[ Vers une culture organisationnelle d’apprentissage Cadre de référence pour un système intégré de développement continu des compétences N P PROGRAMME F NATIONAL DE FORMATION N P PROGRAMME F NATIONAL DE FORMATION Nous tenons à remercier les personnes suivantes pour leur intérêt et leur disponibilité à procéder à la révision de ce document diffusé une première fois en juin 2004. La qualité de la présente réflexion et de l’intégration des notions liées au système intégré de développement continu des compétences tient à leur grande rigueur intellectuelle. Nous leur en sommes reconnaissants. Marjolaine Denis, Centre jeunesse de Laval Renée Gauthier, Centre jeunesse de la Mauricie, Centre du Québec, Alain Lindsay, Centre jeunesse Chaudière-Appalaches Jacques Adam, conseiller au secteur gestion – PNF sous la responsabilité de Ginette Sarrazin, directrice du PNF Le Programme national de formation en matière jeunesse reçoit l’appui du ministère de la Santé et des Services sociaux. Ce document, écrit au masculin, se lit aussi au féminin. 2 TABLE DES MATIÈRES Introduction 1. Les constituantes du système performant 4 5 2. Le système intégré de développement continu des compétences 2.1. La notion de compétence 2.2. La notion de système intégré de développement continu des compétences 7 7 7 3. La contribution du PNF au développement des compétences 3.1 L’offre de service du PNF 3.2 L’approche pédagogique 3.3 Le concept de transfert des apprentissages 3.4 Le développement d’une culture organisationnelle d’apprentissage 11 11 12 12 12 Conclusion 14 Bibliographie 15 LISTE DES FIGURES Figure 1 : Le système performant Figure 2 : Le processus de supervision Figure 3 : La gestion du transfert des apprentissages Figure 4 : Le système intégré du développement continu des compétences Figure 5 : Cheminement des groupes-cibles 5 8 9 10 13 3 Introduction N P PROGRAMME F NATIONAL DE FORMATION En 1999, l’ACJQ de concert avec ses membres, se dote du « Programme de développement des pratiques (PDP) » dont le premier objectif est d’assurer au jeune et à sa famille une qualité et une continuité dans les pratiques cliniques. Le PDP se compose de trois (3) volets : le développement continu de compétences pour tous les gestionnaires et les intervenants (le Programme national de formation), la standardisation des services de façon à garantir l’équité et la qualité (les standards de pratique) et, l’identification et l’application des meilleures pratiques telles que définies dans les Avis produits par l’ACJQ. Trois ans plus tard, le système d’information jeunesse (Projet d’intégration jeunesse : PIJ) est intégré au Programme de développement des pratiques (PDP). Le système PIJ contribue à la qualité des services aux jeunes en grande difficulté et à leur famille grâce à une organisation standardisée, sur plate-forme technologique, des informations liées à toutes les activités qui concernent le jeune et sa famille. De plus, ce système facilite la circulation d’informations entre les intervenants concernés. La mise en œuvre du Programme national de formation (PNF) se réalise officiellement depuis 2003, dans le cadre d’un partenariat étroit avec l’AQESSS, les gestionnaires et les intervenants jeunesse des CSSS et des centres jeunesse du Québec. Le but de cet ambitieux projet est d’établir une continuité dans les services aux jeunes en difficulté et à leur famille à l’intérieur d’un réseau de services de plus en plus intégré. En adoptant le Programme national de formation, les Centres jeunesse et le secteur familles-enfants et jeunes en difficulté des CSSS de l’ensemble du Québec ont amorcé un cheminement non seulement au regard d’une standardisation de la pratique quant à l’intervention auprès des jeunes en difficulté, mais également une consolidation de la pratique de gestion visant à soutenir les changements souhaités. Le programme visant le développement des compétences génériques de gestion introduit le modèle du système performant. Ce modèle définit les paramètres d’une organisation qui assure dans ses processus de gestion, la mise en œuvre de la mission, des orientations, des objectifs, des stratégies et surtout des conditions pour soutenir les acteurs qui aident les clientèles desservies. De plus, ce programme offre des notions, des outils de gestion rapidement applicables et un langage commun, lesquels présentent un regard renouvelé sur la gestion des ressources humaines dans son ensemble et sur l’action organisationnelle. Après quelques années de déploiement des formations PNF gestion, les dirigeants, les cadres et tout le personnel de la relève des CJ et des CSSS ont expérimenté dans leur quotidien ce qu’ils avaient appris. Un constat s’en dégage : l’application des notions apprises dans le PNF et dans les autres formations s’adressant aux gestionnaires, exige de dépasser la façon traditionnelle de concevoir la formation. Les effets bénéfiques de la formation et du transfert des apprentissages, reposent dorénavant sur l’engagement de tous les acteurs d’une organisation dans une démarche structurée de développement continu des compétences. C’est pour appuyer les dirigeants et les gestionnaires des organisations que le présent document a été préparé. Il fournit un cadre de référence qui permet de définir les assises conceptuelles d’un système intégré de développement continu des compétences en lien avec les composantes du système performant. Le présent cadre de référence se divise en trois parties. Une première partie est un rappel de la pierre d’assise du modèle de gestion proposé dans les contenus du PNF, le système performant. La seconde partie propose un modèle de système intégré de développement continu des compétences qui découle du système performant. Une troisième partie explique comment le PNF contribue au développement en cours d’emploi des compétences dans un centre jeunesse (CJ) ou un centre de santé et de services sociaux (CSSS). 