vieillir : les risques d`un effondrement moral et les chances d

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LA FORMATION AU SERVICE
DES PROFESSIONNELS DE
LA SANTÉ DEPUIS 1980
PROGRAMME DU COLLOQUE
JEUDI 9 MARS 2017
MAISON DE LA CHIMIE - PARIS 7e
VIEILLIR : LES RISQUES
D’UN EFFONDREMENT MORAL
ET LES CHANCES D’UN
REBONDISSEMENT PSYCHIQUE
COLLOQUE ORGANISÉ PAR :
Catherine MONFORT,
directrice fondatrice de l’AFAR
SOUS LA DIRECTION DE :
Dr Jean-Claude MONFORT,
psychogériatre, PHU honoraire
Dr Anne-Marie LEZY,
gériatre, chef de service honoraire AP-HP
LES INTERVENTIONS DE CE COLLOQUE
SERONT EN LIGNE SUR NOTRE SITE*
www.afar.fr
DANS LA RUBRIQUE COLLOQUES
* à partir du mois de mai 2017
PROGRAMME
VIEILLIR : LES RISQUES D’UN EFFONDREMENT MORAL
ET LES CHANCES D’UN REBONDISSEMENT PSYCHIQUE
ODPC habilité
à dispenser des
programmes de DPC
organisme gestionnaire
du développement
professionnel continu
Référence DPC
n°12001700007
MATIN :
09h00 - 09h15 OUVERTURE DU COLLOQUE
Catherine Monfort, directrice fondatrice de l'Afar
Dr Jean-Claude Monfort, psychogériatre, PHU honoraire
Dr Anne-Marie Lezy, gériatre, chef de service honoraire AP-HP
09h15 - 10h30 LE MONDE DE L’INVISIBLE. Modérateur : Dr Frédéric Munsch, gériatre, chef de pôle, CHU, Reims
09h15 - 09h30
Les dépressions masquées, les facteurs de protections plus forts que les marqueurs biologiques :
Dr Jean-Pierre Schuster, gérontopsychiatre, Hôpital Corentin Celton, AP-HP, Issy-les-Moulineaux
09h30 - 09h45
Les angoisses masquées, la chance de repérer des facteurs réversibles : Dr Georges Jovelet, psychogériatre,
chef de pôle honoraire, psychiatrie du sujet âgé
09h45 - 10h00
Les délires masqués, les folies privées ayant valeur d’ajustement adaptatif : Dr Joël Oberlin, psychiatre,
chef de pôle, CH de Rouffach
10h00 - 10h30
Table ronde et échanges avec la salle
10h30 - 11h00 Pause café
11h00 - 12h15 LE RETRAIT D'UN PRESQUE RIEN QUI POURRAIT TOUT CHANGER
Modérateur : Pr Joël Belmin, gériatre, chef de service, Hôpital Charles Foix, AP-HP, Ivry-sur-Seine
11h00 - 11h15
L’environnement naturel, la mise à l'abri des toxiques et des polluants : Dr Jean-Claude Monfort,
psychogériatre, PHU honoraire
11h15 - 11h30
Les médicaments, la chance de la déprescription : Dr Bernard Durand-Gasselin, gériatre, chef de service,
Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph
11h30 - 11h45
Le tuteur, le juge et le procureur, la levée des protections maltraitantes : Dr Olivier Drunat, gérontopsychiatre,
chef de service, Hôpital Bretonneau, AP-HP, Paris
11h45 - 12h15
Table ronde et échanges avec la salle
12h15 - 14h00 Pause déjeuner
APRÈS-MIDI :
14h00 - 15h15 L'ADJONCTION D'UN PRESQUE RIEN QUI POURRAIT TOUT CHANGER
Modérateur : Dr Cyril Hazif-Thomas, psychogériatre, CHRU, Brest
14h00 - 14h15
Du tag au street-art en institution gériatrique : Philippe Arezki, directeur du CH gérontologique de La Fère,
Aisne, Claude Kunetz, producteur de cinéma et directeur de la galerie Wallworks, Paris
14h15 - 14h30
La nuit en maison de retraite, le choix d’une vie nocturne : Françoise Desimpel, directrice d'EHPAD,
Résidence du Parc, Saint-Germain-la-Ville, Marne
14h30 - 14h45
Une Neztoile de joie : Vénus, docteur de la joie en milieu hospitalier pour l’association Neztoiles
14h45 - 15h15
Table ronde et échanges avec la salle
15h15 - 15h30 Pause
15h30 - 16h45 LES MYTHES ET L'APPORT D'UN IMAGINAIRE POUR SE DÉGAGER D'UNE RÉALITÉ CRUELLE
Modérateur : Pr Joël Ankri, gériatre, chef de service, Hôpital Sainte-Périne, AP-HP, Paris
15h30 - 15h45
Le mythe de Sisyphe, l'une des clés pour éviter le syndrome de glissement : Dr Anne-Marie Lezy, gériatre,
chef de service
15h45 - 16h00
Le mythe d'Ulysse, les protocoles pour garder le lien avec les sirènes sans y trouver la mort : Johanne
Oberlin, psychologue, CH de Rouffach
16h00 - 16h15
Le mythe des vampires, la métaphore de la mise en lumière pour chasser l’agresseur : Dr Jean-Claude
Monfort, psychogériatre, PHU honoraire
16h15 - 16h45
Table ronde et échanges avec la salle
16h45 - 17h00 CLÔTURE DU COLLOQUE
09h00 - 09h15
OUVERTURE DU COLLOQUE
Catherine MONFORT,
directrice fondatrice
de l’AFAR
Dr Jean-Claude MONFORT,
psychogériatre,
