Chapitre 5 Les placements à taux fixe L es placements à taux fixe constituent la majeure partie du portefeuille de valeurs mobilières des Canadiens et des Québécois. Cela n’est pas surprenant, puisque les conseillers financiers recommandent généralement de consacrer à ce type de valeurs une proportion se situant entre 40% et 90%, selon le profil de l’investisseur et le contexte économique du moment. On trouve dans cette catégorie les formes de placements suivantes: • Les comptes d’épargne des institutions bancaires; • Les certificats de placement des banques, des caisses populaires et des sociétés de fiducie; • Les obligations et les débentures des gouvernements, des administrations locales et des entreprises. Le présent chapitre vous permettra de connaître davantage ces types de placements et de sélectionner judicieusement les valeurs à inclure dans un portefeuille. En assimilant bien les notions présentées dans ce chapitre, vous pourrez: • brosser un tableau des principaux types de comptes d’épargne et décrire leurs caractéristiques de base; • analyser les caractéristiques du dépôt à terme et du certificat de placement garanti (CPG); • dépeindre les caractéristiques d’une obligation; • distinguer les types d’obligations; • comprendre les cotes des obligations figurant dans certains quotidiens et journaux financiers; • discerner la relation rendement-risque dans les taux de rendement des obligations émises par différents émetteurs ou pour différentes durées; Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 98 Chapitre 5 Les placements à taux fixe • distinguer les types d’opérations propres aux obligations; • calculer le taux de rendement d’une obligation achetée à prime ou à rabais; • utiliser les tests appropriés pour évaluer la qualité des obligations et des débentures émises par les entreprises. Les jeunes investisseurs qui commencent à bâtir leur portefeuille et les personnes qui ont atteint l’âge de la retraite accordent généralement une grande importance à ces types de placements. Ces deux catégories d’investisseurs trouvent dans les placements à taux fixe la sécurité du capital qu’ils recherchent pour des raisons différentes: les uns pour protéger un modeste avoir net, les autres pour ne pas mettre en péril les assises financières sur lesquelles reposent leurs revenus de retraite. En plus de la grande sécurité qui les caractérise, les placements à taux fixe offrent un revenu courant dont le taux est connu d’avance par l’épargnant qui investit. 1. Les comptes d’épargne Le compte bancaire est aujourd’hui indispensable à la gestion des finances personnelles. Elle est bien révolue, l’époque du bas de laine! Le compte bancaire est aussi pour plusieurs un véhicule de placements; de tous les placements, les comptes bancaires sont les plus accessibles. Un dépôt à la banque prend la forme d’un reçu de dépôt ou d’une inscription dans un livret de banque. Cette promesse de remboursement ou encore cette créance est tellement liquide et tellement sûre que vous la considérez comme un prolongement de votre portemonnaie. Comme ces placements offrent des taux de rendement plus faibles que ceux des véhicules de placement concurrents, certains conseillers financiers les considèrent comme les bas de laine de notre époque. Quoique tout investisseur recherche le rendement le plus élevé qui soit, compte tenu du risque auquel il est disposé à s’exposer, le recours aux comptes d’épargne fait partie d’une saine gestion des finances personnelles. A. Un intéressant véhicule de placement à court terme La société de consommation nous oblige, tôt ou tard, à disposer d’un miniservice des finances veillant au financement des acquisitions et au règlement des sommes dues. À tout moment, le ménage ou l’individu doit inscrire à son passif un certain nombre d’exigibilités, soit des sommes dues à un fournisseur ou à un créancier, sans que l’échéance du paiement soit encore passée. Mentionnons, à titre d’exemple: • • • • la facture d’électricité; la facture du téléphone; les emprunts hypothécaires; les emprunts faits sur carte de crédit. Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 99 Chapitre 5 Les placements à taux fixe Pour être en mesure de faire face à ces exigibilités, en temps opportun, et aux imprévus, un ménage ou un individu devrait garder sous forme de liquidités une somme d’argent équivalant à deux ou trois mois de salaire. Puisque ces sommes doivent être liquides, il s’avère difficile de les utiliser à profit dans un véhicule de placement autre qu’un compte bancaire. Cependant, une saine gestion des finances personnelles permet de tirer le maximum de cette liquidité en la conservant dans un compte d’épargne plutôt que dans un compte de chèques traditionnel qui rapporte peu ou pas d’intérêt. Prenons l’exemple de Marie et Jacques. Compte tenu d’un revenu annuel après impôt de 56500$, ce couple devrait conserver une somme liquide d’environ 10000$. Si l’on suppose qu’ils maintiendront, au cours des 30 prochaines années, 75% de cette somme dans un compte d’épargne qui leur rapportera en moyenne 3%, le total des intérêts composés produits avoisinera les 11000$. Ajoutons que le fait de maintenir cette somme dans un compte d’épargne exonore présentement le détenteur de tous frais pour services bancaires, un avantage qui représente environ 100$ par année. Bien que le taux d’intérêt offert sur un compte d’épargne soit généralement faible pour des soldes inférieurs à 10000$, ce taux pourra se comparer à ceux offerts sur les dépôts à très court terme, lorsque le solde du compte est supérieur à 25000$. B. Les comptes bancaires et les programmes de services bancaires. On a vu ces dernières années les banques canadiennes réduire de façon marquée la gamme des comptes bancaires offerts et mettre sur pied des programmes de services bancaires qui permettent à leurs clients d’obtenir une panoplie de services moyennant un forfait mensuel. Parmi les services compris que le client obtient sans débours supplémentaires, on retrouve: les retraits au comptoir ou au guichet, les chèques, les paiements par carte de débits, les règlements de factures et l’achat de chèques de voyage. Les divers programmes offerts se distinguent par le montant du forfait mensuel et le nombre de transactions sans frais auxquels ils donnent accès. Le choix du programme de services peut aussi avoir un effet sur le taux d’intérêt versé sur le solde. Quant au choix de comptes à proprement parler, certaines banques le limitent à un compte de chèques qui ne rapporte que peu ou pas d’intérêt et dont les frais par transaction sont inférieurs et à un compte d’épargne avec privilège de chèques. On peut consulter au tableau 5.1les taux offert en janvier 2011 par une banque à charte canadienne aux détenteurs de comptes d’épargne selon le solde du compte. 2. Les placements à terme Les certificats de dépôt et de placement possèdent des particularités qui amènent plusieurs investisseurs à les préférer à bien d’autres formes de placements. En fait, une étude menée par la CVMQ démontre qu’en 1982 ce type de place- Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 100 TABLEAU 5.1 Chapitre 5 Les placements à taux fixe LES TAUX D’INTÉRÊT SUR LES COMPTES D’ÉPARGNE QU’OFFRAIT UNE BANQUE À CHARTE CANADIENNE AU MOIS DE JANVIER 2011 Solde du compte Taux offerta (en %) De 0$ à 5000$ 0,0 5000$ et plus 1,35 Tout solde pour un compte CELIb 1,75 a. Meilleurs taux offerts aux clients qui détiennent le type de compte le plus généreux b. Compte enregistré libre d’impôt ment se classait au deuxième rang pour ce qui est du portefeuille des placements à taux fixe, représentant environ 30% de celui-ci. Cette forme de placement, que l’on peut se procurer auprès des banques, des caisses populaires et des sociétés de fiducie, se caractérise par: • des échéances prédéterminées; • des taux d’intérêt supérieurs à ceux des comptes bancaires, en vigueur pendant toute la durée du terme; • l’excellente garantie qu’il offre (sécurité). Leur grande sécurité dépend, d’une part, de la solidité des