Asspro Mag n° 27 octobre 2014 L’hyperspécialisation de la chirurgie de demain Des experts à vos côtés réponses croisées Zoom sur La jusrisprudence LE MAGAZINE CONSEIL ET PRÉVENTION DES ADHÉRENTS D’ASSPRO ÉDITORIAL Liste des membres du CA d’Asspro Chers amis, Je suis heureux de vous présenter le n° 27 d’ASSPRO MAG et vous faire part des éléments marquants de cette année « universitaire » 2013-2014. En 2013 : •Dr Arnaud Christian-Michel, anesthésiste-réanimateur, président du SNARF. •Pr Bouaziz Hervé, anesthésiste-réanimateur. •Pr Boubli Léon, chirurgien gynécologue-obstétricien. •Élargissement du Conseil d’administration à 15 membres afin d’accroître la représentativité des différentes spécialités de nos adhérents et création d’un bureau composé de 4 membres (président, vice-président, trésorier et secrétaire général) pour faciliter la mise en œuvre des actions votées en conseil. •Dr Chauvin Géraldine, chirurgien gynécologue. •Colloque sur le risque chirurgical, organisé conjointement avec l’UCDF le 12 octobre 2013 à Paris. Cette première édition, qui a réuni près de 300 chirurgiens, s’est achevée par une table ronde avec le Pr Jean-Luc Harousseau, Philippe Cuq et moi-même (la vidéo de synthèse de cet évènement réalisée par l’UCDF est visualisable via la rubrique « actualités » de notre site www.asspro.fr). La journée avait débuté par l’Assemblée Générale Ordinaire de notre association et avait été introduite par une intervention du Pr Guy Vallancien sur sa vision de la chirurgie de demain et dont vous trouverez une interview dans ce numéro. •Dr Dreyfus Jean-Michel, gynécologue-obstétricien. En 2014 : •La 2e édition de ce colloque se tiendra le 11 octobre prochain à Paris sur le thème de la chirurgie ambulatoire. Notre association se mobilise pour réaliser une enquête auprès de ses adhérents et faire un « état des lieux » de cette pratique. Je remercie d’avance ceux d’entre vous qui prendront le temps de répondre à notre questionnaire. •Publication de la 1re cartographie des risques opératoires en partenariat avec le Cabinet Branchet. Cette étude a porté sur près de 10 000 dossiers de sinistres, déclarés entre 2008 et 2012*. Le résultat positif de cette cartographie démontre que les actions de prévention organisées par Asspro sont corrélées avec une diminution de 20 % de la probabilité de survenance d’un sinistre. L’étude a aussi révélé plusieurs points à améliorer, qui vont amener Asspro à proposer de nouvelles actions de formation pour l’année à venir : l’information des patients et l’organisation au sein de l’équipe en péri opératoire. Ces deux thèmes sont développés dans ce numéro. •Tenue d’une Assemblée Générale Extraordinaire au mois de juillet à Lyon : suite à l’Assemblée Générale Ordinaire 2014 qui a fait le bilan de l’année passée, celle-ci a permis l’extension de l’objet de l’association à la défense et protection du système d’assurance RCP des praticiens libéraux du plateau technique lourd. Une mission a été donnée au Conseil d’Administration de se rapprocher du courtier en vue de vérifier la validité de l’offre assurantielle, dans le respect du concept de défense Asspro/Cabinet Branchet. Les statuts modifiés ont également permis de favoriser le partage et la coopération internationale, voire de fédérer les Asspro « étrangères » existantes actuellement en Espagne et en Suisse et peut-être dans l’avenir en Italie. Après un rapide bilan des actions entreprises, je vous souhaite une bonne lecture de votre magazine et une excellente rentrée malgré le climat morose et les nuages qui assombrissent le ciel de notre profession ! Très amicalement • Dr Antoine Watrelot Président * Tous ces résultats sont consultables en ligne sur le site www.asspro.fr et des versions papiers peuvent vous être adressées sur simple demande auprès de l’équipe de notre siège social. •Dr Cuq Philippe, chirurgien vasculaire, président de l’UCDF. •Dr Droguet Jean, anesthésiste-réanimateur, trésorier. •Dr