programme /sommaire - Société de Pathologie Exotique

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PROGRAMME / S OMMAIRE
dimanche 21 octobre à 18 h 30 : cocktail d'ouverture
page
lundi 22 octobre
Allocutions officielles - Ouverture du congrès
Conférence introductive par G. SALEM - De la nouvelle jeunesse des vieilles endémies à l'émergence
de nouvelles épidémies. Villes africaines et santé.
5
1ère session : l’eau dans la ville (ressources en eau domestique, assainissement des eaux usées, etc…)
Présidents : M. DURAND & O. FAYE
Exposé introductif : L’application du code d’hygiène publique, décision incontournable pour l’amélioration
de la santé en milieu urbain en Afrique. - Monjour L & Monjour E
7
Contraintes environnementales liées aux déchets non biodégradables des villes africaines
chez le mouton de case : cas de la ville de Dakar. - Biaou C, Seibou B & Kaboret Yalacé Y
8
Cyclospora cayetanensiset sa présence en milieu hydrique à Hanoï (Viet-nam). Etude dans l’eau de
distribution et dans l’environnement (lacs et rivièr es...). - Miegeville M, Koubi V, Dan LC, Barbier JP & Cam PD
9
Influence de la témpérature et de la durée de séjour dans l’eau des oocystes de Cryptosporidium parvum
sur leur viabilité et leur infectivité. - Li X, Agnamey P, Raccurt C & Brasseur P
9
Le fluor dans l'eau de boisson au Sénégal : état des lieux, conséquences pathologiques et perspectives.
Yam AA, Kane AW, Faye D & Faye M
10
2ème session : maladies à transmission vectorielle (et à hôte intermédiaire) en milieu urbain
Présidents : J. MOUCHET & B. WADE
• PALUDISME
Exposé introductif : Paludisme urbain, paludisme de demain pour l’Afrique sub-saharienne.
Baudon D & Spiegel A
11
Evaluation de la transmission du paludisme dans la ville de Dakar (Sénégal) de 1994 à 1999.
Diallo S, Konate L, Ndir O, Faye O, Gaye O, Dieng TH, Bah IB & Faye O
11
Paludisme urbain ou paludisme des citadins ? Etude comparative de trois dispensaires au Sénégal.
Jambou R, Sokhna C, Diatta M, Seck Y, Tall A, Diouf A, Perraut R, Marrama L, Lebras J & Trape JF
12
Les vecteurs du paludisme dans deux villes de l'Ouest Cameroun.
Tchuinkam T, Kengne H, Awono AP, Nkonjio AC, Wondji CS, Mpoame M & Fontenille D
12
• SCHISTOSOMOSES
Exposé introductif : A propos des schistosomoses en milieu urbain. - Chippaux JP & Ernould JC
13
Rôle du gastroentérologue dans la prise en charge de la schistosomose.
- Klotz F
14
- Ernould JC, Labbo R & Chippaux JP
14
Evolution de la schistosomose urinaire à Niamey, Niger.
Transmission de Schistosoma haematobiumdans la ville de Niamey, Niger.
Labbo R, Ernould JC, Djibrilla A, Sidiki A & Chippaux JP
Schistosomose à Schistosoma intercalatumet urbanisation en Afrique centrale.
15
- Ripert C
15
• ARBOVIROSES
Exposé introductif : Dengue et milieu urbain en Afrique. - Sall AA, Diallo M, Mathiot C
16
Aedes (Stegomyia) albopictus(Skuse), vecteur potentiel du virus de la dengue, a envahi les villes
du sud du Cameroun. - Fontenille D & Toto JC
16
Vaccination antiamarile urbaine dans l’aire d’endémicité en Afrique : urgence ou routine ?
17
- Saliou P & Debois H
Système d’alerte non spécifique de la dengue. Evaluation sur 5 ans en milieu hospitalier à Cayenne,
Guyane Française. - Carme B, Sobesky M, Fontanella F & Cotellon P
18
Facteurs du virus et de l’hôte impliqués dans la pathogénicité de la flavivirose émergente due au virus West Nile.
Lucas M
18
• AUTRES MALADIES TRANSMISES PAR VECTEURS
Epidémies de peste et espaces urbains : l’exemple du port de Mahajanga à Madagascar.
Rahalison L, Duplantier JM, Ratsitorahina M, Boisier P & Handschumacher P
- Chanteau S,
La trypanosomose humaine africaine en milieu urbain : une problématique émergente.
Mia Bilengue CM, Lucas P & Jannin J
- Louis FJ,
19
20
mardi 23 octobre
Présentation du programme PAL +
Le programme PAL +, action concertée incitative de recherche sur le paludisme et son association
avec d’autres maladies transmissibles, pour les pays en développement. - Agid F
Etude des déterminants de l'immunité de l'homme à l'infection palustre.
- Baldé-Touré A
21
21
Epidémiologie de la résistance à la chloroquine, à l'amodiaquine, au proguanil
et à la sulfadoxine-pyriméthamine en Afrique francophone. - Le Bras J
22
Nouveaux outils biologiques pour l'identification de vecteurs du paludisme en Afrique.
Kengne P, Awono-Ambene P, Antonio Nkondjio C, Hougard JM & Fontenille D
22
Efficacité et acceptabilité d'un nouvel outil de lutte antivectorielle : les moustiquaires bi-imprégnées.
Akogbeto M
23
3ème session : urbanisation , environnement et santé,
• Table ronde “Maladies cardio-vasculaires et hypertension artérielle”
Présidents : Ed. BERTRAND & A. EKRA
Exposé introductif : L'évolution des maladies cardio-vasculaires en Afrique depuis 20 ans.
- Touze JE
25
Prise en charge des urgences cardiovasculaires à Dakar : étude prospective sur 88 cas.
Kane A , N'diaye LS, Diao M, Diop IB, Sarr M, Ba SA, Diouf SM
26
Insuffisance cardiaque en milieu cardiologique africain.
27
Maladie coronaire à Dakar : mythe ou réalité.
- Thiam M
27
- Thiam M
Lésions myocardiques dans l’infarctus du myocarde récent et semi-récent.
Kouassi Yapo FL, Ekra A, Siransy E, Konin C, N’guetta R & Bouadi A
28
Anévrisme sous-annulaire du ventricule gauche. A propos de deux cas.
Ba A, Thiam O, Diao M, Kane A, Diop IB, Sarr M, Dangou JM, Ba SA & Diouf SM
28
Prévalence de l’hypertension artérielle chez le Noir africain en milieu urbain. Enquête prospective
dans la population. - Niakara A, Nebie LVA, Ouedraogo NA, Zagre MN
29
Hypertension artérielle de l'adulte au CHU de Brazzaville. A propos de 4 928 cas.
Kimbally-Kaky G & Ekoba J
30
La dissection aortique chez le Noir africain : complication de l'hypertension.
Anzouan-Kacou JB, Adoh A & Ekra A
- Bouramoué CH,
- Fa Kouassi Yapo, Konin C,
30
30
Conclusion : Bertrand E
• Table ronde “Nutrition et maladies métaboliques”
Présidents : M. LE BRAS & I. DIALLO
Exposé introductif : Nutrition et maladies métaboliques en Afrique : analyse et perspectives.
- Ag Bendech M
31
Formes cliniques des hypercholestérolémies en Afrique. - Sidibe EH
32
Influence des migrations urbaines sur l’état nutritionnel, la croissance et l’activité physique d’adolescentes
sénégalaises d’origine rurale. - Garnier D, Ndiaye G & Bénéfice E
32
Contraintes hygiéniques de la restauration collective sociale au Sénégal : cas des blocs de restauration du
Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) . - Minla’a JC & Seydi MG
33
4ème session : traumatologie urbaine et organisation des soins d’urgence
Présidents : M. CARPENTIER & M. DIAKITÉ
Participants table-ronde : D. Bakary, M. Diop & M. Dubouloz
Communications :
Epizootie de rage canine à Abidjan et mesures de santé publique.
Tiembre I, Fall A, Fadiga, Ekra KD, Dagnan S, N'doutabe M & Benie J
35
Incidence du ramadan sur la fréquentation du service de porte à l'hôpital principal de Dakar.
Perret JL, Badji A, Diatta B, Sane M, Cellier C & Wade B
35
Organisation d’une prise en charge d’un afflux de blessés en traumatologie urbaine : exemple de l’accident de
train de Diamniadio à propos de 79 blessés. - Faye M, Niang CD, Sene M, Ogougbemy M, Diatta B & Badiane CI
36
Les fractures de jambe sur le marche-pied de “car rapide”. A propos de 30 observations.
Sy MH, Lo M, Diagne MB, Coulibaly-Ndiaye NF, Kinkpe C, Ndiaye A, Dansokho AV & Seye SIL
36
Les plaies par agression en milieu urbain dakarois. Prise en charge chirurgicale de 108 blessés.
Ogougbemy M, Niang CD, Diouf MB, Ndiaye M & Jaud V
37
Les lésions traumatiques en milieu urbain : expérience de l’hôpital principal de Dakar.
Niang CD, Ogougbemy M, Diouf MB, Faye M, Sarre B, Sene M & Jaud V
37
Trafic routier et accidents de la circulation au Gabon.
Tchoua R, Raouf A, Ivombo A, Gaudon L, Lassegue D & Josseaume A
38
Le tétanos à la Réunion de 1977 à 2000 : à propos de 142 cas.
Massi E & Gaüzère BA
38
mercredi 24 octobre
5ème session : conduites addictives toxiques et toxicomanies
Président : A. EPELBOIN & T. MOREIRA-DIOP
Exposé introductif : “Drogues”, toxiques, addictions et observances : jusqu’où intégrer
les logiques autochtones d’interprétation du malheur et du guérissage
? - Epelboin A
Traitements de substitution opiacée en Seine Saint Denis. Enquête Substit 93-janvier 1999
39
- Sorge F & Goisset P
39
Intoxication au chloralose, à l’île de la Réunion, entre 1988 et 1998 : à propos de 366 cas. Propositions
thérapeutiques. - Schlossmacher P, Gaüzère BA, Meyer N & Hasselmann M
40
Les manifestations cliniques des intoxications volontaires graves par organophosphorés (OP)
et aux carbamates (CA) : une étude de 96 patients admis en service de réanimation, à l'île de par La Réunion.
Gaüzère B-A, Peyron C & Auboyer C
41
Efficacité clinique chez la souris du bleu de méthyléne sur l’encéphalopathie aïgue fatale due à l’intoxication
par le fisanier (Blighia sapida) . - Barennes H, Valea I & Nagot N
41
Présentation des posters et remise du prix “posters” par A. Chippaux, M. Dumas & A. Massougbodgi
6ème session : Infections par le VIH et hépatites virales B & C
Présidents : F. KLOTZ & A. DIEYE
Table-ronde : E. DELAPORTE, F. KLOTZ, I. NDOYE, S. MBOUP & M. DOSSO
Exposé introductif : Quelle prise en charge proposer en Afrique subsaharienne pour les sujets porteurs du
virus de l’immunodéficience humaine présentant une hépatite chronique à virus B ou C?
- Klotz F
Communications :
Le VIH à Mayotte.
Receveur MC, Coulaud X, Ali R, Verschelde PH, Receveur P, Benoit-Cattin TH & Pettinelli ME
44
La force de l’argument épidémiologique dans le diagnostic du VIH/sida appliquée aux donneurs de sang.
Kaba K et coll. du Centre national de transfusion sanguine de Guinée-Conakry.
45
Quel rôle pathologique pour le VHC au Gabon ? Expérience du service de médecine interne
du centre hospitalier de Libreville. - Perret JL, Moussavou-Kombila JB, Delaporte E, Nzenze JR,
Pemba LF, Boguikouma JB & Larouzé B
46
Intérêt de la recherche des anticorps anti- Bartonellachez les patients en milieu urbain.
Bigaignon G, Boon-Falleur L & Delmee M
46
La leucémie-lymphome à cellules T de l’adulte liée au virus HTLV1. A propos de 2 observations de forme
aiguë et 2 observations de forme lymphomateuse à l’hôpital principal de Dakar.
M’baye PS, Gning SB, Ba-Fall K, Camara P, Ndoye B, Talarmin F & Wade B
47
La relation entre la transmissibilité et la durée des infections par les virus de l'immuno-déficience humaine
et des hépatites B et C relève d'un système darwinien. - Charmot G
47
43
jeudi 25 octobre
Présidents : P. PÈNE & M. GENTILINI
Table-ronde : synthèse et recommandations
Santé urbaine et coopération décentralisée : le Projet Nantes - Rufisque (axe santé).
Marjolet M, Lakh YC, Blanche M, Houdebine J, Misse CH & Derrien JJ
Clôture du congrès
49
Conférences historiques
Le centenaire de la découverte du virus de la fièvre jaune et de sa transmission par un moustique
(Cuba 1900-1901). - Chastel C
51
De la campagne à la ville, un transfert mal vécu.
51
- de Benoist JR
Communications affichées
52
vendredi 26 octobre
• colloque satellite “Immunothérapie dans les envenimations”
60
• réunion ASSITEB “Rôle du laboratoire dans la santé publique en zone urbaine”
62
Séance délocalisée de la Société de pathologie exotique (jeudi 25 octobre, 14 h 30)
Etude de la prévalence et de la morbidité palustre en zone de mangrove des Iles du Saloum (Fatick, Sénégal).
Diop A, Konaté L, Molez JF, Diouf M, Gaye O, Diagne M & Faye O
63
Diagnostic et facteurs de risque des accès de paludisme dus à Plasmodium ovaledans un village africain
(Dielmo, Sénégal). - Faye F, Spiegel A, Tall A, Sokhna C, Fontenille D, Rogier C & Trape JF
63
Le paludisme pendant la saison sèche au Sénégal : persistance de l'infection mais rareté des accès
de paludisme après deux mois d'interruption de la transmission.
Ba Fall F, Rogier C, Fontenille D, Tall A, El hadji Ba, Spiegel A & Trape JF
64
Etude des taux d’infection chez les enfants et adultes jeunes en différents niveaux d’endémicité (TIE, taux
d’inoculation entomologique). - Sogoba M, Sagara I, Sissoko M, Niambélé MB, Dolo A, Dolo G, Sangaré DM,
Yalcoué D, Guindo A, Kaslow D, Dicko A, Klion A, Sakai R, Diallo DA, Touré Y, Doumbo O & Miller L
65
Délai de repositivation de Plasmodium falciparumaprès traitement systématique de quinine chez des adultes
vivant en zone de transmission saisonnière courte. - Sokhna CS, Faye FBK, Spiegel A, Dieng H & Trape JF
65
Augmentation de la susceptibilité du paludisme au cours du premier trimestre
postpartum.
Diagne N, Rogier C, Sokhna CS, Tall A, Fontenille D, Roussilhon C, Spiegel A & Trape JF
66
Polymorphisme génétique et chimiorésistance des souches plasmodiales au Sénégal.
Diatta M, Sokhna C, Seck Y, Tall A, Diouf A, Mercereau-Puijalon O, Marrama L, Lebras J, Trape JF & Jambou R
66
Profil biologique du paludisme grave chez l’enfant gabonais. A propos de 48 observations.
Koko J, Guiyédi V, Dufillot D, Duong TH, Moussavou A, Ngou-Milama E & Kombila M
67
Tolérance et efficacité clinique d’une nouvelle formulation de gluconate de quinine (Quinimax
) chez l’enfant à paludisme, non per os,à Bobo Dioulasso, Burkina Faso, en 2000. Comparaison de l’administration
intramusculaire et intrarectale. - Barennes H, Balima-Koussoube T, Kambole E, Hema A, Ouedraogo A,
Guiguemde TR, Sawadogo A & Nagot N
67
Paludisme d'importation grave à Plasmodium falciparum (pf), à l'île de La Réunion. Expérience du service de
Réanimation du Centre hospitalier de Saint-Denis de La Réunion, de décembre 1988 à décembre 2000.
Gaüzère BA & Desrus G
68
Pertinence des critères OMS 2000 de paludisme grave chez l’enfant à Dakar, Sénégal
Gérardin P, Ka AS, Rogier C, Jouvencel P, Brousse V, Guyon P & Imbert P
69
®
.
Les mycétomes de la cheville. A propos de 24 observations.
Sy MH, Diouf AG, Dangou JM, Barberet G, Ndiaye A, Sy A, Dieme CB, Dansokho AV & Seye SIL
69
Les leishmanioses dans l’algérois. Données épidémiologiques.
70
- Harrat Z & Belkaid M
Inégalités d’accès aux soins et système de crédit médical dans deux complexes agro-industriels
du Sud-Cameroun. - Monteillet N
70
Table des auteurs
71
CONFÉRENCE INTRODUCTIVE
De la nouvelle jeunesse des vieilles endémies à l'émergence
de nouvelles épidémies. Villes africaines et santé.
Dk 72
P
G. Salem (1, 2), F. Fournet (2) & E. Cadot (2)
(1) Professeur à l’Université Paris X-Nanterre, Laboratoire Espace, santé et territoire. Directeur de l’UR 093 IRD, Population et espace à risque sanitaire,
15-21 rue de l’Ecole de médecine , 75006 Paris, France. Tél.et fax : 01 43 54 13 87.E-mail :[email protected]
(2) UR 093 IRD, Population et espace à risque sanitaire,,15-21 rue de l’Ecole de médecine, 75006 Paris, France.
armi les multiples dimensions déconcertantes de la croissance urbaine des pays d’Afrique, les aspects sanitaires, au regard de
leur importance, sont probablement les moins étudiés.
Des traits démographiques et épidémiologiques spécifiques
Lieux de la "transition démographique", caractérisée par une diminution rapide des taux de mortalité et lente du taux de natalité,
et lieux d'accueil des migrants, les villes doivent à égalité leur croissance au croît naturel et au croît migratoire.
Ces problèmes, traduits en termes sanitaires, confrontent les responsables de santé publique à des difficultés qui dépassent leur
domaine de compétence et leurs capacités d’intervention :
- comment planifier l’action sanitaire dans des villes incontrôlées ?
- comment assurer le minimum d’infrastructures sanitaires dans des villes sans ressources ?
- comment assurer un système de recouvrement des coûts de santé avec des populations non solvables ?
