Résumé Étude et amélioration d’un variateur de lumière Contexte de l’étude INSA de Strasbourg Spécialité Génie Electrique option Système Nom et prénom de l’élève JACQUIER Thibaud Date du stage 09 Février – 09 Août 2015 Entreprise d’accueil Hager Controls SAS 33 rue Saint Nicolas 67700 Saverne - FRANCE Résumé Mon Projet de Fin d’Etude (PFE) portait sur l’étude et l’amélioration d’un variateur de lumière. Il s’agit d’une étude de la structure interne des variateurs de lumière proposés par Hager. Celle-ci a été mené grâce à la suite Matlab/Simulink et aux modules (Simscape, SimElectronics). Mon objectif était de créer un modèle fiable et complet d’un variateur à découpage de phase composé d’un étage de puissance à base de MOSFET. Le but de cette modélisation étant d’optimiser le fonctionnement du variateur mais aussi améliorer sa robustesse (fiabilité, réaction en échauffement,…) ainsi que la vitesse de développement (éviter de la dichotomie). Au cours de mon stage j’ai pu étudier le fonctionnement et les différents blocs constituant un variateur par exemple modélisé, l’étage de puissance et sa commande ou la synchronisation en tension et en courant. Les résultats de la modélisation sont fiables : comparaison des résultats obtenus à une modélisation Pspice ou directement à un produit existant. Nom des tuteurs: Dr. Guy STURTZER (tuteur INSA) ................... Enseignant chercheur en Génie Electrique, INSA Strasbourg Dr. Eric STURTZER (tuteur entreprise) ....................................Ingénieur Etude Electronique, HAGER Saverne Mots clés - Variateur de lumière ; modélisation ; Matlab/simulink ; Synchronisation en tension I. INTRODUCTION Depuis quelques années de nouvelle charge se développe particulièrement avec l’arrivée des LED sur le marché. C’est pourquoi les variateurs de lumières doivent anticiper ces changements afin de pouvoir adapter à ces évolutions. La structure des premiers variateurs était basé sur des TRIAC mais cette technologie de composant étant limité et ne permet pas la variation de tous les types de charge (halogène, CFL, etc.). D’où le choix de HAGER d’une structure à base de MOSFET qui permet de pallier à cette limitation. Le but de cette étude est de concevoir un modèle complet des variateurs de l’entreprise. Ce modèle devrait être capable de simuler les contraintes thermiques auxquels sont soumis les composants électroniques (modélisation multi domaine) dans les produits. Cette modélisation permettra aussi d’optimiser et de réduire le temps de développement en simulant le comportement du variateur. Ce résumé présente de façon générale le principe de fonctionnement d’un variateur de lumière c’est-à-dire le découpage de phase. Ensuite je présenterai la brique de variation ainsi que son synoptique. Une fois le variateur de lumière introduit, je traiterai en détails les résultats de simulation obtenue sur la fonction de détection de passage par zéros de la tension secteur. La conclusion synthétisera les résultats obtenus et présentera les perspectives d’évolutions possibles. II. PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT : DECOUPAGE DE PHASE Le principe utilisé dans les différents variateurs Hager est celui du découpage de phase1 c’est-à-dire que l’on va venir conduire la phase (alimenter la charge) pendant une faction du temps de la demi-période du secteur. Il faut savoir qu’il existe d’autre principe de variation comme par exemple la variation de fréquence comme dans les ballasts à large plage de variation (cf [3]). Les TRIAC bien que de plus en plus obsolète dans les applications de variation de lumière peuvent tout de même faire varier d’autre type de charge que les lampes à incandescence comme par exemple les ballasts électronique à deux fils présenté dans [4]. [5] introduit la complexité de faire varier des charges récentes comme des LED ou des CFL en utilisant ce type de technologie. Il existe deux modes de découpage