ANNEXE I Programmes des LABORATOIRES

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ANNEXE I
GDR
Technologies de l’Information et de la Communication et Société
Programmes
des
LABORATOIRES FONDATEURS
ADIS
Analyse des Dynamiques Industrielles et Sociales, Université de Paris Sud - EA 2713
CEE
Centre d’Études de l’Emploi
CERTOP
Centre d’Étude et de Recherche Techniques, Organisations, Pouvoirs, UMR CNRS
5044 – Université Toulouse 2
CNAM
Laboratoire d’Économétrie – Conservatoire National des Arts et Métiers
CREST / Centre de Recherches en Économie et Statistique - Groupe de Recherche en Économie
GRECSTA Statistique - URA CNRS 2200 - ENSAE
CRG
Centre de Recherches en Gestion, École Polytechnique, UMR CNRS 7655
CSO
Centre de sociologie des organisations - UPR CNRS 710
FORUM
Université de Paris X (Fondement des Organisations et des Régulations de l'Univers
Marchand), UMR CNRS 7028
GET
Groupe des Écoles de Télécomunications (ENST Paris, ENST Brest, INT)
GREMAQ Groupe de Recherche en Économie Mathématique et Quantitative, Université
Toulouse 1, UMR5604
GRESEC
Groupe de recherche sur les enjeux de la communication, Université Grenoble 3
LATTS
LAboratoire Techniques, Territoires et Sociétés (CNRS, ENPC, Universités de Marne
la Vallée et Paris XII – UPR ESA 7082)
UCE
Laboratoire Usages, Créativité, Ergonomie (France Télécom R&D)
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ADIS
Analyse des Dynamiques Industrielles et Sociales - EA2713
Faculté Jean Monnet - Université de Paris Sud
Equipe de recherche et coopérations extérieures
Joëlle Farchy (MC, Un de Paris Sud), Alain Rallet (Prof, Un de Paris Sud), Fabrice
Rochelandet (MC, Un de Paris Sud),
Doctorants : Cedric Diridollou, Markus Moeller, Stéphanie Rétif, Sébastien Tran,
Emmanuelle Walkowiak
Participent également des doctorants extérieurs à l'Université de Paris Sud : Pascal Jollivet
(logiciel libre, Université de Technologie de Compiègne), Fabrice Lequeux (industrie multimédia,
Paris I Matisse), Esther Samuelides (téléphonie mobile, Paris I / HEC)
Responsable de l'équipe participante au GDR : Alain Rallet
[email protected]
L'ADIS coopère également avec le CERDI, centre de recherches en droit de l'Université de
Paris Sud spécialisé dans le droit des technologies numériques et dirigé par Pierre Sirinelli.
L'ADIS est un centre de recherches en économie de l'Université de Paris Sud (Equipe
d'accueil 2713) comprenant 12 professeurs et Maîtres de Conférences, 4 chercheurs associés et une
quinzaine de doctorants. Ses axes de recherche principaux concernent l'économie de l'innovation,
l'économie des réseaux et l'économie numérique (www.adislab.net)
Thèmes de recherche
Les thèmes traités par les chercheurs engagés dans ce domaine sont :
a- Les relations entre TIC et demandes de qualification
b- Les impacts des TIC sur les organisations
c- Les transformations des marchés associées aux TIC (le processus d'électronisation du
commerce)
d- Les conséquences du numérique sur les industries culturelles
e- Les droits de propriété intellectuelle dans l'économie numérique (droits d’auteur,
brevétabilité des logiciels)
f- Les réorganisations spatiales des activités induites par les TIC (localisation des firmes,
modifications des villes)
Un séminaire régulier sur l'économie numérique au sein d’une équipe, Robinson Crusoe, est organisé
depuis février 2001.
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Projet :
Organiser chaque année 2 séminaires larges (Workshops, Journées d'Etudes) sur des thèmes qui
permettent l'échange interdisciplinaire et présentent des enjeux sociétaux importants.
Propositions immédiates :
- Les droits de propriété intellectuelles dans l’économie numérique.
- TIC, localisation des activités et développement local
Références
A.Rallet (2001), "Commerce électronique et localisation urbaine des activités commerciales", Revue
Economique, à paraître 2001.
A. Rallet (2001), "Du commerce électronique à l'électronisation du commerce", Réseaux, 106, 2001.
A. Rallet (2000), "Les deux économies de l'information", Réseaux, n°100, 2000.
A. Rallet (1999), Technologies de l'information et de la communication et performances économiques, avec E.
Brousseau, Editions du Commissariat Général du Plan, 1999.
A. Rallet (1999), "Informatisation, organisation et performances des entreprises : quelques propositions pour une
modélisation", avec L. Caby, N. Greenan et A. Gueissaz in Innovations et performances des entreprises,
numéro spécial Revue Economique/Revue Française de Gestion/Sociologie du Travail, D. Foray et J.
Mairesse, éds, Ed de l'EHESS, Paris, 1999.
J.Farchy (1999), « La fin de l’exception culturelle » CNRS Editions.
J. Farchy et F. Rochelandet (2000),
"Protection of authors and dissemination of works in the digital
universe : the case of the French Film industry", Communications & Stratégies, n°39, pp.37-58.
J. Farchy et F. Rochelandet (2001), "La copie numérique : un danger pour la diffusion commerciale des œuvres
culturelles ?", Réseaux, n°106.
J. Farchy et F. Rochelandet (2001), "Copyright protection, appropriability and new cultural behaviour", in R.
Towse (sous la direction de) Copyright and cultural industries, Edward Elgar, à paraître 2001.
J. Farchy et F. Rochelandet (2001), "The copyright management in the digital age : the evolutionary forms of
cooperation", in Plunket, A., Voisin, C. et Bellon, B. (coordonné par) The dynamics of inter-firm
cooperation: a diversity of theories and empirical approaches, Londres, Edward Elgar, à paraître 2001.
Coordonnées
contact : Alain RALLET
[email protected]
ADIS (Analyse des Dynamiques Industrielles et Sociales) Faculté Jean Monnet.
ADIS est un centre de recherches en économie de l'Université de Paris Sud (Equipe d'accueil 2713)
54 boulevard Desgranges 92331 SCEAUX CEDEX
Téléphone : 01 40 91 17 95 Télécopie : 01 40 91 18 56
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CEE
Centre d’Études de l’Emploi
Directeur : Jean-François GERME
I Équipe de recherche
Bruno Courault (DR, CNRS), Michel Gollac (DR, Administrateur INSEE), Nathalie Greenan (CR,
CEE & URA922), Frédéric Moatty (CR, CNRS), Nicolas Schmidt (IR, CNRS), Antoine Valeyre
(CR, CNRS).
II TIC et changements socio-économiques : travailleurs, organisation, filière et
emploi.
Le CEE mène depuis de nombreuses années des recherches sur les facteurs d’accès aux technologies
de l’information et de la communication au travail. Sa particularité est de relier les changements
technologiques et organisationnels et de les insérer dans des problématiques plus générales liées
notamment aux changements du travail et de l’emploi. Les observations monographiques et
statistiques réalisées auprès de responsables d’entreprises et auprès des travailleurs sont ainsi reliées
aux changements (ou aux permanences) qui se produisent dans d’autres sphères. Il s’agit donc de
rapprocher formes d’organisation interne des firmes, relations interentreprises, formes
d’organisation des marchés et formes de performance et de les relier aux caractéristiques du travail,
de l’emploi ainsi qu’aux les caractéristiques sociales et culturelles de la population active.
Ce programme de recherche place les travailleurs au centre de la transformation des entreprises,
mais l’étude du travail ne pouvant se suffire à elle même, il s’intéresse à l’engagement au travail à
travers diverses dimensions de la personnalité sociale des travailleurs (communication,
coopération, autonomie, rapport au travail) en fonction des caractéristiques de l’emploi
(précarité, conditions de travail, compétences…) en les reliant selon les cas aux évolutions du
système scolaire, des rapports familiaux ou générationnels.
L’entreprise, son organisation et l’organisation du travail sont trop souvent absentes des
modélisations économiques, ou bien elles se réduisent au système d’incitations. Pourtant les
réflexions sur les liens entre technologie et performance montrent qu’ils sont conditionnés par
l’organisation. Le changement technique et organisationnel doit être envisagé avec une vision
large de l’organisation du travail et analysé dans sa globalité, d’où la nécessité de définir, décrire et
mesurer les dimensions de l’organisation qui ont bougé avec « la crise », en refusant d’établir une
coupure entre l’entreprise et ses salariés. Cette approche économique gagne à s’insérer dans une
démarche multidisciplinaire, notamment sur les descriptions sociologiques des organisations et du
travail et s’intéresse également aux relations inter-firmes notamment en réseaux ou en filières.
Une des originalités du CEE est de promouvoir des dispositifs d’enquêtes statistiques innovants sur
les évolutions du monde du travail en liaison avec d’autres partenaires (DARES, INSEE, SESSI,…)
comme les enquêtes sur les Changements Organisationnels et l’Informatisation1 (COI). Le
développement de ces enquêtes s’effectue en liaison avec le travail conceptuel mené par les
chercheurs en économie, en sociologie mais aussi dans d’autres disciplines (ergonomie, gestion…)
et s’articule avec les travaux de terrain menés auprès de salariés, d’entreprises ou à des niveaux
sectoriels. Au niveau international, un projet de recherche sur la « nouvelle économie Irlandaise
» 2 est envisagé afin d’identifier la combinaison d’institutions et de politiques économiques qui a
permis le rattrapage des années quatre vingt dix.
Les TIC jouent un rôle crucial dans les modes de distribution intégrée où l'intégration signifie une
liaison forte via l'informatique entre tous les protagonistes de la filière (suivi du produit de sa
1
2
Voir en annexe fiche sur le groupe de travail n°4 autour de l’enquête COI coordonné par N. Greenan.
Voir en annexe fiche sur le groupe de travail n°5 FAIR.
5
conception à sa vente). Ainsi, les distributeurs ont investi la filière habillement et y exercent un
contrôle croissant sur l'amont industriel grâce à leur puissance informatique et logistique. Alors que
les industriels raisonnent encore en termes de saisons ou de collections, les distributeurs ont
généralisé la technique de la création permanente qui assure une parfaite adéquation du flux des
produits aux flux des ventes. Ce principe se généralise-t-il dans les autres domaines de la
distribution spécialisée ?
III Références
Cézard M., Gollac M., Rougerie C., 2000, « L’ordinateur, outil de travail et bien culturel », Actes de la
recherche en sciences sociales, n°134, septembre, pp. 22-28.
Courault B., Trouvé Ph. (dir.), 2000, Les dynamiques des PME. Approches internationales, Paris, Puf.
Courault B., 2000, « PME et Innovation : Jeu de dynamiques, instrumentation et confrontations », Actes du
Séminaire de l’Université Technologique de Compiègne, PME et Innovation, Divry C. (dir.), Paris, Ed.
Agir.
Doeringer P., Courault B., Oxborrow L., Parat E., Watson A., 1998, Apparel Production Channels : Recent
Experience and Lessons for Policy from the US, UK, and France, Genève, IIES-ILO, discussion papers,
97/1998.
Entorf H., Gollac M. et Kramarz F., 1999, « Technologies, Wages and Worker Selection » , Journal of Labor
Economics, vol. 17, n° 3, juillet
Faguer J.P., Gollac M., 1998, « Ordinateur universel ou ordinateur personnel ? Clarté et ambiguïté dans la
définition des techniques », in B. Conein et L. Thévenot (dir.), « Cognition et information en sociétés »,
Raisons pratiques, n°8, janvier
Gollac M., Kramarz F., 1997, « L’ordinateur : un outil de sélection ? Utilisation de l’informatique, salaire et
risque de chômage », Revue économique, n°5, vol. 48, septembre
Gollac M., Mangematin V., Moatty F., Saint-Laurent A.-F., 1999, « A quoi sert donc l'informatique ? revue
d'études de cas », in Innovations et Performances, Approches interdisciplinaires, D. Foray et J. Mairesse
(dir.), Paris, EHESS, pp. 77-130.
Greenan N., Mairesse J. et Topiol-Bensaid A., 2001, « Information Technology and Research and Developement
Impacts on Productivity and Skills : Looking for Correlations on French Firm-Level Data », NBER
Working Paper N°8075, in M. Pohjola (ed.), Information Technology productivity and Economic
growth, Oxford University Press, chap. 6, pp. 119-148.
Greenan N. et Mairesse J., 2000, « Computer and Productivity in France : Some Evidence », NBER Working
Paper n°5936, Economics of Innovation and New Technologies, vol. 9, pp. 275-315.
Duguet E., Greenan N., 1997, « Le biais technologique : une analyse économétrique sur données
individuelles », Revue Economique, vol. 48, N°5, pp. 1061-1089, septembre.
Gollac M., Greenan N., Hamon-Cholet S., 2000, « L’informatisation de l’ancienne économie : de nouvelles
machines, de nouvelles organisations et de nouveaux travailleurs », Economie et Statistique, n°339-340,
pp. 171-201.
Moatty F., 2001, « L’écrit au travail : ordre ou indication », in S. Pène, A. Borzeix, B. Fraenkel, (dir.), Le
langage dans les organisations : une nouvelle donne, Paris, L’Harmattan (Langage et Travail), 245 p.
Moatty F., 1998, « Travail, communication, et polarisation spatiale », Revue d'Economie Régionale et Urbaine,
n°2, pp. 185-209.
Moatty F., Valeyre A., 1997, « La polarisation de la recherche-développement industrielle en
France : logique sectorielle ou organisationnelle ? », L'Espace Géographique, n°3, pp. 231-246.
Jeannot G., Valeyre A., Zarifian P., 1999, « Une transformation organisationnelle à France Télécom », Flux
Cahiers scientifiques internationaux Réseaux et Territoires, n°36/37, avril-septembre, pp. 38-45.
Valeyre A., 1998, « Les formes d'autonomie procédurale dans le travail industriel. Disparités sectorielles et
déterminants organisationnels, cognitifs et marchands », Travail et Emploi, n° 76, pp. 25-36.
Coordonnées
contact : Frédéric Moatty,
[email protected] (Tél : 01 45 92 68 16)
secrétariat : [email protected] (Tél : 01 45 92 68 21)
CEE Centre d’Études de l’Emploi
Le Descartes I, 29 promenade Michel Simon, 93166 Noisy-le-Grand cedex
Tél : 01 45 92 68 00 Fax : 01 49 31 02 44
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CERTOP
Centre d’Étude et de Recherche Techniques, Organisations, Pouvoirs UMR CNRS 5044
Université Toulouse Le Mirail
I - Programme "Formalisation des Informations et des Communications dans les
Organisations Professionnelles" (FICOP) animateur G. de Terssac
Equipes de recherche et partenariats
CERTOP : équipe SAP, Structuration des Activités Professionnelles (G. de Terssac, Sociologue,
DR CNRS, Directeur du CERTOP; I.Bazet, ATER en Sociologie).
LAAS : équipe OCSD, Organisation et Conduite de Systèmes Discrets (J. Erschler, Automaticien,
PR à l’INSAT et LAAS CNRS; P.Esquirol, Automaticien, MC à l’INSAT et LAAS CNRS).
LERASS : équipe CHOQ, Changement organisationnel et qualité (A.Mayère, Information et
Communication, HDR, Toulouse III et LERASS; M.Boutary, Gestion, Professeur à l’ESC Toulouse
et LERASS).
Les deux premières équipes ont établi depuis plusieurs années une coopération autour de la
problématique de conduite des systèmes de production (de biens ou de service). Actuellement, elles
sont associées dans un projet de recherche sur la « Distribution de la décision dans les organisations
matricielles » qui est soutenu par le programme PROSPER du CNRS et par la région MidiPyrénées, et pour lequel une doctorante du CERTOP est présente au LAAS. Des collaborations
sont également intervenues, mais de façon plus ponctuelle, entre le LERASS et le CERTOP. Ce
projet vise précisément à initier une telle coopération.
Partenariats académiques envisagés : FERIA, GRP, LGP, EMAC, …
Partenariats industriels envisagés : SYLOB, GEC ALSTHOM,…
1 Contexte et objectifs de la recherche
1.1.contexte
Sans tomber dans le mythe d’une société idéale, sans hiérarchie et fonctionnant désormais en
réseaux, il faut bien prendre acte des profondes transformations liées à l’apparition d’outils
informatiques qui viennent équiper nos actions et en changer, si ce n’est la finalité, du moins les
conditions de leur déroulement. Ainsi des besoins de connaissances apparaissent pour comprendre
non seulement ce que les Systèmes et Technologies de l’Information et des Communications
(STIC) font aux individus, mais aussi ce qu’ils contribuent à faire évoluer dans tous les domaines de
l’activité humaine, et en particulier, pour ce qui concerne ce programme de recherche, dans les
activités de travail : la conception et la fabrication de produits (biens et services), la relation entre
entreprises, le commerce (électronique), etc... Plus généralement, on assiste à un changement
d’échelle et de nature de tous les processus de communication et de décision, puisqu’il y a bien une
extension des informations formalisées, un élargissement sans précédent des alternatives
envisageables, et des efforts visant à une meilleure prise en compte de leurs conséquences probables
et de leurs interconnexions.
1.2. Objectifs
Le projet de recherche est limité aux organisations professionnelles, dont la finalité est de
développer des activités industrielles et de service. Il se situe dans le contexte d’une forte
pénétration des STIC et comporte trois objectifs principaux :
a) L’analyse et la formalisation des organisations en réseau.
b) L’étude des pratiques de rationalisation en relation avec les STIC.
c) L’amélioration de la flexibilité et de la réactivité des processus décisionnels.
a) Il est nécessaire d’analyser le réseau au sein duquel fonctionne l’entreprise, les liens qu’elle tisse
avec ses partenaires (contrat, partenariat, convention, etc) et les formes de coopération qui se
développent. L’intervention du client et des actionnaires rend difficile la définition d’un schéma
d’organisation stable et oblige les décideurs à reconfigurer en permanence l’organisation pour
l’adapter à cet environnement mouvant. Cela exige d’analyser les pratiques de reconfiguration de
l’organisation et les processus qui les guident.
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b) Jusqu’à présent, les informations et les connaissances pour concevoir ou gérer ces organisations
étaient dispersées dans l’entreprise et peu codifiées. Le management s’oriente vers une
formalisation et une informatisation croissantes de ces connaissances. Nous proposons d’étudier la
manière dont l’entreprise renouvelle et étend son système d’information informatisé en codifiant
ses processus (physiques, financiers, techniques, administratifs, décisionnels).
c) La formalisation et la maîtrise des processus coopératifs devient un préalable pour améliorer la
flexibilité et la réactivité des organisations en réseaux. Il convient d’analyser la relation entre les
aspects dynamiques et statiques de l’organisation, entre le temps réel et le temps différé, entre le
prescriptif et le négocié. Il s’agit de contribuer à la définition et au développement des méthodes
et outils d’aide à la décision et à la coopération que requièrent les nouvelles organisations.
2. Contenu du projet
Le projet a pour objet d’analyser et de formaliser les interactions entre un système d’information
et l’organisation pour laquelle il est conçu. Il se situe dans le contexte du développement de
l’implantation des Progiciels de Gestion Intégrés (ERP, Enterprise Resource Planning) qui feront
l’objet d’une analyse approfondie, tant au niveau de leur conception, que de leur insertion et de
leur utilisation. L’analyse portera sur :
la conception des ERP, comme dispositif de partage d’information ou de contrôle. S’agissant
d’un projet de management standardisé, comment s’articule-t-il avec le « tayloring » ? Comment
peut-il être en phase avec une organisation flexible, avec une refonte du travail à laquelle
participent plus activement les opérationnels ?
l’insertion de ce dispositif par l’entreprise utilisatrice. Il s’agit d’expliciter la manière dont est
paramétré et configuré le système en fonction du contexte et des dispositifs déjà
existants (planification, outil d’aide à la gestion ou à la décision). Pour aider cette insertion, des
recherches se développent sur la modélisation de l’entreprise (UEML). Nous confronterons ces
recherches de nature plutôt descendante, à une approche ascendante basée sur l’analyse et l’étude
des usages et des situations réelles.
l’usage des ERP en situation constitue le troisième volet du projet. Dans quelle mesure l’ERP
ainsi implanté s’avère-t-il être en synergie avec les caractéristiques de l’activité productive ? Peuton identifier, sinon des facteurs de réussite, du moins des critères, des dimensions intervenant dans
le développement d’usages pertinents pour l’entreprise, et pour les salariés et collectifs
concernés ?
Du point de vue théorique, les retombées attendues concernent la formalisation des régulations
sociales au sein des théories de l’organisation. Du point de vue pratique, on attend une meilleure
maîtrise des conséquences de cette codification accrue des activités professionnelles et de leur
contrôle.
3. Références
TERSSAC D E G. et D UBOIS P (s/d), 1992, Les nouvelles rationalisations de la production, Ed. Cépaduès,
Toulouse.
TERSSAC DE G. et FRIEDBERG E. (s/d), 1996, Coopération et Conception, Ed. Octarès.
HUGUET M.J., D E T ERSSAC G., E RSCHLER J., L OMPRE N., 1996, « De la réalité à la modélisation de la
coopération en gestion de production », Coopération et Conception, s/d G. de Terssac et E. Friedberg,
Ed. Octarès, p.149-169.
B OUTARY M., 2001, « PME, gestion internationale et systèmes d’information marketing ; au delà des évidences
technologiques », Revue Internationale des PME, vol. 13, n°3-4, pp 19-34.
B OUTARY (M.), 1998, Le traitement de l’information comme élément de performance des entreprises
exportatrices, thèse en sciences de gestion, Université Toulouse 1.
MAYERE A., 2001, Mutations organisationnelles et évolutions des systèmes et activités d’information –
communication, rapport HDR, mai, 255p.
MAYERE A. (dir), 1997, La société informationnelle : enjeux sociaux et approches économiques, Ed.
l'Harmattan.
MAYERE M., M ONNOYER M.C., R OUX A., (en collaboration), 2001, Flexibilisation du travail et systèmes
d'information multimédia en "juste-à-temps", rapport final pour France télécom R&D, avril, 545p.
C AMALOT J.-P, ESQUIROL P, 2000, « Cooperation based on a formal negotiation of constraints », 2nd
Conference on Management and Control of Production and Logistics (MCPL'2000), Grenoble, 5-7
juillet, 5p.
8
B AZET I., DE TERSSAC G., E RSCHLER J.,.HUGUET M.J, T ORRES P., 1999, Approche par contraintes pour
l'analyse des processus de décision/coopération et la conception d'outils d'aide en gestion de production
Rapport LAAS N°99332 Contrat Région N° 9407508, 113p.
B AZET I., DE TERSSAC G., ERSCHLER J, 1998, Les interactions dans la gestion des contraintes, 6ème Colloque
Ergonomie et Informatique Avancée (ERGO-IA'98), Biarritz (France), 4-6 novembre, pp. 289-301.
B AZET I., DE TERSSAC G, 2001, « Analyse sociologique du travail de planification », in Organisation et Gestion
de Production, (s/d B.Grabot et J. Erschler), Ed. Hermès, pp 89-129.
II - Programme "Figures Sociales de l'Internaute" (FSI) animateur Gérard Loiseau
Equipes de recherche et projets
Frank Cochoy (PR Toulouse 2, chercheur au CERTOP-CNRS), Véronique Duffez (Doctorante,
Toulouse 2), Ygal Fijalkow (AR, Toulouse 2, chercheur au CERTOP-CNRS), Viviane Le Fournier
(MC associé - Paris 8, chercheur associé au CERTOP-CNRS), Gérard Loiseau (IR CNRS-CERTOP,
enseignant à Paris 1 et Paris 8), Stéphanie Wojcik (AR, Toulouse 1 ; chercheur associé au
CERTOP-CNRS).
Thématique de recherche
Jusqu’à présent, le développement d’Internet s’est essentiellement poursuivi selon une politique de
l’offre de contenus éditoriaux au détriment de la prise en compte des demandes des usagers finaux,
les internautes. Cette sous-estimation de la demande, des comportements des internautes,
scientifiques, employés, usagers, clients, citoyens, reposait grandement sur l’illusion d’une
technologie dont la simple diffusion entraînerait automatiquement une adhésion des usagers dans
tous les domaines de la vie sociale, politique et économique. Les illusions sur la net-économie, la
démocratie numérique, l’administration électronique, l’ “e-learning ” reposaient en grande partie
sur cette anticipation déterministe des attitudes des internautes.
Dénoncée par les sociologues de la technique, cette conviction a fait long feu. Les médiocres
performances du commerce électronique depuis un an, la minceur des réalisations de démocratie
électronique, la relative lenteur de la mise en place d’une téléadministration, ont eu raison de cette
projection déterministe d’un développement exponentiel de l’appropriation d’Internet. La
situation actuelle incite désormais les acteurs à prendre en considération la réalité de
l’appropriation d’Internet par les usagers. En témoigne par exemple le récent rapport Carcenac
(avril 2001) sur l’administration électronique qui place les administrés au centre du dispositif.
Le groupe FSI (Figures Sociales de l’Internaute) du CERTOP se situe dans une perspective de
recherche qui consiste à entreprendre des investigations qualitatives auprès des internautes, quel que soit
leur statut, usager, client, citoyen, etc…, pour mettre à jour, au delà des innombrables discours
idéologiques sur l’inéluctabilité, les bienfaits et l’imminence de la société de l’information, les réalités et
les formes de l’appropriation sociale d’Internet par des catégories de population diversifiées, dans des
contextes particuliers. Cette démarche sociologique s’inscrit aussi dans une dimension transdisciplinaire
mettant à profit les approches méthodologiques et les problématiques mobilisées en économie, science
politique, information et communication pour l’essentiel.
Fonctionnement du groupe de recherche
Le groupe se réunit tous les mois pour échanger sur les travaux entrepris par ses membres,
accueillir des conférenciers sur sa problématique et organiser l’ensemble de ses activités :
production scientifique individuelle et collective, participation à des colloques, réponse à des
appels d’offre, gestion de contrats, préparation de séminaires, etc…
Des collaborations ponctuelles ou plus régulières existent déjà avec d’autres universités françaises
ou centres de recherche : L’Observatoire de la Communication et de l’Animation Locales du
département de Science Politique de l’Université Paris 1, l’université de Marne-la-Vallée,
l’université Paris 8, le CEVIPOF (FNSP), le GRESEC de l’université Stendhal de Grenoble, le
laboratoire UCE de France Télécom Recherche-Développement, le laboratoire Communication et
Politique du CNRS, etc… Des échanges réguliers fonctionnent aussi avec la Belgique et le Québec et
avec des groupes de travail au sein d’organismes scientifiques comme la Société Française des
Sciences de l’Information et de la Communication (SFSIC), l’Association Internationale de
Sociologie (AIS) et l’Association Internationale des Sociologues de Langue Française (AISLF).
Bibliographie sur la thématique “ STIC ”
COCHOY F., 1999, « Du commerce en face à face au one to one marketing : une révolution ? », Post’Age, La
revue marketing de La Poste courrier international, numéro spécial Marketing, An 2000 : à vous de
nous dire, décembre, pp. 2-3.
9
COCHOY F., 2001, « Le marché maîtrisé », Alternatives économiques, n°190, mars, pp. 66-67.
CORBINEAU B., LOISEAU G., WOJCIK S., (à paraître), “ L’invariance de la démocratie électronique
municipale française ”, in JAUREGUIBERRY F., PROULX S. (dir.), Internet, nouvel espace citoyen ?,
Paris, L’Harmattan.
FIJALKOW Y., 2000, La grève des internautes : une mobilisation d'usagers ou de clients ? 16e Congrès
Mondial de l’AISLF, Québec, 3-7 juillet.
FIJALKOW Y., (A paraître dans la revue Flux), « La régulation clandestine des usagers de France Télécom ».
LE FOURNIER V., 1997, RAPPORT DE RECHERCHE ETUDE EXPLORATOIRE sur les pratiques et les usages des
abonnés professionnels et résidentiels de WANADOO, Wanadoo - France Télécom, septembre.
LE FOURNIER V., 1999, « De l'acte d'abonnement à l'appropriation d'Internet, la lente construction des
pratiques des internautes », Actes du 2ème Colloque International sur les Usages et Services des
Télécommunications à l'heure d'Internet, ICUST, Bordeaux 7-9 juin.
LE FOURNIER V., 2001, « L’adéquation entre l’offre et la demande sur Internet à la confluence de la socioéconomie », Actes du XIIème congrès national des Sciences de l’information et de la communication,
Paris.
LE FOURNIER V., (à paraître), « L’absence des internautes dans la stratégie des éditeurs de la net-économie »,
in JAUREGUIBERRY F., PROULX S. (dir.), Internet, nouvel espace citoyen ? Paris, L’Harmattan.
LOISEAU G., 1998, « Citoyenneté locale et médias numériques: premiers pas ou faux-pas ? », Pratiques
culturelles, communication et citoyenneté, IVème colloque France-Brésil, SFSIC, INTERCOM.
LOISEAU G., 2000, Municipalités et communication numérique, les sites Internet des grandes villes de France
en 2000, Rapport de recherche, L'Observatoire de la Communication et de l'Animation Locales
(LOCAL), Université Paris 1, septembre.
LOISEAU G., 2000, "La démocratie électronique municipale française : au-delà des parangons de vertu",
Hermès, n°26-27, pp. 213-233.
LOISEAU G., 2000, Les sites numériques des municipalités. Bilan, XIIIème Séminaire ENTO, Technologies de
l’information, formation et démocratie locale, Bruxelles, 30 novembre.
LOISEAU G., 2001, « Téléprocédures municipales en France et nouvelles formes de travail », Communication
au Colloque International Du Télétravail aux nouvelles formes de travail dans la société de
l’Information ; Québec, Canada, 15 et 16 mai.
WOJCIK S., 2000, « Territoires et démocratie électronique : le cas des municipalités du Grand Sud-Ouest »,
communication au colloque de l’Association des Ruralistes Français (ARF), Territoires prescrits,
territoires vécus : territorialité au cœur des recompositions des espaces ruraux, Toulouse, 26 octobre.
WOJCIK S., 2001, « La communication politique numérique des villes du Grand Sud-Ouest en 2000 :
perspectives comparatives », Composite, Université du Québec à Montréal.
Coordonnées
contact : Gilbert de TERSSAC [email protected]
CERTOP Centre d’Étude et de Recherche Techniques, Organisations, Pouvoirs, (UMR CNRS
5044)
CNRS-Université Toulouse II
Maison de la recherche, 5, allées Antonio Machado
31058 Toulouse cedex
10
CNAM
Laboratoire d'Econométrie du Conservatoire National des Arts et Métiers
Directeur : Nicolas Curien
Créé par Jacques Lesourne, et dirigé par Nicolas Curien depuis 1999, le Laboratoire d’Econométrie
du CNAM, dont les principaux axes de recherche sont décrits ci-après, oriente actuellement une
grande partie de ses travaux autour de l’analyse des impacts des technologies de l’information et de
la communication sur les mécanismes économiques. D’une part directement, en s’intéressant
spécifiquement à l’économie des réseaux de télécommunications, et notamment d’Internet
(premier axe de recherche, sur l’économie des réseaux) ; d’autre part, plus indirectement, en
examinant les processus coopératifs susceptibles de s’instaurer dans une économie en réseau
(deuxième axe de recherche, sur la théorie du choix social) ainsi qu’en développant des modèles
évolutionnistes en vue de rendre compte des interactions entre agents économiques dans le
commerce électronique de type B to C ou B to B (troisième axe de recherche, sur l’autoorganisation).
I. Equipe de recherche
Nicolas CURIEN (PR, CNAM Chaire « Economie et Politique des Télécommunications »),
Gilbert LAFFOND (PR, CNAM), François MOREAU (MC, CNAM), Emmanuelle
FAUCHART (agrégée, détachée au CNAM).
Chercheurs associés :
Michel GENSOLLEN (France Télécom et ENST Paris), Jean LAINE (CREST et ENSAI),
Jacques LESOURNE (PR honoraire au CNAM).
Le laboratoire d’économétrie est intégré dans le Groupe de Recherche en Economie et Gestion
(GREG) du CNAM, équipe d’accueil du CNRS.
II. Thèmes de recherche
Les activités de recherche du Laboratoire d'Econométrie s'articulent autour de trois thèmes :
l'économie des réseaux et des télécommunications, la théorie du choix social et l'économie
évolutionniste (théorie de l'auto-organisation). Soulignons que les deux premiers thèmes tendent de
plus en plus à être abordés avec les outils du troisième, démontrant ainsi la cohérence de ce
programmes de recherche en apparence assez éclectique.
- l'économie des réseaux et des télécommunications : deux aspects sont principalement
abordés ; d'une part, l'analyse du fonctionnement des marchés et de la régulation dans les secteurs
en réseau, notamment les télécommunications et l'électricité ; d'autre part, l'économie du
commerce électronique et l'étude de l'incidence des processus à l'œuvre sur Internet
sur
l'émergence d'une "nouvelle économie".
- La théorie du choix social : plus précisément la théorie des procédures de vote et, plus
spécifiquement encore, l’étude porte sur l’analyse axiomatique des procédures de choix collectifs,
fondées sur la règle majoritaire ou les méthodes de scores, dans le cas d’un ensemble de décisions de
la forme {0,1} n ; on montre alors que l’application séquentielle de la règle majoritaire peut
conduire à des résultats paradoxaux ; les différents articles publiés ou présentés caractérisent les
restrictions sur le domaine des préférences individuelles permettant d’éviter ces paradoxes.
- L'économie évolutionniste et la théorie de l'auto-organisation : économie industrielle
évolutionniste ; analyse des objectifs et des contraintes des politiques publiques dans un cadre
évolutionniste ; construction de modèles microéconomiques évolutionnistes dont l’objet est de
montrer comment la dynamique des interactions directes entre agents économiques via l’internet
conduisent à restructurer les marchés (désintermédiation dans les transactions, « servicisation » des
biens, segmentation accrue des clientèles,…) ; analyse positive des institutions démocratiques,
définies comme des systèmes dynamiques auto-organisés (développement d'un certain nombre de
modèles dynamiques permettant d’expliquer certains aspects courants de la vie politique qui ne
sont pas prédits par la théorie des jeux non-coopératifs).
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III. Sélection de publications récentes
Economie des réseaux (Nicolas Curien), La Découverte, Collection Repères, 128 p., mai 2000.
« Surfing on the Net as a Source of Market Segmentation : a Self-Organization Approach » (Nicolas Curien,
Emmanuelle Fauchart, Gilbert Laffond, Jean Lainé, Jacques Lesourne et François Moreau),
Communications & Strategies, n° 40, 125-137, 2000.
« Réseaux multiservices, équilibre et dynamique », (Nicolas Curien, Kenza Oubejja), Annales d’Economie et de
Statistique, n° 53, pp. 214-28, 1999.
« Forums de consommation sur Internet, un modèle évolutionniste » (Nicolas Curien, Emmanuelle Fauchart,
Gilbert Laffond, Jean Lainé, Jacques Lesourne et François Moreau), à paraître dans Revue Economique,
2001.
« La libéralisation des télécommunications en Europe » (Nicolas Curien), à paraître dans Flux, 2001.
« Service universel et concurrence, une cohabitation nécessaire » (Nicolas Curien), Sociétal, n° 30, sept. 2000.
« Le financement des infrastructures de télécommunications, interconnexion et service universel » (Nicolas
Curien), Revue d’Economie Financière, n° 51, pp. 195-214, 1999.
« La libéralisation des télécommunications en Europe : le rôle clé des instances de régulation » (Nicolas Curien),
Le service public et le marché, Revue BIC, n° 39, pp. 93-106, 1999.
« Le marché des mobiles : quel avenir en Europe ? » (Nicolas Curien), in Communication mobile : effets
biologiques, Actes du colloque organisé par l’Académie des Sciences les 19-20 avril 2000, Editions
Technique et Communication, 2001.
« Défaillances de logiciels, crise technologique et apprentissage : une approche par l’économie de la
connaissance » (Emmanuelle Fauchart), à paraître dans les Actes du Colloque organisé par le programme
Risques collectifs et situations de crise du CNRS, Bilan et perspectives, 7-9 février 2001, Paris.
« The Electricity and Telecommunications Sectors in Spain : Rapid Change, Regulators at the Crossroads »
(Nicolas Curien), in Liberalisation of Public Utilities in Europe, Oxford University Press, à paraître, été
2001.
« Establishing Independent regulators in France » (Nicolas Curien), in Liberalisation of Public Utilities in
Europe, Oxford University Press, à paraître, été 2001.
« Environnement, long terme et choix industriel : maîtrise des risques et sélection des trajectoires
technologiques » (François Moreau), in Theys J. (ed), L'environnement au XXIème siècle, Germes, Paris,
2001.
« UMTS en France et en Europe : de la théorie à la pratique » (Nicolas Curien), Rapport annuel de la
Commission Supérieure du Service Public des Postes et Télécommunications (CSSPPT), oct. 2000.
« Liberalisation and Regulation of Public Services in France » (Nicolas Curien, Claude Henry), Regulatory
Review 1998/99, Centre for the study of Regulated Industies (CRI), Ed. Peter Vass, University of Bath,
School of Management, pp. 113-30, 1999.
« Le service universel des télécommunications en France » (Nicolas Curien), Service universel, concurrence et
télécommunications, Eds. J.M. Cheffert et alii, Cahiers du Centre de Recherches Informatique et Droit
(CRID), Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix de Namur, Story Scientia, pp.131-42, 1999.
« Technologies de l’information et de la communication » (Nicolas Curien), L’idée de service public est-elle
encore soutenable ?, sous la direction de J.M. Chevalier, I. Ekeland et M.A. Frison-Roche, PUF, pp. 97114, 1999.
« Coordination et réseaux : de l’interconnexion à l’intermédiation » (Nicolas Curien), Réseau et coordination,
Eds. Michel Callon et alii, pp.133-46, Economica, 1999.
« Normes et standards, organisation industrielle et technologie : l’exemple de l’industrie automobile »
(Emmanuelle Fauchart), à paraître dans La compétition par les normes, Ouvrage collectif, Economica,
2001.
IV. Coordonnées
Contact : Nicolas Curien [email protected]
Laboratoire d’Econométrie, Département Economie et Gestion,
Conservatoire National des Arts et Métiers,
2, rue Conté, 75 003 Paris.
Secrétariat : Sophie Bernier
Tél : 01 40 27 25 05, Fax : 01 40 27 27 36, e-mail : [email protected]
12
CREST
(Centre de Recherche en Economie et Statistique)
GRECSTA (Groupe de Recherche en Economie et Statistique
Unité de Recherche Associée 2200 du CNRS
Le CREST (Centre de Recherche en Economie et Statistique) fait partie du GENES (Groupe des
Ecoles Nationales d’Economie et Statistique), qui, en outre, comprend l’ENSAE (l’Ecole
Nationale de la Statistique et de l’Administration Economique), l’ENSAI (l’Ecole Nationale de la
Statistique et de l’Analyse de l’Information). Le Groupe des Ecoles fait lui-même partie de
l’INSEE. (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques).
L’objectif général du Centre est de jouer un rôle actif dans le développement international de la
recherche dans deux domaines principaux :
- la modélisation économique et sociale ;
- la conception et le développement des méthodes statistiques.
Sont associés au GDR plus particulièrement deux composantes du CREST : le laboratoire de
Microéconométrie et le laboratoire d'Economie Industrielle.
Le Laboratoire de Microéconométrie
Le laboratoire de Microéconométrie s’est constitué en 1993 avec pour mission de rassembler les
activités de recherche des membres du CREST dans les différents domaines de la
microéconométrie. Il est composé de chercheurs confirmés (B. Crépon, D. Fougère, M. Gurgand,
T. Kamionka, J. Mairesse, T. Magnac, D. Margolis, J.M. Robin, L. Rioux, S. Roux) et de
doctorants (P.E. Couralet, R. Desplatz, M. Gardes, L. Gobillon, F. Malherbet, A. Prieto, W.
Schwerdt). Depuis octobre 1998, sont également membres du Laboratoire de Microéconométrie
M. Buchinsky (Brown University et NBER) et G. van den Berg (Amsterdam University et CEPR)
qui collaborent étroitement et régulièrement à certains des programmes de recherche du
Laboratoire.
Les thèmes prioritaires auxquels les chercheurs du Laboratoire de Microéconométrie consacrent
leurs travaux sont : les comportements de consommation et d’investissement en capital humain
des ménages, les comportements d’offre et de demande de travail, la formation des salaires, les
mobilités professionnelles et salariales, les comportements de production et d’investissement des
entreprises, la productivité et le progrès technique, la recherche - développement et les
innovations. Le laboratoire organise régulièrement un séminaire interne où sont présentés les
travaux en cours dans le laboratoire ainsi que certains travaux de ses invités et ceux en cours dans
le Département de la Recherche. Le Laboratoire de Microéconométrie co-organise, avec le
Laboratoire de Macroéconomie du CREST, le séminaire hebdomadaire « Econométrie et
microéconomie », où sont principalement exposées des recherches réalisées par de jeunes
chercheurs. Ce séminaire est animé par J. Glachant (Laboratoire de Macroéconomie) et D.
Margolis (Laboratoire de Microéconométrie). Ce séminaire a eu lieu chaque semaine en dehors des
périodes de vacances scolaires (soit 32 séminaires). Par ailleurs, J.M Robin est en charge de
l’organisation du séminaire d’Econométrie Théorique et Appliquée de M. le Professeur E.
Malinvaud, qui a lieu deux fois par mois
Pour ce qui concerne les thématiques du GDR, J. Mairesse a poursuivi, en collaboration avec B.
Hall (University of California at Berkeley) et B. Mulkay (Université des Antilles et de la Guyane),
ses recherches sur l’analyse des comportements d’investissement des entreprises à partir de
données de panel. Pour ce faire, il a essayé d’approfondir à la fois les problèmes de spécification
(concernant notamment les coûts d’ajustements, l’accumulation et la dépréciation du capital et
son coût d’usage) et d’estimation (concernant notamment la mise en oeuvre de la méthode des
GMM et les problèmes posés par la faiblesse et l’exogéneité des instruments). Avec P. Mohnen
(Université du Québec à Montréal), il a repris ses travaux antérieurs sur la modélisation des
13
comportements d’innovation des entreprises, en cherchant à tirer le meilleur parti des nouvelles
informations apportées par les enquêtes communautaires sur ce thème. Avec G. Cette (Banque de
France) et Y. Kocoglu (Université de la Méditerranée), J. Mairesse a entrepris une analyse
comptable des contributions à la croissance économique française des nouvelles technologies de
l’information et de la communication, sur la base des informations disponibles dans les comptes
nationaux, et une réflexion critique sur la qualité et le signification des résultats de ces calculs. J.
Mairesse et L. Turner (Université de Paris 1) ont commencé à exploiter la base de données qu’ils
ont construite concernant les publications et citations sur une vingtaine d’années de 400
physiciens du CNRS. Ils ont cherché en particulier à caractériser les réseaux de collaboration
existant entre ces chercheurs à l’intérieur et entre laboratoires.
D'une manière générale les travaux de J. Mairesse sont centrés sur l'analyse des acttivités de R&D
et d'innovation avec une attention particulière portée aux liens entre innovation technique,
changement organisationnel et mesure des performances.
Publications récentes
“Investment and R&D in France and in the United States,” (avec B. Mulkay and B. H. Hall), dans
Herrman, Heinz, and Rolf Strauch (eds.), Investing Today for the World of Tomorrow, Springer
Verlag, forthcoming 2000.
"Sur l'économie de la recherche," dans Des Sciences et des Techniques : un débat, sous la direction
de R. Guesnerie et F. Hartog, Paris, Editions de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales,
1998, p.331-340.
"Research, Innovation and Productivity : An Econometric Analysis at the Firm Level", (avec B.
