Psychologie du vieillissement cognitif Licence II psychologie UPMF Julien OCHS [email protected] Planning des séances : 6 fois deux heures. – Aujourd’hui (introduction sur la psycho du vieillissement…) Étude de l’évolution au cours du – Le 16 février vieillissement des différentes – Le 2 mars fonctions cognitives (mémoire, langage, fonction exécutives, – Le 23 mars cap.intellectuelles, attention…. – Le 30 mars Vieillissement pathologique : DTA, – 20 avril MP, démence frontale… Plan de ce cours : Quelques questions que suscitent ce thème Définition de la psychologie du vieillissement cognitif Quelques donnés démographiques La méthode expérimentale en psychologie du vieillissement cognitif La biologie du vieillissement cérébral L’approche analytique vs l’approche globale Les questions que l’on peut se poser : En l’absence de toute pathologie, est-ce que les fonctions cognitives déclinent ? Notre mémoire diminue t-elle avec l’âge ? Et nos capacités langagières ? S’agit-il d’un déclin généralisé ou sélectif ? Est-ce que certaines fonctions sont atteintes avant les autres, ou plus que les autres ? Est-il possible d’empêcher ou de ralentir ce déclin ? Conservons-nous notre capacités à prendre des décisions au mieux de nos intérêts? Quels rapports y a-t-il entre vieillissement normal et pathologique ? La psychologie du vieillissement cognitif : définition La psychologie La psychologie du développement La psychologie cognitive la psychologie du vieillissement cognitif Quelques donnés démographiques : En 2001, on comptait 12 millions de personnes de plus de 60 ans soit environ 20% de la population française et 4,4 millions de personnes de 75 ans et plus, soit 7,4 % de la population. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes 58% des 60 ans et plus sont des femmes (64% des 75 ans et plus). Les conditions démographiques du siècle dernier, les progrès de l’espérance de vie, combinés avec la stagnation du nombre des naissances contribuent au vieillissement inéluctable de la population. Deux, trois, quatre fois plus…? Au cours des 50 prochaines années, le nombre de personnes de plus de 60 ans augmentera de plus de 10 millions. L’effectif des plus de 60 ans se situera entre 21 et 24 millions L’effectif des plus de 75 ans passera de 4,2 millions en 2000 à 11 millions en 2050 et celui des 85 ans et plus de 1,3 à 4,8 millions. En 2050 : deux fois plus de ‘plus de 60 ans’, trois fois plus de ‘plus de 75 ans’ et quatre fois plus de ‘plus de 85 ans’. En résumé : • une personne sur trois aura plus de 60 ans en 2050. • Au delà de l’intérêt scientifique de la compréhension de la cognition humaine, l’étude du vieillissement cognitif devient donc un enjeu majeur de santé publique. Méthodologie en psychologie du vieillissement cognitif : Les plans expérimentaux : – Les plans transversaux – Les plans longitudinaux – Les plans séquentiels Les plans transversaux : Les plus faciles à utiliser. Consistent à comparer et étudier les performances cognitives de deux (ou plus) groupes d’âges différents. Ex : comparaison des performances d’un groupe de participants de 20 ans à celles obtenues par un groupe de participants de 65 ans. Exemples de plan transversal : Comparaison des performances mnésiques d’un groupe de personnes de 40 ans, par rapport à un groupe de personnes 50 ans et par rapport à un groupe de personnes 70 ans. Plans transversaux : limites Les Avoir 20 ans en 1900 n’est pas la même chose qu’avoir 20ans en 2000 effets de cohortes. – Exagération des effets du vieillissement sur les performances cognitives. Plans transversaux : limites Ne permet pas de savoir si les différences sont présentes tout au long de la vie. ex : les jeunes ayant la meilleure mémoire seront-ils les âgés avec la meilleure mémoire? N’indiquent pas les changements individuels. Solution : les plans longitudinaux Les plans longitudinaux : Étude de l’évolution des performances cognitives d’un même groupe de participants sur une période de temps prolongée. Deux caractéristiques : – La durée – La densité Les plans longitudinaux : Photographie longitudinale de la même personne à 20, 25, 35, 40, 50, 60, 70 et 80 ans Les plans longitudinaux : limites Mortalité Effets expérimentale. de familiarisation. Les plans séquentiels : Plusieurs combinaisons possibles : – Plan séquentiel simple – Combinaison d’un plan transversal et d’un plan longitudinal – Plusieurs plans transversaux combinés à plusieurs plans longitudinaux…. Les plans séquentiels : limites Extrêmement Problème lourd à mettre en place. de mortalité expérimentale identique à ceux observés dans les plans longitudinaux. Le vieillissement cérébral : Changements anatomiques Changements physiologiques Le cortex : Lobe pariétal Lobe frontal Lobe occipital Lobe temporal Le sous-cortex : Le système limbique : – (gyrus cingulaire, gyrus dentatus, gyrus parahippocampique, amygdale, l’hippocampe, la substance noire, noyaux thalamiques antérieurs) entre autre : apprentissage, mémoire et comportement émotionnel Les ganglions de la base : – Globus pallidus, noyau caudé, et putamen entre autre : contrôle du mouvement Les changements anatomiques et physiologiques : Avec l’âge : – Diminution du poids du cerveau – Perte neuronales et axonales – Diminution de l’arborisation dendritique (à 60ans = 20% inf à l’arborisation d’une pers de 20ans.) – Augmentation du volume des ventricules – Détérioration des systèmes neurochimiques qui gouvernent la com. entre les neurones. Approche globale vs approche analytique : Approche analytique : atteinte d’une structure ou d’un processus cognitif spécifique. Approche globale : modification des ressources de traitement. – Hypothèse de la réduction des cap. attentionnelles – Hypothèse de la réduction de la vitesse de traitement – Hypothèse de la diminution des capacités de la MDT (voir dans un prochain cours) Réduction des capacités attentionnelles : Hypothèse d’un pool attentionnel limité. Diminution de ce pool attentionnel avec le vieillissement. Pas d’atteintes de l’âge sur les processus automatiques (lecture). Atteintes de l’âge sur les processus contrôlés (dénomination de couleurs) Effet Stroop – ( grosse perturbation dans la dénomination de couleurs en situation de non-congruence). Effet Stroop : Tâche : lire les mots Effet Stroop (suite) : Tâche: dénomination des couleurs : Effet Stroop (suite) : Tâche : dénomination de la couleur des mots Les processus contrôlés (dénomination) sont affectés par le vieillissement Effet Stroop : Lecture < couleur < interférence 30 tem p s en sec 25 20 jeunes 15 agés 10 5 0 lecture couleur situations expérimentales interférence Réduction de la vitesse de traitement : Dans cette hypothèse : – Le système cognitif = un réseau connexionniste – Concordance avec les donnés neurobiologiques du vieillissement => pertes neuronales et synaptiques – Par conséquent, lorsque l’on sollicite une partie de ce réseau, qui a été endommagé, il fonctionne plus lentement (utilisation de voies neuronales différentes, plus longues) Réduction de la MDT : schéma Réduction de la MDT: Voir plus tard quand on traitera la mémoire. MDT = mémoire à court terme Deux sous systèmes (calepin visuo-spatial, et stock phono.cf empan mnésique) gérer par l’administrateur central Rôle=maintient en mémoire à court terme des infos pendant leur traitement Diminution de stockage de cette mémoire Diminution des ressources attentionnelles de l’administrateur central