Gounot Nicolas, chirurgien plasticien. •Pr Mertens Patrick, neurochirurgien. •Dr Reynaud Jean-Pierre, chirurgien plasticien (retraité). •Dr Serwier Jean-Marie, chirurgien orthopédiste. •Dr Timsit Georges, chirurgien viscéral (retraité). •Dr Travers Vincent, chirurgien orthopédiste, vice-président. •Dr Watrelot Antoine, chirurgien gynécologue, président. •Dr Yavordios Patrick-Georges, anesthésiste-réanimateur, secrétaire général. Disparition de Bernard Garo C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès brutal de notre ami, survenu le 1er septembre. Cette nouvelle a bouleversé nos équipes d’assistants-conseils, d’avocats ainsi que les collaborateurs du Cabinet Branchet. Bernard, membre de la Société Française de Pathologie Infectieuse et Praticien Hospitalier au CHU de Brest, était l’un des piliers du système de défense de nos adhérents. Il dirigeait le pôle infectiologie qu’il avait créé en 2006 et intervenait, toujours avec un franc succès, lors des journées de prévention Asspro. Toujours disponible, chaleureux et passionné par sa spécialité, il laisse un très grand vide au sein d’Asspro et du Cabinet Branchet. Nous tenons à adresser à son épouse et à ses enfants toutes nos condoléances dans cette terrible épreuve. • Actualités Interview L’hyperspécialisation de la chirurgie de demain Chirurgien urologue, Professeur à l’Université Paris Descartes, Membre de l’Académie Nationale de Chirurgie, fondateur et président de l’École Européenne de Chirurgie, Guy Vallancien nous livre sa vision de la chirurgie de demain. L’hyperspécialisation de la chirurgie est-elle inéluctable ? G. V. L’hyperspécialisation en chirurgie est, en effet, un évènement inéluctable qui ne fera que s’amplifier parce que les techniques sont de plus en plus complexes et les instruments de plus en plus divers. Le chirurgien ne peut plus opérer comme il le faisait auparavant. Au sein de sa spécialité, il devra développer des compétences dans un domaine précis. Si l’on prend l’exemple de l’urologie, certains praticiens prennent en charge les cancers, d’autres les incontinences urinaires ou le traitement des calculs. Ils sont de plus en plus focalisés sur un nombre restreint de pathologies avec des moyens spécifiques. Ce sont donc de véritables équipes opératoires qu’il faut rassembler dans les blocs modernes. L’hyperspécialisation passe par des changements technologiques, quels sont-ils ? G. V. La chirurgie a largement bénéficié des progrès dans les domaines de l’informatique et de la robotique. Nous allons voir émerger de véritables « ingénieurs opérateurs » qui seront des médecins totalement formés à la technologie, et même pour certains actes chirurgicaux spécifiques, à une machine donnée. Il faut toutefois comprendre que la valeur ajoutée du médecin réside dans la décision de l’acte et dans la prise en charge globale du patient, mais pas seulement dans la réalisation du geste. Quel nouveau rôle pour le chirurgien ? G. V. La valeur ajoutée du médecin peut sembler faible en quantité mais importante en qualité. Le malade recherche aujourd’hui une forte capacité d’écoute et d’empathie de la part de son médecin pour lui permettre d’être mieux guidé dans sa décision. C’est pourquoi le praticien doit retrouver une certaine disponibilité pour se concentrer sur les actes pour lesquels sa valeur ajoutée est forte. Aux USA ou au Japon, par exemple, ce sont les Infirmiers Anesthésistes qui se chargent des sutures fines et, dans le cas de la chirurgie coronaire, des prélèvements de la veine saphène, et non le chirurgien. Comment cette hyperspécialisation s’intégrera-t-elle dans les structures de soins ? G. V. L’évolution dans le temps se fera vers le regroupement des acteurs. Les chirurgiens devront se regrouper pour atteindre une taille critique permettant d’assurer la totalité de la prestation liée à la spécialité. Toutefois cela ne signifie pas la mise en place d’un cloisonnement