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Les guides CCE
NIGERIA
Affaires
ou ne pas faire !
Partir à la conquête du
marché nigérian.
Des clés pour mieux
comprendre le pays.
NIGERIA
Affaires
ou ne pas faire !
Partir à la conquête du marché
nigérian.
Des clés pour mieux comprendre
le pays.
PREFACE
Au-delà de certains clichés médiatiques qui alimentent
une perception souvent contrastée, le Nigeria, géant de
l’Afrique, est devenu incontournable sur la scène économique mondiale.
Avec un PIB réactualisé qui le
place désormais au premier
rang des pays du continent, ce
pays offre incontestablement
d’immenses opportunités de
débouchés et de partenariats,
tant commerciaux qu’industriels, dans de nombreux
secteurs d’activité.
Sa population de 177 millions
d’habitants est déjà l’équivalent de celle de tout le Maghreb, du Maroc à l’Egypte :
1 Africain sur 5 est Nigerian! Elle devrait doubler d’ici
une vingtaine d’années, ce qui positionnera le Nigeria
parmi les cinq plus peuplés du monde ; elle présente une
classe moyenne estimée à 20%, en plein essor et aux
larges perspectives en termes de pouvoir d’achat.
A l’instar de la présence historique sur ce marché de
certains de nos grands groupes, mais également de nos
concurrents notamment européens, nos ETI et les PME à
vocation mondiale pourront assurément y trouver de réels
potentiels de croissance. Le pays, qui certes connait des
difficultés en matière de sécurité et de déficiences en
terme d’infrastructures publiques, a cependant enregistré durant ces huit dernières années une augmentation
annuelle de son PIB de près de 7%.
La relation bilatérale diplomatique et politique entre la
France et le Nigéria s’est très largement renforcée durant
ces dernières années, et ceci au plus haut niveau : elle
doit aujourd’hui s’ouvrir entièrement à la démarche de
nos entreprises qui, j’en suis persuadé, sauront trouver
avec succès toute leur place sur ce marché de premier
plan.
Jacques Champagne de Labriolle
Ambassadeur de France au Nigéria
AVANT-PROPOS
Le Nigeria est un géant africain en pleine croissance et
à n’en pas douter un grand du monde en devenir ! Les
relations entre nos deux pays n’ont cessé de progresser
ces dernières années, et pourraient profiter plus encore
aux deux partenaires en s’intensifiant. En 2014, bien
des Français se seront passionnés pour l’affrontement
footballistique entre nos deux valeureuses sélections
nationales lors de la Coupe du Monde qui s’est déroulée au Brésil ; d’autres auront également retenu que
le Nigeria était devenu la 1ère économie d’Afrique ;
d’autres enfin, que nos deux pays établissent des liens de
coopération sur de nombreux sujets, parmi lesquels des
sujets stratégiques, où chacun se prête main-forte pour
établir un climat de paix dans le voisinage Nigérian qui
soit favorable aux échanges entre les peuples¹.
Dans les faits : le Nigeria est le 1er producteur d’hydrocarbures en Afrique et le 8ème dans le monde avec des
réserves gargantuesques, et sachant que leur exploitation
n’a pas encore atteint son plein potentiel. Il est aussi
un partenaire de tout premier ordre, incontournable en
Afrique subsaharienne, pour de nombreux pays d’Europe
et du monde, et cumule les bons chiffres, en Afrique :
1ère économie, 1er producteur d’hydrocarbures, 1ère
population, plus grand nombre de terminaux de téléphonie mobile… ; dans le monde : 1er producteur d’igname
et de manioc, 4ème producteur de cacao… une croissance forte et stable depuis plus d’une dizaine d’années
(6,87% en 2013). Et pourtant, le Nigeria souffre
d’importantes difficultés infrastructurelles qui tendent
à ralentir sa croissance, transport, électricité, réseaux
gaziers, traitement des eaux, etc.
Le pays doit relever de nombreux défis, mais en y
parvenant, il se sera hissé parmi les grands Etats de ce
monde.
Le gouvernement fédéral fixait déjà l’objectif d’intégrer
le club des vingt premières économies mondiales avant
que le nouveau calcul du PIB, dont les chiffres ont été
publiés en avril, ne le fasse passer de la 38ème à la
26ème place. L’agence de notation Moody’s le voit même
devenir 15ème économie à l’horizon 2050.
¹ Les 6 et 7 décembre s’est tenu à Paris un Sommet pour la Sécurité et la
Paix en Afrique, suivi le 17 mai, d’un sommet plus spécifiquement pour
la sécurité au Nigeria.
Il aura alors dépassé les pays scandinaves, les Pays-Bas,
la Turquie, l’Indonésie, la Corée du Sud, se rapprochant
du Mexique, de l’Espagne et de l’Inde…
Le Nigeria poursuit sa progression économique, mais
aussi sociale et culturelle, pour laquelle les entreprises
françaises peuvent proposer des solutions de qualité,
mais il convient de ne pas laisser passer son heure dans
un pays où la concurrence est forte !
J’en profite pour remercier Yves-Robert Lefébure et Pierre
Decoussy avec qui j’ai travaillé pour produire ce document introductif à ce pays fascinant.
Mes remerciements vont aussi aux membres de la
Section Nigeria des CCEF qui ont corrigé et relu les
épreuves.
Laurent Couderc
Président de la Section Nigeria des CCEF
Section Nigeria en Mars 2015
M. Karim BELKAID
DELATTRE BEZONS NIGERIA LTD
M. Laurent COUDERC
PONTICELLI NIGERIA LTD
M. Olivier FAGES
PERNOD-RICARD NIGERIA LTD
M. André GUILLOU
BOUYGUES NIGERIA
M. Marcel HOCHET
GREENELEC
M. Yves-Robert LEFEBURE
TOTAL UPSTREAM NIGERIA LTD.
M. Olivier LENOIR
UNITED CIMENT CO. LTD
M. Stephan MALAUSSENE
W.J. BUSH & CO NIGERIA LTD.
M. Eric MAYDIEU
PSA
M. Thomas PELLETIER
CFAO MOTORS NIGERIA LTD
M. Eric PEYSSON
AMBER RESOURCES NIGERIA LTD
Mme. Elisabeth PROUST
TOTAL UPSTREAM NIGERIA LTD.
M. Guillaume ROUX
LAFARGE AFRICA PLC.
M. Walid SHETA
SCHNEIDER ELECTRIC NIGERIA LTD.
M. Jean Raoul TAUZIN
AIR FRANCE - KLM
M. Jean-Chritophe TRANCHEPAIN
BOLLORE AFRICA LOGISTICS
M. Régis TROMEUR
CFAO GENERAL IMPORT & DISTRIBUTION
M. Alexis VOVK
TOTAL NIGERIA PLC
M. Hatim ZOUGARI
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MISE EN GARDE
Le Nigeria nous apparaît de France, à bien des égards,
comme un pays méconnu. La France entretient des
rapports anciens avec l’Afrique, qui reste très présente
dans l’imaginaire collectif français. Si le Nigeria est l’un
des premiers partenaires commerciaux de la France en
Afrique subsaharienne, cette dernière est restée plus
proche des pays francophones. C’est qu’en effet le Nigeria, où l’on parle l’anglais, est plus proche culturellement
des pays anglo-saxons, et que parallèlement la France
s’est maintenue à l’écart des pays d’Afrique anglophone.
Pour aborder le Nigeria, il faut abandonner une partie
des connaissances ou des repères que l’on peut avoir en
pays francophone pour adopter l’esprit des BRICS et plus
récemment, et surtout plus précisément, des MINT² dont
on estime que le poids économique sera décisif sur notre
siècle. Mosaïque ethnique, puissance démographique,
industrielle, énergétique, le Nigeria dispose de plusieurs
atouts en main qu’il entend jouer selon ses propres règles
dès qu’il s’agit d’aborder son marché.
Ce guide n’entend pas offrir une démarche exhaustive
pour aborder le Nigeria – sa complexité réclamant plus
qu’un simple opus – mais il propose toutefois des clés
pour sa compréhension, et apporte des arguments pour
convaincre, s’il en est besoin, qu’il s’agit d’un marché
d’avenir. Avec l’atonie actuelle des marchés européens,
ce dernier peut être un formidable relais de croissance
pour les entreprises françaises, qui jouissent toujours
d’une bonne réputation. Il faut cependant garder à
l’esprit qu’une solidité financière et un certain esprit
aventurier sont nécessaires pour s’installer dans le pays
durablement.
La démarche proposée repose donc sur la recherche
d’une meilleure compréhension du Nigeria en trois
étapes :
1/ un tour d’horizon de l’économie du pays, en particulier
ce que révèle le PIB récemment réévalué sur une base
élargie d’activités
2/ suivi d’un tableau géographique, historique et culturel
afin de saisir une partie des éléments qui déterminent le
² BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud ; MINT : Mexique, Indonésie, Nigeria, Turquie
caractère du pays et peuvent influencer la conduite des
affaires,
3/ pour conclure enfin sur ce qu’il faut savoir pour
entreprendre au Nigeria, aspects règlementaires, régime
d’importations, spécificités et fiscalité.
En trois étapes, le lecteur ne pourra pas se prétendre
érudit sur le Nigeria, mais il sera déjà en partie armé.
