Oligopole Chapitre 6 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Faculté des sciences économiques et de gestion Marchés en concurrence imparfaite • Structure de marché entre la concurrence parfaite et le monopole pur. • Les entreprises ne font pas face à une concurrence féroce, ce qui ne les obligent pas à considérer les prix comme donnés. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Marchés en concurrence imparfaite • Concurrence monopolistique – Nombreuses entreprises vendant des produits similaires mais pas parfaitement identiques. – Entreprises qui ne sont pas en interactions directes. • Oligopole – Quelques vendeurs, chacun offrant un produit identique. – Entreprises en interactions directes. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Structures de marché Nombre d’entreprises Une entreprise Beaucoup d’entreprises Quelques entreprises Monopole • Tap water • Cable TV Oligopole • Balles de tennis • Huile Produits différentiés Concurrence Monopolistique Type de produits Produits identiques Concurrence Parfaite • Romans • Farine • Films • Lait Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Causes des oligopoles • Barrières réglementaires restreignant l!accès à certaines technologies (Brevets). • Economies d!échelle définissant une taille minimale efficiente pour des niveaux de production élevés qui nécessitent un part de marché significative. • Différenciation des produits implique l!offre d!une gamme étendue et augmente le coût d!entrée. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 L’oligopole!: exemples • • • • • • Industrie automobile Industrie métallurgique Industrie de l!aluminium Industrie pétrochimique Industrie des équipements électriques Etc. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Caractéristiques d’un oligopole Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Comportements stratégiques • Une entreprise peut adopter deux types de comportements. • Comportement non coopératif : l!entreprise poursuit son propre intérêt. • Comportement coopératif : l!entreprise trouve un moyen de coordonner ses décisions avec celles d!autres entreprises afin d!augmenter l!emprise sur le marché et les prix. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Comportements stratégiques • Les entreprises peuvent choisir de déterminer leur production indépendamment. • Le profit serait plus important si les entreprises arrivaient à se coordonner pour fixer un prix et une quantité de monopole. • La collusion permet aux entreprises de s!entendre pour fixer les prix et les quantités. • Le cartel permet aux entreprises de fusionner et d!agir comme une seule entité. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Comportement stratégiques • La collusion explicite, les fusions sont interdites ou fortement encadrées par les pouvoirs publics. • Même dans des environnements favorables, les situations de coopération sont assez difficiles à établir et à stabiliser. • Les stratégies non coopératives, individualistes, sont souvent choisies par les entreprises. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 L’équilibre oligopolistique • Si les entreprises décident indépendamment, elles doivent anticiper ce que les autres entreprises peuvent faire. • Les actions et réactions sont dynamiques et elles évoluent avec le temps. • Il faut un concept d!équilibre adapté à la présence d!interdépendances dans les stratégies des entreprises. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 L’équilibre oligopolistique Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Le Duopole • Un duopole est un oligopole composé de deux membres. • C!est la forme la plus rudimentaire de l!oligopole. • Le duopole, par sa simplicité, permet une analyse formelle poussée et une meilleure compréhension des décisions des entreprises en présence d!interactions stratégiques. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Le duopole de Cournot Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot • Deux entreprises • Le bien étant homogène, les entreprises font face à la même demande inverse : P(Q) avec Q = Q1 + Q2 • Chaque entreprise dispose de sa propre structure de coût : C(Q1) et C(Q2) Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de cournot Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot • Chaque entreprise décide indépendamment et simultanément du niveau de sa production. • L!entreprise ne connaît pas le niveau de production choisit par sa rivale. • L!entreprise doit déterminer son choix de production optimal en fonction des différents niveaux de production de l!autre. • Le programme de maximisation du profit considèrera la quantité de l!autre entreprise comme un paramètre: la quantité de l!autre entreprise ne dépend pas de son propre choix. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot • L!entreprise détermine ses actions en fonction de son objectif de maximisation du profit. • L!entreprise doit aussi réagir et ajuster son comportement en fonction des décisions de l!autre entreprise. • Elle doit construire un ensemble de meilleure réactions face aux décisions de l!entreprise concurrente. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot • Soit la demande de marché suivante : P = 100 - Q • Le montant maximum de demande disponible est déterminé lorsque P = 0 : Qmax = 100 • Si l!entreprise concurrente fixe son volume de production à Q2 = 50, la demande résiduelle est : P = 100 - (Q1 + Q2) P = 100 - Q1 - 50 P = 50 - Q1, avec Q1max = 50, si P = 0 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot • A chaque volume de production choisit par sa rivale, l!entreprise fait face à une demande résiduelle particulière. • En considérant cette demande résiduelle, l!entreprise peut alors déterminer son volume de production optimal en maximisant son profit. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Construction de la fonction de réaction P1 Si l’entreprise 1 pense que l’entreprise 2 ne va rien produire, sa courbe de demande est D1(0). Q1O(0) = 50 Si l’entreprise 1 pense que l’entreprise 2 va produire 50 unités, sa courbe de demande se déplace de 50 unités vers la gauche. Q1O(50) = 25 Si l’entreprise 1 pense que l’entreprise 2 va produire 75 unités, sa courbe de demande se déplace de 75 unités vers la gauche. Q1O(75) = 12,5 D1(75) Rm1(75) Cm1 D1(0) D1(50) Rm1(0) Rm1(50) Q1O= 12,5 Q1O= 25 Q1O= 50 Q1 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot • De cet exemple nous en déduisons que : Q1O(0) = 50 Q1O(50) = 25 Q1O(75) = 12,5 • Ces quantités optimales Q1O produites par l!entreprise 1 sont les meilleures réponses aux quantité choisies par l!entreprise 2. • La représentation graphique de ces couples de productions pour chaque entreprise dans l!espace (Q1,Q2) permet de construire les fonctions de réactions. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot: Courbes de réaction Q1 La courbe de réaction de l’entreprise 1 montre combien elle produira en fonction de ce qu’elle pense que l’entreprise 2 produira. 100 75 Courbe de réaction de l’entreprise 2 Q2o(Q1) La courbe de réaction de l’entreprise 2 montre combien elle produira en fonction de ce qu’elle pense que l’entreprise 1 produira. 50 x x 25 Courbe de réaction de l’entreprise 1 Q1o(Q2) x 12,5 25 50 75 x 100 Q2 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot • La quantité produite solution au programme de maximisation dépend de la quantité de l!entreprise rivale. • La fonction de réaction donne la quantité optimale de l!entreprise i comme une fonction de la quantité choisie par j: Qio(Qj) • C!est la quantité qui est la meilleure réponse à la quantité choisie par l!entreprise rivale : Celle qui maximise le profit "i étant donné Qj Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot • La construction des courbes de réaction peuvent être expliquées au moyen des courbes d!isoprofit • Courbe d!isoprofit : l!ensemble des combinaisons (Q1, Q2) qui donnent le même niveau de profit #k tel que: # (Q1, Q2) = k. • Un déplacement de la courbe d!isoprofit correspond à une augmentation ou une diminution du niveau de profit de l!entreprise. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot: Courbes d’isoprofit Q1 La prise en compte de niveaux de profit croissants décale les courbes d’isoprofit vers le bas !c > !b > !a 100 Q2o(Q1) Q1 = 50 • !2a !2b !2c 25 50 75 Q1o(Q2) 100 Q2 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot: Courbes d’isoprofit Q1 100 Q2o(Q1) Q1 = 75 • "2 (75 ; 12,5) Q1 = 50 • "2 (50 ; 25) 25 Q1o(Q2) 12,5 25 50 75 100 Q2 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot • L!équilibre de de Counot-Nash est obtenu lorsque: Q1C = Q1o(Q2C) Q2C = Q2o(Q1C) • L!équilibre de Cournot-Nash EC = (Q1C, Q1C) est le point d!intersection des courbes de meilleures réponse. • En l!équilibre EC, Q1C est la meilleure réponse à Q2C et Q2C est la meilleure réponse à Q1C. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Courbe de réaction et l’équilibre de Cournot Q1 À l’équilibre de Cournot-Nash, chaque entreprise anticipe correctement le niveau de production de son concurrent et maximise ainsi son profit. Q2O(Q1) EC Q1 C Q1O(Q2) Q2C Q2 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole de Cournot • L!