SUR LES métiERS aU SERvicE DU hanDicap

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Les metiers au serviCe
Du HaNDiCaP
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Centre national d’information sur la réadaptation
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ZOOM
Cette publication a été réalisée dans le cadre de la convention de partenariat signée entre le CNIR et l’Onisep.
OfÓce national d’information sur les enseignements et les professions – Ministère de l’Éducation nationale – Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche • Publication de l’Onisep : © Onisep Janvier 2013 • Directeur de la
publication : Pascal Charvet • Directrice adjointe de la publication : Marie-Claude Gusto • Responsable handicap : Hélène de Compiègne • Chargé de mission partenariats : Bernard Küppers • ÉDITIONS > Direction Cross-Média / Partenariats :
Isabelle Dussouet • Responsable éditoriale partenariats : Christine Courtois • Coordinatrice : Séverine Maestri • Secrétariat de rédaction : Lydie Theophin • Rédaction : Marie-Claire Brown, Lydie Colders, Laurence Merland • Correction :
Valérie Vincienne de Palma • FABRICATION • Directrice : Marie-Christine Jugeau • Photogravure : Key Graphic (Paris) • Imprimeur : Imprimerie de Compiègne, Compiègne, sur papier issu des forêts gérées durablement • STUDIO > Directeur
artistique : Bruno Delobelle • Maquette et mise en pages : Cyril Lauret • Photographe : Alain Potignon • Photo de couverture, copyright : iStockphoto • DIFFUSION ET COMMERCIALISATION > Onisep VPC – 12, mail Barthélemy-Thimonnier,
Lognes – 77437 Marne-la-Vallée Cedex 2 • Internet : onisep.fr/lalibrairie • Relations clients : [email protected] • Code de diffusion Onisep : 901136 • ISSN : code collection 1772-2063 • ISBN : 978-2-273-01136-5 • Le kiosque :
• Dépôt légal : Janvier 2013 • Reproduction, même partielle, interdite sans accord préalable de l’Onisep.
Santé-social
SUR LES métiERS
aU SERvicE
DU hanDicap
Poursuivant leur longue coopération, les associations
liées au handicap et l’Onisep offrent, à travers ce guide
de la collection « Zoom métiers » un éventail complet
des métiers au service des personnes en situation
de handicap.
Les besoins en recrutement de ce secteur d’activité à
part entière, qui recense plusieurs centaines de milliers
de salariés, sont élevés.
Le champ du handicap est de plus en plus large.
L’accessibilité, mais aussi l’ensemble des aspects de
la vie quotidienne des personnes handicapées sont
devenus des priorités portées par les lois récentes.
Le recours à des professionnels compétents et bien formés
est plus que jamais indispensable. Les témoignages de
cet ouvrage montrent à quel point ceux-ci allient dans
leur pratique un relationnel fort, une technicité poussée
et un engagement humain motivant.
Sa lecture permettra donc aux jeunes, aux familles et
aux professionnels de découvrir la grande richesse et la
diversité de métiers à la fois attractifs, exigeants et
offrant des débouchés certains.
Nous espérons que cette publication contribuera à mettre
en lumière leur vraie nature et à susciter des vocations
ainsi que des reconversions dans un secteur d’avenir et
porteur de sens.
Jean-Marie Coll
Président du CNIR
Pascal Charvet
Directeur de l’Onisep
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Travailler
auprès de personnes
handicapées :
quel méTier choisir ?
Comment aider, soigner, soutenir, valoriser les personnes
présentant un handicap quel qu’il soit ou une maladie invalidante ?
Près de 40 métiers représentatifs, réunis autour de 4 pôles,
permettent de découvrir autant de professionnels engagés
qui nous parlent de leur quotidien et de leur rôle pour encourager
les personnes en situation de handicap à se réapproprier leur vie.
2
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SOMMA I RE
tOut SAvOIR SuR lES MÉtIERS
Au SERvIcE du hAndIcAp
4
ACCOMPAGNEMENT ET SOINS
9
Aide médico-psychologique
Auxiliaire de vie sociale
10
11
Chauffeur/euse-accompagnateur/trice
Ergothérapeute
12
13
Médecin de médecine physique et de réadaptation
Médecin psychiatre
14
15
Masseur/euse-kinésithérapeute
Orthophoniste
16
17
Psychologue
Psychomotricien/ne
18
19
Orthoprothésiste
Podo-orthésiste
20
21
Audioprothésiste
22
ENSEIGNEMENT 23
Enseignant/e en établissement spécialisé
Enseignant/e spécialisé/e de l’éducation nationale
24
25
Enseignant/e référent/e
26
AIDE À L’INSERTION SOCIALE ET PROFESSIONNELLE 27
Chargé/e d’insertion professionnelle
Chargé/e de mission handicap (en entreprise)
28
29
Conseiller/ère en économie sociale et familiale
Directeur/trice d’établissement (social et médico-social)
30
31
Éducateur/trice spécialisé/e
Moniteur/trice d’atelier
32
33
Éducateur/trice sportif/ve spécialisé/e en handisport
34
LES MÉTIERS DE L’ACCESSIBILITÉ 35
Interprète en LSF
Codeur/euse LPC
Interface de communication
36
36
36
Transcripteur/trice braille
Vélotypiste
Orthoptiste
Éducateur/trice de chiens guides d’aveugles
Instructeur/trice en locomotion
Instructeur/trice en activités de la vie journalière
37
37
37
37
37
37
Architecte
Conseiller/ère technique en accessibilité
Conseiller/ère médico-technique
38
38
38
Créateur/trice-styliste de mode adaptée
Développeur/euse de sites Internet
Domoticien/ne
Ergonome
39
39
39
39
Travailler auprès d’enfants,
d’adolescents, d’adultes ou
de personnes âgées, victimes
d’un accident, d’une maladie
ou en perte d’autonomie
et imaginer des solutions
pour rompre l’isolement,
rééduquer, soigner le corps
ou l’esprit.
Les métiers de l’enseignement
peuvent s’exercer auprès
de jeunes en situation de handicap,
pour lesquels les professionnels
doivent imaginer des
aménagements de la scolarité.
Faciliter l’accès à l’emploi
ou à la formation des demandeurs
d’emploi handicapés, les
accompagner dans leur quotidien
lorsqu’ils ne peuvent plus travailler,
participer à leur insertion sociale,
notamment grâce au sport, les
professionnels apportent une aide
sur mesure à un public varié.
Permettre aux personnes
handicapées de participer
pleinement à la vie sociale
et rendre leur quotidien accessible
est maintenant une obligation
légale et a permis la naissance
de métiers d’interface passionnants
qui adaptent notre environnement
aux différents handicaps
(visuel, auditif, moteur…).
lES MÉtIERS Au SERvIcE du hAndIcAp Et vOuS 40
dES fORMAtIOnS AdAptÉES À tOuS lES bESOInS
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tout savoir
sur les métiers
au service du handicap
Le secteur du handicap recrute, notamment dans le domaine de l’intervention
à domicile auprès de personnes handicapées. Il couvre une large variété
de métiers, allant du social au paramédical. Un choix à bien mûrir, pour ceux
qui aiment l’humain avant tout !
 le handicap,
un secteur
à part entière ?
En 2011, la branche médico-sociale
compte 268 400 salariés travaillant
auprès de personnes handicapées.
Deux grandes familles cohabitent :
d’un côté, les travailleurs sociaux
(éducateurs spécialisés, aides médico-
psychologiques ou auxiliaires de vie
sociale à domicile) ; de l’autre, les
professionnels du secteur paramédical
et médical : kinésithérapeutes,
ergothérapeutes, médecins, certains
exerçant des spécialités comme la
psychiatrie ou la médecine physique
et de réadaptation. Signalons
également les métiers liés à l’insertion
professionnelle des travailleurs
handicapés et à l’enseignement
spécialisé.
des effectifs en hausse
2008
247 827
salariés
2009
262 438
salariés
2010
266 662
salariés
2011
268 400
salariés
Source : Unifaf
 Qui sont les employeurs ?
37 %
37 % des effectifs de
la branche sanitaire et
médico-sociale travaillent
auprès des personnes
handicapés.
Source : Unifaf, « État de la branche sanitaire,
sociale et médico-sociale privée à but non lucratif »,
septembre 2011.
4
Les établissements médico-sociaux
gérés par des associations sont
les principaux employeurs dans le
champ du handicap. Une association
comme l’Unapei regroupe 3 000
établissements et 75 000 salariés,
dans différentes structures : foyers
d’accueil et d’hébergement, instituts
médico-éducatifs (IME) pour
enfants et adolescents déficients
intellectuels, services d’aides à
domicile (Sessad, SAVS). Il est
également possible de travailler dans
la fonction publique hospitalière,
soit à l’hôpital (médecins spécialisés
en rééducation notamment), soit
dans un établissement médico-social
rattaché. Certaines structures (IME
notamment) dépendent aussi des
collectivités territoriales. Enfin, il
est possible d’exercer dans le privé
ou en libéral, notamment pour les
kinésithérapeutes, les orthophonistes
ou les médecins.
Brahim Anajjar,
médecin de médecine
physique et de
réadaptation
➜ p. 14.
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84 %
des intervenants
à domicile travaillent auprès
de personnes handicapées
ou de personnes âgées
dépendantes
 L’accompagnement à domiciLe,
une activité porteuse ?
Le secteur de l’intervention à domicile
est en plein essor. D’après une étude
d’Uniformation, en 2010, 84 % des
219 378 intervenants à domicile
travaillaient auprès de personnes
handicapées ou de personnes âgées
dépendantes, pour soutenir leur
autonomie au quotidien. L’objectif des
pouvoirs publics est de favoriser au
maximum le maintien à domicile des
personnes handicapées. Le secteur de
l’aide à domicile est donc appelé à se
développer fortement et les besoins
en auxiliaires de vie sociale, dans le
privé ou le secteur associatif (Sesvad,
SAVS, Sessad) vont croissants.
 L’empLoi dans
Le champ du
handicap, un enjeu
de société ?
 Qui bénéficie des
soins et d’un
accompagnement ?
« Le secteur s’est construit dans
les années 70. Aujourd’hui, nous
devons remplacer les salariés
qui partent à la retraite. De plus,
le nombre de places réservées aux
adultes handicapés augmente dans
les établissements d’accueil, de forts
besoins en jeunes diplômés dans
les métiers liés à l’accompagnement
se dessinent : moniteurs-éducateurs,
éducateurs spécialisés et aides
médico-psychologiques », observe
Thierry Nouvel, directeur général de
l’Unapei. Une tendance qui concerne
aussi les métiers paramédicaux.
Les structures médicalisées pour
les adultes handicapés augmentant,
les recrutements de kinésithérapeutes,
aides-soignants ou ergothérapeutes
devraient se poursuivre.
Bruno Godard,
ergothérapeute
auprès d’adultes
handicapés moteurs
➜ p. 13.
Enfants, adolescents, adultes en
situation de handicap moteur
(paraplégiques par exemple),
visuel, auditif, cognitif, psychique
ou déficients intellectuels,
polyhandicapés, personnes atteintes
de maladies invalidantes…, tous
les publics sont concernés. Les
conditions de travail varient selon
le type et la lourdeur du handicap.
Parallèlement, les associations se
professionnalisent pour encadrer cette
offre de services dans le handicap,
via des labels comme Cap’Handéo
notamment.
Jeanine Montoya,
auxiliaire de vie sociale
➜ p. 11.
En établissement social ou médicosocial, « le travail d’un éducateur,
par exemple, diffère selon le niveau
d’autonomie des gens. Dans un foyer
médicalisé qui accueille des personnes
lourdement handicapées, il est centré
sur un très fort accompagnement au
quotidien. C’est moins le cas dans
un centre d’accueil de jour, où les
éducateurs organisent des activités
avec les usagers », explique François
Lelièvre, directeur des ressources
humaines de la Fondation des amis de
l’atelier, une association qui accueille
des adultes déficients intellectuels.
où travaiLLent Les saLariés ?
Répartition des 268 400 salariés
travaillant dans la branche médico-sociale
auprès de personnes handicapées
dans Les étabLissements
accueiLLant des enfants
et adoLescents handicapés :
IME, Itep, foyers pour
polyhandicapés, Sessad…
115 000 saLariés
dans Les étabLissements
de travaiL protégé :
Ésat et entreprises adaptées.
40 600 saLariés
dans Les étabLissements
d’hébergement et de réinsertion
pour aduLtes handicapés :
foyers d’hébergement, foyers de vie, foyers
d’accueil médicalisé (FAM), maisons d’accueil
spécialisées (MAS), Samsah, SAVS…
112 800 saLariés
Source : Unifaf, estimation des effectifs
au 31/12/2011, rapport d’activité 2011.
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tout savoir
sur les métiers
au service du handicap
 Quid des
rémunérations ?
 Quel niveau d’études pour travailler
dans le domaine du handicap ?
Tout dépend du métier envisagé.
Mais le secteur est largement ouvert
à des diplômés de tous niveaux.
Les diplômes vont du niveau CAP
(pour les aides médico-psychologiques
par exemple) à bac + 3 pour
les éducateurs spécialisés ou les
kinésithérapeutes et autres métiers
paramédicaux, ceux qui fournissent
le plus d’emplois. Un niveau bac + 5
est requis pour les enseignants
spécialisés dans le handicap ou
pour les directeurs d’établissements
médico-sociaux. Quant aux médecins
travaillant dans le champ du handicap
(psychiatre, MPR), leur spécialisation
les amène jusqu’à un niveau bac + 10.
Si le secteur du handicap offre des
débouchés, les salaires proposés sont
plutôt faibles, à l’image du secteur
social en général. À l’embauche,
ils vont du Smic (1 118 € net/mois)
pour un poste d’aide médicopsychologique à 1 500 € pour un
kinésithérapeute. Tous les postes
ne sont pas non plus à temps plein ;
certains professionnels – notamment
les psychologues, les psychiatres
ou les orthophonistes – travaillent
à temps partiel dans plusieurs
établissements accueillant des
personnes handicapées ou s’installent
à temps partiel (ou complet)
en libéral, après quelques années
d’expérience.
Valérie Rouget,
Sylvie Philippe,
enseignante spécialisée
en Ulis
orthophoniste auprès
d’enfants sourds
ou malentendants
➜ p. 25.
➜ p. 17.
 des places à prendre pour les femmes
et pour les hommes ?
Les femmes sont très nombreuses
à travailler dans le champ du
handicap. Cette féminisation est
même massive dans les métiers
d’auxiliaire de vie sociale et d’aide
médico-psychologique. En 2010,
elles représentaient plus de 90 %
des jeunes titulaires d’un diplôme
d’État d’auxiliaire de vie sociale
ou d’aide médico-psychologique.
Les femmes sont également
fortement représentées dans
les fonctions éducatives : les trois
quarts des éducateurs spécialisés
diplômés en 2010 étaient des
éducatrices, selon le ministère
des Affaires sociales et de la Santé.
Source : Unifaf, « État de la branche sanitaire, sociale
et médico-sociale privée à but non lucratif », septembre 2011.
6
Coralie Hembert, aide
médico-psychologique
(AMP) auprès d’adultes
déficients intellectuels
➜ p. 10.
2 emplois sur 5 relèvent
du champ éducatif et
social auprès des jeunes
handicapés, dont 1/3
d’éducateurs spécialisés
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 Quels débouchés pour les médecins ?
Ils sont souvent spécialisés dans le
champ du handicap, en psychiatrie
ou en médecine de réadaptation.
Les départs à la retraite devraient
ouvrir des portes, mais au comptegouttes : un tiers des médecins
du secteur médico-social a plus
de 55 ans. À noter que la médecine
de réadaptation, exercée en hôpital
public ou dans le privé, représente
un faible réservoir d’emplois.
Enfin, il est possible de se spécialiser
dans la médecine du travail. Ce sont
en effet les médecins du travail qui se
prononcent sur l’aptitude d’un salarié
reconnu handicapé et préconisent les
aménagements de poste nécessaires.
Adeline Demangel,
médecin psychiatre
auprès d’adolescents
et jeunes adultes
➜ p. 15.
Les personnels médicaux et
paramédicaux représentent plus
d’1 emploi sur 5 dans la branche
sanitaire et médico-sociale
Source : Unifaf, « État de la branche sanitaire, sociale et
médico-sociale privée à but non lucratif », septembre 2011.
 dans l’enseignement, Quelles perspectives ?
La loi du 11 février 2005 a affirmé
le droit à la scolarisation des élèves
handicapés en milieu « ordinaire ».
Depuis, le nombre d’enfants
handicapés scolarisés dans l’Éducation
nationale a augmenté d’un tiers
(ils sont environ 210 400 en milieu
ordinaire en 2011-2012 et près de
80 000 en établissements spécialisés).
L’enseignement spécialisé auprès de
ces élèves est un métier pour lequel
des besoins réels existent. En 20112012, on comptait ainsi, en nombre
de postes (équivalents temps plein),
6 000 enseignants spécialisés en Clis
et en Ulis (1er et 2nd degrés), plus de
1 400 enseignants référents et plus
de 4 300 enseignants spécialisés
en établissements médico-sociaux
et hospitaliers. Ces emplois sont
accessibles à des enseignants déjà en
poste, après une formation spécialisée
 l’insertion
professionnelle,
c’est-à-dire ?
 Quelles Qualités sont nécessaires
pour s’engager dans cette voie ?
C’est l’un des secteurs les plus
méconnus. Et pourtant, quelque
40 000 travailleurs sociaux
(éducateurs, moniteurs d’atelier)
soutiennent l’insertion sociale et
professionnelle des adultes handicapés
au sein des Ésat. Ces structures
de « travail protégé » s’occupent
d’encadrer des travailleurs handicapés
peu autonomes, dans le cadre de
divers travaux de sous-traitance. Avec
un diplôme bac + 3 ou bac + 5 dans
l’insertion ou les ressources humaines,
on peut aussi s’orienter vers le conseil
en insertion en milieu « ordinaire »
auprès de personnes bénéficiant de
la reconnaissance de la qualité de
travailleur handicapé (RQTH).
Anne-Marie d’Hennin,
monitrice d’atelier
bois auprès d’adultes
déficients intellectuels
Travailler auprès de personnes
handicapées nécessite une fibre
sociale très marquée. « Il y a un
engagement humain important. On est
en contact permanent avec un public
vulnérable. Il faut être solide sur le
plan psychologique », souligne Thierry
Nouvel à l’Unapei. Si le lien relationnel
est enrichissant, il faut savoir prendre
dans le handicap. La fonction
d’accompagnement est, quant à elle,
assurée par des auxiliaires de vie
scolaire (AVS).
