migration prénuptiale du milan royal du ­week-end des 7 et 8 mars a permis de collecter 57 données de 44 observateurs (218 heures d’observation sur les 2 jours). Ce suivi a permis de faire progresser la connaissance des voies de migration printanière du milan royal en R ­ hône-Alpes. Les données de migration accumulées depuis de nombreuses années en ­ Rhône-Alpes permettent aujourd’hui de donner des tendances d’évolution et de dessiner les voies de migration pour plusieurs espèces de grande taille. Ce travail a été réalisé pour le milan royal, la grue cendrée et la cigogne blanche. Moyens et résultats Deux sites ont été suivis en R ­ hône-Alpes en 2015 : OO Le col de ­l’Escrinet où les comptages ont été assurés par un salarié et deux services civiques du 10 février au 14 avril. Ces 64 jours de suivi totalisent 743,5 heures d’observation. L’aide des bénévoles a été précieuse, c­ eux-ci ont assuré un total cumulé de 1 409 heures de présence sur l’ensemble de la saison. 38 | Connaissance et suivi de la faune sauvage Détermination des voies de migration de la cigogne blanche au printemps Connaissance et suivi de la faune sauvage Perspectives Bien que les suivis, tels qu’ils existaient jusqu’alors, ne se maintiennent pas de la même façon en 2016 pour des questions budgétaires, la LPO poursuivra son travail sur l’identification des voies de migration de R ­ hône-Alpes et sur la valorisation des connaissances disponibles sur les oiseaux migrateurs. Nous remercions les donateurs, la Fondation Franz Weber et la Région Auvergne ­Rhône-Alpes pour leur engagement à nos côtés en faveur des oiseaux migrateurs en 2015 ! L’association remercie également les volontaires en services civiques pour leur engagement ! Observatoire départemental de la biodiversité de ­l’Ain : suivis d’espèces phares Les habitats présents sur le département de ­l’Ain sont très hétérogènes, en conséquence, la biodiversité du territoire est très variée. La Dombes, la Bresse, le Revermont, le Bugey, la Plaine de l­ ’Ain, le Val de Saône, la Haute Chaine du Jura et le Pays de Gex sont autant de secteurs à enjeux environnementaux différents. Dans le cadre de l’observatoire de la biodiversité du département de ­l’Ain, différents suivis d’espèces inféodées à ces milieux naturels particuliers ont été menés en 2015 : OO Dombes (étangs) : suivi de l’échasse blanche OO Bresse (bocage et mares) : suivis du triton crêté et de la p ­ ie-grièche écorcheur OO Val de Saône (prairies inondables) : suivis du râle des genêts et de la caille des blés OO Bugey (grottes et patrimoine bâti) : suivi du petit rhinolophe Quelques résultats OO Le suivi des échasses blanches en 2015 sur la Dombes avait pour objectifs de montrer l’importance du secteur lors de la migration et de faire l’état de la reproduction de cette espèce. En avril et août beaucoup de migrateurs stationnent en Dombes, cette zone est donc identifiée comme halte migratoire pour l’espèce. Certains individus s’y arrêtent aussi pour nicher et élever leurs jeunes. En France continentale, seule la Dombes accueille quelques dizaines de couples, ailleurs les cas de reproduction sont anecdotiques. La zone est donc identifiée comme site de reproduction unique en France. 11 sites ont été détectés avec reproduction. Le maintien de l’espèce en Dombes est très fragile. Le nombre de couples nicheurs pourrait ainsi varier en fonction du nombre d’étangs propices disponibles et du niveau de dérangement de l’espèce. Échasse blanche © V. Palomares OO Le râle des genêts, espèce migratrice, vient se reproduire dans les prairies inondables d ­ ’Europe occidentale à partir du mois d’avril. Dans le département de l­’Ain, il est présent uniquement en Val de Saône, c’est d’ailleurs le seul endroit où l’on peut encore l’observer durant sa période de reproduction en R ­ hône-Alpes. Une partie du Val de Saône est classé site Natura 2000. Ce programme est animé par l’EPTB ­ Saône-Doubs. Chaque année, des mesures ­agro-environnementales sont mises en œuvre sur les prairies inondables, afin de préserver la nidification des oiseaux prairiaux et en particulier celle du râle des genêts. La mesure la plus efficace reste la fauche tardive. Avant les années 2000, le nombre de mâles chanteurs en Val de Saône pouvait atteindre plus de 120 individus. Ce nombre n’a cessé de diminuer ces 20 dernières années. Cette période correspond au remaniement des mesures environnementales existantes et à l’évolution de l’agriculture, qui ont déstabilisé l’espèce. Ces dix dernières années, certaines prairies ont permis de maintenir une vingtaine de mâles chanteurs, en grande partie grâce au travail mené par l’ONCFS sur les parcelles en conventionnement avec APRR. Néanmoins, ces mesures ne suffisent plus au maintien d’une population nicheuse viable. Les résultats de l’année 2015 sont au plus bas, avec la présence de seulement 2 mâles chanteurs dans le département. Engagement 3 - Rapport d’activités 2015 | 39 Engagement 4 Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées 40 Dans le cadre de la stratégie nationale pour la biodiversité et plus particulièrement du plan d’action patrimoine naturel, la France s’est fixée comme objectif de maintenir une bonne qualité écologique de son territoire notamment par la sauvegarde des espèces les plus menacées. © V. Palomares Pour remplir cet engagement, les Plans Nationaux ­d’Actions (ou PNA) sont des outils développés par le Ministère en charge de l’écologie pour assurer de manière appropriée et durable la conservation des espèces les plus menacées. La protection de ces espèces s’inscrit dans une démarche prenant en compte les activités humaines et le contexte sociétal, culturel et économique. En ­Rhône-Alpes en 2015, le pilotage de la plupart de ces PNA a été c­ o-porté par les services de ­l’Etat et la Région, en lien avec les animateurs et opérateurs (dont la LPO et les Conservatoires ­d’Espaces Naturels) et des partenaires privés techniques et/ou financiers. Cela permet de leur donner une dynamique assez forte et d’impulser des actions régionales et locales. Rapport d’activités 2015 | 41 Plan d’actions en faveur des chiroptères en ­Rhône-Alpes Contexte et objectifs Toutes les ­chauves-souris sont protégées par la loi, cependant certaines sont menacées et leurs populations ont fortement décliné au cours des dernières décennies. A titre d’exemple, le tiers des espèces présentes en ­Rhône-Alpes est inscrit sur la liste rouge régionale des vertébrés terrestres. Pour enrayer ce déclin, le ministère a lancé un plan national d’actions qui vise à les étudier, les protéger et sensibiliser les différents acteurs sur leur conservation. Ce programme national a été décliné régionalement et sa mise en œuvre, confiée à la LPO ­Rhône-Alpes par la DREAL ­Rhône-Alpes, a débuté en 2008. 2015 marquait la seconde année d’une nouvelle déclinaison de trois ans. Moyens et résultats Les actions sont articulées autour de quatre volets, et seule une partie d’entre elles est présenté ici : OO Amélioration des connaissances et suivi des colonies, OO Protection de gîtes dans les bâtiments, OO Protection de gîtes dans les ponts, OO Protection des gîtes souterrains. Le travail de prospection des bâtiments a été poursuivi sur les départements de l­’Isère et de la Loire permettant la découverte de quelques colonies intéressantes. Dans le cadre d’une mesure d’accompagnement d’un projet d’extension de carrière (société BBCI), la première preuve de reproduction de la grande noctule a été collectée dans la région. Parallèlement à ces découvertes, le suivi a été poursuivi sur 24 gîtes majeurs de la région. 2015 a été marquée par la poursuite du développement du programme « refuges pour les chauves-souris ». Plus de 30 nouvelles conventions ­ ont été signées dans la région. La LPO et son groupe Chiroptères sont également intervenus sur plusieurs sites souterrains pour assurer la prise en compte des c­ hauves-souris. La liste rouge des ­ chauves-souris de ­ Rhône-Alpes révisée en fin d’année 2014 a été validée par le CSRPN et labellisée par l’UICN. Elle est disponible sur http://faunerhonealpes.org Perspectives Les actions seront poursuivies en 2016, année qui marquera la fin de cette déclinaison. Le prochain programme sera construit en collaboration avec les acteurs auvergnats. Grande noctule © Y. Peyrard 42 | Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées Milieu dans lequel la p ­ ie-grièche à tête rousse se reproduit dans la Loire © E. Vericel Déclinaison régionale du plan d’actions en faveur des ­pies-grièches en ­Rhône-Alpes Contexte et objectifs En ­ Rhône-Alpes seules trois des cinq espèces de ­pies-grièches sont nicheuses de façon régulière (la pie-grièche méridionale étant présente de façon ­ marginale et de moins en moins régulièrement). La ­ pie-grièche grise et la ­ pie-grièche à tête rousse (espèces bénéficiant du PNA) sont essentiellement présentes dans les départements de ­l’Ardèche et de la Loire. Les autres départements accueillant le plus souvent uniquement la ­ pie-grièche écorcheur. Une amélioration des connaissances est à prévoir pour la répartition de la p ­ ie-grièche à tête rousse ainsi que pour la p ­ ie-grièche grise. L’intensification des pratiques agricoles (remembrement, drainages, entretien inapproprié du bocage, fauches plus précoces, fertilisation, traitements antiparasitaires…) semblent être la principale menace pour ces espèces et entraîne à la fois une diminution de la ressource alimentaire ainsi qu’une disparition progressive des sites de nidification. Toutefois, en zone méditerranéenne, la déprise agricole entraîne également une perte d’habitat. Les objectifs principaux pour la période ­2014-2016 sont les suivants : OO Améliorer les connaissances sur la répartition des espèces et sur l’utilisation de leur territoire. OO Sensibiliser les acteurs locaux à la problématique. OO Proposer des mesures de gestion favorables. Moyens et résultats Volet 3 : Proposer des mesures de gestion favorables et animation du réseau Réalisation d’un guide ou d’un cahier des charges listant les éléments favorables ou rédhibitoires au maintien de l’espèce sur son territoire. Animation du réseau via des présentations et des échanges à envisager en interne. En 2015, nous avons poursuivi le suivi des zones échantillons sur la Loire et l­’Ardèche. Une nouvelle méthode de travail a été testée pour l’étude des habitats fréquentés par l’espèce à l’échelle des zones échantillons. Les résultats produits ont pu être exploités pour les deux zones échantillons ligériennes. Cela a permis de mettre en évidence quelques facteurs essentiels pouvant potentiellement expliquer le cantonnement des couples. Parallèlement à ce travail, le suivi des couples témoins a été poursuivi sur la ­pie-grièche à tête rousse dans la Loire et ­l’Ardèche. Les effectifs de ­pie-grièche grise étant trop faibles pour une bonne exploitation des résultats, nous avons renoncé à suivre finement cette espèce. Par ailleurs, nous avons réduit le temps passé pour le suivi des couples et augmenté la taille de l’échantillon en étudiant les terrains de chasse d’un plus grand nombre d’entre eux. Nous avons donc principalement travaillé sur le premier volet de l’action compte tenu des ajustements méthodologiques que nous avons adopté en 2015. Trois actions sont prévues entre 2014 et 2016 : Perspectives Volet 1 : Inventaire ornithologique sur des noyaux de population, suivi du comportement et caractérisation des territoires de couples témoins. En 2016, le volet concernant le suivi des couples sera allégé et la priorité sera donnée à la valorisation de nos connaissances. Les analyses sont en cours et en voie d’être finalisées, aussi, il devrait être possible de produire un document de synthèse retraçant les mesures favorables à la conservation de ces espèces. Nous devrons également entamer notre travail de sensibilisation auprès de nos partenaires et des acteurs locaux. Évaluation des effectifs et de leur évolution sur les zones échantillon et cartographie fine de territoires. Volet 2 : Sensibilisation et restitution du travail auprès des agriculteurs ou des partenaires locaux Réunion de restitution des résultats. Des réunions, des présentations et la diffusion de ces résultats sont donc prévus pour la fin de l’année 2016. Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 43 Traces de loutre d ­ ’Europe © LPO Rhône-Alpes Participation régionale à la mise en œuvre du plan national en faveur de la loutre ­d’Europe Contexte Actions et résultats 2015 2015 fut la cinquième année de déclinaison en Rhône-Alpes du PNA loutre prévue sur la période ­ ­2010-2015. Cette action est intégrée au programme d’actions pluriannuel (­2014-2016) en faveur de la faune sauvage porté par la LPO R ­ hône-Alpes. Connaissance/suivi Le Plan National ­ d’Actions en Faveur de la loutre compte 37 fiches actions. La déclinaison ­rhônealpine du Plan compte 27 actions, il s’agit d’une déclinaison semi complète avec adaptation du PNA au contexte local. Toutes ces actions ne sont cependant pas déclinées tous les ans. Ainsi en 2015, il était prévu : OO Volet connaissance/suivi : une coordination des prospections, une centralisation des données et des prospections de terrain afin d’actualiser la carte de répartition régionale OO Volet conservation : apporter une expertise aux gestionnaires d’ouvrages, veiller à la protection réglementaire (interdiction des pièges tuants en zone de présence) OO Volet sensibilisation/formation : formation de bénévoles et professionnels afin d’étoffer le réseau des observateurs. Les cartes suivantes présentent les données certaines (épreintes, observation visuelle ou de traces certifiée et/ou documentée (photo),…) collectées entre le 1er janvier et début décembre 2015 et un rappel des données certaines pour la période 2 ­ 002-2015. Au niveau de la dynamique de la population, on peut souligner les points suivants : OO la confirmation de la présence de l’espèce sur la rivière Ain avec plusieurs données (dont un cas de mortalité routière) en 2015. OO une dynamique de recolonisation dans la Loire qui se poursuit mais semble se ralentir vers l’est en direction des Monts du lyonnais. La loutre a été détectée sur le Furan en amont et en aval de ­St-Etienne. OO une arrivée progressive de l’espèce dans le département du Rhône qui se confirme sur le fleuve du même nom mais également sur le bassin de la Saône. 44 | Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées OO l’absence de données en ­Haute-Savoie pour l’année 2015. OO pour ­l’Isère, en dehors de la confirmation sur certains affluents du Rhône (Varèze), une donnée étonnante à proximité de l’agglomération grenobloise OO la présence de la loutre a été détectée sur le Guiers qui constitue potentiellement une voie de colonisation importante pour les départements de ­l’Isère et la Savoie. Conservation Prise en compte dans les ouvrages Dans le département de ­l’Ain, la LPO, en collaboration avec Jura Nature Environnement, mène une étude qui vise à mesurer les possibilités de franchissement de 4 barrages sur la vallée de la rivière ­d’Ain par la loutre ­d’Europe et le castor d ­ ’Eurasie. Sont concernés, le barrage ­d’Allement (01), de ­Cize-Bolozon(01), de Coiselet (01) et du saut de Charmine (39). En Ardèche, dans le cadre de travaux sur le barrage de Malarce sur le Chassezac (création d’un évacuateur de crues), l’étude d’impact du projet avait acté la mise en place de mesures de réduction d’impact sur la circulation de la loutre et du castor. La LPO Ardèche a donc apporté son expertise afin de proposer des aménagements qui permettent à la loutre de franchir ce barrage quelles que soient les conditions hydrologiques. Protection réglementaire Dans tous les départements où l’espèce est présente en 2015, des arrêtés préfectoraux interdisant les pièges tuants ont été pris. On peut cependant regretter que certains d’entre eux fixent des zones d’interdiction sur une liste de communes et non pas sur des cours d’eau entiers voire la totalité du bassin versant ce qui serait plus cohérent avec la biologie et la dynamique de l’espèce. Tous ces arrêtés préfectoraux s’appuient (en partie ou en totalité) sur les informations fournies par le réseau Loutre coordonné par la LPO qui démontre ici toute son importance. Sensibilisation/formation En avril 2015, 2 sessions de formations ont été organisées en avril à ­l’Ecopôle du Forez à destination des bénévoles et des professionnels. Ces 2 formations ont réunis une vingtaine de participants. Par ailleurs l’ensemble des équipes (20 agents) des trois contrats de rivières portés par ­St-Etienne Métropole ont bénéficié d’une journée de formation. La LPO ­ Rhône-Alpes a signé une convention avec la SFEPM afin d’être le relais régional de l’opération « Havre de paix pour la Loutre » qui vise à sensibiliser les propriétaires riverains des cours d’eau afin qu’ils offrent des espaces de refuge pour la loutre. Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 45 Protection des populations du busard cendré Contexte et objectifs Les busards cendrés, St martin et des roseaux bénéficient au niveau national d’un réseau piloté par la LPO France, dont les actions sont présentées sur le site http://busards.lpo.fr/index.html et sur www.busards. com. Le busard cendré est le plus menacé des trois et un programme a été établi sur tous les départements concernés par la présence de l’espèce afin d’améliorer la connaissance, les moyens de protection, la communication à l’attention des acteurs concernés. Moyens et résultats Six actions déclinées en 4 volets composent le plan régional d’actions. OO Améliorer la connaissance : de nombreux paramètres font que la dynamique et la connaissance autour de l’espèce sont hétérogènes d’un département à l’autre. L’objectif est d’homogénéiser le plus possible le niveau de connaissance pour chacun des départements concernés afin d’évaluer au mieux les besoins de l’espèce au sein de chaque département. OO Développer une stratégie conservation : l’espèce nécessite chaque année un gros investissement bénévole et le soutien de salariés pour élaborer une stratégie pérenne en concertation avec le monde agricole. Dans ce cadre, des démarches sont initiées afin de mettre en place, par le biais des outils existants (MAEC..), des mesures favorables à l’espèce. OO Communiquer : La réalisation d’un flyer à destination du monde agricole pour la valorisation des espaces de type « friche ». Ces espaces sont en effet très intéressants pour le busard mais également indispensables pour maintenir une diversité biologique très souvent favorable à l’agriculture (auxiliaires). OO Créer un plan régional de sauvegarde : après avoir analysé l’intérêt et les besoins de l’ensemble des départements en matière de préservation de l’espèce, il s’avère indispensable, au regard de la situation critique de l’espèce au niveau régional, d’élaborer un plan pérenne pour sa préservation, voire pour son renforcement de population. Un premier travail consistera à créer un groupe de travail pour élaborer le futur plan. de plus, pour le Rhône et l­’Isère. Ce point est problématique du fait que ces 2 départements, sont ceux qui disposent de populations analysées comme étant les plus prolifiques (de nature « source ») sur l’ensemble des départements concernés par le programme. Néanmoins, une première expérience a vu le jour dans le Rhône (le taquet décentralisé) et qui a pour objectif de renforcer la population départementale. Si cette expérience s’avère concluante, elle pourra éventuellement être un des piliers, fort, sur lequel la future stratégie de conservation régionale pourra s’appuyer. La plaquette « friche » destinée aux acteurs agricoles et initiée en 2014 a été finalisée et est prête pour diffusion. Le volet 4 qui consiste à l’élaboration d’un plan de sauvegarde par la création d’un comité de pilotage s’est concrétisé par la réalisation de 2 journées de concertations avec l’ensemble des acteurs impliqués par la protection du rapace. Ces journées ont abouti à la formalisation et le renfort de différentes actions stratégiques favorables au busard cendré et ce, conformément aux spécificités contextuelles de chaque département. La mobilisation autour de ce programme représente plus de 650 ­journées-hommes dont près de 500 réalisées par des bénévoles. Perspectives La diffusion du flyer « friche » contribuera à sensibiliser pour la préservation des milieux favorables à la nidification du busard cendré et d’autres espèces. Néanmoins, il faudra d’autres outils afin de réellement préserver ces milieux qui concourent au maintien d’une trame verte et d’ilots de biodiversité. Le futur plan de sauvegarde du busard cendré devra prendre en compte les spécificités de chacun des départements concernés et sûrement intégrer les départements de l’ancienne région ­ d’Auvergne qui sont également, fortement concernés par la protection de l’espèce. Il sera envisagé de réunir les référents de ces départements lors des réunions du comité de pilotage de 2016. L’année 2015 s’est tout d’abord traduite par la poursuite des volets initiés en 2014 (1,2 et 3). En termes de conservation, l’année 2015 est mitigée puisque si elle semble correcte pour 2 départements comme la Loire et l’Ardèche, elle est plus défavorable, une fois 46 | Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées Nichée de busard cendré © P. Franco Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées ­Tétras-lyre © L. Tassan Plan régional d’actions en faveur du ­tétras-lyre Le ­tétras-lyre est une espèce à forte valeur patrimoniale, témoin de la présence d’habitats très riches au plan biologique. En France, son état de conservation peut être considéré comme défavorable d’après le Muséum National d ­ ’Histoire Naturelle. Les Alpes du Nord abritent près des 2/3 des effectifs français. Cette forte responsabilité a conduit la DREAL et le Conseil Régional ­Rhône-Alpes à initier en 2009 un plan régional d’actions en faveur de l’espèce et de ses habitats sur la période ­2010-2014. La LPO ­Rhône-Alpes avec la LPO Savoie s’est fortement investie dans ce plan. est ressorti du bilan que la priorité reste la connaissance des populations, qui à ce jour est encore très insuffisante. La LPO ­Rhône-Alpes reste très vigilante et continuera à militer pour la préservation de cette espèce dans nos massifs alpins, et tout particulièrement dans les réserves naturelles, où elle est toujours chassée. Le bilan de ce plan est disponible sur le site de la DREAL Auvergne R ­ hône-Alpes. Le bilan du plan a été présenté le 2 décembre 2015 à GAP, avec un focus sur l’action menée par la LPO Savoie : Partageons la poudreuse avec le tétras lyre http://www.