À ces questions d’ordre social, politique et économique, s’ajoutent des questions d’ordre plus proprement épidémiologique.
Une épidémiologie nouvelle
Bien des certitudes doivent être révisées en milieu urbain: des pathologies qu’on croyait bien connaître prennent un jour particulier dans les villes. D’un point de vue épidémiologique, on caractérise le milieu urbain comme hétérogène, dense et ouvert
(SALEM, 1998) :
- un milieu hétérogène : les modalités d’urbanisation font qu’il y a des villes dans la ville. Si les citadins ont un meilleur état de
santé que les ruraux “en moyenne”, celle-ci cache des écarts de santé considérables, au point que la santé des plus pauvres citadins est souvent plus mauvaise que celle des paysans ;
- un milieu dense et ouvert : la première caractéristique épidémiologique des zones urbaines est la densité de population humaine.
L’épidémiologie de nombreuses maladies s’en trouvera modifiée.
Un système de soins varié et complexe
Une large offre de soins modernes mais de grandes inégalités d’accès
On a coutume de dire que l’offre de soins modernes est meilleure en ville qu’à la campagne. Ne voit-on pas effectivement concentrée dans les villes toute la gamme des infrastructures sanitaires, les médecins, les spécialistes, les hôpitaux et les cliniques? Mais
cette offre de soins n’est bien souvent que virtuelle: tous les citadins n’ont pas le même accès à ces soins, faute d’argent, de couverture sociale, de conscience de la gravité de certains maux voire, plus scandaleusement, d’introductions pour entrer à l’hôpital.
Une "médecine traditionnelle" omniprésente et en plein essor
À cette diversité de l’offre de soins “modernes”, s’ajoute une diversité plus grande encore de soins dits “traditionnels’’.
En milieu urbain, la situation est complexe : à l’offre de soins du guérisseur de sa propre culture, s’ajoutent les offres de personnes venues de tous les horizons du pays. Aux nouvelles pathologies évoquées plus haut, les néo-citadins, mères de familles,
chefs de lignage ou guérisseurs vont tenter d’apporter des réponses culturellement satisfaisantes.
Ces différents traits sanitaires spécifiques des villes du Tiers-monde seront illustrés par des exemples précis.
Santé et urbanisation en Afrique
5
Third european congress
on tropical medicine
and international health
September 8 -12 - 2002
Lisbon - Portugal
Under the auspices of the Federation of the european societies
for tropical medicine and international health
hosted by the Instituto de Higiene e medicina tropical
Preliminary scientific programme
Parasites biology & control
Emerging parasitic infections
Parasite biochemistry
Protozoan molecular cell biology
Helminth genes and genomes
HIV and AIDS
Opportunistic pathogen in AIDS
STDs and sexual health care
Tuberculosis diagnosis & control
Emerging bacterial pathogens
Zoonoses
Diarrhoeal diseases
Meningitis
Hepatitis
Viral haemorrhagic fevers
Tropical mycology
Mosquito genomes & genetic control
Insecticide resistance
Vector ecology
Appropriate technologies for diagnosis
Vaccines against parasites
Effective care in pregnancy and childbirth
Human resources for health
Safe water
Resistance and natural immunity
Potential for natural drugs
Management of malnutrition
Immunology in infection and disease
Ethical issues in tropical medicine research
Environment, health & development
Global mobility
Distance learning in tropical medicine
Health economics
Political organisation of control interventions
Contribution of social sciences in tropical medicine
Genetic background and tropical diseases
Travel medicine, migration medicine and international health
Access to safe and essential drugs
Conference Local Committee Chairman
Professor Dr. F. Antunes
Instituto de Higiene e Medicina Tropical
Rua da Junqueira, 96
PT-1600 Lisbon
Tel: ++351-21-365-2638 / 365-2600
Fax: ++351-21-797-6242
Email: [email protected]
Organization Secretariat
K.I.T. GmbH
Convention and Incentive Organization
Kurfürstendamm 71
D-10709 Berlin
Tel: ++49-30-24603-301
Fax: ++49-30-24603-310
Email: [email protected]
L’EAU DANS LA VILLE (session 1)
Exposé introductif
L’application du code d’hygiène publique,
décision incontournable pour l’amélioration de la santé
en milieu urbain en Afrique.
Dk75
L. Monjour (1) & E. Monjour (2)
(1) Institut Santé et Développement,15-21 rue de l’Ecole de Médecine, 75006 Paris, France. E-mail :[email protected]
(2) OSI EAST (Eau,agriculture et santé en milieu tropical).35 rue Broca,75005 Paris, France.
hygiène publique, eau, santé publique, milieu urbain
S
’installe en Afrique de l’ouest, depuis bientôt 15 ans, un mouvement progressif de décentralisation des pouvoirs et des compétences détenus, jusque - là, par l’Etat et les administrations centrales. Naissent, après des débats contradictoires et de multiples interventions politiques, les municipalités chargées de souscrire à l’intérêt général, de pourvoir aux diverses dimensions du
développement durable - économique, social et culturel – tout en favorisant une meilleure qualité de vie de tous. Dans la majorité des colloques actuels sur la ville, la barre est, souvent, placée au plus haut, car il ne semble pas y avoir de salut, pour les municipalités et les populations, sans l’application rigoureuse de 5 principes démocratiques: liberté, égalité, solidarité, citoyenneté, durabilité.
Il faut convenir, bien sûr, d’une adhésion à ces principes, mais sans admettre de privilégier les droits au détriment des devoirs des
communautés. Pourtant, en cette période de dialogue, de revendication et d’initiatives associatives, toute politique de contraintes,
sans doute en raison de l’absence de clarification des rôles, apparaît occultée. Il est donc prioritaire, en ce qui nous concerne: l’amélioration de l’hygiène et de la santé publique en milieu urbain, de construire un cadre cohérent, coordonné et rigoureux d’intervention fondé sur les droits mais aussi, sur les devoirs de chacun, sur la citoyenneté. Elle est “au - delà de l’affirmation des droits,
la reconnaissance et la mise en œuvre de la responsabilité de tous dans la vie présente et future de la cité”. Un programme socio
- sanitaire, en milieu urbain, devrait, donc, comporter les phases suivantes :
1. Au niveau de la municipalité
- Prise de décision d’application du “Code gouvernemental d’hygiène”. Il s’agit d’un document officiel, d’un règlement retrouvé
avec peu de variantes dans tous les pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, toujours signé par le Ministre de la santé ou par le Chef
de l’Etat, et qui régit l’hygiène publique. Il renferme, sous forme de conseils et d’interdits, toutes les bases fondamentales de
l’éducation sanitaire. C’est pourquoi, encore aujourd’hui quasi ignoré de tous et inusité, il rend caduc nombre de programmes
dits de sensibilisation à la santé.
- Concertation sur l’application du “Code gouvernemental d’hygiène”. La concertation doit s’appuyer sur un thème privilégié,
l’un des plus mobilisateur: la promotion de la santé. Les entretiens sur la santé sont sources de rassemblements, des espaces de
dialogue, de médiation, de négociation entre les pouvoir publics locaux (municipalités), les professionnels de la santé (centres de
santé et services d’hygiène) et les acteurs de la société civile (Comités de quartiers et associations de base). Ces derniers bénéficient, ainsi, d’une légitimité. Reconnus par la municipalité et les administrations, ils acquièrent représentabilité et crédibilité
auprès des populations des quartiers. Espace de confiance, les réunions santé sont, aussi, des plates-formes de réflexion et de discussion, qui permettent de préciser les demandes et les aspirations de la population, les droits et les devoirs de chacun et les responsabilités réciproques dans le cadre de l’application d’un “Code municipal d’hygiène”.
2. Au niveau des centres de santé et des services d’hygiène.
- Information de la population sur les préceptes du code d’hygiène et éducation sanitaire des communautés. La conception d’un
plan d’action, destiné à informer la population du contenu et des prescriptions du code d’hygiène, est déléguée aux professionnels de la santé. Ils doivent assumer, en 2 phases intriquées s’étalant, au moins, sur un an: 1/la formation théorique et pratique en
hygiène, assainissement et éducation sanitaire - par des ateliers de quartiers - des acteurs associatifs locaux, sans omettre les instituteurs, les élèves, les fontainiers et les collecteurs d’ordures, 2/la sensibilisation sanitaire régulière, avec les associations formées,
les plus compétentes et actives sur le terrain, de l’ensemble de la population.
3. Au niveau des quartiers
- Respect du code d’hygiène : dès lors, après cette longue étape rigoureuse de prise de conscience collective, indifférence ou infraction délibérée à la réglementation du code d’hygiène, constatée par une police sanitaire assermentée, devient passible, comme le
prescrit le code pénal, de poursuites, de contraventions, voire de peines d’emprisonnement.
Décision d’application du code gouvernemental d’hygiène par les municipalités, respect des conseils et des interdits, inclus dans
le règlement, par les communautés, représentent un réel engagement, encore inhabituel, dans les programmes socio - sanitaires
en milieu urbain. Nous faisons le pari, à ce jour, de la régression brutale des maladies liées à l’insalubrité de l’eau et de l’environnement, si cette politique de santé publique est ordonnée et appliquée en Afrique.
Santé et urbanisation en Afrique
7
Contraintes environnementales liées aux déchets non
biodégradables des villes africaines chez le mouton de case :
cas de la ville de Dakar.
Dk21
C. Biaou, B. Seibou & Y . Y. Kaboret
Département de santé publique et environnement,Ecole inter-états des Sciences et médecine vétérinaires de Dakar, Sénégal.
E-mail : [email protected]
mouton, déchet urbain non biodégradable, corps étranger, Dakar, Sénégal, Afrique intertropicale
L
’élevage en milieu urbain et périurbain joue un important rôle social et contribue à l’approvisionnement en protéines animales.
Un de ces types d’élevage est constitué par “le mouton de case” dont l’épanouissement semble entravé par divers facteurs du
milieu urbain.
C’est pour appréhender la relation existante entre un syndrome d’amaigrissement couramment rencontré en clinique ambulante
urbaine, généralement présenté par la phrase “l’animal mange mais ne grossit pas” et les déchets urbains non biodégradables
qu’une étude exploratoire des corps étrangers du rumen a été entreprise chez “le mouton de case” à Dakar.
L’examen clinique de 18 “moutons de case”, reçus en clinique ambulante urbaine, par la technique de palpation abdominale,
confirmé par ruminotomie et exérèse chirurgicale, a montré une prévalence de 10,3 % de corps étrangers. Les animaux portant
les corps étrangers présentent effectivement des signes d’amaigrissement chronique. Une observation systématique des rumens
de 8 252 moutons abattus aux abattoirs de Dakar et provenant généralement de zones rurales n’a révélé qu’une prévalence de 0,6 %.
La taille, la forme et la composition des corps étrangers isolés sont variables. Au nombre des objets retrouvés dans ces rumens,
on note :
- les sachets plastiques ménagers dans 100 % des cas ;
- les morceaux de textiles synthétiques dans 67 % des cas ;
- des sacs en fibres synthétiques dans 61 % des cas ;
- des mèches synthétiques pour tresses dans 55 % des cas ;
- des fils divers en matériaux non-résorbables dans 56 % des cas.
Ces différents matériaux, sous l’effet des conditions physiques (température, humidité, malaxage), chimiques (composition du jus
de rumen) et biologiques (flore ruminale), subissent quelques altérations sommaires qui conduisent parfois à une compaction qui
leur confère l’apparence d’une boule à la palpation trans-abdominale.
Les corps étrangers, du simple fait de leur volume, entraînent un encombrement pouvant atteindre 30 % du volume ruminal, ce
qui à lui seul suffirait pour justifier l’amaigrissement constamment observé. Par ailleurs, diverses substances métalliques présentes sous forme de résidus et la libération des monomères organiques à partir des matières plastiques en cours d’altération
pourraient également contribuer, par intoxication à long terme, à la dégradation de l’état de santé des animaux. Il n’est d’ailleurs
pas exclu que l’imprégnation des différents tissus, les abats en particulier, par des substances nocives atteigne des niveaux supérieurs aux limites maximales de résidus.
L’eau dans la ville
8
Cyclospora cayetanensis et sa présence en milieu hydrique à Hanoï
(Viet-Nam). Etude dans l’eau de distribution
et dans l’environnement (lacs et rivières…).
Dk 26.
M. Miegeville (1), V. Koubi (1), L. C. Dan (2), J. P. Barbier (3) & P . D. Cam (2)
(1) Institut de biologie, Laboratoire de parasitologie, 9 quai Moncousu,44035 Nantes, France. Tél. : 33 (0)2 40084074, Fax : 33 (0)2 40084114
(2) Institut national d’hygiène et d’épidémiologie, 1 Yersin street - Hanoï, Viêt-Nam.
(3) ASTRAN (Asia pacific Technology and Research Network) Suite 9.03.9 th floor, Menara Keek Seng,n°203,yalan Bukit Bintang,
55100 Kuala Lumpur, Malaisie.
Cyclospora cayetanensis, environnement hydrique, eau de distribution, Hanoï, Viet-Nam, Sud-est asiatique
Cyclospora cayetanensisest un protozoaire émergent de la zone tropicale; pathogène pour l’homme, parasite de l’intestin grêle,
il est à l’origine d’un syndrome diarrhéique plus ou moins sévère.
Notre contribution épidémiologique porte sur 24 mois avec une recherche quotidienne, durant la première année, au niveau de
l’eau de distribution de Hanoï (robinets et réservoirs). Cette première étude longitudinale a montré la présence de ce parasite au
niveau des robinets de distribution avec l’existence d’une fluctuation saisonnière en relation directe avec la mousson. Durant
notre deuxième année, nos investigations se sont portées sur l’environnement: eau de forage, usine de traitement, lacs et rivières
de la ville de Hanoï.
Nos résultats préliminaires montrent l’absence de ce parasite en amont du réseau de distribution; par contre, nous relevons de
très nombreux prélèvements positifs au niveau des lacs et rivières étudiés.
L’ensemble de ces recherches est complété par une étude en biologie moléculaire (PCR et séquençage) afin de confirmer l’identité d’espèce entre les oocystes présents dans l’eau et ceux retrouvés dans les selles de sujets infectés.
Cette étude met en évidence C. cayetanensis dans l’environnement et prouve que l’eau est la source probable de la contamination
humaine. Cette constatation faite à Hanoï est probablement à étendre aux autres régions endémiques.
Influence de la température et de la durée de séjour
dans l’eau des oocystes de Cryptosporidium parvum
sur leur viabilité et leur infectivité.
Dk 50
X. Li (1), P. Agnamey (1), C. Raccurt (2) & P. Brasseur (1)
(1) Laboratoire de parasitologie, UFR médecine-pharmacie, 76183 Rouen, France. E-mail :[email protected]
(2) Laboratoire de parasitologie-mycologie, CHU, 80054 Amiens, France
Cryptosporidium parvum, oocyste, infectivité, viabilité, eau
L
a transmission hydrique de la cryptosporidiose est un problème de santé publique. Les oocystes de Cryptosporidiumparvum
sont très résistants aux désinfectants usuels. Ils sont retrouvés dans les eaux de surface, ainsi que dans les eaux de distribution,
ce qui augmente le risque de contamination humaine, principalement pour les patients immunodéprimés. La recherche et le comptage des oocystes dans l’eau sont insuffisants pour évaluer le risque sans prendre en compte leur viabilité et leur infectivité qui diminuent dans le milieu extérieur en fonction du temps de séjour et de la température de l’eau.
Des oocystes de C. parvum, non traités préalablement par du bichromate de potassium ou de l’hypochlorite de sodium, ont été
conservés pendant 8 semaines dans de l’eau du robinet respectivement à 10 °C et 4 °C. Entre 2 et 8 semaines, le pourcentage d’oocystes retrouvés diminuait de 83 % à 22,4 % dans l’eau à 10 °C et de 96,4 % à 80,5 % à 4 °C. La viabilité et l’infectivité ont été évaluées après 2, 4, 6 et 8 semaines de conservation. A 10 °C, la viabilité déterminée par le pourcentage de dékystement des oocystes
diminuait significativement entre 2 et 4 semaines de 67,8 % à 29,1 %, alors qu’elle restait stable à 4 °C, passant de 33,4 % à 26,7 %.
L’infectivité a été déterminée par ingestion des oocystes par gavage à des souriceaux nouveau-nés de 4 jours qui ont été sacrifiés 7
jours plus tard. La totalité du tube digestif a été prélevée et broyée au Potter et les oocystes comptés microscopiquement. L’infectivité des oocystes restant après 8 semaines de conservation à 10 °C avait diminué de 43,1 % et de 19,3 % seulement à 4 °C. L’examen des oocystes en microscopie électronique à balayage montrait qu’après 8 semaines de séjour dans l’eau à 10 °C, tous les
oocystes avaient subi une réduction de taille significative (3,6+0,3 mm) comparée à celle des oocystes témoins (5,2+0,5 mm) (p < 0,05)
et l’on constatait d’importants plissements de la paroi. A 4 °C, moins de 10 % des oocystes avaient une taille diminuée et une paroi
modifiée. En conclusion, le nombre d’oocystes présents dans l’eau diminue de façon significative aprés un séjour de 8 semaines à
10 °C, de même que la viabilité et l’infectivité des oocystes restants, diminuant ainsi le risque de contamination humaine.
Santé et urbanisation en Afrique
9
Le fluor dans l’eau de boisson au Sénégal :
état des lieux, conséquences pathologiques et perspectives.
Dk 51
A. A. Yam, A. W. Kane, D. Faye & M. Faye
Institut d’odonto-stomatologie, Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal.
fluor, fluorose, défluoration, carie, Sénégal, Afrique intertropicale
Intr oduction - Le fluor est le seul élément minéral actuellement connu pour son action préventive contre la carie dentaire ; la dose
optimale varie en fonction du climat: elle est de 0,8mg/L au Sénégal. Au-delà de cette dose, la fluorose peut apparaître avec des
répercussions esthétiques au niveau dentaire et des déformations au niveau du squelette à partir de certaines doses. Cette fluorose dentaire constitue un véritable problème de santé publique au sein des populations concernées.
Objectif - L’objectif de ce travail est de décrire la situation du fluor au Sénégal sur le plan dentaire, à partir des différentes études
réalisées.