Marc Morandi,
enseignant référent
au sein de l’académie
de Versailles
➜ p. 26.
Voir aussi les formations
➜ p. 41.
du recul. Notamment dans les métiers
de l’intervention à domicile.
Carolyne Murzyn,
conseillère ESF
➜ p. 30.
Augmentation de la prise en charge
à domicile pour les jeunes en situation
de handicap : les services d’éducation
spécialisée et de soins à domicile
représentent 24 % de l’offre
d’accompagnement médico-social
Source : Unifaf, « État de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale
privée à but non lucratif », septembre 2011.
➜ p. 33.
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tout savoir
sur les métiers
au service du handicap
 l’aptitude au travail en équipe,
une valeur ajoutée ?
Quelle que soit la structure,
les professionnels du handicap
(éducateurs, psychologues, personnels
paramédicaux, enseignants) travaillent
en étroite collaboration. Ils définissent
ensemble un projet pour chaque
usager et en assurent le suivi. Les
échanges de pratiques font partie de
la culture du secteur. « Il y a beaucoup
de réunions d’équipes avec le
personnel soignant, les psychologues
et les éducateurs. Ces échanges
CAFDES : certificat d’aptitude aux
fonctions de directeur d’établissement
ou de service d’intervention sociale.
interdisciplinaires sont indispensables
pour suivre les résidents et résoudre
d’éventuels problèmes », explique
Jean-François Teil, directeur d’un foyer
d’hébergement.
Jean-François Teil,
directeur d’un foyer
d’accueil et d’un service
d’accompagnement
à la vie sociale
➜ p. 31.
8
CAFERUIS : certificat d’aptitude
aux fonctions d’encadrement et de
responsable d’unité d’intervention
sociale.
Clis : classe pour l’inclusion scolaire.
Ésat : établissement et service d’aide
par le travail.
IME : institut médico-éducatif.
Itep : institut thérapeutique, éducatif
et pédagogique.
Samsah : service d’accompagnement
médico-social pour adultes
handicapés.
SAVS : service d’accompagnement
à la vie sociale à domicile.
 existe-t-il d’autres métiers ?
Le champ du handicap englobe aussi
les métiers de la communication
auprès des personnes sourdes ou
malentendantes (interprète en langues
des signes, vélotypiste…). Il existe
également des métiers reconnus de
longue date pour aider les personnes
aveugles ou malvoyantes à se
déplacer de façon autonome dans
leur vie quotidienne : instructeur en
locomotion ou éducateur de chiens
guidant les aveugles… Et d’autres
plus récents pour leur permettre
d’accéder aux nouvelles technologies :
audiodescripteur dans l’audiovisuel,
développeur de sites internet
accessibles. Sans compter tous les
métiers du design, de la domotique
et de l’accessibilité architecturale,
qui prennent de mieux en mieux en
compte la dimension du handicap.
Lexique
Voir les
métiers de
l’accessibilité
➜ p. 36.
Sessad : service d’éducation spéciale
et de soins à domicile.
Sesvad : service spécialisé pour une
vie autonome à domicile.
Ulis : unité localisée pour l’inclusion
scolaire.
Unapei : Union nationale des
associations de parents de personnes
handicapées mentales et de leurs amis.
Unifaf : fonds d’assurance formation
de la branche sanitaire, sociale et
médico-sociale privée à but non
lucratif.
 comment évoluer vers
un poste de cadre ?
Les perspectives d’évolution vers
un poste d’encadrement se situent
surtout dans les foyers et autres
établissements médico-sociaux
pour personnes handicapées.
Elles concernent notamment les
éducateurs. Il est fréquent de voir des
éducateurs spécialisés devenir chefs
de service éducatif ou directeurs
adjoints d’établissement, après une
dizaine d’années d’expérience. Pour
grimper plus vite, il est possible de
passer certains diplômes en formation
professionnelle (CAFERUIS pour
devenir chef de service, CAFDES pour
diriger un établissement).
Voir les formations ➜ p. 41.
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AccompAgnement et soins
Les métiers permettant
d’accompagner les
personnes malades ou
en perte d’autonomie
vous attirent ? Qu’ils
soient accessibles avec
ou sans diplôme, leur
point commun est le soin
et le souci des autres.
Ces métiers allient des
compétences techniques
pointues et des qualités
humaines d’écoute,
de communication,
de patience.
En témoignent dans
les pages qui suivent une
dizaine de professionnels
qui nous parlent
avec passion de leur
quotidien.
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accompagnement et soins
AIDE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE : FORMATION niveau cap-Bep QUALITÉS écoute, patience, sens du contact
SALAIRE DÉBUTANT environ 1 100 € net/mois.
coRaLie HemBeRt
AIDE MEDICOPSYCHOLOGIQUE (AMP)
L’amp accompagne, dans tous les actes de la vie quotidienne,
des enfants, adolescents ou adultes en situation de handicap
ou des personnes âgées dépendantes. coralie met tout
en œuvre pour favoriser l’autonomie d’adultes déficients
intellectuels.
PARCOURS
J
e travaille à mi-temps,
depuis 2 ans, dans une
« section occupationnelle »
de l’association de parents de personnes
handicapées mentales et leurs amis (apei)
de Lens et ses environs. nous accueillons,
en journée, 30 adultes de plus de 20 ans
dans une maison avec jardin. L’objectif est
de maintenir leurs acquis et de développer
leur autonomie. Dans ce but, j’anime des
activités variées.
collègues (2 amp, 2 monitrices-éducatrices
et 1 éducatrice spécialisée), nous animons,
en général en binôme, tout un programme
d’activités, parfois avec des intervenants
extérieurs, pour 7 à 10 usagers : relaxation,
activités sensorielles, piscine, soin des
animaux, informatique, théâtre… en fonction
de nos compétences. J’anime des activités
manuelles ou de cuisine et des sorties dans
la nature… Je souhaiterais également suivre
une formation sur l’art floral.
Des activités ludiques
et éducatives
Suivre leur projet individuel
contrairement au foyer, nous sommes
davantage dans les activités que dans
l’accompagnement des actes de la vie
quotidienne. Les usagers, qui vivent dans
leurs familles, sont assez autonomes et si
nous n’assurons pas le lever, l’habillage ou
la toilette, nous les aidons à couper leur
viande, à se brosser les dents, remettre
un lacet ou ajuster le manteau. avec mes
10
notre rôle n’est pas de « faire à leur
place », mais de les aider dans la vie de
tous les jours, de les accompagner pour
développer leurs acquisitions, leur créativité, leur lien social. il y a tout un travail
sur les outils de communication : j’ai par
exemple mis en place un tableau des activités avec des pictos et des photos ainsi
qu’un classeur de correspondance avec
les parents. Je suis référente pour trois
Toute petite, je souhaitais
déjà travailler dans le social,
une de mes tantes étant
polyhandicapée. J’ai échoué au
bac de sciences médico-sociales.
J’ai suivi une formation d’AMP
à l’Institut régional du travail
social (IRTS) d’Arras en 2008,
au cours de laquelle j’ai fait
2 stages. C’est là, dans un foyer
de vie de l’APEI, que je me suis
découverte dans la relation
avec les adultes déficients
intellectuels. Une fois diplômée,
j’ai accepté le poste que l’on
m’a proposé dans l’association.
des usagers et je suis leur projet individuel,
en étant attentive à ce qu’ils aiment ou pas,
à ce dont ils sont capables. en équipe, nous
travaillons avec les familles, préparons le
futur et l’orientation en foyer. J’aime ce que
je fais, le contact, tout le travail d’écoute
et d’échange. n
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accompagnement et soins
AUXILIAIRE DE VIE SOCIALE : FORMATION diplôme d’État d’auxiliaire de vie
sociale (DeaVs) en 1 an, sans niveau requis, à partir de 18 ans (niveau cap)
QUALITÉS sens de l’écoute, organisation, patience SALAIRE DÉBUTANT
environ 1 100 € net/mois.
PARCOURS
Après un BEP en
restauration et un bac
professionnel en commerce,
j’ai été serveuse pendant
treize ans. Un jour, j’ai
rencontré une dame qui
cherchait une aide à
domicile pour son mari
tétraplégique, et ça a été
une révélation ! J’ai été
embauchée en CDI en 2007
au Sesvad de l’Association
des paralysés de France
(APF) à Saint-Brieuc.
En 2010, j’ai obtenu
mon diplôme d’auxiliaire
de vie sociale par le biais
de la validation des acquis
de l’expérience (VAE).
Jeanine montoYa
AUXILIAIRE DE VIE SOCIALE
Jeanine intervient au domicile d’adultes handicapés moteurs
pour les aider dans leur vie quotidienne. grâce à elle, les
gestes difficiles, du lever à la toilette, en passant par les repas,
deviennent moins contraignants.
petit-déjeuner, je les aide à faire leur toilette
et à s’habiller. Le midi, je prépare les repas
chez eux et je suis là, si besoin, pour leur
donner à manger. L’après-midi est consacré
aux courses et aux sorties diverses (avec
un véhicule aménagé) : cinéma, magasins,
administrations lorsqu’ils ont besoin d’effectuer certaines démarches. Le soir venu,
je prépare leur dîner et je les assiste jusqu’au
coucher. mes journées sont bien remplies et
se finissent souvent vers 22 heures.
Évaluer les besoins
L
es personnes dont je m’occupe ont perdu l’usage de
leurs jambes ou de leurs
bras suite à une maladie ou un accident
grave. chaque jour, je me déplace au
domicile de plusieurs usagers, pour les
seconder dans leurs tâches quotidiennes.
Je suis beaucoup sur la route ! mes journées
démarrent à 7 h 30. Le matin, je leur donne le
toute intervention au domicile de quelqu’un
nécessite une réunion préalable avec
l’équipe d’infirmiers, d’ergothérapeutes
et l’assistante sociale du service spécialisé pour une vie autonome à domicile
(sesvad) où je travaille, pour présenter le
nouvel usager. il est important de connaître
sa pathologie et son histoire personnelle
pour évaluer son autonomie, savoir s’il est
entouré, s’il doit suivre un régime alimentaire particulier. même si je n’ai pas de rôle
médical, il faut être vigilant et si l’état d’une
personne se dégrade, je dois prévenir tout
de suite l’équipe d’infirmières ou la coordinatrice du sesvad.
Plannings à la semaine
au bout de 4 ans, je connais presque tous
les usagers. toutefois, il n’y a pas de suivi
attitré. mon planning est défini à la semaine.
en moyenne, je rends visite à 9 adultes handicapés par semaine et assure 6 déplacements par jour. il n’y a jamais de routine !
Je parcours entre 50 et 80 kilomètres au
quotidien, mais j’aime travailler au contact
de personnes handicapées. c’est un métier
très riche où l’on se forme en permanence.
J’ai suivi des formations aux gestes et postures et en psychologie, proposées par
mon employeur, car il faut savoir gérer la
demande affective des personnes dont on
s’occupe tout en se préservant. n
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accompagnement et soins
CONDUCTEUR/TRICE-ACCOMPAGNATEUR/TRICE : FORMATION pas de
diplôme requis. Formation de prévention et secours civiques de niveau 1
(psc1), formation professionnelle à l’accueil et au transport, de personnes
handicapées obligatoires, permis B QUALITÉS calme, ponctualité,
sens relationnel SALAIRE DÉBUTANT environ 1 100 € net/mois.
PARCOURS
Après vingt ans de carrière
de technico-commercial, j’ai
souhaité changer de voie : en
2005, j’ai créé mon entreprise
de transport adapté pour les
personnes à mobilité réduite
(PMR), spécialisée dans le
transport scolaire. Sur la région
de Lyon, il y avait une forte
demande de la part des familles !
J’ai obtenu par correspondance
mon attestation de capacité
professionnelle au transport
national et international par
route. Depuis 7 ans, je gère ma
société et j’accompagne des
élèves handicapés moteurs.
LUDoVic FaDY
CONDUCTEUR-ACCOMPAGNATEUR
ET GÉRANT DE SOCIÉTÉ
chaque jour, Ludovic accompagne en voiture à l’école des
enfants handicapés moteurs et les ramène chez eux en fin
de journée. Un métier enrichissant, qui nécessite de travailler
en confiance avec les familles.
G
érant d’une société de
transport adapté et chauffeur, je travaille essentiellement pour le conseil général du Rhône.
À la demande des familles, j’assure les
trajets scolaires d’enfants et d’adolescents
handicapés moteurs.
secteurs géographiques (accompagnement à l’école et retour à domicile à la
fin des cours) pour optimiser le temps
et les kilomètres. J’embauche au besoin
d’autres conducteurs-accompagnateurs
à temps partiel, qui gèreront toujours les
mêmes enfants.
Définir les conditions
de transport
La sécurité avant tout
chaque année, je prends en charge en
moyenne une quinzaine d’enfants et d’adolescents handicapés, du primaire jusqu’à
l’université. ils sont le plus souvent en
fauteuil roulant. grâce à des véhicules
adaptés, on facilite leurs trajets scolaires
et la vie des familles. en début d’année,
je rencontre les parents : il est important
de connaître l’environnement de l’enfant,
les conditions de stationnement en bas
de chez lui, les codes d’accès, le temps
qui lui est nécessaire pour descendre…
puis j’établis les trajets quotidiens par
12
mes véhicules sont adaptés aux personnes
en fauteuil roulant. toutefois, je ne suis pas
un simple taxi ! Face à ces enfants handicapés, la sécurité est fondamentale. Je les
aide au besoin à monter en voiture, vérifie
leur ceinture de sécurité et l’attache de
leur fauteuil. on s’adresse à une population
sensible. il faut favoriser leur bien-être et
savoir conduire en ville avec précaution et
souplesse. mes journées sont calées sur les
rythmes scolaires : elles démarrent vers
6 h 30 lorsque je prends les enfants en bas
de chez eux et les dépose à l’école. J’ai un
creux vers 11 heures, et cela reprend vers
15 heures pour la sortie des cours. Je les
accompagne aussi parfois chez le kiné ou
en consultation à l’hôpital, selon le planning
défini avec les parents. Lorsque je rentre
chez moi, il est souvent 20 heures. ce métier
se caractérise par une grande amplitude
horaire, mais on s’enrichit au contact de
ces enfants. malgré leur handicap, ils sont
souriants et ne se plaignent jamais ! n
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AccompAgnemenT eT soins
ERGOTHÉRAPEUTE : FORMATION bac + 3 QUALITÉS sens du contact,
habileté manuelle, créativité SALAIRE DÉBUTANT environ 1 200 € net/mois.
BRUno goDARD
ERGOTHÉRAPEUTE
À l’interface entre l’hôpital et la vie « ordinaire »,
l’ergothérapeute développe les possibilités d’autonomie des
patients. Bruno prépare ainsi des personnes paralysées à la
suite d’un accident à reprendre le cours de leurs activités
quotidiennes.
L
e service où je travaille
reçoit des blessés médullaires. Leur moelle épinière
a été lésée dans un accident, ce qui entraîne
une paraplégie (paralysie des membres inférieurs) ou une tétraplégie (paralysie des
4 membres). Après une première prise en
charge à l’hôpital, ils arrivent ici pour 6 à
12 mois de rééducation. J’interviens dès le
premier jour : en fonction de la pathologie, je
participe à la prévention des déformations
et des escarres par le biais de matériels
spécifiques (matelas, coussins, oreillers,
attelles…). Je vérifie que la personne peut
contrôler son environnement : si sa paralysie empêche l’utilisation d’une sonnette
standard, je peux installer un dispositif avec
commande à infrarouge pour lui permettre
d’appeler l’infirmière, d’allumer la télévision
ou d’éteindre la lumière.
Du lit d’hôpital à la maison
Travaillant en équipe avec le médecin,
le kinésithérapeute, le psychologue, les
aides-soignants et infirmiers et l’assistante
sociale, l’ergothérapeute accompagne le
PARCOURS
patient tout au long de son séjour jusqu’à
sa réinsertion socioprofessionnelle. Le choix
du fauteuil roulant, manuel ou électrique, est
un moment clé avec une forte répercussion
psychologique. Je propose une première
sélection sur catalogues, puis l’essai de
fauteuils prêtés par des revendeurs. Une
fois le modèle choisi, je procède aux réglages afin d’assurer la sécurité et le confort
du patient. Avec une nappe à capteurs de
pression, j’analyse l’assise pour éviter à tout
prix les escarres. Je prépare aussi le retour
à domicile en évaluant les besoins de la
personne ; je me rends chez elle pour voir
si des adaptations sont possibles ou si un
déménagement s’impose. Avec le médecin et
l’assistante sociale, je participe au montage
du dossier pour la prise en charge financière
des travaux d’aménagement. Je peux aussi
recommander l’aménagement du poste de
travail et celui d’un véhicule automobile.
Menuiserie, cuisine et
informatique
Je m’appuie par ailleurs sur les activités,
notamment de la vie quotidienne, pour
J’envisageais d’être kiné du
sport, puis j’ai découvert le
métier d’ergothérapeute, qui m’a
paru très complet. J’ai préparé le
diplôme en 3 ans à l’institut
de formation en ergothérapie
de Nancy. J’ai débuté à l’hôpital
de Colmar. Depuis dix ans,
je travaille pour la Fondation
santé des étudiants de France
à la clinique du Grésivaudan
de Grenoble : j’ai exercé en
pédiatrie, puis auprès de
patients traumatisés crâniens et,
depuis un an et demi, auprès de
personnes para et tétraplégiques.
aider le patient à gagner en autonomie :
la toilette, l’habillage, la cuisine. Le centre
dispose également d’une salle informatique
et d’un atelier de menuiserie. Le métier
présente une incroyable diversité, car
chaque personne, selon sa pathologie et
son histoire, impose d’imaginer de nouvelles
solutions. n
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accompagnement et soins
MÉDECIN DE MÉDECINE PHYSIQUE ET DE RÉADAPTATION :
FORMATION bac + 10 QUALITÉS esprit de synthèse, tact et pédagogie, rigueur
SALAIRE DÉBUTANT environ 2 500 € net/mois.
PARCOURS
BRaHim anaJJaR
MÉDECIN DE MÉDECINE PHYSIQUE
ET DE RÉADAPTATION (MPR)
Après mon doctorat de
médecine, j’ai suivi une
spécialisation d’internat
en MPR au centre hospitalier
universitaire (CHU) de Lyon.
