CORRECTION DU BREVET BLANC DU 07 AVRIL 2015 Attention : - les réponses proposées ici ne sont pas forcément les seules envisageables L’épicerie de Mlle Aloison QUESTIONS 15 points 1. « Elle savait par cœur ce que je venais chercher » (lignes 2-3) Pour quelles raisons le narrateur pénètre-t-il dans l'épicerie-mercerie de Mlle Alloison ? 2 points Le narrateur pénètre dans l’épicerie pour retrouver un lieu rassurant, un cocon comme l’indiquent les lignes 6 et 7-8 : « poitrine d’un oiseau », « cale d’un navire ». Bonus (1 point) Il peut également rechercher une odeur particulière (« la boite au poivre ». L’odeur. », lignes 15-16), un goût (« ça fondait sur ma langue » ligne 23) ou une évasion, un rêve (« La mer, déjà, portait le navire » ligne 18) 2. Quel âge donnez-vous au narrateur ? Justifiez votre réponse. 2 points 1 Le narrateur est un enfant. Il n’est pas très grand puisqu’il doit se hausser « sur la pointe des pieds » (ligne 12). Il aime les sucreries et savoure une « petite bille de sucre roux » (ligne 22-23) 3. Pourquoi le narrateur a -t-il l'impression d'être dans la cale d'un navire ? Vous donnerez plusieurs raisons qui expliquent cette impression en prenant en compte tout le texte. 3 points L'éclairage de la lampe à pétrole transforme l'espace de la pièce et lui donne des formes arrondies qui évoquent la cale d'un navire. De plus, les provisions de l'épicerie évoquent celles qui pourraient se trouver dans la cale d'un navire pendant une traversée. Enfin, le plancher souple évoque tout à la fois le bois du navire et le mouvement de la mer sous le bateau. 4. Comparez les deux phrases suivantes : quelle métamorphose se produit entre les deux ? - « le plancher en latte souple ondulait sous mon pied » (ligne 14) - « sous le plancher l'eau molle ondulait » (ligne 18) 1 point La souplesse du plancher et le fait qu'il ploie sous le pas suscitent l'idée d'un mouvement qui ressemble à celui de l'eau, m ais on est dans la réalité. La sensation reste la même entre les deux phrases mais l’enfant passe de la réalité au rêve : l'eau existe par la force de l'imagination du narrateur. Bonus (1 point) Le verbe conjugué reste identique mais il change de sujet : le « plancher » devient « l’eau molle ». Les compléments circonstanciels de lieu changent également : « sous mon pied » devient « sous le plancher ». 5. « L'odeur » (ligne 16) Quelle remarque grammaticale pouvez-vous faire sur la construction de la phrase ? Pourquoi cette phrase est-elle répétée ? 2 points La phrase est nominale (ou non-verbale). Pour expliquer la répétition, toutes les réponses en cohérence avec le texte sont acceptées. 6. « On n'entend plus les cris du port » (lignes 19-20) a) A quel temps est le verbe de la phrase ? b) Quel était le temps principal du texte avant cette phrase ? c) Quel est l'effet produit par le changement de temps ? 2 points Le temps employé dans cette phrase est le présent de l'indicatif alors que les verbes employés précédemment étaient conjugués à l’imparfait. L’effet produit est celui du présent de narration qui rend l’expérience plus réelle, plus vivante. Le lecteur a l’impression d’être dans la conscience du personnage qui semble vivre son expérience en même temps qu’il l’évoque. 7. En quoi le texte illustre -t-il parfaitement le titre « Le voyageur immobile » 1 point Le narrateur réalise son voyage grâce à l'imagination, sans quitter l'épicerie. Le voyage immobile est l'expérience vécue par le narrateur. 8. Vers quel univers l'enfant est-il porté par son imagination? Pouvez-vous faire des rapprochements avec des livres que vous avez lus ou des films que vous avez vus ? Expliquez ce qui vous fait penser à ces livres ou ces films. 2 points L’enfant est porté vers la mer, le voyage, l'exotisme, le lointain, le marin, les pirates, l'aventure... (« l’eau molle », « cette plage aux palmiers avec le Chinois et ses moustaches », « vents magnifiques »...) Les références cinématographiques ou littéraires en cohérence avec les univers cités sont acceptées. Les mots, les odeurs, les bruits ou les sensations permettent d’enclencher le souvenir. 2 REECRITURE 4 points Vous transposerez au présent et à la troisième personne du singulier le passage suivant : « J'allais à la cachette de la cassonade. Je choisissais une petite bille de sucre roux. Pendant que ça fondait sur ma langue, je m'accroupissais dans la logette entre le sac de pois chiches et la corbeille des oignons; l'ombre m'engloutissait : j'étais parti » Il va à la cachette de la cassonade. Il choisit une petite bille de sucre roux. Pendant que ça fond sur sa langue il s'accroupit dans la logette entre le sac de pois chiches et la corbeille des oignons ; l'ombre l'engloutit : il est parti/part. DICTEE 6 points Il est nuit...je lis... Je frotte mes yeux, je tends mon regard, les lettres s'effacent, les lignes se mêlent, je saisis encore le coin d'un mot, puis plus rien. J'ai le cou brisé, la nuque qui me fait mal, la poitrine creuse ; je suis res té penché sur les chapitres sans lever la tête, sans entendre rien, dévoré par la curiosité, collé aux flancs de Robinson, pris d'une émotion immense, remué jusqu'au fond de la cervelle et jusqu'au fond du cœur ; et en ce moment où la lune montre là -bas un bout de corne, je fais passer dans le ciel tous les oiseaux de l'île, et je vois se profiler la tête longue d'un peuplier comme le mât du navire de Crusoé ! Je peuple l'espace vide de mes pensées, tout comme il peuplait l'horizon de ses craintes ; debout contre cette fenêtre, je rêve à l'éternelle solitude et je me demande où je ferai pousser du pain... Jules Vallès, « L'Enfant », 1879 REDACTION 15 points SUJET 1 : Un lieu, une image ou un mot déclenche votre imagination et vous transporte dans une rêverie. Racontez ce « voyage immobile » en insistant sur vos émotions et vos sensations Votre texte fera environ 60 lignes. Critères de réussite : - narration à la 1ère personne - emploi cohérent des temps du récit - précisions sur les circonstances de la rêverie et l’élément déclencheur de l'imagination - lexique des émotions - lexique des sensations - brève conclusion - maîtrise de la syntaxe SUJET 2 : Pensez-vous que le monde où vous vivez aujourd'hui laisse encore place à la rêverie ? Vous présenterez votre réflexion dans un développement organisé. Votre texte fera environ 60 lignes . Critères de réussite : - introduction - une partie divisée en plusieurs paragraphes distincts présentant chacun un argument et un exemple - trois arguments au moins - conclusion - maîtrise de la syntaxe 3