Visite au pays de Montesquieu – Le lundi 1er juin 2015 Un philosophe des Lumières dans son havre de paix . Rendez-vous à 10 h place de l’ancienne gare à côté de l’Office de Tourisme à Créon pour organiser le covoiturage pour ceux que cela ne détourne pas. Départ à 10 h 15 . . Déplacement en direction de La Brède (24 km depuis Créon), durée du trajet environ 0 h 34, par Langoiran, Portets, D1113, Beautiran, puis à gauche D 108. Le château est situé après la traversée de La Brède sur la D 108 direction Saucats, sur la droite. . Visite du Château de Montesquieu à 11 h : Rendez-vous à 11 h au parking du château.WC à l’accueil. Le château est situé à 400 m du parking. Visite guidée du château à partir de 11 h 15 (5 €, si nous sommes plus de 15 personnes), coût pris en charge par l’UTLC pour les adhérents. Le château fut édifié au XIV° et remanié à la Renaissance, il est devenu propriété de la famille au XVII°. Charles Louis de Secondat baron de La Brède et de Montesquieu y naquit en 1689. Le château a conservé son caractère de forteresse, atypique par sa forme polygonale, qui se reflète dans l'eau des larges douves qui l'entourent. De retour d'Angleterre, vers 1731, Montesquieu, inspiré par les parcs à l'anglaise décida de d’embellir les abords du château en ouvrant de belles perspectives couvertes de prairies. Ecrivain et philosophe des Lumières, Montesquieu s’est surtout fait connaître en tant que penseur politique. Il fut un homme libre dans un monde de conventions, un esprit curieux et passionné de sciences, d’histoire et de philosophie politique. Il est l'un des penseurs de l'organisation politique et sociale sur laquelle les sociétés modernes et démocratiques s'appuient. Pour lui, il n’y a de danger que dans l’abus de pouvoir qui est une tentation naturelle. Pour lutter contre ce risque, il préconise une séparation des pouvoirs et le maintien de corps intermédiaires afin que le pouvoir des uns équilibre le pouvoir des autres. . Pique-nique : Pour ceux qui souhaitent continuer d’échanger, possibilité d’un pique-nique en groupe. Les détails concernant le lieu de pique-nique, liés au temps qu’il fera vous seront donnés ultérieurement. . Divers : N’oubliez pas le cas échéant de prendre votre pique-nique, éventuellement dans un sac à dos pour le transporter plus aisément. Munissez vous de chaussures confortables. Confirmez votre présence auprès de : Didier ANDREU , par mail : [email protected] ou par Tél : 06 81 14 33 95. La pensée de Montesquieu (1689-1755) Un homme libre, un esprit libre Il s’insurge contre le conformisme officiel, la chape de plomb des certitudes révélées et d’une certaine manière contre ce qu’on appelle aujourd’hui la pensée unique. Il est un farouche défenseur de la liberté qu’il définit ainsi : « La liberté politique ne consiste point à faire ce que l’on veut. Dans une société où il y a des lois, la liberté ne peut consister qu’à pouvoir faire ce que l’on doit vouloir et à n’être point contraint de faire ce que l’on ne doit pas vouloir ». Un homme qui se plait sur ses terres C’est là qu’il se sent vraiment à l’aise : « Ce qui fait que j’aime être à La Brède, c’est qu’à La Brède il me semble que mon argent est sous mes pieds. A Paris, il me semble que je l’ai sur les épaules. A Paris, je dis : « il ne faut dépenser que cela » ; à ma campagne, je dis : « Il faut que je dépense tout cela ». Quand j’ai été dans le monde, je l’ai aimé comme si je ne pouvais souffrir la retraite ; quand j’ai été dans mes terres, je n’ai plus songé au monde ». Un libéral moderne Il est convaincu que la liberté favorise le commerce international et la croissance économique, que la stabilité de la monnaie est d’autant mieux assurée que l’économie produit des recettes abondantes, que la concurrence garantit le juste prix, que la modération fiscale encourage l’initiative privée. Mais ce libéralisme s’accompagne d’une forte exigence morale et sociale. L’esprit de modération Le fil conducteur de sa vie, de son oeuvre, de sa pensée, c’est le sens de la mesure. Il en fait sa règle de vie personnelle et théorise cette sagesse. L’esprit de modération est pour lui le fondement et le garant de la liberté. Ainsi sa méthode pour réussir les réformes : « En général les Peuples sont très attachés à leurs coutumes ; les leur ôter violemment, c’est les rendre malheureux ; il ne faut donc pas les changer mais les engager à les changer euxmêmes ». L’esprit des lois Pour lui : « Une chose n’est pas juste parce qu’elle est la loi ; mais elle doit être la loi parce qu’elle est juste... Les lois ont besoin d’esprit, si elles en sont privées, si elles ne se fondent pas sur l’idéalité du juste, elles ne sont plus que le produit, sans âme, de l’activité bureaucratique de quelques experts ou de la volonté de puissance de quelques politiques. » L’initiateur de la sociologie Comme les sociologues, il distingue ce qui est décrété par l’Etat (les lois) et ce qui est imposé par la société (les moeurs). Pour lui : « les moeurs font toujours de meilleurs citoyens que les lois ». Le stoïcien « Je touche presque au moment où je dois commencer et finir, au moment qui dévoile et dérobe tout, au moment mêlé d’amertume et de joie, au moment où je perdrai mes faiblesses mêmes ». (Écrit avant sa mort) Références : Louis Desgraves – Pensées – Laffont – 1995 & Alain Juppé – Montesquieu – Perrin-Mollat - 1999