Par ailleurs, il pourra trouver aussi de l’aide et du soutien
dans ses démarches, auprès des CCEF, de la Délégation
du Service Public – Ubifrance sur place, ainsi qu’auprès
du Service Economique Régional de l’Ambassade.
SOMMAIRE
LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU
page 17
Tableau de l’économie du Nigeria
page 17
Six secteurs matures
page 18
Quatre secteurs en croissance
page 23
Le poids démographique, un atout et un défi
page 26
ASPECT GÉOGRAPHIQUES,
POLITIQUES ET CULTURELS
page 31
Géographie
page 31
Infrastructures
page 33
Économie
page 33
Politique et culture
page 36
FAIRES DES AFFAIRES AU NIGERIA
page 41
Un marche émergent et protégé
page 41
Entreprendre et investir au Nigeria
page 42
L’investissement direct
page 43
Une introduction à la fiscalité et au social
page 45
Le local content
page 46
Le régime d’importation
page 47
INFOS ET ADRESSE UTILES
page 52
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plus de 1 000 000 hab.
(Agglomération de Lagos :
12 750 000 hab. en 1999)
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plus de 600 000 hab. REP.
plus de 300 000 hab.
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plus de 100 000 hab.
autre localité importante
autre localité
Capitale d'Etat fédéral
Douala
Malabo
Bioco
Yaoundé
0 km
60
120
180 km
LE NIGERIA,
DÉPASSER
L’INCONNU
Tableau de l’économie du Nigeria
Le 1er marché d’Afrique, une économie en
transformation
L
’année 2014 a été riche en événements plus ou
moins heureux pour le Nigeria. Celui qui nous
intéresse au premier chef, est l’actualisation du
calcul de son PIB sur une base élargie d’activités.
Il est devenu le premier marché d’Afrique devant
l’Afrique du Sud et l’Egypte. Et d’une économie
de rente dominée par les hydrocarbures, le Nigeria
est passé à une économie plus diversifiée cette fois
dominée par les services, à près de 52%. Des succès
se dessinent par exemple dans l’agroalimentaire
grâce au potentiel qu’offre une impressionnante
démographie de 170 millions d’habitants, ou avec
la naissante et florissante industrie du film, appelée
Nollywood, qui produit un plus grand nombre de
films par an que son aînée américaine. Le Nigeria
doit faire face à de nombreux défis, dont celui des
infrastructures : électricité, transport, eau, santé
publique, etc. Et en dépit de ses difficultés, il
maintient depuis plus de dix ans une croissance
forte (6,7% en 2013), maintient ses finances saines,
réussit à neutraliser l’épidémie d’ebola qui aurait pu
faire irruption avec des cas déclarés en juillet, et voit
émerger une importante classe moyenne, aujourd’hui
estimée à 38 millions d’habitants.
Le pays fait partie des tous premiers partenaires commerciaux
de la France en Afrique subsaharienne. Il est également le
premier partenaire commercial de nombreuses économies sur
tous les continents. La France, parmi tous ces partenaires,
ne figure qu’à la 10ème place des fournisseurs du Nigeria,
avec 57 Mds USD d’exportation vers le Nigeria et 94 Mds
d’importation du Nigeria en 2012. Notre balance est
largement déficitaire, en raison de la place prépondérante des
hydrocarbures dans nos imports.
Malgré un contexte économique moins favorable, les
exportations françaises au Nigeria se sont maintenues en 2014
au même niveau qu’en 2013, grâce aux bonnes performances
17
LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU
des exportations de produits pétroliers et raffinés (+22,2%)
et de machines industrielles et agricoles (+41,8%). Les
importations en provenance du Nigéria, constituées à 90% de
pétrole brut, ont connu une croissance de 8,4% en 2014, le
pays s’affirmant comme l’un des fournisseurs d’hydrocarbures
les plus importants pour l’économie française. Pour autant,
le déficit commercial s’est accru en 2014, pour atteindre
2,6 Mds d’EUR contre 2,3 Mds EUR.
18
« La France ne figure qu’à la 10ème place
des fournisseurs du Nigeria »
Il est certain que le Nigeria mérite son image de pays pétrolier
en étant le 1er producteur africain et le 8ème mondial. En
2013, sa production atteignait 2,4 millions de barils par jours
(Mbj), ses réserves prouvées en pétrole représentent 4% des
réserves de l’OPEP et 3% des réserves mondiales. Et il se
place également au 7ème rang mondial grâce à ses réserves
en gaz naturel. Ajoutons encore que cette industrie représente
95% des exportations du pays et 75% des recettes fiscales du
gouvernement fédéral.
Néanmoins, il convient de retenir que les hydrocarbures ne
contribuent plus qu’à hauteur de 14% au PIB du Nigeria, et
que son économie est aujourd’hui beaucoup plus diversifiée.
Les analystes soulignent actuellement l’importance de six
secteurs « matures » comptant pour l’essentiel des activités,
et cinq secteurs en croissance qui enregistrent actuellement
un « boom », dont on se propose de faire le tour ci-après.
Six secteurs matures
Les chiffres sont ici assez significatifs. Selon l’ancien PIB
(2012), l’agriculture représentait 40% du PIB contre 22%
aujourd’hui ; le secteur des hydrocarbures passe de 17% à
14% ; et surtout la contribution du tertiaire au PIB passe de
16,8% à 52% !
La publication des nouveaux chiffres du PIB a révélé que
l’économie moderne du Nigeria est devenue en premier lieu
une économie de services, et seulement ensuite des secteurs
primaires et secondaires. Il a également révélé une diminution
relative de la dette, passée de 11% à 6,7%. Ce qui diminue
aussi, par voie de conséquence, relativement la part des
recettes publiques qui tombent à 4% du nouveau PIB.
Les spécialistes admettent généralement que l’économie du
Nigeria repose sur six secteurs matures qui cumulent l’essentiel du PIB, et que quatre secteurs en croissance émergent, et
attestent que l’économie du pays est en pleine modernisation
et en plein développement.
L’agriculture
Ainsi même déclinante en part du PIB, l’agriculture reste un
pilier de l’activité économique du pays qui a été une puissance
agricole. Outre le cacao, dont il est le 4ème producteur dans
le monde (derrière la Côte d’Ivoire, l’Indonésie et le Ghana),
l’igname et le manioc, dont il est le 1er producteur mondial
(qui appartient aux mœurs alimentaires locales), l’hévéa et le
coton ont été avec l’huile de palme des produits phares de
l’agriculture nigériane.
« Le Nigeria est le 4ème producteur mondial
de Cacao et le 1er d’igname et de manioc,
qui sont profondément ancrés dans la culture
locale. »
Dans un avenir plus ou moins
proche, ces cultures pourraient
être revalorisées pour répondre aux
besoins locaux des industries ou
pour l’exportation. Pour l’heure,
l’agriculture est essentiellement
dirigée vers la fourniture de
l’agro-industrie.
Le
Ministère
fédéral s’efforce d’organiser la
filière, en particulier la structure
de production, en réunissant les
petites exploitations traditionnelles
et familiales en coopératives, et
rassembler ainsi les conditions
favorables à une production agricole
permettant une meilleure autonomie
alimentaire et industrielle.
Ci-dessus, une cabosse de cacao ouverte.
Crédits photo : Pierre Decoussy/ FNCCI
Ubifrance
De ce point de vu, il reste beaucoup à faire et à fournir :
formation, infrastructures post-récolte de traitement et de
stockage, usage d’intrants, mécanisation à grande échelle
de l’agriculture nigériane. Les investissements venant de
l’intérieur comme de l’extérieur sont recherchés et très
appréciés.
Certaines sociétés agro-industrielles, notamment parmi la
concurrence internationale, ont apporté des éléments de
LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU
Ces six secteurs, atouts traditionnels du pays, participent
pleinement à la croissance. Il s’agit de l’agriculture et
l’agroalimentaire, le commerce et distribution, l’industrie des
hydrocarbures, les services et technologies de l’information et
de la communication, et la construction.
19
LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU
structuration de quelques-unes des filières (pour citer des
exemples : le cacao, l’huile de palme, le sésame) pour s’assurer une fourniture régulière. Mais les manques sont globaux,
et les opportunités peuvent se dessiner à tous les niveaux pour
les professionnels français, dont l’expertise est reconnue et
appréciée dans le domaine.
L’agroalimentaire
20
La filière agroalimentaire est elle aussi un pilier de l’économie
nigériane avec une consommation importante grâce à l’apport
de la filière agricole notamment. Les productions de céréales,
maïs et sorgho, fournissent une puissante industrie brassicole.
L’élevage avicole et la production d’œufs sont parmi les toutes
premières du continent. Les grandes marques internationales,
Nestlé, Unilever, Coca-Cola, etc. sont présentes depuis
longtemps. Les modes et les habitudes de consommation
évoluent également, avec une plus grande ouverture sur
l’international : à côté des boissons traditionnelles (bières, gin
et vins de palme locaux), les Nigérians sont consommateurs
de vins et spiritueux importés, lesquels suivent une courbe
de croissance assez élevée. Au milieu de cette offre très
concurrentielle, les produits français jouissent d’une
excellente réputation.
Le commerce et distribution
Dans la même lignée, les habitudes de consommations nigérianes évoluent et s’internationalisent. Le secteur de la distribution et de la redistribution est lui aussi en pleine mutation.