Crépon, and E. Duguet), Economics of Innovation and New Technology, Vol.7 n° 2, 1998, p.115158.
"Economie et Econométrie de l'innovation : un tour d'horizon", (avec D. Encaoua, B. Hall, F.
Laisney), Annales d'Economie et de Statistique, n° 49/50, Janvier/Juin 1998, p.1-26. English
Version: "The Economics and Econometrics of Innovation: An Introduction", published in the
same issue, p. 27-51.
Also reprinted in Economics and Econometrics of Innovation, Kluwer Academic Publishers, 2000.
"Production Functions : The Search for Identification" (avec Z. Griliches), in Econometrics and
Economic Theory in the 20 th Century : The Ragnar Frish Centennial Symposium, S.Ström ed.,
Cambridge University Press, 1998, p. 169-203.
"Investissements immatériels, productivité et qualifications ", (avec N. Greenan et A. BensaidTopiol), La Revue Economique, Vol. 50, n° 3, 1999, p. 417-430.
"Innovations et Performances : Trois expériences de collaborations interdisciplinaires" (avec
D.Foray), dans Innovations et Performances : Approches interdisciplinaires, D.Foray et
J.Mairesse eds, Editions de L'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris, 1999, p.9-39.
"La gestion publique des externalités positives de recherche" (avec P. Cohendet, D. Guellec et D.
Foray), dans Innovations et Performances : Approches interdisciplinaires, D.Foray et J.Mairesse
eds, Editions de L'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris,1999, p.367-383. Version
anglaise :"Public Management of Positive Research Externalities" in Doing Business in the
Knowledge-Based Economy: Facts and Policy Challenges, L. Lefebvre, E. Lefebvre and P.
Mohnen eds., Kluwer Academic Publishers, to appear in 2001.
"Does Cash-Flow Cause Investment and R&D? An Exploration Using Panel Data for French,
Japanese, and United-States Scientific Firms ", (avec B. H. Hall, L. Branstetter and B. Crepon),
Innovation,Industry Evolution, and Employment, D. B. Audretsch and R. Thurik eds., Cambridge
University Press, Cambridge, 1999, p.129-156.
14
"Firm-Level Investment in France and the United States : An Exploration of What We Have
Learned in Twenty Years", (avec B. Hall and B. Mulkay), Annales d'Economie et de Statistique, n°
55-56, 1999, p.27-69.
"Using Employee Level Data in a Firm Level Econometric Study", (avec N. Greenan), The
Creation and Analysis of Employer-Employee Matched Data, J. Haltiwanger et al. eds., NorthHolland Co., Amsterdam, 1999, p. 489-512.
"L'industrie française au milieu du XIXème siècle : Les enquêtes de la statistique générale de la
France", (avec Jean Marie Chanut, Jean Heffer et Gilles Postel Vinay). Editions de L'Ecole des
Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris, 2000.
"Computers and Productivity in France : Some Evidence", (avec N. Greenan), in Economics of
Innovation and New Technology, vol.9 (3), 2000, p. 275-315.
“Les technologies de l’information et de la communication en France : Diffusion et contribution à
la croissance économique”, (avec G. Cette et Y. Kocoglu), in Futuribles, n°259, 2000, p. 43-53.
"Information Technology and Research and Development Impacts on Productivity and Skills:
Looking for Correlations on French Firm Level Data", (avec N. Greenan et A. Topiol-Bensaid),
in Information Technology, Productivity and Economic Growth, M. Pohjola ed., Oxford
University Press, forthcoming 2001.
"The Puzzling Relationships Between the Computer and the Economy: An Overview", (avec N.
Greenan and Y. Lhorty), in The Puzzling Relationships Between the Computer and the Economy,
N. Greenan, Y. Lhorty and J. Mairesse eds., MIT Press, forthcoming 2001.
Laboratoire d'Economie Industrielle
Les thèmes de l'économie industrielle couvrent l'étude des entreprises, publiques et privées, et leurs
interactions stratégiques sur les marchés. Le domaine est par essence théorique et empirique.
Sur le plan théorique, est explorée et utilisée une part importante de la microéconomie moderne,
et plus particulièrement :
- la théorie des organisations : économie de l'information, des incitations et des contrats,
- la théorie des jeux et des interactions stratégiques,
- la théorie des enchères,
- la théorie de la concurrence imparfaite et de la réglementation.
Sur le plan empirique, sont utilisées :
- des analyses microéconomiques sur données individuelles (panel, cross-section) et agrégées ;
- des études de cas (relatifs à un secteur ou un type de relations ou d'interaction),
- des expériences.
Sur la thématique du GDR, le LEI se consacre plus partiuclièrement à l'analyse de l'économie et la
régulation de la concurrence en matière de commerce électronique.
Même si le commerce électronique ne représente en 2000 que 0,2 % du commerce de détail en
France, son émergence et son développement sont porteurs d’enjeux considérables du double point
de vue du fonctionnement des marchés et de la politique de la concurrence.
- Du point de vue du fonctionnement des marchés, le commerce électronique se caractérise, du
côté de la demande par :
- un abaissement des coûts de recherche des consommateurs pour toutes les caractéristiques des
biens qui peuvent facilement être décrites « électroniquement » (prix, horaires, dimensions, …).
- un coût de recherche infini pour les autres caractéristiques (toucher d’un tissu, goût d’un aliment
ou d’une boisson).
15
Confrontés au choix entre commerce traditionnel et commerce électronique d’une part, et au sein
de cette dernière forme de vente, entre plusieurs sites différenciés, les consommateurs élaborent
des comportements de demande encore mal cernés.
En ce qui concerne le « business to business », les comportements de demande de biens/services de
la part des entreprises sur « les market places » sont également incertains : ces sites d’échange
interentreprises sont en effet l’occasion de gagner un pouvoir de monopole et de partage
d’informations entre acheteurs dont les conséquences ne sont pas connues.
Du côté de l’offre, les questions sont encore plus nombreuses :
Au-delà de la question de la structure des coûts des entreprises pratiquant le commerce
électronique, (et qui conditionne en partie les possibilités d’entrée sur ce marché), la nature des
interactions stratégiques entre les entreprises de commerce électronique et les entreprises
traditionnelles (certaines d’entre elles étant présentes sur les deux marchés) a été peu explorée :
mode de tarification, choix de différenciation, problèmes liés à la localisation spatiale des
distributeurs, tous ces éléments de la dynamique concurrentielle entre entreprises sont
spécifiquement attachés au développement du commerce électronique.
- Du point de vue de la politique de la concurrence, les remarque précédentes suggèrent de
nombreuses questions. Nous en mentionnons quelques unes à titre d’illustration. Certaines ont trait
à des comportements, d’autres à des structures de marché.
- Du fait de la transparence des prix qu’il autorise, le commerce électronique pourrait faciliter la
collusion entre entreprises, celles-ci étant mieux à même de repérer et de punir les déviants par
rapport à un accord collusif.
- Les bénéfices attendus d’un site de rencontre entre offreurs et demandeurs sont d’autant plus
importants que ceux-ci sont nombreux. Cet « effet de réseau » pousse les entreprises intervenant
de façon électronique à la grande taille, facteur de pouvoir de marché. Deux effets (pro et anticoncurrentiels) sont donc présents.
- Les relations entre producteurs et distributeurs risquent d’être affectées par la vente en ligne si les
producteurs peuvent vendre leurs biens directement aux consommateurs. Là encore, à un effet
direct renforçant l’efficacité économique sont susceptibles de s’opposer des effets contraires dus à
la modification des contrats entre producteurs et distributeurs dans le commerce traditionnel.
- D’une manière générale, un environnement plus concurrentiel du fait d’une plus grande
transparence des marchés ou d’une efficacité accrue peut aussi être porteur d’incitations plus fortes
à la concentration et à la mise en œuvre de comportements collusifs.
Dès lors, l’intensification de la concurrence induite par la présence de firmes « électroniques » doit
être appréciée en tenant compte des changements dans la structure des marchés qu’elle risque de
provoquer.
Le laboratoire d’économie industrielle (LEI) s’intéresse depuis un an à ces nouvelles
problématiques, envisagées sous l’angle des comportements stratégiques et de leurs conséquences
anti-concurrentielles.
Un groupe de travail (voir liste des chercheurs ci-dessous) a permis d’explorer les principaux
articles de la littérature sur ce sujet, et de lancer plusieurs projets de recherche qui s’inscrivent dans
les lignes esquissées ci-dessus.
Liste des chercheurs du LEI concernés par ce thème
- Marie-Laure Allain,; Assistante ENSAE, docteur, chercheur LEI; - Claire Chambolle,; Chargée de
recherche INRA (LORIA); - Marie-Elise Dumans,; Doctorante LEI-Eurequa-Paris I; - Anne
Perrot,; Professeur Université Paris I, directeur du LEI; - Nicolas Riedinger,; Administrateur
INSEE; - Said Souam, ; Professeur Université de Tours, chercheur au LEI; - Patrick Waelbroeck ,;
Docteur, chercheur au LEI; ; S’adjoint à ces chercheurs : - Anne Duchêne Doctorante, CERAS
(ENPS)-Erequa-Paris I
16
CRG
Centre de recherches en Gestion - UMR 7655
École Polytechnique
Directeur : Jacques GIRIN
I Equipe de recherche impliquée dans l’axe NTICS
P-J Benghozi (DR, Cnrs), Anni Borzeix (DR, Cnrs), Denis Bayart (IR, Polytechnique), Hervé
Dumez (DR, Cnrs), Alain Jeunemaître (DR, Cnrs), Thomas Paris (ingénieur associé), Emmanuelle
Vaast (doctorante), Yannick Bigot (Doctorant), Alberto Bono (Doctorant), Corentin Curchot
(Doctorant), Christine Bitouzet (Doctorante).
II NTICS : Organisation des firmes et structuration des marchés
Le CRG développe depuis plusieurs années un axe de recherche consacré aux Nouvelles
Technologies de l'Information et de la Communication.
Actualité théorique de la question
La vogue actuelle de l'Internet et des technologies de l'information et de la communication masque
qu'au-delà de l'effet de mode l'adoption de ces technologies s'inscrit dans la longue histoire de
l'informatisation des organisations et des échanges et obéit à des principes économiques
relativement immuables. Toutefois, l'accélération et la croissance très rapide du phénomène
marquent également des changements profonds et structurels qui touchent aujourd'hui tout autant
la vie interne des organisations, les relations des marchés et les pratiques des agents que la façon de
penser et de conceptualiser les phénomènes organisationnels et économiques. Pour de nombreux
observateurs de la vie de l'entreprise, la capacité d'utiliser les technologies de l'information et de la
communication s'est révélée être, ces dernières années, une composante cruciale dans la stratégie
compétitive des entreprises (Keen 1988, Porter & Millar 1985 ou Runge 1988 notamment). Ces
technologies ont permis d'améliorer les mécanismes et les procédures de contrôles (Beniger 1986),
ont donné une plus grande flexibilité et une moindre dépendance à l'égard du marché, des
compétences spécifiques (Walton 1989, Sproull & al. 1986) en contribuant à redéfinir les
frontières habituelles de la concurrence (Cash et Konsynski 1985).
À priori, ces questions ne sont pas nouvelles. L'implantation de toute nouvelle technologie
s'inscrit dans un cadre organisationnel déterminé, qu'elle contribue en retour à modifier. Certaines
évolutions internes aux entreprises (décisions d'investissements, organisation du travail,
développement de compétences...), sont rendues possibles par les systèmes techniques. D'autres,
externes, modifient l'activité, l'environnement et le comportement des agents avec lesquelles une
firme est en contact. Depuis sa fondation, le CRG s'est d'ailleurs toujours intéressé à la question de
la technologie et à sa place dans les entreprises. Des travaux anciens ont porté sur
l_automatisation de l'industrie (Bayart et Berry, 1984), la robotique (Midler, 1989) le
développement de l'informatique (Berry, 1979) et de la bureautique (Bouchiki, 1988), la gestion et
le développement des innovations (Benghozi, Midler, 1989). Ces travaux rejoignaient ceux des
économistes, gestionnaires ou sociologues du travail portant sur les relations entre technologie et
organisation.
Mais la nature des modes d'appropriation et des transformations portées par les TIC a conduit le
CRG à considérer ces technologies particulières comme un objet de réflexion et de recherche en soi
et non comme une forme singulière de technologie. Le CRG a ainsi développé depuis plusieurs
années, un programme de recherche important sur les technologies de l'information, de la
communication et du multimédia, sous l'impulsion et la direction de PJ. Benghozi. Ce programme
de recherche constitue désormais un axe à part entière dans l'activité du laboratoire.
Dispositif de recherche
17
Le programme développé sur les TIC repose sur l'expérience du CRG dans l'étude et l'analyse des
relations entre technologies et organisation, mais aussi des modes managériales. Il se fonde sur
quelques principes directeurs qui permettent d'aborder les TIC d'un regard original par rapport à la
plupart des réflexions actuelles portant sur ces technologies. Ces principes consistent à s'appuyer
sur des études longitudinales afin de prendre du recul par rapport à des changements fréquents et
très médiatisés, à privilégier l'observation et le recueil d'analyses empiriques, au plus près des
pratiques professionnelles, afin d'échapper aux discours prospectifs, interprétations et effets
d'annonces, à accepter d'entrer dans la compréhension des dispositifs techniques car ces derniers
constituent le support central des ajustements et des évolutions.
Ce programme s'organise aujourd'hui autour de trois thèmes qui portent plus particulièrement sur
l'organisation et les structures productives, les impacts de filière et les formes de marché, les
mécanismes sectoriels de régulation.
1. Organisation et structures productives
Cette orientation vise à explorer le cadre organisationnel dans lequel s'inscrivent les nouveaux
systèmes technologiques d'information et de communication, en étudiant les évolutions internes
aux firmes, provoquées ou rendues possibles par ces systèmes.
Le caractère transversal et "universel" des applications permises par les TIC nous a conduit, dans
cette première orientation, à favoriser plutôt une approche par grandes catégories de technologie
plutôt que par grandes fonctionnalités d'entreprise (commercial, production...). Ces technologies
d'entrée sont plus précisément : le courrier électronique et le travail coopératif, les intranets, les
progiciels intégrés, les systèmes de diffusion sélective d_information, les plateformes et réseaux
interentreprises, les outils multimédia. Les travaux développés visent à préciser les mécanismes de
décision et les conditions de mise en oeuvre, les dynamiques d'appropriation et d'apprentissage, les
effets structurels et les impacts en termes d'organisation et de métier. Nous nous appuyons, pour
ce faire, sur plusieurs types de matériaux : analyse comparative entre entreprises, suivi de la mise
en oeuvre et des utilisations d'applications techniques dans le cadre d'études longitudinales d'une
organisation. Les résultats obtenus sont enrichis et validés par la co-animation, par le CRG, de
deux séminaires de recherche consacrés à internet et l'entreprise d'une part, l'entreprise en réseau
d_autre part .
2. Structuration des filières et modèles de marché
Alors que le volet précédent aborde la question des TIC dans une problématique centrée sur
l'organisation interne des firmes, le deuxième volet du programme de recherche s'intéresse
essentiellement à l'environnement sectoriel de l'entreprise et au contexte de marché. Une partie
concerne les relations interentreprises dans les filières industrielles (transformation des chaînes de
valeur ajoutée, réorganisation des acteurs et des fonctions dans les filières, structuration de réseaux
d'entreprises). L'autre partie analyse le développement de nouveaux modèles d'affaires liés à
l'Internet transformant les modes de production et de définition des biens tout comme les formes
de leur commercialisation et les conditions économiques de viabilité des activités.
Les projets développés dans le cadre de cet axe reposent pour une part sur des analyses
monographiques sectorielles et de filières (textile-habillement, musique, cinéma et audiovisuel,
industrie des télécommunications notamment), pour une autre part par une réflexion plus
systématique sur les modèles d'affaires économiques qui se font jour sur internet (caractérisation,
identification des formes de services et de consommation, rentabilité). Un séminaire de recherche
portant sur ces Business economic models, mis en place depuis deux ans, a permis d'engager ce
travail comparatif à partir des interventions des responsables des plus grands sites français de
commerce électronique.
3. Mécanismes sectoriels de régulation
Au-delà des comportements et des jeux d'acteurs, le développement des TIC met également en
lumière l'existence de mécanismes sectoriels et institués visant à répondre aux difficultés locales de
la gestion telles que les conflits de rationalité entre agents économiques, la prévention de
comportements opportunistes, l'absence de structures et d'organisations stables ou les nécessités de
18
l'évaluation. Dans le cadre du programme, nous avons été conduits à étudier plus spécifiquement
certains de ces mécanismes.
Références
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Society, Harvard University Press, Cambridge (Mass.).
CASH J.L., KONSYNSKI B.R., 1985 : "IS Redraws Competitive Boundaries", Harvard Management Review,
March-April.
KEEN P., 1988 : Competing in Time : Using Telecommunications for Competitive Advantage, Ballinger
Publishing Company, Cambridge (Mass.).
PORTER M.E., MILLAR V.E., 1985 : "How Information Gives You Competitive Advantage", Harvard
Business Review, July-Aug., pp.149-160.
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Washington D.C.
SPROULL L., Kiesler S., 1986, "Reducing Social Contexte Cues : Electronic Mail in Organisational
Communication", Management Science, 32 (11), pp.1492-1512.
WALTON R.E, 1989 : Up and Running : Integrating Information Technology and the Organisation, Harvard
Business School Press, Boston (Mass.).
III Bibliographie indicative
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ABECASSIS C., 1999 : « Technologies de l’information et filière : dimensions clés et idéaux-type à partir du
cas de l’habillement », Thèse de Doctorat de l’Ecole Polytechnique, spéc. Gestion, 4 novembre.
ABECASSIS C., BENGHOZI P.J., 1999 : « Nouvelles technologies et réorganisation des filières industrielles :
le cas de l_habillement », Systèmes d’Information et Management, n°2, vol.4, pp. 91-113.
D. BAYART : « L’Information voyageurs en Gare du Nord - Pertinence et système organisationnel », Les
Annales de la Recherche Urbaine, n°71, 1996, pp.112-119.
ARTILLAN S., BIGOT Y., MYRIAM L., 1999 : « Identification de contraintes techniques, humaines et
organisationnelles structurant un système d'information élaboré », Colloque Ile Rousse 99, Journées
d'étude sur les systèmes d'information élaborée, 27 septembre-1er octobre, 22 p.
BAYART D., BERRY M., 1984 : Propos raisonnables sur l'automatisation de l'industrie. Programme
A.M.E.S., Ministère de la Recherche/C.R.G., février 1984.
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travail présidé par E. Brousseau et A. Rallet, Commissariat Général du Plan, mai, pp. 161-230.
BENGHOZI P.J., 2000 : « Ecrit électronique et nouvelles formes d_organisation des entreprises. Du courrier
électronique au commerce électronique », CNET, rapport de synthèse, Mars 2000.
BENGHOZI P.J., 1998 : « De l’organisation scientifique du travail à l’organisation scientifique du client.
L’orientation-client, focalisation de nouvelles pratiques managériales », Réseaux, n°91, septembreoctobre, pp. 13-30.
BENGHOZI P.J., KAVASSALIS P., SOLOMON R.J., 1996 : “The Internet : a Paradigmatic Rupture in
Cumulative Telecom Evolution”, Industrial and Corporate Change, vol. 5, n°4, pp. 1097-1126.
BENGHOZI P.J., HENRY E., RAVIX J.T., ROMANI P.M., SEGRESTIN D., 1996 : « Normalisation,
certification et organisation de l'industrie », Revue d'Economie Industrielle, n° spécial, mars,
BENGHOZI P.J., LICOPPE C. (co-éditeurs), 1998 : Numéro spécial, Droits de propriété intellectuelle, Réseaux.
BENGHOZI P.J., Paris Th., 1999 : “Authors Rights and Distribution Channels : an Attempt to Model
Remuneration Structures”, International Journal of Arts Management, vol. 1, n°3, Spring, pp. 44-58.
BENGHOZI P.J., CHARUE-DUBOC F., MIDLER C. : Innovation based competition & Design Systems
Dynamics, Paris, L'Harmattan, 2000.
BENGHOZI P.J. : « Technologies de l'information et organisation : de la tentation de la flexibilité à la
centralisation », Revue Gestion 2000, 2, mars-avril 2001, pp.61-80.
BENGHOZI P.J., PARIS Th. : « L'industrie de la musique à l’âge d’internet », Revue Gestion 2000, 2, marsavril 2001, pp.41-60.
BENGHOZI, P.J. : in : Cinéma, audiovisuel, nouveaux médias, la convergence : un enjeu européen ? ( coord.
par S-M. Peten, F. Sojcher, Y . Thiee), L'harmattan, 2001, Préface, pp. 5-7, " L'audiovisuel : exception
culturelle ou exception économique ? ", pp.15-24.
19
BENGHOZI P.J, P. FLICHY, A. D'IRIBARNE : coordination du dossier " Internet en entreprise ", Réseaux,
vol.18, n°104/2000 (" Présentation ", pp. 9-12, "Le développement des NTIC dans les entreprises
françaises. Premiers constats", pp. 31-58.
BENGHOZI P.J. : « Inciter, protéger, rémunérer : quels droits pour quels auteurs », (en coll. avec T. Paris),
Commissariat Général du Plan, Juin 1997.
BENGHOZI P.J. Actes du séminaire sur les Business Economics models, CRG, Juin 2001
BENGHOZI P.J., C. LICOPPE, A. RALLET : Internet et commerce électronique, Réseaux, 2001, vol.19,
n°106.
BITOUZET C., 2000 : « Les communautés d_intérêt à l’heure d’internet , ou les barbares contre les rentiers »,
Revue Française de Marketing, n°176, 2000/1.
IV Coordonnées
contact : Pierre-Jean BENGHOZI [email protected]
(secrétariat Michèle BRETON) [email protected]
CRG Centre de Recherche en Gestion de l'Ecole Polytechnique
1 rue Descartes 75005 PARIS
Tél. : 01 55 55 83 51, 01 55 55 84 09
Fax : 01 55 55 84 44
http://crg.polytechnique.fr
20
CSO
Centre de Sociologie des Organisations - UPR CNRS 710
directeur : Erhard Friedberg
I. Equipe de recherche concernée par les TIC
Trois chercheurs : Henri Bergeron, Erhard Friedberg, Francis Pavé
Trois doctorants : David Muhlmann, Olivier Tirmarche, Julien Vernardet
Un chercheur associé : Corinne Dequecker
L’équipe de recherche intéressée par les TIC est susceptible de croître.
II. Thèmes de recherche
Plusieurs opérations sont en cours, dont quelques unes depuis longtemps. La plus ancienne est celle
de Françis Pavé qui suit l'introduction de la carte Vitale, et qui continue par ailleurs ses recherches
déjà anciennes sur l'utilisation de l'informatique dans les organisations.
Depuis les deux dernières années, nous avons en outre lancé :
- Une thèse sur Internet et l'industrie des média (presse et TV).: Julien Vernardet sous la direction
d’Erhard Friedberg
- Une thèse CIFRE chez un constructeur de logiciels sur l'utilisation des nouveaux logiciels de
groupware dans les organisations de service. David Muhlmann sous la direction d'E. Friedberg
- Une autre thèse CIFRE avec France Telecom sur le courtage en ligne et ses effets sur
l'organisation du secteur. Olivier Tirmarche sous la direction de Chritian Licoppe et d'Erhard
Friedberg.
Un travail de recherche d'une année sur l'utilisation des NTIC par les constructeurs automobile et
ses effets sur la structure du secteur automobile. Corinne Dequecker (chercheur associé au CSO)
sous la direction d'Erhard Friedberg Nous avons en préparation deux autres recherches :
- d'une part, l'utilisation des NTIC par les collectivités territoriales en France et en Allemagne.
Nous avons soumis pour une bourse à l'action incitative ville, et nous espérons l'obtenir. La
recherche sera effectuée sous la direction d'Olivier Borraz.
d'autre part, le suivi pendant plusieurs années (grâce à une recherche lourde suivie d'un travail de
thèse) de l'informatisation es réseau de santé. Ce travail sera mené sous la direction conjointe de
Henri Bergeron et d'Erhard Friedberg.
21
III Publications récentes
David Muhlmann, Sociologie du Travail, article dans un numéro spécial à paraître.
IV Coordonnées
contact : Erhard FRIEDBERG
[email protected]
CSO Centre de Sociologie des Organisations - UPR CNRS 710
19 rue Amélie, 75007 Paris.
Tél : 01 40 62 65 70
Fax : 01 47 05 35 55
22
FORUM
Fondement des Organisations et des Régulations dans l’Univers Marchand
Université Paris X - UMR 7028
I. Equipe de recherche
FORUM (Fondement des Organisations et des Régulations dans l’Univers Marchand) est une
UMR CNRS-Université de Paris X. L'équipe comprend 55 chercheurs seniors, 10 personnels
administratifs et 66 doctorants.
FORUM est spécialisé en économie des institutions et s'intéresse à l'influence de ces
dernières sur les activités économiques. Afin d'approfondir l'analyse d'un certain nombre de
phénomènes micro et macroéconomiques, les chercheurs de FORUM analysent les déterminants
des dispositifs de coordination tels que les institutions, les organisations, les conventions, les
contrats. Ces recherches sont structurées autour de quatre départements : Economie Monétaire et
Financière (M. Aglietta), Economie du Travail (F. Eymard-Duvernay), Economie de la
Technologie, de la Firme et de l'Industrie (E. Brousseau), Economie du Développement (P. Hugon)
En sus, FORUM est au cœur de deux fédérations :
L'Ecole doctorale Economie-Organisation-Societe regroupe 16 DEA consacrés à l'analyse
des organisations, des institutions et des dynamiques macroéconomiques et sociales en Economie,
Gestion, Histoire, Sociologie, notamment. EOS fédère des équipes d'accueil de plusieurs
établissements en particulier l'Université de Paris X, l'Ecole Polytechnique, l'Ecole des Mines de
Paris, l'ESSEC et l'ESCP.
"Capitalisme et Démocratie" est une fédération de recherche du CNRS qui regroupe 12
centres équipes qui s'intéressent aux relations croisées entre l'analyse des institutions sociopolitiques et les phénomènes économiques et sociaux.
II Thèmes de recherche
L'arrivée récente d'Eric Brousseau au sein de Forum est l'occasion d'une réorientation des
travaux du département "Industrie, Technologie, Organisation, Mondialisation" vers l'analyse de la
microéconomie de la "Nouvelle Economie" en se focalisant en particulier sur les phénomènes
organisationnels et institutionnels.
Cette orientation s'est notamment traduite par la création d'un DEA "Technologie,
Réseaux, Globalisation" centré sur l'analyse des composantes technologiques et organisationnelles
du nouveau régime de croissance marqué par une systématisation de l’effort d’innovation, une
organisation en réseaux flexibles et la globalisation des marchés et des industries. L’objet du DEA
est de fournir les outils analytiques et les connaissances permettant de comprendre, analyser et
maîtriser les mutations en cours. Il met l’accent sur l’aspect organisationnel et institutionnel de
ces changements, mais aussi sur la dynamique des processus d’innovation et les problèmes
d’organisation et de concurrence dans l’espace.
Eric Brousseau travaille depuis plusieurs années sur les changements organisationnels
associés à la diffusion des TIC dans l'économie et sur l'économie des Droits de la Propriété
Intellectuelle. Une équipe composée de 5 chercheurs, n'appartenant d'ailleurs pas tous à Forum (S.
Saussier, C. Bessy, D. Carré, M. Fares, D. Chabaud) et d'une dizaine de doctorants et postdoctorants s'est progressivement formée. Elle est associée à des séminaires et des projets de
recherche menés au sein de Forum ou en coopération avec d'autres équipes, notamment ATOM,
l'ADIS, France-Télécom RD UCE, le CEE, l'ENST et l'ENST-B en France, le MERIT, la
Stockholm School of Economics, les Universités de Padoue et Camerino, l'Université d'Irvine, à
l'étranger. À mesure du développement de nouveaux projets, cette équipe est en voie
d'élargissement, notamment au sein de Forum.
23
L'équipe "Industrie, Technologie, Organisation, Mondialisation" développe à ce jour
plusieurs projets de recherche en lien étroit avec les objectifs du GDR
Économie du Commerce Electronique : dans le cadre du programme IST de l'Union
Européenne (projet e-Welfare coordonné par Forum), d'une bourse de recherche de la NSF et d'un
financement par le programme PREDIT (Ministère de l'Equipement et des Transports), plusieurs
enquêtes sont menées et portent sur des comparaisons internationales et intersectorielles des
modalités de développement du commerce électronique. Il s'agit d'identifier les modèles qui se
développent dans différents contextes industriels et institutionnels et d'analyser leurs impacts,
notamment en matière d'efficacité et de répartition.
Economie de l'Internet : dans le cadre de séminaire et de projets de publication collective,
notamment, plusieurs recherches sont menées sur les logiques d'intermédiation et de coordination
propre à un réseau décentralisé et sur les modalités efficaces de régulation de tels réseaux.
Economie des Droits de la Propriété Intellectuelle : Dans le cadre de collaborations avec
l'INPI et le Ministère de l'Industrie, en France, avec la Licensing Exectutive Society, au plan
international, des travaux sont menés sur les cadres institutionnels propices à la sécurisation et à la
diffusion des inventions et œuvres de l'esprit. Des réflexions sur les régimes optimaux de DPI dans
l'économie numérique sont également en cours.
Changement organisationnel et informatisation. Dans le cadre du programme COI, un
travail est mené sur les trajectoires d'investissement en TIC et de changement organisationnel des
firmes françaises à la fois pour mieux identifier les modèles organisationnels associés à la diffusion
des TIC et évaluer les performances des mutations conjointes des réseaux informationnels et des
organisations.
III Publications récentes :
Brousseau E. , "The Governance of Transaction by Commercial Intermediaries: An Analysis of the Reengineering of Intermediation by Electronic Commerce", International Journal of the Economics of
Business , vol. 8, N° 3, forthcomming, 2002
Brousseau E., "Internet Regulation : Does Self-Regulation Require an Institutional Framework ?",, Vth Annual
Conference of the International Society for New Institutional Economics (ISNIE), Berkeley, California,
USA, September 13-15, 2001,
Brousseau E. & N. Curien (sld). Economie de l'Internet, Numéro Spécial, Revue Economique, à paraître,
septembre 2001
Brousseau E., "Complémentarités et Concurrence entre Institutions Publiques et Privées : le cas de la Régulation
de l'Internet", Revue Economique, Numéro Spécial, "Economie de l'Internet", à paraître, septembre 2001
Brousseau E. , "Commerce Electronique : Ce que disent les chiffres et ce qu'il faudrait savoir", Économie et
Statistique , N° 339-340, 2000 – 9/10, p. 147-170
Brousseau E., C. Bessy & S. Saussier, "Institutional Environment and the cost of Transacting Intangibles: The
Case of Technology Licensing Agreements", Proceedings from the Fourth Annual Meeting from the
International Society for New-Institutional Economics (ISNIE), Tuebingen, Germany September 2000
Brousseau E., E. Böhlin & S. Hulten (eds), Innovation in the Telecommunication Industry, Special Issue ”,
Economics of Innovation and New Technology, forthcoming, 2000
Brousseau E., A. Rallet (sld), Technologies de l’Information, Organisation et Performances Economiques,
Commissariat Général du Plan, Paris, September 1999.
Brousseau E., “What Institutions to Organize Electronic Commerce: Private Institutions and the Organization of
Markets ”, Economics of Innovation and New Technology, forthcoming vol. 9, 1999
Brousseau E., C. Bessy, “Technology Licensing Contracts: Features and Diversity”, International Review of
Law and Economics, vol. 18, pp. 451-489, December 1998
Brousseau E., A. Rallet, “Beyond Technological or Organizational Determinism: A Framework to Understand
the Link Between Information Technologies and Organizational Changes”, in S. MacDonald, G. Madden
(eds), Telecommunications and Socio-economic Development, North Holland, Elsevier Science, 1998,
pp. 245-262
Brousseau E., B. Quélin “Asset Specificity and Organizational Arrangements: The Case of the New
Telecommunications Services Market”, Industrial and Corporate Change,vol 5, N°4, dec. 1996, pp.
1205-1230
Brousseau E., P. Petit & D. Phan (eds) Mutations des Télécommunications, des Industries et des Marchés,
Economica, Coll. ENSPTT, Paris, 1996
24
Brousseau E., “Contracts as Modular Mechanisms: Some Propositions for the Study of “Hybrid Forms””,
International Journal of the Economics of Business , vol. 2, N° 3, November 1995, pp. 409-439
Brousseau E., “EDI and Inter-Firm Relationships: Toward a Standardization of Coordination Processes ?”,
Information, Economics and Policy , vol. 6, N°3-4, 1994, pp. 319-347
IV Coordonnées
contact : Eric BROUSSEAU [email protected]
FORUM, Université de Paris X, Bâtiment K : Maison Max Weber, 200 avenue de la république
F-92001 Nanterre Cedex France
Tel: (33) 01.40.97.59.22 Fax: (33) 01.40.97.59.07
25
GET
Groupe des Ecoles de Télécommunications : ENST, ENST Bretagne, INT
Le GET (Groupe des Ecoles de Télécommunications) est un établissement public
administratif qui rassemble les trois écoles des télécommunications de l’ENST, de l’ENST Bretagne
et de l’INT. Sous la tutelle du Secrétariat d’Etat à l’Industrie, il a vocation à former des ingénieurs
et des cadres commerciaux dans le domaine des TIC. Chacune des Ecoles appartenant au GET est
un carrefour privilégié de rencontres entre disciplines des sciences exactes et des sciences humaines
et sociales. Cela justifie d’autant mieux la démarche du GET vis à vis du GDR en cours de
constitution.
INT
Equipe de recherche concernée : S. CRAIPEAU (MC), Y. FRONDA (Chargé d'enseignementrecherche), M.C. MONGET (IE), J.L. MORICEAU (MC)
L’Unité d’Etudes et de Recherche TEMATIC du Département Sciences de Gestion de
l’Institut National des Télécommunications, membre du Groupe des Ecoles de
Télécommunications, manifeste son vif intérêt à participer à la création du GDR « TIC et
Société ».
TEMATIC est organisé en laboratoires dont les principaux axes de recherche, définis autour
des usages et services des TIC, sont les suivants :
Usages et services des mobiles Usages et services des TIC par les grands comptes
Finance et TIC
Prévision de la demande de services de TIC, tarification, facturation
Handicap et TIC
Usages professionnels des TIC
Stratégies dans les TIC
Droit et usage des TIC
Téléenseignement, téléformation
Une liste des publications des membres de TEMATIC peut être consultée à l’adresse
suivante : http://www.int-evry.fr/index/index_ens.html
Parmi les axes de recherche ci-dessus référencés un thème pourrait donner lieu à des
recherches approfondies, dans le cadre de ce groupe de recherche « TIC et Société ». Il s’agit des
implications sociales des NTIC et processus d'innovation : étude des modes de diffusion et
d'appropriation des NTIC, notamment dans les organisations, analyse des interactions entre
processus de décision et usages. Il s’agit d’étudier plus avant les nouveaux types de rapport au
travail, les nouveaux modes d’articulation entre appartenance, identité et activité, la façon dont
l’usage professionnel des TIC participe à la recomposition des collectifs de travail au travail.
Nos recherches, posant les questions des modes de contrôle du travail, de la sociabilité et des
identités au travail, des modes de coordinations dans l’entreprise, se trouvent ainsi à l’intersection
de différentes disciplines : sociologie, gestion et sciences de l’information et de la communication.
La mise en place d’un GDR sur le thème TIC en société nous permettrait de mieux opérer les
confrontations nécessaires entre ces divers points de vue.
Mme Sylvie CRAIPEAU représentera TEMATIC au sein du GDR « TIC et Société ».
Bibliographie :
Craipeau S, L’entreprise commutante, ou, travailler ensemble séparément, à paraître octobre 2001, éditions
Hermès.
26
Briole A, Craipeau S, « Le groupware, une technique structurante pour les PME de service », Réseaux, vol 18,
n°104/2000
Carré D, Craipeau, S, « « Entre délocalisation et mobilité : analyse des stratégies entrepreneuriales de
télétravail, Technologies de l’Information et Société, vol 8, n°4, 1996
Briole A, Craipeau S, « Le groupware et/ou le groupe : vers de nouveaux modes de coordination dans
l’entreprise ? », actes du colloque de l’AIM, Namur, mai 1995
Craipeau S, « La télématique dans l’entreprise, naissance de l’organisation flexible », in N. Alter
(dir) Informatiques et management : la crise, La Documentation Française, 1985
ENST Bretagne
Equipe de recherche concernée G. DANG N’GUYEN (PR, responsable du département), B.
LELOUP ((Chargé d'enseignement-recherche), V. LETHIAIS (MC), D. PHAN (MC), B. SEYS
(MC), R. WALDECK (MC).
Le département Economie Sciences Humaines de l’ENST Bretagne oriente ses recherches
suivant deux axes majeurs.
Le premier utilise les outils de l’économie industrielle (notamment l’économie des réseaux)
pour analyser les évolutions sectorielles dans le domaine des technologies de l’information. Les
principaux champs d’application concernent l’économie de l’Internet et des mobiles (nouvelles
formes de concurrence et d’usage) et à l’occasion la régulation des télécommunications. Il mêle des
travaux théoriques (modélisation) et appliqués (enquête sur les comportements d’usage de
l’Internet par les PME, analyse économique des réseaux métropolitains). L’analyse des usages
s’appuie sur le réseau de recherche en cours de constitution « MARSOUIN » (Môle Armoricain de
Recherche sur la Société de l’Information et les Usages d’Internet)
Le second champ a trait à l’économie cognitive appliquée à l’Internet selon deux
perspectives :
- L’analyse des interactions multi-agents d’une part, et l’analyse des processus de décision
économiques individuels en situation d’incertitude d’autre part. La première approche travaille
plus particulièrement sur la formation des réseaux de relations et d’influence à partir de
comportements d’interaction prédéfinis ou donnant lieu à des apprentissages.
- La deuxième approche étudie quant à elle les modes opératoires d’apprentissage individuels
associés aux usages et aux situations de décision.
Ces deux approches sont complémentaires. Elles recourent à la simulation, utilisent des
modèles informatiques distribués de résolution de problèmes par agents logiciels (plate forme
multi-agent Moduleco) et s’appuient sur des techniques de mathématiques et statistiques
appliquées. Le commerce électronique et les usages de l’Internet sont les domaines d’applications
privilégiés.
Publications
DANG-NGUYEN G., PHAN D. (2000) Economie des Télécommunications et de l’Internet , Economica, Paris,
2000.
DANG NGUYEN G., T. PENARD (2000) « Les accords d'interconnexion dans les réseaux de
télécommunications : des comportements stratégiques aux droits de propriété », Revue d'Economie
Industrielle, n° 92, p.297-316.
PENARD T. et G. DANG NGUYEN (2001) "Interaction et coopération en réseau : un modèle de gratuité", à
paraître dans la Revue Économique, Numéro Spécial Économie de l’Internet.
DANG NGUYEN G., T. PENARD (2000) " Internet Economics : a New Form of Cooperation ? ", in B. Belloc
et A. Plunket (Eds.), Industrial Cooperation : Diversity and Synthesis, Edward Elgar, à paraître.
DALLE J.M., JULLIEN N. (2000) “NT vs. Linux, or some explorations into the economics of Free Software,”
in BALLOT G. & WEISBUCH G. (eds), Applications of Simulation to Social Sciences, Hermes : Paris,
p.399-416.
LELOUP B., L. DEVEAUX (2001) “Dynamic Pricing on the Internet: Theory and Simulation,” Electronic
Commerce Research, Special Issue on Electronic Market Design 1, n°3, p.53-64.
27
LELOUP B., L. DEVEAUX (2000) “Bayesian Learning for E-commerce,” Learning’s w.w.w., Web Based
learning, Wireless Based Learning, Web Mining, K. Zreik Editeur, Europia, Paris, France, p.91-105.
PHAN D., T. SOMMER (2000) “Governance and Technological Change : Transaction Costs in TelcoEquipment Supplier Networks,” in : E. Bohlin, K. Brodin, A. Lundgren, B. Thorngren (eds.)
Convergence in Communications and Beyond ; Elsevier Science, Amsterdam, p.141-172
Coordonnées ENST Bretagne
Responsable : G Dang Nguyen
mél : [email protected]
ENST Bretagne
Département Economie Sciences Humaines
BP 832 29285 Brest cedex
Tél : 02 98 00 13 40 Fax : 02 98 00 11 73 http://www.enst-bretagne.fr
ENST
Equipe de recherche concernée M. BOURREAU (MC), C. CHARBIT (MC),
DAVIDOVICI-NORA (MC), V. FERNANDEZ (MC), G. GAMOT (MC), M.
GENSOLLEN (Chercheur associé), J.S. LANTZ (MC), POGOREL (PR, responsable du
département EGSH).
Dans l’approche économique des Technologies et de la Société de l’Information, le
département Economie-Gestion de l’ENST privilégie les thématiques suivantes : effets
organisationnels des TIC, économie et régulation des réseaux, économie de l’Internet, économie
du commerce électronique.
L’approche intégrative de l’analyse des TSI, mobilisée par le département, a pris toute sa
dimension avec le démarrage en septembre 2000 du projet de recherche STAR (Socio-economic
Trends Assessment for the digital Revolution), réalisé en association avec quatre centres de
recherche européens. Ce projet est le plus important projet de recherche socio-économique
financé par le programme IST du 5° PCRD.
Ce contrat de recherche va ainsi amener l’ENST à contribuer durant trois ans à l’analyse des
courants d’évolution de la société de l’information en Europe. Le département Economie-Gestion
de l’ENST est chargé plus particulièrement d’explorer au niveau européen et international les
tendances et évolutions techniques qui, au cours des dix prochaines années, pourraient influer sur le
fonctionnement social, les régulations économiques, les équilibres politiques et l’organisation des
marchés.
Cette première année du projet a donné lieu à la production de cinq rapports allant de
problématiques politico-économiques (Impacts macro-économiques des modalités d’attribution des
licences UMTS ; Mesure de la croissance liée à l’économie numérique) à des questions plus
technico-économiques (Systèmes de paiement électronique, Dynamique du commerce électronique,
Prospective technico-économique) (prochainement en ligne sur le site du département EGSH de
l’ENST).
Par-delà ces différents travaux liés au contrat STAR, les publications récentes du
département portent principalement sur l'économie d'Internet, sur les nouveaux modes
d'organisation des entreprises et des marchés (finals et intermédiaires) et sur la complexité des
types de rationalité mobilisés dans les modalités de coordination adoptées (cf bibliographie).
Pour information complémentaire : le programme doctoral du département EconomieGestion de l’ENST (doctorat en Economie des Systèmes d’Information) est associé à l’Ecole
Doctorale d’Economie des Organisations de l’Université Paris-Dauphine.
Publications récentes
Bounie, D. (2001), « Les Implications Bancaires et Monétaires du Développement des Systèmes de Paiement
Electroniques », Revue Economique, Septembre (A paraître)
Bounie, D. (2000), « Monnaie, Typologie des Systèmes de Paiement Electronique et Enjeux Bancaires »,
Systèmes d’Information et Management, 5(1), p. 61-93.
28
Bounie, D., Picory, C. et Tricot, E. (2000), « ICT and Electronic Fund Transfers : Economic Stakes and
Monetary Perspectives », Communications et Strategies, 38(2), p. 277-309.
Bourreau M. (2001), The economics of Internet flat rate, Communications & Stratégies, à paraître.
