EnsEignant

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épargner - HIstoire - 3ème degré
En se ig n a n t
1929 - 2008
Compétences terminales d’
HISTOIRE
Enseignement secondaire 3ème degré
RG NE
CO MP TE D'É PA T É R Ê T
+ IN
AL EX
€
230
B a n qu e
Porte d’entrée
Compétences
•
Sur base d’un nombre limité de données, organiser une synthèse mettant en évidence, selon les cas,
des permanences, des processus évolutifs, des changements ou des synchronismes et formuler des
hypothèses explicatives.
Situation d’apprentissage
Deux crises financières majeures : 1929 - 2008. Quelles sont les similitudes et les différences entre ces deux
crises et toutes celles qui sont survenues entre ces deux dates. Travail de synthèse.
Composantes de
l’éducation
financière à l’école
Dimensions de
l’éducation financière
selon l’OCDE
Thématique
FSMA
Niveau de
responsabilité
Epargner
Individuel
Économique
Les risques
Budget
Familial
Sociale
Le paysage financier
Citoyen
Solidarité mondiale
Ressources
•
Consommer : Informations utiles ; Gérer un budget : Informations utiles.
•
Glossaire.
•
Vidéo : Noire Finance, un documentaire Zadig Productions, Arte GEIE : www.youtube.com/watch ?v=zbX-vIzkObM
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épargner: 1929 - 2008 - 1
épargner - HIstoire - 3ème degré
En se ig n a n t
Suggestions d’activités :
1.
Sur base d’une série de documents (en Annexe et trouvés lors de recherches internet par les
élèves) et/ou d’une vidéo, réaliser une synthèse des éléments ayant conduit aux différentes
crises financières du XXème siècle.
Cette synthèse peut prendre la forme d’un tableau reprenant les différents éléments survenant avant,
pendant et après les différentes crises.
Par exemple :
19-29
1987
2000
2008
Eléments
Spéculation
Spéculation sur les
Spéculation sur les
Spéculation sur
précurseurs
sur les actions
actions
valeurs internet
l’immobilier
principalement
Acteurs
Banques,
Banques
Investisseurs
Banques et
principaux
investisseurs
d’investissement
particuliers, fonds
sociétés de crédits.
de placement
et banques
d’investissement.
Conséquences à
Effondrement du
Effondrement des
ffondrement de la
Faillite de Lehman
court terme
marché d’action.
marchés d’actions.
nouvelle économie
Brothers et mise
(sociétés internet
en difficulté de
non rentables,…)
nombreuses
Faillite en cascade
Marchés
des banques.
obligataires
banques.
ébranlés par des
Les investisseurs
Faillite personnelle
mouvements
perdent une
Sauvetage des
des investisseurs.
erratiques des taux
bonne partie de
banques à coup de
d’intérêts.
leurs économies
deniers publics.
Taux de
souvent suite à leur
chômage record
bonne foi dans les
et 10 années
conseils de leur
de marasme
banquier.
économique.
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épargner: 1929 - 2008 - 2
épargner - HIstoire - 3ème degré
Conséquences à
Deuxième guerre
Perte de confiance
Les investisseurs
Mise en danger des
plus long terme
mondiale.
dans le marché des
particuliers fuient
finances publiques
capitaux.
les marchés
et nécessité
d’actions.
d’austérité pour
Création d’un
ramener les
coupe circuit à Wall
Perte de confiance
comptes des Etats
Street qui coupe
dans les conseils
dans le vert.
les transactions
des banques
boursières dès
Perte de confiance
qu’une chute des
dans le système
cours de 10% et
bancaire
enregistrée.
Réformes/facteurs
Réforme du
positifs qui en ont
secteur bancaire
découlé
en Belgique, en
Europe, au niveau
mondial.
La vidéo : www.youtube.com/watch ?v=zbX-vIzkObM
“Noire Finance” (72 minutes) est un documentaire d’Arte qui retrace les grandes étapes et les
grandes crises ayant façonné notre économie. La crise de 1929 et la cupidité qui a mené à cette
crise est clairement décrite. La longue phase de crise économique accompagnée d’un chômage
record … surtout en Allemagne qui sort de la guerre 1914-1918 … est dépeinte à coup d’images
d’archives très parlantes.
Ce film est accessible au plus grand nombre mais nécessitera certainement quelques explications
(voir Glossaire) sur certains points comme :
•
La spéculation
•
La pyramide de Ponzi/Madoff
•
Les fonds de placement et les actions
Ces différents points sont expliqués dans notre glossaire.
2.
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Ouvrir la discussion sur :
•
Aurions-nous pu éviter cette succession de crises ?
•
Comment faire pour que ça n’arrive plus ?
épargner: 1929 - 2008 - 3
épargner - HIstoire - 3ème degré
Annexes :
Document 1 :
Les crises financières
Christian Chavagneux, rédacteur en chef adjoint du mensuel Alternatives Economiques, auteur d’Une brève
Histoire des crises financières. Des tulipes aux subprimes (Editions La découverte) explique la mécanique
commune des crises financières, mécanique dans laquelle s’inscrit parfaitement la crise des subprimes. A
partir ce cette analyse, il s’interroge sur la portée des réformes entreprises et sur ce qu’il conviendrait de faire.