Parallèlement et à la suite
de cette formation, j’ai
préparé plusieurs diplômes
inter-universitaires (DIU).
J’ai travaillé dans différents
établissements avant d’être
recruté il y a onze ans par
la Fondation santé des
étudiants de France pour
la clinique du Grésivaudan
qui collabore étroitement
avec le CHU de Grenoble.
La médecine physique et de réadaptation s’exerce
prioritairement auprès de personnes atteintes de handicap.
Brahim a choisi cette spécialité parce qu’elle offre,
entre chirurgie et traitement médicamenteux,
une 3e voie pour améliorer la vie des patients.
aussi de mon ressort de mettre en place une
prise en charge polyvalente touchant tous
les aspects (physique, psychique et social)
qui ont un rapport avec leur handicap.
Chef d’orchestre
Q
uand j’ai commencé mes
études de médecine, j’adorais poser des diagnostics.
en mpR, ce n’est pourtant pas le point le
plus important. Les patients que je traite
ont déjà un diagnostic posé de paraplégie
(paralysie des membres inférieurs) ou de
tétraplégie (paralysie des 4 membres). mon
rôle consiste à prévenir toutes les pathologies auxquelles ils peuvent être confrontés,
notamment urinaires ou respiratoires. il est
14
À l’arrivée d’un nouveau patient, toute
une chaîne de professionnels est mobilisée : infirmier, aide-soignant, kinésithérapeute, ergothérapeute, psychologue,
psycho-motricien, orthophoniste, assistante
sociale, diététicien. Je fais la synthèse des
informations que chacun me rapporte. nous
mettons en place ensemble, avec l’accord
du patient, des objectifs de rééducation. Je
conduis par ailleurs des examens médicaux
spécifiques. Je dispose pour cela d’un laboratoire d’uro-dynamique et d’explorations
fonctionnelles qui permet de réaliser les
bilans indispensables pour éviter certaines complications de l’appareil urinaire et
proposer des démarches thérapeutiques
adaptées.
La délicate annonce du handicap
en fonction du niveau de la lésion de la
moelle épinière, le handicap est plus ou
moins lourd. mais je ne l’annonce jamais
d’emblée. Les premières semaines, je passe
du temps avec le patient pour expliquer
les soins, les examens. J’aborde aussi la
question de la sexualité et celle du désir
d’enfant. au bout de 3 mois, je propose
une réunion avec toute l’équipe pour faire
le point sur la rééducation et la réadaptation socio-professionnelle. si je sens la
personne fragile psychologiquement, je ne
parle pas de handicap frontalement, mais
je peux évoquer la nécessité d’un fauteuil
roulant. La formation théorique ne donne
pas toutes les clés pour annoncer le handicap. c’est l’expérience de terrain qui m’aide
à trouver les mots justes en fonction de
chaque patient. n
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accompagnement et soins
MÉDECIN PSYCHIATRE :
FORMATION bac + 10
QUALITÉS écoute, esprit
analytique, patience SALAIRE
DÉBUTANT environ 2 500 €
net/mois.
tentative de suicide, anorexie, psychose… adeline soigne
des adolescents et jeunes adultes qui souffrent de troubles
passagers ou chroniques. son objectif : les aider à reprendre
confiance et à poursuivre leur cursus scolaire.
J
e suis chef de service
d’une unité de soinsétudes de la Fondation
santé des étudiants de France à la clinique du grésivaudan près de grenoble, qui
accueille une soixantaine de patients âgés
de 15 à 25 ans. Les troubles dont ils souffrent
sont divers : troubles alimentaires, dépression… mais avec une population jeune, je fais
attention à ne pas porter trop hâtivement
le diagnostic d’une pathologie chronique.
aDeLine DemangeL
MÉDECIN PSYCHIATRE
pour certains, les troubles sont passagers
et leur séjour va les aider à se reconstruire
et reprendre le cours d’une vie normale.
pour d’autres, la pathologie va s’avérer
chronique au bout de plusieurs mois et
faire obstacle aux relations sociales : on
peut alors parler de handicap.
La parole plus que la prescription
médicamenteuse
La particularité de ce lieu, c’est que les
études font partie du cadre thérapeutique et
les médecins travaillent en lien étroit avec
les enseignants. pour chaque patient, nous
définissons en équipe un projet de soins. Je
peux prescrire un traitement médicamenteux, mais, avec les adolescents, je donne
la priorité aux échanges par la parole. en
général, je les reçois en entretien une fois
par semaine. comme ils sont jeunes, il faut
prendre garde à ne pas se laisser entraîner
dans un rôle trop maternant. L’objectif est
qu’ils retrouvent un équilibre et deviennent
autonomes. Je rencontre aussi régulièrement les familles.
Animation d’équipe
PARCOURS
Dès le début de mes études de médecine, je me suis destinée
à la psychiatrie. À la fac de Strasbourg, j’ai eu la chance de suivre
en 1re année des cours de sciences humaines dispensés par un psychiatre
et psychanalyste. J’ai suivi les 6 ans de tronc commun à tous les futurs
médecins, puis j’ai choisi la psychiatrie pour spécialité d’internat.
Après ma thèse, soutenue en 2009, j’ai travaillé au CHU de Grenoble
avant d’obtenir le poste de chef de service que j’occupe.
en tant que chef de service, je passe beaucoup de temps en réunion avec les équipes
soignantes et éducatives. nous faisons le
point sur chaque situation et mettons en
place des projets collectifs. pour un groupe
de jeunes, nous avons par exemple imaginé
un atelier de musique corporelle qui se
déroule tout au long de l’année scolaire.
cela nécessite une préparation minutieuse
et un « débriefing » de chaque séance, car
les patients sont souvent mal à l’aise avec
leur corps. au fur et à mesure cependant,
on les voit évoluer. J’apprécie de travailler
dans une structure où on donne du temps
aux jeunes en difficulté pour qu’ils se
reconstruisent. n
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accompagnement et soins
MASSEUR/EUSE-KINÉSITHERAPEUTE : FORMATION bac + 4 QUALITÉS résistance physique,
sens du contact, empathie SALAIRE DÉBUTANT environ 1 300 € net/mois.
PARCOURS
Après un bac scientifique, j’ai
suivi la 1re année commune
aux études de santé (Paces)
obligatoire avant l’entrée
à l’Institut des sciences et
techniques de la réadaptation
à Lyon. Une fois diplômée, j’ai
commencé comme assistante
d’un kiné en libéral. J’ai ensuite
travaillé dans les services de
neurologie et de pathologies
respiratoires d’un centre
hospitalier universitaire (CHU),
avant d’occuper mon poste
actuel.
cÉLine BRUYÈRe
MASSEUSE-KINÉSITHERAPEUTE
au sein d’un service pour blessés de la moelle épinière, céline
assure, avec 9 collègues kinés, la rééducation de patients
paralysés. massages, exercices, séances de piscine… elle met
tout en œuvre pour favoriser leur retour à l’autonomie.
Séances quotidiennes
J
e travaille depuis 2010
pour la Fondation santé
des étudiants de France,
à la clinique du grésivaudan, à côté de
grenoble, dans un service qui accueille
des adultes paraplégiques (paralysés des
membres inférieurs) et tétraplégiques
(paralysés des 4 membres) à la suite d’un
accident. ils séjournent ici en moyenne
9 mois. cette durée crée un lien qui va bien
au-delà des gestes techniques de la rééducation. non seulement j’aide les patients
à renforcer leurs muscles et à retrouver
une mobilité, mais je les accompagne aussi
dans l’élaboration d’un nouveau projet de
vie, alors que toutes les données ont été
bouleversées par l’accident.
16
Une séance dure en moyenne 1 heure. elle
peut avoir lieu dans la chambre, mais le
plus souvent elle se déroule sur le plateau
technique qui est une grande salle avec des
tables de massage, des barres parallèles,
des appareils de musculation, des vélos,
des ballons, des cerceaux… Je commence
généralement par mobiliser les membres
paralysés. ensuite, je peux proposer des
exercices pour solliciter les muscles. Les
activités sont variées pour éviter la lassitude. J’assure aussi des séances collectives dans l’eau, c’est ce qu’on appelle la
balnéothérapie.
Forme et solidité de rigueur
La rééducation est un travail d’équipe
pluridisciplinaire avec le médecin, l’ergothérapeute, les infirmiers et aides-soignants.
Le kiné est en contact quotidien avec les
patients. ceux-ci se confient facilement
à nous. si je les tutoie souvent, je garde
cependant une certaine distance. ce n’est
pas une relation amicale, mais empathique,
alors que leur moral connaît des hauts et
des bas. ce n’est pas toujours simple de
faire face à leur souffrance psychique,
surtout quand les personnes sont jeunes ou
partagent des points communs avec nous.
il faut donc faire preuve d’une certaine
résistance psychologique. Les manutentions et les transferts (du lit au fauteuil
roulant) demandent par ailleurs une bonne
forme physique. même s’ils ne retrouvent
pas la mobilité, je trouve gratifiant de les
aider à se sentir mieux dans leur corps
blessé. n
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ACComPAgNemeNt et SoiNS
ORTHOPHONISTE : FORMATION bac + 4 QUALITÉS écoute, rigueur, patience
SALAIRE DÉBUTANT environ 1 200 € net/mois.
PARCOURS
Après un bac économique,
j’avais envie de travailler
auprès d’enfants, mais
je ne voulais pas être
enseignante. J’ai été attirée
par ces études assez courtes,
passionnantes, et où j’ai
découvert la diversité des
pathologies. Je me suis
installée en libéral et j’ai
fait des remplacements dans
différents centres. Puis je
me suis spécialisée en me
formant à la langue des
signes française (LSF) et à
la langue française parlée
complétée (LPC) avant d’être
embauchée comme salariée
dans des centres pour
enfants sourds.
SYLVie PHiLiPPe
ORTHOPHONISTE
Beaucoup de personnes handicapées suivent des séances
d’orthophonie, toujours sur prescription médicale. Sylvie dégage
des axes de rééducation et parvient en général avec satisfaction
à aider l’enfant ou l’adulte à compenser ses difficultés.
B
ébés, enfants, adultes et
personnes âgées, nombre
de personnes que j’accompagne et rééduque sont handicapées : déficiences sensorielles, trisomie 21, psychoses,
troubles des apprentissages, dyslexies,
aphasies, troubles de la voix, maladies
d’Alzheimer ou de Parkinson. Je partage
mon temps entre une activité libérale en
cabinet et un contrat de salariée en Codali
(codage, audition, langage, intégration),
un service d’accompagnement familial et
d’éducation précoce où j’interviens auprès
d’enfants sourds oralistes.
que l’on doit travailler : acquisition du
langage, de la lecture, rééducation de
l’orthographe… L’accompagnement se
situe sur le plan technique mais aussi psychologique : il s’agit d’aider la personne
à développer d’autres stratégies, à trouver
des ressources en elle pour compenser ses
difficultés. C’est aussi un travail d’équipe
avec un psychologue, un psychomotricien,
un médecin, un enseignant et la famille.
Nous avons régulièrement des réunions
pour faire le point. Quel plaisir de voir
un enfant en échec scolaire s’en sortir,
un adulte retrouver la parole…
Un travail d’équipe
Auprès des enfants sourds
Au premier rendez-vous, j’établis un
diagnostic pour définir la rééducation à
mettre en place, par la suite je fais un
bilan annuel pour évaluer les progrès.
J’utilise le jeu, avec du matériel et des
techniques orthophoniques suivant ce
Un des intérêts de ce métier est de pouvoir
se spécialiser. Aujourd’hui, j’interviens
surtout auprès d’enfants sourds, depuis
le dépistage à 3 mois, avec une prise en
charge et un travail auprès des parents,
et jusqu’à l’âge adulte, autour des modes de
compensation (lecture labiale). Les enfants
sont scolarisés dans des écoles ordinaires et nous assurons la prise en charge
orthophonique pendant le temps scolaire,
avec des codeuses LPC et des professeurs
de soutien. Nous les suivons en séances
individuelles pour stimuler l’audition, améliorer l’articulation, acquérir la structure
de la langue… et animons des groupes de
parole. Ainsi, ils peuvent accéder à des
études supérieures. n
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accompagnement et soins
PSYCHOLOGUE : FORMATION
bac + 5 minimum (master 2 pro
psychologie) QUALITÉS écoute,
rigueur, méthodologie SALAIRE
DÉBUTANT environ 1 600 €
net/mois.
Jeanne décrypte les difficultés des enfants et adolescents
qui ont subi un traumatisme crânien ou ont été opérés d’une
tumeur au cerveau. ses évaluations permettent notamment
de mettre en place des aménagements de la scolarité.
L
Jeanne RocHe
es enfants, adolescents
et jeunes adultes (jusqu’à
25 ans) dont je m’occupe ont un handicap invisible. ils ont
souvent récupéré sur le plan physique,
mais ils gardent des séquelles sur le plan
cognitif : ils ont du mal à se concentrer,
se fatiguent vite, ce qui complique les
apprentissages à l’école. Le service dans
lequel je travaille à Lyon est un centre
de ressources spécialisé qui accompagne
NEUROPSYCHOLOGUE
ces jeunes afin qu’ils puissent poursuivre
leur scolarité dans les meilleures conditions possibles.
Un bilan attentif
Quand un enfant ou un adolescent vient ici,
il est reçu par deux personnes : un psychologue et un éducateur ou un enseignant
spécialisé. nous prenons le temps de faire
connaissance avec le jeune et ses parents.
après ce premier rendez-vous, il peut être
proposé une évaluation neuropsychologique. il ne s’agit pas de mesurer le Qi, mais
d’appréhender le fonctionnement cognitif :
mémoire, attention, capacité à traiter plusieurs informations simultanément… Les
tests peuvent souvent être vécus avec
anxiété et je fais tout pour mettre l’enfant
en confiance. La restitution des résultats
est un moment clé. Je veille à utiliser des
mots compréhensibles par le jeune patient.
sans les édulcorer, j’explique les difficultés
avec douceur.
Visites dans les établissements
scolaires
PARCOURS
Après une maîtrise (M1) de psychologie, j’ai préparé un DEA (M2 recherche)
de psychologie expérimentale. Attirée aussi bien par la recherche que par la
pratique, j’ai enchaîné par un DESS en neuropsychologie (M2 professionnel).
J’ai travaillé dans un service de neurologie à l’hôpital, dans un établissement et
service d’aide par le travail (Ésat), puis dans un centre de rééducation avant de
rejoindre ce centre de ressources pour jeunes cérébrolésés.
18
en nous appuyant sur le bilan, nous suggérons des solutions pour faciliter la scolarité du patient. si la famille est d’accord,
je me déplace pour rencontrer le ou les
enseignants de l’enfant. Je les écoute et
apporte mon éclairage avec des propositions d’adaptation : réduction de la charge
de travail en étalant la formation, présence
d’un auxiliaire de vie scolaire (aVs)…
nous assurons le suivi d’un jeune aussi
longtemps qu’il en exprime le besoin tant
qu’il est scolarisé ou étudiant. J’en accompagne certains depuis dix ans et je trouve
passionnant de les voir évoluer. Je n’ai pas
d’action sur leur lésion cérébrale, mais je les
aide à mieux connaître ses conséquences
et à imaginer des solutions pour « vivre
avec ». n
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accompagnement et soins
PSYCHOMOTRICIEN/NE : FORMATION bac + 3 QUALITÉS capacité à
s’adapter, disponibilité, écoute SALAIRE DÉBUTANT environ 1 200 € net/mois.
PARCOURS
Je voulais être
psychologue et exercer
un métier dynamique.
J’ai rencontré des étudiants
en psychomotricité sur
un forum des métiers.
Diplômée en 2011, j’ai
travaillé dans un service
d’éducation spécialisée
et de soins à domicile
(Sessad), une structure de
l’Association de parents
de personnes handicapées
mentales et leurs amis
(APEI) de Lens et ses
environs. Puis j’ai fait des
stages auprès d’adultes
avant d’arriver au FAM.
FaUstine maRcY
PSYCHOMOTRICIENNE
stimulations sensorielles, balnéothérapie… Faustine s’attache
au bien-être des résidents d’un foyer d’accueil médicalisé
(Fam). Les séances individuelles ou en groupe qu’elle mène
avec ses patients permettent de maintenir leurs capacités
psychomotrices en stimulant le lien corps-esprit.
nécessitant un suivi médical constant.
Je m’attache surtout à leur bien-être en
étant attentive à leurs demandes, à leur
état psychique.
Maintenir les capacités
psychomotrices
A
vant toute prise en charge,
j’effectue le bilan psychomoteur du résident (capacités et difficultés motrices, cognitives,
relationnelles…) afin d’établir le projet
thérapeutique. tous les résidents sont
des adultes associant à une déficience
intellectuelle des handicaps multiples
(moteurs, sensoriels, psychiques…)
(logique, compréhension…) développent
les capacités cognitives. nous cherchons
sans cesse à nous adapter à leur mode de
communication, verbal ou non, avec des
outils adaptés à chacun.
Le lien corps-esprit
J’agis toujours sur le corps pour aider
la personne à stimuler et maintenir ses
capacités psychomotrices, grâce à des activités favorisant la détente psychologique
et corporelle ainsi que l’éveil des sens,
mais toujours dans le respect du résident
et de son projet individuel, auquel nous
travaillons en équipe. J’utilise la balnéothérapie (soins en piscine), avec des collègues,
pour renforcer l’équilibre, la coordination,
la force musculaire… nous proposons aussi
des parcours moteurs par l’utilisation de
vélos adaptés. Le groupe permet de stimuler les échanges, de prendre sa place.
par ailleurs, les séances individuelles sont
très importantes pour qu’une relation de
confiance se crée avec le patient et que la
personne ait un espace et un temps pour
elle. Des activités autour de la mémoire
Je m’attache à faire le lien entre le corps
et l’esprit : en passant par le corps on
va essayer de rétablir des fonctions psychiques. Les médiateurs sont très variés :
l’expression corporelle, la danse, le théâtre,
le chant, le cirque, la relaxation, les jeux…
à nous de choisir le plus adapté. travailler
l’expression du corps permet de déclencher certaines réactions d’apaisement et
d’évacuer des peurs qui ne peuvent être
exprimées. J’utilise beaucoup le travail
sur les sens, au cours de séances dans la
salle de stimulations sensorielles, à partir
de vibrations, de musique, d’images, de
couleurs… ce qui procure une grande
détente au patient. Les personnes handicapées sont vraies, elles nous apportent
énormément, nous permettant d’affiner
notre perception des choses. n
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accompagnement et soins
ORTHOPROTHÉSISTE : FORMATION bac + 3 QUALITÉS sens du contact,
goût du travail manuel, précision SALAIRE DÉBUTANT environ 1 500 €
net/mois.
