Dossier pédagogique - Théâtre de la Tête Noire

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Dossier d'accompagnement
Venezuela
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Contact : Théâtre de la Tête Noire
[email protected]
T 02 38 73 14 14
Le Théâtre de la Tête Noire, scène conventionnée pour les écritures contemporaines, est subventionné par la Ville de Saran,
le Ministère de la Culture et de la Communication—DRAC Centre - Val de Loire, la Région Centre- Val de Loire, le
Département du Loiret.
1
SOMMAIRE
Distribution
3
La pièce et l'auteur
4
Début de la pièce : extrait du texte
5
L'affiche du spectacle
7
A propos de la pratique du "train surfing"
8
D'autres liens possibles à partir du train surfing
9
Note d’intention : Cette jeunesse qui déraille …
10
La vidéo ou la figure disparue de Fraggel
14
La scénographie : une géographie intime et chaotique
16
La musique : Rone
21
Les mouvements chorégraphiques : Alcides Valente
23
La lumière : Jonathan Douchet
25
Les costumes : Floriane Gaudin
26
Les comédiens
30
2
Distribution
Texte : Guy Helminger, Editions Théâtrales
Traduction de l’allemand (Luxembourg) par Anne Monfort, avec le soutien de la Maison Antoine
Vitez, Centre international de la traduction théâtrale.
Mise en scène : Patrice Douchet
Avec Cantor Bourdeaux, Thomas Cabel, Arthur Fouache, Coline Pilet, Clémence Prévault.
Chorégraphie : Alcides Valente
Assisté de Lucien Pacault
Scénographie : Anabel Strehaiano
Création vidéo : Anthony Le Grand
Costumes : Floriane Gaudin
Création lumières : Jonathan Douchet
Assistanat à la mise en scène : Christel Montaigne
Musique issue de la discographie de Rone
Son : Raphaël Quédec ou Jérôme Pérez
Direction technique : Damien Grossin
Construction décor : Stéphane Liger - Les Mécanos de la Générale
Comédien dans le film : Filipe Araújo.
Production : Théâtre de la Tête Noire, scène conventionnée pour les écritures contemporaines avec
le soutien de la Maison du Comédien / Maria Casarès d'Alloue, du Jeune Théâtre en région Centre Val de Loire et de la Spedidam.
Coproduction : Théâtre de l'Ephémère au Mans.
3
La pièce et l'auteur
FLADA.– Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ?
KERM.– Fraggel est pas mort. L’est parti au Venezuela.
BOUQUIN.– Arrête tes conneries. Il va s’en rendre compte.
FLADA.– Vous êtes cinglés ?
KERM.– Olif va pas capter. Fraggel est au Venezuela.
La nuit, une bande d’adolescents « surfe » sur les trains de gare en gare, de tram en train. Une vie de
héros... Confrontés à la mort violente de Fraggel « le plus grand », ils choisissent de la dissimuler au
plus fragile du groupe. Ils lui racontent qu’il a changé de vie, qu’il est parti au… Venezuela, pays du
soleil rêvé.
Derrière des échanges parfois violents, se tissent progressivement une amitié et une solidarité entre
chacun de ces écorchés vifs qui s’amusaient à regarder la mort en face.
Ce texte « coup de cœur » du comité de lecture du Théâtre de la Tête Noire a été mis en espace lors
de Text’Avril 2010 par Patrice Douchet. Ce texte a également été repéré par les comités de lecture du
TNG de Lyon, l'Espace 600 de Grenoble, La Mousson d'été.
L'auteur
Guy Helminger, né en 1963 à Esch/Alzette au Luxembourg. Il vit aujourd’hui à Cologne. Il a fait des
études de philologie allemande et de philosophie à Luxembourg, Heidelberg et Cologne. Jusqu’en
1990, il est acteur dans l’Ensemble Georg Büchner à Cologne où il joue le rôle de Baal dans la pièce
de Brecht. Il multiplie aussi les petits emplois comme assistant réalisateur de télévision, barman ou
graphiste. Depuis 2012 il est professeur de poétique à l’Université Duisburg-Essen.
Il fait de nombreux voyages en Afrique, en Asie, en Inde, aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande. La
migration et l’altérité sont ainsi des thèmes récurrents de son œuvre, nourris par ses multiples
expériences internationales. De juin à juillet 2006, il est employé municipal à Hyderabad en Inde, de
février à mars 2007, il séjourne à Téhéran dans le cadre du projet « westöstlicher diwan » de la
Deutsche Welle, et de décembre 2008 à janvier 2009, il est invité à la « Maison Allemande de Sanaa »
au Yémen. Lors de tous ces voyages, il écrit des compte-rendus et des journaux de voyages.
Guy Helminger écrit des poèmes, des romans, des pièces radiophoniques et des pièces de théâtre. En
2002 il reçoit le « Prix Servais », en 2004 le « 3sat-Preis » et en 2006 le « Prix du mérite culturel » de
sa ville natale Esch/Alzette.
4
Début de la pièce : extrait du texte
1.
(Flada, Kerm et Bouquin sur une route barrée en contrebas d’un remblai de chemin de fer. On entend
des voitures mais de loin. Par au-dessus, le bruit des trains qui passent nous parvient de temps en
temps).
FLADA.- Tu penses quoi?
KERM. - Rien.
FLADA. - Tu dois bien penser un truc.
BOUQUIN. - A mon avis...
FLADA. - Ah!
Vas-y, Kerm.
KERM. - Sais pas.
FLADA. - Merde.
KERM. - C’est allé si vite. Au début, il est encore accroché. Je le vois. Ouaouh, l’image. Puis il a
disparu.
FLADA. - Comment disparu?
KERM. - Juste disparu, Flada, tu comprends. Plus là. Disparu quoi.
BOUQUIN. - Et le train.
FLADA. - Le train, le train...
KERM. - Y s’est arrêté.
FLADA (répète après Kerm). - Y s’est arrêté.
KERM. - Pas directement. Mais quand même, après.
FLADA. – Mais quoi ?
KERM. - A freiné.
FLADA (répète après Kerm). - Freiné?
BOUQUIN. - Parce qu’il avait vu Fraggel.
FLADA. – Gros malin, Bouquin.
KERM. - Oui. Grince comme ça. Freinage intégral. S’arrête.
(Un train passe à toute allure.)
FLADA (crie). - Et Fraggel? Raconte! Et Fraggel?
KERM (crie). - Putain, je sais pas. Mort.
(Le bruit du train s’éloigne.)
FLADA. - Mort.
KERM. - Mort quoi.
BOUQUIN. - Il est passé sous les roues. Il a pas pu se tenir, plus ou moins, l’a glissé.
KERM. - Au début il est encore accroché. Depuis la gare jusqu’à ici. Et puis il a disparu.
BOUQUIN. - C’était de la folie.
KERM. - Y le savait, Fraggel. L’avait prévu comme ça. Enfin un grand truc. Pas juste en tram, entre
deux stations.
BOUQUIN. - Tu peux pas tenir comme ça.
KERM.- De gare en gare, vraiment avec le train et tout, là, sur les rails. J’ l’ai vu arriver. D’abord juste
le train. Il fonce, il se rapproche. A fond la caisse. Puis j’vois Fraggel. Plus ou moins accroché. A une
porte, il est accroché. S’est aggrippé au métal. Ouaouh! J’vois son visage. Il est heureux. J’crie.
Ouaouh! Puis il est passé. J’vois son dos, la veste en cuir. Puis il a disparu.
