n° 27 - Asspro

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Asspro
Mag
n° 27
octobre 2014
L’hyperspécialisation
de la chirurgie
de demain
Des experts à vos côtés
réponses croisées
Zoom sur
La jusrisprudence
LE MAGAZINE CONSEIL ET PRÉVENTION DES ADHÉRENTS D’ASSPRO
ÉDITORIAL
Liste des membres du CA d’Asspro
Chers amis,
Je suis heureux de vous présenter
le n° 27 d’ASSPRO MAG et vous faire
part des éléments marquants de cette
année « universitaire » 2013-2014.
En 2013 :
•Dr Arnaud Christian-Michel,
anesthésiste-réanimateur,
président du SNARF.
•Pr Bouaziz Hervé,
anesthésiste-réanimateur.
•Pr Boubli Léon,
chirurgien gynécologue-obstétricien.
•Élargissement du Conseil d’administration à 15 membres afin d’accroître
la représentativité des différentes spécialités de nos adhérents et création d’un
bureau composé de 4 membres (président, vice-président, trésorier et secrétaire général) pour faciliter la mise en œuvre des actions votées en conseil.
•Dr Chauvin Géraldine,
chirurgien gynécologue.
•Colloque sur le risque chirurgical, organisé conjointement avec l’UCDF
le 12 octobre 2013 à Paris. Cette première édition, qui a réuni près de
300 chirurgiens, s’est achevée par une table ronde avec le Pr Jean-Luc
Harousseau, Philippe Cuq et moi-même (la vidéo de synthèse de cet évènement réalisée par l’UCDF est visualisable via la rubrique « actualités » de
notre site www.asspro.fr). La journée avait débuté par l’Assemblée Générale
Ordinaire de notre association et avait été introduite par une intervention
du Pr Guy Vallancien sur sa vision de la chirurgie de demain et dont vous
trouverez une interview dans ce numéro.
•Dr Dreyfus Jean-Michel,
gynécologue-obstétricien.
En 2014 :
•La 2e édition de ce colloque se tiendra le 11 octobre prochain à Paris
sur le thème de la chirurgie ambulatoire. Notre association se mobilise pour
réaliser une enquête auprès de ses adhérents et faire un « état des lieux »
de cette pratique. Je remercie d’avance ceux d’entre vous qui prendront
le temps de répondre à notre questionnaire.
•Publication de la 1re cartographie des risques opératoires en partenariat
avec le Cabinet Branchet. Cette étude a porté sur près de 10 000 dossiers
de sinistres, déclarés entre 2008 et 2012*. Le résultat positif de cette cartographie démontre que les actions de prévention organisées par Asspro
sont corrélées avec une diminution de 20 % de la probabilité de survenance
d’un sinistre. L’étude a aussi révélé plusieurs points à améliorer, qui vont
amener Asspro à proposer de nouvelles actions de formation pour l’année
à venir : l’information des patients et l’organisation au sein de l’équipe en
péri opératoire. Ces deux thèmes sont développés dans ce numéro.
•Tenue d’une Assemblée Générale Extraordinaire au mois de juillet à Lyon :
suite à l’Assemblée Générale Ordinaire 2014 qui a fait le bilan de l’année
passée, celle-ci a permis l’extension de l’objet de l’association à la défense
et protection du système d’assurance RCP des praticiens libéraux du plateau
technique lourd. Une mission a été donnée au Conseil d’Administration de
se rapprocher du courtier en vue de vérifier la validité de l’offre assurantielle,
dans le respect du concept de défense Asspro/Cabinet Branchet.
Les statuts modifiés ont également permis de favoriser le partage et la coopération internationale, voire de fédérer les Asspro « étrangères » existantes
actuellement en Espagne et en Suisse et peut-être dans l’avenir en Italie.
Après un rapide bilan des actions entreprises, je vous souhaite une bonne
lecture de votre magazine et une excellente rentrée malgré le climat morose
et les nuages qui assombrissent le ciel de notre profession !
Très amicalement
•
Dr Antoine Watrelot
Président
* Tous ces résultats sont consultables en ligne sur le site www.asspro.fr et des versions papiers
peuvent vous être adressées sur simple demande auprès de l’équipe de notre siège social.
•Dr Cuq Philippe,
chirurgien vasculaire, président de l’UCDF.