PHU honoraire
Dr Anne-Marie LEZY,
gériatre,
chef de service honoraire AP-HP
Vieillir, c’est vivre, c’est avancer en âge. A chaque instant il est possible de défaillir physiquement ou psychologiquement : c’est
l’apparition d’une maladie physique ou d’un trouble psychiatrique. Cancer du pancréas, du sein, de la prostate, des testicules,
leucémie, myélome, glioblastome. Hémiplégie, infarctus du myocarde. Glaucome, maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson,
sclérose en plaque. Hépatite B, grippe, sida, tuberculose. Attaques de panique, dépression, ou confusion délirante après un
passage au bloc opératoire pour une fracture du col du fémur.
L’angle d’approche traditionnel se décomposait en quatre étapes : définir les critères de la maladie, repérer ses premiers signes,
trouver la cause puis enfin chercher un traitement ciblé sur la destruction de cette cause. Un modèle était celui de la tuberculose
pulmonaire : crachement de sang, découverte de bacilles de Koch, isolement du malade contagieux dans un sanatorium éloigné
et en altitude, guérison obtenue par la prise de traitements antituberculeux, retour à la vie sociale.
L’histoire a ensuite montré que ce modèle cachait la complexité de ce qui sépare la bonne santé d’un état de maladie.
La génétique a identifié de multiples facteurs augmentant ou diminuant la probabilité du développement de maladies. Celles-ci
sont apparues dans leur diversité moléculaire, leur diversité de symptômes et surtout leur diversité dans la rapidité ou la lenteur
de leur évolution. De la plus maligne à la plus bénigne, de la plus rapide à la plus lente, de la plus visible à la plus invisible lorsque
le processus pathologique est plus lent que la vitesse de l’écoulement de la vie.
Les études épidémiologiques ont fait la part des maladies qui doivent être attribuées au hasard statistique et de celles qui
peuvent être attribuées à des facteurs pathogènes, génétiques ou environnementaux. Maladie après maladie, au-delà de ce qui
serait une dichotomie manichéenne, les données s’accumulent en faveur d’interactions entre un toxique de l’environnement et
un terrain génétique vulnérable. C’est l’histoire qui se dessine pour les maladies de Parkinson. Les interactions concernent
quelques substances neuroprotectrices, de multiples substances neurotoxiques, et de multiples facteurs génétiques. Dans le
domaine des troubles de la personnalité, l’étude de suivi des étudiants de Harvard a montré qu’une personnalité psychopathique
est un facteur d’enrichissement personnel et d’une longue durée de vie.
La gériatrie est apparue en raison de la polypathologie liée à l’augmentation de la durée moyenne de la vie. Considérée comme
un défi insurmontable ou comme une chance grâce à la théorie du seuil et des facteurs 1+2+3 du professeur Jean-Pierre
Bouchon. Cette théorie permet de sortir du choix impossible entre tout soigner ou abandonner la partie. La chance est de se
limiter à rechercher un facteur réversible et accessible à un traitement après analyse de la balance bénéfices – risques.
La psychogériatrie s’est construite grâce aux collaborations entre les gériatres et les psychiatres. Constat d’un seul cerveau plutôt
qu’un cerveau neurologique et un cerveau psychologique. Effets délétères de quelques approches pharmacologiques. Bienfait
des déprescriptions. Evolution favorable de malades à partir de l’introduction d’un soutien du conjoint. Enquêtes sur les histoires
de vie et changement de regard sur des malades anxio-dépressifs présentés jusqu'alors comme ayant une petite névrose ou de
grandes crises d’hystérie rebaptisées états dissociatifs. Découverte des névroses de révélation tardive, c’est-à-dire de mémoires
traumatiques imprimées dans la période zéro-trois ans. Levée des dissimulations et mise à jour d’auteurs de violences
psychologiques voire sexuelles sur les plus vulnérables, les enfants et les personnes âgées. Croisement des données pédiatriques
et psychogériatriques. Intérêt pour une réflexion systémique et un accompagnement soignant intégratif incluant l’histoire, la
géographie, l’appartenance à une famille, une culture ou un peuple.