PARCOURS
Après le bac, j’envisageais
de devenir kinésithérapeute.
J’ai commencé par la 1re année
commune aux études de
santé (Paces). En la redoublant,
j’ai entendu parler du BTS
prothésiste-orthésiste
à Valence. J’ai passé 2 semaines
en stage d’observation chez
un orthoprothésiste et j’ai
été conquise par ce métier.
J’ai donc préparé le BTS qui
s’effectue en 3 ans. À peine
diplômée, j’ai été embauchée
par l’entreprise lyonnaise
où je travaille maintenant
depuis 3 ans.
soLine taLLon
ORTHOPROTHÉSISTE
soline conçoit des appareillages qui permettent aux personnes
amputées de se remettre debout et de mener une vie (quasi)
normale. Un métier qui nécessite à la fois des compétences
techniques et le goût du contact humain.
L
a société où j’ai été embauchée il y a 3 ans fabrique
d’une part des orthèses, qui
sont des appareillages comme les corsets,
destinés à soutenir une déficience osseuse
ou musculaire, d’autre part des prothèses
qui viennent remplacer tout ou partie d’un
membre. ma formation m’a appris à concevoir les deux types d’appareillages, mais je
suis aujourd’hui surtout spécialisée dans le
domaine des prothèses, notamment celles
des membres supérieurs (mains, avantbras, bras…).
La prescription et l’adaptation
Quand un patient a été amputé à la suite
d’un accident ou d’une maladie, la première
prescription de prothèse se fait dans le
centre de rééducation où il est hospitalisé. Quelques établissements possèdent
un centre d’appareillage intégré, mais la
plupart font appel à des entreprises extérieures comme celle où je suis employée.
20
Je me déplace donc pour participer à la
consultation pluridisciplinaire avec le
médecin, le kinésithérapeute et l’ergothérapeute. il s’agit d’évaluer les besoins de la
personne, puis de choisir les matériaux et
de prévoir des adaptations en fonction du
patient, de sa corpulence et de ses besoins.
par exemple, je ne concevrais pas la même
prothèse de bras pour un agriculteur qui
veut reprendre son activité professionnelle
que pour une autre personne qui a une
demande purement esthétique.
Le goût du travail abouti
À partir des éléments que j’ai réunis et du
moulage en plâtre que j’ai réalisé sur le
patient, j’établis une fiche de fabrication
que je confie aux techniciens en orthoprothèse de l’atelier de fabrication. Quand la
prothèse est prête, je procède à l’essayage
sur le patient. Les réglages sont nombreux
pour qu’elle soit parfaitement ajustée.
il faut aimer le travail bien fait. Les athlètes
handisports qu’on équipe en prothèses de
course sont particulièrement exigeants :
ils nous obligent à optimiser l’adaptation
pour tendre à la perfection. au fur et à
mesure, au-delà de la technicité des appareillages, se noue une relation privilégiée
avec les personnes, ce qui rend le métier
très riche.n
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accompagnement et soins
polyhandicap, diabète, poliomyélite… les pathologies sont
variées, mais toutes peuvent occasionner des déformations
des pieds. pour les corriger, aurélien conçoit des appareillages
(chaussures et semelles). son challenge : répondre aux besoins
fonctionnels du patient sans oublier l’esthétique.
Q
uand on parle de chaussures orthopédiques, on
imagine souvent des souliers à grosses semelles, noirs et pas du
tout élégants. aussi, les patients viennent
souvent dans notre cabinet à reculons. c’est
à nous de les convaincre que nous pouvons
fabriquer des appareillages qui répondent
non seulement à leurs besoins (certaines
personnes ne peuvent pas marcher sans
chaussures adaptées), mais soient aussi
esthétiques.
Chausser l’œil autant que le pied
J’interviens toujours sur prescription médicale. La première consultation peut avoir
lieu au cabinet, mais je me déplace aussi
dans les hôpitaux, les centres de rééducation, les maisons de retraite, les instituts médico-éducatifs (ime), les maisons
d’accueil spécialisées (mas). J’évalue les
besoins du patient, puis j’effectue la prise
de mesures et d’empreintes et réalise un
moulage. L’objectif est que l’appareillage
soit fonctionnel. mais je prends également
en compte les goûts de la personne et lui
propose un choix de matières, de couleurs,
de formes. si elle est impliquée dans la
conception, elle acceptera plus facilement
de porter les chaussures.
PODO-ORTHÉSISTE :
FORMATION bac + 3 QUALITÉS
sens de l’observation, aptitudes
manuelles, créativité SALAIRE
DÉBUTANT environ 1 200 € net/
mois.
30 heures de fabrication
Une fois le modèle arrêté, je réalise une
première maquette en plastique thermoformé que j’essaie sur le pied du patient
pour vérifier qu’elle est bien ajustée. La
paire de chaussures est ensuite fabriquée
à l’atelier : à partir du patron, je découpe
les éléments en cuir ou synthétique, je les
couds (à la main) pour les assembler, puis je
les monte avec la semelle. enfin, je procède
aux finitions (c’est le « bichonnage »).
J’utilise des machines, néanmoins c’est
un travail largement artisanal. en moyenne,
la fabrication d’une paire nécessite entre 25
et 30 heures, mais je peux passer 60 heures
sur certains modèles compliqués. Dans
les grandes entreprises du secteur, les
podo-orthésistes ne participent pas à la
fabrication. Dans mon cabinet, j’apprécie
d’être à la fois au contact des patients,
mais aussi de travailler à l’atelier, ce qui
me permet de satisfaire au plus près leurs
besoins. n
aURÉLien RUeZ
PODO-ORTHÉSISTE
PARCOURS
En classe de 3e, un cordonnier
m’a transmis la passion de
son métier au cours d’un stage
de découverte. J’ai alors choisi
de préparer un CAP et un BEP
matériaux souples. Comme
la botterie de luxe est un milieu
très fermé, j’ai préféré m’orienter
vers la podo-orthèse. J’ai suivi
un diplôme de technicien
(DT, équivalent d’un bac pro)
podo-orthésiste en 2 ans, puis
j’ai enchaîné par le BTS en 3 ans.
Après une première expérience
en entreprise, j’ai ouvert mon
cabinet à Villefranche-sur-Saône.
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accompagnement et soins
AUDIOPROTHÉSISTE : FORMATION bac + 3 (diplôme d’État d’audioprothésiste) QUALITÉS minutie,
compréhension, patience SALAIRE DÉBUTANT environ 1 400 € net/mois.
PARCOURS
J’ai toujours voulu travailler
sur la communication auprès
des sourds. Après un bac
scientifique, j’ai décroché
mon diplôme d’État
d’audioprothésiste à l’université
de médecine. En parallèle,
et par intérêt personnel,
j’ai appris la langue des signes
au sein d’une association pendant
3 ans. Puis, j’ai travaillé en tant
qu’audioprothésiste durant
une quinzaine d’années dans
différents laboratoires
qui commercialisent des
appareils auditifs. En 2008,
j’ai rejoint le laboratoire
Thomassin à Grenoble.
interviens autant auprès
de jeunes adultes que des
personnes âgées. Leurs
problèmes d’audition sont variés, mais
gênants pour leur vie privée ou professionnelle. Je dois donc trouver une solution
adaptée à chacun.
ViViane RUeL
AUDIOPROTHÉSISTE
audioprothésiste dans le secteur privé, Viviane est chargée
d’appareiller et de réhabiliter l’audition de ses clients.
Du choix de la prothèse à son réglage, elle aime améliorer
la vie des personnes sourdes ou malentendantes.
elle peut être globale ou concerner les sons
graves ou aigus… Je complète toujours
avec un test de compréhension écrit. La
perte d’audition, surtout ancienne, peut
générer des problèmes de déformation
des mots. L’intervention d’un orthophoniste peut alors être nécessaire. puis, je
propose différents modèles d’appareillage
et une correction adaptée. si quelqu’un est
gêné pour entendre une conversation téléphonique dans un open space, je choisirais, par exemple, un appareil qui filtre
davantage les bruits de fond.
Choisir l’appareillage adapté
Un travail de réglage de longue
haleine
Lors de la première visite, à partir de la
prescription du médecin oto-rhino-laryngologiste (oRL), je réalise un bilan avec un
casque pour évaluer la perte d’audition.
on teste, on essaie la prothèse. L’esthétique,
le confort auditif : tous ces éléments comptent pour que la personne accepte de la
porter. on arrive rarement au bon résultat
22
du premier coup ! il y a un gros travail de
réglage à faire en lien avec les orthophonistes et les oRL. cela demande du temps : je
m’occupe de la personne entre 1 an et 2 ans
afin d’ajuster son appareil (niveau d’amplification ou de filtrage du son). si quelqu’un
a perdu 70 % de son audition, je dois y aller
à petit pas. Retrouver d’un seul coup la
totalité de son ouïe serait physiquement
insupportable ! À ce stade, j’entre vraiment
dans la rééducation auditive. il m’arrive
d’affiner encore le réglage d’une prothèse
même si la personne est satisfaite, car elle
ne se rend pas compte qu’elle n’entend
pas certains bruits ! on n’atteint jamais
la perfection. mais aujourd’hui, grâce à la
technologie, je peux faire en sorte qu’un
sourd sévère puisse enfin entendre le bruit
de son piolet dans la glace lorsqu’il fait
de l’alpinisme ! n
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EnsEignEmEnt
Guider des jeunes
en situation de handicap
dans les apprentissages
exige d’être pédagogue,
patient et créatif.
Trois facettes du métier
sont ici présentées :
l’enseignant en
établissement spécialisé,
l’enseignant spécialisé
de l’Éducation nationale
et l’enseignant référent.
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23
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enseignement
ENSEIGNANT/E EN ÉTABLISSEMENT SPECIALISÉ : FORMATION bac + 5
QUALITÉS patience, capacité à s’adapter, aptitude au travail en équipe
SALAIRE DÉBUTANT environ 1 700 € net/mois.
PARCOURS
Après une maîtrise (M1) de
lettres classiques, j’ai passé
le concours du certificat
d’aptitude au professorat de
l’enseignement du second degré
(CAPES). J’ai d’abord enseigné
dans un collège classé en zone
d’éducation prioritaire (ZEP) et
me suis intéressée aux élèves
en difficulté. En 2006, j’ai
rejoint l’unité soins-études.
Parallèlement, j’ai préparé un
diplôme inter-universitaire (DIU)
adolescents difficiles à Lyon, puis
la certification complémentaire
pour les enseignements adaptés
et la scolarisation des élèves en
situation de handicap (2CA-SH),
option D (troubles des fonctions
cognitives).
CLAiRe RAFFin
ENSEIGNANTE
identifier les besoins de l’élève, ses points forts et ses points
faibles pour lui proposer un enseignement adapté, telle est
la « recette » de Claire, professeure de français (académie
de grenoble) dans une unité de soins-études qui accueille
des adolescents présentant des troubles psychiques.
J
e travaille dans l’unité de
soins-études de la clinique du grésivaudan, de la
Fondation santé des étudiants de France.
Dans ma classe, au sein du pavillon pour
adolescents du centre hospitalier de saintÉgrève (isère), j’ai 10 élèves. ils ne sont là
parfois que pour quelques semaines ou
quelques mois. ils ont entre 12 et 18 ans et
sont de tout niveau scolaire : collège, lycée
général, lycée professionnel. J’adapte donc
pour chacun mes cours de français.
Un suivi adapté
Je ne connais pas la pathologie précise
des adolescents qui sont hospitalisés dans
le service. ils ne sont pas tous reconnus
handicapés par la maison départementale
des personnes handicapées (mDPH). Peu
importe. J’essaie de mettre en place un parcours personnalisé pour chacun. Quand le
psychiatre a donné son accord pour qu’un
24
jeune vienne en classe, je le reçois pour
discuter avec lui de sa scolarité, je consulte
ses bulletins et cahiers s’il les a apportés,
je l’interroge sur ses attentes. s’il a moins
de 16 ans (il est donc soumis à l’obligation
scolaire), mais qu’il est en rupture avec le
système, je vise d’abord la remotivation.
Je lui propose des lectures simples, dont
le contenu correspond à sa tranche d’âge,
puis des exercices de compréhension et de
production écrite. Comme n’importe quelle
prof de français, mon objectif est que mes
élèves maîtrisent la langue.
En équipe autour de l’élève
Outre mes cours, j’assure la coordination
des enseignants qui interviennent dans les
autres disciplines au sein du pavillon. nous
nous réunissons une fois par semaine pour
faire le point sur la situation de chaque
adolescent. Je suis aussi en relation d’une
part avec l’équipe soignante, d’autre part
avec la famille, éventuellement avec le
chef d’établissement et les professeurs
du collège ou du lycée d’origine. Ce travail
de lien entre professionnels autour de
l’élève fait la spécificité de mon métier
par rapport à celui d’un enseignant dans
une classe ordinaire. Allier les études aux
soins, c’est l’originalité de l’unité où je
travaille. Je trouve passionnant de participer à la prise en charge qui va aider les
adolescents accueillis ici à s’épanouir et
surmonter leurs difficultés. n
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enseignement
Professeure des écoles spécialisée de l’Éducation nationale,
Valérie donne des cours à des collégiens malvoyants ou aveugles.
Du braille aux figures en relief, elle utilise, dans sa classe,
différents supports pour les aider à suivre une scolarité normale.
A
u collège Buffon, j’enseigne
dans l’unité localisée pour
l’inclusion scolaire (Ulis),
dédiée aux élèves malvoyants ou aveugles.
Je suis la responsable de l’enseignement
et de la coordination. ici, nous accueillons
une douzaine d’élèves handicapés visuels,
de la 6e à la 3e, venus de toute l’académie
de Paris. ils sont orientés vers cette Ulis
dans le cadre d’un projet personnalisé de
scolarisation (PPs) validé par la maison
départementale des personnes handicapés (mDPH), auquel je participe. mon rôle
est d’intervenir en soutien auprès de ces
élèves déficients visuels, qui suivent une
scolarité normale en collège.
De l’oral aux supports tactiles
Dans l’Ulis, je reprends avec les élèves les
cours de mathématiques et de français en
petits groupes. Je les aide aussi à préparer
des contrôles, selon les besoins définis
avec les enseignants ou le professeur
principal. C’est un métier créatif, car je
dois choisir des solutions pédagogiques et
des supports adaptés pour chaque élève.
C’est du sur-mesure ! Je m’appuie beaucoup
sur le langage et les outils tactiles. Pour
les aveugles, je retranscris à voix haute
les consignes d’un exercice, j’utilise des
dessins en relief qu’ils peuvent toucher
pour comprendre un cours de géométrie,
on reprend une leçon en braille… Je travaille aussi avec des ordinateurs équipés de
logiciels de grossissement des caractères
pour les élèves malvoyants.
ENSEIGNANT/E
SPÉCIALISÉ/E EN ULIS :
FORMATION bac + 5
QUALITÉS intérêt pour
la pédagogie adaptée,
bon relationnel, créativité
SALAIRE DÉBUTANT
environ 1 700 € net/mois.
Suivi avec l’équipe éducative
Je suis la seule enseignante de ce dispositif, avec l’appui d’une auxiliaire de vie
scolaire à plein temps. mais c’est aussi un
métier très ouvert vers l’extérieur ! Outre
mes 21 heures de cours par semaine, je
reçois les enseignants du collège ou les
professionnels de santé qui suivent l’élève.
Je participe aussi aux conseils de classe.
Le plus important, c’est d’être toujours
positive avec ces collégiens aveugles ou
malvoyants. Je suis là pour les sécuriser
et les faire progresser ! n
VALeRie ROUget
ENSEIGNANTE
SPÉCIALISÉE EN ULIS
PARCOURS
J’ai obtenu mon certificat
d’aptitude au professorat des écoles
(CAPE, aujourd’hui DPPE diplôme
professionnel de professeur des
écoles) après un bac littéraire et une
licence de musique à l'université. Puis
j’ai passé le certificat d’aptitude aux
actions pédagogiques spécialisées
d’adaptation et d’intégration
scolaires (CAPSAIS, devenu CAPA-SH,
voir les formations/p. 46), dans
l’objectif d’enseigner à des élèves
aveugles ou malvoyants. J’ai d’abord
travaillé dans une classe pour
l’inclusion scolaire (Clis). Depuis 2011,
j’enseigne et coordonne l’Ulis du
collège Buffon (académie de Paris).
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enseignement
ENSEIGNANT/E RÉFÉRENT/E : FORMATION bac + 5 QUALITÉS sens
de la communication, diplomatie, organisation SALAIRE DÉBUTANT
environ 1 700 € net/mois.
PARCOURS
Professeur des écoles, j’ai
d’abord enseigné en maternelle
et en primaire. Intéressé
par l’enseignement auprès
d’enfants handicapés, j’ai
obtenu le certificat d’aptitude
professionnelle pour les aides
spécialisées, les enseignements
adaptés et la scolarisation des
enfants en situation de handicap
(CAPA-SH) en 2003. Puis
j’ai travaillé dans un institut
d’éducation motrice (IEM).
Lorsque la mission de référent
de scolarisation a été créée
en 2005, j’ai postulé. Depuis,
je fais partie de l’équipe des
37 enseignants référents de
l’académie de Versailles.
mARC mORAnDi
ENSEIGNANT RÉFÉRENT
marc veille avec attention à la scolarité de 150 élèves
handicapés, du primaire au lycée. Homme-orchestre, il est
l’intermédiaire entre les familles, les institutions et les
établissements scolaires.
visuels, cognitifs, psychiques ou moteurs),
sont scolarisés en milieu ordinaire. en lien
avec les établissements, les familles et la
mDPH, ma mission principale consiste à
aider les enseignants à proposer un projet
personnalisé de scolarisation (PPs) adapté
au handicap de l’élève. Ce document prévoit
le matériel et le soutien nécessaires pour
pallier son handicap.
Définir les aménagements
scolaires
E
n tant qu’enseignant référent à la scolarisation des
élèves handicapés (erseh),
j’ai en charge 51 écoles primaires, 1 lycée et
3 collèges du secteur de Rambouillet (78),
qui accueillent des élèves reconnus handicapés par la maison départementale des
personnes handicapées (mDPH). Ces élèves,
atteints de différents troubles (auditifs,
26
Lorsque l’enfant est reconnu handicapé par
la mDPH, j’organise une première réunion
pour préparer son projet de scolarisation.
