Dossier urologie : - Cliniques universitaires Saint-Luc

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LUCARNE
Belgique - België
P.P. - P.B.
Bruxelles
Brussel
BC 10553
Bulletin d’information des Cliniques universitaires Saint-Luc • juin-juillet 2009 • Trimestriel
11
Magazine d’information destiné aux médecins référents
s o m m a i r e
Anesthésiologie . . . . . . . . . . . �� 3
Des nouveaux monitorings pour une
anesthésie encore plus sécurisée
Qualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . �� 4
Les laboratoires certifiés ISO 15189
€
Dossier urologie
Détection précoce du cancer
superficiel de la vessie par
fluorescence ����������������������������������
Du sport pour réduire les effets
€ secondaires du traitement du cancer
prostatique������������������������������������
Nouveaux locaux pour le Service
5
6
8
Stratégie ��������������������������������� 10
d’urologie ��������������������������������������
Attendre moins et mieux en
consultation
€
Hypnose ������������������������������������� 11
Que penser de cette technique
d’anesthésie ?
Obstétrique ������������������������������ 12
€
Les jumeaux et le syndrome
transfuseur-transfusé
Le tabac tabou
13
Hémophilie ������������������������������ 14
chez la femme enceinte ����������������
€
Le rôle central du kinésithérapeute
Dossier
urologie :
Dégénérescence maculaire
liée à l’âge �������������������������������� 15
Y voir clair
€
Alentours de Saint-Luc ����������16
Derrière l’hôpital, un musée
Publications������������������������������ 18
Nouvelles
prises en charge
dans de nouveaux locaux
Modernisation ��������������������������19
Nouvelle adresse pour les consultations
de cardiologie
Nominations
et distinctions ������������������������� 20
€
€
€
Expéditeur : Cliniques universitaires Saint-Luc, 10 av. Hippocrate à 1200 Bruxelles.
€
Bureau de dépôt : Bruxelles X - Agréation : P501195
Edito
Lucarne : Bulletin d’informations ­destiné
aux médecins référents.
Des projets
stratégiques pour le
confort du patient
Lucarne est une publication du Service de
communication des Cliniques universtaires
Saint-Luc.
Éditeur responsable
Jacques Melin, Médecin-chef,
Coordonnateur général,
Avenue Hippocrate, 10
1200 Bruxelles
Les Cliniques universitaires Saint-Luc ont
lancé leur plan stratégique baptisé Elan
2012. Parmi les onze projets mis en place
Coordination
Supervision
Thomas De Nayer (TDN)
Rédaction
pour améliorer le fonctionnement global de
© Clin. univ. St-Luc/H. Depasse
Géraldine Fontaine
([email protected])
Tél. 02 764 11 95
Fax. 02 764 89 02
l’hôpital, le volet “Amélioration de l’accessi-
€
bilité” (téléphonique par exemple) concerne
directement les patients et les médecins référents. Des solutions concrètes à cette problématique sont en cours d’élaboration, no-
tamment en ce qui concerne les délais d’attente pour l’obtention
d’un rendez-vous.
Service de communication
Géraldine Fontaine (GF)
Caroline Bleus (CB)
Dans ce numéro, nous consacrons également un dossier à l’urolo-
Secrétariat
(après le cancer du poumon). Cette pathologie constitue donc un
Véronique Dansart
([email protected])
Tél : 02 764 11 58
Fax : 02 764 89 02
Photos
Couverture : © Hugues Depasse/CAV
Intérieur : © Hugues Depasse/CAV
© DR (Document Reçu)
Mise en page
gie. En Belgique, le cancer de la prostate est la première forme de
cancer chez l’homme et la seconde cause de mortalité par cancer
enjeu majeur de santé publique. Des traitements existent (par
hormonothérapie), mais ils génèrent de désagréables effets secondaires. Les urologues de Saint-Luc proposent une prise en charge
originale pour atténuer ces désagréments.
Dans le domaine du cancer superficiel de la vessie, les spécialistes
du Service d’urologie utilisent une nouvelle technique par fluorescente, l’hexaminolevulinate, pour diagnostiquer précocement les
récidives.
Ces prises en charge se font depuis quelques mois dans des lo-
Tilt Factory
caux entièrement rénovés ; les consultations, les salles médico-
Si vous avez des idées d’articles ou des suggestions
pour améliorer cette publication, n’hésitez pas à
contacter la rédaction.
pour le plus grand confort d’une patientèle souvent âgée et/ou
Toute reproduction, même partielle, est interdite
sauf accord préalable de la rédaction.
techniques et le bloc opératoire se trouvent sur un même plateau
handicapée.
Bonne lecture !
Pr Jacques Melin
Coordonnateur général-Médecin chef
Soutenez notre Fondation
www.fondationsaintluc.be
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juin - juillet 2009
Actualité médicale
Lucarne # 11
Nouveaux monitorings d’anesthésiologie
Lorsqu’une
opération
nécessite une
anesthésie
loco-régionale
ou générale, un
anesthésiste est
présent pour
veiller au bon
déroulement de
l’intervention.
Pour le seconder
dans cette tâche,
un matériel
performant est
indispensable.
€
La sécurité autour de l’anesthésie a encore été
renforcée récemment. Le Service d’anesthésiologie des Cliniques universitaires Saint-Luc a en
effet bénéficié de subsides octroyés par la Communauté française pour investir dans du matériel d’anesthésiologie. Trois types d’appareils
ont ainsi été installés dans différentes salles du
Quartier opératoire.
Eviter le réveil intra-opératoire
et le surdosage
Le monitoring Bis Spectral, utilisé durant les
interventions nécessitant une anesthésie générale, est le plus simple et le plus courant des
trois appareils récemment acquis. En donnant
un indice de la profondeur de l’anesthésie, il
permet d’éviter le phénomène “d’awareness”
(c’est-à-dire le réveil intra opératoire du patient).
“Le Bis permet également d’éviter le surdosage
des patients anesthésiés”, nous confie le Pr Marc
De Kock, Chef du Service d’anesthésiologie. “Le
fait de pouvoir estimer la profondeur de l’anesthésie permet d’adapter les doses d’hypnotiques
administrées à chaque patient”.
© Clin. univ. St-Luc/H. Depasse
Protéger la perfusion cérébrale
Il est possible de
contrôler la perfusion
cérébrale durant
l’opération grâce au
monitoring Invos® .
Plus d’informations
Pr Marc De Kock,
Chef du Service d’anesthésiologie,
tél. 02 764 18 88,
[email protected]
Le monitoring de type INVOS® est en quelque
sorte un monitoring de perfusion d’organes
spécifiques. Utilisant la même technologie que
l’oxymètre de pouls (un petit appareil mobile
de type “patch” affichant la saturation en oxygène dans les capillaires des doigts), cet appareil
permet de mesurer la perfusion des organes qui
ont une grosse consommation d’oxygène, tels
que le cerveau ou les reins. “Dans des situations
critiques, il permet de savoir quelle oxygénation
arrive réellement au cerveau”, confirme le Pr De
Kock. “Ce type d’appareil détecte une chute rapide de la saturation, il raffine véritablement
l’anesthésie.”
Le monitoring permet ainsi aux praticiens de
réagir plus vite et de mieux protéger la perfusion cérébrale, et ce particulièrement chez les
personnes âgées. “Une mauvaise perfusion du
cerveau peut être à l’origine de troubles fonctionnels cérébraux”, rappelle le Pr De Kock.
© Clin. univ. St-Luc/H. Depasse
S’endormir et se réveiller…
en toute sécurité !
Le monitoring Bis Spectral permet d’estimer la
profondeur de l’anesthésie afin d’éviter le réveil
intra opératoire.
Eviter la chronicisation
de la douleur aiguë postopératoire
Tous les patients ne sont pas égaux devant la
douleur. Pour un même stimulus douloureux
(une intervention chirurgicale donnée), le ressenti douloureux postopératoire peut être d’intensité très différente. “Il est très important de
détecter, avant l’opération, les patients qui présenteront une douleur postopératoire immédiate intense car ce sont eux qui sont les plus
susceptibles de développer une douleur chronique, complète le Pr De Kock. Ceci permet de
mettre en route des stratégies de prévention
qui éviteront cette évolution particulièrement
défavorable”. A cette fin, il existe des outils, tels
qu’une échelle des facteurs de risques, qui permet de prévoir dans une certaine mesure l’intensité de la douleur aiguë post opératoire, en
fonction d’une série de caractéristiques propres
à chaque patient.
A cela s’ajoute la mesure de la puissance des
contrôles endogènes inhibiteurs de la perception douloureuse des patients. Il s’agit d’un test
physiologique qui permet de raffiner la détection des populations à risque.
Cette acquisition démontre une nouvelle fois la
volonté de maximiser la sécurité des patients
opérés au Quartier opératoire de Saint-Luc. [CB]
juin - juillet 2009
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Echos des services
Assurance qualité
Une accréditation ISO de plus
Les résultats
des analyses
réalisées dans les
laboratoires de
biologie clinique
de Saint-Luc
sont-ils fiables ?
Clairement oui !
L’obtention de
l’accréditation
ISO 15189 en
atteste.