4 Les constituantes du système performant 1.] Ce bref paragraphe illustre le concept fondamental mis de l’avant dans le module 501, « La gestion stratégique dans un réseau intégré de services : leadership, gestion et amélioration de la performance », le système performant. Selon ce concept, les organisations fonctionnent selon un système. our actualiser leur mission et par conséquent « pour aider les personnes à canaliser leur énergie, les organisations identifient ce qu’elles veulent accomplir (les résultats). Elles déterminent également ce qu’elles doivent faire pour obtenir les résultats qu’elles visent (les processus). Puis, elles identifient ce dont elles auront besoin pour atteindre leurs buts (les ressources). Elles déterminent également des points de repère qui leur permettront de savoir si elles sont sur la bonne voie. »1 (sic) P Le système performant constitue le point de départ de toute réflexion sur les processus de gestion de l’organisation. Ses grandes composantes dynamisent l’actualisation des orientations organisationnelles. Ce modèle de gestion assure que toutes les actions et les processus organisationnels sont en concordance ou en cohérence avec la mission de l’organisation. Le système performant s’articule donc en fonction de : « CE QUE NOUS VOULONS », « CE QUE NOUS FAISONS » et « CE DONT NOUS AVONS BESOIN ». Une vision créatrice de l’avenir des différentes clientèles desservies représente un idéal à atteindre. Elle permet la mobilisation de tous les acteurs de l’organisation vers un but commun, l’ouverture aux partenaires et à la communauté. Elle oblige l’organisation à définir sa contribution spécifique, sa mission à l’intérieur d’un réseau de services intégrés. Une mission claire et partagée par l’ensemble des acteurs facilite la détermination d’objectifs, de résultats à atteindre, des indicateurs nous permettant de conclure à leur réalisation, pour chacun des services et pour l’ensemble de l’établissement. Cette vision, cette mission, ces objectifs ainsi que leurs indicateurs reflètent de façon logique et cohérente ce que nous voulons pour les différentes clientèles. CE QUE NOUS FAISONS Le système performant est également constitué d’un ensemble de procédés et d’activités correspondant à ce que nous faisons pour atteindre des buts et des objectifs déterminés par la mission ellemême en lien étroit avec la vision. Figure 1 : LE SYSTÈME PERFORMANT CE DONT NOUS AVONS BESOIN FEEDBACK EXTERNE IMPUTABILITÉ Vision partagée Mission partagée Buts partagés Budget Politiques et procédures Description de poste CE DONT NOUS AVONS BESOIN CE QUE NOUS FAISONS CE QUE NOUS VOULONS Personnel compétent confiant et engagé Gestion de la contribution Attentes signifiées Supervision Portrait de la contribution Indicateurs de résultats partagés Relations aidantes CE QUE NOUS VOULONS FEEDBACK INTERNE INDICE DE SUCCÈS Le système performant identifie ce dont nous avons besoin pour réaliser ce que nous voulons et ce que nous faisons. Les employés constituent la principale ressource de l’organisation pour atteindre les résultats escomptés. Les organisations ont besoin d’un personnel compétent, confiant et engagé, ce qui justifie amplement l'instauration d’une série de mesures qui jettent les ponts entre les orientations de l’organisation et les besoins des employés pour accomplir leurs rôles et leurs tâches. Pour garantir que la préoccupation « ressources humaines » dépasse le discours, l’organisation doit adopter des 1 Module 501-PNF, Cahier du participant, septembre 2005, page 13 5 orientations et des stratégies spécifiques pour mobiliser, former et valoriser les ressources humaines. Les activités liées au développement des ressources humaines doivent donc s’inscrire dans une stratégie d’ensemble et s’actualiser à travers un système intégré de développement continu des compétences. LES BOUCLES DE FEEDBACK Deux boucles de feedback complètent l’ensemble du système performant. Le feedback permet de définir des points de repère afin de savoir si l’organisation est sur la bonne voie, c’est-à-dire si les résultats atteints sont bien en lien avec les objectifs, les buts, la mission et la vision. Une boucle de feedback interne qui est en lien avec les mesures de succès et les attentes de performance. Il donne des pistes et des stratégies afin d’améliorer la performance. Une boucle de feedback externe qui est en lien avec l’imputabilité organisationnelle. Il établit le pont avec les attentes des partenaires, attentes qui auront été préalablement partagées, et les résultats atteints. En conclusion de ce bref rappel, mentionnons que le modèle du système performant peut être d’une grande utilité lorsque nous voulons analyser la nature des liens qui se tissent entre les diverses parties de nos organisations. Ainsi, on peut faire une analyse poussée des liens fonctionnels ou dysfonctionnels qui existent entre les différents services d’un Centre jeunesse ou d’un CSSS. Une coordination efficace de l’ensemble de ces services permettra au système de réaliser la mission qui lui a été confiée. Ce modèle permet aussi d’analyser chacun des systèmes dans le système, ou de voir comment chacun des services, à l’intérieur de la mission qui lui est propre, contribue à la