Matériel et méthodes - Nous avons fait une revue de la littérature et une discussion avec des spécialistes de la question.
Résultats - Nous avons classé les différentes études en 4 catégories :
- les zones de fluorose ont montré qu’il existe une zone principale (Kaolack, Diourbel, Fatick) et des poches réparties dans les
autres parties du territoire (Saint Louis, Thiès); dans le reste du pays, le teneur en fluor est faible ou nulle, entrainant des préva lences élevées de carie par rapport aux zones exposées,
- les études sur l’effet protecteur du fluor confirment l’action anticariogène du fluor,- les études sur le traitement traditionnel de la fluorose ont montré que 34 % ont pratiqué ce traitement qui s’avère nocif car il
élimine physiquement l’émail,
- les techniques de défluoration de l’eau sont efficaces mais d’un coût élevé.
Discussion - Nous discuterons des perspectives de solutions à apporter à ces problèmes de santé publique.
Conclusion - Le fluor pose de réels problèmes de santé publique au Sénégal. Les thérapeutiques utilisées par les populations sont
inadaptées et nocives pour la santé orale. Des solutions existent mais leur adaptabilité est fonction du coût économique et de la
volonté politique des autorités à apporter des solutions à ces problèmes.
L’eau dans la ville
10
MALADIES À TRANSMISSION
VECTORIELLE (ET À
HÔTE INTERMÉDIAIRE ) EN MILIEU URBAIN
(session 2)
Le paludisme
Exposé introductif
Paludisme urbain, paludisme de demain
pour l’Afrique sub-saharienne.
Dk 55
D. Baudon (1) & A. Spiegel (2)
(1) Professeur agrégé,Institut de médecine tropicale du Service de santé des armées, IMTSSA,Le Pharo, BP 46,13998 Marseille Armées, France.
(2) Spécialiste de santé publique ,IMTSSA,Le Pharo, Marseille, France. Tél.:33 (0)4 91 15 01 24. Fax :33 (0)4 91 52 26 07.E-mail :[email protected]
paludisme, urbanisation, Afrique
L
e paludisme reste en 2001 la première endémie parasitaire mondiale. En Afrique sub-saharienne, où l’on observe 85 % des
cas pour 10% de la population mondiale, on distingue schématiquement trois zones principales du point de vue de la transmission, avec des conséquences différentes chez l’homme: la zone à paludisme stable et à transmission intense et permanente, la
zone à paludisme instable et à transmission épisodique, la zone à stabilité intermédiaire avec une transmission à recrudescence saisonnière. Un cas tout à fait particulier est représenté par le milieu urbain. En 2001, près de 40% de la population africaine vit en
zone urbaine et cette proportion ira en augmentant dans les prochaines années; le taux annuel d’accroissement de la population
urbaine est en effet d’environ 6 %, avec un doublement de la population tous les 15 ans. Dans cet environnement urbain, le paludisme va présenter des caractéristiques originales. En milieu urbain, la transmission anophélienne est globalement plus faible
qu’en milieu rural, avec une hétérogénéité de la transmission du paludisme selon les faciès épidémiologiques et la structure propre
de l’agglomération. On assiste, depuis quelques années, à l’émergence d’une population citadine, née et vivant en ville, n’ayant
pu acquérir une bonne immunité de prémunition contre le paludisme. Ces citadins s’infectent en ville, surtout dans les quartiers
périphériques (zone périurbaine), mais aussi à l’occasion de déplacements en milieu rural; ils peuvent développer, quel que soit
leur âge, des formes graves de paludisme. On peut donc prévoir pour les prochaines années, avec l’accélération de l’urbanisation,
une diminution globale de l’incidence du paludisme (diminution de la transmission anophélienne), conséquence positive de l’urbanisation, mais aussi une augmentation relative des formes graves de paludisme, conséquence négative. L’urbanisation, un des
phénomène sociaux majeurs de l’Afrique, ira en s’amplifiant au XXIe siècle. En ce sens, nous pensons que le paludisme en milieu
urbain est, pour l’Afrique, le paludisme de demain.
Evaluation de la transmission du paludisme
dans la ville de Dakar (Sénégal) de 1994 à 1999.
Dk 44
S. Diallo, L. Konate, O. Ndir, O. Faye, O. Gaye, T. H. Dieng, I. B. Bah & O. Faye
Service de parasitologie-mycologie, Faculté de médecine et de pharmacie, Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal.
Tél :221 25 19 98. Fax :221 25 36 68.E-mail :[email protected]
paludisme, transmission, Anopheles arabiensis, Dakar, Sénégal, Afrique intertropicale
D
es prospections entomologiques couplées à l’étude de la prévalence du paludisme dans la population ont été effectuées de
1994 à 1999 dans chacun des 4 districts sanitaires que compte la ville de Dakar
Les prospections entomologiques ont consisté à évaluer une fois par mois durant 12 mois consécutifs le nombre de piqûres d’anophèles par homme et par nuit et la densité des femelles d’anophèles par pièce dans 38 sites uniformément répartis dans la ville.
Santé et urbanisation en Afrique
11
La détermination de la prévalence du paludisme a été effectuée parallèlement par la recherche systématique d’hématozoaires par
la goutte épaisse et le frottis sanguin chez des membres de 20 à 30 familles résidant dans chaque site.
Des résultats obtenus, il ressort que An. arabiensis, seule espèce du complexe An. gambiae rencontrée, n’était relativement abondant que dans le district nord frontalier au département de Pikine où le nombre moyen de piqûres par homme par nuit (P/H/N)
était de 1,89 et la densité moyenne par pièce (D/P) de 0,06. Dans les 3 autres districts, sud, centre et ouest, les nombres de P/H/N
ont été respectivement de 0,26, 0,3 et 0,16 et D/P de 0,05, 0,07 et 0,01. Toutes les femelles d’anophèles capturées ont été disséquées,
mais aucune d’entre elles n’hébergeait des sporozoïtes de Plasmodium. Ce résultat a été confirmé par la détermination de l’indice
circum–sporozoïtique qui s’est révélé négatif.
En ce qui concerne les prévalences parasitaires, elles ont varié selon les mois dans l’ensemble des sites et districts de 0,0 % à
1,9 %. Plasmodium falciparum a été la seule espèce plasmodiale rencontrée.
Compte tenu des résultats, il est possible de dire que la transmission du paludisme non évaluable d’après les données entomologiques n’est pas apparue effective dans la plupart des quartiers de la ville durant la période d’étude.
Paludisme urbain ou paludisme des citadins ?
Etude comparative de trois dispensaires au Sénégal.
Dk 46
R. Jambou (1), C. Sokhna (2), M. Diatta (1), Y. Seck (1), A. Tall (1), A. Diouf (1),
R. Perraut (1), L. Marrama (1), J. Lebras (3) & J. F. Trape (2)
(1) Institut Pasteur de Dakar, BP 220,Dakar, Sénégal.
(2) Laboratoire de paludologie, IRD, Dakar, Sénégal.
(3) Laboratoire de parasitologie mycologie, Hôpital Bichat Cl Bernard, Paris, France.
paludisme, chimiosensibilité, migration, Sénégal, Afrique intertropicale
L
es statistiques démographiques montrent que d’ici 20 ans près de 60 % de la population africaine sera urbaine. Si le paludisme
urbain est une réalité dans certaines grandes villes, les personnels de santé seront le plus souvent confrontés à des accès de paludisme chez des “citadins”, adultes ou enfants ayant voyagé en zone rurale. Ces patients sont peu ou non prémunis et peuvent présenter des accès différents de ceux des ruraux, notamment en ce qui concerne la parasitémie et la gravité clinique et la sensibilité
des souches aux médicaments Au cours de l’année 2000, une étude a été menée au Sénégal dans trois dispensaires (un dans la banlieue de Dakar et deux en zone rurale). Pour chaque site, 80 à 100 patients ont été inclus. Cette étude montre une diminution de la
sensibilité à la chloroquine des souches récoltées en zone urbaine et des parasitémies très supérieures à celles observées chez les ruraux,
à âge égal. La prévalence des anticorps dirigés contre les différents antigènes plasmodiaux sont également très différentes.
Les vecteurs du paludisme dans deux villes de l’Ouest Cameroun.
T. Tchuinkam, H. Kengne, A. P. Awono, A. C. Nkonjio,
C. S. Wondji, M. Mpoame & D. Fontenille
Dk 70
Faculté des sciences de l’Université de Dschang,BP 67,Dschang,Cameroun.E-mail :[email protected]
anophèle, paludisme, altitude, Cameroun, Afrique intertropicale
L
a transmission entomologique du paludisme a été étudiée dans deux villes peu urbanisées, mais en plein essor de l’Ouest-Cameroun. Elles sont distantes de 18 km et séparées par une falaise forestière de 650m de dénivellation, qui confère aux deux sites
des climats totalement différents. La ville de Santchou dans la plaine de Mbo (750 m d’altitude) où serpente la rivière Nkam en
zone de rizière abandonnée au moment de l’enquête, et la ville de Dschang, qui s’étale sur les flancs des collines séparées par des
bas fonds marécageux et des lacs, et qui est entourée par la savane arbustive des hauts plateaux à 1400 m. Les anophèles ont été
capturés de jour par pulvérisations intradomicilliaires et de nuit lorsqu’ils se posaient sur des volontaires.
Maladies à transmission vectorielle (et à hôte intermédiaire) en milieu urbain
12
À Santchou, 6 espèces d’anophèles piquent l’homme : Anopheles gambiae, An. funestus, An. paludis, An. ziemanni, An. niliet
An. wellcomei. À Dschang, deux espèces supplémentaires ont été rencontrées : An. moucheti et An. hancocki. En altitude, seuls
An gambiae et An funestusatteignent des densités épidémiologiquement dangereuses. Parmi les membres du complexe gambiae ,
seul An. gambiae sensus stricto, essentiellement du cytotype Forest, et de la forme moléculaire S, a été retrouvé.
An. gambiae s s est le vecteur dominant en amont comme en aval, avec des indices sporozoïtiques déterminés par ELISA-Csp de
2,1 % et 1,3 % respectivement. La fluctuation des populations est parfaitement synchrone au cours de l’année et montre 2 pics
d’agressivité. Au début de la saison des pluies, on atteint 19,1 piqûres/homme/nuit et 22,4 p/h/n à Dschang et Santchou respectivement, alors que ces valeurs sont de 7,8 p/h/n et 29,8 p/h/n en fin de saison des pluies. Il n’y a pas d’interruption de la transmission dans la ville de Dschang, puisque la réduction de densité d’An. gambiae observée en période de sécheresse est compensée
par un accroissement de celle d’An. funestus, pour lequel l’IS était plus élevé de 4,1 %, et dont les stades pré-imaginaux se développent dans les bas fonds marécageux permanents et les abords des lacs de la ville. A Santchou par contre, la diminution considérable
du nombre de piqûres d’anophèles en pleine saison sèche (janvier-février) concerne toutes les espèces. Elle met en évidence le fait que
la rivière Nkam ne constitue pas un bon gîte à anophèle à cette saison. L’étude du comportement trophique d’An. gambiae indique
qu’il est très anthropophile dans les deux sites ; 96 % des repas de sang à Dschang sont pris sur homme et 99 % à Santchou.
Dans ces deux villes, la transmission palustre est effective et assurée par plusieurs espèces. La création d’une université à Dschang
en 1993 engendre aujourd’hui une immigration croissante des populations humaines, la construction d’habitats spontanés et anarchiques, ainsi que le développement d’activités agricoles dans les deux villes. Dans ce contexte mésoendémique, ces modifications
de l’environnement pourraient dans les années à venir transformer les faciès de transmission du paludisme et par conséquent
influencer les contacts homme-vecteurs.
Schistosomoses
Exposé introductif
A propos des schistosomoses en milieu urbain.
J. P. Chippaux & J. C. Ernould
Dk 10
IRD, BP 1386,Dakar, Sénégal.Tél :221 849 35 53.E-mail :[email protected]
* Nouvelles coordonnées : Institut santé et développement, 21 rue de l'Ecole de Médecine, 75006 Paris, France. E-mail : [email protected]
schistosome - schistosomose urbaine - hôtes intermédiaires - Afrique intertropicale
L
es modifications du milieu naturel et la pollution du milieu urbain passent pour défavoriser les maladies infectieuses nécessitant l’intervention d’un hôte intermédiaire. Pourtant, dans de nombreuses villes de pays en développement, les schistosomoses se maintiennent ou réapparaissent. Ce constat pose trois types de questions.
La première concerne la réalité d’un cycle autochtone. Il peut s’agir d’un artefact (meilleur dépistage, plus forte sensibilité de populations dont l’exposition se réduit) ou d’une contamination exogène lors d’une migration saisonnière à la campagne.
La deuxième question concerne les causes de cette situation. La résurgence du cycle est-elle favorisée par une baisse des conditions socio-économiques entraînant des aménagements hydrauliques mal maîtrisés ou une réduction de l’apport de polluants
chimiques, notamment d’insecticides? Au-delà de ces contingences, doit-on craindre une adaptation des hôtes intermédiaires et
du parasite au milieu urbain ?
La troisième question est relative aux conditions du contrôle de l’endémie. Doivent être envisagés successivement :
a) le dépistage, en raison de nombreuses formes frustes ou méconnues,
b) le traitement, dont le coût est à mettre en perspective avec le délabrement du système de santé et les faibles revenus de la population à risque,
c) la prévention lorsque l’on connaît les difficultés de l’assainissement urbain et de l’éducation pour la santé dans les pays en
développement, tout particulièrement au sein d’une population déficiente économiquement et culturellement.
Santé et urbanisation en Afrique
13
Rôle du gastroentérologue dans la prise en charge
de la schistosomose.
Dk 12
F. Klotz
HIA Clermont Tonnerre, Rue du Colonel Fonferrier, 29200 Brest Naval, France. Tél :33 (0)2 98 43 70 00 .E-mail :francis.klotz@libertysurf. fr
schistosome, granulome bilharzien, colon, foie, hypertension portale
L
e gastroentérologue est particulièrement concerné par la prise en charge diagnostique et thérapeutique des schistosomoses.
Le côlon et le foie sont deux organes cibles du granulome bilharzien, quelle que soit la variété du schistosome en cause.
Sur le plan diagnostic :
- l’atteinte colique est l’expression des granulomes cernant les oeufs dans la paroi intestinale. Elle se traduit cliniquement par des
signes inconstants à type de douleurs, de dysenterie ou de rectorragies. L’endoscopie rectosigmoïdienne montre des lésions évocatrices d’aspect parfois spécifique (granulations, polypes). Elle permet la pratique de biopsies dont l’examen à l’état frais met en
évidence les oeufs du parasite beaucoup plus souvent que l’examen parasitologique des selles ;
- l’atteinte hépatique constante microscopiquement par embolisation des œufs dans les branches terminales du système veineux porte
est variable selon les espèces. La granulomatose hépatique spécifique peut se compliquer d’une fibrose périportale caractéristique
cicatricielle de type présinusoïdal, épargnant le lobule hépatique si la clinique est évocatrice (circulation collatérale, hématémèse).
La fibroscopie digestive haute jugera de l’importance de l’oesogastropathie d’hypertension portale, tandis que l’échographie permettra de préciser grâce à des signes spécifiques maintenant codifiés, l’importance de cette hypertension et de son retentissement.
Sur le plan thérapeutique :
- le traitement médical par le praziquantel est univoque quel que soit le stade de la maladie,
- le gastroentérologue pourra effectuer des ligatures ou des scléroses de varices oesophagiennes salvatrices avant que ne soit posée
une éventuelle indication d’intervention de dérivation porto-cave.
En ce début du XXIE siècle, le niveau d’hygiène dans les zones d’endémie bilharzienne ne permet pas d’espérer juguler à court terme
cette endémie. L’association de l’éducation sanitaire et des distributions de masse de praziquantel couplées dans un avenir proche
à la vaccination devrait en diminuer progressivement l’incidence.
Evolution de la schistosomose urinaire
à Niamey, Niger.
Dk 15
J. C. Ernould*, R. Labbo & J. P. Chippaux
IRD, BP 1386,Dakar, Sénégal.Tél :221 849 35 53.E-mail :[email protected]
* Nouvelles coordonnées : Institut santé et développement, 21 rue de l'Ecole de Médecine, 75006 Paris, France. E-mail: [email protected]
Schistosoma haematobium - schistosomose - transmission urbaine - Niger - Afrique intertropicale
L
’évolution de la prévalence et de la sévérité de la schistosomose urinaire a été mesurée grâce à deux enquêtes menées à 10 ans
d’intervalle, respectivement en 1989 et 1998 à Niamey (Niger). Les méthodes utilisées sont parfaitement comparables tant au
niveau du choix des sujets que des techniques de mesure.
Les écoles ont été choisies de façon aléatoire après stratification selon les quartiers en tenant compte du revenu socio-économique. Les densités parasitaires ont été mesurées après filtration urinaire et standardisation. Un questionnaire a permis d’identifier les sites de baignade et certaines pratiques relatives au contact avec l’eau. Enfin, une enquête malacologique a été conduite dont
les méthodes et les résultats sont décrits par ailleurs.
La prévalence moyenne a baissé de 23,7 % en 1989 à 15,7% en 1998. La densité parasitaire moyenne est inférieure à 1 œuf pour
10 ml d’urine. Plus encore que les prévalences, les charges parasitaires présentent des variations importantes selon les quartiers.
La distribution de la prévalence a été peu modifiée: elle diminue à distance du fleuve et est maximale dans les quartiers proches
des périmètres irrigués au contact de la ville. Le risque de contamination est faible dans les mares urbaines, deux fois plus élevé
sur les bords du fleuve et près de dix fois supérieur dans les canaux des périmètres irrigués des quartiers périphériques. Les facteurs géographiques apparaissent plus importants que les facteurs socio-économiques.
Bien que fréquentes, les migrations saisonnières en région de très forte endémie à l’extérieur de Niamey ne semblent pas influer
sur le risque d’infestation, probablement parce que les déplacements sont effectués en dehors de la saison de forte transmission.
Maladies à transmission vectorielle (et à hôte intermédiaire) en milieu urbain
14
Transmission de Schistosoma haematobium
dans la ville de Niamey, Niger.