Outre les parents, je réunis tous les interlocuteurs impliqués : le directeur de l’établissement, les enseignants ou l’enseignant
spécialisé dans le handicap, les professionnels de santé (psychologues, orthophonistes) qui suivent l’élève au domicile ou à
l’école. À ce stade, je définis les aides dont
il a besoin. il peut s’agir d’aménager son
programme scolaire afin qu’il reste dans
une classe avec des enfants de son âge, de
prévoir un auxiliaire de vie scolaire (AVs)
ou de mettre à disposition un ordinateur
adapté pour les élèves malvoyants. Une
fois la proposition élaborée, je la transmets
à la mDPH qui arrête les décisions avec
l'accord de la famille.
Suivi de la scolarisation
Je m’assure que les mesures prises fonctionnent. Durant l’année, j’organise plusieurs réunions de suivi du PPs. On évalue
la progression scolaire de l’élève, la bonne
adéquation du matériel, si les heures de
présence de l’AVs seront suffisantes pour
son passage en classe supérieure… Cela
fait des semaines bien chargées : j’ai
environ 7 réunions par semaine, je suis
toujours au volant de ma voiture ! C’est
parfois un métier difficile, notamment si
un auxiliaire de vie scolaire fait défaut.
mais mon moteur, c’est de voir les parents
satisfaits de la progression de leur enfant.
Je connais certaines familles depuis 6 ans,
et leur enfant handicapé est aujourd’hui
au collège ! n
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Aide à l’insertion
sociAle et professionnelle
Aider des demandeurs
d’emploi handicapés
à retrouver un travail,
puis à s’intégrer en
entreprise, accompagner
des adultes dans leur vie
quotidienne, soutenir un
projet de reconversion
professionnelle,
favoriser l’insertion
sociale par le biais
du sport ou du travail
manuel… Nous
présentons ici sept
métiers emblématiques,
qui peuvent s’exercer
dans des structures
variées : établissement
social ou médico-social,
entreprise ou collectivité
locale.
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aide à l’insertion sociale et professionnelle
CHARGÉ/E D’INSERTION PROFESSIONNELLE : FORMATION à partir de bac + 3 QUALITES sens de l’écoute,
intérêt pour le monde du travail SALAIRE DÉBUTANT environ 1 500 € net/mois.
PARCOURS
Après un bac scientifique, j’ai
été animateur de séjours de
vacances pour adultes handicapés
mentaux. J’ai suivi une licence
de psychologie, puis un master
en psychologie et en ingénierie
des apprentissages en formation
professionnelle. J’ai démarré
dans l’insertion de jeunes
en difficulté, dans un Greta
(groupement d’établissements
publics locaux d’enseignement,
associés pour la formation
continue) puis dans un organisme
de formation. En 2010, j’ai été
embauché par Cap Emploi.
A
u cap emploi d’evry (91),
j’accompagne des travailleurs reconnus handicapés à retrouver un emploi en entreprise.
J’assure le suivi d’environ 200 demandeurs
d’emploi, envoyés par pôle emploi ou par
la maison départementale des personnes
handicapées (MdpH). il ne s’agit pas de
personnes lourdement handicapées.
très souvent, elles ont une expérience
professionnelle, mais rencontrent des
difficultés à retrouver une place. ou bien
elles doivent changer de métier, en raison
28
MaBroK HassoUni
CONSEILLER EN INSERTION
PROFESSIONNELLE
au sein du réseau cap emploi du département de l’essonne,
Mabrok guide et oriente des demandeurs d’emploi handicapés
afin de leur permettre de retrouver un poste. et sa patience
est souvent payante !
d’une maladie psychiatrique ou de troubles musculo-squelettiques (lombalgies,
tendinites invalidantes) développés dans
leur précédent travail.
la formation professionnelle des adultes
(afpa) et les centres de rééducation professionnelle (crp).
Aide au projet
ce suivi se poursuit jusqu’aux techniques
de recherche d’emploi : conseils pour la
rédaction du cV, les candidatures spontanées ou sur la manière d’évoquer son
handicap face à un recruteur… Je travaille
en liaison avec les chargés de relations
entreprises en interne afin de trouver des
offres d’emploi correspondant au profil de
la personne handicapée puis d’envoyer son
cV aux entreprises. c’est un rythme assez
intensif : j’ai en moyenne 4 ou 5 entretiens
individuels de suivi par jour. Mais cela me
plaît d’aider ces gens en situation difficile
à retrouver une place dans le monde du
travail. on y arrive, même si cela prend
du temps ! n
lors des entretiens individuels, je
m’adapte aux besoins du demandeur
d’emploi. s’il doit changer de métier, je
l’aide à construire un projet intégrant ses
contre-indications médicales (par exemple,
pas de station debout prolongée, port de
charges interdit...). J’établis un premier
diagnostic de ses compétences, puis je
l’oriente vers un centre spécialisé en bilans
de compétences pour élaborer son projet
de reconversion, qui nécessite souvent une
formation. Une fois son projet défini, je le
valide. J’aide la personne à choisir la bonne
formation, je contacte les organismes. Je
travaille beaucoup avec l’association pour
Conseils en recherche d’emploi
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aide à l’insertion sociale et professionnelle
CHARGÉ/E DE MISSION HANDICAP : FORMATION à partir de bac + 3
QUALITÉS sens de la communication, écoute, sensibilité à l’univers du
recrutement SALAIRE DÉBUTANT environ 1 600 € net/mois.
JUlie aUBier
CHARGÉE DE MISSION HANDICAP
chargée de mission handicap chez lVMH (Moët Hennessy louis-Vuitton), Julie met en œuvre la politique handicap du
groupe de luxe. en lien avec les correspondants handicap, elle
organise des actions de communication autour du handicap et
recrute les candidats handicapés.
J
e coordonne, à la direction
des ressources humaines
de lVMH, le projet handicap défini dans le cadre d’une convention
avec l’association de gestion du fonds pour
l’insertion professionnelle des personnes
handicapées (agefiph). Je travaille avec
30 correspondants handicap des différentes sociétés du groupe en france afin
d’embaucher des personnes handicapées.
Sensibiliser les salariés
Ma première mission, c’est d’impulser des
actions de communication pour sensibiliser les salariés au handicap. pour intégrer
des personnes handicapées, il faut faire
bouger les mentalités ; cela passe par un
gros travail d’information ! J’organise des
réunions deux fois par an avec les correspondants handicap pour définir les opérations à mener et en dresser le bilan. il peut
s’agir d’organiser des conférences destinées aux managers sur les stéréotypes
liés au handicap, mais également d’ateliers
thématiques (sur la déficience auditive par
exemple) pour apprendre à communiquer
avec des salariés malentendants et aménager leur poste de travail…
Mener des entretiens
de recrutement
J’interviens aussi en appui pour recruter
des personnes handicapées. lorsque les
correspondants handicap ont un poste à
pourvoir (de vendeur ou d’assistante),
j’étudie les compétences attendues, la
compatibilité avec certains types de
handicap, les aménagements de postes
nécessaires… Je trouve les candidats et
les reçois en entretien pour une première
sélection pendant laquelle je suis surtout
attentive à leurs compétences et à leurs
contre-indications médicales, sans jamais
demander la nature de leur handicap !
Je présente ensuite les 4 à 5 candidats
retenus aux correspondants et aux managers qui décident de l’embauche. enfin,
j’assiste aux sessions de recrutement,
qui consistent à évaluer les candidats
en situation de travail (mimer un acte de
PARCOURS
Après un bac économique,
j’ai passé une licence de
psychologie au cours de
laquelle j’ai découvert la
psychologie du travail et les
techniques de recrutement.
J’ai décidé de poursuivre
en master de ressources
humaines (RH). Au cours de
ma 2e année de master en
alternance, j’ai travaillé chez
LVMH sur les questions de
handicap. J’ai enchaîné avec
un CDD chez eux. En 2011,
on m’a proposé ce poste de
chargée de mission handicap
qui venait de se créer.
vente, créer un document sous excel…).
cette méthode permet de lever certaines barrières concernant le handicap, en
s’intéressant uniquement aux aptitudes
professionnelles ! n
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aide à l’insertion sociale et professionnelle
CONSEILLER/ÈRE EN ÉCONOMIE SOCIALE ET FAMILIALE : FORMATION
bac + 3 QUALITÉS sens de la pédagogie, capacités d’adaptation, sens
relationnel SALAIRE DÉBUTANT environ 1 300 € net/mois.
PARCOURS
Après 2 ans d’études en
sociologie, j’ai un temps
envisagé de devenir
enseignante, puis j’ai choisi
le métier de conseillère en
économie sociale et familiale.
J’ai obtenu un BTS, puis un
diplôme d’État en économie
sociale et familiale. J’ai ensuite
travaillé durant 1 an auprès
de familles en difficulté. En
2005, j’ai été embauchée par
le service d’accompagnement
médico-social pour adultes
handicapés (Samsah) du Centre
de la Gabrielle, qui venait
d’être créé.
caroline MUrZYn
CONSEILLÈRE EN ÉCONOMIE
SOCIALE ET FAMILIALE
chargée d’accompagner à domicile des adultes en situation
de handicap mental, les interventions de caroline sont
indispensables pour l’alimentation, l’entretien ménager, les
tâches administratives et les relations avec les différents
partenaires : tuteur ou curateur, mairie, caf…
A
u sein du service d’accompagnement médico-social
pour adultes handicapés (samsah) du centre de la Gabrielle
à claye-souilly (77), j’ai en charge le suivi
de 36 adultes en situation de handicap
mental. la plupart sont placés sous
mesure de tutelle ou de curatelle, mais
exercent une activité de jour (accueil…)
et vivent dans leur propre appartement.
Mon métier consiste à les soulager dans
leur organisation quotidienne.
Gérer l’emploi du temps
J’interviens aussi bien au domicile des
usagers qu’à mon bureau ou en extérieur
(magasins ou autre). régulièrement, je suis
amenée à travailler autour de l’alimentation (individuellement ou en groupe) :
nous pouvons établir un menu équilibré et
la liste de courses qui va avec, travailler
30
en groupe sur les notions d’équilibre
alimentaire, aller cueillir des légumes et
des fruits, préparer des repas ensemble… nous planifions aussi les tâches
domestiques : par exemple laver le linge
et l’étendre le lundi, le plier et le ranger
le mardi, balayer le vendredi. ce travail
est important car, en raison de leur handicap, ces personnes peuvent avoir du mal
à se repérer dans le temps. Je m’adapte à
leurs difficultés : pour certains, j’utilise des
supports imagés s’ils ne savent pas lire ;
je peux être amenée à les accompagner
faire leurs courses et là, je leur apprends
à prêter attention aux prix, aux dates de
péremption des produits… toutes mes
interventions s’inscrivent dans le cadre
du projet de l’usager, défini avec l’équipe
du samsah (éducateur spécialisé, infirmier,
psychologue, psychiatre). et je veille au
respect des objectifs fixés avec lui.
Régler les problèmes
administratifs
à mon bureau, j’accompagne aussi ces
personnes pour résoudre des problèmes
divers : appeler le tuteur, monter un dossier
de renouvellement de carte d’identité,
appeler l’agence immobilière à cause
d’une fuite d’eau... il faut bien connaître
les réseaux administratifs et sociaux et être
très organisée dans le suivi des dossiers.
Mais c’est aussi un métier créatif : j’ai par
exemple imaginé un partenariat avec des
électriciens et des plombiers qui acceptent
d’intervenir à domicile sans être payés tout
de suite, et de se voir régler la facture par
le tuteur. n
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aide à l’insertion sociale et professionnelle
à la tête de 3 établissements, jean-françois apprécie ses
responsabilités polyvalentes : outre le management des
salariés et la gestion financière et administrative, il est aussi
très présent pour résoudre les problèmes au quotidien.
J
e dirige 3 établissements
qui accueillent une centaine d’adultes déficients
intellectuels : 1 foyer d’hébergement, 1 résidence pour les personnes plus autonomes
et 1 service d’accompagnement à la vie
sociale (saVs), tous gérés par l’association départementale de parents et amis de
personnes handicapées mentales (adapei)
du rhône. J’anime une équipe de 50 salariés, composée d’éducateurs, de chefs de
service et de personnels de soins. Ma principale responsabilité, c’est d’être garant
de la sécurité des biens et des personnes.
Je veille au respect des normes de sécurité
des bâtiments, d’hygiène ou de transports.
avec les équipes, je définis aussi le projet
de l’établissement, qui prévoit les conditions d’accueil et d’accompagnement des
résidents. chaque personne a aussi un
projet individualisé écrit, que je valide.
il peut s’agir par exemple de l’accompagner pour faire ses courses s’il souhaite
préparer ses repas seul.
Agir en cas de problème
J’ai un rôle de supervision assez important.
outre les réunions du comité de direction,
j’anime des réunions avec les équipes éducatives et soignantes. dans mes journées,
il y a toujours beaucoup d’imprévus à
régler ! nous accueillons des personnes
ayant des troubles du comportement et
qui peuvent vite être déstabilisées. en cas
de problème avec un résident, j’évalue sa
difficulté avec les équipes et je prends les
décisions nécessaires : renforcer la présence des éducateurs, voire hospitaliser
la personne. J’aime ce lien de proximité
avec les résidents.
DIRECTEUR D’ÉTABLISSEMENT :
FORMATION bac + 5 QUALITÉS
esprit de concertation, sens
des responsabilités, rigueur.
SALAIRE DÉBUTANT environ
1 900 € net/mois et + suivant
la taille des établissements.
Manager et gérer
Je m’occupe également des ressources
humaines. J’assure les recrutements, la
gestion des compétences du personnel.
Je conçois chaque année des formations
collectives pour les salariés (prévention
de la maltraitance...). le management
et la gestion des équipes au quotidien
représentent environ les deux tiers de
mon activité. le reste de mon temps est
consacré à la gestion financière et administrative. J’élabore les budgets annuels
et j’en contrôle le suivi. en fin d’exercice,
je valide aussi le rapport de gestion et de
fonctionnement des établissements. celui-ci
sera transmis au conseil général du rhône,
qui finance nos établissements. n
Jean-franÇois teil
DIRECTEUR D’ÉTABLISSEMENT
PARCOURS
J’ai d’abord été chef de service,
directeur d’un village de
vacances social puis directeur
des services hôteliers à la
Fondation de l’Armée du Salut.
En 2008, j’ai suivi un master
en gestion des établissements
sociaux et médico-sociaux
en formation continue. Après
une expérience en maison de
retraite, je dirige depuis 2010
un foyer d’hébergement et une
résidence pour adultes déficients
intellectuels.
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aide à l’insertion sociale et professionnelle
ÉDUCATEUR/TRICE
SPÉCIALISÉ/E : FORMATION
bac + 3 QUALITÉS tolérance,
empathie, capacité d’adaptation
SALAIRE DÉBUTANT environ
1 200 € net/mois.
Benjamin est responsable d’un groupe de 7 adolescents déficients
intellectuels pour lesquels il organise des activités socioéducatives, avec le souci de les rendre le plus autonomes possible
et de préparer leur sortie de l’institut médico-éducatif (iMe).
L
BenJaMin MariaGe
es jeunes auprès desquels
je travaille présentent une
déficience intellectuelle
moyenne à profonde, associée parfois à
un polyhandicap, des troubles autistiques
ou psychotiques. Je suis leur référent,
garant de leur projet individualisé, en lien
avec l’équipe professionnelle et la famille.
ils ont entre 15 et 19 ans et ces dernières
années en iMe sont déterminantes. Je teste
leurs capacités et prépare leur avenir en
cherchant les possibilités d’orientation
les mieux adaptées.
ÉDUCATEUR SPECIALISÉ
Développer au maximum
leur potentiel
toutes les activités sociales, sportives,
culturelles que je propose aux jeunes,
selon un emploi du temps hebdomadaire,
ont une visée éducative. elles doivent leur
permettre de développer au maximum leur
potentiel et pallier leurs difficultés. il s’agit
de les rendre le plus autonomes possible.
nous travaillons sur le comportement, les
acquisitions de base : comment s’occuper
de soi, se tenir à table, se comporter à
l’extérieur à savoir effectuer des achats,
aller à la médiathèque… par exemple, on
travaillera la douche et l’habillage à la
piscine, avec l’aide médico-psychologique ;
le code de la route avec le Vtt… Je travaille
beaucoup la communication et l’expression. il faut jongler pour s’adapter à chacun
au sein du groupe.
Préparer l’avenir avec les familles
PARCOURS
J’ai commencé ici à l’IME comme éducateur bénévole à 19 ans, pour connaître
le métier… J’ai été en emploi jeune tout en suivant la formation de moniteuréducateur en 2 ans. Ensuite, j’ai travaillé en maison d’enfants à caractère
social (Mecs) pendant 6 ans durant lesquels j’ai passé mon diplôme d’éducateur
spécialisé (ES). Puis je suis revenu à un public de jeunes déficients intellectuels.
32
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Je suis très sensible à ce que ces ados
vont devenir par la suite, et je cherche des
solutions d’orientation, en enclenchant
des démarches car il y a peu de places.
ils effectuent des stages de découverte
dans des établissements pour adultes
(établissement et service d’aide par le
travail – Ésat –, entreprises adaptées,
section occupationnelle, foyer de vie),
notamment au sein de l’association de
parents, de personnes handicapées mentales et leurs amis (apei) de lens. encadrés
par des adultes, les jeunes peuvent se
révéler très différents, comme lors des
transferts, quand nous partons 2 ou
3 jours, ou lors de colonies qui permettent aux familles de souffler. le métier
est captivant pour les contacts, ce sont
des jeunes très chaleureux, un public et
des familles en attente, qui nous obligent
à toujours inventer. n
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aide à l’insertion sociale et professionnelle
MONITEUR/TRICE D’ATELIER : FORMATION certificat de qualification aux
fonctions de moniteur d’atelier (cQfMa, diplôme de niveau V) QUALITÉS
patience, empathie, pédagogie SALAIRE DÉBUTANT environ 1 100 € net/mois.
PARCOURS
J’ai été artisan ébéniste
pendant 18 ans.
Des problèmes de dos m’ont
fait revoir mon parcours.
Un voisin qui travaillait dans
un Ésat m’a fait découvrir
le secteur du handicap.