(Silence.)
BOUQUIN. - Qu’est-ce que tu faisais là si tôt ce matin?
5
KERM. - Témoin. Fraggel avait b’soin d’un témoin. Personne l’aurait cru. D’une gare à l’autre. J’ai une
photo.
FLADA. – T’as fait une photo? Fais voir!
KERM. - Encore dans l’appareil.
BOUQUIN. - T’es allé voir Fraggel.
KERM. - Oui.
FLADA. - Et quoi?
KERM. - Et rien. L’était mort.
BOUQUIN. - Et le conducteur?
KERM. - A appelé la police. Alors suis parti.
BOUQUIN. - T’es parti?
FLADA. - C’est ce qu’il vient de dire.
BOUQUIN. - Juste parti?!
FLADA. - Tu voulais qu’il aille avec lui chez les flics ou quoi?
BOUQUIN. - Putain, Flada, ils voudront quand même savoir qui c’est.
KERM. - C’est ce qu’ils voudront. Mais je suis parti.
BOUQUIN. - Putain, tu vois Fraggel hier encore, tu parles de surfer et tout et là il est mort.
FLADA. - D’une gare à l’autre.
BOUQUIN. - Olif est déjà au courant?
KERM. – Comment y saurait?
FLADA. - Faut pas lui dire.
BOUQUIN. – Bien sûr. Plutôt nous que quelqu’un d’autre.
FLADA. - L’est toujours derrière Fraggel, Olif. Là où Fraggel allait, le petit y était aussi.
BOUQUIN. - Puberté.
FLADA. - Gros malin, Bouquin.
BOUQUIN. - Faut que quelqu’un lui dise.
FLADA. - C’était son modèle, Fraggel. Il surfait super bien entre deux stations de tram.
BOUQUIN. - Il va déjanter, j’vous l’dis. Olif va pas supporter ça.
FLADA. - C’est encore un enfant quoi, hein Kerm.
(Silence.)
KERM (parlant lentement). - Fraggel est au Venezuela.
6
L'affiche du spectacle
Affiche réalisée par François Caspar, graphiste.
Motifs de l'affiche :
- la queue du scorpion
- la voie ferrée
L'affiche annonce le danger et la mort qui rôdent dans la pièce.
La création graphique crée un contrepoint au titre Venezuela.
7
A propos de la pratique du "train surfing"
Quelques articles en ligne :
- novembre 2014, Le Figaro : Le RER surfing, le jeu dangereux qui inquiète la RATP
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/11/12/01016-20141112ARTFIG00431-le-rersurfing-le-jeu-dangereux-qui-inquiete-la-ratp.php
- juin 2015, L'Express : Le train surfing relance la polémique des défis facebook
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/le-train-surfing-relance-la-polemique-des-defisfacebook_1687492.html
Un reportage sur le train-surfing en Afrique du Sud :
- Staff Riding : https://vimeo.com/83486021 / documentaire en anglais
La pratique du "train surfing" illégale et dangereuse, peut ouvrir à d'autres pratiques dites
des arts urbains comme le parkour ou l'art du déplacement.
Le parkour (définition wikipedia)
Le parkour ou art du déplacement est une activité physique qui vise un déplacement libre et
efficace dans tous types d’environnements, en particulier hors des voies de passage
préétablies. Ainsi les éléments du milieu urbain ou rural se transforment en obstacles
franchis grâce à la course, au saut, à l’escalade, au déplacement en équilibre, à la
quadrupédie, etc.
Le parkour en tant que tel n’existe que depuis les années 1990. Il reste peu connu du grand
public et des institutions sportives traditionnelles.
Les concepts du franchissement d’obstacles et du déplacement efficace existent depuis
toujours. Mais David Belle est reconnu comme l’inventeur du parkour moderne au début des
années 1990 à Lisses. Il fut lui-même inspiré par son père, Raymond Belle, qui s’entraînait
selon les concepts de Georges Hébert. En 1998, David Belle et Sébastien Foucan se séparent
des Yamakasi. David Belle refonde un groupe appelé « Les Traceurs »: c'est « la Relève », qui
participe à la médiatisation de cette discipline. Les sept autres membres fondateurs
popularisent le parkour en France en 2001 grâce au film Yamakasi d'Ariel Zeitoun. Enfin, le
dernier cofondateur, Sébastien Foucan, quitte la Relève et participe en 2003 au
documentaire de la BBC, Jump London, qui fait découvrir la discipline au monde anglo-saxon.
Dès 2004, le parkour devient un phénomène Internet mondial sur youtube grâce au fort
impact visuel de la discipline. Vers 2006, de nombreuses associations voient le jour et le
parkour s’institutionnalise dans le monde. À la même époque, il gagne les gymnases et une
variante plus acrobatique fait son apparition : le free-running.
En 2014, le parkour fait toujours plus d’adeptes, en particulier chez les jeunes. Il est
également enseigné dans des écoles au Danemark.
- Metropolis, Arte : reportage sur le parkour, pratique et philosophie
https://www.youtube.com/watch?v=z7mZzGzUMeo
8
D'autres liens possibles à partir du train surfing
Les hobos aux Etats-Unis : le nomadisme et la crise économique
Aux États-Unis, le terme hobo désigne un sans domicile fixe se déplaçant de ville en ville, le
plus souvent en se cachant dans des trains de marchandises, et vivant de travaux manuels
saisonniers et d'expédients. Le terme pourrait se traduire par « vagabond ».
Pendant la Grande Dépression, les « hobos » ou « hoboes » sont des travailleurs itinérants
qui sillonnent les États en quête de petits boulots et de bonnes combines. Ils sont un des
résultats des changements profonds qui affectent la société américaine du début du XXe
siècle (industrialisation, urbanisation) et ils tentent de fuir la misère provoquée par la crise.
Ils voyagent par la route mais aussi dans les trains de marchandises dans lesquels ils montent
clandestinement. L'image du hobo est d'ailleurs inséparable de celle du train. Beaucoup de
hobos se retrouvent le long des principales lignes ferroviaires dans des points d'accueil plus
ou moins improvisés. Ils peuvent alors échanger des informations sur les régions où trouver
de l'emploi et mener une vie stable. Quand ils ne se parlent pas de vive voix, les hobos
laissent des symboles dessinés à la craie ou au charbon. Ce système de symboles a pour but
d'informer ou d'avertir les autres (endroits pour attraper un train pour dormir, présence
fréquente de la police, repas chauds, chiens dangereux, etc.). Cette langue, appelée en
France "langue des trimardeurs", est un ensemble de signes qu'on trouve parfois gravés
dans la pierre des immeubles des villes et qui indique que la maison est accueillante ou
qu'au contraire on y lâche les chiens. Le hobo est par la suite devenu une figure mythique de
l'imaginaire américain. C'est un personnage teinté de romantisme, épris de liberté,
développant la faculté de survivre en dehors d'une société aliénante dont il n'a pas à subir
les contraintes. Ceci amène certains sociologues à les rattacher à une sous-culture libertaire.
Sur la mythologie des hobos
Sur la route, Jack Kerouac
Les vagabonds du rail, Jack London.
