Spé ψ 2003-2004 Devoir n°1 TRAITEMENT DU SIGNAL Partie I COMPORTEMENT DYNAMIQUE D’UNE LAME DE QUARTZ On considère une lame de quartz, cylindrique, de section S constante, d’axe Ox (de vecteur unir taire u X), dont les deux faces et en regard A et B sont métallisées. U La face B est fixée à l’abscisse x = 0. Au repos, l’épaisseur de la lame vaut e et ses faces ne sont pas chargées. En présence de sollicitations extérieures Face B Face A (soit une différence de potentiel U = U – U appliquée entre les faces, soit une A B r r r F force F = F u X appliquée sur la face A, soit les deux simultanément): –q q Ÿ l’épaisseur de la lame subit une petite variation ξ avec |ξ| << e et prend la valeur e + ξ. x Ÿ les faces A et B acquièrent respectivement les charges q et –q, e+ξ O réparties uniformément sur leur surface. figure 1 L’état de la lame est alors caractérisé par le couple de variables (q, ξ). Ce comportement s’appelle « effet piezoélectrique ». Lorsque la lame de quartz est soumise à une différence de potentiel variable U(t), sans contrainte mécanique extérieure autre que le contact de l’air, on admet, dans toute la suite, que U(t), q(t) et ξ(t) sont liées par le système d’équations : q U = + αξ C 2 d ξ dξ m 2 + δ + kξ + αq = 0 dt dt où les coefficients α, δ, m, k et C (grandeurs positives ) sont caractéristiques de la lame (par exemple, m est proportionnel à la masse de la lame). dξ I.1) Donner brièvement la signification du terme −δ . dt dξ(t ) I.2) Déterminer l’équation différentielle reliant la vitesse v(t) = à la différence de potendt tiel U(t) appliquée aux bornes du quartz en introduisant les quantités : LM MM MN k − α 2C mω 0 −αC , Q= (avec Q >> 1), H0 = m δ mω 0 V En déduire la fonction de transfert de la lame H ( jω ) = (exprimée à l’aide de H0, Q, ω0 et ω). U Quelle est la nature du filtre de fréquences correspondante ? I.3.On modélise une lame de quartz du point de vue électrique par le schéma de la figure 2 : a) Établir l’expression de l’impédance Lm 1 ω 12 − ω 2 A Cm de ce dipôle sous la forme Z AB = . B 2 2 jCω ω 2 − ω ω0 = FG H Spé ψ 2003-2004 IJ K page 1/5 C figure 2 Devoir n°1 b) Montrer que ce modèle est compatible avec le système d’équations données ci-dessus. c) On écrit l’impédance sous la forme ZAB = j.X1. Tracer X1 en fonction de ω. D’après l’étude du signe de X1, expliquer comment se comporte le dipôle AB sur chacun des intervalles [0, ω1], [ω1, ω2] et [ω2, +∞]. Suivant la taille du quartz et ses dimensions, sa fréquence de résonance est comprise entre 0,5 MHz et 15 MHz ou 500 kHz et 150 MHz. Partie II OSCILLATEUR A QUARTZ Les lames de quartz sont fréquemment utilisée pour réaliser des oscillateurs de précision. II-1.On réalise le montage de la figure 3 dans lequel se trouve la lame de quartz précédente, modélisée par le dipôle AB vu ci-dessus. Les impédances Z2, Z3 et Z4 sont imaginaires pures telles que Z2 = jX2, Z3 = jX3, Z4 = jX4. Il est conseillé d’utiliser les X + X2 variables S = X1 + X2 + X3 + X4 et R = 3 . RS X3 G.VE Z 2 A quelles conditions sur G, R et S le montage fonctionne-t-il en oscillateur sinusoïdal ? 1 , II-2. Dans ce cas précis, si Z2 = Z3 = Z4 = jC0ω quelles sont les valeurs du gain G et de la pulsation d’oscillation ωOSC (qui sera exprimée sous la forme ω 12 + α Cω 22 ω OSC = ) ? ; donner l’expression de αC. 1 + αC II-3. Déterminer la sensibilité relative s = VE Z3 dipôle AB Z4 figure 3 C0 ∂ω OSC pour C0 = 10 nF. . ω OSC ∂C0 Application numérique : calculer s pour C0 = 10 nF, sachant que ω1 = 1,79×107 rad.s–1, ω2 = 1,80×107 rad.s–1 et C = 4 pF. Quelle est la fréquence d’oscillation du système ? Partie III TELEMETRIE Un télémètre est un dispositif (figure 1) permettant de mesurer des distances. Il est constitué d’un émetteur et d’un récepteur supposés petits et très proches l’un de télémètre émetteur l’autre. L’émetteur envoie à l’instant t1 une impulsion