Impacts écologiques de deux méthodes de restauration en forêt boréale Etude de la structure d’un jeune peuplement sur le site Natura 2000 d’Elimyssalo Jean-Emmanuel FOURNIER Rapport de stage de Master 2 Ecologie-Environnement Spécialité Gestion des Habitats et des Bassins Versants Maître de stage: Anne TOLVANEN Correspondant universitaire: Gabrielle THIEBAUT Soutenu le 13 Septembre 2012 1 Remerciements : Je tiens à remercier dans un premier temps l’ensemble du personnel de l’Unité d’Oulu de l’Institut Finlandais de Recherche Forestière pour m’avoir accueilli pendant ces six mois de stage. Mes remerciements vont principalement à Mme Anne Tolvanen, mon maître de stage et Mme Anne-Maarit Hekkala, thésarde, pour l’aide et les précieux conseils qu’elles m’ont apportées tout au long de ce stage. Je remercie également Mme Tania Murto pour les échanges productifs que nous avons pu avoir sur la problématique de la restauration écologique en Finlande mais aussi pour sa patience et son esprit d’équipe au cours des inventaires phytosociologique des bas marais à Sphaignes. Sincères remerciements à Mme Gabrielle Thiébaut, ma coordinatrice universitaire, pour son aide et ses conseils pertinents au cours de mon suivi de stage pendant ces six mois. Je souhaite enfin remercier toutes les personnes qui ont prêté leur attention à la relecture de cette étude. Sommaire Présentation de la structure d’accueil: L’Institut Finlandais de Recherche Forestière ............................ 1 1. 2. Introduction .................................................................................................................................... 2 1.1. Contexte historique des forêts boréales d’Europe ................................................................... 2 1.2. Le déclin de la biodiversité dans les forêts de Fennoscandie .................................................. 3 1.3. Concepts de la restauration écologique ................................................................................... 3 1.4. La restauration écologique des habitats forestiers en Finlande ............................................... 4 1.5. Le projet LIFE Green Belt et le site Natura 2000 d’Elimyssalo.............................................. 7 1.6. Les buts et objectifs de cette étude ......................................................................................... 8 Matériel et méthodes ...................................................................................................................... 9 2.1. 2.1.1. Localisation du site d’étude ............................................................................................ 9 2.1.2. Historique du site d’Elimyssalo .................................................................................... 10 2.1.3. Caractéristiques biotiques et abiotiques ........................................................................ 10 2.2. Description du suivi écologique.................................................................................... 12 2.2.2. Les méthodes de restauration ........................................................................................ 14 Structure du peuplement avant restauration: une jeune futaie équienne................................ 16 3.1.1. Comparaison des caractéristiques structurales .............................................................. 16 3.1.2. Distribution des diamètres et des hauteurs .................................................................... 17 3.2. Comparaison et impacts des deux méthodes de restauration ................................................ 19 3.2.1. Distribution des diamètres et mortalité des arbres ........................................................ 19 3.2.2. Volume de bois vivant et de bois mort.......................................................................... 20 3.2.3. La régénération naturelle du peuplement forestier ........................................................ 22 Discussion .................................................................................................................................... 25 4.1. Comparaison des méthodes de restauration .......................................................................... 25 4.1.1. Etat de dégradation du site en 2005 .............................................................................. 25 4.1.2. La restauration par ajout de bois mort........................................................................... 25 4.1.3. La restauration par brûlis contrôlé ................................................................................ 26 4.2. 5. Mesures et calculs................................................................................................................. 14 Résultats ....................................................................................................................................... 16 3.1. 4. La restauration écologique .................................................................................................... 11 2.2.1. 2.3. 3. Présentation du site d’étude .................................................................................................... 9 Guide pour les gestionnaires forestiers et gestionnaires du paysage ..................................... 28 Conclusion ................................................................................................................................... 30 Bibliographie ........................................................................................................................................ 31 Table des illustrations........................................................................................................................... 37 Annexes................................................................................................................................................ 38 Présentation de la structure d’accueil : L’Institut Finlandais de Recherche Forestière L’Institut Finlandais de Recherche Forestière (METLA) est un institut indépendant de recherche gouvernemental, placé sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture et de la Forêt. Les missions de METLA sont orientées sur les trois volets écologique, économique et social du développement durable des forêts et de leurs gestions à travers la recherche. Premier institut Finlandais, METLA est aussi un des plus grands instituts de recherche d’Europe. Avec 68% de son territoire en forêt, la Finlande est le pays le plus boisé d’Europe et s’avère un des trois pays les plus impliqués dans la gestion de ses forêts au niveau mondial (NOLTFOX 2012). Depuis son établissement en 1917, l’institut de recherche n’a cessé d’augmenter son réseau d’unités de recherche à travers le pays. Ses principales activités sont la réalisation de travaux de recherche, la publication d’informations sur la nature et l’environnement forestier ainsi que sur les différents usages de la forêt. METLA est reconnu comme expert en données statistiques concernant la forêt. L’Institut réalise régulièrement de nombreux suivis et contrôles. Enfin, METLA est aussi l’institut responsable des pépinières de plants forestiers à l’échelle nationale. L’unité d’Oulu est l’une des dix unités de METLA. Basée à Muhos depuis 1922, l’unité a été récemment relocalisée au sein du campus universitaire de la quatrième plus grande ville de Finlande, Oulu. Cela permet à l’entreprise de promouvoir une coopération scientifique avec l’université mais aussi avec les autres grands instituts spécialisés dans l’environnement. L’unité est spécialisée dans l’écologie de la régénération forestière, le changement des conditions environnementales des forêts et le développement des méthodes de gestion forestière. Son rayon d’action se situe entre les plaines de la région côtière d’Ostrobothnie à l’ouest jusqu’aux hautes collines de la région de Kainuu à l’est. Actuellement, 36 personnes à temps plein travaillent sur des thématiques comme la restauration écologique des forêts, l’impact des mesures de gestion forestière ou encore les différents usages des tourbières et marais ainsi que la recherche en génétique forestière. L’unité a récemment augmenté son réseau de coopération avec les groupes d’intérêts régionaux et nationaux et développée de nombreux programmes internationaux de recherche. 1 1. Introduction 1.1. Contexte historique des forêts boréales d’Europe Les forêts finlandaises sont typiques du biome boréal (Esseen et al. 1997) lequel couvre 32% de la surface forestière mondiale (Burton et al. 2003). Les forêts de Fennoscandie incluant la Finlande, la Norvège et la Suède, ont suivi la même gestion forestière par le passé. Avant le 18ème siècle, les forêts étaient ouvertes sur de larges surfaces pour l’activité de pâturage (Linder, Östlund 1998) ainsi que pour la chasse et la cueillette (Kuuluvainen et al. 2004). Puis, durant le 18ème et le 19ème siècle, l’activité forestière s’est développée autour de la construction de bateaux de guerre et la production de goudron de pin (Pinus sylvestris L.), suivie par les traditionnels défrichements et culture sur brûlis (Kuuluvainen et al. 2004; Toivanen 2007). Durant les années 50, le développement de l’industrialisation et de la mécanisation a conduit à l’emploi de modes de gestion intensive tel que la coupe rase des forêts pour la fabrication de toutes sortes de produits dérivés du bois (Esseen et al. 1997; Kuuluvainen et al. 2004), hissant ces pays nordiques au premier rang de l’industrie mondiale (Esseen et al. 1997). Cette industrialisation a eu un impact important sur l’économie de ces trois pays. Par exemple, la Finlande utilise 87% de ses forêts pour la commercialisation (FRA 2010). En revanche, ces nouveaux modes de gestion plus drastiques ont considérablement impacté la structure et la dynamique des forêts dans la partie sud de la Finlande (Esseen et al. 1997; Toivanen 2007). L’âge moyen des forêts et la quantité de bois mort au sol et sur pied, extraite des forêts pour des raisons sanitaires (Esseen et al. 1997), ont aussi été considérablement réduits. Le paysage a été largement fragmenté et les perturbations naturelles telles que les incendies et les tempêtes sont de nos jours très limitées (Esseen et al. 1997), ceci en grande partie à cause des réseaux denses de routes et de la prévention des incendies (Kuuluvainen, Tukia, Aapala 2005). Le scénario semble moins problématique dans le nord de la Finlande. La faible densité démographique limite l’activité industrielle qui se concentre autour des grandes villes et permet la conservation de forêts semi-naturelles et de quelques îlots de forêts sénescentes naturelles (Hanski 2000). Néanmoins, il demeure essentiel de continuer à préserver ces espaces non dégradés pour prévenir le risque d’extinction d’espèces rares et de permettre la recolonisation potentielle de ces espèces vers le sud de la Finlande. 2 1.2. Le déclin de la biodiversité dans les forêts de Fennoscandie La gestion intensive des forêts et les nouveaux progrès techniques sont responsables du déclin de la biodiversité (Esseen et al. 1997; Siitonen 2001; Kuuluvainen 2002; Toivanen 2007). La principale menace à l’encontre de la biodiversité selon Siitonen (2001) est la réduction du bois mort en forêt. Siitonen annonçait en 2001 que les volumes de bois mort avaient diminué de 60-90 m3/ha à 2-5 m3/ha, suite à la gestion intensive des forêts, représentant une perte totale de 92 à 98%. Hors, plus de 50% des espèces vivantes en forêts sont directement dépendantes du bois mort pendant au moins une partie de leur cycle de vie (Siitonen 2001). Le bois mort représente ainsi l’habitat d’environ 5000 espèces en Finlande, ce qui correspond à 20-25% de toutes les espèces endémiques des forêts (Siitonen 2001). La diminution du bois mort est aussi liée à la disparition des perturbations naturelles (Kuuluvainen et al. 2002). Celles-ci sont très importantes pour la biodiversité car elles permettent la création de trouées forestières, l’augmentation du bois mort et complexifient la structure du peuplement (Esseen et al. 1997). Par exemple, Granström (2001), Rassi et al. (2010) et Vanha-Majamaa et al. (1996) affirment que les incendies ont un impact positif car ils maintiennent la diversité des forêts. Néanmoins, la moyenne annuelle des incendies en Fennoscandie a été réduite à 0,01% des superficies forestières (Granström 2001), représentant un déclin de plus de 90% dans certaines régions (Wallenius 2011). Le feu ne permet pas seulement la création de nouveaux habitats pour les espèces pyrophiles (Granström 2001) mais il crée aussi une grande quantité de bois mort disponible sur le long terme (Siitonen 2001). Les incendies et les tempêtes sont considérés comme des perturbations à grande échelle qui permettent la création de mosaïque de successions écologiques dépendantes de l’intensité de la perturbation (Angelstam, Kuuluvainen 2004). Originalement favorisés par les incendies (Kuuluvainen, Tukia, Aapala 2005), les premiers stades de successions sont devenus de plus en plus rares en Finlande (Toivanen, Kotiaho 2007). Ceux-ci sont essentiels pour la biodiversité car ils vont favoriser les espèces feuillues très appréciées par de nombreuses espèces rares ou menacées (Similä et al. 2002). 