Des articles sur la culture hobo d'hier : Aux Etats-Unis, des vagabonds se tuyautent en
codes.
http://rue89.nouvelobs.com/2011/08/04/aux-etats-unis-des-vagabonds-se-tuyautent-encodes-qr-216613
à aujourd'hui : les hobos 2.0, les vagabonds des temps modernes sont hyper connectés
http://www.lesinrocks.com/2015/04/23/actualite/hobo-20-les-vagabonds-des-tempsmodernes-sont-hyper-connectes-11743931/
9
Note d’intention : Cette jeunesse qui déraille …
" Quand j’ai lu puis mis en espace Venezuela de Guy Helminger, la première impression qui m’a
confirmé dans mon choix, a été la profonde humanité qui se cachait derrière la violence de la
situation initiale.
Cette bande de jeunes gens, à peine adolescents, jouant les héros, pour tromper le vide de leurs vies,
se montre vite capable du pire (altercations, propos racistes) mais aussi du meilleur. Et c’est en
questionnant cette contradiction que j’irai chercher ce « meilleur » en compagnie des acteurs.
Comment un drame, un mensonge, une mystification collective ou une illusion peuvent redonner
sens à la vie d’une petite communauté de jeunes désœuvrés. Ce Venezuela, pays eldorado, cette
invention est le produit d’une bouleversante naïveté et pourtant nous avons tous envie d’y croire
avec eux.
Je veux donner à ce spectacle une tonalité urbaine mais en évitant les clichés, l’auteur lui-même
ouvrant la voie en trouvant pour ses personnages un parler singulier, vif, abrupt mais sans jamais se
laisser aller dans une langue qui voudrait imiter celle des cités. La scénographie conçue par Anabel
Strehaiano évoque deux lieux au service des rendez-vous et des défis que se donne la bande: un
espace dit "remblai" sans véritable fonction, une sorte de no man’s land où le froid de l’hiver devient
vite glacial pour les scènes de jour et des abris de tram, comme on en trouve au bord des voies, pour
les scènes de nuit. Et si j’imagine une sorte de verticalité avec un mur de fond en ruines, c’est parce
qu’en prenant de la vitesse, c’est de la « hauteur » que ces jeunes gens cherchent à prendre. Tout
dans la scénographie concourt à raconter certes le désœuvrement de ces jeunes mais aussi les
échappées vers un monde plus humain.
Si ce spectacle porte du danger, c'est celui de la bascule possible, par enchaînements successifs de la
vie vers la mort, quand elle rôde dans les parages d’une jeunesse sans avenir. Sur scène une place
signifiante sera donnée par le travail chorégraphié au trop-plein d’énergie, celui que portent en eux
les cinq adolescents tout juste sortis de l’enfance et qui passent leur temps à surfer sur les trains
mais aussi sur les idées reçues. La mise en scène intègre gestes codifiés et street dance pour rester
au plus près d’une vitalité essentielle à l’extrême efficacité de l’intrigue et du texte".
Octobre 2015 / Patrice Douchet
10
Patrice Douchet, metteur en scène
Patrice Douchet est metteur en scène, directeur artistique et fondateur en 1985 du
Théâtre de la Tête Noire, aujourd'hui scène conventionnée pour les écritures
contemporaines à Saran (Orléans) dans le Loiret.
Depuis 1985, Patrice Douchet bâtit un répertoire constitué essentiellement de textes
d’auteurs contemporains, avec un intérêt particulier pour les œuvres qui s’inscrivent dans
le triangle littérature/théâtre/cinéma : Scènes de Chasse en Bavière de Martin Sperr (film
de Peter Fleishmann), Le Trio en mi bémol du cinéaste Éric Rohmer, Lettre d’une inconnue de Stefan Zweig (film
de Max Ophuls), Hiroshima mon amour de Marguerite Duras (film d’Alain Resnais), Moderato Cantabile de
Marguerite Duras (film de Peter Brook).
Avec Hiroshima mon amour en 1998, il inaugure un cycle Marguerite Duras. En 1999, il présente dans un même
temps théâtral Savannah Bay, La Musica Deuxième et Moderato Cantabile, spectacle intitulé 4h avec M.D.
De 2000 à 2005, il explore l’œuvre du cinéaste suédois Ingmar Bergman avec la mise en scène d’une version
de Persona intitulée Lettre d’Elisabet Vogler à son fils, puis celle du dramaturge norvégien Jon Fosse avec Un
Jour en été et enfin celle du romancier Tarjei Vesaas, lui aussi norvégien pour une adaptation signée Brigitte
Smadja du roman Les Oiseaux, recentrée sur Mattis, une figure de l’idiot. Avec ces écritures scandinaves,
Patrice Douchet travaille un théâtre « littéraire » à la lisière du cinéma, de l’image arrêtée et du roman. Il
associe des « poèmes photographiques » à chacune de ses mises en scène et collabore avec Dominique Journet
Ramel, photographe et comédienne.
En 2007, il revient à Marguerite Duras, et mène un travail sous forme de workshops et de stages pour restituer
l’intégralité du roman Le Ravissement de Lol V.Stein (voyage de 7 heures avec une équipe de 20 comédiens) comis en scène avec Dominique Journet Ramel (coproduit par le Carré, scène nationale de Château-Gontier et le
centre dramatique régional de Tours). En septembre 2011, il met en scène Variations sur Hiroshima mon
amour de Marguerite Duras en compagnie de l'actrice Dominique Journet Ramel, un spectacle en écho à la
mise en scène de 1998.
En 2011, il met en scène à Marseille (Théâtre de Lenche) Ce qui allait arriver c'est que j'allais l'embrasser,
spectacle théâtre et chansons d'après des textes de Claudine Galea et Lionel Damei.
En 2012, il crée le texte de Mariette Navarro : Nous les vagues.
ème
Des incursions dans les dramaturgies contemporaines devenues « classiques du 20
siècle » l’on conduit à
mettre en scène Noces de Sang de Federico Garcia Lorca (2006) dans une nouvelle traduction de Fabrice
Melquiot ou encore La Ménagerie de verre de Tennessee Williams (2006).
Son parcours de metteur en scène est également jalonné de créations explorant les écritures contemporaines
adressées aux nouvelles générations. Patrice Douchet trace une voie de spectacles « sans limite d’âge » :
L’Armoire, il l’appela journal d’après les histoires enfantines de Peter Bichsel, Bouli Miro de Fabrice Melquiot,
Une machine est une machine comme un machin est un machin (écriture et mise en scène), Louise les ours de
Karin Serres, La Nuit MêmePasPeur de Claudine Galea et en 2015 Ah ! Ernesto d’après album jeunesse de
Marguerite Duras illustré par Katy Couprie.
En tant que directeur artistique du Théâtre de la Tête Noire, il élabore la programmation d’un théâtre de 200
places. Il a créé un faisceau d’outils et d’événements pour le repérage et le compagnonnage avec des auteurs :
comité de lecture, festival, rencontres, lectures/découverte, un cycle de commande de pièces « Partir en
écriture », la création de la théâtrothèque Marie Landais (bibliothèque de pièces d’auteurs contemporains). En
1990, il inaugure la première édition des rencontres dramatiques contemporaines du Théâtre de la Tête Noire,
Text’Avril, rencontres pour le repérage et la reconnaissance des écritures d’aujourd’hui.
11
En écho à Venezuela
Au pont de Pope Lick de Naomi Wallace, éditions théâtrales
En prison, Dalton Chance, seize ans, repense aux événements qui l'ont conduit ici. Le
fantôme de Pace Creagan, la jeune fille rebelle de deux ans son aînée qui l’a entraîné dans
un jeu dangereux (traverser un pont avant qu’un train à vapeur n’atteigne l’autre rive), est
là. Face à lui, ses parents broyés par la crise économique de 1929 et Chas, le gardien dont le
fils est mort de ce jeu fou. Dans un texte plein d’humanité, les pulsions de désir et de mort
enfièvrent les corps de ces adolescents qui cherchaient à vivre. Un apprentissage difficile,
mais émancipateur. Une pièce forte et lumineuse.
