PRODUCTION DE FRAMBOISES BIOLOGIQUES Ce guide est une initiative du Comité agriculture biologique du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ). Sa rédaction a été rendue possible grâce au Programme de soutien au développement de l’agriculture biologique du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) et au Fonds végétal du CRAAQ. Ce document est disponible avec photos en couleurs sous version papier reliée Remerciements L’équipe de rédaction et d’édition tient à remercier toutes les personnes ayant contribué de près ou de loin à la réalisation de ce document. Merci aussi aux partenaires ayant offert leur appui financier au projet : Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation La Financière agricole du Québec La Fédération d’agriculture biologique du Québec Bio-bulle Avertissements Au moment de sa rédaction, l’information contenue dans ce document était jugée représentative du secteur de l’agriculture biologique au Québec. Son utilisation demeure sous l’entière responsabilité du lecteur. Les renseignements relatifs au secteur, aux techniques ou aux produits décrits pouvant avoir évolué de manière significative depuis la rédaction de cet ouvrage, le lecteur est invité à en vérifier l’exactitude avant de les utiliser ou de les mettre en application. Les marques de commerce mentionnées dans ce guide le sont à titre indicatif seulement et ne constituent nullement une recommandation de la part de l’auteur ou de l’éditeur. Il est interdit, sauf pour usage personnel, de reproduire, éditer, imprimer, traduire ou adapter cet ouvrage, en totalité ou en partie, sous quelque forme ou par quelque procédé que ce soit, incluant la photocopie, sans l’autorisation écrite du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec. Dans le présent document, le masculin englobe le féminin et est utilisé uniquement pour alléger le texte. Pour information ou commentaires Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec 2875, boul. Laurier, 9e étage Sainte-Foy (Québec) G1V 2M2 Téléphone : (418) 523-5411 Télécopieur : (418) 644-5944 Courriel : [email protected] © Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec Dépôt légal Bibliothèque nationale du Canada, 2003 Bibliothèque nationale du Québec, 2003 ISBN 2-7649-0112-7 2 Rédaction Jean Duval, agronome, conseiller en agriculture biologique Club agroenvironnemental Bio-Action, Sainte-Justine-de-Newton Révision Christiane Cossette, d.t.a., conseillère en agriculture biologique MAPAQ, Rimouski Yvon Douville, agronome, producteur agricole Bleuets Douville, Bécancour Denis Lafrance, enseignant en agriculture biologique Cégep de Victoriaville, Victoriaville Christian Legault, t.p. Agro Expert inc., Sherbrooke Luc Urbain, agronome, conseiller horticole MAPAQ, Sainte-Marie Larbi Zérouala, agronome, conseiller horticole, répondant en agriculture biologique MAPAQ, Blainville Édition Lyne Lauzon, biologiste Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, Sainte-Foy Coordination de la production graphique Marie Caron, conceptrice-graphiste Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, Sainte-Foy Graphisme Opus communication desing Photos Christiane Cossette, MAPAQ Bernard Drouin, MAPAQ Pierre Lachance, MAPAQ Liette Lambert, MAPAQ Ginette H. Laplante, MAPAQ Martine Robert, FADQ Michèle Roy, MAPAQ Luc Urbain, MAPAQ 3 Le CRAAQ remercie les membres du Groupe corporatif Partenaires Associés Association des fabricants d’engrais du Québec Association des technologues en agroalimentaire Centre d’insémination artificielle du Québec Centre d’insémination porcine du Québec Fédération des caisses Desjardins du Québec Financement agricole Canada Ordre des agronomes du Québec Table des matières Introduction Grands principes de la production biologique Concernant la certification biologique Choix du site Sol Cultures précédentes et voisines Pente et exposition Proximité du marché et de l’entrepôt Systèmes culturaux Système avec récolte annuelle sur des cannes de deuxième année Système sur buttes Système de production bisannuelle Système avec framboisiers remontants Système de production en serre Éléments de conduite Choix des cultivars Couvre-sol Paillis Irrigation Billons Pollinisation Taille Palissage Fertilisation Besoins et prélèvements Avant l’année d’implantation À l’implantation et en cours de production Dose de compost Type de compost Lutte contre les mauvaises herbes Avant l’année d’implantation À l’implantation et en cours de production Insectes et acariens Anthonome du fraisier Anneleur du framboisier Punaise terne Nitidules Byture Rhizophage Tenthrède du framboisier Acariens Autres insectes Maladies Brûlure des dards Anthracnose Pourridié phytophthoréen Tumeur du collet Moisissure grise Virus Aspects économiques Comparaison avec la production conventionnelle Bibliographie Planches photos 4 Production de framboises biologiques Introduction En ce début de millénaire, l’agriculture biologique est en plein essor partout dans le monde. L’engouement des consommateurs pour les produits issus de cette agriculture fait en sorte que la demande dépasse souvent l’offre dans plusieurs productions. Au Québec, la plupart des fruits et légumes biologiques sont importés. Dans ce contexte, la production biologique de petits fruits représente un créneau prometteur, d’autant plus que les petits fruits sont très périssables et donc, moins faciles à importer que d’autres denrées. La production de framboises sous conduite biologique représente toutefois un défi technique, bien qu’elle demeure plus facile à réussir que d’autres cultures, telle la pomiculture. Ce guide a pour but de fournir l’information pratique qui aidera le producteur potentiel autant que le producteur expérimenté à réaliser avec succès la production de framboises biologiques. Cet ouvrage reflète les connaissances actuelles dans le domaine, mais ne prétend pas apporter une solution à tous les problèmes rencontrés. En effet, il reste encore beaucoup à faire pour raffiner les méthodes de production biologique, particulièrement sur le plan de la lutte contre les insectes ravageurs, les maladies et les mauvaises herbes. Il revient à chacun de bien s’entourer (conseillers, dépisteurs, etc.), de se renseigner continuellement (colloques, Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP)1, etc.) et de faire ses propres expériences afin de parfaire ses cultures en fonction de son contexte de production. Il y a, en ce moment, très peu d’entreprises au Québec qui tirent l’ensemble de leurs revenus de la seule culture de framboises biologiques. La plupart des producteurs ont un revenu hors ferme en complément ou encore, ils pratiquent aussi d’autres formes de culture, comme le maraîchage. Ceci dit, avec le développement de la demande pour les produits biologiques et le raffinement des méthodes de production, les années qui viennent verront sans doute apparaître plus d’entreprises spécialisées dans le domaine. Pour mieux situer la production de framboises sous conduite biologique et mettre en lumière ce qui la distingue du mode de production conventionnelle, il est pertinent de rappeler quelques grands principes de la production biologique et de donner un aperçu de la certification biologique. Grands principes de la production biologique L’agriculture biologique implique beaucoup plus que le non-emploi de substances chimiques. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un type d’agriculture qui met l’emphase sur la vie (bio = vie, en grec). Elle s’appuie donc sur des principes biologiques, plutôt que physiques ou chimiques, pour produire des denrées agricoles. À la base de toute agriculture se trouve le sol. Un des principes fondamentaux de l’agriculture biologique est de NOURRIR LE SOL POUR NOURRIR LA PLANTE. Cette démarche contraste avec l’approche conventionnelle qui consiste à fournir des éléments minéraux très facilement disponibles aux plantes par l’intermédiaire d’engrais solubles. Les matières fertilisantes utilisées en production biologique doivent transiter par les organismes vivants du sol pour que les minéraux qu’elles contiennent soient disponibles aux plantes. Ce respect des processus naturels de nutrition des plantes amènerait des bénéfices tant pour la santé des sols que celle des plantes et des gens qui s’en nourrissent. En pratique, dans la fertilisation, le producteur tient compte des besoins variés des plantes en utilisant des engrais organiques tels que les composts et les minéraux non transformés. Le recyclage des éléments grâce à la rotation 1 Pour plus d’information, consulter le http://www.agr.gouv.qc.ca/dgpar/rap/titre.htm CRAAQ 5 Production de framboises biologiques et à l’utilisation d’engrais verts, même s’il concerne moins la culture des framboises, favorise les processus vivants du sol. Un autre principe de l’agriculture biologique est de FAVORISER LA BIODIVERSITÉ dans la mesure du possible. Les agroécosystèmes simplifiés ont tendance à être plus fragiles face aux aléas de la production que ceux bénéficiant d’une grande diversité. Dans la culture de plantes vivaces telles les framboises (où il n’y a pas de rotation), l’application du principe de biodiversité implique 1) de conserver des refuges pour accroître la lutte biologique naturelle, 2) d’implanter des couvre-sols permanents ou temporaires et 3) de limiter le plus possible l’utilisation de pesticides, même naturels, s’ils nuisent aux organismes bénéfiques. Le développement de systèmes de production suffisamment en équilibre avec le milieu pour prévenir les problèmes demeure un idéal à atteindre. En pratique, les interventions phytosanitaires sont encore inévitables contre certains insectes ravageurs et certaines maladies. Concernant la certification biologique Pour qu’un produit agricole du Québec soit vendu sous l’appellation « biologique », il doit provenir d’une entreprise certifiée par un organisme de certification accrédité par le Conseil d’accréditation du Québec (CAQ). Le site Internet du CAQ2 fournit une liste d’organismes présentement accrédités et leurs coordonnées. Au Québec, la plupart des entreprises agricoles et horticoles biologiques sont certifiées par les organismes Québec-Vrai (OCQV) et Garantie-Bio, lesquels sont basés ici même. La certification est accordée à une entreprise seulement si elle respecte le cahier des charges d’un organisme de certification. Au Québec, il existe des normes de base communes définies par le CAQ. Les organismes de certification peuvent cependant se doter de normes plus strictes. Les normes du CAQ sont disponibles sur son site