­rhone-alpes.­developpement-durable. gouv.fr/­partageons-la-poudreuse-avec-le-tetraslyre-a3841.html Plusieurs de nos bénévoles adhérents LPO ont suivi les formations sur les diagnostics d’habitats d’hivernage et de reproduction. Il reste maintenant à voir si ce plan régional aura une suite en ­2016-2017 et sur quelles thématiques. Il © L. Tassan Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 47 Sonneur à ventre jaune © B. Tranchand Plan d’actions en faveur du sonneur à ventre jaune Contexte et objectifs Le sonneur à ventre jaune fait l’objet d’un Plan National ­ d’Actions en raison de son statut protégé au niveau national (arrêté ministériel du 19 novembre 2007 fixant la liste des amphibiens protégés) et de sa régression continue à l’échelle nationale. En 2011, la LPO ­Rhône-Alpes, a été mandatée par la DREAL R ­ hône-Alpes pour rédiger et animer la déclinaison régionale de ce Plan d ­ ’Actions. Treize fiches actions composent le plan régional. Elles portent sur les différentes thématiques phares de la conservation du sonneur à ventre jaune : sensibilisation et prise en compte de l’espèce dans les milieux forestiers, de carrières et agricoles, gestion de l’espèce lors de mesures compensatoires… Moyens et résultats Animation du PNA au niveau régional Participation au COPIL national du 31 mars 2015, avec présentation de l’ensemble des actions réalisées et des outils créés à l’échelle rhônalpine Animation du COPIL régional du 9 novembre 2015 5 avis rendus à l’autorité environnementale relatifs à plusieurs demandes de dérogation « espèce protégée » : Ain : implantation de la station de compression de gaz à Etrez pour GRT gaz, renouvellement et extension de la carrière FAMY sur ­Belllegarde-sur-Valserine et Lancrans ; ­Haute-Savoie : aménagement d’un parking Relais sur ­Cranes-Sales et Juvigny pour la Communauté d’agglomération ­d’Annemasse, création d’un parc d’activités sur la commune de Perrignier pour la communauté de communes des collines du Léman ; à l’échelle régionale : recherche appliquée sur l’espèce en ­Rhône-Alpes par le Laboratoire d’Ecologie des Hydrosystèmes Naturels et Anthropisés (LEHNA). Amélioration des connaissances sur la répartition et la biologie de l’espèce Parution en novembre 2015 de ­l’Atlas des reptiles et amphibiens de R ­ hône-Alpes Evolution de la connaissance de la répartition de l’espèce pour 2015 : au minimum deux journées de prospections ont été menées par département sur les sites identifiés comme prioritaires dans la hiérarchisation des sites ou sur des sites à enjeux locaux définis a posteriori. 5 nouvelles stations (Évires - Éteaux, Taninges - Chatillon sur Cluses, Chilly, Vailly - Reyvroz) ont ainsi été découvertes en ­Haute-Savoie. Suivi des études scientifiques réalisées par le LEHNA Tactiques d’histoire de vie et prévisibilité interannuelle de l’environnement chez le sonneur à ventre jaune Syndrome de dispersion et prévisibilité interannuelle de l’environnement chez le sonneur à ventre jaune Démographie et variations météorologiques chez le sonneur à ventre jaune Choix de partenaires chez le sonneur à ventre jaune 48 | Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées Centralisation de la connaissance, redistribution et échanges Organisation d’une journée d’échanges techniques à destination des publics amateurs et professionnels concernés par le sonneur à ventre jaune, le 8 juin 2015 au CFA de ­Montalieu-Vercieu (Isère) : présentation de la biologie de l’espèce, échanges sur sa prise en compte dans le cas de dossiers réglementaires, retours d’expérience par les acteurs du territoire (APN et Carriers), sortie terrain. 28 participants d’origine variée : DREAL ­Rhône-Alpes, associations de protection de la nature, ONEMA, élèves de BTS GPN, bureaux d’études, CEN, exploitant de carrière et laboratoire d’écologie. La LPO remercie l’UNICEM pour la mise à disposition des locaux et l’association Lo Parvi pour l’appui à l’organisation de la sortie terrain. Participation aux réunions d’échanges DREAL – Région – Animateurs PRA Le 21 janvier 2015 : point d’étape sur l’ensemble des PNA en cours. Le 4 mai 2015 : pour mieux appréhender la construction des dossiers demande de dérogation « espèces protégées » et le rôle de chacune des parties présentes. Accompagnement ­CNR-RTE : Au printemps 2015, la Direction régionale CNR de Belley a contacté l’animateur du PRA et du PNA sonneur à ventre jaune pour un cas de sites de reproduction de sonneur à ventre jaune placés sur le cheminement de véhicules professionnels à proximité d’une zone de transformateur électrique RTE sur la commune de Genissiat (Ain). Une fois le contact pris, il s’est avéré que deux grandes ornières en eau contenaient des sonneurs à ventre jaune en reproduction. L’agent technique CNR a mis immédiatement en défens les ornières avec des rubalises et des panneaux d’information. A l’automne, une rencontre avec RTE (qui loue les terrains concernés et souhaite s’impliquer dans la démarche) et la CNR a été réalisée. Suite à cet échange et en accord avec les services instructeurs, il a été décidé de combler ces ornières à l’hiver 2015 et de recréer des mares de substitutions favorables à proximité avant le printemps 2016. Cette action sera encadrée par une convention tripartite pluriannuelle en faveur du sonneur à ventre jaune. Développement et valorisation de pratiques agricoles ou forestières favorables à l’espèce Sur le volet sylvicole, annulation de la formation annuelle à destination des forestiers, faute de participants. Une veille sur l’espèce a pu être portée sur plusieurs sites forestiers abritant des populations de sonneur à ventre jaune (Isère : projet ­ ’Espace Naturel Sensible à Sinard et projet d’un d Center Park à Roybon ; ­Haute-Savoie : plan de gestion d’un massif forestier à V ­ iuz-en-Sallaz). Développement et valorisation de pratiques d’exploitation de carrières favorables à l’espèce Réalisation d’une fiche « sonneur à ventre jaune » sur la prise en compte de cette espèce pionnière dans la gestion des carrières : à destination des exploitants de carrières, des services instructeurs, des bureaux d’études et du grand public. Téléchargeable sur les sites Internet de la LPO ­Rhône-Alpes et de l’UNICEM. Participation au Collège Granulat de l’UNICEM à ­l’­Isle-­d’Abeau (Isère) le 26 juin 2015. Réalisation d’une vidéo sonneur à ventre jaune et carrière par l’association CRISE (Centre Régional ­d’Information et de Suivi des Espèces Exotiques Envahissantes) (exemple de Cusy – 74). Protection des stations les plus sensibles Veille sur les sites hiérarchisés en 2014 et prospections complémentaires pour l­’Ain. Projets d’étude sur les secteurs périurbains : report en 2016 sous réserve des financements disponibles : Loire, Savoie et enjeu fort en ­Haute-Savoie sur la forêt de Planbois (projet de création de l’A40). Sonneur à ventre jaune et Natura 2000 : restitution de la répartition de l’espèce sur le portail régional Faune R ­ hône-Alpes. Connexion des stations isolées et prises en compte dans l’aménagement du territoire à large échelle Report du projet « Connectivité, diversité génétique et enjeux de conservation chez le sonneur à ventre jaune en ­Rhône-Alpes » LEHNA/LPO ­Rhône-Alpes, faute de financements. Participation aux politiques de gestion des grands et moyens cours d’eau Rencontre le 21 septembre 2015 LPO ­Rhône-Alpes - CNR : présentation du projet « Connectivité, diversité génétique et enjeux de conservation chez le sonneur à ventre jaune en R ­ hône-Alpes ». Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 49 Mise en place d’actions de communication sur l’espèce 2 chantiers bénévoles de débroussaillage et de curage ou de création de mares en ­Haute-Savoie (Viry et Groisy). 1 ­coupure-presse « focus sur le sonneur » en Savoie dans le Dauphiné Libéré. Perspectives OO Poursuite de l’animation du PNA sonneur à l’échelle régionale, dont l’accompagnement des services instructeurs quant aux demandes de dérogation « espèce protégée » (avis) en plus de la veille menée sur l’espèce… OO Amélioration de la connaissance : reconduction des 2 journées de prospection par département sur des sites prioritaires OO Formation : reconduction de la journée d’échanges techniques « Sonneur » incluant un volet forestier plus développé à destination des propriétaires et gestionnaires forestiers privés OO Poursuite de l’accompagnement CNR – RTE pour la création de mares de substitution sur Génissiat OO Recherche de financements complémentaires pour réaliser les projets d’étude, notamment sur les secteurs ­péri-urbains OO Engagement d’une réflexion commune avec nos homologues du PRA sonneur à ventre jaune Auvergne sur la suite d’un PRA grande région à construire ensemble. Déclinaison régionale du Plan National ­d’Actions en faveur du milan royal Contexte En 2014 un nouveau programme régional en faveur de la faune sauvage porté par la LPO ­Rhône-Alpes a vu le jour pour trois ans (­2014-2016) avec le soutien financier de la Région ­Rhône-Alpes et de la DREAL. Au sein de ce programme pluriannuel une action est consacrée au milan royal. Elle reprend les principaux objectifs des plans précédents : suivi de la population nicheuse et hivernante, expérimentation de placettes d’alimentation hivernale et chez les éleveurs ainsi que sensibilisation des différents acteurs. Au regard de l’extension géographique récente de l’espèce (en ­Haute-Savoie notamment et dans une moindre mesure dans la Loire) et du contexte de ressources financières réduites, il n’était plus envisageable de suivre la population nicheuse régionale de manière exhaustive. Nous avons donc fait le choix de concentrer ce suivi sur des zones échantillons à l’instar de ce qui s’était pratiqué dans le programme i­nter-régional Massif Central et de ce qui continue de se faire dans le cadre du suivi national de cette espèce. En 2015, il était donc prévu : OO Le suivi des populations inventaire des couples nicheurs sur trois zones échantillons (Ardèche, Loire et H ­ aute-Savoie) et suivi du succès de reproduction comptages mensuels des deux dortoirs hivernaux (Ardèche et Loire) de septembre à février OO Etude du régime alimentaire collecte et analyse de pelotes de réjection OO Conservation alimentation d’une placette hivernale étude du régime alimentaire actions de sensibilisation du monde agricole (particulièrement en H ­ aute-Savoie). Résultats Reproduction Après une saison 2014, marquée par un taux d’échec exceptionnellement bas dans les zones échantillons (0 % en Ardèche et Loire et seulement de 17 % en ­Haute-Savoie), 2015 est la seconde année consécutive où le taux de réussite (=le pourcentage de couples ayant mené au moins un jeune à l’envol) est très bon. Il est en tout cas bien supérieur à ceux constatés les années précédentes. Le taux d’échec était en moyenne entre 30 et 40 % pour la Loire pour la période ­2008-2013, et entre 10 et 20 % en Ardèche. 50 | Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées Comme en 2014, les taux de reproduction dans les trois zones échantillons de notre région sont également très bons. En France, sur l’ensemble des zones faisant l’objet d’un suivi similaire, ils étaient en 2015 de 1,63 jeune par couple nicheur (n=552) et 2,00 jeunes par couple producteur (n=420). suffisamment de pelotes (malgré les recherches effectuées) pour une analyse. En Ardèche, malgré la présence d’un nombre d’oiseux record, seulement une dizaine de pelotes a pu être collectée. Ces analyses du contenu des pelotes de réjections, bien que portant sur un échantillon restreint, confirment les résultats obtenus la saison précédente : Hivernage Sur le dortoir de Grospierre en Ardèche la moyenne pour la saison ­2014-2015 est de 87 individus. Cette valeur est nettement supérieure aux moyennes des années précédentes (inférieure à 70 individus). Ceci s’explique par une présence importante et régulière de novembre à février. L’effectif de décembre (110 individus) est remarquable pour la période. Le maximum d’oiseaux présents est atteint le 10 janvier (comptage national) avec 170 individus. Ceci constitue un nouveau record pour le site (précédent : 162 individus le 14 janvier 2013). les milans royaux qui se regroupent en dortoir près des centres d’enfouissement des déchets sont loin de se nourrir exclusivement sur ces sites les milans royaux sont extrêmement opportunistes et, en cette saison, régulièrement charognards. les lombrics occupent une part importante de leur régime alimentaire hivernal. Pour le dortoir de R ­ oche-la-Molière dans la Loire, la fréquentation du dortoir a été strictement à l’inverse de la saison précédente : des effectifs assez faibles en début de saison puis qui augmentent rapidement vers la fin décembre et restent à des niveaux élevés pratiquement jusqu’à la fin des comptages. le milan royal consomme fréquemment des campagnols des champs et est donc fortement exposé en cas de traitements aux anticoagulants L’effectif maximum est de 110 oiseaux (2 semaines consécutives), ce qui constitue le record pour le site (105 précédemment en 2010/2011). Pour ce volet, l’accent a été mis cette année sur la sensibilisation du monde agricole en H ­ aute-Savoie, où l’espèce s’est récemment installée et où la population se développe rapidement. Etude du régime alimentaire La LPO Haute-Savoie s’est notamment investie lors de la phase d’élaboration du PAEC « Arve, porte des Alpes » afin d’informer les différents acteurs sur la problématique de conservation de milan royal ainsi que dans des MAEC qui lui seraient favorables. La fréquentation « atypique » du dortoir ligérien (très faibles effectifs sur la première moitié de la saison), à laquelle s’ajoutent le fait que la localisation du dortoir a été « mouvante » (au moins 4 sites différents utilisés dans la saison) et des conditions météo (fortes précipitations) au moment où les effectifs étaient les plus importants, n’ont pas permis de collecter Sensibilisation Par ailleurs, cette année, une partie des agriculteurs de la zone d’étude (Villaz, Les Ollières, Groisy) a été rencontrés afin de les sensibiliser à la présence du milan royal. Sources de la Loire (07) Forez sud (42) ­Bornes-Filières (74) 150 297 270 Nombre de couples 5 6 ­6-15 Nombre de couples nicheurs 5 5 6 Densité min (pour 100 km²) 3,33 1,69 2,2 Densité max (pour 100 km²) 3,33 2,02 5,5 5 4 5 0 % 20 % 17 % 9 10 10 Nombre de jeunes / couple nicheur 1,8 2,00 1,67 Nombre de jeunes / couple producteur 1,8 2,5 2 Surface (km²) Nombre de couples producteurs Taux d’échec Nombre de jeunes Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 51 17 exploitants ont ainsi pu découvrir l’espèce, les menaces qui pèsent sur ce rapace ainsi que les actions menées en sa faveur. Les supports de communication utilisés sont ceux mis à disposition par la LPO Mission rapaces. Ces bons résultats globaux ne doivent cependant pas cacher de fortes disparités locales. De plus, la bonne productivité en jeunes ne se traduit pas par une augmentation de la densité du nombre de couples dans les zones échantillons ligérienne et ardéchoise ni par un accroissement des populations départementales. Placettes En ­Haute-Savoie en revanche l’expansion de l’espèce se poursuit avec au moins trois secteurs de nidification en dehors de la zone échantillon. A l’intérieur de ­celle-ci, la colonisation semble se stabiliser. Pour la 15ème année consécutive la placette d’alimentation hivernale de R ­ oche-la-Molière a été approvisionnée hebdomadairement avec des carcasses de volaille entre début octobre et début mars fournies gracieusement par deux boucheries. Concernant la placette « éleveur » réalisée en 2011, et dont l’exploitant a changé en 2013, elle a été alimentée pendant toute l’année par Mr Faure au gré de la mortalité dans son élevage. Si deux visites de contrôles ont été faites pour vérifier le bon état de la placette, ­celle-ci ne fait plus l’objet d’un suivi régulier (par observation directe ou par piège photo). Conclusions et perspectives Les résultats 2015 pour la reproduction dans les zones échantillons de R ­ hône-Alpes sont très bons pour la seconde année consécutive et s’inscrivent dans un contexte national où 2015 restera comme une année « record » pour la reproduction du milan royal en France. Après une saison 2013/2014 moyenne en Ardèche et très mauvaise dans la Loire (voir rapport 2014), l’hivernage 2014/2015 bat plusieurs records : le nombre maximum d’oiseaux en Ardèche (170) et dans la Loire (110), la meilleure moyenne en Ardèche (87) et la seconde meilleure moyenne dans la Loire (38). Cela s’inscrit ­ là-aussi dans un contexte national où les effectifs hivernants en France au cours de cette saison ont été particulièrement importants, surtout dans le Massif Central. Enfin, la sensibilisation en 2015 a été essentiellement axée vers les acteurs du monde agricole en ­Haute-Savoie où l’espèce se développe. Si le PAEC du plateau de Bornes ne prend que très peu en compte la problématique du milan royal, les contacts directs avec certains agriculteurs sont plus porteurs d’espoir. Cette sensibilisation du monde agricole est d’autant plus importante dans un département voué à l’élevage et qui commence à subir les dégâts des campagnols dans les prairies. Milan royal © R. Diez 52 | Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées Plan d’actions en faveur de l’aigle de Bonelli Contexte et objectifs L’aigle de Bonelli est l’un des rapaces les plus menacés en France. En 2015, un nouveau couple est cantonné en France (33 couples) et on note 38 jeunes à l’envol. En ­Rhône-Alpes on compte deux couples situés en Ardèche. Les principales causes de régression de l’espèce sont le fort taux de mortalité (électrocution, percussion de câbles, tirs), la réduction des habitats et le dérangement sur les sites de reproduction. Le Plan National ­d’Actions en faveur de cette espèce d’une durée de 10 ans (­2014-2023) vise à réduire les causes de mortalité des adultes cantonnés sur les domaines vitaux et des jeunes erratiques sur les zones de concentration, ainsi que de maintenir l’attractivité et l’intégrité des sites vacants. L’objectif est de favoriser la productivité de la population par la stabilisation des couples, le développement de la population d’oiseaux surnuméraires (survie) tout en leur offrant la possibilité de trouver des sites vacants aptes à les accueillir pour former de nouveaux couples. ­L’Ardèche compte 8 sites vacants. Moyens et résultats Le suivi des oiseaux et des sites représente 223 heures (184 heures du salarié et 39 heures des bénévoles) dont 110 heures réalisées sur des sites vacants : Gorges du Chassezac, les Gorges de la Baume, le Cirque de Chauzon et Gras. Cette action a permis de noter le maintien des partenaires des deux couples. La reproduction 2015 est plutôt faible avec deux jeunes à l’envol obtenus sur un seul site (site 16) alors que l’autre couple a subi un échec après éclosion (cause indéterminée). La productivité moyenne en Ardèche depuis 1990 est de 0,83 jeune par couple et par an avec une nette amélioration ces dernières années (­2008-2015 : 1,5 jeunes/couple/an). Le suivi des sites vacants de ­l’Ardèche n’a pas apporté d’observation. Les observations d’oiseaux erratiques dans la Drôme (observations en 2015) témoignent de l’attractivité du sud de la région R ­ hône-Alpes sur cette espèce. La LPO Rhône-Alpes a participé comme chaque année au programme national d’amélioration des connaissances des domaines vitaux des couples. En 2015, la femelle du site 16 des Gorges de ­l’Ardèche a été équipée d’une balise solaire GPS/GSM Microwave qui devrait permettre de suivre l’oiseau durant 12 à 18 mois. Suite à la convention signée en 2005, le partenariat entre la LPO Rhône-Alpes et ERDF ­Drôme-Ardèche a permis la neutralisation de 106 poteaux entre 2009 et 2015 dont 12 en 2015. Ce programme concerne une partie des domaines vitaux des 2 couples d’aigles et 50 % de la ZPS de B ­ asse-Ardèche. Le programme en faveur du lapin de garenne (LPO Rhône-Alpes, SGGA, FDC07, FDC 30, ONF07, associations de chasse) s’est poursuivi en 2015 avec notamment le 11/12/15 l’organisation d’une réunion et visite sur le terrain réunissant les fédérations de chasse de ­l’Ardèche et du Gard mais aussi les associations de chasse des communes concernées. Les suivis « Lapin de garenne » par relevé d’indices de présence sur les lieux de renforcement de population ont été réalisés. Plusieurs réunions et rencontres ont eu lieu visant à favoriser la prise en compte de l’aigle de Bonelli sur les sites N2000 et les ENS qui concernent les deux sites occupés (Gorges de ­l’Ardèche) et au moins cinq sites vacants (Baravon, Rimouren, Chassezac, Cirque de Chauzon, Gorges de la Baume). En 2015, la LPO ­Rhône-Alpes et ses partenaires (SGGA, LPO 07, ONF 07, CG07 : ­ENS-Site B4) ont été soutenus par la Région R ­ hône-Alpes, la DREAL R ­ hône-Alpes, les fonds NATURA 2000 (via le SGGA) et du Département de ­l’Ardèche (site vacant –ENS). La LPO Drôme a assuré le suivi et la saisie des observations des oiseaux dans ce département. Perspectives Avec 33 couples et 38 jeunes à l’envol en 2015, la population française d’aigle de Bonelli montre des aspects positifs et témoigne de l’adaptabilité relative de l’espèce face à certaines contraintes. Toutefois, les suivis menés chaque année mettent en exergue le rôle néfaste des destructions directes en lien avec certaines activités humaines et la réduction des habitats (urbanisation, industrialisation, artificialisation). Les politiques publiques doivent être cohérentes avec les objectifs du Plan National d’Actions qui fera l’objet d’une première évaluation au bout de ses 5 ans d’existence (2018). En ­Rhône-Alpes le partenariat avec ERDF doit être optimisé en réalisant de nouveaux diagnostics des poteaux à risque afin de permettre à ERDF de neutraliser un plus grand nombre de poteaux chaque année. Après la relance des actions en faveur du lapin de garenne (SGGA, FDC 07 et 30) les réalisations concrètes doivent être menées en 2016 de façon coordonnée entre les partenaires. Aigle de Bonelli © V. Palomares Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 53 Plan d’actions en faveur du vautour percnoptère Contexte et objectifs Un premier Plan National ­d’Actions (PNA) a été conduit de 2002 à 2007. Un 2e plan a été établi sur 10 ans (­2015-2024). L’objectif principal du plan est la constitution d’un réseau de placettes d’équarrissage pour favoriser la productivité des couples et inciter leur retour sur les sites vacants. Le suivi des sites et des oiseaux reste primordial pour la connaissance de l’espèce et mieux appréhender les menaces. La LPO Rhône-Alpes est coordinatrice du plan dans la région. Les partenaires techniques sont pour l­ ’Ardèche la LPO Ardèche, le SGGA et l’ONF et pour la Drôme la LPO Drôme, Vautours en Baronnies et le Parc Naturel Régional du Vercors (PNRV). Les actions sont réalisées grâce au soutien financier du Conseil Régional R ­ hône-Alpes, de la DREAL Rhône-Alpes, des fonds NATURA 2000 (via le SGGA) et du Conseil Général 07 (site vacant classé en Espace Naturel Sensible). La LPO participe également au niveau national à des actions transversales (baguage des jeunes ...). En 2015 la population française de vautour percnoptère est d’environ 90 couples dont 71 dans les Pyrénées et 16 dans le ­sud-est. La région ­Rhône-Alpes abrite en 2015, quatre couples (trois en Ardèche et un dans la Drôme) fournissant deux jeunes à l’envol (soit 0,5 jeune /couple). Moyens et résultats Dans la Drôme le suivi des oiseaux et la gestion des placettes (n=10) dédiées aux vautours (quatre espèces) incombent à Vautours en Baronnies, au PNRV et à la LPO Drôme. Leur approvisionnement représente par an plus de 170 tonnes de carcasses et 100 kg de déchets de boucherie. En Ardèche, la LPO gère une placette structure et six placettes éleveur. Le SGGA a en charge trois placettes structure. Depuis 2012, l’approvisionnement annuel des placettes structure dépasse les 10 tonnes pour atteindre plus de 16 tonnes en 2015. Les placettes éleveur représentent quant à elles 6 tonnes. Le suivi des oiseaux (SGGA et LPO) révèle la présence de 3 sites occupés en 2015 dont un nouveau concernant un jeune mâle et une femelle née et baguée en 2010 à Goudargues (30) mais leur reproduction a échoué pendant la couvaison. En 2015, au moins huit oiseaux en plus des trois couples ont été notés : les deux partenaires du site du Gard, quatre adultes et deux immatures. Dans la Drôme au moins 11 oiseaux en plus du couple ont été observés. Les surnuméraires représentent un minimum de 17 oiseaux en R ­ hône-Alpes. La LPO assure une veille dans les comités de pilotage des sites « Gorges de ­l’Ardèche », « Gorges du Chassezac » et « Moyenne Vallée de ­l’Ardèche ». Des sites occupés et vacants étant présents sur ces sites N2000, la LPO les a intégrés dans la Zone de Sensibilité Majeur. Ces dernières intéressent les deux sites occupés en 2014 et six anciens sites. Dans la Drôme elles incluent les six sites occupés et anciens. La LPO préconise la mise en place d’une ZPS sur les sites du Chassezac et de la Moyenne vallée de ­l’Ardèche afin de mieux informer les instances et les porteurs de projets de l’enjeu « Percnoptère » sur ces sites et d’apporter un levier supplémentaire (financier et technique) pour développer des actions en faveur de l’espèce. Dans le cadre d’une convention ERDF/LPO RA, il a été neutralisé en Ardèche de 2009 à 2015, 106 poteaux. Ces travaux préservent en partie les sites occupés. De nouvelles neutralisations sont prévues sur St Remèze, mais aussi à proximité du site d’enfouissement des déchets (SICTOBA) fréquenté par l’espèce (Grospierres). Dans la Drôme, le partenariat ERDF/Vautours en Baronnies/LPO a permis d’aboutir à la neutralisation de plusieurs poteaux et câbles à Villeperdrix. Une étude technique pour la neutralisation de toute la ligne de Villeperdrix a été engagée par ERDF durant l’automne 2015 dans le cadre du programme LIFE+ GYP-CONNECT. Elle devrait conduire à l’enfouisse­ ment d’une partie de la ligne et la pose d’une nouvelle ligne avec un câble tressé unique. Perspectives Les connaissances acquises ces dernières années sur l’espèce, permettent de mieux caractériser les paramètres démographiques que sont la productivité et la mortalité. Les changements répétés de partenaires au sein des couples expliquent en partie la très faible productivité de certains couples. Ceci a un impact sur la dynamique de la population et freine la recolonisation de sites vacants par de nouveaux couples. La conservation de l’espèce passe par la réduction des causes de mortalité et la réhabilitation de l’équarrissage naturel (placettes éleveurs). En cohérence avec les objectifs du PNA et au regard des potentialités disponibles en Ardèche et dans la Drôme, le développement du réseau de placettes reste une priorité pour la LPO et ses partenaires. Ces aménagements sont de véritables outils de facilitation dans les exploitations d’élevage, contribuent à limiter leur impact environnemental (bilan carbone par réduction de l’équarrissage industriel) et à sensibiliser les éleveurs sur le rôle réel des vautours dans les espaces pastoraux. Dans les Baronnies et en Ardèche le réseau de placettes éleveurs devrait s’étendre au fur et à mesure que des éleveurs volontaires se manifestent. Ceci doit être réalisé en favorisant une synergie locale impliquant 54 | Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées Participation aux plans d’actions en faveur des espèces menacées divers acteurs (élus locaux, éleveurs, DCSPP, gestionnaires des espaces naturels, pratiquants des sports de nature, naturalistes...). Les Zones de Sensibilité Majeure (ZSM) des sites occupés et vacants sont un outil important mais seraient beaucoup plus efficaces si elles étaient intégrées au réseau Natura 2000 et obtenaient le statut de ZPS ce qui permettrait éventuellement de mobiliser des fonds européens sur ces sites, notamment en constituant de nouveaux programmes LIFE incluant des actions sur les oiseaux. Vautour pernoptère sur une placette d’équarrissage naturel © LPO Plan d’actions en faveur des Odonates En 2015, la LPO a poursuivi son partenariat avec Sympetrum pour la déclinaison régionale du PNA Odonates. Plusieurs réunions ont permis de partager les objectifs prioritaires et de valider les axes du plan régional d’actions : OO Le 2 avril 2015 réunion préparatoire au COPIL avec la DREAL OO Le 25 juin 2015 1er COPIL régional à la DREAL Cordulegaster bidentata Selys, 1843 (Cordulégastre bidenté), espèce supplémentaire. pour le Plan Régional d ­ ’Actions en faveur des Odonates, en plus des 18 espèces retenues au niveau national © R. Letscher Après la mise à jour de l’inventaire Odonates de ­l’Etournel en 2014, la CNR a confié en 2015 à la LPO et à Sympetrum une cartographie des h ­ ot-spot odonatologiques sur le fleuve Rhône et l’identification d’actions à préconiser sur les sites à enjeux. Cette étude, réalisée dans le cadre du PNA, est encore en cours. Veille sur les autres espèces bénéficiant d’un plan d’actions L’exemple du PNA Gypaète barbu Coordination Alpes La LPO ­Rhône-Alpes est membre du COPIL de la Coordination ALPES du Plan National d ­ ’Actions en faveur du Gypaète barbu (­2010-2020). Les LPO Drôme, Isère, Savoie et ­Haute-Savoie contribuent à ce PNA notamment sur le volet connaissance (échanges de données et participation au comptage international). Les LPO Drôme, Isère et ­Haute-Savoie sont aussi prestataires pour des animations et les LPO Drôme et Isère participent à la gestion d’une placette d’équarrissage spécifique. La réunion du COPIL 2015 organisée le 26 janvier 2016 à la DREAL ­Rhône-Alpes par ASTERS (coordinatrice) avait pour thèmes principaux : le bilan intermédiaire (­2010-2015) du PNA et la présentation du programme LIFE GypHelp. ASTERS a présenté les résultats de la reproduction 2015 dans les Alpes (9 couples donnant 6 jeunes et 2 couples en cours d’installation) ainsi que les diverses actions de conservation et de sensibilisation du PNA. ASTERS a également présenté les actions spécifiques au programme LIFE : partenariat avec les transporteurs d’électricité (ERDF et RTE) et les remontées mécaniques, réduction des risques d’empoisonnement, partenariat avec le monde cynégétique pour réduire les risques de mortalité par le plomb des munitions (saturnisme). Des outils de communication réalisés dans le cadre du LIFE GypHelp ont été exposés (panneaux, affiches). Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 55 Engagement 5 Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage 56 Roselière de l’Isère © J. Girard-Claudon En dehors des actions menées dans le cadre des Plans d’actions proprement dits, la LPO s’efforce de coupler actions d’urgence (sauvetage d’amphibiens…) et sensibilisation des acteurs publics et privés, pour une amélioration de leurs pratiques au quotidien. Elle accompagne les politiques publiques en matière d’aménagement du territoire, en apportant son expertise (connaissances de la biologie des espèces, historique de la répartition, préconisations…) et son s­ avoir-faire. Rapport d’activités 2015 | 57 Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE) Recensement et bilan du traitement des points noirs de la trame verte Contexte et objectifs La Trame verte et bleue est une démarche qui vise à maintenir et à reconstituer un réseau d’échanges sur le territoire national pour que les espèces animales et végétales puissent communiquer, circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer… La trame verte se compose : OO de réservoirs de biodiversité qui sont des espaces dans lesquels la biodiversité, rare ou commune, menacée ou non, est la plus riche ou la mieux représentée… OO … reliés de manière fonctionnelle par des corridors écologiques permettant le déplacement des espèces. Issus des lois Grenelle (3 Août 2009 et 12 juillet 2010), les Schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE) identifient et favorisent la mise en œuvre d’actions favorables à la trame verte et bleue. Parmi les objectifs affichés dans le SRCE, l’amélioration de la connaissance de l’impact des infrastructures sur les continuités écologiques doit permettre de mieux connaître les points noirs et d’engager des actions de restauration. L’objectif de la présente action est de recenser, cartographier et porter à connaissance les points noirs entraînant la mort des animaux sauvages, en utilisant une typologie commune. Moyens et résultats Au cours de l’année 2015, un important travail exploratoire des données a été réalisé par Irene Carravieri, en stage de fin d’étude (master 2 recherche « Espaces et milieux » - Université Paris Diderot – Paris VII). Au vu des difficultés à obtenir des données provenant d’autres organismes, le travail s’est concentré sur les données disponibles au sein du réseau LPO. Au 31 mai 2015, 15 500 données de mortalité étaient disponibles, dont la cause principale est la circulation routière. Les mammifères constituent le groupe le plus souvent noté avec notamment le hérisson, le blaireau et le renard faisant partie des espèces. Différents tests cartographiques ont été réalisés pour mettre en évidence les secteurs les plus accidentogènes et plusieurs analyses régionales ou départementale ont été conduites. 58 | Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage La carte représente par exemple la répartition des données de mortalité et celle du lieu de résidence des observateurs. Elle avait pour objectif de mettre en évidence une éventuelle corrélation entre les deux et donc un biais de prospection. Perspectives 2015 était la dernière année de mise en œuvre de l’action. Elle a également vu la construction d’un partenariat entre le CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), la FRAPNA, la Fédération régionale des chasseurs, la LPO, la DREAL (Direction régionale de l’environnement, l’aménagement et du logement) et la Région A ­ uvergne-Rhône-Alpes. Ce partenariat a pour but la mise en œuvre du projet d’ « Amélioration de la connaissance et réduction de l’impact des infrastructures linéaires de transport sur les continuités écologiques de Rhône- Alpes ». Ainsi dans ce c­ adre-là, les données de tous les partenaires en disposant seront mises en commun et analysées afin de mettre en évidence les secteurs les plus accidentogènes. Parallèlement, des formations seront dispensées à l’attention des gestionnaires d’infrastructures et deux secteurs prioritaires du SRCE seront expertisés (un secteur à cheval sur ­l’Isère et le Rhône, expertisé en 2015 et un dans la Loire en 2016). Protection des amphibiens sur les sites d’écrasements Contexte et objectifs En 2011, a été réalisée la cartographie des tronçons de route concernés par la problématique des écrasements d’amphibiens. Ces tronçons ont été hiérarchisés afin de déterminer les priorités d’intervention. Cette carte des tronçons identifiés a été transmise pour le schéma régional de cohérence écologique. Sur une bonne part de ces sites identifiés, les associations de protection de la nature, mais aussi localement des collectivités, tentent de sauvegarder les populations d’amphibiens avec des barrières de protection dont il faut poursuivre la mise en place annuellement. Il convient également d’accompagner les pouvoirs publics vers un aménagement durable des sites prioritaires pour la protection des populations d’amphibiens à travers la mise en place de solutions pérennes (passage à faune...). Moyens et résultats Le programme d’actions de 2015 est similaire à l’année précédente. Il comporte plusieurs volets : aide à la conception de passages à petite faune et suivi de chantier, protection des sites d’écrasements par pose de barrières et de panneaux (essentiellement bénévole, ou cofinancée au niveau départemental) et communication. Tous les départements de R ­hône-Alpes (sauf ­l’Ardèche) participent à la protection des amphibiens contre les écrasements, depuis maintenant plus de 15 ans. Création d’un passage à faune sur le site d’écrasement de Cruseilles © LPO H ­ aute-Savoie Dans le département de l­’Ain, 6 sites ont été équipés par un système de ­barrières-pièges en 2015 par la LPO et par des collectivités. Les services du Conseil Départemental de ­ l’Ain sont intéressés pour continuer le travail sur la problématique des écrasements avec la LPO Ain et la LPO ­ Rhône-Alpes. En parallèle, des solutions pérennes sont envisagées dans le cadre de contrats corridors sur au moins 2 sites du département. Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 59 En Drôme, sur le seul site suivi par des filets de protection, aucune mesure de conservation n’a pu voir le jour malgré les démarches de la LPO Drôme. La création d’un espace naturel sensible dans ce secteur pourrait participer à la sauvegarde des amphibiens. En Isère, la LPO Isère travaille toujours avec le Conseil Départemental de ­l’Isère sur la campagne de sauvegarde dans le département. Des associations locales se sont aussi investies dans cette opération. Sept sites sont équipés de filets de protection (suivis par la LPO et par d’autres associations) et 6 sites sont maintenant équipés de passages à petite faune sous la route. Un nouveau passage à faune est à l’étude. Dans la Loire, les 2 sites suivis ont vu les projets de passages à faune être relancés par le département de la Loire. La LPO Loire a pu apporter son expertise sur ces projets. Par contre, sur les sites où des bénévoles assuraient des sauvetages, aucun suivi n’a été réalisé en 2015, faute de pouvoir mobiliser suffisamment de personnes. La ­non-possibilité de réaliser des aménagements pérennes a démotivé les bénévoles. Dans le Rhône, en plus du suivi par barrières de protection sur le site de Tarare, de nombreux sauvetages ponctuels sont réalisés par des bénévoles de la LPO Rhône sur 8 sites du département. Aucun nouveau passage à faune n’a été réalisé dans le Rhône en 2015. Pour 2015, 9 sites ont été équipés de filets en Savoie. Ces sites sont suivis par la LPO et par d’autres associations, nécessitant est très forte mobilisation bénévole. En Savoie, aucun nouvel équipement n’a été réalisé en 2015. En ­ Haute-Savoie, le passage à faune débuté en 2014 a été terminé en 2015, avec le suivi de la LPO Haute-Savoie. La LPO a travaillé avec le Conseil ­ Départemental, même si des difficultés sont apparues lors de la création du passage à faune. La LPO ­Haute-Savoie suit 2 sites d’écrasements d’amphibiens dans le département ; 3 autres sites sont suivis par d’autres associations. Cette année 2015, ce n’est que relativement peu de retours médiatiques qui ont été constatés sur l’ensemble des sites d’écrasements suivis par les LPO départementales. ­ Faut-il y voir une lassitude des médias à cette opération reconduite annuellement ? Perspectives La problématique des écrasements d’amphibiens concerne l’ensemble de la région ­Rhône-Alpes depuis plus de 15 ans maintenant. Pour tenter d’enrayer le déclin des populations d’amphibiens à cause des écrasements, les associations et certaines collectivités s’investissent dans la mise en place de mesures de protection. C’est ainsi que des filets de protection sont installés chaque année le long de portions de routes dans la plupart des départements de ­Rhône-Alpes. Ces dispositifs ne peuvent être que temporaires. C’est pour cela que les LPO de R ­ hône-Alpes se mobilisent pour accompagner les collectivités territoriales (les départements en tête car ce sont eux les principaux gestionnaires de routes) afin de mettre en œuvre des passages à faune, ou de travailler sur leurs faisabilités, voire d’autres moyens de protection pérenne (création de sites de reproduction avant la traversée de la route, déviations…). La réalisation de ces aménagements émane donc d’une politique volontaire de la collectivité concernée. Pour l’année 2016, les LPO de ­Rhône-Alpes continueront la protection des amphibiens lors de leurs déplacements printaniers et continueront à accompagner les collectivités pour la recréation des continuités écologiques. D’autre part, cette prochaine année sera aussi l’occasion de mettre à jour les priorités d’actions sur les sites d’écrasements d’amphibiens. En effet, depuis la dernière mise à jour de 2011, des aménagements pérennes ont été réalisés et de nouveaux sites d’écrasements ont été découverts. Il y a donc nécessité de revoir les priorités, et ce dans l’ensemble de la région. Le Comité Régional Avifaune de R ­ hône-Alpes Contexte et objectifs Dans le cadre du Schéma régional de cohérence écologique (SRCE), en ­Rhône-Alpes les acteurs de la protection de la nature ont la volonté de protéger la trame aérienne. La LPO ­Rhône-Alpes a proposé dès 2012 que soit mis en place un Comité régional avifaune opérationnel (CRA). Après concertation avec l’ensemble des acteurs concernés, ce comité a été constitué. Composé des entreprises de transports et distribution de l’électricité (RTE et ERDF), d’un représentant des gestionnaires d’espaces naturels (ASTERS) et de la LPO ­Rhône-Alpes (interlocuteur des associations naturalistes et animateur du comité), le CRA a pour but de faciliter le travail en partenariat à l’échelle régionale et d’impulser des actions locales. Il a pour ambition de coordonner les actions sur la région, en accord avec les entreprises, les naturalistes et gestionnaires. Ses axes de travail sont notamment les priorités de programmation de travaux en faveur de l’avifaune, les outils et modalités de recueil et d’analyse des données, le suivi et l’évaluation des actions réalisées. La charte signée en 2014 définit les rôles de chacun. 60 | Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage Moyens et résultats En 2015, quatre réunions ont été organisées durant l’année afin de mener à bien les actions de façon collégiale. Les partenaires du CRA se sont attachés notamment à terminer la carte régionale des enjeux avifaune qui est à présent disponible via G ­ eoRhône-Alpes. D’autres réunions plus spécifiques ont été tenues, notamment au Parc National de la Vanoise pour la présentation de l’application « Aigle ». Il s’agit d’un outil informatique de suivi des dossiers avifaune développé par le Parc. Son déploiement a débuté avec ­l’Isère (convention ERDF). Le Parc a développé fin 2015 cette application sur une base « OpenSource » afin d’améliorer son utilisation et faciliter son extension aux autres départements. Des conventions de partenariat sont en cours dans six départements avec ERDF. L’animation et la coordination du CRA a conduit la LPO Rhône-Alpes à avoir un grand nombre d’échanges avec les autres partenaires régionaux et locaux, et à tenir à jour l’annuaire régional des interlocuteurs. Ce suivi des dossiers locaux a été assuré dans un but de facilitation et d’appui technique. Il a concerné tous les départements, dans le cadre de l’accompagnement de convention locale et/ ou sur des sujets d’actualité. Les neutralisations réalisées en 2015 par ERDF représentent 109 poteaux, 1,5 kilomètre de lignes balisées et 14,5 kilomètres de lignes enfouies dans un but de protection contre les intempéries mais profitables à l’avifaune. C ­ elles-ci concernent sept départements. Les travaux de balisage des deux lignes 400 kV de la Vallée du Rhône par RTE réalisés dans le cadre de travaux de renforcements des deux lignes, sont terminés (49 kilomètres de lignes balisées). En 2015, 33 cas de mortalité liés aux lignes électriques ont été notés. La cigogne blanche et le hibou grand-duc sont les espèces les plus fréquemment ­ signalées. La découverte de ces cas de mortalité, sans faire de prospection spécifique, montre qu’ils sont sous-évalués et qu’il est nécessaire de favoriser le ­ retour d’information des cas avérés venant des naturalistes, des agents des entreprises et du grand public. Une réflexion a été menée en 2015 pour définir des outils d’information et de sensibilisation pour faciliter le retour d’information des cas avérés. Plus de 10 articles de presse sont parus dans la presse écrite départementale (Ain, Ardèche, Isère, Savoie et ­Haute-Savoie) et un article a été écrit dans la revue du Plan national ­d’Actions en faveur de ­l’aigle de Bonelli (Bonelli Info 17). Des brèves ont été publiées sur plusieurs sites internet des partenaires (ERDF, LPO, ASTERS, PNVanoise). En 2015, RTE, ERDF et la Région ont contribué à financer l’animation et la coordination du Comité régional avifaune par la LPO et par ASTERS, mais 20 % d’autofinancement ont été nécessaires de la part des associations pour mener à bien ce travail dans l’intérêt général. Neutralisation de poteaux © M. Mure Perspectives La carte d’alerte des enjeux avifaune sera transmise début 2016 aux entreprises avec deux niveaux d’enjeux une fois que le format et le mode de transmission adaptés seront déterminés. Les partenaires devraient pouvoir définir en 2016 certaines priorités en fonction des contraintes et opportunités des entreprises. Il serait profitable, en tenant compte des travaux en cours, de parvenir à réaliser une programmation en fonction des enjeux de conservation avifaune (espèces de 1ère priorité). La mise en œuvre d’une programmation régionale partagée des travaux de neutralisation n’a malheureusement pas abouti en 2015. Néanmoins, l’utilisation de la méthode d’analyse des priorités et des enjeux régionaux par la LPO Isère témoigne de son intérêt et de sa capacité à pouvoir être adaptée à l’échelle des départements. Des rencontres entre les agents des directions territoriales (maintenance et travaux sous tension) devront être organisées pour permettre les échanges d’expériences sur le matériel avifaune et sa pose. Enfin, dans le but de faciliter le retour d’information concernant les cas de mortalité observés, les entreprises vont éditer en 2016 des documents pour sensibiliser et inciter leurs agents à faire la démarche de transmettre les informations. Une plaquette et une affiche seront réalisées par ERDF et une affiche chez RTE. Ces documents pourront être diffusés auprès des naturalistes, du réseau des Centres de soins de la faune sauvage et du grand public. Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 61 Préservation de la biodiversité en forêt Veille territoriale et implications concrètes en gestion forestière Contexte et objectifs Un tiers du territoire rhônalpin est couvert de forêts, d’où l’importance d’une prise en compte pertinente des enjeux biodiversité liés aux forêts dans les dynamiques et documents de planification tels que le SRCE trame verte, le SRCAE volet ­ bois-énergie et bien entendu dans le schéma régional d’aménagement ONF et le schéma régional de gestion sylvicole de la forêt privée. La connaissance des peuplements forestiers rhônalpins et des enjeux biodiversité dans ces milieux est en effet disparate sur notre territoire. De plus le partage d’informations entre les différents acteurs du domaine forestier et notamment entre naturalistes et gestionnaires est à poursuivre et développer. Un quart de la forêt rhônalpine est publique, la biodiversité des forêts domaniales ou communales gérées par l’ONF est en partie bien connue. De plus la prise en compte des enjeux biodiversité dans les aménagements et les choix concrets de gestion a débuté il y a quelques années à travers l’instruction Biodiversité de l’ONF. Aujourd’hui des projets de conventions avec les associations de protection de l’environnement (dont la LPO) et des échanges entre naturalistes et gestionnaires permettent de poursuivre ces initiatives. Cependant tous ces échanges et cette dynamique sont plus ou moins développés selon la sensibilité des gestionnaires forestiers et l’expérience acquise dans les différentes associations. Un réel échange de connaissances et de compétences et leur intégration dans les choix de gestion sont à développer et amplifier. 75 % des forêts rhônalpines sont privées. Les échanges avec les propriétaires et acteurs de la forêt privée sont beaucoup plus délicats à mettre en œuvre malgré l’importance des enjeux pour la biodiversité forestière. En forêts privées et publiques, l’amélioration des connaissances, l’échange et la formation réciproque sont ainsi indispensables à une meilleure prise en compte de la biodiversité en forêt. La région ­Rhône-Alpes est aussi le territoire « expérimental » pour la constitution d’un réseau de forêts en évolution naturelle (­ex-projet FRENE). Ce projet réunit l’ensemble des acteurs forestiers et naturalistes afin de laisser 10 % de la forêt rhônalpine en libre évolution. La LPO R ­ hône-Alpes est signataire de ce plan d’actions et s’y implique. Il constitue maintenant un volet de la stratégie régionale forêt et services ­soci-environnementaux 2 ­ 015-2020 Les enjeux biodiversité en forêt intègrent bien entendu cette démarche de laisser des zones forestières en évolution naturelle. Cependant la thématique proposée ici est beaucoup plus large et souhaite favoriser la prise en compte de la biodiversité en gestion forestière afin de « Plus préserver tout en produisant mieux ». Voici nos objectifs pour la période 2014-2016 au travers de ce volet forestier : OO Identifier les forêts à enjeux en croisant les facteurs écologiques, économiques et sociaux OO Identifier et étudier les forêts méconnues sur le plan naturaliste OO Valoriser les connaissances naturalistes actuelles sur la biodiversité en forêt OO Mobiliser le grand public sur le rôle écologique des forêts et leur protection Moyens et résultats Trois actions sont prévues entre 2014 et 2016 : Volet 1 : Valorisation des connaissances sur les espèces forestières et forêts patrimoniales pour une meilleure prise en compte dans la gestion Réalisation de cartes d’alerte Volet 2 : Etude des forêts à haute valeur écologique Sélection des massifs à étudier Inventaire de massifs de forêts à haute valeur écologique Volet 3 : Sensibiliser et organiser un inventaire participatif des forêts Construction d’une méthode d’inventaire participatif des forêts Organisation de l’inventaire participatif des forêts En 2015, nous avons terminé la réalisation de cartes d’alertes qui a permis de réaliser un premier état des lieux de nos données « faune » en milieu forestier. Trois types de cartes ont été réalisés : OO Représentation du nombre de données par maille de 4km² (une carte par taxons : amphibiens, oiseaux, reptiles, mammifères) 62 | Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage OO Représentation du nombre d’espèces par maille de 4km² (une carte par taxons : amphibiens, oiseaux, reptiles, mammifères) OO Représentation de la présence par maille de 4km² de certaines espèces ou groupe d’espèces patrimoniales dont la préservation est liée à la gestion forestière Ces cartes permettent d’une part de localiser les massifs ­sous-prospectés où il serait intéressant d’étudier plus précisément la faune présente. D’autre part, la cartographie de la présence d’espèces patrimoniales forestières permet de préciser les enjeux en milieu forestier pour chaque département. Perspectives En 2016, la priorité sera de valoriser l’ensemble du travail effectué. L’objectif est de faire connaître le travail réalisé comme les cartes d’alertes ou les études des forêts à haute valeur écologique. Des réunions, des présentations et la diffusion de ces résultats sont donc prévus au près du plus grand nombre d’acteurs forestiers (ONF, CRPF, regroupement de propriétaires forestiers,…). Enfin l’inventaire participatif continuera en 2016 au sein du réseau LPO en essayant de lancer une dynamique plus importante. Dans le cadre du deuxième volet du plan, trois études ont eu lieu dans 3 départements afin d’inventorier des forêts à haute valeur écologique. Trois contextes ont été étudiés : les forêts de plaine dans ­l’Ain, les forêts de montagne en Savoie et les forêts méditerranéennes dans la Drôme. Ce travail a permis à partir d’un protocole de décrire de nombreuses parcelles forestières et ainsi d’identifier des ilots forestiers d’intérêt écologique. Ces études se sont faites en collaboration avec différents acteurs du monde forestier (ONF, CRPF, regroupement de propriétaires forestiers,…). L’inventaire participatif s’est poursuivi en 2015 au sein du réseau LPO. La transmission des documents d’information sur les enjeux biodiversité dans les forêts rhônalpines a eu lieu. Le réseau des bénévoles doit être renforcé. Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 63 Prise en compte des ­chauves-souris dans les ponts du Département de l­’Ain Depuis 2008, la LPO ­Rhône-Alpes met en œuvre dans la région la déclinaison régionale du plan national d’actions en faveur des ­chauves-souris, en partenariat avec le Conseil Départemental de ­l’Ain. Le plan d’actions consacre un volet important à la prise en compte des ­chauves-souris dans les ouvrages d’art. Depuis plusieurs années, le Conseil Départemental a initié des actions en faveur des ­chauves-souris, comme par exemple l’aménagement du Pont des Pierres (Montanges /Confort), situé à proximité de la réserve naturelle régionale de la galerie du Pont des Pierres. Ces travaux visent à améliorer le potentiel d’accueil des ­chauves-souris et ont été entrepris en 2009 sur les conseils de la LPO. Ils ont valu aux deux structures impliquées, l’obtention d’un prix dans le cadre d’un concours organisé par l­’Institut des Routes, des Rues et des Infrastructures pour la Mobilité sur le thème « Infrastructures pour la mobilité et biodiversité », dans la catégorie « Gestion et entretien des infrastructures ». Suite à la synthèse des années 2011 à 2014, l’année 2015 avait pour objectifs de poursuivre les actions initiées en 2008 en complétant l’inventaire des ouvrages. Ce complément d’inventaire visait les ponts à caissons en béton précontraint présents sur le Rhône et le suivi des ponts devant faire l’objet de travaux et présentant des enjeux chiroptérologiques. Pour l’ensemble des ponts prospectés, des recommandations d’aménagement ont été émises. Un ouvrage a fait l’objet d’importants travaux et la prise en compte des ­chauves-souris a été une réussite puisqu’elles ont été observées dans l’ouvrage pendant les travaux ! Forts de ce succès, la LPO ­Rhône-Alpes et le Conseil Départemental poursuivent leur partenariat autour du plan régional d’actions en faveur des ­chauves-souris et notamment à travers le volet sur les ouvrages d’art. Petits rhinolophes dans un pont « à caissons » © L. Defernez 64 | Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage Préservation d’habitats accueillants et fonctionnels pour la faune sauvage Petit rhinolophe © Y. Peyrard Protection des ­chauves-souris dans les bâtiments du Bugey Dans le cadre du programme d’actions en faveur de la biodiversité dans ­l’Ain et du Plan d’actions en faveur des chiroptères de ­Rhône-Alpes, la LPO ­Rhône-Alpes a mené des actions de préservation des ­chauves-souris soutenues par le Conseil Départemental de ­l’Ain. L’une de ces actions vise la protection des ­chauves-souris présentes dans les bâtiments du Bugey. Cette action fait suite à un état des lieux mené en 2012. Lors de ces prospections, une importante population de petits rhinolophes a été mise en évidence. Ainsi, 174 bâtiments (dont 135 églises) ont été visités, ce qui a permis de trouver plus de 2000 petits rhinolophes. En l’état actuel de nos connaissances, il s’agit de la population la plus importante de la région et elle fait partie des plus importantes de France. Le développement du programme « refuge » s’est traduit par la signature de 15 nouvelles conventions, portant à 30 le nombre de communes s’étant engagées dans la protection des c­ hauves-souris. L’objectif de la présente action est de sensibiliser le grand public et les collectivités à la protection des ­chauves-souris. Le travail était articulé autour de deux axes : Parallèlement à ces deux volets d’autres actions plus ponctuelles ont été conduites (réponse à des appels téléphoniques, contact avec l’association Demeure Historique…) dans le but de sensibiliser les publics sur la thématique de la prise en compte des ­chauves-souris et d’améliorer nos connaissances sur les espèces présentes sur le massif. OO Le développement du programme « refuge pour les ­chauves-souris » sur les colonies les plus importantes, Le volet de sensibilisation s’est traduit par la réalisation de 6 animations ayant permis de sensibiliser plus de 360 personnes. OO La sensibilisation du grand public. Engagement 5 - Rapport d’activités 2015 | 65 Engagement 6 Contributions dans le cadre de procédures réglementaires, du p ­ ré-diagnostic aux mesures compensatoires 66 La LPO en R ­ hône-Alpes est de plus en plus sollicitée dans le cadre de ces procédures, par les services instructeurs, les maîtres d’ouvrages, les bureaux d’études et parfois par des associations. Cigognes © V. Palomares Nous mobilisons de préférence nos connaissances et notre expertise naturaliste en direction des maîtres d’ouvrage, qu’ils soient publics ou privés, afin que les enjeux et préconisations que nous ciblons soient directement entendus et que cela permette l’amélioration continue des pratiques. En 2015 nous sommes intervenus pour de nombreux maîtres d’ouvrage : Compagnie nationale du Rhône, Département de l­’Ain, Cemex, FAMY, BBCI… et avons rendu des avis à la DREAL sur des dossiers concernant des espèces protégées et menacées. Rapport