Corniche Kennedy de Maylis de Kerangal
«Les petits cons de la corniche. La bande. On ne sait les nommer autrement. Leur corps est
incisif, leur âge dilaté entre treize et dix-sept, et c'est un seul et même âge, celui de la
conquête : on détourne la joue du baiser maternel, on crache dans la soupe, on déserte la
maison.» Le temps d'un été, quelques adolescents désœuvrés défient les lois de la
gravitation en plongeant le long de la corniche Kennedy. Derrière ses jumelles, un
commissaire, chargé de la surveillance de cette zone du littoral, les observe. Entre tolérance
zéro et goût de l'interdit, les choses vont s'envenimer...
Âpre et sensuelle, la magie de ce roman ne tient qu'à un fil, le fil d'une écriture sans temps
morts, cristallisant tous les vertiges.
Films en écho à Venezuela
-La Fureur de vivre, Nicholas Ray, 1955
-Wassup Rockers, Larry Clark, 2005
-Paranoid Park, Gus van Sant, 2007
-Vandal, Hélier Cisterne, 2013
12
Venezuela, l’histoire d’un fantôme …
Sur le plan dramaturgique, mon intention principale est de faire exister le sixième personnage, ce
Fraggel, disparu ou « parti » au Venezuela à la recherche de la gloire. C’est autour de la figure de ce
fantôme que je construis ce pays imaginé pour dire qu’il faut toujours rêver d’un ailleurs quand le
monde ici n’est pas supportable. Je crée donc avec la complicité des collaborateurs artistiques un
territoire singulier où dans la rudesse d’un univers urbain se faufile de la grande douceur, celle de
l’amitié, d'un certain "amour", de la solidarité et des rêves partagés. Ne serait-ce pas un peu ce que
nous poursuivons quand nous nous réunissons autour d’un spectacle ?
13
La vidéo ou la figure disparue de Fraggel
Plus que de vidéo, je préfère parler d’image cinématographique. Une première dimension et qui fait
figure de prologue est documentaire. Peu de spectateurs connaissent ce phénomène que l’on
appelle le train-surfing et qui consiste à grimper sur le toit des trains, pour danser, resquiller ou pour
se lancer des défis physiques comme c’est le cas ici.
Il faut donc "informer" par une séquence d’ouverture réalisée à partir d’images d’archives qui
montrent des surfeurs dans le monde entier, en Asie, en Afrique du Sud, aux Etats-Unis, en Russie, en
Allemagne et en France, s’adonner à cette pratique périlleuse. Mais dès cette ouverture, nous
basculerons déjà dans la fiction grâce au montage et à la transformation des images réelles en
images traitées. S’ensuit une série de temps pendant les scènes où entre les scènes où les images
viennent jouer en contre-point du rythme de la pièce. Pas de redondance avec le mouvement vif des
acteurs mais au contraire une proposition plus lente, plus installée dans la durée (Fraggel a le temps
des morts qui s’oppose à l’urgence des vivants). Il est donc toujours question de la figure disparue de
Fraggel, ce garçon dangereux qui est parti mais qui est nulle part, pas plus au Venezuela qu’ailleurs,
mais qui reste aussi partout comme une figure qui déambule dans ces endroits déserts de la ville. La
création d’Anthony Le Grand évoque le danger que diffuse derrière lui le souvenir mélancolique du
disparu, « son désespoir nihiliste », sans pour autant noircir le tableau avec un parti pris trop
pessimiste. Le personnage doit faire rêver dans ce qu’il a osé faire, que ce soit mourir accroché au
train ou partir dans un pays fantasmé. Il s’agit là d’un choix esthétique qui flirte avec le romantisme.
Les séquences filmées échappent forcément au réalisme. Les musiques de Rone dialoguent avec les
images et sont aussi sources d’inspiration pour Anthony Le Grand.
Anthony Le Grand, création vidéo
Anthony Le Grand a suivi des Etudes théâtrales et cinématographiques à l’université
de Caen puis un cursus en arts visuels à l’université de Sydney. En tant que
photographe, il a réalisé plusieurs séries en moyen format et noir&blanc.
Réalisateur, il a tourné des films courts expérimentaux, et ses clips pour Les
Marquises, Felix Tod, Superpoze, Papercuts, Granville… ont été montrés sur MTV,
Canal +, les Inrocks, Magic revue pop moderne... Il prépare actuellement la
réalisation d'un premier long-métrage.
14
"Dans la pièce, le Venezuela est un ailleurs, un espace imaginaire, un refuge après et contre la mort.
La présence de la vidéo dans cette pièce agira comme une représentation imagée de cet autre
monde, un rêve, un ailleurs qui n'est là que pour échapper au réel. Ce qui m'intéresse ici c'est de
suggérer par les images ce qui n'existe dans la pièce qu'en off. La différence de représentation
inhérente aux 2 arts que sont le théâtre et la vidéo permettra ainsi de les faire évoluer de manière
complémentaire et distincte : l'image sera avant tout un contre-point. Les acteurs sur scène ont une
présence physique, concrète, la vidéo créera un espace plus imaginaire, presque hors de toute
matérialité. A ce titre, la vidéo agira comme une incarnation de l’espace mental. Sur un ton proche
de l'abstraction, l'essence même des images sera de faire ressentir un ailleurs, à travers ses ombres
plus que part ses détails. Suggérer l'imaginaire plutôt que de le représenter distinctement. Car
Venezuela n'est pas ici un lieu concret mais bel et bien une idée. Celle d'un espace hors de la mort,
d'un échappatoire à l'inévitable. Cet espace sera ainsi constitué de 2 éléments principaux. Tout
d'abord l'image d'un homme, le jeune Fraggel, évoluant dans un espace évoquant un autre monde,
un au delà. Puis celui des souvenirs, ceux toujours présents dans l'esprit de ses proches, comme une
collection de moments dont ils se souviendront toujours : son visage dans le noir, sa peau, ses gestes,
son ombre derrière les trains qui défilent encore et toujours. Les images de ces vidéos seront donc
constamment partagées entre le doux souvenir d'un ami défunt, et le rêve d’un lieu n'appartenant
qu'à notre esprit. Je veux faire de ces images un songe sombre mais porteur d'espoir. L'outil
numérique sera partie intégrante et nécessaire de la création afin d'incarner au mieux ces idées. Les
vidéos apparaitront tels des tableaux et interviendront sous formes de scènes d'une à deux minutes.
En utilisant les modes de prises de vues et de diffusion numérique nous pourrons intégrer de
manière claire cette idée d'immatérialité. Le numérique nous permettra donc d'épouser au mieux
nos idées, de faire évoluer les vidéos sur scène en rupture avec la physicalité des acteurs et d'évoluer
ainsi dans un monde Autre. La confrontation des 2 médias sera ainsi source d'enrichissement de
l'œuvre. La vidéo créera une rupture avec la scène et les acteurs présents face au public. La
dématérialité des images s'opposera et complètera ainsi la présence des corps des acteurs sur scène.
Fraggel sera la figure centrale de ces images, représenté telle une ombre, la plupart du temps en
silhouette, il s'imposera ainsi en figure plus qu'en personne. Il existera non plus pour ce qu'il est,
mais pour ce qu'il incarne encore en ses proches, un fantôme fait de souvenir et de rêves déchus".