suivant la nature de la charge présente sur la sortie du variateur. C’est deux modes sont le mode coupure à l’angle (« trailing edge ») soit le mode conduction à l’angle (« leading edge »). Ces deux modes sont illustrés sur la Figure 1. A. Coupure à l’angle Le mode coupure à l’angle consiste à alimenter la charge du début de la demi-période jusqu’à une certaine fraction de la demi-période. On utilise ce mode de conduction pour les charges de nature capacitive. Par définition ces charges sont sensibles aux variations de tension à leurs bornes, c’est pourquoi on vient fermer les interrupteurs commandés de type MOS au passage par zéros de la tension secteur. B. Conduction à l’angle Le mode conduction à l’angle consiste à alimenter la charge à partir d’un certain instant jusqu’à la fin de la demi- période. On utilise ce mode de conduction pour les charges de nature inductive. Par définition ces charges sont sensibles aux variations de courant à leurs bornes, c’est pourquoi on vient ouvrir les interrupteurs commandés de type MOS au passage par zéros du courant secteur. V Vsecteur Vcharge t (a) V Vsecteur Vcharge t (b) Figure 1: Secteur et tension de charge en fonction du temps: Coupure à l’angle (a) et conduction à l’angle (b) III. LA BRIQUE DE VARIATION Le variateur de lumière est proposé au catalogue Hager depuis plusieurs années et est donc mature dans son cycle de vie et de développement. Une problématique telle que le scintillement2 (« flickering ») est déjà maîtriser. Dans cette section je présenterai le synoptique fonctionnel implémenté dans les variateurs de lumière HAGER. Après avoir exposé cet élément j’expliquerai brièvement le rôle de chacune de ces fonctions. On appelle ce synoptique la « brique de variation ». Comme on peut le voir sur la on y trouve un microcontrôleur dont le rôle principal est de piloter une paire de MOSFET. Cette fonction de contrôle est rendue possible grâce à l’acquisition de nombreux paramètres mesurés via différents capteurs. Je vais maintenant présenter chacune des fonctions constituants ce synoptique. A. L’étage de puissance : il s’agit de deux MOSFET Canal N de tension Drain Source 600V et de résistance RdsON 140 mΩ. Ces MOSFET vont conduire chacun une alternance de la sinusoïde secteur en synchronisation avec la commande appliquée sur leur grille commune. B. Les deux varistances (entre la phase P et le neutre N et entre la phase P et la sortie charge ɛ). La varistance entre P et N permet de protéger le produit contre les surtensions réseaux mais également contre un mauvais câblage de la part de l’installateur. La varistance entre P et ɛ est présente pour protéger la sortie du produit contre les surtensions. C. Il s’agit d’une alimentation de type Flyback qui va fournir les diverses tensions continues au reste de l’électronique embarqué dans les variateurs. En l’occurrence ces deux niveaux de tension sont le 12 et le 3.3V. D. La « synchro U » est un circuit qui permet de détecter précisément le passage par zéros de la tension secteur. De cette façon, on sera capable de couper des charges capacitives précisément au zéros tension. 1 Le découpage de phase est un peu détaillé dans [1] – [2] mais avec une structure à TRIAC. 2 As presented by C.-S. Wang in [6]. Figure 2: synoptique vairateur de lumière E. La « synchro I » est un circuit qui permet de détecter précisément le passage par zéros du courant secteur. Grâce à ce circuit on pourra couper des charges inductives précisément au zéros courant du secteur. F. La commande MOS permet d’adapter les niveaux de tension entre la sortie du microcontrôleur et l’étage de puissance. Il existe toute une littérature sur l’aspect de commande mais [7] s’intéresse en partie à la commande nécessaire afin de contrôler un variateur (à la différence que dans cette publication des TRIAC sont utilisés pour le découpage de phase). Ce circuit possède également un réglage de pente qui permet