réalisation de la mission de l’ensemble du système. ses partenaires, d’améliorer la santé et le bien-être des personnes résidant sur son territoire et de leur assurer l’accès à des services de santé et des services sociaux de qualité dispensés de façon continue et personnalisée3. Ainsi, une mission Centre jeunesse pourrait se définir comme Au Centre jeunesse X, nous visons à nous assurer que chaque enfant puisse vivre dans une famille qui le protège contre les dangers. Nos services s’adressent aux enfants qui risquent d’être abusés, négligés ou abandonnés et à leurs familles. Nous travaillons à reconnaître et à utiliser les forces des familles dans toutes nos évaluations, prises de décision et actions. Nous encourageons les communautés à augmenter leurs efforts en matière de prévention et à être responsable de la sécurité des enfants et des familles2. Découlant de cette mission, un service de périnatalité à l’intérieur de Centre de santé et de services sociaux aura pour mission d’agir intensivement pour permettre à tous les enfants de naître et de grandir en santé, sans retards de développement ni problèmes d’adaptation sociale. Cette mission vient contribuer à l’une des missions premières des CSSS : faire en sorte que s’améliorent la santé et le bien-être de la population québécoise. Découlant de cette mission, un service « ressources » à l’intérieur de ce même établissement aura pour mission d’offrir aux enfants qui en ont besoin, un milieu familial substitut où ils pourront développer des relations saines avec un ou plusieurs adultes significatifs. Ceci vient contribuer à la mission globale d’un CJ, qui est de s’assurer que chaque enfant puisse vivre dans une famille qui le protège contre les dangers. Nous pouvons également l’illustrer de la façon suivante pour un CSSS. Ainsi, un CSSS pourrait avoir comme mission Le Centre de santé et de services sociaux X a pour mission, en collaboration avec 6 2 Programme national de formation, Module 501, adapté de TRAINET INTERNATIONAL. 3 Programme national de formation, Module 501, Mission du CSSS du Lac Témiscamingue. 2.] e système intégré de développement continu des compétences repose en premier lieu sur une conception de la compétence et s’inscrit dans un courant de pensée axé sur l’approche par compétences. L 2.1. LA NOTION DE COMPÉTENCE La littérature professionnelle et scientifique propose plusieurs définitions du mot « compétence ». Un bref regard sur ces définitions permet de constater que l’apparente familiarité de la notion de compétence contribue à de nombreux malentendus persistants à propos de la définition même de cette notion. Différents auteurs4 affirment que l’acquisition de connaissances, d’habiletés et d’attitudes, la plupart du temps associée à la compétence, n’assure aucunement que l’on soit compétent. Cette dernière ne saurait être qu’une juxtaposition de couches successives de savoirs, de savoir-faire et de savoir être. Ainsi, selon Le Boterf, la compétence se définit comme un processus dynamique résultant de l’actualisation de trois facteurs : le savoir agir, le vouloir agir et le pouvoir agir5. Le SAVOIR AGIR repose sur la capacité de l’individu de savoir mobiliser et combiner des ressources pertinentes telles des connaissances, des savoir-faire, des attitudes et des contacts intra et inter réseaux. Le VOULOIR AGIR origine quant à lui des motivations personnelles de l’individu à mettre en action son savoir agir et à Le système intégré de développement continu des compétences l'impact qu’a sur lui le contexte organisationnel dans lequel il intervient. L'individu doit saisir l'importance et l'utilité du travail qu'on lui demande de faire et être convaincu que la compétence qu'on lui demande de construire a du sens. Le POUVOIR AGIR, pour sa part, reconnaît l’existence d’un contexte, d’une organisation du travail, de choix de management qui rendent possibles, encouragent et légitiment la prise de responsabilités et la prise de risque de l’individu afin de permettre la construction de ses compétences. Le contexte s’avère donc tout aussi important que les ressources et la motivation pour le développement et l’exercice des compétences d’une personne. Le pouvoir agir réfère également au climat d’innovation de l’organisation tel que défini par Robert Haccoun (2003) dans ses travaux sur le transfert des apprentissages. Ce climat est d’ailleurs un important indicateur de la construction des compétences par le transfert des apprentissages. Véritables « combinatoires »6 appropriées et propres à chaque individu de « savoir agir, de vouloir agir et de pouvoir agir », la compétence est un processus sans cesse recréé devant chaque nouvelle situation et environnement de la vie et du travail. Cette combinaison est le fruit d’une démarche cognitive de guidage et d’organisation de la pensée et de l’action adaptée aux problèmes à résoudre et qui permet l’action réussie. La personne compétente sait « naviguer dans la complexité » en fonction de repères, plutôt que de se conformer dans l’exécution d’un plan préconçu. Le développement des compétences repose sans contredit, sur la reconnaissance, l’encouragement et le soutien de l'organisation à la réflexion chez les individus. Cette activité d’accompagnement de la personne qui « se regarde » penser, réfléchir et agir, joue un rôle crucial dans le développement de l’aptitude à construire des compétences par des transferts d’apprentissage. C’est en 7 comprenant comment on s’y prend pour agir avec compétence dans un contexte X que l’on se prépare à être compétent dans un contexte distinct. Une organisation doit donc prévoir les stratégies pour favoriser la recréation de la compétence pour que « l’amalgame propre à chaque individu » se réalise. Pour dépasser la seule responsabilité des individus, l’organisation doit mettre en priorité et systématiser le développement des compétences. La préoccupation du développement des compétences d’une organisation doit être constante, systématique et formalisée. 