Internet. Pour connaître les différents cahiers de charge, il suffit de contacter les organismes concernés. Avant d’être certifiées, les parcelles d’une entreprise ne doivent pas avoir reçu, pendant un certain temps, d’intrants non permis par les cahiers de charge. Dans le cas d’une entreprise qui pratique l’agriculture conventionnelle, la période de transition sans produit interdit est de trois ans jusqu’à la première récolte certifiée. Pour des terres en friche ou n’ayant jamais reçu d’intrants chimiques, la période de transition peut être moindre. Dans tous les cas, il doit y avoir une année dite de pré-certification (avant la première récolte à certifier) au cours de laquelle un inspecteur est appelé à se présenter sur les lieux de l’entreprise. Il faut contacter un organisme de certification dès qu’on envisage la production biologique afin d’obtenir une copie de ses normes et exigences. L’inscription pour la pré-certification n’est cependant requise qu’en fonction de la première année de récolte biologique prévue. Dans le cas de nouvelles plantations de framboises, l’inscription aura lieu, au plus tard, au début de l’année précédant la première récolte. Pour les plantations existantes, elle devra se tenir au début de la dernière année de transition. Dans les deux cas, il faut pouvoir démontrer à l’organisme de certification qu’aucune substance proscrite n’a été employée. Des registres doivent être maintenus pour faire foi des opérations réalisées dans les années qui précèdent le suivi de l’entreprise par l’organisme de certification. Le présent guide tient compte des normes biologiques du CAQ. Dans le cas de certains intrants de production, comme l’utilisation de paille en provenance de fermes conventionnelles, les organismes de certification peuvent avoir différentes opinions. En cas de doute, il vaut toujours mieux vérifier l’acceptabilité d’un intrant AVANT de l’utiliser. Bonne exploration dans le monde fascinant de la production de framboises sous conduite biologique. 2 www.caqbio.org CRAAQ 6 Production de framboises biologiques Choix du site Le choix d’un site approprié pour la production de framboises est très important afin de prévenir les problèmes et d’optimiser la production. Ce choix doit être fait en fonction des critères de sol, de précédent cultural, de pentes, d’exposition et de marché. Sol Le framboisier est une plante très adaptable. Un sol de texture moyenne (loam sableux à loam), bien drainé, un peu acide (pHeau visé 6,0 à 6,5) est idéal pour sa culture. Cependant, un sol plus lourd (loam argileux à argile) peut lui convenir pourvu qu’il soit riche en matière organique, bien drainé et que la culture se fasse sur billons. En fait, les billons sont maintenant recommandés dans presque tous les cas, sauf pour les sols très légers, afin de prévenir les problèmes de maladies de racines. Le framboisier aime bien les sols pierreux. Cependant, de tels sols compliquent souvent le désherbage mécanique utilisé en production biologique. Pour la culture des framboises, il est essentiel de choisir un site avec un sol bien drainé et d’apporter par irrigation l’eau nécessaire, au besoin. Un drainage souterrain optimum permet de maintenir le niveau de la nappe phréatique bas (plus de 1 m de profondeur), réduisant ainsi le développement des maladies racinaires, tandis que le drainage de surface assure l’évacuation rapide de l’eau sur le sol. Cultures précédentes et voisines Il faut éviter de placer la framboisière sur un site ayant eu comme précédent cultural des pommes, des raisins, des fraises ou des framboises. Ces espèces partagent une même maladie : la tumeur du collet. Les risques de flétrissement verticillien sont aussi plus élevés là où il y a eu des plantes de la famille des solanacées (pommes de terre, aubergines, tomates, etc.). Il est donc préférable de choisir d’autres sites pour l’implantation de la framboisière, bien que cette mesure à elle seule n’empêche pas ces maladies de s’exprimer si elles sont présentes. Il devrait y avoir une distance d’au moins 150 m entre la framboisière et tout autre framboisier sauvage ou ronce sauvage ou cultivée. Il est même préférable d’éliminer les buissons de ronces des environs, car ils peuvent servir de réservoir pour les insectes ravageurs et les maladies. Une plantation de framboisiers noirs ou pourpres devrait se trouver en amont du vent par rapport à une plantation de framboisiers rouges ou jaunes puisque les framboisiers noirs ou pourpres sont plus sensibles aux virus susceptibles d’être transmis par les pucerons voyageant avec le vent. Pente et exposition Un site bénéficiant d’une bonne circulation d’air est un atout important pour prévenir les maladies. Les rangs devraient être orientés dans le même sens que le vent dominant pour assurer un assèchement rapide du feuillage après une pluie. Les bas de pentes sont à éviter. Les dessus de collines à découvert sont aussi à éviter parce qu’ils peuvent exposer les plants aux grands vents asséchants de l’hiver, occasionnant ainsi des pertes, surtout avec les variétés moins rustiques. De même, il faut se garder des sites à forte pente, car ils entraînent des risques d’érosion et des complications pour l’irrigation. Un site moins favorable peut souvent être amélioré par l’ajout ou l’enlèvement d’arbres et de haies. CRAAQ 7 Production de framboises biologiques Proximité du marché et de l’entrepôt Comme la framboise est un petit fruit très périssable, la ferme a avantage à être située près des marchés ou encore du site d’entreposage temporaire de la récolte. Elle gagne aussi à disposer d’un système de prérefroidissement3. Systèmes culturaux Il existe quelques systèmes de culture pour les framboisiers. Le plus utilisé au Québec, en production biologique comme en production conventionnelle, consiste à cultiver en rangs (photo 1) des variétés qui produisent sur des cannes de deuxième année et à récolter chaque année. C’est cette méthode qui sera principalement détaillée dans les pages qui suivent, avec les particularités qu’elle implique en production biologique. Une deuxième méthode importante repose sur la culture de variétés dites « remontantes » qui produisent des fruits sur les cannes de première année. Cette méthode est surtout utilisée dans les régions où le climat est plus chaud que celui du Québec. Les autres systèmes sont essentiellement des variations de ces deux méthodes qui font en sorte de prolonger ou de modifier la saison de récolte et de diminuer la charge de travail associée à la taille du framboisier ou à la lutte contre les mauvaises herbes. Ces autres méthodes seront discutées dans le contexte de la production biologique. Système avec récolte annuelle sur des cannes de deuxième année La plupart des variétés à framboises rouges disponibles au Québec produisent leurs fruits sur des cannes de deuxième année. Avec le système reposant sur la récolte annuelle des fruits de ces cannes, deux types de cannes croissent chaque année sur les framboisiers : des cannes végétatives ou de première année, facilement reconnaissables à leur bois vert, et des cannes fructifères ou de deuxième année qui portent des fruits et qui sont reconnaissables à leur bois foncé. Les étapes de production avec ce système sont les suivantes : - Établissement : à l’automne ou au printemps, les plants de framboisiers sont mis en terre sur des rangs distants d’environ 3 m, leur espacement sur le rang étant de 40 à 60 cm. Même s’il est plus coûteux, un espacement moindre sur le rang permet aux framboisiers de mieux faire compétition aux mauvaises herbes pendant les premières années, ce qui peut être un atout en production biologique. Le producteur trempe les plants dans de l’eau additionnée d’extraits d’algues ou dans une solution boueuse claire d’argile pendant au moins 30 minutes avant de les transplanter; - Taille d’établissement : même si certains fauchent les cannes présentes à ras de terre sitôt la mise en terre complétée, il est préférable de laisser au moins deux bourgeons par canne pour susciter un développement rapide des jeunes plants. Le printemps de l’année suivante, le producteur peut faucher les tiges à ras de terre, de façon à ne pas avoir de cannes fructifères ou, encore mieux, de profiter de la petite récolte que les plants donneront. Au cours de cette deuxième saison, il faut garder la largeur des rangs à moins de 30 cm en coupant ou en sarclant; - Récolte : la première pleine récolte a lieu au mois de juillet de la troisième année; - Taille : à une ou deux reprises avant la récolte, soit quand les cannes végétatives ont 15 à 20 cm de hauteur et immédiatement avant la récolte, le producteur rétrécit les rangs de façon à ce qu’ils aient moins de 30 cm de largeur. Après la récolte, il enlève les cannes qui ont produit des fruits et laisse environ 10 à 20 cannes végétatives par mètre de rang, normalement les plus fortes et les plus saines. 3 Pour plus détails sur le prérefroidissement et le transport des petits fruits, voir le guide intitulé Manutention et conditionnement des petits fruits destinés au marché du frais (VW 021), publié par le CRAAQ en 2002. CRAAQ 8 Production de framboises biologiques Ces étapes sont répétées tout au long de la vie de la framboisière. Une framboisière peut, en théorie, être gardée en production pendant 10 à 15 ans, que ce soit avec une conduite biologique ou conventionnelle. Il arrive cependant que certaines plantations deviennent peu productives après aussi peu que six années de récolte. D’autres peuvent produire de façon satisfaisante pendant une vingtaine d’années. Tout dépend des efforts déployés pour les maintenir productives. Voici les principaux obstacles à surmonter pour garder longtemps en production une framboisière biologique : - Les mauvaises herbes, surtout les vivaces, qui deviennent trop envahissantes, ce qui limite beaucoup la productivité des framboisiers; - La pression de certaines maladies s’accroît, notamment celle de la moisissure grise. Certaines maladies plus graves, comme l’anthracnose ou les maladies virales, écourtent grandement la vie de la framboisière; - Les populations de certains ravageurs importants, comme l’anneleur du framboisier, qui peuvent être fortes certaines années et affaiblir la framboisière si le producteur n’y prend pas garde; - Les négligences sur le plan de la conduite : taille et fertilisation inadéquates. Système sur buttes Ce système, une variante du précédent, n’est presque jamais utilisé de nos jours pour la production commerciale. Il pourrait pourtant comporter de nombreux avantages pour la