La grande distribution, s’étend au Nigeria comme dans toute
l’Afrique de l’Ouest et modifie la structure d’approvisionnement
et la gestion des stocks. Cette évolution va de pair avec la
progression de l’urbanisation des pays d’Afrique de l’Ouest,
dont la population était à 65% rurale en 2007, et qui devrait
atteindre cette proportion de population urbaine en 2025.
Dans ce contexte d’urbanisation et d’émergence de la classe
moyenne, consommation et distribution se transforment pour
répondre aux habitudes d’une population de citadins. Le
Nigeria compte un énorme potentiel avec 24 villes de plus de
100 000 habitants – même s’il faut compter avec la faiblesse
actuelle des revenus d’une grande partie de la population
du Nigeria (dont près de 60% vit avec moins de 2 USD de
dépense par jour).
Si les études ou les analyses portant sur la classe moyenne au
Nigeria sont plutôt rares, celle-ci est selon toute vraisemblance
non plus émergente, mais en phase d’élargissement. D’après
la Banque Africaine de Développement, 30% de la population
nigériane entrerait dans sa définition d’une classe moyenne
LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU
avec un revenu annuel moyen compris entre 6000 et 7000
USD. La revue Jeune Afrique rapporte qu’en 2020, la
proportion des ménages avec des besoins intermédiaires
sera supérieure à 50% contre 66% des ménages avec des
besoins « basiques » au début de ce siècle. Il y a donc bien
un effet d’amplification des classes moyennes, dont les
revenus continuent par ailleurs de progresser. Du reste, si ce
phénomène n’était pas aussi rapide que selon les projections,
le Nigeria et Lagos sont encore mal desservis. Lagos compte
un nombre limité de grands centres commerciaux (style
« malls ») pour une population comprise entre 15 et 20
millions d’habitants, alors que Johannesbourg en compte plus
de 70 pour une population de 4 à 5 millions d’habitants.
21
Les grandes enseignes internationales, Shoprite, Spar, déjà
présentes devraient bientôt être rejointes par Carrefour qui
s’intéresse au marché et vise un peu moins d’une dizaine d’enseignes au Nigeria dans un avenir relativement proche. C’est
près de 200 000 m² qui devraient être alloués à des projets
de construction de centre commerciaux dans les 24 prochains
mois, dont 85 000 sur Lagos même. Ajoutons également, que
le e-commerce prend une ampleur inédite aujourd’hui, avec
des sociétés locales aux standards internationaux.
Enfin, les marché ouverts de taille diverse, où les commerces
se répartissent globalement en commerces de bouche,
en quincaillerie ou en services, continuent de représenter
d’importants volumes d’échanges, mais ne sont pas
rassemblés dans des structures communes d’achat et
d’approvisionnement.
L’industrie des hydrocarbures
L’industrie des hydrocarbures
continue d’être de toute première importance pour le Nigeria. En 2013, sa production
était de 2,4 Mbj de pétrole.
Les réserves d’hydrocarbures,
brut et gaz, les plus importantes du continent africain,
offrent des perspectives sur le
long terme qui sont favorables.
Celles-ci sont estimées respectivement à 37 Mds de barils
Vue aérienne d’une partie des installations à Onne.
(4% des réserves de l’OPEP, Crédits Photo : Ponticelli Nigeria Ltd
3% des réserves mondiales), et à
5230 Mds de m3 (sources : OPEP 2014). Parmi les enjeux
principaux, on notera : 1/ « le contenu local » (voir en troisième
partie) qui favorise les sociétés intégrant dans leur offre des
compétences développées localement, 2/ la renégociation de
la PIB (Petroleum Industry Bill) au Parlement.
LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU
A noter sur ce dernier point, compte tenu de l’importance du
secteur pour le Nigeria, que les discussions ont pris plus de
temps qu’escompté, suscitant certains ralentissements dans
l’activité.
Les services et technologies de l’information
et de la communication
22
Sans réelle surprise, le secteur des technologies et des services
d’information et de communication bénéficie d’un effet de
levier plus de la démographie. Même si l’accès à internet reste
limité, avec 170 millions d’habitants et une potentielle ouverture
sur autant de consommateurs, les télécommunications sont
devenues un des nouveaux piliers de l’économie nigériane.
120 millions de forfaits de téléphonie mobile, et 50 millions
d’usagers d’internet, un réseau qui passe de la 3G à la 4G et
animé par une réelle concurrence entre opérateurs. Compte
tenu de la taille du territoire, de l’absence de lignes terrestres,
il y a encore de la place pour bien des investissements et une
meilleure pénétration de l’internet et de la téléphonie, mais
aussi des services connexes.
Les institutions financières et les administrations notamment
ont des besoins considérables en data centers pour leur
fonctionnement courant. Pour ces besoins actuels en progrès,
il émerge une offre de services et de produits assemblés
localement.
La construction
Le mouvement d’urbanisation et l’essor de l’ensemble
des secteurs de l’économie créent une forte demande en
construction, qui est aujourd’hui indéniablement un des
secteurs les plus importants. Toute une population arrivée dans
les grands centres urbains doit être logée. Le gouvernement
estime les besoins à 17 millions d’unités de logements en
2014, auxquels viendront s’ajouter 2 millions supplémentaires
chaque année. Certaines publications avancent que seules 30
000 unités sont construites par an actuellement, statistiques
qui restent à confirmer, mais qui soulignent néanmoins les
énormes besoins du Nigeria en la matière. Le dynamisme
du secteur se traduit notamment par une forte activité dans
l’industrie du ciment et des matériaux de construction. Les
entreprises Dangote Cements³ et Lafarge ont doublé leurs
capacités de production ces dernières années.
A propos d’Aliko Dangote, voir la revue Jeune Afrique : http://economie.
jeuneafrique.com/index.php?option=com_content&view=article&id=15864
LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU
On peut citer, à Lagos :
- le projet Eko Atlantic, nouveau quartier des affaires gagné
sur la mer,
- les lignes de transport urbain (deux lignes de réseau ferré en
construction, 5 autres en projets)
Mais aussi :
- la construction de nombreux axes routiers, au sud-ouest
notamment la route entre Lagos et Ibadan, la grande route
Est-Ouest,
- le deuxième pont sur le Niger entre les Etats de Delta et
d’Anambra,
- les centrales électriques et les barrages hydrauliques,
- la réhabilitation du réseau ferré national.
23
Toutefois, l’offre dans le domaine de la construction
connaît des lacunes, et il n’existe pas à l’heure actuelle
de politiques publiques
d’aide à l’acquisition ou
d’accès à des logements à
loyers modérés. Il manque
également
une
offre
financière permettant un
endettement raisonnable.
Des initiatives existent
toutefois à l’échelle de
la microfinance, et des
projets pilotes sont menés
de concerts par l’agence
française de développement
et Lafarge en coopération
avec des sociétés de Des routes et des autoroutes se construisent actuellemicrofinance locales. Avec ment entre les grands centres urbains, comme ici entre
Lagos et Ibadan. Crédits : Pierre Decoussy / FNCCI
un endettement limité sur Ubifrance
une période courte de deux
ans et à des taux inférieur à 20% comme cela est courant sur
le marché actuellement. (source : afd / Lafarge).
Les professionnels du secteur s’accordent à dire que le Nigeria
ferait partie des trois premiers pays en termes d’opportunités
de construction.
Quatre secteurs en croissance
Enfin, quatre secteurs, connaissent actuellement une forte
croissance. Il s’agit du secteur électrique, qui sort tout juste
d’une réforme de privatisation, des institutions financières,
des industries des loisirs et de Nollywood et des industries
plasturgiques.
LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU
Le secteur électrique
Le secteur électrique souffre de difficultés chroniques :
capacités de génération insuffisantes, déperdition importante
au cours de la transmission, réseau de distribution âgé et
incomplet (de nombreux clients ne sont pas reliés au réseau).
Un marché des groupes électrogènes s’est mis en place pour
pallier cette insuffisance.
24
Une réforme de privatisation a été engagée. Elle sépare les
trois activités : la production/génération, la transmission et la
distribution. La privatisation a pour but d’attirer les investissements nécessaires à rénover un réseau capable de supporter
40 000 MW à l’horizon 2020.
Pour générer plus de courant, des centrales thermiques
alimentées au gaz sont construites. Le gaz est la première
source de production d’électricité choisie, compte-tenu des
ressources en hydrocarbures du pays, mais l’hydro-électricité
fait partie du mix énergétique retenu.
Le deuxième grand axe de la réforme consiste à réhabiliter et
à compléter le réseau de distribution.
En marge du processus, il est possible de mentionner la
participation des opérateurs pétroliers internationaux dans
la construction d’IPP (Independant Power Projects), projets
décentralisés qui contribuent à l’amélioration de la production.
Les institutions financières
A partir des années 2000, le Nigeria s’est engagé sous la
férule de la Banque Centrale du Nigeria (CBN) dans une
vaste opération de consolidation et d’amélioration du
fonctionnement des opérateurs bancaires. L’augmentation
substantielle du capital social minimum imposée aux
établissements bancaires (163 M EUR) a conduit à faire passer
le nombre d’opérateur d’une centaine à vingt-cinq. Toutefois,
cette restructuration majeure n’a pas permis d’éviter la quasifaillite du système financier en 2009/2010, résultat d’un
environnement macro-économique instable lié à différents
aspects : capitaux flottants, une gouvernance des banques
inappropriée, absence d’investisseurs et de consommateurs
sophistiqués, manque de transparence, etc.