J’ai obtenu un certificat
de qualification aux fonctions
de moniteur d’atelier
(CQFMA) après un an de
formation en alternance
à l’institut régional du
travail social (IRTS). J’ai été
embauchée à l’APEI comme
moniteur dans différents
ateliers puis un poste s’est
libéré à l’atelier bois.
anne-Marie d’Hennin
MONITRICE D’ATELIER BOIS
Ébéniste-menuisière, anne-Marie développe des trésors de
pédagogie pour transmettre son savoir et partager sa passion
comme monitrice-éducatrice dans un établissement et service
d’aide par le travail (Ésat). Un métier qui allie compétences
techniques et humaines.
A
u sein de l’association
de parents de personnes
handicapées mentales et
leurs amis (apei) de lens et ses environs,
l’atelier bois est spécialisé dans l’assemblage d’emballages en bois hors standard, la fabrication de palettes, bobines,
caisses… et la découpe de panneaux. nous
adaptons les tâches aux capacités des
10 travailleurs et les formons pour leur
permettre d’évoluer en fonction de leur
projet individuel.
Adapter les postes de travail
nous travaillons en binôme, avec mon collègue, pour organiser le travail suivant
les commandes et les délais. nous devons
adapter chaque poste en fonction de la
tâche et du travailleur : régler le gabarit,
donner des repères pour savoir comment
découper le bois, changer les outils, faire
les réglages, veiller à la sécurité, vérifier la conformité et prendre le relais si
nécessaire. chacun a un poste déterminé,
en fonction de ses capacités : beaucoup
ne savent pas lire. l’apprentissage est
plus long, nous devons user de pédagogie,
amener le changement avec précaution
en étant avec eux, en les observant. nous
avons aussi toute une partie technique :
répondre à des appels d’offres, commander
du bois, réceptionner, gérer les stocks, les
bons de livraison, vérifier des factures…
Permettre de se professionnaliser
il y a tout un travail d’accompagnement,
dès l’accueil le matin, avec beaucoup
d’échanges, pas seulement verbaux, de
complicité, car le moral peut influer sur
le travail. ils sont tellement rejetés et
souffrent du regard porté sur eux. nous
voulons les rendre plus autonomes, leur
permettre d’évoluer, de se professionnaliser grâce à la validation des acquis de l’expérience (Vae) ou l’accès à des formations
techniques... par exemple, pour que l’un
d’eux, qui ne sait pas lire, puisse passer le
permis cariste, j’ai adapté les documents
à l’aide de pictos, dessins… nous sommes
les référents de 5 personnes et suivons
leur projet individuel, revu tous les ans
avec l’équipe pluridisciplinaire. si c’est
moins intéressant sur le plan technique,
cela m’apporte beaucoup humainement.
ce n’est jamais lassant ! n
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aide à l’insertion sociale et professionnelle
ÉDUCATEUR/TRICE SPORTIF/VE SPÉCIALISÉ/E : FORMATION bac + 2 à 3 QUALITÉS rigueur, créativité,
empathie SALAIRE DÉBUTANT environ 1 600 € net/mois.
stÉpHane denoYelle
ÉDUCATEUR HANDISPORT
PARCOURS
au cercle sportif de l’institution nationale des invalides,
stéphane enseigne avec passion le sport à des militaires
blessés ou des civils handicapés physiques. en lien avec
les équipes médicales, il choisit et adapte l’activité sportive
qui développera la motricité de la personne.
A
u gymnase des invalides,
mon rôle est de faire pratiquer un sport adapté à des
militaires handicapés, blessés au combat,
qui sont pensionnaires des invalides. Je
travaille aussi avec des civils qui souffrent d’un handicap physique, sensoriel ou
ayant besoin d’une rééducation sportive
suite à une opération. Mon objectif est
de renforcer leurs capacités physiques
par le sport.
Trouver le sport adapté
J’établis un diagnostic des capacités de
la personne handicapée, en lien avec
les équipes soignantes de l’hôpital des
invalides pour les militaires (médecins,
kinés) ou selon la prescription du médecin
pour les civils. avant toute activité sportive,
34
il est important de connaître la pathologie
et la tonicité musculaire de la personne.
à partir des objectifs fixés (renforcer la
musculation des bras, travailler l’équilibre
ou le souffle), je choisis le sport adapté :
vélo à bras, tennis de table, marche,
sarbacane… c’est un métier très créatif :
il m’arrive souvent d’inventer une activité ou d’aménager les règles du jeu pour
l’adapter au handicap de la personne. J’ai
par exemple créé une course d’orientation
pour un adjudant qui souffrait de troubles
d’équilibre et de pertes de mémoire suite
à un traumatisme crânien.
Entraîner au quotidien
chaque jour, j’anime les cours de sport
en restant très proche des gens. il faut
être vigilant aux bonnes postures et au
J’ai passé un brevet d’état
d’éducateur sportif (BEES) afin
d’enseigner le rugby, ma passion.
En 2006, suite à un accident, j’ai
rencontré l’univers du handisport.
J’ai passé mon diplôme d’État
de la jeunesse, de l’éducation
populaire et du sport (DEJEPS)
à la Fédération française
handisport. J’ai débuté au cercle
sportif de l’Institution nationale
des Invalides comme stagiaire,
avant d’être embauché en CDI en
2010.
dosage des efforts en fonction de leur
handicap. à la fin du programme, nous
dressons le bilan des progrès accomplis,
avec les équipes médicales. ce n’est pas
toujours flagrant, mais lorsque je vois une
personne avec une légère hémiplégie qui
arrive enfin à marcher sans canne, je suis
content ! ici, j’ai aussi la chance de mener
des projets avec des sportifs handicapés de
haut niveau. J’ai organisé le championnat
de france handisport de foot, pratiqué en
fauteuil roulant. là, il faut s’occuper de
tout, du budget à la logistique sur place.
c’est passionnant ! n
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Les métiers de L’accessibiLité
Accessibilité des
lieux, des transports,
des services…
La loi y astreint tous
les acteurs de la vie
économique et sociale.
De nombreux métiers,
anciens ou récents,
ont été créés pour
faciliter l’insertion des
personnes handicapées.
De bac + 2 à bac + 5,
vous en découvrirez
une quinzaine, tels
qu’interprète en langue
des signes française
(LSF), transcripteur
braille, designer ou
développeur de sites
Internet.
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mÉtIerS de L’aCCeSSIbILItÉ
Comment réussir à communiquer avec son entourage
lorsqu’on est sourd ou aveugle ? différentes méthodes
(langue des signes, sous-titrages…) existent pour participer
à la vie sociale et s’intégrer le mieux possible.
 INTERPRÈTE EN LANGUE
DES SIGNES FRANÇAISE
 CODEUR/EUSE LANGUE
FRANÇAISE PARLÉE COMPLÉTÉE
 INTERFACE
DE COMMUNICATION
Formation : bac + 5.
Cours, conférences, spectacles, rendezvous professionnel, médical ou administratif… l’interprète traduit de la langue
française vers la langue des signes
française (LSF) – une langue gestuelle, à
part entière, – ou inversement, en toute
confidentialité. Il permet ainsi aux personnes sourdes signantes et entendantes de
communiquer.
La loi de 2005 et le développement des
technologies ouvrent un large champ
d’action : télévision, vidéos sur les sites
Internet, interprétation à distance par
webcam…
Formation : bac + 3.
Le codeur langue française parlée complétée (LPC) travaille auprès d’enfants et de
jeunes sourds oralistes dans leur parcours
d’intégration scolaire et universitaire, ou
intervient lors de conférences et de spectacles... Il répète, sans émission de voix,
ce qui est dit par un enseignant, un conférencier, en accompagnant la parole d’une
position de la main ou des doigts (code
LPC), pour restituer, syllabe par syllabe,
le message verbal.
L’utilisation du code LPC, en complément
d’autres aides, permet aux jeunes sourds
de bien comprendre ce qui est dit et de
suivre un parcours scolaire ordinaire.
Formation : bac + 3 ou plus.
L’interface de communication a un rôle de
médiateur, il accompagne les personnes
sourdes ou malentendantes dans leur
parcours de formation ou leur intégration
sociale et professionnelle.
Un rôle de médiateur. LSF, LPC, reformulation ou prise de note, il maîtrise de
nombreux outils de communication pour
permettre aux personnes sourdes et
entendantes de communiquer.
PARCOURS
Des formations sont proposées dans
les universités de Lille 3, Paris 8,
l’Esit (Paris 3) et Toulouse Le Mirail.
36
PARCOURS
PARCOURS
Très variés car il n’y a pas de
formation : linguiste, psychologue,
travailleur social ayant une parfaite
maîtrise de la LSF et/ou du code LPC.
Deux licences professionnelles
à Paris 6 et Lyon 1.
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 VÉLOTYPISTE
 INSTRUCTEUR/TRICE
DE LOCOMOTION
Formation : bac + 2.
Le vélotypiste assure le sous-titrage en
temps réel, de communications orales
(conférences, tables rondes…) ou d’émissions télévisées diffusées en direct,
pour que les personnes sourdes ou malentendantes puissent suivre les débats sur
un écran.
Pour écrire à la vitesse de la parole, il utilise
un vélotype, clavier intelligent de saisie
rapide orthographique. Les interventions
peuvent se faire sur site ou à distance.
PARCOURS
Formation en 2 ans à Caen, en contrat
de professionnalisation.
 ORTHOPTISTE
Formation : bac + 3.
L’orthoptiste rééduque et réadapte la fonction visuelle à tous les âges de la vie, après
un bilan, sur prescription médicale. Il reçoit
beaucoup de personnes malvoyantes.
Par des exercices, il rééduque les muscles
oculaires pour atténuer les troubles de la
vision (strabisme, fatigue visuelle, suite
d’opération).
 TRANSCRIPTEUR/TRICE
BRAILLE
Formation : bac + 3.
Louis Braille inventa un système d’écriture
tactile qui permet aux personnes aveugles
de lire des textes. Le transcripteur adapte
tout type de document texte, pédagogique,
juridique, littéraire… en braille ou en gros
caractères, sur des supports papier, ou
numériques.
Le transcripteur donne accès à des environnements variés. Il peut aussi traduire de
la musique, des mathématiques ou réaliser
des documents graphiques…
PARCOURS
Diplôme de transcripteur-adaptateur
de documents en braille et gros
caractères.
PARCOURS
Certificat de capacité d’orthoptiste
dans 15 établissements dépendant
des facultés de médecine.
 ÉDUCATEUR/TRICE DE CHIENS
GUIDES D’AVEUGLES
Formation : à partir du niveau bac.
Le chien guide d’aveugle apporte sécurité
et confort dans leurs déplacements aux
personnes déficientes visuelles. Pour cela,
il a été éduqué aux techniques de guidage,
à répondre à des ordres et à s’adapter aux
situations.
L’éducateur de chiens guides d’aveugles
assure son suivi : entretien, choix de la
famille d’accueil, évaluation et formation
de l’utilisateur aveugle…
Formation : bac + 3 à bac + 5.
Apprendre à une personne aveugle ou malvoyante à se déplacer en toute sécurité,
à s’orienter, faire des courses, prendre
les transports en commun, utiliser une
canne blanche… En France, les 150 instructeurs en locomotion interviennent de
manière individualisée, sur prescription
médicale.
Ils aident enfants, adultes et personnes
âgées à reprendre confiance, à développer
leurs possibilités visuelles et leurs perceptions sensorielles.
PARCOURS
Certificat d’aptitude à
l’éducation et à la rééducation
de la locomotion,ouvert aux
ergothérapeutes, kinésithérapeuthes,
psychomotriciens, infirmiers,
éducateurs spécialisés, professeurs
d’EPS, enseignants spécialisés…
 INSTRUCTEUR/TRICE
EN ACTIVITÉS DE LA VIE
JOURNALIÈRE
Formation : bac + 3.
Il intervient auprès des personnes déficientes visuelles pour les aider à effectuer
les gestes de la vie courante à la maison
et en société : préparer un repas, manger
avec aisance, faire des courses…
L’instructeur en activités de la vie journalière (AVJ) va mettre en place des
solutions (gestuelle adaptée, méthodes
d’organisation…) afin de favoriser leur
indépendance.
PARCOURS
Certificat d’aptitude en AVJ,
ouvert aux éducateurs spécialisés,
ergothérapeutes, psychomotriciens
et instructeurs de locomotion.
PARCOURS
Formation en alternance de 3 ans
sanctionnée par le titre d’éducateur
de chiens guides d’aveugles.
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mÉtIERs DE L’accEssIbILItÉ
 ARCHITECTE
Formation : bac + 5.
Un collège, une salle de spectacles, un
immeuble collectif… la construction de tout
nouveau bâtiment depuis 2007 doit répondre aux normes d’accessibilité. À l’architecte
de prévoir les dimensions suffisantes pour
permettre la circulation en fauteuil roulant,
d’être attentif au système d’ouverture des
portes, à la couleur des murs…
Les projets de bâtiments publics doivent
prendre en compte tous les types de handicaps. Dans le cas d’un logement privé,
l’architecte peut aussi concevoir des solutions spécifiques en fonction des difficultés
de la personne.
PARCOURS
La formation se déroule en 5 ans
après le bac dans les écoles
d’architecture. Depuis 2007,
elle comprend obligatoirement
un module sur l’accessibilité.
38
 CONSEILLER/ÈRE TECHNIQUE
EN ACCESSIBILITÉ
 CONSEILLER/ÈRE
MÉDICOTECHNIQUE
Formation : à partir de bac + 3.
Formation : à partir de bac + 2 à 3.
La loi prévoit qu’en 2015 tous les établissements recevant du public (ERP) devront être
rendus accessibles. Le conseiller technique
travaille dans des cabinets ou des bureaux
d’études pour établir des diagnostics et
vérifier la conformité des bâtiments publics
avec les textes réglementaires.
Dans les villes de plus de 5 000 habitants
qui sont tenues de mettre en place une
commission communale d’accessibilité, le
technicien veille à ce que les bâtiments,
mais aussi la voirie et les transports puissent être empruntés par tous les usagers,
quels que soient leurs troubles de santé.
Fauteuil manuel ou électrique, lit médicalisé, verticalisateur,etc. ces aides techniques ne se vendent pas comme n’importe
quel produit de grande consommation. Le
conseiller en matériel médico-technique est
employé par des réseaux de distribution
spécialisés.
À l’interface entre l’équipe médicale et la
personne handicapée, il peut se déplacer
dans les centres de rééducation ou à domicile pour présenter le matériel, proposer
des tests, assurer les réglages. Il a le goût
du contact et le sens du service.
PARCOURS
Il n’existe pas de formation
spécifique, sauf une licence
professionnelle technologies
de la mobilité et de l’accessibilité
à l’IUT de Vélizy (78).
PARCOURS
Les professionnels en activité ont
suivi des parcours variés, techniques
ou commerciaux. L’IUT d’Amiens
propose une licence professionnelle
technologies de compensation
des incapacités physiques (TCIP)
appréciée des entreprises.
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 DOMOTICIEN/NE
Formation : à partir de bac + 2.
Il analyse les besoins de la personne handicapée sur son lieu de vie (centre de rééducation ou domicile) et propose des solutions
pour l’aider à contrôler l’environnement :
système de commande vocale ou par bouton-contacteur pour ouvrir la porte, mettre
en route le chauffage, allumer la lumière,
décrocher le téléphone, etc.
Il met ses connaissances techniques en
électricité, automatismes ou informatique,
au service des personnes avec pour objectif
de favoriser leur autonomie.
Bâtiments, sites Internet,
postes de travail et
même vêtements… des
professionnels, aux
compétences pointues,
s’efforcent de concevoir
des produits adaptés
et de rendre accessible
l’environnement, afin de
faciliter la vie quotidienne
des personnes, quel que
soit leur handicap : moteur,
mental, sensoriel ou
cognitif.
PARCOURS
BTS domotique ; licence
professionnelle domotique et
autonomie des personnes (Limoges) ;
master ou diplôme d’ingénieur
en informatique et systèmes
d’information pour la santé (Castres).
 ERGONOME
Formation : bac + 5.
 CRÉATEUR/TRICE-STYLISTE DE
MODE ADAPTÉE
 DÉVELOPPEUR/EUSE DE SITES
INTERNET
Formation : à partir de bac + 2.
Formation : à partir de bac + 3.
Il dessine des vêtements élégants et
confortables, par exemple un manteau long
devant, mais court derrière, qui ne fait pas
de plis dans le dos si la personne est en
fauteuil. Il est attentif aussi à l’ergonomie
du vêtement qui doit s’enfiler facilement :
il peut remplacer les boutonnières par des
bandes velcro ou des aimants.
Marché de niche, le prêt-à-porter adapté
aux personnes handicapées ne compte que
cinq marques qui n’emploient en France
que quelques stylistes et modélistes.
Il conçoit des sites dont le contenu (textes,
images, sons) est accessible à tous, déficients visuels, moteurs, auditifs ou personnes âgées. Il peut aussi intervenir sur des
sites existants pour les rendre conformes
aux recommandations internationales.
Une vingtaine de sociétés informatiques
sont spécialisées dans le développement de
sites accessibles. Mais les grandes sociétés
de service en ingénierie informatique (SSII)
cherchent aussi aujourd’hui à recruter des
experts dans ce domaine.
PARCOURS
BTS design de mode ; diplôme
supérieur des arts appliqués (DSAA)
à l’école Duperré (Paris) ; certificat
d’école de mode.
PARCOURS
Les formations initiales en
informatique abordent rarement
le sujet de l’accessibilité. Les
professionnels se forment le plus
souvent par eux-mêmes. Les services
de formation continue des universités
de Mulhouse, Nice et Paris 6
proposent des modules spécialisés
de quelques jours.
Au sein d’un cabinet conseil ou intégré dans
une entreprise, il étudie les postes de travail
qui peuvent être occupés par des personnes handicapées. Il analyse les gestes, les
taches, l’environnement… Il interroge les
travailleurs reconnus handicapés sur leurs
besoins. Il émet ensuite des recommandations pour le choix du mobilier ou du matériel et des logiciels informatiques.
L’approche de l’ergonome est pluridisciplinaire. Il travaille en lien avec le responsable
des ressources humaines, le médecin du
travail, le psychologue, éventuellement
avec l’architecte, le responsable sécurité,
l’ingénieur en informatique…
PARCOURS
Une vingtaine de masters
professionnels spécialisés en
ergonomie sont accessibles après une
licence de sciences, de psychologie
ou de sciences et techniques des
activités physiques (STAPS).