•Dr Droguet Jean,
anesthésiste-réanimateur, trésorier.
•Dr Gounot Nicolas,
chirurgien plasticien.
•Pr Mertens Patrick,
neurochirurgien.
•Dr Reynaud Jean-Pierre,
chirurgien plasticien (retraité).
•Dr Serwier Jean-Marie,
chirurgien orthopédiste.
•Dr Timsit Georges,
chirurgien viscéral (retraité).
•Dr Travers Vincent,
chirurgien orthopédiste, vice-président.
•Dr Watrelot Antoine,
chirurgien gynécologue, président.
•Dr Yavordios Patrick-Georges,
anesthésiste-réanimateur,
secrétaire général.
Disparition de
Bernard Garo
C’est avec une grande tristesse
que nous avons appris le décès
brutal de notre ami, survenu le 1er septembre.
Cette nouvelle a bouleversé nos équipes d’assistants-conseils, d’avocats ainsi que les collaborateurs du Cabinet Branchet.
Bernard, membre de la Société Française de
Pathologie Infectieuse et Praticien Hospitalier
au CHU de Brest, était l’un des piliers du système de défense de nos adhérents.
Il dirigeait le pôle infectiologie qu’il avait créé
en 2006 et intervenait, toujours avec un franc
succès, lors des journées de prévention
Asspro.
Toujours disponible, chaleureux et passionné
par sa spécialité, il laisse un très grand vide au
sein d’Asspro et du Cabinet Branchet.
Nous tenons à adresser à son épouse et à ses
enfants toutes nos condoléances dans cette
terrible épreuve. •
Actualités
Interview
L’hyperspécialisation de la chirurgie de demain
Chirurgien urologue, Professeur à l’Université Paris Descartes,
Membre de l’Académie Nationale de Chirurgie, fondateur et président
de l’École Européenne de Chirurgie, Guy Vallancien nous livre sa vision
de la chirurgie de demain.
L’hyperspécialisation de la chirurgie
est-elle inéluctable ?
G. V. L’hyperspécialisation en chirurgie est, en
effet, un évènement inéluctable qui ne fera que
s’amplifier parce que les techniques sont de
plus en plus complexes et les instruments
de plus en plus divers. Le chirurgien ne peut
plus opérer comme il le faisait auparavant.
Au sein de sa spécialité, il devra développer
des compétences dans un domaine précis. Si
l’on prend l’exemple de l’urologie, certains praticiens prennent en charge les cancers, d’autres
les incontinences urinaires ou le traitement
des calculs. Ils sont de plus en plus focalisés sur un nombre restreint de pathologies
avec des moyens spécifiques. Ce sont donc
de véritables équipes opératoires qu’il faut rassembler dans les blocs modernes.
L’hyperspécialisation passe
par des changements technologiques,
quels sont-ils ?
G. V. La chirurgie a largement bénéficié des
progrès dans les domaines de l’informatique
et de la robotique. Nous allons voir émerger de véritables « ingénieurs opérateurs »
qui seront des médecins totalement formés à
la technologie, et même pour certains actes
chirurgicaux spécifiques, à une machine
donnée. Il faut toutefois comprendre que la
valeur ajoutée du médecin réside dans la
décision de l’acte et dans la prise en charge
globale du patient, mais pas seulement
dans la réalisation du geste.
Quel nouveau rôle pour le chirurgien ?
G. V. La valeur ajoutée du médecin peut sembler
faible en quantité mais importante en qualité. Le
malade recherche aujourd’hui une forte capacité d’écoute et d’empathie de la part de son
médecin pour lui permettre d’être mieux guidé
dans sa décision. C’est pourquoi le praticien
doit retrouver une certaine disponibilité pour
se concentrer sur les actes pour lesquels sa
valeur ajoutée est forte. Aux USA ou au Japon,
par exemple, ce sont les Infirmiers Anesthésistes
qui se chargent des sutures fines et, dans le cas
de la chirurgie coronaire, des prélèvements de
la veine saphène, et non le chirurgien.
Comment cette hyperspécialisation
s’intégrera-t-elle dans les structures
de soins ?
G. V. L’évolution dans le temps se fera vers
le regroupement des acteurs. Les chirurgiens devront se regrouper pour atteindre
une taille critique permettant d’assurer la
totalité de la prestation liée à la spécialité.
