Tale S, SVT, 2007-2008 1/2 P611 La Procréation Médicalement Assistée (PMA) 1. l’insémination artificielle Il s’agit d’un dépôt de sperme dans le vagin d’une femme, ou directement dans l’utérus. La première insémination artificielle aurait été pratiquée en 1884. Le donneur de sperme peut être : le conjoint ou un donneur (anonyme). On remédie ainsi à une stérilité du conjoint, ou à un risque génétique grave. L’utilisation de sperme issu de donneurs anonymes est possible de par la possibilité de conserver le sperme sous forme de paillettes (congelées à –196°C dans l’azote liquide) ; des banques du sperme centralisent les dons gratuits. Le choix du donneur est fait en fonction de la couleur de la peau, du groupe sanguin, de la couleur des cheveux et des yeux, et de la taille. La congélation du sperme permet donc : - de dissocier dans le temps le don du sperme de son utilisation ; - de contrôler la qualité biologique du sperme. 2. la Fécondation In Vitro Et Transfert d’Embryon (FIVETE) Un grand nombre d’ovocytes est indispensable lors de cette technique. Pour les obtenir, on induit une poly-ovulation chez la femme : - Les sécrétions hormonales de la femme sont bloquées par utilisation d’un analogue structural de la GnRH, qui empêche l’action de cette hormone. - 14 jours après le début du blocage hormonal, on stimule la folliculogenèse par des injections de FSH. Après 8 à 10 jours, on vérifie par échographie que plusieurs follicules se développent. - Quand les follicules sont mures, on procède à une injection d’HCG, qui mime le pic de LH. Les ovocytes sont ponctionnés 36 après cette injection (juste avant l’ovulation, qui se produirait 37 à 40 heures après l’injection). - Un progestatif administré ensuite pendant 8 jours permet de préparer l’endomètre à l’implantation d’un embryon. Les spermatozoïdes doivent subir une capacitation dans des milieux artificiels, c’est à dire qu’ils doivent recevoir des messages chimiques leur permettant de féconder l’ovule. Tale S, SVT, 2007-2008 2/2 P611 Ovaire non stimulé (en haut) et stimulé (à droite) pour induire une poly-ovulation 3. l’ICSI I.C.S.I. = Intra-Cytoplamsic Sperm Injection = micro-injection intra-ovocytaire de spermatozoïdes. Un ovule est prélevé chez la femme, puis on injecte, grâce à une micro-pipette un unique spermatozoïde dans le cytoplasme de cet ovule. Le succès est de l’ordre de 30 %. Cette technique est réservée aux couples pour qui la FIVETE ne peut s’appliquer : - sperme dépourvu de spermatozoïdes : on peut parfois en prélever directement dans les testicules. Cette technique s’applique aussi en cas de troubles de l’éjaculation ; - trop peu de spermatozoïdes dans le sperme, ou trop de spermatozoïdes anormaux : on peut sélectionner (morphologiquement) par cette technique le spermatozoïde utilisé ; - spermatozoïdes de parvenant pas à féconder l’ovule, pour diverses raisons. 4. Le diagnostic pré-implantatoire (DPI) Avec le développement des techniques de fécondation in vitro (FIVETE), de nouvelles méthodes de diagnostics sont possibles. Dans le cas d’une famille à risque, il est possible de réaliser un DPI : 1- on prélève des ovules chez la femme, et du sperme chez l’homme ; 2- on procède à une fécondation in vitro ; 3- Après un début de développement, on prélève une ou quelques cellules sur ces embryons ; 4- on réalise un test génétique sur ces cellules pour vérifier la présence ou l’absence de l’anomalie présente dans la famille ; 5- finalement, on n’implante dans l’utérus de la mère que des embryons chez qui on n’a pas détecté l’anomalie recherchée. Sur le papier, cette technique semble parfaite, car permettant de ne pas entamer de grossesse avec un embryon « défectueux ». Mais elle pose de nombreux problèmes : techniques : c’est une technique lourde et coûteuse ; de fiabilité : on ne recherche qu’une anomalie ; elle ne garantie donc pas qu’une autre anomalie soit en fait présente ; d’éthique : cette technique suppose la création de nombreux embryons inutiles, dont il faudra un jour faire quelque chose…