Mis à jour : 03/04/2012 Virus Schmallenberg Foire aux questions Qu’est ce que le « virus Schmallenberg » et d’où vient- il ? Le virus Schmallenberg est un Orthobunyavirus du sérogroupe Simbu. Les virus Akabane, Shamonda et Aino appartiennent également à ce groupe. Parmi eux, le virus Shamonda est celui qui présente le plus de similitudes génétiques avec le virus Schmallenberg. Ces virus sont connus en Afrique, Asie et Australie : il s’agit de la première mise en évidence des virus de ce groupe en Europe. Pour l’instant on ignore quand et comment le virus Schmallenberg est arrivé en Europe. Quels animaux sont concernés ? A ce jour, les bovins, ovins et caprins sont concernés. La faune sauvage (chevreuils, daims, cerfs, mouflons) peut-elle être infectée? Il est probable que les animaux sauvages puissent s’infecter, toutefois les conséquences d’une infection sont inconnues. Les chasseurs doivent surveiller les faons malformés, surtout dans les régions où le virus a été mis en évidence chez les bovins, ovins ou caprins. Les jeunes animaux malformés doivent être déclarés afin que des recherches soient entreprises. Quels symptômes chez les agneaux et brebis ? Les agneaux souffrent de sérieuses lésions neuromusculaires telles que arthrogrypose (pattes tordues), ankylose (articulations bloquées), scoliose et scoliose (dos tordus), torticolis, des mâchoires supérieures raccourcies et des lésions cérébrales. La mise-bas de ces agneaux difformes peut se faire avec de sérieuses difficultés. Les brebis elles-mêmes ne montrent pas de symptômes de la maladie. Quels symptômes chez les bovins ? En ce moment on ne voit pas de symptômes chez les vaches. Ceux détectés en Août/Septembre chez les bovins du Nord de l’Europe étaient de la fièvre, une baisse brutale de production laitière et parfois de la diarrhée sur quelques vaches. A quoi doivent faire attention les éleveurs? Il faut prêter attention à des problèmes jusqu'ici liés à la maladie : baisse de production laitière et vaches malades, et aux éventuelles malformations chez les nouveaux nés caprins-ovins et bovins. En cas de mises bas difficiles, il est bon d'être encore plus vigilant sur d'éventuelles malformations. Pourquoi la descendance des animaux est-elle touchée et quelle est la période à risque ? Si l’infection survient à un stade de gestation donné (par analogie avec le virus Akabane, probablement entre le 30 et le 70ème jour chez la brebis et le 30 et le 150ème jour chez la vache), le virus peut infecter le fœtus. En plus des avortements et des fœtus momifiés, la naissance d’agneaux prématurés, mortsnés, faibles ou malformés est typique de la maladie. De telles conséquences peuvent aussi survenir chez les veaux. Les malformations les plus fréquentes sont l’arthrogrypose (raideurs articulaires), le torticolis (forte déformation du cou), l’hydranencéphalie (cerveau mal structuré et partiellement remplacé par une cavité liquidienne). Le système nerveux central peut présenter de sévères déformations. Ce tableau clinique ressemble à celui de l’infection par le virus Akabane. Les malformations induites par le sérogroupe Simbu sont désignées par le terme « Syndrome Arthrogrypose-hydranencéphalie » (AHS). Comment le virus est-il transmis? La transmission du virus Schmallenberg survient probablement comme pour les autres virus du sérogroupe Simbu par l’intermédiaire d’insectes (Culicoides et moustiques). Cela a été confirmé par la détection du virus sur des Culicoides piégés en Belgique et au Danemark à l'automne 2011. Quand a lieu la transmission du virus ? Le virus est transmis par des insectes vecteurs et ceux-ci sont inactifs en hiver, la transmission a donc lieu uniquement pendant la saison de pâture. Ne pas fermer les exploitations La naissance d’animaux déformés est due à une infection qui a eu lieu il y a plusieurs mois. Le virus est probablement transmis par des insectes (culicoïdes). En hiver ces insectes sont inactifs et la probabilité d’une expansion