Toutefois cela ne signifie pas la mise en place
d’un cloisonnement de la chirurgie comme
certains le craignent. Ces équipes hyperspécialisées auront ainsi la possibilité d’évoluer
plus facilement vers d’autres techniques. Les
salles d’opération seront alors redistribuées
en plates-formes interventionnelles dans lesquelles les différents spécialistes (radiologues,
chirurgiens, anesthésistes…) pourraient œuvrer
avec leur matériel spécifique (scanner, IRM).
On devrait assister à une révolution considérable de la structure même des hôpitaux
et des cliniques qu’il faudrait concevoir différemment. Parallèlement, des écoles de formation appropriées aux nouveaux outils informatiques et d’ingénierie vont se développer. La
simulation commence d’ailleurs à s’implanter
dans les universités avec la mise à disposition
de simulateurs anatomiques.
Quelle va être la place du patient
dans ce système de soins ?
G. V. Le patient est aujourd’hui au cœur du
système de soins. Ses attentes évoluent.
Il ne se contente plus d’être fataliste
et reconnaissant. L’évolution des techniques et l’amélioration constante des
résultats le poussent à espérer le risque
« zéro ». Pour faire évoluer un système de
santé, il nous faut nous intéresser avant tout
au « résultat patient » qui va nous guider
vers la bonne réforme. Certains retours
d’information lors de réunions « médecin/
patient » que l’on avait organisées, nous ont
fait modifier nos pratiques. Un des exemples
a été l’angoisse de la sortie, que l’on mesurait
mal, et que nous avons prise en compte. Par
ailleurs, de nombreuses mises en cause
sont dues à des comportements ou à une
relation médecin/patient de mauvaise qualité. Pour exemple, annoncer un cancer ou
une complication ne s’invente pas mais doit
s’apprendre. La mise en place de média training serait d’ailleurs très utile pour limiter les
mises en cause.
Quelle est la principale conséquence de
cette hyperspécialisation en matière de
responsabilité ?
G. V. La responsabilité devient nécessairement une responsabilité par équipe et la
formation spécifique de chacun amènera à plus
de sécurité. L’évolution des praticiens se fera
vers des compétences médicales plutôt que
chirurgicales. •
Guy Vallancien
Chirurgien urologue
La valeur ajoutée
réside dans sa
décision de l’acte
et dans la prise
en charge globale
du patient.
Pour faire évoluer
un système de
santé, il nous faut
nous intéresser avant
tout au « résultat
patient » qui va
nous guider vers
la bonne réforme.
Colloque
du 12 octobre
2013
De gauche à droite : Frédéric Bizard,
Économiste de la Santé. Dr Antoine
Watrelot, Président d’Asspro. Pr JeanLuc Harousseau, Président de la HAS.
Dr Philippe Cuq, Président de l’UCDF.
Réponses croisées
Rubrique
Des experts à vos côtés
Asspro Mag va à la rencontre de spécialistes pour vous apporter
des informations et des moyens en matière de prévention
des risques.
Interview
Défaut d’information du patient :
principale cause de condamnation
des médecins !
Maître Véronique Estève,
Avocat au barreau de Nice
En cas de survenue
de complication
grave, bien que non
fautive, le défaut
d’information aboutit
à des condamnations
importantes.
Les résultats de la cartographie des
risques opératoires ont mis en évidence
l’insuffisance (voire l’absence) de
consentement dans 45 % des cas de mise
en cause. Comment expliquez-vous ce
pourcentage aussi élevé ?
V. E. Certains praticiens ont du mal à faire
coexister une information formelle et détaillée
avec la relation de confiance nécessaire à leur
prise en charge. Malheureusement, pour les
juges, ce qui ne peut être prouvé est considéré
comme inexistant. L’information écrite transmise au patient doit être considérée comme
un moyen complémentaire d’explication de
l’acte de soin qui n’entache en rien la qualité
de la relation établie lors des consultations.
Doit-on comprendre qu’en dépit d’une
prise en charge médicale de bonne
qualité, le praticien peut être condamné ?