€
Les processus et procédures permettant l’analyse d’un échantillon par un laboratoire sont
nombreux. Mais sont-ils efficaces ? Le médecin
prescripteur peut-il se fier aux résultats qui lui
sont transmis ? “A Saint-Luc, oui, affirme Hugues
Michel, Coordonnateur qualité de l’hôpital. La
récente accréditation des laboratoires de biologie
clinique de Saint-Luc (qui concernent actuellement la Biologie moléculaire, l’Anatomie pathologique, le Centre de prélèvement et le Centre de
gestion des laboratoires, ndlr) garantit qu’ils sont
aptes à réaliser les analyses dans les meilleures
conditions et donc à fournir des résultats d’analyse fiables aux médecins prescripteurs.”
Cette accréditation est le fruit d’une démarche
qualité en cours depuis 2006 dans l’ensemble
des laboratoires de Saint-Luc.
Le jour J
Quatre auditeurs ont passé deux jours à SaintLuc. Deux auditeurs ont réalisé un audit général
du système qualité de l’hôpital ; les deux autres
se sont penchés sur les différentes phases (pré-,
per-, et post-analytiques) d’analyse des échantillons dans les laboratoires de biologie clinique,
depuis la demande par le médecin prescripteur jusqu’à la fourniture des résultats. Ils ont
vérifié, par exemple, si les échantillons étaient
correctement prélevés et identifiés, si tous les
appareils étaient bien
Une accréditation spécifique
échelonnés, si les résulaux laboratoires
tats d’analyses étaient
validés, si le laboraLa norme ISO 15189 – 2007 est spécitoire participait des
fique aux laboratoires d’analyses de
contrôles externes avec
biologie médicale. Elle regroupe
d’autres laboratoires, si
l’ensemble des exigences de
les technologues dispoqualité et de compétence
saient des compétences
propres à ceux-ci.
requises, etc.
Pour être certifié ISO 15189,
“Au terme de ces deux
un laboratoire doit docujournées, ils ont formumenter la manière dont
lé quelques remarques ;
il répond à ces exigences et
ils nous ont ensuite
démontrer qu’un véritable système de
envoyé un rapport larmanagement de la qualité est présent
gement
commenté
au sein du laboratoire.
recommandant notre
accréditation.”
© Clin. univ. St-Luc/H. Depasse
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juin - juillet 2009
Certification ou accréditation ?
L’assurance qualité peut se présenter sous deux
formes différentes, à savoir la certification ou
l’accréditation :
- La certification est un référentiel de management de qualité, qui est générique et valable quel
que soit le secteur.
- L’accréditation est spécifique à un secteur. A SaintLuc, plusieurs processus ont déjà été accrédités,
c’est le cas par exemple pour les greffes de cellules
souches hématopoïétiques (JACIE, Joint Accreditation Committee of ISCT - Europe and EBMT).
Une boucle sans fin
Les différents acteurs des laboratoires de SaintLuc pratiquent une démarche d’amélioration
continue. Le Directeur des laboratoires et chaque
responsable disposent pour cela d’indicateurs
qui leur permettent d’acquérir une vision globale de la qualité de leur laboratoire ; il s’agit, par
exemple, du nombre de pannes des machines,
des plaintes des prescripteurs et des patients,
des ruptures de stock pénalisantes, des résultats
fournis par les différentes instances de contrôle
qualité internes et externes, du TAT (Turn
Around Time, c’est-à-dire le temps écoulé entre
la demande d’analyse et la sortie du résultat), etc.
“L’accréditation des laboratoires de biologie clinique n’est que le début d’une longue série car
nous allons demander l’accréditation ISO 15189
pour tous nos laboratoires, annonce Michel Delmée, Directeur du Département de biologie clinique et d’anatomie pathologique. Et si nous
voulons la conserver, nous devons maintenir
notre niveau d’excellence car nous serons contrôlés régulièrement.” [GF]
Plus d’informations
Hugues Michel, Coordonnateur qualité,
tél. 02 764 15 59, [email protected]
Toutes les informations concernant les laboratoires
de Saint-Luc et la norme ISO 15189 se trouvent sur
notre site Internet :
http://www.saintluc.be/services/medicaux/
laboratoires/analyses.php
Dossier urologie
Lucarne # 11
Détection précoce du cancer superficiel de vessie par fluorescence
HEXVIX fait la différence
Le cancer de la vessie est une maladie fréquente, souvent
superficielle, mais avec un risque de récidive important.
Depuis peu, les urologues de Saint-Luc utilisent une substance
fluorescente, l’hexamino­l evulinate, pour détecter précocement les
cellules malades. Une technique efficace pour aider le chirurgien à
biopsier ou réséquer ces tumeurs.
© D.R.
En Europe, le cancer de la vessie est le quatrième
cancer le plus fréquent chez l’homme et le onzième chez la femme (dont le principal facteur
de risque est le tabac). Le cancer de la vessie est le
plus souvent diagnostiqué lors de la mise au point
d’une hémorragie urinaire (hématurie) ou de
symptômes irritatifs de la vessie.
Trois tumeurs en lumière blanche
(à droite) et en lumière fluorescente,
une heure après injection d’HEXVIX.
Démonstration
Les urologues des Cliniques
universitaires Saint-Luc organiseront prochainement des
démonstrations de la nouvelle
technique HEXVIX.
La grande majorité (70 %) des tumeurs de la vessie sont superficielles parce qu’elles n’envahissent
pas le muscle vésical. C’est un facteur pronostique important car, lorsque le muscle est envahi,
il faut procéder à l’ablation de la vessie, la remplacer par un conduit intestinal interne ou externe, et souvent consolider le traitement par une
chimiothérapie.
Bon nombre de ces tumeurs superficielles sont
facilement réséquées par les voies naturelles sous
anesthésie loco-régionale (résection endoscopique). Ce geste est important parce qu’il permet
également d’envoyer la tumeur chez le pathologiste qui en analysera l’agressivité et le degré d’infiltration du muscle vésical.
Une fâcheuse tendance à la récidive
Les principaux problèmes des cancers de vessie
superficiels résident dans leur caractère multifocal et leur tendance très prononcée à la récidive.
L’urothélium normal recouvre en effet tout le
tractus urinaire, du rein à l’urètre, et des tumeurs
superficielles peuvent apparaître tout le long du
trajet de l’urine. Heureusement, plus de 90 % des
tumeurs se développent dans la vessie, l’endroit le
plus accessible pour le diagnostic et le traitement.
Le caractère récidivant est beaucoup plus difficile à
accepter par le patient. Le diagnostic d’une tumeur
superficielle de vessie implique en effet un suivi semestriel quasi à vie pour exclure la récidive. Cellesci surviennent en effet dans 25 à 75 % des cas en
fonction du stade et du grade initial de la maladie.
Deux problèmes importants se posent donc au
médecin : comment prévenir les récidives et surtout comment les diagnostiquer au plus tôt afin
d’éviter que la tumeur ne progresse.
Prévention de la récidive :
les instillations endovésicales
Pour diminuer le risque de récidive, l’urologue
prescrit des injections dans la vessie (on parle
d’instillation). Deux types de produits sont couramment utilisés : des agents de chimiothérapie
(mitomycine ou épirubicine) ou des extraits de
Bacille de Calmette et Guérin, utilisés historiquement pour la vaccination antituberculeuse. On
parle dans le dernier cas d’immunothérapie. Chez
la plupart des patients, le traitement se limite à
une seule instillation de chimiothérapie après la
résection. Parfois, il est nécessaire de continuer
ces instillations pendant plusieurs semaines. Ces
instillations sont réalisées par des infirmières
spécialisées.
Diagnostic précoce des récidives :
place de l’hexaminolevulinate (HEXVIX)
Le diagnostic des récidives est parfois difficile
compte tenu de la petite taille des polypes. Ce
diagnostic est surtout périlleux pour le CIS (carcinome in situ ou carcinome plan). Il s’agit d’une
forme de tumeur particulièrement agressive qui
ne forme pas de polype, mais tapisse la vessie en
montrant peu d’anomalies. Ces lésions sont difficiles à diagnostiquer parce que souvent, elles sont
planes et elles ne sont pas toujours d’aspect nettement érythémateux. Une nouvelle technique permet d’augmenter les chances de diagnostiquer des
lésions de carcinome in situ de vessie, soit isolées,
soit accompagnant une lésion polypoïde. Cette
nouvelle technologie se pratique par voie endoscopique et consiste en l’instillation intravésicale
d’une substance fluorescente, l’hexaminolevulinate (HEXVIX) une heure avant l’intervention. On
utilise une lumière bleue spéciale et une optique
avec un filtre qui va révéler les cellules qui ont capté le produit et donc, permettre au chirurgien de
les biopsier ou de les réséquer. Cette technique est
facile d’utilisation et est aujourd’hui remboursée
dans des conditions bien particulières. [BT et AS]
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Dossier urologie
Cancer de la prostate avancé
Réduire les effets secondaires
de l’hormonothérapie, c’est du sport !
L’hormono­
thérapie est
le traitement
de référence
des cancers
prostatiques
agressifs et/ou
avancés. C’est
un traitement
efficace, mais
qui cause de
multiples effets
secondaires. Il
existe cependant
une solution
originale pour
lutter contre ces
désagréments :
faire de l’exercice
physique.
