HISTOIRE DES ARTS – FICHE « Loin de Verdun »

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HISTOIRE DES ARTS – FICHE « Loin de Verdun » - Œuvre écho des « Joueurs de Skat »
I-
Présentation de l’œuvre
Il s’agit d’une pièce de théâtre créée en 2008 par la Compagnie des Transports Imaginaires
et représentée dans l’amphithéâtre du collège Vieux Port le 16 décembre 2014.
Dominique Tchoryk en est l’auteur, le metteur en scène et le comédien.
La représentation dure 1h15.
Résumé : Un publicitaire découvre les lettres écrites par son grand-père, « poilu » durant la
Première Guerre mondiale. Au cours de la lecture de ces lettres, des ennuis l’assaillent: son
entreprise est menacée par la faillite, il ne parvient plus à communiquer avec son fils Kévin.
Ainsi, la descente aux enfers exprimée par le soldat au fur et à mesure du conflit trouve un
parallèle dans les difficultés croissantes rencontrées par le publicitaire.
Le titre de la pièce est une référence directe à la bataille de Verdun, l’une des plus terribles
de la Première Guerre mondiale. Elle a opposé pendant presqu’une année (1916) les armées
française et allemande sur le front français et s’est soldée par plus de 500 000 morts, sans
rien changer au cours de la guerre.
II-
Description/Analyse de l’œuvre
1) Cadre spatio-temporel de la pièce et mise en scène
Il s’agit d’une pièce se déroulant dans un lieu unique (le bureau du personnage) avec un seul
acteur (un publicitaire ayant créé son entreprise de publicité), sur un temps que l’on peut
imaginer être celui d’une journée.
La mise en scène est sobre avec un décor très simple (un bureau et des chaises). Cependant,
elle s’enrichit de moyens visuels (projections de photographies de la guerre et d’un écran
d’ordinateur où l’on peut voir les échanges du personnage avec son fils sur MSN ou une
recherche sur Google), et de moyens sonores (musique, messages laissés au personnage sur
sa messagerie téléphonique).
Les moyens de communication occupent une place importante dans cette pièce : d’abord,
les lettres écrites par le grand-père du personnage cent ans auparavant qui sont lues tout au
long de la pièce ; mais aussi le téléphone (portable et fixe) et l’ordinateur.
Cette importance des moyens de communication utilisés par le personnage s’oppose à sa
solitude, seul en scène, « lâché » par un important client, puis par la banque qui finance son
entreprise, et brouillé avec son fils.
2) Message
L’auteur dit avoir voulu montrer la difficulté à communiquer à notre époque malgré la
multiplication des moyens de communication. Ainsi, les échanges par téléphone et MSN
entre le père et le fils n’empêchent en rien les incompréhensions et disputes qui les
séparent.
L’auteur a voulu également faire un parallèle entre notre époque et celle de la Première
Guerre mondiale. Si nous sommes « loin de Verdun » car nous ne connaissons pas un tel
conflit mondial (mais notre monde est cependant secoué par des conflits très nombreux
mais plus localisés), notre époque est cependant très dure pour une part importante de la
population touchée par le chômage et la solitude. « A chacun ses guerres » semble dire le
personnage : guerre de tranchée en 1914-1918, guerre économique aujourd’hui.
3) Les liens avec l’œuvre pilier
Loin de Verdun est en lien avec les Joueurs de Skat car ce sont deux œuvres qui rendent
compte, à des périodes différentes, de l’horreur que fut la Première Guerre mondiale. La
première à-travers la lecture de lettres authentiques de poilus français sur le front, la
seconde par la représentation peinte de « gueules cassées », soldats allemands revenus
défigurés du front.
Les lettres lues dans la pièce ne sont en réalité pas du même poilu : il s’agit d’un mélange de
lettres confiées à l’auteur de la pièce par un vieux monsieur dont le père était un poilu, et de
lettres plus « connues », découvertes et étudiées par les historiens depuis un certain temps,
comme la lettre du soldat Gaston Biron adressée à sa mère. Ce florilège témoigne des
principales souffrances des soldats pendant la guerre : la vie dans les tranchées, les blessures
terribles et les morts nombreuses, les permissions sans cesse repoussées, et, au retour du
front, le décalage avec les civils ignorants de la vie au front.
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