Retour d - Nouvelobs

Magnifiquement illustré, ce
livre est aussi une étude précise qui fait le point sur les
découvertes et les controverses les plus récentes. La vie
mouvementée du Caravage,
qui fut aussi un aventurier, un
amoureux, un assassin, est ici
évoquée, mais sans complaisance romanesque : pour expliquer chaque
moment de l'ceuvre par son contexte. Des lettres
retrouvées en 1987 (dont l'une écrite le 25 juin
1605 est de la main même du Caravage) permettent désormais de dater l'« Ecce Homo ». Des
interprétations diverses ont pu être récemment
apportées : ainsi la lecture christologique que
Calvesi faisait du tableau Jeune Garçon pelant
un fruit » (mondare signifiant à la fois peler et
purifier) s'est vue confortée par la découverte en
1987 d'une autre copie où un ange pose une
couronne sur la tête du jeune garçon, qui serait
donc bien l'allégorie du Christ. On retrouvera là
les deux versions du « Joueur de luth » : celle de
Leningrad, où une carafe de fleurs apporte la
transparence de l'eau et du verre, et celle qui,
après sa restauration, a été identifiée en 1990
comme une oeuvre authentique, où le Caravage a
ajouté une épinette et une cage à oiseaux. Mais
d'un tableau à l'autre les partitions diffèrent, et
l'auteur relève les titres de ces madrigaux étudiés
en 1989.
Sérénissime
Cinq cents ans d'histoire de la peinture sont ici
retracés dans l'alliance privilégiée que la Cité des
Doges conclut avec les arts. Près de deux cents
chefs-d'œuvre sont reproduits et commentés.
Certains détails, telle la grappe du raisin de la
Vierge àliEnfant endormi», de Cosme Tura, sont
agrandis pleine page. La lumière reflétée dans les
eaux de Venise a-t-elle une qualité particulière ?
De Bellini à Titien, au Tintoret, au Véronèse ou
au Canaletto, c'est toute l'aventure du colorito alla
veneziana que nous offre ce livre. Les amoureux
de Venise chériront également l'« Histoire de
Venise par la peinture » (sous la direction de
Georges Duby et de Guy Lobrichon, Belfond,
364 pages, 300 iii, 950 F). F. H.
e Le Sacrifice d'Isaac », par le Caravage
En 1985, on a pu préciser aussi que le peintre
n'avait pas été frappé d'un bannissement simple
mais du bannissement capital, c'est-à-dire la
peine de môn. Alors s'expliquent les dernières
années de là, vie du Caravage, sa fuite incessante
du Latium à>laples, de Naples à Malte, de Malte
Retour d
à la Sicile, et de nouveau de la Sicile à Naples.
Cette œuvre fait descendre la Renaissance dans les
tripots les plus louches, dans une pénombre
propice à tous les mauvais coups. F. H.
« Caravage », par Mia Cinotti, Adam Biro,
272 pages, 320 di., 750F
.
,
« La Peinture vénitienne », par Giovanna Scirè
Nepi, Flammarion, 288 pages, 180 ill., 495 F.
MicheAnge bâtisseur
Des dessins inédits, les conclusions de travaux
récents ont permis cette monographie exceptionnelle. Chaque réalisation, chaque projet est ici
relevé analysé avec pertinence, montrant comment Michel-Ange architecte s'oppose à Léonard
de Vinci et à Raphaël. En regardant et lisant ce
livre on s'aperçoit à nouveau que le génie italien
n'a cessé d'inventer le Cinquecento. Les apports
de Michel-Ange à l'art de son siècle sont innombrables mais on avait jusque-là négligé son oeuvre
d'architecte. Ce livre lui rend enfin justice.
E H.
« Michel-Ange architecte », par Giulio Argan,
Bruno Contardi, Gallimard[Electa, 400 pages,
624 iii., 790F.
• Le Club Camel Aventure prése'n'te I
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