Page 6
L’hormonothérapie par surpression de la testostérone circulante donne des résultats très satisfaisants chez les patients souffrant d’un cancer
de la prostate à un stade avancé, mais génère
des effets secondaires gênants tels qu’une diminution de la libido, des bouffées de chaleur,
une prise de poids, de la fatigue… D’autres sont
moins manifestes pour le patient, mais potentiellement plus morbides : perte de masse musculaire, perte de densité minérale qui fragilise
la structure osseuse, accumulation de graisse
qui participe à la diminution de la sensibilité à
l’insuline. La dérégulation du métabolisme des
graisses et la résistance à l’insuline peuvent en
outre engendrer des accidents cardiaques et
l’apparition de diabète.
Maintenir une large masse musculaire
L’exercice physique régulier peut ralentir considérablement le développement de certains effets
secondaires, essentiellement ceux liés à la perte
de masse musculaire, à la perte de masse osseuse
et aux troubles du métabolisme.
Le mécanisme est assez simple. Le muscle squelettique représente entre 40 et 45 % de la masse
corporelle d’un individu masculin sain non
obèse. Une perte de masse musculaire engendre une diminution de force, de la
fatigue lors de gestes de la vie quotidienne et participe ainsi à la dégradation de la qualité de vie des patients.
D’autre part, par sa masse, le muscle
joue également un rôle essentiel dans
le contrôle du métabolisme ; il est par
exemple l’organe qui capte le plus de
glucose dans l’organisme. Lorsqu’on
réalise une activité physique, le muscle
est aussi un très grand consommateur de
graisses.
En entamant un programme d’entraînement
en endurance, la personne initialement sédentaire va rapidement constater que pour une
même intensité d’exercice, courir à 10 km/h par
exemple, elle sera moins essoufflée et son cœur
battra moins vite. Par contre, elle n’aura pas
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conscience que ses muscles vont consommer
plus de graisses. En effet, nos cellules ont besoin
à tout moment d’énergie pour vivre et vont la
puiser dans nos réserves de glucides et de lipides. Lors d’une activité physique, la dépense
énergétique de nos muscles peut être multipliée
par vingt. Si l’exercice est de faible intensité, nos
muscles vont privilégier la consommation des lipides alors qu’à intensité élevée, ce sont les glucides qui seront majoritairement utilisés.
D’autre part, l’effet répété des séances d’entraînement va stimuler la formation de nouvelles mitochondries au sein des cellules musculaires. Ces
mitochondries sont de petites structures qui se
trouvent dans la plupart des cellules de notre organisme et qui sont responsables de la consommation de l’oxygène et de la dégradation des graisses.
On comprend donc aisément que si l’entraînement physique stimule la formation des mitochondries, il rend aussi le pratiquant meilleur
consommateur de graisses durant l’exercice,
mais aussi dans les heures qui suivent.
Renforcer la charpente osseuse
A tout moment les os sont dégradés par des cellules appelées les ostéoclastes et reconstruits par
les ostéoblastes. La robustesse des os dépend du
bon équilibre entre l’activité de ces deux types
de cellules. Cet équilibre est perturbé quand un
patient reçoit une hormonothérapie qui fragilise
ses os et l’expose à un risque accru de fracture.
Pratiquer une activité physique qui met les os en
tension ou leur imprime des chocs contribue à
stimuler la formation osseuse et sa solidité.
Rompre le cercle vicieux
L’annonce du diagnostic de cancer représente
toujours une épreuve difficile qui conduit souvent à une réduction générale des activités y
compris de la pratique sportive régulière. La
période de traitement est aussi peu propice à
l’activité physique et les traitements peuvent
contribuer à un état de fatigue général. Le plus
souvent, le patient sort de cette épreuve physiquement et psychologiquement affaibli. Re-
Lucarne # 11
prendre une activité physique peut aider à sortir de cette spirale.
Bien choisir son sport
Pour contrecarrer les effets de l’hormonothérapie, les activités physiques choisies doivent
répondre à trois critères : engendrer un certain
essoufflement, solliciter de grandes masses
musculaires et mettre les os sous tension. C’est
le cas par exemple des séances de fitness au
cours desquelles le patient fera de six à huit
exercices de musculation différents qui mobiliseront les muscles des bras, des jambes et
du tronc. Ces exercices devront être suivis d’un
exercice d’endurance de minimum vingt minutes (sur cycloergomètre, tapis roulant ou elliptique, step, etc). Les activités au grand air comme
la marche, le vélo ou la course rapide (à condition d’avoir une expérience dans ce domaine)
sont tout aussi excellentes pour l’endurance.
Les séances de musculations en salle peuvent
être remplacées par des activités sportives qui
demandent le développement d’une grande
force musculaire comme le Thaï-Chi ou
l’escalade.
En clair, il n’existe aucun sport idéal et
aucun n’est strictement à bannir. L’équilibre peut être trouvé dans la diversité des pratiques. Un minimum de trois séances d’activité
physique devrait être inscrites à l’agenda de
tous les patients sous hormonothérapie.
Doser l’intensité
Pour optimaliser les effets bénéfiques de ces interventions par le sport, l’intensité des séances est relativement critique. En musculation, par exemple,
chaque exercice devrait être répété de douze à
quinze fois. Il est important que les deux derniers
exercices soient pénibles à exécuter, preuve que
le groupe musculaire entraîné a été largement
sollicité. Les exercices devraient être réalisés lentement pour favoriser l’hypertrophie musculaire.
Une épreuve d’effort permet de quantifier l’état
de condition physique du patient, de le conseiller
de manière personnalisée sur les meilleures
stratégies à envisager et au besoin de rendre
compte des progrès accomplis après une période
d’entraînement plus ou moins longue.
Prendre du plaisir pour durer
La pratique sportive régulière peut sans conteste
atténuer certains effets secondaires délétères
“Mon Coach”, un programme original et interactif
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme
et l’hormonothérapie est le traitement médical de référence. Ce traitement a malheureusement des effets indésirables tels que prise de
poids, fonte musculaire, perte osseuse et perturbations lipidiques.
Il est très important que les patients soient informés de ces effets secondaires et adoptent des mesures hygiéno-diététiques pour minimiser l’impact de ces désagréments.
Le programme “Mon Coach” a été développé spécifiquement pour ces
patients par le Pr Bertrand Tombal, Service d’urologie de Saint-Luc, et
le Pr Marc Francaux, Institut d’Education Physique de l’UCL. Ce programme comprend un guide “Comprendre et agir” (publié aux
éditions ViVio) et un DVD interactif comprenant des programmes d’exercices.
Le programme est soutenu par la firme AstraZeneca et disponible auprès de tous les urologues. Un guide spécifiquement destiné aux médecins généralistes est en préparation.
de
l’hormonothérapie. Néanmoins,
cette démarche doit s’inscrire dans la
durée. Une interruption prolongée du
programme d’entraînement peut faire
perdre tous les effets bénéfiques acquis
par le patient. Même si les premières
séances peuvent paraître pénibles, il est
indispensable de rapidement trouver un certain
plaisir dans l’activité. Celui-ci peut venir de la
pratique physique elle-même, de la sensation de
dépassement de soi qu’elle procure, des contacts
sociaux qu’elle génère, des effets positifs et du
mieux-être que le patient perçoit. Quelle que
soit sa nature, la satisfaction ressentie est indispensable. La définition d’objectifs réalistes peut
également contribuer à garder la motivation in[MF et BT]
tacte à long terme. Plus d’informations
Marc Francaux, Responsable de l’Unité
d’éducation physique à Institut d’Education
physique et de Réadaptation de l’UCL,
(Louvain-la-Neuve), tél. 010 47 44 57,
[email protected]
Bertrand Tombal, Chef du Service d’urologie
et du Groupe de concertation et de traitement multidisciplinaires en cancérologie
urologique au Centre du Cancer des Cliniques
Saint-Luc, tél. 02 764 35 40,
[email protected]
juin - juillet 2009
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Dossier urologie
Le –1 E flambant 9
L’Urologie sur un plateau
© Clin.univ.St-Luc / H.Depasse
Le regroupement de
toutes les infrastructures d’urologie au
même endroit est un
atout majeur pour
la patientèle majoritairement âgée et/ou
handicapée.
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juin - juillet 2009
Les nouveaux locaux
du Service d’urologie
accueillent les patients
depuis quelques mois.
Toute l’activité du
Service (depuis la
consultation jusqu’à
la salle de réveil, en
passant par les salles
médico-techniques et
le bloc opératoire) est
désormais regroupée
sur un même plateau.
“Lorsque nous avons réfléchi à l’agencement des
locaux, nous avons imaginé un plateau convivial, spacieux et regroupant toutes nos activités,
se souvient Bertrand Tombal, Chef du Service
d’urologie. Une organisation qui tiendrait compte
des spécificités de l’urologie, c’est à dire une spécialité médico-chirurgicale où l’on pratique beaucoup d’actes différents, très techniques, sur peu
d’organes.”