d’activités 2015 | 67 Suivi des mesures compensatoires et d’accompagnement liées à la poursuite d’exploitation de la carrière Cemex, à Chateaubourg (Ardèche) Durant l’année 2015, la LPO ­Rhône-Alpes appuyée de l’expertise de la LPO Drôme, a continué à suivre le dossier ­chauves-souris lié à l’exploitation d’une carrière sur la commune de Chateaubourg (Ardèche). En effet, une grotte ayant abrité une colonie de reproduction de grands murins et classée en site Natura 2000 était présente dans le périmètre autorisé à l’extraction de granulats. En 2014 un glissement de terrain causé par un aléa climatique, a bloqué la route sous la carrière et mettait en péril le personnel de la carrière. Un arrêté préfectoral a alors autorisé sa destruction moyennant une série de mesures de compensation, de réduction et d’accompagnement parmi lesquelles figure le suivi des populations de chiroptères des gîtes retenus en tant que mesure compensatoire sur une durée de 30 ans. En 2014, la LPO ­Rhône-Alpes et la LPO Drôme ont signé une convention avec Cemex granulats, afin de fournir une liste argumentée de sites prioritaires pour la conservation des ­chauves-souris dans le secteur de la carrière, afin de permettre la constitution des mesures compensatoires les plus pertinentes possibles. La LPO a également accompagné l’étude de faisabilité des mesures compensatoires sur le volet de la maîtrise foncière des sites potentiels. En 2015, à la demande de la LPO une réunion a eu lieu le 6 juillet pour faire un état d’avancement des actions menées par l’entreprise et la programmation de la suite. En particulier, l’acquisition de la grotte de Meysset (21 ha) par Cemex a pu se concrétiser. Il est prévu que la LPO contribue à l’état initial des connaissances sur les chiroptères sur ce site en 2016 et accompagne également le projet de classement en Réserve Naturelle Régionale. La LPO restera vigilante sur la mise en œuvre de l’ensemble des mesures prévues par l’arrêté préfectoral notamment la mise en protection d’une seconde cavité naturelle important pour les c­ hauves-souris. Suivi des mesures compensatoires et d’accompagnement sur la carrière de Ramasse, à Villereversure (Ain) La LPO ­Rhône-Alpes a été sollicitée par l’entreprise FAMY (exploitant de carrières et travaux publics) pour un partenariat visant à suivre les mesures réductrices et compensatoires mises en œuvre pour l’exploitation d’une carrière de roche massive dans le Revermont (Ain). Ces mesures concernent les chiroptères. Le site abritait une petite cavité occupée par quelques ­chauves-souris mais d’intérêt patrimonial fort (petit et grand rhinolophe, grand murin). Un gîte artificiel souterrain a été construit à proximité de la carrière, pour lequel nous avons fait le suivi du chantier. En parallèle, un protocole de fermeture de la grotte naturelle a été mis en œuvre pour éviter tout enfermement de ­chauves-souris à l’intérieur. Le partenariat a été fixé sur une période de 5 années pendant lesquelles nous assurons le suivi du gîte artificiel (observations mais aussi relevés d’appareils de mesures de température et d’humidité ainsi que d’un enregistreur automatique d’ultrasons, placés dans ce gîte). En 2015, la grille protégeant l’entrée du gîte artificiel a été reprise pour agrandir les espacements entre les barreaux horizontaux afin d’en améliorer le franchissement par les ­chauves-souris. Peu après, un petit rhinolophe est venu occuper le gîte artificiel. Cette présence est devenue constante depuis l’été 2015, même au cours de l’hiver ­2015-2016. Trois ans après la réalisation du gîte artificiel, ­celui-ci est enfin utilisé par la principale espèce visée par la mesure compensatoire, le petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros). Misons à présent sur l’arrivée progressive d’autres espèces ! 68 | Contributions dans le cadre de procédures réglementaires Contributions dans le cadre de procédures réglementaires Mélitée orangée sur les aménagements de la déviation de Coutelieu, commune ­d’Ambronay © F. Bulliffon Agrion de mercure mâle observé sur un des bassins © F. Bulliffon Contribution de la LPO aux politiques environnementales du Conseil Départemental de ­l’Ain sur les enjeux biodiversité Accompagnement sur la déviation de Coutelieu (commune ­d’Ambronay) Suite à de nombreux accidents de la route et la mise en danger des riverains de Coutelieu, en 2011, le Conseil Départemental de ­l’Ain s’est porté maître d’ouvrage pour un projet de déviation. C ­ elle-ci a été inaugurée le 18 octobre 2014. En 2015, la LPO a contribué aux politiques environnementales du Conseil Départemental de l­’Ain, en effectuant le suivi des mesures compensatoires et d’accompagnement de la déviation dite « de Coutelieu », sur la RD1075, suite à un arrêté autorisant la perturbation ou la destruction de couleuvre verte et jaune. Dans le cadre de la Convention Pluriannuelle ­d’Objectifs, le Conseil Départemental a confié à la LPO le soin de mener le suivi n+1 faune sur l’année 2015. Afin d’avoir une vue globale de la recolonisation du site et des aménagements par la faune, différents suivis ont été effectués : ornithologiques, herpétologiques, micromammifères, odonates, et autres. Un suivi de l’évolution globale de la végétation aquatique est également mené en parallèle. Les suivis ont été effectués sur les mesures compensatoires préconisées par le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) : des bassins d’eau stagnante, des passages à faune inférieurs, des hibernaculums, des andains de branches, une zone inondable et une ripisylve. L’observation de nombreuses espèces et notamment la présence de l’agrion de mercure et l’observation d’une couleuvre verte et jaune montrent que l’espace a déjà pu être utilisé dès la première année par la faune sauvage. Par ailleurs, l’un des passages inférieurs fonctionne très bien, avec des allées et venues de nombreuses espèces de mammifères. La RD1075 semble ainsi perméable au passage de la faune sauvage aquatique et terrestre grâce à cet aménagement. Les prochains suivis sont à prévoir à n+3, n+5 et n+10, ils permettront de montrer la tendance de l’évolution écologique sur cet aménagement à moyen terme. Engagement 6 - Rapport d’activités 2015 | 69 Contribution à la définition des enjeux naturalistes sur le ­Haut-Rhône en vue de la gestion sédimentaire par la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) La LPO et la CNR ont signé le 17 juin 2014, une convention cadre de partenariat en faveur de la biodiversité du fleuve Rhône. Cette convention prévoit notamment que la LPO soit sollicitée pour la réalisation de pré-diagnostics environnementaux et expertises en ­ matière de biodiversité. dernières années qui ont été analysées afin de définir les enjeux : Suite à un courrier de demande de données naturalistes du 20 novembre 2014 concernant le dossier de la gestion sédimentaire du H ­ aut-Rhône, les associations LPO de ­l’Ain, de ­l’Isère, de la Savoie et de la ­Haute-Savoie, ainsi que la LPO R ­ hône-Alpes ont transmis à la CNR des données naturalistes à la précision du ­lieu-dit sur les reptiles, les amphibiens, les mammifères et les oiseaux. Le bureau d’étude Ecosphère était chargé par la CNR de mener le ­pré-diagnostic complet. OO herpétologiques : en particulier sonneur à ventre jaune et couleuvre vipérine, Nous avons souhaité également mettre en avant les enjeux naturalistes sur le H ­ aut-Rhône tels que vus par notre association, ainsi que la responsabilité du site pour la conservation des espèces protégées et patrimoniales en comparaison de leur situation en ­Rhône-Alpes (oiseaux, mammifères aquatiques, reptiles et amphibiens). Au total, ce sont 92 251 données (majoritairement des oiseaux) réparties sur 4 départements sur les dix OO ornithologiques : principalement haltes migratoires, rassemblements d’oiseaux d’eau hivernants et oiseaux paludicoles nicheurs OO et mammalogiques : castor et loutre. Deux secteurs semblent avoir une richesse spécifique plus importante, il s’agit du marais de ­l’Etournel et de la confluence du Fier. Ces deux zones sont d’importance majeure pour la biodiversité du H ­ aut-Rhône. Une réunion de présentation de la démarche CNR pour le nouveau dispositif de gestion sédimentaire et des résultats de l’étude LPO a eu lieu le 28 mai 2015. Depuis, la CNR a obtenu toutes les autorisations pour la gestion sédimentaire du H ­ aut-Rhône et continue à associer la LPO, ainsi que d’autres partenaires, aux réunions d’information et aux visites de terrain pour la mesure des impacts sur la faune et les milieux naturels. Castor © V. Palomares 70 | Contributions dans le cadre de procédures réglementaires Contributions dans le cadre de procédures réglementaires Découverte d’une population reproductrice de grande noctule (Nyctalus lasiopterus) dans le département du Rhône Dans le cadre du projet d’extension de l’emprise de la carrière « Val du Rossand » située dans les monts du Lyonnais, l’entreprise Bonnefoy Beton Carrières Industrie (BBCI) a déposé une demande de dérogation pour la destruction d’espèces protégées, au titre de l’article L.­411-2 du code de l’environnement. Parmi les mesures proposées par l’entreprise, une mesure d’accompagnement avait pour objectif de contribuer à une étude sur la grande noctule dans le cadre du plan régional d’actions en faveur des ­chauves-souris. En effet, des observations à la tombée de la nuit ont été faites dans le cadre des inventaires de terrain préalables à la rédaction du dossier de demande de dérogation. Les premières données de l’espèce avaient été collectées dans le secteur en 2007 (­Chico-Sarro, Ribatto, 2011). La grande noctule (Nyctalus lasiopterus) est la plus grande ­chauve-souris d ­ ’Europe et aussi l’une des plus méconnues. En France, l’espèce a été contactée sur plusieurs sites mais sa reproduction n’est connue que dans deux secteurs du massif central. Après des opérations de terrains conduites sur deux saisons en partenariat étroit avec la FRAPNA Rhône, plusieurs ­ arbres-gîtes accueillant l’espèce ont été identifiés et la reproduction attestée. Il s’agit donc de la découverte du troisième site de reproduction en France ! Recherche de gîtes de grande noctule © J. G ­ irard-Claudon Engagement 6 - Rapport d’activités 2015 | 71 Engagement 7 Participation à la gestion d’espaces naturels remarquables 72 Gestionnaire de deux Réserves Naturelles et de deux Espaces Naturels Sensibles dans l­’Ain, la LPO R ­ hône-Alpes contribue également à la connaissance et à la gestion conservatoire de nombreux sites naturels remarquables : réserves nationales et régionales, sites Natura 2000, Parcs nationaux et régionaux, sites gérés par les Conservatoires, terrains militaires, … En 2015, nos équipes salariées et bénévoles ont notamment participé à des opérations en faveur des ­chauves-souris sur des réserves naturelles gérées par d’autres structures (SGGA, FRAPNA, CEN…). Rivière ardéchoise © J. G ­ irard-Claudon Rapport d’activités 2015 | 73 Gestion de la Réserve naturelle régionale de la galerie du Pont des Pierres Site Natura 2000 « Galerie à ­chauves-souris du Pont des Pierres » Le premier plan de gestion de la RNR est arrivé à son terme fin 2013. Ce document constitue également le document d’objectifs, la RNR étant également désignée site Natura 2000. L’élaboration du deuxième plan de gestion, valant document d’objectifs, était attendue à la fin 2015. Si le diagnostic dont découlent les enjeux a été soumis à avis auprès des membres du comité consultatif en octobre 2015, la partie opérationnelle du plan sur 5 ans est toujours en cours de réflexion. La volonté du gestionnaire d’appliquer la nouvelle méthodologie d’élaboration des plans de gestion des espaces naturels (­co-piloté par Réserves Naturelles de France) a induit un temps d’échanges et de réflexions supérieur à celui estimé initialement. En 2015, les suivis sur les chiroptères et sur les conditions climatiques de la galerie ont été réalisés. Une stabilisation des effectifs hivernaux est observée pour le grand rhinolophe, avec 92 individus. Le minioptère de Schreibers, espèce « phare » de la réserve naturelle confirme sa présence en transit automnal. Aussi, à l’automne 2015 (du 20/10 au 18/11), nous avons testé un suivi par chronophotographie en infrarouge sur un lieu précis de la galerie où se reposent habituellement des minioptères. Les comptages classiques effectués à vue donnaient 80 minioptères le 20/10 pour un total estimé de 160 dans la galerie, et 25 individus le 18/11. Les estimations sur photos faites a posteriori indiquaient un effectif estimé de 350 minioptères, donc bien supérieur aux comptages à vue. De plus, des données quotidiennes permettent d’analyser précisément la phénologie des passages en transit, sans aucune perturbation due à l’observateur. Il sera proposé de mettre en œuvre cette nouvelle méthode pour le suivi du transit automnal dans la galerie pour le minioptère de Schreibers, avec plusieurs pièges photographiques. Une présentation de cette nouvelle méthode de suivi absolument non intrusif sera publiée dans la revue Le Bièvre n°28 (2016). Les micromammifères n’avaient pas encore fait l’objet d’un inventaire. En 2014, la découverte d’un cadavre de musaraigne aquatique, ou crossope (Neomys fodiens ou N. anomalus, non identifiée) ainsi que de noisettes rongées par le muscardin (Muscardinus avellanus) nous a conduit à préciser la présence de ces espèces qui sont parmi les rares micromammifères ayant un statut d’espèce protégée (Arrêté Ministériel du 23/04/2007). Au printemps 2015, une opération de captures temporaires, non létales, a été menée pour les musaraignes aquatiques. Les deux Neomys étant des espèces protégées, une dérogation au titre du L411.-1 du Code de ­l’Environnement est nécessaire. L’arrêté préfectoral nominatif valant dérogation pour la capture temporaire de ces espèces est détenu par Francisque Bulliffon (chargé de missions à la LPO ­ hône-Alpes). L’appui d’étudiants de licence ATIB R (université Lyon 1) dans la cadre d’un projet tutoré a permis de mener les captures dans de bonnes conditions. Effectuées de nuit, ces sessions de captures ont impliqué de relever les pièges toutes les 3 heures, au cours de 3 nuits consécutives, du 21 au 24 avril 2015. Cent pièges, non destructeurs (types Ugglan et INRA) ont été disposés en 3 lignes et en étoiles le long de la Valserine et de la Sandézanne. Au cours des 3 nuits de captures, 21 individus de 3 espèces ont été piégés : OO 19 mulots sylvestres (Apodemus sylvaticus) OO 1 campagnol roussâtre (Clethrionomys glareolus) OO 1 musaraigne aquatique (Neomys sp.) 14 des 21 captures l’ont été à proximité immédiate du bord du cours d’eau. Espèces très discrètes et ayant une forte affinité aux milieux aquatiques, les musaraignes aquatiques sont difficiles à inventorier sans effort particulier de captures dans leurs habitats. Ainsi, la capture d’un seul individu est un signe fort de présence sur les bords des cours d’eau dans la RNR et, a fortiori, dans la vallée de la Valserine. Enfin, la distinction entre les deux espèces ne peut être à 100 % fiable que par analyse génétique. Mais ce premier résultat nous encourage à poursuivre l’inventaire pour ces espèces protégées. Piège (non-létal) près de la Valserine © R. Letscher 74 | Participation à la gestion d’espaces naturels remarquables Participation à la gestion d’espaces naturels remarquables Gestion de la Réserve naturelle nationale de la grotte de Hautecourt La RNN de la grotte de Hautecourt fut créée le 10/09/1980 pour en protéger le milieu souterrain et sa faune cavernicole représentative du Jura méridional. La grotte est également un Site Classé, ce depuis 1909. La faculté de Lyon Claude Bernard, plus précisément le laboratoire d’écologie souterraine, avait obtenu sa mise en protection dès 1962 et l’utilisa comme ­grotte-laboratoire pour l’étude de la faune cavernicole. Suite à la démission du gestionnaire précédent fin 2012 (­l’Association pour la Gestion de la Réserve de la grotte de HAUTecourt), la LPO ­Rhône-Alpes a été désignée nouveau gestionnaire le 24/07/2013, sous convention avec l­’Etat. En 2015, plusieurs opérations étaient nécessaires pour améliorer la qualité de définition des enjeux dans la réserve naturelle, notamment pour les habitats en surface. Cela a conduit implicitement à reporter d’une année l’élaboration du deuxième plan de gestion. Parmi ces opérations menées en 2015, la LPO a sollicité la Société ­ d’Economie Montagnarde de ­ l’Ain (SEMA / chambre d’agriculture de ­l’Ain) pour travailler sur le diagnostic pastoral de l’unité pastorale de Hautecourt comprenant la réserve naturelle. L’approche environnementale des habitats pâturés a été réalisée de concert avec le SMISA (Syndicat Mixte Interdépartemental du Suran et de ses Affluents), opérateur du site Natura 2000 « Revermont et Gorges de ­l’Ain » dont la réserve naturelle fait partie. La réalisation de ce diagnostic ­agro-environnemental et d’un plan de gestion pastoral s’est avérée indispensable dans l’optique de définir une gestion et une charge adaptée à la conservation des pelouses calcicoles de la réserve, en concertation avec la profession agricole. En effet, se recoupent dans cette thématique les intérêts pastoraux et l’enjeu écologique de conservation des pelouses en adéquation avec les objectifs de la réserve naturelle et du site Natura 2000. Gageons sur une mise en œuvre efficiente de ce plan pastoral dans le cadre du plan de gestion de la réserve naturelle. d’enjeu particulier. L’omniprésence du buis en ­sous-bois tend également à réduire la diversité floristique herbacée. Cela dit, la tendance vers la libre évolution des habitats forestiers actuels serait un axe de gestion à privilégier sur le long terme. La réduction des essences allochtones pourrait être proposée dans le plan de gestion à venir. Bénéficiant d’un statut de Site Classé depuis 1909 (puis selon la loi de 1930), la grotte de Hautecourt abrite également un patrimoine historique lié à son passé « touristique » et pittoresque dès le milieu du XIXème siècle jusque dans les années 1920. A ce titre, le prochain plan de gestion doit également prendre en compte ce patrimoine. En juin 2015, un premier diagnostic a été mené avec l’aide de l’inspecteur des Sites Classés (DREAL ­Rhône-Alpes) pour définir l’intérêt des divers équipements anciens encore en place (échelle métallique de 1884, mains courantes,…) ou plus récents (étais, consolidations de l’échelle,…). Un inventaire de l’ensemble des éléments sera mené dès 2016 et devra permettre d’établir des règles de gestion (conservation ou suppression) soumises à avis ministériel, au titre des Sites Classés. Aussi, les milliers d’inscriptions et signatures des visiteurs de l’époque touristique seront à valoriser, gardant à l’esprit que la grotte est fermée à tout public pour des raisons de conservation du milieu souterrain. L’inventaire des habitats naturels et de la flore forestière, réalisé par ­l’Association pour la Connaissance sur la Nature Jurassienne (ACNJ), a permis d’améliorer les connaissances sur le patrimoine naturel. Le milieu forestier, remanié et ayant fait l’objet d’introductions d’essences dans le temps (pin noir, pin sylvestre, robinier ­faux-acacia), ne revêt pas intrinsèquement L’année 2015 a également été marquée par la nomination du nouveau conseil scientifique de la réserve naturelle et sa première réunion en octobre 2015. Recomposé et élargi à plusieurs compétences ­au-delà du milieu souterrain, dix personnalités sont nommées au conseil scientifique, organe de gouvernance indispensable pour les réserves naturelles. La restauration et la conservation des pelouses sèches calcicoles est un objectif partagé entre la profession agricole, la réserve naturelle et le site Natura 2000 © C. Doline, SEMA La grotte revêt également un patrimoine historique unique dans l­’Ain. Signature du marquis de Coligny (1631), plus ancienne inscription connue à ce jour dans une cavité de l­’Ain. © R. Letscher Engagement 7 - Rapport d’activités 2015 | 75 Gestion de nos terrains Trois sites sont laissés en gestion à ­l’Association des Amis de l’île de la Platière Deux autres sites sont confiés au Conservatoire ­d’Espaces Naturels de l­ ’Isère OO Une roselière à Saint Maurice l­’Exil OO La zone humide de Luzinay OO La gravière des Rotissots OO La carrière de Sonnay OO Des parcelles boisées « iles de Limony » laissés en libre évolution. Un site en gestion par Nature Vivante Le « Lac » de Ville Sous Anjou En 2015, en plus du chantier de bénévoles effectué en décembre par Nature Vivante, qui s’est déroulé pour partie sur la parcelle LPO et pour partie sur la parcelle FRAPNA attenante, plusieurs autres interventions (en début d’année et à l’automne) ont été principalement réalisées sur la parcelle LPO, soit par des jeunes en insertion, soit par les élèves du bac pro GMNF du lycée Agrotec de Vienne. Ces interventions ont abouti à la coupe des taches de bourdaine et de prunelliers pour retrouver un paysage plus ouvert sur la prairie. Le point le plus bas, alors en assec, a été recreusé pour lui donner l’aspect d’une mare, prouvant bien que nous sommes dans une zone humide, l’eau ayant été rapidement atteinte à faible profondeur alors que la prairie n’était pas inondée. Un r­endez-vous conjoint avec le CEN Isère a également été organisé avec les propriétaires pour leur exposer la gestion envisagée et leur proposer un bail emphytéotique. Pour l’instant, il s’agit d’un bail annuel reconductible. Violette des chiens (viola canina), violettes des landes, prairies,... peu courante sur le secteur Mare © Nature Vivante Focus : La carrière de Sonnay Sécurisation des accès aux carrières de Sonnay Afin d’éviter la pénétration humaine dans les carrières de Sonnay pour la tranquillité des ­chauves-souris et pour des raisons de sécurité, des travaux de fermeture de la carrière récemment acquise ont été entrepris le 2 décembre 2015. Les travaux ont été menés en régie par le CEN Isère avec le responsable travaux et trois agents de terrain. Ces travaux ont consisté en la création d’un pédiluve à l’intérieur de la carrière, limitant ainsi l’accès à la galerie utilisée par les c­ hauves-souris pour leur hibernation. La fermeture de l’entrée a été réalisée par la mise en place d’un enclot grillagé permettant d’empêcher l’accès aux promeneurs tout en laissant libre l’accès aux ­chauves-souris. L’entrée a légèrement été élargie pour faciliter l’entrée dans la carrière pour les ­chauves-souris. Etudes et suivis scientifiques Des suivis bénévoles ont été effectués par les naturalistes de l’association locale Nature Vivante. Ces suivis permettent de mieux appréhender l’évolution des populations et la fréquentation de ces cavités par ces espèces. Ces cavités sont fréquentées toute l’année par les ­chauves-souris. Une grenouille agile a encore été observée cette année dans une des deux carrières. L’ensemble des données récoltées a été saisi dans la base de données SERENA du CEN Isère. 