de la chirurgie comme certains le craignent. Ces équipes hyperspécialisées auront ainsi la possibilité d’évoluer plus facilement vers d’autres techniques. Les salles d’opération seront alors redistribuées en plates-formes interventionnelles dans lesquelles les différents spécialistes (radiologues, chirurgiens, anesthésistes…) pourraient œuvrer avec leur matériel spécifique (scanner, IRM). On devrait assister à une révolution considérable de la structure même des hôpitaux et des cliniques qu’il faudrait concevoir différemment. Parallèlement, des écoles de formation appropriées aux nouveaux outils informatiques et d’ingénierie vont se développer. La simulation commence d’ailleurs à s’implanter dans les universités avec la mise à disposition de simulateurs anatomiques. Quelle va être la place du patient dans ce système de soins ? G. V. Le patient est aujourd’hui au cœur du système de soins. Ses attentes évoluent. Il ne se contente plus d’être fataliste et reconnaissant. L’évolution des techniques et l’amélioration constante des résultats le poussent à espérer le risque « zéro ». Pour faire évoluer un système de santé, il nous faut nous intéresser avant tout au « résultat patient » qui va nous guider vers la bonne réforme. Certains retours d’information lors de réunions « médecin/ patient » que l’on avait organisées, nous ont fait modifier nos pratiques. Un des exemples a été l’angoisse de la sortie, que l’on mesurait mal, et que nous avons prise en compte. Par ailleurs, de nombreuses mises en cause sont dues à des comportements ou à une relation médecin/patient de mauvaise qualité. Pour exemple, annoncer un cancer ou une complication ne s’invente pas mais doit s’apprendre. La mise en place de média training serait d’ailleurs très utile pour limiter les mises en cause. Quelle est la principale conséquence de cette hyperspécialisation en matière de responsabilité ? G. V. La responsabilité devient nécessairement une responsabilité par équipe et la formation spécifique de chacun amènera à plus de sécurité. L’évolution des praticiens se fera vers des compétences médicales plutôt que chirurgicales. • Guy Vallancien Chirurgien urologue La valeur ajoutée réside dans sa décision de l’acte et dans la prise en charge globale du patient. Pour faire évoluer un système de santé, il nous faut nous intéresser avant tout au « résultat patient » qui va nous guider vers la bonne réforme. Colloque du 12 octobre 2013 De gauche à droite : Frédéric Bizard, Économiste de la Santé. Dr Antoine Watrelot, Président d’Asspro. Pr JeanLuc Harousseau, Président de la HAS. Dr Philippe Cuq, Président de l’UCDF. Réponses croisées Rubrique Des experts à vos côtés Asspro Mag va à la rencontre de spécialistes pour vous apporter des informations et des moyens en matière de prévention des risques. Interview Défaut d’information du patient : principale cause de condamnation des médecins ! Maître Véronique Estève, Avocat au barreau de Nice En cas de survenue de complication grave, bien que non fautive, le défaut d’information aboutit à des condamnations importantes. Les résultats de la cartographie des risques opératoires ont mis en évidence l’insuffisance (voire l’absence) de consentement dans 45 % des cas de mise en cause. Comment expliquez-vous ce pourcentage aussi élevé ? V. E. Certains praticiens ont du mal à faire coexister une information formelle et détaillée avec la relation de confiance nécessaire à leur prise en charge. Malheureusement, pour les juges, ce qui ne peut être prouvé est considéré comme inexistant. L’information écrite transmise au patient doit être considérée comme un moyen complémentaire d’explication de l’acte de soin qui n’entache en rien la qualité de la relation établie lors des consultations. Doit-on comprendre qu’en dépit d’une prise en charge médicale de bonne qualité, le praticien peut être condamné ? V. E. C’est un constat quotidien. Pour se prémunir d’une telle