entreprises constituant le système financier canadien. D’autre part, les entreprises émettant ces certificats sont généralement assurées auprès de la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC), ce qui garantit les dépôts de leurs clients jusqu’à concurrence de 100 000$1. On distingue deux types de placements à terme: le certificat de dépôt et le certificat de placement garanti (CPG). Le tableau 5.2 établit des comparaisons entre les deux. A. Les certificats de dépôt Les certificats de dépôt, que l’on appelle aussi placements à terme rachetables, ont des échéances variables: inférieures à 1n an (dépôt à court terme) et entre 1 et 5 ans (dépôt à terme). Dans le premier cas, les intérêts sont versés à l’échéance; dans le second, ils le sont habituellement sur une base annuelle ou semestrielle. Les institutions offrant ces placements exigent des sommes minimales: elles sont le plus souvent de 5000$ dans le cas des échéances inférieures à 1 an et de 1000$ pour ce qui est des échéances de 1an ou plus. 1. On devrait toujours s’assurer que les sociétés dont on veut acquérir les placements à terme sont membres de la SADC, sinon évaluer leur solidité. Il est également recommandé de ne pas confier à une même institution des placements et d’autres types de dépôts excédant la limite de protection de la SADC (100 000$). Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 101 Chapitre 5 Les placements à taux fixe La principale caractéristique de cette forme de placement à terme se trouve du côté de la liquidité. En effet, tout détenteur d’un certificat de dépôt a la possibilité de récupérer son capital en totalité ou en partie avant l’échéance. Cependant, l’investisseur n’obtiendra alors qu’un taux d’intérêt réduit qui sera évidemment calculé sur la durée et le montant réel de l’investissement. Cette pénalité représentera une réduction du taux d’intérêt de l’ordre de 0,5% à 2,5% par rapport au taux nominal du certificat de dépôt. En plus d’assumer une pénalité en cas de remboursement anticipé, le détenteur d’un certificat de dépôt doit accepter de subir une prime ou, si l’on préfère, payer le prix de la liquidité. En effet, les taux d’intérêt des certificats de dépôt sont toujours inférieurs de 0,5% à 1,5% à ceux des certificats garantis. Il est donc capital de tenir compte du critère de la liquidité au moment de choisir ses placements. Enfin, en raison du privilège de remboursement anticipé dont il peut se prévaloir, le détenteur d’un certificat de dépôt ne peut vendre, ni transférer cette valeur à une tierce personne, ni la verser dans un régime enregistré d’épargneretraite (REER) autogéré. TABLEAU 5.2 DES COMPARAISONS ENTRE LES DÉPOTS À TERME ET LES CPG Critères Dépôts à terme CPG Durée ou échéance généralement offertes • De 1 jour à 5 ans • De 30 jours à 5 ans Somme minimale requise • Échéances de 1 jour à 29 jours: 100 000 $ • Échéances de 30 jours à 364 jours: 5000$ • Échéances de 30 jours à 364 jours: 5 000$a • Échéances de 1 an ou plus: 1000$ • Échéances de 1 an ou plus: 1000$ Moment du versement de l’intérêt • Échéances inférieures à 1 an: à l’échéance Encaissement avant l’échéance • Encaissable, maisà intérêt applicable réduit • Non encaissable Transfert du placement (vente, don ou dépôt dans un REER) • Non transférable • Transférable Autres caractéristiques • Offerts en devises canadiennes ou en devises américaines • Échéances de 1 an ou plus: semestriellement ou annuellement, au choix; option de l’intérêt mensuel pour les sommes supérieures à un certain minimum (5 000 $ ou 10 000$) • Possibilité de renouvellement automatique • Relevé mensuel remis au détenteur a. La majorité des institutions exigent 5 000$, mais certaines acceptent 3000$ ou même 2000 $. Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 102 Chapitre 5 Les placements à taux fixe B. Les certificats de placement garantis Tout épargnant pouvant sacrifier la liquidité sur le montant qu’il est disposé à investir dans un placement à terme aura donc avantage à opter pour le certificat de placement garanti, qui lui permettra d’obtenir un taux d’intérêt de 0,5% à 1,5% supérieur, selon l’échéance et le niveau général des taux d’intérêt du marché. Cependant, le détenteur d’un certificat de placement dispose d’un recours en cas de problème de liquidité; il peut, s’il dispose d’un certificat transférable, le vendre à une tierce partie ou encore le verser contre paiement dans un REER. Mis à part la liquidité et son incidence sur le taux de rendement, le CPG possède essentiellement les mêmes caractéristiques que le dépôt à terme. Le tableau 5.3 contient les taux d’intérêt des dépôts à terme et des CPG offerts par les institutions financières au mois de mars 1999. 3. Les obligations En se procurant une obligation, l’épargnant confie son épargne à l’utilisateur des fonds plutôt que de la remettre à une institution financière comme une banque ou une société de fiducie. L’étude de la CVMQ citée plus tôt établissait à environ 20% la part de ce type de placement dans le portefeuille des placements à taux fixe des Québécois. Une des principales différences entre une obligation et un dépôt consiste en ce que l’obligation est une valeur négociable sur le marché financier2. Autrement dit, son détenteur a toujours la possibilité de la vendre aux conditions du marché, lesquelles sont principalement déterminées par les tendances des taux d’intérêt. Historiquement, les différents ordres de gouvernement du Canada ont été les principaux émetteurs d’obligations au Canada et, à la fin de 1998, le gouvernement fédéral avait des obligations en circulation pour une valeur de près de 450 milliards de dollars. Au cours de 1998, toutefois, on a vu les sociétés par actions faire appel à cette source de financement avec beaucoup plus de vigueur, puisque leurs émissions nettes d’obligations représentaient 75% du total canadien. Ce phénomène nouveau trouve son explication dans le fait que les besoins de fonds des gouvernements sont à la baisse depuis la réduction ou même l’élimination des déficits budgétaires. A. Les caractéristiques des obligations Il y a des caractéristiques communes à toutes les obligations, quelle que soit l’institution qui les émet. Toutes sont représentées symboliquement par un certificat remis au détenteur ou à son représentant, par exemple. D’autres caractéristiques sont optionnelles: soit qu’on les trouve systématiquement sur les titres 2. Notons, cependant, que ce trait ne s’applique pas aux obligations d’épargne émises par le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec. Par contre, celles-ci peuvent être encaissées en tout temps dans les banques et les caisses populaires. Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 103 Chapitre 5 Les placements à taux fixe émis par une catégorie d’émetteurs, soit qu’on les trouve sur les titres de un ou de plusieurs émetteurs. i) Les caractéristiques générales d’une obligation Quoique l’investisseur qui s’intéresse au marché des obligations ait un vaste choix, il existe néanmoins un certain nombre de traits communs à la plupart de ces titres. Bien connaître ces caractéristiques de base permet des choix plus éclairés. Le certificat d’obligation. Le certificat d’obligation est un document officiel attestant la reconnaissance de dette de l’émetteur envers le détenteur. Ce document, dont la texture est semblable à celle du papier-monnaie, contient toutes les caractéristiques de l’obligation qui sont présentées ci-après. La valeur nominale ou valeur au pair de l’obligation. La valeur nominale, ou valeur au pair de l’obligation, est le montant de la reconnaissance de dette de l’émetteur envers le détenteur. C’est sur cette somme que sera calculé l’intérêt que l’émetteur versera périodiquement au détenteur, de même que le montant qui sera remboursé à l’échéance. Puisque les obligations sont négociables et que leurs prix fluctuent en fonction des conditions du marché, la valeur nominale ne correspondra pas nécessairement à celle que l’investisseur déboursera pour se procurer l’obligation. Les