Anthony Le Grand, vidéaste et réalisateur
15
La scénographie : une géographie intime et chaotique
Quatre saisons défilent. On devine le passage fracassant des trains, bien sûr. Le lieu est une sorte de
no mans-land où vient se réfugier été comme hiver la petite bande de surfeurs. On imagine un lieu
urbain un peu à l’écart et qui porte malgré tout les signes de la ville proche : graffitis, affiches,
panneaux publicitaires. Le sol est rude. C'est un abri précaire, dévasté. On peut grimper, sauter,
courir. Des éléments de décor peuvent être modifiés par le jeu (cassés, déchirés, tordus…). Tout est
austère, froid, dur. Un éclairage urbain est intégré. Dans ce décor vit un fantôme, celui de Fraggel,
qui parcourt les murs, habite les rails tout comme il hante les esprits. L’espace rend compte de cela,
de cette géographie intime, chaotique. Le passage des saisons, du chaud de l’été au froid de l’hiver
est sensible et se lit dans les modifications de la scénographie appuyée par la lumière. Il faut, à titre
d’exemple, que la pluie et le gel soient perceptibles sur le plateau.
Anabel Strehaiano, scénographe
Anabel Strehaiano s’est formée à l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg puis à
l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre de Lyon. Elle
rejoint le Théâtre de la Tête Noire pour la saison 2015 / 2016 dans le cadre du
dispositif Jeune Théâtre en région Centre – Val de Loire.
Elle commence son parcours de scénographe en Espagne comme assistante du
scénographe Tomas Munoz, puis en signant avec lui la scénographie du
spectacle Lazaro de la compagnie Mirage. Elle se forme également auprès du
scénographe catalan Alfons Flores (la Fura dels Baus).
En 2014, dans le cadre de son projet de fin d'études, elle réalise avec Camille
Allain la scénographie du spectacle War and Breakfast, mis en scène par JeanPierre Vincent et présenté aux Nuits de Fourvière.
Courant 2015, elle réalise les décors des spectacles de diverses compagnies (Cie Voyelles, Vendaval Théâtre...)
tout en s'initiant à la mise en scène en tant qu'assistante.
16
Les lieux dans Venezuela
séquence 1 :
(Flada, Kerm et Bouquin sur une route barrée en contrebas d’un remblai de chemin de fer. On
entend des voitures mais de loin. Par au-dessus, le bruit des trains qui passent nous parvient
de temps en temps).
séquence 2 :
(Trois mois plus tard. La nuit, à une station de tram. Deux abris avec des sièges. Entre les
deux, un mur avec des affiches collées dessus et un lampadaire. On entend distinctement le
trafic des autos qui klaxonnent, freinent, etc… A l’avant-scène, les rails en contrebas. Olif est
assis au bord, entre Kerm et Izmir.)
séquence 3 :
(5 mois plus tard. Janvier. Kerm, Flada, Izmir et Bouquin sur une route barrée en contrebas
d’un remblai de chemin de fer. On entend des voitures mais de loin. Par au-dessus, le bruit
des trains qui passent nous parvient de temps en temps. Bouquin regarde une photo.)
séquence 4 :
(Quatre mois plus tard. La nuit, à une station de tram. Deux abris avec des sièges. Entre eux,
des affiches collées sur un mur où est écrit VENEZUELA, légèrement dégradé. Un lampadaire.
En avant-scène, les rails sont en contrebas. Olif est dos au public devant le graffiti.
17
Propositions de la scénographe au metteur en scène – extraits
"Possibilité 7 : que les matériaux utilisés aient un fort pouvoir d'évocation et nous fassent
immédiatement situer l'action en extérieur.
C'est ce que je propose de faire avec le tas de pneus : on a tous déjà vu ces tas de pneus usagés
stockés en attendant d'être brûlés... Le contraste avec l'architecture du théâtre est tellement fort
que notre cerveau les sépare en deux espaces-temps distincts. On peut rajouter un peu de mauvaises
herbes et on est définitivement à l'extérieur même si la lumière ou le reste de l'espace ne raconte
pas l'extérieur de manière réaliste. Ci-dessous une manière possible de l'éclairer.
Du coup, ça fonctionne un peu comme une sculpture, de
manière autonome. Ça se pose sur le plateau « tel
quel ». Il peut quand même y avoir les rails qui
surgissent de derrière. C'est ce hors-champ qui présente
un « danger », on est dans un virage sans visibilité.
Le remblai
Pour l'hiver, voir faisabilité mais je trouverai ça très beau
avec de la neige.
18
Au sujet du fond de scène - trois propositions de la scénographe
piste 1 : démolition
Je propose comme fond un mur mitoyen d'un immeuble
démoli sur lequel on voit les pièces des anciens
appartements. On est donc dans un terrain vague. C'est
peut-être un peu étrange que le tramway passe au milieu
d'un terrain vague mais on peut imaginer que ça n'a pas été
fini d'aménager autour (ville en mutation, comme une
invitation à « aller de l'avant » et faciliter le deuil de Fraggel.
Souligné par des changements d'une saison à l'autre?).
le même espace avec la station jaune que je ne trouve pas
du tout appropriée avec ce fond (deux esthétiques trop
différentes d'après moi, on ne sait plus où on est).
Ça marche un peu mieux avec un arrêt plus classique.
Pour la projection vidéo, je pense que cette façade peut
être un vrai « terrain de jeu » : on peut faire un mur
d'appartement de la taille du format qu'il veut mais aussi,
pourquoi
pas,
projeter
dans
les
différents
murs
d'appartements, sur des papiers peints, ou encore jeux avec
les traces d'escaliers, traces de portes, etc... Le bas du mur
peut être graffé.
19
piste 2 : le mur façon « petite ceinture de Paris »
Il suit la courbe des rails plus ou moins. Voir comment
on peut l'adapter dans d'autres théâtres (en
pendrillonnant le côté avec léger hors-champ?) et
sûrement une extension a cour et un prolongement a
jardin que je n'ai pas fait ici. Voir aussi comment faire
ça avec un minimum de construction (châssis très fins,
ça peut suffire si on ne s'appuie pas dessus)...
Variante pour la station. (voûte graffée etc...), voir si ces
sièges ou autre chose.
Ça donne un espace un peu étrange, très en marge de la
ville... voir si on peut l'urbaniser avec la lumière, le faire
ressembler davantage à une gare, peut-être avec un
quai, un écran avec les horaires, une pendule...
20
La musique : Rone
Liste des titres de Rone présents dans
Après avoir testé les compositions de Rone
le spectacle
lors d’une première résidence avec les
acteurs,
j’ai
décidé
de
proposer
au
chorégraphe et au vidéaste de les utiliser
comme musique du spectacle. La grande
variété des couleurs électro évoquant voyage,
- Bora Vocal
- Fugu Kiss
- Acid Reflux
vitesse et danger et la tonalité mélancolique
- Aya Ama
de certaines d’entre elles conviennent tout à
- Apache
fait
- Sir Orpheo
aux
personnages.