condamnation, le praticien doit pouvoir fournir la preuve d’une information complète faite au patient : possibilités thérapeutiques, tous risques inhérents à l’intervention, absence éventuelle de résultat. De plus, le dossier médical du chirurgien doit impérativement comporter une fiche d’information spécifique sur l’intervention réalisée. Cette fiche doit être signée par le patient. Quelles sont les conséquences du défaut d’information ? V. E. Elles permettent au patient d’obtenir une indemnisation. Celle-ci est basée, sur la perte de chance (celle d’avoir pu renoncer à son projet chirurgical suite à une information complète des risques encourus). Le défaut d’information permet au patient d’obtenir une indemnisation partielle de tous ses préjudices. À cela s’ajoute le recours des Caisses (CPAM) pour les dépenses de soins liés à la complication (frais déjà exposés et à venir). L’addition peut être très lourde notamment en cas de réanimation, d’hospitalisation prolongée ou d’appareillage. Est-il aisé de quantifier la perte de chance liée au défaut d’information ? V. E. Les Juges ou la CCI* procèdent à une évaluation liée au cas d’espèce. Pour des interventions de chirurgie esthétique, ou des interventions de confort, le taux de perte de chance peut atteindre 95 %. Pour la chirurgie fonctionnelle, il est plutôt de l’ordre de 50 %. En cas de survenue de complication grave, bien que non fautive, le défaut d’information aboutit à des condamnations importantes. * Commission de Conciliation et d’Indemnisation Réponses croisées En cas de nécessité opératoire, le patient peut-il quand même invoquer une perte de chance ? V. E. Non, mais en revanche il peut être indemnisé sur la base d’un préjudice moral. Depuis un arrêt de la Cour de Cassation du 3 juin 2010, les juges estiment que le patient peut recevoir une indemnisation pour atteinte à la dignité humaine. Cela équivaut au préjudice « d’impréparation » des dommages survenus, même en cas d’intervention indispensable. La Cour de Cassation reste intraitable sur ce point et a confirmé sa jurisprudence en 2012. Les dommages-intérêts sont souverainement fixés par les tribunaux. Ils sont de l’ordre de 1 500 à 5 000 € mais peuvent parfois aller bien au-delà ! Si les montants d’indemnisation pour préjudice moral sont moins élevés, leur fréquence est croissante. La perte de chance et le préjudice moral sont-ils alternatifs ? V. E. Pas du tout, la perte de chance de renoncer à l’intervention et d’en éviter les conséquences dommageables et le préjudice moral peuvent se cumuler. Un patient peut obtenir une indemnisation partielle de tous ses préjudices patrimoniaux (indemnisation des pertes financières), et extra patrimoniaux (indemnisation des préjudices liés à la personne tels que les préjudices esthétiques, d’agrément ou les souffrances endurées). Il peut également solliciter des dommages-intérêts pour son préjudice moral. Quels sont les préjudices qui coûtent le plus cher en matière d’indemnisation et pourquoi ? V. E. Les préjudices patrimoniaux sont incontestablement les plus lourds, notamment le poste « assistance tierce personne » et le préjudice économique lié à la perte de revenus futurs. C’est surtout le cas pour un patient jeune ou un cadre supérieur. Les condamnations ont-elles un impact sur les primes d’assurances ? V. E. Oui, car l’assureur calcule la prime en fonction du niveau de risque. Les risques du plateau technique lourd sont difficiles à assurer, c’est pourquoi chacun doit les prévenir afin de limiter les mises en cause. Il est toujours dommage d’être condamné à régler des sommes importantes sur le seul défaut d’information. Les praticiens doivent donc être rigoureux sur la traçabilité de l’information qu’ils donnent aux patients. • La perte de chance de renoncer à l’intervention et d’en éviter les conséquences dommageables et le préjudice moral peuvent se cumuler. 