Presque une “one day clinic”
Tout a donc été pensé pour améliorer le confort
du patient. “Le regroupement de nos infrastructures au même endroit est un atout majeur pour
la patientèle majoritairement âgée et/ou handica-
Lucarne # 11
Le plateau d’urologie est équipé d’un véritable
bloc opératoire composé de deux salles
d’intervention et d’une salle de réveil.
pée et potentiellement médico-chirurgicale ; cela
nous permet de tout faire en un jour : la consultation puis, si nécessaire, les examens médicotechniques (radiographies, épreuves urodynamiques) voire une intervention chirurgicale.”
Car la grande nouveauté concerne l’installation d’un véritable bloc opératoire composé
de deux salles d’intervention et d’une salle
de réveil. Tout comme son grand frère, le bloc
opératoire d’urologie fonctionne en pression
négative garantissant l’environnement stérile.
“Avoir une salle de réveil juste à côté est très rassurant pour les patients car ils voient les mêmes
visages avant et après leur opération, note Bertrand Tombal. Et pour le personnel qui ne doit
plus descendre au bloc du niveau –2. A terme,
nous souhaitons atteindre 60% du volume
chirurgical d’urologie adulte dans nos salles
d’opération.”
Qu’en pense l’équipe ?
© Clin.univ.St-Luc / H.Depasse
“Nous travaillons en flux tendus, nous ne savons
pas, le matin en arrivant, quel sera le programme
médico-technique exact de la journée”, souligne
Bertrand Tombal. “C’est très important pour
nous de travailler de cette manière, en évitant au
patient de reprendre rendez-vous pour un acte
technique urologique. Cela demande juste beaucoup de souplesse de la part des médecins et des
infirmières ; cela exige également une concertation multimétier, elle aussi “en flux tendus”. Ceci
dit, notre mode de fonctionnement n’a pas fondamentalement changé. Nous travaillions déjà
de cette manière auparavant, mais sur plusieurs
endroits différents et dans des locaux peu adaptés”. Le regroupement en un seul plateau est
donc beaucoup plus confortable pour l’équipe.
La coordinatrice de soins oncologiques et les bureaux de coordination de la recherche clinique
se trouvent également au –1 E9. La boucle est
bouclée. [GF]
Plus d’informations
Le nouveau Service d’urologie est situé
au niveau –1 E9.
Pr Bertrand Tombal, Chef du Service d’urologie,
tél. 02 764 55 40, [email protected]
© Clin.univ.St-Luc / H.Depasse
Un nouveau lithotripteur est installé dans le
Service d’urologie.
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Stratégie
Accès à Saint-Luc
Attendre moins et mieux
Au téléphone,
dans la salle
d’attente ou
avant d’obtenir
un rendez-vous
en consultation,
les patients
doivent souvent…
patienter. Cette
problématique,
bien connue dans
les hôpitaux,
continue à être
profondément
analysée et
des solutions
concrètes
sont en cours
d’élaboration.
Elles font partie
d’un plan
stratégique global
pour l’hôpital à
Saint-Luc.
€
Plus d’informations
Jean-Michel Bernard,
Responsable du
Département
administration et
processus patients,
tél. 02 764 13 58,
[email protected]
Frédéric Thys, Chef du
Service des urgences,
tél. 02 764 16 37,
Frédé[email protected]
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Les onze projets du plan stratégique de Saint-Luc
(baptisé Elan 2012) ont pour objectif d’améliorer
le fonctionnement global de l’hôpital. L’un d’eux
concerne plus particulièrement l’accessibilité (téléphonique et physique) des patients et des médecins référents extérieurs.
Une pièce en cinq actes
Un plan d’action en cinq volets a été défini. En
voici les grandes lignes.
1. Améliorer le confort et la convivialité dans
les salles d’attente
Un groupe de travail analyse les conditions d’attente des patients avant d’être pris en charge par
le médecin. Il devra ensuite proposer des solutions concrètes.
2. Développer des modes de contacts alternatifs
En clair, il s’agit de faciliter l’accès aux consultations. Les lignes téléphoniques sont saturées
malgré de nombreuses actions déjà entreprises et
cela décourage le patient qui, souvent, raccroche.
Un projet “téléphonie” est actuellement mené
dans le cadre des grands chantiers de l’Académie
Louvain (en partenariat avec les Cliniques universitaires de Mont-Godinne et les membres de
l’Académie : UCL, FUNDP, Facultés universitaires
Saint-Louis, FUCAM). L’idée est de créer une plateforme commune sur laquelle se grefferont les
différents acteurs du projet avec leurs besoins
propres. Le cahier des charges est en cours de rédaction et un appel d’offre (européen) sera lancé
prochainement. “Lorsque ce système sera mis en
place, nous pourrons utiliser toutes les fonctionnalités de communication modernes au service
des patients comme des médecins référents ; cela
concerne la demande de rendez-vous via le web,
les rappels téléphoniques automatiques si la ligne
est occupée, etc.”, explique Jean-Michel Bernard,
Responsable du Département administration et
processus patients.
3. Diminuer les délais d’attente pour l’obtention d’un rendez-vous
Les demandes de rendez-vous des patients sont
très nombreuses et dépassent les possibilités
de Saint-Luc, qui ne peut dès lors y répondre
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dans des délais raisonnables. Conséquence : un
allongement sans cesse croissant des délais de
rendez-vous. Cette problématique est particulièrement complexe et fait l’objet de d’analyses
approfondies. Des pistes d’amélioration seront
proposées au Comité de direction dans les prochains mois.
4. Diminuer le nombre de rendez-vous non honorés (“no show”)
10% des patients de Saint-Luc ne se présentent
pas à leur rendez-vous et ne préviennent pas. C’est
moins qu’ailleurs, mais cela pose des problèmes
d’organisation majeurs. Actuellement, certains
médecins prennent les devants et pratiquent un
certain overbooking pour couvrir ce “no show” et
accueillir des patients qui doivent être vus rapidement. “Nous devons encore analyser le rapport
entre le “no show” et l’overbooking pour déterminer
la solution la plus appropriée à ce problème”, indique Jean-Michel Bernard.
5. Optimiser l’occupation des cabines de
consultations
Un modèle de visualisation de l’occupation des
cabines de consultation fournira une image claire
de la situation et permettra de mieux répondre
aux demandes internes d’infrastructures de
consultation.
Les résultats concrets de ces initiatives ne sont
bien sûr pas encore visibles, mais nous y travaillons avec la ferme volonté d’offrir un meilleur
service à nos patients et à nos contacts extérieurs”,
conclut le responsable. [GF]
Diminuer les délais pour obtenir un rendez-vous
en consultation et améliorer l’accès téléphonique à
Saint-Luc sont deux des axes du projet “Accessibilité”.
© Clin. univ. St-Luc/H. Depasse
Actualité médicale
Lucarne # 11
L’hypnose en anesthésie
“Raconte-moi une histoire…”
€
Bientôt quatre
Deux médecins anesthésistes pratiquent
l’hypnose à Saint-Luc :
Christine Watremez et Fabienne
Roelants. Deux autres
médecins, Barbara
Brui et Marie-Agnès
Docquier, terminent
actuellement leur formation en hypnose.
L’hypnose est un état de conscience modifié,
comme un rêve éveillé. Ce type de sédation permet une certaine dissociation du corps et de
l’esprit. Le but étant de procurer du confort au
patient en permettant à son esprit de s’évader
de la salle d’opération pendant que le chirurgien
travaille sur son corps sous anesthésie locale ou
loco-régionale.
L’hypnose est finalement une possibilité supplémentaire pour les patients qui sont à la recherche d’une solution alternative à l’anesthésie
et ses effets secondaires.
Lucarne : Quels sont les avantages d’une
opération pratiquée sous hypnose ?
Christine Watremez : Certains sont évidents
comme la diminution de l’anxiété et l’augmentation du confort, du bien-être et de la satisfaction du patient. D’autres ont déjà été scientifiquement prouvés comme la diminution de
la perception douloureuse pendant et après
l’intervention, la diminution de consommation
d’antalgiques, et la diminution des nausées et
vomissements post interventionnels. D’autres
encore sont soupçonnés mais non encore prouvés comme une meilleure cicatrisation et une
récupération plus rapide des activités.
Lucarne : Existe-t-il des prédispositions
ou des contre-indications pour un patient
intéressé par une chirurgie sous hypnose ?
C.W. : Il n’y a pas de prédispositions nécessaires,
l’envie suffit même si le patient est simplement
curieux d’une nouvelle expérience. Quant aux
contre-indications, il en existe quelques-unes :
seuls certains types d’opérations réalisables
sous anesthésie locale ou loco-régionale permettent l’hypnose, le patient ne doit pas présenter
de surdité, de troubles psychotiques ou de démence… Et avant tout, le chirurgien doit accepter
que l’opération soit pratiquée sous hypnose !
Lucarne : Le chirurgien a donc un rôle à
jouer dans la pratique d’une intervention
sous hypnose…
C.W. : Bien sûr ! L’hypnose, c’est avant tout une
histoire entre le chirurgien, l’anesthésiste et le
patient. Pour pouvoir réaliser une intervention
© Clin.univ.St-Luc / H.Depasse
“Si vous le
désirez, fermez
les yeux,
choisissez des
images qui vous
plaisent, un
endroit dans
lequel vous
vous sentez
bien…”. C’est
par ces paroles
que pourrait
commencer une
intervention
pratiquée sous
hypnose à
Saint-Luc. Mais
que penser de
cette pratique
qui intrigue
encore tant de
personnes ? Le
Dr Christine
Watremez,
médecin
anesthésiste et
spécialiste de
l’hypnose, nous
ouvre les portes
de cet univers
particulier.