2.2. LA NOTION DE SYSTÈME INTÉGRÉ DE DÉVELOPPEMENT CONTINU DES COMPÉTENCES Le système est à comprendre dans le sens « d’un ensemble de pratiques, de méthodes et d’institutions formant à la fois une construction théorique et une méthode pratique »7 Les éléments y sont reliés et dépendants les uns des autres. La construction théorique, introduite antérieurement, repose sur le concept de compétences. Le système repose également sur les orientations de l’organisation et est en lien avec les autres processus ressources humaines, processus qui constituent la méthode pratique du système. Ce système, qui repose sur le concept de compétence, est également constitué des éléments suivants : la gestion de la contribution incluant la supervision, les activités de développement et la gestion du transfert des apprentissages. 4 LE BOTERF, G. (2000), Carré et Casper (1999), Malo (2001) 5 LE BOTERF, G. (2000), Construire les compétences individuelles et collectives, page 36 6 Terme emprunté à Guy Le Boterf (2002). De quel concept de compétences avons-nous besoin? Revue Soins cadres no 41.Management. 7 Le petit Robert. A) La gestion de la contribution L’élément central du système est la gestion de la contribution. La gestion de la contribution est un des processus qui permet aux organisations de rencontrer leurs objectifs stratégiques. Elle assure la cohérence entre la mise en œuvre des compétences des individus et des équipes et la performance organisationnelle. Dans ce sens, elle assure qu’il y a un maillage étroit entre vision, mission, objectifs stratégiques et contribution de chacun des individus. La gestion de la contribution constitue également le principal levier permettant aux organisations d’instaurer graduellement ou de maintenir un climat propice à l’apprentissage continu. La gestion de la contribution cherche ultimement à garantir les compétences requises par l’ensemble du personnel afin d’assurer sa contribution optimale à la qualité des services à la clientèle donc conséquemment à la performance de l’organisation.8 Pour soutenir la gestion de la contribution et ainsi garantir une cohérence organisationnelle, deux outils de base importants sont utilisés : la description de fonction et le profil de compétences requises qui constituent des points de repère auxquels les personnes vont constituer leurs propres compétences. La description de fonction détermine l’ensemble des rôles et des tâches joués par un employé dans son travail. Elle découle des orientations de l’organisation, de sa mission. Elle spécifie les exigences organisationnelles relativement à la prestation de travail. Le profil ou l’univers de compétences traduit en compétences la pratique souhaitée par l’organisation. Le terme « univers » renvoie au sens donné en mathématiques soit, un ensemble d’éléments exhaustifs, organisés et reliés entre eux. L’univers énumère les compétences nécessaires à l’exécution des tâches reliées à une fonction. Une tâche peut demander plusieurs compétences pour être exécutée. À l’inverse, une compétence peut se décliner en plusieurs tâches. La description de fonction et le profil ou l’univers des compétences, tels que mentionnés précédemment, se retrouvent dans chacun des processus de gestion des ressources humaines. • Ils conditionnent le choix lors de la dotation. • Ils guident l’élaboration d’activités d’accueil et d’intégration. • Ils servent de référence pour la gestion de la contribution et la supervision. • Ils sont utilisés comme critères pour reconnaître l’apport particulier de certains employés. • Ils déterminent la pertinence des contenus de l’activité de développement, de la formation. Modalité principale de la gestion de la contribution, la supervision est un processus continu d’échanges, de réflexion, d’analyse et de rétroaction entre un superviseur et un supervisé autour d’un objet de travail qui vise à assurer la conformité de la prestation de l’employé avec les aspects normatifs de la fonction. Elle s’intéresse à l’intégration des expériences et des tâches. Elle vise à soutenir le développement des compétences. Elle permet d’établir des relations assidues, soutenantes avec les employés. La figure 2 qui suit présente de façon schématique les 3 phases de la supervision telles que décrites au module 600, « La supervision ». La supervision est à la fois un lieu et un moyen privilégiés pour gérer la contribution. Des attentes de contribution claires, signifiées et soutenues par des indicateurs de résultats serviront de balises à l’animation de l’appréciation de la contribution. À l’intérieur de cet espace de communication s’identifient les zones de développement. Ces attentes se formalisent par un plan individuel de développement qui précise les mesures liées à l’exécution des tâches et celles liées au développement des compétences. La rencontre de supervision assure un suivi des différentes mesures qui ont été spécifiées dans le plan individuel de développement. La mise en œuvre du processus de supervision permet la construction du portrait de la contribution. Notons également que la supervision est un processus qui alimente la boucle de feedback interne d’un système performant. De par sa nature d’espace privilégiée de communication entre l’employé et son supérieur, la supervision peut être utilisée comme une modalité d’évaluation continue et dynamique des actions individuelles et organisationnelles. Figure 2 : LE PROCESSUS DE SUPERVISION PHASE 3 PHASE 1 LE SUIVI DE SUPERVISION L’APPRÉCIATION DE LA CONTRIBUTION LA SUPERVISION ESPACE PRIVILÉGIÉ DE COMMUNICATION PHASE 2 PLAN INDIVIDUEL DU DÉVELOPPEMENT DES COMPÉTENCES 8 Adapté de La gestion de la performance : un outil de mobilisation des ressources humaines. Colloque des ressources humaines – AHQ. Décembre 2002. 