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Les métiers
au service du handicap
et vous
une page pour vous permettre de faire
le point sur vos aptitudes à travailler dans
le secteur du handicap
 Mes qualités
Parmi ces qualités, cochez celles qui vous correspondent le mieux :
écoute
rigueur
sens du contact
créativité
résistance physique
tact et pédagogie
esprit analytique
patience
capacité de travail en équipe
tolérance
sens de l’observation
empathie
dynamisme
optimisme
implication
sens des responsabilités
calme
communication
 Mes préférences
J’aimerais :
Enseigner
Soutenir – aider – accompagner
Rééduquer – conseiller
Travailler en équipe
Savoir écouter
Analyser – évaluer les compétences
Parler – échanger
Parmi les portraits de professionnels, recherchez ceux qui font
appel à ce que vous aimeriez faire.
—
—
—
—
—
 Mon projet de forMation
Votre avis (+, ++ ou +++) sur les formations évoquées dans la rubrique « Questions/Réponses », pages 42 à 45.
Listez en face des diplômes visés les domaines qui vous attirent.
diplômes
Votre avis
commentaire
Sans le bac : DEAMP / DEAVS / CQFMA
Bac + 2 : BTS ESF / DUT / DEJEPS
Bac + 3 : Licence / Licence professionnelle /
DECESF / BTS podo-orthésiste ou orthoprothésiste/ DECESF / BTS podo-orthésiste ou
orthoprothésiste / DE éducateur spécialisé,
DE ergothérapeute, DE psychomotricien,
DE audioprothésiste
Bac + 4 : DE masseur kinésithérapeute,
certificat de capacité en orthophonie,
master 1
Bac + 9 : DES
 Mon bilan personnel
À partir des éléments identifiés ci-dessus, faites le lien entre vos qualités, les secteurs d’activités choisis et les formations
envisagées. Ceci afin de mettre en lumière les métiers qui vous correspondent.
qualités
40
secteurs d’activités
formation adaptée
Métiers possibles
Les métiers au service du handicap - 2013
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Des formations aDaptées
à tous les besoins
Il existe encore
peu de formations
spécifiquement dédiées
au handicap. Les
parcours sont souvent
atypiques et le handicap
vient à soi plus souvent
qu’on ne va vers lui.
Les domaines qui mènent
le plus sûrement à ces
métiers sont la santé,
les ressources humaines,
le sport, la psychologie,
l’enseignement…
Du CAP au bac + 10,
à l’université ou en école,
il existe une grande
variété de chemins
pour travailler
dans ce secteur.
Les métiers au service du handicap - 2013
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Questions/Réponses
diplÔmEs
Quelle filière de formation choisir ? Quelles sont les conditions d’accès ?
Quels sont les débouchés ? Des responsables de formation et des
professionnels apportent leur éclairage et leurs conseils sur les parcours
qui peuvent conduire aux métiers présentés dans ce guide.
 Est-il possiblE
dE sE formEr
par l’apprEntissagE ?
« Dix diplômes conduisant à de nombreux
métiers des secteurs sanitaire et social
peuvent être préparés dans notre centre
de formation d’apprentis (CFA). Plus de la
moitié des 750 jeunes inscrits chez nous
sont en formation d’éducateur spécialisé.
Ils alternent cours théoriques et pratiques
professionnelles au sein d’un établissement
médico-social. La sélection à l’entrée est la
même que pour les autres étudiants : elle
passe par des épreuves écrites, puis
orales. Les candidats admis doivent
ensuite démarcher les employeurs pour
trouver un contrat d’apprentissage. La
voie est exigeante, mais elle facilite
l’insertion professionnelle. 40 % des
éducateurs spécialisés diplômés sont
embauchés dans la structure qui les a
accueillis en formation. »
Jérôme bontemps,
développeur à l’association pour
le développement de l’apprentissage
dans les professions sanitaires et
sociales (adapss) Île-de-france.
 ExistE-t-il dEs formations accEssiblEs sans lE bac ?
Oui, et elles sont relativement
nombreuses : les diplômes d’État d’aide
médico-psychologique (DEAMP) et
d’auxiliaire de vie sociale (DEAVS) sont
des formations de niveau V (niveau CAP),
ouvertes sans conditions de diplôme. Les
bacheliers représentent cependant 35 %
des étudiants en filière d’aide médicopsychologique(AMP) et 23 % de ceux en
filière d’auxiliaire de vie sociale (AVS).
Cette formation peut permettre l'accès à
un emploi du secteur social après une
expérience d'auxiliaire de vie scolaire.
Le certificat de qualification aux
fonctions de moniteur d’atelier (CQFMA)
est également un diplôme de niveau V.
Cette formation en 1 an s’adresse
à des personnes déjà en poste
dans un établissement médico-social
ou à des candidats en reconversion
professionnelle, au moins titulaires
d’un CAP ou d’un BEP et justifiant
d’une expérience professionnelle.
Le métier de conducteur-accompagnateur
ne requiert, quant à lui, pas de diplôme
particulier. Depuis 2010 néanmoins, il est
indispensable d’avoir un brevet de
secourisme et de suivre une formation
de quelques jours sur les spécificités
du transport des personnes à mobilité
réduite (TPMR).
 Anne-Marie d’Hennin,
monitrice d’atelier  p. 33.
 Ludovic Fady,
conducteur-accompagnateur  p. 12.
 EntrE un diplÔmE d’aidE médico-psychologiquE (amp)
ou d’auxiliairE dE viE socialE (avs) : quE choisir pour quEls métiErs ?
« Les deux formations sont très proches.
Elles partagent d’ailleurs 4 modules en
commun. Les futur(e)s AVS sont
spécifiquement préparé(e)s pour
travailler à domicile et suivent des
enseignements sur les tâches ménagères,
la cuisine… Ceux ou celles qui se
destinent au métier d’AMP sont formé(e)s
à l’exercice en établissement médico-
42
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social au sein d’une équipe
pluridisciplinaire. La sélection à l’entrée
des deux filières est identique : test écrit
pour vérifier la maîtrise de la langue
française et entretien de motivation. Mais
elle est plus sévère pour les AMP, car les
candidats sont plus nombreux. Pour la
contourner, certains commencent par
préparer le diplôme d’AVS, ils n’ont
ensuite plus que deux modules à passer
pour obtenir celui d’AMP. »
chantal reby, responsable des
formations d’avs et amp à apf
formation (paris).
 Coralie Hembert,
aide médico-psychologique (AMP)  p. 10.
Les métiers au service du handicap - 2013
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 Quel bac passer pour suivre
une formation du secteur social ?
Un tiers environ des étudiants qui
préparent le diplôme d’État d’éducateur
spécialisé (DEES) et 38 % de ceux inscrits
pour le diplôme d’État de conseiller en
économie sociale et familiale (DECESF)
ont un bac ES. Mais les autres séries de
bac général et technologique sont aussi
représentées : L, S, ST2S et STG. Ce qui
compte avant tout, c’est la motivation,
étayée par une première expérience
associative.
« Pour entrer en BTS économie sociale et
familiale (ESF), la sélection s’opère avant
tout sur dossier scolaire. Mais, à la suite
du BTS, pour accéder à la 3e année
conduisant au DECESF, une nouvelle
sélection a lieu sur lettre de motivation
et entretien collectif. Nous attendons
des candidats qu’ils parlent des stages
ou expériences bénévoles qu’ils ont pu
avoir auprès de personnes handicapées
ou en difficulté. »
élisabeth ojardias, coordinatrice
de la formation du decesf au lycée
la martinière-duchère (lyon).
 Benjamin Mariage,
éducateur spécialisé  p. 24.
 Caroline Murzyn,
conseillère en économie sociale et familiale  p. 30.
 Y a-t-il une sélection à l’entrée
des formations paramédicales ?
Oui. Publié au Journal officiel chaque
année, un numerus clausus limite le
nombre d’étudiants dans les formations
de masseur-kinésithérapeute,
orthophoniste et psychomotricien. Mais
toutes les formations paramédicales sont
sélectives. Les établissements qui
préparent aux BTS orthésiste-prothésiste
et podo-orthésiste recrutent sur dossier
et entretien. Les autres écoles
paramédicales organisent des concours,
soit directement ouverts aux bacheliers
(de préférence scientifiques), soit
réservés aux étudiants inscrits en
1re année commune aux études de santé
(Paces). La sélectivité varie selon les
écoles ou universités, mais elle est
toujours sévère.
 Soline Tallon,
orthoprothésiste :
« Comme j’avais fait un stage chez un
professionnel, j’avais des arguments pour la lettre
de motivation demandée dans le dossier de
candidature en BTS prothésiste-orthésiste. J’ai
passé ensuite une épreuve d’atelier et de dessin,
qui vise juste à vérifier nos aptitudes manuelles,
et un entretien. Alors que j’avais eu seulement 10
de moyenne au bac S, j’ai été retenue, car j’ai
montré que j’étais très motivée ! »
 p. 20.
 médecin, kiné, orthophoniste :
faut-il passer par une prépa privée ?
Compte tenu de la très forte sélection
des formations paramédicales et
médicales, beaucoup de candidats
choisissent de suivre une préparation,
soit durant une année après le bac pour
les concours paramédicaux, soit
parallèlement à la 1re année commune aux
études de santé (Paces). Selon les
formules, ces prépas privées coûtent de
1 500 à 5 000 € par an.
« Le concours d’entrée en formation
d’orthophonie comporte des épreuves
écrites de langue française très
exigeantes. La moitié des étudiants admis
est passée par une prépa. L’autre moitié a
suivi des études universitaires et est
titulaire d’une licence, voire d’un master
en linguistique, sciences du langage ou
psychologie. »
nicole denni-krichel, orthophoniste et
présidente de la fédération nationale
d’orthophonie (fno).
 Céline Bruyère,
masseuse-kinésithérapeute :
« J’ai suivi mes études à l’école de kiné de Lyon,
qui impose de passer par la 1re année commune
aux études de santé (Paces) avant de présenter le
concours. Comme la majorité des étudiants, j’étais
inscrite parallèlement dans une prépa privée.
Celle-ci n’est pas obligatoire, mais elle force à
réviser régulièrement. »
 p. 16.
 à Quel moment
choisit-on sa spécialité
de médecine ?
Après un tronc commun de 6 ans, tous les
étudiants en médecine passent les
épreuves « classantes » nationales (ECN,
anciennement concours de l’internat). En
fonction de leurs résultats, ils peuvent
choisir entre 30 spécialités et 28 lieux de
formation. Ils accèdent alors à l’internat
et alternent travail à l’hôpital (90 % de
leur temps) et cours à la fac (10 %). En fin
de parcours, ils doivent valider les
examens du diplôme d’études
spécialisées (DES) et soutenir une thèse
qui leur permet d’obtenir le titre de
docteur en médecine dans leur spécialité.
Certains étudiants approfondissent
encore leur formation en préparant un
diplôme d’études spécialisées
complémentaires (DESC) qui leur apporte
une surspécialisation, par exemple en
néonatologie ou en gériatrie, ou bien en
suivant des diplômes universitaires (DU
ou DIU) dans des domaines pointus.
 Brahim Anajjar,
médecin MPR p. 14.
 Adeline Demangel,
médecin psychiatre  p. 15.
 en fac de psYcho,
les étudiants
ont-ils des cours
sur le handicap ?
« Au cours des 3 années de licence,
les étudiants découvrent la psychologie
du développement normal. Ce n’est
qu’à partir du master, et notamment
en master 2, qu’ils peuvent étudier le
développement pathologique et les
déficiences motrices, sensorielles,
cérébrales... À l’université de Strasbourg,
en master psychologie du développement,
ils réalisent un stage de 250 heures
en M1 et un de 500 heures en M2.
Leur formation, à la fois clinique et
expérimentale, est appréciée des
établissements médico-sociaux pour
enfants, adolescents ou adultes. »
hervé segond, responsable du master
psychologie du développement,
évolution, involution et handicap
à l’université de strasbourg.
 Jeanne Roche,
neuropsychologue.  p. 18.
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Pour en savoir +
Questions/Réponses
 peut-on se spécialiser dans le handicap
pendant les études d’orthophonie ou de Kiné ?
« La formation initiale des orthophonistes
est généraliste. Tous les types de handicap
sont abordés. Celles et ceux qui travaillent
en libéral sont en effet amenés à prendre
en charge des pathologies très variées.
Par la suite, il est possible de suivre des
formations continues sur des troubles
spécifiques : autisme, dyspraxies... »
nicole denni-Krichel, orthophoniste
et présidente de la fédération nationale
 Quelles forMations
choisir pour pratiQuer
le sport avec des
personnes handicapées ?
« Deux grandes voies sont possibles pour
devenir moniteur ou éducateur de sport
adapté (auprès de personnes avec
handicap mental ou psychique) ou
handisport (auprès de personnes avec
handicap moteur ou sensoriel). La
première passe par la filière universitaire
sciences et techniques des activités
physiques et sportives (STAPS) à
l’université avec la mention activités
physiques adaptées et santé en licence.
La deuxième voie, plutôt empruntée par
des personnes qui ont déjà une
expérience auprès d’un public handicapé,
consiste à préparer le diplôme d’État de
la jeunesse, de l’éducation populaire et
des sports (DEJEPS, qui a remplacé
le brevet d’État d’éducateur sportif
ou BEES). Le DEJEPS compte deux
spécialités : handisport et activités
physiques et sportives adaptées (Apsa).
Il existe aussi un diplôme d’études
universitaires scientifiques et techniques
(DEUST) à l’université de Strasbourg, en
2 ans après le bac, entièrement tourné
vers le sport adapté au handicap mental
ou psychique. »
patrick Bidot, directeur du centre de
formation de la fédération française de
sport adapté (ffsa).
 Stéphane Denoyelle,
éducateur handisport  p. 34.
44
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d’orthophonie (fno).
« Après la 1re année commune aux études
de santé (Paces), les étudiants kiné
suivent une formation de 3 ans dans un
institut de formation en massokinésithérapie (IFMK) qui passe en revue
l’ensemble des pathologies. Dans le cadre
d’une réforme en cours, les titulaires du
diplôme d’État de masseurkinésithérapeute (DEMK) devraient pouvoir
ensuite accéder à des masters 2 pour se
spécialiser. »
dominique Mizera,
masseur-kinésithérapeute, secrétaire
général en charge de la formation à la
fédération française des masseurskinésithérapeutes rééducateurs (ffMKr).
www.onisep.fr
La collection Parcours de l'Onisep
 Quelle voie pour
devenir conseiller
d’insertion
professionnelle ?
Il existe un titre de conseiller d’insertion
professionnelle de niveau bac, délivré par
l’Association nationale pour la formation
professionnelle des adultes (Afpa), mais
l’accès est réservé aux personnes qui
justifient d’une première expérience.
À la fac, plusieurs licences professionnelles
sont tournées vers l’accompagnement
social et l’insertion professionnelle. C’est
le cas par exemple de la licence pro
intervention sociale, spécialité conseiller
en emploi formation-insertion, à
Bordeaux 2 ; de la licence pro métiers de
la formation, de l’insertion professionnelle
et de l’accompagnement à Nancy 2 ;
ou encore de la licence pro métiers de
l’insertion et de l’accompagnement social
à Reims. La licence pro chef de projet
handicap et emploi au Cnam à Paris est la
plus spécialisée.
 coMMent devient-on enseignant spécialisé ?
Il faut déjà être enseignant titulaire pour
se former à l’enseignement spécialisé.
Les candidats intéressés doivent
commencer par obtenir un master
préparant aux concours de
l’enseignement et réussir le concours
de recrutement des professeurs
des écoles (CRPE) pour l’enseignement
primaire, ou un des concours de
professeur de l’enseignement secondaire,
par discipline d’enseignement.
C’est une fois en poste que les
enseignants du premier degré peuvent
demander à suivre une formation
spécialisée conduisant au certificat
d’aptitude professionnelle pour les aides
spécialisées, les enseignements adaptés
et la scolarisation des élèves en situation
de handicap (CAPA-SH). 7 options sont
possibles selon le public accueilli. Ainsi,
l’option A forme à l’enseignement pour
les élèves sourds ou malentendants ;
l’option B pour les élèves aveugles ou
malvoyants ; l’option C pour les élèves
présentant une déficience motrice grave ;
l’option D pour les élèves présentant des
troubles importants des fonctions
cognitives,…
Les professeurs du second degré,
certifiés et agrégés, bénéficient s’ils le
souhaitent d’une formation reconnue par
la certification complémentaire pour
l’adaptation et la scolarisation des élèves
handicapés (2 CA-SH), pour laquelle
5 options sont proposées.
Par ailleurs, le ministère de la Santé
recrute des professeurs titulaires de
certificats d’aptitude à l’enseignement
pour enseigner à des jeunes déficients
visuels ou auditifs. Pour préparer l’un
de ces diplômes, il faut être titulaire
d’une licence.
 Claire Raffin,
enseignante spécialisée :
« Pour avoir plus d’outils pour aider mes élèves
qui ont un handicap psychique, j’ai choisi de
préparer le 2CA-SH option D. La formation
comprend 150 heures de cours étalés sur 2 ans. Elle
demande aussi beaucoup de travail personnel et la
présentation d’un mémoire devant un jury. »
 p. 24.
 Marc Morandi,
enseignant référent  p. 26.
Les métiers au service du handicap - 2013
29/11/12 14:13:49
 Peut-on Changer
faCilement de PubliC,
de struCture ?
Tous les métiers permettent de s’adresser
à des publics différents (enfants, adolescents ou adultes) et, en dehors des
métiers spécifiques à l’accompagnement
des troubles sensoriels (codeur LPC,
interprète LSF, transcripteur braille…),
de travailler en lien avec des handicaps
variés : moteur, mental, polyhandicap…
Même si les premières expériences peuvent
apporter des compétences particulières
sur une pathologie, il est possible de suivre
des formations continues pour se
spécialiser dans d’autres domaines.
« Les AMP et AVS sont formés pour
intervenir aussi bien auprès d’enfants ou
d’adultes handicapés que de personnes
âgées. Mais en général, les diplômés
préfèrent travailler dans les établissements pour personnes handicapées plus
que dans les maisons de retraite où les
conditions d’exercice sont plus difficiles.
Le secteur du handicap dispose de
davantage de moyens et offre de
nombreuses possibilités de formation
continue sur des pathologies pointues. »
Chantal reby,
responsable des formations d’aVs et
amP à aPf formation.
 Peut-on faire Valoir
son exPérienCe
Professionnelle ?