V. E. C’est un constat quotidien. Pour se prémunir d’une telle condamnation, le praticien
doit pouvoir fournir la preuve d’une information complète faite au patient : possibilités thérapeutiques, tous risques inhérents à
l’intervention, absence éventuelle de résultat.
De plus, le dossier médical du chirurgien doit
impérativement comporter une fiche d’information spécifique sur l’intervention réalisée.
Cette fiche doit être signée par le patient.
Quelles sont les conséquences du défaut
d’information ?
V. E. Elles permettent au patient d’obtenir
une indemnisation. Celle-ci est basée, sur la
perte de chance (celle d’avoir pu renoncer à
son projet chirurgical suite à une information
complète des risques encourus). Le défaut
d’information permet au patient d’obtenir
une indemnisation partielle de tous ses préjudices. À cela s’ajoute le recours des Caisses
(CPAM) pour les dépenses de soins liés à la
complication (frais déjà exposés et à venir).
L’addition peut être très lourde notamment en
cas de réanimation, d’hospitalisation prolongée
ou d’appareillage.
Est-il aisé de quantifier la perte de chance
liée au défaut d’information ?
V. E. Les Juges ou la CCI* procèdent à une
évaluation liée au cas d’espèce. Pour des
interventions de chirurgie esthétique, ou des
interventions de confort, le taux de perte de
chance peut atteindre 95 %. Pour la chirurgie
fonctionnelle, il est plutôt de l’ordre de 50 %.
En cas de survenue de complication grave,
bien que non fautive, le défaut d’information
aboutit à des condamnations importantes.
* Commission de Conciliation et d’Indemnisation
Réponses croisées
En cas de nécessité opératoire, le patient
peut-il quand même invoquer une perte de
chance ?
V. E. Non, mais en revanche il peut être indemnisé sur la base d’un préjudice moral. Depuis
un arrêt de la Cour de Cassation du 3 juin 2010,
les juges estiment que le patient peut recevoir une indemnisation pour atteinte à la
dignité humaine. Cela équivaut au préjudice
« d’impréparation » des dommages survenus, même en cas d’intervention indispensable. La Cour de Cassation reste intraitable
sur ce point et a confirmé sa jurisprudence en
2012. Les dommages-intérêts sont souverainement fixés par les tribunaux. Ils sont de l’ordre
de 1 500 à 5 000 € mais peuvent parfois aller
bien au-delà ! Si les montants d’indemnisation
pour préjudice moral sont moins élevés, leur
fréquence est croissante.
La perte de chance et le préjudice moral
sont-ils alternatifs ?
V. E. Pas du tout, la perte de chance de
renoncer à l’intervention et d’en éviter les
conséquences dommageables et le préjudice moral peuvent se cumuler. Un patient
peut obtenir une indemnisation partielle de tous
ses préjudices patrimoniaux (indemnisation
des pertes financières), et extra patrimoniaux
(indemnisation des préjudices liés à la personne
tels que les préjudices esthétiques, d’agrément
ou les souffrances endurées). Il peut également
solliciter des dommages-intérêts pour son préjudice moral.
Quels sont les préjudices qui coûtent le
plus cher en matière d’indemnisation et
pourquoi ?
V. E. Les préjudices patrimoniaux sont incontestablement les plus lourds, notamment le
poste « assistance tierce personne » et le
préjudice économique lié à la perte de revenus futurs. C’est surtout le cas pour un patient
jeune ou un cadre supérieur.
Les condamnations ont-elles un impact
sur les primes d’assurances ?
V. E. Oui, car l’assureur calcule la prime en
fonction du niveau de risque. Les risques du
plateau technique lourd sont difficiles à
assurer, c’est pourquoi chacun doit les prévenir afin de limiter les mises en cause. Il est
toujours dommage d’être condamné à régler
des sommes importantes sur le seul défaut
d’information. Les praticiens doivent donc être
rigoureux sur la traçabilité de l’information qu’ils
donnent aux patients. •
La perte de chance
de renoncer à
l’intervention
et d’en éviter
les conséquences
dommageables et
le préjudice moral
peuvent se cumuler.
45 %
Pourcentage de cas où
le défaut d’information
est retenu (sur les
9 894 dossiers
de sinistres étudiés
dans la cartographie
des risques).