Plus qu’une simple psychogénéalogie, il s’agit de prendre en compte les interactions, la complexité du vivant et faire une place
à une approche pluridisciplinaire qui pourrait être archéo-ethno-bio-psycho-socio-gérontologique.
En s’appuyant sur ce qui précède et sur la revue de la littérature, nous avons composé ce colloque avec quatre parties, en allant de
la plus simple à la plus inattendue :
La première partie concerne les maladies invisibles de l’esprit : dépressions masquées, angoisses cachées et folies privées. Selon
Socrate, l’enjeu est de se connaître pour éviter d’avoir un jour à se réveiller paniqué, mélancolique ou délirant.
La deuxième partie est centrée sur la recherche d’un presque rien qu’il serait possible de retirer pour ne pas voir l’éclosion d’une
maladie : retrait d’une substance neurotoxique pour éviter une maladie de Parkinson ou une maladie d’Alzheimer, retrait d’un
médicament pour éviter une maladie iatrogène, retrait d’une personne auteure de maltraitances pour éviter une révolte exprimée
par des comportements violents ou à l’opposé par un lâcher prise et un syndrome de glissement.
La troisième partie est dédiée à la recherche d’un facteur adjuvant, d’un presque rien qui pourrait être ajouté pour augmenter
l’efficacité des soins : création d’un lieu pour exercer l’art-thérapie, rencontre diurne d’un “docteur de la joie”, installation d’une
nouvelle vie nocturne pensée pour éviter les phénomènes d’anxiété qui se déclenchent avec le coucher du soleil (sundowning).
La quatrième partie fait appel au pouvoir apaisant universel des contes, des légendes, des fables et des mythes. Le mythe de Sisyphe
permet de regarder positivement les personnes qui déambulent, qui montent et qui descendent, sans cesse et sans raison apparente.
Albert Camus nous fait toucher du doigt la vertu adaptative de ces comportements qui pourraient être des protections contre une
mort par suicide. Le mythe d’Ulysse et de sa rencontre avec Circé permet de déculpabiliser les victimes de ce qui est aujourd'hui
appelé syndrome de soumission chimique. Le mythe d’Ulysse et de sa rencontre avec les sirènes montre le pouvoir d’attraction et
d’aimantation par une intelligence, celle d’une personne capable de lire dans le passé de la future victime qui succombe à un chant
mélodieux dont les paroles valorisent son passé. Enfin, le mythe des vampires permet d'aborder une réalité encore méconnue.
09h15 - 10h30
PREMIÈRE TABLE RONDE
LE MONDE DE L’INVISIBLE
modérateur
Dr Frédéric MUNSCH,
gériatre, chef de pôle, CHU, Reims
09h15 - 09h30
LES DÉPRESSIONS MASQUÉES, LES FACTEURS DE PROTECTIONS
PLUS FORTS QUE LES MARQUEURS BIOLOGIQUES
Un constat. La dépression masquée, ou dépression larvée, a été définie au début des
années soixante-dix par Paul Kielholz comme un “processus dépressif se manifestant en
premier lieu sur le plan somatique”. Cette entité clinique, endogène, non reconnue par
les classifications internationales, nous renvoie aux difficultés diagnostiques de la
dépression, et à son sous-diagnostic particulièrement fréquent chez les patients âgés
présentant de nombreuses comorbidités.
Dr Jean-Pierre SCHUSTER,
gérontopsychiatre,
Hôpital Corentin Celton,
AP-HP, Issy-les-Moulineaux
Un presque rien : entendre ce qui n’est pas dit et voir ce qui est masqué.
La notion de dépression masquée ne signifie pas que les symptômes psychiques ne sont
pas présents ou moins intenses. La souffrance psychique nécessite d’être entendue et
reconnue par le soignant comme une dimension pathologique. Au-delà du masque, c’est
de notre regard sur les personnes qui souffrent de dépression dont il est également
question.
09h30 - 09h45
LES ANGOISSES MASQUÉES,
LA CHANCE DE REPÉRER DES FACTEURS RÉVERSIBLES
L’angoisse est un affect consubstantiel à la condition humaine que l’on rencontre
particulièrement chez le sujet âgé confronté aux expériences de débordement, de
désorganisation ou de dépossession.
Dr Georges JOVELET,
psychogériatre,
chef de pôle honoraire,
psychiatrie du sujet âgé
Le constat de l’existence de deux paradoxes.
Le premier réside dans l’écart entre la rareté des études centrées sur l’émergence du
phénomène angoisse ou de ses équivalents à cet âge et la prescription généralisée de
benzodiazépines.
