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théâtre création
Assoiffés
Wajdi Mouawad / Pauline Ringeade
à partir de 13 ans
Catégorie B
Contact secteur éducatif : Maud Cavalca / 03 84 58 67 56 / [email protected]
Réservations : 03 84 58 67 67 / [email protected]
mardi 20 janvier à 20h
mercredi 21 janvier à 20h
jeudi 22 janvier à 20h
vendredi 23 janvier à 20h
samedi 24 janvier à 20h
scolaire : jeudi 22 janvier à 14h
à La Coopérative
Sommaire
Distribution .............................................................................................................................................. 3
Présentation ............................................................................................................................................ 4
Extraits ................................................................................................................................................. 5
Note d’intention .................................................................................................................................. 5
Repères biographiques ............................................................................................................................ 8
Wajdi Mouawad, l’auteur.................................................................................................................... 8
Le collectif L’iMaGiNaRiuM ................................................................................................................. 9
Pauline Ringeade, metteure en scène................................................................................................. 9
Stella Cohen Hadria, collaboratrice à la mise en scène..................................................................... 10
Jonas Marmy, acteur ......................................................................................................................... 10
David Casada, acteur ......................................................................................................................... 10
Claire Rappin, actrice......................................................................................................................... 11
Activités préparatoires .......................................................................................................................... 12
Le genre fantastique.......................................................................................................................... 12
Du texte au plateau ........................................................................................................................... 12
Après la représentation ......................................................................................................................... 13
Remémorations et impressions......................................................................................................... 13
La mise en scène du fantastique ....................................................................................................... 13
Métaphore......................................................................................................................................... 13
Pour aller plus loin ............................................................................................................................. 14
Conseils bibliographiques ...................................................................................................................... 15
Distribution
Mise en scène et scénographie
Pauline Ringeade
Avec la collaboration de
Stella Cohen-Hadria
Avec
David Casada, Jonas Marmy, Claire Rappin
Collaboration scénographique,
Camille Faure
Construction et régie générale
Lumière
Florent Jacob
Création sonore
Géraldine Foucault
Costumes
Aude Bretagne
Administration
Lucie Vautrin
Carte blanche à Pauline Ringeade
Vendredi 9 janvier à 20h au Granit
Entrée libre, sur réservation
3
Présentation
Montréal.
Boon est anthropologue judiciaire, il identifie des gens qui n’existent plus.
Et quand on a identifié le personnage et trouvé la fin de son histoire, alors on peut la raconter.
L’histoire de Murdoch, croisant celle de Norvège, deux adolescents assoiffés d’infini et de beauté, va
emmener Boon sur le chemin de sa propre adolescence et de son rapport à l’écriture. Le voyage va
traverser les frontières du temps, mais aussi celles entre fiction et réalité, faisant ressurgir les rêves
enfouis, les utopies de l’adolescence et l’implacable exigence de cette période de la vie.
Des vies emmêlées
Boon, anthropologue judiciaire – c’est moche, mais il ne l’a pas choisi : «moi, je voulais vivre avec les
gens, alors j’ai décidé de faire ce qu’ils voulaient que je fasse, j’ai décidé que je deviendrais quelqu’un
d’autre.»
Boon donc. Retrouve Murdoch, jeune enragé qui, pendant toute une journée, n’a pu se taire. Le jour
de la Saint-Gaston, en 1991.
Murdoch se lève, «du pied cannibale». Pourtant, les mots, il ne les avale pas, il les vomit à la gueule
du monde entier. Ses parents, la femme qui « se désennuie d’elle-même» dans le bus avec son roman,
le prof de géographie, le directeur. Tous y passent. Boon aussi, avec qui il évoque le devoir, le fameux
devoir, qu’il doit réaliser pour son grand frère.
«Au moyen d’un appareil enregistreur (...) enquêtez auprès des gens de votre quartier afin de mieux
connaître leur perception de la beauté et tirez-en votre propre conclusion sous une forme théâtrale ».
Boon se prend au jeu. Et crée Norvège, personnage fictif ( ?), véritable tragédienne, l’incarnation des
ravages d’un monde sans beauté. L’exercice fait un flop. Le frère de Boon est hué par ses camarades,
sauf Murdoch, qui partira avec Norvège, patiner sur le fleuve. Mais la glace s’est fendue...
Les corps enlacés sont retrouvés par Boon, anthropologue judiciaire, qui reconstruit, à partir de cette
découverte, la trame de sa vie.