1.3. Concepts de la restauration écologique La restauration écologique est l’un des moyens pour maintenir les services écosystémiques et enrayer la perte de biodiversité (Similä, Junninen 2012). D’ailleurs, un des objectifs de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), fixé lors de la Conférence des Parties à Nagoya en 2010, était de restaurer au moins 15% des zones dégradées dans le monde d’ici à 3 2020. La Société pour la Restauration Ecologique (SER) (2004) définit la restauration écologique comme « le processus susceptible d’assister la régénération d’un écosystème présentant un état dégradé, abîmé ou détruit ». La restauration écologique est une activité intentionnelle qui a pour but d’accélérer ou de rétablir un écosystème historique en lien avec les espèces spécifiques d’origine, la structure des communautés, le fonctionnement écologique, la capacité de supporter les organismes vivants et de les connecter avec le paysage environnant (Aronson 2010). Cet écosystème historique doit être défini comme l’état de référence pour la restauration. La restauration écologique englobe différents termes et définitions. Premièrement, la restauration est définie sensu-stricto comme le rétablissement des fonctions de l’écosystème ainsi que de son intégrité biotique préexistante en terme de composition spécifique et de structure des communautés par rapport à son écosystème d’origine (SER 2004). Néanmoins, ce dernier s’avère en réalité purement théorique car la dynamique d’un écosystème est en constante évolution et ne peut pas être strictement identique à celle du passé (Aronson et al. 1995 ; Rouvinen, Kouki 2008). De ce fait, la restauration sensu lato va s’efforcer de stopper la dégradation d’un écosystème présentant encore un niveau suffisant de résilience, pour le replacer sur sa trajectoire d’avant la perturbation (Aronson et al. 1995). Deuxièmement, la réhabilitation est utilisée lorsque la pression exercée sur l’écosystème a dépassé le seuil de résilience naturelle et que l’écosystème a été dévié de sa dynamique naturelle (Aronson et al. 1995). Dans ce cas, une intervention humaine forte est nécessaire pour que l’écosystème retrouve rapidement ses fonctions endommagées et se replace sur sa trajectoire naturelle (Aronson et al. 1995). La réhabilitation vise ainsi à rétablir les processus (Aronson 2010), la productivité et les services de l’écosystème tandis que la restauration s’efforce aussi de rétablir l’intégrité biotique préexistante en termes de composition spécifique et de structure des communautés (SER 2004). Troisièmement, la réaffectation consiste à transformer un écosystème vers un nouvel usage différent de ses fonctions d’origine (Aronson et al. 1995). 1.4. La restauration écologique des habitats forestiers en Finlande En 2003, un groupe d’expert avait identifié le besoin de restaurer 38 600 ha de forêts publiques finlandaises sous statut de protection afin d’enrayer le déclin de la biodiversité (Similä, Junninen 2012). En Finlande, comme dans les autres pays nordiques, le terme de restauration est utilisé de manière générale, c’est-à-dire qu’il regroupe aussi bien le terme de restauration que celui de réhabilitation. En effet, le mot réhabilitation, souvent nommé reclamation en anglais, est défini encore aujourd’hui pour désigner la restauration de terrains 4 miniers (Aronson et al. 1995). Les avis sont très divergents à ce sujet puisque Kouki et al. (2001) et Standurf (2005) insistent sur le fait que le terme de restauration doit être employé lorsque la forêt retourne vers ses premiers stades de successions et récupère ainsi sa trajectoire naturelle. En revanche, Bradshaw (1997) et Lilja (2006) emploient le terme de réhabilitation en référence à la forte intervention humaine nécessité pour la restauration des écosystèmes forestiers. Simula, consultant pour l’Organisation des Nations Unies (FAO), déclarait en 2009: « il existe une certaine discordance dans l’interprétation de ces deux termes ». Cependant, le terme de restauration est majoritairement utilisé pour le rétablissement des fonctions écologiques ou l’intégrité des forêts dégradées, tandis que la réhabilitation se réfère au rétablissement d’un couvert forestier sur des terres boisées dégradées (Simula 2009). Au cours de cette étude, seuls les termes de restauration écologique et restauration au sens large seront donc utilisés afin d’éviter tout malentendu concernant l’emploi approprié de ces termes. Les principales méthodes de restauration des habitats forestiers en Finlande sont la simulation de perturbations naturelles survenant en forêt boréale comme les incendies et les tempêtes. Ces méthodes tendent à rétablir les attributs vitaux de l’écosystème d’origine. A l’échelle du peuplement, les attributs tels que le bois mort au sol et sur pied, la diversité structurale, la présence de bois carbonisé et la présence d’essences feuillus sont notamment recherchés (Kuuluvainen et al. 2004). La figure 1 replace ces méthodes dans les concepts de la restauration et présente les origines de la dégradation des écosystèmes en Finlande. D’une part, la traditionnelle méthode de brûlis développée par Lemberg et Puttonen (2003) est couramment utilisée pour la restauration des forêts dégradées. D’autre part, la méthode d’ajout de bois mort au sol est souvent associée à la méthode du brûlis ou parfois utilisée seule. Cela consiste à abattre entre 15 et 30m3/ha d’arbres du peuplement afin de retrouver du bois mort au sol (Virnes, Similä et Junninen 2012). Cette méthode peut se faire par la réalisation de simples trouées ou de manière aléatoire dans le peuplement. Une des spécificités finlandaises, à quelques exceptions prêtes, est que la restauration est pratiquée seulement sur des sites protégés dont le gouvernement est propriétaire (Similä, Junninen 2012). De ce fait, la coopération avec l’ensemble des acteurs du territoire et notamment les forestiers privés se déroule sans conflits. Dans le cas d’un propriétaire privé, celui-ci peut faire acte de donation ou s’engager dans un contrat de location de ses parcelles (Acte 606/1973 sur les Contrats Privés). En cas de décès d’un propriétaire et de non reprise familiale, la forêt sera directement acquise par la municipalité qui pourra décider de son 5 classement en forêt protégée (Acte 1096/1996 sur la Conservation de la Nature). Dans quelques cas, l’Etat via le Service des Parcs et Forêts (Metsähallitus) peut acquérir financièrement une forêt privée si celle-ci est jugée d’intérêt prioritaire en termes de conservation (Acte 1096/1996 sur la Conservation de la Nature). Les sites à restaurer sont choisis lors des Inventaires Forestiers Nationaux réalisés en moyenne tous les 10 ans en Finlande. Ceux-ci sont choisis selon un ordre de priorité. Ainsi, 52 zones prioritaires (Annexe 1) créés un continuum de sites restaurés par brûlis contrôlé en Finlande tous les 5 à 10 ans (Hyvärinen 2007). Les espèces dépendantes du feu et du bois mort peuvent ainsi maintenir des populations stables dans ces zones et coloniser les forêts à proximité. Seules des forêts récemment gérées peuvent faire l’objet de restauration car elles n’offrent pas d’habitats préférentiels pour des espèces rares ou menacées (Perkiö, Puustinen, Similä 2012). Ensuite, la restauration est effectuée seulement sur de petites surfaces afin de ne pas endommager l’occurrence des espèces à l’échelle locale (Perkiö, Puustinen, Similä 2012). Enfin, la présence d’arbres morts à cavités ou de nids d’espèces d’oiseaux menacées lors des inventaires, annule toute activité de restauration (Perkiö, Puustinen, Similä 2012). Ecosystème boréal forestier en Finlande Ecosystème d’origine Ecosystème alternatif Restauration sensu stricto Succession naturelle Dégradation anthropique Réhabilitation (restauration sensu lato) brûlis contrôlés ajout de bois mort Ecosystème dégradé Forêt boréale naturelle (sans intervention humaine) Forêt boréale naturelle (avant 1850) faible impact humain perturbations naturelles Forêt gérée (Esseen et al. 1997) coupe à blanc abattage des vieilles forêts prévention incendies et risques naturelles réseau de desserte modification de la structure du peuplement et de la composition en espèces réduction du bois mort Monoculture équienne de résineux (< 150 ans) Seuil d’irréversibilité Ecosystème très dégradé Retour à la forêt naturelle impossible perte de l’équilibre structural perte de la biodiversité Monoculture équienne de résineux diminution de la biodiversité fragmentation du paysage lixiviation et acidification des sols Figure 1. Modèle de dégradation d'un écosystème et concepts de restauration appliqués à l'écosystème forestier boréal (modifié depuis Aronson et al., 1995). 6 1.5. Le projet LIFE Green Belt et le site Natura 2000 d’Elimyssalo Le projet LIFE Green Belt (Annexe 2)-Forêts naturelles et marais dans la « Ceinture Verte » de Koillismaa et Kainuu (LIFE04 NAT/FI/000078)-avait pour cible la conservation des forêts et des marais sur 13 sites Natura 2000 couvrant une superficie de 1 100 ha. Situés à l’Est de la Finlande, ces sites sont intégrés au réseau inter-régional « Green Belt » (Annexe 3) départagé entre la Finlande, la Russie et la Norvège. Cette situation géographique est importante compte tenu de la proximité avec les forêts naturelles présentes en Russie. La conservation et la restauration de cette « Ceinture Verte » offrent d’importantes possibilités de recolonisation pour les espèces dépendantes des habitats naturels en Finlande. L’objectif de ce projet était de restaurer les processus et les caractéristiques naturelles des habitats dégradés par les activités humaines de ces dernières décennies. Débuté en janvier 2004, différentes méthodes de restauration ont été appliquées jusqu’à la fin du projet en mai 2008, comme le brûlage périodique de plusieurs forêts, la simulation de dégâts de tempête par abattage et déracinement d’arbres et l’augmentation du bois mort au sol par coupe de quelques arbres. Au total, 85 ha de forêts ont été brûlés et 492,6 ha ont bénéficié d’un ajout de bois mort au sol. En ce qui concerne les marais, 390 ha ont été restaurés pour ce projet avec pour principale mesure de restauration le comblement des réseaux de drainage et la coupe d’arbres plantés par le passé. Le Service des Parcs et Forêts, propriétaire et gestionnaire des forêts publiques de l’Etat, était responsable de la planification et de la réalisation du projet de restauration. L’Institut Finlandais de Recherche Forestière était quant à lui partenaire de cette restauration et a conduit les opérations de suivis en utilisant des fonds européens et nationaux (Kytö, Rautio 2008). METLA a notamment procédé à la réalisation d’inventaires des paramètres structuraux de peuplements forestiers et d’inventaires hydrologiques et phytosociologiques sur des bas marais à Sphaignes. Les résultats de ces études permettront de mieux comprendre les effets de la restauration sur des habitats dégradés et seront publiés dans des revues scientifiques afin de développer ces méthodes. L’autre intérêt était encore une fois de prouver l’importance de ces méthodes de restauration pour la préservation de la biodiversité. Au cours de ce stage, mes missions étaient d’analyser les résultats d’inventaires structuraux en ce qui concerne la restauration forestière et dans le même temps de participer aux inventaires hydrologiques et phytosociologiques des bas marais à Sphaignes. Cependant, cette étude porte uniquement sur l’analyse des résultats d’inventaires des paramètres structuraux du peuplement forestier restauré. 