Avec la crise économique, l’effondrement de la bourse, la
baisse des cours du pétrole, les faiblesses des banques ont
été révélées au grand jour. La CBN intervient pour renflouer
8 d’entre elles en injectant 640 Mds Nairas (NGN), soit un
peu plus de 4 Mds EUR, afin d’éviter le risque de faillite systémique. Elle créé une société de défaisance (AMCON) qui
permettra d’absorber des milliards de nairas d’actifs toxiques.
La CBN travaille selon 4 axes :
- renforcement de la qualité des banques (renforcement de
l’étude des risques chez les banques et à la CBN, modification
de la gouvernance);
- favoriser la stabilité financière (politique monétaire plus
directrice);
- améliorer l’évolution du secteur financier;
- s’assurer d’une contribution positive des banques à l’économie réelle (viser le financement de l’économie productrice).
Six banques font partie du « Tier-1 », celles dont le total
de bilan dépassent 10 Mds USD, qui concentrent 65% des
revenus bancaires, 68,4% du total des actifs et 64,8% du
passif, 69,7% des dépôts et 69,9% des prêts et avances et
84,2% des profits avant impôts (chiffres de 2013) et dont
le défaut de l’une d’entre elles pourrait affecter l’ensemble
de l’économie ; Neuf banques font partie du « Tier-2 », avec
un bilan entre 5 Mds USD et 10 Mds USD. L’impact des
banques sur l’économie réelle reste partielle ne touchant
que les « grandes sociétés » et qu’une partie des particuliers
(20% de la population selon KPMG en 2013). Leurs dépôts
sont d’abords des ressources de court termes (3 mois pour
80% environ des montants) compliquant l’accompagnement
des investissements des entreprises, et leur coefficient
d’exploitation a du mal à se stabiliser au vu de l’avalanche
des nouvelles contraintes imposées par la CBN.
Mais, en même temps, la croissance du pays (plus de 7%
sur les 10 dernières années) devenu le premier d’Afrique
en termes de poids économique, le développement rapide
de l’e-banking et de la politique fiduciaire, les efforts de
diversification vers l’économie réelle et donc vers les PME
et le marché de consommation, l’ouverture vers les marchés
régionaux, offrent aux banques nigérianes des perspectives de
croissance et de consolidation tout à fait intéressantes si elles
sont capables de maîtriser l’application progressive de Bâle I,
Bâle II et Bâle III. (sources : afd/proparco)
LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU
Fin 2010, trois niveaux de licence bancaire (régionale, nationale et internationale) assortie d’exigences en fonds propres
(respectivement 10, 25 et 50 Mds NGN) ont été introduits.
En avril 2011, la CBN a régulé la gestion du cash au sein du
système financier pour faciliter la transition vers les transactions électroniques et lutter contre le blanchiment d’argent.
La CBN a sauvé le système bancaire et a rétabli ses équilibres
en à peine deux ans. Aucune faillite n’a été déclarée. En 2012,
le système bancaire a déclaré des profits record, plusieurs
banques ayant dépassé les 100 Mds NGN de résultats.
25
LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU
Les industries des loisirs et Nollywood
Les industries des loisirs, et surtout les productions musicale
et audiovisuelle connaissent elles aussi, une forte progression.
Leur intégration dans le calcul du PIB témoigne d’emblée de
l’importance qu’elles ont prise. Nollywood, surnom donné à
l’industrie audiovisuelle nigériane, est désormais le 2ème
producteur de films dans le monde après Bollywood et devant
Hollywood.
26
« Nollywood est désormais le 2ème centre de
productions de films dans le monde, derrière
Bollywood et devant Hollywood »
Il s’agit avant tout du volume de production et non des
résultats de ventes aux salles de cinéma à l’étranger ou des
recettes. Le budget de réalisation est en moyenne 200 fois
moins important qu’en Amérique (100 000 USD en moyenne
contre 20 MUSD). Mais cette position illustre la vivacité de
l’industrie culturelle au Nigeria. Par ailleurs, musiques et
films Nigérians rencontrent un grand succès non seulement
au Nigeria mais aussi hors de ses frontières, en Afrique de
l’Ouest notamment. On peut citer des artistes de renommée
internationale, comme Nneka, Ayo, Keziah Jones (ce dernier
est cependant plus connu en Europe et aux Etats-Unis qu’au
Nigeria, où il a décidé de se réinstaller récemment), ainsi que
les films October 1 sur l’indépendance, ou l’adaptation du
roman éponyme Half of Yellow Sun qui a été présenté à Paris
au cours de la NollywoodWeek Paris - Festival du Cinéma
nigérian en juin 2014. Film et musique représentent à eux
seuls, 1,4% du PIB nigérian.
Les industries plasturgiques
A noter également du côté des industries, la nouvelle
croissance enregistrée dans la plasturgie. Par ailleurs, le
secteur minier, dont la contribution à l’activité globale du
Nigeria est faible, connaît quelques soubresauts. Certains
experts mettent en avant l’importance du charbon pour
améliorer l’approvisionnement du secteur électrique en
combustible.
L’exploitation des ressources du sous-sol a été délaissée
après la découverte du pétrole. Les minerais restent encore
inexploités et peu cartographiés. Le gouvernement souhaite
avancer sur la voie du développement de ce secteur qui
pourrait fournir des ressources importantes.
Si on considère, qu’en France, la croissance est largement
impactée par la consommation intérieure d’une population de
65 millions d’habitants, il est certain que la population de
170 millions d’habitants du Nigeria constitue un atout considérable pour son développement et sa croissance.
Les statistiques dont on dispose sur l’évolution démographique
du pays mettent en avant une progression assez remarquable
avec une population de 9 millions d’habitants au début du
XXème siècle, de 40 millions en 1950, 95 millions en 1990
et de 169 millions en 2013. Le Nigeria est actuellement la
septième puissance démographique mondiale. D’après des
projections de l’ONU, optimistes, en 2050 la population
pourrait atteindre 440 millions d’habitants – ce qui ferait
passer dans ce cas, le Nigeria au rang de 3ème puissance
démographique et lui offrirait le potentiel d’un puissant
marché intérieur.
« En 2050, selon l’ONU, le Nigeria
pourraient compter près de 440 millions
d’habitants, et devenir le 3ème pays le plus
peuplé de la planète. »
Le terminal à containers de Bolloré dans le port de Lagos.
Crédits : Pierre Decoussy/ FNCCI Ubifrance/ Bolloré
A titre de comparaison, l’Union Européenne est peuplée de
507,4 millions d’habitants en 2014. Cependant, le pouvoir
de consommation n’est évidemment pas le même, d’abord
parce que si l’on compare les PIB de la France et du Nigeria,
LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU
Le poids démographique, un atout et
un défi
27
LE NIGERIA, DÉPASSER L’INCONNU
il existe une différence importante (un rapport de 1/4 à 1/5),
ensuite parce que la répartition n’est pas la même et la base
de la classe moyenne est beaucoup plus large pour l’instant
en Europe qu’au Nigeria – même si comme on l’a vu plus haut
celle-ci au Nigeria tend néanmoins à s’étendre et ses revenus
augmentent.
26
Néanmoins, la forte croissance démographique représente
aussi un véritable défi pour le pays.
Bien que présentant une croissance économique soutenue
depuis quelques années, le Nigeria devra se doter d’infrastructures complémentaires pour réaliser ses objectifs d’autosuffisance tant sur le plan alimentaire que de la formation.
Officiellement, 24% de la population active est au chômage.
Néanmoins, la culture entrepreneuriale imprègne les mœurs
nigérianes et s’étend jusqu’à la « micro-activité ». Ce qui a
pour effet d’atténuer la sécheresse des chiffres de l’emploi.
Il faut également ajouter que la population du Nigeria est très
jeune (avec un âge médian de 19 ans), laquelle est certes un
atout majeur; mais il faut parallèlement, aussi pouvoir mettre
en place les structures qui permettent à cette jeunesse de se
former et travailler.
« La population du Nigeria est très jeune,
l’âge médian est de 19 ans »
Dans l’ensemble, les Nigérians jouissent d’une image de
travailleurs actifs.
Reste que différents défis se présentent au Nigeria pour
répondre à la demande de sa population croissante. Les
infrastructures portuaires et la logistique en sont des clés. Le
port de Lagos est un cœur névralgique de l’approvisionnement
de l’ensemble du pays. Celui d’Onne pour la région de PortHarcourt est également plus spécialisé pour l’industrie
pétrolière. Un nouveau port en eau profonde est à l’étude dans
la région de Lagos pour palier à l’encombrement du port de
la mégalopole.
Autre sujet relevé dans divers Business forums ou de
développement, l’interconnexion entre les centres urbains
joue un rôle essentiel dans le développement du pays.
On relève à ce sujet :
- un réseau routier existant mais dégradé,
- des infrastructures aériennes et aéroportuaires
insuffisantes,
- un réseau ferré en cours de réhabilitation, etc.
ASPECTS GÉOGRAPHIQUES,
POLITIQUES ET
CULTURELS
L
e Nigeria est un pays imposant d’une superficie de
923 768 km² (la superficie de la France métropolitaine est de 550 000 km² et de 640 000km² au
total) s’étendant du Golfe du Bénin en zone équatoriale
jusqu’au lac Tchad, en zone sahélienne, et se découpe
en plusieurs zones climatiques : un sud atlantique au
climat équatoriale, avec une vaste zone de mangrove
dans le delta du Niger et de forêts tropicales humides,
un haut plateau centrale tempéré, connu notamment
pour sa production de fraises, et un nord sahélien et
chaud.