Ce qui ne se raconte pas
On n’est pas sérieux, quand on a 17 ans. Détrompez-vous. Parce qu’ici, l’amourette légère de
Rimbaud est balayée par une vraie question. Celle dont on ne connaît pas la réponse et cette
innocence qui révolte les corps, les plonge dans une colère sans fin.
Et cette colère, cette révolte, il faut qu’elle sorte, là, un beau matin, tout envoyer valser, le
conformisme, la médiocrité ; en arriver à la conclusion qu’il est grand temps «de se vider de
l’intérieur».
Pour retrouver un peu de calme. Refuser le moule, refuser tout, en bloc, mais ne rien nier, devenir
pourtant incompréhensible, face aux autres. Cette soif, qu’on n’arrive pas à étancher, parce qu’on ne
trouve plus rien en quoi arriver à croire.
4
Ce qui reste de la révolte, c’est cette beauté, là, tapie au creux du ventre. Cette éternelle enfance, à
préserver, coûte que coûte. Mais qu’est-ce que la beauté ? Pour seule réponse, ce titre de chapitre, au
centre de la pièce : c’est «ce qui ne se raconte pas».
Julie Decarroux-Dougoud, Extrait du Si n°4, mars-avril-mai 2009
Extraits
4. Métaphysique des autobus publics (extrait)
MURDOCH. Moi, là, je le sais plus pourquoi tous les matins je dois me lever pour aller attendre
l’autobus si c’est pour monter dedans, aller à l’école, revenir de l’école, m’endormir, me réveiller
pour revenir icitte et l’attendre encore. Je veux dire ! Tsé. Comme si rien ne s’était passé. Comme si
on tournait en rond. Tsé. Comme si on revenait toujours au même carrefour alors qu’on est déjà en
retard, qu’on a plus ben ben le temps de niaiser.
12. Crachat (extrait)
BOON. Je l’ai vu s’en aller. En cinq minutes, il m’avait injecté une telle dose de révolte et de colère
que j’ai été envahi par une soif d’amour, de sens, de raison d’être, de douceur, une soif si grande !
Une soif me faisant comprendre que ce monde magnifique, lié à l’enfance que je portais en moi, était
en train de mourir à force de dureté. Les choses me semblaient si claires tout à coup. Les gens de
mon quartier (…) étaient tous pareils à moi : nous aimons tous la vie et la beauté est à la portée de
tous. Pourtant, lorsque cette beauté n’est pas nourrie, elle se transforme en quelque chose
d’horrible et cette chose horrible nous gruge de l’intérieur. J’ai compris que plus on tentait de vivre
sans beauté, plus la beauté nous enlaidissait !
13. Réforme de l’éducation façon destroy (extrait)
MURDOCH. Je ne sais pas, monsieur, si c’est quelque chose que vous pouvez comprendre, je ne sais
pas si c’est quelque chose que vous avez déjà éprouvé, mais c’est freakant de voir, du jour au
lendemain, la mécanique d’un monde qui pendant longtemps était magique ! Je le sais plus ce qui se
passe. Je le sais plus ! Est-ce que ça sert à quelque chose de « connaître » ?
Est-ce que ça sert à quelque chose de « savoir » ? O.K., oui. Bon, (…) c’est sûr : c’est utile ! Mais à
quoi ça sert si je parviens pas à calmer ma colère ? Qu’est-ce que je peux connaître, Qu’est-ce que je
peux faire pour avoir le sentiment que je suis vivant et pas une machine ? Comment ça se fait que ce
matin, en regardant mon sac d’école, j’ai eu l’impression que mon sac d’école avait plus d’espoir que
moi ? Comment ça se fait que plus je grandis moins j’ai l’impression d’être vivant ? Monsieur, qu’estce que ça veut dire, être vivant ?
Note d’intention
Ce projet s’est imposé comme nouvelle balise au bord de notre chemin iMaGiNaiRe après la création
des Bâtisseurs d’Empire ou le Schmürz de Boris Vian, à l’automne 2012 au CDN de Colmar. Le
personnage de Norvège dans Assoiffés avait nourri celui de Zénobie dans Le Schmürz, elle aussi
adolescente assoiffée, et l’attachement pour ce texte a été collectif.
5
J’aborde à nouveau une dramaturgie radicalement différente de la précédente en choisissant de
monter Mouawad après Vian. Vian après Shakespeare et Koltès, eux‐mêmes venant après Ibsen.
L’exploration continue.
Ce qui constitue une permanence, c’est l’intérêt pour des personnages en mouvement intérieur
profond. Invités par la vie à une danse qu’ils ne peuvent pas refuser et qui les change à jamais. Des
personnages qui ont un imaginaire qui modifie activement leur perception du monde et leur rapport
aux autres.