Dk 18
R. Labbo, J. C. Ernould*, A. Djibrilla, A. Sidiki & J. P. Chippaux
CERMES, BP 10887,Niamey, Niger. Tél.:227 75 20 45. Fax :227 75 31 80.E-mail :[email protected]
* Nouvelles coordonnées : Institut santé et développement, 21 rue de l'Ecole de Médecine, 75006 Paris, France. E-mail: [email protected]
Schistosoma haematobium - schistosomose urbaine – bulin - Niamey - Niger - Afrique intertropicale
L
a Communauté urbaine de Niamey (CUN) est située dans une zone hyperendémique de S. haematobium. Des enquêtes
menées en 1989 et 1998 dans la population scolaire de la CUN ont révélé des prévalences respectivement de 23 et 16 %.
Nous avons conduit une enquête malacologique en 1999 afin d’identifier les sites de transmission, d’apprécier la distribution des
mollusques hôtes intermédiaires et de déterminer les saisons potentielles de transmission. Nous avons effectué des récoltes bimensuelles dans les mares de la ville, les rives du fleuve et le canal principal d’un aménagement agricole. Les sites (22) retenus ont été
les collections d’eau les plus fréquentées par les élèves. Le ramassage manuel (20 minutes) a été complété par l’identification des
mollusques, le test d’émission des cercaires et l’identification biochimique des isolats parasitaires. Bulinus truncatus, B.forskalii,
B. globosus et B. senegalensis ont été récoltés. Les trois premières espèces sont présentes toute l’année avec un pic de densité en
saison sèche. La dernière n’est rencontrée que pendant la saison pluvieuse. Aucun mollusque n’a été récolté dans le canal. Trois
espèces sont présentes sur les rives du fleuve : B. truncatus, seule espèce infestée (3 % chez 9 individus en moyenne par récolte),
B. forskalii et B. globosus.Toutes les espèces sont présentes dans les mares urbaines. La seule mare qui semblait intervenir dans
la transmission est peuplée de B. truncatus (6 % d’infestation et une densité moyenne de 47 individus). B. senegalensis a été rencontré dans une mare éphémère (1 % d’infestation chez 103 individus en moyenne). Le phénotype homozygote BB, caractéristique de S. haematobium, a été observé. Le principal site de transmission est le fleuve. Les mares jouent un rôle secondaire dans
les quartiers périphériques. L’hôte intermédiaire principal est B. truncatus. B.senegalensis a un rôle limité, en raison de sa focalisation réduite au moment où les contacts homme-eau sont très dispersés.
Schistosomose à Schistosoma intercalatum et urbanisation
en Afrique centrale.
Dk 43
C. Riper t
Université de Bordeaux II,Lab. de parasitologie et mycologie médicales, 146 rue Léo Saignat,33076 Bordeaux cedex, France.
Tél.:33 (0)5 57 57 15 64. Fax :33 (0)5 56 99 03 80.
Schistosomiase, S. intercalatum, urbanisation, Afrique centrale
S
. intercalatum Fischer 1934 doit son nom d’espèce à la forme et à la dimension de ses œufs, intermédiaires entre celles de
S. haematobium et de S.bovis. Il est l’agent d’une bilharziose de forme intestinale, ressemblant à celle provoquée par S.man soni mais caractérisée par une localisation basse des lésions, prédominant au niveau du rectum et du sigmoïde. Le parasite a une
aire de distribution limitée à l’Afrique centrale. Les foyers y sont souvent urbains, d’extension restreinte, limitée à un quartier de
la ville.
Bulinus forskalii est l’hôte intermédiaire le plus souvent mis en cause dans la transmission de S.intercalatum souche de Basse Guinée, qui concerne le plus grand nombre de foyers. Mais B .c rystallinus transmet aussi le parasite au Gabon, dans la région de Gamba.
La souche congolaise (Cuvette Centrale) de S.intercalatum est transmise par B.globosus.Les maisons où des porteurs de S .i n t e r calatum sont retrouvés se situent en première ligne par rapport à la rivière ou au ruisseau qui traverse la ville et qui héberge le mollusque hôte intermédiaire.
La bilharziose à S. intercalatum est actuellement en expansion du fait du développement d’agglomérations caractérisées par une
urbanisation désordonnée. Elle y est associée à une forte pollution fécale, à l’origine d’une contamination du réseau hydrographique urbain qui est site de transmission de la bilharziose. Bien qu’inféodée à la région forestière, la bilharziose à S. intercala tum s’étend avec la déforestation, en même temps que la bilharziose à S.haematobium s’introduit en forêt, en provenance des régions
de savane. Mais comme les bulins hôtes intermédiaires de S.haematobium sont plus héliophiles que ceux qui transmettent S .i n t e r calatum, la bilharziose urinaire tend à supplanter la bilharziose recto-intestinale là où il y a hybridation entre les deux espèces et
lorsque les arbres surplombant les points d’eau ombragés se raréfient et même disparaissent avec le développement urbain.
Santé et urbanisation en Afrique
15
Les arboviroses
Exposé introductif
Dengue et milieu urbain en Afrique.
A. A. Sall, M. Diallo & C. Mathiot
Institut Pasteur de Dakar, BP 220,Dakar, Sénégal.Tél.:221.839.92.23. Fax :221.839.92.10.E-mail :[email protected]
Dk 96
dengue, milieu urbain, Afrique
L
a dengue (DEN) est une arbovirose transmise par les moustiques et causée par 4 sérotypes (DEN 1, 2, 3, 4). Chez l’homme,
le tableau clinique peut varier du syndrome fébrile (DF) bénin à la fièvre hémorragique (DHF) et syndrome de choc (DSS)
pouvant conduire à une issue fatale. La DHF est un problème de santé publique en Asie du Sud-Est, dans les Caraïbes et plus récemment en Amérique du Sud. L’analyse des facteurs d’émergence a montré que l’urbanisation et l’explosion démographique ont joué
un rôle important.
En Afrique, où les 4 sérotypes de DEN ont été isolés, l’expansion constante des villes due à l’arrivée croissante des populations
rurales et à un fort taux de natalité implique que soient évalués les risques d’émergence de cette pathologie. Du point de vue historique, les premières épidémies de DEN en Afrique ont eu lieu dans les villes côtières ou portuaires et dans les îles de l’Océan
indien (Durban, Dakar, Seychelles, la Réunion) suggérant une origine d’importation. Cependant, l’épidémie au Burkina Faso en
1982 et les récentes études phylogénétiques en Côte d’Ivoire ont permis de montrer qu’il existe en Afrique un cycle épidémique
de la DEN et que ce dernier peut se dérouler en milieu urbain.
Par ailleurs, il a été montré qu’il existe en Afrique de l’Ouest un cycle selvatique de la dengue 2, dont les amplifications régulières
posent le problème du risque de diffusion du virus vers les villes à la faveur de mouvements des populations.
L’ensemble des données épidémiologiques, entomologiques, phylogénétiques concernant les épidémies en zones urbaines et les
amplifications du cycle selvatique seront discutés et analysés à la lumière des données démographiques ou relatives à l’urbanisation, pour évaluer les tendances et conséquences actuelles et futures de la circulation de la dengue en milieu urbain en Afrique.
Aedes (Stegomyia) albopictus (Skuse), vecteur potentiel du virus
de la dengue, a envahi les villes du sud du Cameroun.
D. Fontenille (1, 2) & J. C. Toto (1)
Dk 9
(1) Laboratoire d’entomologie médicale, OCEAC,BP 288, Yaoundé,Cameroun.Tél.:237 23 22 32. Fax :237 23 00 61.E-mail :[email protected]
(2) Institut de recherche pour le développement (IRD), Yaoundé,Cameroun.
moustique, Aedes albopictus, dengue, Cameroun, Afrique intertropicale
L
e moustique Aedes (Stegomyia) albopictus,vecteur potentiel d’origine asiatique du virus de la dengue et d’autres arbovirus,
est actuellement en expansion dans le monde. Les femelles pondent dans des gîtes anthropiques tels que des pneus, des fûts,
des boites de conserves, des bouteilles cassées, et les œufs ont la capacité de résister à l’assèchement durant de longs mois.
En Afrique, Ae. albopictusn’avait été signalé jusqu’à présent qu’en Afrique du Sud et au Nigeria. Des enquêtes réalisées en 2000
dans les principales villes du Sud Cameroun, Yaoundé, Douala, Edéa, Buea et Bafia en particulier, montrent qu’il est très abondant et largement répandu. Il a été retrouvé dans un grand nombre de types de gîtes larvaires, les principaux étant des vieux pneus
et des récipients en fer ou en plastique abandonnés. Il est également abondant dans les gobelets de recueil de latex dans les plantations d’hévéa. Au total 75 % des 36 gîtes larvaires positifs échantillonnés à Yaoundé, et 45 % des 53 gîtes larvaires positifs
échantillonnés à Douala contenaient des larves de cette espèce. Il est fréquemment associé à Ae. aegypti.Parmi les gîtes contenant
soit Ae. albopictus, soit Ae. aegypti, 68 % des gîtes de Yaoundé et 50 % des gîtes de Douala contenaient des larves de ces deux
espèces. Des captures crépusculaires d’adultes ont montré qu’Ae. albopictus était anthropophile, et abondant dans certains
quartiers urbains. L’absence d’Ae. albopictusdans la liste des espèces observées lors d’enquêtes réalisées jusque dans les années
1995 laisse penser que l’envahissement du Cameroun par cette espèce est récent et que sa diffusion est rapide, comme c’est actuellement le cas au Nigeria voisin, dans les Amériques et en Europe. La compétence vectorielle des populations camerounaises
d’Ae. albopictusn’a pas été évaluée.
Ce nouveau danger potentiel doit être pris en considération par le Ministère de la santé publique. La lutte contre ce vecteur
repose, comme pour Ae. aegypti, vecteur de la fièvre jaune, essentiellement sur la destruction et le non développement des gîtes
larvaires, la plupart de type domestique.
Maladies à transmission vectorielle (et à hôte intermédiaire) en milieu urbain
16
Vaccination antiamarile urbaine dans l’aire d’endémicité en Afrique :
urgence ou routine ?
Dk 11
P. Saliou & H. Debois
Aventis Pasteur, 42 quai de la Rapée, 75012 Paris, France. Tél.:33 (0)1 55 71 09 03. Fax :33 (0)1 55 71 09 10.E-mail :[email protected]
fièvre jaune, vaccination, aire d'endémicité, stratégie urbaine
D
epuis 1936, grâce au “vaccin français neurotrope”, certes inutilisable chez l’enfant, des campagnes de vaccination de masse
ont été réalisées en Afrique de l’Ouest et ont permis de contrôler la maladie : aucun cas n’a été notifié entre 1954 et 1960 dans
cette région. Dans les années 1960, du fait de la diminution de la couverture vaccinale en particulier due aux problèmes majeurs
de tolérance du vaccin, des cas de fièvre jaune sont réapparus, confirmant ainsi deux éléments, l’efficacité de la stratégie de vaccination de masse d’une part, et le besoin d’un vaccin mieux toléré d’autre part.
Aujourd’hui, si le deuxième point est résolu avec l’utilisation universelle de la souche vaccinale “Rockefeller 17D”, parfaitement
immunogène, protégeant pendant au moins 10 ans et bien tolérée, force est de constater que la vaccination de masse n’est pas appliquée dans les pays concernés. Seuls 17 sur les 34 pays d’Afrique où sévit la maladie ont à un moment ou à un autre fait figurer la
vaccination antiamarile dans leur Programme élargi de vaccination (PEV), et aucun, sauf la Gambie, n’atteint la couverture vaccinale de 80 à 90 % nécessaire pour contrôler l’endémie. Pourtant, du fait de l’épidémiologie de la maladie et des facteurs démographiques des pays en développement, la proximité d’une large population sans immunité naturelle ou vaccinale et d’une forte
présence vectorielle, en particulier pendant les saisons des pluies dans les grandes villes côtières et sahéliennes africaines, rend la
situation à haut risque pour l’apparition d’épidémies urbaines. Il est vrai que l’étude des épidémies des années 1990 ne montre aucune
atteinte de population citadine ; mais la menace est certaine.
Quelle est donc la stratégie optimale de vaccination amarile ? Faut-il vacciner les zones rurales dites “intermédiaires” où des foyers
épidémiques se développent régulièrement, ou bien les agglomérations, victimes potentielles d’épidémies de type “urbaines”, ou
bien encore les grandes métropoles des pays endémiques, présentant un risque élevé d’épidémies mais indemnes de cas aujourd’hui?
Pour apporter des éléments de réponse, nous aborderons les points suivants :
- la transmission du virus, avec, entre autres, la multiplicité des vecteurs, la transmission verticale du virus chez les vecteurs et la
circulation intercontinentale de ces vecteurs ;
- l’épidémiologie récente de la maladie avec les facteurs de réemergence à la fois en Afrique et dans les Amériques: les épidémies
des zones “intermédiaires en Afrique et urbaines en Amérique”, les cas sporadiques recensés au cours des périodes inter épidémiques ;
- les stratégies de vaccination mises en œuvre aujourd’hui, avec soit l’intégration dans le PEV comme en Gambie, soit les campagnes de vaccination per-épidémique comme au Burkina-Faso, au Kenya ou au Sénégal, soit la vaccination ciblée des populations à risque comme en Amérique, soit des stratégies mixtes à définir. La place de la vaccination des métropoles sera discutée ;
- la faisabilité de la vaccination antiamarile étayée par les données récentes d’immunogénicité et de tolérance du vaccin, ainsi que
par la capacité de production vaccinale dans le monde ;
- les opportunités de la vaccination en fonction des autres programmes de vaccination intensive: éradication de la poliomyélite,
de la rougeole.
Enfin, ces considérations recevront l’éclairage de données économiques.
Quoi qu’il en soit, il ne faudrait pas attendre l’apparition éventuelle des premiers cas urbains de fièvre jaune pour entreprendre
une vaccination de masse en urgence des grandes métropoles africaines de la zone de réceptivité amarile. La couverture immunitaire devrait être impérativement entretenue en routine afin d’éviter l’apparition d’une épidémie qui, sinon, ne manquera pas de
survenir un jour ou l’autre.
Santé et urbanisation en Afrique
17
Système d’alerte non spécifique de la dengue. Evaluation sur 5 ans
en milieu hospitalier à Cayenne, Guyane Française.
B. Carme (1), M. Sobesky (2), F. Fontanella (3) & P . Cotellon (4)
Dk 61
(1) Parasitologie, mycologie, Equipe JE 21-88,Centre hospitalier de Cayenne
et UFR de Médecine des Antilles et de la Guyane , Campus Saint-Denis - Avenue d’Estrée, BP 718,97336 Cayenne. Guyane francaise. Tél.:594 29 62
50. Fax :594 29 62 50.E-mail :[email protected], [email protected]
(2) Département d’informatique médicale, CHG de Cayenne ;
(3) Service des urgences, CHG de Cayenne ;
(4) Laboratoire de biologie polyvalente, CHG de Cayenne
dengue, épidémiologie, surveillance, paludisme, Cayenne, Guyane Française, Amérique du Sud
Introduction. La dengue constitue un problème de santé publique en Amérique latine et dans les Caraïbes, en particulier dans
les trois départements français de cette région, compte tenu de sa ré-émergence et de l’apparition de formes hémorragiques. Cette
étude menée au Centre hospitalier de Cayenne, seul hôpital public de la préfecture de la Guyane, département où le paludisme
est endémique, évalue l’intérêt et les limites d’un système de surveillance non spécifique.
Matériel et méthodes. L’étude concerne l’ensemble des consultants du service des urgences pendant une période de 5 ans (janvier 1996 - décembre 2000). Quatre indices dont trois non spécifiques ont été étudiés :
- UPN (Urgence paludisme négatif) : nombre de patients ayant eu une recherche de paludisme négative ;
- UPNT (UPN thrombopénique) : UPN avec plaquettes < 150 000 ;
- USD (Urgence suspicion dengue) égal au rapport UPNT/UPN ;
- le dernier indice concerne le nombre de sujets hospitalisés ayant présenté une dengue selon le PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d’information).
Ces indices ont été confrontés rétrospectivement aux données de la surveillance spécifique du Centre de référence des arboviroses
de l’Institut Pasteur de Cayenne.
Résultats. L’indice UPN augmente parallèlement avec la fréquentation du service des urgences qui est passée de 21100 consultants en 1996 à 30000 en l’an 2000. Pour cette dernière, année sans épidémie de dengue, l’UPN oscille entre 20 et 40 par semaine.
Dans 90 % des cas, les consultants ayant une prescription de recherche de paludisme sont fébriles et présentent un tableau pseudopalustre ou “dengue-like” dans la majorité des cas. Ces patients sont représentatifs de la population générale de Cayenne. Le relevé
hebdomadaire des indices non spécifique permet d’évoquer, au cours des cinq ans de surveillance, quatre alertes épidémiques
franches dont deux s’avèrent judicieuses pour la dengue.
Conclusion. Ce système d’alerte réactif, simple et économique, est proposé dans le but d’inciter au renforcement de la surveillance sérologique et virologique et rendre possible la mise en jeu sans retard d’actions antivectorielles dirigées. Il peut être proposé à l’ensemble des régions où un syndrome “dengue-like” est compatible avec la survenue d’un accès de paludisme.
Facteurs du virus et de l’hôte impliqués dans la pathogénicité
de la flavivirose émergente due au virus West Nile.
Dk 48
M. Lucas
Unité des arbovirus et virus des fièvres hémorragiques, Institut Pasteur, 75015 Paris, France.
Flavivirus - virus West Nile - encéphalite - zone urbaine
L
es Flavivirus sont des virus pathogènes responsables chez l’homme de maladies infectieuses émergentes. Ainsi, les infections
causées par les virus de la Dengue et de West Nile (WN) sont devenues deux problèmes de santé majeurs. Les mécanismes
moléculaires et biologiques impliqués dans la pathophysiologie de l’infection par les Flavivirus sont étudiés au laboratoire afin
de développer de nouveaux outils pour la détection et le traitement des maladies associées, telles que la fièvre hémorragique
Dengue et l’encéphalite due à West Nile. Aussi, plusieurs axes de recherche sont développés: étude de la variabilité génétique des
virus, détermination des marqueurs moléculaires de la virulence, analyse structurale et fonctionnelle des protéines virales et étude
des interactions entre le virus et la cellule hôte.