Bourreau M. (2001), "La boucle locale radio comme vecteur de l'entrée dans les télécommunications", Revue
Française d'Economie, 15, 111-143 ;
Bourreau M., Dogan P. (2001), “Regulation and Innovation in the Telecommunications Industry”,
Telecommunications Policy, 25, 167-184.
Charbit C., Fernandez V. (2001) " Simon says … What ? Rationality of Imitation in a Simonian Perspective ",
in Interaction and Market Structure, J.B. Zimmerman and A. Kirman (dir.), Springer.
Charbit C., Fernandez V., Tricot E. (2001), « Dynamics of innovation towards e-commerce : The case of
France », in eBusiness and eWork, Brian Stanford-Smith and Paul T. Kidd (eds), à paraître.
Davidovici-Nora M. (2001), “Vertical integration in deregulated network industries : less sabotage incentives but
less global surplus”, Journal of Regulatory Economics, under submission.
Fernandez V., Lantz J.B. (2001) "Structuration financière des dotcom et rôle de l'intermédiation financière en
capital-investissement", Revue Réseaux, à paraître.
Gensollen M. (2001), "L'avenir des marchés : écosystèmes et coopétitions" texte présenté au Colloque ADIS :
"Nouvelle Economie: Théories et Evidences" (Sceaux, 17-18 mai 2001).
Gensollen M. (2000), "Enjeux sociétaux d'une économie du savoir sur la toile", texte présenté au Colloque de
l'AILF : "Les langues, les savoirs et l'internet : vers le plurilinguisme culturel" (8 décembre 2000)
Gensollen M. (2000), "Internet : marché électronique ou réseaux commerciaux ?" papier pour le Workshop
"Economie de l'Internet" (ENSTB, Brest 22-23 juin 2000).
Gensollen M. (1999), "La création de valeur sur Internet", Réseaux, Vol. 17, N°97, novembre 1999, p.15-76.
Gensollen M. (1998), "The Internet : a New Information Economy ?", Communications et Stratégies, N°32, 4 th
quarter 1998, p.197-227
Pogorel G. (2000), Convergence Assumption and Cultural Exception, The Media Industry in the WTO February
1997 Agreement Perspective, in Wang G. (ed) The New Communication Landscape, Routledge, London.
Coordonnées ENST
contact : Valérie Fernandez, MC mél : [email protected] tél :01 45 81 70 03
ENST – Département Economie Gestion
46 rue Barrault 75634 Paris Cedex 13
http://www.enst.fr/egsh
29
GREMAQ
Groupe de Recherche en Economie Mathématique et Quantitative – UMR5604
Université de Toulouse 1
directeur : Bruno Jullien
I Equipe de recherche
Bruno Jullien (DR, CNRS), Jacques Crémer (DR, CNRS), Jean-Jacques Laffont (Institut
Universitaire de France), Helmuth Crémer (Institut Universitaire de France), Patrick Rey (PR,
Toulouse 1), Jean Tirole (Ingénieur des Ponts et Chaussées), Jean-Charles Rochert (PR, Toulouse
1), Bruno Biais (Institut Universitaire de France), Paul Seabright (PR Associé, Toulouse 1), Marc
Ivaldi, (Directeur d'Etudes, EHESS).
II L'économie de l'Internet et du E-commerce.
Le travail du GREMAQ sur les technologies de l'information et de la société couvre à la fois
l'économie de la production d'information et celle de son utilisation. Différentes équipes à
l'intérieur du centre de recherche portent leur attention sur des aspects spécifiques du problème. La
suite de cette description passera en revue certains des sujets les plus étudiés.
L'économie du commerce électronique. Bruno Jullien, en collaboration en particulier avec
Bernard Caillaud et Alexandre Gaudeul s'intéresse à la création de place de marchés électroniques.
Le gestionnaire d'une place de marché doit attirer à la fois des vendeurs et des acheteurs, et dans
chacune de ces catégories certaines sous-catégories sont plus "intéressantes" que d'autres. En
termes plus techniques, les externalités de réseaux crées par différentes catégories de clients d'un
intermédiaires sont trés différentes les unes des autres. Une catégorie peut créer beaucoup
d'externalités positives vers d'autres intermédiaires, mais en recevoir relativement peu. Au
contraire, une autre peut recevoir beaucoup d'externalités et en recevoir beaucoup. Le but de la
recherche est d'identifier les politiques que suivront les intermédiaires dans ce cas pour attirer
certaines catégories et faire payer à d'autres les bénéfices qu'elles retirent des services qui leur sont
rendus.
Le software "Open Source". Les programmeurs participent au développement de software
Open Source, pour de nombreuses raisons, dont certaines en particulier le désir d'établir une
réputation sont susceptibles d'être éclairées par l'analyse économique. Dans cette optique, un
travail de fond a été accompli par Jean Tirole et Josh Lerner, de la Harvard Business School, qui
ont étudié en détail ces mécanismes. Une thèse écrite par Eloic Peyrache explore ces domaines
d'un point de vue plus théorique.
La gestion du réseau Internet. Deux aspects ont été étudiés. L'exercice du pouvoir de marché
par les gros réseaux dorsaux a fait l'objet d'un article de Crémer, Rey et Tirole (2000) et est en
train d'être étendue par Pinar Dogan dans sa thèse. Laffont, Rey et Tirole ont lancé un
programme de recherche sur l'interconnection entre ces réseaux. Crémer et Hariton se sont
penchés sur la tarification des services nouveaux (multimédias, vidéo-conférence, etc). Ceci a fait
l'objet d'un article publié et de travail en cours.
Bruno Biais et ses collaborateurs s'intéressent aux conséquences de l'Internet pour les
marchés financiers, et en particulier pour les marchés boursiers.
Econométrie de la demande pour les ordinateurs. Relativement peu de travail économétrique
a été effectué sur les technologies de l'information, en grande partie à cause de la difficulté qu'il y a
à obtenir des données. Marc Ivaldi, en collaboration avec Jérôme Foncel (MDC à Lille) s'intéresse
30
à la demande pour les ordinateurs. Les conséquences de ce travail sont importantes pour la
politique publique, par exemple le coût social de l'exercice du pouvoir de marché de Microsoft en
dépend fortement.
Le GREMAQ, en conjonction avec l'IDEI et le programme doctoral MPSE, organise un
séminaire (presque) hebdomadaire sur le thème de l'économie des industries de l'Internet et du
software. Des conférenciers extérieurs et internes participent à ce séminaire.
III Références
Biais, B. et A.M. Faugeron-Crouzet, "IPO auctions: English, Dutch, ... French and Internet" A paraître dans
Journal of Financial Intermediation.
Crémer, H. et Laffont, J.J., "Public Goods with Costly Access", document de travail 2000.
Crémer, J. "Network externalities and Universal Service Obligation in the Internet", European Economic Review,
2000, vol. 44, 1021-1031.
Crémer, J., Rey, P. et Tirole, J. "Connectivity in the Commercial Internet", Journal of Industrial Economics,
2000, vol. 48, 433-472.
Crémer, J., Eloic Peyrache, E. et Tirole, J. "Some Reflections on Open Source Software", Communications &
Stratégies, 2000, vol. 40, 139-160.
Ivaldi, M. et Foncel J., "Operating System Prices in the Home PC Market".
Jullien, B. et Gaudeul, A. "Economie de l'information et Internet".
Jullien, B. et Caillaud B. "Competing Cybermediaries", à paraître dans European Economic Review, papers and
proceedings.
Jullien, B. et Caillaud B. "Chicken and Egg: Competing Matchmakers", document de travail, 2001.
Laffont, J. J., Marcus, S., Rey, P., Tirole, J. "Internet Interconnexion and the Off-Net-Cost Pricing Principle",
document de travail, 2001.
Lerner, J. et Tirole, J. "The Simple Economics of Open Source".
IV Coordonnées
contact : CREMER Jacques
[email protected]
(contact Bruno Jullien [email protected])
GREMAQ Groupe de Recherche en Economie Mathématique et Quantitative
Université de Toulouse 1, 31042 Toulouse Cedex
31
GRESEC
Groupe de recherche sur les enjeux de la communication – EA608
Université Grenoble 3
I. Equipe de recherche
Professeurs : 6 + 2 HDR, Maîtres de conférences : 25 + 3 associés, ATER : 3, Allocataires de
recherche, allocataires-moniteurs et boursiers CIFRE : 8, Nombre de Thèses inscrites : 51 en
00/01, Nombre de Thèses soutenues : 39 (de 1996 à fin 2000) + 5 HDR
Statut
Création en 1977
Équipe d'accueil contractualisée avec le MENRT : EA 608
Equipe d'accueil du DEA Sciences de l'information et de la communication de Grenoble 3 (2
options - en moyenne 20 diplômés par année).
II. Thèmes de recherche
L'orientation majeure du GRESEC vise à suivre l'émergence des outils modernes de
communication - les TICS - (qu'ils soient ou non inscrits dans des supports matériels ou on line),
dans leurs développements et leurs inscriptions sociales à la fois complexes, aléatoires, voire
contradictoires. Cette orientation prend en compte aussi bien les changements qui se produisent
dans les médiations sociales ou culturelles que la forme qu'ils revêtent (de plus en plus marchande et
même industrielle), ou la composante interactive, pluri-modale et "signifiante" des dispositifs
offerts aux usagers-consommateurs.
Deux des axes du GRESEC seraient associés au GDR
1. L’Industrialisation de l'Information et de la Culture (I.C.I.)
(responsable : Bernard Miège ,PR, ; Philippe Bouquillion, MCF, HdR, ;Claudine Carluer,
MCF ; Roxana Ologeanu , doctorante ; Christian Pradié , MCF, sont les plus directement
concernés).
L'évolution de l'information (médias audiovisuels de masse, presse écrite, médias interactifs,
...) ou celle de la culture (produits édités, spectacles vivants, ...) n'est pas abordée dans ses seuls
aspects culturels ou socio-politiques : le recours aux sciences économiques et sociales permet en
effet de dégager des logiques sociales de fonctionnement qui orientent plus ou moins les stratégies
des acteurs sociaux sur la longue période. En outre, un intérêt tout particulier est accordé à
l'émergence progressive de puissants réseaux de communication qui accélère le mouvement
d'industrialisation et le marque en profondeur.
2. Les Mutations de l'Espace Public : communication, territoires et organisations (MEP)
(responsable : Isabelle Pailliart, PR ; Dominique Cartellier ,MCF ; Laurent Collet ,MCF ;
Simona De Iulio MCF ; Hélène Deschamps, doctorante, sont les plus directement concernés)
Les terrains de recherche sont variés puisqu'ils concernent aussi bien les médias locaux que
les politiques de communication des collectivités territoriales, la communication publique, la
communication scientifique ou la communication des entreprises; mais une hypothèse commune
structure les différentes analyses : les évolutions observées trouvent pour l'essentiel leur sens dans
les recompositions de l'espace public, un espace public de plus en plus fragmenté et élargi sous
l'emprise des techniques et des politiques de communication. L'ambition est aussi de saisir, dans leur
complexité et leur richesse, les interactions permanentes qui se nouent entre les innovations
technologiques, et les usages tels qu'ils se forment dans les différents champs sociaux.
32
La perspective de l'ensemble du laboratoire GRESEC est résolument inter-sciences. Le
GRESEC s'est donné pour objectif non de faire "cohabiter" les disciplines autour de « l'objet
communicationnel » mais s'est engagé dans la mise en œuvre conjointe de méthodologies de
différentes sciences sociales et humaines.
Par ailleurs, le GRESEC a créé en 1997 un centre de compétences et de valorisation,
CARMA (Centre d’Applications & de Recherches en Multimédias Avancés).
3. Mots Clefs
Sciences de la communication, information, documentation, industries culturelles, industries
de la communication, communication des entreprises et des organisations, médias, presse, TIC,
espace public, systèmes d'information, communication hommes/machines, écritures audiovisuelles
et produits multimédias.
III Références
OUVRAGES :
2 collections aux Presses Universitaires de Grenoble (PUG) : Communication, Médias et Sociétés (12 titres
parus) et La Communication en plus (7 titres parus).
1 R EVUE ELECTRONIQUE :
Les enjeux de l'information et de la communication, (http:www.u-grenoble3.fr/les enjeux) 200 pages écran, deux
numéros publiés.
Choix de travaux récents publiés :
MIEGE Bernard, La société conquise par la communication entre l'industrie et l'espace public, PUG, 1997.
PAILLIART Isabelle(sld) , "Les téléservices - Les nouveaux services de communication", n° spécial 47 - 1999,
de la revue Sciences de la Société.
COLLET Laurent, Produits multimédias set formation en entreprise, in FICHEZ Elisabeth et DECEUNINCK
Julien, ( ed .), Industries éducatives e : situation, approches, perspectives, Université de Lille 3, col.
Travaux et Recherches, 2 ème trimestre 2000, pp. 73-82.
MIEGE Bernard, "Les apports à la recherche des sciences de l'information et de la communication", revue
Réseaux, n° 100, 2000, p.p. 547-568.
BOUQUILLION Philippe, Proposition en vue d'une économie politique de la communication, Habilitation à
diriger les recherches, Université Stendhal 3, décembre 2000, 280p.
MIEGE Bernard, Les industries du contenu face à l’ordre informationnel, PUG, 2000, 128 p.
PAILLIART Isabelle, "Les enjeux locaux de la démocratie électronique", revue Hermès n° 26-27, 2000, p.p.
129-138.
Coordination du N° 101 de la revue Réseaux, Questionner la société de l'information., 2000.
LEPINE Valérie, Les enjeux communicationnels et socio- organisationnels du déploiement des dispositifs du
groupware en entreprise ( la médiation technique du travail collaboratif), Thèse de Doctorat en sciences de
la communication, Université Stendhal, décembre 2000.
DESCHAMPS Hélène et MIEGE Bernard (et alii), Les études et recherches sur la conception des services de
communication : état de l’art, rapport pour le Conseil général des Technologies de l’Information, mars
2001, 28 p. + 57 p.
IV Coordonnées
Contact : Bernard Miège [email protected]
Secrétariat : TEL : 04 76 82 43 77 FAX : 04 76 82 43 22
E.mail : [email protected]
GRESEC - Université Stendhal - Grenoble 3
33
LATTS
Laboratoire Techniques Territoires et Société (UPRES-A 7082)
CNRS, ENPC, Universités de Marne la Vallée et de Paris XII
I. Equipe de recherche
Kostas Chatzis (CR, INRETS), Frédéric de Coninck (DR, ENPC), Olivier Coutard (CR,
CNRS), Patrice Flichy (PR, UMLV), Jean-Marc Offner (DR, INRETS), Antoine Picon (DR,
ENPC), Philippe Zarifian (PR, UMLV)
II. Thèmes de recherche
L’étude des techniques d’information et de communication traverse les trois grands axes de
recherche du LATTS.
Rationalités et pratiques techniques
L’activité de ce pôle de recherche s’est organisée ces deux dernières années autour d’un
séminaire sur Techniques, Imaginaires et Utopies. Celui-ci n’avait pas pour perspective d’opposer
imaginaire et utopies d’une part et pratiques techniques de l’autre, mais au contraire de montrer
que ces deux registres sont indissociables. Les TIC ont constitué l’un des domaines importants de
ces réflexions, avec notamment le cas des cyborgs étudié par Antoine Picon et celui des utopies
liées à Internet analysées par Patrice Flichy. Le cyborg, hybride d’homme et de machine, est une
fiction qui permet d’analyser les aspects essentiels de la grande ville d’aujourd’hui, de son étrange
parenté avec l’univers des jeux vidéo, au rôle qui tiennent les réseaux dans une planification
urbaine évanescente.
Les utopies constituent aussi un des éléments majeurs pour expliquer la mobilisation des
informaticiens et du grand public, au sein d’Internet. A l’aide de l’informatique , les innovateurs
ont pu transformer leurs rêves et leurs projets en une réalisation technique. Et, petit à petit, ils ont
imaginé et souvent expérimenté une société numérique différente de la société réelle. Ils ont tenté
de définir l’individu au sein du cyberespace. Comment gère-t-il son corps et son rapport aux
autres ? Comment participe-t-il à des communautés en ligne où il pourra mettre en valeur
différentes facettes de sa personnalité ? Enfin comment faire fonctionner cette nouvelle société :
Faut-il réguler Internet ou au contraire le cyberespace constitue-t-il le prototype d’une société
autorégulée ? Internet permet-il de construire une nouvelle économie ?
Nouvelles organisations de production
Différentes recherches ont porté sur les grands gestionnaires de service. Philippe Zarifian a
poursuivi ses travaux avec France Télécom, autour des réorganisations liées, d'une part au
rapprochement d'avec les clients et d'autre part à l'émergence d’un nouvel emboîtement des
activités de l’entreprise associées au développement de la stratégie en direction d'Internet. Il a
notamment analysé toute la chaîne d'activité qui concoure à la "production" d'Internet, depuis la
mise en place du réseau IP jusqu'à la constitution des portails et au développement de
l'intermédiation. Un des enjeux majeurs est de repositionner les sources de valeur économique au
sein de cette chaîne. Il a aussi piloté plusieurs thèses réalisées au sein de France Télécom. Ces
travaux sont également jumelés avec une recherche menée à La Poste sur les relations entre front
office et back office dans les situations d'accueil du client.
Par ailleurs un séminaire organisé sur Internet et l’entreprise a permis de montrer à quel
point nous assistons à une grande diversité des modes de déploiement et d’appropriation des TIC
au sein des entreprises.
Gouvernance des réseaux et des territoires
34
Le LATTS mène depuis plusieurs années, sous la direction d’olivier Coutard, un programme
de recherche international sur la gestion des grands réseaux techniques qui a déjà donné lieu à deux
séminaires en France et aux Etats Unis. L’étude de la gouvernance des réseaux de
télécommunications s’intègrent donc dans une analyse plus large des différentes « public utilities »
au niveau international. Mais l’implantation de nouvelles infrastructures de télécommunication
est également un sujet qui mobilise les collectivités locales. Leur rôle dans la programmation de ces
équipements a été étudié par Jean-Marc Offner et une doctorante.
Organisation des activités économiques et structures territoriales
De façon plus large, Michel Savy s’est interrogé sur les rapports entre les TIC et le
territoire. Si la géographie des flux l’emporte désormais sur celle des lieux, c’est pour beaucoup
l’effet des réseaux d’information et de communication qui soutiennent les échanges et les
circulations.
III. Publications récentes
Chatzis Kostas, « Informatisation et organisation dans le service d’assainissement de la Seine-Saint-Denis »,
Annales des ponts et chaussées, n° 96, décembre 2000, p 35-42.
Coutard Olivier (ed), The Governance of Large Technical Systems, Londres, Routledge, 1999.
Flichy Patrice, « La normalisation : un processus d’explicitation du travail technique. Le cas des caractères du
vidéotex » , in Réseaux n° 87 ,1998, p. 105-116.
Flichy Patrice « The Wireless age : Radio Broadcasting » in Hugh Mackay and Tim O’Sulivan (eds) The Media
Reader : continuity and transformation, Sage, Londres, 1999, p. 73–90.
Flichy Patrice « Le développement des NTIC dans les entreprises françaises. Premiers constats » (en
collaboration avec Pierre-Jean Benghozi et Alain d’Iribarne) in Réseaux n° 104, novembre-décembre 2000,
p. 31-57.
Flichy Patrice, L’imaginaire d’Internet, Paris, La Découverte, septembre 2001.
Offner Jean-Marc « Télécommunications et collectivités locales : des cyber-territoires en développement
virtuel », in Troisièmes entretiens de la Caisse des dépôts, Comment améliorer la performance
économique des territoires ?, La Tour d’Aigues, éditions de l’Aube, 2000, p 149-169.
Picon Antoine, La ville territoire des cyborgs, Besancon, les Editions de l’imprimeur, 1998.
Savy, Michel « Technologies d’information et de communication et territoire » in Eric Brousseau et Alain Rallet
(eds) Technologies de l’information, organisation et performances économiques, Commissariat général
du Plan, 1999, p. 309-348.
Storper M., Leamer E., The Economic Geography of the Internet Age, E-commerce and the Competitiveness of
Nations, UCLA Anderson School of Management, University of Washington School of Business, Santa
Cruz (Mexique), mai 2000.
Zarifian, Philippe, Travail et communication. Essai sociologique sur le travail dans la grande entreprise
industrielle, Paris, PUF (Sociologie d’aujourd’hui), 1996, 214 p.
Zarifian, Philippe, « L’agir communicationnel face au travail professionnel », Sociologie du Travail, n°2/1999,
p. 163-178.
IV. Coordonnées
contact : Patrice Flichy
[email protected]
LATTS Laboratoire Techniques, Territoires et Sociétés – UPRES associée au CNRS, UPRES-A
7082
ENPC (Ecole Nationale des Ponts et Chaussées), 6 et 8 avenue Blaise Pascal, Cité Descartes –
F77455 Marne la Vallée cedex 2
35
UCE
Laboratoire Usages, Créativité, Ergonomie
France Télécom R&D
I Équipe de recherche
Assadi Houssem, (CR, chargé de cours à l'Inalco), Bacot Jean-Pierre (CR), Beaudouin Valérie
(CR, linguiste), Cardon Dominique (CR, enseignant à l’IEP de Paris), Carmagnat Fanny (CR,
sociologue), De Gournay Chantal (CR, sociologue), Dhaleine Laurence (CR, sociologue), La Vega
de Josette (Cnrs, sociologue), Lelong Benoît (CR, enseignant à Paris 7 et à l'ENSTA), Licoppe
Christian (DR, enseignant à l’Ecole Polytechnique et à l’IEP), Mallard Alexandre (CR, sociologue,
enseignant à l’Ecole Centrale de Paris), Metzger Jean-Luc (CR, enseignant à l’INT), Mounier
Céline (CR, sociologue), Relieu Marc (Sociologue, enseignant à l’Université de Fribourg), Rivière
Carole (sociologue), Smoreda Zbigniew (CR sociologie, chargé de cours à Paris 8, Zamani Mojdeh
(CR, psychologie).
II Innovation et pratiques de communication
Le laboratoire « Usages, Créativité, Ergonomie » (UCE) constitue le pôle de recherche en
sciences humaines de France Télécom R&D. Il est composé de 35 chercheurs et ingénieurs et
d’une dizaine de thésards. Trois domaines y sont représentés à parts égales : la sociologie,
l’ergonomie et des approches plus orientées vers la prospective et la conception. Les compétences
mises en œuvre par les chercheurs du laboratoire couvrent un spectre étendu de spécialités :
statistique, ethnographie des pratiques de communication, ethnométhodologie, sociologie de la
sociabilité et des réseaux sociaux, sociologie du travail, de l’organisation et de l’économie,
ergonomie de conception, psychologie sociale, design cognitif, linguistique et ingénierie des
connaissances, etc. Représentant les sciences humaines et sociales au sein d’un centre de recherche
et de développement, les travaux du laboratoire s’efforcent d’articuler une connaissance avancée
des pratiques et des usages des outils de communication et l’analyse des innovations sociotechniques dans le domaine des télécommunications et des médias de communication.
Les cinq axes de recherche du laboratoire
I.1 - Nouvelles méthodologies pour l’interprétation
électroniques
sociologique
des
traces
Le premier axe de recherche est d’ordre méthodologique. Il est en effet indispensable de
faire preuve d’innovation dans les méthodologies pour parvenir à objectiver les permanences et les
changements de la société des réseaux de communication. Le laboratoire a développé des outils de
traitement avancés pour l’étude statistique des différents trafics téléphoniques dans une
perspective d’analyse des réseaux de sociabilité (contact en face-à-face, téléphone fixe, téléphone
mobile). Avec le développement d’Internet, l’enregistrement des traces des consultations est
devenu un enjeu éthique et méthodologique de première importance pour les sciences sociales. Les
technologies électroniques contemporaines ont un potentiel « réflexif » particulier puisqu’elles
prétendent mesurer, catégoriser, distribuer et synthétiser les usages qu’elles rendent possibles. Les
techniques logicielles de statistique textuelle, mêlant l’analyse littéraire, la sémiotique et la
linguistique permettent à la fois de naviguer dans les espaces électroniques (elles sont en effet le
ressort des grands moteurs de recherche) et d’y constituer des corpus hypertextuels des sites qui
occupent ces espaces. Un important programme de recherche d’UCE a été initié pour (1) capturer
et suivre les parcours sur le web d’un panel représentatif d’internautes et (2) procéder à une
catégorisation sémantique des sites consultés par les internautes. Le croisement des typologie de
parcours et des sites « typés » ouvre vers une analyse configurationnelle de la navigation
hypertextuelle permettant d’inscrire le sens de l’expérience des internautes dans des formes de
pratiques identifiables.
36
I. 2 - Réseaux de contacts, espaces et temporalités
Les rapports sociaux et les échanges acquièrent, de par les médiations technologiques et
matérielles à travers lesquelles elles ont été assurées, un modelé, une texture spécifique, qui doit
être intégré dans l’analyse. Les travaux sur la sociabilité et les contacts téléphoniques, développés
depuis plusieurs années au sein du laboratoire, se déploient désormais vers l’ensemble des
communications et s’attachent à une prise en compte de plus en plus fine des lieux et des
temporalités du contact. Il s’agit de prendre la mesure de la stabilité et des transformations des
réseaux de contacts individuels et de leurs distributions sur différents canaux de communication. Il
est ainsi possible de mettre en évidence des grammaires interactionnelles différentiellement
inscrites dans les usages du téléphone de maison et du téléphone mobile : d'un côté, un travail
d’entretien de la relation à travers des conversations téléphoniques ritualisées, périodiques,
longues, souvent marquées par la réciprocité ; de l'autre, la multiplication de conversations très
courtes, sans contraintes de réciprocité, rappelant le lien. Plus indépendantes des contextes et des
territoires personnels, les conversations mobiles peuvent plus se jouer des situations en jouant des
situations.
3 - Multimodalité, mobilité et contexte de communication
Les modalités des relations avec les interfaces communicantes constituent le troisième axe
de recherche du laboratoire. Le développement d’outils de communication en mobilité offrant des
services multimédia introduit un ensemble de questionnement sur les modalités (vocale, tactile,
haptique, scripturale, etc.) d’entrées et de sorties. A travers des expérimentations entreprises dans
des contextes privées, urbains et professionnels très différents, des travaux d’ethnographie de la
communication et de la coopération sont menés au sein du laboratoire. Plusieurs dimensions sont
au cœur de ces travaux. La première a trait, notamment au sein du monde professionnel, à la mise
en évidence d’une pluri-activité créant des effets de surcharge cognitive des travailleurs
informationnels. La structuration électronique des échanges et des appartenances à des
communautés professionnelles renforce le degré de persistance, de réalité et de présence des autres
dans l’environnement des individus (interruption téléphonique, arrivée de mail, gestionnaire de
tâche, dispositif de localisation et d’identification des personnes, prise de rendez-vous sur agenda
partagé, etc.). Les outils électroniques jouent alors un rôle fondamentalement ambivalent : ils
rendent plus présents les différentes relations de travail et ils contribuent aussi à différer et à gérer
à distance certaines relations. Ils sont à la fois la cause de la désorientation cognitive et
l’instrument d’éventuelles solutions pour une gestion plus « heureuse » des différentes
appartenances. Une deuxième dimension des recherches du laboratoire porte sur la conception
d’interfaces spécifiques pour les populations présentant des déficiences sensorielles (visuelle,
sonore, etc.)
4 - Sociologie des marchés électroniques
Attentives aux articulations de la sociologie et de l’économie autour des nouveaux formats
électroniques de relation marchande, les recherches du laboratoire développées sur le quatrième axe
porte sur la manière dont les transactions économiques sont encastrées dans des réseaux sociaux.
Les univers électroniques redistribuent les interactions et les médiations marchandes sur différents
canaux d’une manière certainement moins immédiate et prévisible que ne l‘avaient anticipé
certains promoteurs de la nouvelle économie. Aussi, les recherches engagées cherchent-elles à
explorer les différentes dynamiques d’évolution des pratiques économiques face au développement
des Technologies d’Information et de Communication en tenant compte de la très grande diversité
des marchés, des organisations et des situations,. Comment, en s’infiltrant dans les relations entre
offreurs et demandeurs, les TIC formatent-elles le contenu des échanges ? Comment les techniques
de communication permettent-elles (ou ne permettent-elles) pas de réaliser des formes de
rapprochement entre l’offre et la demande identifiés comme des gains de transparence,
d’efficience ou de qualité sur les marchés électroniques ? Pourquoi constate-t-on une si grande
diversité des modèles économiques en fonction des types de marchés, de produits, de filières, de
construction de la relation au consommateur ? Comment la relation au client se décline-t-elle sur
différents canaux d’interactions (recours à l’écrit, à internet, au téléphone, au face à face…) selon
une distribution qui évolue selon les formes de la relation entre agents économiques ?
5. Trajectoire des innovations du domaine des télécommunications
37
Du fait de son ancrage dans un centre de R&D, le laboratoire se trouve dans une position
favorable pour suivre les dynamiques des processus d’innovation socio-technique dans le domaine
des télécommunication (à travers des projets de France Télécom R&D mais, plus souvent, à
travers des projet en partenariats RNRT ou européen). Pour certaines innovations (services en
mobilité de troisième génération, télémédecine d’urgence, webphone, etc.), des membres du
laboratoire sont directement insérés dans des projets de conception de service. Comme acteur et
comme observateur, ils se trouvent ainsi au cœur des nouveaux dispositifs de construction de
l’innovation qui prennent la forme de « forums hybrides » réunissant concepteurs, ingénieurs,
marketeurs et porte-parole des usagers dans une logique de co-conception.
III Références
Beaudouin V., Velkovska J., 1999, « Constitution d’un espace de communication sur internet (forums, pages
personnelles, courrier électronique…) », Réseaux, n° 97, p.121-177.
Cardon D., Heurtin J.-P., Martin O., Pharabod A.-S., Rozier S., 1999, «Les formats de la générosité. Trois
explorations du Téléthon », Réseaux, n°95, p. 15-105.
Carmagnat F., 1996, « Une société électronique technicienne face à l’élargissement du réseau », Réseaux, n°77.
Dhaleine L., Mallard A., Licoppe C., 2001, « NTIC et Internet dans les PME-PMI. Premiers éléments pour une
typologie des usages », in Eric Guichard, dir., Comprendre les usages d'internet, Paris, Presses de
l’ENS, p. 43-51.
Gournay C., 1997, « C’est personnel… La communication privée hors de ses murs », Réseaux, n°82-83.
Gournay C., Smoreda Z., 2001, « Technologies de communication et relations de proximité », Annales de la
Recherche Urbaine, n°90.
Heurtin J.-Ph., 1998, « La téléphonie mobile, une communication itinérante ou individuelle ? », Réseaux, n°90.
Kessous E., 2001, « Le commerce électronique et la continuité de la chaîne logistique. De l’approvisionnement
des sites à la livraison aux consommateurs », Réseaux, n°106, p. 103-134.
Lelong B., Thomas F., 2001, « Usages domestiques d'internet, familles et sociabilités : une lecture de la
bibliographie » in E. Guichard, dir., Comprendre les usages d’internet, Paris, Presses de l’ENS, p. 196206.
Licoppe C., Heurtin (J.-P.), 2001, “Managing One’s Availability to Telephone Communication through Mobile
phones : A French Case Study of the Development Dynamics of the Use of Mobile Phones”, Personal
Technologies, 2001.
Licoppe C., 2001, « Pratiques et trajectoires de la grande distribution dans la vente sur internet : vers un autre
modèle de coordination pour le commerce électronique ? », Revue Economique, (à paraître).
Licoppe C., 2001, « Faire ses courses par téléphone, faire ses courses par internet : médiations technologiques,
formes des échanges, de la relation commerciale et de la consommation », Réseaux, n°106, p. 73-101.
Mallard A., 2001, “From The Laboratory to The Market: the Metrological Arenas of Research Technology", in
Shinn (T.), Jörges (B.), eds, Instrumentation between Science, Industry and the State, Dordrecht, Kluwer
Academic Publishers, p. 219-240.
Malalrd A., « La presse de consommation et le marché. Enquête sur le tiers consumériste », Sociologie du
Travail, (n° spécial sur "Les professionnels du marché"), n° 3, 2000, p. 391-410.
Metzger J.-L., 2000, « La mondialisation : entre réseaux de domination et résistances identitaires » (avec L.
Servel), in Metzger J.-L., Pierre P., dir., La mondialisation. Regards sociologiques, Cahiers du LSCI
(CNRS), décembre.
Muniesa F., 2000, « Un robot walrasien. Cotation électronique et justesse de la découverte des prix », Politix,
vol. 13, n°52, décembre, p. 121-154.
Relieu M., 2000, « Travaux en public. Découverte et exploration dynamique d'une situation spatiale
problématique », in Fornel (M. de), Quéré (L.), dir., La logique des situations, Raisons Pratiques, n°10,
Paris, Ed. de l'EHESS., p. 95-119.
Rivière C., 2000, « Les réseaux de sociabilités téléphoniques », Revue française de sociologie, 41-4, octobredécembre 2000, p. 685-717.
Smoreda Z., Licoppe C., 2000, “Gender specific use of the domestic telephone”, Social Psychology Quarterly,
n°63.
IV Coordonnées
Contact : Christian LICOPPE, [email protected]
Dominique CARDON [email protected]
UCE Laboratoire Usages, Créativité, Ergonomie (France Telecom R&D) – DIH/UCE
38 rue du Général Leclerc, 92794 Issy les Moulineaux cedex 9
38
ANNEXE II
GDR
Technologies de l’Information et de la Communication et Société
Programmes
des
GROUPES DE
TRAVAIL
G1 Groupe « penser l’histoire des sociétés de l’information »
G2 Groupe thématique « espace public, médias et nouvelles technologies ».
G3 Groupe « TIC et changement des rapports sociaux dans le travail et les espaces
publics »
G4 Groupe de travail autour de « l’enquête COI ».
G5 Groupe de travail FAIR sur la « Nouvelle économie Irlandaise »
G6 Groupe de travail « ‘mise en réseau’ des activités de santé »
39
G1
Groupe de travail : « Penser l'histoire des sociétés de l'information »
Animation et coordination par
Christian Licoppe (CNET) et Delphine Gardey (CRHST)
I Composition du groupe : (liste provisoire) :
Michel Atten (France Télécom RD), Yves Cohen (MC, CRH, EHESS), Delphine Gardey
(CR, CRHST, Cité des Sciences et de l'Industrie/CNRS), Christian Licoppe (UCE, France Télécom
RD), Pierre-Emmanuel Mounier-Kuhn (IE CNRS, CRHI, Paris IV), Pap Ndyaye (MC, CENA,
EHESS).
II Quelques questions
La question de l'émergence d'une société de l'information, la référence à une révolution de
l'information qui serait en marche depuis les trente dernières années et qui conduirait à la mise en
place d'une véritable société des réseaux (Castells, 1996) émaillent la profusion contemporaine de
discours sur la modernité. II est bien rare, que ces discours n'incorporent pas une référence à la loi
de Moore, selon laquelle la capacité des composants électroniques, et partant celle des ordinateurs,
se multiplierait à un taux constant sur un intervalle de temps fixe. Ce détour par la capacité de la
technologie à faire croître exponentiellement son pouvoir de stockage et de traitement de
l'information pointe de manière plus ou moins centrale vers l'idée de technologies de l'information
dont l'évolution dynamique constituerait le primum mobile de cette soi-disant révolution de
l'information en marche.
Dans le cadre de ce programme de travail, nous souhaiterions nous donner les moyens
d'autres cadrages. Un premier déplacement consiste à décaler l'analyse vers les transformations des
conditions de la production capitaliste depuis la seconde guerre mondiale. L'émergence d'un régime
post-taylorien ou post-industriel (Bell, 1971) caractérisé au niveau des entreprises par une
production réorientée vers la flexibilité, une logistique reconstruite vers l'idéal d'une gestion à flux
tendus, une organisation de l'entreprise qui évolue de la firme multi-divisionnelle manageriale
(Chandler) vers des structures moins hiérarchiques (Aoki, Mintzberg), la mise en place de schémas
organisationnels non plus fondés sur la stricte décomposition des tâches dans une ligne de
production de masse de biens stables et standardisés (Taylor) mais sur des schémas mobiles de
management par projet dans lequel l'engagement requis des acteurs dépasse l'accomplissement d'une
tâche individuelle segmentée pour se décliner selon les figures du collectif de l'entreprise,
l'émergence d'une métrologie de firme, productrice féconde de ces indices quantitatifs de l'existence
desquels a dépendu le développement des démarches qualités (le zéro-défaut dans la production, le
stock zéro ou ultra frais de la grande distribution par exemple), une chaîne de la valeur reconstruite
pour penser le plus fortement autour des logiques-clients et du marketing... Cette liste déjà bien
longue et pas exhaustive pour autant signale un ensemble de mutations pour lesquels l'évolution des
technologies de l'information constitue une ressource parmi bien d'autres, mais surtout qui agit
comme un appel d'air pour le développement de ces technologies.
Ce premier déplacement a pour vertu secondaire de faire de l'électronique et de
l'informatique un facteur parmi d'autres. L'interconnexion des unités informatiques, culminant dans
le " réseau des réseaux ", l'Internet, lui aussi générateur de sa propre " hype " exponentiellement
progressiste, pointe vers une interrelation des technologies de l'information et des technologie de
communication essentielle à leur mise en réseau. La prise en compte de ces dernières dans les
transformations de la production nous conduit à poser des questions qui s'inscrivent salutairement à
notre sens dans une durée plus longue. Ce n'est pas en effet la première fois que de profondes
mutations de la production et de la distribution s'enchevêtrent au développement de nouvelles
technologies : la reconfiguration de la production, du commerce et de la distribution qu'on a parfois
appelée " seconde révolution industrielle " ne peut être pensée indépendamment du
développement des chemins de fer et du télégraphe. A un niveau plus focalisé autour de l'activité
de bureau, les programmes menés au CRHST dans les années précédentes (D. Gardey, Y. Cohen)
40
ont montré l'existence et l'importance de dispositifs de communications (courrier,
pneumatiques...) impliquant chacun des pratiques diverses de codage et de formatage de
l'information, et d'organisation (secrétariat individuels vs. "pools " de dactylographes) pour rendre
compte de l'évolution de ces activités. Quant au téléphone son rôle certainement essentiel dans ce
contexte est encore à notre sens trop mal connu. Nous souhaiterions donc approfondir tant dans
une dimension historique de moyenne durée, que dans des descriptions très contemporaines l'étude
des pratiques et des outils de formatage, d'encodage, d'inscription et de circulation de l'information.
Cette direction de recherche est essentielle pour déconstruire les " convergences " entre monde des
télécommunications et monde de l'informatique aujourd'hui placées par la vulgate de la" révolution
de l'information " au cœur de ses avatars les plus récents
II. Éléments de méthode
Plutôt que de partir de la notion trop englobante d'information nous nous proposons de
partir de l'idée de données.
La donnée sera ainsi tout d'abord pour nous une forme de texte (au sens généralisé de
séquence alphanumérique signifiante) référant à un contexte local, situé dans le temps et l'espace
et dans un ensemble de pratiques cognitives et matérielles. La donnée est donc un texte pris sur le
vif et qui peut en rendre compte. Sa construction suppose la mis en *uvre d'horizons cognitifs et
de savoir-faire instrumentaux partagés sous la forme de procédures de standardisation et de
calibration des instruments qui permettent l'encodage textuel des situations pragmatiques, de
représentations partagées mais souvent concurrentes de ce qui se passe dans le contexte de l'action
et lui donnent sens. Dans ce sens le plus large la mesure de température par de thermomètres
comparables, l'encodage informatique d'un étal de la chaîne de production, le réglage taylorien de
l'activité des opérateurs, le référencement d'un livre dans une bibliothèque, d'un mémo dans un
secrétariat ou d'un état des stocks, la détermination locale d'un bilan comptable des charges et des
produits ou le rapport d'un audit interne constituent autant d'instances de la construction locale de
données sans bien sûr que cette liste soit en quelque manière exhaustive.
Mais ce qui caractérise la donnée c'est que moyennant un travail lourd et qui mobilise
souvent l'alignement d'un vaste réseau d'acteurs, de lieux et de situation, on peut attendre d'elle
parce qu'elle a été formatée et encodée, qu'elle puisse être extraite du contexte auquel elle réfère
pour être utilisée par d'autres acteurs ailleurs et/ou plus tard. II y a là un double mouvement, celui
de l'extraction d'une donnée de son contexte et celui de son utilisation. La donnée devient capable
de re-présenter son contexte pragmatique pour un acteur distant de ce même contexte. Cette
capacité de la donnée à re-présenter un moment ou une action située est ancrée dans une triple
économie : l'économie immatérielle des formes de textualité, de leur circulation, de leur traduction
et de leur appropriation. Les formes de textualité sont les papiers, lettres, livres de compte,
bordereaux, bons de commande, dossiers, transparents, images sous la forme de photos, de
diapositives ou de fichiers informatiques. Cette circulation mobilise des techniques de reproduction
: ronéo, photocopieuse, informatique distribuée, imprimantes mais aussi gravure, photographie et
technologies de diffusion audiovisuelles ou multimédia.
La transmission des données est inscrite sur ces différents supports dont le transport diffère :
lettre, courrier par la malle-poste, le paquet, le bateau ou le chemin de fer, télégraphe ou
téléphone, réseaux de données et internet, ou encore le transport interne, les pneumatiques, la
messagerie interne, électronique ou non, l'intranet dans les organisations.
Le travail d'extraction et de transport des données est suivi d'une nouveau noeud, celui de
leur condensation et de leur traitement.
Enfin, et nous terminerons là celte mise à plat réductrice du voyage des données, elles sont
exploitées à travers des procédures et des algorithmes de calcul, et utilisées le long du réseau de leur
circulation pour configurer, imposer, infléchir ou transformer les modalités de la coordination des
acteurs dans les réseaux socio-techniques.
Cette mise à plat n'est sans doute ni la seule ni la meilleure possible. Elle ne reflète pas non
plus la posture analytique que nous souhaitons aborder mais elle lui fournit un premier espace de
pertinence. L'enjeu est en effet triple pour nous :
41
- Un enjeu méthodologique au carrefour de l'histoire et de la sociologie tout d'abord, dans
lequel l'analyste s'efforcera en permanence de reconstruire le travail des acteurs, des dispositifs et
des réseaux pour rendre possible la construction de données visant à circuler dans des réseaux en
permanence reconfigurables, un travail ponctué de heurts, de ratés, de controverses même, où la
fluidité rêvée de la circulation de l'information s'oppose sans cesse à la viscosité avérée des
pratiques et la résistance des dispositifs.
- Un enjeu de généralisation : derrière l'unicité de chaque cas ou exemple de ce travail de la
donnée qui trace un chemin singulier dans un ensemble d'alternative que chaque désajustement va
justement révéler, délimiter un large espace de pratiques et d'acteurs susceptible d'être ordonné par
des modèles génératifs dont chaque cas n'est qu'une instanciation particulière. On pourrait ainsi
commencer à se demander, si, bien loin d'une révolution de l'information, la transformation des
procédures de constitution, circulation et traitement des données auxquelles cette notion fait
référence n'est pas inscrite de longue date dans les mécanismes structuraux de la production
capitaliste et des échanges marchands, et n'en constitue au fond qu'un avatar, et un déplacement
somme toute modéré.
- Un enjeu plus spécifiquement historique, dans lequel on pourra questionner
transversalement, sur la courte, moyenne ou longue durée, la transformation d'éléments
caractéristiques de la construction et de la trajectoire des données et surtout de rendre compte d'un
enchevêtrement de l'histoire des dispositifs matériels et immatériels, et des formations sociales,
culturelles, cognitives et techniques qui constituent bien souvent un obstacle à une approche
construite de l'histoire des technologies de l'information et de la communication et des plus ou
moins grands systèmes qui les sous-tendent.