Nous abordions le fantasme, la paranoïa, le cauchemar, le rêve, l’inconscient dans les précédents,
dans Assoiffés on s’intéresse à la part active de la fiction dans la vie de trois adolescents. L’un
« écrit », l’autre « entend » et la troisième « est » une fiction. Ici, l’imaginaire n’anéantit pas, il
transforme le réel, il donne soif, il met en marche. C’est le manque d’imaginaire qui est dangereux,
le fait de ne pas pouvoir imaginer comment la vie pourrait avoir un intérêt est dangereux.
Les fictions ont une part active dans ma vie aussi, je suis metteure en scène. Je suis impressionnée
par l’adolescence. Par l’exigence que l’on peut avoir à cet âge-là, l’intransigeance plus exactement.
Par les vertiges ressentis entre certitude et doute fondamentaux. Nous sommes alors des
funambules marchant sur un fil tendu entre construction et destruction de soi. Impressionnée par la
beauté des serments que l’on se fait à soi‐même de ne pas devenir comme ci ou comme ça.
L’énergie. Le potentiel. La soif de comprendre. Et ce moment de la vie où tout est possible. Le pire
comme le meilleur. La gestation de l’adulte que l’on sera.
L’espace et la parole
Assoiffés est une enquête, qui comme dans tous les polars, commence par la reconnaissance des
corps. On sait donc que « ça s'est mal fini ». Un enquêteur et deux cadavres sont étroitement liés, le
suspens se situe dans la nature de leur lien et dans ce qu’ils ont désormais à faire ensemble.
Voilà ce qui tend le fil de la pièce. Ils ont chacun vécu un grand moment de vertige dans leur
adolescence, et se sont rencontrés au bord de ce précipice entre le 28 janvier et le 6 février 1991. Ils
avaient envie de disparaître, et voilà que 15 ans plus tard ils réapparaissent ensemble. À travers des
théâtralités singulières, ils vont pouvoir se raconter individuellement et collectivement.
L'écriture de Wajdi Mouawad dans cette pièce propose une adresse extrêmement concrète, directe,
ancrée dans le présent, tout en nous plongeant profondément dans la fiction.
C’est pourquoi la parole s’appuie sur la présence permanente des trois personnages dans l’espace de
jeu, première sphère d’écoute, mais aussi sur un espace public tri-frontal.
La pièce est constituée de 18 séquences, dont 15 « monologues ». Je mets le mot entre guillemets
car aucun de ces monologues n’est intérieur, ils sont tous des dialogues sans réponse.
S’adressant au public comme aux gens du bus ou de la rue, Murdoch met le public en jeu. Le public
devient personnage et il devient donc nécessaire que le public voie le public-personnage, ce que
permet la multi-frontalité.
D’autre part, Boon s’adresse directement au public du théâtre et fait sans cesse des « allers retours »
entre les différents niveaux de fiction qui structurent la pièce. Ce qui rend nécessaire une proximité
entre lui, la salle, et les autres personnages à la fois.
6
Norvège quant à elle fait exister au plateau une forme d’étrangeté et de poésie. Sa présence nous
parle de leurs solitudes respectives, qui ne vont cesser de se croiser pour que se fonde leur histoire
commune.
Il est nécessaire qu’ils
puissent passer du plan de
« regardants » à celui de «
regardés » de manière
fluide, car c’est le cas dans
l’écriture. Si les plans
d’adresse sont multiples,
les plans de regard et
d’écoute le sont aussi et le
voyage entre les deux plus
subtil.
Dans ce dispositif, nous
avons une sensation de
grande proximité avec ce
qui se joue. Nous sommes tout à fait dans le présent de la représentation tout en étant invités à voir
leur intimité de près.
La parole est celle d’un chœur. Celui que constituent Boon, Norvège et Murdoch. Leurs histoires sont
très fortes individuellement mais si étroitement liées qu’on ne peut raconter l’une sans l’autre.
C’est pourquoi nous avons choisis de laisser leurs paroles se mêler, se couper, se conjuguer, se porter
les unes les autres. Nous les rencontrons dans un espace de travail, le laboratoire et bureau d'un
anthropologue judiciaire, celui de Boon. Le lieu où il a élucidé l’enquête qu’ils vont nous raconter
ensemble. Maintenant que la boucle est bouclée pour eux, ils doivent nous la transmettre pour
qu’elle prenne son sens.