Le virus WN a été décrit en Afrique, où la maladie est endémique, en Europe, au Moyen Orient et dans l’Ouest asiatique (Lan ciotti et al., 1999 ; Komar, 2000). Dans le cycle de transmission enzootique du virus WN, les moustiques Culex servent de vecteurs et les expèces d’oiseaux, dont les Passeriformes, les Columbiformes et les Anseriformes, sont de potentiels réservoirs. La
morbidité et la mortalité de certains oiseaux sont de nouvelles caratéristiques du virus WN émergent. Bien que généralement asymptomatique chez l’homme, l’infection par le virus WN peut provoquer, occasionellement, des encéphalites ou des méningites aseptiques aiguës. Les cas fatals ont été enregistrés, en majorité, sur des patients âgés de plus de 50 ans.
Maladies à transmission vectorielle (et à hôte intermédiaire) en milieu urbain
18
L’encéphalite due au virus WN apparaît comme un problème de santé publique émergent en Europe et, plus récemment, dans l’hémisphère nord du continent américain. En effet, de récentes manisfestations de cas humains d’encéphalite à WN ont été recensés
en Roumanie en 1996-1997, en République Tchèque en 1997, en Russie en 1999 et aux Etat-Unis (New York) en 1999 (HUBALEK
et HALOUZKA, 1999; KOMAR, 2000). En 1996, la première épidémie majeure de fièvre WN en Europe est survenue en Roumanie
avec un taux élevé de méningites et d’encéphalites chez l’homme, la mortalité survenant dans 4 à 6% des cas neurologiques (TSAI
et al., 1998). Ce fut la plus importante épidémie du virus WN jusqu’alors rapportée, et la première à avoir eu principalement lieu
en zone urbaine. Le virus WN n’avait pas été rencontré en Amérique avant août 1999. Cette épidémie, survenue au nord-est des
Etats-Unis, est le premier incident documenté lié au virus WN survenu dans l’hémisphère nord du continent américain (LANCIOTTI
et al., 1999).
Pour l’instant, aucun traitement clinique n’est efficace. Les changements climatiques globaux ainsi que l’activité des hommes, responsables de l’augmentation de la densité du vecteur moustique, seraient deux facteurs à l’origine de l’apparition du virus WN
dans les régions tempérées.
Le programme transversal de recherche de l’Institut Pasteur sur les maladies dues au virus WN, auquel notre laboratoire participe, a pour objectif la caractérisation des déterminants génétiques et viraux qui contribuent à la neuropathogénicité du virus WN.
Autres maladies transmises par vecteurs
Exposé introductif
Epidémies de peste et espaces urbains :
l’exemple du port de Mahajanga à Madagascar.
Dk 64
S. Chanteau (1), L. Rahalison (1), J. M. Duplantier (2), M. Ratsitorahina (1),
P. Boisier (1) & P. Handschumacher (2)
(1) Institut Pasteur de Madagascar, Centre collaborateur OMS Peste, BP 1274,Antananarivo, Madagascar.
Tél.:261 20 22 401 64/401 65/412 72/412 74. Fax :261 20 22 415 34.E-mail :[email protected]
(2) Institut de recherches pour le développement (IRD), France.
peste, épidémiologie, musaraigne, géographie, port Majunga, Madagascar, Océan Indien
L
a peste, depuis une dizaine d’années, connaît un regain d’activité dans tous les continents. A Madagascar, où elle n’a jamais
disparu depuis son introduction en 1898, elle a commencé à reconquérir certains espaces perdus tant dans les zones rurales
qu’urbaines. Le retour de la peste dans la capitale Antananarivo et dans le port de Mahajanga, respectivement après 28 et 63 ans
de silence, s’inscrit dans une dynamique de dégradation globale de l’environnement urbain et des conditions de vie. Des recherches
multidisciplinaires dans ce foyer côtier de peste, unique à Madagascar, ont permis de connaître l’ampleur réelle des épidémies qui
se sont succédées de 1995 à 1998, de mettre en évidence l’hétérogénéité spatiale et temporelle de la circulation de la peste dans les
différents quartiers de la ville.
Trois ans après sa résurgence dans le quartier de Marolaka (marché au gros) en juillet 1991, la peste a redémarré à partir du même
quartier en juillet 1995. Les flambées de peste bubonique qui se sont succédées pendant 4 ans entre les mois de juillet et novembre,
durant la saison sèche et plus fraîche, ont totalisé 1702 patients suspects. Parmi eux, seulement 515 ont été confirmés par la biologie (culture de Yersinia pestis et/ou tests ELISA de détection de l’antigène ou des anticorps F1). Le taux de létalité parmi les
malades hospitalisés et traités a été de 7,9 %. Les 297 souches de Y pestis isolées présentaient une bonne sensibilité à la streptomycine, antibiotique de choix préconisé par le programme national de lutte. Le suivi des réservoirs et des vecteurs a mis en évidence le rôle important de la musaraigne dans la pérennisation de la peste à Mahajanga.
La distribution géographique des cas a montré que 83% des malades confirmés résidaient dans la zone n° 1 incluant les districts
les plus insalubres et surpeuplés, alors que la zone n° 2 incluant le port et le quartier moderne a été peu atteinte. Les deux autres
zones suburbaines, plus vertes et moins densément peuplées, ont présenté une incidence intermédiaire.
Le marché de Marolaka, épicentre des deux premières vagues épidémiques, est situé dans la zone n°1. Il est le point d’entrée des
produits agricoles provenant notamment du foyer Nord de peste, et l’évacuation des déchets ainsi que la disponibilité des équipements sanitaires y sont très insuffisants. C’est à partir de ce site que l’épidémie a progressé d’année en année, en diffusant dans
les quartiers limitrophes.
La ville de Mahajanga a connu une croissance démographique, économique et spatiale spectaculaire : 7 500 habitants en 1914,
130000 habitants en 1996. Face à cet essor, les plans d’aménagement et d’urbanisme n’ont pas suivi, aboutissant à la création de
paysages urbains hétérogènes avec co-existence de quartiers modernes, populaires réguliers et populaires sous-intégrés. Ces derniers sont constitués d’habitats spontanés et précaires, en matériaux de récupération, et presque toujours caractérisés par un déséquilibre du rapport habitants/infrastructures d’assainissement. La population y est largement constituée de journaliers sans
qualification et/ou de migrants. La diffusion de la peste a mis en relief cette hétérogénéité des espaces urbains en préservant pratiquement les quartiers modernes, pour progresser de proche en proche dans les quartiers les plus populeux et insalubres. L’assainissement intensif de la ville depuis mai 1999, après l’apparition du choléra, semble avoir eu un impact sans précédent
puisqu’aucun cas de peste n’a été notifié depuis 2 ans.
Santé et urbanisation en Afrique
19
La trypanosomose humaine africaine en milieu urbain :
une problématique émergente.
Dk 52
F. J. Louis (1, 3), C. M. Mia Bilengue (2), P . Lucas (1) & J. Jannin (1)
(1) Organisation mondiale de la santé,CDS/CSR,Genève, Suisse
(2) Bureau central de la trypanosomiase , Kinshasa,R.D. Congo
(3)IMTSSA,LePharo, BP 46,13998 Marseille Armées, France. Tél.:33 (0)4 91 15 01 00. Fax :33 (0)4 91 61 70 03.E-mail :[email protected]
L
a trypanosomose humaine africaine est une maladie rurale, les glossines vectrices nécessitant un écosystème très spécifique.
Depuis quelques années cependant, des cas de plus en plus nombreux de trypanosomose sont décrits en milieu urbain, ce qui
amène à reconsidérer en partie l’épidémiologie de cette parasitose.
A Brazzaville (Congo), sur un fond de quelques cas autochtones annuels, liés à la présence de glossines dans certains quartiers,
comme le zoo ou les abords du fleuve, les cas dépistés actuellement sont en grande partie liés aux déplacements de la province vers
la ville de populations lors des troubles qui ont secoué le pays et la République démocratique du Congo voisine. On peut donc
les considérer comme des cas importés.
A Conakry (Guinée), 2 ou 3 cas sont diagnostiqués chaque année chez des sujets qui n’ont apparemment que peu de liens avec
la campagne. Il semble que ces contaminations soient dues à l’expansion de la ville, qui gagne chaque jour un peu plus sur la mangrove et sur le foyer voisin de trypanosomose humaine africaine de Dubréka. Il s’agirait alors de contaminations “de proximité”.
En République Démocratique du Congo, la situation est devenue préoccupante. On considère que 13millions de personnes sont
exposées au risque et qu’il y a environ 150000 malades. En 1999, malgré la guerre civile, 20055 cas ont été dépistés (13% des cas
estimés) dont 923 pour la seule ville de Kinshasa. Sur ces 923 malades, 331 résidaient dans la zone de santé de Kisenso, 269 dans
celle de Kinkole Maluku, 111 dans celle de Kimbanseke et 201 dans les autres zones. Les trois zones de santé les plus touchées
(77% des malades dépistés dans la ville) correspondent à des quartiers très périphériques de la ville et on peut penser que les activités des malades les mettent en contact avec des zones favorables aux glossines. On retrouverait donc la notion de contamination “de proximité”. Il reste cependant les 201 cas dépistés dans 8 zones de santé de Kinshasa, dont certaines sont très centrales,
pour lesquels on dispose de peu d’informations.
Une enquête approfondie cas par cas doit permettre de définir les modes de contamination et les principaux facteurs de risque. Il
n’en reste pas moins vrai qu’avec près de 1 000 nouveaux cas urbains annuels, la trypanosomose humaine africaine est aujourd’hui
devenue une affection dont les opérateurs de santé doivent prendre conscience.
Maladies à transmission vectorielle (et à hôte intermédiaire) en milieu urbain
20
PROGRAMME PAL +
Exposé introductif
Le programme PAL+ : action concertée incitative de recherche
sur le paludisme et son association avec d'autres maladies
transmissibles, pour les pays en développement.
F. Agid
Dk 78
L
Directrice du programme PAL+,Ministère de la recherche, Paris, France.
e programme PAL+ a été mis en place par le Ministère de la recherche pour renforcer les liens de coopération entre la France
et les pays en développement, grâce à des recherches qui répondent aux besoins des pays.
PAL+ est un engagement pour renforcer la lutte contre le paludisme, il met l'action de la France en harmonie avec les grands courants internationaux.
Le Programme marque la volonté d'orienter les interventions dans les pays en développement vers des formes nouvelles de collaborations scientifiques.
Sa philosophie veut que les actions mises en place dans le Sud soient marquées par la qualité scientifique, alimentées par des problématiques de terrain et menées en étroite association avec les autorités locales.
L'opération a pour finalité d'apporter des solutions thérapeutiques et préventives, adaptées aux situations existantes et durables.
L’objectif est d’aider les pays émergents à accroître leur capacité de recherche dans le domaine de la recherche clinique, épidémiologique, chimie-thérapeutique, socio-anthropologique et en santé publique, grâce à des projets menés en partenariat entre les
équipes françaises et celles des pays partenaires du Sud.
Ceci nécessite de fédérer les compétences par le développement de réseaux structurants France/Sud et le soutien aux équipes
nationales du Sud pour assurer un fonctionnement pérenne des plateaux techniques en place.
Aussi, PAL+ intègre une politique de formation et de mise à niveau des personnels des équipes nationales du Sud qui se traduit
par des échanges de compétences et le transfert de technologie. Il privilégie les actions de coordination et d'animation de la
recherche, en créant des lieux de rencontres pour les échanges entre chercheurs du Sud et chercheurs français, les ateliers de
PAL+.
La valeur formatrice de ces interactions doit être le point de départ, dans les pays partenaires du Sud, de la mise en place d’une
capacité de recherche avec, à terme, l'émergence de centres d'excellence qui concentrent forces et moyens et destinés à devenir des
lieux de formation et de recherche compétitifs.
Etude des déterminants de l’immunité de l’homme
à l’infection palustre et à la maladie.
Dk 79
A. Baldé-Touré
Institut Pasteur de Dakar, BP 220,Sénégal.Tél.:221 839 92 41.E-mail :[email protected]
L
a mise en place d'une étude multidisciplinaire au niveau de Dielmo et ensuite de Ndiop, deux villages du Sine Saloum d’endémicité palustre différente, a permis d'étudier les conditions d'acquisition de la protection au cours de l'histoire naturelle
du paludisme. Bénéficiant des études de terrain menées par les équipes d’épidémiologistes et d’entomologistes, les études immunologiques ont abordé différentes questions avec comme objectif d'essayer de corréler les réponses immunologiques obtenues avec
la protection clinique. Ainsi, différentes études ont porté sur l’analyse transversale et longitudinale des réponses immunes vis-àvis d’antigènes parasitaires, la comparaison des réponses immunes chez des groupes de sujets présentant un risque différent de
faire des accès, l’impact de l’endémicité saisonnière sur les réponses immunologiques.
Santé et urbanisation en Afrique
21
Les différents résultats obtenus semblent indiquer un rôle prépondérant de l'activité des anticorps spécifiques de type IgG3 dans
la protection acquise. Par ailleurs, il apparaît que les modalités de transmission du parasite pourrait avoir un impact majeur sur
l’évolution des taux d'anticorps spécifiques.
Un autre volet de ces études consistait à essayer d’identifier des antigènes cibles qui pourraient être associés à la protection par
l’étude de la réponse immune vis-à-vis de candidats vaccins. Les résultats obtenus semblent confirmer l’hypothèse d’un rôle prépondérant de certaines de ces molécules dans l’immunité acquise.
Par ailleurs, l’étude de l’influence du parasite sur la réponse immune de l’hôte a fait l’objet d’un certain nombre d’études dont les
résultats suggèrent une possible modulation par le parasite des réponses de l’hôte. Un aspect de l’analyse de ces interactions parasite-homme fait l’objet d’une étude en cours ayant pour objet de déterminer l’effet du portage asymptomatique de parasite sur
l’évolution clinique des sujets.
Ces différentes études ont pour objectif une meilleure compréhension des mécanismes et des cibles impliqués dans la mise en place
de l’immunité, ceci dans une perspective vaccinale.
Epidémiologie de la résistance à la chloroquine, à l’amodiaquine,
au proguanil et à la sulfadoxine-pyriméthamine
en Afrique francophone.
Dk 80
J. Le Bras
Hôpital Bichat-Claude Bernard,Laboratoire parasitologie, 46 rue Henri Huchard,75877 Paris cedex 18, France.
Tél.:33 (0)1 40 25 78 97. Fax :33 (0)1 01 46 27 02 08.E-mail : [email protected]
résumé non parvenu
Identification et caractérisation moléculaire de vecteurs
du paludisme en Afrique : le complexe Anopheles nili.
Dk 81
P. Kengne, P. Awono-Ambene, C. Antonio Nkondjio, J. M. Hougard & D. Fontenille
IRD-LIN, 911 AV Agropolis ,BP 5045,34032 Montpellier, France.
Tél.:33 (0)4 67 04 19 24. Fax :33 (0)4 67 54 20 44.E-mail : [email protected]
Anopheles nili, complexe d'espèces, paludisme, rDNA, PCR
L
es vecteurs du complexe Anopheles gambiaeet An funestussont les vecteurs majeurs du paludisme en Afrique. A côté de ceuxci, An. nili et An. mouchetipeuvent jouer localement un rôle important dans la transmission des Plasmodium. La forte différentiation observée au niveau de la morphologie, du comportement et de la capacité vectorielle a laissé supposer qu’An. nili est
un complexe d’espèces. Or les critères morphologiques seuls ne permettent pas de caractériser chaque population et/ou espèce
du groupe nili. Nous avons entrepris le développement d’outils moléculaires fiables pour l’identification des espèces au sein de
ce complexe, ainsi que pour l’évaluation des flux géniques interpopulationnels. Notre approche est basée sur l’analyse des séquences
d’ADN ribosomal des membres du complexe An. nili. Cette partie du génome est très informative pour l’étude du polymorphisme
génétique d’un grand nombre d’organismes et notamment au sein du complexe An. gambiae. Dans le cadre d’un projet PAL+ du
MENRT, des spécimens d’An. nili s.l. ont été collectés dans plusieurs localités du sud Cameroun et dans 3 autres pays africains
(Côte d’Ivoire, Sénégal, Burkina Faso). Après extraction d’ADN genomique, les fragments d’ITS1, d’ITS2 et du domaine D3 de
l’ADNr ont été amplifiés par PCR avec les amorces universelles choisies dans les régions codantes qui encadrent ces fragments.
En fonction des populations géographiques et/ou de critères morphologiques basés sur les tâches alaires, la taille des fragments
amplifiés a varié respectivement de 450-bp à 500-pb et de 390-bp à 400-pb. Le séquençage de ces différents fragments a révélé une
grande hétérogénéité de séquence. L’analyse de ces séquences a permis de mettre en évidence trois groupes génétiques: An. nili
forme “typique”, An. nili forme “oveng”et An. carnevalei , espèce déjà décrite par BRUNHES et al. (1999) sur des critères morphologiques. Des amorces nucléotidiques spécifiques de ces trois espèces ont été sélectionnées et ont permis de développer une
méthode d’identification moléculaire par amplification spécifique d’allèle. Cette méthode a été testée avec succès sur 169 moustiques d’An. nili du sud Cameroun et sera validée sur un plus grand nombre de spécimens de plusieurs localités des pays d’Afrique
tropicale. Cette méthode d’amplification qui combine plusieurs amorces dans une seule PCR est très sensible, pratique et utilisable à grande échelle.
Programme PAL+
22
Efficacité et acceptabilité d’un nouvel outil de lutte antivectorielle :
les moustiquaires bi-imprégnées.
Dk 82
M. Akogbeto
Dir. du centre OCCGE de Cotonou, B. P. 06-2604,Cotonou,Rép. du Bénin.Tél.:229 33 08 25. Fax :229 33 80 25.E-mail :[email protected]
efficacité, acceptabilité, moustiquaire bi-traitée
L
e paludisme est la première cause de morbidité et de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans en Afrique au sud du Sahara.