III Bibliographie indicative
YVES COHEN
Organiser à l'aube du taylorisme. La pratique d'Ernest Mattern chez Peugeot, 1906-1919, à paraître en 2001 aux
Presses universitaires franc-comtoises.
Yves Cohen, dir., Cahiers du Centre de Recherches historiques, n° 25 (Organiser et s'organiser. Histoire,
sociologie, gestion), octobre 2000, 156 pp.
"Les chefs, une question pour l'histoire du XXe siècle", Cités, n° 6,2001, pp. 67-83.
DELPHINE GARDEY
Delphine Gardey (CR, CRHST, Cité des Sciences et de l'Industrie/CNRS)
Gardey Delphine (1999). "Mécaniser l'écriture et photographier la parole : utopies, monde du bureau et histoires
de genre et de techniques", Annales, Histoire Sciences Sociales, mai-juin 1999, n° 3, p. 587-614.
Gardey Delphine (1998). "La standardisation d'un pratique technique : la dactylographie (1883-1930", dossier :
les claviers, Réseaux, n° 87, printemps 1998, p. 75-103.
CHRISTIAN LICOPPE
Dhaleine (Laurence), Mallard (Alexandre), Licoppe (Christian), 2001, « NTIC et Internet dans les PME-PMI.
Premiers éléments pour une typologie des usages », in Guichard (Eric), dir., Comprendre les usages
d'internet, Paris, Edition Rue d'Ulm. Presses de l'Ecole Normale Supérieure, 2001, pp. 43-51.
Licoppe (Christian), Heurtin (Jean-Philippe), 2001, “Managing One’s Availability to Telephone Communication
through Mobile phones : A French Case Study of the Development Dynamics of the Use of Mobile
Phones”, Personal Technologies, à paraître (2001).
Licoppe (Christian), Heurtin (Jean-Philippe), 2001, “The Cellular Phone as a Tool for managing Risk and Trust
in Social Bonds : Re-locating mobile phone users and re-synchronizing unexpected Contexts in Cellular
Phone Interactions, in in J. Katz and M. Aakhus, Perpetual Contact : Mobile Communication, Private
Talk, Public Performance, Cambridge University Press (à paraître).
Licoppe (Christian), 2001, « Pratiques et trajectoires de la grande distribution dans la vente sur internet : vers un
autre modèle de coordination pour le commerce électronique ? », Revue Economique, à paraître (2001).
Version anglaise modifiée de ce papier en cours de traduction pour un numéro spécial de Economy and
Society (début 2002)
Licoppe (Christian), « Faire ses courses par téléphone, faire ses courses par internet : médiations technologiques,
formes des échanges, de la relation commerciale et de la consommation », à paraître in Réseaux 106, 73101.
P.-E. MOUNIER-KUHN
"Le Plan Calcul, Bull et l'industrie des composants : les contradictions d'une stratégie", Revue historique, 1995,
vol. CCXC n°1, pp. 123-153.
42
(en collab. avec M. Grossetti) "Les débuts de l'informatique dans les universités - Un moment de la
différenciation géographique des pôles scientifiques français", Revue Française de Sociologie, vol.
XXXVI, 1995, n°2.
"Un exportateur dynamique mais vulnérable: la Compagnie des Machines Bull (1948-1964)" Histoire, Economie
et Société 1995, n°4.
"Un programme technologique national : la Mécanique des fluides", in Programme Villes et institutions
scientifiques, Rapport final, (A. Grelon et M. Grossetti, dir.), CNRS PIR Villes, 1996.
"Le CNET et les débuts de l'informatique (1944-1964)" in Histoire, Recherche, Télécommunications - Des
Recherche au CNET. 1940-1965, (Michel Atten, dir.) 1996, CNET, collection "Réseaux", p. 197-219.
"La Compagnie des Machines Bull et l'industrie informatique américaine :Compétition et Coopération (19501960)" in Competition and Cooperation of Enterprises on National and International Markets (H. Pohl,
dir.), Franz Steiner Verlag, Stuttgart, 1997, p. 87-103.
"Calculateurs électroniques et nouveaux systèmes d'armes : Interactions Armées/Recherche/Industrie (19461959)", Colloque "La IVe République et les problèmes d'armement" (M. Vaïsse, dir.), Centre d'études
d'histoire de la Défense - ADDIM, 1998, p. 376-405.
"L'industrie informatique française de 1945 aux années soixante" in Informatique, politique industrielle, Europe :
entre Plan Calcul et Unidata (P. Griset dir.), Institut d'Histoire de l'Industrie-Editions Rive Droite, 1998,
p. 13-28.
43
G2
Groupe « Espace public, médias et nouvelles technologies »
I Membres :
Laurence Allard ( Université de Lille), Nicolas Auray (EHESS/GSPM), Dominique Cardon (FT
R&D/UCE), Sabine Chalvon-Demersay (EHESS/CEMS), Jean-Marie Charon ( CEMS/EHESS),
Philippe Le Guern ( Université d’Angers), Christian Licoppe (FT R&D/UCE), Eric Maigret
(Université de Paris III), Dominique Pasquier (EHESS/CEMS), Cyril Lemieux (EHESS/SHADYC),
Josiane Jouët (Université PARIS II/IFP), Emmanuel Pedler (EHESS/SHADYC), Chantal de
Gournay (FT R&D/UCE), Fabien Granjon (Université de Rennes), Eric Macé (Université de Paris
III), Cécile Méadel (CSI).
II Proposition de groupe de thématique pour le GDR “ TIC en société ”
L’ambition de ce groupe thématique est d’engager une réflexion sur la manière dont les
interrogations relatives à la sphère publique peuvent être reconduites ou renouvelées dans un
contexte marqué par l’émergence des nouveaux médias électroniques (internet, télévision et radio
interactives, etc.) Refusant de céder aux discours promettant un élargissement “ technologique ” de
la sphère publique (démocratie électronique, interactivité généralisée, etc.), on s’efforcera de
réfléchir aux conditions sociales, culturelles, techniques et déontologiques qui permettent de penser
l’articulation des “ anciens ” et des “ nouveaux ” médias. Il s’agira notamment d’explorer les
caractéristiques - souvent ambivalentes - de la recomposition des arènes publiques : l’ouverture et
la fermeture des formats informationnels, la désynchronisation et la resynchronisation des
temporalités, l’éclatement et l’élargissement des audiences, la gratuité et la marchandisation des
engagements des producteurs et échangeurs d’informations, etc. Les recherches dont ce groupe se
fera l’écho ou l’initiateur porteront sur les dispositifs de production journalistique, médiatique ou
culturelle d’événements publics exploitant les ressources des nouveaux médias ainsi que sur la
réception de ces événements en prêtant attention à la composition différenciée des pratiques, des
supports d’inscriptions, des modalités de réception et des ressources culturelles et économiques des
usagers.
Si ce groupe de travail souhaite mener une réflexion autour des technologies de l’information et de
la communication, il n’entend pas s’éloigner des traditions disciplinaires de ceux qu’il réunit : la
sociologie des médias et des journalistes, l’anthropologie des publics, l’analyse de la réception et
les cultural studies. C’est en effet en dé-particularisant l’analyse des TIC qu’il sera possible de faire
apparaître leur place dans les différents mondes sociaux redevables d’une sociologie de la culture et
des pratiques de communication.
Parmi d’autres, on se propose d’aborder les axes thématiques suivants.
II.1. Pratiques articulées des différents médias
Le groupe envisage d’étudier les articulations émergentes des médias de masse (radio, tv et
consommation vidéo) et des réseaux de communication habituellement dédiés à la communication
interpersonnelle ou à la consultation individuelle d'informations (téléphonie, Internet). Cette
articulation s’observe tant dans le domaine de la production que de celui des pratiques (usages,
réception, consommation, etc.) On prêtera ici attention aux formes d’accès (distribué, mobile,
mutitâche et multimodal) à l’information, à l'articulation des temporalités collectives et
individuelles des pratiques de réception, à la transformation des contenus de l'offre télévisuelle, à
l'enrichissement des techniques d'interactivité, à l’entrelacement des formats d’informations sur
internet.
44
II.2. Stratégies multi-supports des industries culturelles
La multiplication des réseaux et des supports de diffusion de l’information est devenu pour les
industries culturelles un élément important de leurs stratégies et de la recomposition des métiers de
l’audiovisuel. L’émergence d’un secteur du multimédia recompose-t-il les clivages structurant de
l’espace professionnel du journalisme, de la télévision et du cinéma ?
II.3. Médias personnels - Formes de civilité dans les arènes publiques de l’internet
L’internet offre des opportunités nouvelles pour la production et la mise à disposition
d’information à moindre coût. Le développement de médias personnels (page perso, sites de fans,
d’association, etc.) de façon autonome par rapport à l’espace marchand ouvre des espaces
d’informations et d’échanges originaux. Ces médias personnels contribuent-ils à redéfinir les
partages traditionnels dans l’espace public entre producteur et consommateur d’informations ?
Comment caractériser et analyser ces formes “ amateurs ”, “ militantes ” et “ coopératives ” de
production et de diffusion de l’information ? Les formes d’extériorisation de la personne sur
internet (webcam, journaux intimes, etc.) engagent-ils de nouveaux modes de mise en relation et la
constitution de collectifs d’un type particulier ? Comment s’opèrent les transferts entre dispositifs
“ amateurs ” et productions grands publics ?
Organisation du groupe thématique : il prendra la forme d’une structure souple d’échange sous
forme d’un séminaire mensuel et se donnera pour objectif la réalisation de journées d’étude (avec
publication collective).
III Sélection de publications des membres de ce sous groupe
JOSIANE JOUËT (Paris II , Institut français de Presse)
“ Retour critique sur la sociologie des usages ”, Réseaux, n°100, 2000.
“ Les jeunes et la culture de l’écran ; enquête nationale auprès des 6-17 ans ” (avec D. Pasquier), Réseaux, n°9293, 1999.
- “ Les messageries ”, in les Actes du Colloque Les Technologies de l’Information et de la Communication
pour Quelle Société ?, Université de Technologie de Compiègne, 1998.
- "Pratiques de communication: figures de la médiation ”, in Sociologie de la Communication, Collection
Réseaux, CNET, 1997.
- “ Les jeux vidéo ou la violence ambiguë ”, in Image et Violence, BPI en Actes, Centre Georges Pompidou,
1997.
DOMINIQUE PASQUIER (CEMS/EHESS)
La Culture des sentiments. L'expérience télévisuelle des adolescents, Paris, Ed. de la MSH, 1999.
“Family lifestyles and media use patterns : an analysis of domestic media reception among Flemish, French,
Italian and Swedish children and teenagers” (avec C. Buzzi, L. d'Haenens, U. Sjöberg) European Journal
of Communication, décembre 1998.
“ Les jeunes et la culture de l'écran ”, Réseaux, n°92/93, 1999 (avec J. Jouët)
“ On Youth and Screen Culture : national survey of 6-17 years old”, The French Journal of Communication,
1999,7,1 (avec J. Jouët)
“Media at home: interaction and regulation in European families” in Sonia Livingstone (Sonia), Moira Bovill
(Moira), eds, Young people in a changing media environment, Los Angeles, Erlbaum, 2001
" “ la famille c'est un manque ”. Enquête sur les nouveaux usages de la téléphonie dans des familles
immigrées ”, Réseaux n°108 (sous presse, juillet/août 2001)
DOMINIQUE CARDON (UCE/France Télécom R&D)
“ Les sciences sociales et les machines à coopérer ”, Réseaux, n° 85 septembre-Octobre 1997.
“ La production coopérative des factures. Cas de mise en place d’un outil de groupware ”, Réseaux, n°104, 2000,
p.95-118.
“ De clic en clic. Rationalisation et créativité dans les usages de l’intranet ” (avec V. Beaudouin et A. Mallard),
Sociologie du travail (à paraître).
“Mais qui fait bouger le compteur du Téléthon ? La sensibilité humanitaire et sa critique” (avec J.-P. Heurtin, O.
Martin, A.-S. Pharabod et S. Rozier), Sciences sociales et santé, 1998, vol. 16, n3, septembre 1998, p.
17-40.
“ Les formats de la générosité. La réception du Téléthon ” (avec J.-P. Heurtin, O. Martin, A.-S. Pharabod et S.
Rozier), Réseaux, n°95, volume 17, 1999, p. 15-105.
“Comment se faire entendre ? Les prises de parole des auditeurs de RTL”, Politix, n° 31, 3 ème trimestre 1995,
p. 145-186.
PHILIPPE LE GUERN (Université d’Angers)
45
- (Avec P. Leroux) " Une rhétorique du consensus ? Journalisme et journalistes dans une télévision locale (TV
10 Angers) ", in Médias et Villes (Ch. Delporte dir.), Presses de l'Université de Tours, 1998.
- (Avec P. Leroux), " Les limites de l'espace public médiatisé : l'exemple d'une télévision locale " in
www.démocratie locale.fr, Hermès 26-27, (dir. E. Maigret et L. Monnoyer), CNRS éditions, .
- " There is no such thing as a cult text, only the cult of the text : towards a constructivist approach to media
cults ", (dir. R. Pearson and S. Gwenllian Jones), University of Minnesota Press (sous presse).
- (Avec D. Lemish) " Du kitsch et des jeux ? Entre sentiment national et culture globale, l'Eurovision de la
chanson" in Signifier l'Europe (dir. E. Neveu), PUR (à paraître).
- " Fan-club pour série-culte : le fan-club français de la série Le Prisonnier " in La culture du culte (dir. Ph. Le
Guern), Presses Universitaires de Rennes, à paraître.
EMMANUEL PEDLER (SHADYC/EHESS)
Pedler E., Zerbib O., Les nouvelles technologies à l'épreuve des bibliothèques, Paris : Ed. de la B.P.I, Juillet
2001, préface de R. Establet.
Pedler E., Sociologie de la communication, Nathan, coll. 128. (trad. en roumain, Sociologia communicarii,
Cartea Romaneasca, 2001, trad. et intr. Bogdan Ghiu.)
Pedler E. (coordination du n° thématique), La réception, Protée, UQAM, Québec, Chicoutimi, vol.27 n°2,
automne 1999.
Pedler E., “Aux frontières du regard, la sociologie de la réception et ses territoires”, Genève : Revue Européenne
des sciences sociales, Tome XXXIV, 1996, n°103, p. 175 à p. 193.
Pedler E., avec la collaboration de E. Ethis “En quête de réception : le deuxième cercle”, Paris : Réseaux n°68,
décembre 1994, p 85 à 103.
FABIEN GRANJON Université De Rennes 1
2001 –L’internet militant. Mouvement social et usages des réseaux télématiques, Apogée, Rennes, 2001 (à
paraître en septembre 2001).
2001 (a) -“ Les répertoires d‚action télématiques du néo-militantisme. Opinion publique, médias, mobilisation ”,
Mouvement social, (à paraître).
2001 (b) -“ Les militants-internautes : passeurs, filtreurs et interprètes ”, Multitudes, n° 6 (à paraître).
1999 (a) -“ De l'appropriation militante d'Internet en contexte associatif. Engagement distancié et sociabilités
digitales ”, Communication, n° 2, vol. 19, automne 99, pp. 127-136.
1999 (b) -“ Sphère associative, réseaux télématiques et espaces publics digitaux ”, MEI, n° 9, L'Harmattan,
Paris, 1999, pp. 155-162.
1998 -“ La sphère publique sous les conditions des "nouveaux" réseaux télématiques. Le cas des médiations
associatives ”, in Médiations sociales, systèmes d'information et réseaux de communication, SFSIC,
Metz, pp. 303-314.
JEAN-MARIE CHARON (CEMS/EHESS)
La presse magazine, La Découverte (collection Repères), Paris, 1999.
Internet n’est pas intrinsèquement un outil contribuant à la démocratie, in Les 80 idées-forces pour dans le
21ème siècle – Le nouvel état du monde, sous la direction de S. Cordellier, La Découverte, Paris, 1999.
Les journalistes face aux nouvelles technologies de communication, in Les savoirs déroutés, Presses de l’Enssib,
Lyon, 2000.
Segmentation et thématisation : les magazines montrent la voie, in Médias : promouvoir la diversité culturelle,
sous la direction de Monique Dagnaud, La Documentation Française, Paris, 2000.
Les médias à l’heure de la mondialisation, in Regards sur l’actualité n°234, La Documentation Française, Paris,
septembre 1997.
Journalisme, le défi de l’autorégulation, in Réseaux n°100, Hermès, Paris, 2000.
Les groupes de presse face au multimédia, in Dossiers de l’actualité n°94, La Documentation Française, Paris,
2000.
CECILE MEADEL (CSI)
M. Akrich et C. Méadel, “ Les discussions électroniques dans le domaine de la santé : vers une caractérisation
des débats et des collectifs ”, Paris, 3eme colloque international sur les usages et services des
télécommunications, E.Usages, 12-14 juin 2001.
C. Méadel, V. Rabeharisoa, “ Taste as a Form of Adjustment between Food and Consumers ”, in R. Coombs,
K. Green, V. Walsh, A. Richards, Demands, Markets, Users and Innovation, Londres, Edward Elgar,
2001.
M. Akrich, C. Méadel, “ Patients et médicaments dans les listes de discussion ”, Sciences sociales et santé, à
paraître janvier 2002.
M. Akrich, C. Méadel, V. Paravel, “ Le temps du mail : écrit instantané ou oral médiat ”, Sociologie et
Sociétés, 2000.
46
M. Akrich et C. Méadel, “ Représentation des risques urbains : les technologies de surveillance comme outil
d’analyse ” in Les risques urbains. Acteurs, systèmes de prévention, M. Ansidéi, D. Dubois, D. Fleury,
B. Munier (dir), Paris, L’Harmattan, 1998, pp 33-46.
C. Méadel, “Le D2Mac ou les revers de la compatibilité”, Quaderni, n°26, été 1995, pp 99-112.
C. Méadel, “Les belles images de la télévision, une histoire du D2Mac”, Gérer et Comprendre, mars 1994,
n°34, pp. 18-29.
47
G3
Groupe « TIC et changements des rapports sociaux
dans le travail et les espaces publics »
I Composition du groupe :
Catherine Bidou (DR, IRIS), Pierre Chambat (MC, Paris Dauphine), Jean Lojkine (DR,
CEMS-EHESS), Pierre-Alain Mercier (ingénieur CNRS, IRIS), Albert Ogien (DR, CEMS-EHESS),
Anne-France de Saint Laurent (MC Ecole des Mines, Nantes), Monique de Saint Martin (directrice
d’étude, CEMS-EHESS), Victor Scardigli (DR, IRIS), Anne-Marie Waser (CR, IRIS, détachée)
II Descriptif du projet :
Le groupe de travail que nous proposons se concentrera sur l’étude des transformations du
social à travers la montée du paradigme informationnel et plus précisément sur la façon dont les
technologies de l’information et de la communication s’immiscent dans plusieurs des secteurs de
l’économie (industrie, service), des pratiques culturelles, des représentations sociales, et participent
à les recomposer. Notre approche tentera de conjuguer la richesse et l’ambivalence des différentes
dimensions de l’information : marchandes et non marchandes de l’information, cognitives,
expressive, communicationnelles, mais également politiques. Nous faisons l’hypothèse que la
montée en puissance des activités informationnelles - en particulier avec la diffusion rapide
d’Internet - a franchi récemment une étape qui autorise à s’interroger sur des effets sociaux et
sociétaux désormais plus saisissables.
Les choix et les développements technologiques ne peuvent être analysés en termes
exclusivement techniques : ils sont étroitement liés aux systèmes d’organisation sociale,
économique, politique, juridique des pays dans lesquels ces innovations ont lieu. Nos échanges avec
des historiens spécialistes de l’histoire des techniques, des usages ou pratiques industrielles des 19è
et 20è siècles permettront de construire, de façon coopérative, des cadres d’interrogations et
d’interprétation qui soient proprement historiques. Notre problématique croisera donc des
questionnements historiques, mais également anthropologiques et politiques tout en conservant
une place centrale à la sociologie comme pivot de cette interdisciplinarité. Cette démarche
novatrice devrait permettre de confronter les analyses en sciences sociales et de faire évoluer les
outils à partir desquels nous recueillons des données et nous les analysons.
Le développement d’organisations apparemment peu hiérarchiques qui imposent flexibilité,
polyvalence et réactivité est à mettre en relation avec l’apparition des réseaux techniques de
communication du type Internet, mais il n’est nullement à l’origine. Les entreprises du multimédia
et de l’Internet supposent que les individus soient à la fois impliqués dans des projets concrets dans
lesquels la part de leur travail est souvent difficilement évaluable et désengagés de tous liens
durables puisque tout est toujours en mouvement, renégocié, rarement fixé à l’avance, et puisque
les relations, si elles sont parfois intenses, sont aussi facilement réversibles.
En accord avec les thèses de certains sociologues qui visent à montrer que l’espace du jeu et
des rapports de forces dans les entreprises dont l’organisation est transversale ou réticulaire, se
modifie consécutivement aux comportements et aux attentes des salariés, il s’agira de montrer que
c’est dans les échanges, compromis, négociations entre les différents acteurs investis dans une
activité que se dessinent les épreuves, se construisent les formes de concurrences, les qualifications,
les hiérarchies, les valeurs esthétiques ou de professionnalité. Le processus, déjà engagé depuis une
décennie, de diminution des protections sociales et physiques, la décollectivisation, l’appel à
l’initiative personnelle, au sens des responsabilités, la flexibilité progressent, dans le monde du
travail comme dans les loisirs, avec la légitimation des nouveaux modes de compétition et de
concurrence entre les individus livrés à eux-mêmes, à la fois acteurs et victimes des changements
du monde industriel et du capitalisme.
48
Nous souhaitons analyser la nouvelle économie en la prenant comme une figure
emblématique des transformations du capitalisme, de la diminution du contrôle des Etats face à la
mondialisation industrielle et financière, des transformations du salariat, des changements des
manières de travailler, évaluer, produire, innover, échanger, etc. qui sont déjà en marche depuis les
années 1970.
Les exigences d’autonomie, de flexibilité, de créativité et de réactivité sont consécutives des
changements de la logique des marchés où l’on passe de marchés dominés par l’offre à des marchés
dominés par la demande et les besoins alors qu’au même moment les systèmes productifs sont de
plus en plus complexes, instables et fragiles car ils reposent davantage sur des organisations
réticulées où le pouvoir est souvent diffus et mal localisé. L’absence de solidarité entre les salariés
et la difficulté de l’expression collective de type syndical ne les incitent guère à entrer dans le
conflit : la lutte frontale se solde dans la plupart des cas par une mise à l’écart, puis une séparation.
Le brouillage des catégories traditionnelles (travail/loisir, marchand/non marchand, intérêts
personnels/professionnels, salariat/bénévolat, etc.) et des temporalités que suggère le
fonctionnement en réseau conduit à des conflits qui sont souvent dissout puisque les liens
développés au sein de ces entreprises sont souvent des liens fonctionnels qui ne reposent sur
aucune construction de collectifs de travail ou de représentation. L’introduction de l’informatique,
puis des TIC ont davantage été un amplificateur des disparités entre ceux qui peuvent accepter les
nouvelles conditions de travail qu’impose la mondialisation financière et ceux qui ne sont pas
armés pour passer ce nouveau cap. L’étude des TIC est une occasion de saisir les effets du
déplacement de la charge de l’incertitude économique vers les individus, les familles ou les
communautés locales.
La mise en place d’un séminaire mensuel nous permettra à la fois d’échanger et de
construire des problématiques afin de faire évoluer les interrogations sur les rapports entre les TIC
et les transformations sociales.
Bibliographie :
L. Boltanski, E. Chiapello, Le nouvel esprit du capitalisme, Paris, Gallimard, 1999.
P. Bourdieu, « La production de la croyance : contribution à une économie des biens symboliques », Actes de la
recherche en sciences sociales, 1977, 13, pp. 3-43.
M. Callon et alli., Réseau et coordination, Paris, Economica, 1999.
F. Caron, « Troisième révolution industrielle et nouvelle économie », Le Débat, 112, novembre-décembre 2000,
pp. 27-38.
R. Castel, Les métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat, Paris, Fayard, 1995.
M. Castells, La société en réseaux : l'ère de l'information, Paris, Fayard, 1998.
N. Dodier, Les hommes et les machines. La conscience collective dans les sociétés technicisées, Paris, Métailié,
1995.
D. Edgerton, « De l’innovation aux usages. Dix thèses éclectiques sur l’histoire des techniques », Annales HSS,
n°4-5, juillet-octobre 1998, pp. 815-837.
D. Foray, J. Mairesse (dir.), Innovations et performances. Approches interdisciplinaires. Paris, École des hautes
études en sciences sociales, 1999.
M. Gensollen, « La création de valeur sur Internet », Réseaux, 97, 1999.
J. Lachmann, Capital-risque et capital-investissement, Paris, Economica, 1999.
E. Lazega, « Analyse de réseaux et sociologie des organisations », Revue française de sociologie, XXXV, pp.
293-320.
Ch. Midler, S. Ben Mahmoud-Jouini, « Compétition par l’innovation et dynamique des systèmes de conception
dans les entreprises françaises », Entreprises et histoire, 23, 1999, pp. 36-62.
P. Veltz, Le nouveau monde industriel, Paris, Gallimard, 2000.
III Publications récentes :
CATHERINE BIDOU :
Bidou C. (1990), « Nouvelles techniques de communication et gestion symbolique de l'espace urbain : le cas
d'une ville moyenne », Revue Metropolis, n° 1-2 décembre 1990, 47-57.
Bidou C., (1990), « Les nouvelles techniques de communication, effets de délocalisation/ relocalisation dans
Villes et technopoles », Actes du colloque Nouvelle urbanisation-nouvelle industrialisation, septembre
1987), Presses Universitaires du Mirail, Toulouse.
Bidou C., (1991), « Nouvelles technologies, nouvelles mythologies ? Les technologies de l'information et de la
communication appliquées à l'espace urbain ». Les Raisons de l'Urbain, Actes du colloque international,
octobre 1988, Plan Urbain, Délégation à la Recherche et à l'Innovation.
49
C. Bidou (1992), « Les enjeux de la monétique municipale comme système de communication », Revue
Culture Technique, n° 26, février, 179-187.
PIERRE CHAMBAT
Chambat P., (1995), « Espace public, espace privé : le rôle de la médiation technique », in Pailliart I. (eds),
L’espace public et l’emprise de la communication, Grenoble, Ellug.
Chambat P., (1997), « L’invention des usages », in Guillaume M. (eds.), Où vont les autoroutes de
l_information ?, Paris, Descartes et Cie.
JEAN LOJKINE
Lojkine, J. (1998), Entreprise et société, Paris, PUF.
Lojkine, J. (1998), Le tabou de la gestion, Paris, Ed. de l’Atelier
Lojkine, J., (1992), La révolution informationnelle, Paris, PUF.
PIERRE-ALAIN MERCIER
Mercier P.-A., Plassard F., Scardigli V. (1984), La Société digitale, les nouvelles technologies au futur
quotidien, Paris, Le Seuil (ouvrage traduit en espagnol et en italien).
Mercier P.-A., Toussaint Y., (1995), « Usages et territoires des télécommunications - Une vision prospective »,
in Stratégies de communication et territoires, (sous la direction de P. Musso et A. Rallet) Paris,
L'Harmattan.
Mercier P.-A (avec Ch. de Gournay), (1996), « Téléphone, lieux et milieux - Usages privés / usages
professionnels », CNET/CNRS.
Mercier P.-A., (1999), « Dopo ze bip - Quelques observations sur les usages du répondeur téléphonique »,
Réseaux, n° 82/83, 1997.
ALBERT OGIEN
A. Ogien, L'Esprit gestionnaire, Paris, Ed. de l'EHESS, 1995.
A. Ogien, Les conditions de la mesure de l'efficacité en matière de santé, Paris, Commissariat Général du
Plan/MIRE, 1998.
A. Ogien, « Contrat, politique et administration », dans S. Erbès Seguin (éd), Le Contrat. Usage et abus d'une
notion, Paris, Desclée de Brouwer, 1999.
A. Ogien, « La volonté de quantifier, Conception de la mesure de l'activité médicale », Annales, 2, 2000.
A. Ogien, « Médecine, santé et gestion. Le travail de l'information médicale », dans F. X. Schweyer & G.
Cresson (éds.), Les professionnels de la santé face à l'organisation du travail, Rennes, Editions de
l'ENSP, 2000.
ANNE-FRANCE DE SAINT LAURENT
M. Gollac, V. Mangematin, F. Moatty, A.-F. de Saint Laurent, 1998, « Informatisation : l'entrée du marché
dans l'organisation. Revue d'études de cas », Revue française de gestion.
A.-F. de Saint Laurent, « Qui fait quoi ? Pratiques de l’informatique et résistance des méties dans un quotidien
régional », L’informatique au travail, Actes de la recherche en sciences sociales, 134, septembre 2000, pp.
56-61
MONIQUE DE SAINT MARTIN :
et D. Broady, N. Chmatko éd., Formation des élites et culture transnationale, Paris, CSEC-EHESS, Uppsala,
SEC, ILU, 1997.
(et J.-P. Nioche), «Les trois tensions des formations françaises à la gestion», Entreprises et histoire, 14, 1997,
pp. 5-10.
«Préface» à T. Viale, La communication d'entreprise. Pour une histoire sociale des écoles et des métiers, Paris,
Ed. L'Harmattan, 1997, pp. 9-18 (Coll. Dynamiques d'entreprises).
(et G. Gemelli), Introduction à «Privatisation et internationalisation des institutions d'enseignement supérieur: le
cas des écoles de gestion», Information sur les sciences sociales, 37, mars 1998, pp. 161-164.
(et A.-M. Waser), «Entrepreneurs du développement ou missionnaires: quelques projets d'introduction de
l'internet en Afrique», à paraître in: Y. Lebeau, B. Niane, Reconfigurations africaines, Paris, Editions
Karthala, 2002.
VICTOR SCARDIGLI
Scardigli V. (1992), Les sens de la technique, Paris, PUF (collection Sociologie d’aujourd’hui).
Scardigli V., (1995), « Le pilote et le concepteur en aéronautique : deux visions de l'automate, du vol et du
monde », Natures, Sciences, Sociétés, 4.
Scardigli V., (1995), « Les technologies de l'information changent-elles les structures de la vie en société ? », in
C. Freeman et H. Mendras (éds.), Le Paradigme informatique : technologie et évolutions sociales, Paris,
Editions Descartes et Cie.
50
Scardigli V., (1997), « Sociologie de l'information et des technologies de la communication », in J.-P. Durand
et R.Weil (éds.), Sociologie contemporaine, Paris, Vigot.
Scardigli V., Maestrutti M., Poltorak J.-F. (2000), Comment naissent les avions. Ethnographie des pilotes
d'essai, Paris, L'Harmattan,
Scardigli V., (2001), Un anthropologue chez les automates. De l'avion informatisé à la société numérisée,
Paris, PUF.
ANNE-MARIE WASER
(et P. Askenazy), « TIC et Évolution du travail, des professions et nouvelles formes d’organisation »,
Commissariat général du plan, à paraître en juillet 2001.
(et M. de Saint Martin), « Organisation et gestion du travail dans la « nouvelle économie : monographies de
« start-up » liées à l’Internet », Action concertée incitative « Travail », Ministère de l’éducation nationale,
de la recherche et de la technologie, à paraître en 2002.
(et M. de Saint Martin), «Entrepreneurs du développement ou missionnaires: quelques projets d'introduction de
l'internet en Afrique», à paraître in: Y. Lebeau, B. Niane, Reconfigurations africaines, Paris, Editions
Karthala, 2002.
Coordonnées :
Contacts : A.-M. Waser
IRIS, Paris Dauphine
Place du Maréchal de Lattre de Tassigny
75775 Paris cedex 16
Mail: [email protected]
51
G4
Groupe de travail COI
GROUPE DE TRAVAIL PROPOSE PAR LE CENTRE D’E TUDES DE L’E MPLOI
NATHALIE GREENAN
Les effets des changements organisationnels et de la diffusion de l’informatique, les
enseignements du dispositif d’enquêtes COI
Il est couramment admis aujourd’hui que la diffusion de nouveaux outils de gestion couplée à
celle de l’informatique change profondément le monde de l’entreprise . Les organisations
s’aplatissent, se « transversalisent », s’intègrent et se recentrent sur le métier. Elles poussent les
travailleurs à être plus autonomes, poly-compétents, polyvalents, flexibles, collectifs. Elles
recrutent en étant plus attentives à des compétences personnelles dont l’incorporation n’est
garantie ni par le diplôme, ni par l’expérience. Elles adoptent de nouveaux systèmes d’évaluation
et d’incitation. Elles gèrent leurs ressources au plus juste en resserrant les contraintes de délai et de
qualité des produits.
L’analyse de ces changements est en train de prendre une place majeure dans le débat public
et le champ académique. Leurs effets sont multiples. Ils altèrent les performance économiques des
entreprises et leur comportement sur les marchés. Ils modifient aussi les formes d’engagement
dans le travail demandées aux salariés et les caractéristiques de leurs emplois.
Le dispositif d’enquêtes sur les Changements Organisationnels et l’Informatisation (COI)
permet d’explorer ces effets. Son originalité est de recueillir à la fois des informations sur
l’organisation des entreprises et sur l’organisation du travail de leurs salariés. Ce dispositif est né
d’une collaboration entre chercheurs et statisticiens de l’administration économique. Il s’agit d’un
véritable « équipement de recherche » résultant à la fois d’investissements individuels et collectifs
et de compétences administratives et académiques. Il apporte des éléments décisifs pour aborder
d’un point de vue empirique quatre grandes questions associées aux changements organisationnels
et à la diffusion des technologies de l’information et de la communication :
leurs effets sur la performance économique et sociale
leurs effets sur le marché du travail,
les liens qu’ils entretiennent avec le temps et la durée du travail
les fonctionnements en réseau qu’ils permettent ou stimulent.
Le groupe de travail COI se propose d’être une instance intermédiaire, entre
l’administration économique et la recherche, d’information, de réflexion et de débat autour de
l’usage et du développement d’un dispositif d’enquêtes. La réflexion qui s’y conduira devrait
contribuer à enrichir sa réédition. Animé par Nathalie Greenan, il fédère environ 17 projets de
recherche qui s’inscrivent autour des quatre questions précédentes. En terme de composition, sa
dominante est économique mais il est ouvert à des thématiques et des approches sociologiques et
gestionnaires. Il intègre à la fois des statisticiens et des chercheurs de terrain. Les contributions au
groupe de travail feront l’objet d’une publication et d’un colloque final.
52
G5
Groupe de travail FAIR
NATHALIE GREENAN - YANNICK L’HORTY
Projet de groupe de travail sur “La nouvelle économie Irlandaise” (FAIR)
L’Irlande connaît une croissance économique spectaculaire depuis 1993 qui s’est
accompagnée d’une inversion des flux migratoires, d’un double excédent de la balance des
paiements et du solde public, d’une réduction très sensible de la dette publique, et de fortes tensions
inflationnistes. En dépassant la Royaume-Uni en terme de PIB par tête, l’Irlande connaît une
sorte de revanche historique. Sa révolution industrielle a été entravée par la domination
britannique. Mais l’absence de secteur industriel à restructurer ainsi que certains choix historiques
comme la mobilité géographique et la place de la religion dans la société ont permis a l’Irlande de
conduire en une dizaine d’année une véritable révolution tertiaire.
L’Irlande est un pays qui semble avoir trouvé les bases d’un « cercle vertueux de croissance »
dans la « nouvelle » économie. Il peut néanmoins sembler fragile. Il s’appuie sur un investissement
direct étranger massif, pour une large part d’origine américaine. L’Irlande serait la plate-forme
européenne de l’industrie informatique américaine et une zone de sous-traitance de services
associés à ce secteur comme les centres d’appel, les « hot lines » ou encore la traduction de
logiciels. La culture anglo-saxonne, une main d’œuvre au coût modéré, des relations
professionnelles peu conflictuelles dues a l’absence d’un passé industriel et des conditions fiscales
très avantageuses pour les investisseurs suffiraient à expliquer le positionnement de l’Irlande dans
la « nouvelle économie ».
Mais cette vision demeure partielle. La croissance des dépenses de R&D des entreprises a été
l’une des plus élevée parmi les pays de l’OCDE sur la dernière décennie (derrière la Suède et la
Finlande), sa balance technologique est très fortement déficitaire, témoignant d’une grande
capacité d’absorption des technologies nouvelles. L’Irlande se caractérise aussi par un
investissement de long terme dans le capital humain, par l’intermédiaire de son système éducatif et
du développement de filières spécifiques. Ces critères font de l’Irlande un pays bien doté dans
l’économie fondée sur le savoir.
La conjonction d’atouts dans la « nouvelle économie » et d’atouts dans « l’économie
fondée sur le savoir » n’est peut être pas le fruit du hasard. L’objet de ce groupe de travail, qui sera
conduit par Nathalie Greenan (Centre d’Etudes de l’Emploi et URA 922) et Yannick L’Horty
(Université d’Evry, EPEE et CERC) est d’identifier la combinaison d’institutions et de politiques
économiques qui a permis le rattrapage des années quatre vingt dix. La place de l’église catholique
et la tradition d’émigration vers les pays de langue anglaise depuis la grande famine ont joué un
rôle important dans l’effort éducatif du pays. Dans les années 80, les départs à l’étranger des
jeunes les mieux formés auraient pu faire penser à une « fuite des cerveaux », une perte sèche pour
l’économie. Une hypothèse à vérifier est que cette diaspora a joué un rôle moteur dans les
transformations des années 90. Bien insérée dans les réseaux de la « nouvelle économie », elle
revient au pays avec des projets, des investisseurs et des capitaux. La situation Irlandaise serait
sous cet angle proche de la situation Indienne.
Ce premier projet devrait trouver des prolongements possibles et conduire à de nouvelles
collaborations, notamment avec des universitaires Irlandais. En particulier, nous examinerons des
possibilités de terrain sur les stratégies familiales dans « la nouvelle économie Irlandaise ». Les
familles semblent être en effet une unité intéressante pour observer l’imbrication de l’économique
et du social dans un processus de croissance rapide. Ce projet interdisciplinaire associerait des
économistes, des sociologues et des historiens spécialistes de l’émigration.
53
G6
Groupe de travail
« ‘mise en réseau’ des activités de santé »
proposé par Jean-Luc Metzger (UCE-France Télécom RD)
Contexte
La plupart des observateurs du secteur de la santé s’attendent à ce que la mise en réseau (via
l’Internet, un Intranet ou d’autres supports) va modifier les pratiques des professionnels de la santé
et les relations avec les patients.
* D’un côté, plusieurs initiatives vont dans le sens de l’informatisation et de la transmission
automatique d’un dossier médical (ne serait-ce que par parties) :
- soit que des réseaux sociaux pré-existants (entre professionnels de la santé) se dotent de
supports informatiques ;
- soit que l’on impose la mise en réseau pour la transmission d’abord de feuilles de soin
électroniques (les ordonnances informatisées ou FSE), puis d’informations plus ou moins
complètes sur les patients ;
- soit que l’on introduise des Intranet hospitaliers pour la diffusion des pièces du dossier
médical (aspects comptables, mais également médicaux) ;
- soit que l’on cherche à créer des réseaux ville-hôpital.
* De l’autre, des patients à titre individuel ou en se regroupant, modifient leur rapport aux
soins :
- soit en se connectant à des serveurs dits de santé, fournis par des industriels ;
- soit en créant ou enrichissant des sites d’information créés, le plus souvent, par des
associations pré-existantes, mais pouvant se créer à l’occasion de la mise en réseau par l’Intranet.
2. Problématiques
Ces mises en réseaux de professionnels et/ou d’établissements jusqu’à présent peu équipés,
vont engendrer des effets sur les pratiques des médecins (et des non-médecins également, mais nous
organisons d’abord notre propos autour de cette catégorie), sous plusieurs angles :
a)- tout d’abord, dans le contenu même de leur activité, les dispositifs ne vont pas être
transparents. Comment les intéressés s’en servent-ils ?
b)- par ailleurs, l’expérience de l’informatisation des échanges peut avoir des répercussions
au niveau des représentations que les intéressés ont :
- de leur propre activité (la considèrent-ils dorénavant comme trop instrumentalisée ou
technicisée, déshumanisée, insécurisée, incontrôlable (surveillés par les caisses de soin et les
assureurs, en somme moins autonomes) ;
de leur rôle
de leur rapport aux patients
c)- A la longue, le fait d’avoir dû accepter de mettre en œuvre des dispositifs de type réseaux
informatisés, sans l’avoir réellement souhaité au début, engendre-t-il des menaces sur leur identité
professionnelle ?
d)- Enfin, l’expérience de la mise en œuvre de ces outils a-t-il modifié leur perception des
T.I.C. et de leur usage ?
3. Présentation succincte des axes de recherche
C’est pourquoi, il convient d’envisager plusieurs types d’enquêtes.
54
* Selon un premier axe, on pourrait s’intéresser aux pratiques des médecins utilisant les
dispositifs de mise en réseau, RSS (contrainte des tutelles) et Libéralis (réaction corporatiste). On
commencerait par reconstituer la manière dont l’informatisation leur a été présentée, imposée,
leurs réactions, leur décision d’utiliser en plus un réseau de type Libéralis. Ensuite, on analyserait
l’effet de l’utilisation du réseau informatisé sur les pratiques (selon les questions posées ci-dessus).
Effets que l’on comparerait à celles des médecins étant d’eux-mêmes passés à l’informatisation.
* Selon un deuxième axe, on pourrait chercher à reconstruire le processus de décision par
lequel les individus (médecins chefs de service, dirigeants hospitaliers) ou des groupes (associations
professionnelles, de patients, de familles) envisagent de recourir à l’informatisation de leurs
échanges. Puis, une fois le processus reconstitué, on s’intéressera aux représentations et intentions
qui sous-tendent ces décisions. La comparaison entre les deux types de population permettrait de
mesurer l’impact de la participation aux décisions sur les effets de l’informatisation des pratiques
médicales.
* Un troisième axe pourrait être consacré à l’informatisation des enseignements (e-learning
ou télé-enseignement) des futurs médecins. Là également, on pourrait procéder à des analyses
concernant les représentations de ceux qui ont initié ce mode de formation, l’effet du dispositif sur
les pratiques des enseignants (notamment sur l’organisation de leur travail, les représentations, les
rôles, ) et sur les relations entre enseignants et enseignés.
* Un quatrième pourrait retenir surtout l’impact de ces dispositifs sur l’organisation et la
durée du temps de travail (des médecins généralistes, hospitaliers, formateurs, etc.). En distinguant
les différents profiles (initiateurs de l’informatisation ou non).
* Un cinquième pourrait être consacré aux populations de patients ou de familles de patients
qui se regroupent pour concevoir des sites d’information-formation.