production biologique. La plantation sur buttes consiste à mettre les framboisiers en terre sur des buttes isolées, distantes de 1 m ou plus dans tous les sens, selon l’équipement utilisé. Ce système offre le grand avantage de permettre une excellente lutte contre les mauvaises herbes, car les passages d’instruments de sarclage peuvent être faits dans les deux sens. Il n’y a ainsi presque pas de sarclage manuel à faire. Un autre de ses atouts est la bonne pénétration de lumière qu’il favorise. Le principal désavantage de cette méthode est la perte d’espace sur le rang. Celle-ci est toutefois compensée par une réduction de l’espacement entre les rangs. Le producteur doit s’adapter selon la machinerie disponible. Le système sur buttes rend aussi difficile l’utilisation du goutte-à-goutte pour l’irrigation, même avec un tuyau comportant des goutteurs séparés. Par contre, avec ce système, la circulation de l’air est excellente, ce qui permet de prévenir les maladies. De plus, la cueillette est facilitée par le fait qu’il soit possible faire le tour des talles. En pratique, le producteur laisse environ quatre tiges par butte. S’il ne met pas en place de tuteur, il attache ces tiges ensemble de façon lâche pour l’hiver et les taille à 1,50 ou 1,80 m de hauteur. Il n’est pas nécessaire que le producteur procède à leur taille s’il installe des tuteurs. Système de production bisannuelle Une fois la framboisière établie, le système de production bisannuelle implique de conduire la framboisière de façon à n’avoir sur l’une de ses moitiés que des tiges végétatives et sur l’autre moitié, que des tiges fructifères. Plutôt que de diviser la parcelle en deux, le producteur peut appliquer ce système en alternance d’une rangée à l’autre. Il maximise ainsi l’utilisation de la lumière et de la ventilation. Pour avoir moins de problèmes de maladies et d’insectes, il est toutefois préférable de pratiquer l’alternance entre les parcelles plutôt qu’entre les rangs. Avec le système de production bisannuelle, les opérations de taille se trouvent grandement simplifiées et le rendement est équivalent dans la partie en production. La mise au point de ce système reste cependant à faire pour la production biologique. Compte tenu de la lumière disponible au cours du printemps suivant la fauche des cannes, il y a risque que certaines mauvaises herbes deviennent plus agressives que la culture et qu’il devienne difficile de lutter contre elles. Ceci dit, le sarclage est possible en passant au-dessus du rang, ce qui peut constituer un grand avantage. CRAAQ 9 Production de framboises biologiques La fertilisation serait facilitée par le fait que le producteur puisse circuler avec un épandeur au-dessus d’un rang taillé pour les applications de compost. De plus, la fertilisation pourrait être réalisée en fonction du cycle de production plutôt que, à la fois, pour des cannes de première et de deuxième années. Système avec framboisiers remontants Il existe des cultivars de framboisiers dits « remontants ». Ces variétés produisent des fruits à la fin de l’été ou au début de l’automne sur le bout des tiges des cannes de première année. Ces mêmes cannes peuvent produire des fruits au début de l’été de l’année suivante, mais plus bas sur les tiges. Toutefois, il est souvent plus simple de les faucher après la récolte et de ne compter que sur les nouvelles cannes pour la récolte de l’année suivante. Au Québec, ce système est peu utilisé, car la trop courte saison de végétation ne permet pas une production abondante et plusieurs fruits n’atteignent pas leur maturité avant les gels d’automne. De plus, le volume des ventes est moindre quoique souvent compensé par un prix élevé. Avec les framboisiers remontants, la protection de la culture avec des bâches et l’irrigation par aspersion est presque incontournable. La conduite de ce système en production biologique est à mettre au point, mais elle pourrait intéresser les entreprises qui voudraient fournir des framboises hors saison. Système de production en serre Comme la framboise est très périssable et que l’importation de ce petit fruit est limitée hors saison, la production en serre a été envisagée comme une possibilité lucrative. La méthode développée par une équipe de l’Université de Cornell n’a cependant pas été pensée pour la production biologique : elle repose sur la culture en bacs avec fertilisation conventionnelle. Cette production en serre se fait avec des variétés remontantes pour une production de fin d’automne ou avec des variétés non remontantes pour la production d’hiver. À court terme, cette méthode reste à développer pour des conditions comme celles prévalant au Québec. Elle pourrait être envisageable pour des créneaux particuliers de marché, par exemple la restauration fine. Pour de tels créneaux, il est cependant rare que la certification biologique permette d’avoir une prime encore plus grande que celle obtenue du fait de produire hors saison. Éléments de conduite L’information qui suit concerne seulement le système de production de framboisiers avec récolte annuelle sur des cannes de deuxième année. Choix des cultivars Le choix des cultivars de framboisier se fait d’abord en fonction de la zone de rusticité associée à l’endroit où la framboisière sera située. Le producteur doit aussi tenir compte du marché, de la productivité, du goût et, particulièrement dans un contexte de production biologique, de la résistance ou de la tolérance des cultivars aux maladies (tableau 1). Il est recommandé d’implanter au moins quelques cultivars différents pour avoir une production étalée sur la courte saison de cueillette, mais aussi pour répartir le risque advenant qu’un cultivar éprouve de graves problèmes en raison du climat, des maladies ou d’autres facteurs. CRAAQ 10 Production de framboises biologiques Tableau 1. Comportement des cultivars de framboisier disponibles au Québec face aux principales maladies Cultivar Sensible à Tolérant à Framboisiers rouges d’été Algonquin Anelma Boyne Festival Gatineau Killarney Pourridié phytophthoréen Virus de la mosaïque Brûlure bactérienne Anthracnose Rouille jaune Pourridié phytophthoréen Tumeur du collet Anthracnose Oïdium (blanc) Brûlure des dards Madawaska Nova Souris Titan Résistant à Rouille jaune Pourridié phytophthoréen Brûlure des dards Virus Pourridié phytophthoréen Brûlure des dards Rouille jaune Brûlure des dards Anthracnose Brûlure des dards Pourridié phytophthoréen Virus de la mosaïque Framboisiers remontants Autumn Bliss Autumn Britten Caroline Heritage Honey Queen Kiwi Gold Pathfinder Polana Virus du nanisme buissonnant Virus de la mosaïque Pourridié phytophthoréen Pourridié phytophthoréen Virus du nanisme Virus de la mosaïque Rouille jaune Framboisiers pourpres et noirs Brûlure des dards Oïdium Virus de la mosaïque Brandywine Bristol Anthracnose Jewel Pourriture grise Pourridié phytophthoréen Anthracnose Tumeur du collet Brûlure des dards Pourridié phytophthoréen Virus de la mosaïque Odette Royalty Pourridié phytophthoréen De l’information peut être obtenue concernant la productivité, la rusticité et le type de fruit de chaque cultivar (grosseur, fermeté, couleur, saveur, etc.) auprès des pépiniéristes ou sur le site Petits fruits d’Agri-Réseau à l’adresse Internet suivante : http://www.agrireseau.qc.ca/petitsfruits/. CRAAQ 11 Production de framboises biologiques Approvisionnement en plants de framboisiers En 2003, des plants de framboisiers issus de la culture biologique n’étaient pas disponibles commercialement au Québec. Conformément aux normes biologiques, il est permis, en pareil cas, d’utiliser des plants provenant de pépinières en culture conventionnelle. Il est fortement recommandé d’utiliser des plants sans virus provenant de pépiniéristes participant au Programme de contrôle de la qualité du fraisier et du framboisier de classe certifiée du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) (à noter que ce programme n’a aucun rapport avec la certification biologique). Il est difficile de produire soi-même des plants sains, car les virus sont présents sur les framboisiers sauvages. Dans les années à venir, si la demande est assez forte, peut-être y aura-t-il des pépiniéristes qui envisageront la production biologique de plants certifiés sans virus. Selon l’espacement choisi, il faut compter environ 5 000 à 10 000 plants pour implanter 1 ha de framboisiers. Il vaut mieux commander plus de framboisiers que nécessaire, car il y a toujours des plants moins vigoureux que le producteur décidera de ne pas mettre en terre. Couvre-sol Avec une distance de 3 m entre les rangs en culture commerciale, l’espace se subdivise typiquement en une zone d’environ 30 à 45 cm de largeur où se concentrent les framboisiers, une zone de circulation de 2 m ou plus au centre de l’entre-rang et une zone intermédiaire entre les deux. En production biologique, le producteur a intérêt à maintenir le rang assez étroit, soit sur moins de 30 cm de largeur, car il sera difficile de lutter contre les mauvaises herbes qui s’installeront parmi les cannes de framboisiers avec les années si le rang est plus large. Le sol de la zone de circulation, appelée entre-rang, peut être gardé à nu ou être ensemencé pour obtenir un couvre-sol permanent. Il n’est pas recommandé de laisser continuellement le sol à nu avec une conduite biologique. En effet, un des principes de base de ce mode de production est de garder le plus possible le sol couvert de plantes ou de matières organiques pour favoriser la vie du sol, le protéger de l’érosion et prévenir les pertes d’éléments nutritifs. Les premières années, le sol peut toutefois être maintenu à nu entre les rangs grâce au sarclage, à condition d’éviter de sarcler trop profondément, c’est-à-dire à une profondeur de plus de 10 cm. Un sarclage bien réalisé va encourager un enracinement plus profond des framboisiers. Le couvre-sol permanent permet d’accéder à la framboisière peu de temps après une pluie. Il sert aussi de piège pour les spores produits par les organismes responsables des maladies. En production conventionnelle, l’entrerang est souvent ensemencé avec des espèces de graminées peu compétitives, tels la fétuque rouge et le pâturin du Kentucky, en septembre de la première ou de la deuxième année d’implantation des framboisiers. En production biologique, afin d’apporter de l’azote à la culture, le producteur favorisera plutôt un mélange incluant partiellement ou même uniquement des légumineuses. Il aura intérêt à utiliser des légumineuses dont le port n’est pas élevé, comme les diverses espèces de