Le Dr Christine Watremez est anesthésiste
et pratique l’hypnose à Saint-Luc.
sous hypnose, il est nécessaire que le chirurgien
se sente bien avec cette pratique, qu’il adapte
sa chirurgie en ayant des gestes plus doux et
montre sa confiance au patient. C’est d’ailleurs
le chirurgien qui proposera l’hypnose au patient
s’il se sent à l’aise. Il s’agit d’une manière différente d’aborder le patient, qui nécessite une véritable adaptation de la part du chirurgien et de
toute son équipe pendant l’intervention.
Lucarne : Les patients opérés sous
hypnose ont-il une vision différente de
l’opération qu’ils ont subie ?
C.W. : L’hypnose laisse aux patients la sensation
d’avoir participé de façon active à l’opération, ils
se sentent réellement impliqués dans cet acte
particulier et également dans le processus de
guérison. L’humanisation fait selon moi partie
des mots clés qui peuvent décrire la pratique de
l’hypnose, on retrouve un réel contact avec le
patient. [Propos recueillis par CB]
Plus d’informations
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’anesthésie par
hypnose, le Dr Watremez et ses collègues se tiennent à votre disposition pour organiser un exposé
suivi d’une séance de questions-réponses. N’hésitez
pas à la contacter.
Dr Christine Watremez, tél. 02 764 21 53,
[email protected]
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Actualité médicale
Les jumeaux et le syndrome transfuseur-transfusé
Quand donner
et recevoir pose problème
€
La technologie
intervient de plus
en plus souvent
pour sauver des
vies. Même chez
les fœtus puisque,
grâce à un laser et
à la foetoscopie,
les jumeaux
souffrant du
syndrome
transfuseurtransfusé sont
traités in utero.
L’échographie
en 3 D est une méthode
efficace
de diagnostic des
malformations
anténatales.
Le Service d’obstétrique de Saint-Luc est une référence en matière de médecine fœtale. Les médecins y ont développé des compétences très pointues et sont capables d’intervenir in utero sur
un certain nombre de pathologies. Le syndrome
transfuseur-transfusé (STT) en est une. Cette maladie nécessite un suivi rapproché et fait appel à
des techniques de pointe comme le laser. La cardiologie pédiatrique est également concernée
dans la prise en charge du STT car l’un des deux
fœtus peut développer des complications cardiaques. La néonatologie est aussi très impliquée
dans la prise en charge périnatale de ces bébés.
Lucarne : Qu’est-ce que le syndrome
transfuseur-transfusé ?
Pr Corinne Hubinont : Le syndrome transfuseur-transfusé (STT) ne concerne que les jumeaux monozygotes et monochoriaux, c’est
à dire les jumeaux issus du même œuf et qui
partagent le même placenta mais qui sont dans
deux poches séparées. Il s’agit d’un déséquilibre
du débit sanguin avec un jumeau (le donneur)
qui transfuse l’autre (le receveur) suite à la présence d’un schéma particulier de vaisseaux
(anastomoses) entre les deux parties du placenta unique. Le receveur reçoit trop de sang et se
développe au détriment du donneur qui développe un retard de croissance.
© Clin. univ. St-Luc/H. Depasse
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Lucarne : Cette pathologie entraîne
également des complications cardiaques…
Dr Catherine Barrea : Oui. Les deux fœtus sont en
danger, en particulier le receveur car il développe,
entre autres, des complications cardiaques. La
transfusion du donneur vers le receveur entraîne
non seulement une surcharge de volume de sang
dans la circulation du receveur, mais aussi une
cascade d’événements hormonaux et hémodynamiques. Ceci cause un épaississement du muscle
du cœur (cardiomyopathie hypertrophique) avec
parfois un obstacle à l’éjection du ventricule droit.
Ce qui est délétère pour le jumeau receveur, mais
aussi pour le donneur car, vu la présence d’un
seul placenta, le décès d’un bébé peut entraîner
de graves conséquences sur l’autre bébé.
Lucarne : Existe-t-il un traitement pour
sauver les deux bébés ?
C.H. : Le traitement le plus ancien est l’amnioréduction qui consiste à retirer du liquide amniotique autour du receveur de façon régulière
pendant toute la grossesse. Ceci permet de
mieux répartir les pressions sur le placenta et
donc, d’améliorer la circulation sanguine des
deux bébés.
Pour les cas plus sévères, nous utilisons une technique de pointe : la foetoscopie et la coagulation
par laser des anastomoses placentaires. L’obstétricien introduit un endoscope muni d’un laser,
une sorte de large aiguille permettant de visualiser le fœtus et le placenta dans le liquide amniotique. Laser qu’on introduit à travers la paroi de
l’utérus. Avec le laser, on coagule certains vaisseaux sanguins du placenta afin de rétablir le
débit sanguin déséquilibré entre les deux fœtus.
Les études ont démontré que le laser augmente
non seulement les chances de survie d’au moins
un des deux fœtus, mais aussi l’âge gestationnel
et le poids de naissance (donc moins de grands
prématurés à la naissance).
C.B. : L’amnioréduction permet surtout de réduire le risque d’accouchement prématuré par
Lucarne # 11
Une grossesse saine et sans risques
pour le fœtus
Le tabac c’est tabou
© D.R.
Tabac et grossesse ne font pas
bon ménage. Pour soutenir les
futures mamans qui fument, une
consultation tabacologique est
organisée au Service d’obstétrique de
Saint-Luc.
la réduction du volume de liquide autour du
receveur. La technique au laser permet aussi,
contrairement à l’amnioréduction, d’améliorer
la maladie du cœur.
Lucarne : Quel est le pronostic pour ces
bébés ?
C.H. : Les mamans sont très surveillées tout
au long de leur grossesse mais cette situation,
même traitée, reste une grossesse à risque.
Dans les cas les plus sévères, il arrive que l’on
doive pratiquer un sauvetage sélectif d’un des
deux fœtus vu le risque de mort imminente
d’un des deux et les conséquences possibles sur
l’autre bébé. On réalise alors une interruption
sélective de grossesse en coagulant le cordon du
jumeau le plus malade.
C.B. : Malgré le développement de ces techniques très pointues, la majorité des nouveauxnés issus de ces grossesses naissent souvent
prématurément. Ces enfants, probablement
suite aux perturbations importantes induites
par le STT, restent très malades par rapport à des
bébés prématurés du même âge sans STT prénatal. Au total, selon notre expérience, un peu
plus d’un bébé atteint du STT sur deux survit. [Propos recueillis par GF]
Plus d’informations
Pr Corinne Hubinont, Chef de service associé en
Obstétrique, tél. 02 764 10 01,
[email protected]
Dr Catherine Barrea, Chef de clinique adjoint en
Cardiologie pédiatrique, 02 764 13 62,
[email protected]
La dysfonction
systolique
s’accompagne
en général
d’une dilatation
ventriculaire et
d’une cardiomégalie.
“La plupart des futures mamans savent que
fumer est dangereux pour leur bébé. Mais entre la
théorie et la pratique, il y a une marge”, souligne
Sophie Wrincq, sage-femme tabacologue à Saint-Luc. Alors, pour
les informer, les conseiller
et, idéalement, les aider à
arrêter de fumer, la sagefemme organise une
consultation tabacologique. “Je reçois les
femmes enceintes,
mais aussi leur
conjoint, précise-t-elle, car
leur rôle est
très important
pendant la
grossesse
de leur
compagne”.
Sophie
Wrincq
propose
également
aux femmes
enceintes
des séances
de groupe de
relaxation par la
sophrologie.
Le STT en chiffres
Le STT n’est pas
fréquent, il touche
environ une grossesse
sur deux mille . “En
quinze ans, nous
avons pris en charge
un peu moins de cent
cas à Saint-Luc”,
estime le Pr Hubinont.
Plus d’informations
La consultation de tabacologie est ouverte à toutes
les patientes enceintes, qu’elles soient suivies à
Saint-Luc (au Service d’obstétrique ou en FIV) ou à
l’extérieur.
La Consultation est organisée au –1 B2 tous les vendredis après-midi, sur rendez-vous, tél. 02 764 18 18.
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Actualité paramédicale
Hémophilie et complications articulaires
Pas sans mon kiné
L’hémophilie
est une maladie
du sang dont les
complications
affectent les
muscles et les
articulations.
Dans ce contexte,
le rôle du
kinésithérapeute
est très important
et bénéfique
pour améliorer la
qualité de vie des
patients.
€
L’hémophilie est une maladie hémorragique héréditaire de la coagulation sanguine caractérisée par un déficit en facteur VIII ou IX. S’il s’agit
d’une maladie du sang, ses complications les plus
fréquentes affectent les muscles et les articulations. Les saignements anormaux des patients
hémophiles se produisent en effet surtout à l’intérieur des grosses articulations (genoux, chevilles,
coudes) et des muscles. Ces hémorragies entraînent une intense réaction inflammatoire ainsi
qu’une destruction précoce des articulations.