coupures d’obligations. Les coupures d’obligations sont les valeurs unitaires dans lesquelles il est possible de se les procurer. La plupart du temps, il s’agit de coupures à partir de 1 000$. Cependant, on peut obtenir de plus petites coupures; c’est le cas notamment des obligations d’épargne (du Canada et du Québec) offertes à partir de 100$. Le taux d’intérêt nominal d’une obligation. Le taux d’intérêt nominal d’une obligation est le taux annuel obtenu en multipliant son taux périodique par le nombre de versements annuels. On l’obtient donc en appliquant la formule suivante: Intérêt périodique ------------------------------------------ u Nombre de versements par année Valeur nominale (EQ 1) Les obligations d’épargne prévoient généralement un seul versement d’intérêt par année; leur taux périodique est donc égal à leur taux nominal. En général, toutefois, les obligations prévoient des versements semestriels, soit deux versements par année. Une obligation de 1000$ qui prévoit des versements semestriels de 40$ comporte un taux nominal de 8%, soit: 40 $ ----------------u 2 = 0,08 ou 8,00 % 1 000 $ (EQ 2) . Gérer le portefeuille de valeurs mobilières Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 0,15 — 0,15 0,30 0,50 0,30 0,30 0,15 0,15 0,30 0,40 0,40 — 0,15 0,40 0,25 0,30 0,15 0,15 0,15 0,50 — — — — 5 000 — 3 000 > 5 000 > 25 000 > 5 000 > 5 000 > 5 000 > 5 000 > 5 000 > 5 000 5 000 — 5 000 > 1 000 > 5 000 > 5 000 > 3 000 > 5 000 > 5 000 > 25 000 > — — — — 0,25 — 0,25 0,40 0,65 0,45 0,40 0,25 0,15 0,30 0,50 0,50 — 0,15 0,50 0,25 0,40 0,25 0,15 0,25 0,65 — — — — 60 89 j. 0,25 — 0,25 0,50 0,75 0,50 0,50 0,50 0,15 0,55 0,60 0,60 — 0,15 0,60 0,25 0,50 0,25 0,15 0,50 0,75 — — — — 90 119 j. 0,30 — 0,35 0,50 0,75 0,50 0,55 0,50 0,15 0,55 0,60 0,60 — 0,15 0,70 0,25 0,55 0,35 0,15 0,50 0,75 — — — — 120 179 j. 0,50 — 0,45 0,55 1,00 0,90 0,70 1,05 0,20 0,70 0,70 0,70 — 0,20 0,80 0,50 0,70 0,45 0,20 1,05 1,00 — — — — 180 269 j. 0,55 — 0,45 0,55 1,25 0,90 0,75 0,60 0,20 0,80 0,70 0,70 — 0,20 0,90 0,50 0,75 0,45 0,20 0,60 1,25 — — — — 270 364 j. 1 000 — 1 000 1 000 — 1 000 1 000 1 000 5 000 1 000 1 000 — — — — — — — — — — — — — — — — — 0,85 — 0,50 1,00 — 1,45 0,70 1,25 0,50 0,90 0,50 — — — — — — — — — — — — — — 1 an 1,25 — 1,25 1,45 — 1,85 1,30 1,75 1,25 1,25 1,25 — — — — — — — — — — — — — — 2 ans 1,30 — 1,30 1,55 — 2,50 1,45 1,95 1,30 1,30 1,30 — — — — — — — — — — — — — — 3 ans 1,45 — 1,45 1,60 — 1,85 1,80 1,85 1,45 1,45 1,45 — — — — — — — — — — — — — — 4 ans 1,85 — 1,85 1,95 — 2,05 1,90 2,05 1,85 1,85 1,85 — — — — — — — — — — — — — — 1 000 — 1 000 1 000 2 500 1 000 1 000 5 000 5 000 1 000 1 000 1 000 1 000 5 000 1 000 1 000 1 000 1 000 5 000 5 000 2 500 — — — 100 Dépôt min. ($) 1,10 1,75 0,75 1,25 1,65 1,70 0,95 1,50 0,75 1,15 0,75 0,75 1,15 0,75 1,80 0,65 0,95 0,75 0,75 1,50 1,65 — — — 1,20 1 an 1,50 2,20 1,50 1,70 2,15 2,10 1,70 2,00 1,50 1,50 1,50 1,50 1,73 1,50 2,20 1,30 1,70 1,50 1,50 2,00 2,15 — — — 1,60 2 ans 1,55 2,25 1,55 1,80 2,60 2,15 1,75 2,20 1,55 1,55 1,55 1,55 2,00 1,55 2,60 2,00 1,75 1,55 1,55 2,20 2,60 — — — 2,05 3 ans 1,70 2,30 1,70 1,85 3,00 2,10 2,10 2,10 1,70 1,70 1,70 1,70 2,33 1,70 2,90 2,35 2,10 1,70 1,70 2,10 3,00 — — — 2,30 4 ans Certificats garantis Intérêt versé annuellement Dépôts à terme 5 ans — Intérêt versé annuellement Dépôt min. ($) a. Source: Journal Les Affaires, le samedi le 14 décembre 2002, p. 63. Commerce CIBC ING Direct Laurentienne HSBC Canada Manuvie Montréal Nationale Royale Scotia TD Canada Trust Caisses Desjardins1 Fiducie Desjardins Investors Montréal Trust Financière Sun Life Promutuel Capital Trust Banque Nationale Trust La Laurentienne Trust National Trust Royal Investissements Manuvie Multi-Prêts Hypothèques Intell. Hypothécaire Hypothèque Invis Épargne Placements Qc2 30 59 j. Dépôt min. ($) Dépôts à court terme — — — 2,10 2,75 2,10 2,20 3,25 2,30 2,35 2,30 2,10 2,10 2,10 2,10 2,65 2,10 3,20 2,80 2,35 2,10 2,10 2,30 3,25 — — — 2,60 5 ans 2,20 1,10 1,75 0,75 1,25 1,65 1,70 0,95 1,50 0,75 1,15 0,75 0,75 1,15 0,75 — 0,75 0,95 0,75 0,75 1,50 1,65 — — 2,10 2,75 2,10 2,20 3,25 2,30 2,35 2,30 2,10 2,10 2,10 2,10 2,65 2,10 — 2,80 2,35 2,10 2,10 2,30 3,25 — — — 2,803 REER 1 an 5 ans A-PDF Page Crop DEMO: Purcha — TAUX OFFERTS SUR LES PLACEMENTS À TERME PAR LES INSTITUTIONS FINANCIÈRES À L’ŒUVRE AU QUÉBEC EN JANVIER 2011a Taux d’intérêt (en vigueur le 19 janvier 2011) TABLEAU 5.3 Chapitre 5 Les placements à taux fixe 104 Chapitre 5 Les placements à taux fixe 105 Les coupons d’une obligation. Les coupons d’une obligation sont des feuillets que l’on détache de certains certificats d’obligations. Ils permettent d’encaisser les intérêts dans une banque ou dans une caisse populaire lorsqu’ils sont échus. La date d’émission et la date d’échéance d’une obligation. La date d’émission d’une obligation est la date à partir de laquelle l’émetteur de l’obligation reconnaît devoir la somme empruntée et à partir de laquelle il paiera les intérêts au détenteur. Comme les obligations sont habituellement vendues avant leur date d’émission, il ne s’agit pas de la date d’achat, même lorsqu’on se procure une obligation nouvellement émise3. La date d’échéance de l’obligation est la date où l’émetteur procède au paiement des derniers intérêts relatifs à l’emprunt et rembourse au détenteur la pleine valeur nominale de l’obligation. ii) Les caractéristiques optionnelles d’une obligation La grande variété d’obligations offertes s’explique, d’une part, par la diversité des émetteurs et, d’autres part, par les nombreuses options rattachées à chacune d’elles. L’immatriculation. Une obligation au porteur est présumée appartenir à la personne qui l’a en sa possession, ce qui s’applique tant au certificat d’obligation qu’à ses coupons d’intérêt. Il s’agit donc d’un titre qu’on doit mettre dans un endroit sûr comme un compartiment de coffre-fort ou encore dont la garde est confiée à une institution financière. Une obligation nominative est un titre immatriculé au nom du détenteur, lequel figure dans les registres du fiduciaire de l’émission. Une obligation peut être entièrement nominative, c’est-à-dire pour le capital et les intérêts, ou l’être pour le capital seulement. Lorsqu’une obligation est entièrement nominative, elle ne comporte pas de coupons, les intérêts échus étant payés par chèques. La garantie. Au sens légal, une obligation est une reconnaissance de dettes pour laquelle l’émetteur a précisé dans la convention d’emprunt une partie de ses actifs comme garantie dont pourront se saisir les créanciers en cas de nonpaiement des intérêts ou de non-remboursement du capital. Certaines reconnaissances de dettes ne comportent pas de telles garanties, reposant plutôt sur la solvabilité de l’émetteur. Toutefois, les recours juridiques ne sont pas exclus en cas de défaut de paiement. Les emprunts obligataires qui ne comportent pas de garantie précise sont désignés comme des débentures. Les titres des gouvernements fédéral et provinciaux n’offrent pas de garantie précise sous forme d’actifs. Cependant, leur pouvoir de taxation, inscrit dans la Constitution canadienne, est considéré comme une garantie équivalente par les participants au marché des obligations. Dorénavant, le terme obligation sera à l’occasion utilisé pour désigner à la fois les obligations et les débentures. 3. Dans ce cas, l’intermédiaire, par exemple le courtier en valeurs mobilières, réserve des titres pour son client et lui paie des intérêts sur le montant maintenu dans son compte de courtage pour pourvoir au paiement des titres au moment de l’émission. Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 106 Chapitre 5 Les placements à taux fixe Une échéance variable au gré du détenteur. L’échéance de certaines obligations peut être devancée ou reportée au gré du détenteur: • Les obligations encaissables par anticipation peuvent être perçues, par exemple, lorsque les taux d’intérêt sont en hausse, et être réinvesties dans des obligations nouvellement émises et dont le taux serait plus avantageux; • Les obligations à échéance prorogeable offrent au détenteur la possibilité de reporter l’échéance, par exemple, dans la mesure où les taux d’intérêt du moment étaient moins avantageux que celui de l’obligation normalement échue. Lorsque le détenteur exerce ce droit, il doit le faire au cours de la période d’option, période variant de 6 mois à 1 an qui se termine au moment où le privilège entre en vigueur. Les caractéristiques liées au remboursement. Le remboursement d’une obligation est un élément très important du contrat d’emprunt. Certaines des clauses ont une incidence sur la nature précise du placement que détient l’investisseur et elles permettent de reconnaître les obligations suivantes: 1. Les obligations à fonds d’amortissement; 2. Les obligations échéant en série; 3. Les obligations avec clause de rachat obligatoire; 4. Les obligations rachetables au gré de l’émetteur; 5. Les obligations non rachetables. Les obligations qu’il est possible de définir à partir des caractéristiques vues précédemment sont présentées au tableau 5.4. LES OBLIGATIONS NÉGOCIABLES Garantie Immatriculation Critères de classement TABLEAU 5.4 Types d’obligations Définition Au porteur Obligation non enregistrée qui est présumée appartenir à son détenteur. Nominative Nom du détenteur mentionné sur le certificat de l’obligation et enregistré auprès du fiduciaire. Une obligation peut être nominative pour le capital seulement ou pour le capital et les intérêts. Obligation (au sens strict du terme) Titre de dettes pour lequel des actifs précis sont donnés en garantie. Débenture Titre pour lequel aucun actif n’est mentionné en garantie dans le contrat d’emprunt. Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 107 Chapitre 5 Les placements à taux fixe LES OBLIGATIONS NÉGOCIABLES (suite) Remboursement Échéance Critères de classement TABLEAU 5.4 Types d’obligations Définition À échéance non modifiable au gré du détenteur Obligation dont le détenteur ne peut faire modifier l’échéance. La majorité des obligations négociables appartiennent à cette catégorie. Encaissable par anticipation Le détenteur peut faire devancer l’échéance normale de l’obligation. À échéance prorogeable Le détenteur peut faire reporter l’échéance normale de l’obligation. Échéant en série Émission d’obligations constituée de différentes tranches ayant chacune une échéance distincte. À fonds de rachat Constitution d’un fonds qui servira à racheter un certain montant d’obligations si cette transaction peut être faite à un prix déterminé ou à un prix inférieur à celui-ci. À clause de rachat obligatoire (obligation à fonds d’amortissement) Constitution d’un fonds qui servira à rembourser les obligations avant l’échéance. Ce remboursement, qui s’effectue à la valeur nominale, plus les intérêts courus, porte sur des titres choisis par tirage. Rachetable au gré de l’émetteur Obligation comportant une clause qui permet à l’émetteur de racheter ses propres obligations à un prix déterminé par une échelle prévoyant une prime qui diminue à mesure que l’échéance se rétrécit. Non rachetable Obligation ne comportant pas de clause de rachat obligatoire, ce qui assure au détenteur qu’il pourra conserver son placement jusqu’à l’échéance ou en disposer à son gré sur le marché. B. Les types d’obligations L’investisseur qui désire s’aventurer hors de l’univers des dépôts bancaires et profiter de leur haut degré de sécurité optera pour les obligations. La gamme des titres offerts est impressionnante. Le fait que près de 80% d’entre eux sont émis ou garantis par l’un ou l’autre des trois ordres de gouvernement constitue un gage de sécurité. Le tableau 5.5 présente, de façon sommaire, les types d’obligations offerts sur le marché canadien et donne des indications sur les rendements de ces valeurs au début de mars 1999. i) Les obligations d’épargne et autres obligations non négociables Au cours de la Première Guerre mondiale, le gouvernement du Canada a eu recours à quelques reprises aux bons de la Victoire pour financer ses dépenses militaires. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement a fait Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 108 TABLEAU 5.5 Chapitre 5 Les placements à taux fixe LES RENDEMENTS DU MARCHÉ CANADIEN DES OBLIGATIONS EN DÉCEMBRE 2002a a. Source: Les Affaires, 21 janvier 2011. systématiquement appel à ce mode de financement conçu pour favoriser la participation des catégories socioéconomiques à revenus modestes qui n’étaient pas à cette époque portées vers le marché des obligations. En 1946, les premières véritables obligations d’épargne du Canada prenaient le relais des bons de la Victoire, en permettant à un public nouvellement converti à cette forme de placement de disposer d’un mode d’épargne particulièrement adapté à ses besoins. L’investisseur québécois peut garnir son portefeuille de valeurs mobilières en ayant recours aux obligations d’épargne du Canada et aux obligations d’épargne du Québec. Ces émissions sont effectuées à différents moments de l’année selon les besoins financiers des gouvernements. Les obligations d’épargne du Canada et du Québec possèdent quelques caractéristiques qu’on ne trouve pas du côté des autres types d’obligations. • Elles sont offertes en petites coupures. On trouve des obligations dans des coupures de 100$ (intérêt composé seulement), 300$, 500$, 1000$, 5000$ et 10000$. • Elles offrent le choix entre l’intérêt versé annuellement et l’intérêt composé. Plutôt que de toucher l’intérêt chaque année, le détenteur peut laisser cette somme à l’émetteur, qui l’ajoutera au capital ou à la valeur nominale de Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 109 Chapitre 5 Les placements à taux fixe la dette. L’intérêt cumulé rapportera, au cours des périodes subséquentes de la vie de l’obligation, un supplément d’intérêt au même taux que l’emprunt lui-même. • Elles sont ncaissables en tout temps. Le détenteur d’une obligation d’épargne peut en tout temps en demander le remboursement auprès d’une caisse ou d’une banque. Aux traditionnelles obligations d’épargne, les deux ordres de gouvernement ont ajouté de nouveaux types d’obligations non négociables qui offrent certaines des caractéristiques des obligations d’épargne. Par exemple, les obligations à prime du Canada offrent un taux d’intérêt supérieur à celui des obligations d’épargne, mais ne sont encaissables qu’une fois l’an. Quant aux obligations à terme du Québec, on peut se les procurer en tout temps et en obtenir le remboursement partiel ou total une fois l’an. ii) Les bons du Trésor Les bons du Trésor sont des obligations à court terme que le gouvernement fédéral et certains gouvernements provinciaux utilisent pour financer des besoins de fonds. Ces bons sont émis selon des échéances de 91 jours, 180 jours et 364 jours. Le gouvernement fédéral émet chaque jeudi de tels bons en coupures de 500000$ ou de 1000000$. Par un mécanisme d’enchère, les institutions financières canadiennes les achètent puis les redistribuent à leurs clients, habituellement en les subdivisant en plus petites coupures (à partir de 5 000$). Les bons du Trésor ont ceci de particulier: ils ne comportent pas de versement d’intérêt, contrairement aux autres types d’obligations. Le gouvernement les émet plutôt à une valeur qui est inférieure à leur valeur nominale, c’est-à-dire à escompte, et les rachète au pair. La différence entre ces deux sommes représente le rendement obtenu. Supposons par exemple une coupure de 10 000$ venant à échéance dans 91 jours acquise au prix de 9 867,16$, ce qui représente un escompte de 132,84$, soit 10000$ – 9867,16$ . Le calcul du rendement sera obtenu par la formule suivante: Escompte § -----------------------------------------· u 365 --------- u 100 © Prix d’acquisition¹ 91 132,84 = § ---------------------· u 4,01 u 100 = 0,0135 u 4,01 u 100 = 5,40% © 9 867,16¹ (EQ 3) iii) Les obligations gouvernementales Les gouvernements fédéral et provinciaux émettent des obligations dites «régulières» en plus des obligations d’épargne et des bons du Trésor. Compte tenu de leurs grands besoins de fonds, ils émettent des obligations à intervalles réguliers; par exemple, le gouvernement fédéral procède à ses émissions toutes les cinq semaines. De plus, les deux ordres de gouvernement garantissent les obligations des sociétés d’État qui leur appartiennent; par exemple, le gouvernement du Québec appose son sceau de garantie sur les titres de Hydro-Québec. Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 110 Chapitre 5 Les placements à taux fixe Les obligations gouvernementales sont offertes en coupures, à partir de 500 $ dans le cas des obligations provinciales et à partir de 1 000$ du côté des obligations fédérales. Ces obligations, dont les échéances peuvent varier entre 2 et 25 ans, sont des titres négociables sur le marché hors bourse, ce qui signifie qu’un détenteur peut les revendre avant l’échéance et que l’on trouve, sur le marché, des obligations pour différentes échéances et différents taux nominaux. Une obligation achetée sur le marché se négocie fréquemment à un prix différent de sa valeur nominale. Lorsque le prix est supérieur à la valeur nominale, on dit qu’elle se négocie à prime. Dans le cas contraire, il s’agit d’une obligation négociée à escompte. Plus loin, nous verrons comment se calcule le rendement d’une obligation achetée à prime ou à escompte. Certains quotidiens et journaux financiers publient une liste partielle des cotes du marché canadien des obligations. On y trouve habituellement les obligations des gouvernements fédéral et provinciaux sous deux rubriques distinctes. iv) Les obligations des administrations locales (obligations municipales) Les administrations locales sont principalement constituées des municipalités et des villes qui ont recours à l’emprunt obligataire pour réaliser leurs travaux d’infrastructure. Selon le ministère des Affaires municipales, près de 1 000 municipalités du Québec ont de telles obligations en circulation d’une valeur d’environ 10 milliards de dollars. Parmi ces émetteurs, on compte également des organismes autonomes des secteurs de la santé et de l’éducation, tels les hôpitaux, les centres locaux de services communautaires (CLSC), les commissions scolaires, les cégeps et les universités. Les obligations municipales sont offertes en différentes coupures à partir de 1 000 $, souvent selon la formule des échéances en série. L’acheteur a donc le choix de plusieurs échéances à l’intérieur d’une même émission, ce qui lui permet de diversifier son portefeuille. Enfin, ces obligations offrent habituellement un autre avantage que recherchent certains investisseurs: elles ne sont pas rachetables par anticipation en vertu d’une clause de rachat. v) Les obligations de sociétés par actions Les sociétés par actions, nous l’avons vu, représentent des utilisateurs de capitaux relativement moins importants que les gouvernements sur le marché des obligations. Cette réalité s’explique par le fait qu’elles peuvent faire appel au marché des actions, possibilité que n’ont pas les gouvernements. De plus, à cause de la nature même du titre qu’est l’obligation, le marché obligataire se montre des plus exigeants en ce qui concerne la solidité financière des entreprises qui le sollicitent, ce qui leur ferme presque complètement la porte de ce marché. Bien que les sociétés par actions soient peu présentes sur le marché obligataire, elles constituent néanmoins le groupe d’émetteurs qui offre la plus grande variété de titres au public investisseur. Le tableau 5.6 présente les différents types d’obligations qu’elles peuvent offrir. On doit bien comprendre les caractéristiques liées à la garantie des obligations de sociétés par actions compte tenu du risque beaucoup plus important qu’elles Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 111 Chapitre 5 Les placements à taux fixe LES CARACTÉRISTIQUES PARTICULIÈRES DES OBLIGATIONS DES SOCIÉTÉS PAR ACTIONS et droits Intérêt Conversion Caractéristiques liées à la garantie Critères de classement TABLEAU 5.6 Types d’obligations Définition De première hypothèque Actifs d’une valeur supérieure au montant de l’emprunt donnés en garanti. Les détenteurs ont des droits prioritaires. D’hypothèque générale Obligation garantie par des actifs d’une valeur suffisante, mais ces actifs ont déjà été hypothéqués à la suite d’emprunts antérieurs. Garantie par le nantissement de titres Obligation garantie non pas par des immobilisations, mais par des valeurs mobilières déposées chez le fiduciaire. Débenture garantie Type d’emprunt garanti par la solvabilité de l’émetteur; la débenture garantie l’est partiellement par des actifs. et débenture Débenture subordonnée Type de débenture occupant un rang inférieur à d’autres valeurs émises par la société ou à d’autres dettes de celle-ci. Convertible Type d’obligation pouvant être échangé contre un certain nombre d’actions de la société émettrice ou d’une de ses sociétés affiliées. Assortie de souscription bons de Au moment de l’émission, remise au premier détenteur de bons de souscriptiona portant sur les actions de la société émettrice ou sur celles de l’une de ses sociétés affiliées. À intérêt conditionnel Versement de l’intérêt dépendant de la réalisation de certaines conditions ayant trait aux opérations de l’émetteur, par exemple que son chiffre d’affaires atteigne un certain seuil. À taux flottant Taux d’intérêt lié à un taux de référence tel le taux d’escompte de la Banque du Canada ou le LIBORb et rajusté en fonction de ce taux. a. Nous traitrons des bons de souscription au texte 6. b. Taux de référence fréquemment employé dans le cas des émissions internationales. représentent par rapport aux obligations des gouvernements. Ainsi, on trouvera au sommet de la hiérarchie l’obligation de première hypothèque garantie par des actifs excédant la valeur de l’emprunt. À l’inverse, une débenture subordonnée n’offrira aucune garantie, sous forme d’actif tangible, et sera de rang inférieur à d’autres dettes au moment d’une liquidation. Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 112 Chapitre 5 Les placements à taux fixe Certaines obligations de sociétés par actions offrent à leur détenteur la possibilité de tirer parti des éventuels profits que l’entreprise réalisera. Ce sont les obligations convertibles et les obligations assorties de bons de souscription. Si les actions de l’émetteur prennent de la valeur en bourse, le cours de l’obligation ou celui du bon de souscription réagira favorablement sur le marché où il est traité. Enfin, certaines obligations de sociétés par actions se singularisent par le caractère variable de l’intérêt qu’elles versent. Les petites entreprises minières qui n’ont pas encore atteint le stade de la production émettent à l’occasion des obligations à intérêt conditionnel, ce qui implique que les détenteurs ne recevront des versements d’intérêt que lorsque les revenus de l’entreprise auront atteint un certain seuil. Pour des raisons tout à fait différentes, certains émetteurs offrent également des obligations à taux flottant, soit un taux ajusté en fonction d’un taux de référence, par exemple le taux d’escompte de la Banque du Canada. Le but de ce type d’obligation est d’intéresser les investisseurs inquiets à l’égard de l’évolution des taux d’intérêt. vi) Les obligations démunies et les coupons détachés Ces dernières années, les maisons de courtage ont créé, à partir des obligations gouvernementales et des obligations de sociétés par actions, de nouveaux produits financiers destinés aux particuliers à la recherche de moyens sûrs de faire fructifier leur capital à moyen ou à long terme. Une obligation démunie est un titre obligataire dont les coupons d’intérêt ont été détachés. Son détenteur ne touche donc aucun revenu durant la période où il possède ce titre. La totalité du gain de ce placement est réalisée à l’échéance de l’obligation lorsque le détenteur se fait rembourser la valeur nominale de l’obligation. Les coupons que la maison de courtage «détache» deviennent eux aussi des produits financiers distincts qui seront offerts aux clients de cette maison. Pour l’investisseur, il n’existe pas de différence entre détenir une obligation démunie ou un coupon détaché, puisque ces deux titres permettent une appréciation de capital sur une période se situant entre 6 mois et 25 ans et n’offrent aucun revenu courant jusqu’à l’échéance. Sur le plan fiscal, le gain de l’investisseur doit être déclaré comme revenu d’intérêts. Étant donné leur grande sécurité et le type de gains qu’elles permettent de réaliser, on recommande fréquemment ces valeurs aux détenteurs de REER autogérés. Leur rendement variera selon les fluctuations du marché pour les obligations non démunies du même émetteur pour la même échéance. Puisqu’une obligation démunie ou un coupon détaché ne comporte aucun revenu, il engendre un rendement quelque peu supérieur, compensant le sacrifice de revenu auquel consent le détenteur. Enfin, le rendement affiché est le rendement réellement obtenu par le détenteur pendant toute la durée du placement. Pour une obligation non démunie, cela suppose que les revenus d’intérêts touchés soient réinvestis au taux calculé jusqu’au remboursement du capital, ce qui ne sera pas toujours possible à cause de l’évolution des taux d’intérêt. Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 113 Chapitre 5 Les placements à taux fixe Les détenteurs d’obligations démunies ou de coupons détachés ont la possibilité de se départir de ces titres avant leur échéance en s’adressant à un courtier en valeurs mobilières, qui les revendra auprès de sa clientèle. C. L’analyse des obligations et leur inclusion dans le portefeuille des valeurs mobilières La grande variété des titres offerts, tant en ce qui concerne leurs caractéristiques que le type d’émetteurs, complexifie l’analyse des obligations, particulièrement lorsqu’il s’agit de titres autres que les obligations d’épargne. C’est là une hypothèse plausible pour qui cherche à expliquer pourquoi les investisseurs particuliers sont relativement peu présents sur le marché des obligations négociables. Cependant, une fois que l’on connaît mieux la nature des produits offerts et les différents émetteurs sollicitant les fonds des investisseurs potentiels, l’analyse s’avère grandement simplifiée. En effet, compte tenu qu’environ 75% des obligations distribuées sur le marché canadien proviennent directement ou indirectement des gouvernements, l’investisseur particulier peut, sans grand danger, s’éviter une analyse approfondie du risque de tels placements. Toutefois, des précautions élémentaires s’imposent, et les principes d’une saine gestion devraient guider la composition de tout portefeuille. i) La relation rendement-risque et les obligations. La relation rendement-risque s’applique non seulement à différentes formes de placements les unes par rapport aux autres, mais aussi à l’intérieur d’une même catégorie, même lorsqu’il s’agit d’une catégorie de placement aussi homogène, en ce qui concerne le risque couru, que les obligations. Le tableau 5.5, qui contient des cotes d’obligations de différents groupes d’émetteurs, permet de vérifier que la loi fondamentale des marchés de placement y est bel et bien à l’œuvre. Considérons, pour nous en convaincre, le tableau 5.5, que publie chaque semaine Les Affaires. En analysant ce tableau, on constate que deux facteurs font varier le rendement obtenu: la solvabilité de l’émetteur et l’éloignement de l’échéance. À plus long terme, un troisième facteur aura aussi une incidence importante: le risque relatif aux taux d’intérêt. La solvabilité de l’émetteur. Même si à première vue on peut croire qu’il n’existe pas de différences entre le risque que représentent les obligations du gouvernement du Canada et celles de la Ville de Montréal, dans les faits ces deux emprunteurs se voient décerner des cotes de crédit distinctes par les entreprises spécialisées dans l’évaluation du risque. Le schéma 5.1 présente la hiérarchie des émetteurs d’obligations du marché canadien. Cette hiérarchie correspond aux différents paliers de l’administration publique du Canada, audessous desquels on situe la majorité des sociétés par actions faisant appel au marché des obligations. Les sociétés par actions de services publics du secteur de la téléphonie et de la distribution du gaz naturel jouissent de cotes de crédit comparables à celles des ordres gouvernementaux inférieurs. Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 114 SCHÉMA 5.1 Chapitre 5 Les placements à taux fixe HIÉRARCHIE DES ÉMETTEURS D’OBLIGATIONS DU MARCHÉ CANADIEN Degré de sécurité Gouvernement du Canada Gouvernements provinciaux Grandes villes (Montréal, Toronto, etc.) Autres administrations locales Sociétés par actions de services publics (BCE, Fortis, etc.) (municipalités, commissions scolaires, etc.) Sociétés par actions (sauf les sociétés de services publics) L’éloignement de l’échéance. L’échéance d’une obligation constitue le deuxième facteur qui, à un moment donné, influe sur la relation rendement-risque. Généralement, les échéances les plus éloignées sont perçues comme plus risquées et commandent des taux de rendement supérieurs. À certains moments, cependant, on observe le phénomène contraire. Ces périodes dites d’inversion dans la courbe des rendements se produisent généralement après une progression soutenue et générale des taux d’intérêt alors que les investisseurs s’attendent à ce qu’ils chutent de façon importante dans un avenir rapproché. Le risque relatif aux taux d’intérêt. Le rendement définitif d’une obligation ne pourra être calculé qu’au moment où son détenteur disposera de sa valeur de placement, soit en récupérant son capital à l’échéance soit en la revendant sur le marché des obligations. Le taux de rendement calculé au moment de l’acquisition de l’obligation n’est valide que si elle est conservée jusqu’à l’échéance. Lorsqu’une obligation est vendue sur le marché, son prix est déterminé par le rapport existant entre les taux d’intérêt en vigueur et le taux d’intérêt nominal de cette obligation, soit le taux du coupon. Si le taux nominal est supérieur aux taux du marché pour une échéance correspondant à la durée restante avant l’échéance de l’obligation, celle-ci se vendra à un montant supérieur à sa valeur nominale, c’est-à-dire à prime. Si le détenteur de l’obligation s’était procuré l’obligation à l’émission, à la valeur nominale, il réaliserait un gain en capital qui augmenterait le rendement anticipé au moment de son acquisition. Évidemment, si l’évolution des taux d’intérêt faisait en sorte que l’on revende une obligation à un moment où les taux sont supérieurs à ce qu’ils étaient lors de l’acquisition, la situation contraire se produirait, et le détenteur subirait une perte en capital. ii) Les transactions d’obligations Les transactions d’obligations ne se déroulent pas en un endroit unique comme les actions qui se négocient en Bourse. Les obligations se négocient essentiellement sur le marché hors Bourse, soit un marché qui repose sur un système de communication sophistiqué reliant les maisons de courtage canadiennes. Ce réseau permet la rencontre de l’offre et de la demande pour les obligations en provenance des plus importants émetteurs, soit les gouvernements fédéral et provinciaux et les grandes entreprises. En ce qui a trait aux titres des émetteurs Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 115 Chapitre 5 Les placements à taux fixe de moindre importance, les courtiers parviennent normalement à assurer la distribution et à garantir la liquidité des titres en s’adressant à leur propre clientèle. Pour pouvoir négocier des obligations, l’investisseur doit comprendre les cours de ces valeurs publiés dans les journaux. Les renseignements contenus dans les cotes sont expliqués à l’encadréde la fiche technique 5.1. Analysons les types d’opérations relatives aux obligations. FICHE TECHNIQUE 5.1 LA LECTURE DES COTES D’OBLIGATIONSa La couverture du marché des obligations dans les quotidiens et journaux financiers est beaucoup plus limitée que celle dont bénéficient d’autres marchés, celui des actions