Les mécanismes
Christian Chavagneux : Les crises financières 1/2 par lafinancepourtous
La finance, souligne Christian Chavagneux, est considérée souvent comme un domaine sur lequel il est aussi
difficile de comprendre ce qui se passe que de porter un jugement sur les efforts des dirigeants politiques
pour le réguler. Son livre, explique-t-il, écrit de manière la plus pédagogique possible, a pour ambition de ne
pas laisser la finance dans les mains des seuls experts et de permettre aux citoyens de comprendre ce qui se
passe et d’apprécier la pertinence des politiques qui prétendent la combattre.
La mécanique commune des crises
Pour comprendre ce qu’est une crise financière, il ne suffit pas de regarder la “nôtre”, même si elle va certainement rester dans les manuels d’histoire. “J’ai été regarder, explique Christian Chavagneux, d’autres crises qui
ont marqué l’histoire : celle des tulipes au 17ème siècle ; celle de John Law au 18ème siècle ; la crise de 1907
aux USA, celle de 1929”. A travers les siècles les bulles suivent quelques grands axes communs bien tracés.
En premier, une innovation financière : des petits génies de la finance inventent de nouveaux produits qui
attirent la clientèle du fait des potentiels de gain qu’ils permettent de générer.
En second lieu une bulle de crédit qui permet de multiplier les gains.
Troisièmement, des politiques de déréglementation. Les financiers doivent avoir la main pour développer les
innovations et le crédit.
Quatrièmement, la marginalisation de ceux qui à l’intérieur du système s’inquiètent des risques d’une perte de
maitrise. Comme l’a dit un grand banquier américain, “tant que la musique joue, je me lève et je danse”.
En cinquième lieu, les bulles ont une dimension frauduleuse. Des voyous du type Madoff ne sont pas les seuls
en cause. Dans le cadre de la crise actuelle, le régulateur américain a porté plainte contre une quinzaine de
grandes banques mondiales sur la façon dont elles ont vendu les produits financiers complexes liés aux subprimes.
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épargner - HIstoire - 3ème degré
Lorsque tout cela est en marche, les rémunérations dans le système financier prennent beaucoup d’ampleur.
Les très hauts revenus distribués dans la finance ont des conséquences en termes d’inégalités sociales mais
aussi de pouvoir et d’idéologie. Dans toutes la mécanique des crises souligne Christian Chavagneux, “des
économistes répandent la bonne parole selon laquelle plus on laisse faire les financiers, les banquiers et le
marchés et mieux les choses iront”.
En sixième lieu, il existe toujours un aveuglement au désastre. Ceux qui alertent ne sont pas écoutés. La bulle
gonfle jusqu’au moment où intervient une perte de confiance. Vient alors le krach, puis un sauvetage de court
terme. Mais l’étape suivante concerne la capacité qu’auront ou non les dirigeants de créer de nouvelles règles
et d’inventer un nouveau système financier.
Les régulations
Christian Chavagneux : Les crises financières 2/2 par lafinancepourtous
La vraie réussite de Franklin Roosevelt, durant les années 1930, souligne Christian Chavagneux, a été de
reprendre la main sur la finance et de modifier l’ambiance idéologique. Avant lui, les économistes reconnus
prônaient le laisser faire en matière de finance. Après lui, pour être un économiste reconnu, il fallait prôner le
contrôle et l’encadrement des marchés financiers.
Qu’en est-il actuellement face à la crise des subprimes ? Les dirigeants de la planète, qui agissent dans le
cadre du G 20, ont-ils réussi à modifier le climat idéologique et la façon dont la finance fonctionne ?
Le G 20 n’est pas un G vain
Selon Christian Chavagneux, le G 20 n’est pas un G vain. D’incontestables avancées doivent être notées :
•
Par exemple, la stabilité financière n’est plus laissée au libre jeu des marchés. En Europe, aux USA ou au
Royaume-Uni, qui constituent les trois plus grands marchés de la planète, des institutions politiques ont
été créées dont le rôle est de traquer les dysfonctionnements de la finance. En Europe il s’agit du Conseil
européen du risque systémique. Certes il est trop tôt pour savoir si ces institutions vont être efficaces pour
détecter les dysfonctionnements et pour les arrêter, mais leur création est importante.
•
Autre exemple, les régulateurs réclament davantage de transparence pour pouvoir contrôler les innovations financières qui se produisent généralement sur des marchés très opaques.
•
Mais il reste des lacunes importantes :
•
Par exemple, en matière de réforme de la gouvernance privée des établissements bancaires, rien de
significatif n’a été réalisé notamment en Europe où il s’agit seulement de mettre plus de diversité dans les
conseils d’administration. Mais les contrôleurs financiers internes sont loin d’avoir obtenu des pouvoirs
suffisants pour combattre l’existence de risques inappropriés dans les établissements.
•
La maitrise des rémunérations est, selon Christian Chavagneux, un autre sujet qui n’est pas traité
correctement.