55
ANNEXE III
GDR
Technologies de l’Information et de la Communication et Société
Programmes
des
SÉMINAIRES
S1 « Réseaux sociaux et TIC » : prendre en compte la multimodalité des relations
sociales
S2 « Business economic model » : « Technologies de l’information et finance »
56
S1
Séminaire « Réseaux sociaux et TIC »
Participants (liste provisoire) :
M. Gribaudi (EHESS-LDH) ; M. Loitron (EHESS-LDH) ; P.A. Mercier (IRIS) ; C. de
Gournay (FT R&D) ; J.P. Heurtin (U. Dauphine) ; F. Maillochon (CNRS-LASMAS) ; C. Bidart
(CNRS-LEST) ; C. Rivière (FTR&D) ; M. Eve (U. Turin) ; V. Manceron (U. Paris X) ; B. Lelong
(FT R&D) ; V. Beaudouin (FT R&D), Z. Smoreda
Prendre en compte la multimodalité des relations sociales
Nous partons du constat d’une importante difficulté dans les recherches sur les liens
interpersonnels et les pratiques de communication à prendre en compte la multiplication des
contacts et relations à travers des différents moyens technologiques de communication. La
globalité des pratiques de communication (et plus généralement, des pratiques de sociabilité) ne
trouve pas d’expression correcte dans les études ciblées sur les usages spécialisés d’un seul média. A
l’heure où des outils avancés de connexions multiples et mobiles se démocratisent, le regard porté
sur l’usager dans nos recherches est souvent très incomplet. L’individu y est découpé selon les
médias de communication, les lieux d’observation ou le type d’activité (personnel, civil ou
professionnels). Pour y remédier il convient d’entreprendre un effort particulier d’intégration des
méthodes permettant de suivre les comportements de l’individu sur les différents canaux
d’interaction qu’il emprunte dans ses parcours quotidiens et dans des situations spécifiques. Les
liens interpersonnels se distribuent sur un nombre croissant de réseaux techniques. Une
cartographie multimodale des usages et des connexions (ainsi que les déconnections) devient alors
un élément essentiel de la connaissance des usages sociaux et des pratiques de sociabilité des acteurs
sociaux.
Le séminaire devrait lancer une réflexion sur des méthodes d’observation et de suivi des
relations sur l’ensemble des supports de communication (du face à face à l’Internet) et de leur
intégration dans les recherches de la sociologie de communication.
1. L’enjeu est de réaliser une synthèse des travaux portant sur les pratiques culturelles, les
réseaux sociaux, les lieux de sociabilité (publics et privés) dans la perspective des pratiques de
communication. Nous centrerons la réflexion au début du séminaire sur la problématique des
réseaux sociaux et des outils de télécommunication, pour ensuite introduire celle des liens
multimodaux, des lieux et des temporalités et de leur rôle dans les pratiques de sociabilité des
individus avec un soucis d’aboutir à l’interconnexion des méthodes d’observation automatisée des
trafics (téléphone fixe - mobile - mail / Internet) et celle plus ethnographiques d’observation
directe et des entretiens afin de les appliques aux problématiques de sociabilités, de l’espace et du
temps des réseaux relationnels.
2. La réflexion du séminaire devrait permettre le lancement avec les différents partenaires
des recherches d’un protocole d’enquête quantitative sur la configuration des relations
interpersonnelles.
3. Suivre des individus dans les contextes : A côté des dispositifs d’observation automatisée
des contacts suivant les réseaux empruntés par l’individu et des enquêtes par questionnaire, il est
indispensable de pouvoir pousser l’analyse de ce type de données dans des situations et des
contextes spécifiques. Le suivi vidéo des situations de communication (en mobilité, à domicile,
dans les lieux publics) et l’ethnographie des comportements et des contenus échangés doivent nous
permettre de comprendre plus finement à la fois les usages et conventions d’utilisation, que des
éléments cognitifs et situationnels des pratiques de communication déployées.
4. Analyse sémantique des parcours de la Toile : Parallèlement à ces recherche sur les
réseaux de sociabilité, les participants travaillerons avec des spécialistes des l’analyse sémantique
du Web pour croiser les pratiques relationnelles et les usages du Web (notamment la catégorisation
sémantique des parcours). – RNRT SensNet.
57
S2
Séminaire “Business economic model”
« Technologies de l’information et Finance » 2001-2002
Pierre-Jean Benghozi, Corentin Curchod, Olivier Tirmarche
Les perspectives de l’internet connaissent aujourd’hui une profonde réévaluation. La raison
n’en est pas seulement l’épiphénomène qu’a constitué la récente crise boursière des valeurs
internet. Elle était, après tout, attendue depuis longtemps par de nombreux observateurs du
marché. L’ajustement financier qu’a provoqué cette crise a toutefois fait jour des interrogations
aiguës quant à l’importance, la pérennité et l’intérêt même des business models de la nouvelle
économie. Les questions soulevées à cette occasion se focalisent de plus en plus sur le rôle et la
place du secteur financier : à la fois comme opérateur et régulateur économique de la nouvelle
économie (actions des fonds d’investissement, stratégie du capital risque, dynamique du marché
financier) et comme domaine privilégié d’application et de mobilisation des technologies de
l’information et de la communication (secteur crédit - banque - assurance notamment).
Ce constat nous a incité à renouveler l’expérience du séminaire « Recherche sur les Business
models » organisé de 1998 à 2000 au Centre de recherche en gestion de l’Ecole polytechnique.
Toutefois, alors que le premier cycle s’était essentiellement donné pour objet la caractérisation des
formes d’organisation du commerce électronique3 , nous avons souhaité, dans ce deuxième cycle de
réunions, focaliser plus directement nos réflexions sur les relations entre technologies de
l’information et finance en organisant un espace de réflexion commun aux professionnels de la
finance et aux chercheurs, sur la base d’un dispositif et d’un mode de travail déjà éprouvé.
Une problématique
Au delà des débats généraux sur la dynamique financière associée à l’internet, les évolutions
récentes des technologies utilisées dans les activités de production et de distribution de produits et
services financiers suscitent des questionnements plus spécifiques. On peut en évoquer plusieurs.
Un premier concerne les conséquences de l'automatisation des processus financiers sur
l’organisation des établissements financiers, la place des individus et la structure des réseaux
d'agence. Un autre touche à la banalisation de nombreux produits financiers et l'intensification
concommittante de la concurrence (liée à un accès plus facile au marché, à une offre plus
transparente et plus facilement comparable par les consommateurs). Un autre tient aux évolutions
contradictoires des relations avec le client dans une industrie jusqu'ici fortement marquée par
l'intégration verticale et la séparation entre production et distribution : mise à distance « physique
et temporelle » du client, accessibilité accrue, différenciation et personnalisation des services…
Toutes ces transformations apparaissent, de prime abord, parfaitement contemporaines et
directement en relation avec l’émergence des TIC, elles doivent toutefois être aussi mises en
perspective car les tendances observées trouvent leur ancrage dans l’évolution et les contraintes
qu’a connues le secteur financier ces 25 dernières années.
Le séminaire vise donc étudier les rapports entre technologies, organisation des activités
financières et comportements des clients en explorant les questionnements soulevés aujourd’hui
dans ces secteurs et en les inscrivant dans leur dynamique propre.
On ne peut, par exemple, comprendre les évolutions récentes de l'intermédiation boursière
sans prendre en compte les réformes de son cadre légal telles que la suppression du monopole des
agents de change, les lois de modernisation des activités financières en 1996… De même, la
transformation de l’organisation des établissements financiers est directement en relation avec les
3
Cf. actes du séminaire, (CRG, mimeo 2000) ainsi que les publications directement nourries par ces
travaux, notamment : Benghozi Relations interentreprises et nouveaux modèles d’affaires, Revue économique,
septembre 2001, Benghozi et Kervern L’économie du multimédia sur internet : de nouveaux modèles pour des
principes immuables, La Jaune et la Rouge, Janvier 2000.
58
politiques qu’elles ont développé en matière de gestion des compétences et des ressources
humaines. Enfin, comment s'interroger sur la place des réseaux d'agence sans tenir compte de leur
évolution depuis les années 80 et comment mesurer l’ampleur de la "nouveauté" des évolutions
technologiques récentes sans si l’on oublie l’usage des outils télématiques qui ont précédé Internet,
ou des outils de gestion de données qui ont précédé l'engouement actuel pour le CRM4 .
Une préoccupation d’empirisme : une rencontre entre mondes de la recherche et de la
finance
Le séminaire vise à organiser des échanges et l’élaboration d’une réflexion commune entre
professionnels de la finance, expert et spécialistes. Les séances s’organiseront autour de la
présentation de cas et d’expériences particulièrement significatives, issues des différents domaines
de la finance : banque commerciale ou d’investissement, établissement de crédit spécialisé,
courtage boursier, assurances, mais aussi dans une moindre mesure grande distribution,
intermédiaires financiers et entreprises de certification, créateurs de monnaie virtuelle et autres
acteurs assurant production et/ou distribution de produits et services financiers, acteurs
traditionnels et nouveaux entrants. Le niveau de responsabilité des intervenants (directeurs
généraux, responsables marketing, responsables fonctionnels e-business, responsables
opérationnels de sites) permettra une mise en perspective des cas étudiés, en fournissant une vision
étendue des organisations et des marchés, des stratégies mises en œuvre et des contraintes
environnementales perçues, des modes de fonctionnement des organisations, des difficultés
rencontrées. La diversité d’origine des participants-chercheurs (économie, gestion, sociologie
notamment) permettra de développer une analyse comparative des expériences passées et
présentes, de clarifier les différentes dimensions des modèles économiques, de formaliser
progressivement une réflexion et une « boîte à outil » conceptuelle permettant de penser les
transformations en cours.
Un souci de capitalisation collective et d’échange
Le dispositif retenu a déjà été éprouvé dans le premier cycle de ce séminaire. Il vise d’une
part à assurer la continuité et la progressivité des réflexions d’une séance sur l’autre, d'autre part de
favoriser l’élaboration et la diffusion des résultats auprès des professionnels comme des chercheurs.
Trois conditions sont nécessaires pour cela. Le séminaire est tout d’abord un séminaire fermé dont
les membres sont cooptés. La taille du séminaire ne doit pas dépasser la quinzaine de personnes
afin d’assurer des échanges fructueux et suivis. Les participants s’engagent enfin à une
participation régulière. Chaque séance donnera lieu à l’établissement d’un compte-rendu reprenant
les témoignages, les débats et les éléments éventuels de documentation : ce compte-rendu,
approuvé par les participants, donnera lieu, par contre, à une diffusion élargie.
L'objet et le questionnement
Les réflexions pourront, a priori, se structurer autour de trois lignes de force.
(1) L'organisation du travail financier, les transformations des process. L'évolution des
technologies s'est accompagnée de profonds changements comportant notamment des
déplacements remarquables dans le rôle de l'intervention humaine sur les chaînes de production et
de distribution des produits et services. Ainsi par exemple, de nombreuses tâches ont fait l'objet
d'une automatisation partielle ou totale depuis les premiers temps de l'informatisation. Au moins
dans la banque, les chaînes de traitement automatisé ont connu un mouvement d'intégration
progressif, à la fois horizontalement (le geste déclencheur de l'opération se déplaçant du Back
Office vers le Front, puis du Front vers le client) et verticalement (il devient de plus en plus aisé
d'agréger automatiquement des données générées dans des chaînes de traitement séparées par
produit). Ce mouvement d'automatisation a-t-il libéré des ressources ? Comment ont-elles été
employées ? A-t-il ouvert sur des changements dans les processus de décision ? Dans quelle mesure
?
(2) Les caractéristiques des produits et des services mis en circulation. L'introduction de
nouvelles technologies de l’information et de la communication participe à la modification des
4
Customer Relationship Management
59
conditions de mise en concurrence des acteurs (exemple : les places de marché électroniques, les
moteurs de comparaison de l'offre), et des conditions d'exploitation des ressources héritées du
passé (typiquement : les ressources humaines). Ceci soulève des interrogations sur l'évolution des
prix, sur les voies de différenciation et de renouvellement des marges empruntées par les uns et les
autres. Les déplacements dans les caractéristiques des services de courtage boursier nous offrent une
bonne illustration des secousses provoquées par l'introduction des nouvelles technologies : on croit
y observer un premier mouvement brutal de spécialisation sur la pure transmission d'ordres de
bourse et guerre des prix, puis des tentatives laborieuses de reconstitution des marges par la
diversification et la différenciation. Comment rendre compte de ces mouvements ?
(3) La structure de l'industrie financière, le découpage de la chaîne de valeur. Des initiatives
marchandes appuyées sur les nouvelles technologies, telles la mise en œuvre de sites d'agrégation de
l'offre, ont conduit à un allongement de la chaîne de valeur. Des discours insistent par ailleurs sur la
nécessité d'une séparation plus marquée entre production et distribution, sur la montée en
puissance d'un schéma "Open Finance" où tout le monde achète et vend à tout le monde. De plus,
l'éventualité d'un tel mouvement amène à s'interroger sur les positions de force respectives des
distributeurs (notamment généralistes) et des producteurs (tendant à la spécialisation), les premiers
mettant en avant la "gestion de la relation client" comme instrument de création de valeur, les
seconds s'appuyant sur la réduction des coûts que permet leur bonne maîtrise des produits. Ces
discours et constats invitent à examiner les transformations éventuelles dans la division du travail
industriel et dans les relations entre acteurs, ainsi que les caractéristiques des modèles émergents.
Assiste-t-on effectivement à la montée en puissance d'un schéma "Open Finance" ? Quelle sont les
logiques des relations entre acteurs ? Quelles sont les forces respectives des uns et des autres ?
Programme indicatif et calendrier prévisionnel pour l'année 2001/2002
Thèmes indicatifs des séances et intervenants potentiels
La succession des séances pourrait s’organiser comme suit :
(1) Le responsable e-business d'une banque commerciale nationale traditionnelle (BNP Paribas,
Société Générale ou Crédit Lyonnais).
(2) Un directeur général ou responsable marketing d'un courtier de bourse dont la création a
précédé l'introduction d'internet (filiale bancaire type Cortal, société de bourse)
(3) Le responsable d’une société d’Assurances proposant des services en ligne
(4) Un responsable régional d'un réseau mutualiste ou coopératif (Banques Populaires, Crédit
Agricole ou Crédit Mutuel) pour aborder les questions spécifiques liées à l’hétérogénéïté des
politiques selon les Caisses Régionales et liées aux politiques de proximité.
(5) Un DG ou un responsable marketing d'un nouvel entrant : soit un agrégateur d’offre
(meilleurtaux, selectaux…), soit une banque virtuelle (ZeBank, Banque AGF…).
(6) Un DG ou un responsable marketing d'un courtier de bourse en ligne indépendant, créé lors de
l'introduction d'internet (type Selftrade, Bourse Direct…)
(7) Un responsable de site d'établissement de crédit spécialisé (Cetelem, Sofinco…), ou un acteur
non financier, type S2P, filiale du Groupe Carrefour spécialisée sur les activités financières.
Calendrier envisagé
Jeudi 13 Septembre 2001
Jeudi 24 Janvier 2002
Jeudi 25 Octobre 2001
Jeudi 7 Mars 2002
Jeudi 6 Novembre 2001
25 Avril 2002
13 Juin 2002
60
ANNEXE IV
GDR
Technologies de l’Information et de la Communication et Société
Programmes
des
LABORATOIRES ASSOCIÉS
ATOM
Analyse Théorique des Organisations et des Marchés, JE, Paris 1
BETA
Bureau d'Economie Théorique et Appliquée, UMR CNRS n° 7522
CERCOR
Centre
d’Études et de Recherches sur les
Communications,
les
organisations et les Réseaux, Rennes 2
CERS
Centre d'Études des Rationalités et des Savoirs - UMR CNRS 5117
CREM
Centre de recherche sur les médias Metz – JE 2120, EA en cours
CREREG
Centre de Recherche Rennais en Économie et en Gestion - UMR CNRS
6585
GRIC-IRIT
Groupe de Recherches en Ingénierie Cognitive, Institut de Recherche en
Informatique de Toulouse, UMR CNRS 5055
CSI
Centre de Sociologie de l’Innovation - FRE 2119
GRÉCA
Groupe de Recherche en Économie du Cinéma et de l'Audiovisuel,
IRCAV - Paris III
GREFIGE
Groupe de REcherche en FInance et Gestion des Entreprises -EA
GRESI
Groupe de Recherche sur les Services d’Information
IRES
Institut de Recherches Économiques et Sociales
ISDN
Institut des Sciences du Document Numérique
LATAPSES
Transformations de l'appareil productif et stratégies économiques
sectorielles – UMR CNRS 6564
LCF
Laboratoire de recherche sur les espaces Créolophones et Francophones
– Université de la Réunion - UMR CNRS 6058
LERASS
Laboratoire d’études et de recherches en sciences sociales - EA827,
Toulouse 3
LEST
Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail - UMR 6123
LET
Laboratoire d’Économie des Transports – UMR 5593
MARSOUIN Môle Armoricain de Recherche sur la Société de l’Information et les
Usages d’Internet
61
ATOM – Université de Paris I Panthéon-Sorbonne
Le centre ATOM se propose de participer au GDR TIC et société, spécialement d’un point de vue
microéconomique, plus précisement dans l’optique de clarifier les liens entre les TIC et les
changements organisationnels.
Deux questions centrales se dégagent des travaux des membres du centre quant aux conséquences du
développement des TIC :
A/ L’impact des TIC sur la performance des firmes
L’impact des nouvelles technologies peut se faire sentir au niveau intra-organisationnel. De
nombreux modèles théoriques montrent que les technologies de l’information permettent une
reconfiguration de l’entreprise notamment en incitant à déléguer l’autorité (Aghion-Tirole
[1997]) ou en améliorant l’efficacité de la polyvalence (Lindbeck-Snower [1996]). La réduction
des niveaux hiérarchique que l’on observe aujourd’hui dans bon nombre d’entreprises n’est peutêtre pas étrangère à l’adoption croissante par les firmes des NTIC.
Mais l’impact des NTIC peut aussi se faire sentir au niveau des relations interentreprises. À cause
de problèmes de coordination avec leurs fournisseurs, bon nombre de firmes réalisent en interne
certaines activités qu’elles préféreraient voir externalisées. Or, l’adoption de nouvelles
technologies, comme le recours à l’extranet ou, plus largement, les systèmes d’approvisionnement
fondés sur Internet, améliorent l’information transmise et réduisent significativement les coûts et
temps de transmission, ce qui facilite les interactions avec les fournisseurs. Les NTIC contribuent
alors à renforcer les stratégies d’outsourcing de certaines firmes.
Notre thèse centrale est que l’activité des firmes, leur adoption des NTIC et leur mode
d’organisation sont trois éléments qui co-évoluent de manière cohérente. En d’autres termes, les
changements organisationnels qui se font jour aujourd’hui pourraient s’expliquer par l’adoption des
NTIC par les firmes. Ces changements organisationnels pourraient être une condition nécessaire
afin de transformer l’adoption des NTIC en différentiel positif de croissance et plus largement de
performances économiques. Ainsi, de nouvelles pratiques « flexibles » de travail qui émergent,
comme la « lean production », la qualité totale ou encore la modularité (Askenazy [1998])
pourraient s’expliquer de cette manière. Plus encore, nous pensons que dans bien des cas, les choix
organisationnels et les activités productives de la firme conditionnent l’adoption des NTIC. La
relation entre adoption au sein de la firme des NTIC, choix organisationnels, production et
productivité n’est donc pas forcément univoque.
Plus fondamentalement on peut se demander si l’ensemble des choix de l’entreprise -stratégie,
organisation du travail et technologie- ne sont pas complémentaires (Milgrom-Roberts [1990]),
ce qui implique qu’un changement d’une de ces trois dimensions ne peut être efficace que si les
autres dimensions sont adaptées. En d’autres termes, les NTIC et leur adoption peuvent n'avoir un
impact positif sur la productivité des firmes que dans la mesure où elles trouvent un catalyseur
organisationnel adéquat (Brynjolfsson-Hitt [2000]). Bien entendu, les changements
organisationnels nécessaires à cette complémentarité entre NTIC et choix organisationnels sont
lents et ne peuvent se faire instantanément à cause de certaines inerties propres aux organisations.
Bresnahan & alii [2001] ont étudié cette question sur un échantillon de 300 grandes entreprises.
Toutes choses égales par ailleurs, ils ont mis en évidence que les entreprises seulement intensives
en NTIC ou seulement flexibles ont un niveau de productivité similaire à celles n’utilisant que peu
de NTIC ou de dispositifs flexibles. Alors que celles conjuguant les deux types d’innovations
–technologiques et organisationnelles- présentent une productivité significativement supérieure.
Ces deux dimensions sont rapportées au fait que les entreprises innovent et créent de nouveaux
produits et cherchent à différencier leur production. Ces résultats suggèrent une solution au
paradoxe de Solow repéré durant les années 80 : l’absence de corrélation entre informatisation et
performances cache un succès dans les entreprises (ou les industries) avec une structure flexible et
un échec dans les autres.
B/ Processus d’apprentissage, systèmes d’incitation et adoption des TIC
62
Un des faits stylisés qui caractérisent l’avènement des TCI concerne l’évolution de la productivité
et se résume par l’affirmation du fameux “paradoxe de la productivité”. Ce paradoxe a fait l’objet
de nombreux travaux tant au niveau macro-économique, qu’au niveau micro-économique.
Notre point de départ est de considérer que ce problème peut être analysé au niveau de la firme, du
point de vue de la plus ou moins grande difficulté qu’il y a pour les membres de cette firme à
changer à la fois leurs actions individuelles et leur comportement collectif (leurs routines), c’est à
dire leur plus moins grande capacité à mettre en place de nouveaux modes de coordinations
internes.
Ce problème renvoie à trois types de questions. En effet:
-
D’une part les individus doivent mofidier leurs comportements et donc en apprendre,
-
D’autre part ces apprentissages sont contraints par la nécessité d’etre cohérents entre eux, ce
qui pose un problème de coordination,
-
Enfin l’existence de ces processus d’apprentissages individuels et collectifs pose le probléme de
la mise en place d’un système d’incitation qui puisse les rendre effectifs.
Le premier aspect a donné lieu à de nombreux travaux, en théorie des jeux (Fudenberg et Levine,
1998; Erev et Roth, 1998; Walliser, 1998) comme en économie expérimentale (Edgidi, 2000).
Le deuxiéme type de question a été abordé principalement par les économistes évolutionnistes
(Dosi et Egidi, 1991; Edgidi et Narduzzo, 1996) et par les théoriciens des jeux stochastiques
(Young, 1998).
Le troisième type de problème n’a par contre fait l’objet que d’une littérature, sinon inexistante,
tout du moins fondée sur des hypothèses extrèmement fortes. L’apprentissage est le plus souvent
assimilé à de la formation et les incitations sont conçues ou bien comme liées à un problème de
“signaling” (du point de vue des employés) ou bien comme résolvant un problème de “screening
(pour la firme).
C’est donc ce troisième aspect de la question qui constitue notre objectif en matière de recherche.
L’idée que nous avons déjà commencé à explorer est la suivante: les firmes sont supposées vouloir
introduire une technologie radicalement nouvelle qui rend les compétences de ces firmes non
seulement obsolètes mais également contre productives. Le problème pour la firme est de mettre
en place un système qui premièrement incite les employés à apprendre de nouvelles routines
collectives, ce qui suppose qu’ils apprennent également individuellement, qui deuxièmement
redéfinisse son organisation en matières de droits à décider en fonction des résultats de ce
processus d’apprentissage. On supposera trois situations différentes. La première ou la firme
n’aura pas recours à des employés extérieurs, la seconde ou elle n’aura recours qu’à de la maind’oeuvre extérieur (ce permet de supposer que les nouveaux employés n’auront pas à apprendre
individuellement), et la troisième ou elle aura une politique mixte.
Le modèle, une fois élaboré sera testé d’une part empiriquement sur la base de données
d’entreprises, d’autre part à l’aide de protocoles expérimentaux (des contacts avec le CEEL à
Trento laissent présager des collaborations en la matière).
Personnes impliquées : Didier Chabaud; Claude Ménard; Pierre Garouste, Stéphane
Saussier;Virginie Bariteau.
Principales publications :
1. Dulbecco, P: et Garrouste P. (2001) “The New Economy and the Theory of the Firm;
contribution to a knowledge-based theory of the firm”, contribution au troisième colloque
de l’AHTEA, Pise.
2. E. Brousseau, 2001, Régulation de l'Internet : L’autorégulation nécessite-t-elle un cadre
institutionnel ?", à paraître dans E. Brousseau & N. Curien, eds., Economie de l'Internet,
Revue Economique, Numéro Spécial, Septembre 2001
3. E. Brousseau 2001, "Commerce Électronique :Ce que disent les chiffres et ce qu'il faudrait
savoir", Économie et Statistique, N° 339-340, 2001
63
4. C. Ménard 1994 “La nature de l'innovation organisationnelle. Eléments de réflexion”.
Revue d'Economie Industrielle, no HORS-SERIE: pp.173-192.
Projets en cours :
1. Dans le cadre du contrat de plan Etat-Région, un projet coordonné par Stéphane Saussier a
été lancé sur le thème : « La régulation de l’économie de l’Internet et les performances des
entreprises ».
2. Stéphane Saussier et Didier Chabaud participent à un projet sur le thème « NTIC, choix
organisationnels et performance » dirigé par Eric Brousseau.
64
BETA
Bureau d'Economie Théorique et Appliquée
UMR CNRS n° 7522
I. Liste des chercheursconcernés (non exhaustive)
Christophe BELLEVAL, Post-doc., section 06 — Patrick COHENDET, Professeur, section 05
— Frédéric CREPLET, Post-doc, section 06, et consultant — Olivier DUPOUËT, doctorant,
section 05 — Nicolas JONARD, CR CNRS — Aziza LAGUECIR, Doctorant, ULP + ESSEC,
section 06 — Christophe LERCH, Maitre de Conférence, section 06 — Patrick LLERENA,
Professeur, section 05 — Mireille MATT, Maitre de Conference, section 05 — Eric SCHENK,
Maitre de Conférence, section 05 — Sandrine WOLFF, Maitre de Conférence, section 05
II. Présentation du laboratoire:
Le BETA est un laboratoire de recherche de l'Université Louis Pasteur (ULP), créé en 1972 au
sein de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de Strasbourg, associé au Centre National
de la Recherche Scientifique (CNRS) en 1985 et devenu Unité Mixte de Recherche (UMR 7522) au
1er janvier 1997. Il est laboratoire d'accueil du centre associé au CEREQ (Centre de Recherches sur
l'Emploi et les Qualifications) en Alsace depuis 1979. Par ses activités contractuelles, il est
également régulièrement lié à de nombreuses institutions comme l'Union Européenne, l'Agence
Spatiale Européenne, l'ADEME, le Commissariat Général du Plan, le Conseil Régional d'Alsace,
etc.
Le BETA couvre un large éventail d'activités, qui concerne à la fois les aspects fondamentaux
et les applications de la recherche en économie et en gestion. Il s'est historiquement développé autour
de plusieurs axes de recherche ancrés dans les théories micro– et macro–économiques et recueille
l'héritage d'une longue tradition en histoire de la pensée économique. Il a également développé des
thématiques spécifiques, souvent issues du rapprochement fructueux des démarches dites "théoriques" et
"appliquées" évoquées dans le sigle BETA, comme l'économie de l'innovation, la gestion des
technologies et des organisations, l'évaluation des actifs environnementaux, ou l'étude de la relation
formation–emploi. Enfin, des outils ou approches spécifiques ont été cultivés au cours des années pour
devenir de véritables compétences collectives : techniques de modélisation et économétrie, méthodes
d'évaluation et de prospective, économie expérimentale, pour ne citer que les principales.
Le BETA compte un peu plus d'une centaine de chercheurs : 42 titulaires de postes
universitaires, 4 relevant du CNRS, 5 chercheurs en post-doctorat, et 51 doctorants. Cinq ingénieurs et
techniciens (dont 3 de statut CNRS) appuient les chercheurs dans leurs acttivités, ou participent
directement à la recherche.
Des membres associés, appartenant à d'autres institutions de recherche, forment un réseau très
internationalisé de coopération scientifique, tout particulièrement dans les domaines suivants :
•
Économie de l'innovation et évaluation des politiques technologiques : FhG–ISI en Allemagne,
MERIT aux Pays-Bas, SPRU au Royaume Uni, IKE au Danemark, CESPRI–Bocconi, SSSUP–Pisa,
ISIDE en Italie, CISEP–ISEG au Portugal, etc. pour l'Europe, ainsi qu'UNICAMP au Brésil, et
NISTEP au Japon.
•
Économie mathématique et économétrie (CORE en Belgique, ZEW en Allemagne, etc.).
•
Formation, emploi et insertion : ITB à Bremen en Allemagne, et IER à Warwick au Royaume Uni.
65
III. Thématiques s'inscrivant dans le GDR
Théories de la firme, de l’innovation et de la connaissance.
Cet Axe de Recherche a l’ambition de contribuer au développement de l’approche
évolutionniste en décrivant d’abord ses articulations essentielles au niveau de la firme, ce qui
constitue à notre avis un des champs de réflexion les plus dynamiques actuellement, et dont les
applications potentielles transcendent plusieurs frontières disciplinaires. Cette réflexion se
poursuit sur le champ de ce que l’on peut appeler la microéconomie cognitive qui centre l’analyse
sur les processus d’échange, d’articulation et de création de connaissances entre acteurs. Un autre
volet de la théorie des connaissances est l’économie des réseaux. Ce champ de recherche est
d’autant plus fructueux qu’il autorise des convergences d’approches (c’est en particulier un des
points de contact importants entre les composantes Echanges et Thème du BETA). Il en est de
même de la quatrième thématique de l’Axe, la modélisation et la simulation évolutionnistes, qui
viennent compléter l’analyse théorique développée jusqu’ici. La dernière thématique constitue une
des applications les plus fructueuses de l’approche évolutionniste des firmes et des organisations:
l’analyse des accords de coopération.
La théorie évolutionniste de la firme
La théorie évolutionniste de la firme présente un caractère original: c'est une théorie
hybride qui associe des caractéristiques propres à tout modèle évolutionniste (existence de facteurs
d’hérédité -les routines-, de principes de mutation - les mécanismes de “searching”-, et de
mécanismes de sélection -par exemple le marché ou l’imitation, etc.), avec l'existence de
mécanismes cognitifs (ceux-ci impliquent le développement d’une base collective de
connaissances, la définition d’un ensemble de règles, de codes et de langages communs qui sont à la
base de la constitution et de l’évolution des routines) chez les membres de l'organisation. Dans ce
cadre théorique, l’attribut essentiel de la firme est constitué par ses “ compétences ” ou “ capacités
organisationnelles ”. Ces capacités qui se construisent avec le temps et qui traduisent ce que la
firme est capable de (bien) faire avec confiance selon l’expression de Nelson (1991), invitent à
placer au coeur de la constitution des firmes, la création et la circulation de connaissances
communes et les procédures d’apprentissage. A partir de ces éléments constitutifs, les travaux des
chercheurs du BETA sur ce thème (une vingtaine de chercheurs) se sont efforcés de montrer que la
théorie évolutionniste de la firme apporte un regard nouveau sur les principaux phénomènes dont
doit rendre compte une théorie moderne de la firme: a) la frontière de la firme, b) la question de la
gouvernance de la firme (son organisation interne et en particulier les problèmes de coordination
et d’incitation), c) le processus de croissance et de diversification de la firme, d) le rôle de
l’entrepreneur.
Microéconomie cognitive
Le travail de recherche du BETA sur ce thème privilégie l’étude des comportements des
agents dans une perspective d’économie des connaissances en comparaison avec les résultats
théoriques traditionnels dans le cas où les comportements des agents sont étudiés par rapport à la
seule variation des signaux informationnels.
Dans un contexte d’économie basée sur l’information, l’essence du comportement des agents
provient de leur capacité limitée à traiter l’information. Le postulat central de rationalité limitée
suppose que les capacités cognitives des agents sont données, et n’évoluent pas dans le temps. La
limite des capacités des agents à traiter l’information entraîne plusieurs conséquences majeures:
elle fournit tout d’abord une justification de l’existence de la firme; elle implique par ailleurs
l’incomplétude des contrats, qui est à l’origine de la possibilité de comportements opportunistes.
Dans les relations que les agents sont amenés à avoir entre eux, ils ne peuvent prévoir à l’avance
l’ensemble des éventualités qui influeront sur le résultat de leur transaction. De ce fait, les
conditions du déroulement ex-post d’une relation contractuelle prennent une grande importance.
Le postulat de rationalité limitée, précisemment parce qu’il repose sur l’idée que les capacités
cognitives des agents sont figées, enferme la conception de la firme dans une vision
essentiellement statique. Certes, certains éléments de dynamique sont par exemple sous-jacents
dans l’approche néo-institutionnelle de la firme (Brousseau, 1996), mais une véritable extension à
66
un contexte dynamique se heurte à des problèmes et contradictions insurmontables. Ainsi, une
contradiction majeure apparaît dans la mesure où, bien qu’ils aient une rationalité limitée, les
agents sont cependant supposés avoir la capacité de sélectionner la structure de gouvernance la
plus efficiente dans une perspective dynamique.
Dans un contexte d’économie fondée sur la connaissance, les agents disposent de capacités
cognitives qui évoluent par définition dans le temps. En ce sens, la notion de rationalité limitée qui reste pertinente à un moment donné du temps - n’est plus le concept central pour fonder la
compréhension des comportements. Ce qui devient central, c’est la manière dont les agents
effectuent leurs apprentissages pour évoluer dans un contexte de création et de circulation des
connaissances. Dans un tel contexte d’économie basée sur la connaissance, la qualité de la
circulation de l’information à tous les niveaux de l’organisation et entre les divers agents est certes
un élément important pour la cohérence d’ensemble, mais il n’est pas essentiel. Ce qui devient
central, c’est la possibilité de déplacer efficacement la connaissance entre les différents agents et
les compartiments de la firme.
Analyse et dynamique économique des réseaux
La notion de réseau, pour les économistes, se prête à deux interprétations majeures: D’une
part, elle renvoie à la structure d’interaction et exprime que de nombreux phénomènes
économiques agrégés relèvent de la manière dont les agents interagissent, en particulier à l’échelle
locale à l’intérieur d’une structure de voisinage. D’autre part, elle évoque la formation et
l’existence d’externalités positives qui apparaissent lorsqu’un certain nombre d’agents adoptent le
même comportement (d’adoption de technologies par exemple).
Au BETA, le résultat de ces recherches s’est très largement concrétisé au cours des
dernières années à travers un projet soutenu par France-Telecom, ayant débouché en particulier
sur un ouvrage collectif majeur (édité chez Springer Verlag). Ce travail de recherche a donné lieu à
une trentaine d’articles publiés dans des revues à comité de lecture par les membres de l’équipe de
recherche, regroupant aussi bien des chercheurs de la composante “Thème” que ceux
d’ “Échanges”. Ce projet a offert un support à plusieurs thèses menées notamment au sein du
BETA, et a donné lieu à de très nombreuses présentations dans les colloques internationaux. Il se
poursuit aujourd’hui par la collaboration avec le Greqam (A. Kirman, J.B Zimmermann) à travers
une participation au colloque sur l’interaction sur les réseaux (Wehia) qui aura lieu en juin 2000 à
Aix-Marseille, et la préparation d‘autres séminaires en commun dès la rentrée 2000.
Les travaux menés jusqu’à présent ont principalement porté sur l’analyse des phénomènes
de standardisation (Stahn), les modèles d ‘émergence de phénomènes macroscopiques stables à
partir de variation microscopiques, en particulier les modèles de percolation et autres modèles de
formation d’irréversibilité sur les réseaux (Cohendet), les problèmes de compatibilité sur les
réseaux (Schenk), les modèles de théorie des jeux évolutionnistes concernant des agents localisés
sur les réseaux (Umbhauer), les modèles d’apprentissage locaux (Jonard, Llerena, Mehmanpazir;
Jonard, Yildizoglu; Oltra, Schenk), les cascades informationnelles sur les réseaux (Willinger,
Ziegelmeyer, Bounmy, Vergnaud), et les phénomènes de confiance sur les réseaux (Zuscovitch)
Les perspectives de recherche de cette thématique sont très riches. Elles concernent
surtout la compréhension de la distribution et production de la connaissance sur un réseau.
L’équipe est en train de travailler sur les perspectives suivantes: l’influence des réseaux de
connaissance sur la dynamique agrégée de diffusion du savoir; la question de la confiance entre
partenaires; l'endogénéisation du réseau de relations en réponse aux flux de connaissance échangés.
Modélisations et simulations évolutionnistes
Le programme de recherche soutenu par France-Telecom, mentionné ci-dessus, a été
l’occasion de tester et de développer de nombreuses approches de modélisation évolutionnistes : à
l’aide de diverses méthodes inspirées de la physique (percolation, matrice de Markov avec
rétroactions positives, champs de Gibbs, modèle d’Ising, etc..), de théorie des jeux évolutionnistes,
d’économie expérimentale, de simulation et d’approches cognitives (réseaux de neurones), il a été
possible de formaliser des phénomènes de dynamique non linéaire sur les réseaux, en s’intéressant
particulièrement aux phénomènes critiques et à la convergence à l’infini vers des états
macroéconomiquement stables. L’utilisation concrète de ces méthodes a été dirigée vers l’étude
des phénomènes de standardisation de facto des technologies dans un contexte compétitif
67
(Cohendet, Llerena, Umbhauer, Stahn, eds, 1998). Ces travaux ont donné l’occasion de
s’interroger de manière plus large sur les méthodes de simulation, sur leurs potentialités et leurs
limites (Jonard, Llerena)
Ces méthodes sont aujourd’hui régulièrement améliorées aussi bien au sein de la
composante “ Thème ” (économie expérimentale, jeux évolutionnistes) qu’au sein de la
composante “ Échange ” (percolation et autres modèles issus de la physique, simulation de routines
organisationnelles). Le développement de cet ensemble de méthodes est l’un des axes privilégiés de
développement des recherches du thème E1. La maîtrise des différents outils de modélisation
évolutionniste devrait en effet permettre de compléter très utilement l’ensemble des travaux
théoriques menés jusqu’à présent.
A la suite de la thèse de Vanessa OLTRA, un ensemble de travaux ont été et seront
développés à l'aide de modèles de micro-simulation. Ces modèles, conçus dans la veine des modèles
à la Nelson-Winter (1982), sont focalisés sur la relation entre diversité des stratégies de R&D des
entreprises et dynamique industrielle, en termes de performances économiques et technologiques
(P.Llerena, V. Oltra, 1999; 2000).
Théorie économique des accords de coopération.
Les accords de coopération technologiques constituent un domaine de recherche depuis de
nombreuses années au BETA. Des travaux empiriques et théoriques ont notamment analysé les
facteurs favorisant et bloquant la création de connaissances et la pérennisation des relations (S.
Wolff 1992, 1996 ; A. Bureth, S. Wolff & A. Zanfei (1997)). Actuellement les efforts de l’équipe
(Avadikyan, Llerena, Matt, Rozan,Wolff) s’articulent autour de quatre directions différentes mais
reliées entre elles.
a)
Une partie des développements sont réalisés dans la cadre d’un projet européen
(programme socio-économique finalisé KFI coordonné, en ce qui concerne le BETA, par M. Matt
en collaboration avec Llerena, Wolff et J. Heili). Ce projet qui s’étend de 1998 à 2000, porte sur
l’importance et les impacts des flux de connaissances dans les entreprises. Il s’effectue en
collaboration avec 6 équipes européennes : NTUA (Athènes), qui est le coordinateur principal,
MERIT (Maastricht), CESPRI (Milan), ZEW (Mannheim), IKE (Aalborg) et SIRN (Londres).
L'objectif concret est d'analyser à l'aide de différentes bases de données européennes existantes
(une base de données sur les coopérations subventionnées par la DGXII, une autre concernant les
brevets des entreprises, les citations scientifiques et l'enquête sur l'innovation CIS-2) le lien entre
les flux de connaissances inter-firmes et intra-firme et la capacité à innover des entreprises. En
outre, chaque partenaire est en charge de mener une enquête dans son pays sur la base d'un
questionnaire élaboré en commun. Cette enquête concerne 5 secteurs industriels et vise à réaliser
une analyse comparative (intersectorielle et internationale) de la propension à innover des
entreprises européennes et des moyens (internes et externes) utilisés pour réaliser de telles
innovations. Un certain nombre d'éléments d'analyse seront approfondis par le biais d'études de
cas. Le projet étant en cours de réalisation, aucun résultat n’a été publié pour le moment, mais
l'analyse des différentes bases de données existantes ainsi que celles créees lors des enquêtes
devraient donner lieu à plusieurs publications dans les années à venir.
b)
Une deuxième direction de recherche porte sur l’analyse théorique des incitations et de la
création de connaissances dans les accords de coopération inter-organisations. Il s’appuie très
largement sur les développements théoriques déjà cités au titre de cet Axe (théorie évolutionniste,
approche basée sur les compétences). Cependant, un autre type de littérature concernant les
accords de coopération se focalise sur les moyens de prévenir les comportements opportunistes
(théorie des contrats, coûts de transaction). L’objectif de nos travaux actuels et futurs est donc de
combiner les deux problématiques afin d’approfondir la notion d’incitation et de la connecter aux
processus d’apprentissage par le biais de règles. Cette réflexion est menée par Llerena, Matt et
Wolff et a donné lieu à deux articles présentés à des colloques (1999, 2000). Cette recherche est
amenée à être développée dans les années à venir et à être confrontée empiriquement, en suivant
l’approche évoquée ci-dessous.
Une autre voie d’analyse, plus empirique, intéresse plusieurs chercheurs (Avadikyan, Llerena,
Matt, Rozan, Wolff) pour étudier les accords de coopération dans le secteur de l’énergie. Une
première étude, partie intégrante du projet TIPIK, concerne plus particulièrement les alliances
68
dans le développement technologique de la cogénération d’énergie et des piles à combustibles dans
l’automobile. Cette recherche a pour objectif de valider empiriquement les développements
théoriques concernant le rôle et la nature des règles dans les accords de coopération. Elle repose
sur des interviews d’industriels. Une seconde étude, partie intégrante du projet IFE (Héraud,
Cohendet, Avadikyan), analyse l’évolution des compétences de base et des stratégies des différents
acteurs du secteur énergétique français (électricien, gazier, pétrolier) face à la récente
déréglementation du marché européen. Parmi les options stratégiques retenues, les accords de
coopération et les alliances au niveau national et international constitueront un des vecteurs
devant nous permettre d’étudier la reconfiguration des compétences et de la structure de l’industrie
énergétique.
Les accords sont aussi étudiés comme un instrument évolutionniste pertinent des politiques
technologiques. Cette analyse considère une approche paradigmatique du développement
technologique afin de différencier les objectifs des politiques, les moyens utilisés et l’organisation
de la politique (Matt 1996, 2000, Llerena & Matt, 1999, 2000).
IV-Contact:
Patrick Llerena, Professeur
BETA, PEGE,
61 avenue de la Forêt Noire, 67 085 STRASBOURG Cedex
e-mail: [email protected]
69
CERCOR
Centre d’Études et de Recherches sur les Communications, les organisations et les
Réseaux
Directeur : Christian Le Moënne
I Equipe de recherche concernée
Equipe de Recherches en Sciences de l’Information et de la Communication 15 Membres de
l’UFR ALC de Rennes 2, 2 d’autres Universités et 10 doctorants)
Enseignants –Chercheurs titulaires :
Brigitte CHAPELAIN (
MC, Rennes 2), Didier CHAUVIN (EC ass (Doc), Rennes 2), Yves
HELIAS (MC, Rennes 2), Christian LE MOËNNE (PR, Rennes 2
), Catherine LONEUX (MC,
Rennes 2), Jean Max NOYER (MC HDR, Rennes 2), Bertrand PARENT (Moniteur (Doc) Rennes
2), Isabelle QUEBRIAC (Moniteur (Doc) Rennes 2), Alexandre SERRES (PRCE, Rennes 2),
Asdrad TORRES (EC ass, Rennes 2)
Enseignants –chercheurs associés
Serge AGOSTINELLI (MC, Aix-Marseille), Isabelle BERLEMONT (Post Doc, Rennes 2),
Christine BAUER (MC, Evry), Bertrand CABEDOCHE (MC HDR, Rennes 2), Alain CALMÈS
(PR, Rennes 2), Roland MICHON (MC, Rennes 2), Jean Yves RUAUX (EC ass, Rennes 2)
Étudiants ou Doctorants
Abdellatif AIT HEDA, Sandra BERGER, Loïc BLANCHARD, Didier CHAUVIN, David DESBOIS,
Michel LE BRIGAND, Maguy LE GRAND, Emmanuel MAHÉ, Marc POTEL, Elisabeth
QUEBRIAC
Personnels IATOS : Mme Nelly BREGEAULT-KREMBSER (
Secrétariat)
II Thèmes de recherche
Mots clés : Information, Communication, Régulation, Innovations, Technologies, Organisations,
Banal, Création, Jeux
les enjeux du secteur, à savoir les modes de régulation (régulation et dérégulation de
l’audiovisuel, des télécommunications), les recompositions des stratégies d’offre dans le domaine
des TIC et du multimédia, à l’heure des “ convergences ” techniques et économiques,
l’internationalisation des médias et l’évolution de l’espace public.
les usages, apprentissages et approches culturelles des médias et des systèmes
d’information : les approches sociologique, historique et anthropologique des médias, des usages
des TIC ou des rapports homme-machine. Les processus de banalisation dans les contextes
d’opulence informationnelle et communicationnelle et leurs effets anthropologiques.
les rapports des techniques et des représentations qui leur sont associées, notamment les
réseaux de communication ou les systèmes d’information considérés dans leur inscription
organisationnelle et territoriale. Les pratiques et productions artistiques, les pratiques ludiques et
les imaginaires qui accompagnent l’émergence des usages et des dispositifs.
les formes et les changements organisationnels liés à l’émergence et au développement des
TIC dans les entreprises et les diverses organisations publiques ou privées (Etat ou collectivités
territoriales, secteur associatif...) en relation avec les processus de régulation et de normalisation.