d’ajuster cette dernière lors de la commutation des MOS. Ce réglage de pente entraînant des problèmes CEM en émission rayonnée, il est nécessaire de placer une capacité entre la sortie charge (ɛ) et la Phase (P) pour atténuer cela. G. Il s’agit d’un bloc qui permet de protéger le variateur en cas de court-circuit sur la sortie charge (ɛ). (Typiquement une casse du filament sur une ampoule incandescente) H. Grâce à ce circuit on va venir détecter si la tension réseau passe de façon répété au-dessus d’un certain seuil. Si c’est le cas alors on détecte une surtension. Celle-ci est généralement due à un phénomène passager (foudre, mauvais mode de conduction, …). I. Si la puissance sur la sortie charge est supérieur à un certain seuil on place le produit soit à vingt pourcent de la consigne soit à OFF suivant le niveau de surcharge. J. Le circuit de surchauffe est basé sur une résistance évoluant avec la température. Si on est au-dessus d’un certain seuil de critique pour le produit on met ce dernier en mode repli. Dans ce mode on réduit la puissance en sortie à vingt pourcent de la puissance maximale. K. On mesure en continue le courant dans la charge grâce à deux shunts de mesure présent sur l’étage de puissance. De cette manière on peut constamment surveiller le courant dans la charge. L. On mesure la tension de charge en abaissant cette dernière dans une plage de tension mesurable par le microcontrôleur. De cette façon on peut contrôler en permanence la tension présente sur la charge. M. Ce bloc est seulement implémenté sur les variateurs connectés (bus KNX). Il permet d’évacuer les courants de fuite dans la charge lorsque la consigne est à OFF. Ce découpage en bloc va permettre de modéliser de façon plus simple (bloc par bloc). Mais aussi de rendre plus compréhensible la structure interne des variateurs HAGER par des personnes ne maîtrisant pas la brique de variation. Ce qui m’amène donc à la section suivante qui va traiter de la modélisation de cette brique de variation. IV. MODELISATION DU VARIATEUR DE LUMIERE Un peu plus tard dans le projet une fois que les différents blocs ont été modélisés sous Simulink il a fallu réfléchir à la façon d’architecturer mon modèle. Pour ce faire, je suis parti du synoptique présenté. La Figure 3 présente la structure que j’ai choisi de développer pour mon modèle. On distinguera trois niveaux de description dans mon modèle: Le niveau N qui est une vision boîte noir du produit, c’est-à-dire comme si on n’ignore tout de la structure interne d’un variateur de lumière. Cela correspond au pointillé (extérieur) sur le synoptique de la Figure 4. Le niveau N-1 est fait pour quelqu’un qui possède des notions sur la structure interne des variateurs. C’est le niveau fonctionnel. Le niveau N-2 (niveau expert) a été développé pour un spécialiste de la variation qui a de bonne connaissance de chacun des blocs fonctionnels et sur le fonctionnement de ces derniers. Level N Level N-1 Level N-2 Figure 3: Architecture du modèle V. MODELISATION DE LA SYNCHONISATION EN TENSION Le bloc Synchro U (ou encore appelé détection de passage par zéros tension) est utilisée pour synchroniser la commande par rapport au zéro secteur, et filtrer les signaux tarifaires. Ce bloc de détection du passage par zéros de la tension secteur est très important dans nos variateurs de lumière car il permet d’éviter les surintensités lors de la commande d’une charge de type capacitive. Comme on peut le voir sur la Figure 4 la phase et le neutre du réseau sont placés en entrée de ce bloc. Les résistances R23 et R24 sont des résistances de fortes valeurs (dites chutrice) de l’ordre du MΩ. La diode Z1 sur la Erreur ! Source du renvoi introuvable.est une Zener (Simulink donnant le même symbole graphique pour toute les diodes mais le comportement de celle-ci est bien celui d’une Zener). Celleci est présente afin de limiter la charge du condensateur C8 à sa tension Zener. Sur