C’est un travail choral centré autour de la nécessité d’une histoire à raconter, mais dans lequel le mot
et la musicalité, la rythmique de l’énergie qui fait jaillir la parole, ont une place de choix.
Pauline Ringeade, metteure en scène
7
Repères biographiques
Wajdi Mouawad, l’auteur
Né en 1968, l’auteur, metteur en scène et comédien Wajdi Mouawad a passé son enfance au Liban,
son adolescence en France et ses années de jeune adulte au Québec avant de vivre en France
aujourd’hui.
C’est là qu’il fait ses études et obtient en 1991 le diplôme en interprétation de l’École nationale de
théâtre du Canada à Montréal. Il codirige aussitôt avec la comédienne Isabelle Leblanc sa première
compagnie, Théâtre Ô Parleur. En
, il crée les compagnies de création bé Carré Cé Carré avec
Emmanuel Schwartz au Québec et u Carré de l’Hypoténuse en France.
Parallèlement, il prend en
la direction artistique du Théâtre de Quat’Sous à Montréal pour
quatre saisons. ssocié avec sa compagnie française à l Espace Malraux, scène nationale de
Chambéry et de la Savoie, de
à 1 , il est en
9 l’artiste associé de la ème édition du
estival d’ vignon, où il propose le quatuor Le Sang des Promesses. Il est directeur artistique du
Théâtre français du Centre national des rts d’Ottawa de
à 1 . En septembre 11, il devient
artiste associé au Grand T - Nantes.
Spectacles
Sa carrière d’auteur et de metteur en scène s’amorce au sein du Théâtre Parleur en portant au
plateau ses propres textes : Partie de cache-cache entre deux chécoslovaques au début du siècle
1991, ournée de noces chez les Cromagnons 1994 et illy Protagoras enfermé dans les toilettes
1998, puis Ce n’est pas la manière qu’on se l’imagine que Claude et acqueline se sont rencontrés
coécrit avec Estelle Clareton
. C’est en 199 qu’il effectue un virage en montant Littoral 199
qu’il adapte et réalise au cinéma en
expérience qu’il renouvelle avec êves 2000, puis
Incendies
qu’il recrée en russe au Théâtre Et Cetera de Moscou et orêts
. En
, il écrit,
met en scène et interprète Seuls. En 2009, il se consacre au quatuor Le Sang des Promesses, qui
rassemble, en plus d’une nouvelle version de Littoral, les spectacles Incendies, orêts et une création
Ciels. Wajdi Mouawad propose en 2011 sa dernière création Temps.
Il écrit également un récit pour enfants Pacamambo, des entretiens dont celui avec ndré Brassard :
Je suis le méchant !, ainsi que les romans Visage retrouvé et aujourd'hui Anima (qui a reçu en 2012 le
grand prix Thyde Monnier de la Société des Gens de Lettres, le prix Phénix de la Littérature et le prix
littéraire du deuxième roman de Laval).
Comédien de formation, il interprète des rôles dans sept de ses propres spectacles, mais aussi sous la
direction d’autres artistes comme Brigitte Haentjens dans Caligula d’ lbert Camus 199 , Dominic
Champagne dans Cabaret Neiges noires 1992 ou Daniel Roussel dans Les Chaises d’Eugène Ionesco
199 . Plus récemment, il interprète Stepan edorov dans la pièce Les Justes de Camus mise en scène
par Stanislas Nordey.
Il se consacre aujourd'hui à porter au plateau les sept tragédies de Sophocle : après le premier opus
Des femmes composé des Trachiniennes, d’Antigone et d’Electre en 2011, viendront les créations Des
héros et Des mourants puis l'intégrale en 2015.
8
Le collectif L’iMaGiNaRiuM
Collectif artistique implanté à Strasbourg, L’iMaGiNariuM regroupe des gens ayant décidé en 2010 de
donner une structure à leur envie de recherche commune et de maintien de liens de confiance quant
au regard qu’ils portent sur leurs travaux respectifs.
Ils se définissent comme « collectif » pour plusieurs raisons : il s’agit de travailler collectivement à
l’intérieur des projets mais aussi de proposer différents projets artistiques : théâtraux bien sûr car la
plupart d’entre eux sont issus du spectacle vivant, mais aussi photographiques, plastiques, sonores...
L’iMaGiNaRiuM regroupe des artistes de « spécialités » différentes : acteurs, metteurs en scène,
photographes, créateurs sons, auteurs, costumiers, cadreurs...
Le collectif est pour nous un projet artistique donc politique. Travailler ensemble, construire une
recherche à plusieurs où chaque individu se réalise, peut être à l’initiative d’un projet en se sentant
porté par un groupe qui met son énergie au service des projets initiés par l’un ou l’autre.