7 Le site Natura 2000 d’Elimyssalo (FI1200220) était intégré au projet LIFE Green Belt. Ce site dispose d’un intérêt particulier pour la restauration en raison de son jeune stade de développement forestier. La restauration par brûlis contrôlé et par ajout de bois mort au sol ont été pratiqués sur ce site dégradé. Seulement quelques études (de Chantal et al. 2009 ; Sidoroff et al. 2007 ; Uotila et al. 2001) ont été menées sur la restauration de jeunes futaies (inférieures à 45 ans). De plus, plusieurs études ont porté sur la méthode de restauration par brûlis contrôlé (Kuuluvainen et al. 2002 ; Lilja et al. 2005 ; Linder et al. 1998 ; Similä et al. 2001; Toivanen 2007) et l’ajout de bois mort au sol (Kuuluvainen et al. 2002 ; Lilja et al. 2005) mais les deux méthodes ont rarement été traitées sur la même aire d’étude. Les publications se sont, en outre, focalisées sur les effets à court terme de la restauration, c’est-àdire un an après traitement (Lilja et al. 2005) mais le suivi sur cinq années n’a, à ma connaissance, jamais été réalisé. 1.6. Les buts et objectifs de cette étude Les buts de ce rapport étaient d’étudier les impacts de deux méthodes de restauration par brûlis contrôlé et par ajout de bois mort au sol sur la structure d’un jeune peuplement forestier du site Natura 2000 d’Elimyssalo. Plusieurs objectifs étaient attendus pour cette étude : 1- Analyser les impacts écologiques des différentes méthodes de restauration. 2- Déterminer quelle méthode rétablit l’écosystème au plus proche de son état de référence et s’avère donc la plus bénéfique pour la préservation de la biodiversité. 3- Etablir une liste de recommandations destinée aux gestionnaires pour la reproduction de ces méthodes. Pour répondre à ces objectifs, l’analyse portera dans un premier temps sur l’état du peuplement forestier avant la restauration. Dans un deuxième temps, l’analyse de plusieurs paramètres structuraux permettra d’identifier les modifications apportées par les deux méthodes de restauration sur cet écosystème. Enfin, les points forts de chaque méthode seront discutés et résumés sous la forme de recommandations destinées aux gestionnaires de la protection de la nature. 8 2. Matériel et méthodes 2.1. Présentation du site d’étude 2.1.1. Localisation du site d’étude Le site d’étude présenté en figure 2 est situé à l’Est de la Finlande (64°14’N, 30°22’E), sur le site Natura 2000 d’Elimyssalo jouxtant la frontière Russe. Figure 2. Localisation du site d'étude d'Elimyssalo 9 2.1.2. Historique du site d’Elimyssalo Le site d’Elimyssalo était traditionnellement utilisé depuis le 17ème siècle pour l’activité de culture sur brûlis destinée à augmenter les chances de régénération des forêts. A l’origine, deux fermes étaient établies au 19ème siècle sur le site d’Elimyssalo. Le mode de vie des habitants était basé sur les activités de culture sur brûlis, de chasse, de production de goudron de pin et d’élevage du bétail. Des coupes sélectives ont aussi été pratiquées au 19ème siècle jusqu’au milieu du 20ème siècle (Rouvinen et al. 2002 ; Pentilla et al. 2006). Les deux fermes furent abandonnées dans les années soixante. Durant les années 70, le Service des Parcs et Forêts a acquis ces 3 000 ha de terrain pour les placer sous statut de protection afin de protéger le Renne sauvage (Rangifer tarandus L.). En 1990, la superficie de protection a été étendue à 9 200 ha, suite à la création du Parc frontalier « Friendship Park » qui avait pour but de promouvoir la conservation de la nature entre la Finlande et la Russie. A cette occasion, le site a aussi été classé en réserve naturelle pour la préservation de ses forêts naturelles et ses nombreuses tourbières. En 1998, la totalité de la réserve naturelle d’Elimyssalo fût intégrée au réseau Natura 2000. D’après la nouvelle législation Finlandaise (Acte 1096/1996 sur la Conservation de la Nature), les réserves naturelles sont désormais considérées comme « autres zones de protection » et ne sont plus régies par des textes réglementaires. En revanche, le classement en zone Natura 2000 est le statut de protection qui limite et restreint les activités sur le site d’Elimyssalo. 2.1.3. Caractéristiques biotiques et abiotiques Caractéristiques climatiques Le site d’Elimyssalo se situe dans la zone de végétation boréale intermédiaire (Ahti et al. 1968). Les conditions abiotiques extrêmes du biome boréal limitent la durée de la période végétative à 130 jours (Kersalo, Pirinen 2009). La température moyenne annuelle de la région est de 1,5°C (1971-2000) avec des températures inférieures à 0°C pendant 6 à 7 mois de l’année (Drebs et al.). La moyenne annuelle des précipitations est de 606 mm (Drebs et al.). Les précipitations hivernales s’abattent sous forme de neige pendant 7 mois et recouvrent le sol en moyenne de 60 à 65 cm pendant les deux premiers mois de l’année (Drebs et al.). Une autre caractéristique importante de ce biome boréal est la durée d’ensoleillement au cours de l’année. Sur le site d’Elimyssalo, elle est seulement de 5 heures entre décembre et janvier tandis que de la mi-mai à la fin-août, celle-ci est continue. 10 Géomorphologie La roche mère est composée essentiellement de granit (Siekkinen 2005). D’autres formations géologiques sont partiellement présentes sur le site d’Elimyssalo avec du métabasalte d’origine volcanique au sud et du micaschiste d’origine métamorphique à l’est (Kumpalainen et al. 1999). Suite au retrait des glaciers il y a 10 000 ans, le paysage est aujourd’hui marqué par la présence d’une couche de moraines de plusieurs mètres et par la présence de chaos granitiques de parfois plusieurs mètres d’envergure (Oikari, Markkanen 1995). Les horizons pédologiques sont alors réduits à quelques dizaines de centimètres dépendants directement de l’affleurement rocheux. Les sols sont oligotrophes en raison de la pauvreté minérale des roches silicatées (Fedorets, Morozova 2003). L’insuffisance en nutriments et une importante acidité des sols sont donc prédéterminées dans ces types de sols (Fedorets, Morozova 2003). Habitat forestier L’habitat forestier Natura 2000 du site d’Elimysalo est décrit comme la Taïga Occidentale (code 9010) (Annexe 4). Cette Taïga occupe 56% de la superficie de la réserve naturelle d’Elimyssalo et couvre la totalité de la zone d’étude. Le site est concerné par les deux directives européennes « Oiseaux » (79/409/CEE) et « Habitats-Faune-Flore » (92/43/CEE). La classe d’âge moyenne des forêts du site d’Elimyssalo est de 150-200 ans (Siekkinen 2005) représentant 48% de la superficie totale. Les peuplements forestiers sont principalement mixtes, composés d’épicéa commun (Picea abies (L.) Karst) et de pin sylvestre. Cependant, la classe d’âge de la zone restaurée se situe entre 25-45 ans, ce qui a entraîné son classement EUR27 en sous-type « forêt récemment brûlée ». Sa composition est monospécifique avec la dominance du pin à plus de 90%. Le type de végétation caractéristique de la zone d’étude, selon la typologie Cajander (1949), est la forêt méso-xérophile à landes, dominée par Empetrum nigrum L. et Vaccinium vitis-idaea L. 2.2.La restauration écologique Plusieurs phases de travail ont été nécessaires pour mener à échéances ce projet de restauration. Entré actuellement dans sa dernière phase : le suivi écologique, la figure 3 présente les étapes de ce projet depuis la phase de programmation et planification conduite lors du Projet LIFE puis, celle de la restauration menée par le Service des Parcs et Forêts. 11 Figure 3. Représentation des différentes étapes du projet de restauration (Source personnelle). 2.2.1. Description du suivi écologique Protocole Deux méthodes de restauration ont été mises en place sur le site Natura 2000 d’Elimyssalo. La première consistait à restaurer le site par brûlis contrôlé. Deux traitements correspondant à deux intensités différentes d’ajout de bois mort au sol avant brûlis ont été pratiqués: 15 m3/ha (brûlis 1) et 30 m3/ha (brûlis 2) (Figure 4). La deuxième méthode de restauration consistait à ajouter du bois mort au sol sans aucune autre intervention. Ici aussi, deux intensités ont été mises en œuvre : 15 m3/ha (ajout 1) et 30 m3/ha (ajout 2) (Figure 4). Contrôle 15m3/ha 30m3/ha Ajout de bois mort au sol et brûlis 15m3/ha 30m3/ha Ajout de bois mort au sol Figure 4. Illustration des différentes méthodes de restauration utilisées sur le site d'Elimyssalo Ces deux méthodes de restauration ont été répliquées sur 4 blocs délimités à l’intérieur du site à restaurer de 174 hectares dénommé zone expérimentale (Figure 5). A l’intérieur de chaque bloc ont été désignées 5 aires d’études de 75 m x 100 m correspondant aux 5 traitements (brûlis 1, brûlis 2, ajout 1, ajout 2 et contrôle). 12 Bloc 1 l Lohko 2 3 4 3 3 5 4 3 2 Lohko Bloc 2ll 7m 1 1 ° ° 5 4 3 Placette trees, Arbres, semis seedlings 150m² 150m2 Relevés de ground vegetation, végétation 1m2 1m² 4 3 Pièges à coléoptères ° 2 Lohko Bloc lll 3 3 ° 5 4 3 Lichens, fungi, champignons lichens 4 3 1 ° 1 ° 4 3 5 4 3 Bloc 4 Aires d’études 75 x 100m study plots 75*100m Lohko lV 3 Méthodes de restauration Ennallistamistoimenpiteet Brûlis Poltto Ajout de bois mort Lahopuun lisäys Contrôle Ei ennallisteta 2 Figure 6. Inventaires au sein d'une aire d'étude (modifié d'après Tolvanen) Traitements Metlan seuranta-alat Kontrolli 11 Contrôle 223 Poltto Brûlis1 1 Poltto 2 34 Lahopuun Brûlis 2 lisäys 1 lisäys 45 Lahopuun Ajout bois mort2 1 5 Ajout bois mort 2 Figure 5. Illustration du dispositif expérimental établit sur le site d’Elimyssalo (modifié d'après Seppänen). Les Inventaires Plusieurs inventaires ont ainsi été réalisés au sein de ces aires d’études pour la réalisation du suivi écologique. Tout d’abord, plusieurs paramètres de la structure du peuplement ont été inventoriés dans 3 placettes permanentes de 150 m² (Figure 6). Dans le même temps, deux pièges à coléoptères étaient disposés sur les deux plus gros arbres de chaque placette (Figure 6). Puis, des quadrats de végétation ont été délimités dans ces placettes pour la réalisation d’inventaires phytosociologiques (Figure 6). Enfin, les Lichens et champignons ont aussi été inventoriés sur l’aire totale de ces 3 placettes (Figure 6). Seuls les paramètres structuraux ont été pris en compte dans le cadre de ce rapport de stage. Les autres inventaires sont l’objet d’études distinctes, notamment deux thèses actuellement en cours de réalisation. Le suivi du site d’Elimyssalo a débuté un an avant la restauration du site en 2005 et s’est poursuivi en 2006, 2007 et 2011. Une dernière période d’inventaire est prévue en 2016 mais celle-ci sera uniquement réalisée si les fonds nécessaires à cette étude sont suffisants. 13 2.2.2. Les méthodes de restauration Les deux méthodes de restauration ont été réalisées suivant le guide sur la restauration écologique et la gestion des forêts boréales réalisé par Similä et Junninen en 2012. Ce guide précise notamment les conditions nécessaires pour la réussite de la restauration comme la préparation du terrain, les étapes du brûlis et les consignes de sécurités à mettre en œuvre. La description détaillée de ces méthodes de restauration est présentée en annexe 5. L’ajout de bois mort au sol Les arbres sélectionnés pour cette restauration ont été choisis dans la classe de diamètre et de hauteur dominante afin d’augmenter l’hétérogénéité de la structure du peuplement. Sur le site d’Elimyssalo, l’objectif initial était d’ajouter du bois mort au sol selon deux intensités de 20 et 40 m3/ha. Toutefois, le faible volume de bois vivant sur pied n’a permis d’ajouter que 15 et 30 m3/ha de bois mort au sol. En effet, selon les règles établies par le Service des Parcs et Forêts un maximum de 10 à 15% du matériel sur pied vivant peut être abattu pour les besoins de la restauration (Virnes, Similä et Junninen 2012). Cette méthode illustrée par la photographie 1 a eu lieu en février 2006 par l’abattage mécanique (tronçonneuse) et l’écorçage manuel des arbres réalisé par les agents techniques du Service des Parcs et Forêts. Au total, 47,8 ha de forêt ont été restaurés par l’emploi de cette méthode. La restauration par brûlis contrôlés Comme décrit précédemment, un ajout de bois mort a été effectué en février 2006, quelques mois avant la restauration par brûlis en mai 2006 illustré par la photographie 2. Le bois abattu a ainsi eu le temps de sécher, ce qui a favorisé le départ et la propagation du feu. Au total 22,4 ha de forêts ont été restaurés par l’usage de cette méthode. 