trèfle. Le trèfle blanc, une espèce rampante, représente un bon choix, bien qu’il aura tendance à envahir le rang. Comme les légumineuses peuvent attirer la punaise terne, le producteur aura avantage à tondre fréquemment le couvre-sol (photo 2) pour retarder sa floraison après la période critique de la floraison du framboisier. Il faut aussi CRAAQ 12 Production de framboises biologiques éviter que les légumineuses soient en fleurs lors de la cueillette des framboises, car les guêpes et les abeilles qu’elles attireraient pourraient nuire au travail des cueilleurs. Certains producteurs sèment le couvre-sol permanent sur toute la grandeur du champ l’été précédant l’implantation, plus précisément en août. Il y a peu de mauvaises herbes qui poussent à ce temps de l’année. Seule la bande de mise en terre des framboisiers est détruite à l’automne ou au printemps, selon le moment d’implantation. En production biologique, cette méthode peut être utilisée en autant que la bande d’implantation soit détruite mécaniquement et qu’elle soit suffisamment large (un peu plus de 1 m) pour permettre les sarclages subséquents sur le rang. Une solution de remplacement à l’établissement d’un couvre-sol permanent consiste à semer des engrais verts chaque année entre les rangs. Ces engrais protégeront le sol de l’érosion, ils récupèreront des éléments nutritifs et fourniront de la matière organique. En semant l’engrais vert après la récolte, soit en août, le producteur n’a pas à sarcler, tant à cette période que plus tard. Il s’agit d’un avantage puisque que le sarclage a tendance à retarder l’aoûtement des plants. Au contraire, la compétition de l’engrais vert favorise leur aoûtement. Le raygrass annuel ou une céréale de printemps, comme l’avoine ou le triticale, auront une croissance vigoureuse qui empêchera l’implantation des mauvaises herbes. Plus souvent qu’autrement, ces espèces mourront aussi à l’hiver (sauf le raygrass, à l’occasion). Par contre, ces plantes peuvent nuire à la circulation de l’air dans la framboisière. Il faut semer la céréale en août à un taux de semis d’environ 90 kg/ha (soit 140 kg/ha sur les 2/3 de la superficie représentés par les entre-rangs). L’année suivante, le producteur retrouvera un tapis de chaume qui protégera le sol et empêchera dans une certaine mesure la croissance des mauvaises herbes. Il devra toutefois travailler le sol un certain temps avant la récolte, car les mauvaises herbes ne manqueront pas de germer. Il en résultera un sol à nu pendant quelques semaines. Paillis Près du rang, il est préférable de ne pas semer de couvre-sol. Comme cette zone des racines est fertilisée, il vaut mieux y garder le sol à nu grâce au sarclage ou même au brûlage (voir la section sur le désherbage) ou encore, utiliser un paillis par-dessus les apports de compost. En plus de demander du temps, l’utilisation d’un paillis change beaucoup la dynamique de la framboisière sous plusieurs aspects : croissance, enracinement, rendement, humidité, maladies, etc. Si le producteur décide d’utiliser un paillis SANS L’ENLEVER, il devra garder ce système pour toute la vie de la framboisière. C’est donc une décision importante pour laquelle il faut bien réfléchir avant d’arrêter son choix. Si le producteur ne dispose pas d’un système d’irrigation, l’utilisation d’un paillis devient une option très intéressante, malgré le travail impliqué. Sur un sol lourd dans lequel une framboisière serait implantée à l’automne, le paillis permet aussi d’éviter le soulèvement des plants pendant l’hiver. Par contre, sur ce type de sol, le paillis peut aggraver les problèmes de pourriture des racines causée par le champignon Phytophthora. Un paillis de bois raméal (photo 3) ou même de feuilles est préférable à un paillis de paille qui contient souvent des graines de mauvaises herbes. Si le producteur opte tout de même pour de la paille, il devra veiller à la propreté de cette dernière. Il est facile de gâcher tous les efforts déployés auparavant en utilisant une paille infestée de graines de mauvaises herbes. Il faut utiliser de préférence de la paille provenant de fermes biologiques. Malheureusement, celle-ci contient souvent davantage de graines de mauvaises herbes que la paille en provenance de fermes conventionnelles. Ceci dit, il existe de la paille biologique propre. Dans le cas où il serait impossible d’en trouver, il est important de se rappeler qu’il faut obtenir une dérogation de l’organisme de certification avant d’utiliser de la paille provenant d’une culture conventionnelle. CRAAQ 13 Production de framboises biologiques Sur une petite superficie, il est possible de détacher les ballots et de les arroser quelque temps avant d’étendre la paille sur la framboisière. Ainsi, les graines de mauvaises herbes vont germer et mourir. Pour de plus grandes superficies, le traitement de la paille à la vapeur aura le même effet. L’utilisation de paille en balles rondes facilite le paillage puisqu’il est alors possible de dérouler les balles. Les paillis de plastique sont à déconseiller, car ils ne sont profitables que les premières années et deviennent ingérables par la suite en raison des cannes qui les transpercent. De plus, ils ne favorisent pas un enracinement profond. Il existe des toiles de paillage en polypropylène tissé qui peuvent servir de paillis permanent dans les framboisières, soit pour le rang, soit carrément d’un rang à l’autre. Ces toiles de différentes marques (par exemple, Sunbelt de la compagnie DeWitt, Texmulch de Velitex, Lumite, etc.) empêchent les mauvaises herbes de passer. De plus, elles permettent aux tiges de framboisiers de les transpercer et elles laissent passer l’eau et l’air. Ces toiles bénéficient aussi d’une protection contre les rayons ultraviolets et sont garanties 5 ans. Leur coût initial est élevé, mais il faut considérer qu’il sera amorti sur plusieurs années. La présence de ce paillis complique cependant la fertilisation. Irrigation L’irrigation est fortement conseillée pour la production commerciale de framboises. L’approvisionnement en eau est surtout important pendant le grossissement des fruits. Après, il aide au développement des plants avant la dormance. L’apport d’eau va aussi activer la minéralisation du compost. Les besoins en eau sont d’environ 3 à 5 cm par semaine, incluant les précipitations. Afin d’encourager un enracinement profond, il est recommandé, en année d’implantation, de n’irriguer que s’il y a une grave sécheresse. Pour la production de framboises, l’irrigation au goutte-à-goutte est nettement préférable à l’aspersion, car le goutte-à-goutte permet d’éviter de mouiller les plants, ce qui aide à prévenir les maladies. L’aspersion est intéressante dans un seul cas : à l’automne, dans une plantation de framboisiers remontants, pour éviter le gel des fruits. Si un système d’irrigation n’est pas disponible, la matière organique devra être abondante. Elle permettra ainsi d’augmenter la capacité de rétention de l’eau. L’utilisation d’un paillis végétal (paille ou autres) en année d’implantation pourrait aussi être envisagée dans ce cas. Billons En année mouilleuse, la culture sur billons permet d’éviter les conditions trop humides qui favorisent les maladies. Des billons de 25 cm de hauteur sont recommandés pour les framboisiers. La qualité du drainage pourra faire en sorte que le producteur décide de réduire ou d’augmenter la hauteur des billons jusqu’à 50 cm. Pour le framboisier, le billon se fait sur une planche complète et non seulement sous la forme d’une petite butte sur le rang comme pour le fraisier. L’idéal est de ramener sur le rang, en pente douce, la terre du centre de l’entrerang. Pollinisation La pollinisation des framboisiers se fait par le vent et par un large éventail d’insectes pollinisateurs naturellement présents. Dans la majorité des situations, il n’est pas nécessaire d’avoir des ruches d’abeilles domestiques. Taille La taille des framboisiers comporte trois étapes : 1. Rétrécissement des rangs : cette première taille peut se faire à la main, à l’aide d’un sécateur ou d’un taille-bordure ("Weed Eater" ou "Edge Cutter", en anglais) muni d’une lame circulaire. La CRAAQ 14 Production de framboises biologiques destruction mécanique par un sarclage profond n’est pas conseillée. Les blessures que cette méthode inflige aux racines peuvent servir de porte d’entrée aux maladies comme la tumeur du collet. Le rétrécissement se fait au printemps quand les cannes végétatives ont environ 15 à 20 cm de hauteur et avant la récolte si la croissance est très vigoureuse. Le producteur doit viser à garder des rangs de moins de 30 cm de largeur. 2. Enlèvement des cannes fructifères : après la récolte, le producteur enlève toutes les cannes fructifères facilement reconnaissables à leur bois foncé. Il vaut mieux les détruire après leur taille afin de couper les cycles des maladies et des insectes qui pourraient s’y trouver. Le producteur peut brûler ces cannes ou les broyer et les incorporer à un andain de compost. Ce compost ne devrait cependant pas être appliqué à la framboisière si ces cannes comportaient des tissus malades. 