Sont à l’initiative de ce projet Géraldine oucault, Stella Cohen Hadria, Marie
Bretagne, Pauline Ringeade, Benoit Bretagne et Claire Rappin.
ugustin, Aude
Les deux derniers projets en date sont Planches-Surface de (Re)-création, et Les Bâtisseurs d’Empire
ou Le Schmürz de Boris Vian.
Le premier est un projet de recherche collective autour de la bande dessinée ’’ de Marc-Antoine
Mathieu, qui a donné lieu à trois performances, les 16, 18 et 19 janvier 2013 aux Carmes, à La
Rochefoucauld (Charente) en marge du Festival International de la Bande dessinée d’ ngoulême.
Le second, porté par Pauline Ringeade, metteure en scène, a été créé au CDN de Colmar, La Comédie
de l’Est, en novembre 1 . Il a été repris au Taps Scala ensuite. Il a rejoué au CDN de Dijon fin mai
2013, et sera repris au Granit, scène Nationale de Belfort en février 2014. Ce projet est soutenu par la
DRAC Alsace, la CUS, la région Alsace, le Jeune Théâtre National et l’ dami.
Pauline Ringeade, metteure en scène
près une formation d’actrice, elle intègre en
l’Ecole du Théâtre national de Strasbourg (TNS)
en section mise en scène. Elle se forme sous la direction de Stéphane Braunschweig et AnneFrançoise Benhamou, A. de Dardel, Gildas Milin, Françoise Rondeleux, les Sfumato, J. Jouanneau et
Marc Proulx. Elle met en scène Hedda Gabler, de H. Ibsen, puis Le Conte d’Hiver d’après W.
Shakespeare, traduit par B.M Koltès. En 2009, elle assiste Gildas Milin sur la création de Superflux au
TNS, puis Julie Brochen sur La Cagnotte de E. Labiche, ainsi que Rodolphe Dana et le Collectif Les
Possédés sur Merlin ou la Terre Dévastée, de T. Dorst.
En 2010, elle est assistante des Sfumato, et joue dans A l’Ouest, mis en scène par Joël Jouanneau, au
CDDB de Lorient, au TNS et au Théâtre national de La Colline. Elle crée également à Strasbourg le
Collectif L’iMaGiNaRiuM. En 11, elle assiste Bernard Bloch sur le Chercheur de traces, adapté
d’Imre Kertesz, création au CDN de Dijon en février
11. Elle assiste également Stéphane
Braunschweig sur la création de Je disparais, de Arne Lygre, au Théâtre National de la Colline,
création novembre 2011. En 2012, elle poursuit sa collaboration avec lui pour Six personnages en
quête d’auteur de Pirandello, créé au Festival d’ vignon. En 1 - 14, elle l’assiste pour Le Canard
Sauvage, de Ibsen, création janvier 2014 à la Colline.
9
Stella Cohen Hadria, collaboratrice à la mise en scène
Elle débute son parcours professionnel à Paris en mettant en scène deux spectacles où se côtoient
théâtre, musique et chorégraphie: L'Histoire du soldat de Ramuz et Stravinsky et Nous avons toutes
la même histoire de Franca Rame et Dario Fo. Puis elle travaille comme assistante à la mise en scène
au Cylindre Théâtre et vient s'installer en Creuse. Entre 2003 et 2005, elle joue dans Bonne soirée de
Régis Jauffret et Mon petit Garçon de Richard Morgiéve, deux créations de Bruno Marchand. Puis elle
rejoint la Compagnie le Chat perplexe, où elle alterne interprétation et mise en scène. Ainsi en 2006
et 2007 Le chant du petit pois, puis Mino Mushi et Mino Mino, dont elle crée les chorégraphies. En
2008 et 2009, elle met en scène le Voyage d’un courant d’air et Les Filles de joies de Lucie Catsu.
Parallèlement elle conçoit et "chante", le spectacle musical Ne me dis plus tu avec Vlad, créé à la
Scène Nationale d’ ubusson. rtiste plurielle, elle participe à des performances dans des usines en
Russie – projet Si près du Loin, réalise les court-métrages Le Réveil (2008) et Le Réveil # (2012). Elle
danse et chante dans le spectacle dirigé par la chorégraphe Luce Cathala Mets ta veste rouge. En
2010, elle écrit et met en scène Ce que l’eau m’a donné, inspiré du tableau de Frida Khalo.