qui, après propagation obstacle à la célérité c et réflexion sur un obstacle, revient vers le télémètre et est détectée par le récepteur à l’instant t2. Dans cette partie, on se propose d’étudier les caractéristiques d’un récepteur télémètre à ultrasons pour lequel l’émetteur et le récepteur sont des lames de figure 4 quartz possédant des propriétés piézo-électriques. III.A - L’émetteur III.A.1) On suppose U(t) que est un échelon de tension d’amplitude E, le cristal de quartz étant initialement au repos. Montrer que la solution v(t) de cette équation peut se mettre sous la forme : v (t ) = Ae Spé ψ 2003-2004 − page 2/5 t τ c h sin ω '0t Devoir n°1 et donner les expressions de τ et ω’0 en fonction de Q et ω0. On ne cherchera pas à déterminer la constante A. Dans toute la suite, on pourra supposer ω’0 ≈ ω0. III.A.2) On définit le temps de réponse τE de l’émetteur comme le temps au bout duquel le signal est inférieur à 5% de sa valeur initiale. Exprimer τE. III.B - Récepteur Réciproquement, lorsque la lame de quartz est soumise à une onde ultrasonore qui impose à l’une de ses faces de vibrer à la vitesse v’(t), on recueille une différence de potentiel U’(t) telle que, en U' régime sinusoïdal établi, on puisse écrire, en notation complexe : K ( jω ) = , où la fonction de transv' fert K(jω) a une expression analogue à celle de la fonction H(jω) de la question I.A.5) dans laquelle on a simplement remplacé H0 par le coefficient réel et constant K0, les valeurs de Q et de ω0 étant les mêmes que pour l’émetteur. III.B.1) Donner l’équation différentielle reliant U’(t) et v’(t). III.B.2) On considère un récepteur recevant l’onde émise par un émetteur sollicité par un éche− t b g lon de tension, de la forme : v ' (t ) = Be τ sin ω 0t . Que devient l’équation différentielle précédente ? III.B.3) On suppose que, dans cette question, Q est infini (pour l’émetteur et le récepteur). Vérifier que l’équation ci-dessus s’écrit : b g b g d 2U ' + ω 20U ' = K0ω 20 B cos ω 0 t . 2 dt Déterminer la constante U’0 telle que U ∞' (t ) = U 0' ω 0 t sin ω 0t soit solution de cette équation. III.B.4) La solution générale de l’équation obtenue en III.B.1) est assez compliquée. On admettra que, pour Q suffisamment grand mais fini, cette solution peut pratiquement se mettre sous la forme : − t τ b g U (t ) = U e ω 0 t sin ω 0 t avec les valeurs de τ, U’0 et ω0 trouvées précédemment. Déterminer la valeur t0 de t correspondant au maximum de l’amplitude de l’enveloppe de ce signal. III.B.5) Application numérique Début du signal U’ : on a relevé figure 5 un tel signal U’(t), l’unité de temps étant la microseconde. t (en µs) Évaluer l’ordre de grandeur de ω la fréquence f 0 = 0 et du facteur Q. 2π figure 5 ' ' 0 III.C - Le choix de la tension d’alimentation En pratique, l’amplitude T1 du signal reçu par le récepteur U(t) diminue lorsque la distance téléT2 mètre-obstacle augmente. Pour E pouvoir mesurer de grandes dis0 tances, il faut augmenter la puissance transmise à l’émetteur. –E Pour y arriver, on l’excite périodiquement par des salves T t figure 6 3 Spé ψ 2003-2004 page 3/5 Devoir n°1 d’impulsions. La figure 6 représente une tension d’excitation comportant 3 salves de 4 impulsions (les échelles de temps ne sont pas respectées). On note T3 la période des impulsions, T2 la durée d’une salve et T1 la période des salves. III.C.1) Détermination de T3: v a) On considère la fonction de transfert complexe H ( jω ) = de l’émetteur établie à la U question I.2 en régime sinusoïdal forcé. Déterminer le module H = |H| en fonction de H0, Q, ω0 et ω. Pour quelle valeur de ω la fonction H(ω) est-elle maximale ? Quelle est la valeur HMAX de ce maxiH mum ? Entre quelles valeurs ω1 et ω2 (ω1 < ω2) de la pulsation, H(ω) est-elle supérieure à MAX ? Cal2 culer ∆ω = ω2 - ω1 en fonction de Q et de ω0. b) Tracer l’allure H de en fonction de la pulsation ω pour Q = 25. 