76 | Participation à la gestion d’espaces naturels remarquables Participation à la gestion d’espaces naturels remarquables Site Natura 2000 « Revermont et Gorges de l­’Ain » OO suivi des chiroptères La LPO ­­Rhône-Alpes contribue aux suivis des espèces d’intérêt communautaire dans le site Natura 2000 « Revermont et Gorges de ­­l’Ain » (Ain) notamment en effectuant les prospections hivernales dans les principales grottes du site Natura 2000 pour dénombrer les chiroptères. La Réserve Naturelle Nationale de la grotte de Hautecourt est intégrée au site Natura 2000 et nos résultats de comptages sont partagés dans le cadre de ce suivi. La grotte de Corveissiat, récemment labélisée « Espace Naturel Sensible » par le Département de l’Ain ­­ et gérée par l’Association ­­ de Gestion des Espaces Karstiques, est également prospectée, bien que les effectifs hivernaux de chiroptères y soient anecdotiques. Le site Natura 2000 abrite la grotte de Courtouphle où s’y rassemblent en hiver environ 35 % des minioptères (+/-5000 ind.) et 20 % des grands rhinolophes (+/-250 ind.) de la région ­­Rhône-Alpes. La responsabilité du site Natura 2000 a été réévaluée selon une méthode de hiérarchisation des sites à ­chauves-souris établie dans le cadre du Plan National ­d’Actions en faveur des chiroptères. Ainsi, le niveau d’intérêt de cette cavité est placé à un niveau international. Proposé en site éligible SCAP (Stratégie de Création ­d’Aires Protégées), cette cavité mériterait un statut de protection pour formaliser une gestion efficace de l’accès. En ­Franche-Comté voisine, la région a classé plusieurs cavités en Réserves Naturelles Régionales pour la conservation des chiroptères, notamment du minioptère de Schreibers. Les effectifs de ­l’Ain appartenant au même noyau de population, des mesures cohérentes entre les deux régions sont à privilégier Une étude de la fréquentation humaine est réalisée en continu à l’aide d’un écocompteur depuis l’automne Évolution de la fréquentation annuelle en fonction des périodes de sensibilité dans la grotte de Courtouphle (Ain). 2012. Cette troisième année de suivi montre que 25 % de la fréquentation demeure en période de forte sensibilité, définie entre début novembre et fin février. Cette valeur est en augmentation de +7 points par rapport à l’an dernier, due à une fin d’année 2014 douce, induisant une pratique accrue en novembre 2014. L’enneigement hivernal joue un rôle sur l’accessibilité à la cavité et peut influer sur le nombre de pratiquants en période sensible. Les marges hivernales (octobre et mars) ne sont également pas recommandées pour la pratique de la spéléologie, mais de moindre sensibilité. A ce jour, la période d’avril à fin septembre ne présente pas de sensibilité particulière et le taux de fréquentation y est passé de 35 % en 2013 à 55 % en 2014, et 63 % en 2015. Espaces Naturels Sensibles du département de ­l’Ain Par délibération de la commission permanente du Conseil Départemental le 23 novembre 2015, le site de ­Pierre-Châtel (Virignin, Ain) a été labellisé Espace Naturel Sensible dont la gestion sera conventionnée avec la LPO. Ayant un statut foncier privé, la gestion de l’ENS est à définir avec les propriétaires. Labellisé eu égard aux enjeux liés aux c­ hauves-souris, cet ENS abrite aussi une avifaune rupestre (hibou ­grand-duc, martinets à ventre blanc,…) et des pelouses sèches calcicoles. Les boisements rivulaires du Rhône et les combes boisées ombragées contrastent avec des ambiances méditerranéennes. Pour preuve, le pistachier lentisque y est présent. Comme dans les réserves naturelles gérées par la LPO R ­ hône-Alpes, les patrimoines naturel, culturel et historique sont ici intimement liés. Aussi, depuis mai 2013, le défilé de P ­ ierre-Châtel est un Site Classé, à cheval entre la Savoie et ­l’Ain. Un autre site abritant d’anciennes carrières souterraines, refuge pour les Chiroptères en hiver, et des bâtiments adjacents, a été labellisé ENS, dénommé « ENS de la Sabla » (Béon, Ain). Ici aussi, la LPO doit élaborer prochainement puis mettre en œuvre un plan de gestion et de valorisation. Les enjeux écologiques autres que c­ hauves-souris sont à préciser au cours des prochaines années. ENS de Pierre Châtel, Fort les Bancs © R. Letscher Engagement 7 - Rapport d’activités 2015 | 77 Engagement 8 Valorisation du patrimoine naturel, sensibilisation et éducation à l’environnement 78 Depuis 1979, notre association publie une revue naturaliste nommée « Le Bièvre ». Cela marque notre engagement dans la durée à communiquer nos connaissances sur les espèces et leurs milieux de vie. Nous utilisons plusieurs supports pour donner à lire et à réfléchir sur les enjeux de conservation de la biodiversité : publications, site internet, colloques, animations, conférences, réseaux sociaux … © T. Goutin, LPO H ­ aute-Savoie Rapport d’activités 2015 | 79 Quelques indicateurs… En 2015, ­l’Education à ­l’Environnement et au Développement Durable (EEDD) par la LPO en ­Rhône-Alpes c’est : OO Sensibiliser, éduquer et former, OO Des actions en direction du grand public, des scolaires, des professionnels de l’environnement, de l’agriculture et de la forêt, de ­l’Éducation Nationale, des adultes en formation et de publics spécifiques, © A. Blanchin OO Au total, 8,15 ETP liés à l’EEDD au sein des LPO de la région, OO 1 527 actions d’éducation et de sensibilisation réalisées, OO 42 742 personnes sensibilisées, OO Des thématiques d’animations variées : espèces, nature de proximité, agir, environnement, milieux, écologie, eau, bati… Revue Le Bièvre Le tome 28 de la revue a été publié début 2016. Composé de 80 pages, ce numéro comporte par exemple des articles sur la révision de la liste rouge régionale des amphibiens, c­ hauves-souris et reptiles, la liste prioritaire des vertébrés du département de ­l’Isère ou encore un suivi réalisé sur la bécassine sourde dans le Rhône. Ce numéro est téléchargeable sur notre site internet : https://rhone-alpes.lpo.fr/actions/publications/le-bievre/ article/le-bievre-tome-28-est-disponible La présence de la LPO au salon Primevère (rencontres de l’­alter-écologie) Du vendredi 20 au dimanche 22 février 2015, la LPO Rhône et la LPO R ­ hône-Alpes, avec l’aide de nombreux bénévoles, ont tenu un stand au salon Primevère (Eurexpo, Lyon/Chassieu). Merci à tous les bénévoles ! Notre participation à cette 29e édition a été une nouvelle fois l’occasion de rencontrer et de sensibiliser le public à l’objet de la LPO. OO 27 bénévoles ont été mobilisés sur les 3 jours OO Environ 1400 visiteurs sur l’espace LPO OO Une cinquantaine d’enfants ont fabriqué des mangeoires pour oiseaux en briques de jus recyclées © P. Rivière, LPO Rhône 80 | Valorisation du patrimoine naturel, sensibilisation et éducation à l'environnement Valorisation du patrimoine naturel, sensibilisation et éducation à l'environnement © D. Berthier Animations scolaires et grand public dans ­l’Ain En 2015, grâce au soutien du Département de ­l’Ain, la LPO a réalisé un programme de sensibilisation à la biodiversité dans le département, non seulement pour le grand public, mais aussi en intervenant dans les établissements scolaires. L’enjeu pour la LPO est de sensibiliser petits et grands à la nature qui les entoure au quotidien, et d’encourager ainsi un comportement favorable à la biodiversité. Animations scolaires En 2015, 15 animations scolaires ont été réalisées dans le département de ­l’Ain par la LPO ­Rhône-Alpes : 11 animations ont été réalisées au sein de 4 collèges, soit près de 300 collégiens sensibilisés à la biodiversité ! Vient s’ajouter à cela une journée sur le village des sciences ­d’Oyonnax le 8 octobre 2015, durant laquelle des collégiens ont pu assister à 4 animations sur les ­chauves-souris. Zoom sur une intervention menée dans le cadre d’un projet d’établissement : Au collège ­Saint-Pierre de ­Bourg-en-Bresse, un projet nommé « nature et escalade » a été mené sur le site de migration de la roche Cuiron (communes de Ceyzériat et Ramasse). Le 7 avril, deux animations d’une ­demi-journée ont été réalisées sur la migration des oiseaux aux portes de B ­ ourg-en-Bresse. Cette sortie a eu lieu avec les classes « nature » du collège afin de concilier sport (escalade) et nature. Cette animation a été placée sous le thème de la biodiversité de proximité, ce site de migration étant à 10 km à vol d’oiseau du collège de S ­ aint-Pierre. Durant cette journée, de nombreux passereaux et rapaces sont passés au dessus des têtes des élèves. Animations grand public faune des jardins, la diversité des c­ hauves-souris du département, la faune des greniers et la faune nocturne. Au total, ces animations ont permis à la LPO de sensibiliser près de 550 personnes à la protection de l’environnement. Les évènements ont été répartis sur le territoire, afin que plusieurs secteurs puissent en profiter. Ainsi, la LPO a couvert la Dombes, la Bresse, le Val de Saône et le Bugey. Ces évènements ont été organisés avec 7 partenaires différents. Zoom sur la Foire bio de B ­ ourg-en-Bresse : Le 25 octobre a eu lieu la foire bio de ­Bourg-en-Bresse. Etant sollicité par un groupe d’agriculteurs pour participer à cet évènement, comme l’an dernier, nous avons répondu positivement à leur proposition. La LPO a tenu un stand sur les jardins refuges animé grâce au précieux renfort des bénévoles de la LPO Ain. Près de 150 personnes ont été sensibilisées par nos animations et stand. En 2015, nous avons dépassé les objectifs inscrits dans le cadre de notre convention pluriannuelle d’objectifs (CPO) avec le Conseil Départemental de ­l’Ain pour la fiche action « Sensibilisation à la biodiversité faunistique ». Ce programme a permis à la LPO de s’intégrer encore plus au réseau d’éducation à l’environnement du département et de rencontrer de nouveaux partenaires. Ainsi, grâce au soutien du Conseil Départemental de ­l’Ain, près de 850 personnes ont bénéficié de nos interventions de sensibilisation à la biodiversité sur l’année. Ce chiffre est en hausse par rapport à l’année 2014. En cumulant ce programme d’animations avec d’autres, sur ce département nous atteignons plus de 1000 personnes sensibilisées par nos soins. En 2015, la LPO a participé à 6 événements grand public dans le département de l­’Ain. Nos animations ont eu pour thèmes : la biodiversité de proximité, la petite Engagement 8 - Rapport d’activités 2015 | 81 Concours photo « Bon pied bon œil » Randonneurs et naturalistes derrière un même objectif ! Pour cette 2e édition du concours, la LPO ­Rhône-Alpes, le Comité régional de randonnée pédestre et la Maison de l’Environnement de la Métropole de Lyon ont invité les participants à dépasser l’aspect sportif et culturel de la randonnée pour immortaliser par la photo, les clins d’œil d’une nature en reconquête aux pieds des buildings ! Cette année, deux jurys ont voté pour départager plus de 120 photographies, reçues entre le 20 mars et le 30 août 2015 : un jury associatif et un jury grand public. retrouveront une nouvelle fois tant sur le terrain que dans le message de respect de leur environnement. La soirée de vernissage et de remise des prix 2015, à la librairie Raconte-moi la Terre, qui a rassemblé une trentaine de personnes, a été l’occasion pour les associations de porter une nouvelle fois haut et fort le message du respect de la biodiversité en tout lieu, et de remercier les partenaires du concours : VVF Villages et la librairie R ­ aconte-moi la Terre. Jeunes pousses écartant le béton, violette poussant en bordure de trottoir et résistant malgré les outrages de la peinture fraîche et du salage intensif en hiver, héron errant à proximité d’une fenêtre, chevêche ­d’Athéna profitant d’un toit pour s’abriter… 12 clins d’œil de nature en ville ont été exposés pendant plus d’un mois à la librairie ­Raconte-moi la Terre. Valorisée par la suite en d’autres lieux, cette exposition permet de démultiplier la sensibilisation à la beauté et au respect de la nature. Une nouvelle édition est d’ores et déjà prévue pour 2016, cette ­fois-ci autour de la biodiversité des milieux agricoles, un thème où randonneurs et naturalistes se « Les pieds dans l’eau », cygne photographié dans le quartier de la Confluence à Lyon, remporte la 1ère place du jury grand public. © E. Morel « Le naufragé », photographié à S ­ aint-Etienne, remporte la 1ère place du jury associatif. © A. Simard 82 | Valorisation du patrimoine naturel, sensibilisation et éducation à l'environnement Valorisation du patrimoine naturel, sensibilisation et éducation à l'environnement La LPO ­Rhône-Alpes relais des évènements nationaux Cette année, en participant à différents événements nationaux mettant la nature à l’honneur, la LPO ­Rhône-Alpes est intervenue pour sensibiliser les citoyens à la richesse du patrimoine naturel qui les entoure. OO Nuit internationale de la ­chauve-souris Pour la 19 année consécutive, la SFEPM a coordonné la nuit internationale de la ­chauve-souris en France. Grâce au soutien du Conseil Départemental de ­l’Ain et du Parc Naturel Régional du ­Haut-Jura, 6 animations ont permis de sensibiliser le grand public à la biologie des c­ hauves-souris. e ­ ndert-et-Condon, Lalleyriat, Lancrans et LeysA sard : 4 animations réalisées en partenariat avec le Conseil Départemental de ­l’Ain, dans la cadre de l’action pour la protection des c­ hauves-souris dans les bâtiments du Bugey. Birieux : Animation en partenariat avec ­l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), gestionnaire de l­ ’Espace Naturel Sensible du Grand Birieux, et le Conseil Départemental de ­l’Ain, en présence de Madame Véronique Baude, ­Vice-présidente du département déléguée au tourisme et au développement durable. Plus de 60 personnes étaient présentes sous le porche de la mairie de Birieux. Après quelques explications sur la biologie des c­ hauves-souris, une sortie a été organisée dans les rues du village afin de les observer et de les « écouter » à l’aide d’un détecteur d’ultrasons. Montanges : Sur la Réserve Naturelle Régionale du Pont des Pierres, en partenariat avec le Parc Naturel Régional du ­Haut-Jura, une trentaine de personnes ont été accueillies OO Fête de la science À l’occasion de la fête de la science, coordonnée par ­l’Altec dans le département de ­l’Ain, la LPO a réalisé le 8 octobre une animation scolaire autour des c­ hauves-souris. 