2.3. Mesures et calculs La structure du peuplement a été définie grâce au calcul des paramètres structuraux relevés lors des inventaires. Ainsi tous les arbres de chaque placette ont été mesurés lors de chaque année d’inventaire par les agents du Service des Parcs et Forêts, selon les critères suivants : -diamètre à 1,30m (diamètre à hauteur de poitrine) (en cm) : mesuré à partir de 4,5 cm de diamètre à l’aide d’un compas forestier -hauteur de l’arbre (en m) : mesurée à partir de 1,3 m de hauteur à l’aide du Suunto -surface terrière : mesurée à l’aide d’une jauge d’angle qui prend en compte toutes les sections d’arbres à 1,30 m de hauteur dans un rayon d’action défini 14 -arbre vivant/arbre mort sur pied/arbre mort au sol : Les arbres morts ont été déterminés visuellement. Le bois mort sur pied a été défini par la présence d’un houppier sans branches vivantes, l’absence d’écorce. Les arbres totalement secs, « arbres squelettes », ont aussi été comptabilisés. Le bois mort au sol a été déterminé par le comptage de tous les arbres au sol supérieurs à 10 cm de diamètre. La longueur totale (en m) et le diamètre (en cm) à 1,30m pour les arbres sur pied et le diamètre à chaque extrémité pour les arbres au sol ont été mesurés. -nombre de semis: toutes les tiges inférieures à 1,30 m de hauteur et 4,5 cm de diamètre ont été dénombrées. Plusieurs données concernant le suivi de la régénération sont manquantes. En effet, les inventaires de la régénération en 2007 n’étaient originalement pas planifiés dans le programme du suivi. Cependant, ces inventaires ont été effectués dans le but de mesurer le taux de survie de la régénération entre 2006 et 2007, permettant ainsi de confirmer les données de 2006. Ainsi, le nombre de semis de résineux et l’inventaire des sites contrôle n’ont pas été réalisés en 2007. Enfin, il n’y a eu aucun inventaire de la régénération pour les traitements d’ajout de bois mort. D’autres paramètres, décrits en annexe 6 ont été relevés lors des inventaires mais ceux-ci n’ont que partiellement été utilisés pour l’étude et n’ont pas été pris en compte dans les résultats de cette étude. Les données de terrain des quatre années d’inventaires ont ensuite été saisies sous Excel (Microsoft Office Professional Edition) afin de pouvoir les analyser simultanément. Certains paramètres structuraux ont enfin été calculés automatiquement via l’utilisation du logiciel finlandais KPL (Heinonen 1994). Ce logiciel adapte directement la formule de cubage adapté à chaque essence en utilisant les tables de volumes de Laasasenaho (1982). Il a permis de définir les hauteurs et diamètres moyens, mais aussi de calculer directement les volumes et les nombres de tiges vivantes et mortes sur pied et au sol pour chaque traitement. Par la suite, l’analyse des données a été menée grâce au logiciel R (R Development Core Team 2011) permettant l’utilisation de différents tests statistiques ainsi que le package GrapheR (Hervé 2011) pour la réalisation de diagrammes en barres. La structure forestière a été dans un premier temps analysé par bloc, permettant ainsi de calculer la différence structurale entre les blocs via l’utilisation du test statistique nonparamètrique de Kruskal-Wallis pour la comparaison de deux moyennes. 15 Dans un deuxième temps, les comparaisons entre les méthodes ont été traitées par traitement pour le reste de l’étude, utilisant les diamètres à 1,30 m et les volumes de bois vivant et de bois mort. Pour vérifier les différences statistiques entre les traitements, le test nonparamétrique de Wilcoxon a été utilisé pour la comparaison de plusieurs moyennes. Seuls des tests statistiques non-paramétriques ont été utilisés pour cette étude car le nombre d’échantillons correspondant aux moyennes de chaque traitement (n = 5) était de petite taille et car la distribution des populations n’était pas normalisée. 3. Résultats 3.1. Structure du peuplement avant restauration: une jeune futaie équienne 3.1.1. Comparaison des caractéristiques structurales avant restauration La structure du peuplement en 2005 a pu être utilisée comme l’année de contrôle permettant d’illustrer le développement de la végétation après les travaux de restauration. Dans ce sens, il était possible de se rendre compte de l’état de dégradation de la jeune futaie. Après la sélection du nombre de tiges et du volume comme le montre la figure 7, il était possible de constater une différence structurale entre les blocs 1, 2 et 3 et le bloc 4. Graphiquement le bloc 4 apparaît éloigné des autres blocs. Cette hypothèse a été confirmé par le test statistique non-paramétrique de Kruskal-Wallis, n=5, p-value = 0,008. D’après la comparaison plus détaillée entre les blocs (tableau 1), l’âge du bloc 4 (45 ans) comparé à celui des blocs 1,2 et 3 (27 ans) serait la raison principale de la différence structurale entre les blocs. 2500 Nombre de tiges/ha 2000 bloc1 1500 bloc2 1000 bloc3 bloc4 500 0 0 50 100 150 Volume (m3/ha) 200 Figure 7. Comparaison structurale entre le nombre de tiges et le volume des quatre blocs. 16 Cependant, cette hétérogénéité entre les blocs ne semble pas pouvoir altérer les résultats attendus pour cette étude. En effet, bien que la différence entre les blocs soit notable, les quatre blocs paraissent dégradés au point de vue des attributs vitaux de l’écosystème déterminés par l’état de référence, qui sont la présence de bois mort au sol et sur pied ainsi que la composition spécifique diversifiée du peuplement. Les volumes de bois mort sur pied et au sol sont effectivement quasi inexistant avec une moyenne maximum de 1,3m3/ha de bois au sol pour les blocs 1, 2 et 3. La composition spécifique du peuplement, quant à elle, est dominée par le pin sylvestre. Le bouleau pubescent (Betula pubescens Ehrh.) peut être trouvé en accompagnement dans les blocs 1, 2 et 3 mais la proportion de feuillus reste toutefois très faible. Dans le bloc 4, la diversité spécifique est très pauvre avec la dominance quasi exclusive du pin (99%). Tableau 1. Informations générales sur la structure du peuplement du site d’étude en 2005 (s.e.=erreur standard). Caractéristiques Age (années) Diamètre moyen (cm) Hauteur moyenne (m) Surface terrière (m2/ha) Bois sur pied total (m3/ha) -bois vivant (m3/ha) -bois mort (m3/ha) Bois mort au sol (m3/ha) Composition spécifique (en % du volume) -Pinus sylvestris -Betula pubescens -Picea abies Blocs 1,2,3 27 Moyenne s.e. 9,27 (0,30) 7,34 (0,22) 13,30 (0,93) 65,60 (5,98) 65,50 (5,99) 0,02 (0,02) 1,3 (0,41) 92,1 6,6 1,2 Bloc 4 45 Moyenne 14,50 14,40 22,40 156,40 155,80 0,56 0,3 s.e. (0,65) (0,57) (0,57) (10,14) (10,31) (0,27) (0,27) 99,2 0,4 0,2 3.1.2. Distribution des diamètres et des hauteurs D’après l’étude des diamètres et des hauteurs des quatre blocs de la forêt d’Elimyssalo en 2005 (figure 8), la diversité spécifique paraissait assez limitée sur tout le peuplement. Le pin sylvestre était largement majoritaire pour les quatre blocs. Les autres essences et notamment le pin et l’épicéa étaient minoritaires et présentes seulement pour de faibles diamètres (<10,5 cm) et de faibles hauteurs (<11 m). En revanche, les diamètres pour le bloc 4 étaient distribués de manière plus hétérogène. Une des explications plausibles de cette répartition pourrait être l’emploi de coupes culturales telles que des opérations de dépressage des tiges 17 par l’ancien gestionnaire de la forêt afin de favoriser le développement du pin. Néanmoins, aucune donnée historique n’est disponible à ce sujet. En ce qui concerne les hauteurs, celles-ci semblaient distribuées de manière plus hétérogène. Là encore, il est possible d’émettre l’hypothèse que le peuplement du bloc 4 a subi des coupes de dépressages dû à la faible importance de la catégorie de hauteur 6-8,5 m avec un total de 25 tiges par hectare en comparaison avec le chiffre de 130 tiges par hectare pour la même catégorie dans les blocs 1, 2 et 3. 800 Nombre de tiges/ha 700 Bloc 1, 2 et 3 600 Bloc 4 Autres espèces Picea abies Betula pubescens Pinus sylvestris 500 400 300 200 100 0 Diamètre à 1,30 m (cm) Nombre de tiges/ha 140 120 Bloc 1, 2 et 3 Diamètre à 1,30 m (cm) Bloc 4 100 80 60 40 20 0 Hauteur (m) Hauteur (m) Figure 8. Distribution des tiges à l'hectare en fonction du diamètre et de la hauteur en 2005, avant la restauration. Pour la suite de l’étude, les quatre blocs ont été analysés ensembles car cela n’entrave pas le respect des objectifs de départ qui sont, pour rappel, le retour du bois mort et l’augmentation de la diversité spécifique. Au contraire, le fait de traiter les blocs simultanément permet d’élargir l’hétérogénéité structurale globale de la zone d’étude ce qui augmente potentiellement le nombre d’habitats pour les espèces dépendantes du bois mort. 18 3.2.Comparaison et impacts des deux méthodes de restauration 3.2.1. Distribution des diamètres et mortalité des arbres L’étude de la distribution des tiges vivantes selon les différentes classes de diamètres a permis de mettre en évidence l’évolution structurale du peuplement entre 2005 et 2011 et ainsi de connaître les effets potentiels des différentes méthodes de restauration sur la distribution des tiges. Toutes les tiges vivantes hormis les semis et fourrés inférieurs à 4,5 cm de diamètre ont été prises en compte pour ce résultat. Pour le traitement contrôle en figure 9, aucun changement n’a été observé entre 2005 et 2011. La distribution des tiges s’avère décroissante du plus petit diamètre au plus large. La majorité des tiges vivantes se situe entre les diamètres 4,5-9 cm avec un total de 50% de tiges vivantes. Ce peuplement représenté par les quatre blocs contrôle n’a pas fait l’objet de mesures de restauration, sa composition structurale en bois mort est donc considérée comme nulle. De ce fait, ce graphique contrôle permet de comparer visuellement les changements apportés par la restauration au niveau de chaque méthode et de mettre en évidence l’impact de la restauration sur la mortalité des arbres du peuplement. La distribution des diamètres pour la méthode de restauration par ajout de bois mort (figure 9) est quasi identique au contrôle suivant une même tendance globale décroissante. Cependant, 67% des tiges vivantes sont concentrées entre 4,5 et 9 cm de diamètre, tandis que seulement 50% des tiges étaient représentées dans cette catégorie pour le site contrôle. Cette différence peut s’expliquer par la sélection d’arbres de diamètre moyen pour l’ajout de bois mort au sol avant la restauration. 18 Pourcentage de tiges vivantes (%) Pourcentage de tiges vivantes (%) 18 16 14 12 10 8 6 4 2 16 14 12 10 8 6 4 2 0 0 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 Diamètre à 1,30m (cm) Diamètre à 1,30m (cm) Figure 9. Représentation graphique du nombre de tiges vivantes sur les zones de traitement contrôle (à gauche) et traitement ajout de bois mort (à droite) pour l'année 2011. 19 Concernant la zone à brûlis en 2005 (figure 10), la distribution des diamètres de tiges vivantes était similaire au site contrôle avec aussi 50% des tiges entre 4,5 et 9 cm de diamètre. En revanche, la figure 10 montrant les zones restaurées par brûlis en 2011, offre une perspective différente. En effet, seul 44% des tiges vivantes se trouvent entre 4,5 et 9 cm de diamètre. De même, aucune tige n’est présente entre les diamètres 24 et 28 cm en 2011 tandis que cela représentait 2% du nombre total de tiges en 2005. En outre, une différence est à signaler entre les diamètres 12 et 15 cm avec un total de 10% des tiges en 2005 comparé à 22% des tiges en 2011. La répartition du pourcentage de tiges vivantes a largement été modifiée en ce qui concerne les zones restaurées par brûlis. Une diminution du nombre de tiges de faible diamètre, accompagné d’une disparition des tiges de plus de 24 cm de diamètre ont changé la structure du peuplement vers une distribution plus irrégulière. Il n’existe désormais plus de classe dominante, en l’occurrence celle des faibles diamètres. 18 Pourcentage de tiges vivantes (%) Pourcentage de tiges vivantes (%) 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 16 14 12 10 8 6 4 2 0 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 Diamètre à 1,30m (cm) Diamètre à 1,30m (cm) Figure 10. Représentation graphique du nombre de tiges vivantes pour les traitements par brûlis contrôlés en 2005 (à gauche) et en 2011 (à droite). 3.2.2. Volume de bois vivant et de bois mort Volume de bois vivant sur pied Comme nous pouvons le vérifier sur la figure 11, le volume de bois vivant était plus élevé sur les sites contrôles avec une moyenne de 96 m3/ha (erreur standard (s.e.)