1 c) Pour toute la suite du problème on choisit T3 = . Expliquer pourquoi la réponse en f0 vitesse v(t)de la face A de la lame de quartz au signal U(t) de la figure 6 est pratiquement la même (à un 4 facteur près) que si les salves de durée T2 étaient constituées de portions de sinusoïdes d’expression π Esinω0t (pour celle qui débute en t = 0). III.C.2) Détermination de T2. On admet que le régime transitoire correspondant à la salve du sit − 4 HMAX E τ gnal U(t) débutant à t = 0, est de la forme : v (t ) = 1 − e sin(ω 0t ) π FG H IJ K Dans cette expression, τ est la constante de temps de la lame définie à la question III.A.1. Dessiner l’allure de l’enveloppe de ce régime transitoire dans le cas où f0 = 40,00 kHz, Q = 25 et T2 = 2τ (valeur qui sera conservée par la suite). Pourquoi est-il peu intéressant de prendre T2 > 2τ ? III.C.3) Détermination de T1. Déterminer la valeur minimale T1 de permettant de mesurer toutes les distances dans l’intervalle [0, LMAX] sans ambiguïté. Calculer la valeur numérique de T1 pour LMAX = 10 m et c = 345 m.s–1. E R R R e(t) ⇔ + ►∞ – R u+(t) C 2R e M s s(t) u–(t) figure 7 III.D - Le circuit d’alimentation Les amplificateurs opérationnels utilisés sont considérés comme idéaux. Ils fonctionnent en régime de saturation. Les tensions de saturation en sortie sont notés +E et –E. III.D.1) Oscillateur commandé : on considère le montage M de la figure 7. a) Déterminer la tension u+(t) en fonction de e(t), s(t) et E. Spé ψ 2003-2004 page 4/5 Devoir n°1 b) Fonctionnement en mode bloqué : on suppose e(t) = –E. Montrer, qu’en régime établi indépendant du temps, la tension de sortie s(t) conserve toujours la même valeur que l’on déterminera. c) Fonctionnement en mode multivibrateur : on suppose . e(t) = +E i) Montrer que la tension de sortie s(t) ne peut garder une valeur constante (+E ou –E) en régime établi. 2 ii) Déterminer l’équation différentielle liant u–(t) à s(t). On posera τ a = RC . 3 E iii) On choisit l’origine des temps telle que u− (0) = − et s(0) = +E. 3 E Résoudre l’équation différentielle et donner l’expression de u–(t) pour u− (t ) < . Que se passe3 E t-il à l’instant t0 où u− (t 0 ) = ? Que se passe-t-il après ? 3 iv) Tracer soigneusement, pour une période du signal de sortie, les graphes de u-(t) et s(t). v) En déduire la période T de s(t) en fonction de τa. III.D.2) Générateur d’impulsions : on considère le montage M’ de la figure 8. C’ 2R + ►∞ – e(t) u(t) R E 3 ⇔ e M’ s s(t) figure 8 a) On suppose que la tension e(t) est constante. Montrer que le montage possède, en régime établi (indépendant du temps), un seul état stable, et donner la valeur de s(t) correspondante. b) Déterminer, en régime variable, l’équation différentielle liant u(t) à e(t). On posera τ m = 3RC' . c) On suppose qu’à l’instant t = 0–, e(0–) = –E et que le régime établi est atteint. À l’instant t = 0, l’entrée bascule et e(t) prend la valeur e(0+) = +E. Déterminer la valeur de la tension u(0+). d) Déterminer l’évolution de u(t) à partir de cet instant. e) La tension d’entrée est un signal rectangulaire symétrique prenant les valeurs +E et -E, de période T ’. Tracer soigneusement sur le même graphe, pour T ’ = 10 τm et pendant une période de e(t), les tensions e(t), u(t) et s(t). f) Donner la largeur T2’ des impulsions de sortie correspondantes en fonction de τm. III.D.3) Association des circuits précédents. a) Montrer comment, en combinant en série un circuit M1 de type M, un circuit M’ et un second circuit M2 de type M, on peut réaliser les salves décrites sur la figure 4. b) Application numérique : on prend R = 1,0 kΩ pour tous les circuits. Avec les notations de la figure 6 on prend T1 = 60 ms, T2 = 0,40 ms et T3 = 25 µs. Déterminer les valeurs numériques qu’il faut donner aux différentes capacités (C1 pour M1, C’ pour M’ et C2 pour M2). Spé ψ 2003-2004 page 5/5 Devoir n°1