Le second, inattendu, est l’existence de formes masquées de l’angoisse : affect réputé
reconnu et identifiable par son expression psychique et corporelle, il est pourtant
souvent méconnu par le patient ou par le clinicien lui-même. Nous proposerons un
abord théorique des mécanismes de défense avec une lecture freudienne des
manifestations réprimées, déplacées et isolées. Ces situations seront illustrées avec des
vignettes cliniques. Les avancées neurophysiologiques de l’angoisse sont ici utiles car la
dimension neurocognitive fréquemment associée chez le sujet âgé complexifie les
cadres de référence.
La chance d’un presque rien. Repérer ces formes trompeuses est possible grâce à la rencontre du patient et de son entourage.
Cette rencontre ouvre à une interprétation clinique de la situation :
• Faciliter la verbalisation d’affects réprimés, l’expression d’un mal-être.
• Mettre du lien entre éprouvés, événements, représentations.
• Donner du sens là où domine la perplexité, la plainte somatique, le comportement de fuite et l’inhibition.
09h45 - 10h00
LES DÉLIRES MASQUÉS, LES FOLIES PRIVÉES
AYANT VALEUR D’AJUSTEMENT ADAPTATIF
Un constat. Une spécialité majeure de la psychiatrie de l’âge avancé est la forte
propension du sujet âgé à délirer. Parmi les sujets de plus de 85 ans sans trouble cognitif
majeur, plus de 10% présentent des troubles délirants. Cette fréquence a d’abord
valeur d’indice et d’alerte pour nous inciter à ne pas aborder les personnes âgées
délirantes comme on pourrait approcher les adultes jeunes qui délirent.
Dr Joël OBERLIN,
psychiatre,
chef de pôle, CH de Rouffach
Dans la confrontation quotidienne avec les personnes âgées délirantes, l’ajustement de
nos attitudes va découler de nos hypothèses sur les origines de ces délires. Une
première explication fait référence à la physiologie, à la fragilisation cérébrale liée au
vieillissement, à l’affaiblissement de la barrière naturelle permettant normalement de
maintenir une séparation franche entre ce qui est de l’ordre du réel et de ce qui ne l’est pas.
Une deuxième explication fait référence à l’un des socles de la gériatrie : la théorie du seuil. Plus la personne est âgée, plus elle est “usée”,
plus un délire minime invisible est possible, plus elle est vulnérable : un événement de vie majeur ou mineur mais ayant valeur de traumatisme peut faire franchir le seuil qui sépare le délire invisible du délire visible. Selon ces deux premières explications, le délire serait le
signe visible d’un affaiblissement et d’une baisse de performance du système nerveux.
Un presque rien qui pourrait tout changer : comprendre le sens caché d’un délire.
Une piste de réflexion se trouve à l’opposé des explications qui précèdent. La théorie psychodynamique se pose avec l’objectif de
rechercher un sens aux mouvements de la pensée les plus apparemment insensés. La difficulté la plus intolérable à un âge avancé serait
d’avoir à choisir l’attitude la plus adaptée lors de la confrontation à la mort, à l’absurde, à la cruauté, à l’échec de ses projets, à la chute
d’une idéologie ou d’une croyance. Délirer serait une solution, une résolution paradoxale à un problème insurmontable. Que faire
d’autre que délirer c’est-à-dire sortir du sillon ? Les autres “solutions” sont en effet des décisions lourdes : devenir violent avec les
proches, devenir opposant aux soins, se retirer lentement de la vie et glisser vers la mort, se suicider brutalement. Si nous acceptons
cette théorie, le délire apparaît comme un mécanisme ayant une fonction adaptative. Sauf si le patient a une adhésion inébranlable à un
délire dangereux, l’urgence est de respecter cette protection, cette auto-guérison.
10h00 - 10h30
TABLE RONDE
ÉCHANGES AVEC LA SALLE
10h30 - 11h00
PAUSE
CAFÉ
11h00 - 12h15
DEUXIÈME TABLE RONDE
LE RETRAIT D’UN PRESQUE RIEN
QUI POURRAIT TOUT CHANGER
modérateur
Pr Joël BELMIN, gériatre, chef de service,
hôpital Charles Foix, AP-HP, Ivry-sur-Seine
11h00 - 11h15
L’ENVIRONNEMENT NATUREL,
LA MISE À L’ABRI DES TOXIQUES ET DES POLLUANTS
Un constat. Maladie après maladie, au-delà de ce qui serait une dichotomie
manichéenne, les données s’accumulent en faveur d’interactions entre un toxique de
l’environnement et un terrain génétique vulnérable. La chance serait de rechercher et de
trouver la notion d’une exposition à un facteur toxique. L’espoir serait d’observer la
réversibilité des symptômes après l’arrêt du toxique. Parmi ces toxiques, nous en avons
sélectionné trois.