Il
y
a
de
« l’ailleurs » dans les extraits que nous avons
- Tasty City
choisis, cet « ailleurs » que représente
l’univers du fantôme Fraggel. Leur vigueur
- La Grande Ourse
rythmique permet de les utiliser comme
- Bora
support pour les mouvements issus de la
- Spanish Breakfeast
Street
Dance
et
leur
dimension
cinématographique se conjugue parfaitement
avec le travail de l’image et de la lumière. Les
extraits
choisis
sont
issus
des
albums
Tohu-Bohu et Spanish Breakfast
21
Spanish breakfast
Tohu-Bohu
Quand, il y a
Enfin un rayon de
soleil, avec l’électro
apaisante
d’un
Parisien
quatre ans, le
Parisien Erwan
Castex — alias
Pour son premier
Rone — avait
album, le Parisien,
publié
son
sonore
premier disque, Spanish Breakfast, on avait
dans le civil, opte pour des couleurs
tout de suite pensé à l'univers du Breton Yann
translucides et une techno ligne claire qui
Tiersen. Bien que leurs musiques soient
traverse en dehors des clous (c’est-à-dire de la
différentes, on retrouvait chez Rone ce qui
techno minimale, qui confond désormais
nous avait plu chez l'auteur de la B.O. de Good
épure et inspiration zéro, et surtout de
Bye, Lenin ! : une même « joliesse », un même
l’épisode
goût pour les sonorités enfantines et les
illustrateur
saturé
que
traverse
française). Spanish Breakfast
l’electro
opte
avec
arrangements
délicats
-empruntés
à
la
réussite pour un BPM vigoureux et connecté
musique classique. Erwan Castex s'est depuis
sur des horizons à la Magritte, bleus, orangés
exilé à Berlin, où il a enregistré ce Tohu Bohu,
et
Castex)
magique et subtil. Pour rester maître de sa
n’annonce pas une révolution copernicienne
musique, il a limité les invitations. Sur Let's go,
mais ses compositions font sacrément du bien
unique morceau chanté, le rappeur américain
aux petons. Spanish Breakfast, c’est un peu le
High Priest résume à lui seul la couleur de ce
correspondant parisien du Take My Breath
renversant -album : dans sa voix sourd la
Away du brésilien Gui Boratto : les tessitures
mélancolie. Mais son chant est pourtant
sont différentes mais procurent le même
traversé de bout en bout par une énergie
dépaysement et la même envie d’altitude. Il y
radieuse. Parade, qui tutoie les productions
a aussi du Orbital ou du Plaid dans cette
pop les plus sereines de Radiohead, ou Icare,
manière de donner vie à une musique
plus lyrique, avec le violoncelliste Gaspar
organique, au souffle chaud (Poisson Pilote).
Claus,
Et Rone fait très fort : il parvient à rendre
optimisme tranquille. Le jeune public français
digestes les gémissements de saxo (sur La
ne s'y est pas trompé, qui partout fait un
Dame Blanche), en général éliminatoires mais
triomphe aux concerts d'Erwan Castex. Elle n'a
qui, ici, attestent d’un réel talent pour
pas fini de grimper, la cote du Rone.
l’artisanat électronique.
Erwan Perron, Telerama
purs.
Certes
Rone
(Erwan
achèvent
de
nous
envahir d'un
Benoît Hické, les Inrocks
22
Les mouvements chorégraphiques : Alcides Valente
En regardant les rares reportages qui ont été faits sur les surfeurs des trains, j’ai tout de suite été
frappé par le caractère chorégraphique des déplacements des jeunes qui pratiquent ces danses de
mort, parfois avec une insolence physique qui fait peur. Après avoir découvert le travail d’Alcides
Valente qui a su dans ses spectacles trouver le point de jonction entre les chorégraphies venues du
hip hop (et des autres vocabulaires issus de la street dance) et la danse contemporaine, j’ai eu
immédiatement envie de collaborer avec lui sur la partition gestuelle. Les comédiens choisis, même
s’ils sont exercés au travail théâtral physique, ne sont pas pour autant des danseurs, et les moments
de « danse » seront donc écrits pendant les résidences en fonction de la mise en scène et des
propositions de construction des personnages. Mouvements traités donc, collectifs ou solos, en lien
avec la scénographie, la lumière et la vidéo. La sélection des morceaux de Rone a été faite pour
justement servir cette dualité acteur-danseur.
Extrait vidéo du spectacle Mutations, chorégraphe Alcides Valente, Cie Etr'Ange :
https://www.youtube.com/watch?v=0nHtA7yo0_Q
Alcides Valente, chorégraphe
Né au Portugal, Alcides Valente est un danseur autodidacte au parcours singulier.
Parallèlement à son métier de carrossier, il participe entre 1982 et 1992, à différents
concours de danse.
En 1993 il part pour la Belgique où il occupe le poste de chorégraphe au sein de
l’agence « Locrima concept » (agence de mannequins, organisatrice d’évènements
chorégraphiques).
En 1996, il fait le choix de la France, intermédiaire géographique entre le Portugal et la Belgique. Ce parcours
voyageur traduit une volonté d’éviter tout enfermement. Ses valeurs sont en effet celles de la rencontre des
mondes, des contacts, du partage. Sa démarche artistique repose sur cette volonté de se saisir de ce que sont
les individus et leur histoire, afin de travailler autour de l’humain.
En 1999, il crée l’association Sky Dancers, pour la promotion des cultures urbaines, et plus particulièrement de
la danse hip-hop. Puis il crée le festival pluridisciplinaire Hop’Sessions en 2000.
En 2002, la région Poitou Charentes attribue à Alcides Valente une aide permettant la création de la compagnie
Etre’Ange. L’année suivante, Alcides est le premier danseur hip hop à obtenir une bourse d’études
chorégraphiques du Ministère de la Culture, qui lui permettra de partir à Los Angeles. C’est une nouvelle
occasion pour lui de se nourrir d’une autre culture artistique. Il y développe sa technique dans différentes
gestuelles, et participe à des échanges entre danse hip-hop, contemporaine et jazz.
Dès 2004, il met en place les deux premières pièces de la compagnie : le solo Sangoma, dont il est l’interprète,
et Fronteras, pièce pour 6 danseurs. Il est alors conseillé et soutenu par Farid Berki et Gérard Gourdot. Puis il
crée le trio Humanus en 2006, le duo ADN en 2007, et les soli de Métamorphose en 2009. En recherche
perpétuelle à la fois d’apprentissage et d’échange, il multiplie les rencontres artistiques. Jusqu’à aujourd’hui, il
23
a travaillé en collaboration avec différents chorégraphes et compagnies professionnelles : Melting Spot, les
Géographes, Babylone VIteme, Choream, Julie Dossavie, Hors Série, Force 7… Avec les compagnies E-Go et
Pyramid , il met en place une création commune. Ce projet est le fruit d’une collaboration artistique entre trois
compagnies développant des univers différents ou comment les individualités s’effacent au profit d’un travail
commun de qualité.
Par son travail, Alcides Valente fait partie des artistes qui ont permis de donner une visibilité aux cultures
urbaines et à leurs valeurs : le partage, le respect mutuel et la transmission. Il met en place depuis 13 ans des
projets pédagogiques et artistiques, où danseurs amateurs et professionnels se rencontrent. Ces actions
permettent aux jeunes danseurs de progresser dans leur apprentissage de la danse et de participer à des
créations chorégraphiques.
La démarche du chorégraphe a donc permis de rendre compatible la création des œuvres, leur diffusion et le
travail de médiation.