 Venir d’un tout
autre seCteur,
C’est Possible ?
Beaucoup de professionnels de la filière
éducative commencent à travailler dans
des établissements pour enfants ou
adultes handicapés sans avoir suivi de
formation initiale dans ce domaine. Ceux
qui justifient de 3 ans d’expérience à
temps plein peuvent obtenir le diplôme
correspondant à leurs fonctions par le
biais de la validation des acquis de
l’expérience (VAE). 7 729 diplômes du
secteur social ont ainsi été délivrés après
VAE en 2010.
Bien sûr. En dehors des professions
paramédicales et médicales
réglementées, beaucoup de métiers sont
accessibles par des voies diversifiées.
De nombreux aides médicopsychologiques (AMP), moniteurs
d’ateliers, conseillers d’insertion
professionnelle… ont eu une première
carrière dans un tout autre secteur avant
de rejoindre le monde du handicap.
Les directeurs d’établissement ne sont
plus aujourd’hui systématiquement
d’anciens éducateurs-chefs de service.
Certains ont eu une première expérience
en entreprise. Le secteur offre donc
des possibilités de reconversion à des
personnes qui ont envie de donner
du sens à leur vie professionnelle.
 Jeanine Montoya,
auxiliaire de vie sociale.  p. 11.
 existe-t-il des
liCenCes Pro Pour se
former dans le domaine
de l’aCCessibilité ?
Elles ne portent pas forcément le terme
de handicap dans leur intitulé, mais
plusieurs licences professionnelles
peuvent conduire à exercer au service
de personnes handicapées, pour le métier
de domoticien par exemple : à l’université
de Limoges, il existe une licence pro en
domotique et autonomie des personnes.
Et l’IUT de Vélizy (université de Versailles
Saint-Quentin-en-Yvelines) propose une
licence pro en technologies de la mobilité
et de l’accessibilité (TEMA).
« La licence professionnelle technologies
des compensations et incapacités
physiques (TCIP) de l’IUT d’Amiens est une
 Ludovic Fady,
conducteur-accompagnateur  p. 12.
formation médico-technico-commerciale
unique en son genre qui débouche sur le
métier de conseiller dans des entreprises
de distribution de fauteuils ou de matériel
spécialisé. Nous recevons des
candidatures (une trentaine environ par an
pour 15 places) de profils très divers. Il est
important de ne pas être réfractaire à la
technique, mais aussi d’avoir le goût du
contact avec des personnes handicapées.
Tous nos diplômés s’insèrent rapidement à
l’issue de la formation. »
Jean-marc devauchelle,
responsable de la licence pro tCiP à
l’iut d’amiens.
 Comment se former
à la lsf, au Code lPC
ou au braille ?
Les associations sont le premier lieu
d’apprentissage de la langue des signes
françaises (LSF), du code langue
française parlée complétée (LPC) ou du
braille. Pour ceux qui maîtrisent la LSF ou
le code LPC et veulent utiliser ces
compétences professionnellement, il
existe des formations à l’université. Deux
licences professionnelles à Lyon 1 et Paris
6 conduisent au métier de codeur LPC en
milieu scolaire, une autre à Paris 8
prépare à l’enseignement de la LSF en
milieu scolaire. Pour devenir interprète
en LSF, il faut suivre un master à
Aix-Marseille, Lille 3, Paris 3, Paris 8,
Rouen ou Toulouse 2. La Fédération pour
l’insertion des personnes sourdes et des
personnes aveugles en France (Fisaf)
propose, quant à elle, une formation de
transcripteur-adaptateur en 2 ans
accessible aux titulaires d’un bac + 3,
capables de lire et écrire le braille.
 Pour enCadrer
des equiPes,
quelles études ?
Les titulaires d’un diplôme du social de niveau
bac + 2 ou 3 ont accès directement
à la préparation du certificat d’aptitude aux
fonctions d’encadrement et de responsable
d’unité d’intervention sociale (CAFERUIS).
Dans les faits, 96 % des personnes qui
suivent cette formation ont déjà cumulé
de l’expérience professionnelle. Le CAFERUIS
conduit à des fonctions d’encadrement de
proximité (chef de service). Étape suivante,
le certificat d’aptitude aux fonctions de
directeur d’établissement ou de service
d’intervention sociale (CAFDES) débouche
sur des emplois de direction, fortement
tournés vers la gestion et le management.
« Le CAFDES n’est plus la seule voie pour
accéder aux fonctions de directeur. Il existe
aussi des masters de gestion d’établissements
médico-sociaux à l’université. Les diplômés
de ces masters n’ont pas forcément travaillé
dans le champ du handicap auparavant, mais
ont une expérience dans le management qui
intéresse les associations gestionnaires
d’établissements. »
Prosper teboul, directeur général de
l’adapei du rhône.
 Jean-François Teil,
directeur d’établissement,  p. 31.
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LES FORMATIONS DANS LE SE
DE audioprothésiste
DE éducateur spécialisé
DE
DEAMP
DEAVS
CQFMA
DE
BTS
DE
ou
APRÈS LA 3e
46
PACES Quelques-unes des 18 écoles
d’ergothérapeute et 11 écoles de
psychomotricien exigent le passage
par la première année commune aux
études de santé (PACES). Le passage
par la PACES est la règle dans les deux
tiers des 43 instituts de formation en
masso-kinésithérapie et devrait être
prochainement obligatoire. Une
réforme en cours prévoit, à terme,
l'allongement de la formation menant
au certificat de capacité
d’orthophoniste au niveau master 2.
Certificat de capacité
en orthophonie
LÉGENDES
Autre organisme de formation
École spécialisée
Lycée
Université
Université de médecine
Accès sur dossier et entretien
Accès sur concours ou
examen d'entrées
Durée de formation variable
selon les établissements et
le mode de préparation
Diplômes du secteur paramédical
Les brevets de technicien supérieur
(BTS) de podo-orthésiste et de
prothésiste-orthésiste se préparent en
3 ans après le bac. La formation est
dispensée dans 2 établissements pour
le premier et dans 3 pour le second.
Les diplômes d’État
d’audioprothésiste, d’ergothérapeute
et de psychomotricien nécessitent
théoriquement 3 années d’études
après le bac.
BTS orthoprothésiste
BTS podo-orthésite
Diplômes du secteur social Le diplôme
d’État de conseiller en économie
sociale et familiale (DECESF) est
accessible principalement après un
brevet de technicien supérieur (BTS)
en économie sociale et familiale,
ou après un autre diplôme bac + 2
du secteur social ou une licence.
Les établissements qui préparent au
DECESF ne sont pas aussi nombreux
que ceux qui proposent le BTS ESF (90
contre 128), d’où la nouvelle sélection
à l’entrée.
Le diplôme d’État d’éducateur
spécialisé (DEES) se prépare en 3 ans
après le bac, soit dans une école
de travail social, soit en passant par
un diplôme universitaire de
technologie (DUT) carrières sociales,
option éducation spécialisée
(proposée dans 6 IUT), puis en suivant
une année complémentaire pour
obtenir le DEES, soit encore en
apprentissage (43 établissements
offrent cette possibilité).
DE conseiller en économie sociale et familliale
SCHÉMA DES ÉTUDES
DEAMP, DEAVS La formation qui
conduit aux diplômes d’État d’aide
médico-psychologique (DEAMP)
et d’auxiliaire de vie sociale (DEAVS)
se déroule sur 9 à 36 mois, selon
les établissements et le mode
de préparation. Mais elle comprend
toujours le même volume d’heures
de cours (environ 500 heures) et
16 à 24 semaines de stage. Les deux
diplômes sont préparés chacun
dans plus d’une centaine
d’établissements, qui proposent,
pour certains, de suivre la formation
en alternance (statut d'apprenti).
APRÈS LE BAC
Les métiers au service du handicap - 2013
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Pour en savoir +
LE SECTEUR DU HANDICAP
DE ergothérapeute
DE psychomotricien
DE masseur-kinésithérapeute
DES médecine
(entre 9 et 11 ans)
Études médicales Longues et
sélectives, les études de médecine
se découpent en 3 parties.
1re, 2e et 3e année : un concours à
l’issue de la première année
commune aux études de santé
(PACES) conditionne le passage en
deuxième année.
4e, 5e et 6e année : 3 années pour
acquérir une formation médicale
complète et se préparer aux
épreuves classantes nationales
(ECN), clé d'entrée vers l'internat.
L'internat : entre 3 à 5 ans pour
devenir généraliste ou spécialiste.
L'internat conduit au diplôme
d’études spécialisées (DES) et au
titre de docteur en médecine.
Licence générale 6 semestres ou
3 ans d’études (L1, L2, L3)
conduisent à la licence, premier
palier de formation universitaire.
Hormis la licence sciences et
techniques des activités physiques
et sportives (STAPS), mention
activités physiques adaptées et
santé, les autres licences, que ce
soit en psychologie ou en sciences
de l’éducation, ne comprennent pas
de spécialisation tournée vers le
handicap d'où la nécessité de
poursuivre les études en master.
www.onisep.fr
La collection Parcours de l'Onisep
Licence professionnelle En 1 an
après la L2, un DUT ou un BTS,
elle offre une spécialisation et
permet une insertion souvent
sur des niches d’emploi, comme
la domotique et l’autonomie
des personnes à Limoges,
les technologies de compensation
des incapacités physiques à Amiens
ou le handicap et l’emploi au Cnam
à Paris.
 LEXIQUE
Master Après la première année
de master (M1), les étudiants ont
le choix en deuxième année (M2)
entre la voie de la recherche en vue
de la préparation d’un doctorat
ou bien la voie professionnelle
débouchant plus directement sur
l’emploi. Les futurs psychologues
qui ont l’obligation d’avoir réalisé
un stage opteront pour le master
professionnel, dont certaines
spécialités (psychologie du
développement, neuropsychologie)
sont bien adaptées pour travailler
auprès des personnes handicapées.
Plusieurs masters en sciences de
l’éducation comportent une mention
tournée vers la prise en charge des
élèves à besoins éducatifs particuliers.
BTS : brevet de technicien supérieur.
CQFMA : certificat de qualification
aux fonctions de moniteur d’atelier.
DE : diplôme d’État.
DEAMP : diplôme d’État aide
médico-psychologique.
DEAVS : diplôme d’État auxiliaire
de vie sociale.
DECESF : diplôme d’État de conseiller
en économie sociale et familiale.
DEJEPS : diplôme d’État de la
jeunesse, de l’éducation populaire
et du sport.
DES : diplôme d’études spécialisées.
DUT : diplôme universitaire
de technologie.
L1, L2 , L3 : licence.
M1, M2 : master.
PACES : première année commune
aux études de santé.
M2
M1
L3
LICENCE PROFESSIONNELLE
L2
DE
PACES
L1
BTS
DUT
DEJEPS
ou PACES
APRÈS LE BAC
Les métiers au service du handicap - 2013
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Le Centre national d’information sur la réadaptation
(CNIR) est un collectif d’associations fondé en 1952.
Sa mission est de soutenir, par tous moyens d’information, l’insertion sociale et professionnelle des
personnes handicapées, en s’appuyant sur les ressources éditoriales de l’Onisep. Lieu de dialogue entre
les associations, les pouvoirs publics et le monde
de l’éducation, la revue Réadaptation fut coéditée
pendant plus de 50 ans par le CNIR et l’Onisep, grâce
au dynamisme de Jean Savy. Elle a été une référence
pour tous les professionnels du handicap.
Aujourd’hui, le CNIR continue d’assurer sa mission,
auprès des jeunes et du grand public cette fois, comme
l’atteste cette nouvelle publication consacrée aux
métiers au service du handicap.
Les associations ayant participé à cette publication
dans le cadre du CNIR présentent ici leur action.
L’Anpeda, Association nationale de parents d’enfants déficients auditifs : La Fédération
Andepa a pour objet la mise en réseau des associations locales, départementales et
régionales de parents d’enfants sourds et malentendants, avec ou sans déficiences
associées, afin de représenter, auprès des instances nationales, la défense de leurs droits
et d’améliorer, par des propositions concrètes, la vie quotidienne des familles.
En collaboration avec les associations membres de l’Union nationale pour l’insertion
sociale du déficient auditif (Unisda), la Fédération Anpeda travaille sur les thèmes
suivants : le dépistage précoce, la scolarisation, les métiers de la surdité, la mise en
accessibilité du bâti et des moyens de communication, les déficiences associées,
l’accès à la culture et à la vie sociale, la détresse psychologique…
Les URAPEDA, Unions régionales des associations de parents d’enfants déficients
auditifs : Les services emploi formation des Urapeda assurent l’accueil, la formation
et l’accompagnement pour l’emploi ainsi que le maintien dans l’emploi de personnes
sourdes. Ils mènent également des actions de sensibilisation aux problématiques de
la surdité auprès des entreprises.
Nos missions d’accompagnement : Après l’annonce de la surdité, accueil, témoignages,
offre d’orientation ; Information sur les modes de communication et les accompagnements pour l’éducation ; Initiation au monde de la surdité (réseau des associations
et des professionnels de la surdité) ; Modes de scolarisation, de la petite enfance à
l’enseignement primaire, secondaire, professionnel et universitaire ;Accès à la citoyenneté (vie sociale et culturelle).
Nos services : Les assurances Anpeda-GMF prothèses auditives et implants cochléaires ;
Les séjours sportifs Anpeda-UCPA accessibles aux jeunes sourds et malentendants.
L’APF, créée en 1933 et reconnue d’utilité publique, est un mouvement national de
défense et de représentation des personnes avec un handicap moteur et de leur famille.
L’Association rassemble 32 000 adhérents, 25 000 bénévoles et 11 000 salariés.
L’APF milite activement au niveau national et dans tous les départements pour permettre aux personnes en situation de handicap d’accéder à une égalité des droits et
à l’exercice de leur citoyenneté.
L’APF gère des services et des établissements médico-sociaux ainsi que des entreprises
adaptées. 30 000 personnes en situation de handicap et leur famille bénéficient de
ces services et de ces lieux d’accueil qui les accompagnent dans le choix de leur mode
de vie : scolarité, formation professionnelle, emploi, vie à domicile ou en structure de
vie collective, accès aux loisirs et à la culture…
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La Fondation santé des étudiants de France (FSEF) a été créée par l’Union nationale
des étudiants de France (Unef) en 1923 pour faire face au problème aigu de la tuberculose, qui exigeait un traitement de longue durée et rendait la poursuite des études
difficiles. Reconnue d’utilité publique en 1925, la Fondation a ouvert en 1933 le premier
sanatorium des étudiants à Saint-Hilaire-du-Touvet (Isère), bientôt suivi d’un réseau
d’établissements associant tous soins et études et répartis sur le territoire.
Les progrès accomplis dans les années cinquante dans le dépistage et le traitement
de la tuberculose ont conduit la Fondation à engager sa conversion vers la prise en
charge d’autres pathologies, faisant ainsi face à l’émergence de nouvelles demandes
de soins. Ainsi, le premier établissement médico-psychologique a ouvert à Sceaux
(Hauts-de-Seine) dans la villa Dupré.
La Fondation regroupe aujourd’hui 12 établissements sanitaires et 9 structures et
services médico-sociaux. Un peu plus de 2 200 personnes employées par la Fondation
et près de 330 enseignants de l’Éducation nationale concourent à l’accomplissement
de l’ensemble des missions de la Fondation.
Tous les établissements de la FSEF proposent une prise en charge « soins-études ».
Les services médicaux et pédagogiques participent à une forme d’alliance thérapeutique qui définit la poursuite de la scolarité comme partie intégrante du projet
thérapeutique. Cette alliance est conçue comme un élément du soin et adaptée à
chaque patient-élève, dont elle contribue à reconstruire l’identité, l’acceptation de
soi et la capacité de se penser.
www.fsef.net
L’Unapei représente et défend les intérêts des personnes déficientes intellectuelles et de leurs familles. Premier réseau associatif gestionnaire d’établissements et
de services médico-sociaux dans ce domaine, elle fédère à travers ses associations
membres de nombreuses initiatives pour accueillir et accompagner les personnes
handicapées. L’Unapei regroupe des unions régionales (Urapei), des associations ou
unions départementales (Adapei et Udapei), des associations locales (APEI, Papillons
Blancs, Chrysalide, Envol…) et associations mandataires judiciaires à la protection
des majeurs.
Les domaines d’intervention de l’Unapei concernent de nombreuses questions de
société avec, comme but central, une meilleure inclusion des personnes handicapées
mentales dans la société : lobbying auprès des décideurs publics ; sensibilisation de
l’opinion ; négociation de moyens (création d’établissements notamment) ; soutiens,
conseils et outils pour les associations locales (petite enfance et scolarisation, travail,
culture et loisirs, accessibilité, communication et vie associative, droit des familles
et des associations, gestion, formation...).
Union nationale des associations de parents, de
personnes handicapées mentales et de leurs amis
15, rue Coysevox, 75876 Paris Cedex 18
Tél. : 01 44 85 50 50 – Fax : 01 44 85 50 60
[email protected] – www. unapei.org
CHIFFRES CLÉS
600 associations, 60 000 familles, 180 000 personnes handicapées accompagnées
3 000 établissements ou services médico-sociaux, 75 000 professionnels
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Les metiers
au service Du HaNDicaP
Quelque 270 000 professionnels travaillent dans la branche médico-sociale
au service des personnes handicapées. sans compter les autres acteurs
du secteur privé ou public. Les besoins en recrutement sont réels
dans l’accompagnement et le soin, l’enseignement, l’insertion sociale
et professionnelle, l’accessibilité.
Près de 40 métiers, exigeants et tournés vers l’humain, vous sont présentés
dans ce numéro. Les professionnels interviewés évoquent avec enthousiasme
leur quotidien auprès de personnes présentant des troubles des fonctions
auditives, cognitives, motrices, psychiques, visuelles…
Du caP au bac + 10, de nombreuses voies de formation existent. elles sont
présentées sous la forme de questions pratiques : Quel bac pour suivre une
formation du secteur social ? comment devient-on enseignant spécialisé ?
enfin, une page bilan vous permettra de faire le point sur votre lecture et
de vous glisser dans la peau d’un professionnel au service des personnes
en situation de handicap.
Le
TOUTE L’INFO SUR LES MÉTIERS ET LES FORMATIONS
ministère de l’Éducation nationale,
ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
4,90 €
D
Code de diffusion 901136
ISSN 1772-2063
Janvier 2013
COUV_Zoom_Handicap3.indd 1
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