La gravité de la maladie est liée à l’intensité du contact homme-vecteur. C’est pourquoi, l’OMS, pour pallier au phénomène,
a préconisé depuis une dizaine d’années, l’utilisation des moustiquaires traitées aux insecticides (MI) dont l’efficacité n’est plus à
démontrer. Malgré cette efficacité, deux facteurs limitent l’impact des MI: la non réimprégnation à intervalles réguliers et la résistance d’Anopheles gambiae, principal vecteur, et de Culex quinquefasciatus (moustique reconnu pour sa forte nuisance en ville)
aux pyréthrinoïdes. Or, les pyréthrinoïdes constituent la seule famille d’insecticides actuellement utilisés en imprégnation de
moustiquaires en raison de leur faible toxicité, de leur efficacité à faible dose et de leur effet “knock-down”. Face à ces difficultés, les industriels développent actuellement des moustiquaires imprégnées capables de résister aux lavages et rester ainsi efficaces
pendant toute la durée de vie de la moustiquaire. Toutefois, il faut associer à ces moustiquaires des insecticides efficaces contre
les moustiques résistants, d’où la nécessité de développer de nouveaux insecticides..
En attendant la découverte de nouvelles molécules, nous préconisons la mise au point d’un nouvel outil : la moustiquaire bi-imprégnée dont le traitement est basé sur l’association de différents insecticides. La première configuration dite “mosaïque” constitue
à traiter les parois d’une moustiquaire avec un pyréthrinoïde et la partie supérieure, non accessible par l’utilisateur, avec un insecticide non-pyréthrinoïde. La seconde dite mélange, constitue à traiter l’ensemble de la moustiquaire avec un mélange d’insecticide pyréthrinoïde et non-pyréthrinoïde à des doses inférieures aux doses opérationnelles. Ces deux configurations peuvent
constituer un outil de prévention de la résistance dans la mesure où l’apparition simultanée de résistances à deux insecticides est
un phénomène extrêmement rare.
Le projet comprend trois phases. La première phase porte essentiellement sur l’étude de l’efficacité de mélanges d’insecticides appartenant à des familles différentes et à mode d’action différent pour obtenir les meilleurs mélanges en terme de coût et efficacité. La
deuxième phase a pour objectif d’étudier, en cases-pièges, donc en conditions standardisées, l’impact des moustiquaires sur le comportement des populations naturelles des anophèles vecteurs du paludisme et des moustiques nuisants (Culex quinquefasciatus).
Ces deux phases sont déjà en exécution dans les différents instituts qui composent l’équipe. La troisième phase repose sur l’évaluation épidémiologique. Le nouvel outil à mettre à la disposition de la population est une moustiquaire dont l’imprégnation tiendra compte des résultats des phases 1 et 2, à savoir le meilleur mélange et la meilleure configuration. Par ailleurs, pour éviter les
erreurs faites dans le passé, la nouvelle conception tiendra compte des habitudes, des goûts et des attentes des populations. Le nouvel outil sera donc adapté au mode de vie des populations. La 3ème phase comporte 3 étapes. La 1ère étape consiste à faire une
analyse de la situation afin de connaître les motifs d’acceptabilité de refus ou de rejet des moustiquaires imprégnées. La 2ème étape
concerne la confection et la mise en place des moustiquaires sur la base des informations recueillies au cours de la 1ère étape. La
3ème étape est l’évaluation par les communautés elles-mêmes.
Compte tenu de la taille du projet, l’étude est divisée en deux composantes financées séparément : la composante “études entomologiques” et la composante “sciences sociales”. Les deux composantes sont financées par le Programme PAL+ du Ministère
français de la recherche scientifique pour une enveloppe plus de 400 millions de francs CFA. L’équipe chargée de mener les activités est composée de sept instituts dont deux du nord (France) et cinq en Afrique. En plus de ces équipes, et compte tenu de la
dimension “sciences sociales” de la 3ème phase du projet, nous avons créé dans chaque pays membre une équipe de socio-anthropologues chargés de l’exécution de la 3ème phase en collaboration avec les entomologistes, d’où la naissance à travers le projet,
du réseau ouest-africain de socio-anthropologie appliquée à la prévention et au traitement du paludisme.
Conclusion
Le programme PAL+ est l’exemple de coopération scientifique dont les chercheurs africains ont besoin. Les procédures en place
permettent une franche collaboration entre les chercheurs français et ceux des pays du sud. Dans le cadre de notre projet, la coordination des activités de recherche est assurée par deux chercheurs africains et deux chercheurs français. Par ailleurs, il est prévu
l’acquisition de matériel technique sur les fonds alloués pour accroître la capacité de recherche des cinq instituts d’Afrique et la
formation et la mise à niveau des personnels des équipes.
Santé et urbanisation en Afrique
23
Maladies cardio-vasculaires et hypertension artérielle
24
URBANISATION , ENVIRONNEMENT ET SANTÉ (session 3)
a. Maladies cardio-vasculaires et hypertension artérielle
Exposé introductif
L’évolution des maladies cardio-vasculaires
dans les pays en développement.
Dk 84
J. E. Touze
HIA Laveran,41 boulevard A.Laveran,13998 Marseille Armées, France. E-mail :[email protected]
maladie cardio-vasculaire, hypertension, maladie coronaire, facteur de risque cardio-vasculaire, race noire,
Afrique
L
es pays en développement ont connu au cours des dernières décennies une transition épidémiologique caractérisée par une
régression des maladies transmissibles et une progression importante et régulière des maladies cardio-vasculaires (1, 5). En
effet, les statistiques publiées en 1997 par l’organisation mondiale de la santé (OMS) montrent en Afrique subsaharienne que la
mortalité par maladie cardio-vasculaire représente 22 pour cent de la mortalité générale et rejoint le taux de décès liés aux maladies infectieuses et nutritionnelles (3). Ces données s’appuient sur des enquêtes fragmentaires, hospitalières pour la plupart et sousestiment probablement la réalité de la situation. Toutefois, derrière ces chiffres, des disparités dans la répartition des maladies se
dégagent :
- les cardiopathies rhumatismales restent plus importantes qu’ailleurs mais leur prévalence reste stable et tend à diminuer dans de
nombreux pays du Maghreb où elles étaient endémiques ;
- les cardiomyopathies primitives ont tendance à diminuer, mais les cardiomyopathies nutritionnelles et du post-partum occupent
toujours une place importante ;
- l’hypertension artérielle reste préoccupante dans tous les pays d’Afrique où elle représente 20 à 30 % des admissions hospitalières. Elle touche une population souvent jeune (la plupart des patients ont moins de 60 ans). Le diagnostic est posé avec retard
devant des chiffres tensionnels très élevés et des complications des organes cibles. Ainsi, l’insuffisance rénale terminale, l’insuffisance cardiaque et les complications encéphaliques sont souvent au premier plan et expliquent la majorité des décès. Surtout, la
prise en charge est défaillante avec près de 20 % de patients traités et moins de 5 % d’entre eux contrôlés ;
- la maladie coronaire longtemps considérée comme rarissime chez le sujet de race noire a connu une progression régulière, puis
une relative stabilisation au cours des dernières années. Sa prévalence est comprise entre 5 et 8 % selon les pays et les disponibilités diagnostiques. Elle est rarement précédée d’un angor et l’infarctus du myocarde souvent de localisation antérieure est le
mode révélateur habituel. Les rares études coronarographiques menées en Afrique ont montré que les patients avaient dans la plupart des cas des lésions monotronculaires, limitées, proximales intéressant avec prédilection l’artère interventriculaire antérieure ;
- les cardiopathies congénitales occupent une place importante. Leur diagnostic facilité par l’équipement échographique des hôpitaux est posé avec retard chez des enfants plus âgés. Les cardiopathies cyanogènes incompatibles avec la vie sont rarement diagnostiquées à temps. En revanche, les cardiopathies par shunt droite-gauche et les tétralogies de Fallope sont plus fréquentes et
observées à un âge souvent avancé.
Ce profil épidémiologique a de nombreuses explications :
- le développement rapide des pays d’Afrique a conduit à une urbanisation excessive, souvent mal contrôlée. Celle-ci a induit une
modification du mode de vie des populations rurales soumises à des facteurs de risque auxquelles elles n’étaient jusque là que peu
confrontées. A titre d’exemple, l’hypertension artérielle et les maladies coronaires ont été longtemps l’apanage des classes socioéconomiques “riches”. Au cours des dernières années, on a pu constater une ruralisation de ces affections qui touchent désormais
toutes les classes sociales, même les plus défavorisées ;
- l’hypertension artérielle a indéniablement un support pathogénique spécifique chez le sujet de race noire. Une sensibilité accrue
à la charge sodée, une activité rénine plasmatique basse et un défaut d’excrétion urinaire du sel ont été déjà identifiés. L’intervention du génome est probable avec l’identification du gène M-235T codant l’angiotensinogène et d’un gène situé sur le chromosome 10p qui serait impliqué dans la survenue de l’insuffisance rénale terminale post hypertensive (4). Plus récemment, l’endothéline
qui est un vasopresseur puissant élaboré par les cellules endothéliales serait retrouvée à des taux plus élevés dans l’hypertension
artérielle du sujet noir (6) ;
Santé et urbanisation en Afrique
25
- les autres facteurs de risque cardio-vasculaire ont connu une progression inexorable. Le tabagisme s’étend dans tous les pays en
voie de développement. En Afrique, la consommation de tabac a augmenté de 40% en 20 ans. L’obésité largement conditionnée
par des impératifs sociaux ou culturels dans de nombreux pays sahéliens est un co-facteur de morbidité souvent retrouvé. En revanche,
le taux de cholestérol total est dans l’ensemble plus bas (1,8 à 2 g/l) que dans les pays industrialisés avec une fraction HDL plus
élevée. Toutefois, le relatif effet protecteur du HDL cholestérol est annulé par l’émergence des autres facteurs de risque induits
par le “mal développement” (hypertension artérielle, tabagisme, stress, obésité…) et l’urbanisation des populations rurales (2, 7) ;
- l’accès aux structures de soins est difficile dans la plupart des pays. L’insuffisance des revenus, une protection sociale souvent
absente, le sous-équipement hospitalier ne permettent pas une prise en charge efficace, notamment dans les maladies coronaires;
- les carences de la médecine préventive sont évidentes. Les acteurs de la santé ont des priorités diagnostiques et thérapeutiques
plus gratifiantes et mieux perçues par les populations. Leur comportement parfois dicté par des impératifs alimentaires ou culturels ne leur permet pas de percevoir les bénéfices à long terme de la prévention. Celle- ci se heurte aussi dans de nombreux pays
aux intérêts économiques, comme le montre la difficulté de la lutte contre le tabagisme.
Dans un tel contexte, il est possible d’assister dans un avenir proche à un tournant épidémiologique dans les maladies du monde
tropical. L’espérance de vie qui n’excédait pas 50 ans dans la décennie 1970 a significativement progressé pour atteindre 63 ans en
1995 (5). Cette amélioration a été expliquée par le progrès économique, la diminution des maladies transmissibles et la généralisation des programmes élargis de vaccination. Avec l’éclosion de l’épidémie de sida, l’extension de la chloroquino-résistance de
Plasmodium falciparum et l’inévitable progression des maladies coronaires et de l’hypertension artérielle, il faut redouter dans un
futur proche une diminution de l’espérance de vie dans les pays en développement. L’hypothèse de la transition épidémiologique
qui avait été envisagée dans un passé récent pourrait être remise en question. Elle était caractérisée par une diminution de la mortalité globale et un croisement des courbes de mortalité liée aux maladies transmissibles et nutritionnelles et de celle due aux
maladies coronaires. Cette théorie reste valide pour les pays du pourtour méditerranéen, d’Amérique latine et quelques pays
d’Asie et d’Afrique. Pour d’autres pays, le challenge est plus lourd à relever. Ils doivent déjà faire face aux conséquences cardiaques
de l’infection par le VIH, au regain d’activité de la tuberculose, aux maladies cardio-vasculaires du sous-développement (cardiopathies rhumatismales et/ou nutritionnelles) et du monde industrialisé (coronaropathies, hypertension artérielle). De nombreuses
publications confirment cette évolution. Elles montrent dans plusieurs pays une augmentation significative des péricardites et des
cardiomyopathies associées à l’infection par le VIH.
Même si les perspectives ne sont guère optimistes dans le contrôle de cette infection, un tel scénario n’est pas inéluctable. L’inversion du processus peut être envisagé si les pays concernés mettent en place une politique de sensibilisation des populations et
de tous les acteurs de la santé dans la prévention des maladies cardio-vasculaires. Celle-ci comporte une stratégie de lutte contre
les maladies rhumatismales et une prévention active des facteurs de risque. Ils devront aussi tirer profit des résultats obtenus dans
les pays industrialisés dans la réduction de la mortalité liée aux maladies coronaires.
Prise en charge des urgences cardiovasculaires à Dakar :
étude prospective sur 88 cas.
Dk 28
A. Kane, L. S. N’diaye, M. Diao, I. B. Diop, M. Sar r, S. A. Ba & S. M. Diouf
Clinique cardiologique ,CHU Le Dantec,BP3001,Dakar, Sénégal.Tél.:221 822 47 46.E-mail:[email protected]
Objectifs : Déterminer la prévalence des urgences reçues dans le service de cardiologie du CHU de Dakar, analyser les problèmes
liés à la prise en charge et étudier l’évolution hospitalière des malades.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude prospective réalisée du 15janvier 1999 au 30 avril 1999 au CHU le Dantec (Dakar, Sénégal),
centre national de référence. Ont été inclus tous les patients entrant dans la définition de l’urgence cardio-vasculaire.
Résultats : Quatre vingt huit (88) cas ont été répertoriés, soit 46% des malades hospitalisés. L’âge moyen est de 48 ans (3 mois 83 ans) et le sex-ratio hommes/femmes de 0,87. La majorité (59 %) a un faible niveau socio-économique.
Soixante dix huit (78 %) proviennent de Dakar et de sa banlieue: pour 30 patients, l’urgence s’est installée en cours d’hospitalisation. Pour les 58 autres malades, le temps mis entre la provenance et le service de cardiologie est de 52 minutes en moyenne. Seuls
5 malades sont venus à bord d’une ambulance. Les principales urgences sont: les troubles de rythme et de la conduction (37 %),
les syndromes coronariens aigus (12,8 %) et les arrêts cardiocirculatoires (12,8 %).
Compte tenu des possibilités diagnostiques et thérapeutiques, seuls 9 patients ont eu une prise en charge optimale. La prise en
charge (bilans et traitements) a coûté en moyenne 47500F CFA, compte non tenu de la mise en place d’une sonde de stimulation
temporaire (200 000 F CFA) et de la thrombolyse (150 000 F CFA).
La moitié des patients sont décédés en cours d’hospitalisation.
Conclusion : Ce travail souligne la fréquence et la gravité des urgences cardio-vasculaires et les limites de la prise en charge de ces
urgences dans un pays en voie de développement.
Maladies cardio-vasculaires et hypertension artérielle
26
Insuffisance cardiaque
en milieu cardiologique africain.
Dk 77
M. Thiam
Service de cardiologie, Hôpital principal de Dakar, BP 3006,Dakar, Sénégal.E-mail :[email protected]
valvulopathie, HTA, insuffisance cardiaque
But de l’étude : La fréquence de l’insuffisance cardiaque (I.C.) est mal connue en Afrique, malgré l’émergence des affections cardio-vasculaires et l’endémicité du rhumatisme articulaire aigu (RAA). Le but était de déterminer la fréquence de l’IC, de répertorier les différentes étiologies, enfin d’apprécier sa létalité hospitalière.
Méthode : Il s’agit d’une étude prospective réalisée sur 6 mois (du 1er janvier au 30juin 2001) ayant permis d’inclure 170 patients
d’âge moyen 50 ans sur 450 admissions pour affection cardiovasculaire. Le bilan réalisé était clinique, paraclinique cardiologique
non invasif (ECG, échocardiographie). La durée moyenne du séjour était de 11 jours.
Résultats : L’IC représentait 37 % des admissions. Les principaux facteurs de risque rencontrés étaient l’HTA (70 cas, soit 41%)
puis le diabète (20 cas, soit 11,8 %). L’IC était globale à l’entrée pour 72% des cas et associée à un déficit neurologique dans 5 %
des cas. L’ECG retrouvait un HVG chez 108 patients soit 63,5 % et 30 patients étaient en arythmie par fibrillation auriculaire (16,5 %).
Les principales étiologies se répartissaient de la façon suivante: valvulopathie, 76 cas (45 %); HTA, 58 cas (34 %); cardiopathie
ischémique, 32 cas (18,8 %); insuffisance rénale chronique, 24 cas (14,5 %) mais associée à l’HTA dans 80% des cas. L’étiologie
était indéterminée dans 10 cas (6 %). Une dysfonction ventriculaire gauche à l’échographie était rencontrée chez 54 patients
(31 %). Quarante-quatre patients sont décédés pendant l’hospitalisation, soit 25,9 %, quatre autres dans les 6 semaines après la
sortie. Quatorze (8 %) patients valvulaires ont été transférés en Europe pour double remplacement valvulaire avec 6 décès précoces, soit une mortalité globale de 31 %.
Conclusion : L’IC est fréquente et grave en milieu cardiologique Africain où la chirurgie cardiaque est inexistante. Il existe une
prévention primaire : lutter contre le RAA, détecter et prendre en charge les hypertendus.
Maladie coronaire à Dakar :
mythe ou réalité ?
Dk 86
M. Thiam
Service de cardiologie, Hôpital principal de Dakar, BP 3006,Dakar, Sénégal.E-mail :[email protected]
infartus du myocarde, insuffisance cardiaque, décés
L
a cardiopathie ischémique est réputée peu fréquente en Afrique sub-saharienne, selon les anciens auteurs. La rareté des études
récentes en témoigne (Coronafric 1991). La maladie coronaire vient en terme de prévalence, un peu partout en Afrique noire,
après l’hypertension artérielle et ses complications, les valvulopathies rhumatismales et enfin les myocardiopathies. Toutefois
cette fréquence est en progression, comme le montre notre étude à Dakar où 77 patients d’âge moyen 56 ans (extrémes 37-86 ans)
avec un sex-ratio à 3,8 ont été colligés en quinze mois, soit largement au dessus de la moyenne des centres dans Coronafric.