Dr Jean-Claude MONFORT,
psychogériatre, PHU honoraire
Le premier toxique en France est l’alcool. Sa toxicité directe est connue. Plus méconnue
est sa toxicité indirecte : les personnes qui s’alcoolisent ont assez de calories apportées
par l’alcool pour ne plus avoir besoin d’autres apports caloriques. C’est la disparition de
la faim. Les personnes ne se font plus à manger ou mangent rapidement quelques
produits industriels dont les processus de fabrication ont fait disparaître les vitamines.
Les carences en vitamine B1, B3, B6 et B12 vont être à l’origine des encéphalopathies
carentielles. Les symptômes, lorsqu’ils s’installent lentement, vont être ceux des
démences de type Alzheimer. Le risque est de ne pas centrer l’approche sur cette
carence. Plus que l’arrêt de l’alcool, rarement obtenu, la chance est le retour de
l’appétit pour des aliments frais riches en vitamines du groupe B.
Un deuxième toxique, plus controversé, est l’exposition à un métal lourd, le mercure. L’histoire remonte à l’apparition de l’industrie du
feutre en Angleterre. Ce nouveau tissu, amalgame de poils de lapin, imperméable, souple, facile à mettre en forme, est rapidement devenu
celui de la plupart des chapeaux vendus à Londres. Pour éviter la dispersion des poils de lapin, les artisans ont eu recours au mercure et
à sa capacité d’amalgamer les poils. Un siècle plus tard, les artisans chapeliers étaient reconnus comme malades, bizarres, excentriques. Ils
apparaissent ainsi dans les personnages de romans. C’est le chapelier fou introduit en 1865 par Lewis Caroll dans Alice au pays des
merveilles.
Peu après, le mercure a été retenu comme amalgame pour boucher les cavités des caries dentaires. Nommés à tort plombages, la
question de leur toxicité a été débattue au point d’être interdits dans les pays scandinaves. Probablement pas ou peu toxiques en soi, il
reste prudent, devant des baisses cognitives inexpliquées, de faire ouvrir la bouche à la recherche d’amalgames au mercure situés à côté,
au-dessus ou au-dessous d’amalgames en or.
Le contact de ces deux métaux se comporte comme une pile avec production d’un courant électrique aux dépens de l’anode et de la
cathode en mercure qui passe de l’état solide à l’état gazeux avec alors un risque d’accumulation dans les neurones. Ce risque est plus
élevé si le patient est porteur d’allèles apoE4 responsables d’une élimination lente du mercure. L’autre cause de présence de mercure à
un taux élevé dans les neurones est une alimentation riche en poissons ayant une demi-vie longue. La chance est la réversibilité des
troubles. Celle-ci sera illustrée par une situation clinique dans laquelle la personne âgée se présentait avec des symptômes cliniques
évocateurs d’une maladie d’Alzheimer.
Un troisième toxique ne fait plus débat. Il s’agit des pesticides. Les maladies de Parkinson, lorsqu’elles surviennent chez des professionnels
exposés, sont reconnues comme maladies professionnelles depuis un décret du 4 mai 2012, paru au Journal officiel le 6 mai 2012.
La chance est de diminuer son exposition aux pesticides. Le témoignage d’un viticulteur permettra de faire le point sur ce qui a été
fait et ce qu’il reste à faire.
11h15 - 11h30
LES MÉDICAMENTS,
LA CHANCE DE LA DÉPRESCRIPTION
Un constat. Il est commun, en vieillissant, de prendre de nombreux médicaments. Cela
s’explique bien à la fois par les pathologies chroniques dont le nombre augmente avec
l’âge, par la possibilité de ralentir l’évolution de ces pathologies par diverses
thérapeutiques, par la représentation symbolique forte du médicament miracle à laquelle
adhèrent habituellement les patients âgés, et enfin par la formation des médecins
compétents pour prescrire des médicaments plutôt que de les arrêter.
Dr Bernard
DURAND-GASSELIN,
gériatre, chef de service,
Groupe Hospitalier
Paris Saint-Joseph
Cependant, la non-prescription/déprescription commence à être sérieusement
encouragée. Les scandales pharmaceutiques des dernières années ou décennies ont
terni l’image du médicament bienfaiteur et tout-puissant ; le déficit croissant des
dépenses de santé incite les pouvoirs publics à favoriser les thérapeutiques non
médicamenteuses, moins coûteuses ; et les nouvelles lois sur la fin de vie posent les
questions de l’acharnement thérapeutique et de la limitation ou de l’arrêt des
thérapeutiques actives.
De réelles chances d’amélioration de la santé, voire de survie des patients âgés, sont
apportées par certaines situations de déprescription. En effet, les effets indésirables de
certains médicaments peuvent prendre le masque d’authentiques pathologies, l’arrêt de
ces thérapeutiques entraînant de spectaculaires améliorations ou guérisons ; et quelques
pathologies incurables du sujet âgé sont paradoxalement améliorées par la désescalade
thérapeutique voire l’arrêt des médicaments.