3. Sélection des prochaines cannes fructifères : cette étape peut être réalisée en même temps que la précédente. L’objectif est de ramener la densité des cannes sur le rang à un nombre de 10 à 15 tiges par mètre. Certains gardent jusqu’à 25 tiges par mètre, mais il vaut mieux une densité moindre pour avoir une bonne circulation d’air. Le producteur peut commencer avec 15 tiges par mètre les premières années, puis réduire jusqu’à 10 tiges par mètre lorsque les plants ont plus de vigueur, mais que s’accroît la pression des maladies. Il faut garder de préférence les tiges les plus fortes. L’avantage de tailler les cannes tout de suite après la récolte est que les tiges laissées vont développer une écorce plus forte qui aidera à prévenir les infections de maladies telles l’anthracnose et la brûlure des dards. Par contre, une taille tardive serait plus favorable à la survie des framboisiers à l’hiver. Cette période de taille pourrait aussi avoir une influence sur le cycle de l’anneleur du framboisier. C’est pourquoi certains producteurs préfèrent réaliser cette opération seulement au printemps, au cas où certaines cannes meurent durant l’hiver, soit parce qu’il s’agit de variétés peu rustiques, soit parce que le site est peu favorable. La taille des cannes fructifères doit se faire avec des instruments bien tranchants. Il faut éviter de tailler quand les plants sont humides. Désinfecter les instruments avant chaque coupe constitue aussi une bonne pratique, surtout si le producteur arrive d’un secteur de la framboisière affecté par une maladie. Les désinfectants permis en production biologique pour les instruments incluent les produits à base de chlore, de peroxyde ou d’alcool éthylique. Palissage Le palissage consiste à contenir ou à attacher les cannes avec des broches ou des cordes pour éviter qu’elles ne plient vers le sol avec la charge des fruits. Cette opération est exigeante en temps, mais elle offre plusieurs avantages, notamment une plus grande facilité de récolte et de passage avec la machinerie (faucheuse, pulvérisateur, etc.). Elle facilite aussi la réalisation des pulvérisations. Le palissage n’est toutefois pas essentiel avec toutes les variétés de framboises. Il existe plusieurs systèmes de palissage : en T, en V, en I, à double broche, etc. La technique la plus utilisée consiste à disposer des T ou des croix en bois à tous les 8 à 10 m et d’installer des broches placées à 1 m ou plus de hauteur, selon le cultivar, de chaque côté des bras du T ou de la croix, avec 30 à 60 cm entre les fils (photo 4). Pour le système de production bisannuelle, qui implique de faucher complètement les cannes, il est obligatoire de palisser. Il suffit de disposer dans le sol des tuyaux de plastique qui émergeront à peine du sol. Des T en bois ou en métal sont ensuite placés ou enlevés au besoin pour soutenir les fils de palissage. CRAAQ 15 Production de framboises biologiques Fertilisation Besoins et prélèvements Les framboises exportent peu d’éléments nutritifs. Une tonne de framboises à 87 % d’humidité représente environ 1,5 kg d’azote (N), 0,3 kg de phosphore (P2O5), 1,8 kg de potassium (K2O) et 0,2 kg de calcium (CaO). Le rendement moyen provincial est d’environ 3,4 tonnes à l’hectare (t/ha) par année de production. En production biologique, on peut s’attendre à un rendement équivalent. L’exportation serait donc d’environ 5 kg d’azote, 1 kg de phosphore et 6 kg de potassium. Il faut cependant considérer que la production des cannes prélève beaucoup plus d’éléments nutritifs. Pour la production biologique tout comme pour la production conventionnelle, il est recommandé de procéder à une analyse de sol afin de connaître la richesse du sol en éléments nutritifs. La teneur du sol en éléments nutritifs doit être interprétée de façon à déterminer si ces éléments sont présents en quantité suffisante et dans une proportion désirable. Le producteur a avantage à s’en préoccuper dès l’année précédant l’implantation et même deux années avant. Il peut aussi être pertinent qu’il demande l’analyse des oligo-éléments, surtout s’il remet en culture un sol léger qui avait été négligé pendant plusieurs années. Le producteur peut être aidé par l’agronome responsable de son plan agroenvironnemental de fertilisation (PAEF) pour préciser les doses et les moments d’application des engrais minéraux et organiques requis. Le tableau 2 présente les besoins en phosphore et en potassium à l’implantation selon le Guide de référence en fertilisation4 du CRAAQ. Tableau 2. Besoins en phosphore et en potassium du framboisier Analyse Recommandation Analyse Recommandation (kg P/ha) (kg P2O5/ha) (kg K/ha) (kg K2O/ha) Pauvre 0-50 310 51-100 270 101-150 215 151-200 185 Bon 201-300 150 Riche 301-400 Très riche 401 et + Moyen Pauvre 0-100 330 101-200 270 201-300 205 301-400 170 Bon 401-500 140 110 Riche 501-600 85 55 Très riche 601 et + 50 Moyen Avant l’année d’implantation En procédant à l’échantillonnage une ou deux années avant l’implantation, le producteur se donne la chance d’effectuer des apports minéraux avec des matières autorisées en production biologique avant l’implantation des framboisiers et donc, de prévenir des carences potentielles. 4 Section chimie et fertilité du CRAAQ, 2003. Guide de référence en fertilisation, 1re édition, Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, 294 p. CRAAQ 16 Production de framboises biologiques Même si la fertilisation se fait surtout avec des matières organiques en production biologique, les apports minéraux sont justifiables si les sols sont pauvres. Il y a toutefois peu de choix dans les engrais minéraux autorisés en agriculture biologique, essentiellement de la chaux, du phosphate de roche et du sulfate de potassium et de magnésium. À l’implantation et en cours de production En conduite biologique, la base de la fertilisation pour les framboisières consiste en l'application de compost sur le rang au printemps. Le compost doit être mis au bon moment pour que sa minéralisation se fasse en temps voulu. Les applications tardives peuvent nuire à l’aoûtement et donc, à la survie des framboisiers à l’hiver. Lors de l’année d’implantation, l’utilisation de fumier frais en provenance d’une ferme biologique est permise par les normes, mais pas en année de production, à moins que ce ne soit après la récolte. Cependant, en pratique, cette façon de faire est peu recommandable. Le fumier frais amène des problèmes de mauvaises herbes et, dans un sol de texture moyenne, il va libérer son azote souvent trop rapidement par rapport aux besoins du framboisier. Une application après la récolte nuirait aussi à l’aoûtement. Du fumier frais peut être utilisé avec un engrais vert au cours de l’année précédant l’implantation. Carence en bore Dans un sol très sec ou en période de sécheresse, il peut arriver que le bore du sol soit peu disponible pour le framboisier, provoquant ainsi une carence. Celle-ci est reconnaissable aux feuilles plissées, tordues et peu développées, de même qu’à un anneau sur les tiges de première année. L’irrigation ou le retour à un taux d’humidité suffisant du sol va remédier à ce problème sans qu’il soit nécessaire, dans la plupart des cas, d’apporter du bore au milieu. En sol pauvre, le producteur pourra effectuer une correction avec du bore appliqué au sol ou sur le feuillage. Dose de compost La dose de compost à apporter dépend des besoins en azote du framboisier, de la richesse en azote du compost et de sa capacité de minéralisation. Pour le framboisier, le Guide de référence en fertilisation du CRAAQ suggère comme fertilisation azotée 45 kg/ha à l’implantation et 55 kg/ha à chaque année de production. Pour fournir, dans une année, 55 kg d’azote uniquement avec du compost, il faut avec la plupart des types de compost en apporter au-delà de 40 t/ha. CETTE QUANTITÉ EST À AJUSTER SELON L’ANALYSE DES ÉLÉMENTS NUTRITIFS DU COMPOST UTILISÉ. En pratique, comme les apports de compost auront un effet cumulatif avec les années, le producteur peut les diminuer jusqu’à 15 à 20 t/ha avec les années. Puisqu’il n’est pas facile de mécaniser l’application du compost dans une framboisière traditionnelle, la stratégie pourrait être d’appliquer une plus grosse dose aux deux ans (par exemple, 30 à 40 t/ha ) plutôt qu’une dose chaque année. L’utilisation d’engrais granulaires organiques, souvent à base de fumier de volailles, est populaire chez nos voisins du Sud en production horticole biologique. Elle a l’avantage de moins favoriser les mauvaises herbes que les fumiers et les composts. L’application de ces engrais peut être réalisée avec un distributeur conique à engrais conventionnel en même temps que le sarclage. Le producteur doit vérifier auprès de l’organisme de certification avec lequel il fait affaire l’acceptabilité de tels types d’engrais avant de les utiliser. Comme les composts et les fumiers amènent toujours trop de phosphore par rapport aux besoins du framboisier, le producteur pourrait aussi avoir recours à des engrais azotés autorisés qui agissent rapidement, par exemple de la farine de plumes ou des émulsions de poissons. Cependant, ces matières sont souvent coûteuses d’application. CRAAQ 17 Production de framboises biologiques Les engrais organiques à base d’algues et de poissons peuvent être appliqués par le système goutte-à-goutte ou par pulvérisation. La fauche du couvre-sol de légumineuses avec soufflage des débris vers le rang peut procurer une dose appréciable d’azote, diminuer ainsi les besoins en compost et réduire l’accumulation de phosphore. Type de compost Comme le framboisier est exigeant en potassium, pour les années de production il faut préférer un compost qui a été recouvert de façon à être protégé de la pluie ou fait sous abri, car le potassium est facilement lessivé. Il vaut mieux fabriquer ou acheter un compost fait à partir de fumiers solides avec litière. Les fumiers de volailles, très riches en azote, peuvent être utilisés, mais il faudra être capable d’en appliquer de petites doses. Le producteur doit faire analyser le compost qu’il compte utiliser pour connaître sa teneur en éléments majeurs, idéalement avant l’épandage. S’il choisit des composts commerciaux, il est important qu’il s’assure qu’ils sont acceptés par l’organisme de certification avec lequel il traite. Certains composts ensachés ou en vrac disponibles au Québec sont faits à partir de boues de papetières, lesquelles ne sont pas autorisées en production biologique. Lutte contre les mauvaises herbes La lutte contre les mauvaises herbes est le principal défi de la production biologique de framboises. Lorsque la pression des mauvaises herbes est devenue trop grande, les framboisiers sont moins productifs. La lutte contre les mauvaises herbes se divise en trois étapes : avant l’implantation, pendant l’année d’implantation et durant la ou les années de production. Avant l’année d’implantation Selon la pression des mauvaises herbes annuelles et vivaces présentes, le producteur peut avoir intérêt à cultiver une plante nettoyante (culture sarclée) dans l’année ou les deux années précédant l’implantation de la framboisière. Si le terrain est envahi par le chiendent, il sera plutôt préférable d’effectuer une jachère suivie de la culture successive de différents engrais verts compétitifs (par exemple, sarrasin et moutarde ou seigle) (photo 5). Pour un niveau d’infestation de faible à moyen, la jachère pourra être faite après la récolte d’une culture sarclée récoltée avant la fin de juillet. Pour un niveau élevé d’infestation, il vaudra mieux consacrer toute une saison, parfois même deux, à une jachère en séquence avec des engrais verts. Par exemple, le producteur pourrait procéder à un travail du sol par hersage suivi d’un semis de sarrasin. Ensuite, il pourrait détruire le sarrasin par hersage avant que celui-ci ne produise des graines, puis effectuer de nouveau un semis de sarrasin ou d’une autre espèce comme le seigle d’hiver. Pour que le chiendent ne réapparaisse pas dans les années suivantes, l’important