Membre fondateur de L'iMaGiNaRiuM Collectif, elle participe aux deux premières créations Les
Bâtisseurs d'empire ou le Schmürz de Vian, mise en scène Pauline Ringeade (qui l'avait déjà dirigée en
2011 dans Le Conte d'Hiver de Shakespeare) et le projet collectif de performances s'inspirant de
l'univers de Marc-Antoine Mathieu Planches: Surface de (re)-création (janvier 2013).
Elle travaille actuellement en tant que comédienne-danseuse sur la nouvelle création jeune public du
Chat perplexe: Vlagôshtùt qui a joué ses premières dates à la Scène Nationale d'Aubusson en
Novembre 2014, et est actuellement en tournée.
Jonas Marmy, acteur
Né en Suisse en 19 , Jonas Marmy entre à l’école du Théâtre National de Strasbourg (TNS) en 2007,
après une année au conservatoire de Genève. Il joue dans L’Histoire du Soldat, projet initié par
l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg (OPS). Il écrit pour ce spectacle une version pédagogique
représentée dans une vingtaine d’établissements scolaires alsaciens.
Il intervient avec l’OPS dans un conte musical nommé Darius et avec le Quatuor Ebène. Il joue
ensuite sous la direction de Betty Heurtebise (Les Enfants Sauvages, De Fombelle), Mirabelle
Rousseau pour le T.O.C. (Le Précepteur, Lenz), Marc Soriano (Le Fils, Foss), Claire Nicolas (Peanuts,
Paravidino), Bernard Bloch (Nathan Le Sage, Lessing), Vladimir Pankov pour le Soundrama (Le
Syndrôme d’Orphée, Cocteau, Maïakovski, Vidy, festival Tchekhov à Moscou). Il tourne dans
Opération Maillot, long métrage de Okacha Touita, Fin d’été, de Marion Desseigne de La FEMIS et
Amours monstres, de Julien Lecat.
Pendant la saison 2013-2014, il jouera sous la direction de Xavier Marchand (Bérénice, Racine),
Maëlle Poesy (Candide, Voltaire) et Charlotte Lagrange (L’âge des Poissons, C. Lagrange). Pianiste de
jazz depuis l’âge de 1 ans et percussionniste autodidacte, il se produit avec un quatuor nommé Jazz
David Casada, acteur
Il intègre le Conservatoire d’ rt Dramatique de Genève en
sous la direction d’ nne-Marie
Delbart. En parallèle il travaille sur Philoctète de H.Müller mis en scène par Bernard Meister au
Théâtre du Grütli à Genève.
10
En
il entre à l’Ecole Nationale Supérieure d’ rt Dramatique de Strasbourg (TNS), sous la
direction de Stéphane Braunschweig (section jeu-gr.38).
Dans le cadre des ateliers de l’Ecole du TNS, il travaille avec Stéphane Braunschweig, Gildas Milin,
Jean-Paul Wenzel, Annie Mercier, Alain Olivier, Pierre-Alain Chapuis, Margarita Mladenova et Ivan
Dobtchev (compagnie Sfumato), Pascale Ferran, et Joël Jouanneau avec qui il travaillera sur l’atelier
de sortie en 2010, présenté au CDDB Théâtre de Lorient, au Théâtre National de Strasbourg et au
Théâtre National de la Colline. Il joue également dans Hedda Gabler de Henrik Ibsen, mis en scène
par P. Ringeade, dans le cadre des ateliers d’élèves.
Durant les trois années suivant la sortie du TNS, il intègre le Jeune Théâtre National, où il rencontre
Irène Bonnaud qui met en scène Soleil Couchant de I. Babel (saison 2010-2011 / NEST-Thionville,
Théâtre Dijon-Bourgogne, Théâtre National de Strasbourg) ainsi que Théo Kailer qui monte Arlequin
poli par l’amour de Marivaux pour une tournée villageoise en Corse et enfin en 2012 il travaille avec
Jean-Louis Hourdin dans Jean La Chance de B.Brecht spectacle créé à Massily et au Théâtre DijonBourgogne.
En 2010 il remporte le prix Junge Talente. Il travaille également avec Maëlle Poésy (TNS-38) dans
unérailles d’Hiver de H.Levin au Théâtre de Verdun et au Théâtre Dijon-Bourgogne dans le cadre du
festival « Théâtre en Mai » et retrouve après quelques années ses anciens camarades Genevois dans
Haute-Autriche de F.X.Kroetz mis en scène par Lionel Brady au Casino Théâtre de Rolle (Suisse) en
2011 et dans la Puce à l’oreille de G.Feydeau en 2012 sous la direction de Julien George, spectacle
repris en 2014 à Paris et en Suisse.