=23,29). Dans le même temps, le volume de bois vivant pour les traitements par brûlis était plus faible avec des valeurs de 33 m3/ha (s.e.=18,26) et 32 m3/ha (s.e.=18,06), respectivement, pour ces deux méthodes de restauration par brûlis. Pour les traitements d’ajout du bois mort, le volume de bois vivant était presque le double pour le traitement ajout 1 avec 67 m3/ha (s.e.=27,58) que pour le traitement ajout 2 avec 35 m3/ha (s.e.=16,14). 20 Volume de bois mort au sol Presque absent en traitement contrôle avec 1,21 m3/ha (s.e.=0,60), le bois mort au sol était en opposition beaucoup plus élevé dans les autres traitements. Cette quantité s’explique par l’ajout de bois mort au sol effectué pour les besoins de la restauration. Il est d’ailleurs possible de retrouver les valeurs de 13,43 m3/ha (s.e.=3,37) et 23,67 m3/ha (s.e.=3,06) pour les traitements par brûlis et 14,95 m3/ha (s.e.=2,98) et 24, 74 m3/ha (s.e.=4,40) pour les traitements par ajout de bois mort représentant presque en totalité les deux intensités différentes d’ajout de bois mort pour la restauration de 15 m3/ha et 30 m3/ha. Volume de bois mort sur pied Le volume de bois mort sur pied est peut-être le paramètre le plus intéressant car la présence de bois mort n’a été identifiée que pour les méthodes de restauration par brûlis contrôlés. Néanmoins, le test non-paramétrique de Wilcoxon n’a pas permis d’obtenir de différence significative entre ces deux traitements (p=0,1143). D’après ce même test statistique, plusieurs valeurs apparaissent significativement différentes entre les méthodes de restauration. Ainsi, aucune différence significative n’a été remarquée entre les différents traitements contrôle. En revanche, le traitement contrôle apparaît significativement différent des traitements par brûlis pour le bois mort au sol avec p=0,02652. Il en est de même pour les traitements brûlis et ajout avec p=0,0294 entre ajout 1 et brûlis 1 et 2 ainsi que p=0,02107 entre ajout 2 et brûlis 1 et 2. En ce qui concerne le bois mort sur pied, le traitement contrôle apparaît significativement différent avec tous les autres traitements pour une valeur de p=0,02857 ainsi que le traitement brûlis 1 et ajout 2 pour la même valeur de p=0,02857. Figure 11. Représentation du volume de bois vivant et mort pour chaque traitement 5ans après la restauration. Les barres d'erreurs représentent l'erreur standard. 21 Après avoir identifié l’importance du bois mort sur pied pour les deux méthodes de brûlis contrôlés dans les résultats précédents, il était désormais possible de comparer l’évolution de cette création de bois mort sur une période de 5 années, illustrés par la figure 12. En 2005 et 2006, le volume de bois sur pied était très faible avec moins de 1,5m3/ha. En 2006, ce faible volume peut être expliqué par la difficulté d’inventorier le bois fraîchement brûlé et de savoir si les tiges étaient réellement mortes ou non. Néanmoins, le volume de bois mort sur pied en 2007 avait considérablement augmenté pour le brûlis 1 et le brûlis 2 avec une moyenne de 9,01 m3/ha (s.e.=3,37) et 10,57 m3/ha (s.e.=6,15) pendant que le contrôle restait sous les 1 m3/ha avec 0,35 m3/ha (s.e.=0,35). De plus, en 2011, le volume de bois mort sur pied a aussi augmenté avec une moyenne de 12,66 m3/ha (s.e.=3,46) et 18,72 m3/ha (s.e.=4,88) respectivement pour les brûlis 1 et 2. Figure 12. Evolution du volume de bois mort sur pied entre 2005 et 2011. 3.2.3. La régénération naturelle du peuplement forestier Dans le but d’améliorer la lisibilité des résultats, seules les principales essences ont été prises en compte. Néanmoins, les valeurs des autres essences (Betula pendula Roth, Salix caprea L. et Sorbus aucuparia L.) ont été intégrées aux graphiques globaux illustrant la régénération des feuillus et des résineux présenté par la suite en figure 14. La figure 13 montre qu’il existait une forte quantité de semis du genévrier commun (Juniperus communis L.) en 2005 avec un total de 5800 semis/ha (s.e.=1268) pour la zone contrôle et 4811 semis/ha (s.e.=462) pour les 22 traitements par brûlis. En accompagnement de cette essence, le peuplier tremble (Populus tremula L.), le bouleau pubescent et le saule (Salix sp.) se retrouvent autour de valeurs similaires entre 933 semis/ha (s.e.=205) pour le tremble en contrôle et 1267 semis/ha (s.e.=181) pour le saule en contrôle. Les semis de pins et d’épicéas étaient présents en faibles quantités entre 61 semis/ha (s.e.=9) pour l’épicéa en contrôle et 311 semis/ha (s.e.=19) pour le pin en brûlis. En 2006, juste après la restauration, s’est produit un effondrement conséquent du nombre de semis, toutes essences confondues, sur les sites restaurés par brûlis comparé à la faible variation du nombre de semis sur les sites contrôles. Les semis de genévrier ont été réduits environ par dix passant de 4811 (s.e.=462) à 531 semis/ha (s.e.=47). Pour les autres espèces, les valeurs ont aussi été considérablement réduites entre 72 semis/ha (s.e.=11) pour les saules et 186 semis/ha (s.e.=26) pour le pin. Pour la troisième année de suivi et ce malgré la faible quantité d’inventaires réalisés, il est tout de même possible de constater l’évolution très nette du tremble avec 4778 semis/ha (s.e.=518) ainsi que du bouleau avec 3919 semis/ha (s.e.=436) et des saules avec 2678 semis/ha (s.e.=299). Enfin, pour l’année 2011 soit cinq ans après la restauration par brûlis contrôlé, le constat est tel que le nombre de semis de bouleaux et de saules a diminué respectivement avec 3156 semis/ha (s.e.=390) et 833 semis/ha (s.e.=93). En revanche, le tremble a continué à accroître son nombre de semis à l’hectare à 6256 (s.e.=736). Pour les résineux, le développement du pin sylvestre semble prometteur. Son nombre de semis à l’hectare en 2011 atteint le chiffre de 511 (s.e.=54) pour les zones restaurées par brûlis tandis que dans le même temps en zone contrôle, ce nombre se limite à 89 semis/ha (s.e.=19). Il est à noter la disparition des semis d’épicéa pour l’année 2011. Globalement, comme le montre la figure 14, les espèces feuillus se sont largement développées après la restauration par brûlis, en 2006, tandis que les essences résineuses ont succombées au feu et n’ont pu se régénérer. Cependant, l’observation des graphiques pour l’année 2011 est intéressante car le nombre de semis de feuillus a diminué en partie entre 2007 et 2011 passant de 11597 semis/ha (s.e.=568) à 10856 semis/ha (s.e.=524) alors que dans le même temps, le nombre de semis de résineux a augmenté entre 2006 et 2011, passant de 744 semis/ha (s.e.=55) à 811 semis/ha (s.e.=80). 23 7000 Betula pubescens Populus tremula Salix sp. Nombre de semis/ha 6000 5000 contrôle brûlis 4000 3000 2000 1000 NA NA 0 NA 7000 Pinus sylvestris Picea abies Juniperus communis Nombre de semis/ha 6000 5000 4000 3000 2000 1000 NA 0 2005 2006 2007 NA 2011 2005 2006 2007 NA 2011 2005 2006 2007 2011 Figure 13. Développement des principales essences de semis entre 2005 et 2011. (NA = absence de données d'inventaire; les barres d’erreur représentent l’erreur standard). 14000 Conifères Feuillus Nombre de semis/ha 12000 10000 8000 6000 4000 2000 NA NA 0 2005 2006 2007 2011 2005 2006 2007 2011 Figure 14. Développement des semis de feuillus et de résineux entre 2005 et 2011. (NA = absence de données d'inventaire; les barres d’erreur représentent l’erreur standard). 24 Le tableau 2 récapitule l’évolution des attributs vitaux de l’écosystème avant et après l’emploi des deux méthodes de restauration. Tableau 2. Récapitulatif des résultats obtenus lors de l’étude sur les impacts de la restauration en termes de modification des attributs de l’écosystème. Evolution Bois mort au sol (m3/ha) Bois mort sur pied (m3/ha) Présence de bois brûlé Structure verticale irrégulière Situation en 2005 Après ajout de bois mort < 1,5 <1 absent non entre 13 et 24 <1 absent non Après brûlis contrôlé entre 14 et 25 entre 12 et 19 forte présence oui Présence de feuillus très faible (<10%) pas de données dominance des feuillus en régénération 4. Discussion 4.1.Comparaison des méthodes de restauration 4.1.1. Etat de dégradation du site en 2005 En 2005, la structure du peuplement était différente entre les blocs et ce notamment en raison de la différence d’âge entre les peuplements. Néanmoins, l’ensemble du site souffrait d’un manque de bois mort au sol et sur pied et aussi d’un manque de diversité spécifique notamment en feuillus. Par exemple, seulement 1,5 m3/ha de bois mort au sol était présent avant la restauration en 2005. Pour comparer Shorohova, Tetioukhin (2004) et Sturtevant et al. (1997) avaient déterminé une moyenne de 20 à 50 m3/ha de bois mort pour des jeunes peuplements forestiers en forêt boréale naturelle. Même si les caractéristiques naturelles ne peuvent pas être exactement les mêmes à cause des variations de contexte stationnel, un manque de bois mort était clairement identifiable sur le site d’étude. De même, la composition spécifique du peuplement était très homogène avec une forte présence du pin sylvestre. La restauration était cruciale pour le retour de cet écosystème dégradé vers sa dynamique naturelle. D’après Esseen et al. (1997), cet habitat monospécifique de pin, pauvre en attributs est typique des forêts gérées pour l’industrie papetière. 4.1.2. La restauration par ajout de bois mort Pour les besoins de la restauration, plusieurs mètres cubes de bois ont été abattus et ajoutés au sol ce qui a augmenté dans un premier temps le volume de bois mort au sol. Cette pratique a d’ailleurs été la seule en ce qui concerne la restauration par ajout de bois mort au sol. Cette 25 méthode est beaucoup moins onéreuse selon les chiffres officiels du projet LIFE (Siekkinen 2005) (235 €/ha) puisqu’elle demande moins d’intervention humaine que la méthode de brûlis (2040 €/ha). Cependant, elle ne permet pas à l’écosystème de retrouver les attributs vitaux d’un état de référence. En l’occurrence, aucune augmentation de la quantité de bois mort sur pied n’a pu être observée pour cette méthode. Certains processus de l’écosystème naturel ont été retrouvés mais l’écosystème n’a pas été rétabli jusqu’à l’écosystème de référence. Selon Toivanen et Kotiaho (2007), un suivi à très long-terme serait nécessaire pour clarifier les effets de la restauration par ajout de bois mort au sol. Pour cette méthode, le terme approprié serait probablement celui de réhabilitation et non celui de restauration. En effet, seulement certains processus de l’écosystème ont été rétablis comme la présence suffisante de bois mort au sol. La régénération naturelle n’a pas été inventoriée pour ces deux traitements d’ajout de bois mort au sol. Il n’est donc pas possible de conclure sur les éventuels bénéfices qu’aurait pu apporter l’ajout de bois mort au sol sur la régénération. 