Les préjudices patrimoniaux sont incontestablement les plus lourds,
notamment le poste « assistance tierce personne » et le préjudice
économique lié à la perte de revenus futurs. En dépit d’une prise
en charge médicale
de bonne qualité,
le praticien peut être
condamné.
www.assproscientifique.fr
Le site d’Asspro Scientifique met à la disposition des praticiens de nombreuses fiches
d’information préopératoire ainsi qu’un modèle de consentement éclairé.
Zoom
Jurisprudence, quelques exemples de
condamnations pour défaut d’information
Cour d’Appel de VERSAILLES 15 septembre 2011
Cour d’Appel de RIOM 27 janvier 2010
Tribunal de Grande Instance de
POINTE À PITRE - 15 mai 2014
/// Femme âgée de 48 ans
/// Femme âgée de 51 ans
/// Femme âgée de 43 ans
Aide à domicile.
Agent d’entretien.
Mise en place de cage intersomatique
compliquée de lésions médullaires
cervicales.
Pose de bandelettes urétérales.
Expertise :
Absence de faute technique.
•incontinence urinaire.
Ablation d’un kyste arthro-synovial de l’articulation tibio-fibulaire. Au cours de l’intervention, le nerf sciatique poplité externe
a été lésé.
Salariée.
•absence de preuve de l’information ;
•perte de chance de refuser l’intervention
et d’en éviter les conséquences dommageables évaluée à 40 %.
Condamnation du chirurgien :
192 000 € pour perte de chance + 2 000 €
préjudice moral pour le conjoint + Créance
CPAM 46 000 €
TOTAL 240 000 € + frais + dépens
Tribunal de Grande Instance d’AIX
EN PROVENCE - 18 avril 2014
/// Femme âgée de 55 ans
Secrétaire.
Coloscopie au cours de laquelle la résection d’un polype du colon a été effectuée.
Le polype s’est avéré être un adénocarcinome intramuqueux développé sur un
polype vrilleux. Colectomie.
Complication :
Colite ischémique suivie d’une nécrose et
deuxième résection colo-rectale. Risque
exceptionnel. Troubles majeurs du transit
avec répercussions psychologiques.
Expertise :
Aléa thérapeutique mais défaut d’information sur le risque de colite ischémique.
Taux de Déficit Fonctionnel Permanent
(DFP) fixé à 25 % + 5 % pour répercussions psychologiques.
Condamnation du chirurgien :
60 000 € pour perte de chance de refuser l’intervention et d’en éviter les conséquences dommageables + Préjudice moral
autonome lié au défaut d’information
3 000 €
TOTAL 63 000 € + frais + dépens (hors
créance CPAM)
Complication :
•plaie vésicale ;
Expertise :
•absence de faute technique. Pas de trace
écrite d’information dans le dossier ;
•Déficit Fonctionnel Permanent (DFC)
évalué à 15 % ;
•perte de chance de renoncer à l’intervention et d’en éviter les conséquences
dommageables fixée à 50 %.
Condamnation du chirurgien :
76 900 € + 2 500 € préjudice moral autonome lié au défaut d’information + créance
CPAM 16 000 €
TOTAL 95 400 € + frais + dépens
Tribunal de Grande Instance
de MONTAUBAN - 20 mai 2014
Expertise :
Deux rapports concluent à l’absence de
toute faute imputable au chirurgien.
•complication qualifiée d’aléa thérapeutique ;
•le formulaire de consentement remis à
la patiente avant l’intervention n’a pas
été signé ;
•la preuve de l’information n’est pas
rapportée.
Condamnation du chirurgien :
•perte de chance de refuser l’intervention
et d’en éviter les conséquences dommageables 62 700 € ;
•préjudice moral d’impréparation évalué
à 15 000 €.
TOTAL 77 700 € + frais
/// Homme âgé de 57 ans
Technicien de surface.
Arthroplastie totale de genou gauche compliquée d’une infection nosocomiale.
Expertise :
•absence de toute faute du chirurgien ;
•formulaire de consentement signé par
le patient en préopératoire mais trop
généraliste et ne faisant pas mention du
risque infectieux.
Condamnation du chirurgien :
•perte de chance de 20 % de refuser
l’intervention et d’en éviter les conséquences dommageables ;
•préjudice moral d’impréparation à la
complication survenue.