•
Il en va de même en ce qui concerne la façon dont les investisseurs gèrent leur participation à la
gouvernance des entreprises. La recherche de rendements rapides reste le paradigme en la matière.
Cependant, note-t-il, les évolutions réglementaires amènent les investisseurs à comprendre qu’ils vont
devoir s’habituer notamment dans les banques, à des taux de rendement plus normaux et plus en ligne
avec les rendements économiques réalisables dans l’économie réelle.
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épargner: 1929 - 2008 - 5
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Régulations mondiales ou nationales ?
Selon Christian Chavagneux, dans le contexte de mondialisation financière, il serait évidemment souhaitable
que les politiques de contrôle et de retour à la stabilité financière soient harmonisées au niveau mondial. Mais
cela n’empêche pas ceux qui souhaitent agir au niveau national ou européen de pouvoir le faire avec une
certaine efficacité. Par exemple dans le domaine des rémunérations ou dans celui des bulles de crédit. L’argument qui est opposé à une action à ces niveaux est celui d’une éventuelle perte de compétitivité. Au contraire
avoir des meilleures protections contre les risques d’instabilité financière constituerait sans doute un avantage
susceptible d’attirer des investisseurs en quête d’une plus grande sécurité.
Au total, conclut Christian Chavagneux, face à une crise financière historique, les dirigeants du monde ont
entrepris dans certains domaines des réformes significatives, sans que l’on puisse savoir à ce stade si elles
seront efficaces. Mais des trous importants subsistent. « Le combat pour la régulation financière ne fait que
commencer ».
Interview réalisée en novembre 2011
Source : La Finance pour Tous ; Interview de Christian Chavagneux en novembre 2011 ; rédacteur en chef adjoint du mensuel Alternatives
Economiques, auteur d’Une brève Histoire des crises financières. Deux vidéos sont associées à ce document.
http ://www.lafinancepourtous.com/Outils/Mediatheque/Videotheque/Les-interviews-de-l-IEFP/Les-crises-financieres
Document 2 :
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Document 3 :
Les crises boursières historiques
L’histoire des bulles et de leur effondrement est aussi ancienne que celle des marchés financiers. Citons, parmi
les plus notables : l’euphorie spéculative sur les bulbes de tulipes en Hollande à partir de 1634 puis l’effondrement des cours en 1637 ; les crises à quelques mois d’intervalle en 1720 sur le cours des titres de la Compagnie d’Orient en France et sur le cours de la South Sea Company en Angleterre ; au xixe siècle, les crises
liées aux investissements dans les infrastructures (routes, canaux, chemins de fer) aux États-Unis ; les krachs
d’octobre 1929, d’octobre 1987 et le e-krach de septembre 2000, enfin le krach d’octobre 2008 consécutif à
l’e ffondrement de la bulle immobilière. Mais toutes les variations brutales et de grande ampleur des cours ne
sont pas liées à des bulles spéculatives, comme lors de l’hyperinflation en Allemagne de 1920 à 1923, ou lors
des chocs pétroliers, de la montée de l’inflation et de la dégradation de l’activité économique dans les pays
avancés à partir de 1973.
Depuis 1900, les États-Unis ont connu quinze crises boursières (tabl. 2). Les deux crises les plus spectaculaires restent celle de 1929, où le Dow Jones perd 23,05 p. 100, les 28 et 29 octobre, et celle de 1987 où cet
indice perd 22,61 p. 100 le 19 octobre. Les autres crises connues aux États-Unis n’ont pas été caractérisées
par des chutes aussi importantes (de l’ordre de 20 p. 100) dans un délai aussi court (un ou deux jours).
Source : Christophe BOUCHER, “CRISES FINANCIÈRES - Krachs boursiers”, Encyclopædia Universalis [en ligne].
URL : http ://www.universalis.fr/encyclopedie/crises-financieres-krachs-boursiers/
Document 4 :
“Après la crise de 29, les régulateurs avaient eu la main particulièrement lourde. La stabilité du système avait
primé sur les vertus du marché et de la concurrence, le tout dans un contexte de protectionnisme économique.
À partir des années quatre-vingt, toutes ces réglementations ont été démantelées avec un double objectif :
d’une part, réintroduire de la concurrence dans les services financiers et faciliter l’innovation, et d’autre part,
permettre une meilleure allocation des ressources dans l’économie pour favoriser la croissance”
Olivier Lefebvre (décembre 2008)
Professeur invité à l’Académie Louvain
Président Honoraire d’Euronext-Brussels
“L’économie mondiale traverse sa plus grave crise depuis un siècle. Cette crise a révélé de nombreux dysfonctionnements de la régulation et la supervision financières. Il serait pourtant erroné de jeter aux orties tout le
travail de dérégulation/re-régulation de ces trente dernières années et de revenir à une finance quasi dirigiste
et planifiée. Il faut par contre résolument résoudre sans complaisance les faiblesses identifiées pour éviter de
reproduire les conditions d’un tel désastre”
Olivier Lefebvre (décembre 2008)
Professeur invité à l’Académie Louvain
Président Honoraire d’Euronext-Brussels
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