11h30 - 11h45
LE TUTEUR, LE JUGE ET LE PROCUREUR,
LA LEVÉE DES PROTECTIONS MALTRAITANTES
Un constat. Les protections juridiques ne sont pas un “petit rien”. Elles sont censées
aider les individus à maintenir leur capacité décisionnelle. Toutefois, l’organisation
actuelle de la protection tend surtout à se substituer à la personne dans tous ses actes
de la vie civile.
Les protections juridiques changent tout. Elles peuvent être injustes, inutiles,
disproportionnées, pénibles, aveugles, à mauvais escient, sources de conflits familiaux,
mal contrôlées, voire délétères. Elles sont toujours difficiles à lever.
Dr Olivier DRUNAT,
gérontopsychiatre, chef de service,
Hôpital Bretonneau, AP-HP, Paris
Des presque rien. Pour que les protections soient moins maltraitantes, nous
discuterons plusieurs propositions :
• La mise en place des mesures de protection demande une réelle concertation
juridique, médicale et sociale.
• Le suivi des mesures doit être attentif non seulement à la bonne gestion des biens de la
personne mais aussi de son confort psychologique.
• Les mandataires judiciaires à la protection des majeurs doivent avoir plus de temps
pour accompagner les individus.
• Les médecins donnant des avis pour la mise en place ou le renouvellement des mesures
de protection doivent être spécialement formés à ce type de questionnement.
• La prise en charge des personnes âgées doit se structurer différemment.
11h45 – 12h15
TABLE RONDE
ÉCHANGES AVEC LA SALLE
12h15 – 14h00
PAUSE
DÉJEUNER
14h00 – 15h30
TROISIÈME TABLE RONDE
L’ADJONCTION D’UN PRESQUE
RIEN QUI POURRAIT
TOUT CHANGER
modérateur
Dr Cyril HAZIF-THOMAS,
psychogériatre, CHRU, Brest
14h00 – 14h15
DU TAG AU STREET ART
EN INSTITUTION GÉRIATRIQUE
Un constat. Michel Foucault, dans “Surveiller et punir”, met en exergue que l’architecture
des prisons, des casernes et des hôpitaux est fondée sur le même paradigme : des
chambres bordant un couloir rectiligne… « pour imposer (par l’enfermement) une
conduite quelconque (et uniforme) à une multiplicité humaine quelconque ».
Une chance. Le Centre hospitalier gérontologique de La Fère (Aisne), conscient que
cette réclusion intra-muros implique chez le patient ou le résident une réclusion
intra-corpus et une perte d’identité, a créé en 2010 “La Lucciola”, un espace culturel
sciemment excentré des lieux d’hospitalisation et d’hébergement afin que chaque patient
ou résident sorte, sujet de lui-même, pour s’extérioriser volontairement via différents
ateliers d’art (vidéo, sculpture, piano, théâtre, peinture…) animés par des artistes
professionnels. Concept aux antipodes de “l’animation traditionnelle” contributive
d’enfermement.
Philippe AREZKI,
directeur du CH
gérontologique
de La Fère, Aisne
C’est dans ce cadre que Claude Kunetz, directeur de la galerie d’art urbain Wallworks,
propose à des artistes issus du mouvement graffiti et du street art d’intervenir à “La
Lucciola”. Et quoi de plus exultant que le street art en institution gériatrique avec le
graffeur international Gilbert Mazout ?
Claude KUNETZ,
producteur de cinéma
et directeur de la galerie Wallworks, Paris
14h15 – 14h30
LA NUIT EN MAISON DE RETRAITE,
LE CHOIX D’UNE VIE NOCTURNE
« La nuit. Rien. C’était là son horizon. Il était seul. Seul a un synonyme : mort. »
Victor Hugo, L’homme qui rit, 1869
Un constat. L’homme qui rit, de Victor Hugo, est rejoint chaque nuit par de nombreux
résidents d’EHPAD qui voient la porte de leur chambre se refermer sur le silence et
l’angoisse quand arrive 20h30, l’heure pour les équipes de jour de déposer leur blouse
pour prendre un repos bien mérité, mais certainement pas l’heure de dormir pour tous.
Alors que les personnes accueillies en EHPAD voient s’amenuiser leurs ressources
physiques et psychiques et ne sont plus en état de mettre en place les stratégies
d’adaptation susceptibles de les aider à traverser ce désert nocturne, l’organisation
institutionnelle réduit les sources de réconfort et, pour garantir le fonctionnement du
Françoise DESIMPEL,
système, tente d’organiser le sommeil de tous à son rythme. L’agitation nocturne de
directrice d’EHPAD,
certains résidents peut être considérée comme une forme de rébellion contre cet ordre
Résidence du Parc,
institutionnel, un sursaut pour affirmer les singularités qu’il voudrait effacer et donc la
Saint-Germain-la-Ville, Marne
demande d’une réponse nouvelle.