© D.R.
Le traitement proposé actuellement (administration régulière des facteurs de coagulation par voie
intraveineuse) permet de prévenir l’apparition de
ces hémorragies et de leurs conséquences articulaires invalidantes. Il est efficace, mais devrait
idéalement être complété par l’intervention d’un
kinésithérapeute. C’est le cas pour les patients
suivis à Saint-Luc où le kinésithérapeute (inséré
au sein d’une équipe pluridisciplinaire composée
d’hématologues, d’infirmières spécialisées et de
chirurgiens orthopédistes) observe l’évolution de
l’état articulaire et musculaire du patient.
L’importance d’une évaluation dynamique
de l’articulation
Primé en Colombie
© D.R.
Les premiers
résultats
de l’étude
menée par
Sébastien
Lobet ont
été présentés
lors du onzième
congrès mondial
musculo-squelettique
de la World Federation of Haemophilia
à Cartagena de Indias
(Colombie). A cette
occasion, le kinésithérapeute a obtenu le
Horoszowsi Memorial
Award récompensant
la meilleure communication scientifique.
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La visualisation en
3D de la marche des
patients hémophiles
permet de mieux
comprendre les répercussions métaboliques d’une atteinte
pluriarticulaire lors
d’une activité de la
vie quotidienne.
L’atteinte articulaire des patients hémophiles est
particulièrement complexe et touche simultanément plusieurs articulations à des degrés divers.
La cheville est très touchée par les hémorragies,
or les réelles répercussions fonctionnelles de
cette atteinte articulaire sont insuffisamment
étudiées et sous-évaluées.
L’évaluation de l’atteinte articulaire des patients
hémophiles se base actuellement sur des cotations cliniques et des scores radiologiques qui ne
reflètent pas la réalité de la situation puisqu’ils
étudient l’articulation de manière statique et
non de manière dynamique. En effet, deux patients hémophiles présentant la même image
radiologique de cheville peuvent marcher de manière différente ; l’un aura du mal à poser le pied
à terre suite à un blocage de cheville et des limitations associées aux genoux, tandis que l’autre
pourra garder une fonction tout à fait satisfaisante car il ne présente pas de lésions associées
aux autres articulations des membres inférieurs.
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“C’est ce qu’illustrent les résultats de l’étude que
j’ai récemment menée au sein du Service de médecine physique et réadaptation motrice et du Service d’hématologie, explique Sébastien Lobet, kinésithérapeute à Saint-Luc. Grâce à la collaboration des patients hémophiles et à l’infrastructure
de recherche de l’Unité de médecine physique et
de réadaptation de l’UCL, j’ai évalué les répercussions d’une atteinte isolée des chevilles lors d’une
activité aussi fondamentale que la marche. Cette
analyse modélisant la marche des patients hémophiles en trois dimensions m’a notamment permis
de mieux comprendre les répercussions métaboliques d’une atteinte pluri-articulaire lors d’une
activité de la vie quotidienne.”
Généraliser le binôme hématologue
et kinésithérapeute
Cette étude constitue une nouvelle approche
d’évaluation à long terme des patients atteints
de maladies chroniques articulaires. Les résultats
obtenus démontrent l’importance d’accorder
une place majeure à la recherche en réadaptation et souligne le rôle primordial du kinésithérapeute et de l’équipe pluridisciplinaire dans la
prise en charge de l’hémophilie.
Le binôme hématologue et kinésithérapeute
semble être la meilleure option pour relever le
défi de l’hémophilie. [GF et SL]
Plus d’informations
Sébastien Lobet, tél. 02 764 16 57,
[email protected]
L’avis du spécialiste
Lucarne # 11
Comprendre et prévenir la dégénérescence maculaire liée à l’âge
Y voir clair
Première cause
de perte de
vision sévère
chez les plus de
soixante ans, la
dégénérescence
maculaire liée
à l’âge (DMLA)
reste une
pathologie trop
peu connue du
grand public. Il
s’agit pourtant
d’un véritable
problème de
santé publique.
La prévention et le dépistage jouent un rôle primordial dans la lutte contre la DMLA, cette maladie de la rétine qui altère considérablement
le quotidien et l’autonomie des patients. A tel
point que certains patients peuvent développer
un syndrome dépressif.
Lucarne : Peut-on traiter la DMLA ?
Lucarne : La DMLA est une pathologie
très handicapante, de quoi s’agit-il ?
Pr Bernadette Snyers : Il s’agit d’une maladie
qui affecte plus particulièrement la macula,
une partie de la rétine située à l’arrière de l’œil.
Lorsque la macula est endommagée, la vision
centrale diminue et s’accompagne d’une altération de la perception du détail. La DMLA provoque donc un affaiblissement important des
capacités visuelles, sans toutefois les anéantir
totalement.
Lucarne : Comment se présente cette
pathologie ?
© Clin. univ. St-Luc/H. Depasse
BS : Il existe deux formes de DMLA, qui entraînent les mêmes conséquences sur la vision,
mais dont l’évolution est différente : la forme
sèche, qui se traduit par une altération lente et
graduelle de la vue, et la DMLA humide, moins
fréquente mais plus destructrice, car elle entraîne rapidement une sévère perte de la vision
centrale.
Lucarne : Quels sont les symptômes de la
DMLA ?
© Clin. univ. St-Luc/H. Depasse
Exemple de DMLA entraînant
l’apparition de tâches noires
dans le champ de vision centrale.
Exemple de DMLA entraînant
une déformation des images :
les lignes droites paraissent
courbes ou ondulées.
la présence de lésions appelées “drusen” (dépôts
jaunâtres sur la rétine). Les drusen sont très fréquents au-delà de soixante ans, mais les personnes affectées ne développeront pas nécessairement une DMLA.
BS : La DMLA peut apparaître sous plusieurs
formes : une vision déformée, une tâche sombre
indéfinie ou aveugle dans la vision centrale et
des modifications dans la vision des couleurs
(qui deviennent plus ternes) accompagnée d’apparition de phénomènes lumineux. Le patient
éprouve une difficulté dans les activités nécessitant la perception du détail. Il n’est donc plus
capable de lire, conduire, faire de la couture, ou
encore reconnaître un visage.
Lucarne : Peut-on observer des stades
d’évolution de cette maladie ?
BS : Il s’agit d’une affection évolutive. Au stade
initial, le patient ne présente pas de symptômes
et c’est l’examen du fond d’œil qui peut révéler
BS : La DMLA humide était habituellement traitée par laser ou par photothérapie dynamique
(laser infra rouge). A l’heure actuelle, on privilégie plutôt le traitement pharmacologique,
par injection de molécules spécifiques dans le
vitré de l’œil. Les traitements sont toujours en
progrès via l’apparition de nouvelles molécules
en cours de recherche clinique. Pour la DMLA
sèche, il n’y a pas de traitement spécifique. Des
compléments alimentaires riches en antioxydants, lutéine et oméga 3 peuvent être proposés pour ralentir l’évolution de la maladie. Et
le recours complémentaire aux aides visuelles
optiques permet aux patients malvoyants de retrouver une relative autonomie.
Lucarne : Que conseillez-vous pour
prévenir cette pathologie ?
BS : Au-delà de soixante ans, il est important
de passer régulièrement un examen du fond
de l’œil chez un ophtalmologue. En effet, plus
le diagnostic de la maladie est précoce, plus on
augmente les chances de sauver la vue. Car, il
n’est pas inutile de souligner que, sans traitement, la DMLA conduit à la cécité légale (c’està-dire une acuité visuelle inférieure à 1/10 ème).
En outre, certaines mesures préventives permettent de limiter les risques de développer
une DMLA ou de protéger la vue : ne pas fumer,
pratiquer une activité physique, adopter une
alimentation équilibrée, porter des verres solaires en cas d’exposition aux rayons du soleil.
[Propos recueillis par CB]
Plus d’informations
Pr Bernadette Snyers, Chef du secteur de rétine
médicale au Service d’ophtalmologie des Cliniques
Saint-Luc, tél. 02 764 21 89,
[email protected]
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Loisirs
Découvrir les alentours de l’hôpital
Derrière l’hôpital, un musée
€
Sur le site de
l’UCL à Bruxelles,
l’art côtoie
la nature.
Sculptures,
essences nobles
et plantes
médicinales
s’offrent au
visiteur qui a
pris la peine de
s’éloigner des
sentiers battus.
Une bouffée
d’air et de
culture offerte
à nos patients
et à ceux qui les
accompagnent.
Derrière les Cliniques Saint-Luc et la Faculté de
médecine de l’UCL s’étend le Jardin des plantes
médicinales Paul Moens, un parc de trois hectares peu connu et pourtant fort agréable. Cet
espace vert – qui porte le nom de son fondateur,
professeur de biologie générale et végétale et de
pharmacognosie à l’UCL - abrite des centaines
d’arbres et arbustes d’essences nobles ainsi que
diverses plantes ornementales. Il s’agit de la
plus importante collection de plantes médicinales et condimentaires de Belgique.
Au creux de cet écrin, l’Enclos est un espace
de 400 parcelles de plantes médicinales, alimentaires, toxiques, terrestres et aquatiques.