Géographie
Le Nigeria est schématiquement divisé en trois régions :
- le nord, au-dessus de l’axe Niger-Bénoué, où Haoussas,
Peuls et Foulanis sont ethniquement dominants;
- le sud-ouest limité à l’est par le Niger, à l’ouest par la frontière avec le Bénin, et où les Yorubas sont l’ethnie la plus
importante;
- le sud-est limité à l’ouest par la Bénoué, et à l’est par la frontière camerounaise. Outre les Igbos, les Ijaws et les Itsekeris
sont les ethnies les plus notables.
Le pays repose sur un subtil équilibre ethnique.
On résume souvent et abusivement le Nigeria à trois grandes
régions et trois grandes ethnies : les Yorubas au sud-ouest, les
Haoussas au nord, et les Igbos au sud-est. Les ethnographes
et linguistes qui vont le plus loin, recensent jusqu’à 250
groupes ethnolinguistiques différents. S’assurer la cohésion
et l’adhésion d’une telle diversité à la nation n’est a priori pas
tâche facile. De manière générale, les traditions régionales et
tribales restent fortement ancrées dans les mœurs. C’est le
cas des langues et des dialectes par exemple qui ont cours
au quotidien. Le nord conserve aussi le souvenir et la fierté
de l’histoire d’émirats organisés et unis dans une ancienne
alliance antérieure à l’installation anglaise. La langue haoussa
y domine et l’arabe est présent également comme langue
liturgique.
31
ASPECTS GÉOGRAPHIQUES
Parallèlement, l’anglais s’impose par-dessus les langues
régionales comme lingua franca, avec en sus un créole qui en
découle, le pidgin. Si cette multiplicité linguistique témoigne
de la complexité de la société nigériane, sa hiérarchisation
en fonction des différentes identités qui se superposent, lui
donne aussi une unité et une uniformité qui solidifient la
communauté. Elle est partie intégrante de l’identité nigériane.
32
Les éléments climatiques et géographiques sont déterminants
dans l’appréhension des besoins du Nigeria et la définition
d’habitude alimentaires par exemple. Les céréales, millet,
maïs ou sorgho sont beaucoup moins communes que le blé
en Europe ou le pourtour méditerranéen. A l’instar de l’Asie et
du riz ou de l’Amérique et du maïs, la région développe une
culture propre, base de l’alimentation, autour de l’igname et
secondairement du manioc.
« Les éléments climatiques et géographiques
sont déterminants dans l’appréhension des
besoins du Nigeria »
En termes de ressources, on a bien sûr les hydrocarbures en
« offshore » comme en « onshore », avec des réserves connues
de 37 Mds de barils et 5,1 mds de m3 de gaz d’après l’OPEP.
Mais les sous-sols sont également riches en différents métaux
comme l’étain, le fer, le zinc, le charbon, le grès, le plomb…
33% des terres sont arables, et des 923 768 km² de territoire,
près de 13 000 km2 sont occupés par des lagunes, des lacs
et des rivières. Presque tous les fruits exotiques peuvent y être
trouvés et cultivés. Une partie est utilisée par les industries
agroalimentaires. Cependant, une majeure partie des produits
de l’agriculture n’est pas transformée. Certaines cultures
ont cependant une importance particulière : l’igname et le
manioc, l’arachide, les haricots, les bananes plantain, le
riz (recherche d’une autosuffisance), qui ont non seulement
une valeur nutritive et traditionnelle, mais sont aussi utilisés
comme cultures de substitution pour la production de farines,
d’amidon, d’éthanol, etc.
Aspect général
Superficie : 923.768 km2
Capitale : Abuja
Monnaie : Nigérian Naira
1 EUR = 208,68 NGN
1 USD = 167,5 NGN
1 GBP = 262,74 NGN
(12 novembre 2014 Banque centrale du Nigéria)
Langue : Anglais (langue officielle), Haussa, Yoruba, Igbo, Fulani
Voies ferrées : 4 332 km
Routes : 194 394 km dont 80 197 km bitumées et 22 234
km de voies rapides
Voies fluviales : 8 600 km sur les fleuves Niger et Benue
Ports : Calabar, Lagos, Onne, Port Harcourt, Sapele, Warri
Oléoducs : 3 638 km
Gazoducs : 2 756 km
Pipelines pour produits pétroliers raffinés : 4 090 km
Aéroports : 5 internationaux (Lagos, Abuja, Kano, Port
Harcourt et Enugu) et quinze nationaux
Économie Importations en 2012 : $ 57 Mrds
Exportations en 2012 :
$ 94Mrds
Poids de la France dans les importations du Nigeria : entre
3,5 et 4% des importations du Nigeria, 10ème exportateur
(Sources : Banque Centrale du Nigeria, Rapport Annuel)
Principaux indicateurs économiques Indicateurs
PIB
Composition du PIB par
secteur (en 2013)
Part de l’agriculture :
Part de l’industrie :
- Manufacturière :
- Extraction pétrolière :
Part des services:
- Services de
Télécommunication et
d’Information:
- Immobilier :
Déficit public en % du PIB
Dette publique en % du PIB
Taux de croissance
Taux d’inflation
Taux de chômage
Solde de la balance des paiements courants/PIB en %
Dette extérieure en milliards
USD
Nigeria
France
$510 Mrd
$2739 Mrd
21.97%
25.64%
14,4%
6,81%
51,89%
8,68%
8.1%
-0,2%
4,1%
11%
91,7%
6,7%
0,3%
8%
0,7%
23,9%
10,2%
6,9%
$ 6,3 Mrd
(Sources : FMI avril 2013, INSEE)
ASPECTS GÉOGRAPHIQUES
Infrastructures
33
ASPECTS GÉOGRAPHIQUES
Indicateurs sociaux en 2013 Taux de pauvreté
57%
Taux de mortalité infantile des enfants de moins
de cinq ans
Utilisateurs d’Internet (nombre d’usagers)
Téléphonie mobile (nombre d’usagers)
48,4 millions
121,8 millions
Espérance de vie
34
72,7‰
52,3 ans
% de la population de plus de 15 ans sachant
lire et écrire
61%
(Sources : FMI stats2013, OBG report2013)
Urbanisation et culture urbaine Lagos, était initialement la capitale du pays, et reste la ville
la plus importante. Située en façade atlantique, elle est non
seulement le principal port du pays, mais aussi la capitale
culturelle et économique. C’est là que se font et se défont
une grande partie des affaires, même s’il existe d’autres
centres névralgiques de l’économie nigériane comme PortHarcourt, capitale des hydrocarbures, Kano, l’une des plus
anciennes villes (possiblement avant le Xème siècle) et la
deuxième ville la plus peuplée, au nord en pays haoussa,
à la croisée des anciennes voies marchandes (les routes
caravanières transsahariennes), avec une industrie textile, de
coton, autrefois florissante, ou encore Kaduna, plus récente et
industrielle, avec les usines automobiles. On peut encore citer
les trois villes-marché d’Onitsha, Enugu et Aba.
La ville de Lagos est établie sur le Golfe du Bénin et tout autour de la lagune du fleuve Ogun. Crédits : Pierre Decoussy/
FNCCI Ubifrance.
Lagos
cependant
reste une ville plus
importante et gagne
le statut de métropole
régionale. De nombreuses
entreprises
nigérianes
et multinationales s’y
trouvent, et entre 15 et 20
millions de personnes y
habiteraient, provenant de
l’ensemble du Nigeria,
mais aussi des pays
voisins. Son PIB seul
équivaudrait à ceux
cumulés du Sénégal,
de la Côte d’Ivoire et
Il existe à Lagos, d’innombrables scènes de musiques
de tailles diverses sur lesquelles se produisent
des artistes, Nigérians et étrangers, de renommée
internationale.
Crédits : Pierre Decoussy/ FNCCI Ubifrance
« Le PIB de
Lagos seule,
équivaut à ceux
cumulés du
Sénégal, de la
Côte d’Ivoire et du
Cameroun »
ASPECTS GÉOGRAPHIQUES
du Cameroun. La ville
s’étend largement en
superficie autour de la
lagune et vers le nordouest sur près de 40 km.
35
Lagos attire aussi les nombreux artistes venant de tout le
Nigeria. La production musicale et audiovisuelle (cinéma et
télévision) y a un écho au-delà des frontières du pays. C’est
là notamment qu’est né le mouvement afrobeat à la fin des
années 1960, créée par le roi Fela Kuti.
Depuis 1991, la capitale fédérale a
été déplacée à Abuja, centre géographique du pays. Bien qu’elle ne soit
pas aussi importante que Lagos, son
poids est amené à s’accroître. C’est
par exemple là désormais que joue
l’équipe nationale de football, les
Super Eagles, objet de discussions
passionnées pour les Nigérians. C’est
surtout là que se trouvent l’ensemble
des institutions, et que sont prises les
décisions politiques pour l’ensemble
du pays.
Le saviez-vous ?
La noix de cola, qui a servi à John
Pemberton pour créer la recette
originale du Coca-Cola, pousse en
abondance au Nigeria. Aujourd’hui
elle n’entre plus dans la composition de la célèbre boisson et rarement dans les autres « cola ». Elle
est riche en caféine et s’échangeait
jusqu’au Mali contre du sel notamment. Elle reste encore aujourd’hui
un élément important de la culture
populaire.