équilibre de Cournot-Nash peut-être vu comme le résultat d!un processus séquentiel de révision des choix de production par chaque entreprise. – – – – – L!entreprise 1 est seule et produit Q1A L!entreprise 2 entre et produit Q2A = Q2O(Q1A) L!entreprise 1 réagit en produisant Q1B = Q1O(Q2A) L!entreprise 2 réagit de même, Q2B = Q2O(Q1B) Etc … Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Courbe de réaction et l’équilibre de Cournot Q1 Q2O(Q1) Les ajustements successifs convergent. L’équilibre de Cournot-Nash est stable Q1A Q1B Q1C EC Q1O(Q2) Q2A Q2B Q2C Q2 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Un modèle linéaire de Cournot Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Un modèle linéaire de Cournot • La courbe de réaction de l!entreprise 1 • Recette: RT = P.Q1 = (30 - Q) . Q1 = 30 Q1 - (Q1 + Q2) . Q1 = 30 Q1 - Q12 - Q1.Q2 • Recette marginale: Rm1 = 30 - 2Q1 - Q2 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Un modèle linéaire de Cournot Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Un modèle linéaire de Cournot • L$!équilibre de Cournot-Nash est solution du système de 2 équations à 2 inconnues : Q1 = 15 - 1/2 Q2 Q2 = 15 - 1/2 Q1 • En remplaçant l!équation 2 dans 1: Q1 = 15 - 1/2 . (15 - 1/2 Q1) Q1 - 1/4 Q1 = 15 - 15/2 3/4 Q1 = 15/2 Q1C = 10 • En remplaçant dans l!équation 2: Q2C = 10 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Un modèle linéaire de Cournot Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Un modèle linéaire de Cournot Q1 Demande : P = 30 – Q et Cm1 = Cm2 = 0 L’équilibre de Courot-Nash est à l’intersection des courbes de réaction EC = (Q1C, Q2C) = (10,10) 30 Q2O(Q1) 15 EC 10 Q1O(Q2) 10 15 30 Q2 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole et coopération • Si les deux entreprises ont un comportement coopératif, elles vont se coordonner pour fixer le volume total de production Q comme un monopole. • Le profit joint s!écrit : " (Q) = P.Q - 0 = (30 - Q).Q = 30Q - Q2 • La condition au premier ordre de la maximisation du profit donne : " Q! = 0 ! 30 - 2Q = 0 ! QJ = 15 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole et coopération Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole et coopération • La production jointe (monopole) est plus faible que dans l!équilibre de Cournot: QJ = 15 < QC = 20 • Le prix (monopole) est plus élevé: PJ = 15 > PC = 10 • Le profit (monopole) est plus élevé: "J = 225 > "C = 200 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Duopole et coopération Pour l’entreprise, la coopération conduit à des profits plus élevés qu’à l’équilibre de Cournot et qu’à l’équilibre de concurrence pure. Q1 30 Q2O(Q1) Équilibre de concurrence pure (P = Cm ; profit = 0) 15 EC 10 Équilibre de coopératif EJ 7,5 Courbe de coopération Q1O(Q2) 7,5 10 15 30 Q2 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Collusion!: le dilemme du prisonnier • L!équilibre de Nash est un équilibre non coopératif$: chaque entreprise prend la décision qui lui permet de réaliser le plus de profit possible, étant donné les actions de ses concurrents. • Comme la collusion est illégale, il faut que les entreprises se coordonnent sans pouvoir formaliser un accord de coopération légalement. • Les entreprises doivent entrer en collusion tacite. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Concurrence vs collusion!: le dilemme du prisonnier Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Concurrence vs collusion!: le dilemme du prisonnier • Ce dilemme entre comportement concurrentiel ou collusif dans un oligopole correspond à un exemple classique de la théorie de jeux, le dilemme du prisonnier$: – Deux prisonniers sont accusés d!avoir collaboré pour commettre un délit. – Ils ont été placés dans des cellules séparées et ne peuvent donc pas communiquer. – On essaie de les faire avouer. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Matrice des gains du jeu du dilemme du prisonnier Prisonnier B Avouer Avouer Prisonnier A Ne pas avouer -5, -5 Ne pas avouer -1 , -10 Est-ce que vous avoueriez ? -10, -1 -2, -2 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Concurrence vs collusion!: le dilemme du prisonnier • La collusion augmente les profits. • Mais étant donné que l!adversaire adopte une stratégie collusive, il se crée une incitation à «$dévier ». • L!intérêt individuel rend la situation de coopération instable. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Concurrence vs collusion!: le dilemme du prisonnier Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Concurrence vs Collusion : Le duopole • Dans le contexte du Duopole de Cournot, supposons que l!entreprise 2 cherche à jouer collusif en produisant Q2J = 7,5. • Le profit de l!entreprise 1 et 2 seraient supérieurs à celui en l!