notamment. Certains quotidiens rapportent les cours d’une sélection limitée de titres. Voici comment sont publiées les cotes du marché des obligations dans le journal The Globe & Mail. Voici les informations paraissant dans The Globe & Mail: • Le nom de l’émetteur, par exemple Canada, pour gouvernement du Canada (issuer). • Le taux d’intérêt nominal (coupon), par exemple 10,25%. • L’échéance de l’obligation (maturity), par exemple 1er février 2004. • Le prix (price), par exemple 107,44, soit la moyenne du cours acheteur et du cours vendeur à la fin de la journée. Ce prix est donné par rapport à une coupure de 100$. • Le rendement à l’échéance (yield), par exemple 2,99%. On explique comment calculer ce rendement à la fiche technique 5.2. • L’augmentation de la valeur par rapport au jour précédent (price $ change), par exemple -0,05 signifie que le prix est de 0,05$ plus bas qu’il n’était la veille. a. Source : The Globe & Mail, 11 janvier 2003. L’achat d’une obligation nouvellement émise. Lorsque l’investisseur achète une obligation nouvellement émise, il paie un prix très près de la valeur nomina- Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 116 Chapitre 5 Les placements à taux fixe le, puisque le taux d’intérêt de l’obligation a été fixé selon le niveau des taux d’intérêt prévu au moment de son émission. Le prix diffère de la valeur nominale lorsqu’il y a eu une évolution des taux du marché entre le moment où le taux de l’émission a été décidé par l’émetteur et ses conseillers et le moment de son lancement sur le marché. Pour se procurer des titres d’une nouvelle émission, l’investisseur peut s’adresser à un représentant d’une maison de courtage participant à sa distribution primaire ou encore faire affaire avec son courtier habituel, qui verra à les obtenir auprès d’un membre du syndicat de distribution. Rappelons que, puisque les obligations d’épargne sont non négociables, on ne peut se les procurer qu’au cours d’une brève période, au moment de leur émission. Elles se vendent toujours à la valeur nominale, les responsables de l’émission attendant au dernier moment avant de divulguer leur taux d’intérêt L’achat d’une obligation en circulation. L’investisseur a aussi la possibilité de se procurer sur le marché des obligations déjà en circulation. Les cotes du marché des obligations publiées dans certains journaux permettent de se faire une idée de l’éventail des valeurs offertes et des taux de rendement anticipés. Notons, cependant, que ces cotes ne constituent qu’une partie de l’ensemble des valeurs. De plus, les cours qu’on y rapporte sont en fait les taux que paient ou offrent les maisons de courtage lorsqu’elles négocient entre elles des lots importants de ces titres; en pratique, un particulier achète à un prix supérieur et reçoit un prix moindre à la vente par rapport à la cote publiée dans les journaux. Habituellement, lorsqu’une obligation est achetée sur le marché des obligations en circulation, l’opération se fait à prime ou à escompte. Il faut donc calculer le rendement anticipé, qui est différent du taux d’intérêt nominal. On a noté que les taux de rendement sont indiqués dans les cotes publiées dans les journaux, mais puisque celles-ci n’indiquent pas les cours applicables à un particulier, il est donc important de savoir évaluer précisément ce rendement. L’encadré 5.2 présente deux méthodes de calcul du rendement: une méthode exacte exigeant une calculatrice munie de fonctions financières et une méthode d’approximation facile à appliquer et donnant des résultats étonnamment précis. La vente d’une obligation. La possibilité de revendre sans pénalité une obligation négociable sur le marché est un des principaux facteurs qui incitent certains investisseurs à les choisir de préférence aux placements à terme. En plus du caractère liquide qui en résulte, cela permet de réaliser un gain en capital lorsque les taux d’intérêt sont moins élevés au moment de la revente que lors de l’acquisition du titre. L’encaissement à l’échéance d’une obligation. De façon générale, une obligation ne peut être encaissée qu’à l’échéance. Les obligations d’épargne du Canada et du Québec constituent une exception à cette règle puisqu’elles peuvent être encaissées en tout temps. L’encaissement d’une obligation d’un gouvernement ou d’une administration locale se fait dans une banque à charte, tout comme pour les coupons. Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 117 Chapitre 5 Les placements à taux fixe FICHE TECHNIQUE 5.2 LE CALCUL DU RENDEMENT À L’ÉCHÉANCE D’UNE OBLIGATION ACHETÉE À PRIME OU À ESCOMPTE Le calcul du rendement exact d’une obligation à l’aide de la méthode du taux de rendement internea Dans le vocabulaire des mathématiques de l’intérêt, le taux de rendement interne est le taux d’actualisation qui fait en sorte que les entrées de fonds produites par un investissement correspondent exactement aux sorties de fonds qu’il entraîne. Si les débours relatifs à un placement sont rentabilisés au taux qui résout l’équation, ils engendreront les entrées de fonds correspondant au placement, soit le taux de rendement recherché. La méthode du taux de rendement interne sans calculatrice financière ou logiciel approprié s’avère plutôt fastidieuse parce qu’il faut faire plusieurs tentatives avec différents taux de rendement pour lesquels des tables d’actualisation sont disponibles avant de trouver un taux qui se rapproche suffisamment du taux recherché. Cette démarche est généralement complétée par un calcul d’interpolation pour estimer le rendement de façon plus précise entre les deux taux tirés des tables se rapprochant le plus de la solution recherchée. Il subsiste alors une certaine marge d’erreur. Le chiffrier électronique, comme la calculatrice financière, permet de trouver le taux de rendement exact du placement. Nous résoudrons ci-après un problème à l’aide d’une calculatrice munie de touches financières. Ces touches sont les suivantes: N I /Y PV PMT FV Voici la signification de ces touches: • • • • • N: nombre de périodes. I/Y: rendement annuel ou par période. PV: valeur actuelle. PMT: montant du versement ou du revenu. FV: valeur à l’échéance. Résolvons avec une calculatrice de ce type le probème suivant: Vous avez acheté, le 5 juin 1992, une obligation de Bombardier comportant un coupon de 11,1%, dont l’échéance est le 15 mai 2001, au cours acheteur de ce jour, soit 107,125. Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 118 Chapitre 5 Les placements à taux fixe LE CALCUL DU RENDEMENT À L’ÉCHÉANCE D’UNE OBLIGATION ACHETÉE À PRIME OU À ESCOMPTE (suite) FICHE TECHNIQUE 5.2 1 500 $ 1055,50$ 1 000 $ 500 $ 55,50$ 0$ -500 $ 05 11 05 11 05 11 05 11 05 11 05 11 05 11 05 11 05 11 05 92 92 93 93 94 94 95 95 96 96 97 97 98 98 99 99 00 00 01 (Dates) Au moment de l’acquisition, le 5 juin 1992, vous déboursez 1 071,25$. Ensuite, vous recevez tous les six mois, à compter du 15 novembre 1992, des intérêts de 55,50$. Le 15 mai 2001, vous touchez un dernier versement d’intérêts et on vous rembourse la valeur nominale. -1 000 $ (1071,25$) -1 500 $ Analysons d’abord la représentation graphique du placement. Ce placement entraîne une sortie de fonds de 1071,25$ au moment de l’acquisition, suivie d’une série de 17 versements de 55,50$ et d’une dernière entrée de fonds de 1 055,50$. Avec une calculatrice financière, après avoir fait le réglage approprié pour les calculs financiersb, il s’agit d’entrer les quatre variables connues, soit N, PV, PMT et FV et de demander le calcul de la variable inconnue, soit I/Y, le rendement. Les valeurs des variables connues sont les suivantes: • N: 17,84, le nombre de semestres entre le 12 juin 1992c et le 15 mai 2001; • PV: soit -1 071,25$; une valeur négative est saisie parce qu’il s’agit d’une sortie de fonds; • PMT: soit 55,50$, la somme des intérêts semestriels; • FV: 1 000$, la valeur nominale de l’obligation qui sera remboursée à l’échéance. On peut ensuite demander le calcul du rendement périodique, I/Y, qui correspond à 4,94%. Le rendement nominal correspond donc à deux fois le rendement périodique, soit 9,88%. Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 119 Chapitre 5 Les placements à taux fixe FICHE TECHNIQUE 5.2 LE CALCUL DU RENDEMENT À L’ÉCHÉANCE D’UNE OBLIGATION ACHETÉE À PRIME OU À ESCOMPTE (suite) Le calcul du rendement d’une obligation à l’aide d’une méthode d’approximation Cette méthode d’approximation est intéressante parce qu’elle peut être appliquée sans nécessiter de chiffrier électronique ni de calculatrice financière. Recourons aux mêmes données que celles utilisées pour la méthode du taux de rendement interne. Calculs 1. Calcul du rabais ou de la prime périodique Valeur nominale – Prix d’acquisition --------------------------------------------------------------------------------------------Nombre de périodes 1000$ – 1071,25$- = 3,99 $ ----------------------------------------------17,84 (EQ 4) 2. Calcul de l’intérêt réel Intérêt par période + Rabais ou prime périodique 55,50$ + (3,99$) = 51,51$ (EQ 5) d 3. Calcul de la valeur moyenne ajustée 0,6 u Prix d’acquisition + 0,4 u Valeur nominale = 0,6 u 1071,25$ + 0,4 u 1000$ = 1042,75$ (EQ 6) 4. Calcul du rendement périodique Intérêt réel ---------------------------------------------------------Valeur moyenne ajustée 51,51$ e 1042,75$ = 0,0494 (EQ 7) 5. Calcul du rendement nominal Rendement périodique u Nombre de périodes par année = 0,0494 u 2 = 0,0988 ou 9,88 % (EQ 8) a. Cette méthode, qui fait appel aux mathématiques de l’intérêt, est présentée ici de façon sommaire. Vous trouverez plus d’explications sur les mathématiques financières au texte 13. Gérer le portefeuille de valeurs mobilières 120 Chapitre 5 Les placements à taux fixe b. On active le mode financier (s’il y a lieu) et on précise des versements de fin de période. c. On utilise la date du 12 juin, soit une semaine après la date d’acquisition, qui correspond à la date de règlement, soit la date où vous devez payer le coût de votre investissement. d. Cette moyenne est calculée en mettant davantage l’accent sur le prix d’acquisition que sur la valeur nominale de façon à compenser le fait que cette méthode par approximation n’«actualise» pas les flux financiers de cet investissement. Cette méthode est suggérée par Kirtzner et Francis dans leur ouvrage Investments analysis and management, paru en 1988. iii) L’analyse de la qualité des obligations L’analyse de la qualité d’une obligation diffère selon qu’il s’agit d’une obligation gouvernementale ou d’un titre de dette d’une société par actions. Dans le passé, au Canada, les ordres de gouvernement ont toujours honoré les obligations qu’ils ont émises. Cependant, au cours des dernières années, certains pays tels le Brésil et la Russie, faisant face à des problèmes financiers importants, ont dû cesser d’honorer leurs obligations financières, le temps de renégocier leurs dettes auprès de leurs créanciers ou d’une institution financière internationale, tel le Fonds monétaire international (FMI). En ce qui concerne les obligations de sociétés par actions, bien qu’elles comptent parmi les titres les plus sûrs que puisse émettre une telle société, la nature fondamentalement risquée de cette dernière rejaillit forcément sur ses créanciers, qui prennent nécessairement un pari sur son succès à long terme. Pour analyser la qualité des obligations de sociétés par actions, l’Institut canadien des valeurs mobilières recommande cinq méthodes dites d’approximation qui permettent d’évaluer rapidement leur degré de risque. Une des méthodes recommandées, l’analyse des évaluations des sociétés d’évaluation de crédit, peut aussi s’appliquer aux titres de dettes des gouvernements. Voici ces méthodes: 1. La couverture de l’intérêt, soit un ratio mettant en évidence la capacité de l’emprunteur de faire face à ses frais d’intérêt à même les bénéfices disponibles pour le payer; 2. Le rapport entre les fonds «autogénérés» et la dette totale, soit un ratio fai- sant ressortir la capacité de l’emprunteur de pourvoir à même le financement interne engendrés par ses opérations au remboursement d’une proportion suffisante de sa dette; 3. Le ratio d’endettement, soit l’importance de l’endettement de l’entreprise par rapport à l’avoir des actionnaires; 4. La couverture par l’actif corporel net, soit le degré de protection assuré aux détenteurs de la dette par les actifs tangibles moins le passif à court terme; 5. Les évaluations des sociétés spécialisées dans l’analyse de la solvabilité des emprunteurs. Le tableau 5.7 offre une vue d’ensemble de ces cinq méthodes. On y trouve les formules des ratios, les normes exigées par les marchés financiers et la nature de la garantie découlant de la méthode d’approximation. On notera que les normes appliquées aux entreprises de services publics, telles celles qui sont à l’œu- Gérer le portefeuille de valeurs mobilières Chapitre 5 Les placements à taux fixe 121 vredans les secteurs de la téléphonie et de la distribution du gaz naturel, sont toujours moins sévères que celles touchant les entreprises des autres industries. Cette différence s’explique principalement par la régularité des revenus ou le caractère non cyclique de l’industrie des services publics. En effet, ces entreprises parviennent généralement à maintenir un niveau moyen de rentabilité tant en période de croissance qu’en période de ralentissement économique. Gérer le portefeuille de valeurs mobilières • Le Dominion Bond Rating Service. Cette méthode d’analyse réfère à des évaluations de sociétés spécialisées dans l’évaluation du crédit des gouvernements et des entreprises. Deux sociétés publient des évaluations: • La Société canadienne d’évaluation de crédit; Actif – Actif incorporel – Passif à court terme --------------------------------------------------------------------------------------------------------------Dettes totales Dettes totales ----------------------------------------------------Avoir des actionnaires Bén. net + Part. min. + Impôt rep. + Amort. -------------------------------------------------------------------------------------------------------Dettes totales Bénéfice disponible pour payer les intérêts----------------------------------------------------------------------------------------------------Intérêts Formules ou barèmes • Minimum de 2 • Maximumde 50% • Minimum de 30% pour les 5 derniers exercices • Minimum de 3 pour chacun des 5 derniers exercices autres secteurs industriels AAA AA A B++ B+ B C D Excellent Très bon Bon Moyen Passable Médiocre Spéculatif Défaillant • Chaque société d’évaluation a son propre système de codification. Voici celui du Dominion Bond Rating Service: • Minimum de 1,5 • Maximumde 150% • Minimum de 20% pour les 5 derniers exercices • Minimum de 2 pour chacun des 5 derniers exercices entreprises de services publics Normes applicables aux … LES MÉTHODES D’ANALYSE DES OBLIGATIONSa Expertise professionnelle Garantie de remboursement du capital basée sur les actifs immobilisés Garantie de remboursement du capital basée sur l’actif net Garantie de remboursement du capital basée sur les recettes Garantie de toucher le revenu courant (les intérêts) Nature de la garantie limitée que cette méthode apporte à l’investisseur c. Le numérateur de cette formule correspond à la marge brute d’autofinancement. Part. min. est le dividende versé aux actionnaires minoritaires des filiales; Impôt rep. représente l’impôt reporté déduit dans le calcul du bénéfice net à l’état des résultats. b. Le bénéfice disponible pour payer l’intérêt englobe le bénéfice net, les dividendes versés aux actionnaires minoritaires, les impôts et les intérêts. a. Ces méthodes que suggère l’Institut canadien des valeurs mobilières sont extraites de l’ouvrage Comment placer son argent paru en 1988. Évaluation de crédit indépendante Couverture par l’actif corporel net Ratio d’endettement par rapport à l’avoir des actionnaires Rapport entre les fonds «autogénérés» et la dette totalec Couverture de l’intérêtb Méthodes TABLEAU 5.7 122 Chapitre 5 Les placements à taux fixe Gérer le portefeuille de valeurs mobilières