En tant qu’autodidacte, Alcides Valente s’interroge naturellement sur les formes nouvelles, et les lieux non
spécifiques. Pour exprimer son art dans d’autres contextes, sortir des salles, se mêler aux pratiques hors les
murs. La diversité, toujours…
24
La lumière : Jonathan Douchet
La lumière de Venezuela est celle qu’impose un lieu désaffecté, mais qui pourrait aussi être le théâtre
de visions. Un cocktail d’éclairages intégrés (néons fonctionnels, réverbères et autres sources
urbaines …), d’ambiances nocturnes floues, salies, pluvieuses, de contre-jours diffus transpercés
d’éclairs (les trains, les jaillissements …) tout cela perturbé par instants et pour certaines scènes d’un
éclairage de type night-club pour apporter l’envie de sortir de l’endroit du « Demain, il pleut » pour
un Eldorado et ainsi créer une tension entre le gris et le très coloré. La lumière tient compte de
l’image vidéo puisqu’il s’agit de trouver une alliance poétique et signifiante entre les deux. Jonathan
Douchet qui travaille pour le théâtre, la danse et pour la scène musicale maîtrise parfaitement tous
les outils d’une partition mélangeant les sources lumineuses.
Jonathan Douchet, création lumières
En tant qu'éclairagiste, Jonathan Douchet a travaillé avec Christophe
Ivanés pour Un rêve de cirque ; Elsa Royer pour Le troisième sexe, Alice
aux pays des merveilles, Un tramway nommé désir ; avec Bastien Crinon
pour Cruel Feydeau, Yavart, Je cherche tu pour former nous, Plus pied ;
avec Philipe Lanton pour Parasites (Mayenburg), Hamlet Machine
(Muller); avec Christophe Maltot pour Inconnu à cette adresse (K.Taylor),
Hamlet, Les Hommes desertés, La Dame à la faux, L’Ile des esclaves
(Marivaux).
En danse, il travaille avec Cécile Loyer en résidence au Centre
Chorégraphique National d'Orléans.
Il est par ailleurs depuis 2009 régisseur général du Off d’Avignon (Avignon
festival et compagnie).
Il est également co-fondateur de l’association Alternative nomade qui a pour but de mettre en place des
concerts et des résidences d’artistes, et d'organiser le festival « Les Ingrédients » (45). Il s'occupe du groupe de
reggae ska ALF. Il a créé les lumières avec Jacques Verdier du groupe Vendeurs d’enclumes pour leur spectacle
Décadrant.
Pour Patrice Douchet, il a réalisé les lumières des spectacles Bouli Miro (F.Melquiot), La Ménagerie de verre
(T.Williams), Noces de sang (Lorca), Louise les ours (K.Serres), Le Ravissement de Lol V.stein (M.Duras), Nous les
Vagues (Mariette Navarro).
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Les costumes : Floriane Gaudin
Les costumes sont en accord avec les personnages et l’espace scénographique et temporel dans
lequel ils évoluent. Forcément urbains, forcément liés à l’activité pratiquée (le surf), ils donneront
des indications sur les quatre saisons traversées (de l’été à l’été). La costumière invente un type de
costumes qui pourrait lancer une mode auprès des adolescents. Cette petite bande qui a son « check
» pour se saluer a aussi son dress code (inspiré des Hobos, ces jeunes vagabonds américains) pour
surfer sur les trains. Floriane Gaudin, jeune costumière, qui travaille pour le cinéma a été choisie
pour sa lecture du monde d’aujourd’hui à travers des tenues qui elles aussi racontent la quête
d’ailleurs des jeunes de Venezuela.
Esquisses des costumes
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Planches d'inspiration pour chaque personnage
Floriane Gaudin, création costumes
Après l’obtention d’un Bts Design de Mode à Marseille et d’une Licence
d’Etudes théâtrales à la Sorbonne Nouvelle à Paris, Floriane Gaudin intègre
l’Ensatt (Ecole Nationale Supérieur des arts et techniques du théâtre) en
Conception Costume en 2010.
Durant ces deux années elle apprend de différents intervenants tels que
Dominique Fabrègues, Rudy Sabounguy, Michel Faudière ou encore
Laurence Blavette.
Elle fait la création costume de Festen, ms Léa Girardet dans le cadre des
Essais de l’Ensatt ainsi que dans Les travaux et les jours de Michel Vinaver,
ms Jean Phillipe Albizzati.
En dernière année elle fait la création des costumes des Possibilités d’Howard Barker ms Sophie Loukachevski à
l’Ensatt et assiste Sarah Lazaro dans la conception costume du diptyque Time for outrage, de Jean Phillipe
Albizzati présenté au festival de Villeneuves lez Avignons.
En Juillet 2012 elle est engagée en assistante costume de Moira Douguet sur le long métrage Suzanne de Katell
Quillévéré avec Sara Forestier et François Damien, film d’ouverture de la semaine de la critique à Cannes 2013.
A son retour sur Paris elle s’occupe de l’habillage sur Hernani ms Margaux Heskenazi au théâtre de Belleville.
En 2013 elle fait la création costume du diptyque « Agnès hier et aujourd’hui » mise en scène par Catherine
Anne. Elle collabore avec le Ring Théâtre sur Edouard 2 de Christopher Marlowe, mise en scène par Guillaume
Fulconis.
Parallèlement en cinéma elle a travaillé sur de nombreux long métrage en tant que costumière, notamment
« La fille du patron » d’Olivier Lousteau, « Et ta sœur » de Marion Vernoux, « Des nouvelles de la planète
mars » de Dominik Moll et dernièrement « Réparer les vivants » de Katell Quillévéré.
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Une autre source d'inspiration - Mike Brodie : le clochard céleste de la photographie
Il a vécu la reconnaissance internationale, avant de raccrocher en 2008. L'enfant sauvage de la photo est
exposé dans le cadre du Mois de la Photo.
Dans l’univers de la photographie, Mike Brodie est un cas à part. Une sorte d’enfant sauvage, doué et instinctif,
qui, en quelques années, a imposé un style, un regard, sans pour autant se couler dans le moule d’une
profession à laquelle il ne s’est jamais senti appartenir. Brodie est un autodidacte de 27 ans qui, entre 2003 et
2008, a sillonné les Etats-Unis en clandestin, à bord de trains de marchandises, et capturé tout un pan de
l’imaginaire américain : celui de l’errance, des grands espaces, du vagabondage à la Jack London ou à la
Kerouac… Violents, crus, mais également romanesques, ses clichés témoignent de l’insolente liberté d’une
jeunesse en marge.
Brodie capte sur le vif
Ici c’est une jeune femme allongée, regard provocant et jambes écartées, la culotte tachée de sang menstruel.
Là, un jeune homme accroché à l’arrière d’un train, le majeur tendu en signe de rébellion. Sur une autre photo,
un gamin dort la tête sur sa chemise, au milieu des gravats… Autant de « hobos » modernes, héritiers lointains
des travailleurs itinérants de la Grande Dépression, ou des routards des années 70.
Ce que met en avant Brodie, c’est à la fois la filiation et la rupture entre ces différentes figures de voyageurs qui
nourrissent le mythe américain. Alors que les hobos des années 30 taillaient la route poussés par la nécessité
économique, leurs rejetons, eux, affichent leur refus des normes, et revendiquent un mode de vie alternatif.
Dans ses clichés à la fois intemporels – certains rappellent Dorothea Lange – et modernes, Brodie capte, sur le
vif, une jeunesse post-punk qui refuse le rêve matérialiste. Des va nu-pieds à la fois démunis et ultra-connectés.