4.1.3. La restauration par brûlis contrôlé La méthode de restauration par brûlis contrôlé a donné de bien meilleurs résultats en termes d’augmentation du bois mort. Le volume de bois mort au sol avait été ajouté plusieurs mois avant la restauration par brûlis pour favoriser le départ du feu. Puis, pendant ces cinq années de suivi, le bois mort sur pied a lui aussi considérablement augmenté grâce à la mort des arbres, provoquée par le feu. Nous attendions de voir une différence en termes de volume de bois mort entre les deux intensités de brûlis. Malheureusement, le test statistique de Wilcoxon et l’erreur standard ont prouvé qu’il n’y avait pas de différence significative entre les deux méthodes de restauration par brûlis. L’hypothèse, constatée par Lilja (2006) sur des peuplements matures, qu’un volume de bois au sol plus important augmente la mortalité des arbres et par conséquent la quantité de bois mort, n’a donc pas pu être prouvée lors de cette étude. Une des raisons à privilégier est l’âge du peuplement. En effet, les tiges de faibles diamètres ont brûlé rapidement et n’ont pas permis au feu de se propager à la hauteur des houppiers des plus gros arbres. Toutes les précédentes études scientifiques concernant la restauration par brûlis contrôlé ont fait référence à des volumes de bois à abattre pour favoriser le départ et la propagation du feu lors de la restauration. Néanmoins, pour la restauration de jeunes forêts qui ont des cubages de bois très faibles comparé à des forêts matures, il serait plus judicieux d’évoquer les valeurs d’ajout de bois mort en pourcentage du volume total et non en une valeur unique de volume. Le volume de bois vivant a quant à lui été considérablement réduit, créant ainsi des trouées. Les semis naturels d’espèces pionnières 26 ont pu ainsi coloniser ces espaces, profitant de l’activité lumineuse, de l’eau et des minéraux qui n’étaient plus interceptés par les strates supérieures. A notre grande surprise, il n’y a pas eu d’ajout de nouveaux arbres morts au sol après le brûlis. Kolström et Kellomaki en 1993 avaient observé sur un jeune peuplement de pin sylvestre que le feu avait réduit en cendres la totalité des tiges inférieures à 5 cm de diamètre et qu’un pin de 20 cm de diamètre avait 50% de chance de survivre. Considérant les faibles sujets de notre étude, cela peut expliquer le fait qu’il n’y a pas eu d’augmentation de bois mort au sol après le brûlis. Les arbres de plus gros diamètre (>20 cm) ont été impactés différemment par le feu. Leur écorce plus épaisse a protégés dans un premier temps le Cœur de l’arbre (Angesltam, Kuuluvainen 2004). Mais, l’écorce a dans un deuxième temps perdu ses fonctions protectrices et ses fonctions d’alimentation en sève ce qui a conduit à la mort lente de ceux-ci entre 2007 et 2011. Ces arbres ne sont pour autant pas tombés au sol, créant seulement du bois mort sur pied. Cependant, il est fort probable que ces arbres dépérissant viendront s’ajouter au bois mort au sol dans les années à venir (Kuuluvainen et al. 2002). En effet, selon Gardiner (1957), la plupart des arbres étaient encore vivants six ans après un incendie de grande intensité aux Etats-Unis. Ainsi, la dernière année d’inventaire prévue en 2016 pourra sûrement confirmer une augmentation du bois mort au sol. Outre le volume de bois mort, la restauration par brûlis a aussi favorisé la régénération naturelle. Avant la restauration, la quantité de semis était abondante mais elle était dominée par seulement quelques essences telles que le bouleau pubescent, le pin sylvestre, le tremble et les saules avec une forte proportion de genévrier commun. Les semis de conifères étaient d’ailleurs présents en grande quantité avant la restauration. Juste après la restauration par brûlis, la quantité de semis a considérablement été réduite pour toutes les espèces. En 2007, les essences pionnières feuillus se sont régénérer naturellement. Le bouleau pubescent, le saule et le tremble étaient largement représentés. D’après Huotari (2011), les cendres favoriseraient la recolonisation des essences pionnières feuillues tandis qu’elles auraient un effet inhibiteur sur le développement des résineux. Cela peut expliquer en partie le fait qu’un nombre important de semis de feuillus a été retrouvé directement après la restauration. En 2011, des semis de pin et de genévrier ont commencé à réapparaître pour les essences résineuses, profitant de la lumière diffuse sous les arbres encore vivants du peuplement. Quant à l’opposé, les semis de bouleaux et de saules étaient en déclin mais dans de faibles proportions. Cinq ans après la restauration, les résultats montrent que le développement naturel des espèces pionnières feuillus laisse progressivement place au développement des résineux. Néanmoins, la densité des semis de tremble augmentait encore en 2011. Ce résultat est important car le tremble est devenu de plus en plus rare en Finlande 27 (Myking et al. 2011). Cette espèce semble mieux se développer dans les écosystèmes naturels après perturbation par le feu (Myking et al. 2011). De plus, le tremble est considéré comme ayant une forte valeur de biodiversité car cette espèce offre divers habitats pour un grand nombre d’insectes mais aussi de polypores et de lichens (Myking et al. 2011 ; Similä et al. 2002) et ceci spécialement si cette espèce est maintenue dans le peuplement forestier et atteint d’important diamètres. Il est possible de conclure que la méthode de restauration par brûlis a reconduit la forêt d’Elimyssalo vers un processus de forêt naturelle. Les différents attributs nécessaires au succès de la restauration sont désormais présents : bois mort au sol et sur pied, trouées, régénération et maintien des essences feuillus. Les volumes de bois mort sont identiques à ceux de jeune forêts naturelles boréales avec 24 à 44 m3/ha sur le site d’Elimyssalo comparé aux 20 à 50 m3/ha déterminés par Shorohova et Tetioukhin en 2004. Concernant la régénération, l’aspect qualitatif (présence du tremble) est privilégié à l’aspect quantitatif. En effet, la comparaison avec des études similaires est délicate car l’impact du feu sur la litière n’a pas été étudié à Elimyssalo. Néanmoins, Gromtsev (2002), en forêt naturelle russe de pin sylvestre, avait mesuré un total 15 000 semis de tremble par hectare, 5 ans après un incendie de moyenne intensité et un total de zéro pour un sol non impacté par le feu. Sur le site d’Elimyssalo, ce nombre s’élève en moyenne à 6 250 semis/ha après un feu caractérisé de faible intensité par Siekkinen (2005), ce qui confirme tout de même un certain succès du brûlis vis-à-vis du nombre de tremble. En mai 2012, le constat qu’un grand nombre de semis de tremble avaient été abroutis par les élans (Alces alces L.) apporta le doute quant au succès définitif de la régénération naturelle. Cependant, en juillet de la même année, tous les semis de tremble avaient réussi à se développer à partir des bourgeons latéraux. Néanmoins, un impact sur le nombre de semis pourrait être observé lors du prochain inventaire de régénération prévu en 2016. Le traitement contrôle présent dans chaque bloc était très important pour comparer les résultats obtenus pour chaque méthode de restauration et pour suivre le développement structural du peuplement sur cinq ans. 4.2.Guide pour les gestionnaires forestiers et gestionnaires du paysage Cette étude a été réalisée afin d’évaluer le succès de différentes méthodes de restauration mais aussi afin de pouvoir reproduire ces méthodes sur d’autres écosystèmes dégradés en Finlande. Le Service des Parcs et Forêts, planificateur de la restauration en Finlande, avait besoin de résultats scientifiques concernant le suivi de ces méthodes de restauration. En effet, l’intérêt 28 de ce type d’étude est de pouvoir reproduire la méthode la plus efficace concernant le rétablissement de la forêt vers son habitat naturel, induisant dans le même temps la préservation de la biodiversité. En outre, la restauration des forêts boréales par brûlis coûte chère au gouvernement car elle nécessite la présence d’un grand nombre de manœuvres et d’opérations de sécurité. Cette étude était donc aussi un moyen de confirmer les avantages de la restauration par brûlis contrôlé et, fait nouveau, étudier les effets sur le long-terme de la restauration d’un jeune peuplement. En ce sens, cette étude a présenté de bons résultats compte tenu de la jeune catégorie d’âge de la forêt avant la restauration. Ceci est important pour la désignation des sites et la reproductibilité de la méthode, mais aussi socialement. Le fait de restaurer un peuplement jeune par le feu risque d’être mieux compris par la population locale et le grand public. Encore trop souvent le feu est perçu comme l’ennemi de la biodiversité. Monge, lors de la Conférence des OING du Conseil de l’Europe en 2010 déclarait que le feu était sans aucun doute le risque majeur pour la biodiversité. De même, Kuuluvainen et al. (2002) affirmaient que d’allumer volontairement un feu en forêt était difficilement acceptable socialement. Le fait d’épargner les arbres centenaires des forêts mâtures risque de faciliter l’emploi répété du brûlis contrôlé. Economiquement, cette méthode de restauration peut aussi s’avérer rentable. Comme le souligne l’étude de Toivanen et al. en 2009, brûler des jeunes stades de succession permet aux arbres encore vivants de développer des mécanismes de résistance contre les insectes indésirables tel que l’Ips typographus (L.) sur l’épicéa. Leurs populations restent ainsi stables et ne risquent pas de coloniser et d’endommager les forêts gérées à proximité. D’après le Finnish Statistical Yearbook of Forestry 2011, la catégorie d’âge 0-40 ans est la plus représentée en Finlande soit 35% de toutes les forêts. Le fait que la restauration puisse être réalisée dans cette catégorie d’âge représente un atout considérable. Il est donc recommandé d’utiliser la méthode de restauration par brûlis car elle est bien plus efficace pour récupérer les attributs de l’écosystème que l’ajout seul de bois mort au sol. La quantité de bois mort au sol à ajouter au préalable dépend des objectifs visés par le gestionnaire. Il est peut être préférable de continuer à ajouter entre 15 et 30 m3/ha de bois mort au sol. Cela dépend du volume de bois vivant disponible afin de respecter la règle d’abattre un maximum de 10 à 15 % du peuplement pour la restauration. Dans ce sens, l’intensité du feu devrait être faible et préservera assez de bois vivant pour la future régénération naturelle et la création de différentes strates de végétation. Un critère important est aussi le choix du site à restaurer. En effet, le succès de la restauration par brûlis est 29 directement lié à la proximité de vieux peuplements forestiers naturels (Hanski 2000 ; Gilg 2004). En effet, la faune et la flore endémique de la Taïga occidentale peuvent en leurs présences coloniser le site restauré et établir des populations stables à partir de ces zones sources. 5. Conclusion La dégradation des forêts boréales naturelles est un constat soulevé déjà depuis plusieurs décennies. La restauration écologique des habitats forestiers dégradés tend à reproduire les perturbations naturelles afin de reconduire l’écosystème vers sa trajectoire d’origine. Ce travail complexe nécessite de connaître au préalable les conditions requises pour que l’écosystème retourne vers sa dynamique naturelle. Cette étude avait pour but de connaître les impacts écologiques de deux méthodes de restauration différentes sur la structure du peuplement du site Natura 2000 d’Elimyssalo. L’analyse des inventaires structuraux a permis de déceler l’importance de la restauration par brûlis contrôlé sur la formation de bois mort au sol mais aussi sur pied contrairement à la méthode de restauration par ajout de bois mort au sol dont le seul résultat était l’augmentation du bois mort au sol. Cette comparaison entre les deux méthodes a aussi permis de souligner l’intérêt du feu dans la création d’une plus grande hétérogénéité structurale. Enfin, l’étude du développement de la régénération naturelle a montré que la restauration par brûlis contrôlé était favorable au développement d’essences feuillues, signe de retour de la dynamique naturelle boréale et tout particulièrement pour l’espèce Populus tremula désignée comme habitat préférentiel pour plusieurs coléoptères présents sur liste rouge UICN. La restauration écologique de ce site est donc marquée par le succès du brûlé contrôlé qui a permis d’atteindre un nombre suffisants d’attributs écologiques (bois mort au sol et sur pied, hétérogénéité du peuplement et retour d’essences feuillus dont le tremble), permettant de penser que cet écosystème a été rétabli sur sa trajectoire naturelle. Désormais, ces nouvelles données peuvent compléter les précédentes études scientifiques élaborées par le passé et fait nouveau, apporter une première preuve de l’intérêt des jeunes peuplements forestiers pour la restauration de forêts dégradées. La réalisation d’études similaires et la sensibilisation auprès des acteurs forestiers et du public pourront améliorer l’usage de ces méthodes sur d’autres sites dégradés. 30 Bibliographie Ahti, T., Hämet-Ahti, L., Jalas., J. 1968. Vegetation zones and their sections in northwestern Europe. Ann. Bot. Fennici. 5: 69-211. Angelstam, P. et Kuuluvainen, T. 2004. 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Illustration des différentes méthodes de restauration................................................ 12 Figure 6. Inventaires au sein d'une aire d'étude........................................................................ 13 Figure 5. Illustration du dispositif expérimental établit sur le site d’Elimyssalo ..................... 13 Figure 7. Comparaison structurale entre le nombre de tiges et le volume des quatre blocs. ... 16 Figure 8. Distribution des tiges à l'hectare en fonction du diamètre et de la hauteur en 2005. 18 Figure 9. Représentation graphique du nombre de tiges vivantes sur les zones de traitement contrôle et traitement ajout de bois mort pour l'année 2011. ................................................... 