60 enfants étaient présents. OO Fête de la nature La LPO a participé à la fête de la nature à la maison de l’eau et de la nature de Pont de Vaux le 23 mai. À cette occasion une animation et sortie nocturne ont été organisées sur les c­ hauves-souris. Les participants ont été invités à repérer les ­chauves-souris à l’aide de lampes torches et d’un détecteur d’ultrasons. Plus de cinquante personnes étaient présentes ce s­ oir-là. OO 32e édition des Journées européennes du patrimoine, les 19 et 20 septembre 2015, sous le thème « Patrimoine du XXIe siècle, une histoire d’avenir » En choisissant cette thématique, le ministère de la Culture et de la Communication a souhaité en particulier aborder les problématiques environnementales et climatiques à travers la prise en compte des enjeux de durabilité et d’adaptabilité de l’architecture ancienne ou contemporaine. Avec pour objectif de faire des Journées européennes du patrimoine une occasion de sensibiliser le public à la conférence Paris Climat 2015 qui s’est tenue en décembre. Pour la première fois dans ­l’Ain, la LPO a souhaité s’investir lors de ces journées. En effet, le patrimoine de nos territoires est historique mais aussi naturel. De plus, la plupart des lieux ouverts lors de la journée du patrimoine sont des sites préservés et donc riches en biodiversité. Deux animations ont été organisées dans le département : C onférence et sortie à la découverte des ­chauves-souris le 19 septembre 2015 dans le parc du château de Béon. D écouverte du patrimoine naturel du château de Fleyriat, et en particulier de la faune des greniers le 20 septembre 2015. Les visiteurs ont pu participer à un atelier leur permettant d’étudier le régime alimentaire des chouettes, en examinant le contenu de pelotes de rejection. Près de 100 visiteurs se sont arrêtés sur le stand LPO. Tous ces événements ont également été relayé par les LPO dans les autres départements. Engagement 8 - Rapport d’activités 2015 | 83 © A. Blanchin Visite de terrain sur la ferme de Sébastien Blache à Montélier © A. Blanchin Un colloque pour rappeler les liens essentiels entre agriculture et biodiversité La LPO ­ Rhône-Alpes a organisé un colloque sur le thème « Agriculture et biodiversité : des liens essentiels » les ­26-27 octobre 2015, au lycée agricole du Valentin (Drôme). fondamentaux de l’unité expérimentale de l’INRA de Gotheron, de l’exploitation du lycée agricole du Valentin et de la ferme expérimentale en techniques et alternatives biologiques d ­ ’Etoile sur Rhône. Elaboré en partenariat avec les Zones Ateliers (CNRS), le programme a permis d’aborder des sujets complexes : déclin de la biodiversité ordinaire ou rare inféodée aux milieux agricoles, services rendus par la biodiversité à l’agriculture, cohabitation avec la faune sauvage… Animés par Philippe Pointereau de l’association Solagro, les débats sur ces sujets ont permis de croiser les regards de chercheurs, naturalistes, techniciens et élus de chambres d’agriculture et de collectivités,… Les actions de la LPO en synergie avec des agriculteurs un peu partout en France (Drôme, Ardèche, Rhône, Côte ­d’Or, Pays de la Loire, ­Franche-Comté…) ainsi que l’exposition nationale « Agriculture et biodiversité » ont largement illustré la diversité des partenariats possibles sur ce sujet. Des visites de fermes engagées pour des méthodes alternatives ont illustré les exposés sur l’agroécologie paysanne et citoyenne, sans oublier les apports Au total, ce sont près de 200 participants qui sont repartis, nous l’espérons, avec des clefs pour agir ! Les actes du colloque (résumés et vidéos des interventions) sont disponibles en ligne sur le site internet ­rhone-alpes.lpo.fr La LPO R ­ hône-Alpes remercie l’ensemble des intervenants et les bénévoles LPO qui ont contribué au succès de l’évènement, et pour leur soutien : la Région, la Fondation Akuo, Vicat, le CNRS, la commune de B ­ ourg-lès-Valence, la communauté ­d’Agglo Valence Romans et les nombreux donateurs qui ont soutenu cet évènement via le site de financement participatif www.miimosa.com 84 | Valorisation du patrimoine naturel, sensibilisation et éducation à l'environnement Valorisation du patrimoine naturel, sensibilisation et éducation à l'environnement Communiqués de presse 24 communiqués de presse et un dossier de presse ont été rédigés ou relayés sur notre site internet et dans la presse locale, pour informer sur les actions de la LPO, donner l’avis de l’association sur l’actualité, ou encore annoncer des évènements. En 2015, la LPO R ­ hône-Alpes s’est attachée aux thèmes suivants : Protection et suivi des espèces : OO « Du 1er au 21 mars, venez sauver les amphibiens de Vesancy (Ain) ! » (27 février) Bouquetins du Bargy : OO « Cet automne, protégeons les salamandres ! La campagne de sauvetage automnale des amphibiens reprend cette année dans l­’Ain (19 octobre) OO « ­Haute-Savoie : le Préfet décide de faire tuer 200 à 250 bouquetins dès cet automne » (17 septembre) OO « Monsieur le Préfet de H ­ aute-Savoie, il n’y a pas « d’extrême urgence » à tuer des bouquetins ! » (29 septembre) Actualités et évènements : Aigle de Bonelli : OO « Conférence : Chants d’oiseaux et coassements d’amphibiens : comment faire passer un message ? » (3 février) OO « Tir sur un jeune aigle de Bonelli début 2015 en ­Lot-et-Garonne » (26 février) OO « Des bagues pour préserver l’aigle de Bonelli en Ardèche » (19 mai) OO « Protéger pour préserver, la LPO R ­ hône-Alpes et ERDF s’associent pour la sauvegarde de l­’Aigle de Bonelli » (5 novembre) Vautours : OO « Un vautour fauve à nouveau victime de tir en Isère » (6 janvier) Loup : OO « Nouveaux arrêtés ministériels pour détruire des loups : à quand une politique responsable conciliant le pastoralisme et la présence des grands prédateurs ? » (7 juillet) OO « La migration prénuptiale des oiseaux a commencé ! » (23 février) OO « Lancement du concours photo « Bon pied, bon œil », randonneurs et naturalistes derrière un même objectif ! » (17 mars) OO « Nuit internationale de la c­ hauve-souris : 6 nuits de la c­ hauve-souris organisées dans l­’Ain, venez nombreux ! » (14 août) OO « Colloque « Agriculture et Biodiversité : des liens essentiels ! » Les 26 et 27 octobre 2015, Au lycée agricole du Valentin (Drôme) » (14 août) OO « Le nouvel atlas des mammifères sauvages de la région R ­ hône-Alpes dans la ligne de mire des naturalistes » (6 octobre) OO « Résultats du concours photo « bon pied / bon œil » et soirée de vernissage de l’exposition des photos lauréates » (7 octobre) OO « En voulant la peau du loup, le gouvernement français trahit ses engagements en faveur de la biodiversité ! » (24 juillet) OO « Publication d’un atlas des Amphibiens et Reptiles de R ­ hône-Alpes » (9 décembre) OO « Grande mobilisation i­nter-associative contre la chasse aux loups » (21 décembre) Participation aux politiques publiques et débats en région : ­Chauves-souris : OO « Loi Biodiversité : le Sénat vide le projet de ses mesures phares ! » (10 juillet) OO « Une c­ hauve-souris rare et méconnue se reproduit dans le Rhône ! Découverte d’une population de grande noctule dans les Monts du Lyonnais » (16 juillet) Sciences participatives / sorties : OO « 437 organismes demandent l’arrêt de la chasse le dimanche » (10 septembre) Et un dossier de presse : « La LPO ­Rhône-Alpes organise un colloque traitant des liens entre Agriculture et Biodiversité » (6 octobre) OO « Comptages Wetlands International 2015 » (13 janvier) OO « Les 24 et 25 janvier, grand comptage national des oiseaux des jardins : vous pouvez y participer, c’est facile ! » (19 janvier) Engagement 8 - Rapport d’activités 2015 | 85 Ils ont soutenu financièrement les actions régionales de la LPO ­Rhône-Alpes en 2015 Les partenaires institutionnels et publics OO Les collectivités OO Les établissements d’enseignement Conseil Régional Auvergne - R ­ hône-Alpes Collège Henri Ageron (Ardèche) Conseil Départemental de l­’Ain CREPS ­Rhône-Alpes Conseil Départemental de l­’Ardèche Lycée Agrotec de Vienne (Isère) Conseil Départemental de la Drôme Université ­Inter-Âge du Bugey (Ain) Conseil Départemental de la Loire Parc Naturel Régional des Monts d ­ ’Ardèche Parc Naturel Régional du H ­ aut-Jura Syndicat Interdépartemental du Suran et de ses affluents Syndicat de Gestion des Gorges de l­’Ardèche Syndicat Mixte des Rives du Rhône OO ­L’État et les établissements publics Direction Régionale de l­’Environnement, de ­l’Aménagement et du Logement Auvergne - ­Rhône-Alpes Parc National des Ecrins Centre National de la Recherche Scientifique OO L’Union Européenne (FEDER) 86 En soutenant nos programmes associatifs, en construisant avec nous des partenariats ou en nous confiant des expertises sur la biodiversité, l’ensemble de nos partenaires 2015 ont contribué à la connaissance et à la protection de vie sauvage et des espaces naturels. Qu’ils en soient vivement remerciés, de même que les nombreuses personnes ayant fait un don ou ayant acheté nos ouvrages. N’hésitez plus, devenez partenaire de la LPO ­Rhône-Alpes ! Les partenaires privés OO Les fondations OO Les bureaux d’études Fondation Akuo Acer campestre Fondation de France Fondation Franz Weber Fondation Nature et Découvertes Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l­’Homme OO Les entreprises et syndicats professionnels OO Les associations LPO France LPO Loire LPO ­Haute-Savoie LPO Vendée Association des Amis de l­’Ile de la Platière Compagnie Nationale du Rhône AVENIR - CEN Isère Crédit Mutuel CEN PACA EDF DPIH Unité de production Est Electricité de France Frapna Rhône ERDF (Electricité Réseau Distribution France) FAMY S.A.S (exploitation de carrières) Librairie Raconte-moi la Terre RTE (Réseau Transport d ­ ’Electricité) ROUDIL carrières (exploitation de carrières) Société granulats VICAT (exploitation de carrières) Société BBCI (exploitation de carrières) ­Inform’Action Maison de l’Environnement de la Métropole de Lyon VVF Villages Nous avons lancé notre première campagne de financement participatif via la Plateforme Miimosa pour soutenir le Colloque agriculture et biodiversité les 26 et 27 octobre 2015. UNICEM - UNPG R ­ hône-Alpes (exploitation de carrières) VINCI (via la LPO France) Werner & Mertz France Rapport d’activités 2015 | 87 La LPO leur a confié des études et travaux en 2015 Sur le terrain ou pour ses actions de communication, la LPO R ­ hône-Alpes fait appel à des partenaires et à des prestataires pour l’épauler dans la réalisation de ses missions. En tant que tête de réseau, la LPO coordination Rhône-Alpes travaille préférentiellement avec le réseau LPO : LPO Ain, LPO Ardèche, LPO Drôme, LPO Isère, LPO Loire, LPO Rhône, LPO Savoie, LPO Haute-Savoie. Accro Bats (études, suivis et protection chiroptères) Association pour la connaissance de la Nature Jurassienne (inventaire flore RNN de la grotte de Hautecourt) Chambre ­d’Agriculture de ­l’Ain (diagnostic pastoral RNN de la grotte de Hautecourt) FRAPNA Rhône (étude et suivis chiroptères) et Loire (stage Loutre) ­Pierre-Yves Croyal (graphiste – photographe) Sympetrum (inventaire Odonates) Syndicat Intercommunal ­d’Aménagement du Bassin Versant de l­ ’Albarine (protection des amphibiens) 88 En 2015 la LPO a signé un partenariat cadre avec certains organismes Pour formaliser des partenariats existants de longue date, pour initier de nouvelles relations ou tout simplement pour définir le rôle de chacun dans les actions menées en commun pour la biodiversité, la LPO R ­ hône-Alpes a signé en 2015 un certain nombre de conventions. Dans le cadre d’échanges ou de mises à disposition de données OO Avec le Département de ­l’Ain : convention de mise à disposition de données numériques dans le cadre de la gestion de la Réserve Naturelle Régionale de la galerie du Pont des Pierres, et plus largement dans le contexte géographique de la basse vallée de la Valserine. Convention Pluriannuelle ­ d’Objectifs thématique pour la mise en œuvre du Schéma régional de cohérence écologique, « trame verte et bleue périurbaine et urbaine – expérimentation et observation des pratiques ». OO Avec Réserves Naturelles de France : signature d’une charte d’échange de données dans le cadre de ­l’Observatoire du Patrimoine Naturel des Réserves Naturelles. OO Avec la Région R ­hône-Alpes, l­ ’Etat, l­ ’Institut supérieur d’agriculture et d’agroalimentaire ­Rhône-Alpes (­ISARA-Lyon), le syndicat mixte pour la gestion du conservatoire botanique national du Massif Central (CBNMC), le syndicat mixte pour la gestion du conservatoire botanique alpin (CBNA), la chambre départementale d’agriculture de la Drôme (CDA26), la chambre départementale d’agriculture de ­l’Isère (CDA38), la chambre départementale d’agriculture de la Loire (CDA42), la chambre régionale d’agriculture (CRARA), le Conservatoire des Espaces Naturels de ­Rhône-Alpes (CEN ­Rhône-Alpes) et ­l’Union des Fédérations ­Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAPNA ­Rhône-Alpes) : signature d’une Convention Pluriannuelle ­d’Objectifs thématique pour la mise en œuvre du Schéma régional de cohérence écologique, pour l’ « amélioration de la connaissance de la perméabilité écologique des espaces agricoles ». OO Avec le Muséum National ­ d’Histoire Naturelle (MNHN) : convention de mise à disposition de certaines données « oiseaux » de ­Rhône-Alpes à destination du MNHN afin de mener une analyse des données du programme de Suivi temporel des oiseaux communs (STOC). OO Avec ­l’Union Régionale des Industries de Carrières et Métaux de Construction de ­Rhône-Alpes (UNICEM) : accord de partenariat, dans un objectif commun de préservation de la biodiversité et du maintien de l’exploitation de carrières de manière durable. Partenariats OO Avec le Comité Régional de Spéléologie de ­Rhône-Alpes : convention cadre de partenariat pour la mise en œuvre d’actions d’inventaire, de gestion partagée, de conservation et de sensibilisation en faveur des habitats et des espèces de chiroptères. OO Avec le Conservatoire d ­ ’Espaces Naturels ­Rhône-Alpes : convention d’échange de données sur la faune. OO Avec la Région ­Rhône-Alpes : mise à disposition de données géographiques dans le cadre de la réalisation de l’action « Contribution au suivi du Schéma régional de cohérence écologique – recensement et bilan du traitement des points noirs de la trame verte » soutenue par la Région dans le cadre de la CPO 2 ­ 014-2016. OO Avec la Région ­ Rhône-Alpes, ­ l’Etat, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA), la Fédération régionale des chasseurs de ­Rhône-Alpes et ­l’Union des Fédérations ­Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAPNA ­Rhône-Alpes) : signature d’une Convention Pluriannuelle d ­ ’Objectifs thématique pour la mise en œuvre du Schéma régional de cohérence écologique, pour l’amélioration de la connaissance et la réduction de l’impact des infrastructures linéaires de transport sur les continuités écologiques de R ­ hône-Alpes. OO Avec la Région R ­ hône-Alpes, ­l’Etat, ­l’Union régionale des Conseils ­ d’Architecture, d ­’Urbanisme et de ­l’Environnement de ­Rhône-Alpes (URCAUE ­Rhône-Alpes), le syndicat mixte pour la gestion du conservatoire botanique alpin (CBNA) et la Fédération ­Rhône-Alpes de protection de la nature ­Haute-Savoie (FRAPNA 74) : signature d’une OO Avec la Société Française pour ­l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM) : convention de partenariat dans le cadre de ­l’Opération Havre de Paix pour la Loutre d ­ ’Europe. OO Avec le Conservatoire ­ d’Espaces Naturels du ­Languedoc-Roussillon : convention de partenariat dans le cadre du Plan National d ­ ’Actions en faveur de ­l’Aigle de Bonelli. Gestion de sites OO Avec la Comité Départemental de Spéléologie de ­l’Ardèche, le Syndicat Mixte Ardèche Claire et un propriétaire privé : convention de gestion d’un gîte à ­chauves-souris « Grotte du Soldat ». Rapport d’activités 2015 | 89 La plume aux associations locales LPO 90 En 2015, le réseau Refuges de ­l’Ain communique Une communication par mail permet de créer le lien nécessaire à un début de partage d’expériences et de compétences entre « Refugistes ». Une rubrique est créée sur le site VisioNature de ­l’Ain : www.­faune-ain et permettra désormais de mettre en avant les initiatives et les actions conduites par les 160 propriétaires de refuges du département. Ce besoin d’échanges a rassemblé plus de 20 propriétaires de refuges, le 13 septembre, à la Ferme du Tabouret, chez Laurence DEBOURG et Rémi RUFER, pour découvrir la permaculture et échanger avec deux jeunes exploitants passionnés qui nous ont expliqué comment « mère nature » pouvait nous aider à produire d’excellents légumes sans pesticides ni engrais. Ce fut aussi, pour les enfants, l’occasion de fabriquer et d’assembler des nichoirs qui accueillent sans doute de nombreuses mésanges, ce printemps. Pendant cette année 2015, la vie du réseau s’est aussi concrétisée par la transmission de l’expérience de Philippe sur les hôtels à insectes, par la transmission des informations de Christine pour la protection des hérissons et par l’action quotidienne de Claudette pour la sauvegarde des animaux en détresse en lien avec le centre de soins d ­ ’Athéna du Jura. L’année 2015 s’est terminée sur un besoin évident : créer un groupe de bénévoles volontaires pour coordonner les demandes d’adhésions au réseau refuges de la LPO, toujours plus nombreuses pour les particuliers mais aussi pour les établissements, les entreprises et les collectivités. LPO Ain 5 rue Bernard Gangloff 01160 Pont d’Ain Tél : 09 70 90 20 61 Mail : [email protected] http://www.faune-ain.org À la Ferme du Tabouret (­Treffort-Cuisiat), à la découverte de la permaculture © A. Blanchin Rapport d’activités 2015 | 91 Programme de restauration des populations d’effraie des clochers en Ardèche Malgré les mesures de protection réglementaire, l’effraie des clochers est en régression dans toute la France. C’est donc dans une logique nationale que la LPO Ardèche a lancé un projet pour la restauration de ses populations. L’objectif étant d’augmenter le nombre de sites de nidification, d’améliorer les connaissances sur cet oiseau et de sensibiliser scolaires et habitants. Les animations scolaires Des animations scolaires ont été menées dans les écoles primaires de 10 communes situées dans et à proximité des Espaces Naturels Sensibles du Département. En participant à ces animations et en construisant les nichoirs, un peu plus de 250 jeunes élèves ardéchois ont pu être sensibilisés et faire un grand pas vers l’­éco-citoyenneté. Les conférences grand public Parallèlement à ces animations scolaires, des conférences ont eu lieu dans plusieurs communes. 9 conférences ont eu lieu dans 9 communes différentes. Ces soirées ­conférence-diaporama étaient suivies de balades pour tenter de contacter les espèces nocturnes. Certaines espèces ont été vues ou entendues lors de ces balades (chouette hulotte, ­petit-duc scops, divers mammifères et amphibiens) mais jamais la dame blanche ne s’est manifestée ! Pour cette partie de notre programme, c’est un peu plus de 300 habitants qui ont été informé et sensibilisé à la protection des rapaces nocturnes. Régime alimentaire Pendant l’enquête, des pelotes ont été récoltées sur 7 communes. Elles ont permis de déterminer 700 proies, pour 11 espèces. Parmi ­celles-ci, on peut noter une prédominance forte de mulot sylvestre et crocidure musette. Les autres espèces trouvées sont : campagnol agreste, campagnol provençal, campagnol des neiges, campagnol roussâtre, souris d ­’Afrique du Nord, souris grise, rat surmulot, lérot commun et pachyure étrusque, le plus petit micromammifère ­d’Europe. Objectif « NidificAction, 50 nichoirs à effraie en Ardèche » L’action phare du programme est l’installation de 50 nichoirs dans les bâtiments communaux afin de proposer des sites de reproduction à l’effraie, qui a vu ses sites traditionnels de nidification disparaître (clochers d’églises grillagés, greniers et bâtiments agricoles devenus inaccessibles…). Courant 2016, quelques derniers nichoirs seront encore installés, pour passer le cap des 50 nichoirs ! Le rapport complet est disponible sur F ­ aune-Ardèche http://www.