45 % Pourcentage de cas où le défaut d’information est retenu (sur les 9 894 dossiers de sinistres étudiés dans la cartographie des risques). Les préjudices patrimoniaux sont incontestablement les plus lourds, notamment le poste « assistance tierce personne » et le préjudice économique lié à la perte de revenus futurs. En dépit d’une prise en charge médicale de bonne qualité, le praticien peut être condamné. www.assproscientifique.fr Le site d’Asspro Scientifique met à la disposition des praticiens de nombreuses fiches d’information préopératoire ainsi qu’un modèle de consentement éclairé. Zoom Jurisprudence, quelques exemples de condamnations pour défaut d’information Cour d’Appel de VERSAILLES 15 septembre 2011 Cour d’Appel de RIOM 27 janvier 2010 Tribunal de Grande Instance de POINTE À PITRE - 15 mai 2014 /// Femme âgée de 48 ans /// Femme âgée de 51 ans /// Femme âgée de 43 ans Aide à domicile. Agent d’entretien. Mise en place de cage intersomatique compliquée de lésions médullaires cervicales. Pose de bandelettes urétérales. Expertise : Absence de faute technique. •incontinence urinaire. Ablation d’un kyste arthro-synovial de l’articulation tibio-fibulaire. Au cours de l’intervention, le nerf sciatique poplité externe a été lésé. Salariée. •absence de preuve de l’information ; •perte de chance de refuser l’intervention et d’en éviter les conséquences dommageables évaluée à 40 %. Condamnation du chirurgien : 192 000 € pour perte de chance + 2 000 € préjudice moral pour le conjoint + Créance CPAM 46 000 € TOTAL 240 000 € + frais + dépens Tribunal de Grande Instance d’AIX EN PROVENCE - 18 avril 2014 /// Femme âgée de 55 ans Secrétaire. Coloscopie au cours de laquelle la résection d’un polype du colon a été effectuée. Le polype s’est avéré être un adénocarcinome intramuqueux développé sur un polype vrilleux. Colectomie. Complication : Colite ischémique suivie d’une nécrose et deuxième résection colo-rectale. Risque exceptionnel. Troubles majeurs du transit avec répercussions psychologiques. Expertise : Aléa thérapeutique mais défaut d’information sur le risque de colite ischémique. Taux de Déficit Fonctionnel Permanent (DFP) fixé à 25 % + 5 % pour répercussions psychologiques. Condamnation du chirurgien : 60 000 € pour perte de chance de refuser l’intervention et d’en éviter les conséquences dommageables + Préjudice moral autonome lié au défaut d’information 3 000 € TOTAL 63 000 € + frais + dépens (hors créance CPAM) Complication : •plaie vésicale ; Expertise : •absence de faute technique. Pas de trace écrite d’information dans le dossier ; •Déficit Fonctionnel Permanent (DFC) évalué à 15 % ; •perte de chance de renoncer à l’intervention et d’en éviter les conséquences dommageables fixée à 50 %. Condamnation du chirurgien : 76 900 € + 2 500 € préjudice moral autonome lié au défaut d’information + créance CPAM 16 000 € TOTAL 95 400 € + frais + dépens Tribunal de Grande Instance de MONTAUBAN - 20 mai 2014 Expertise : Deux rapports concluent à l’absence de toute faute imputable au chirurgien. •complication qualifiée d’aléa thérapeutique ; •le formulaire de consentement remis à la patiente avant l’intervention n’a pas été signé ; •la preuve de l’information n’est pas rapportée. Condamnation du chirurgien : •perte de chance de refuser l’intervention et d’en éviter les conséquences dommageables 62 700 € ; •préjudice moral d’impréparation évalué à 15 000 €. TOTAL 77 700 € + frais /// Homme âgé de 57 ans Technicien de surface. Arthroplastie totale de genou gauche compliquée d’une infection nosocomiale. Expertise : •absence de toute faute du chirurgien ; •formulaire de consentement signé par le patient en préopératoire mais trop généraliste et ne faisant pas mention du risque infectieux. Condamnation du chirurgien : •perte de chance de 20 % de refuser l’intervention et d’en éviter les conséquences dommageables ; •préjudice moral d’impréparation à la complication survenue. TOTAL 10 145 € + frais 2 000 000 € Plus importante