Un presque rien. Afin d’assurer le bien-être et la sécurité de tous, la Résidence du Parc, a choisi de faire une place à la vie nocturne des
résidents en organisant un accompagnement spécifique de 19h à 5h, respectueux des rythmes, qui permet de limiter les prescriptions
médicamenteuses trop souvent utilisées pour régler la question de la vie nocturne en institution. Aucune contention, ni physique ni chimique,
n’est mise en œuvre pour répondre à cette problématique, mais une vie sociale nocturne qui remplace le silence et le vide. Créé en 2011
à titre expérimental avec le soutien de l’ARS, le Noctambule, a fait l’objet d’évaluations régulières qui ont conduit à sa pérennisation en 2015
et à son inscription, en 2016, au nouveau schéma gérontologique départemental.
14h30 – 14h45
UNE NEZTOILE
DE JOIE
Un constat. La fréquence de la perte de l’élan vital chez les personnes hospitalisées en
cancérologie, en soins palliatifs et dans les services de long séjour.
Une chance pour nous. Ecouter, voir et découvrir une Neztoile dans son costume.
Artiste ou thérapeute professionnel, elle est un personnage fantastique, formé à la
relation et aux pratiques de bien-être. VÉNUS,
docteur de la joie en milieu
hospitalier pour l’association
Neztoiles
Une chance pour les patients. Une Neztoile apporte un soin de joie aux adultes
hospitalisés en cancérologie, dans les unités de soins palliatifs et autres services de long
séjour.
« Nous accompagnons les patients dans l’imaginaire.
Nous sommes des Docteurs de la joie, consultants en voyage, chercheurs de trésor,
passeurs de rêve...
Nous apportons aux patients et à leur entourage du mieux-être et de l’évasion,
ainsi qu’un autre regard sur la maladie, la vieillesse et la mort.
Nous désamorçons leurs angoisses et les aidons à retrouver des instants de bonheur
ou de paix.
Nous soulageons aussi les soignants dans la prise en charge de ces patients. »
14h45 - 15h15
TABLE RONDE
ÉCHANGES AVEC LA SALLE
15h15 - 15h30
PAUSE
15h30 – 16h45
QUATRIÈME TABLE RONDE
LES MYTHES ET L’APPORT D’UN
IMAGINAIRE POUR SE DÉGAGER
D’UNE RÉALITE CRUELLE
modérateur
Pr Joël ANKRI, gériatre, chef de service, Hôpital
Sainte-Périne, AP-HP, Paris
15h30 – 15h45
LE MYTHE DE SISYPHE, L’UNE DES CLÉS
POUR ÉVITER LE SYNDROME DE GLISSEMENT
Un constat. La mort par suicide est une priorité de santé publique. Toutes les actions
de prévention pour diminuer ce risque sont les bienvenues. Sisyphe, homme rusé,
roublard, possiblement psychopathe, pas obligatoirement sympathique, déjoue la juste
colère des dieux à maintes reprises. Ces derniers, épuisés, renoncent à le saisir pour
prendre une décision : attendre la mort de ce mortel pour mieux venir ensuite le cueillir
dans le royaume des morts et lui annoncer sa condamnation. Il sera pour l’éternité
condamné à remonter une pierre au sommet d’une colline. Condamné à vivre l’insensé.
Ce mythe montre l’absurdité d’une situation qui n’est que le résultat de conduites
humaines cyniques et cruelles.
Dr Anne-Marie LEZY,
gériatre, chef de service
honoraire AP-HP
La vie vaut-elle la peine d’être vécue ? Camus répond clairement, oui. Une vie faite, entre
autres, de réflexions philosophiques. La première phrase de son essai sur l’absurde, le
mythe de Sisyphe, est la suivante : « Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment
sérieux : c’est le suicide. »
En fin de vie, face à ce problème, faire comme Sisyphe, ne pas cesser de monter sa
pierre, nous dirions aujourd’hui déambuler, est une possibilité pour éviter une mauvaise
mort, la mort par suicide ou la mort à la suite d’un syndrome de glissement.
Une chance. Soutenu par la compréhension de ce mythe, notre regard de soignant pourrait valoriser ce qui apparait, aux yeux des
familles et des visiteurs, comme une vie dénuée de sens. Il y a de la place pour les encouragements à la déambulation, aux espaces de
déambulation, aux jardins thérapeutiques et aux activités assimilées.
15h45 – 16h00
LE MYTHE D’ULYSSE, LES PROTOCOLES POUR GARDER LE LIEN
AVEC LES SIRÈNES SANS Y TROUVER LA MORT
Un constat. L'âge avancé est un temps où la vulnérabilité psychique est remise sur le
métier à tisser. Durant cette période de vacillements, la personne âgée est susceptible
d'être soumise aux enjeux de la captation affective et/ou économique. Egalement
dénommé syndrome d’Ulysse et les sirènes, le syndrome de captation définit l’emprise
exercée par une personne tyrannique sur une personne âgée vulnérable. Temps où les
relations s'amenuisent, le vécu de solitude s'accentue et devient source de souffrance.