Chaque plante est identifiée par une plaque indiquant le nom latin, la famille, le nom vernaculaire le plus fréquent et les principaux usages.
Une mine d’infos pour les chercheurs et les étudiants ou tout simplement une promenade découverte pour le néophyte.
Plus d’informations
© Clin. univ. St-Luc/H. Depasse
Le Jardin des plantes médicinales est accessible gratuitement toute l’année.
L’Enclos est ouvert tous les jours du 1er avril au 31 octobre de 9h à 18h. Des
visites guidées d’une durée de deux heures environ peuvent être organisées sur
réservation. Informations au 02/764 96 99 ou [email protected], www.
uclouvain.be/jardin-plantes.html
© Clin. univ. St-Luc/H. Depasse
Au coeur du Jardin des plantes médicinales Paul Moens,
l’Enclos propose au visiteur 400 parcelles de plantes
médicinales, alimentaires, toxiques, terrestres et aquatiques.
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© Clin. univ. St-Luc/H. Depasse
Plus d’informations
©Saint-Luc Magazine - Vivio
Des sculptures contemporaines signées par des
artistes réputés se sont petit à petit intégrées
aux pelouses aux abords du Jardin des plantes.
Dans ce musée à ciel ouvert - le premier jardin permanent de sculptures contemporaines
de Bruxelles - les amateurs d’art découvriront
des oeuvres de Bo Allison, Tristan Cassamajor,
Pierre Culot, Gérald Dederen, Dodeigne, André
Eijberg, Philippe Jacques, Anne Jones, Lambert
Rocour et Michel Smolders. En bronze, acier,
granit, bois ou brique, les œuvres emmènent le
promeneur dans un univers pictural propice à
la détente.
© Clin. univ. St-Luc/H. Depasse
© Clin. univ. St-Luc/H. Depasse
Au détour des sentiers
du Jardin de sculptures,
onze œuvres
contemporaines
interpellent le
promeneur.
L’accès au Jardin de sculptures est gratuit et permanent (Métro Crainhem
ou Alma, Parking Mounier). Il est entièrement accessible aux personnes à
mobilité réduite.
Avenue Emmanuel Mounier, 1200 Bruxelles.
Visites guidées sur demande : [email protected],
02 764 96 99, www.uclouvain.be/jardin-sculptures.html
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Publications
Les soins de santé entre
standardisation et personnalisation
€
est la conception de l’humain qui soustend une approche standardisée de la
maladie ?
S’appuyant sur une analyse de la standardisation des soins de santé sous les
angles clinique, économique, éthique
et anthropologique, l’auteur établit un
constat préoccupant. La poursuite de
la tendance actuelle à standardiser les
soins favorisera la précarisation de la
santé, l’emballement des dépenses et
la disqualification du sujet. Le système
de soins de santé, déjà en difficulté aujourd’hui, ne pourra échapper à une crise
grave qu’au prix d’une mutation profonde des mentalités et des pratiques de
soins et de recherche. Des propositions
sont formulées pour tenter de construire
un système de soins de santé qui soit à la
fois plus humain, plus efficace et économiquement plus performant.
Les plaies de l’enfant
Leur diversité est grande, de la banale
plaie de rue, à la morsure, aux brûlures,
aux plaies de stomies, aux lésions cutanées du purpura fulminans. Les plaies
de l’enfant “des tropiques” (noma,
lèvre, ulcère de Buruli) sont également
abordées.
La première étape étant de rassurer et
soulager l’enfant, la prise en charge de
la douleur est analysée et détaillée : il
est illusoire de soigner correctement
une plaie chez un enfant algique.
Si des principes généraux régissent la
cicatrisation, l’approche spécifique à
chaque plaie est aussi exposée.
Le potentiel de cicatrisation d’un enfant sain est remarquable. Des surprises
telles l’infection ou des cicatrices hypertrophiques et chéloïdes doivent cependant être gérées.
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Le choix du pansement pour couvrir une
plaie subaiguë ou chronique est envisagé : difficile, il repose sur une analyse
minutieuse du lit de la plaie.
Le médecin peut aussi être confronté à
des plaies “impasse” pour lesquelles les
interventions ou les pansements classiques se révèlent inefficaces ; sont décrites les technologies modernes telles
la pression négative ou l’hydrochirurgie
auxquelles il aura recours.
Les différents chapitres sont abondamment illustrés pour permettre au lecteur
de se familiariser avec les pathologies et
adapter son traitement.
Cet ouvrage a été rédigé par le Pr Romain Vanwijck, Chef du Service de
chirurgie plastique des Cliniques universitaires Saint-Luc, et Louise Forest-La-
Le Dr Anne Berquin est Chef de clinique
adjoint dans le Service de médecine
physique et réadaptation motrice et Responsable du Centre de référence multidisciplinaire de la douleur chronique des
Cliniques universitaires Saint-Luc. Cet ouvrage a pu être écrit grâce au soutien de
la Fondation Saint-Luc qui a octroyé une
bourse de recherche en éthique biomédicale au Dr Berquin.
Les soins
de santé
“Les soins
de santé
entre standardisation
entre standardisaet personnalisation
clinique, économique,
tionPerspectives
et personnaliéthique et anthropologique
sation. Perspectives
Anne Berquin
clinique,
économique,
De nombreux soignants
éprouvent un malaise grandissant
devant la modification progressive de leurs conditions de
travail. Celles-ci sont
largement
déterminées par l’État qui,
éthique
et
anthropooutre la mise en place d’un cadre général de fonctionnement,
légifère de plus en plus fréquemment sur le contenu même
des soins. En résultent des protocoles contraignants qui
logique”,
ISBN : 978-2-84276-151-6. Broché, 14,8 x 21,8, 160 pages, 19,50 euros
réduisent la personne malade au statut de « patient standardisé » et le soignant à celui de « prestataire de soins »
tout aussi standardisé.
Anne Berquin, Ed. Seli Arslan, 152 pp,
ISBN 978-2-84276-151-6
Cet aspect des pratiques soignantes suscite de nombreuses questions qui sont au cœur de ce livre.
La standardisation favorise-t-elle la qualité des soins ? Permet-elle d’améliorer leur rapport
coût/efficacité ? Est-elle respectueuse des grands principes bioéthiques ? Quelle est la conception
de l’humain qui sous-tend une approche standardisée de la maladie ?
S’appuyant sur une analyse de la standardisation des soins de santé sous les angles clinique,
économique, éthique et anthropologique, l’auteur établit un constat préoccupant. La poursuite de la
tendance actuelle à standardiser les soins favorisera la précarisation de la santé, l’emballement des
dépenses et la disqualification du sujet. Le système de soins de santé, déjà en difficulté aujourd’hui,
ne pourra échapper à une crise grave qu’au prix d’une mutation profonde des mentalités et des
pratiques de soins et de recherche. Des propositions sont formulées pour tenter de construire un
système de soins de santé qui soit à la fois plus humain, plus efficace et économiquement plus
performant.
Anne Berquin, spécialiste en médecine physique et réadaptation, est chef de clinique adjoint et
coordinatrice de la consultation de la douleur chronique, Cliniques universitaires Saint-Luc, Bruxelles.
Sommaire :
1. Contrôle et standardisation des soins de santé : analyse d’un malaise
2. Guides de bonnes pratiques, réglementations et standardisation des soins
3. Aspects cliniques de la standardisation des soins
4. Standardisation des soins de santé, économie et technologies de l’information
5. Standardisation des soins de santé et éthique
6. Standardisation, modèles médicaux et anthropologie
7. Standardisation des soins de santé : perspectives et propositions
BON DE COMMANDE
© Clin.univ.St-Luc / H.Depasse
De nombreux soignants éprouvent un
malaise grandissant devant la modification progressive de leurs conditions
de travail. Celles-ci sont largement déterminées par les pouvoirs publics qui,
outre la mise en place d’un cadre général de fonctionnement, légifèrent
de plus en plus fréquemment sur le
contenu même des soins. En résultent
des protocoles contraignants qui réduisent la personne malade au statut de
“patient standardisé” et le soignant à
celui de “prestataire de soins” tout aussi
standardisé.
Cet aspect des pratiques soignantes suscite de nombreuses questions qui sont
au cœur de ce livre. La standardisation
favorise-t-elle la qualité des soins ? Permet-elle d’améliorer leur rapport coût/
efficacité ? Est-elle respectueuse des
grands principes bioéthiques ? Quelle
Ouvrage disponible chez votre libraire. À défaut, envoyer ce bon de commande aux Éditions Seli Arslan, 14 rue du Repos, 75020 Paris
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*Frais de port (pour 1 ou 2 ouvrages)
lande, de l’hôpital Sainte-Justine à Montréal. Plusieurs spécialistes et le Centre
Audiovisuel des Cliniques ont contribué
à la rédaction de chapitres de ce livre
qui se veut pratique et de lecture aisée.
“Les plaies de l’enfant” s’adresse aux
médecins, aux infirmier(ère)s, aux
étudiant(e)s des écoles de médecine et
d’infirmier(ère)s confrontés aux plaies
de l’enfant.