perte de chance évaluée à 95 % Jeune mère de famille de 31 ans Plastie mammaire après cancer Arrêt cardiaque - Coma végétatif profond. • Aléa thérapeutique. • Chirurgie de convenance. • Défaut d’information. (Arrêt de la Cour d’Appel datant de 2007 sur des faits antérieurs à la création de l’ONIAM.) Zoom Cartographie des risques opératoires « La période péri opératoire, une zone à haut risque d’événements indésirables ». Il est établi que la période post opératoire est une période à haut risque puisqu’il existe un rapport de 1 pour 1 000 entre la mortalité per op et la mortalité à 30 jours (étude des hôpitaux des Vétérans/hôpitaux privés universitaires Henderson WG et al. J Am Coll Surg, 2007). 50 % de ces décès se produisent au 5e jour post opératoire (étude NCEPOD 1992-93 - données sur 19 816 décès en chirurgie 6-70 ans). La Cartographie des risques opératoires publiée par le Cabinet Branchet et notre association, met en exergue, sur 845 dossiers sinistres ouverts entre 2009 et 2013, deux causes majeures d’accidents médicaux : les défauts d’organisation (44 % des cas) et les dysfonctionnements de l’équipe (38 %). Le Dr Patrick-Georges Yavordios, anesthésiste-réanimateur et secrétaire général d’Asspro précise : L’équipe peut se concevoir en mono disciplinaire (par exemple anesthésistes réanimateurs entre eux), multidisciplinaire (par exemple anesthésistes réanimateurs et chirurgiens) et pluri professionnels en rajoutant IADE et IBODE. Dans tous les cas, chaque professionnel du plateau technique lourd, est de facto, membre d‘une équipe et ses décisions thérapeutiques sont interdépendantes avec les autres acteurs de soins : •défaut de communication entre professionnels et/ou envers le patient et son entourage ; •défaut de traçabilité des informations concernant le patient (dossier, prescription, transmission, alertes, information…) ; •absence de règle concernant la répartition des tâches en péri opératoire ; •défaut d’encadrement et méconnaissance des référents ; •manque de soutien lors d’un événement indésirable. En ce qui concerne l’organisation : La problématique est vaste puisque nous retrouvons les actions de management et les décisions qui vont influencer le comportement de l’équipe, notamment la politique de qualité et de gestion des risques : •gestion des ressources humaines inadéquate en nombre ou en compétence ; •structure hiérarchique imprécise ; •formation continue insuffisante ; •politique d’achat déconnectée des réalités médicales ; •management de la qualité, sécurité, hygiène et environnement inexistant ou insuffisant ; Plus d’informations sur www.assproconseil.fr Pourcentage de cas où un accident médical au bloc opératoire résulte d’un défaut d’organisation. Un travail très important sur la répartition des tâches en péri opératoire qui réunit les sociétés de chirurgie et d’anesthésie-réanimation, sous l’égide de la HAS, sera présenté d’ici la fin de l’année. Asspro s’en fera naturellement l’écho. • La problématique est vaste puisque nous retrouvons les actions de management et les décisions qui vont influencer le comportement de l’équipe. propose 2 actions auprès des équipes et des établissements : - Le Medical Team Training ASSPRO 44 % •mauvaise gestion des ressources financières. ASSPRO Conseil - Un audit organisationnel au bloc opératoire Dr Patrick-Georges Yavordios anesthésiste-réanimateur 38 % Pourcentage de cas où un accident médical au bloc opératoire résulte d’un dysfonctionnement de l’équipe. Rendez-Vous Consentement Eclairé Électronique, encore un peu de patience… La première phase de test s’est achevée. Des fonctionnalités complémentaires doivent être développées avant le lancement. Les rendez-vous des Journées Asspro fin 2014 et 2015 Journées par spécialité : périnat, ortho, plastie, chirurgies* - 6 décembre 2014 à Paris (+ Atelier rachis) - 7 mars 2015 à Toulouse (+ Atelier cardiovasculaire) - 11 avril 2015 à Rennes (+ Atelier