19 Figure 10. Représentation graphique du nombre de tiges vivantes pour les traitements par brûlis contrôlés en 2005 et en 2011 .......................................................................................... 20 Figure 11. Volume de bois vivant et mort pour chaque traitement 5ans après la restauration. 21 Figure 12. Evolution du volume de bois mort sur pied entre 2005 et 2011. ............................ 22 Figure 13. Développement des principales essences de semis entre 2005 et 2011 .................. 24 Figure 14. Développement des semis de feuillus et de résineux entre 2005 et 2011 ............... 24 Tableaux Tableau 1. Informations générales sur la structure du peuplement du site d’étude en 2005.... 17 Tableau 2. Récapitulatif des résultats obtenus lors de l’étude sur les impacts de la restauration en termes de modification des attributs de l’écosystème. ........................................................ 25 Photographies Photographie 1. Illustration de la méthode de restauration par ajout de bois mort au sol. Photographie 2. Illustrations de la méthode de restauration par brûlis contrôlé. 37 Annexes ANNEXE 1 : Localisation des 52 zones prioritaires de restauration par brûlis contrôlé ANNEXE 2 : Projet LIFE Green Belt ANNEXE 3 : Localisation des 13 sites Natura 2000 du projet LIFE Green Belt ANNEXE 4 : Espèces d´intérêt communautaire de l´habitat Natura 2000 du site d´Elimyssalo ANNEXE 5 : Description détaillée des méthodes de restauration ANNEXE 6 : Explications pour les mesures des paramètres structuraux 38 ANNEXE 1 : Localisation des 52 zones prioritaires de restauration par brûlis contrôlé Site N2000 d’Elimyssalo ANNEXE 2: Projet LIFE Green Belt GreenBelt - Natural Forests and mires in the "Green Belt" of Koillismaa and Kainuu LIFE04 NAT/FI/000078 Contact details: Project Manager : Arto AHOKUMPU Tel: +358 205 646810 Email: [email protected] Project description: Background The project targeted the conservation of forests and mires in 13 Natura 2000 sites in Koillismaa and Kainuu in eastern Finland. The sites form part of the regional “green belt” – an extensive network of forests, mires and fells in Finland, Russia and Norway. The close proximity of these sites to the Russian border is particularly important as they can provide a vital stepping stone, allowing species and habitats that are still abundant in Russia to recolonise areas in Finland, once their habitats have been restored to a favourable condition. In this respect, the project aimed to complement the work already started by a number of other Finnish LIFE Nature projects on boreal forests and aapa mires. Objectives Forests were to be restored by enhancing the development of natural features and processes. This would involve periodic controlled burnings, simulations of storm damage or other controlled damage to increase the amount of decaying wood etc. Mires were to be restored by blocking ditches and removing trees in order to increase their water retention. For each site, a detailed restoration plan would be drawn up in order to best orientate the restoration work. In total it was expected that 601 ha of forests, of which 123 ha restored by controlled burning in 11 sites and 362 ha of mires in 6 sites would be restored. Three forest roads were also to be reforested (total length 4 km) and two gravel pits restored (2 ha). Finally, the project planned to construct four eyries for the golden eagle ( Aquila chrysaetos), which is protected in Europe under Annex 1 of the Birds Directive. Guidance to promote sustainable utilisation would also be provided by for example, brochures, photographic exhibitions and a DVD-film. A nature trail and signposts would also be established. People’s awareness of Natura 2000 areas, restoration methods and natural habitats would also be promoted. The project aimed to encourage active exchange of information between different countries (especially Finland and Russia) and organisations on the restoration and sustainable use of these habitats. Results Restoration plans were drawn up for all the 13 project sites, covering some 1 100 ha of boreal forests and mires. The plans were almost fully implemented during the project period. Boreal forests: The project restored 578 ha of boreal forests (mainly former commercial forests): 85 ha by controlled burning and 492.6 ha by increasing decaying wood and the variability of the forests (e.g. creating small opening to boost the growth of deciduous trees in forests dominated by conifers). Notably, fire-dependent insects invaded the burned areas very rapidly and several rare and threatened species were found. Aapa mires and bog woodlands: The project restored 390 ha of aapa mires and bog woodlands by filling and blocking ditches and by clearing excess trees. Innovative methods were used (recreating ‘flarks’, peat banks and former streams). Other restoration works: Almost 4 km of former forest roads were afforested and 2 ha of former gravel pit were restored (landscaping.) Golden eagle: As planned, four artificial eyries were constructed for golden eagle, although as yet, no nesting has been detected. Dissemination: Active media work has included the production of high quality publicity and information material (e.g. a DVD and education material on forest and mire restoration). Three photographic exhibitions were also organised over the course of the project. These explored themes such as the social impacts of restoration, meadow plants and species benefiting on restoration of mires and forests. In addition, the project constructed a 6.7 km nature trail to Lentua (located 10 km from Kuhmo. This is already attracting over 1 000 visitors/year. On a wider (international) level, the project organised an international seminar, “Fire and Forest” in Kajaani in November 2007. This event featured presentations by forest fire specialists from Nordic countries and Russia and produced a seminar publication published in February 2008. Finally, the project team worked in close co-operation with Russian colleagues from Kalevala National Park. Demonstration value: In general, the restoration plans made in the project were very good and can therefore be used as best practice examples. Of particular benefit were the special instructions prepared for the staff responsible for carrying out the plans in the field. These guidelines helped to ensure the restoration actions were implemented as foreseen. Several innovative methods, which were already included in the restoration plans, were tested in several sites. These methods included testing different ways of ring barking e.g. with respect to the width of the peeling and testing the effects of ring barking the roots. Concerning the preparation of the mire restoration plans, the original water flow directions and levels were carefully studied. This was also reflected in the restoration actions, which included recreating flarks, peat banks and streams in Hyöteikönsuo. The results were successful as the water level has increased as expected and also the water has found the former streams. This is an innovative restoration method of mires in Finland and it can be used also in other mire restoration projects. After-LIFE: Project partner Metla has carried out also several monitoring actions using national funding concentrating on the restoration of mires (e.g. effects on climate change), cost-efficiency of restoration actions and various methods for the afforestation of old forest roads. These monitoring actions are designed as scientific studies and the results will be published in scientific journals. As a direct result of the LIFE “Green Belt” project, Metla established a special working group for studies related to the monitoring of the restoration of forests and mires in northern Finland. Environmental issues addressed: Keywords restoration measure‚ information network‚ water resources management‚ drainage system‚ animal corridor‚ ecotourism‚ environmental impact of tourism‚ forest ecosystem‚ site rehabilitation‚ public awareness campaign‚ integrated management‚ tourist facility‚ forestry‚ landscape conservation policy‚ reforestation‚ wetlands ecosystem‚ wildlife sanctuary‚ sustainable development‚ social participation‚ forest management‚ land restoration‚ management plan‚ Target EU Legislation Nature protection and Biodiversity Directive 79/409/EEC -"Conservation of wild birds" (02.04.79) Directive 92/43/EEC -"Conservation of natural habitats and of wild fauna and flora" (21.05.92) Council Decision 93/626/EEC -"Conclusion of the Convention on Biological Diversity" (25.10.93) Council Decision 93/626/EEC -"Conclusion of the Convention on Biological Diversity" (25.10.93) COM(95) 189 - "Communication on the judicious use and conservation of wetlands" (12.12.95) COM (98) 42 final -"Communication on a European Community Biodiversity Strategy" (05.02.98) COM (2001)162 final -"Biodiversity Action Plan for the conservation of natural resources (vol. I ... Target Habitat types Mountain hay meadows Transition mires and quaking bogs Petrifying springs with tufa formation (Cratoneurion) Alkaline fens Aapa mires Calcareous rocky slopes with chasmophytic vegetation Siliceous rocky slopes with chasmophytic vegetation Siliceous rock with pioneer vegetation of the Sedo-Scleranthion or of the Sedo albiVeronicion dillenii Western taiga Fennoscandian herb-rich forests with Picea abies Coniferous forests on, or connected to, glaciofluvial eskers Fennoscandian deciduous swamp woods Sub-Atlantic and medio-European oak or oak-hornbeam forests of the Carpinion betuli Bog woodland Alluvial forests with Alnus glutinosa and Fraxinus excelsior (Alno-Padion, Alnion incanae, Salicion albae) Lowland hay meadows (Alopecurus pratensis, Sanguisorba officinalis) Hard oligo-mesotrophic waters with benthic vegetation of Chara spp. Natural dystrophic lakes and ponds Fennoscandian natural rivers Water courses of plain to montane levels with the Ranunculion fluitantis and CallitrichoBatrachion vegetation Fennoscandian lowland species-rich dry to mesic grasslands Hydrophilous tall herb fringe communities of plains and of the montane to alpine levels Northern boreal alluvial meadows Beneficiaries: Coordinator Metsähallitus, Pohjanmaan luontopalvelut Type of organisation Regional authority Description Metsähallitus (Forest and Park Service) is a state enterprise which is responsible for the management of state lands in Finland. It operates under the Ministry of Agriculture and Forestry, but for issues related to nature protection it is under the administration of the Ministry of the Environment. Within Metsahallitus there are seven business units. The Nature Heritage Services are responsible for the management of protected areas and nature conservation. They are also in charge of game, fisheries and recreation. Partners Metsäntutkimuslaitos-Muhoksen tutkimusasema, Finland Metsähallitus-Länsi-Lapin metsätalous, Finland Kainuun liitto, Finland Administrative data: Project reference LIFE04 NAT/FI/000078 Duration 01-JAN-2004 to 31-MAY -2008 Total budget 1,174,348.00 € Total budget 1,174,348.00 € EU contribution 587,174.00 € Project location Kainuu,Pohjois-Pohjanmaa,Lappi ANNEXE 3 : Localisation des 13 sites Natura 2000 du projet LIFE Green Belt ANNEXE 4: Espèces d´intérêt communautaire de l´habitat Natura 2000 du site d´Elimyssalo Elimyssalon alue Site contact authorities Respondent Metsähallitus, Kainuun puistoalue Tönölä 88900 KUHMO Manager Description General character of the site Quality Vulnerability Designation Special Area of Conservation and Special Protected Area (EC Birds and Habitats Directives) Owner Documentation Management plan Ecological information: Fauna and Flora mentioned in site Species Species scientific name Boros schneideri Pytho kolwensis Aegolius funereus Anas acuta Asio flammeus Bonasa bonasia Bubo bubo Circus cyaneus Cygnus cygnus Species group Resident Breeding Winter. Staging Conserv. Popul. Isolation Global status Invertebrates P A B C C Invertebrates P A B B A Birds 6-10p A C C C Birds 1-5p A C C C Birds 1-5p A C C C Birds 81-163p A C C B Birds 1-5p A C C C Birds 1-5p A C C C Birds 1-2p A C C C Species scientific name Dryocopus martius Falco columbarius Gavia arctica Glaucidium passerinum Grus grus Lanius minor Larus fuscus Larus ridibundus Milvus migrans Pernis apivorus