­faune-ardeche.org/index.php ?m_id=20022 LPO Ardèche 4 bis rue de la Halle 07110 Largentière Tél : 04 75 35 55 90 Mail : [email protected] http://www.faune-ardeche.org Nichoir installé contre le grillage du clocher à Plats (07) © F. Veau, LPO Ardèche 92 La valorisation des espaces naturels remarquables du cinquième pôle par l’écocitoyenneté Journées de découvertes et d’activités ludiques et créatives sur deux espaces naturels remarquables : l’ENS de la Montagne ­Saint-Maurice et la chaîne montagneuse de Couspeau animés par des professionnels, tout au long duquel ils étaient accompagnés par un ou plusieurs personnages faisant le lien entre les différents temps d’animation. La LPO Drôme s’est engagée dans la politique de l’éducation à l’environnement du territoire du cinquième pôle, constitué entre autres des collectivités des pays de Dieulefit et de Bourdeaux, dans le cadre des Contrats de Développement Durable ­ Rhône-Alpes, qui avaient pour triple objectif d’associer les forces vives présentes sur un territoire pour bâtir des projets, de multiplier les initiatives représentatives du dynamisme des différents secteurs et de s’adapter aux particularismes locaux. La géologie et l’eau, la forêt, les prairies sèches, l’agriculture, les falaises et les habitants de ces milieux ont été les thèmes développés lors des animations naturalistes (jeux et observations), participatives (sciences) et artistiques (spectacle éducatif). L’objectif des événements initiés par la LPO Drôme était de sensibiliser et de former à la biodiversité de proximité les citoyens du territoire afin qu’ils puissent se l’approprier. C’est ainsi que les participants ont été amenés à s’engager pour la biodiversité par des actions concrètes de protection (sciences participatives, chantiers nature, refuges de biodiversité...) avec des outils et des approches scientifiques, de concertation, festifs et culturels. En immersion en peine nature, ils ont arpenté un parcours proposant différents ateliers, préparés et En tout, ce sont 260 personnes qui se sont laissées enchanter et enseigner par ces journées d’approche originale de leurs montagnes. Cette forme innovante d’activité naturaliste a permis de créer du lien social, de valoriser la culture et l’environnement local, d’offrir un tremplin économique pour les acteurs du projet et de contribuer à maintenir les ressources naturelles et l’équilibre des écosystèmes. LPO Drôme Domaine de Gotheron 26320 Saint Marcel lès Valence Tél : 04 75 57 32 39 Mail : [email protected] http://lpo-drome.fr Chaîne montagneuse de Couspeau © B. Misiak, LPO Drôme Rapport d’activités 2015 | 93 Mise à jour des statuts de conservation des espèces de l­’Isère Une gestion et une protection efficaces des espèces et des milieux passent par une bonne connaissance de leur état de conservation, c’est pourquoi, en 2015, la LPO Isère, avec le soutien du Département, a travaillé sur la mise à jour des statuts de conservation de la faune vertébrée terrestre de l­’Isère. Au total, 326 espèces ont été évaluées : 92 mammifères, 200 oiseaux, 18 amphibiens et 16 reptiles. Ce sont au total 141 espèces (43 %) qui présentent un statut de conservation défavorable en Isère. Ce travail a également permis de mettre en évidence les principales menaces qui pèsent sur ­celles-ci : la dégradation de l’habitat est souvent mise en cause. Cela est particulièrement marqué pour les espèces liées aux zones humides qui se dégradent et disparaissent à une vitesse alarmante. La comparaison avec la dernière liste des statuts de conservation éditée en 2008 permet de constater que pour certaines espèces le statut s’est amélioré. C’est le résultat d’actions de conservation ou de l’amélioration des méthodes de prospection. À l’inverse, l’aggravation du statut de conservation de plus d’une trentaine d’espèces indique un réel danger pesant sur elles. Si pour certaines espèces le futur semble très incertain (notamment le milan royal ou le râle des genêts dont la situation est vraiment critique), certaines espèces qui étaient classées dans la catégorie « disparue au niveau départemental » ont fait leur retour sur la liste des espèces présentes en Isère : la sterne pierregarin, le pic mar et le pipit rousseline. Cette liste des statuts de conservation est mise à disposition de tous les acteurs locaux de la conservation de la biodiversité : naturalistes, gestionnaires d’espaces naturels, collectivités, associations naturalistes, etc. Ces statuts pourront servir d’outils de travail et d’aide à la décision afin d’élaborer des plans d’actions pour les espèces prioritaires, et de proposer des mesures de gestion et de conservation adaptées. Sonneur à ventre jaune : son statut de conservation est meilleur qu’en 2008 grâce aux mesures entreprises pour le préserver. © R. Fonters 94 LPO Isère Maison de la Nature et de l’Environnement de l’Isère 5, place Bir Hakeim 38000 Grenoble Tél : 04 76 51 78 03 Mail : [email protected] http://isere.lpo.fr Boucle de Veauchette Bilan du contrat Natura 2000 2015 fut la cinquième et dernière année du contrat Natura 2000 signé par la LPO Loire pour la restauration de la « Boucle de Veauchette ». Un plan de gestion a été validé par l’ensemble des partenaires locaux et des conventions tripartites ont été signées entre les deux propriétaires privés (dont une entreprise), la Communauté d’agglomération Loire Forez et la LPO. Le contrat a été conclu pour environ 90 000 € (50 % de ­l’Europe et 50 % de ­l’Etat), dont 90 % pour des travaux de restauration et d’entretien réalisés par des entreprises locales. Les principales actions menées furent : OO La restauration d’une roselière de 3 hectares L’ensemble des actions prévues et pour lesquelles nous nous étions engagés ont été réalisées en respectant les budgets, les délais et en parfaite collaboration avec l’ensemble des acteurs. Ce contrat fut d’ailleurs cité par les services de l­’Etat comme un exemple de concertation réussie entre une association, des collectivités, une entreprise et des propriétaires privés. Cette démarche exemplaire nous a également valu le soutien de la Fondation du Patrimoine grâce à qui nous avons pu compléter le projet par un programme pédagogique à destination des écoles du territoire. LPO Loire Maison de la Nature 11 rue René Cassin 42100 Saint-Etienne Tél : 04 77 41 46 90 Mail : [email protected] http://loire.lpo.fr OO La réouverture d’une prairie de 3 hectares constituée de robiniers, de peupliers hybrides,… Un important chantier d’abattage à été réalisé en conservant cependant certains arbres et arbustes (en concertation avec les chasseurs locaux !). Une fois l’espace r­ é-ouvert, l’entretien s’est fait par girobroyage, une fois par an, en hiver. OO La restauration d’un ancien bras mort de 150 mètres qui n’était plus en connexion avec la Loire sauf lors de crues exceptionnelles. Aujourd’hui, il est en connexion avec la Loire lors des montées d’eau « normales » et joue son rôle de réservoir et de tampon en période de basses eaux. Le castor a très vite investi le site. OO La restauration de 3 mares et la création de 2 nouvelles. Bras de Loire restauré © LPO Loire Rapport d’activités 2015 | 95 Un plan local de sauvegarde pour l’œdicnème criard dans ­l’Est lyonnais Elaboré en 2014, ce plan a été lancé officiellement le 30 avril 2015. Unique en France, il a été signé collectivement par la Métropole de Lyon, les communautés de communes de ­l’Est Lyonnais (CCEL) et du Pays de ­l’Ozon (CCPO), la communauté d’agglomération des Portes de ­l’Isère (CAPI), la DREAL ­Rhône-Alpes, les Chambres ­d’Agriculture du Rhône et de l­’Isère, les carrières UNICEM et les associations animatrices du plan : la LPO Rhône et l’association Porte de ­l’Isère Environnement (APIE). L’objectif de ce plan est de trouver des solutions permettant d’allier la conservation de l’espèce en maintenant l’effectif nicheur et l’aménagement d’un territoire à forts enjeux économiques, tout en préservant 12 000 ha de surfaces agricoles. Le département du Rhône abrite environ 300 couples d’œdicnèmes criards, dont quelques dizaines aux portes ou à l’intérieur même de l’agglomération lyonnaise, ce qui semble constituer un cas unique en Europe. Pour sa première année de mise en œuvre, ce plan local de sauvegarde s’applique à un vaste territoire de 27 000 ha, à cheval entre les départements du Rhône principalement et de l­’Isère et abritant environ 80 couples nicheurs. Des actions de protection ont été mises en place en collaboration avec les Chambres ­d’Agriculture et les agriculteurs, principalement par piquetage des nids installés dans des parcelles cultivées. L’action consiste à repérer le nid puis à placer deux piquets (surmontés d’un jalon de couleur) à 5 mètres de part et d’autre de c­ elui-ci. Cette visualisation permet alors à l’agriculteur de travailler son champ sans risquer d’écraser le nid. Les premiers poussins ont été aperçus le 28 avril. Grâce à la collaboration avec les agriculteurs, 19 nids ont ainsi pu être protégés, dont 17 observés avec des poussins. Pour cette année de lancement, 79 couples ont été dénombrés dont 44 nicheurs certains. 22 jeunes ont pu être observés jusqu’à l’envol ce qui constitue un minimum, car certains jeunes ont pu échapper à l’observation suite à la croissance des cultures. LPO Rhône 32 rue Sainte-Hélène 69002 Lyon Tél : 04 72 77 19 85 Mail : [email protected] www.lpo-rhone.fr Action du trimestre Jallon Zone de protection Parcours d'évitement Cu © Dominique Tissier LPO RHÔNE arde Un plan local de sauveg s l’Est lyonnais. dan rd cria e èm dicn l’œ pour lancé élaboré en 2014, a été arde de l’œdicnème criard, L’objectif Un plan local de sauveg de tous les partenaires. 2015 avec la signature e, officiellement le 30 avril la conservation de l’espèc ns permettant d’allier enjeux est de trouver des solutio nt d’un territoire à forts ageme l’amén et r, if nicheu en maintenant l’effect de surfaces agricoles. préservant 12 000 ha économiques, tout en Alpes, les (CAPI), la Dreal Rhônede la nature à l’occadu Rhône abrite de protection Chambres d’Agriculture e département du Rhône ux projets menaçant s Unicem et d’œdic- sion de nombre et de l’Isère, les carrière environ 300 couples ices du plan, s l’espèce. les associations animatr nèmes criards, dont quelque tion Porte la LPO Rhône et l’associa à l’intérieur dizaines aux portes ou (APIE). local de sauvegarde lyonnaise, Un plan de l’Isère Environnement même de l’agglomération de prospecen France cas unique unique La première étape a été ce qui doit constituer un re pour territoi du ble le ter l’ensem étudiée par s. Des en Europe. L’espèce est sa première année de mise nicheur Pour couples les r Rhône LPO rde localise CORA-Rhône (devenu ce plan local de sauvega nocturnes, à l’aide de conçoit que en œuvre, re de prospections en 2011) depuis 1998. On ue à un vaste territoi , ont été effectuées dans soit la source s’appliq les départe- la repasse la proximité de la ville 45 000 ha, à cheval entre où la présence de l’espèce lier zones particu des en de et é, fortes, de menaces Rhône, en majorit pas certaine et la plus grande une urbani- ments du environ 80 couples n’était la prospection s’est faite de dans l’Est lyonnais, avec agricoles l’Isère et abritant y partie de sation rampante des terres té : lever Plusieurs partenaires tructures nicheurs. jour, aux périodes d’activi et de grands travaux d’infras : la Métropole de Lyon, . Plusieurs dielles ou le sont associés nes du jour, fin de journée commu de comme des zones industri nautés couples ont ainsi été troude Lyon. La les commu et du Pays zaines de (CCEL) is Grand Stade de football principaLyonna (maïs l’Est souhaité de vés dans les cultures Métropole de Lyon a donc (CCPO), la communauté des carrières répondre de l’Ozon lement), mais aussi dans avoir un rôle moteur pour ération des Portes de l’Isère associations d’agglom aux interpellations des de pr in Nid d'œdicnème localisé ps des nichées Mesure de protection en milieu agricole. prévus afin de six passages par nid sont rs de ce moment-là, jusqu’à leur s, friches industrielles, chantie de la ponte, puis des jeunes en exploitation, gravière , la suivre l’évolution s ont été aperçus parkings. Encore plus insolite ainsi que les premiers poussin en cours ou même des des trente privé, des envol. C’est accueil jardin bon un un dans noter nichant ! Nous avons pu découverte de couples pluviales. le 28 avril plupart semblaient d’eaux la ns pour qui rétentio és, de contact décharges ou des bassins collabo semblent agriculteurs notre action. Grâce à la et Lyon Saint-Exupéry vraiment intéressés par Les aéroports de Bron lture, 19 nids ont ainpuisque des couples ont d’Agricu res oiseau Chamb notre les de avoir les faveurs des poussins. bouts de ration avec zones sécurisées, sur les s, dont 17 observés avec été observés dans leurs tion si pu être protégé dénombré avoisinants. À noter l’utilisa de lancement, nous avons année champs les cette dans et Pour pistes gravier couples cancouples, de parcelles en nicheurs certains et 35 s 79 couples dont 44 en 2015, par trois ou quatre jusqu’à m ont pu être observés dès fin 2014 comme mesure tonnés. 22 jeunes minimu rà spécialement aménagées certains jeunes ont pu échappe porteurs de projets. l’envol. Minimum, car compensatoires par des . On peut croissance des cultures x l’observation suite à la d’oiseau ne quinzai d’une tions signaler aussi un petit groupe res, d’avril à septembre, Les actions de protec és immatu en non nicheurs, présum bassin de rétention on ont été mises en place découvert dans un grand Des actions de protecti connaissance, et les agri- qui a été notre lture à qui, ce , d’Agricu res hectares 3 s de collaboration avec les Chamb installés d’eaux pluviale Une veille écopar piquetage des nids été décrit ailleurs en Europe. culteurs, principalement repère n’avait jamais r les nouveaux s. L’action est simple : on en place pour identifie dans des parcelles cultivée d’inford’un logique a été mise r l’espèce. Le but étant deux piquets (surmontés projets pouvant impacte le nid puis on va placer du plan pour de part et d’autre de celuide projets de l’existence mètres s 5 à ) porteur les couleur de mer jalon tracriard. alors à l’agriculteur de en compte l’œdicnème ci. Cette visualisation permet À partir qu’il prenne risquer d’écraser le nid. vailler son champ sans Un bilan positif ée du suivi 2015 a été consacr Enfin, la dernière partie de tiaux, en particulier celui aux regroupements postnup atération lyonnaise, qui avait Saint-Priest, dans l’agglom en octobre 2014 et qui oiseaux 216 de record teint le chiffre d’autres m de 162 individus. Si a vu en 2015 un maximu sont es (de 10 à 60 oiseaux) modest plus ements, regroup m de département, un maximu connus ailleurs dans le re et été observé entre septemb 48 oiseaux a également Le par un de nos bénévoles. octobre dans la zone d’étude merci est plutôt positif. Un grand bilan de cette première chargés salariés les qui ont aidé aux bénévoles passionnés déjà nce comme 2016 de ! Le suivi d’étude à la LPO Rhône s qui permettront à l’œdicavec son lot d’amélioration aux portes de Lyon. nème de continuer à vivre L 106. L'OISEAU magazine n°122 96 Exemple de nid piqueté. © Violette Bourgogne Violette Bourgogne, LPO Rhône L'OISEAU magazine n°122. 107 © Cécile ROUSSE Œdicnème criard dans son milieu naturel. re ltu m te Un nouveau Refuge LPO – Entreprises en Savoie la Société des Eaux ­d’­Aix-les-Bains Dans le cadre de leur labellisation Biodiversity Progress, la Société des Eaux ­d’­Aix-les-Bains (SEAB) s’était engagée à se rapprocher des associations de protection de la nature locales pour développer leurs actions en faveur de la biodiversité. Essai transformé avec la LPO Savoie à travers la création d’un Refuge LPO qui inclut les espaces verts autour de l’usine de production et des sites de captage des eaux. Accompagnement dans le choix d’essences arbustives à planter, pose de nichoirs et animation sur la thématique « avifaune, changement climatique et gestes ­éco-citoyens » à destination des salariés de l’entreprise ont été les actions menées pour cette 1ère année. Le fil rouge du partenariat SEAB - LPO pourrait se résumer ainsi : une responsabilité globale et des actions locales ou autrement dit, faire sa part de colibri. LPO Savoie Les Pervenches 197 rue Curé Jacquier 73290 La Motte-Servolex Tél : 04 69 96 95 85 Mail : [email protected] http://savoie.lpo.fr Pose participative de nichoirs sur le site de production de la SEAB © A. Parpillon, SEAB Rapport d’activités 2015 | 97 Le vingtenaire de la LPO ­Haute-Savoie mais une année « de première(s) » ! Le premier passage à petite faune de H ­ aute-Savoie Après 30 années de mobilisation des équipes bénévole et salariée de la LPO ­Haute-Savoie, le projet de création d’un passage à faune (ou crapauduc) sur le site d’écrasement de Cruseilles, né en 2010, s’est concrétisé en 2014, avec l’aide des services Environnement et Voirie du Département de la ­Haute-Savoie. Après plus d’une année de chantier et un déroulement parfois chaotique, le passage à faune a été mis en service en juillet 2015. Lors de la migration de la nouvelle génération de crapelets, les passages de retour étaient finalisés et des jeunes amphibiens ont pu emprunter le dispositif conçu pour eux, afin de rejoindre leur site d’estivage, leur évitant de traverser deux routes départementales successivement. Le passage à petite faune finalisé, il est maintenant essentiel de suivre l’efficacité du dispositif au cours de la période de migration mais aussi de continuer à protéger les secteurs qui ne sont pas couverts par le crapauduc. Création d’un passage à faune sur le site d’écrasement de Cruseilles © LPO H ­ aute-Savoie Les premières rencontres naturalistes de H ­ aute-Savoie… … furent l’occasion de fêter les 20 ans de l’association, et de mettre en avant le plus célèbre adage naturaliste : « mieux connaître pour mieux protéger ». Une centaine de participants, élus, techniciens des collectivités, institutions, scientifiques et professionnels de la Nature étaient réunis et attentifs aux présentations consacrées aux différents outils qui permettent d’acquérir des connaissances sur les espèces et les milieux naturels, puis à l’usage et l’utilité de ces données pour la mise en œuvre d’actions de conservation et protection de la biodiversité. Un espace réservé aux stands d’associations et aux expositions d’artistes naturalistes était installé pour ajouter de la convivialité aux temps de pause et d’échanges. Forte de cette expérience enrichissante, la LPO ­Haute-Savoie envisage la session 2016 sur la thématique « sports de nature et biodiversité ». 98 Premières rencontres naturalistes de H ­ aute-Savoie © J. Peyrottes LPO Haute-Savoie 24 rue de la Grenette 74370 Metz-Tessy Tél : 04 50 27 17 74 Mail : [email protected] http://haute-savoie.lpo.fr La Réserve Naturelle Régionale de Volvic La toute jeune Réserve de Volvic, classée en septembre 2014, se compose principalement d’un ensemble forestier de 60 ha, qui s’étage entre 575 et 655 m d’altitude, implanté sur une coulée volcanique. L’exploitation de la pierre de Volvic est à l’origine des 4 cavités connues, notamment la « Maison de la Pierre » et 3 grottes abritant des chiroptères durant la saison hivernale. Ce site est un des plus importants sites d’hibernation de chiroptères de la région. Ces anciennes carrières forment un ensemble hébergeant en moyenne 500 ­chauves-souris (de 15 espèces) en hibernation, au plus fort de cette saison (suivi et comptage depuis 1995). Du point de vue naturaliste, ce secteur était peu fréquenté jusqu’à ces dernières années et beaucoup reste à faire. La commune de Volvic est malgré tout, dans son ensemble, connue de façon correcte grâce à la réalisation en 2015 d’un Atlas de la Biodiversité Communale (ABC). La LPO Auvergne est gestionnaire de la réserve depuis 2014 et une de ses premières missions est la rédaction du plan de gestion du site (publication prévue pour fin 2016). En 2015, certaines actions ont déjà été mises en place comme le suivi des chiroptères et de l’avifaune ainsi que des animations scolaires qui ont permis de sensibiliser plus de 70 jeunes Volvicois à la préservation des richesses de cet espace naturel. Le Busard cendré Le 20ème anniversaire des rencontres du Réseau busard, organisé par la LPO Auvergne, a eu lieu les 28 et 29 mars 2015 à ­Saint-Beauzire en ­Haute-Loire, avec 120 participants venus de toute la France, de Belgique et de Pologne. Saison 2015 : 157 couples ont été repérés cette année sur l’ensemble de la région. 90 nids ont produit 223 jeunes, dont 134 grâce à une protection. Le mois de juin caniculaire a provoqué une récolte des céréales très précoce en Limagne. De nombreux nids ont donc été protégés grâce à l’important travail bénévole et salarié, près de 60 % d’entre eux. Pour la ­Haute-Loire, l’intervention sur les nids est encore plus marquée. En effet, sur les 112 jeunes envolés cette année, 77 s’envolent grâce à une protection. Un grand merci aux bénévoles ! 20ème anniversaire des rencontres du Réseau busard, à S ­ aint-Beauzire © LPO Auvergne Le château d ­ ’Aulteribe en Refuge LPO Faisant suite à la ­convention-cadre nationale entre le Centre des Monuments Nationaux (CMN) et la LPO France, le château ­d’Aulteribe a reçu en novembre 2015, l’agrément Refuge LPO. La LPO Belge, invitée pour cette occasion a pu assister à la signature officielle en présence de la LPO France, de la LPO Auvergne et du président des CMN. Notre association accompagne ce CMN pour la définition et l’aide à la mise en œuvre de préconisations de gestion et d’aménagements en faveur de la biodiversité. Cette démarche s’inscrit dans la continuité des actions de développement de la politique refuge en Auvergne. LPO Auvergne 2 bis rue du Clos Perret 63100 Clermont-Ferrand Tél : 04 73 36 39 79 Mail : [email protected] www.lpo-auvergne.org Rapport d’activités 2015 | 99 Tous les projets présentés dans ce rapport d’activités 2015 sont le fruit du travail et de l’engagement collectifs de tous les bénévoles et salariés de la LPO dans les huit départements de Rhône-Alpes et en région. C’est grâce aux partenariats publics et privés et au soutien de nos donateurs que ces projets ont pu se concrétiser dans les territoires. Par leur regard artistique, les photographes nous aident à promouvoir la beauté du vivant. Que toutes et tous soient remerciés très chaleureusement. ­Le Conseil d’Administration de la LPO Coordination Rhône-Alpes