Comme facteur de risque coronarien, on retrouvait l’hypercholestérolémie (56 % des cas), le tabagisme (44 %), l’HTA (41 %),
le diabète (40 % des cas). Cette progression semble liée, d’une part, aux outils diagnostics et à une meilleure formation des médecins, d’autre part. Notre étude retrouvait les mêmes facteurs de risque qu’en Europe, avec une prédominance de la maladie athérosclérose, sauf chez les sujets jeunes où les mécanismes thrombotiques et spastiques sont le plus souvent rencontrés. Cette
affection reste surtout méconnue pour le public car moins de 25 % des patients arrivent à la phase aiguë de la maladie, donc limitant les possibilités d’un traitement thrombolytique avec des conséquences lourdes sur la plan myocardique. Enfin nos structures
ne possèdent pas des moyens diagnostiques et thérapeutiques modernes. Il semble exister des moyens de prévention primaire en
luttant contre les facteurs de risque cardiovasculaire et en éduquant nos patients avec une prise en charge adéquate.
Santé et urbanisation en Afrique
27
Lésions myocardiques dans l’infarctus
du myocarde récent et semi-récent.
Dk 87
F. A. Kouassi Yapo, A. Ekra, E. Siransy, C. Konin, R. N’guetta & A. Bouadi
Institut de cardiologie, 01 BP V 206,Abidjan 01,Côte d’Ivoire. Tél.:225 23 25 81 29. Fax : 225 23 25 92 10
infarctus du myocarde, échocardiographie, coronaro-ventriculographie, lésion coronaire
L’émergence des affections coronaires en Afrique noire est effective actuellement. Aussi avons-nous entrepris une étude rétrospective portant sur 40 dossiers de patients hospitalisés à l’Institut de cardiologie d’Abidjan pour infarctus du myocarde de
mars1995 à juillet 1998. Cette étude a pour buts de préciser les aspects lésionnels échocardiographiques et coronaro-ventriculographiques et de confronter les lésions coronaires vues à la coronarographie, aux atteintes myocardiques observées à l’échocardiographie et à la ventriculographie.
À l’échocardiographie, les troubles de la contractilité segmentaire à type d’hypokinésie, d’akinésie ou de dyskinésie ont été observés chez 67,5 % de nos patients avec une hypokinésie chez 60 %. Ces diverses anomalies de la contractilité siègent le plus souvent dans la région antérieure. La coronarographie, réalisée chez tous nos patients, a montré des lésions coronariennes chez 85 %
des patients contre 15 % de patients à coronaires angiographiquement saines. Les lésions coronaires concernaient essentiellement
l’artère coronaire droite, représentant 75 % des lésions. À la ventriculographie, les anomalies de la contractilité sont diversement
observées et prédominent dans la région antérieure. L’akinésie est l’anomalie la plus fréquente.
Anévrisme sous-annulaire du ventricule gauche.
A propos de deux cas.
Dk 27
A. Ba (1), O. Thiam (1), M. Diao (1), A. Kane (1), I. B. Diop (1), M. Sarr (1),
J. M. Dangou (2), S. A. Ba (1) & S. M. Diouf (1)
(1) Clinique cardiologique, CHU A.Le Dantec,BP3001,Dakar, Sénégal. Fax :221 822 47 46
(2) Service d´anatomo-pathologie, CHU A Le Dantec,BP3001,Dakar, Sénégal.
Correspondant :A.Kane, e-mail : [email protected]
L
es anévrismes sous-annulaires du ventricule gauche (ASAVG) sont des affections rares découvertes le plus souvent chez le sujet
de race noire. Leur pathogénie reste obscure et ils posent le problème de leur prise en charge dans nos régions.
Les auteurs rapportent deux observations (les premières au Sénégal) chez une fille et un garçon âgés, respectivement de 11 et 3
ans, hospitalisés pour insuffisance cardiaque.
Si le bilan clinique et paraclinique a permis, dans le premier cas, de retrouver une tuberculose (ganglionnaire et méningée) comme
cause probable, l´absence d´arguments (recherche de bacilles tuberculeux, sérologies tréponémique, toxoplasmique, chlamidiale,
rétrovirale, toutes négatives, antistreptolysines O inférieures à 200 UI/ml) a fait évoquer une origine congénitale dans le deuxième
cas.
L´échocardiographie Doppler a permis à chaque fois de mettre en évidence l´anévrisme sous l´anneau mitral.
L´évolution se fera chez la jeune fille vers le décès dans un tableau de cachexie, d´hémiparésie droite et d´insuffisance cardiaque
réfractaire. A la nécropsie, l´examen macroscopique a confirmé le diagnostic d´anévrisme sous-annulaire. N´ayant pas pu bénéficier d´une cure chirurgicale, le garçon reste en insuffisance cardiaque malgré le traitement médical.
Les arguments diagnostiques et les étiologies possibles sont passés en revue à travers les données de la littérature. Quelle que soit
l´étiologie congénitale ou acquise, le pronostic global de l´affection est défavorable dans nos régions du fait de l´absence de la possibilité de prise en charge chirurgicale.
Maladies cardio-vasculaires et hypertension artérielle
28
Prévalence de l’hypertension artérielle chez le Noir africain
en milieu urbain. Enquête prospective dans la population.
Dk 29
A. Niakara, L. V. A. Nebie, N. A. Ouedraogo & M. N. Zagr e
BP 3401,Ouagadougou 01,Burkina Faso. Tél.:226 31 16 55 poste 597 ou 438. Fax :226 35 77 40.E-mail : [email protected]
HTA, milieu urbain, noir Africain, Burkina Faso, Afrique intertropicale
Introduction : L’hypertension artérielle (HTA), facteur majeur de risque cardiovasculaire, toucherait 10 à 15% de la population
adulte en Afrique noire. L’HTA compliquée constitue 30 à 50 % des hospitalisations dans les services de cardiologie au Burkina
Faso, mais sa prévalence dans la population générale n’est pas connue. Nous avons donc initié une étude prospective dont l’objectif était de définir la prévalence de l’HTA en milieu urbain au Burkina Faso.
Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective transversale de type communautaire. Elle s’est déroulée dans la ville de Ouagadougou, subdivisée en 30 secteurs administratifs, qui compte environ 700000 habitants. Trois équipes de deux étudiants en médecine
ont reçu une formation pour une utilisation homogène d’un questionnaire et pour une mesure standardisée de la pression artérielle (PA). Le questionnaire incluait l’âge, les données socio-économiques et les antécédents personnels et familiaux. Nous avons
préalablement validé la méthode de mesure automatique de la PA utilisée dans cette étude. Les sujets inclus étaient âgés de 18 ans
et plus, de race noire et résidaient régulièrement à Ouagadougou depuis au moins un an. Le nombre de grappes par secteur a été
pondéré en fonction de l’importance de la population de chaque secteur. Une grappe comportait 30 ménages consécutifs acceptant de participer à l’enquête. Les données recueillies ont été saisies sous EPI INFO, et analysées avec le logiciel SPSS. Les sujets
ont été considérés hypertendus lorsqu’ils avaient un traitement antihypertenseur ou lorsqu’ils avaient une PA systolique ≥ 1 4 0m m
Hg et/ou une PA diastolique ≥ 90 mm Hg; ils ont été ensuite classés dans les trois grades d’HTA selon la définition de l’OMS.
Les tests de Student et de χ2 ont été utilisés pour les comparaisons. La signification statistique est atteinte lorsque p < 0,05.
Résultats : L’étude a concerné 3 441 personnes. Il y avait 2 078 (60,4 %) femmes, et 1 363 (39,6 %) hommes. L’âge moyen de notre
population était de 33,1 + 13,3 ans (minimum 18, maximum 99 ans), celui des femmes était de 33,8 + 13,0 ans, et celui des hommes,
de 31,9 + 13,6 ans. Les sujets âgés de 20 à 40 ans représentaient (64,4 %). Ceux de niveau socio-économique bas représentaient
38,1 % alors que le niveau élevé représentait 13,1 %. 35,9 % des sujets déclaraient avoir des connaissances sur l’HTA, et 27 %
connaissaient leur chiffre habituel de PA ; 39,9% des sujets ne savaient pas si leur mère était hypertendue, 44% ne le savaient pas
pour leur père et 71,7 % pour les grands-parents. La PA systolique moyenne de la population était de 124 + 21mmHg, et la PA
diastolique de 78 +12mmHg, avec une différence significative selon le sexe (p <0,001). La prévalence de l’HTA sur notre population était de 23 %. Parmi les hypertendus, 3,3 % étaient connus et traités. La prévalence de l’HTA était de 20,4 % chez les patients
non connus hypertendus, (13,2 % du grade 1 ; 4,1 % du grade 2 ; 3,1 % du grade 3 de la classification de l’HTA de l’OMS).
Conclusion : L’HTA est très fréquente en milieu urbain au Burkina Faso et reste méconnue. Des programmes d’information, de
sensibilisation, et de détection de cette pathologie s’avèrent urgents à mettre en place. Il serait souhaitable que les investigations
se poursuivent, notamment en zone rurale et en incluant les différents facteurs de risque.
Hypertension artérielle de l’adulte
au Centre hospitalier universitaire de Brazzaville.
A propos de 4928 cas.
Dk 88
C. Bouramoué, G. Kimbally-Kaky & J. Ekoba
Service de cardiologie et de médecine interne , CHU de Brazzaville, BP 32,Brazzaville, Congo. Fax :242 81 18 80.E-mail :[email protected]
hypertension, définition, épidémiologie, complication, stratégie, Brazzaville, Congo, Afrique intertropicale
D
e 1975 à 2000, les auteurs ont répertorié 4 928 hypertendus de plus de 18 ans. Le but de ce travail a été d'apporter une contribution à la meilleure connaissance de la morbidité et de la mortalité par hypertension artérielle (HTA) en Afrique. La définition de l'HTA a tenu compte de l'étendue de la période considérée. Aussi, pour 1975-1993, les critères retenus ont été ceux définis
par 1'OMS en 1978 (n = 3 816 patients). Pour 1994-2000, la référence a été la classification du Joint National Comittee (JNC) de
1993, puis 1997 (n = 1 112 cas). La première série a introduit un biais méthodologique lié au concept d'HTA "borderline", jugé
peu significatif par les auteurs. Par conséquent, l'analyse des résultats a été faite globalement.
L'HTA représentait 45,5 % des 10 824 cas de maladies cardiovasculaires (MCV), loin devant les myocardites et myocardiopathies
(15,6 %), les cardiopathies rhumatismales (14,2 %) et l'insuffisance coronarienne (6,9 %), la prévalence de l'affection étant de 15 %
de la population. La fréquence de l'HTA augmentait avec l'âge dans les deux sexes puisqu'il y avait 3223 patients de plus de 50
ans contre 1705 des moins âgés (p < 0,01). Jusqu'à 60 ans, il y avait plus d'hommes hypertendus (n = 2 563) que de femmes (n = 2365)
Santé et urbanisation en Afrique
29
avec p < 0,05. Au-delà de cet âge, les femmes étaient plus nombreuses (n = 1 065 vs 917), mais sans différence significative. Selon
les classes sociales (I = nantis, II = moyens, III = pauvres), les patients payaient significativement un plus lourd tribut à 1'HTA
dans la catégorie III que dans la Il ou dans la I (57,7%, 36,0 % et 6,3% respectivement). L'excès (non évalué) de consommation
de bière dans cette classe peut avoir été à l'origine de ce constat.
L'HTA a été jugée essentielle chez 4 721 sujets (95,8), secondaires chez les 207 autres (4,2 %). Dans ce dernier lot, les causes
étaient rénales (187 cas), néphrovasculaires (10 cas), diverses (10 cas). Les autres facteurs de risque coronariens associés étaient l'âge
supérieur à 50 ans (n = 3 223), l'obésité (n = 1 099), le tabagisme (n = 1 206) et l'hypercholestérolémie totale (n = 562).Plusieurs
causes peuvent s’associer chez le même patient.
L'HTA était si1encieuse dans 662 cas (13,4 %), compliquées dans les 4 266 autres cas (86,6 %). Les complications cardiaques étaient :
cardiomyopathie hypertrophique et dilatée en insuffisance cardiaque, 1470 cas (30 %), insuffisance coronarienne, 325 (6,6 %),
arythmies, 315 (6,4%), embolie pulmonaire, 49 (1%), dissection aortique, 6 (0,1%). Les complications extra cardiaques étaient
néphropathies, 887 cas (18 %), rétinopathies, 754 (15,3 %), accidents vasculaires cérébraux (AVC), 45,8 (9,3 %). Il a été relevé 304
décès (6,2 %) dont 135 par AVC et 105 par insuffisance cardiaque.
Les auteurs soulignent l'intérêt d'un dépistage systématique de l'HTA et des facteurs artériels associés en vue d'atténuer l'émergence des cardiopathies ischémiques. Les objectifs thérapeutiques sont les mêmes que dans les autres contrées. Cependant, il est
recommandé d'éduquer les populations, de les informer des risques encourus par les hypertendus des bienfaits à court et à long
terme d'un traitement bien suivi.
La dissection aortique chez le Noir africain :
complication de l’hypertension.
Dk 89
F. A. Kouassi Yapo, C. Konin, J. B. Anzouan-Kacou, A. Adoh & A. Ekra
Institut de cardiologie, BP V 206,Abidjan 01,Côte d’Ivoire. Tél. : 225 23 25 81 29. Fax :225 23 25 92 10
dissection aortique, double chenal, HTA, insuffisance aortique
N
ous avons effectué une étude rétrospective descriptive de 18 cas de dissection aortique colligés en 18 ans à l'Institut de cardiologie d'Abidjan.
L'âge moyen de nos patients était de 46,3±19,9 ans avec des extrêmes de 9 et 65 ans. Soixante-douze pour cent de nos patients étaient
de sexe masculin. L'incidence annuelle était de un cas en moyenne.
L'hypertension artérielle (HTA) isolée ou associée à un anévrisme de l'aorte et/ou à une insuffisance aortique a été le principal
facteur étiologique (89 % des cas). La douleur thoracique a été le maître symptôme (67 %), suivie des signes de compression médiastinale à type de dysphasie (17 %).
L'HTA, le souffle d'insuffisance aortique, l'ischémie artérielle et l'insuffisance cardiaque ont été les signes cliniques présents au
moment du diagnostic, retrouvés respectivement chez 72 %, 33 % et 28 % des patients.
Le télécœur de face a objectivé un élargissement du médiastin chez 94% des patients de notre série. La tomodensitométrie, l'angiographie conventionnelle et l'échocardiographie transthoracique étaient les éléments de confirmation diagnostique objectivant
le double chenal. Le test biochimique du diagnostic rapide de la dissection aortique consistant en la mesure de la chaîne lourde
de la myosine du muscle lisse n'a pas été effectué chez nos patients.
Selon la classification de De Bakey, nos patients étaient répartis comme suit :
22 % de type I
44 % de type II
17 % de type III A
16,7 % de type III B
L'évolution immédiate a été marquée par 39 % de décès en moins d'une semaine d'hospitalisation.
Conclusion.
E. Bertrand
Route d’Aubignan,84200 Carpentras, France. Tél.:33 (0)4 90 63 00 72. Fax :33 (0)4 90 60 02 61
Dk 90
Maladies cardio-vasculaires et hypertension artérielle
30
URBANISATION , ENVIRONNEMENT ET SANTÉ
b. Nutrition et maladies métaboliques
(session 3)
Exposé introductif
Nutrition et maladies métaboliques en Afrique :
analyse et perspectives.
Dk 83
M. Ag Bendech
Helen Keller International,Ouagadougou,Burkina Faso. E-mail :[email protected]
nutrition, maladies métaboliques, milieu urbain, Afrique
L
e concept de nutrition recouvre plusieurs aspects dont la faim et la malnutrition retiennent le plus l’attention. Pourtant les
problèmes de suralimentation commencent à apparaître de façon plus marquée en milieu urbain des pays en voie de développement. Cette vision réductrice de la nutrition entraîne qu’une grande partie de la problématique nutritionnelle est peu reconnue, particulièrement en ce qui concerne le rôle des troubles nutritionnels dans la mortalité chez certains groupes vulnérables et
dans la baisse de la productivité agricole et industrielle.
Dans les pays en voie de développement et particulièrement en Afrique, le passage du mode de vie rural à une situation urbaine
a entraîné diverses modifications sociales et économiques et des mutations profondes dans la façon d’accéder à la nourriture. La
généralisation de la consommation individualisée des aliments de rue chez les citadins, en complément du plat commun partagé
par le groupe familial, demeure un élément important de ces mutations. Ceci rend les modes d’alimentation de plus en plus complexes et hétérogènes. Les changements observés ne correspondent pas nécessairement à un comportement favorisant l’équilibre
nutritionnel.
De nombreuses recherches ont permis de mettre en évidence des liens entre alimentation, santé et soins. Les troubles nutritionnels sont non seulement des maladies à part entière mais aussi des facteurs sous-jacents des maladies chroniques. L’apport alimentaire
en énergie et en nutriments est un des facteurs déterminants de l’état de santé des ménages et des individus. Les inégalités d’accès
à la nourriture observées en milieu urbain africain affecte la situation nutritionnelle des citadins qui se caractérise par un modèle
de transition alimentaire avec la coexistence de deux types de problèmes : déficience chez l’enfant et l’adulte (faible poids à la naissance, malnutrition protéino-énergétiques et carences en micronutriments) d’une part et surcharge (obésité, maladies cardiovasculaires, diabète, goutte etc…) chez l’adulte surtout aisé d’autre part. L’importance des déficiences nutritionnelles est en général
bien documentée; en revanche celle des maladies chroniques émergentes liées à la suralimentation et au faible poids à la naissance
ne l’est pas encore, malgré la détection de plus en en plus fréquente dans les services de santé des sujets adultes jeunes appartenant à des couches socio-économiques diverses atteints de ces maladies. En terme de santé publique, une telle situation engendre
une augmentation sensible des besoins et dépenses de santé dans un contexte de rareté de ressources, de pauvreté et d’apparition
de nouvelles priorités dont le VIH/sida.