Trois séminaires correspondant à des programmes de recherches
sont en cours:
“ Banal et Banalisation ” proposé et dirigé par Yves Helias
70
“ Histoire des outils et systèmes d’information sur le Web ” proposé et dirigé par Alexandre
Serres, Jean Max Noyer et Brigitte Chapelain
“ Formes organisationnelles et régulations ”, proposé et dirigé par Christian Le Moënne
III Sélection de publications récentes
Une publication scientifique “Les cahiers du CERCOR” (N°1 à Paraître 2001),
Un bulletin de liaison “CERCOR Info”, et un site Web en cours de réalisation
71
CERS
Centre d’étude des rationalités et des savoirs - UMR CNRS 5117
I. Le Cers
Le Cers (UMR 5117) est une équipe de sociologie fondamentale, qui comprend 63
membres : 1 chercheur et 1 ITA CNRS, 12 enseignants-chercheurs en sociologie et un enseignant
de l’IUFM. Du côté des doctorants, elle regroupe 2 allocataires MRT, 3 allocataires CIFRE, 4
ATER, 7 doctorants chargés de cours et 32 autres doctorants.
Le CERS a développé à partir de 1993 une problématique générale portant sur les différentes
formes de rationalité sociale et les rapports entre science, techniques et société. Cette
problématique définit un cadre d’analyse qui se spécifie dans quatre grands domaines de la vie
sociale impliquant chacun leurs institutions, leur logique interne et leurs problématiques propres.
Ces quatre domaines, qui constituent autant d'axes thématiques de notre équipe, sont les suivants :
1. Production, diffusion et mise en œuvre des savoirs (responsable : Michel Grossetti [email protected], avec Michel Eliard - [email protected] pour la sociologie de
l’éducation) :
2. Médiations des formes culturelles (responsable : Anne Sauvageot - [email protected], avec Françoise Paul-Levy - [email protected] pour les problèmes liés à l’espace) :
3. Constructions et gestions sociales de la santé (responsable : Marcel Drulhe,
[email protected]) :
4. Violences, risques, sécurité, citoyenneté (responsable : Bernard Boëne,
[email protected]) :
Pour la période 1999-2003, le Cers centre ses travaux de sociologie générale sur la question
des échelles d'analyse et d'action et en particulier sur les opérateurs de changement d'échelle
(passage du momentané au durable, de l'interaction aux institutions ou aux normes et
réciproquement).
Cers et "TIC"
Au sein de l'équipe, les travaux actuels sur les technologies de l'information et de la
communication se situent à l'articulation des axes 1 et 2.
Anne Sauvageot conduit depuis une quinzaine d'années une réflexion sur les médias (Anne
Sauvageot, Figures de la publicité, figures du monde, P.U.F, 1988) et plus généralement sur l'effet
de l'usage des technologies de l'information et de la communication sur les modes de perception
(Anne Sauvageot,Voirs et savoirs, PUF, 1992). Durant la même période, Michel Grossetti s'est
intéressé à l'informatique comme discipline institutionnalisée et à ses rapports avec l'industrie
(Michel Grossetti et Pierre Mounier-Kuhn, "Les débuts de l'informatique dans les universités
françaises", Revue Française de Sociologie, XXXVI, n°2, 1995).
A partir de 1994, Anne Sauvageot et Michel Grossetti ont développé un programme
commun de recherche sur la communication électronique. Ce programme s'est traduit par plusieurs
recherches communes réalisées avec les étudiants de DEA (M. Grossetti, A. Sauvageot, Stéphane
Branquart, Didier Marinesque, Céline Compère, Lucien Paganelle, Jean-Philippe Estebenet, Joseph
Saint-Pierre, 1996, "L'usage d'Internet par les chercheurs toulousains", Flux, n°24, Avril-Juin ; M.
Grossetti, "Communication électronique et réseaux sociaux", Flux, n°29, Juillet 1998) et sur une
série de thèses actuellement en cours.
II Thèmes de recherches
Les thèmes particulièrement développés actuellement sont :
- les formes artistiques utilisant les moyens electroniques
- les effets du développement de la communication électronique sur les formes de sociabilité
(formes d'interaction, réseaux sociaux)
- les formes de perception et de repérage spécifiques à la communication électronique.
72
II.1. Les formes artistiques utilisant les moyens électroniques
Les artistes sont de plus en plus nombreux à investir le réseau Internet. On assiste en effet
chaque jour à la création de nouveaux sites sur le Web, dont certains ont déjà acquis reconnaissance
et légitimité institutionnelles. Si nombreux d’entre eux sont surtout le support illustratif de réalités
déjà existantes n’entretenant guère de rapport créatif avec les spécificités du médium, certaines
œuvres d’art, en revanche, ont l’ambition de solliciter toutes les formes de collaboration –
nécessaires comme condition première de l’œuvre – entre plasticiens, musiciens, informaticiens et
spectateurs. Ces créations interactives conçues pour et par le réseau, en contribuant à l’émergence
de nouveaux modes de coopération et codes esthétiques, déstabilisent certains fondements – statuts
de l’œuvre, de l’auteur et du spectateur – et annoncent la naissance d’un nouveau “ monde de
l’art ” au sens où l’entend H.S. Becker.
Une première étude, financée par la Délégation aux Arts Plastiques du Ministère de la
Culture (Sauvageot, Léglise, 1999) a procédé en quelque sorte à un inventaire des sites artistiques –
francophones principalement – en s’intéressant tout particulièrement aux formes d’interactivité
introduites par ces œuvres, à la notion d’auteur et aux modes de participation qu’elles supposent
pour le spectateur. L’attention a été portée sur la façon dont les dispositifs informatiques étaient
conçus pour dégager différents types d’interactivité et les formes d’interaction qui leur
correspondent. . Dans le prolongement de cette étude, une seconde recherche contractuelle pour la
DAP (Sauvageot, Léglise, Fourmentraux, 20001), s’est attachée encore davantage aux modes de
coopération que rendent nécessaires ces sites artistiques sur le Web entre artistes et informaticiens
et/ou ingénieurs. Ce sont ces échanges qui ont été observés en situation et analysés depuis les tous
premiers moments de la conception de l’œuvre jusqu’à sa réalisation. Ont été ainsi dégagés les
modes de compréhension, les langages et référents mobilisés par les partenaires pour traduire et
échanger, à travers des effets de médiation et de négociation, leurs intuitions et leurs savoirs faire.
Enfin, un troisième volet – Public et réception des œuvres artistiques sur le Web (Sauvageot,
Léglise, Azam, Fourmentraux) - récemment soumis à la DAP (juin 2001) se propose d’observer le
comportement des spectateurs. L’enquête projetée vise, d’une part, à tenter d’évaluer et qualifier
ce public le plus souvent invisible et anonyme, d’autre part, à analyser, à partir d’un échantillon
limité, ses conduites.
II.2. les effets du développement de la communication électronique sur les formes de
sociabilité (formes d'interaction, réseaux sociaux)
L'analyse des réseaux sociaux est une approche des phénomènes sociaux qui s'est
progressivement formalisée à partir des années cinquante en s'appuyant sur certains travaux
précurseurs de Simmel ou de l'anthropologie britannique. Cette approche prend pour objet premier
les relations sociales concrètes et reconstruit les structures collectives à partir de l'observation et
l'analyse de ces relations et des réseaux qu'elles constituent. L'analyse des réseaux sociaux s'est
dotée de méthodes et de notions spécifiques d'analyse formelle des réseaux (densité, polyvalence et
force des liens, etc.) et a progressivement accumulé un certain nombre de résultats sur la façon
dont la structure des réseaux dans lesquels les acteurs sont insérés est à la fois une contrainte et une
ressource pour l'action5 . Jusqu'à présent, les chercheurs intéressés par les réseaux sociaux se sont
peu interrogés sur les moyens de communication et l'influence que peut avoir leur évolution sur les
modes de construction et de fonctionnement des réseaux sociaux. Le développement de la
communication électronique, et singulièrement d'Internet, à commencé à attirer l'attention de
certains chercheurs du domaine, peut-être parce que ce dispositif de communication touche
fortement la communauté scientifique.
Nos travaux dans ce domaine concernent la dimension spatiale des systèmes de relation
(assiste-t-on à un mouvement de dé-territorialisation des réseaux personnels ?) ainsi que, plus
généralement, la structure de ces systèmes (la taille et la densité des réseaux personnels se
modifient-elles ?) et la nature des relations (les liens sociaux s’affaiblissent-ils ?). Les études
5
Un certain nombre d'ouvrages présentent l'analyse de réseaux de façon évidemment plus complète que
ce rappel très succinct : A. Degenne et M. Forsé, 1994, Les Réseaux Sociaux, Paris, Armand Colin ; J. Scott,
1992, Social Network Analysis, Newbury Park CA, Sage ; S. Wasserman and K. Faust, 1994, Social Network
Analysis, Cambridge, Cambridge University Press ; Barry Wellman and S.D. Berkowitz, 1997, Social
Structures : A Network Approach, Greenwich, CT JAI Press.
73
conduites par la Cers dans ce domaine (Grossetti, 1997) suggèrent que la communication
électronique favorise autant le développement des relations locales que non locales, mais que la
structure des réseaux personnels des usagers intensifs de ce mode d’échange est un peu spécique
(densité plus faible, plus de liens). Nous poursuivons diverses investigations dans ce domaine, avec
le projet d’une étude par questionnaire. Un autre aspect de nos intérêts dans ce domaine est plus de
l’ordre de la sociologie économique avec une thèse en cours sur la construction des hyperliens
entre les sites des entreprises.
2.3. les formes de perception et de repérage spécifiques à la communication
électronique.
Les “ cadres de l’expérience ” sociale, du fait de leurs transformations techniques,
renouvèlent sans doute de plus en plus rapidement nos schémas perceptifs et cognitifs. L’usage du
courrier électronique pour les correspondances intimes, de même que l’immersion dans les
communautés virtuelles, offrent des terrains d’exploration particulièrement appropriés. Une étude
(Amphoux, Sauvageot, 1998) réalisée à partir d’une dizaine de correspondances dont la somme
constitue un recueil de plus de cinq cents pages Eudora a permis de décrire plusieurs temporalités
qui s’affrontent dans la vie amoureuse de tous les jours et de dégager trois modalités de la
médiation – l’auto, le pseudo et le quasi – révélateurs de modes de relation entre le réel et le
virtuel, ou plutôt trois types de médiation qui réalisent différemment le virtuel.
Pour ces différents travaux, le Cers participe en particulier aux réseaux suivants :
- International Network for Social Network Analysis (INSNA)
- GDR 1958 du CNRS “ Œuvres, Public, Société ” (OPUS)
III Publications du Cers sur les "TIC"
- Anne Sauvageot, 2000, "Sociologie des médias", in La sociologie française contemporaine (sous la dir. de
J.M. Berthelot), PUF
- Anne Sauvageot, 2001, Entre l’artiste et l’informaticien : un espace de médiation, traduction, médiation, A.
Sauvageot, M. Léglise, J.P. Fourmentraux, Rapport de recherche DAP, Ministère de la Culture et de la
Communicaiton.
- Anne Sauvageot, “ Un art de la programmation : figures de l’interactivité dans le cyberart ”, Colloque
Rhétorique des nouvelles écritures, Université du Québec à Montréal, avril 2000.
- Anne Sauvageot, 1999, Culture visuelle et art collectif sur le web, A. Sauvageot et M. Léglise, avec la
contribution de J.P. Fourmentraux et M. Azam, Rapport de recherche, DAP, Ministère de la Culture et
de la Communication,
(http://www.culture.gouv.fr/culture/mrt/bibliotheque/sauvageot/sauvageot.html)
- Anne Sauvageot, “ The liberation of the gaze ”, Japan/France Symposium, Virtual reality : its technological
soio-cultural, aesthétic impact, Tokyo, décembre 1999
- Michel Grossetti et Véréna Paravel, “Réseaux scientifiques et communication électronique en France”,
Communication pour la journée "Vers une recherche en réseau. Développement et usages des
infrastructures télématiques dans les centres de recherche scientifique.", Université de Bruxelles, le jeudi
25 mars 1999
- A. Sauvageot et P. Amphoux, 1998, "Lorsque l'amour s'en mail"; in Les faiseurs d'amour, Le tiers dans nos
relations ; S. Sunier (sous la direction de); éd Payot; Lausanne; 18p.
- Anne Sauvageot et Jean-Paul Fourmentraux, 1998, Culture visuelle et cyberart, Champs Visuels, L’Harmattan,
n°10
- Michel Grossetti, 1998 "Communication électronique et réseaux sociaux", Flux, n°29, Juillet.
- Véréna Paravel, 1998, “Réseaux scientifiques et communication électronique : étude de 3 groupes de
discussion” in Guéguen & Tobin (Eds), Communication, société et Internet, Paris/Montréal.
- Véréna Paravel, 1998, “Scientists and computer mediated communication”, communication pour l’EASST'98
general conference, Oct. 1-4, 1998.
- Anne Sauvageot, Les cinq sens de la création, Art, Technologie, Sensorialité (sous la dir. de M. Borillo et A.
Sauvageot), Ed. Champ Vallon, 1996
- Michel Grossetti, A. Sauvageot, Stéphane Branquart, Didier Marinesque, Céline Compère, Lucien Paganelle,
Jean-Philippe Estebenet, Joseph Saint-Pierre, 1996, "L'usage d'Internet par les chercheurs toulousains",
Flux, n°24, Avril-Juin
IV Coordonnées
contact : Michel Grossetti mél : [email protected]
74
CREM
Centre de Recherche sur les Médias JE2120
I Equipe de recherche concernée
Regroupant des chercheurs en sciences de l’information et de la communication, le CREM a
été créé en 1993 et habilité comme “ Jeune équipe ” (n° 2120) en 1997. La demande de passage en
“ Equipe d’accueil ” est en cours de traitement. En 2001, il se compose de 15 enseignantschercheurs titulaires (4 professeurs, 11 maîtres de conférences), d’Ater, de post-doctorants, de
doctorants et d’un ingénieur d’études à mi-temps. Il inscrit son action au sein de l’Ecole doctorale
Perspectives interculturelles : écrits, médias, espaces, sociétés et développe les relations avec des
chercheurs européens.
II Programme de recherche
Le positionnement scientifique du CREM prend acte d’une réalité : la coexistence de médias
de plus en plus diversifiés, les interrelations qui en découlent, la restructuration de leurs cadres
économiques et industriels comme celle des pratiques de production et d’appropriation. A propos
de cette réalité, les chercheurs interrogent les phénomènes de médiation et de médiatisation, en
particulier dans leurs dimensions techniques, politiques et culturelles. Deux groupes de travail du
CREM s’intéressent plus particulièrement aux TIC :
Pixel : Groupe d’étude des contenus numériques, des dispositifs interactifs et de leurs usages
(Coordination : Brigitte Simonnot)
Les recherches ont pour objet les technologies numériques et leurs effets dans la
formalisation des connaissances et la transmission des savoirs. Les investigations portent aussi
bien sur les supports optiques (CD-ROM, DVD), les réseaux (TV numérique, internet) ou les
installations spécifiques (bornes, réalité virtuelle, installations artistiques). Les problématiques
reposent sur trois points essentiels :
• l’étude des dispositifs, machines, réseaux insérés dans leurs contextes (institutionnels,
technologiques, économiques, sociaux, artistiques) ; ;
• l’étude de la mutation engagée par les régimes de vision propres à ces technologies
numériques, en ce qui concerne les perceptions, les cognitions et les émotions provoquées ;
• l’étude de l’impact de ces pratiques iconologiques.
Praxis : Groupe d’étude des pratiques d’information et de communication (Coordination : Vincent
Meyer)
Les recherches portent sur les pratiques d’information et de communication d’agents
individuels ou collectifs, spécialisés ou non. Quel que soit le support employé, les travaux relient la
manifestation d’un discours public à sa construction par les différents opérateurs engagés. Les
terrains d’investigation sont variés : médias, institutions, entreprises, associations... La
problématisation des centres d’intérêt est fondée sur trois pôles en interaction :
• l’analyse de l’impact de la professionnalisation des pratiques d’information et de
communication, notamment sous l’angle de la définition de normes de travail - tant techniques
qu’éthiques - et de formes de régulation, mais aussi de l’ajustement des conduites dans l’action ;
• l’analyse des logiques d’investissement de l’espace public par des agents sociaux, ce qui
conduit à mettre en évidence des enjeux socio-économiques, politiques et culturels ;
• l’analyse de dispositifs de médiation ou de médiatisation, avec une attention particulière
aux composantes représentationnelles et événementielles ainsi qu’aux modalités d’appropriation
et d’interprétation par des publics.
Exemples de recherches en cours
Aménagements prospectifs du territoire et systèmes d'information à référence spatiale
75
La communication visuelle des réalités spatiales se développe conjointement à l'apparition
de nouveaux paradigmes au sein des systèmes de représentation. L'importance actuelle des aspects
informationnels et communicationnels de l'architecture et de l'urbanisme est liée à l'émergence de
la dimension politique de l'urbanisme, de l'aménagement et de l'organisation de l'espace. Tout
projet implique l'élaboration de représentations prospectives du territoire, susceptibles d’être
communiquées aux multiples acteurs sociaux. Un des principaux axes de recherche vise à constituer
des systèmes d'information structurés, notamment iconiques, articulant des procédures faisant
appel aux TIC : inventaire systématique de l'existant par échantillonnage de l'espace ; élucidation
du sens au moyen de processus interprétatifs sémiotiques ; structuration par analyse
multidimensionnelle des différentes représentations de l'espace ; élaboration de systèmes
d'information structurés par la conception d'interfaces conviviales.
Arts, culture et multimédia
Les travaux partent du présupposé concernant la faculté qu'auraient les artistes à relever et à
précipiter les changements dans les rapports de sens et dans les modèles de perception sensorielle.
Au-delà du fait social que représente l'Art, le multimédia, quand il est réinvesti par les créateurs,
proposerait une lecture critique de la société,. Outre cette lecture de la société en devenir, il
convient d'étudier l'implication sociale et les enjeux culturels liés à la création, grâce aux TIC, de
communautés d'intérêt, à l'accès et au partage de l'information à distance. Sur un plan empirique, le
srecherches portent sur l’émergence de la notion d’œuvre multimédia ou bien encore sur la
constitution d'archives patrimoniales numérisées (dans les domaines artistiques et historiques).
Champ du social et pratiques multimédiatiques
Les TIC, comme communication instrumentale, font partie d’un processus de
modernisation de toutes les formes d’organisation. Cette évolution touche aussi ce qu’il est
convenu d’appeler le “ tertiaire relationnel ”. Il reste cependant à mesurer les écarts entre le
discours d’accompagnement euphorisant ou déstabilisant sur l’évolution et l’effet des TIC et les
possibilités d’adapter ces différentes évolutions dans le champ professionnel du social. D’autant
que cette évolution en rencontre une autre, celle des mutations du travail social en général et
certaines dynamiques de transformation des emplois et des qualifications des professions de
l’intervention sociale en particulier.
Pratiques des systèmes de recherche d'information (SRI) en ligne
Les systèmes de recherche d'information (SRI) en ligne - moteurs de recherche, annuaires,
méta-moteurs - ont pour but de permettre un accès plus facile à une information multiforme.
Néanmoins, leurs fonctionnements et leur couverture (type et nombre de sites/pages analysés)
varient. Parallèlement, le concept de pertinence au centre de toute démarche documentaire, se
voit peu à peu concurrencé par celui d'utilité. L'utilité d'un document dépend en effet de l'état des
connaissances de l'usager sur le sujet et de l'utilisation qu'il prévoit pour l'information retrouvée. La
prise en compte du contexte de la recherche se développe, mais ce concept reste à définir avec
rigueur. Dans ce paysage mouvant de la recherche documentaire, il s’agit de confronter les
paradigmes internes qui régissent le fonctionnement des SRI multimédias aux représentations et
pratiques des usagers et d’analyser leurs évolutions dans le temps.
Publicité numérique
Dans le domaine de la publicité, la “ convergence ” des médias transforme les usages et les
comportements des consommateurs. Les annonceurs et les agences de communication doivent
faire face à une mutation de la publicité, engendrée par Internet, son ubiquité et son appel à
l’interactivité. De la télévision “ classique” à la télévision interactive, de l’imprimé à l’Internet, et
de l’Internet aux dispositifs mobiles, les permutations se multiplient rapidement, freinant une
stabilisation des pratiques. Les travaux consistent, d’une part, à identifier et à comprendre les
facteurs incitant à la mutation de la publicité (comportements, interactivité, médias) et, d’autre
part, à étudier l’évolution de la co-construction du message publicitaire.
TIC et éducation : transformations des situations et méthodes pédagogiques
Les cédéroms destinés à l’enseignement sont encore en majorité réalisés par les éditeurs de
produits grands public et posent un certain nombre de questions. Par exemple, quelle est
l’utilisation possible en binômes de ces produits, a priori destinés à un seul utilisateur ? Alors que
76
les possibilités nouvelles sont grandes, quelles sont les situations pédagogiques et
communicationnelles proposées par ces produits ? Quelles autres indicateurs que ceux inférés du
résultat des ventes peut-on apporter à des interrogations relatives aux usages réels des produits ?
Sur ces différents points, des recherches sont menées en collaboration avec des éditeurs, tant sur
les contenus que sur les usages.
III Sélection de publications récentes
KELLNER C., La médiation par le cédérom “ ludo-éducatif ”. Approche communicationnelle, Thèse en
Sciences de l’Information et de la Communication, Université de Metz, 2000.
KELLNER C., “ La rétroactivité, instrument de création d’une forme innovante de co-construction du sens dans
les cédéroms ludo-éducatifs ? ”, Les Cahiers du CIRCAV, n° 12, Lille 3, 2000.
KELLNER C, “ Usages des cédéroms ludo-éducatifs : quelle réelle liberté de navigation pour les utilisateurs ? ”,
Spirale, Lille, 2001 (sous presse).
MASSOU, L. Structuration et communication des informations dans les cédéroms multimédias à visée
documentaire ou informative, Thèse en Sciences de l'Information et de la Communication, Université de
Metz, 1999.
MEYER, V., “ Innovation et nouvelles technologies de l’information et de la communication ”, Rapport final de
l’étude nationale et interinstitutionnelle de la Mission Recherche du Ministère de l’Emploi et de la
Solidarité Observer les emplois et les qualifications des professions de l’intervention sociale, 1999.
MORELLI, P., Multimédia et création, contribution des artistes au développement d’une écriture multimédia,
Thèse en Sciences de l’Information et de la Communication, Université de Metz, 2000.
NEL, N., (dir.), Les enjeux du virtuel, L'Harmattan, 2001.
NEL, N., “ La monstration de l'art dans les régimes scopiques contemporains ”, Publics et Musées, Lyon, 2001.
PEDON, E. & WALTER, J. “ Les besoins en formation et en services multimédia on line et off line dans les
PME de la région lorraine ”. Rapport de l’Etude européenne pour la Direction générale III “ Industrie ”,
nov. 1996.
SANSON, P., “ La prospective en matière de systèmes d'informations à référence spatiale ”, Inforcom 98,
Société française des Sciences de l’information et de la communication, Université de Metz, 1998.
SANSON, P., “ Observatoires sémantiques des espaces habités ”, Actes du IVe Congrès de l'AISV, Hacker, Sao
Paulo, Brésil, 1998.
SANSON, P. & LAMIZET, B., Les langages de la ville, Marseille, Parenthèses, 1997.
SIMONNOT, B., “ Active evaluation and its influence on an interactive retrieval process ”, Mira workshop,
Glasgow, 1996.
SIMONNOT, B. & SMAÏL, M., “ Model for interactive retrieval of videos and still images ”, Multimedia
Database Systems Design and Implementation Strategies, Kluwer Academic Publishers, 1996.
WALTER, J. “ Les Histoires du Ghetto de Varsovie. Archives historiques, mise en mémoire et dispositifs
virtuels. ”, Cahier International. Etudes sur le témoignage audiovisuel des victimes des crimes et
génocides nazis / International Journal. Studies on the audio-visual testimony of victims of the Nazi
crims and genocides, n° 4, Bruxelles, Ed. du Centre d’Etudes et de Documentation - Fondation
Auschwitz, déc. 1999.
IV Coordonnées
contact : Jacques WALTERProfesseur des Universités
Directeur du Centre de recherche sur les médias- Directeur-adjoint de l’Ecole doctorale
7, rue Marconi 57070 Metz
Secrétariat : 03 87 54 74 98 Mobile : 06 08 98 55 92
[email protected]
77
CREREG
Centre de Recherche Rennais en Économie et Gestion - UMR CNRS 6585
Faculté de Sciences Économiques, Université de Rennes 1,
Directeur : Christophe Tavéra
I Descriptif de l’équipe
Le CREREG (Centre de Recherche Rennais en Économie et Gestion) est une équipe de
recherche de l'Université de Rennes 1 associée au CNRS (UMR 6585).
L'équipe regroupe une soixantaine de chercheurs permanents de la Faculté de Sciences
Économiques de Rennes 1 et de l'Institut de Gestion de Rennes. Les travaux de recherche sont
organisés et fédérés autour de six axes thématiques :
Économie industrielle
Économie publique
Macroéconomie monétaire et financière
Marketing
Gestion interne des organisations
Finance
II Thèmes de recherche liés aux TIC
Au sein du CREREG, s’est constitué, en cours d’année, un groupe de travail sur l’Économie
des réseaux et de l’Internet, sous la direction du Professeur T. Pénard. Ce groupe de travail qui
réunit une dizaine d’enseignant chercheurs et de doctorants, appartenant pour l’essentiel à l’axe
Économie industrielle, s’est fixé des thèmes de recherche, qui sont en pleine adéquation avec le
GDR « TIC et société ».
Le premier thème porte sur l’analyse des usages et des comportements de demande
sur Internet (commerce électronique, « consommation » d’information en ligne, phénomènes
d’interactions individuelles à travers les participations à des forums ou les référencements, …). Ce
thème est abordé à la fois par des modélisations théoriques (théorie des choix en incertain, théorie
des jeux) et des analyses empiriques (économie expérimentale, économétrie qualitative).
Le second thème concerne l’analyse des stratégies d’offres sur Internet (tarification,
discrimination, localisation ou positionnement dans l’espace des préférences des consommateurs).
Il s’agit d’étudier le rôle ou l’impact des TIC et d’Internet sur le processus concurrentiel. L’accent
est mis sur l’analyse empirique (dynamique de prix sur Internet, étude des modèles économiques des
fournisseurs de services sur Internet,…).
Enfin, le dernier thème porte sur l’efficacité de la régulation économique des
secteurs des TIC. Il s’agit d’évaluer l’efficacité des dispositifs actuels et de réfléchir sur une
meilleure articulation entre les différents modes de régulation (politique de la concurrence,
réglementation sectorielle, droit de propriété, …).
Ce groupe de travail sur l’Économie des réseaux et de l’Internet participe, à travers le
CREREG, aux activités de Marsouin, qui est un groupement scientifique, fédérant les équipes de
recherche travaillant sur les TIC, au niveau de la Bretagne (cf. note d’intention de Marsouin).
III. Éléments bibliographiques :
Dumont B. et P. Holmes (2001) «The Breadth of Intellectual Property Rights and their Interface
with Competition Law and Policy : Divergent Paths to the same Goal», Economics of
Innovation and New Technology, Vol. 1, Issue 11, à paraître.
78
Pénard T. et G. DangNguyen (2001) "Interaction et coopération en réseau : un modèle de
gratuité", à paraître dans la Revue Économique, Numéro Spécial Économie de l’Internet.
Pénard T. et G. DangNguyen (2000) « Les accords d’interconnexion dans les réseaux de
télécommunications : des comportements stratégiques aux droits de propriétés », Revue
d’Economie Industrielle, N° 92, Numéro spécial Économie des Contrats : Bilan et
Perspectives, 297-316, 2000.
Pénard T. et G. DangNguyen (2000) " Internet Economics : a New Form of Cooperation ? ", in B.
Belloc et A. Plunket (Eds.), Industrial Cooperation : Diversity and Synthesis, Edward Elgar,
à paraître.
Pénard T. et G. Dang Nguyen (1998) "Les accords d'interconnexion dans Internet",
Communication et Stratégies 32 (Numéro Spécial Internet : la Nouvelle économie
d'Internet).
Suire R. (2001), « When friends matter : dynamic of agglomeration in the presence of social
interactions », en révision pour Journal of Evolutionary Economics
Young D., Léon O., Kemos A., Holmes P. & Baslé M., (2000), « Telecommunications Policy »,
in Hall R., Smith A. & Tsoukalis L., éditeurs, Competitiveness and Cohesion in EU Policies,
Oxford, Oxford University Press, pp. 245-276.
IV Coordonnées
Contact : : Thierry Pénard, Email : [email protected]
responsable du groupe de travail Économie des Réseaux et de l’Internet
Tel : 02 99 25 35 20
CREREG Centre de Recherche Rennais en Économie et Gestion (UMR CNRS 6585)
Faculté de Sciences Économiques, Université de Rennes 1,
7 place Hoche, 35 065 Rennes Cedex
Directeur : Christophe Tavéra
Tel. : 02 99 25 35 22
Email : [email protected]
Secrétariat : Mme Sorel
Tel. : 02 99 25 35 09
E-mail : [email protected]
79
GRIC-IRIT
Groupe de Recherches en Ingénierie Cognitive
Institut de Recherche en Informatique de Toulouse, UMR CNRS 5055
I Présentation du laboratoire et équipe de recherche concernée
Membres du GRIC
B. PAVARD (DR-Directeur du GRIC), P. SALEMBIER (CR), B. CAHOUR, (CR) L. KARSENTY
(CR), M. ZOUINAR (post-doc)
Chercheurs associés
F. DECORTIS (CR, FNRS-Université de Liège), J. THEUREAU (CR, CNRS-UTC), Ph. GESLIN
(CR, INRA-SAD)
II Thèmes de recherche
Nos travaux ont pour objectif de contribuer au développement des nouvelles technologies de
l’information et de la communication à travers la conception ergonomique de systèmes fondée sur
une connaissance spécifique des activités cognitives des utilisateurs. Il s’inscrit dans la continuité
des actions entreprises depuis plusieurs années à l’IRIT autour de la problématique de l’analyse, de
la modélisation et de l’instrumentation des activités individuelles et collectives finalisées en
situation complexe de coopération ou d'interaction, et plus particulièrement dans les situations
professionnelles et grand public.
A son niveau, cette initiative s'inscrit dans une perspective de systématisation des apports des
Sciences de l’Homme et de la Société et des Sciences Cognitives aux Sciences et Technologies de
l’Information et de la Communication dans une démarche intégrant des préoccupations d’ordre
scientifique (théorique et méthodologique), technologique et sociétal.
L’objectif de ce projet est de contribuer à la fois au développement d’une plus grande efficacité
fonctionnelle, opératoire et sociale des outils et à l’amélioration des conditions de leur mise en
œuvre, et également de permettre la construction d’un programme de recherche original. Outre un
champ d’application et d’expérimentation incontournable, les NTIC constituent en effet une
occasion de développements théoriques et méthodologiques en sciences de l'information et de la
communication, en sciences cognitives et en sciences sociales.
- Principaux axes de recherche :
•
Construction et mise en œuvre de référentiels contextuels partagés
Dans les environnements de travail coopératif, le partage d’informations contextuelles entre les
acteurs joue un rôle crucial dans leurs activités. Il leur permet de se coordonner, de communiquer,
de s’aider mutuellement, de récupérer les erreurs d’autrui, bref de travailler ensemble efficacement.
Le partage d’informations contextuelles constitue ainsi un facteur important dans l’efficacité et la
fiabilité des systèmes socio-techniques où il existe une dimension coopérative (formelle et/ou
informelle) dans l’activité des acteurs. D’un point de vue pratique, il apparaît donc important de
prendre en compte le partage d’informations contextuelles dans la (re)conception des
environnements de travail coopératifs. Concernant ce thème, nos travaux visent à développer un
cadre conceptuel et méthodologique permettant d’analyser et de modéliser la dimension
coopérative (communication, coordination, etc.) des situations de travail, et d’évaluer les
conséquences potentielles de la modification de ces situations (par exemple, par l’introduction de
nouvelles technologies) sur le partage d’informations et les processus de contrôle collectif des
activités des acteurs.
80
• Communication multimodale
Les progrès réalisés récemment en matière de technologies informatiques ont ouvert de nouvelles
perspectives dans le domaine de l'interaction homme-machine. L'une de ces perspectives, qui va
dans le sens à la fois d'une volonté d'enrichissement et d’amélioration de ce type d'interaction
explore l'idée de permettre aux utilisateurs et aux systèmes d'interagir de manière multimodale. On
suppose en effet que les systèmes multimodaux offriront des moyens d’interactions plus efficaces,
plus fiables, et plus flexibles au regard des conditions d’utilisations et des caractéristiques des
utilisateurs. L'exploration de cette perspective s'est d'ores et déjà concrétisée par la conception de
nombreux systèmes capables de développer des interactions multimodales avec les utilisateurs.
Cependant, ces systèmes reposent pour l'essentiel sur une démarche de conception "intuitive" qui
est guidée par la technologie plutôt que par une analyse systématique théorique et empirique des
apports de l'interaction multimodale et des problèmes associés.. Dans cette perspective, en sus de
l'adéquation entre modalités en entrée ou en sortie et usage en contexte des artefacts (mobilité,
handicap, aide à la décision…), l'objectif de ce thème de recherche est d'étudier la dynamique de
l'interaction, notamment en ce qui concerne les changements ou l'usage simultané de plusieurs
modalités. Cette approche a pour but pratique de définir des recommandations pour la conception
de systèmes multimodaux et de disposer de plates-formes expérimentales
• Transparence des systèmes interactifs
Dans le domaine du dialogue oral homme-machine, de nouvelles philosophies de conception ont
été avancés. Par exemple, il a été proposé de travailler au niveau des relances du système afin de
contraindre le discours de l'utilisateur tout en donnant le sentiment d'un dialogue naturel. Une autre
approche consiste à partir du fait que chaque utilisateur a besoin de construire un modèle mental du
système afin de comprendre ses comportements et pour anticiper les étapes suivantes du dialogue.
Dans cette perspective, le but devrait être d'aider les utilisateurs à se construire un modèle interne
des fonctions du système, de ses capacités et de ses limitations. On l'aidera ainsi à contextualiser
correctement les sollicitations et les réactions du système pour les comprendre et y répondre de la
manière la plus adaptée. C’est la philosophie de la «transparence». Un système transparent
devrait, par ses comportements, rendre aisée la construction d'un modèle mental du système. Il
devrait être, d'une certaine façon, "visible de l'intérieur". Le principal problème soulevé par cette
approche est de déterminer quels comportements linguistiques du système seraient nécessaires et
suffisants pour permettre à l'utilisateur de s'en construire aisément un modèle mental correct,
sachant que les messages longs et/ou complexes sont exclus du champ des solutions possibles.
• Contrôle des interactions coopératives et activités distribuées
Bien que largement ignoré jusqu’à présent dans les études sur la coopération, la notion de Contrôle
constitue selon nous un aspect crucial des mécanismes d’organisation et de régulation du
fonctionnement des collectifs de travail. Les structures de contrôle peuvent être étudiées à
différents niveaux : niveau individuel, niveau du groupe et niveau organisationnel. Nous nous
intéressons ici au contrôle tel qu'il peut être exercé par un opérateur qui va déterminer ou
influencer le cours des événements en orientant le comportement d'agents humains, de dispositifs
techniques ou autres systèmes, dans le cadre d'activités de travail collectif.
D’un point de vue pratique, l'incidence de ce thème sur les problèmes de conception est également
décisive : dans la conception de collecticiels ou “groupware” notamment, des problèmes tels que la
gestion des tours de parole, l’accès aux représentations externes et aux espaces de travail publics et
privés, l’impact des communications multimodales sur la gestion des processus de communication
à distance, la spécification des conditions d’accès et de circulation de l’information, … peuvent
être reformulées en terme de problématique de contrôle des activités collectives.
•
Modèles de l'activité coopérative et modèles de l'assistance coopérative à l'activité
Le champ d'application des systèmes d'assistance couvre aussi bien les activités de supervision de
processus et de diagnostic d'incidents que les activités orientées sur la résolution de problèmes de
conception. Quelle que soit la nature de l'aide fournie, le problème du niveau d'automatisation et
du contrôle de l'initiative reste posé : le système d'assistance doit-il rester entièrement sous le
contrôle de l'opérateur ou doit-il bénéficier d'une certaine autonomie ? La position défendue ici est
que tout système d'assistance à l'activité renvoie, même de façon implicite, à un modèle de
l'assistance et donc à un modèle sous-jacent de l'activité que l'on tente d'instrumenter. Un travail
sur la définition de la nature même de la notion d'"aide" ne peut faire l'économie d'une réflexion
sur l'articulation entre nature postulée des activités individuelles et collectives et modes
81
d'assistance à ces activités. Il est donc nécessaire de travailler à la définition de cadres d'analyse qui
prennent en compte l'identification des limites mais également la mise en évidence la "positivité"
des pratiques et des savoir-faire.
•
Cognition, culture & conception
L’objectif de cet axe thématique est d’aborder les contraintes et les effets culturels de l’utilisation
et de la conception des technologies de l’information négligés par une tradition ergonomique
uniquement fondée sur la psychologie et la physiologie.
Le développement de ce thème part d’un constat général : les innovations et transferts
technologiques ponctuent l’histoire des systèmes techniques ; ils répondent à des phénomènes
complexes tant du point de vue des différents éléments qui rentrent en jeu dans leur dynamique,
que des conditions de leur actualisation. Par ailleurs on observe que des réflexions méthodologiques
se construisent actuellement dans différents champs disciplinaires des Sciences de l’Homme et de la
Société et des Sciences pour l’Ingénieur pour traiter de ces problèmes. Les travaux développés
parallèlement ou conjointement en ergonomie et en ethnosciences tendent ainsi à se rejoindre
pour élaborer des cadres analytiques dont l’objectif commun est une analyse de la complexité
prenant les dimensions matérielles, sociale et culturelles de la cognition. Dans le contexte de la
conception et de l’évaluation de systèmes d’information et de communication, il convient donc de
s’intéresser aux facteurs qui régissent ces systèmes normés de significations locales, et notamment
aux caractéristiques culturelles des populations d’utilisateurs qui les construisent et les mettent en
œuvre.
- Liste de thématiques dont le traitement est envisagé dans le cadre du GDR :
•
Nouveaux paradigmes de l'interaction (fluidité réelle/virtuelle, objets communicants, réalité
augmentée, systèmes de communication à fonctionnalité émergente, interfaces émotionnelles,
coopération multimodale mobile, etc.)
•
Instrumentation des communautés de pratique.
•
Cognition et accès collectif à l'information (comment engranger, explorer, partager,
interpréter l'information tout en conservant ses spécificités culturelles)
•
Conséquences d'une hyper connexion par le réseau : déréalisation du monde matériel,
réorganisation des communautés et de leurs pratiques, nouvelles régulations, institutions,
mondialisation, nouveaux circuits marchands, nouveaux rapports
•
STIC pour l'éducatif et le culturel
III Sélection de publications
DECORTIS F; NOIRFALISE S. & SAUDELLI B. 2000 Activity theory, cognitive ergonomics and
distributed cognition : three views of a transport company, International Journal of Humancomputer Studies, 53, 5-33.
DUGDALE, J., P AVARD, B. & S OUBIE, J.L. 2000 Pragmatic development of a computer simulation
of an emergency call centre, In R. D IENG, A. G IBOIN, L. K ARSENTY & G. D E M ICHELIS (eds) :
Proceedings of the 5 th International Conference on the design of Cooperative Systems
(COOP’2000), Sophia Antipolis, France, 23-26 May. IOS Press, The Netherlands.
GESLIN P H ET SALEMBIER P. (2000) Anthropology and ergonomics in designing innovations :
theoretical and methodological foundations of a transdisciplinary research, in proceedings of
the International Transdisciplinarity Conference, February 27 - March 01, Zurich.
KARSENTY L. 2000 Cooperative Work: The Role of Explanation in Creating a Shared Problem
Representation. Le Travail Humain, 63(4), 289-309.
KARSENTY L. 2001 Adapting verbal protocol methods to investigate speech systems use. Applied
Ergonomics, 32(1), 15-22.
82
KARSENTY L. 2001 Méthodes pour la création de mémoires de projet en conception. Revue
Française de Gestion Industrielle, 20(1), 35-51.
ROGNIN L., S ALEMBIER P. & Z OUINAR M. 2000 Intercultural study of socio-technical reliability in
complex settings, International Journal of Human-computer Studies.
SALEMBIER P., T HEUREAU J., ZOUINAR M. ET VERMERSH P. 2001 Action/Cognition située et
assistance à la coopération, in Actes de Ingénierie des Connaissances 2001, 25-27 juin,
Grenoble, 369-388.
ZOUINAR, M. & SALEMBIER, P. 2000 Modélisation du contexte partagé pour l'analyse et la
conception des environnements de travail coopératifs. In J. CHARLET, M. Za CKLAD, G. K ASSEL
& D. B OURIGAULT (Eds.) : Ingénierie des connaissances - Evolutions récentes et nouveaux
défis, pp. 529-542, Paris, Editions Eyrolles.
IV Coordonnées
Contacts : Bernard PAVARD & Pascal SALEMBIER
GRIC-IRIT (UMR 5505 CNRS)
Université Paul Sabatier, 118 rte de Narbonne,, 31062 Toulouse Cedex
[email protected] / [email protected]
http://www.irit.fr/ACTIVITES/GRIC/
83
CSI
Centre de Sociologie de l’Innovation – FRE2119
École nationale supérieure des mines de Paris
Cécile Méadel
I Présentation du laboratoire
Fondé en 1967, le Centre de sociologie de l’innovation compte une trentaine de personnes.
Il étudie l’innovation scientifique, technique et culturelle.
A partir de la sociologie des sciences, du droit et de la culture, les recherches ont porté sur la
dynamique de la recherche dans l’entreprise, l’anthropologie des laboratoires, l’analyse sociotechnique de l’innovation, la scientométrie. Les thématiques se sont structurées, dans les années
80, autour des axes suivants : les politiques de recherche et d’innovation (publiques, associatives,
privées), l’anthropologie des sciences et des techniques, la construction des publics, des marchés,
des usages.