équilibre de Cournot Nash si l!entreprise 1 choisissait aussi de produire Q1J = 7,5: "1(7,5 ; 7,5) = 112,5 "2(7,5 ; 7,5) = 112,5 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Concurrence vs Collusion : Le duopole Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Matrice des gains du duopole Entreprise 1 Entreprise 2 Cournot Q2C = 10 Collusif Q2J = 7,5 Cournot Q1C = 10 100 ; 100 125 ; 93,8 Collusif Q1J = 7,5 93,8 ; 125 112,5 ; 112,5 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Concurrence vs collusion!: le dilemme du prisonnier • Sur certains marchés oligopolistiques, les entreprises peuvent observer les comportements de leurs concurrents et ajuster leurs décisions au fil du temps, pour établir un environnement prévisible où une collusion tacite s!établira. • Sur d!autres marchés oligopolistiques, les entreprises sont très agressives, ne font pas confiance en leurs concurrents, et la collusion n!est pas possible. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Concurrence vs collusion!: le dilemme du prisonnier Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 L’avantage du leader!: le modèle de Stackelberg • Le modèle de Stackelberg est un modèle d!oligopole dans lequel une entreprise 1 choisit en premier (leader) son niveau de production, avant que l!entreprise 2 décide de son niveau de production, en connaissant celui de 1. • Hypothèses$: – – – – L!entreprise 1 décide d!abord de Q1. Puis l!entreprise 2 décide de Q2 en connaissant Q1. Cm = 0. Demande de marché$: P = 30 – Q avec Q$=$Q1$+$Q2. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 L’avantage du leader!: le modèle de Stackelberg • L!entreprise 1 doit considérer la réaction de l!entreprise 2. • L!entreprise 2 prend la quantité produite par l!entreprise 1, Q1, comme donnée et détermine son niveau de production grâce à sa courbe de réaction de Cournot$: Q2 = 15 – % Q1 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 L’avantage du leader!: le modèle de Stackelberg Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 L’avantage du leader!: le modèle de Stackelberg • En utilisant la courbe de réaction de l!entreprise 2 pour Q2, la recette totale de l!entreprise leader s!exprime uniquement dans ses propres quantités : RT1 = 30 Q1 - Q12 - Q1(15 - %Q1) RT1 = 30 Q1 - Q12 - 15 Q - %Q12 RT1 = 15 Q1 - %Q12 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 L’avantage du leader!: le modèle de Stackelberg • Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 L’avantage du leader!: le modèle de Stackelberg • Le fait d!annoncer sa production en premier donne un avantage (fait accompli) au leader (l!entreprise 1). • Le niveau de production du leader (l!entreprise 1) et le niveau de profit sont deux fois plus élevés que ceux du suivant (l!entreprise 2). Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La concurrence par les prix • La concurrence dans un grand nombre de branches oligopolistiques se fait par les prix plutôt que par les quantités. • Le modèle de Bertrand est un modèle d!oligopole dans lequel les entreprises produisent un bien homogène et traitent le prix de leur concurrent comme donné, avant de décider simultanément des prix (au lieu des quantités). Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La concurrence par les prix!: le modèle de Bertrand • Hypothèses$: – Bien homogène. – Demande de marché$: P = 30 – Q avec Q = Q1 + Q2. – Cm1 = Cm2 = 3$euros. • Par comparaison, l!équilibre de Cournot donne$: – Q1 = Q2 = 9. – P = 12$euros. – Profit de chaque entreprise = 81$euros. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La concurrence par les prix!: le modèle de Bertrand • Supposons que les deux entreprises se fassent concurrence en choisissant simultanément le prix au lieu de la quantité. • Puisque le bien est homogène, les consommateurs n!achèteront le bien qu!à l!entreprise qui le vendra le moins cher. – Si les deux entreprises vendent au même prix, chacune aura la moitié du marché. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La concurrence par les prix!: le modèle de Bertrand Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La concurrence par les prix!: le modèle de Bertrand • Pourquoi ne pas fixer un prix différent ? – Si le prix de l!entreprise 1 est augmenté, elle ne vend plus rien. – Si le prix de l!entreprise 1 est baissé, elle perd de l!argent sur chaque unité vendue. • Le modèle de Bertrand démontre l!importance du choix de la variable stratégique pour les résultats de l!équilibre en oligopole$: – prix contre niveau de production. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La concurrence par les prix!: critiques du modèle de Bertrand Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La concurrence par les prix avec produits différenciés • Les parts de marché sont déterminées non pas uniquement par les prix, mais aussi par les différences de style, de performance ou encore de durabilité entre les produits des différentes entreprises. • Dans ce cas, la concurrence par les prix est plus naturelle que la concurrence par les quantités. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La concurrence par les prix avec produits différenciés • Exemple$: – Duopole avec coûts fixes de 20$euros, mais avec des coûts variables nuls. – Les deux entreprises font face à la même courbe de demande$: • demande pour l!entreprise 1$: Q1 = 12 – 2P1 + P2 ; • demande pour l!entreprise 2 : Q2 = 12 – 2P1 + P2. – La quantité vendue par chaque entreprise diminue lorsqu!elle augmente son propre prix, mais augmente lorsque c!est son concurrent qui augmente le prix. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La concurrence par les prix avec produits différenciés • Les profits de l!entreprise 1 sont donnés par$: Entreprise 1: !1 = PQ 1 1 " 20euros = P1 (12 " 2 P1 + P2 ) " 20 = 12 P1 -2P12 + P1 P2 " 20 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La concurrence par les prix avec produits différenciés • Si P2 est donné$: Le prix optimal de l' entreprise 1 provient de "# 1 "P1 = 12 $ 4P1 + P2 = 0 La courbe de réaction de l' entreprise 1 est : P1 = 3 + 1 4P2 La courbe de réaction de l' entreprise 2 est : P2 = 3 + 1 4 P1 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 ! La concurrence par les prix avec produits différenciés Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La concurrence par les prix avec produits différenciés P1 Courbe de réaction de l’entreprise 2 Équilibre de collusion Équilibre de collusion au prix de 6 euros et profits de 16 euros. 6# 4# Courbe de réaction de l’entreprise 1 Équilibre de Nash 4# 6# P2 Équilibre de Nash au prix de 4 euros et profits de 12 euros. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La concurrence par les prix avec produits différenciés • Si l!entreprise 1 fixe son prix en premier et que l!entreprise 2 choisisse le sien après avoir observé la décision de l!entreprise 1$: – L!entreprise 1 serait ici désavantagée (contrairement au modèle de Stackelberg). – L!entreprise 2 choisit en second et peut baisser un peu ses prix pour capter une plus grande part du marché. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Un problème de tarification!: l’exemple Procter & Gamble • Procter & Gamble (P&G), Kao Soap, Ltd. et Unilever, Ltd. ont décidé d!entrer sur le marché japonais des insecticides. • Les trois entreprises choisissaient leur prix simultanément. • Chaque entreprise utilisait la même technologie et avait les mêmes coûts$: – CF = 480$000$&/mois ; CV = 1$&/unité. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Un problème de tarification!: l’exemple Procter & Gamble Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Un problème de tarification!: l’exemple Procter & Gamble Prix (égal) des concurrents (en !) Prix de P&G (en !) 1,10 1,20 1,30 1,40 1,50 1,60 1,70 1,80 1,10 –226 –215 –204 –194 –183 –174 –165 –155 1,20 –106 –89 –73 –58 –43 –28 –15 –2 1,30 –56 –37 –19 2 15 31 47 62 1,40 –44 –25 –6 12 29 46 62 78 1,50 –52 –32 –15 3 20 36 52 68 1,60 –70 –51 –34 –18 –1 14 30 44 1,70 –93 –76 –59 –44 –28 –13 1 15 1,80 –118 –102 –87 –72 –57 –44 –30 –17 Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Un problème de tarification!: l’exemple Procter & Gamble • Si les trois entreprises pouvaient entrer en collusion, elles réaliseraient des profits plus élevés. – Si P$= 1,50$&, alors, leur profit = 20$000$&. • Mais cette situation de collusion serait difficile à maintenir en pratique (tentation de tricher pour gagner plus). Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La rigidité des prix Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La rigidité des prix • La rigidité des prix est le fondement du modèle de l!oligopole avec courbe de demande coudée. – Chaque entreprise fait face à une courbe de demande coudée au niveau du prix en vigueur P*. – Si P$>$P*, la demande est très élastique et les autres entreprises ne suivront pas. – Si P$<$P*, la demande est très inélastique et les autres entreprises suivront. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La rigidité des prix Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La courbe de demande coudée $/Q Si le producteur augmente le prix, ses concurrents ne suivront pas et la demande sera élastique. Si le producteur baisse le prix, ses concurrents suivront et la demande sera inélastique. D Quantité Rm Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Rm La courbe de demande coudée $/Q Si le coût marginal augmente, l’entreprise produira toujours la même quantité au même prix. Cm’ P* Cm D Q* Quantité Rm Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Rm Le signal par les prix et le leadership en prix • Le signal par les prix est une forme de collusion tacite où une entreprise annonce qu!elle a augmenté ses prix en espérant que ses concurrents feront de même. • Le leadership en prix est un comportement pour lequel une entreprise annonce régulièrement des augmentations de prix que ses concurrents suivent ensuite. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Le modèle de l’entreprise en position dominante Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Le modèle de l’entreprise en position dominante Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Le modèle de l’entreprise en position dominante Prix OF D L’entreprise en position dominante est la différence entre la demande de marché et l’offre de la frange concurrentielle. P1 CmD P* DD P2 QF QD QT RmD À ce prix, la frange vend QF, pour que QT = QD + QF Quantité Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 6. Les cartels • Les producteurs réunis en cartel entrent en coopération explicite pour la fixation des prix et des niveaux de production. • Il n!est pas nécessaire que tous les producteurs d!une branche entrent dans le cartel$: les autres producteurs bénéficient des choix du cartel. • Si la demande est suffisamment inélastique, il suffit qu!un nombre suffisant de producteurs adhère au cartel pour que les prix puissent être fixés bien audessus des prix de concurrence pure. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Les cartels • Exemples de cartels qui ont réussi$: – OPEP$… – International Bauxite Association$; – Mercurio Europeo. • Exemples de cartels qui n!ont pas réussi$: – – – – – cuivre$; étain$; café$; thé$; cacao. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Les conditions du succès d’un cartel • Un cartel stable$: ses membres doivent se mettre d!accord sur le prix et les niveaux de production et adhérer à cet accord. – Cependant, les membres du cartel ont des coûts différents, ou des évaluations différentes de la demande, ou des objectifs différents. – Chaque membre du cartel est tenté de «$dévier$» en baissant légèrement ses prix de façon à capter une plus grande part du marché que celle qui lui a été attribuée. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Les conditions du succès d’un cartel • Un certain pouvoir de monopole. – Même si un cartel réussit à résoudre ses problèmes d!organisation, il ne pourra pas beaucoup augmenter ses prix s!il fait face à une demande fortement élastique. – Si les gains potentiels à coopérer sont élevés, les membres du cartel auront plus d!incitations à régler leurs problèmes organisationnels. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 La tarification du cartel • Les membres d!un cartel doivent prendre en compte l!offre concurrentielle des producteurs non membres du cartel, quand ils prennent des décisions sur les prix. • La tarification du cartel peut donc être analysée avec le modèle de l!entreprise en position dominante$: – OPEP$: cartel (leader = Arabie saoudite) du pétrole qui a réussi. – CIPEC$: cartel du cuivre (Chili, Pérou, Zambie, R.$D. Congo) qui n!a pas réussi. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Le cartel du pétrole OPEP Prix DT OC DT est la demande mondiale pour le pétrole. OC est l’offre concurrentielle. La demande pour l’OPEP est la différence entre les deux. La quantité optimale pour l’OPEP vient de Rm = Cm. À cette quantité, le prix fixé par l’OPEP est P*. P* DOPEP CmOPEP RmOPEP QOPEP Quantité Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Le carte du pétrole OPEP DT Prix OC •Prix sans cartel = prix concurrentiel PC lorsque DOPEP = CmOPEP •Prix avec cartel = P* très supérieur à PC P* DOPEP CmOPEP Pc RmOPEP QC QOPEP QT Quantité Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Le cartel du pétrole OPEP • Le cas de l!OPEP$: – coût marginal Cm très bas (en tout cas en Arabie saoudite)$; – demande mondiale très inélastique$; – offre concurrentielle non OPEP inélastique$; – demande DOPEP relativement inélastique. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Le carte du cuivre CIPEC Prix •DT et OC sont relativement élastiques. DT •DCIPEC est élastique. OC CmCIPEC •CIPEC a peu de pouvoir de monopole. •P* est proche de PC. DCIPEC P* PC RmCIPEC QCIPEC QC QT Quantité Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009 Les conditions du succès d’un cartel • Pour réussir$: – La demande totale ne doit pas être trop élastique au prix. – Le cartel doit contrôler quasiment la totalité de l!offre mondiale ou, si ce n!est pas le cas, il faut que l!offre des producteurs non membres du cartel ne soit pas élastique au prix. Frédéric RYCHEN - Principes d’économie II - 2009