Politique et culture Changement politique 2015
Après 16 ans de domination du PDP (People Democratic
Party) qui a dirigé la pays depuis la transition démocratique,
l’opposition regroupée dans l’APC (All Progressives Congress)
a remporté les élections de 2015 à tous les niveaux.
Le Général (CR) Muhammadu Buhari (Vice Président: Yemi
Osinbajo) est devenu Président en battant le Président sortant
le Docteur Goodluck Ebele Jonathan.
Les deux chambres (Sénat et Chambres des Représentants)
ont elles aussi basculé en faveur de l’APC. La majorité des
Etats fédérés est désormais dirigée par l’APC.
ASPECTS GÉOGRAPHIQUES
Le Nigeria est une république fédérale indépendante de la
couronne britannique depuis le 1er octobre 1960.
Initialement découpé en trois grandes régions, il l’est
aujourd’hui en 36 Etats fédérés ainsi que le territoire de la
capitale fédérale [FCT Federal Capital Territory]. Chaque
Etat est dirigé par un gouverneur et une assemblée élus. La
répartition des pouvoirs entre le Gouvernement Fédéral et les
gouvernements des Etats fédérés est à peu près semblable
à celle des Etats-Unis. Les Etats fédérés ont un réel pouvoir
et on n’est pas sans assister parfois à un empilement des
réglementations fédérales et fédérées.
36
La constitution nigériane prévoit un régime démocratique,
fédéral et bicaméral avec une chambre basse de 360
membres élus au suffrage universel, et une chambre haute
de 109 sénateurs, élus comme le président pour un mandat
de 4 ans, et qui est limité à deux mandats. L’exercice du
pouvoir exécutif est là aussi inspiré du modèle constitutionnel
américain.
Quelques repères chronologiques
1901 établissement du protectorat britannique du Nigeria
1914 Réunion du nord et du sud Nigeria, dépendance de la
couronne britannique
1960, 1er octobre, indépendance du Nigeria, République
parlementaire fédérale
1966, Coup d’état et instauration d’un régime militaire
1967-1970 Guerre du Biafra
1975, Murtala Mohammed promet un retour prochain à la
démocratie
1977, une constitution démocratique est rédigée selon les vœux
de M. Mohammed
1979, retour à la démocratie après des élections gagnées par
Shehu Shagari
1983, nouveau Coup d’état, installation d’un gouvernement
militaire
1993, une nouvelle constitution est rédigée
1998, rétablissement de la constitution de 1977
1999, nouvelles élections démocratiques après 16 ans d’intermède militaire, et victoire d’Olusegun Obasanjo
jazz et de funk.
Le Nigeria est en effet un pays de
musique, avec différents styles hérités des nombreuses cultures traditionnelles. Mais il a également su se
créer une culture musicale propre
qui fait la synthèse de différentes
influences, comme l’afrobeat, porté
par de grands artistes tels Tony
Allen, Ebo Taylor, Manu Dibango,
les fils de Fela, Femi et Seun. Dans
d’autres répertoires, le Nigeria produit encore bien des talents de
renommée internationale, tels que
Keziah Jones, Ade Bantu, Tiwa Savage, Don Jazzy, etc.
Quelques faits culturels Le Nigeria est le 1er pays
d’Afrique à avoir remporté un prix
Nobel de littérature et le 3ème
producteur d’écrits en Afrique
après l’Egypte et l’Afrique du
Sud.
Wole Soyinka, né en 1934, est le
1er auteur africain lauréat du prix
en 1980. Il est l’auteur de pièces
de théâtre et de romans qui pour
la plupart ont été traduits en
français.
Le football est une quasi religion au Nigeria. Il déclenche des
réactions et des débats passionnés. Il s’agirait d’ailleurs de
l’un des pays où la passion du football serait la plus grande
dans le monde à côté de pays comme le Brésil. Néanmoins,
si les Nigérians supportent tous avec ferveur leur sélection
nationale à chaque rencontre, ils sont aussi extrêmement
critiques et même sans pitié si cette dernière les déçoit. Et
chaque Nigérian supporte les Green Eagles mais aussi son
équipe favorite de la Premier League anglaise !
ASPECTS GÉOGRAPHIQUES
En un siècle d’existence, le Nigeria contemporain a eu une
histoire dense, passant du statut de protectorat britannique à
celui d’Etat indépendant, qui connaît ensuite une alternance
entre démocratie et régime militaire, ponctuée par une guerre
civile, avant de retrouver depuis 1998, une vie démocratique
parlementaire. A certains égards,
l’histoire du Nigeria peut-être
Le saviez-vous ?
C’est au Nigeria qu’a été inventé rapprochée de celle de l’Espagne
l’Afrobeat, à la fin des années 1960, du siècle dernier, brutale par la
par Fela Kuti. Le genre mêle des rapidité de la succession des
rythmes africains traditionnels, de événements.
37
FAIRE DES
AFFAIRES AU
NIGERIA
D
e manière générale, les sociétés qui cherchent
à s’implanter sur un marché émergent ont déjà
une idée de la stratégie qu’elles comptent
adopter. Il y a cependant des éléments propres au
pays ou à la région qui sont décisifs pour proposer
le produit le plus adapté au marché, et dont il faut
avoir bien conscience.
Remarques introductives Un marché émergent et protégé
La participation du Nigeria à l’économie et aux affaires du
monde se traduit par son appartenance, régionalement : à
la CEDEAO/ECOWAS (Communauté économique des Etats
d’Afrique de l’ouest/ Economic Community of West African
States) qui est une zone d’accords de libre-échange, plus
limitée que l’UE, et de laquelle le Nigeria représente près de
68% du PIB total ; et internationalement : au Commonwealth,
à l’ONU et à l’OMC.
Cependant, malgré son appartenance à l’OMC, il faut savoir
que le Nigeria applique certaines mesures de protectionnisme
dans le but de permettre à son économie de se développer
dans certains secteurs considérés comme clé par l’Etat. Le
tarif douanier est donc tour à tour favorable pour faire entrer
produits et savoir-faire manquants ou protecteur quand il
s’agit de permettre aux produits et services locaux de se développer. Il existe une liste de produits interdits d’importation
sur le territoire nigérian, parmi lesquels :
- volailles et œufs
- viandes de bœuf ou de porc non transformé
- bières [beers and porters] …
Enfin, il faut retenir que géographie, climat et ethno- démographie ont une influence tant sur la conduite des affaires que
sur l’offre à proposer.
La religion est aussi un élément de toute première importance
et est très présente au quotidien.
Globalement, la concurrence est forte sur
secteurs. C’est donc toujours grâce à une
que l’on peut se démarquer – surtout que
asiatiques affichent parfois des prix difficiles
l’ensemble des
offre singulière
les concurrents
à battre.
41
FAIRE DES AFFAIRE AU NIGERIA
« Last but not least », les coûts d’implantation et d’exploitation au Nigéria sont élevés, et un fonds de roulement robuste
est nécessaire, en particulier les premières années.
Entreprendre et investir au Nigeria
Quelques options, observations et démarches
à suivre
42
Il se présente plusieurs options lorsque l’on veut investir au
Nigeria, et qu’il convient de sous-peser en fonction de ses
intérêts. Opter pour une mauvaise solution peut s’avérer
inutilement coûteux.
On recense au moins trois formes d’investissements :
l’investissement direct, avec là aussi différentes option :
• la création d’une société ;
• la Joint-Venture ;
• la fusion ou l’acquisition, avec achat des parts d’une
société Nigériane cible.
l’investissement indirect, avec à nouveaux plusieurs possibilités :
• le distributeur : l’investissement engage le distributeur
dans un contrat par lequel le distributeur a la responsabilité
d’acheter, entreposer, revendre à des grossistes, des
professionnels ou aux clients finaux. Nombreux sont les
distributeurs qui apportent également une solution en
ressources humaines, en communication et un support
financier ;
• la franchise, qui selon les termes entendus, place le
détenteur d’une enseigne, d’un produit ou d’un service comme
franchisé dans un contrat d’exclusivité avec le franchiseur
et possesseur du produit, qui peut apporter une assistance
technique dans l’organisation, le marketing, la promotion et
la gestion en échange d’un retour financier ;
• la sous-traitance : dans certains cas, et lorsqu’il existe des
sociétés Nigérianes prête à employer ses ressources humaines
pour atteindre l’objectif fixé, la sous-traitance peut s’avérer
une première étape positive pour une entreprise étrangère
dans son approche du marché.
L’investissement hybride (direct ou indirect). Ce qui signifie
l’ouverture d’une représentation qui ne négocie ni ne s’engage
sur des contrats et qui a pour but la promotion, ainsi que
• Dans le premier cas, la représentation n’est investie
d’aucun objectif d’activité commerciale et ses finances sont
assurée par la société mère, et ce même si tout enregistrement
règlementaire se fait au nom de la représentation. Son
secrétaire, généralement un avocat, s’assure de la conformité
de la représentation avec les exigences de la CAC et du Federal
Inland Revenue Service (FIRS). Les fonctions administratives
et le personnel sont sous-traités à un consultant en gestion par
un accord passé entre la société mère et le consultant, dont on
s’est assuré qu’il jouit d’une réputation et d’un crédit suffisant
pour s’occuper des finances et gérer la masse salariale, le
marketing, les activités promotionnelles, etc. Par contre,
aucune transaction ne s’effectue entre la représentation et
des clients ou des distributeurs. Le consultant est celui qui
fait remonter les informations vers la société mère. Pour ce qui
est de la fiscalité, une TVA nulle ou minimum est appliquée
à la représentation dans la mesure où elle ne perçoit aucun
revenu. La taxation de la sous-traitance sera alors prise en
charge par le consultant qui prendra en compte cet aspect
dans une convention de service où sont formulées la nature et
la qualité du service.