Claire Rappin, actrice
Elle obtient en
le Prix de la Classe d’ rt Dramatique au CNR de Perpignan. Elle pratique
parallèlement dans ce même conservatoire le piano pendant 7 ans. Elle entre en 2003 au
Conservatoire du 7ème arrondissement de Paris, puis en 2005 au «Samovar», formation
professionnelle de clown dirigée par F. Dinet. Elle y explore différentes disciplines circassiennes et
techniques de jeu (théâtre gestuel, masque, écriture, improvisation) mais aussi chant et musique
(trompette, accordéon). Ses professeurs sont Ami Hattab, Cédric Paga, Lory Leshin, P. Devalette, C.
Dubois. Elle intègre ensuite l’Ecole du TNS (groupe , section jeu).
Elle y travaille avec Gildas Milin et Françoise Lebeau, Jean-Paul Wenzel, Margarita Mladenova et Ivan
Dobtchev, Pascale erran et Joël Jouanneau. Lors des ateliers d’élèves, elle joue dans Hedda Gabler
de Henrik Ibsen et Le Conte d’Hiver, mis en scène par P. Ringeade.
En 2010-11, elle joue dans Lulu de Frank Wedekind, mise en scène Stéphane Braunschweig, créé en
novembre 2010 au Théâtre National de la Colline. De 2011à 2013 elle joue dans Les criminels de
F.Bruckner, mis en scène par Richard Brunel à La Comédie de Valence. Au cinéma elle incarne Cathy
dans Superstar de Xavier Giannoli, aux côtés de Cécile De France, et Aude dans le court métrage
d'Alexis Meynet (TFE Fémis). Avec L'iMaGiNaRiuM elle crée Les Bâtisseurs d Empire ou le Schm rz de
Boris Vian à la Comédie de l'Est de Colmar, repris à Dijon et Belfort (2014). Avec Epik Hotel, elle
débute à Berlin en Août 2013 un projet inspiré de L'avare de Molière sous la direction de Catherine
Umbdenstock. Ils joueront en Alsace en 2014. De même avec Mathias Moritz et la Dinoponera à
partir de Mme Bovary, au Maillon puis à La Filature de Mulhouse. Avec Maxime Kurvers le projet
Spielraum est en cours de création. À la maison de la radio elle enregistre des fictions pour France
Culture et Inter avec notamment Cédric Aussir et Juliette Heymann.
11
Activités préparatoires
Le genre fantastique
Définition : Dans une œuvre fantastique, il y a irruption du surnaturel dans la réalité. Des
événements inexplicables ont lieu et il est souvent impossible de savoir si les faits sont de l’ordre du
réel ou du surnaturel. (Source : http://www.etudes-litteraires.com/figures-de-style/fantastique.php)
Peut-on dire qu’Assoiffés est une œuvre fantastique ? Pourquoi ? Argumenter.
Du texte au plateau
On demande aux élèves de proposer la mise en scène de ce court extrait :
MURDOCH. C’est pas un arrêt d’autobus intéressant par ici, il est juste planté devant les immeubles !
On peut pas dire que c’est un lieu de « beauté » ! sé ! e veux dire, on peut toujours essayer de se
tordre le cou à droite, à gauche, mais y a pas grand boute de ciel qui dépasse. Moi, je trouve ça
sadique. Vraiment sadique. Qu’est-ce qu’il fait, l’autobus ? Le monde s’accumule à l’arrêt, on est là
comme des caves. Moi, là, je le sais plus pourquoi tous les matins je dois me lever pour aller attendre
l’autobus si c’est pour monter dedans, aller à l’école, revenir de l’école, m’endormir, me réveiller pour
revenir icitte et l’attendre encore. e veux dire ! sé. Comme si rien ne s’était passé. Comme si on
tournait en rond. Tsé. Comme si on revenait toujours au même carrefour alors qu’on est déjà en
retard, qu’on a plus ben ben le temps de niaiser. On cherche encore pis « crac » ! On se retrouve icitte
à attendre un esti de bus !
Les élèves doivent avoir en tête que la mise en scène nécessite d’être transposable sur un plateau de
théâtre. Comment représenter la ville ? La foule ? mener les élèves à réfléchir sur le fait qu’au
théâtre, tout n’est pas montré, une certaine part est donnée aux conventions théâtrales, à
l’imagination.