“Les plaies de l’enfant”,
Romain Vanwijck et Louise Forest-Lalande, Ed. Sauramps Médical, 217 pp,
ISBN 978 284023 607 8
Lucarne # 11
Modernisation
L’inentendu. Ce qui se joue
dans la relation soignant-soigné
Philippe van Meerbeeck est psychiatre, psychanaliste et professeur ordinaire
à la Faculté de médecine de l’UCL.
Jean-Pierre Jacques est médecin et psychanalyste et médecin, il a fondé et
dirigé pendant vingt ans un centre d’accompagnement thérapeutique pour
toxicomanes à Bruxelles.
“L’inentendu. Ce qui se joue dans la relation soignant-soigné”,
Philippe van Meerbeeck et Jean-Pierre Jacques, Coll. Oxalis, Ed. de boeck,
335 pp, ISBN 978-2-8041-0397-2
© Clin. univ. St-Luc/H. Depasse
La médecine devient mortellement ennuyeuse,
redoutablement scientifique et dangereusement
marchandisée. Il lui arrive de jouer aux dés avec
les conséquences humaines et psychiques de ses
prouesses techniques. Sans cesser d’admirer sa
marche triomphale vers le progrès et son efficacité, deux auteurs ont mobilisé leur expérience
clinique et leurs claviers pour transmettre aux
étudiants et aux soignants une autre lecture de
la relation soignant – soigné que celle qui surgit
des éprouvettes, des scanners et des cotations en
bourse de l’industrie biomédicale. Comme dans l’enseignement de Philippe van Meerbeeck et les travaux de Jean-Pierre Jacques, il s’agit de traquer l’inconscient et l’infantile partout où ces registres de l’humain sont
aux commandes, c’est-à-dire aussi bien dans la demande du malade que
dans l’effort du soignant.
Comment rendre vivant et concret les effets d’inconscient aux oreilles
des étudiants en médecine et des autres “sciences de la santé”, alors que
l’ensemble de leur formation les écrase de savoir et de l’idée de la maîtrise possible ? Comment ouvrir les étudiants aux bouillonnements d’un
monde globalisé, qui leur envoie désormais au cœur des métropoles occidentales des malades sahéliens, philippins ou latinos, à soigner sans
disposer des clés de l’âme de ceux-ci et de leur façon de croire, de faire
confiance, de transférer ? Comment donner aux jeunes gens issus de
la Web Génération l’envie de lire un ouvrage de médecine qui ne soit ni
un traité ni un syllabus ? Pourquoi devient-on médecin et comment les
idéaux qui avaient orienté le candidat résistent-ils aux stages et à la formation technoscientifique ?
C’est équipés de ces questions, et de quelques autres, que les auteurs se
sont embarqués dans la rédaction de cet ouvrage qu’ils ont voulu lisible,
incisif et résolument engagé. L’enjeu est de montrer à quel point la relation est au cœur même de la pratique des métiers du soin. Elle est au
centre, elle est déterminante, elle est un levier thérapeutique formidable.
Elle peut aussi produire des effets toxiques, négatifs ou pervers. Cet enjeu,
pourtant primordial et d’importance quotidienne, est largement méconnu par la plupart des acteurs sous l’effet de l’évolution scientifique de la
médecine, comme si cela impliquait de nier la part de relation et de subjectivité à l’œuvre dans l’exercice des métiers du soin.
Nouvelle adresse
pour les consultations
de cardiologie
Espace, lumière et proximité avec les locaux
d’examens médico-techniques sont des notions
essentielles qui ont guidé l’aménagement du
nouveau plateau de consultation du Département cardiovasculaire.
Le nouveau plateau du Département cardiovasculaire se situe à proximité de la base médicotechnique, ce qui permet aux médecins et aux
patients de gagner du temps et leur évite de nombreux déplacements pour des examens comme
l’échographie ou l’épreuve d’effort. Il se compose
de six cabines de consultation, d’une salle d’échographie et de deux salles d’électrocardiographe.
Autre avantage, les nouveaux locaux de consultation se situent dans le couloir prolongeant les
bureaux des médecins du Service de pathologie
cardiovasculaire.
Cette rénovation s’inscrit dans une dynamique
visant à regrouper les actes médicaux et chirurgicaux du Département cardiovasculaire. [CB]
Plus d’informations
Les consultations du Département cardiovasculaire
se donnent désormais au -2T10
Pr Jean-Louis Vanoverschelde, Chef du Service de
pathologie cardiovasculaire, tél. 02 764 28 59,
[email protected]
juin - juillet 2009
Page 19
Officiel
€
Prix et distinctions
Nominations
Chef de clinique
Pr Hubert PIESSEVAUX, Service de
gastro-entérologie
Pr Eric VAN DEN NESTE, Service
d’hématologie
Pr Patrick DUREZ, Service de
rhumatologie
Pr Thibaut LEEMRIJSE, Service d’orthopédie et de traumatologie de l’appareil
locomoteur
Dr Olivier CORNU, Service d’orthopédie et de traumatologie de l’appareil
locomoteur
Pr Emmanuel DE BECKER, Unité SOS
Enfants dans le Service de psychiatrie
infanto-juvénile
Pr Philippe DE TIMARY, Service de psychiatrie adulte
Chef de clinique associé
Pr Max LONNEUX, Service de médecine
nucléaire
Dr Véronique BEAULOYE, Unité d’endocrinologie pédiatrique
Dr Franck VERSCHUREN, Service des
urgences
Chef de clinique adjoint
Dr Raphaël OLSZEWSKI, Service de stomatologie et chirurgie maxillo-faciale
Dr Marie-Madeleine DOLMANS, Service de gynécologie et d’andrologie
Dr Bernhard DEVOS BEVERNAGE, Service d’orthopédie et de traumatologie de
l’appareil locomoteur
Dr
Fernande
LOIS,
Service
d’anesthésiologie
Dr Andrea PENALOZA, Service des
urgences
Dr Nicole REVENCU, Centre de génétique médicale
Chef de Laboratoire
Pr Marie-Françoise VINCENT, Service
de biochimie médicale
Pr Christine GALANT, Service
d’anatomie pathologique
Pr Christine SEMPOUX, Service d’anatomie pathologique
Directeur médical adjoint
La nomination du Pr Henri NIELENS a
été renouvelée à mi-temps en tant que
Directeur médical adjoint de Valida
jusqu’au 1er octobre 2009.
Prix et distinctions
Chaire Francqui au titre belge
2008-2009
Le Pr Frédéric Houssiau, Chef du Service de rhumatologie des Cliniques universitaires Saint-Luc, a été invité à assurer une série de leçons dans le cadre de
la Chaire Francqui au titre belge 2009
au sein de la Faculté de médecine des
Facultés Universitaires Notre-Dame de
la Paix (Namur).
Doctorat honoris causa
Le Pr Jacques Donnez, Chef du Service
de gynécologie et d’andrologie des Cliniques universitaires Saint-Luc, a été
fait Docteur Honoris Causa de l’Université de Buenos Aires.
Fondation Charcot
Le Pr Emmanuel Hermans (Laboratoire de pharmacologie expérimentale
de la Faculté de médecine de l’UCL) et
le Dr Giulio Muccioli (Unité d’analyse
chimique et physico-chimique des médicaments et pharmacognosie de la Faculté
de médecine de l’UCL) sont les lauréats du
Fonds Charcot 2009, pour leurs travaux
de recherche “Étude des lipides du système nerveux central dans l’encéphalite
auto-immune expérimentale chez la souris, un modèle de sclérose en plaques”.
Le Pr Emérite Paul J. Van Cangh a reçu
à Stockholm la Médaille Willy Gre-
goir qui honore “an important
senior urologist who contributed in an extraordinary way to
the development of urology in Europe”.
Cette récompense couronne une carrière internationale dont peu de Belges
peuvent s’enorgueillir. Mr Van Cangh a
contribué et contribue encore à la réputation de notre centre sur la scène
européenne et nationale.
Le Dr Isabelle Cuevas a reçu le GSK
Award lors de la réunion scientifique
de la Société Royale Belge d’ORL et de
Chirurgie Cervico-Faciale. Ce prix, sponsorisé par la firme Glaxo-Smith-Kline,
récompense son travail de recherche
fondamentale intitulé : “Effect of early
visual deprivation on olfactory function : psychophysical testing and cerebral cartography.”
Le Pr Benoît Lengelé, Chef de clinique
dans le Service de chirurgie plastique
des Cliniques universitaires Saint-Luc
et Directeur du Département de Morphologie Expérimentale de l’UCL, a été
nommé “invited professor of surgery” à la Harvard medical school
(Cambridge, Etats-Unis). Cette distinction fait suite au projet commun de
développement des greffes de visage
dont l’ une a été réussie avec succès au
Women’s and Brigham’s Hospital de
Boston.
Le Pr Lengelé a également reçu à Barcelone le Hans Anderl Award lors du
congrès de l’ European association of
plastic surgeons. Ce prix dépend d’une
fondation créée par le Pr Hans Anderl,
professeur émérite à l’ Université d’Innsbruck (Autriche), pour promouvoir l’
excellence et l’innovation en chirurgie
plastique et honorer des contributions
exceptionnelles au progrès de la chirurgie réparatrice en particulier.
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