TOTAL 10 145 € + frais
2 000 000 €
Plus importante perte
de chance évaluée à 95 %
Jeune mère de famille de 31 ans
Plastie mammaire après cancer Arrêt cardiaque - Coma végétatif
profond.
• Aléa thérapeutique.
• Chirurgie de convenance.
• Défaut d’information.
(Arrêt de la Cour d’Appel datant de 2007
sur des faits antérieurs à la création
de l’ONIAM.)
Zoom
Cartographie
des risques opératoires
« La période péri opératoire, une zone à haut risque d’événements
indésirables ».
Il est établi que la période post opératoire est
une période à haut risque puisqu’il existe un
rapport de 1 pour 1 000 entre la mortalité per
op et la mortalité à 30 jours (étude des hôpitaux des Vétérans/hôpitaux privés universitaires
Henderson WG et al. J Am Coll Surg, 2007).
50 % de ces décès se produisent au 5e jour
post opératoire (étude NCEPOD 1992-93 - données sur 19 816 décès en chirurgie 6-70 ans).
La Cartographie des risques opératoires publiée
par le Cabinet Branchet et notre association,
met en exergue, sur 845 dossiers sinistres
ouverts entre 2009 et 2013, deux causes
majeures d’accidents médicaux : les défauts
d’organisation (44 % des cas) et les dysfonctionnements de l’équipe (38 %).
Le Dr Patrick-Georges Yavordios,
anesthésiste-réanimateur et secrétaire
général d’Asspro précise :
L’équipe peut se concevoir en mono disciplinaire (par exemple anesthésistes réanimateurs entre eux), multidisciplinaire
(par exemple anesthésistes réanimateurs
et chirurgiens) et pluri professionnels en
rajoutant IADE et IBODE.
Dans tous les cas, chaque professionnel du
plateau technique lourd, est de facto, membre
d‘une équipe et ses décisions thérapeutiques
sont interdépendantes avec les autres acteurs
de soins :
•défaut de communication entre professionnels et/ou envers le patient et son entourage ;
•défaut de traçabilité des informations concernant le patient (dossier, prescription, transmission, alertes, information…) ;
•absence de règle concernant la répartition
des tâches en péri opératoire ;
•défaut d’encadrement et méconnaissance
des référents ;
•manque de soutien lors d’un événement
indésirable.
En ce qui concerne l’organisation :
La problématique est vaste puisque nous retrouvons les actions de management et les décisions
qui vont influencer le comportement de l’équipe,
notamment la politique de qualité et de gestion
des risques :
•gestion des ressources humaines inadéquate
en nombre ou en compétence ;
•structure hiérarchique imprécise ;
•formation continue insuffisante ;
•politique d’achat déconnectée des réalités
médicales ;
•management de la qualité, sécurité, hygiène
et environnement inexistant ou insuffisant ;
Plus d’informations sur www.assproconseil.fr
Pourcentage de cas où un
accident médical au bloc
opératoire résulte d’un
défaut d’organisation.
Un travail très important sur la répartition des
tâches en péri opératoire qui réunit les sociétés de chirurgie et d’anesthésie-réanimation,
sous l’égide de la HAS, sera présenté d’ici la
fin de l’année. Asspro s’en fera naturellement
l’écho. •
La problématique est vaste
puisque nous retrouvons
les actions de management et
les décisions qui vont influencer
le comportement de l’équipe.
propose 2 actions auprès des équipes et des établissements :
- Le Medical Team Training ASSPRO
44 %
•mauvaise gestion des ressources financières.
ASSPRO Conseil
- Un audit organisationnel au bloc opératoire
Dr Patrick-Georges Yavordios
anesthésiste-réanimateur
38 %
Pourcentage de cas où
un accident médical au
bloc opératoire résulte
d’un dysfonctionnement
de l’équipe.
Rendez-Vous
Consentement Eclairé Électronique,
encore un peu de patience…
La première phase de test s’est achevée. Des fonctionnalités complémentaires doivent être développées avant
le lancement.