lors d’une jachère est d’éviter de placer des rhizomes en profondeur. Au contraire, le producteur essaie, par des passages répétés d’instruments à dents, de faire sécher les rhizomes en surface. Les engrais verts les plus compétitifs par rapport au chiendent sont les crucifères, le seigle d’hiver et le sarrasin. Il faut noter que la plantation des framboisiers se fait sur des billons DÉJÀ FORMÉS. À l’implantation et en cours de production La lutte contre les mauvaises herbes sur le rang tout au long de la vie de la framboisière est le principal défi en production biologique. Il est d’abord important de limiter la largeur du rang de façon à ce que les mauvaises herbes vivaces ne s’installent pas à même le rang où elles seront difficiles à réprimer autrement que par arrachage à la main. CRAAQ 18 Production de framboises biologiques Il existe peu d’outils spécialisés pour faire un sarclage mécanique dans les framboisières. Parmi les sarcloirs conçus pour cette tâche, figurent : - le sarcloir Reigi pour la vigne; - le sarcloir Green Hoe; - le sarcloir Weed Badger avec adapteurs pour bleuets et framboisiers. L’instrument le plus couramment employé est un simple rotoculteur de tracteur auquel le producteur ne laisse les dents que d’un côté, de façon à pouvoir désherber près du rang. Il est important de ne pas trop travailler en profondeur (10 cm au maximum) et de choisir un rotoculteur plus large que le tracteur afin d’éviter de circuler dans la zone sensible que constitue le bord du rang. Évidemment, il faut faire des allers-retours pour désherber les deux côtés des rangs, ce qui augmente le nombre de passages. Dans les petites plantations, un motoculteur passé à la main peut faire l’affaire. Il est aussi possible de confectionner soi-même un sarcloir. Les brûleurs, très populaires en Europe en production maraîchère biologique, peuvent être employés pour les framboisiers dans leur version portable, avec protecteur. Il faut prendre garde de ne pas endommager les cannes si le brûlage est fait après la taille. Dans les entre-rangs, le sarclage mécanique peut se faire avec tous genres de sarcloirs à dents avant l’implantation d’un couvre-sol. Insectes et acariens Les principaux ravageurs du framboisier sont l’anthonome du fraisier et l’anneleur du framboisier. Anthonome du fraisier L’anthonome du fraisier (Anthonomus signatus) est un petit coléoptère de la famille des charançons qui est particulier à l'est de l'Amérique du Nord. Malgré son nom, il attaque aussi le framboisier et constitue l’un des principaux ravageurs du framboisier en production biologique. Dommages et dépistage : Les anthonomes adultes (photo 6) se nourrissent des pétales et du pollen des fleurs. Même si le bourgeon floral n’est pas toujours coupé après la ponte des femelles (contrairement à ce qui se passe dans le fraisier), aucun fruit ne sera produit par un bourgeon attaqué. Des petits trous ronds dans les pétales trahissent la présence de l'anthonome. Le seuil de tolérance pour la framboise est établi à 10 adultes par 100 grappes de fleurs secouées. Les premières années, l’insecte se retrouve souvent en bordure des champs. Cycle de vie : Au Québec, l'anthonome produit une génération par année. Au printemps, les adultes sortent des résidus végétaux ou du boisé où ils ont hiverné. Leur apparition est très soudaine et variable, allant de la mi-mai à la fin de juin, avec un pic d’intensité le plus souvent à la fin de mai. La ponte commence à la floraison et peut se poursuivre jusqu'au milieu du mois de juin. La larve et la pupe se développent dans les bourgeons tombés au sol. Les nouveaux adultes qui émergent en juillet causent peu de dommages et ne se reproduisent pas. Ils entrent en diapause dès le mois d’août. Prévention : L’insecte se meut lentement, car il ne vole pas. Une étude réalisée dans l’état de New York a démontré que l’anthonome se déplace d’environ 6 m par an. La colonisation complète d’une framboisière ne se fait donc que très lentement. Choisir un emplacement éloigné des boisés, si possible, peut aider à prévenir les dommages associés à l’anthonome. Anneleur du framboisier L’anneleur du framboisier (Oberea affinis) est un petit coléoptère noir très élancé et cylindrique, mesurant de 10 à 16 mm de long. Il possède de longues antennes et un collier jaune (photo 7). CRAAQ 19 Production de framboises biologiques Dommages : C’est la larve de l’anneleur qui est dommageable. Elle creuse dans la moelle de la tige du framboisier, ce qui a pour effet de tuer la tige avant que les fruits ne mûrissent. L’anneleur du framboisier attaque aussi les autres espèces de ronces et les rosiers. Cycle de vie : Le cycle d’une génération s’étend sur deux ans. En juin, la femelle gruge deux anneaux (d’où son nom) à une quinzaine de centimètres de l’extrémité de la tige végétative. Elle dépose un œuf entre ces deux anneaux. Après l’éclosion, la larve creuse tranquillement la tige pour passer l’hiver à quelques centimètres sous les anneaux. L’année suivante, la larve continue de creuser la tige jusqu’à ce qu’elle se rende au niveau du sol où elle passera le second hiver. Le stade de pupe s’effectue toujours dans la tige au printemps suivant. En juin, un nouvel adulte émerge. Les adultes sont présents dans la framboisière jusqu’à la fin d’août. Dépistage et prévention : Il faut souvent observer la framboisière en juin et en juillet. Les deux anneaux caractéristiques, un signe certain de la présence d’un œuf, demeurent toutefois difficiles à repérer. Par contre, le flétrissement des bouts de tiges est visible (photo 8). La meilleure prévention consiste à couper les tiges fanées à environ 15 cm sous l’anneau inférieur. La larve (ou l’œuf) sera ainsi éliminée et le plant restera en santé. Bien qu’il soit souvent recommandé de ramasser les tiges coupées et de les brûler, cette opération n’est pas absolument nécessaire. Les tiges peuvent être laissées au sol où les œufs et les larves sécheront, les larves n’ayant pas la force de se déplacer d’une tige à l’autre et de les percer. Lutte directe : Il n’existe aucune méthode de traitement face à l’anneleur. La coupe des tiges affectées suffit généralement à prévenir une infestation. Cependant, il peut y avoir infestation à partir de plants de framboisiers sauvages avoisinants. Une étude en cours à l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement inc. (IRDA) permettra de déterminer le meilleur moment pour faire la taille des tiges végétatives de façon à briser le cycle des larves qui auraient échappé à la tournée préventive de l’été. Punaise terne La punaise terne (Lygus lineolaris) est un insecte ravageur qui attaque le framboisier ainsi que bien d’autres plantes du Québec. Le dommage ressemble à des fruits déformés. Pour le moment, aucune méthode de lutte satisfaisante n’existe contre cet insecte en agriculture biologique. Cycle de vie : La punaise terne hiverne sous forme adulte (photo 9) dans les résidus végétaux et sous les feuilles mortes au sol. Elle peut hiverner autant dans la framboisière qu’en bordure d’un boisé, d’un fossé ou sous une haie brise-vent. Les femelles pondent quand la température diurne atteint 20°ºC. L’insecte peut se nourrir sur plusieurs types de plantes. Les nymphes ressemblent à des pucerons, mais elles se déplacent plus rapidement qu’eux. Elles passent par cinq stades de développement avant de devenir adultes. Prévention : Il est bon de faucher fréquemment le tour de la framboisière sur une largeur de 5 à 10 m. Si possible, le producteur élimine les sites d’hibernation : roches, feuilles et écorces. Il évite aussi que des champs de légumineuses (comme la luzerne) se retrouvent dans les environs immédiats de la framboisière. Ceux-ci servent de réservoir à la population de punaises. Dépistage : Le producteur peut installer des pièges collants blancs en bordure de la framboisière au stade du débourrement pour détecter la présence et l’importance des punaises adultes. Lutte directe : Les très jeunes nymphes de la punaise terne sont sensibles au savon insecticide. La pulvérisation doit se faire à grande pression pour s’assurer d’atteindre les insectes. Comme le savon insecticide peut être phytotoxique, il faut limiter le plus possible le nombre de traitements et, idéalement, l’appliquer quelques heures avant une pluie. L’insecticide TROUNCE, un mélange de savon et de pyrèthre naturel, serait aussi efficace bien que non homologué à cette fin. La roténone, un autre puissant insecticide, est également efficace mais plus coûteuse que le savon. Le pyrèthre naturel est efficace. Toutefois, il n’existe en ce moment aucune formulation acceptée par les organismes de certification biologique au Canada. Un autre insecticide végétal, tiré cette fois des graines du neem (un arbre à feuillage persistant originaire de l’Inde), devrait être homologué dans les prochaines années. Il faut CRAAQ 20 Production de framboises biologiques cependant être conscient que des ravageurs secondaires peuvent apparaître à la suite de l’emploi d’insecticides végétaux. Pour la lutte physique, il est possible d’aspirer les punaises avec un aspirateur. Cependant, cette méthode n’est pas économique à grande échelle. Le piégeage massif à l’aide de rubans blancs englués pourrait être considéré pour les bordures de la framboisière. Nitidules Les nitidules sont de petits coléoptères noirs à points jaunes (photo 10) qui sont attirés par tout ce qui est sucré ou qui fermente. Elles sont un problème quand des fruits trop mûrs sont laissés sur les plants. La meilleure prévention contre cet insecte demeure la cueillette fréquente. Il est aussi possible de placer, dès le début de l’été, des contenants à demi plein d’eau sucrée et fermentée pour les piéger, mais ces pièges peuvent aussi attirer de nombreux autres insectes bénéfiques ou non. Il faut éviter, si possible, d’installer la framboisière à proximité de champs de maïs où les nitidules abondent. Byture Le byture (Byturus spp.) est un petit charançon d’environ 4 mm de longueur, de couleur brun-jaunâtre, recouvert d’un fin duvet (photo 11). L’adulte et la larve sont tous deux dommageables. La larve provoque cependant des dommages plus importants, en ce sens qu’elle peut être ramassée en même temps que les fruits, ce que les acheteurs apprécient peu. Cycle de vie : Le byture adulte sort de terre quand les bourgeons floraux du framboisier apparaissent. Il s’attaque alors aux feuilles et aux fleurs en croissance. La ponte se fait sur les grappes de fleurs et, par après, sur les fruits verts. Après l’éclosion des œufs, les larves pénètrent à