8 Les non-dits laissent place à l’interprétation, à l’incertitude ou au doute. Le processus d’objectivation qu’est la supervision constitue la base pour construire une relation de confiance, où le terme reconnaissance prend tout son sens. Ce qui est dit à la personne est réfléchi en fonction de ce qu’elle apporte. B) L’activité de développement Le deuxième élément du système est l’activité de développement. Elle se concrétise en plusieurs modalités notamment la formation, les comités de travail, les réunions d’équipe, le mentorat, le coaching, le codéveloppement. Les activités de développement ne se limitent donc pas qu’à la formation. Les besoins sont ciblés dans le cadre de la supervision permettant ainsi d’identifier le moyen approprié d’y répondre. Toute activité de développement doit être en cohérence avec les orientations de l’organisation. Celle-ci doit d’ailleurs contribuer à l’actualisation des volontés organisationnelles. Le développement professionnel des ressources humaines comme pour tout développement de la personne, suppose une adhésion pour que s’opère le changement. Comme pour tout impératif organisationnel, l’activité de développement, doit « faire sens » pour la personne. • • • • • tenus des formations ou des activités de développement l’estimation des facteurs individuels qui influencent le transfert la mise en place de stratégies pour renforcer les facteurs individuels et environnementaux reconnus pour maximiser le transfert effectif des apprentissages l’actualisation des activités de développement le suivi du transfert des apprentissages l’intégration dans la pratique La préparation du participant à la formation, le soutien du personnel pendant la formation et après celle-ci par, entre autres, l'encouragement et l'accompagnement à utiliser leurs nouvelles connaissances, habiletés et attitudes en contexte de travail font la différence dans le développement des compétences et des changements de pratiques. Le transfert des apprentissages est une notion fondamentale qui est reprise de façon plus approfondie dans le cadre de référence : « Les stratégies de transfert des apprentissages ». Le développement des organisations et la qualité des services à la clientèle peuvent être soutenus par la mise en place d’un système intégré de développement continu des compétences et par les processus qui en découlent. Ce système permet de soutenir les activités de gestion des ressources humaines afin d’assurer le développement de la principale ressource de l’organisation : un personnel mobilisé, qualifié et dédié à sa tâche. La figure 4, à la page suivante présente de façon schématique le chemin critique du système intégré du développement continu des compétences. 9 BOUTEILLER, D. (2006), Le transfert : la face cachée de la formation, Revue le Point en administration de la santé et des services sociaux, Vol. 2, No 3, pages 12-13. 10 BOUTEILLER, D. (2006), Le transfert : la face cachée de la formation, Revue le Point en administration de la santé et des services sociaux, Vol. 2, No 3, pages 12-13. Figure 3 : LA GESTION DU TRANSFERT DES APPRENTISSAGES C) La gestion du transfert des apprentissages 10 Intégration dans la pratique Le troisième élément du système est la gestion du transfert des apprentissages. Dans le « ce que nous faisons », la supervision et l’activité de développement sont insuffisantes si l’organisation ne planifie pas et ne réalise pas des stratégies pour favoriser le transfert d’apprentissage. Le transfert permet la construction de la compétence dans et par l’action. La gestion du transfert des apprentissages passe notamment par : • sa conceptualisation dès la planification des activités de développement • sa planification, son encadrement, son contrôle et sa budgétisation dans le cadre de l’activité de formation9 • l’identification et l’atténuation des contraintes organisationnelles qui sont rencontrées par l’application des con- La figure 3 qui suit présente schématiquement les éléments de cette gestion du transfert des apprentissages. Suivi du transfert des apprentissages Actualisation des activités de développement au sens large du terme incluant les activités de formation Estimation de la teneur des facteurs individuels Mise en place de stratégies pour renforcer les facteurs individuels Identification des contraintes organisationnelles Stratégies pour atténuer ces contraintes organisationnelles Planification des activités de développement + conceptualisation, planification, encadrement, contrôle et budgétisation du transfert des apprentissages. 