Philomachus pugnax Picoides tridactylus Pluvialis apricaria Podiceps auritus Sterna hirundo Strix nebulosa Tetrao tetrix tetrix Tetrao urogallus Tringa glareola Gulo gulo Pteromys volans Rangifer tarandus fennicus Drepanocladus vernicosus Tarsiger cyanurus Species group Birds Resident Breeding Winter. Staging Conserv. Popul. Isolation 7-10p Global status A C C B Birds 1-5p A C C C Birds 2-3p A C C C A C C B A A A C C C C B C C C C Birds 4-6p Birds Birds Birds 5-7p 1-5p 1-5p Birds 1-5p Birds 1-2p A B A A Birds 2p A C B C Birds 1-5p A C B C A C C B Birds 40-64p D Birds 20-29p A C C B Birds 1p A C B C Birds Birds 1-5p 5-8p A A C C C C C C Birds 56-78p A C C C Birds 19-38p A C C B A C C C Birds 101-151p Mammals P A C C A Mammals P A B C A Mammals P A B C A Mosses & Liverworts R A C A B A B C C Birds 2-3p Other species mentioned in site Species group Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Species name Accipiter nisus Acrocephalus schoenobaenus Actitis hypoleucos Anas crecca Anas penelope Anas platyrhynchos Anthus pratensis Anthus trivialis Apus apus Aythya fuligula Bombycilla garrulus Bucephala clangula Buteo buteo Carduelis flammea Carduelis spinus Certhia familiaris Columba palumbus Corvus corax Cuculus canorus Delichon urbica Dendrocopos major Emberiza schoeniclus Erithacus rubecula Ficedula hypoleuca Fringilla coelebs Fringilla montifringilla Gallinago gallinago Hippolais icterina Hirundo rustica Jynx torquilla Lagopus lagopus Larus canus Loxia curvirostra Loxia pytyopsittacus Motacilla alba Motacilla flava Muscicapa striata Numenius arquata Numenius phaeopus Parus ater Population size estimations 6-10p Motivation for species mention C D 5-8p 68-115p 1p C C C C C C D C C C C C C C D D D C C C C C D D C C C C D D C C C C C D D C Species group Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Birds Mammals Mammals Mammals Mosses & Liverworts Birds Birds Birds Flowering Plants Flowering Plants Mosses & Liverworts Mosses & Liverworts Mosses & Liverworts Mosses & Liverworts Plants Plants Plants Plants Plants Species name Parus cristatus Parus major Parus montanus Phoenicurus phoenicurus Phylloscopus collybita Phylloscopus sibilatrix Phylloscopus trochilus Prunella modularis Pyrrhula pyrrhula Regulus regulus Sylvia borin Sylvia curruca Tringa nebularia Tringa ochropus Troglodytes troglodytes Turdus iliacus Turdus philomelos Turdus pilaris Turdus viscivorus Vanellus vanellus Canis lupus Lynx lynx Ursus arctos Population size estimations 9-14p 3-4p 2-3p P P P Motivation for species mention C C C C C C D C D C C C D C C D D D D D C C C Calliergonella cuspidata D Parus cinctus Loxia leucoptera Perisoreus infaustus Tussilago farfara Epipogium aphyllum C D C D A 57-98 Sphagnum aongstroemii D Sphagnum contortum D Calliergon richardsonii D Helodium blandowii D Amylocystis lapponica Antrodia albobrunnea Asterodon ferruginosus Evernia divaricata Gloiodon strigosus D A D A A Species group Plants Plants Plants Plants Plants Plants Plants Plants Plants Plants Plants Plants Plants Plants Species name Haploporus odorus Leptoporus mollis Lobaria pulmonaria Lobaria scrobiculata Phellinus chrysoloma Phellinus ferrugineofuscus Phellinus lundellii Phellinus nigrolimitatus Phellinus populicola Phellinus viticola Skeletocutis lenis Skeletocutis stellae Tyromyces canadensis Usnea scabrata Population size estimations Motivation for species mention A D D A D D D D A D D A A A ANNEXE 5 : Description détaillée des méthodes de restauration Les deux méthodes de restauration suivantes sont décrites d’après le guide sur la restauration écologique et la gestion des forêts boréales réalisé par Similä et Junninen en 2012. La restauration par ajout de bois mort au sol (adding of decayed wood) Cette méthode de restauration est largement pratiquée en Finlande. La première étape pour l’emploi de cette méthode est le choix du site. Comme décrit précédemment, ce type de restauration ne s’effectue que sur des forêts publiques protégées. Le site peut être soumis à cette méthode de restauration si lors des inventaires forestiers nationaux celui-ci présente moins de 10 m3/ha de bois mort au sol et présente encore une structure équienne provenant de l’ancienne gestion sylvicole avant classification du site en zone protégée. Dans ce contexte, il est supposé qu’il ne pourra y avoir une augmentation du bois mort dans des conditions naturelles avant plusieurs décennies. Un abattage ou écorçage d’un minimum de 15-30 m3/ha a donc lieu sur plusieurs arbres isolés ou sur plusieurs groupes d’arbres. Le maximum d’arbres abattus ou écorcés ne peut en aucun cas excéder 10-15 % du volume de bois sur pied vivant. Les arbres sélectionnés pour cette restauration sont choisis dans la classe de diamètre et de hauteur dominante afin d’augmenter l’hétérogénéité de la structure du peuplement. La restauration par brûlis contrôlés (controlled burning) La méthode de restauration par brûlis contrôlés est aussi fréquemment utilisée en Finlande mais dans une moindre mesure due au coût technique et humain onéreux qu’exige cette méthode. Elle suit les mêmes règles que la méthode traditionnelle de brûlis utilisés ces derniers siècles en Finlande et décrite par Lemberg et Puutonen en 2003. Tout comme la précédente méthode de restauration décrite ci-dessus, le choix du site est la première étape de la restauration. Dans ce cas précis, le choix est effectué par rapport au réseau national des zones prioritaires de restauration par brûlis contrôlé. Le site est aussi choisi en fonction de son niveau de dégradation de l’écosystème suite aux inventaires forestiers nationaux. Ainsi, si le site présente un manque de bois mort au sol, une structure régulière et une absence d’espèces végétales et animales protégés celui-ci sera éligible pour la restauration par brûlis contrôlé. Pour augmenter les chances de démarrage de l’incendie, un ajout de bois mort est effectué l’hiver précédant le brûlis. Les conditions techniques pour la réalisation de cette méthode sont très exigeantes et respecte des critères précis. Ainsi, le sol et la végétation doivent être secs avant le brûlis et sont l’objet d’un test de combustibilité. De même, le vent ne doit pas dépasser 5 m/s et ceci dans la direction choisie pour la restauration. Aucun vent violent ne doit être prédis pour le lendemain de la restauration. D’autre part, une bande sans végétation de 15 à 20 m autour de la zone à brûler doit être réalisée pour éviter la propagation de l’incendie. Des arrosages autour de la zone à brûler sont aussi opérés avant et jusqu’à la fin du feu. A noter aussi qu’une patrouille aérienne survole la zone incendiée jusqu’à l’extinction complète du feu ou jusqu’à l’accumulation des précipitations atteigne 10 mm. ANNEXE 6: Explications pour les mesures des paramètres structuraux (Cette liste a été réalisée afin de mieux comprendre les tableaux de données des inventaires structuraux) Période des mesures Les mesures ont eu lieu quatre fois (2005, 2006, 2007, and 2011). Direction de chute de l´arbre Nord, nord-est, est, sud-est, sud, sud-ouest, ouest, nord-ouest Direction de l´arbre La localisation des arbres est définie par la direction et la distance. La direction est définie par degrés (0 – 359) depuis le centre de la placette circulaire. Le Nord est utilisé comme le point zéro. Distance de l´arbre La distance est mesurée depuis le centre de la placette circulaire en centimètres. Strate Strate dominante (d1.3>4.5cm), strate sur-dominante (tous les arbres plus vieux et/ou plus larges que ceux de la strate dominante), 3 = strate dominée (d1.3< 4.5cm et h> 1.3m), 4 = semis (h< 1.3m). Catégorie de l´arbre Arbre vivant, arbre mort sur pied, chandelle (arbre qui a été cassé a plus de 1.3 m du sol), ancien arbre mort au sol, souche (arbre cassé sous les 1,30m de hauteur), arbre abattu pour la restauration (nouvel arbre mort au sol). Diamètre de l´arbre, mm Catégories 1, 3 et 4: d1.3 de l´arbre mesuré depuis le centre de la placette. Catégories 5 and 7: premier diamètre d´un arbre mort au sol (doit être supérieur à 100 mm et à l´intérieur de la placette). Le diamètre est mesuré depuis la base de l´arbre. Base 1 – 2. 1 = la base d´un arbre au sol est à l´intérieur de la placette, 2 = la base de l´arbre au sol est situé sur la bordure de la placette. Couronne 1 – 2. 1 = La couronne de l´arbre au sol est à l´intérieur de la placette, 2 = la couronne est situé e sur la bordure de la placette. Degré de décomposition Bois sur pied et chandelles: 1 – 5. 1 = arbre mort récemment 2 = conifères: l´écorce a disparu (partiellement ou totalement), feuillus: l´écorce est toujours présente, mais les branches ont disparu, avec apparition de moisissures, 3 = conifères secs, “squelette”, feuillus: encore sur pied grâce à la survie de l´écorce, 4 = arbre sec et dur, l´écorce a totalement disparu (pins), 5 = arbre brûlé, la surface est noirâtre, carbonisée, bois dur. Bois au sol (tombé ou abattu): 1 – 4. 1 = bois dur ou tendre, écorce présente, 2 = assez dur, 3 = assez tendre, “à moitié décomposé”, 4 = tendre, totalement décomposé, sans écorce. Degré de carbonisation Bois sur pied et chandelles: 1 – 5. 1 = 0 % (l´écorce n´a pas brûlée du tout), 2 = 1-25 % de l´écorce du diamètre de l´arbre ont été brûlés, 3 = 26-50 % de l´écorce brûlée, 4 = 51-70 % de l´écorce brûlée, 5 = 76-100% de l´écorce brûlée. Voir l´illustration ci-dessous. Paloaste 2 Paloaste 4 Paloaste 3 Paloaste 5 Bois au sol (tombé ou abattu): 1 – 4. Le degré le plus fréquent de carbonisation de la tige. Le degré de carbonisation est défini à partir de la partie de la tige qui est à l'intérieur de la placette et de plus de 10 cm de diamètre. 1 = la plupart du temps non brûlée, 2 = écorce en partie brûlée, l'écorce sur les côtés de la tige est noircis, le dessus et le dessus de l´écorce sont encore bruns, 3 = écorce brûlée, le phloème est présent, 4 = le bois est carbonisé. Il pourrait y avoir différents degrés de carbonisation sur la même tige: la plus fréquente est supposé celle qui couvre la plus grande partie de la tige. Catégorie de souche selon l´espèce 1 – 3. 1 = conifère, 2 = feuillus, 3 = indéterminé. Catégorie de taille de la souche 1 -2. 1 = le diamètre de la base de la souche est entre 5 – 19.9 cm, 2 = le diamètre est supérieur à 20 cm. Hauteur de l´arbre, dm Bois sur pied: la hauteur de l’arbre est mesurée depuis la base jusqu’au sommet ou le point où l’arbre a été cassé. Bois au sol: la longueur de la tige qui est à l’intérieur de la placette et de plus de 10 cm de diamètre. La hauteur moyenne du sous-étage est aussi mesurée pour les différentes espèces d’arbre. La hauteur moyenne des nouveaux semis est mesurée en 2007 et 2011 (traitements par brûlis contrôlé). Hauteur de la couronne vivante, dm La hauteur a été mesurée depuis la base jusqu’au sommet de la couronne verte/vivante de l’arbre. En 2006, cela a été mesuré depuis les arbres « échantillons ». En 2007, tous les arbres vivants ont été mesurés. Les valeurs peuvent être différentes selon les années. Hauteur de la couronne brûlée, dm La hauteur a été mesurée depuis la base jusqu’au sommet de la couronne brûlée. Les mesures ont été effectuées en 2006, 2007 et 2011. Les données recueillies ont les mêmes valeurs. Hauteur de la partie noircie de la tige, dm La hauteur a été mesurée depuis la base jusqu’au sommet de la tige noircie, carbonisée ou endommagée. . Les mesures ont été effectuées en 2006, 2007 et 2011. Les données recueillies ont les mêmes valeurs. Quantité de nouvelles souches Quantité des nouvelles souches par groupe d’espèce et catégories de taille. Les nouvelles souches peuvent être trouvées en 2006, 2007 et 2011 et sont le résultat de la restauration (arbres abattus). Quantité de vieilles souches/semis/arbre de sous-étage Quantité de souches anciennes par groupe d’espèce et catégorie de taille. Dans les données de 2005, il y a seulement des souches anciennes. Quantité de semis (inférieur à 1.3m de hauteur) par espèce d’arbre (et par vivant/mort dans les données de 2005). Quantité d’arbres de sous-étage (plus de 1.3 de hauteur et moins de 4.5 cm de diamètre) par espèce d’arbre (et par vivant/mort dans les données de 2005). Intensité du feu au sol 1 – 4. 1= 0 – 25 % de la surface du sol est brûlée, 2 = 26 – 50% de la surface du sol est brûlée, 3 = 51 – 75% de la surface du sol est brûlée, 4 = 76 – 100% de la surface du sol est brûlée. Perte de l´écorce 1 = 0 – 20%, 2 = 21 – 40%, 3 =41 - 60 %, 4 = 61 – 80%, 5 = 81 – 100%