les alternances positives, la diode D1 a pour fonction de redresser l’alimentation constituée par C8, D3 et R23 en série avec R24. Sur les alternances négatives cette diode est présente afin de forcer la capacité C8 à se déverser dans le collecteur du transistor T9. Le condensateur C8 est un condensateur « réservoir » ; c’est-à-dire que celui-ci va se charger lors des alternances positives du secteur et se décharger au changement d’alternance secteur dans le transistor noté T9 (sur la Erreur ! Source du renvoi introuvable.). R27 est une résistance de tirage qui va venir ajuster le seuil haut du signal en sortie de l’optocoupleur. R26 possède deux fonctions la première est de fixer le seuil bas du potentiel de sortie et la seconde de former un filtre passe-bas du premier ordre avec la capacité C10. Ce filtre atténue les variations du signal Synchro_U en entrée du microcontrôleur. Figure 4: Modèle Synchro U Sur la Figure 5 on observe que le modèle est pleinement fonctionnel car quand on passe d’une alternance positive à négative il y a un front descendant sur la sortie de synchronisation de la tension. Afin d’être totalement certain que mon modèle fonctionnait correctement j’ai réalisé une simulation Pspice ainsi qu’une mesure sur un produit du groupe. Pour réaliser cette mesure j’ai utilisé un oscilloscope MSOX3014A, une sonde différentielle et une sonde classique pour mesurer le signal de « synchro U » (en vert sur la Figure 5 sur la capture d’écran d’oscilloscope). Comme attendu le modèle Pspice et la mesure sur produit me donne le même résultat. (a) Modèle Simulink 400V VI. CONCLUSION Mon objectif était de construire un modèle pour notre variateur de lumière et de prendre en compte plusieurs domaine physique (thermique par exemple) qui impacte les produits. J’ai réussi à terminer la majeure partie des objectifs que je m’étais fixé en réalisant un modèle tenant compte de l’impact thermique sur nos produits. J’ai aussi conçu un modèle quasiment complet mais je n’ai malheureusement pas eu le temps d’achever ce dernier. Les perspectives pour la suite sont de continuer de développer mon modèle en l’enrichissant des dernières fonctions que je n’ai pas eu le temps d’achever. VII. REFERENCE [1] J. B. Smith, J. Speakes and M. H. Rashid, "An Overview of the Modern Light Dimmer: Design, Operation, and Application," in Power Symposium, 2005. Proceedings of the 37th Annual North American, 23-25 Oct. 2005. [2] J. C. W. Lam, J. C. Y. Hui and P. K. Jain, "A Dimmable High Power Factor Single-Switch Electronic Ballast for Compact Fluorescent Lamps With Incandescent Phase-Cut Dimmers," IEEE Transactions on Industrial Electronics, vol. 59, no. 4, pp. 1879 - 1888, Avril 2012. [3] S. Y. R. Hui, L. M. Lee, H. S.-H. Chung and Y. K. Ho, "An Electronic Ballast with Wide Dimming Range, High PF, and Low EMI," IEEE Transactions on Power Electronics, vol. 16, no. 4, pp. 465 - 472, Juillet 2001. [4] S. T. S. Lee, H. S.-H. Chung and S. Y. R. Hui, "TRIAC Dimmable Ballast With Power Equalization," IEEE Transactions on Power Electronics, vol. 20, no. 6, pp. 1441 - 1449, Nov 2005. [5] A. Tjokrorahardjo, "Simple Triac Dimmable Compact Fluorescent Lamp Ballast and Light Emitting Diode Driver," in Applied Power Electronics Conference and Exposition (APEC), Palm Springs, CA, USA, Février 2010. [6] C.-S. Wang, "Flicker-Insensitive Light Dimmer for Incandescent Lamps," IEEE Transactions on Industrial Electronics, vol. 55, no. 2, pp. 767 - 772, Février 2008. [7] H.-M. Jung, J.-H. Kim, B.-k. Lee and D.-W. Yoo, "A new PWM dimmer using two active switches for AC LED lamp," in International Power Electronics Conference (IPEC), Sapporo, JAP, 21-24 Juin 2010. 200V 0V -200V -400VV(V1:+) 3.0V 2.0V 1.0V SEL>> 0V0s V(C4:2) 10ms 20ms 30ms 40ms 50ms 60ms 70ms 80ms 90ms100ms Time (b) Modèle Spice (c) Résultat de mesure Figure 5: Modèle Synchro U: Simulink Model (a) Spice Model Leading (b) Product Measurement(c)