Le CSI, réassocié depuis un an au CNRS comme « formation de recherche en évolution »
(FRE 2119) est devenu « unité mixte de recherche » à compter de janvier 2001.
Enseignants chercheurs : 9
Autres scientifiques ou visiteurs : 5
Techniciens et administratifs : 3
Doctorants : 18
II Thèmes de recherche
Nos travaux s’inscrivent dans le champ des interrogations qui portent sur la constitution des
usages et de la définition des usagers, avec pour ma part un terrain d’investigation privilégié : les
technologies d’information et de communication. Depuis quelques années, nos interrogations ont
ainsi porté sur :
les mécanismes par lesquels l’utilisateur est plus ou moins pris en considération au moment
de la conception puis de la mise sur le marché de ces objets ou dispositifs, par exemple à travers
l’étude du développement de la télévision à haute définition ;
les modalités selon lesquelles l’utilisation de certains dispositifs d’information, comme des
fichiers informatiques peut redéfinir les modes d’organisation (dans le domaine de la sécurité).
Actuellement, nos recherches portent plus particulièrement la messagerie électronique, une
application paraît aussi modeste que facile d’accès, car nous avons fait l’hypothèse que sa modestie
même, son immédiateté, en faisait une innovation majeure.
En dehors d’un travail sur les transformations qu’entraîne l’usage du mail sur une profession
donnée (la recherche), notre principal terrain d’investigation est le domaine de la santé ; celui-ci a
été choisi en raison de l’importance qu’y prend l’usager, à la fois comme malade et comme
intervenant de plus en plus actif dans les politiques publiques et la définition de la maladie, et de
l’importance des savoirs et équipements techniques. Dans le contexte actuel, caractérisé par un
fort débat public, une des questions qui se posent est de savoir si l’Internet permet la constitution
de nouveaux collectifs, si ces collectifs présentent des caractéristiques originales, s'ils offrent des
modalités de représentation ou de participation inédites des professionnels et des usagers, et s’ils
peuvent modifier les relations entre les différents acteurs de la santé (relations du patient à son
médecin, relations de la personne à son entourage ou à sa propre maladie, relations entre
professionnels échangeant des cas et des interrogations…).
84
III Sélection de publications récentes sur les TIC
Madeleine Akrich et Cécile Méadel, « Les discussions électroniques dans le domaine de la santé : vers une
caractérisation des débats et des collectifs », Paris, 3eme colloque international sur les usages et services
des télécommunications, E.Usages, 12-14 juin 2001.
Cécile Méadel et Vololona Rabeharisoa, « Taste as a Form of Adjustment between Food and Consumers », in
R. Coombs, K. Green, V. Walsh, A. Richards, Demands, Markets, Users and Innovation, Londres,
Edward Elgar, 2001.
Madeleine Akrich et Cécile Méadel, « Patients et médicaments dans les listes de discussion », Sciences sociales
et santé, à paraître janvier 2002.
Madeleine Akrich, Cécile Méadel, Véréna Paravel, « Le temps du mail : écrit instantané ou oral médiat »,
Sociologie et Sociétés, 2000.
Madeleine Akrich et Cécile Méadel, « Modalities of interactions in patients discussion lists », Session
Information Technology (IT) and Biomedicine, Colloque 4S, Vienne, octobre 2000.
Madeleine Akrich et Cécile Méadel, « Représentation des risques urbains : les technologies de surveillance
comme outil d’analyse » in Les risques urbains. Acteurs, systèmes de prévention, M. Ansidéi, D.
Dubois, D. Fleury, B. Munier (dir), Paris, L’Harmattan, 1998, pp 33-46.
Antoine Hennion et Cécile Méadel, “Les ouvriers du désir. Du produit au consommateur, la médiation
publicitaire”, in P. Beaud, P. Flichy (et alii), Sociologie de la communication, Paris, Réseaux-CNET,
1997, pp 593-619.
Cécile Méadel, “Le D2Mac ou les revers de la compatibilité”, Quaderni, n°26, été 1995, pp 99-112.
Cécile Méadel, “Les belles images de la télévision, une histoire du D2Mac”, Gérer et Comprendre, mars 1994,
n°34, pp.18-29.
IV Coordonnées
contact : Cécile Méadel mél : [email protected]
Centre de Sociologie de l’Innovation
Directeur : Antoine Hennion
60, boulevard Saint-Michel
75272 Paris Cedex 06
Téléphone : 33 (0)1 40 51 91 91
Télécopie : 33 (0)1 43 54 56 28
Adresse électronique : [email protected]
Internet : http://www.ensmp.fr
85
GREFIGE
Groupe de REcherche en FInance et Gestion des Entreprises - EA
Université Nancy 2
et un collectif d'enseignants-chercheurs des Universités lorraines
I Présentation du GREFIGE
Le GREFIGE, Groupe de REcherche en FInance et Gestion des Entreprises, ayant le statut
d’équipe d’accueil, regroupe les enseignants-chercheurs en sciences de gestion et sciences
économiques de l’IAE, l’ICN, l’IUP finances et des IUT de l’Université Nancy 2.
Le GREFIGE, regroupe pour l’essentiel des enseignants-chercheurs en sciences de gestion, en
association avec des enseignants-chercheurs d’autres disciplines en sciences humaines et sociales
(sociologie, psychologie, communication…) appartenant à diverses composantes de l’Université
Nancy 2 ou d’autres universités lorraines, avec lesquels des collaborations ont dès à présent été
établies dans le cadre de recherches engagées dans le domaine des TIC sous la responsabilité du
GREFIGE.
La constitution d’un GDR TIC et Société pourrait fournir l’occasion d’une mise en réseau
plus systématique des nombreuses équipes lorraines travaillant à un titre ou un autre sur ces
questions, et dont nous avons commencé le repérage. Il serait alors souhaitable de prévoir une
articulation entre le système de gouvernance du futur GDR et ce réseau régional ( intérêt – en
dehors même de participations individuelles – à prévoir une fonction de relais ou tête de réseau ).
II Thèmes de recherche équipe concernée par le domaine des TIC
Le GREFIGE est actuellement engagé dans plusieurs recherches s’inscrivant dans une
problématique générale d’impact des TIC sur les organisations. Ces travaux s’organisent
principalement autour de trois grands axes thématiques:
- Thématique 1 : TIC et recomposition des
territoriaux
systèmes
d’action
publique
Cet axe de recherche s’intéresse à l’impact des TIC dans le champ de la gestion publique et
plus particulièrement dans les processus de recomposition des systèmes d’action publique
territorialisés. Dans ce champ de recherche doublement délimité par l'accent mis sur ces deux
dimensions managériale et territoriale, l’interrogation porte sur la façon dont le recours aux TIC
et les modes de fonctionnement en réseau qu'elles facilitent ouvrent de nouveaux espaces de
solution ou de résolution de problèmes aux acteurs publics confrontés à des problématiques
d'intervention devenues plus complexes et différenciées. Les travaux en cours s’intéressent
notamment au rôle des TIC pour accompagner le redéploiement des administrations
déconcentrées, les regroupements de collectivités territoriales, ainsi que certains processus de mise
en réseau "thématique" plus large, soit sous forme de mobilisation autour de projets territoriaux,
soit pour le traitement collectif de cas individualisés.
enseignants chercheurs du GREFIGE principalement concernés
Pr. V. Claustre, A. Kuhn (management public ), Pr. J. Thévenot, (systèmes d’information ),
E. Mercier, L.Guéry (organisations, GRH)
collaborations sur cet axe avec d’autres équipes :
GReDOSA (Groupe de Recherche sur les Dynamiques des Organisations et Systèmes
Apprenants) Ecole des Mines de Nancy : Pr. JL Coujard (changement organisationnel, qualité)
GRICP (Groupe de Recherche en Information, Communication et Propagandes) Université Nancy
2
86
P. Hert, T. Vuillème (sociologie, communication,
LORIA – ECOO (Laboratoire Lorrain de Recherche en Informatique et ses Applications ),
K. Benali (informatique )
- Thématique 2 : TIC, flexibilité des organisations et transformations du travail
Cet axe de recherche est pour sa part centré sur la problématique du changement
organisationnel lié à l’introduction des TIC dans des entreprises. La question posée est notamment
de voir comment les TIC peuvent contribuer à accroître la flexibilité des entreprises face à leur
environnement, en s’intéressant en particulier à l’évolution des métiers et des dispositifs de GRH.
enseignants chercheurs du GREFIGE principalement concernés
Pr. G. Schmidt, D. Mottay, E. Mercier, L. Guéry (organisations, GRH)
collaborations sur cet axe avec d’autres équipes :
GRC (Groupe de Recherche sur la Communication), Université Nancy 2
Pr A. Trognon, Pr. F. Le Poultier (psychologie du travail, cognisciences, ergonomie)
- Thématique 3 : TIC et acteurs de l’éducation
La plupart des enseignants-chercheurs du Grefige sont par ailleurs dès à présent impliqués
dans des expériences d’enseignement à distance intéressant des publics en formation continue,
expériences faisant l’objet d’une évaluation suivie faisant intervenir des spécialistes en sciences de
l’éducation de l’Université de Nancy 2 et portant de façon assez large sur l’analyse des usages –
qu’il s’agisse des enseignants ou auditeurs , des modes pédagogiques et d’organisation mis en œuvre
et la valorisation des pratiques nouvelles dans les formations dispensées.
enseignants chercheurs du GREFIGE principalement concernés
Pr. B. Walliser, D. Mottay, F. Ducreau
collaborations sur cet axe avec d’autres équipes H. Papadoudi, M. Ierardi, S. Maurice
Thématiques développées par d’autres équipes lorraines
- TIC et espaces publics, nouvelles sociabilités
GRICP (Groupe de Recherche en Information, Communication et Propagandes) Université Nancy
2,
P. Hert, T. Wuillème
- TIC, interfaces homme-machine, transformation des métiers
GRC (Groupe de Recherche sur la Communication), Université Nancy 2
Pr A. Trognon, Pr. F. Le Poultier
- TIC et interventions sociales
CREM (Centre de recherche sur les médias) , Université de Metz : Pr. J. Walter, V. Meyer
III Sélection de publications récentes
CLAUSTRE Vincent, BENALI Khalid, COUJARD J. Louis, DERNIAME J. Claude, GUERY Loris,
MERCIER Estelle, MOTTAY Didier, THEVENOT Jacques, Développement des NTIC et management
territorial : Potentialités et limites d’une gestion publique interactive, rapport intermédiaire de recherche,
Nov. 2000
CLAUSTRE Vincent, (2001), Territoires et management public, in Groupe de recherche RITMA, Regards
croisés sur les territoires de marge(s), Maison des Sciences de l’Homme, Presses Universitaires de
Strasbourg, pp. 73-86
GUERY L. (2001), "Les Technologies de l'Information et de la Communication dans les administrations d'Etat :
de l'influence sur la prise de décision aux jeux d'acteurs", Proposition de communication au Colloque de
l'AGRH 2001, septembre, Liège, 14p.
MOTTAY, Didier, (1995), L’impact de la modification du système d’information sur les caractéristiques du
travail : un essai de mesure, Acte du 6° congrès de L’AGRH Poitiers : « Transversalité de la GRH »,
pp.201-208
THEVENOT Jacques, (avril 1999), articles : Applications de gestion, Banques de données, Conception et
développement de systèmes d'information, Coordination et système d'information, Cybernétique,
87
Informatisation, Interface utilisateur, in Encyclopédie générale de gestion et de management - DallozSirey
THEVENOT Jacques, (juin 2001), Evolution des perspectives de la conception des SI : analyse longitudinale
des enjeux et des réponses méthodologiques, revue SIM (Systèmes d’Information et Management)
THEVENOT Jacques : "The sharing of the knowledge and its productivity in a group of small firms working in
a network : benefits and limits in the search of coherence between strategy, organization and information
system" - World XIth Productivity Congress, Edimburgh (Scotland) - 4/10/1999
Autres activités du GREFIGE
Le GREFIGE coordonne les activités du RECEMAP (Réseau d’Echanges entre EnseignantsChercheurs en Management Public) et gère la revue électronique « Gestion et Management
Publics »
Organisation des 4 e rencontres « Ville Management » Démocratie et management local,
novembre 2000 ( actes à paraître chez Dalloz )
Références partenaires :
GRICP (Groupe de Recherche Information Communication Propagandes) Université Nancy 2
HERT Philippe, (1998), Jeux, écritures, espaces d’énonciation : contribution à une étude anthropologique de
l’usage d’Internet en milieu scientifique. Thèse de doctorat, Université Louis Pasteur, 381 p., non
publiée
HERT Philippe,"Internet comme dispositif hétérotopique", Hermes n°25, Paris, CNRS Editions, 1999, pp. 93110.
HERT Philippe,"Quasi-oralité de l'écriture électronique et lien social : la construction du vraissemblable dans les
communautés scientifiques ", Réseaux n°97, Paris, Hermes Science Publications, 1999, pp. 211-260
WALTER Joseph, PAUL-CAVALLIER Marcel, edrs, (2001), Organisations, médias et médiations, Paris,
L’Harmattan (sous presse)
GReDOSA (Groupe de Recherche sur les Dynamiques des Organisations et Systèmes Apprenants) Ecole des
Mines de Nancy
CARAYON P., COUJARD J.-L., SAINFORT F. : Implementation of a quality management program in the
public sector, in Human Factors in Organizational Design and Management - VI, edited by P. Vink,
Elsevier Science Publishers, The Netherlands, 1998, pp.147-152
IV Coordonnées
Contacts : Pr. Vincent CLAUSTRE,
GREFIGE, Pôle Lorrain de Gestion ,13, rue Michel Ney, 54000 NANCY
[email protected]
88
GRÉCA
Groupe de Recherche en Économie du Cinéma et de l'Audiovisuel - IRCAV Paris III
I Equipe de recherche concernée
Responsable scientifique : Laurent Creton (PR, Paris III)
Rattachement : IRCAV, UFR Cinéma et Audiovisuel, Paris III.
DEA « Recherches cinématographiques et audiovisuelles ».
Adresse : 13, rue Santeuil, 75005 Paris - tél. : 01 45 87 42 38.
Membres du GRÉCA (Liste non exhaustive)
AUGROS Joël (MC, Paris VIII), BERTHET Frédérique (ATER, Bordeaux, ), CAILLER
Bruno (MC, Paris III), CRETON Laurent (PR, Paris III), DUCHET Chantal (MC, Paris III),
FEIGELSON Kristian (MC, Paris III), FOREST Claude (PAST, Paris III), LAURICHESSE Hélène
(PAST à l’ESAV, Toulouse II), SOJCHER Frédéric (MC, Rennes)
II Thèmes de recherche
Le Groupe de Recherche en Économie du Cinéma et de l'Audiovisuel s’est développé au sein
de l'IRCAV depuis la fin des années quatre-vingt. Le GRÉCA se consacre principalement à l'étude
des activités cinématographiques et audiovisuelles dans leurs dimensions économiques, sociales et
institutionnelles. Il est fondé sur trois principes fondamentaux : l'association de chercheurs ayant
des ancrages disciplinaires différents (économie, sociologie, politique, esthétique, histoire, gestion
ou communication) qui se retrouvent autour d'objets communs grâce à l'élaboration de
problématiques transversales ; l'accueil dans une même structure d'universitaires et de
professionnels menant également des activités de recherche ; la préoccupation conjointe de
théorisation et d'étude des situations concrètes dans leur diversité et leur évolutivité, et de mise à
l'épreuve de l'une par l'autre. Les travaux menés reposent pour l'essentiel sur une démarche
interdisciplinaire qui mobilise sans exclusive les ressources des sciences humaines et sociales, et
s'intéressent à la fois aux dimensions industrielles et aux dimensions esthétiques dans leur
singularité.
Les recherches réalisées au sein du GRÉCA accordent une attention particulière aux
stratégies des acteurs qui interviennent au sein des filières du cinéma et de l'audiovisuel, et aux
dynamiques industrielles correspondantes. Elles portent notamment sur la relation cinéma-marché,
les publics, la distribution et l'exploitation, les activités de production-réalisation dans leur
dimension de gestion de projet, les finances, le droit d'auteur, le système télévisuel, l'espace
publicitaire, le multimédia, l'impact des technologies nouvelles, les stratégies d'innovation et les
politiques de régulation. Les travaux se consacrent pour une large part à la période contemporaine
(partenariat avec le CNC « Stratégies des entreprises dans le secteur cinématographique »), mais
l'histoire économique du cinéma et de la télévision constitue également un axe de recherche
important au travers de coopérations avec la BIFI, l'INA et les équipes de chercheurs de
l'Association française de recherche en histoire du cinéma (AFRHC).
Principaux thèmes de recherche
- Économie du cinéma et de l'audiovisuel
- Spectateurs, publics et marchés
- Stratégies des entreprises dans les secteurs du cinéma et de l'audiovisuel
- Histoire économique du cinéma
- La genèse de l'industrie cinématographique
89
- La gestion de projet dans une économie du prototype
- Les industries de la communication
- Cinéma, audiovisuel, informatique et télécommunications
- Les politiques de régulation
- Les stratégies des chaînes de télévision
- Publicité, promotion et produits dérivés
- Les processus et les stratégies d'innovation
- Management dans les domaines de l'art et de la culture
III Sélection de publications
Quelques ouvrages
- Joël AUGROS, L'Argent d'Hollywood, coll. « Champs Visuels », L'Harmattan, 1996.
- Laurent CRETON, Économie du cinéma. Perspectives stratégiques, coll. « Fac », Nathan, 1995.
- Laurent CRETON, Cinéma et marché, coll. « Cinéma et audiovisuel », Armand Colin, 1997.
- Kristian FEIGELSON et Nicolas Pélissier (sous la dir. de), Télérévolutions culturelles. Chine, Europe
centrale, Russie, coll. « Communication et civilisation », L'Harmattan, 1998.
- Claude FOREST, Les Dernières séances. Cent ans d’exploitation des salles de cinéma, CNRS, 1995.
- GRÉCA (sous la dir. de L. CRETON), Cinéma et (in)dépendance. Une économie politique, « Théorème »,
Presses de la Sorbonne Nouvelle, 1998.
- GRÉCA (sous la dir. de L. CRETON), Le Cinéma et l'argent, coll. « Fac », Nathan, 1999.
- GRÉCA (sous la dir. de L. CRETON), Le Cinéma à la télévision, 2000 (en préparation).
Contributions des membres de l'équipe à d'autres publications de l'IRCAV, telles que :
- Le Film de famille. Usage privé, usage public, ouvrage collectif, sous la direction de Roger ODIN, Méridiens
Klincksieck, 1995.
- Georges Méliès : l'illusionniste fin de siècle ?, ouvrage collectif dirigé par Jacques MALTHÊTE et Michel
MARIE, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 1997.
- Le Cinéma et les dernières technologies, ouvrage collectif dirigé par Frank BEAU, Philippe DUBOIS et
Gérard LEBLANC, INA-DeBoeck Université, 1998.
- La Question de l'amateur, ouvrage collectif sous la direction de Roger ODIN, « Communications », Le Seuil,
1999.
IV Coordonnées
Responsable scientifique : Laurent Creton (PR, Paris III)
Rattachement : IRCAV, UFR Cinéma et Audiovisuel, Paris III.
DEA « Recherches cinématographiques et audiovisuelles ».
Adresse : 13, rue Santeuil, 75005 Paris - tél. : 01 45 87 42 38.
90
GRESI
Groupe de recherche sur les services d'information
I Equipe de recherche concernée
Le Gresi est habilité comme Jeune Equipe dans cadre du contrat quadriennal de l'Ecole
nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (ENSSIB http://www.enssib.fr).
Il est dirigé par Jean-Michel Salaün. Il participe à l'école doctorale "Informatique et
information pour la société" (EDIIS - http://rfv.insa-lyon.fr/IIS/). Il est membre actif du réseau de
laboratoires Rhône-Alpes, Institut des sciences du document numérique (ISDN http://isdn.enssib.fr).
Membres du Gresi :
Chartron Ghislaine (MC, URFIST/Ecole des Chartes) Gallezot Gabriel (Post-doctorant),
Guyot Brigitte (MC, INTD), Kolmayer Elisabeth (Chargée de cours), Marter Alain (PAST enssib –
Avocat), Ollendorff Christine (Ingénieur ENSAM), Pernoo-Beccache Marianne (Conservateur
enssib), Peters Susan (consultante), Peyrelong Marie-France (MC, enssib), Robert Pascal (MC,
IUT Aix en Provence), Salaun Jean Michel (PR, enssib, directeur du Gresi), Seibel Bernadette
(PAST, enssib, France-Loisir).
Chercheurs associés :
Buffeteau Annie (PAST enssib, IFP), Paccoud Alain (Chargé de cours, typographe), Riondet
Odile (MC)
Doctorants et DEA:
Accart Jean Philippe (DEA), Boissin-Gonod Florence (DEA), Boukacem Cherifa, Ducharme
Christian, Forest Fabrice, Gossin Pascale, Mahe Annaïg, Mazauric Laurence, Odeh Souad, Limam
Latifa, Robert Nathalie, Rouissi Jalel, Epron Benoît (DEA)
II Thèmes de recherche
Le programme de recherche du GRESI est organisé autour de deux ensembles de questions
complémentaires :
- Comment caractériser les modes de management, les règles économiques et les pratiques
d'utilisation associés aux évolutions des services d'information et des technologies qu'ils
mobilisent ?
- Quelle est la pertinence des cadres d'analyse existants dans les disciplines de référence :
économie, sociologie, psychologie, sciences du management, et sciences de l'information et de la
communication ?
La notion de "service" est placée au centre de la réflexion. Elle a permis de renouveler les
analyses sur les systèmes documentaires et leur gestion et d'analyser certains changements
conjoints des modes d'organisation et des pratiques de communication dans les entreprises.
L'équipe est constituée de trois directions de recherche. Dans chaque direction plusieurs
thèmes sont développés en relation avec des laboratoires partenaires et des industriels, financés sur
contrat, budget propre ou allocation de recherche .
Direction 1 : Modes de production et d'échanges d'information dans les entreprises
Responsable Marie France Peyrelong
- Les modes de production et de circulation d'information et de savoirs : pratiques et
dispositifs.
- Les TIC et les modes de coordination et de coopération dans le travail
91
- Les évolutions des entreprises et les changements organisationnels
Direction 2 : Information scientifique et numérique
Responsable Ghislaine Chartron
- Usages des revues électroniques
- Stratégies des acteurs de la documentation et de l'édition scientifique
- Web et indicateurs de production scientifique
- Usage d'internet par les scientifiques
Direction 3 : Bibliothèque et changement de modèles, Responsable Jean-Michel
Salaün- Outils d'aide à la décision pour les bibliothèques
- Evolution du modèle de lecture publique
- Livres électroniques
- Fourniture de document
III Sélection de publications récentes
- Chartron Ghislaine, Electronic resources and documentary consortia : a survez of French scientific institutions,
in Journal of Librarianship and Information Science, à paraitre en Juin 2001.
- Chartron Ghislaine, Noyer Jean-Max (dir.), Normes et documents numériques : quels changements ?, Solaris
Janvier 2000.
- Chartron Ghislaine, Salaün Jean-Michel, La reconstruction de l'économie politique des publications
scientifiques, in BBF-Bulletin des bibliothèques de France, t.45 n°2 2000, pp. 32-42.
- Chartron Ghislaine, L'édition scientifique face à l'Internet in Bibliothèques numériques, coordonné par JeanClaude Le Moal et Bernard Hidoine, INRIA, ADBS Editions, 2000, p. 189-227.
-Guyot Brigitte, Quelques problématiques autour de l'information en entreprise. In : Sciences de la société n°5051, nov 2000, p129-148.
- Kolmayer Elisabeth, Peyrelong Marie-France, Partage de connaissances ou partage de documents ? in
Document Numérique, n°3-4, 1999.
- Mahé Annaig, Andrys Christine, Chartron Ghislaine, How French researchers are making use of electronic
Journals : a case study conducted at the Pierre et Marie Curie and Denis Diderot Universities, in Journal
of Information Science, vol 26, n°5, 2000, p.291-302.
- Muet Florence, Salaün Jean-Michel, Stratégie marketing des services d'information, Editions du cercle de la
librairie collection bibliothèques, 2001, 221 pages.
- Peyrard Catherine, Peyrelong Marie-France, Usages des moyens de communication : disponibilité et
constructions d'univers de travail acceptables. In : Cahiers Lillois d'économie et de sociologie, n°34,
2000.
- Robert, Pascal, Vers une typologie des technologies intellectuelles”, Communication et langages, n°125,
Armand Colin, Paris, 2000, p. 98 à 115.
- Salaün Jean-Michel Documents numériques et Universités françaises en 1999, in Comprendre les usages de
l'Internet, coordonné par Eric Guichard, Editions ENS-Ulm, 2001 p. 112-117.
- Salaün Jean-Michel, Lafouge Thierry, Boukacem Cherifa, Demand for scientific articles and citations : an
example from the Institut de l’information scientifique et technique, in Scientometrics, vol 47 n°3 mars
2000.
- Salaün Jean-Michel (Dir.) Les savoirs déroutés, supports, règles, documents, experts, valeurs et réseaux
numériques, Presses de l'Enssib, Association Docforum, 2000, 300 pages.
- Salaün Jean-Michel, Du partage des collections à la fourniture de documents : nouvelles relations entre éditeurs
et bibliothécaires, in Bibliothèques numériques, coordonné par Jean-Claude Le Moal et Bernard Hidoine,
INRIA, ADBS Editions, 2000, p. 99-118.
IV Coordonnées
contact : [email protected]
92
IRES
Institut de Recherches Économiques et Sociales
I Équipe de chercheurs concernés
Yannick Fondeur (économiste), Michel Husson (administrateur de l’INSEE), Florence
Lefresne (économiste), Simon Macaire (économiste) François Michon (économiste, DR Cnrs),
Catherine Sauviat (économiste).
II.1 Problématique générale
Au milieu des années quatre-vingt-dix, l’IRES a produit une série de travaux sur les services
informationnels. Prenant en partie appui sur cet acquis, l’institut s’est récemment investi dans
l’analyse des nouvelles normes d’emploi qui apparaissent dans les nouveaux métiers des
technologies de l’information et de la communication.
Dans le cadre de son dernier programme scientifique à moyen terme, l’IRES s’est donné
pour objet de recherche privilégié l’analyse des dynamiques de transformation du rapport salarial.
Face à l’épuisement du modèle fordiste, la question est de savoir dans quelle mesure et selon quelles
modalités (avec quelles cohérences et avec quelles contradictions) un nouveau type de rapport
salarial est en train d’émerger. Des logiques alternatives de recomposition du rapport salarial
semblent s’affronter. D’une part, on constate l’amplification des tendances à l’individualisation et
à la précarisation de la relation d’emploi. D’autre part, autour de la logique des compétences ou de
la formation « tout au long de la vie », il est affirmé que les performances et l’adaptabilité de la
force de travail sont conditionnées par l’existence de modes de gestion à long terme des collectifs
de travail et par la mise en place de relations de travail qui assurent l’implication des salariés et une
vision positive de la mobilité professionnelle.
Le projet de recherche « nouvelles technologies, nouvelles normes d’emploi ? » s’inscrit
dans cette problématique générale. L’objectif est d’analyser au travers de ce prisme les normes
d’emploi qui se développent dans les nouveaux métiers des TIC. Le concept de « normes » désigne
ici des régularités faisant office de règle, c’est-à-dire d’étalon et de principe de conduite. Le champ
des « normes d’emploi » couvre les formes d’emploi, les relations professionnelles, la nature de la
mobilité professionnelle, les modes de rémunération de la main-d’œuvre et les modalités de
acquisition et de valorisation des qualités professionnelles.
Le questionnement de base est le suivant : les TIC suscitent-elle de nouvelles normes
d’emploi ? Et, si oui, dans quelle mesure leur sont-elles propres ? Autrement dit, ces nouvelles
normes sont-elles appelées à se diffuser à l’ensemble des nouveaux emplois ou sont-elles
intrinsèquement liées à ces activités ? En allant plus loin, peut-on parler de déterminisme
technologique vis-à-vis de ces normes d’emploi ?
II.2. Travaux de recherche actuels
Le projet de recherche « nouvelles technologies, nouvelles normes d’emploi ? » fait l’objet
d’une recherche spécifique financée par la DARES dans le cadre du programme Services, emploi,
territoires. Une entrée ciblée dans l’objet a été privilégiée ; l’étude porte sur un ensemble restreint
de métiers de l’informatique : les métiers du conseil / service en système d’information et les
métiers de l’Internet et du multimédia. Ces métiers sont à la fois utilisateurs et/ou producteurs de
nouvelles technologies liées à l’information et lieux privilégiés du développement de nouvelles
normes d’emploi. Ils ont également en commun d’être massivement employeurs de jeunes, et c’est
souvent par le biais des emplois qu’occupent ces jeunes salariés que se diffusent ces nouvelles
normes. Le choix de ces deux grandes familles professionnelles permet de comparer d’une part des
métiers dotés d’une certaine maturité (conseil / service en système d’information), où les normes
d’emploi paraissent plus ou moins stabilisées, et d’autre part des métiers pour la plupart
93
radicalement nouveaux (Internet / multimédia), où les normes d’emploi sont en cours de
constitution.
L’image que renvoient les métiers du conseil / service en informatique et les emplois
engendrés par le développement de l’Internet et du multimédia est celle d’un marché du travail
hautement qualifié, peu structuré et où la mobilité externe est très forte.
Les qualifications y semblent largement transférables et essentiellement acquises en emploi,
soit par l’apprentissage sur le tas soit par la formation continue financée par l’employeur. Dans
les métiers de l’Internet et du multimédia, la formation initiale paraît même être d’une importance
très relative, comme en témoigne la proportion étonnante d’autodidactes. Les métiers du
conseil / service en informatique font par contre fortement référence au diplôme, mais l’utilisent
essentiellement comme signal de la capacité à acquérir de nouvelles connaissances. Il s’en suit que
la notion de « compétence » est très souvent présentée comme plus adaptée que celle de
« qualification » en raison de la dimension très individualisée des qualités professionnelles et,
surtout, du processus de perpétuelle remise en cause qui les affecte.
Le turnover paraît extrêmement élevé (on parle couramment de 20 à 25 %). Il est
essentiellement associé à une mobilité volontaire dans le conseil / service en informatique
(stratégies de job shopping, de carrière ou d’accumulation d’expérience), mais les choses sont
beaucoup moins claires pour ce qui est des emplois de la « net-économie ». D’une part, en raison
du rôle moteur joué par les nouvelles PME, la pérennité de ces emplois n’est pas assurée ; d’autre
part, la « réactivité » de ces structures est souvent obtenue par le recours à des formes d’emploi
particulières autorisant une grande flexibilité.
Il y a pas de réelle organisation de ces professions côté salariés, à la différence des « marchés
de métiers » décrits par Kerr ou des « marchés professionnels » décrits par Marsden. Aucun
syndicat de métier ne régule la très forte activité des marché du travail des informaticiens, que ce
soit pour assurer la standardisation de la qualification, garantir l’homogénéité de sa valorisation sur
le marché ou pour combattre les comportements opportunistes des employeurs (utilisation de
main d’œuvre bon marché « en stage »).
Le temps de travail apparaît largement atypique : horaires très variables (en particulier dans
les SSII où ils s’alignent sur ceux de chaque client), temps de travail réel bien supérieur aux règles
légales, perméabilité entre temps professionnel et temps privé (particulièrement dans le cas du
télétravail)…
Enfin, la relation d’emploi est, semble-t-il, très individualisée : salaire souvent négocié au
cas par cas et assorti de diverses primes individuelles et compléments de rémunération (dont stock
options), absence de représentation collective des salariés (taux de syndicalisation extrêmement
faible), voire absence de collectif de travail (télétravail, consultants sans bureau…), nombreuses
formes d’emploi intermédiaires entre travail salarié et travail indépendant, etc..
Ces différents points constituent nos principales pistes de travail.
III. Sélection de publications
Fondeur Y., « Amazon.com aurait-il un modèle social aussi fragile que son modèle économique ? », Chronique
Internationale de l’IRES, n° 69, 2001.
Fondeur Y., Macaire S., « Comparative study on industrial relations in the information and communications
technology sector », European Industrial Relations Observatory, réalisation du volet français, 2001.
Sauviat C., « Tensions dans la "nouvelles économie" : la grève chez Verizon, un conflit exemplaire ? »,
Chronique Internationale de l’IRES, n° 67, 2000.
Sauviat C., « Services informationnels, nouvelle division du travail et mondialisation sélective : le cas des
services de conseil et d’audit », La Revue de l’IRES, n°27, 1998.
Sauviat C., « Global Management Consultancies : their evolution and structure », Discussion papers in
International Investment and Business Studies, n° 221, University of Reading, 1996.
Sauviat C., « Réseaux et globalisation : le cas de l’audit et du conseil », rapport pour la MEPSS (Mission
d’Etude des Problèmes des Secteurs des Services), Ministère des Entreprises et du Développement
Economique, 1995.
IV. Coordonnées
Yannick FONDEUR - Institut de Recherches Economiques et Sociales 16 boulevard du Mont d'Est
93192, NOISY-LE-GRAND CEDEX France tel : 01.48.15.19.20 fax : 01.48.15.19.18
94
Institut des Sciences du Document Numérique
(ISDN)
Un programme de recherche concerté Le cycle de vie du document numérique.
Le document numérique dans son cycle de vie
Les thèmes de recherche sont les suivantes :
• nouvelles formes d'expression et de représentation des savoirs, passant des
représentations liées au papier à d'autres formes traitables automatiquement ;
• numérisation, dématérialisation de documents existants et futurs, non seulement
ouvrages écrits, mais aussi cartes, peintures, sculptures, savoirs techniques, films, etc. et de
manière plus générale tout ce que les hommes ont utilisé comme supports de la
connaissance depuis des millénaires ;
• transmission instantanée des ouvrages à la demande n'importe où dans le monde ;
• consultation intelligente, basée sur des méthodes originales afin de retrouver les
documents les plus pertinents ;
• auto-adaptation des documents au profil du lecteur, selon la langue, le niveau de
compétences, etc ;
• contrat de lecture différent, impliquant une mise en page et des interfaces adaptées à
la relation du lecteur au support numérique ;
• économie politique révisée de la production et de la mise en circulation des
documents ;
• rôle moteur de l’usager : l’interaction constitue un élément essentiel de la
constitution des systèmes.
L’objectif général est de cerner le document numérique dans son cycle de vie. Afin
d’approfondir cette notion, trois approches complémentaires sont menées en parallèle :
•Le document : un « objet vivant »
•L’édition un modèle en mutation
•Le web, un processus de publication
De ces hypothèses et approches découlent des thèmes de recherche où les sciences de
l'ingénieur et les sciences humaines sont en dialogue permanent.
I
Structure
Le 6 décembre 1999, les présidents de la CURA (Conférence Universitaire Rhône-Alpes) et de
l'AGERA (Alliance des Grandes Ecoles de la Région Rhône-Alpes) ont annoncé la constitution d'un
Institut des Sciences du Document Numérique (ISDN), dont ils ont confié la coordination à
l'ENSSIB. Depuis Juillet 2000, l'ISDN est entré dans une phase opérationnelle. Ses objectifs
peuvent être résumés ainsi :
- Faciliter les échanges entre les chercheurs de la région Rhône-Alpes.
- Favoriser la rencontre des chercheurs de la région pour le montage de programmes de
recherche.
- Valoriser le potentiel et les résultats de recherche rhône-alpins, notamment en direction
des entreprises.
- Favoriser l'ouverture à des recherches extérieures à la région, notamment internationales.
95
- Favoriser l'émergence d'une compétence, d'un centre d'excellence, reconnus tant
nationalement qu'internationalement.
L’ISDN est un “ laboratoire hors-les-murs ”, il n'a pas de personnalité juridique propre. Il ne vise
pas à se substituer aux équipes de recherche existantes, mais à leur faciliter le travail collaboratif
dans le domaine du document numérique.
L'administration comprend trois niveaux :
- Les instances qui orientent les décisions. Il est piloté par un conseil d'orientation où tous
les établissements concernés sont représentés. Il est assisté par un bureau et un
coordinateur. Une structure permanente très légère assure les tâches de gestion et de
coordination.
- Les conventions qui répartissent les moyens. Chaque recherche fait l'objet d'une
convention ad-hoc entre établissements. Une convention globale précise la participation
des établissements au fonctionnement général.
- Le réseau (Web et messagerie) qui facilite les échanges et favorise la coopération grâce à
des listes de discussion, un intranet et un site internet.
Les chercheurs et doctorants se réunissent chaque printemps au cours d'un séminaire
général de trois jours.
Equipes concernées
- Centre d’ingénierie documentaire (Ecole Normale Supérieure - Lettres Sciences
Humaines)
Centre droit et nouvelles technologies (Université Jean Moulin - Lyon 3)
CLIPS Communication Langagière et Interaction Personne-Système (IMAG, Université
Joseph Fourier - Grenoble 1)
- ERSICO - UFERSIC Equipe de Recherche sur les Systèmes d’Information et de
Communication des Organisations (Université Jean Moulin - Lyon 3)
- GRESEC Groupe de Recherche sur les Enjeux de la Communication, Equipe CRISTAL
(Université Stendhal - Grenoble 3)
- GRESI Groupe de REcherche sur les Services d’Information (Ecole nationale supérieure
des sciences de l’information et des bibliothèques)
- ICTT, Interaction Collaborative, Téléformation, Téléactivités (Ecole Centrale de Lyon Institut National des Sciences Appliquées de Lyon)
- INRIA Rhône-Alpes, Institut National de Recherche en Informatique et Automatique
- LIRDHIST Laboratoire Interdisciplinaire de Didactique et d'Histoire des Sciences et des
Techniques (Université Claude Bernard - Lyon 1)
- LIRE Littérature, Idéologie, Représentations, XVIIIe-XIX e siècle (Université Lumière Lyon 2, CNRS UMR 5611)
- LISI Laboratoire d’Ingénierie des Systèmes d’Information (Institut National des Sciences
Appliquées de Lyon - Université Claude Bernard - Lyon 1)
- Médias et identités (Université Lumière - Lyon 2)
RECODOC - UFERSIC REprésentation des COnnaissances et
(Université Claude Bernard - Lyon 1)
DOCumentation
RFV Reconnaissance de Formes et Vision (Institut National des Sciences Appliquées de
Lyon)
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- RIM Centre SIMMO Réseaux, Information, Multimédia (Ecole Nationale Supérieure des
Mines de Saint-Etienne)
- SII - UFERSIC Systèmes d’Information et Interfaces (Ecole nationale supérieure des
sciences de l’information et des bibliothèques)
- XRCE Xerox Research Centre Europe (Xerox)
Le nombre de chercheurs ou enseignants-chercheurs concernés par le document numérique dans
l’ensemble de ces équipes est supérieur à la centaine, auxquels il faut ajouter une cinquantaine de
doctorants.
Contact : ISDN - ENSSIB
17-21 Bvd du 11 novembre 1918
69623 Villeurbanne Cedex
(0)4 72 44 43 43
[email protected]
Détails : http://isdn.enssib.fr
97
LATAPSES
Transformations de l'appareil productif et stratégies économiques sectorielles UMR6564
I Présentation du laboratoire et équipe de recherche concernée
R. ARENA, Professeur (Université de Nice-Sophia Antipolis, en abrégé UNSA) - P.
BARBAROUX, ATER (UNSA) - J. DE BANDT, DR (CNRS) - A. FESTRE, MCF (UNSA)
- J. KRAFFT, CR 2 (CNRS) - N. LAZARIC, CR 1 (CNRS) - S. NGO MAI, MCF (UNSA) M. RAINELLI, Professeur (UNSA) - A. RAYBAUT, CR 1 (CNRS) - S. ROCHHIA, MCF
(UNSA) - P. ROMANI, Professeur (UNSA) - D. TORRE, Professeur (UNSA), F.
BELLONE (Professeur à l'Université de Corse), M. GADILHE (CR CNRS), N.
MAUPERTUIS (MCF à l'Université de Corse), M. QUERE (CR CNRS), J-L RAVIX
(Professeur à l'UNSA)
II Programmes de recherches du LATAPSES relatifs au thème des NTIC
Les NTIC constituent un domaine général de recherche au sein du LATAPSES qui se
développe autour de trois grands axes principaux.
II.1) Innovation
communication
et
concurrence
dans
l’industrie
de
l’information
et
de
la
L’objet de la recherche est d’analyser les processus d’innovation et de concurrence au cœur
de l’industrie de l’information et de la communication. Cinq centres d’intérêt structurent le
programme de recherche :
La définition de l’industrie : comment structurer l’industrie de manière à décrire
efficacement les transformations passées, futures et présentes ? Quelles sont les frontières de
l’industrie ? Quelles entreprises inclure/exclure de cette structuration ?
La dynamique de l’organisation de l’industrie : Quels sont les sources de l’innovation et la
nature de la concurrence au sein de l’industrie ? Quel est l’impact sur la structure de l’industrie
(fusions/acquisitions, coopération, spécialisation et intégration) ?
Les structures institutionnelles dans l’évolution de l’industrie : quelles sont les structures
institutionnelles (arrangements organisationnels, marchés financiers, gouvernement d’entreprise,
autorités de régulation, groupes d’utilisateurs) qui jouent un rôle fondamental dans l’accumulation
et l’utilisation des connaissances innovatrices ?
L’organisation territoriale de l’industrie : quelles sont les incidences territoriales (régionales,
nationales et internationales) des technologies de l’information et de la communication ?
Comment s’articulent les infrastructures de télécommunication et le développement urbain ?
Comment analyser les phénomènes d’agglomération des activités informationnelles ?
La compétitivité européenne de l’industrie : quelles sont les forces et faiblesses des
entreprises européennes ? Quelles sont les différences au sein même de cette population ?
Publications :
S. Amabile, M. Gadille et R. Meissonnier, 2000, “Information, Organisation et Décision: Etude Empirique sur
les Apports des NTIC dans les PME Internautes, Systèmes d’Information et Management, 1, pp. 41-59.
Martine Gadille et Alain D’Iribarne, 2000, “La Diffusion d’Internet dans les PME: Motifs d’Adoption dans les
Réseaux et Ressources Mobilisées”, Réseaux, 3ème trimestre.
Martin Fransman and Jackie Krafft, 2001, “Telecommunications”, in W. Lazonick (Ed.)., IEBM Handbook of
Economics, Thomson Learning.
Jackie Krafft, 2001, “Vertical Structure of the Industry and Competition – An Analysis of the Evolution of the
Info-Communications Industry”, Telecommunications Policy.
Jackie Krafft et Jacques-Laurent Ravix, 2001, “Le Gouvernement de l’Entreprise Innovatrice: Une Proposition
d’Analyse du Secteur des Equipementiers de Télécommunications”, in M. Aglietta et W. Lazonick (sld),
Régimes de Gouvernement d’Entreprise: Différences Nationales et Stratégies d’Entreprises, Rapport de
recherche pour le Commissariat Général du Plan.
98
Jackie Krafft, 2001, “France Telecom, From a Phone to a Net Company – An Outlook of Major Changes over
the Last Two Years”, in M. Fransman and W. Lazonick (sld), Corporate Governance and Economic
Performance, EC Report.
Benoît Meyronin, Dynamique industrielle et métropolisation: le cas du “paradoxe de l’internet”, Thèse de
doctorat, juin 2001.
II.2 LES NTIC et les dynamiques spatiales et internationales
Deux voies sont ici explorées.
La première est celle des NTIC dans la géographie économique européenne.