9 Figure 4 : LE SYSTÈME INTÉGRÉ DU DÉVELOPPEMENT CONTINU DES COMPÉTENCES CE QUE NOUS VOULONS VISION Mission claire et partagée de l’établissement / de chaque service Buts / Objectifs / Résultats organisationnels / des services Profil de fonctions / tâches claires pour chaque groupe d’acteurs Gestion de la contribution CE QUE NOUS FAISONS Signification des attentes (en lien avec le profil de compétences de la fonction) Supervision (Un cycle en 3 phases) 1. Appréciation de la contribution 2. Plan d’action 3. Rencontre de supervision = Portrait de la contribution Aucun écart significatif à la contribution Écarts à la contribution Important pour la Mission Exécution Conn/Habiletés NON Maintien/Renforcement/Poursuite Modèle systémique de formation en cours d’emploi axé sur le développement des compétences (PNF) Analyse de la fonction cible Tâches Ce qui est fait / Ce qui devrait être fait Univers de compétences / Fonction cibles Plan individuel de développement Mesures liées à l’exécution des tâches CE DONT NOUS AVONS BESOIN Mesures liées au développement des compétences • Comité de travail • Réunion d’équipe • Mentorat, coaching, groupe de codéveloppement, etc. Stratégies de transfert avant la formation I.B.I.F. Formation Autres PNF Compétences fondamentales (collectives pour intervenants) Compétences génériques (collectives) Compétences spécifiques (individuelles) Activité d’appropriation + stratégies de transfert pendant la formation Stratégies de transfert après la formation Application des connaissances / habiletés FEEDBACK INTERNE ET EXTERNE 10 3.] ette dernière partie du présent cadre de référence met en lumière la contribution du Programme national de formation au développement des compétences dans nos organisations. C Rappelons-nous que le Programme national de formation a vu le jour en 1999 à la suite de diagnostics sévères posés sur le système de protection de l’enfance et de la jeunesse. Ces diagnostics s’appuyaient sur la publication de nombreux rapports (Vérificateur général, Bouchard, Bédard, Lebon,…) confirmant certaines lacunes déjà observées par le personnel des CJ et décriées sur la place publique. Le PNF s’est développé en se basant sur le programme « Comprehensive Competencies Based In-service Training » de l’Institute for Human Services de l’Ohio (IHS) qui se définit comme un modèle systémique de formation en cours d’emploi axé sur le développement des compétences. Mentionnons qu’après une expérimentation en 2000-2001, le programme a été adapté à la réalité québécoise. La coordination du Programme national de formation, en plus d’adapter les curriculums de formation de l’IHS à la réalité québécoise, a développé des contenus pour l’intervention auprès des jeunes en difficulté et leur famille et pour la gestion des organisations. Au début, le PNF se définissait comme un programme de formation continue en cours d’emploi. Novateur, le PNF obligeait les gestionnaires des centres jeunesse et des CSSS à percevoir la formation comme étant un outil de développement professionnel. Fini le temps de la gestion « formation à la carte ou récompense ». Désormais, nous pas- La contribution du PNF au développement des compétences sions à « La bonne personne, à la bonne formation, au bon moment ! » Logique diriez-vous ? Tout à fait ! Facile alors ? Pas du tout, car l’actualisation de ce simple principe nécessite une compréhension de l’approche par compétences et la mise en place d’un système intégré de développement continu des compétences avec toutes ses composantes. Le PNF contribue au développement des compétences dans les organisations à l’aide de quatre volets : l’offre de service, une stratégie pédagogique particulière, la préoccupation constante pour le transfert des apprentissages et la promotion d’une culture organisationnelle d’apprentissage. Le PNF met de l’avant l’importance que la bonne personne reçoive la bonne formation, au bon moment, pour les bonnes raisons avec le bon suivi. En définitive, l’offre de service du PNF prend tout son sens à l’intérieur d’un système intégré de développement continu des compétences implanté avec toutes les composantes décrites précédemment. 3.1 L’OFFRE DE SERVICE DU PNF À ce jour, les programmes développés rejoignent deux types d’établissement soient les CJ et les CSSS. Ses clients sont les gestionnaires, les professionnels de soutien clinique et les intervenants des services de première ligne, de la protection de la jeunesse, de la réadaptation et ceux qui interviennent auprès des adolescents contrevenants. Dans une véritable optique de développement continu, chaque gestionnaire, professionnel de soutien clinique et intervenant, poursuit sa trajectoire au 11 PNF en accédant aux niveaux de compétences liées à son secteur d’activités. Compétences fondamentales Les compétences fondamentales réfèrent à un ensemble de connaissances, d’habiletés et d’attitudes nécessaires et essentielles pour tous les intervenants concernés par tous les types d’intervention auprès d’une clientèle donnée. Elles réfèrent aux fondements et au cadre conceptuel liés aux meilleures pratiques d’intervention. Cette vision et ce langage communs de l’intervention auprès des familles, des enfants et des jeunes en difficulté sont offerts dans le Tronc Commun Réseau. Notons que les compétences fondamentales ne s’appliquent pas au secteur gestion. Compétences génériques Les compétences génériques pour leur part, réfèrent à un ensemble de connaissances, d’habiletés et d’attitudes nécessaires et essentielles pour tous les acteurs d’un même type de fonction dans un secteur ou une mission donnée. Ces compétences constituent à la fois les fondements et le cadre conceptuel liés à un type d’intervention dans un secteur ou une mission donnée. Compétences spécifiques Quant aux compétences spécifiques, elles regroupent les connaissances, habiletés et attitudes attendues du personnel dont les fonctions comportent des activités liées à des dimensions particulières de services ou s’adressant à une clientèle