• Dans le deuxième cas, la représentation emploie directement des personnels pour superviser les affaires de la société
au Nigeria, pour être plus précis, un directeur général, délégué général, ou autre, tandis que le reste des personnels sont
sous-traités par le consultant comme dans le premier cas, où
les services sont facturés à la société mère.
L’investissement direct
La création d’entreprise. Les démarches, ce
qu’il faut savoir
Si un étranger peut investir et participer à l’exploitation de
n’importe quelle société au Nigeria, celui qui voudrait investir
directement et gérer ses propres activités économiques au
Nigeria doit alors créer une filiale indépendante au Nigeria.
Il est autrement impossible légalement de mener des
transactions ou des affaires directement.
Rien n’interdit en effet qu’une société nigériane soit détenue
à 100% par des capitaux étrangers, à l’exception de certains
secteurs considérés comme stratégiques, tels les secteurs
miniers ou des hydrocarbures par exemple, où la notion de
local content (voir deux pages plus bas) limite en général à
FAIRE DES AFFAIRE AU NIGERIA
de servir d’agent de liaison. Cette représentation doit être
enregistrée à la Corporate Affairs Commission (CAC). En
général, cette représentation est considérée de nature passive
ou active :
43
FAIRE DES AFFAIRE AU NIGERIA
49% la participation étrangère au capital d’une entreprise
opérant dans ces secteurs « stratégiques ».
Démarche • définir le nom, le capital initial, l’adresse légale et les
attributions de la société.
44
• sauf dans le cas d’une société à 100% détenue et pilotée
par une firme étrangère, un accord d’association doit mentionner la composition du Conseil d’Administration (partage
des sièges et attribution), les actions qui doivent nécessiter
une résolution particulière du Conseil, la répartition du capital
social, etc...
• remplir et signer les formulaires de la CAC, préparer les
statuts de l’entreprise [Memorandum and Articles of Association], où est définit l’accord d’association.
• vérifier que le nom proposé pour la nouvelle société est
disponible ou qu’il n’est pas trop proche d’une autre société
de telle sorte que cela ne nuise pas au développement des
affaires.
• Déposer les statuts ainsi que l’ensemble des formulaires
demander par la CAC, et s’acquitter des droits.
Remarque La procédure prend environ deux semaines après dépôt des
documents à la Corporate Affairs Commission.
• Les dividendes distribués par la nouvelle société sont
rapatriables librement après acquittement de l’impôt
libératoire sous réserve de présentation du Certificate of
Capital Importation à la Banque Centrale.
Passé l’enregistrement Une fois la société inscrite aux registres, il faut s’enregistrer
au Federal Inland Reserve Service (FIRS) et à la Nigerian
Investment Promotion Commission (NIPC) :
• le FIRS, afin d’y obtenir un numéro d’identification fiscale
(TIN), l’attestation de paiement des taxes et des impôts ainsi
que de la TVA
• les entreprises partiellement ou entièrement détenues par
des capitaux étrangers doivent être enregistrées à la NIPC.
Obligations Les sociétés, tout comme les associations, ont un certain
nombre d’obligations dans leur fonctionnement, tels que :
• Un rapport annuel d’activité doit être déposé à la CAC au
plus tard 42 jours après la tenue de l’assemblée générale.
• la désignation d’un auditeur (« Auditor ») chargé de vérifier
les comptes de la société pour l’année en cours et jusqu’à
l’assemblée générale suivante où soit, il sera reconduit, soit
un successeur lui sera désigné.
FAIRE DES AFFAIRE AU NIGERIA
• la tenue d’une Assemblée Générale annuelle minimum.
La première doit se dérouler au plus tard dans les 18 mois
suivants la création de l’entreprise.
• la désignation d’un « Company Secretary »
• le sceau de la société doit figurer dans les statuts.
Une introduction à la fiscalité et au
social
Quelques règles de base en matière de
fiscalité Les règles en matière de fiscalité se décomposent comme
suit :
• pour les salaires, la fiscalité est proportionnelle aux revenus et comprise entre 7 et 24%. Cette taxe est appelée PAYE
TAX (Paye As You Earn). Elle doit être déduite à la source
et remise aux autorités compétentes dans les dix jours qui
suivent le versement du salaire. C’est l’Etat de résidence de
l’employé qui a juridiction sur cette taxe.
• La fiscalité des entreprises consiste en une taxe sur les
profits réalisés par l’entreprise sur l’année, et qui est à hauteur
de 30%, c’est la COMPANY INCOME TAX. L’impôt sur les
sociétés doit être payé dans les six mois et doit s’accompagner
du rapport d’audit des finances de l’entreprise. Dans le cas où
l’entreprise ne réaliserait pas de profit, une taxe minimum de
0,5% du chiffre d’affaire lui est appliquée.
• une taxe pour la formation professionnelle de l’ordre de
2% du chiffre d’affaire doit être également versée dans les
mêmes délais que l’impôt sur les sociétés.
• la TVA sur les biens et les services s’élève à 5%. Attention,
pour les marchés publics et les marchés dans le secteur « Oil
& Gaz » la TVA dite récupérable ne l’est en fait pas !
• Un précompte d’impôt (Whitholding tax) de 5 à
10% est retenu sur le paiement des fournisseurs par
le client, celui la reversant aux services fiscaux pour le
compte du fournisseur. Le fournisseur peut déduire ce
45
FAIRE DES AFFAIRE AU NIGERIA
précompte sur son impôt sur les sociétés en présentant
les reçus correspondant, ce qui n’est pas toujours aisé.
Le minimum à savoir sur la règlementation
sociale
La réglementation sociale est peu dirigiste mais elle renvoie à
des accords par secteur et par entreprise qui eux peuvent être
très contraignants et coûteux : le Nigeria n’est pas un pays à
la main d’œuvre bon marché.
46
- Les syndicats ouvriers sont organisés d’une manière assez
indépendante par secteur, et chaque secteur a un syndicat
pour ses Junior Staff et un autre pour ses Senior staff. On
retrouvera cette même décomposition dans l’entreprise. Le
syndicat patronal (NECA) n’est pas très actif.
- Schématiquement chaque entreprise doit négocier ses
« conditions de services » avec ses salariés et c’est en fait
ce document qui est le plus important car il va être la bible
sociale de l’entreprise.
Le local content
Si la Cabotage Law des années
2000 avait introduit une notion de
préférence nationale (au niveau
des navires opérant dans les eaux
nigérianes), le Local Content Act
de 2010 qui s’applique au secteur
économique principal à savoir l’Oil
& Gas, a une toute autre importance.
Très schématiquement cette loi favorise les sociétés à capitaux nigérians, les produits nigérians et l’emploi de nationaux. Son application
est encore chaotique et a engendré
des coûts supplémentaires, mais
elle est là pour durer.
Pour plus de précisions voir site du
Nigerian Content Development and
Monitoring Board www.ncdmb.gov.
ng .
Cette notion de « local content » a
vocation à s’étendre à d’autres secteurs importants ; à la fin de l’année
2014 le secteur Informatique et
Nouvelles Technologies semble devoir être le suivant… Aussi, intégrer
cette évolution est important.
- les charges sociales minima à
payer :
1.
Les
entreprises
qui
comptent plus de 5 employés
doivent s’acquitter d’une contribution retraite (PENSION FUND)
de 18,33% du salaire réparti
entre l’employeur et l’employé.
Ce régime n’est pas obligatoire
pour les agents expatriés. Parallèlement les entreprises doivent
souscrire une assurance décès
pour les mêmes personnes.
2.
La
couverture
des
accidents du travail s’effectue
par une cotisation patronale de
1% du salaire total au NSITF.
L’expérience semble montrer
qu’aucun service n’est fourni en
contrepartie.
3.
l’Etat ne s’occupe pas
d’assurance maladie, cette question est renvoyée sur les entreprises.
Pour les employés expatriés non ressortissants de la CEDEAO,
une demande de quota doit être effectuée auprès du
Ministère de l’Intérieur, en justifiant d’une compétence ou
d’une expertise rare ou indisponible. A l’issue de l’obtention
des quotas, demande doit être faite de RESIDENT PERMIT
pour chaque expatrié. Les quotas sont valables 2 ans et les
RESIDENT PERMIT un an.
Le régime d’importation
Le régime d’importation, comme il l’a été mentionné, soumet
un certain nombre de produits à des restrictions et/ou des
taxes élevées, tandis que d’autres bénéficient au contraire
d’une taxation avantageuse.
Concernant le commerce intra CEDEAO, il bénéfice d’un tarif
avantageux pour les produits de la CEDEAO mais comme il
n’existe pas de tarif commun, y a entre les membres de la
CEDEAO, des clauses sur la réexportation pour les produits
entrés dans la CEDEAO en provenance de pays non membre.