l'intérieur des fleurs ou des jeunes fruits pour se nourrir de leur centre charnu. Une fois leur développement complété, les larves tombent et s'enterrent dans le sol où elles passeront le stade de pupe jusqu'au printemps suivant. Prévention et lutte : Il n’y a pas de seuil de tolérance face au byture. L’application d’un savon insecticide ou d’un insecticide végétal avant la floraison des framboisiers a été suggérée comme moyen de lutte, mais elle n’aura aucun effet sur les pontes faites pendant la formation des fruits. Les cueilleurs devraient être attentifs et mettre de côté les fruits affectés, si possible en évitant de les jeter au sol pour ainsi empêcher l’insecte de compléter son cycle. Rhizophage Le rhizophage (Pennisetia marginata) est un papillon ressemblant à une guêpe avec ses quatre bandes abdominales jaunes sur fond noir (photo 12). Comme l’anneleur, le rhizophage a un cycle de vie de deux ans. La larve attaque l’intérieur des racines et des tiges des framboisiers et des autres ronces. Cycle de vie : Le rhizophage adulte est visible dans la deuxième moitié de l’été, la femelle se tenant alors sur le bord des feuilles. Durant sa courte vie d’environ une semaine, la femelle pond une centaine d’œufs de couleur marron. Elle les dépose par groupe de deux à trois, sous et en bordure des nouvelles feuilles. Après trois semaines ou plus d’incubation, soit généralement à partir du début de septembre au Québec, la larve émerge. Les jeunes chenilles se rendent au pied des tiges où elles vont se creuser un espace d’hibernation (ou s’en trouver un) sous l’écorce. Assez tôt au printemps suivant, la larve se remet à creuser jusqu’au cœur du plant (photo 13), à la base des tiges. Elle va passer le reste de la saison à gruger l’intérieur des racines et des nouvelles tiges, faisant apparaître des tiges annelées à leur base avec des galles parfois visibles en octobre. Après un deuxième hiver passé dans les racines, la larve remonte dans une tige au printemps. Au cours de la première moitié de l’été, elle y passera son stade de chrysalide pour ensuite ressortir en adulte. La tige hôte fane et casse par la suite. CRAAQ 21 Production de framboises biologiques Dépistage et prévention : La meilleure méthode préventive contre le rhizophage est d’éliminer les cannes fanées avant la récolte en les coupant au ras du sol et en les détruisant. Les tiges affectées se reconnaissent aisément : elles cassent facilement et leurs feuilles fanent avant même que les fruits ne mûrissent. L’élimination des ronces sauvages aux environs de la framboisière constitue une autre mesure préventive. Il n’existe aucun produit de traitement autorisé en agriculture biologique. Tenthrède du framboisier La tenthrède du framboisier (Priophorius morio) est une sorte d’hyménoptère (famille de la fourmi et de la guêpe) qui cause rarement des dégâts importants. L'adulte est noir et possède deux paires d’ailes. La femelle pond ses œufs dans le tissu des feuilles au printemps. Après l'éclosion des œufs vers la fin de mai ou le début de juin, les larves, vert pâle et pourvues d'épines, se nourrissent en faisant des trous irréguliers dans le feuillage du framboisier. Elles sont difficiles à voir étant donné leur couleur proche de celle du feuillage. Par contre, les tracés blancs qu’elles laissent en se nourrissant se reconnaissent aisément : ils forment des motifs à l’apparence de broderie. Quand elles ont atteint leur plein développement, soit environ une quinzaine de millimètres, les larves de tenthrèdes se laissent tomber au sol pour se tisser un cocon pour l’hiver. En année de forte infestation, les feuilles peuvent être dévorées complètement, à l’exception des nervures principales. Il n’y a pas de traitement contre cet insecte en production biologique. De toute façon, celui-ci ne justifie habituellement pas de traitement. Acariens À l’occasion, les acariens peuvent constituer un problème dans la production biologique de framboises. Comme la culture est présente pendant plusieurs années, les populations d’acariens peuvent devenir importantes, ce qui est vrai aussi pour leurs prédateurs et leurs parasites. Les acariens sont souvent plus nombreux en année chaude et sèche. Le tétranyque à deux points, reconnaissable aux fines toiles (photo 14) qu’il laisse sous le feuillage, est la principale espèce rencontrée. Parfois, un problème d’acariens peut se développer à la suite de l’utilisation d’un insecticide végétal comme la roténone qui tue les prédateurs naturels des acariens. Dépistage et moyens de lutte : Avant les temps chauds et secs de l’été, une pulvérisation de savon insecticide, suivie de l’introduction d’acariens prédateurs tel l’Amblyseius fallacis (photo 15), est une bonne solution. S’il compte plus de 2 à 5 acariens ravageurs par feuille en observant une centaine de feuilles à l’hectare, le producteur doit introduire l’Amblyseius fallacis à raison de 20 000 formes mobiles à l’hectare. Il faut placer les acariens prédateurs dans le tiers supérieur du feuillage en fin de journée pour qu’ils aient un peu d’humidité. S’il n’y a qu’un acarien ravageur par feuille avant la récolte, il est inutile de faire une introduction d’acariens prédateurs. Si deux semaines après une introduction la population d’acariens nuisibles n’a pas diminué, le producteur peut effectuer une autre introduction d’Amblyseius fallacis. Un autre acarien prédateur, Stethorus punctillum (photo 16), devrait se développer naturellement. Autres insectes Les pucerons et les cicadelles peuvent être présents en grand nombre sans que leur présence n’affecte trop la production de framboises. Par contre, comme il s’agit d’insectes suceurs, ils peuvent transmettre des virus aux framboisiers. Les pucerons peuvent, par ailleurs, indiquer une surfertilisation azotée. Certains cultivars sont moins attirants que d’autres pour les pucerons. La pégomye du framboisier est une mouche dont la larve cause des symptômes semblables à ceux de l’anneleur, soit un fanage du bout des tiges. Ces symptômes ont cependant lieu plus tôt en saison et ne comportent pas d’annelage. La pégomye du framboisier cause rarement des dommages importants. CRAAQ 22 Production de framboises biologiques Maladies Brûlure des dards La brûlure des dards, une maladie des tiges, est causée par le champignon Didymella applanata. Cette maladie se reconnaît aux taches brunes qu’elle produit sur les tiges : elles ont l’apparence d’une brûlure partant de la base du bourgeon et s’étendant vers le bas (photo 17). Sur le feuillage, la brûlure des dards prend l’allure d’une tache brune en forme de V à la pointe de chaque feuille de la foliole (photo 18). La tache est bordée de zones jaunes. Éventuellement, la feuille brunit et se dessèche complètement, laissant seulement le pétiole. Les brûlures apparaissent d’abord sur les tiges végétatives vers le début de l’été. La maladie infecte surtout le bas des plants et certains cultivars plus que d’autres. Les lésions s’agrandissent jusqu’à ce que l’écorce se fende à la verticale, laissant apparaître des points noirs qui sont les structures reproductrices du champignon. Le printemps suivant, des spores sont relâchées de ces lésions par temps humide, atteignant de nouvelles cannes végétatives par l’intermédiaire de la pluie et du vent. Les mesures préventives consistent à favoriser la circulation de l’air : garder les rangs étroits et taillés à une bonne densité; désherber sur et près des rangs. Les ronces sauvages peuvent servir de réservoir à la maladie et devraient être éliminées dans un rayon de plus de 150 m autour de la framboisière. La taille doit se faire de suite après la récolte, en enlevant les cannes fructifères et toutes cannes de l’année infectées par le champignon. Une fertilisation azotée excessive produit des tissus plus facilement infectés. Les mesures préventives réussissent assez bien à contenir la maladie pour la plupart des cultivars, de sorte qu’elle affecte peu leur rendement. Un traitement à la chaux soufrée à 22 %, avant le débourrement (gonflement des bourgeons), à raison de 35 L dans 1000 L d’eau à l’hectare ou un traitement de bouillie bordelaise à 2 % (soit 20 kg de sulfate de cuivre et 10 kg de chaux hydratée dans 1000 L d’eau à l’hectare) peut être nécessaire pour les variétés sensibles. Anthracnose L’anthracnose (Elsinoe veneta) est aussi une maladie des tiges (photo 19) qui affecte surtout les framboisiers noirs et les mûriers. Toutefois, elle peut également s’attaquer à certains cultivars de framboisiers à fruits rouges comme le Boyne. Au printemps, le développement de l’anthracnose se reconnaît à l’apparition de petits points mauves sur les tiges végétatives et sur les feuilles. Une tache grise apparaît au centre des points mauves à mesure que ceux-ci s’agrandissent. Les points se rejoignent éventuellement, recouvrant l’écorce d’une couche grise, ce qui affaiblit la tige et peut la faire mourir avant qu’elle ne puisse produire une récolte l’année suivante. Des trous peuvent apparaître sur les feuilles (photo 20). Si elle survit, la tige produira des branches et des fruits déformés, surtout en temps de sécheresse. Les spores de l’anthracnose se répandent grâce à la pluie et au vent. Comme pour la brûlure des dards, la meilleure prévention face à l’anthracnose demeure la bonne circulation de l’air dans la framboisière. La taille et le ramassage des tiges coupées immédiatement après la récolte vont aussi briser le cycle de la maladie. De plus, de la chaux soufrée peut être appliquée avant le gonflement des bourgeons au printemps. Pourridié phytophthoréen Le pourridié phytophthoréen (photo 21) peut affecter les framboisiers rouges sur certains types de sols. Il existe des cultivars qui y sont moins sensibles (par exemple, le Killarney et le Boyne) et d’autres plus sensibles (notamment, le Festival). En sol lourd et irrigué, il ne faut pas utiliser de paillis, ce qui aggraverait les risques de maladie. Dans tous les sols, il faut assurer un bon drainage, planter sur des billons d’au moins 30 cm de hauteur et engazonner les allées. Les sols dits suppressifs, car ils préviennent le développement du pourridié, sont riches en CRAAQ 23 Production de framboises biologiques matière organique et en calcium. Selon des études faites à l’université Cornell, les apports de gypse réduisent l’incidence de la maladie. Tumeur du collet La tumeur du collet est causée par la bactérie Agrobacterium tumefaciens. La maladie se reconnaît à la présence de galles de grosseurs variées au niveau du collet et des racines (photo 22). Ces galles deviennent brunes