Le plateau de rééducation de Vauban complète l`offre de soins

publicité
LA VOIX DU NORD
DIMANCHE 23 SEPTEMBRE 2012
VALENCIENNES
ON EN PARLE
11
SPÉCIALITÉ
Le plateau de rééducation de Vauban
complète l’offre de soins cardiaques
La journée mondiale du cœur,
samedi, sera marquée par
l’inauguration (1) de l’unité de
réadaptation cardiaque de la
clinique Vauban. Si ce type de
prise en charge existait déjà au
centre hospitalier de
Valenciennes, la demande en
la matière est très forte. Visite.
Face à l’arythmie,
la cryothérapie
PAR MARTINE KACZMAREK
[email protected]
Il est 14 h 30 : c’est l’heure du
sport. Pour Roger, 87 ans, et Nicole, 62 ans, ce sera vélo. Janine,
72 ans, sera orientée vers des exercices de gym douce. Tous ont souffert de pathologies cardiaques, ont
subi une opération et/ou sont suivis depuis parfois longtemps. « Ce
qui est important, c’est de les aider
à retrouver une vie aussi normale
que possible, explique le Dr Degeeter, cardiologue qui travaille au
sein de l’unité de Vauban. Pour ce
faire, c’est un travail d’équipe qui
doit être mené. »
La clinique valenciennoise propose
la rééducation depuis plusieurs
mois et articule la prise en charge
en rencontrant le patient une journée puis en lui proposant un programme de vingt séances de trois
heures chacune, étalées sur huit
ou dix semaines, en hospitalisation
de jour.
Au programme : rééducation musculaire (du sport, eh oui !), mais
aussi de la relaxation, une approche diététique et la prise en charge
Reprendre une activité physique est l’une des pistes pour se sentir mieux, même pour un cardiaque.
« Ce qui est important,
c’est de les aider à
retrouver une vie aussi
normale que possible. »
de facteurs à risques, de l’hypertension au tabagisme. « Ce sont des
cardiologues attachés à l’établissement ou pas d’ailleurs, qui orientent les patients vers nous », ajoute
le Dr Degeeter. « Beaucoup de gens
ont été choqués après un accident
cardiaque, la réadaptation est un
sas. Il y a parfois un sentiment
d’isolement, rupture aussi, de la vie
professionnelle. Se sentir mieux permet de renouer avec la vie, en
confiance », explique la psychologue. Roger, Janine et Nicole l’écoutent… en dégustant un gâteau.
« Rien n’est interdit ! sourit la diététicienne, Valérie Tréhout. Beaucoup arrivent avec l’idée qu’on va
les mettre au régime. C’est un mot
que l’on bannie. L’équilibre alimen-
taire doit être souple. L’idée c’est de
l’améliorer sur le long terme. » Prolonger l’effet de la rééducation, en
sachant gérer le bon stress, en mangeant bien et bon avec juste quelques petits réglages, pour éviter
une récidive cardiaque, voilà le
principe de l’offre de soins désormais proposée à Vauban, en plus
de ce qui existe au centre hospitalier. Reste qu’il faut parfois un peu
de patience pour intégrer le programme : la demande, sur l’ensemble du Hainaut, est forte... ᔡ
៑ (1) Sur invitation uniquement.
Pour le coup, voilà un traitement unique dans la région : la
cryothérapie pour soigner
l’arythmie cardiaque.
Petite définition de cette pathologie : « Des courts-circuits
anormaux de l’oreillette gauche entraînent des irrégularités du rythme cardiaque, par
crises, entraînant une incapacité majeure à l’effort, voire
une insuffisance cardiaque »,
explique le Dr Rivat. La pathologie est courante : 700 000 nouveaux cas sont recensés chaque année en France. Dans
50 % des cas, les médicaments
sont efficaces.
Depuis trois ans, à Vauban, le
Dr Rivat propose la technique
d’ablation des foyers anormaux par courant électrique.
Mais pas seulement : depuis
quelques mois, il est possible
également de traiter les patients non plus par le chaud
mais par le froid. C’est la cryothérapie. Une technique peu
pratiquée dans l’Hexagone
mais qui devrait se développer
dans les années à venir. « Près
de vingt patients ont été traités
depuis que nous la proposons,
en janvier dernier », complète
le Dr Rivat.
Du « 15 » au bloc...
« Trop de patients n’ont pas encore le réflexe d’appeler le 15 et
se présentent aux urgences alors
qu’ils sont victimes d’un accident
cardiaque », explique le Dr Brimont,
cardiologue à Vauban. Lui pratique des coronarographies et des angioplasties. Des interventions infiniment précises mais tellement bien
maîtrisée que les patients n’ont pas
toujours conscience de ce qui leur
est arrivé.
Pour certains, il faudra passer au
bloc opératoire, pour la pose d’un
pacemaker, d’un stent ou d’un défibrillateur, selon que le cœur bat de
façon irrégulière, pas assez... Le patient n’est pas forcément endormi
complètement, mais une fois le matériel posé, il se sent déjà mieux.
À Valenciennes, en clinique
comme à l’hôpital, seules les chirurgies cardiaques lourdes ne sont pas
réalisées. ᔡ
1173873000VD
Les interventions, comme, ici, la pose d’un défibrillateur, sont
réalisées le plus rapidement possible après l’arrivée du patient.
2211.
Téléchargement