Johanne OBERLIN,
psychologue, CH de Rouffach
Dans ce contexte, nous pouvons considérer qu'il y a donc un manque, une “place vide”.
Ce “vide” devient un facteur de risque car il favorise la rencontre entre Ulysse et les
sirènes, c'est-à-dire la victime et le prédateur. Cette rencontre s'inscrit dans une
réciprocité de recherches et une mutualité de besoins. La quête de satisfaction soulève
la question de savoir où situer la limite et quel stade il est possible d'atteindre. S'agit-il de
la mort ?
Une chance. Le syndrome d'Ulysse et les sirènes montre qu’une captation affective est parfois un processus réversible. Comme le
montre Homère dans l’Odyssée, la personne captée peut échapper à l'effondrement psychique en établissant un dispositif anti-captation.
Cela demande un appui fiable de l'entourage et un nécessaire travail de prévention.
16h00 – 16h15
LE MYTHE DES VAMPIRES,
LA MÉTAPHORE DE LA MISE EN LUMIÈRE POUR CHASSER L’AGRESSEUR
Dans un contexte de soins aux personnes âgées, communiquer sur le thème des
vampires peut paraître atypique, dénué de sens et hors des priorités de santé publique.
Ce n’est hélas pas le cas.
Un constat. Les auteurs de violences sexuelles existent quel que soit leur âge. Ils
agressent les personnes vulnérables les plus jeunes comme les plus âgées. Si la pédophilie
commence à être reconnue, la gérontophilie reste un sujet tabou.
Dr Jean-Claude MONFORT,
psychogériatre, PHU honoraire
Notre communication dans The Lancet en 2011 (1) rendait compte de trois personnes
âgées auteures de violences sexuelles sur des personnes très âgées, peu autonomes, peu
capables de comprendre et de verbaliser avec des scores faibles au MMS. L’étude de
l’histoire de vie des agresseurs avait mis en évidence un passé de condamnations
récurrentes pour agressions sexuelles.
Six années se sont écoulées depuis cette publication. Cette réalité semble toujours aussi méconnue. Lorsque les faits sont révélés, ils sont
habituellement attribués à une désinhibition dans le cadre d’une démence fronto-temporale. Lorsqu’un soignant soulève l’hypothèse que
les agressions sexuelles pourraient être reliées à un passé de violences sexuelles, il s’expose à être disqualifié et parfois mis à l’index.
Face à ces maltraitances sexuelles et institutionnelles, face à ce déni massif et collectif, conscients du risque à nommer les faits, inspirés par
Jean de La Fontaine, nous sommes remontés dans le temps pour aller chercher une fable, en Transylvanie, au milieu du XVIIIe siècle. La
fable est un mythe, celui des vampires.
Après avoir ainsi voyagé dans les Carpathes, nous proposons aujourd’hui une définition opérationnelle des vampires. L’auteur est un
homme ou une femme, jeune ou âgé, avec ou sans démence, résident, visiteur, parfois soignant ou salarié de l’institution. L’auteur est invisible,
avec ou sans miroir. L’auteur agit le plus souvent la nuit. Lorsqu’il agit dans la journée, il le fait à l’abri de la lumière. Il approche sa victime
en usant de la séduction. Il n’utilise la force physique qu’en cas de résistance à l’emprise psychologique. Il ne laisse pas de traces. Des
signes indirects peuvent être observés comme des épidémies de mycoses ou de rectorragies inexpliquées. Le sang a coulé. Les victimes
peuvent en mourir, de cause indéterminée. Ayant survécu elles peuvent présenter des troubles du comportement inexpliqués. Plus
inattendu, certaines victimes, une fois mordues, peuvent à leur tour agir, invisibles et être à l’origine d’une ambiance d’excitation sexuelle
collective. Lorsqu’un soignant communique sur ces faits, il est probable qu’il lui soit opposé qu’il s’agit de faits irrationnels, d’un mythe.
Lorsque l’auteur est mis en lumière, il peut nier ou déclarer avec aplomb qu’il a agi en réponse à une demande, pour rendre service et
satisfaire avec humanité le besoin fondamental, non pris en compte, d’une personne malade.
(1) The Lancet, 2011;377(9762):300, janvier 2011, “From paedophilia to gerontophilia”, J.-C. Monfort, V. Villemur, A.-M. Lezy, S. Baron-Laforêt, R.-M. Dröes.
16h15 – 16h45
TABLE RONDE
ÉCHANGES AVEC LA SALLE
16h45 - 17h00
CLÔTURE
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