La recherche de la problématique à partir d`un sujet de dissertation

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La recherche de la problématique à partir d’un sujet de dissertation
Il faut définir précisément le problème soulevé par le sujet, en analysant l’énoncé, en le rattachant à l’objet d’étude et au corpus pour montrer ce qui est en jeu. La problématique ne se
confond pas avec le sujet, elle explicite la question qu’il aborde et souligne ses enjeux ; elle
ouvre la discussion.
Deux cas peuvent se présenter :
1) Le sujet est une citation : Il faut alors considérer cette citation comme la réponse
de l’auteur cité à un problème littéraire ; la problématique, c’est la question à laquelle
répond l’auteur avec cette citation.
Exemple :
Objet d’étude : « La poésie ».
Corpus : plusieurs poèmes et un extrait de l’Art poétique de Verlaine (on appelle « art poétique » un texte qui tente de définir comment réussir dans un art particulier ; ici, il s’agit de la
poésie).
Sujet : « De la musique avant toute chose », affirme Verlaine dans son Art poétique, en 1882.
Que pensez-vous de cette exigence ?
On prend l’affirmation de Verlaine comme une réponse ; la question à laquelle il répond
sera alors, compte tenu de l’objet d’étude (la poésie) : « Quelle est la place de la musique
dans la poésie ? » ou bien « Que doit contenir un poème pour être réussi ? »
2) Le sujet est une affirmation ou une question. Il faut reformuler la question qui se
pose avec vos propres mots, en explicitant l’enjeu de la dissertation.
Exemple :
Objet d’étude : « Le roman et ses personnages ».
Corpus : sur le roman de formation (il s’agit d’un genre de roman dans lequel un jeune personnage est initié aux lois du monde à travers une série d’épreuves dont il tirera des leçons,
souvent avec l’aide d’un mentor plus âgé).
Sujet : « Dans quelle mesure le roman de formation peut-il contribuer à la formation du lecteur ? »
Problématique : « Le récit d’une formation fictive (celle d’un personnage romanesque)
peut-il participer à l’éducation d’un lecteur dans son existence réelle ? »
On voit que cette formulation, bien que proche de la question d’origine, fait ressortir les
deux aspects qui sont implicitement opposés (fiction et réalité). Dégager la problématique
d’un sujet revient à trouver ce qui est implicite dans le sujet.
Autre exemple : Simone de Beauvoir affirme : « Pour parler de soi, il faut parler de tout le reste. » En vous aidant des textes du corpus et de vos connaissances personnelles, discutez ce jugement sur les textes autobiographiques.
Problématique : « Une bonne autobiographie peut-elle être centrée exclusivement sur la personne qui dit « je » ? »
Implicite : une autobiographie est le récit qu’on fait de sa propre vie ; a
priori, les personnes qui nous entourent semblent exclues ; néanmoins, étant
donné que nous sommes aussi le produit d’une interaction familiale et sociale
(notre enfance, notre éducation, nos rencontres…), notre « je » n’est-il pas aussi formé par cette interaction et ne faut-il pas alors aussi parler des autres
pour bien parler de soi ?
Dernier exemple : Pierre Loti affirme avoir « inventé », « ajouté », « changé les faits » pour
les « besoins » de son livre. Peut-on dire que toute œuvre autobiographique appelle nécessairement cette façon de procéder ?
Problématique : « Dans quelle mesure est-il nécessaire de « rajouter » ou de « modifier »
certains éléments – donc de s’écarter de la stricte vérité – pour réussir une autobiographie ? »
Implicite : quand on parle d’une autobiographie, on suppose que tout ce qui est raconté est
la stricte vérité ; néanmoins, parfois la mémoire nous fait défaut ou on doit essayer de reconstituer une période qu’on n’a pas connue (par exemple, la rencontre amoureuse de nos
parents) ; parfois, on veut protéger certaines personnes en modifiant leurs noms ; il faut alors
« inventer », « ajouter » ou même « changer les faits » : s’agit-il encore de la vérité ?
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