A noter aussi que le Nigeria a refusé de signer les APE avec
l’UE
Les droits d’entrée sont définis par les Nigerian Custom
Services (NCS). Les procédures d’importations sont assez
simples et aux standards internationaux. Nous n’allons donc
pas les développer ici.
Pour importer, deux organismes gouvernementaux plus
spécifiques sont référents en plus des douanes. Il s’agit de la
NAFDAC (National Agency for Food and Drug Administration
and Control) et du SON (Standard Organisation Nigeria).
La NAFDAC
La NAFDAC est l’agence gouvernementale placée sous
la responsabilité du Ministère Fédéral de la Santé, qui est
en charge de la régulation et du contrôle de la fabrication,
l’importation et l’exportation, la promotion publicitaire, la
distribution, la vente et l’utilisation des produits alimentaires,
boissons, des produits chimiques, médicamenteux et des
eaux. Elle peut être considérée comme l’équivalent en
France de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de
l’alimentation, de l’environnement et du travail), et l’Ansm
(Agence national de sécurité du médicament et des produits
de santé) combinées, ou aux Etats-Unis de la Food and Drug
Administration (FDA).
Les articles dont la régulation tombe sous la responsabilité
FAIRE DES AFFAIRE AU NIGERIA
Emploi d’étrangers
47
FAIRE DES AFFAIRE AU NIGERIA
de la NAFDAC sont en général soumis à une lourde
procédure d’enregistrement préalable avant une potentielle
commercialisation au Nigeria.
Le délai d’enregistrement peut prendre entre 4 et 7 semaines.
Mais le certificat d’enregistrement remis à l’issue de cette
procédure est ensuite valable 5 ans. Passé cette durée, il faut
entamer une procédure de renouvellement.
Le SON
48
Le SON, Standard Organisation Nigeria, est la seule agence qui
a compétence sur la politique de régulation et d’établissement
des normes pour le Nigeria, ainsi que du contrôle de la qualité
et de la conformité de l’ensemble des biens manufacturés
(à l’exception des biens manufacturés sous contrôle de la
NAFDAC) et des services d’industrie locales ou d’importation.
Depuis janvier 2013, le SON a adopté officiellement un
nouveau programme de conformité SONCAP (Standard
Organisation of Nigeria’s Conformity Assessment Programme).
L’envoi des produits réglementés est conditionné à leur
conformité avec le Nigérian Industrial Standards. Cette
conformité est évaluée par des inspections sur échantillons.
A l’issue de ces tests, un certificat de conformité (CoC :
Certificate of Conformity) est délivré. Il est nécessaire pour
obtenir un certificat SONCAP et pouvoir exporter un produit
vers le Nigeria. C’est l’importateur qui récupère directement
le certificat SONCAP auprès du SON.
Sont exempté du SONCAP, les produits qui sont contrôlés par
la NAFDAC, ainsi que les médicaments, produits et équipements médicaux, produits chimiques utilisés comme matière
première, marchandises et équipements militaires, ou liés
à l’aéronautique, les machines industrielles destinées à la
production, les produits d’occasion (hors automobile), vélos,
motos, automobiles CKD4 pour constructeurs/assembleurs.
Il existe trois procédures possibles pour l’obtention d’un certificat attestant de la conformité avec le SONCAP : pour les
produits non-enregistrés/sans-licence (A) ; pour les produits
enregistrés (B) ; pour les produits sous licence (C).
CKD ou NED désigne en français un « nécessaire non assemblé » ou en
« pièces détachées », par opposition au « BUX vehicles », Built-up export.
CAC : Corporate Affairs Commission. Elle est établie en 1990 avec
la promulgation du Companies Allied Matters Act (CAMA) pour
réglementer la création et la gestion des entreprises.
Elle est en charge de l’enregistrement des sociétés, de la
production des certificats, de mener les enquêtes sur les finances
des sociétés, etc.
Quatre types de sociétés sont reconnus au Nigeria (en anglais) :
- Private Limited Company (Ltd)
- Public Limited Company (Plc)
- Companies limited by guarantee
- Unlimited Companies
new.cac.gov.ng/home
NIPC : la Nigerian Investment Promotion Commission est une
agence du gouvernement fédéral créée avec le NIPC Act en 1995,
et dont la mission est de promouvoir les investissements au
Nigeria et de réunir ou aider à réunir ces conditions. C’est la NIPC
qui délivre notamment les licences commerciales, le « statut de
pionnier » [Pioneer status], et aide les entreprises étrangères ou
Nigérianes à rencontrer le bon partenaire.
www.nipc.gov.ng/faq.html
FIRS : Federal Inland Revenue Service. Il est d’abord détaché en
1943 du Département des revenus intérieurs colonial, puis mis à
jour avec le FIRS Act de 2007. Il s’agit de l’établissement chargé
de collecter les taxes.
www.firs.gov.ng
EFCC : l’Economical and Financial Crime Commission, fondée
par l’EFCC Act de 2004, est héritière de différentes lois sur la
corruption et les fraudes de 1991, 1994, 1995 et 2004. C’est
l’établissement gouvernemental chargé de lutter contre toutes les
sortes de fraudes
www.efccnigeria.org
FAIRE DES AFFAIRE AU NIGERIA
Des institutions dont il faut retenir les
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Un Groupe de plus de 5 000 personnes
en France et à l’international.
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une grande diversité de compétences.
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INFOS ET
ADRESSES
UTILES
Avant de commencer :
SE POSER LES BONNES QUESTIONS :
52
Connaissance des spécificités du Nigeria a/ Ai-je bien pris en compte les aspects géographiques (climats, situation, éloignement…), les infrastructures (électricité, routes…) ?
b/ Un proverbe au Nigeria dit que les négociations commencent une fois le contrat signé. Il faut retenir que la négociation fait partie de la culture, et que celle-ci dure jusqu’à
obtention d’un compromis.
c/ Le contact humain est essentiel, et il convient de le cultiver
après les premiers échanges et à plus forte raison après une
promesse de contrat ou une signature. Les relations occupent
une place significative dans la conduite des affaires.
Connaissance du marché nigérian a/ Ai-je effectué une étude du marché ? est-ce que je sais
comment peuvent se placer mes produits ? et quelle concurrence est présente sur place ?
b/ Suis-je prêt à mobiliser les ressources nécessaires : programmes de visites, rencontre des acteurs sur mon secteur
pour se faire une idée des réalités du terrain ?
c/ Ai-je fait appel à un professionnel localement pour m’aider
à sélectionner les partenaires les mieux adaptés à mes besoins et vérifier leur sérieux ?
d/ Ai-je bien défini mon cahier des charges et préciser tous les
aspects de ma demande ?
e/ Il faut être bien conscient d’autre part que les normes
valables pour des produits importés au Nigeria, s’appliquent
aussi pour des produits exportés du Nigeria.
Il est essentiel pour ne pas se tromper au Nigeria de prendre
le temps de mieux connaître le pays et son marché, de rassembler le maximum d’informations en procédant par étapes.
Pour ce faire, il est possible de s’adresser à des professionnels
français, à la section des CCEF, ainsi qu’à la Délégation du
Service Publique – Ubifrance qui a pour mission principale
d’aider les PME et ETI française dans leur développement à
l’international en proposant notamment diverses prestations
allant de l’étude personnalisée, aux salons professionnels en
passant par l’extraction de contacts, test sur l’offre et programme de rendez-vous, pour mieux cibler vos besoins et vos
priorités.
ADRESSES AU NIGERIA
Ambassade de France au Nigeria
37 Udi Hills Street – Off Aso Drive
Maitama Abuja
+239 9 460 23 00
[email protected]
Service Economique Régional (Nigéria-Ghana-Libéria-SierraLeone)
[email protected] ; [email protected]
www.tresor.economie.gouv.fr
Consulat Général de France à Lagos
1 Oyinkan Abayomi Drive
PMB 12665 Ikoyi Lagos
+234 1 462 84 84
Section Nigeria des Conseillers du Commerce Extérieur de la
France
c/o Consulat Général de France
1 Oyinkan Abayomi Drive
Ikoyi Lagos
[email protected]
DSP Ubifrance Consulat Général de France
1 Oyinkan Abayomi Drive
PMB 12665 Ikoyi Lagos
+234 (0)1 277 0514, +234 (0)1 277 0515
[email protected]
[email protected]
[email protected]
INFOS ET ADRESSES UTILES
Remarque 53
INFOS ET ADRESSES UTILES
ADRESSES EN FRANCE Ambassade de la République fédérale du Nigeria
173 Av Victor Hugo - 75116 PARIS
+33 (0)1 47 04 68 65
[email protected]
http://www.nigeriafrance.com
54
Agence française de développement
5 Rue Roland Barthes – 75598 Paris Cedex 12
+33 (0)1 53 44 31 31
[email protected]
Comité national des Conseillers du Commerce Extérieur de la
France
22, Avenue Franklin Roosevelt / BP 303
75365 Paris Cedex 08 - France
+33 (0)1 53 83 92 92
http://www.cnccef.org
[email protected]
Ubifrance
77 Bd Saint-Jacques – 75998 Paris Cedex 14
+33 (0)1 40 70 30 00
Union des Chambres de Commerce et d’Industrie Française à
l’Etranger
46 Avenue de la Grande Armée - CS 50071 –
75 858 Paris Cedex 17
+33 (0)1 40 69 37 60
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