Les enfants des Moissons du ciel transformés en geeks. « Certains étaient en fuite, une bonne partie cherchait
l’aventure », explique Brodie dans un article de The Observer. C’est comme être SDF par choix (…) En vivant
comme ça vous apprenez beaucoup sur les valeurs américaines comme l’autonomie et l’indépendance. »
La naissance du Polaroïd Kid
Lui-même s’est complètement trouvé – réinventé ? – dans cette philosophie du vagabondage. Né en Arizona en
1985, Mike Brodie grandit au sein d’un foyer modeste et dysfonctionnel – une mère alcoolique, un père
délinquant – et connaît une enfance difficile. A 15 ans, il déménage à Pensacola, en Floride, où il travaille à
temps partiel dans une épicerie. Deux éléments vont déterminer son parcours. La découverte, à 17 ans, grâce à
une petite amie, d’un univers punk, avec lequel, très vite, il se trouve des affinités. Puis celle de la
photographie, presque par hasard.
Une de ses connaissances retrouve un appareil polaroïd SX-70 au fond de sa voiture, et l’offre à Brodie. A
même pas 18 ans, il entame, tout seul, une initiation artistique, et décide, inspiré par un jeune vagabond du
Tennessee, de prendre la route lui aussi. De train en train, de ville en ville, Brodie crapahute, cohabite avec des
« véganes » à Portland, avec un groupe de rock alternaltif à Philadelphie, n’arrête plus de voyager. Pendant
cinq ans, il vit la même vie que ses camarades du rail, épouse leurs errances. Sous le pseudo de « Polaroïd Kid
», il poste ses premiers clichés sur un site Internet et se fait remarquer par des professionnels.
Jamais rentré dans le système
C’est le début d’une reconnaissance internationale. Sans jamais avoir pris de cours, il gagne en 2008 le Baum
Award du photographe américain émergent. Est exposé par de grandes galeries, de New York à Paris en
passant par Los Angeles. Au total, il aura parcouru près de 80 000 kilomètres à travers les Etats-Unis, traversé
46 Etats, pris plus de 7 000 clichés, (dont une bonne partie en argentique, après l’arrêt de la production de
films Polaroïd). Comparé à Robert Frank et William Eggleston, Brodie n’est pourtant jamais rentré dans le
28
système. Il se pointe aux vernissage en habits crasseux. Envoie tout l’argent qu’il gagne à sa vieille mère.
Continue à vivre en marge alors même qu’il pourrait écumer les expositions et les événements mondains.
En 2008, au plus fort de son succès, le jeune homme, brusquement, décide de tout arrêter. Il entame des
études de mécanique à Nashville, et une fois diplômé, devient mécanicien ferroviaire à Oakland, en Californie.
Depuis, il vit une vie d’Américain moyen, affirme vouloir acheter un camion et fonder une famille. Lui qui
prétend n’avoir jamais « voulu être un artiste », et prendre la photographie comme « un hobby », ne laisse
derrière lui que la force de ces clichés de jeunesse, associés, comme le dit le titre de son album, à « une période
de prospérité juvénile ». « Pendant longtemps, j’ai eu du mal à me poser, mais maintenant j’essaie », déclare
Brodie dans The Observer. Je suis toujours attiré par cet ancien style de vie, et la liberté qu’il implique. Les trains
me manquent toujours, mais je ne suis plus un enfant. Il faut que j’aille de l’avant, et que je m’installe. »
A period of juvenile
prosperity, Mike
Brodie
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Les comédiens
Cantor Bourdeaux
Cantor Bourdeaux entre en 2008 à l'ENSATT. (École Nationale Supérieure
des Arts et Techniques du Théâtre) où il suit une formation de comédien.
Il travaille avec E.Didi, Vincent Garanger, Philippe Delaigue, Agnès
Dewitte, Gianpaulo Gotti, Frédéric Fonteyne, Alain Françon.
Il a participé au festival les Francophonies de Limoges, mises en lecture de textes dirigées par Philippe Delaigue
et Enzo Cormann. Il a crée en 2008 la compagnie Les Chasseurs de Dahuts avec Sévane Sybesma, Maximilien
Neujhar, Loreleï Daize et Anna Zedda avec laquelle il a mis en scène des farces de rues (Le Mariage forcé de
Molière).
En 2011, il joue dans Angoisse Cosmique, un spectacle itinérant, d’après un texte de Christian Lollike, mis en
scène par S.Delétang. Il achève sa formation avec une œuvre d’Heïner Müller, Œdipe Tyran, mis en scène par
M.Langhoff et E.Didi, programmé au festival d’Avignon (juillet 2011). Il a travaillé sous la direction de Patrice
Douchet (Nous les vagues de Mariette Navarro), création 2012, et a été comédien permanent au Théâtre de la
Tête Noire en 2012/2013 dans le cadre du dispositif Jeune Théâtre en Région Centre.
Thomas Cabel
Après s'être formé au Conservatoire départemental d'art dramatique
d'Orléans-Tours, Thomas Cabel a intégré le Théâtre de la Tête Noire en
tant que comédien permanent de la saison 2013/2014 grâce au
dispositif Jeune Théâtre en Région Centre. Il a travaillé sous la direction
de Thierry Falvisaner (Othello) et sous la direction de Patrice Douchet :
Le Dernier Contingent d'Alain-Julien Rudefoucault, Agatha de M.Duras. Il
est cofondateur du Collectif Mind the gap dont la première création
Tonnerre dans un ciel sans nuage a été acueillie au Théâtre de la Tête
Noire.
Arthur Fouache
Après s'être formé au Conservatoire départemental d'art dramatique d'OrléansTours, Arthur Fouache intègre le Théâtre de la Tête Noire en tant que comédien
permanent de la saison 2014/2015 grâce au dispositif Jeune Théâtre en Région
Centre. Il a déjà collaboré avec la compagnie Wonderful World de Ilham Bakal, la cie
Amédée bricolo, La cie Scènes au Bar, la cie la Tête d'O.
Coline Pilet
Après s'être formée au Conservatoire départemental d'art dramatique
d'Orléans-Tours, Coline Pilet a intégré le Théâtre de la Tête Noire en tant que
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comédienne permanente de la saison 2013/2014 grâce au dispositif Jeune Théâtre en Région Centre.
Elle a travaillé sous la direction de Patrice Douchet : Le Dernier Contingent d'Alain-Julien Rudefoucault, Agatha
de M.Duras. Elle est cofondatrice du Collectif Mind the gap dont la première création Tonnerre dans un ciel
sans nuage a été acueillie au Théâtre de la Tête Noire.
Clémence Prévault
Clémence Prévault s'est formée au Conservatoire d'Art dramatique
d'Orléans, sous la direction notamment de Christophe Maltot. Elle est
également diplômée en arts-appliqués et design d'espace. Après le
conservatoire, elle continue sa formation avec divers artistes entre
théâtre, danse et clown. Elle rencontre Yves Noël Genod, Jean Ménigault,
Catherine Marnas, Patrice Douchet, Olivier Balazuc, Stanislas Nordey,
Jean-Paul Civeyrac...
Elle joue dans L'Amant(e), une adaptation du roman L'Amant de Marguerite Duras, mis en scène par Coraline
Cauchi, Collectif Serres Chaudes.
D'abord en tant qu'assistante à la mise en scène puis comme comédienne-danseuse, elle collabore avec
Bastien Crinon, Compagnie Aurachrome Théâtre dans ses trois derniers spectacles (La Conjuration des
Imbéciles, Je cherche Tu pour former Nous, Plus Pied). Parallèlement à son activité de comédienne, elle monte
des projets dans lesquels elle met en avant ses qualités de graphiste (exposition Dog-God).
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