Les rendez-vous des Journées Asspro
fin 2014 et 2015
Journées par spécialité :
périnat, ortho, plastie, chirurgies*
- 6 décembre 2014 à Paris (+ Atelier rachis)
- 7 mars 2015 à Toulouse (+ Atelier cardiovasculaire)
- 11 avril 2015 à Rennes (+ Atelier bariatrique)
- 6 juin 2015 à Marseille (+ Atelier chirurgie de la main)
- 10 octobre 2015 à Lyon (+ Atelier rachis)
- 5 décembre 2015 à Paris (+ Atelier bariatrique)
* les journées PÉRINAT, PLASTIE et CHIRURGIES
sont labellisées en « Gestion des risques » par les OA.
Journées Asspro/Arres*
Week-end « Gestion du stress »
- 26, 27 & 28 septembre 2014 en Île-de-France
- Dates 2015 à confirmer
Journées gestion des patients difficiles
- 6 décembre 2014 à Paris
- 6 juin 2015 à Marseille
- 10 octobre 2015 à Lyon
- 5 décembre 2015 à Paris
Simulateur de vol
Aéroport Roissy - Charles de Gaulle
- 25 octobre 2014
- 13 décembre 2014
- 6 juin 2015
- 10 octobre 2015
Journées des assistantes médicales
- 5 décembre 2014 à Paris
- Dates 2015 à confirmer
Directeur de la publication : Dr Antoine Watrelot
Rédacteur en chef : Dr Géraldine Chauvin
Rédacteur : Dr Christine Maillochaud
Secrétariat de rédaction : Saatchi & Saatchi Health
L’expertise : un moyen de formation entrant dans le cadre du
Développement Professionnel Continu (DPC)
Ou comment transformer « un moment subi en un moment utile » !
Lors d’une procédure aux fins d’indemnisation, l’expert nommé va convoquer les différentes parties à une expertise au cours de laquelle l’ensemble de la prise en charge médicale va être examinée dans le détail.
C’est un moment clé car les conclusions de l’expert seront décisives
dans les suites de la procédure. La présence du praticien est indispensable, car il est le mieux placé pour expliquer, voire défendre, l’attitude
thérapeutique qu’il a choisi d’adopter. Pourtant, cette journée d’expertise
est souvent vécue comme une journée « perdue ». Le Cabinet Branchet,
en partenariat avec Asspro et l’association de formation DA3P* a choisi
de valoriser la présence de ses assurés aux expertises en proposant un
programme unique et innovant, destiné à faire valoir, au titre du DPC, cette
participation. L’analyse d’un cas pratique « vécu » par le praticien est l’occasion d’une vraie réflexion, voire d’une modification de ses pratiques.
L’analyse d’un cas pratique « vécu » par
le praticien est l’occasion d’une vraie réflexion,
voire d’une modification de ses pratiques.
* les journées Asspro/Arres permettent de valider votre
accréditation et votre DPC, en collaboration avec le CFAR.
- 19 décembre 2014 à Strasbourg
- Date 2015 à confirmer
Focus
- 15 novembre 2014 à Genève
- 17 janvier 2015 à Lyon
- 7 mars 2015 à Toulouse
- 30 mai 2015 à Marseille
- 12 septembre 2015 à Rennes
- 14 novembre 2015 à Nancy
Asspro/Ircad (cœlioscopie)
•
Se perfectionner à l’occasion d’une procédure, le mode d’emploi :
Si le praticien accepte de participer à ce programme, DA3P lui crée
un espace personnel lui permettant alors de procéder à l’évaluation
de ses pratiques en fonction des points soulevés durant l’expertise.
L’assistant-conseil, qui a participé à l’expertise, procède également à
une analyse des différents critères évoqués, puis réalise un bilan pédagogique et enfin propose à l’assuré des axes d’amélioration et/ou de
formation. Le praticien dispose alors de trois mois pour mettre en place
des actions correctrices avant de faire à nouveau le point à l’issue de ce
délai. Une fois le programme réalisé, une attestation de formation lui est
délivrée et il perçoit ensuite la somme de 517,50 € (montant 2014).
Vos interlocuteurs
- DA3P, Nathalie Buthau : 04 72 10 62 02
[email protected]
- Marie Delannoy : 04 72 07 60 56
[email protected] •
*D
A3P : Association « Développement et Accompagnement Professionnel, Personnel et
en Plateau technique »
Pour recevoir gratuitement
une version papier du
magazine, inscrivez-vous
sur le site www.asspro.fr,
rubrique « s’abonner à Asspro
Mag ».
Imprimé par IDJ Graphic
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