et se lignifient. La bactérie qui en est responsable entre dans le plant par des blessures aux racines ou par les cœurs des plants. Une fois la maladie établie, le sol reste infecté pendant de nombreuses années. Sur un site avec un historique de tumeur du collet, il vaut mieux ne pas replanter du tout ou attendre au moins trois ans avant de le faire. Il ne faut pas planter de tiges infectées présentant des excroissances caractéristiques aux tiges et aux racines. Il faut limiter les blessures au collet des plants lors de la transplantation et des travaux de sarclage et de taille. Un traitement biologique à base d’Agrobacterium radiobacter, une bactérie cousine mais nonpathogène, est commercialisé sous le nom de DYGALL et s’emploie comme bain de racines et de collet avant l’implantation. Moisissure grise La moisissure grise (Botrytis cinerea) est causée par un champignon qui infecte les tiges, les feuilles et les fruits du framboisier (photo 23), hibernant sous forme de spores sur le feuillage et les tiges. Les fruits non cueillis et infectés se momifient, restent attachés au plant et peuvent servir d’inoculum. La maladie est plus présente les années de précipitations fréquentes, surtout si le temps humide se poursuit lors de la récolte. Les pratiques culturales favorisant le séchage rapide des feuilles réduisent de beaucoup le développement du champignon. Choix d’un site bien aéré et ensoleillé, sol bien drainé, plantation sur billon, irrigation par temps ensoleillé et avec goutte-à-goutte plutôt que par aspersion, orientation des rangs selon le vent dominant sont donc des pratiques à privilégier. Tout ce qui favorise les mouvements de l’air et la pénétration de la lumière aide aussi à la prévention de la moisissure : taille appropriée, tonte du couvre-sol, lutte contre les mauvaises herbes sur le rang et palissage. Finalement, le producteur peut aussi briser le cycle de la maladie en ne laissant pas de fruits trop mûrs ou pourris sur les plants et en éliminant les tiges atteintes. Virus Différents virus peuvent affecter les framboisiers, les plus communs étant le virus de la mosaïque du framboisier et le virus de l’enroulement des feuilles. Le virus de la mosaïque produit des symptômes tels qu’un retard dans l’apparition des feuilles et la mort du bourgeon terminal, de courtes tiges ou de multiples branches à partir d’un même nœud. Les nouvelles feuilles au printemps ont des taches jaunes, sont en coupelles ou portent des cloques. Le virus de l’enroulement provoque, comme son nom l’indique, l’enroulement des feuilles vers le bas. Les feuilles jaunissent sur les framboisiers rouges et deviennent vert très foncé sur les framboisiers noirs. Les tiges deviennent fragiles et cassantes, les branches sont nombreuses à partir d’un même nœud, les fruits sont petits et peu développés. L’utilisation de plants certifiés sans virus lors de l’implantation de la framboisière est la première mesure préventive à observer. Comme ces virus sont transmis par les pucerons et le pollen à partir des framboisiers sauvages, l’élimination de ces derniers dans les environs de la framboisière (au moins 150 m) constitue une autre mesure préventive efficace. Pour aider la diminution des populations de pucerons, il est également bon d’avoir des zones florales près de la framboisière qui vont attirer des prédateurs et des parasitoïdes de pucerons. CRAAQ 24 Production de framboises biologiques Aspects économiques Comparaison avec la production conventionnelle Bien qu’il existe peu de données à ce sujet, il apparaît que les rendements des producteurs de framboises biologiques au Québec sont comparables à ceux de la production conventionnelle, lesquels atteignent en moyenne 3 350 kg/ha, ce qui démontre que le framboisier répond bien à une conduite biologique. Il existe même plusieurs cas de rendements beaucoup plus élevés avec une bonne conduite biologique. Au Québec, la prime obtenue pour la framboise biologique varie selon les régions. Dans le Bas-Saint-Laurent, les producteurs vendent leurs framboises, en auto-cueillette, environ 0,75 $ de plus le kilo que les framboises conventionnelles. Dans les zones de fortes productions de framboises biologiques (comme dans les états du NordOuest américain, par exemple), la prime pour des framboises biologiques est aussi d’environ 0,75 $ de plus par kilo. Les producteurs ajustent leur prix de vente en fonction du prix de la framboise conventionnelle plutôt qu’en fonction de leur coût de production. CRAAQ 25 Production de framboises biologiques Bibliographie Le lecteur trouvera une grande quantité d’articles sur plusieurs aspects de la culture du framboisier sur le site Petits fruits d’Agri-Réseau à l’adresse suivante : http://www.agrireseau.qc.ca/petitsfruits/ [en ligne] Voici aussi quelques références ayant servi lors de la rédaction de ce guide : Ames, G.K. et G.L. Kuepper. 2000. Organic Culture of Bramble Fruits, [en ligne]. Appropriate Technology Transfer for Rural Areas (ATTRA). Fayetteville, Arkansas. 20 pages. www.attra.org/attra-pub/bramble.html (consulté le 29-09-03). Bernier, D. et al. 2002. Framboisier : Guide de protection 2002-2003. Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ). Sainte-Foy, Québec. 28 pages. Duval, J. 1995. Paillis et plantes couvre-sol dans la culture du framboisier, [en ligne]. Publication 330-14, Projet pour une agriculture écologique, Université McGill, Sainte-Anne-de-Bellevue, Québec. 11 pages. http://eap.mcgill.ca/agrobio/ab330-14.htm (consulté le 29-09-03). Ellis, M.A., R.H. Converse, R.N. Williams, et B. Williamson. 1991. Compendium of Raspberry and Blackberry Diseases and Insects. American Phytopathological Society, APS Press, St.Paul, Minnesota. 122 pages. ISBN 089054-121-3. Fisher, P. 2001. Insects, Diseases and Disorders on Raspberry in Ontario, [en ligne]. Ontario Ministry of Agriculture and Food. 12 pages. www.gov.on.ca/OMAFRA/english/crops/facts/rasppest/rasppest.htm (consulté le 29-09-03). Lodgson, G. 1974. Successful Berry Growing. Rodale Press, Emmaus, Pennsylvanie, 200 pages. ISBN 087857-182-5. Miles, C.A. et al.1999. Organic Raspberry Root Rot Control Study, [en ligne]. Washington State University Research and Extension Unit, Vancouver, Washington. 8 pages. http://agsyst.wsu.edu/raspberry.htm (consulté le 02-10-03). Pritts, M. Berried Treasures: Off-season Production of Strawberries and Raspberries, [en ligne]. Cornell University Extension. http://www.hort.cornell.edu/department/faculty/pritts/grnhouse.html (consulté le 29-09-03). Richard, Jean. 1987. Fruits et petits fruits; Production écologique. Éditions Marcel Broquet, LaPrairie, Québec. 337 pages. ISBN 2-89000-189-X. Schmid, Andi et Gilles Weidmann. 1998. La culture biologique des petits fruits. Institut de recherché en agriculture biologique (IRAB), Frick, Suisse. 16 pages. CRAAQ 26 Production de framboises biologiques Planches photos N1 Photo 1. Culture en rangs du framboisier (Christiane Cossette, MAPAQ) Photo 2. Tonte entre les rangs de framboisiers (Christiane Cossette, MAPAQ) Photo 3. Paillis de bois raméal (Luc Urbain, MAPAQ) Photo 4. Palissage (Christiane Cossette, MAPAQ) Photo 5. Engrais verts (Christiane Cossette, MAPAQ) Photo 6. Anthonome adulte (Bernard Drouin, MAPAQ) Photo 7. Anneleur du framboisier (Bernard Drouin, MAPAQ) Photo 8. Dégât de l’anneleur (Michèle Roy, MAPAQ) Photo 9. Punaise terne adulte (Bernard Drouin, MAPAQ) Photo 10. Nitidule à quatre points (Bernard Drouin, MAPAQ) Photo 11. Byture adulte et dégât (Bernard Drouin, MAPAQ) Photo 12. Rhizophage adulte (Pierre Lachance, MAPAQ) Photo 13. Larve de rhizophage et dégât (Liette Lambert, MAPAQ) Photo 14. Dégâts importants causés par les tétranyques (Martine Robert, FADQ) Photo 15. Amblyseius fallacis (adultes et œufs) (Michèle Roy, MAPAQ) Photo 16. Stethorus punctillum (pupe1, adulte émergeant2 et larve3) (Liette Lambert, MAPAQ) Photo 17. Brûlure des dards (tige) (Pierre Lachance, MAPAQ) Photo 18. Brûlure des dards (feuilles) (Bernard Drouin, MAPAQ) Photo 19. Anthracnose (tige) (Bernard Drouin, MAPAQ) Photo 20. Anthracnose (feuille) (Pierre Lachance, MAPAQ) Photo 21. Pourridié phytophthoréen (Pierre Lachance, MAPAQ) Photo 22. Tumeur du collet (Liette Lambert, MAPAQ) Photo 23. Moisissure grise (fruit) (Bernard Drouin, MAPAQ) CRAAQ 27 EN VENTE MAINTENANT Une toute nouvelle collection pour la production de petits fruits BIOlogiques au Québec Pour en savoir davantage sur : l’implantation la fertilisation le désherbage la protection contre les ravageurs et les maladies et plus encore… Pour commander ou pour plus d’information : consultez le www.craaq.qc.ca ou (418) 523-5411 1 888 535-2537 BON DE COMMANDE NUMÉRO DE LA PUBLICATION PRIX UNITAIRE TITRE DE LA PUBLICATION QUANTITÉ (INCLUANT TAXES) VX 026 Production de fraises biologiques, 2003, 35 pages 20,00 $ VX 045 Production de framboises biologiques, 2003, 28 pages 20,00 $ VX 046 Production de bleuets biologiques, 2003, 20 pages 20,00 $ VX 047 Production de raisins biologiques, 2003, 22 pages 20,00 $ VX 053 Collection Production de petits fruits biologiques, 2003 68,00 $ VW 021 Manutention et conditionnement des petits fruits destinés au marché du frais, 2002, 37 pages 35,00 $ VV 014 Guide de référence en fertilisation, 2003, 294 pages 18,00 $ PRIX TOTAL Total des achats Les Références économiques du CRAAQ Une collection électronique maintenant disponible! Informez-vous auprès de notre Service à la clientèle. Frais de poste et de manutention* Total à payer Nom : Organisme : Adresse : Code postal : Numéro de téléphone : ( ) Courriel : Signature : Date : * Les frais de poste et de manutention s’appliquent à toute livraison au Canada et doivent être ajoutés selon le montant total des achats. Pour un total des achats de 100,00 $ et moins, les frais sont de 4,01 $ (taxes incluses). Pour un total de plus de plus de 100,00 $, les frais correspondent à 10 % du total des achats, jusqu’à concurrence de 20 $ (taxes incluses). Les prix et conditions de vente peuvent changer sans préavis Commandez directement sur le site www.craaq.qc.ca par téléphone au 1 800 859-7474 ou par télécopieur au (418) 831-4021 (paiement par carte de crédit seulement) MODE DE PAIEMENT Pour commander par la poste, veuillez remplir ce bon et l’accompagner de votre paiement. Expédiez le tout à : Distribution de livres Univers 845, rue Marie-Victorin Saint-Nicolas (Québec) G7A 3S8 Pour votre sécurité, n’envoyez pas d’espèces par la poste. ❏ Mandat-poste ❏ Chèque À l’ordre de Distribution de livres UNIVERS ❏ Visa ❏ MasterCard Numéro de la carte : Date d’expiration : Signature :