ayant des besoins spéciaux. Au même titre que la compétence n’est ni acquise, ni statique, les contenus de formation doivent faire l’objet d’une révision périodique afin de refléter d’une part, les changements dans les exigences du travail ou des lois et d’autre part, l’état de la recherche sur les meilleures pratiques de gestion et d’intervention. Parallèlement à la révision des modules existants, plusieurs curriculums ont été élaborés puis déployés au cours des dernières années. Chaque nouveau curriculum est développé selon les étapes suivantes : • L’ÉLABORATION DU CURRICULUM débute avec la constitution d’un comité de travail réunissant des experts provenant d’universités et des différents milieux de travail qui permettra de cerner le cadre théorique lié aux meilleures pratiques. Par la suite, l’univers de compétences est élaboré afin de combler l’écart entre ce qu’est la pratique et ce qu’elle devrait devenir. Des compétences découlent des objets ou thèmes de formation, un design de formation, des objectifs d’apprentissage reliés aux niveaux d’apprentissage souhaités et, des modalités pédagogiques andragogiques. Enfin, l’important travail de synthèse permet la rédaction du Manuel du formateur et du Cahier du participant. • L’EXPÉRIMENTATION DE LA FORMATION à partir de sites pilotes, et la formation au contenu pour les éventuels formateurs. La formation se donne à quatre reprises et est suivie d’une analyse des différents commentaires, des évaluations des participants et du bilan des formateurs. • L’ÉVALUATION DE L’EXPÉRIMENTATION avec ses discussions, ses remises en question, ses ajustements. • LE DÉPLOIEMENT par l’offre de cette nouvelle formation à l’ensemble des établissements concernés. La figure 5 à la page suivante présente à l’aide de différentes couleurs, le cheminement des groupes cibles à l’intérieur du PNF. 3.2 L’APPROCHE PÉDAGOGIQUE La stratégie pédagogique privilégiée dans le cadre des activités de formation du PNF a introduit une nouvelle manière de concevoir la formation du personnel. Plutôt que l’information soit transmise la plupart du temps de façon magistrale, le PNF souhaite, quant à lui, faire du participant un artisan de son propre développement. Cette pédagogie s’anime d’une dynamique interactive où le formateur facilite les échanges afin de guider l’individu et le groupe dans sa recherche de réponses aux sujets qui le préoccupent. Cette dynamique interactive à l’intérieur de la formation nécessite une animation centrée à la fois sur le contenu, les préoccupations des individus et la dynamique créée par le groupe. Le PNF appuie la gestion du transfert des apprentissages : • en inventoriant des stratégies de transfert avant, pendant et après la formation (préparation aux formations, plan d’action, activité de suivi) • en démontrant une préoccupation constante pour le transfert des apprentissages lors de l’élaboration du curriculum et pendant la formation • en diffusant un guide de référence sur le transfert des apprentissages • en véhiculant l’importance de l’inventaire des besoins individuels de formation (I.B.I.F.) à titre de stratégie privilégiée de transfert des apprentissages avant la formation • en élaborant différents outils et activités axés sur le transfert des apprentissages des gestionnaires et des intervenants L’approche pédagogique basée sur les principes andragogiques favorise chez les participants la prise en charge de leur développement professionnel. Par ailleurs, l’organisation détient une coresponsabilité dans le développement professionnel de son personnel. 3.4 LE DÉVELOPPEMENT D’UNE CULTURE ORGANISATIONNELLE D’APPRENTISSAGE Les formateurs du PNF proviennent nécessairement des milieux de pratiques en CJ ou en CSSS et sont sélectionnés sur la base de leur potentiel à appliquer ces principes andragogiques. Ils doivent compléter un processus rigoureux d’accréditation en 6 étapes à l’intérieur duquel ils bénéficient du coaching de formateurs seniors et sont supervisés par un conseiller. De plus, ils participent au module « Formation des formateurs du PNF »; module disponible également à tous les formateurs internes des CJ et des CSSS. On reconnaît une culture d’apprentissage à l’aide de différents indicateurs se rapportant tant à l’individu qu’à l’organisation. 3.3 LE CONCEPT DE TRANSFERT DES APPRENTISSAGES Le PNF a fait du transfert des apprentissages une préoccupation incontournable pour les organisations. Nous comprenons aujourd’hui que le transfert des apprentissages passe par la « gestion du transfert » dans nos organisations. Cette gestion, nous l’avons vu à la partie 2 du présent document, constitue un des éléments du système intégré de développement continu des compétences. 12 L’organisation L’organisation encourage l’acquisition de connaissances nouvelles, ce qui implique une tolérance aux erreurs possibles, une acceptation du risque et du changement. Elle véhicule et valorise dans ses propos, l’obligation du développement professionnel et appuie cette obligation par des gestes concrets tels la supervision, le suivi du plan d’action, la reconnaissance de la qualité et de l’innovation. L’individu L’employé s’appuie sur les connaissances déjà acquises pour se tourner résolument vers ce qu’il ne connaît pas encore. Il est en constante recherche du mieux, du plus et ce qui ferait la différence en vue d’atteindre une plus grande qualité de service sans cesse renouvelée. Figure 5 : CHEMINEMENT DES GROUPES CIBLES Gestionnaires Intervenants Professionnels de soutien clinique Compétences fondamentales Tronc Commun Réseau (2 x 3 