de la maladie est mineure. Aussi il n’y a aucune raison pour éliminer les animaux malades ou de fermer l’exploitation. Le virus n’est pas sur la liste (européenne) à déclaration et lutte obligatoire. La recherche tente de voir s’il y a d’autre modes de transmission. Comment protéger les animaux sensibles? La protection des animaux contre les insectes pendant la prochaine saison est pour l’instant la seule possibilité pour réduire l’incidence de cas. Aucun vaccin n’est actuellement disponible. Quand un vaccin sera-t-il développé ? La recherche se concentre actuellement sur un vaccin inactivé. Plusieurs mois seront nécessaires à l’élaboration d’un prototype. Ensuite, il faudra tester son innocuité et son efficacité avant sa mise sur le marché. On ne peut actuellement pas prévoir la durée nécessaire à son élaboration. Les animaux infectés sont-ils protégés contre une nouvelle infection ? Les animaux infectés développent une immunité. Des anticorps neutralisants ont été mis en évidence chez des animaux infectés. Toutefois on ignore combien de temps cette immunité persiste. Une récente étude aux Pays-Bas a évalué à 70% le nombre d'animaux immunisés contre le virus au niveau national. Au sein d'une exploitation ayant eu des cas cliniques, l'immunité serait présente sur tous les animaux du troupeau, y compris ceux qui n'ont pas présenté de signes cliniques. Si une mère infectée a avorté ou donné naissance à un nouveau-né malformé, la gestation suivante sera-t-elle aussi affectée ? Les malformations dues au virus Schmallenberg sont attendues sur la descendance de mères non immunisées qui seront infectées pendant la gestation. Une mère infectée développe des anticorps, qui rendraient possible l’absence de conséquences néfastes sur le fœtus en cas de nouvelle infection l'année suivante. Toutefois la durée de la protection immunitaire naturelle chez un animal ayant été infecté n’est pas connue. Les autres animaux (chevaux, porcs, chiens…) peuvent-ils être infectés ? Pour l’instant il est impossible de répondre à cette question. Il est connu que les virus de type Akabane peuvent infecter le porc. Des anticorps ont été retrouvés chez des chevaux et des chiens, mais les animaux ne montraient aucun symptôme. Le virus Schmallenberg peut-il infecter l’homme ? Les virus de type Akabane connus jusqu’à maintenant chez les bovins ne représentent pas de risque pour l’homme. Ce ne sont pas des zoonoses. En raison de sa parenté avec les virus Shamonda, Aino et Akabane, les connaissances actuelles ne permettent pas de suspecter un risque de transmission du virus Schmallenberg à l’homme. La consommation de lait ou de viande d’animaux infectés présente-telle un risque ? En l’état actuel des connaissances, elle ne présente pas de risque. Y-a-t-il des tests pour détecter le virus? Un test PCR a été développé pour le virus Schmallenberg. Il peut détecter la présence du virus. Néanmoins la mise en évidence du virus n'est possible que chez les animaux malades pour lesquels on trouve le virus dans le sang. Or cette phase de virémie est courte. En revanche aucun test sérologique (= animal a été infecté dans le passé mais n’est plus forcément porteur du virus) n’est encore disponible. Quels prélèvements envoyer au laboratoire pour détection du virus Schmallenberg? Les avortements et les malformations sont à déclarer obligatoirement : la visite du vétérinaire et les analyses sont prises en charge par l'Etat. L'avorton est à faire parvenir au laboratoire départemental pour PCR sur cerveau, deux tubes de sang (EDTA et serum) sont à joindre à cet envoi. Existe-t-il un test de dépistage par les anticorps ? Actuellement, il n’existe pas de test de dépistage anticorps à grande échelle. Un test à immunofluorescence indirecte et un test de séroneutralisation sont en cours de développement, mais pour le moment seuls quelques échantillons d’essai peuvent être analysés. Un test ELISA destiné au dépistage de masse est en cours de développement.