On réfléchira ensuite à la notion de scénographie et à l’intérêt de représenter ou non la réalité sur
scène en se plaçant du point de vue du spectateur
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Après la représentation
Remémorations et impressions
Recueillir les premières impressions des élèves sur le spectacle en leur demandant de recenser les
moments qui leur ont semblé les plus réussis. Cet exercice a pour objectif de faire réfléchir les élèves
sur la mémoire collective du spectacle. Quels sont les moments de l’action qui ont le plus marqué les
mémoires ? Pourquoi certaines scènes leur ont-elles semblé particulièrement réussies ?
La mise en scène du fantastique
Demander aux élèves de se remémorer de manière chorale, les éléments de la mise en scène.
Comment la metteure en scène Pauline Ringeade a-t-elle choisi de mettre en scène « la pieuvre », les
corps enlacés retrouvés ?
Combien d’espaces scéniques ont-ils été représentés ?
Est-ce que les élèves auraient pensé à une autre façon de mettre en scène le réel/l’irréel, et ce
perpétuel glissement entre les deux ?
Métaphore
Le personnage de Norvège est une métaphore clairement explicitée dans le texte. Vous trouverez
deux extraits de la pièce ci-dessous qui le montre. Cherchez les autres métaphores du texte. Est-ce
un hasard si Boon est Anthropologue judiciaire ? Pourquoi Murdoch ne peut-il pas s’arrêter de
parler ?
10. Métaphore (extraits)
BOON. ’avais trouvé sans trouver ! La sortie de Norvège allait être mon devoir sur la beauté. Mon
devoir allait être ce moment précis où elle sortirait de sa chambre et dévoilerait au monde entier son
implacable vérité. On verrait alors, en voyant la tragédie de Norvège, les ravages d’un monde sans
beauté. On verrait ses conséquences !!
Ce serait une métaphore des gens de mon quartier ! Mon problème était à la fois simple et
compliqué : je ne savais pas qu’elle était, justement, cette implacable vérité, je n’avais pas trouvé
concrètement ma métaphore. Je ne savais pas ce qui était arrivé à Norvège, et tant que je n’avais pas
trouvé ce qui l’empêchait de sortir de sa chambre, je ne pouvais pas écrire sa sortie. Ça pressait
pourtant, on était rendu la journée de la présentation. e n’arrivais pas à écrire. ’étais bloqué, je ne
trouvais pas ce qui était arrivé à mon personnage et plus je cherchais moins je trouvais et moins je
trouvais plus je paniquais. Toutes mes idées de métaphore me semblaient plates, ennuyeuses et pas
assez intéressantes, pas assez réelles… On aurait dit que l’idée se cachait au fond de moi et que je
n’arrivais pas à la débusquer…jusqu’à ce que je rencontre Murdoch.
12. Crachats
BOON. e l’ai vu s’en aller. En cinq minutes, il m’avait injecté une telle dose de révolte et de colère que
j’ai été envahi par une soif d’amour, de sens, de raison d’être, de douceur, une soif si grande ! Une
soif me faisant comprendre que ce monde magnifique, lié à l’enfance que je portais en moi, était en
train de mourir à force de dureté.
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Les choses me semblaient si claires tout à coup. Les gens de mon quartier, auprès de qui je devais
faire l’enquête, étaient tous pareils à moi : nous aimons tous la vie et la beauté est à la portée de
tous. Pourtant, lorsque cette beauté n’est pas nourrie, elle se transforme en quelque chose d’horrible
et cette chose horrible nous gruge de l’intérieur. ’ai compris que plus on tentait de vivre sans beauté,
plus la beauté en nous enlaidissait ! ’ai pris ça en pleine face et, en pensant à Norvège, toute une
métaphore m’est tombée dessus !
Pour aller plus loin
Essayer de réfléchir sur le devoir donné à Jean-René et que va faire son frère Boon, qui est un
élément clé de la pièce.
« À l’aide d’un moyen audiovisuel, enquêtez auprès des gens de votre quartier afin de mieux
connaître leur perception de la beauté et tirez-en votre propre conclusion sous une forme théâtrale »
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Conseils bibliographiques
Du même auteur :
Théâtre
, Leméac, 1996
, Leméac, 1999
, Leméac/Actes Sud-Papiers, 1999
, Leméac/Actes Sud-Papiers/Keyoka jeunesse, 2000
, Leméac/Actes Sud-Papiers, 2002
, Leméac/Actes Sud-Papiers, 2003
, Leméac/Actes Sud-Papiers,2004
, Leméac/Actes Sud-Papiers, 2006
Roman
, Leméac/Actes Sud-Papiers, 2002
Entretiens
«
», Leméac, 2004
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