jrs) + Activités de transfert des apprentissages Activité de suivi (1 jour) Compétences génériques (17 jours) Compétences spécifiques Compétences génériques (10 jours) Compétences spécifiques Compétences génériques Compétences génériques Compétences génériques Compétences génériques Protection de la jeunesse et Ressources non institutionnelles Réadaptation Famille, Enfance, Jeunesse en CSSS Adolescents contrevenants (9 jours) (10 jours) (9 jours) (9 jours) Compétences spécifiques Compétences spécifiques Compétences spécifiques Compétences spécifiques Compétences spécifiques réseau LE PROGRAMME NATIONAL DE FORMATION contribue quant à lui au développement d’une culture d’apprentissage dans les établissements en : • maintenant des liens étroits avec les milieux de recherche • agissant comme un véhicule privilégié des meilleures pratiques • réalisant des boucles d’apprentissage permettant l’évaluation continue des programmes, des contenus et des stratégies de formation • favorisant le développement continu de tous les acteurs du PNF 13 Conclusion Le Programme national de formation (PNF) offre une vision articulée du développement professionnel. En adoptant une formule andragogique appropriée et en renouvelant constamment les contenus de chacune des formations en fonction des meilleures pratiques, ce programme contribue à établir des standards de pratique dans toutes les organisations tant au plan de la gestion que de l’intervention. Le PNF participe à l’accroissement de la compétence. Par ailleurs, il appartient aux organisations et aux personnes exposées aux contenus de formation de choisir de s’inscrire dans une démarche de développement continu des compétences. N P PROGRAMME F NATIONAL DE FORMATION Le système intégré de développement continu des compétences se veut une orchestration des moyens pour qu’une organisation assume sa responsabilité au regard du développement des compétences. Il est en fait, une stratégie dynamique pour développer une culture organisationnelle d’apprentissage. L’apprentissage chez la personne se réalise de façon générale: • en reconnaissant un écart en termes de connaissances, d’habiletés et d’attitudes; • en osant pratiquer des activités dont la maîtrise est plus ou moins certaine; • en acceptant d’être aidée par les autres. Admettre ses limites, se donner le droit à l’erreur et accepter le soutien des autres n’appartiennent pas qu’à l’individu. Ils dépendent également de l’environnement de travail, du climat. La responsabilité de l’organisation est de prévoir les conditions pour évoluer vers une culture d’apprentissage. Le défi est d’instaurer les processus et les mécanismes qui permettront de faire face aux exigences des services tout en développant des attitudes qui favorisent l’apprentissage. Il faut que le manque de connaissance, que le besoin de développer ou de raffiner les approches ne soient pas perçus comme des aveux de faiblesse ou d’incompétence, mais bien comme des occasions d’apprentissage, de devenir plus compétent. En implantant un système intégré de développement continu des compétences, l’organisation se place dans un mode pour accroître la compétence de façon continue et rendre effective la culture d’apprentissage. Les différentes interactions entre les éléments du système de développement favorisent l’émergence d’une compétence collective. Les groupes d'acteurs de l’organisation sont alors aptes à élaborer une représentation partagée des problèmes à traiter, d'une situation à gérer ou d'un objectif à déterminer. En développant sa compétence collective, l’organisation augmente sa capacité à faire face aux situations complexes. Pour transformer les paradigmes des individus et de l’organisation vers cette culture organisationnelle d’apprentissage, il est nécessaire de susciter le questionnement, de laisser place au dialogue, d’être en quête de réponses adaptées, de prendre le «risque» de la créativité, de l’innovation. [ « La capacité d’apprendre constitue la seule garantie de performance et de pérennité de l’organisation. » PETER SENGE 14 ] Bibliographie ASSOCIATION DES HÔPITAUX DU QUÉBEC (2002). La gestion de la performance : un outil de mobilisation des ressources humaines, Colloque des ressources humaines, Montréal. BELLIER, SANDRA. (2000). Compétences en action : expérimentations, implications, réflexions pratiques, Éditions Liaisons. BOUTEILLER, D. (2005). Les approches par compétences : succès, écueils, dérives !, Conférence prononcée le 16 novembre 2005 à Québec dans le cadre de la journée Bilan des 5 ans du PNF. BOUTEILLER, D. (2006). Le transfert : la face cachée de la formation, Revue le Point en administration de la santé et des services sociaux, Volume 2, numéro 3, Québec. CARRÉ ET CASPER (1999). Traité des sciences et des techniques de la formation, Dunod, Paris. GOULET, DENIS (1998). Le rôle des régies régionales dans le développement des compétences, Compte rendu d’une journée de réflexion et d’échange avec Guy Le Boterf. LE BOTERF, G. (2000). Construire les compétences individuelles et collectives, Éditions d’organisation, Paris. 206 pages. LE BOTERF, G. (2002). De quel concept de compétences avons-nous besoin ?, Revue Soins cadres, no 41, Management. PAYETTE, S. (1988). L’efficacité des gestionnaires et des organisations, Presses de l’Université du Québec, Québec, 307 pages. PROGRAMME NATIONAL DE FORMATION (2005), Programme de compétences génériques à l’intention des gestionnaires, modules 501 et 503. 15 N P PROGRAMME F NATIONAL DE FORMATION Cadre de référence pour un système intégré de développement continu des compétences