Cet axe de recherche vise à étudier dans quelle mesure les Nouvelles Technologies de
l’Information et de la Communication (NTIC) ouvrent la possibilité de transformer à des degrés
divers les schémas d’organisation spatiales des activités économiques en Europe. Il permet
d’éclairer à la fois des aspects microéconomiques de l’impact des NTIC (modification des
stratégies de localisation des consommateurs-travailleurs et des firmes mono ou multisites) et des
aspects macro-économiques (modification des forces d’agglomération et de dispersion des activités
économiques impulsées par le processus d’intégration européenne).
Bellone, F. et M.A. Maupertuis (2000), « Nouvelle Géographie Economique et dynamique de l’innovation: une
relecture des configurations Centre-Périphérie », Région et Développement, n°12.
Bellone, F. et M.A. Maupertuis (2000), «Innovation dynamics and growth in peripheral regions :some lessons
for regional policies», ESSID, 10-17th of September 2000.
Bellone, F. et M.A. Maupertuis (2001), « A U-Shaped Europe? The competing dynamics of regional wages and
innovation costs », Papers and Proceedings of the VI conference on Dynamics, Economic Growth and
International Trade, Vienna, June.
La seconde concerne les NTIC et la dynamique des échanges internationaux.
Cet axe de recherche vise à étudier l’impact des NTIC sur la dynamique des échanges
internationaux et plus particulièrement, sur celle des échanges Nord-Sud. Trois dimensions sont
privilégiées : 1) la division internationale de la production des biens d’équipement relatifs aux
NTIC, 2) les stratégies de délocalisation des firmes exploitant les opportunités de mises en réseaux
3) les nouvelles modalités d’accès aux marchés extérieurs par le biais d’Internet et leur régulation.
Bellone, F (1999), « Does North/South Trade Create the Opportunities for the South to Accumulate Innovative
Capabilities? », Papers and Proceedings of the IV Meeting on Dynamics, Economic Growth, and
International Trade, Tilburg, 9-11 July.
Barbet, Ph. et M. Rainelli, « La régulation internationale de la nouvelle économie », Colloque “ Nouvelle
Economie : Théorie et Evidences ”, Sceaux, 17-18 mai.
3) Organisation, Marchés et Connaissance
Le programme de recherches porte sur l'impact de l'introduction et de la généralisation des
nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) sur l'organisation
productive de l'économie. L'accent est mis davantage ici sur l'étude des marchés de producteurs et
des relations entre entreprises plutôt que sur l'organisation interne des firmes. L'objectif est ici
d'analyser dans quelle mesure le "paradigme industriel" qui a longtemps servi de référent théorique
au moins implicite à l'analyse de l'appareil productif et de ses transformations laisse
progressivement la place à un "paradigme informationnel" ou "cognitif" qui traduit l'émergence
d'une nouvelle façon de produire des services et des biens de types eux aussi nouveaux.
L’ origine d’un premier axe de recherches est relative à l'émergence et la mise en place sur
le site de Sophia-Antipolis d'un "laboratoire d'observation des usages" des nouvelles technologies de
l'information et de la communication. Dans le cadre de l'établissement d'un nouveau "Campus des
sciences et des Technologies de l'Information et de la Communication" à Sophia-Antipolis, ce
laboratoire a pour mission de mettre en œuvre des études susceptibles de permettre d'anticiper les
usages qui seront fait des technologies récentes ou émergentes, en conjuguant des recherches
sociales, juridiques et économiques, d'une part, et des recherches techniques d'autre part. Il
regroupe, au sein d’une plate-forme commune, des chercheurs, des utilisateurs des NTIC et des
opérateurs (France Telecom, Bouygues et Cegetel).
Dans ce contexte, les relations entre producteurs et utilisateurs naissent de la nature des
nouveaux produits offerts et des nouveaux usages qui leur sont associés. Ils impliquent la nécessité
99
d'ajuster des efforts coopératifs entre les deux types d'agents, selon des modalités plus ou moins
informelles. Dans les cas de produits à forte complexité technologique ou d'incertitude sur le
développement futur des biens, les relations classiques entre offreurs et demandeurs s'avèrent
insuffisantes. Le marché doit donc être "organisé" afin de mieux canaliser le nécessaire travail
coopératif entre producteur et utilisateur. Ces nouvelles formes de coopérations s'observent dans
de nombreux secteurs, où les utilisateurs ont des rôles très variables. Ils peuvent, dans le secteur des
instruments scientifiques, aller jusqu'à proposer des innovations ou de nouvelles conceptions des
produits aux producteurs pour jouer le rôle "d'utilisateurs pionniers", c'est-à-dire suggérer les
développements et les trajectoires à initier. Dans d'autres secteurs, le rôle de ces formes de
coopération peut être tout à fait inexistant. Ainsi, dans le secteur pharmaceutique notamment, les
cycles de vie sont très longs et l'organisations de l'innovations se fait de façon linéaire et
séquentielle, laissant peu de place aux feedbacks du marché.
Les coopérations entre producteurs et utilisateurs peuvent aussi aller au-delà de ce cadre
initial et devenir de véritables relations de co-conception entre les partenaires. L'automobile a
transformé ce relations pour intégrer ces nouvelles formes organisationnelles avec des partenariats
privilégiés, notamment les fournisseurs de premier rang. L'informatique connaît à l'heure actuelle
des interactions de ce type de façon plus systématique. En effet, l'utilisateurs dans les T.I.C.
acquiert un poids de plus en plus important car l'ordinateur est une boîte vide en dehors de son
contexte productif et la valeur produite est dans l'usage et les usagers, d'où de nouvelles formes de
coopérations où les rôles et les fonctions de chacun s'inscrivent dans un nouvel espace, et où la
frontière entre offre et demande est relativement mouvante (Lazaric ((1998), (1999), (2000)) ;
Lazaric et Marengo (2000) ; Arena et Festré (2001b)).
Un deuxième axe de recherches porte sur les marchés électroniques. Le point de vue retenu
ici, consiste à partir d'une analyse de l'utilité et du mode de consommation des biens nouveaux liés
aux T.I.C..
La première étape consiste dans l'identification des composants des biens. D'ores et déjà,
celles-ci semblent correspondre essentiellement à :
- l'immatérialité des biens
- l'existence d'une utilité généralement indirecte résultant de la possibilité de parvenir plus ou
moins facilement à des biens apportant une satisfaction par eux-mêmes
- une place particulière dans la hiérarchie des besoins qui n'est pas immédiate mais fait l'objet
d'une construction par l'agent.
La deuxième étape a trait à l'impact de ces composants sur le fonctionnement du marché.
En effet, un bien se consomme parce qu'il intègre certaines caractéristiques. Celles-ci sont
généralement indépendantes de la façon dont les biens circulent du producteur au consommateur. Il
n'en va pas de même des biens d'information. Ceux-ci associent leurs caractéristiques aux moyens
par lesquels ils parviennent aux consommateurs. Une de leurs propriétés essentielles, qui leur donne
une utilité, est de mettre en contact deux ou plusieurs agents. Ce sont justement les conditions par
lesquelles ils parviennent aux consommateurs qui leur donnent un intérêt ou une utilité. Ils ouvrent
ainsi le champ à diverses formes de relations entre agents. Le marché n'est plus toujours pertinent.
Aucune nécessité d'un lieu concret ou abstrait de confrontation des offres et des demandes tend à
disparaître aussi. La rencontre (au sens de l'analyse en termes de prospection) n'est pas plus une
catégorie pertinente. La plupart des biens se caractérisent par leur capacité à créer un contact
entre des agents, à participer à un réseau. L'utilité tirée par chaque agent résulte du partage des
informations d'autres agents. Le bien élément apportant satisfaction et le réseau n'en font qu'un.
Une troisième étape met en évidence l'expérience. Celle-ci peut suppléer l'inspection dans le
cas de biens habituels faisant l'objet d'une information asymétrique ou incomplète. Si le bien
convoité est justement de l'information, il n'est pas vraiment possible que cette information soit
délibérément mauvaise ou présente une tromperie. Le vendeur se verrait immédiatement
sanctionné par les contacts que nouent alors par le réseau les acheteurs potentiels. L'expérience
des biens est donc moins importante que celle du réseau. Les formes prises par la réallocation sont
bien moins nombreuses que le nombre de biens, mais suffisamment modulables pour qu'un usager
bénéficie d'expériences antérieures. La veille technologique ou la pratique des réseaux constituent
des éléments apportant un supplément de rendement mesurable aux agents.
100
Dans ce contexte, des recherches plus spécifiques sont et seront menées en matière de
commerce électronique (Arena (2001) ; Arena et Festré ((2001a), (2001b)). Si ce type de
commerce est sans contexte un outil, il apparaît cependant clairement aujourd'hui que sa diffusion
et son utilisation sont à l'origine de modifications plus fondamentales qu'une simple évolution dans
les pratiques de consommation. Les représentations mentales des agents et des intermédiaires sont
en effet radicalement modifiées. Du point de vue des sciences de gestion, les outils classiques du
marketing (comme les "4 P du Mix") sont remis en cause : comment fidéliser la clientèle ? quelle
est la nature du service offert ? Comment prendre en compte l'interaction sociale entre
distributeurs et usagers ? Voici quelques-unes des questions qui sont considérées.
III TRAVAUX DE RECHERCHE ET PUBLICATIONS
ARENA R., 2001, “ Economic institutions and social organisation in Marshall’s works : an evolutionary
interpretation ”, Journal of Evolutionary Economics (à paraître).
ARENA R., 2001, “ Organisation, marchés et nouvelle économie ”, Colloque “ Nouvelle Economie : Théorie et
Evidences ”, Sceaux, 17-18 mai.
ARENA R. et A. FESTRE, 2001a, “ Markets in the ‘ new economy ’: some elements of an Austrian approach ”,
Colloque “ Austrian perspectives on the new economy ”, Pise - Lucca, 24-26 mai.
ARENA R. et A. FESTRE, 2001b, “ New organizational forms in the emerging knowledge economy ”, EAEPE
Conference, Sienne, September.
ARENA R. et A. FESTRE, 2002, “ Croyances, connaissance et organisation des marchés : héritage autrichien et
voies de recherche nouvelles ”, Revue d'Economie Politique, n° 4, à paraître.
ARENA R. et A. LONGHI (eds), 1998, Markets and Organization, Springer Verlag, Londres.
DE BANDT J., 2001, “ réflexions sur l’immatériel : des réalités immatérielles (non matérielles ) dans la
production ”, in Immatériel: nouveaux concepts, sous la direction de Jacques De Bandt et Geneviève
Gourdet, Economica, Paris.
DE BANDT J., 2001, “ De l’information à la production de connaissances et de valeurs ”, in Immatériel:
nouveaux concepts, sous la direction de Jacques De Bandt et Geneviève Gourdet, Economica, Paris.
DE BANDT J., 1998b, “ Les marchés de services informationnels : quelles garanties pour le client,
consommateur ou partenaire ”, Revue d'Economie Industrielle, N° 86, 4° trim.
DE BANDT J., 1998c, “ Postface ” de L. Reboud (ed.), La relation de service au cœur de l'analyse
économique, L'Harmattan.
DE BANDT J. et G. GOURDET (eds), (2001, Immatériel : nouveaux concepts, Economica, Paris.
DIBIAGGIO L., 2001, “ Le concept d’information en économie : définitions et perspectives ”, in Immatériel:
nouveaux concepts, in J. De Bandt et G. Gourdet (eds), Immatériel : nouveaux concepts, Economica,
Paris.
DI BIAGGIO L., 1999, “ Economie de la Connaissance ”, numéro spécial de la Revue d'Economie Industrielle.
LAZARIC N., 1999, “ Routines et apprentissage dans la théorie évolutionniste : portées et limites des
fondements cognitifs ”, in M. Baslé, R. Delorme, J. L Lemoigne et B. Paulré (eds), Approches
évolutionnistes de l'entreprise et de l'industrie, l'Harmattan, Paris.
LAZARIC N., 1999, “ Collective learning, knowledge in the firm : an updating debate ”, Séminaire
International “ Collective learning and new theories of the firms ”, Paris 1, juin.
LAZARIC N., 2000, “ Le rôle des compétences, règles et routines ”, in C. Voisin, Plunket A. et B. Bellon
(eds), La coopération industrielle, Economica, Paris.
LAZARIC N., 2000a, “ Le rôle des règles et des routines : discussion épistémologique et ontologique sur
quelques concepts de l'apprentissage collectif ”, Colloque d'Amiens, “ Organisations et institutions,
règles, coordination et évolution ”.
LAZARIC N. et MARENGO L., 2000, “ Towards a characterisation of knowledge and assets created in
technological agreements : some empirical evidence in the automobile-robotics sector ”, Industrial and
Corporate Change, Vol.9.
NGO-MAI S. et S. ROCCHIA, 2001, “ La création de connaissances et de compétences au sein de la firme : une
approche évolutionniste ”, in J. De Bandt et G. Gourdet (eds), Immatériel : nouveaux concepts,
Economica, Paris.
TORRE D. et E. TOSI, 2001, “ The new economy as a coordinating device: some Mengerian foundations ”,
Colloque “ Austrian perspectives on the new economy ”, Pise - Lucca, 24-26 mai.
IV Coordonnées
contact : richard ARENA, LATAPSES - Groupe des laboratoires du CNRS, 250 rue Albert
Einstein, Sophia Antipolis, 06560 VALBONNE CEDEX
Tél. Prof. : 04 93 95 42 29 (ligne directe) ou 04 93 95 42 28 (standard)
E-mail : [email protected] (à utiliser pour tout contact ultérieur)
101
LCF
Laboratoire de recherche sur les espaces Créolophones et Francophones
UMR CNRS 6058
Université de la Réunion
I Présentation du laboratoire et équipe de recherche concernée
Les recherches du laboratoire ont pour objet l’étude des phénomènes de contacts de langues,
de culture et de communication qui caractérisent les sociétés créolophones et francophones et plus
largement les pays de la zone indianocéanique, terrains d’investigation de notre équipe.
Trois pôles de recherches structurent ce laboratoire
Le pôle socio linguistique : Les langues en contact
Le pôle littérature : les littératures en situation d’interculturalité
Le pôle communication : les Espaces publics et TIC dans l’océan Indien
Présentation générale du pôle communication
Directeur du laboratoire et du pôle :
Jacky SIMONIN (PR, SIC)
Equipe de recherche concernée
Bernard IDELSON (MC, SIC), Fréderic TUPIN (MC, SIC), Michel WATIN (MC, SIC),
Eliane WOLFF (MC, SIC).
II Thèmes de recherche
L'activité du pôle est structurée autour de cinq thèmes fortement intégrés autour des
technologies de l’information et de la communication à la Réunion et dans l’Océan Indien. Sont
pris en compte l’inscription des TIC dans des territoires insulaires, leurs contextes sociohistoriques de production, et de réception, les médiations qu’elles nécessitent. Enfin, bénéficiant de
cette mise en contexte, l’attention est focalisée sur les discours médiatiques et les interactions
médiatisées.
Le pôle Communication intègre, autour de la problématique d'espace public, des
recherches dans un domaine majeur, celui des technologies de l’information et de la
communication où l'on observe des changements en cours qui modifient profondément le contexte
de la Réunion. Ces domaines sont appréhendés comme instances décisives du changement social en
cours à la Réunion, lieux de confrontation et processus de télescopage d'une sociabilité
traditionnelle et d'une sociabilité moderne. L'enjeu que représente le mouvement autour des médias
de diffusion et le développement des TIC a comme sens, du point de vue des populations qui
résident à la Réunion, une restructuration significative de leur univers symbolique et un
réaménagement de leurs pratiques sociales quotidiennes.
Sur la base d'observations directes de sites, d'enquêtes de terrain et d'entretiens approfondis,
d'analyse de documents d'archives et de traitement d'événements médiatisés, le programme
quadriennal se fixe pour objet d'élaborer une compréhension fine de ces processus.
Le programme vise une extension régionale des terrains d’investigation aux pays de la zone
indianocéanique du sud est, principalement : Maurice, Madagascar, les Comores et les Seychelles.
Dans une perspective comparative, l’objectif est d’élaborer une problématique transnationale par
un travail de re-conceptualisation qui soit pertinente pour d’autres situations que la réalité insulaire
réunionnaise.
102
Enfin, une recherche-développement est programmée visant à concevoir sous forme de
supports multi-média une banque numérisée de données déjà existantes ou collectées à l’occasion
des futures investigations de terrain ainsi qu’un observatoire des NTIC de l’Océan Indien.
A partir d’un réseau de coopérations scientifiques, nationales et internationales, les
approches comparatives qui ont d’ores et déjà pu se développer lors des programmes précédents,
sont appelées à s’approfondir. C’est pourquoi la participation à ce GDR s’avère tout à fait
pertinente.
III Sélection de publications récentes
ouvrages collectifs
IDELSON B. (s/d), 2001, Observer les NTIC dans l’Océan indien, CERTIC n°2, L.C.F. Université de la
Réunion – Protel (à paraître)
SIMONIN J., (s/d), 1995, "L'émergence de l'espace public à la Réunion : un contexte socio-historique
singulier", CERTEIC, Etudes de communication, n°17, Presses Universitaires de Lille3
SIMONIN Jacky & Trécolle Olivier, 2000, (eds), Les nouvelles technologies de l'information et de la
communication dans l'Océan Indien, CERTIC n° 1, (Septembre 2000), L.C.F. Université de la Réunion
– Protel (80 p.)
WATIN Michel (ed), Univers Créoles. Communication et espace public, Anthropos, Paris (sous presse)
articles
SIMONIN, Jacky, 1999, “ Pour une anthropologie empirique de l’événement ”, Etudes de communication n°22,
pp. 93- 114
SIMONIN, Jacky, 2000, “ Médias locaux et citoyenneté. L’espace public réunionnais entre communauté et
société”, Hermès n°26- 27, pp.295- 307
WATIN Michel, 2000, « L’invention de la citoyenneté dans une “ jeune ” société : le cas de La Réunion.
Analyse d’un corpus de presse. », dans Invention et réinvention de la citoyenneté, Pau, Editions Joëlle
Sampy, pp. 493-504
WOLFF, Eliane, 1997, « Presse lycéenne et émergence de l'espace public à la Réunion », Réseaux n°86, CNET,
Paris, pp. 37-156
WOLFF E., 1999, « Ecran et culture de pauvreté. Le cas de la Réunion. », Réseaux n° 92-93, CNET-Hermès
Science Publications : 219-240
WOLFF E., 2000, Les jeunes et les médias, Observatoire du Développement de la Réunion, Document n° 31,
ODR éditeur
WOLFF E., 2001, « L’irruption des NTIC dans un territoire insulaire : un bricolage des usages »
communication au 3ème Colloque International sur les Usages et les Services des Télécommunications,
12-14 juin 2001 ENST Paris, France Télécom
IV Coordonnées
contact : [email protected]
Laboratoire de recherche sur les espaces Créolophones et Francophones
Université de la Réunion
103
LERASS
Laboratoire d'études et de recherche en sciences sociales, EA 827
Equipe CHOQ, Changements organisationnels et qualité
Université Paul Sabatier Toulouse 3
I Equipe de recherche concernée
Anne Mayère, (MCF HDR, chercheur, SIC), Marie-Christine Monnoyer (MCF, chercheur,
gestion), Béatrice Vacher (enseignante à l'Ecole des Mines d'Albi, chercheur, gestion et SIC),
Martine Boutary (enseignante à l'ESC Toulouse, chercheur, gestion), Angélique Roux (doctorante,
SIC), Dorsaf Omrane (doctorante, SIC)
II Thèmes de recherche : Nouvelles organisations productives, et évolutions des
systèmes et activités d'information-communication
Notre problématique s'inscrit dans le cadre des travaux qui cherchent à caractériser le modèle
industriel contemporain en relation avec les transformations associées au plan des activités de
production d'information et de communication, au plan des technologies d'information et de
communication utilisées ( logiques d'investissement et pratiques d'utilisation), et au plan des
évolutions des systèmes d'information (logiques d'orientation, modalités de mise en œuvre). Les
changements à l’œuvre concernent notamment, de façon interdépendante, les représentations du
management sur les comportements utiles en matière d’information-communication, les
transformations du champ des informations formalisées et des communications médiatisées, et les
évolutions du travail au plan communicationnel et informationnel. Au sein de cet ensemble, un
axe de recherche a trait au comportement informationnel des PME-PMI ; il vise à mieux cerner
leurs logiques d’équipement en matière de technologies de l’information et de la communication,
leurs formes d’appropriation, et les transformations liées en termes de stratégie, d’activité, et de
relation aux clients.
Au plan des méthodes de travail, nous visons une approche interdisciplinaire (sciences de
l'information communication, sciences de gestion, collaborations avec des chercheurs et équipes en
sociologie du travail), et ancrée sur des observations de terrain.
Les évolutions que nous explorons s'inscrivent sur trois plans : celui des formes
d'organisation, celui de leur système d'information, et celui du travail et du lien salarial.
II.1- Reconfigurations des organisations et des relations inter-entreprises, et évolution
des enjeux d'information-communication
Sur des marchés devenus plus concurrentiels et incertains, la compétition s'est déplacée des
seuls critères prix/volumes vers des critères de variété de l'offre, de qualité, de réactivité et
d'innovation. Les entreprises ont évolué vers des organisations plus flexibles, plus économes, en
juste-à-temps ou en flux tirés au plan de la production.
Un des aspects-clé de la flexibilisation des entreprises a trait aux formes de co-production
qui les lient à leurs founisseurs et clients. C’est plus particulièrement l’objet d'une thèse en cours
(Angélique Roux), qui a trait aux organisations en réseaux ou virtuelles et aux systèmes
d'information multimédia en réseau.
II.2- Nouvelles organisations productives et approfondissement de la dynamique
d'intégration des systèmes d'information et de communication
Les entreprises ont connu le juste-à-temps dans la production. Une tendance forte actuelle
concerne le développement du "juste-à-temps commercial". Le commerce électronique en
représente une forme avancée, et - c'est du moins une hypothèse que nous faisons - constitue un
des lieux privilégiés où se testent ces orientations (cf publications de M.C. Monnoyer ; thèse en
cours de Dorsaf Omrane).
104
II.3- Flexibilisation du travail, et logiques d'équipement et d'utilisation des TIC
La troisième grande dimension de notre problématique a trait aux transformations du lien
salarial, du travail et de la communication dans le travail. Les entreprises en fonctionnement
économe et flexible ont également "flexibilisé" leur main d'oeuvre. Les activités sont réalisées par
des personnels variables, circulant entre différents employeurs, liés par diverses relations d'emploi.
Dans ce contexte de flexibilisation du lien salarial, les personnels deviennent autant de
"micro-entreprises" potentielles qui doivent maintenir et développer leur "employabilité", cette
dernière reposant tant sur les compétences acquises que sur les relations mobilisables pour trouver
de nouveaux contrats, qui passent notamment par la mobilisation des TIC.
Par ailleurs, les entreprises opérant sur des marchés globalisés ont développé des
organisations multi-localisées, aussi bien en interne qu'avec leurs fournisseurs et clients. Notre
questionnement porte sur le travail distant dans ce qu'il requiert comme formalisation
d'informations, comme rationalisation des activités de communication, et comme construction
d'une inter-compréhension dans des collectifs éclatés et souvent multi-culturels.
Un programme de recherche est en cours de finalisation avec le CERTOP, Université du
Mirail (G. de Terssac) et le LAAS (J. Erschler).
III Sélection de publications de l’équipe
MAYERE (A.), 2001, Mutations organisationnelles et évolutions des systèmes et activités d’information –
communication, rapport HDR, Mai, 255p.
MAYERE (A.) (dir), 1997, La société informationnelle : enjeux sociaux et approches économiques, éditions
l'Harmattan
MAYERE (A.), 1990, Pour une économie de l’information, Paris, Éditions du CNRS
MAYERE (A .), M ONNOYER (M.C.), 1992, "L'EDI et le chantier de la nouvelle entreprise", Réseaux, n° 54,
Juillet-Août, pp 79-95
MAYERE (A .), M ONNOYER (M.C.), 1997a, "Nouveaux modes d'organisation et dispositifs d'informationcommunication : questions ouvertes à partir d'une étude de cas", Systèmes d'Information et Management,
n°1, vol.2, pp 71-83
MAYERE (A .), M ONNOYER (M.C.), 1997b, "Evolution des organisations productives et des échanges, et
formes d'appropriation des mobiles dans les stratégies et pratiques managériales", Actes du colloque
Penser les usages, Mai, pp 273-283.
MAYERE (A.), MONNOYER M.C., P EYRARD (C.), P EYRELONG (M.F.), R IONDET (O.), "Utilisations des outils
de communication mobile et formes de communication dans le travail", Technologies de l'Information et
Société, vol. 6, n°2, 1996, pp 129-145
MAYERE (A.), MONNOYER M.C., P EYRARD (C.), P EYRELONG (M.F.), R IONDET (O.), 1997, Mobiles,
pratiques communicationnelles en entreprises, et évolutions du système productif, rapport de recherche, 2
tomes (tome 1, 291p, tome 2, 345p).
MAYERE (M.), MONNOYER (M.C.), ROUX (A.), (en collaboration), 2001, Flexibilisation du travail et systèmes
d'information multimédia en "juste-à-temps", rapport final pour France télécom R&D, Avril, 545p.
MONNOYER (M.C.) , 2000, « Une servuction internationale électronique ? », Economies et Sociétés, Série
Economie et gestion des services, n°2, vol. 6, pp 79-98
MONNOYER (M.C.) (dir), 1997, L'entreprise et l'outil informationnel, éd. L'Harmattan
VACHER (B.), 1997, La gestion de l’information en entreprises, enquête sur l’oubli, l’étourderie, la ruse et le
bricolage organisés, ADBS éditions
IV Coordonnées
contact : Anne Mayere
mél : [email protected]
LERASS - Laboratoire d'études et de recherche en sciences sociales, EA 827
Equipe CHOQ, Changements organisationnels et qualité
Université Paul Sabatier Toulouse 3
105
LEST
Laboratoire d’Économie et de Sociologie du Travail - UMR 6123
I Equipe de recherche concernée
Alain d’Iribarne (DR, CNRS), Robert Tchobanian (CR, CNRS
Etudiants en Thèse :
- Eric Folacci (ATER) : Les usages des NTIC dans les PME
- Emilie Lanciano, (Allocataire Ministère de la Recherche) : les districts industriels
l’Italie du Nord à l’épreuve d’Internet, le cas de Vicenza
- Jeanne-Marie Trégan ( Allocataire Région PACA) : le Système Productif Localisé :
le cas du textile-habillement marseillais
- Françoise Leclercq (Cessation d’activitée) : les compétences acquises par les acteurs
d’un territoire à travers les contrats européens : le cas des Pays de la Loire
- Sabine Lemonci (ATER) : Les transformations des activités professionnelles dans
les grandes organisations, liées à la diffusion des NTIC ; le cas de France Télécom
- Brigitte Juvin : (CIFRE) : Les problèmes d’organisation et de compétence posés par
le développement de l’usage d’Internet, dans une Moyenne Entreprise : le cas de l’AGPM
II Recherches consacrées aux NTIC et aux processus de migration vers une société de
« l’information »
Les NTIC sont conçues comme un système technique complexe qui fonctionne comme un
support de médiation dans un processus d’innovation qui est pris dans sa globalité. Cela signifie que
les producteurs de services et des utilisateurs sont considérés comme des acteurs des processus
globaux de production et de valorisation économiques et sociales de ces innovations.
Dans cette perspective, un double statut est donné à la technologie : un statut d’analyseur de
processus de recomposition des jeu d’acteurs autour de la production de ces innovations ; un statut
d’outil susceptible d’être mobilisés par ces même acteurs dans leurs activités professionnelles, en
relation avec des évolutions de logiques productives, d’organisation collective, de rôles
économiques aussi bien que sociaux ou politiques.
Cette approche des NTIC s’inscrit donc, globalement, dans une double problématique de base
interdisciplinaire – économie, gestion et sociologie – de l’innovation (élargie) et de l’usage des
objets techniques.
Les opérations de recherche peuvent rassemblées en trois groupes qui correspondent à trois
clefs d’entrées:
1 Les politiques publiques municipales au service des NTIC pour tous :
11 - La principale recherche correspondante est constituée par un projet fiancé par la DG
XIII dans le cadre du 4ème PCRD de UE. Ce projet de trois ans était la dernière étape d’un projet
globale « villes numérisées » dont l’objectif était de développer des politiques publiques
municipales destinées à favoriser la diffusion et surtout l’appropriation d’Internet par les
« citoyens » en les associant à définition de services qui leur seraient prioritairement utiles et en
favorisant leur production. Les équipes de chercheurs en sciences sociales associées au projet
avaient la charge de suivre les processus d’association des populations à la production des services
retenus ainsi que les processus d’appropriation d’Internet à l’aide de deux enquêtes répétées début
98 et début 2000. Les résultats de la dernière enquête permettent de bien mettre en évidence la
multiplicité des facteurs qui interviennent dans ces processus de diffusion des accès à Internet et
dans les processus d’appropriation à travers ses usages. Ces résultats confirment en particulier
l’existence de grandes variété de situations observables dans les villes, ces différences pouvant être
expliquées par des différences « sociétales » de situations structurelles des pays et des villes elles
mêmes. Du point de vue des individus, la seule variable socio-démographique étant apparue comme
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réellement discriminatoire dans les conditions d’accès à Internet, est le niveau d’éducation marqué
par la borne d’entrée dans les enseignements supérieurs.
12- La seconde opération correspondant à cette orientation est une petite étude dont le but
été d’évaluer les réactions de « citoyens » de la Ville confrontés à l’usage d’une plate-forme
Internet, porteuse de services à leur attention et développée par un consortium d’industriels et de
fournisseurs de service, dans le cadre d’un gros projet européen.
Les résultats ont permis de mettre en évidence l’immensité des écarts qui existaient au
moment des investigations réalisées, entre le « produit » offert et les intentionnalités du projet,
entraînant majoritairement des réactions négatives des utilisateurs. Ces confirment les mauvais
rendements de projet de développement de services aux citoyens qui se définissent principalement
à partir des offreurs de technologies
2 Les politiques publiques infra nationales en faveur de la diffusion et de l’appropriation des
NTIC dans les PME d’un territoire : la mobilisation des fonds structurels européens
La principale opération de recherche correspondant à cette orientation est un projet dont
objectif était d’étudier les processus de diffusion et d’appropriation d’Internet par les PME des
territoires relevant de la responsabilité administratives des partenaires, ainsi que la façon dont ces
PME avaient pu se saisir des politiques publiques menées en faveur des ces
diffusions/appropriation, en particulier en s’appuyant sur des ressources Européennes.
Les résultats ont permis de mettre en évidence des déficits important non pas de diffusion
d’Internet mais d’appropriation de ces usages. Cette situation générale recouvre cependant des
situations très contrastées en fonction de facteurs combinés comme les modalités d’insertion dans
des chaînes de valeur, les inscriptions dans des cheminements d’équipements technologiques ou les
ressources en compétences mobilisables tant internes qu’externes.
3 Les processus d’appropriation des NTIC dans les grandes organisations :
31- La principale opération de recherche correspondante est celle réalisée sur les effets des
technologies multimédia en réseau sur les activités professionnelles à France Télécom.
Cette recherche a permis de mettre en évidence les conditions diversifiées d’appropriation
de ces technologies, par le personnel de France Télécom, ainsi que les diversités de leurs
« effets »sur divers groupes professionnels de l’entreprise. Comme précédemment pour les PME,
elle confirme la grande diversité des situations concrètes qui ne peuvent s’expliquer que par des
combinaisons de plusieurs variables, conduisant rapidement à des typologies sophistiques qui
renvoient aux formes plus globales de recompositions industrielles dans une économie de services
et de réseaux
32- Deux autres recherches ont été réalisées sur l’usage comparé du e-mail dans deux
laboratoires de recherche, et l’usage de sites projet par les chercheurs spécialisés dans le champs de
la formation professionnelle.
IV Coordonnées
Contact : Alain d’Iribarne
mél : [email protected]
Laboratoire d’Economie et de Sociologie du Travail - UMR 6123
35 Avenue Jules Ferry 13626 CEDEX
Tel : 04 42 37 85 00
107
LET
Laboratoire d’Economie des Transports - UMR CNRS 5593
Université Lumière Lyon 2 - ENTPE
I Équipe de recherche concernée :
Laurent Guihéry (MC, responsable), Danièle Patier (IR CNRS), Louis Alligier (Doctorant),
Jean-Louis Routhier (IR Université)
Le Laboratoire d'Economie des Transports est une unité mixte du C.N.R.S., de l'Université
Lumière Lyon 2 et de l'Ecole Nationale des Travaux Publics de l'Etat. Il a acquis une compétence
reconnue en Europe en matière de recherches fondamentales, de type académique, mais aussi en
termes d'études socio-économiques appliquées aux transports de marchandises et de voyageurs
(mode ferroviaire, mode routier principalement, mais aussi et surtout en transport public urbain.
Le Laboratoire, dirigé actuellement par le Prof. Yves Crozet, emploie une trentaine de chercheurs
et une quarantaine de doctorants et post-docs. Ses expériences en termes d'analyse de la demande,
de traitement d'enquêtes, d'outils de modélisation, d'études socio-économiques d'impact ont été
mises en œuvre dans le cadre de nombreux projets européens et de consortium de recherches
(Eurotoll, Pats, Improvrail,...). Un des axes de développements actuels des problématiques de
recherches du Laboratoire concerne le e-commerce – e-commerce et logistique urbaine en
particulier avec la thèse de Louis Alligier - et l'économie de l'information et de l'Internet (L.
Guihéry). A l’initiative de G. Claisse, cet axe a déjà apporté des contributions scientifiques
intéressantes sur l'usage du téléphone. Les passerelles sont nombreuses entre les "métiers""
traditionnels du Laboratoire et les nouvelles technologies de l'information et de la communication
: réseaux, logiques profondes de déréglementation, importance dans l'ancienne comme dans la
nouvelle économie des flux logistiques, rôle accru et stratégique de la modélisation - un des points
forts du Laboratoire d'Economie des Transports - sont en développement.
Le partenariat du Laboratoire avec de nouvelles équipes permettrait une synergie et une
confrontation de nos méthodes et de nos différents outils de recherche avec ceux mis en œuvre
par nos partenaires, cette échange étant indispensable à une meilleure compréhension du rôle et de
l’impact des NTIC.
II Thèmes de recherche
Du transport au e-transport : Quelles modalités « d’une migration » de notre objet
d’étude ?
Le secteur des transports est largement concerné par la vague déferlante des nouvelles
technologies d’information et de communication (NTIC), qui l'affecte dans quatre domaines au
moins :
- la production, la gestion, le traitement et le stockage de l'information dans tous les
secteurs du transport, de l'origine à la destination, en passant par le mode de transport - fer, route,
aérien,... - et par le type de transport - marchandises et voyageurs. Sur le plan logistique, depuis
une décennie déjà, le suivi de la marchandise au cours de la chaîne de transport est en cours
d’automatisation (traçabilité à l’aide des codes barre, saisie en temps réel des caractéristiques de la
livraison). De même, la commande directe en ligne de son billet SNCF, sur Internet, - ou le suivi de
l'offre ferroviaire en temps de grève - est un autre exemple de l'apport des NTIC dans le monde du
transport. L’information se place donc au cœur de l’analyse du transport et son impact mérite
d’être analysé.
- le développement du e-commerce bouleverse l'offre de transport logistique dans la mesure
où les gains en termes d'efficacité – baisse des coûts commerciaux et réduction du temps de
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traitement d'une commande en ligne - peuvent être annulés par une mauvaise desserte logistique,
ou des retards de livraison. Ainsi la plupart des déceptions des utilisateurs de l’e-commerce
concerne les difficultés de livraison à domicile (absence durant les heures de tournées), ce qui
amène à rechercher des alternatives, telles des livraisons en des points relais situés près du
domicile, dans des sas sécurisés au pieds des immeubles, sur le lieu de travail du client. Derrière de
réelles innovations en termes de e-commerce se profile donc une redéfinition du transport
logistique et plus globalement de la chaîne de transport et l’innovation en matière d’espaces
logistiques urbains.
- la mobilité et l’impact spatial de la localisation des firmes liées aux NTIC qui peuvent
avoir des conséquences non négligeables en termes de mobilité (domicile – travail, mobilité
professionnelle, approvisionnement des ménages comme les livraisons et expéditions des
produits). Contrairement aux idées reçues, de nombreux travaux pointent le rôle clé de la ville, où
certaines compétences NTIC se développent dans des quartiers très précis et ciblés avec des
objectifs classiques en économie urbaine : recherche d’effets d’apprentissage et d’externalités
positives de connaissance, d’économies d’échelle et d’envergure, effets et économies de réseaux.
- la relation transport – information : les transports ont enfin toujours été le cadre d’une
relation informationnelle particulière entre le mode de transport et l’agent, que ce soit en voiture
particulière – les panneaux publicitaires au bord des routes - ou en transports en commun - la
publicité dans les trains ou les métros,… –. Cette forme de communication informationnelle à sens
unique revêt un caractère « public » car elle est disponible collectivement sans mécanismes
d’exclusion ou de rivalité. Mais cette forme de relation informationnelle omniprésente s’associe à
une relation informationnelle privée entre le mode de transport, perçu comme support ou cadre
d’accueil de la communication, et l’agent : lire son journal ou un roman dans le métro s’apparente
à ce type de communication mais cette relation peut aussi s’exprimer par l’intermédiaire d’un
téléphone portable « mains libres » dans les voitures, par l’usage de plus en plus fréquent
d’assistants personnels digitaux (PDA) ou ordinateurs de poche dans les transports en commun.
Ces modes de communications occupent une place de plus en plus importante dans la pratique
informationnelle des usagers, sans remplacer toutefois encore les journaux mais la tendance à la
numérisation de l’information devrait accentuer à l’avenir leur rôle. Cette forme de
communication est en pleine évolution pour ne pas dire révolution. Elle se fonde sur une nouvelle
forme de proximité informationnelle qu’il s’agit d’appréhender : cette forme de communication
privée s’inscrit dans deux dynamiques : une logique passive lorsqu’il s’agit d’un support écrit ou une
logique plus active lorsqu’il s’agit d’un téléphone portable, d’un PDA ou d’un ordinateur de poche.
En effet, on observe aujourd’hui un ensemble d’innovations intéressantes liées à cette proximité
informationnelle active, du côté du logiciel ou d’applications susceptibles de mettre « à portée de
main » dans les transport en commun les dernières nouvelles de l’Agence France Presse, les grands
titres de la presse internationale, les cours de la Bourse en temps réel, la météo, l’actualité cinéma,
etc. Il apparaît enfin que ces évolutions ne sont pas neutres en termes de transport. Les transports
en communs possèdent, si cette évolution se confirme, de nouveaux atouts comme l’atteste les
innovations en informatiques mobiles dédiées aux « nomades en transports en commun »,
considérés par les opérateurs comme des clients stratégiques. Le fondement de cette stratégie se
fonde sur l’idée, classique en économie de l’information, que les développements de l’économie de
l’information sont limités par l’économie de l’attention (Shapiro et Varian). Or, dans les
transports en public et les transports en commun, de vastes périodes « d’attention libre » peuvent
être exploitées. Il s’agit donc de penser le temps dans les transports publics car, d’un déplacement
d’un lieu vers un autre, s’est lentement substitué puis brutalement accéléré, sous l’impulsion des
NTIC, une mobilité forte en contenu et en services, fondée sur la proximité. Il apparaît de plus en
plus que l’on passe de la notion de « personnes transportées » à la dynamique d’enrichissement de
cette mobilité par du contenu et des services associés de proximité.
Forts de ces interactions riches et complexes entre les NTIC, le secteur des transports et la
localisation des firmes et des ménages qui en découlent ou inversement qui la fondent, l'objectif de
notre participation au GDR TIC est de réfléchir, autour de la question suivante, aux mutations du
secteur des transportsliées au développement des NTIC :
Du transport au e-transport : quelles modalités « d’une migration » de notre objet
d’étude ?
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Notre projet de recherche s’inscrit dans une première réflexion que nous mènerons
collectivement au laboratoire sur la pertinence d’une migration scientifique de notre domaine de
compétence – le transport – en fonction des développements électroniques que nous observons
aujourd’hui. Dans la tradition des travaux d’économie théoriques et appliqués menés au L.E.T.,
notre proposition pourrait intervenir à ce double niveau, appliqué et théorique.
III TRAVAUX DE RECHERCHE du LET sur ces questions
http://www.ish-lyon.cnrs.fr/let/francais/
IV Coordonnées
Contact :
[email protected]
[email protected]
Laboratoire d’Economie des Transports UMR CNRS
Université Lumière Lyon 2 - ENTPE
ISH, 14 avenue Berthelot
F-69363 LYON CEDEX 07
Téléphone : 04-72-72-64-03
Télécopie : 04-72-72-64-48
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MARSOUIN
Môle Armoricain de Recherche sur la Société
de l’Information et les Usages d’Internet
I Présentation
MARSOUIN est une fédération de recherche rassemblant tous les laboratoires universitaires
bretons travaillant dans le domaine des usages des technologies de l’information. MARSOUIN a
vocation à se constituer en Groupement d’Intérêt Scientifique, dont les membres fondateurs
seront : l’ENSAI (département d’économie), l’ENST Bretagne (département d’Intelligence
Artificielle et Systèmes Cognitifs et département d’economie et de sciences humaines), l’Ecole
Supérieure d’Electricité, l’UBO (groupe de recherche ICI, commun entre le département
Économie et Gestion et le département Economie et Sciences Humaines de l’ENST Bretagne),
l’UBS (laboratoire Gresico à l’IUT de Vannes), les Universités de Rennes I (département
« infocom » au sein de l’IUT de Lannion, groupe de recherche Crereg de la faculté de sciences
économiques, groupe de recherche Cedre de la faculté de droit, les deux derniers laboratoires étant
regroupés au sein de l’Ireimar), et Rennes II (groupe de recherche Lessor). Ce groupement
d’intérêt scientifique est soutenu par le Conseil Régional de Bretagne.
II Les projets de recherche
Les projets actuellement développés au sein de MARSOUIN et soutenus par le Conseil
Régional de Bretagne sont les suivants :
Iccars : Conception d’un poste de travail de Journalisme assisté par Ordinateur (ENST
Bretagne et IUT Lannion (Rennes I)).
Vote électronique et démocratie (ENST Bretagne et Centre d’Etude de Droit Européen,
Université de Rennes I).
Usage d’Internet par les PME (ENST Bretagne et ENSAI) : enquête auprès d’un panel de
PME bretonnes.
D’autres projets sont en cours d’élaboration.
III Les équipes de recherche partie prenante du GDR
Présentation des équipes de recherche regroupées au sein de MARSOUIN et ayant manifesté
leur volonté d’être partie prenante à la constitution du GDR « Tic et Société » par l’intermédiaire
de MARSOUIN.
CREREG (Université de Rennes I) : Groupe de l’Économie de l’Internet dirigé par
Thierry Pénard (Professeur). Les thèmes privilégiés sont l’analyse des usages de l’Internet, les
stratégies de prix, la régulation économique des TIC.
ICI (laboratoire commun ENST Bretagne/UBO) : Groupe de recherche dont les thématiques
concernent les usages professionnels de l’internet, l’économie des télécommunications,
l’économie des réseaux, le marketing en ligne et les systèmes d’information. Le CREREG et l’ICI
ont pour projet de créer un groupe de travail commun sur le thème de l’Économie de l’Internet.
LESSOR (Université de Rennes II) : Groupe de recherche dont les thématiques principales
concernent la concurrence et le service public, la recomposition des relations professionnelles dans
les télécommunications, la stratégie et l’usage des TIC.
Les autres laboratoires devraient manifester sous peu leur intérêt vis à vis de la démarche
GDR.
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