bariatrique) - 6 juin 2015 à Marseille (+ Atelier chirurgie de la main) - 10 octobre 2015 à Lyon (+ Atelier rachis) - 5 décembre 2015 à Paris (+ Atelier bariatrique) * les journées PÉRINAT, PLASTIE et CHIRURGIES sont labellisées en « Gestion des risques » par les OA. Journées Asspro/Arres* Week-end « Gestion du stress » - 26, 27 & 28 septembre 2014 en Île-de-France - Dates 2015 à confirmer Journées gestion des patients difficiles - 6 décembre 2014 à Paris - 6 juin 2015 à Marseille - 10 octobre 2015 à Lyon - 5 décembre 2015 à Paris Simulateur de vol Aéroport Roissy - Charles de Gaulle - 25 octobre 2014 - 13 décembre 2014 - 6 juin 2015 - 10 octobre 2015 Journées des assistantes médicales - 5 décembre 2014 à Paris - Dates 2015 à confirmer Directeur de la publication : Dr Antoine Watrelot Rédacteur en chef : Dr Géraldine Chauvin Rédacteur : Dr Christine Maillochaud Secrétariat de rédaction : Saatchi & Saatchi Health L’expertise : un moyen de formation entrant dans le cadre du Développement Professionnel Continu (DPC) Ou comment transformer « un moment subi en un moment utile » ! Lors d’une procédure aux fins d’indemnisation, l’expert nommé va convoquer les différentes parties à une expertise au cours de laquelle l’ensemble de la prise en charge médicale va être examinée dans le détail. C’est un moment clé car les conclusions de l’expert seront décisives dans les suites de la procédure. La présence du praticien est indispensable, car il est le mieux placé pour expliquer, voire défendre, l’attitude thérapeutique qu’il a choisi d’adopter. Pourtant, cette journée d’expertise est souvent vécue comme une journée « perdue ». Le Cabinet Branchet, en partenariat avec Asspro et l’association de formation DA3P* a choisi de valoriser la présence de ses assurés aux expertises en proposant un programme unique et innovant, destiné à faire valoir, au titre du DPC, cette participation. L’analyse d’un cas pratique « vécu » par le praticien est l’occasion d’une vraie réflexion, voire d’une modification de ses pratiques. L’analyse d’un cas pratique « vécu » par le praticien est l’occasion d’une vraie réflexion, voire d’une modification de ses pratiques. * les journées Asspro/Arres permettent de valider votre accréditation et votre DPC, en collaboration avec le CFAR. - 19 décembre 2014 à Strasbourg - Date 2015 à confirmer Focus - 15 novembre 2014 à Genève - 17 janvier 2015 à Lyon - 7 mars 2015 à Toulouse - 30 mai 2015 à Marseille - 12 septembre 2015 à Rennes - 14 novembre 2015 à Nancy Asspro/Ircad (cœlioscopie) • Se perfectionner à l’occasion d’une procédure, le mode d’emploi : Si le praticien accepte de participer à ce programme, DA3P lui crée un espace personnel lui permettant alors de procéder à l’évaluation de ses pratiques en fonction des points soulevés durant l’expertise. L’assistant-conseil, qui a participé à l’expertise, procède également à une analyse des différents critères évoqués, puis réalise un bilan pédagogique et enfin propose à l’assuré des axes d’amélioration et/ou de formation. Le praticien dispose alors de trois mois pour mettre en place des actions correctrices avant de faire à nouveau le point à l’issue de ce délai. Une fois le programme réalisé, une attestation de formation lui est délivrée et il perçoit ensuite la somme de 517,50 € (montant 2014). Vos interlocuteurs - DA3P, Nathalie Buthau : 04 72 10 62 02 [email protected] - Marie Delannoy : 04 72 07 60 56 [email protected] • *D A3P : Association « Développement et Accompagnement Professionnel, Personnel et en Plateau technique » Pour recevoir gratuitement une version papier du magazine, inscrivez-vous sur le site www.asspro.fr, rubrique « s’abonner à Asspro Mag ». Imprimé par IDJ Graphic Photos : © Thinkstock Conception graphique : Luciole - octobre 2014 2, rue Villaret de Joyeuse 75017 Paris • T +33 (0)1 55 07 15 15 • [email protected] • www.asspro.fr La version numérique est disponible sur le site www.asspro.fr