Dans cette optique, le développement d’une vision dynamique de la nutrition basé sur le fait “qu’elle n’est pas seulement une composante de développement mais aussi une composante pour le développement” est un préalable indispensable. De même, la maîtrise des modifications des régimes alimentaires dans les villes en relation avec la santé, les soins et les transformations sociales permettra
de mettre en place des politiques urbaines alimentaire, nutritionnelle et sanitaire adéquates. Pour le continent africain, les défis
sont nombreux. Il s’agit, dans un premier temps, d’accélérer l’acquisition des connaissances et la mise en œuvre des programmes
de prévention et de lutte contre les problèmes nutritionnels bien connus (malnutrition protéino-énergétique, carences en micronutriments, maladies infectieuses, situations d’urgence) et, dans un second temps, d’aborder les problèmes nutritionnels encore
peu documentés (pathologies de surcharge, maladies chroniques liées au faible poids à la naissance et maladies infectieuses à incidence nutritionnelle dont le VIH/sida et le paludisme).
Santé et urbanisation en Afrique
31
Formes cliniques des hypercholestérolémies
en Afrique.
E. H. Sidibe
Dk 23
Centre Marc Sankalé,Clinique médicale II,Service de médecine interne, BP 5062,Dakar-Fann,Sénégal.Tél.:221 21 51 70.
hypercholestérolémie, génétique, maladie métabolique, Afrique intertropicale
L
’hypercholestérolémie paraît particulièrement étudiée en Afrique australe. En revanche, elle est peu documentée dans le reste
du continent africain. Les résultats sud-africains révèlent un taux exceptionnellement élevé (> 1/100) en rapport notamment
avec l’hypercholestérolémie familiale d’origine génétique (95% des cas étant dus à trois mutations). Une notion ancestrale de ces
anomalies est communément admise.
Pour le reste du continent, il est encore difficile de préjuger des formes cliniques, même s’il existe un intérêt particulier lié au rôle
de l’environnement, notamment l’alimentation particulièrement riche en fibres. Cependant, l’urbanisation rapide constitue un facteur nouveau sur ce terrain génétiquement encore indéterminé dans la majeure partie du continent africain.
Influence des migrations urbaines sur l’état nutritionnel,
la croissance et l’activité physique d’adolescentes
sénégalaises d’origine rurale.
Dk 22
D. Garnier (1), G. Ndiaye (2) & E. Bénéfice (1)
(1) Institut de recherche pour le développement (IRD),BP 5045,34032,Montpellier, France.
Tél.:33 (0)4 67 41 63 32. Fax :33 (0)4 67 41 63 30.E-mail :[email protected]
(2) Institut de recherche pour le développement (IRD),BP 1386,Dakar, Sénégal.
activité physique, malnutrition, migration urbaine, retard de croissance, travail des enfants,
Dakar, Sénégal, Afrique intertropicale
Objectif : En Afrique, les populations rurales ont souvent recours aux migrations urbaines de travail afin de diversifier et d’augmenter leurs moyens de subsistance. Les adolescents sont souvent concernés par ce type de stratégies. Leur travail et leur milieu
de vie peuvent avoir une influence sur leur santé et leur développement. Cette étude présente l’influence des migrations urbaines
sur l’état nutritionnel et la croissance ainsi que les niveaux d’activité physique en milieu urbain et rural.
Méthodes : En 1999, dans le cadre d’un suivi de la croissance à la puberté (n =406), des adolescentes (15,5 ± 0,5 ans) ont été interrogées sur leur historique migratoire et elles ont subi un examen anthropométrique ainsi qu’une estimation de leur maturation
pubertaire (survenue des premières règles et stade de développement des seins (classification de Tanner)). La majorité de ces filles
(n = 292) avait déjà migré en zone urbaine (Dakar) pour travailler comme domestique; une autre partie (n = 39) avait toujours
vécu en milieu rural (Niakhar) pour aller à l’école et/ou aider au travail de subsistance. Ces adolescentes ont été classées selon leur
durée de migration (non-migrantes (NM), durée courte (C), durée moyenne (M), durée longue (L)). En 1998, un sous-échantillon
de la cohorte (n = 80, 14,4 ± 0,5 ans) a été sélectionné pour estimer l’intensité et la répartition de l’activité physique durant
72 heures consécutives par une méthode objective (accélérométrie). Les adolescentes étaient réparties en deux groupes égaux
selon leur statut de migration actuel: 40 vivant à Dakar versus 40 vivant à Niakhar. Un examen anthropométrique et une estimation de la maturation pubertaire avaient aussi eu lieu.
Résultats : Un retard de croissance (en taille et en poids) et une puberté plus tardive par rapport aux adolescentes des pays industrialisés existait dans l’échantillon global (n =331). La maturation pubertaire était liée positivement avec la durée de migration (p
< 0,001). Après ajustement sur la maturation pubertaire, le périmètre brachial, l’indice de masse corporelle (IMC) et la masse grasse
sous-cutanée augmentaient avec la durée de migration (p < 0,005). Le poids ne variait pas selon ces 4 groupes mais le retard de
croissance semblait plus important chez les adolescentes non-migrantes (NM) et celles qui ont la durée de migration la plus
longue (L) (p = 0,05). L’indice taille pour l’âge au cours de la petite enfance et au début de la puberté était connu chez ces adolescentes. Il n’existait pas de différence significative entre ces 4 groupes pour cet indice nutritionnel à ces deux moments de la vie.
Par ailleurs, ces adolescentes avaient un niveau d’activité physique élevé, supérieur à celui des adolescentes des pays industrialisés. Les migrantes étaient beaucoup plus actives que les non-migrantes (p < 0,0001).
Conclusion : Les migrations urbaines de travail permettraient aux adolescentes d’avoir un meilleur état nutritionnel mais sans l’existence d’un rattrapage en taille. Le retard de croissance semblerait plus présent chez les non-migrantes et chez les filles à forte durée
de migration. Cette situation pourrait être expliquée par les conditions de vie défavorables en milieu rural et la charge de travail
importante en milieu urbain.
Etude financée par l’IRD et la Fondation Nestlé.
Nutrition et maladies métaboliques
32
Contraintes hygiéniques de la restauration collective sociale
au Sénégal : cas des blocs de restauration du Centre
des œuvres universitaires de Dakar (COUD).
Dk 98
J. E. Minla’a & M. G. Seydi
EISMV, BP 5077,Dakar, Sénégal.
L
a restauration collective est la distribution de repas en un lieu autre que le cadre familial. Elle se distingue en restauration collective commerciale et en restauration collective sociale. Alors que, dans le premier cas, le but est essentiellement lucratif, les
repas étant vendus à leur juste prix, dans le second cas, le but est non lucratif, les repas étant gratuits.
La restauration des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar qui nous intéresse, appartient à la restauration collective sociale. Elle est assurée par le Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD).
Nous avons effectué une enquête ayant pour but d’apprécier le niveau d’hygiène de la restauration collective sociale du COUD.
Cette enquête a permis de mettre en évidence des contraintes relatives à la conception, aux infrastructures, au fonctionnement et
au contrôle des établissements de ce secteur d’activité.
Ces différentes contraintes doivent être levées pour améliorer l’hygiène de la restauration des étudiants. Ce qui implique :
- l’amélioration quantitative et qualitative des infrastructures (locaux de stockage, de préparation, plonges, vestiaires, sanitaires);
- l’instauration d’un cahier de charges pour l’approvisionnement en denrées (surtout périssables) ;
- la formation (initiale ou continue) et l’information ou la sensibilisation des personnels de la restauration ;
- la sensibilisation des gérants des blocs de restauration à la nécessité d’un contrôle hygiénique ;
- la réforme rapide et le remplacement des équipements hors d’usage ;
- la régularité et l’efficacité de l’entretien des locaux et du matériel.
Pour rendre ces différentes mesures efficaces, il est souhaitable que les gérants des blocs de restauration du COUD mettent en
place un système d’autocontrôle s’inspirant des principes de l’assurance qualité et du système HACCP en particulier.
Santé et urbanisation en Afrique
33
Traumatologie urbaine et organisation des soins d’urgence
34
TRAUMATOLOGIE URBAINE ET
ORGANISATION DES SOINS D’URGENCE
(session 4)
Epizootie de rage canine à Abidjan
et mesures de santé publique.
Dk 14
I. Tiembre, A. Fall, Fadiga, K. D. Ekra, S. Dagnan, M. N’doutabe & J. Benie
Institut National d’Hygiène Publique, BP V14,Abidjan,Côte d’Ivoire. Tél.:225 07 97 49 72. Fax :225 21 25 69 81.E-mail :[email protected]
Epizootie, rage canine, mesure de santé publique, Abidjan, Côte d’Ivoire, Afrique intertropicale
U
ne épizootie de rage canine s’est déclarée à Cocody, quartier résidentiel d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire,
à partir du mois de décembre 2000. Sur 54 cerveaux d’animaux abattus ou morts analysés par le laboratoire de pathologie
animale de Bingerville, 38 se sont révélés positifs.
Au total, plus de 300 personnes ont été exposées à la rage. Les animaux étaient pour la plupart des animaux de compagnie utilisés pour le gardiennage.
La corrélation entre épizootie de rage animale et incidence de la rage humaine étant établie, des mesures de santé publique ont été
entreprises conjointement par la sous-direction de la santé animale du ministère de l ‘agriculture et des ressources animales et le
centre antirabique de l’Institut national d’hygiène publique (Ministère de la santé publique): une enquête épidémiologique a été
menée dans la commune, suivie d’une campagne d’information et d’éducation des populations. Ensuite une campagne de vaccination de masse en direction des animaux et des personnes potentiellement exposées a été entreprise.
Cette épizootie survient trois ans après celle de Mankono et indique la nécessité de mettre en place un véritable programme de
lutte contre la rage en Côte d’Ivoire.
Incidence du ramadan sur la fréquentation
du service de porte à l’hôpital principal de Dakar.
Dk 25
J. L. Perret, A. Badji, B. Diatta, M. Sane, C. Cellier & B. Wade
Services médicaux,Hôpital principal ,Av Nelson Mandela,BP 3006,Dakar, Sénégal.Tél.:221 839 50 15. Fax :221 839 50 88.E-mail :[email protected]
urgence - ramadan - Dakar - Sénégal - Afrique intertropicale
L
es déterminants de la demande de soins auprès des services de porte et d’urgences des hôpitaux des grandes villes africaines
sont importants à connaître pour adapter ces structures soumises à des flux croissants en raison d’une urbanisation accélérée. Dans les pays musulmans, on peut se demander si le ramadan, qui s’accompagne de modifications collectives des rythmes de
vie, ne donne pas lieu à des modulations périodiques de cette demande. Les modalités de recours au service de porte de l’hôpital
principal de Dakar ont donc été étudiées lors des trois dernières périodes de ramadan (20.12.98-17.01.99 ; 10.12.99-8.01.00 ;
28.11.00-27.12.00) avec le recensement des entrants, leur sexe et âge, la tranche horaire d’arrivée et les indications d’hospitalisation. Ces mêmes éléments ont été relevés lors de périodes témoins de dates identiques, mais hors ramadan (28.11.98-19.12.98; 28.11.999.12.99 ; 9.01.00-17.01.00 ; 28.12.00-17.01.01). Les volumes quotidiens de consultants étaient comparables, se calquant sur un
même profil hebdomadaire avec une fréquentation minimale le dimanche (de 61,2 à 62,1/j) et maximale du lundi au mercredi (de
87,3 à 103,9/j). La distribution des horaires d’arrivée était inchangée (8H-16H : 58,8 et 58,8 % ; 16H-24H : 29,9 et 30,3 % ;
0H-8H : 11,3 et 10,9 %). En revanche, le taux de malades à hospitaliser était légèrement plus élevé lors du ramadan (14,5 vs
12,8 % ; p < 0,02), de même que la proportion de consultants masculins (63,6 vs 59,9 % ; p <5.10-5). Cependant, les variations les
plus importantes étaient observées dans les répartitions selon l’âge: si les proportions de sujets de 15 à 45 ans étaient peu modifiées (58,3 vs 55,5 %), on observait des différences marquées entre celles des patients plus jeunes (22,8 vs 14,8 % ; p < 10-7 ;
Santé et urbanisation en Afrique
35
OR =1,69; CI : 1,54-1,86) ou plus vieux (18,9 vs 29,6 % ; p < 10-7; OR =0,79; CI: 0,73-0,86). L’extension de l’étude sur trois ans
avec des périodes témoins participant de la même saison et l’homogénéité des données d’une année sur l’autre permettent bien
d’attribuer ces différences à un effet du ramadan et non aux conséquences d’un épisode critique intercurrent. Des travaux complémentaires comprenant des investigations qualitatives devraient permettre de faire la part des facteurs sociologiques et pathologiques dans ce phénomène. Sur un plan pratique, ces résultats n’engagent pas à modifier l’organisation du service de porte
durant ces périodes mais alertent sur de possibles contraintes particulières portant sur l’hospitalisation en aval.
Organisation d’une prise en charge d’un afflux de blessés
en traumatologie urbaine : exemple de l’accident de train
de Diamniadio ; à propos de 79 blessés.
Dk 30
M. Faye, C. D. Niang, M. Sene, M. Ogougbemy, B. Diatta & C. I. Badiane
Hôpital principal de Dakar, BP 3006,Dakar, Sénégal. Fax : 00 221 839 50 88.
Introduction - L’afflux de blessés dans nos structures hospitalières aux capacités d’accueil limitées pose le problème d’une organisation simple, efficace et préalablement établie. Ce travail rapporte notre expérience de prise en charge d’un afflux de blessés
consécutif à un accident de train dans la banlieue dakaroise.
Patients et Méthodes - La prise en charge des malades évacués par ambulance ou véhicule non médicalisé est basée sur un plan
d’organisation interne s’appuyant sur la méthode de triage du Service de santé des armées en opération, bien codifiée par COURBIL et MALCHAIR. Ce triage toujours réalisé par le couple chirurgien-réanimateur, avec avis prépondérant de ce dernier, permet
de sécuriser rapidement les blessés et de déterminer un ordre de passage au bloc opératoire, en donnant le maximum de chance
aux malades par des gestes simples qui sauvent.
Cette chaine de triage comporte la réception des blessés en zone dégagée prévue à cet effet, le passage pour ceux qui le nécessitent en service de radiologie tout proche et enfin le bloc opératoire ou le SUSI. La réanimation commencée dès l’arrivée des blessés est poursuivie et adaptée, les gestes chirurgicaux indiqués sont réalisés.
Résultats - Ils concernent :
- les blessés : 78 hommes et une femme, d’âge moyen 25 ans, reçus dans un délai de moins de 3 heures,
- le triage: 2 cas d’extrême urgence (EU), 11 cas de première urgence (U1), 17 cas de deuxième urgence (U2), 23 cas de troisième
urgence (U3) et 26 éclopés,
- la prise en charge : 2 drainages pleuraux, 6 laparotomies, 12 parages et exofixations de membres, 2 régularisations de membres, 20
traitements orthopédiques et 37 soins simples. Nous déplorons 2 décès d’urgence dépassée dans l’heure de leur admission au SUSI.
Commentair es et conclusions - Le triage est un acte difficile qui devient nécessaire devant un afflux de blessés. Il impose une réflexion
préalable de la part de l’équipe médico-chirurgicale autour de trois axes : logistique, médical et éthique.
La prise en charge de tous ces patients a pu se faire avant la 6e heure mais l’organisation interne du triage a souvent rencontré des
difficultés liées à l’absence d’information, l’absence de triage sur le lieu de relève et l’absence de hiérarchisation des évacuations.
Au sein même de notre structure, existent des difficultés logistiques à faire face à un afflux brutal et massif de blessés.
Il s’avère nécessaire de prévenir à temps l’équipe chirurgicale afin que le plan d’organisation interne puisse être mis en place assez
rapidement pour donner le maximum de sécurité aux malades et aux personnels.
Les fractures de jambe sur le marchepied de “car rapide”.
A propos de 30 observations.
Dk 32
M. H. Sy, M. Lo, M. B. Diagne, N. F. Coulibaly-Ndiaye, C. Kinkpe,
A. Ndiaye, A. V. Dansokho & S. I. L. Seye
Service d’orthopédie-traumatologie, BP 15551,Dakar-Fann,Sénégal.Tél.:221 822 57 70/842 31 77. Fax :221 823 81 86.E-mail : [email protected]
L
es fractures de jambe survenant sur le marchepied de “car rapide” sont en train de devenir une forme anatomo-clinique particulière en pratique traumatologique urbaine à Dakar. Notre étude a tenté d’en préciser les caractéristiques aux plans épidémiologique, radiologique et pronostique.
Il s’agit d’une étude rétrospective de 30 dossiers d’hommes âgés en moyenne de 23 ans avec des extrêmes de 12 ans et 53 ans, suivis dans le service entre avril 1995 et avril 2001.
L’accident a intéressé l’apprenti 23 fois et 7 fois le passager. Seules ont été retenues les fractures de jambe le pied posé sur le marchepied au moment du traumatisme. Ainsi, 42 jambes ont été dénombrées dont 12 formes bilatérales. Parmi les bilatérales, la fracture sur la 2 e jambe était 6 fois isolée sur le tibia, 1 fois bimalléolaire et 1 fois elle a intéressé la béquille chez un uni-jambier. La
fracture était ouverte 20 fois dont 1 écrasement. Le siége sur le tibia était diaphysaire dans 22 cas, métaphysaire bas dans 16 cas
et les 4 dernières diversement réparties. La fracture était souvent isolée, sauf dans 2 cas où elle était associée une fois à une fracture du fémur et une fois à une fracture bimalléolaire.
Traumatologie urbaine et organisation des soins d’urgence
36
Le traitement a été orthopédique dans 33 cas et chirurgical dans 9 cas. L’ostéosynthèse a utilisé 5 fois le fixateur externe, 3 fois un
enclouage centro-médullaire et une fois une amputation. Le pronostic à court terme a été dominé par les complications infectieuses.
Un décés est à déplorer.
Les auteurs insistent sur ce type d’accident routier urbain qui intéresse de jeunes patients au profil psycho-social particulier. Ils
identifient deux formes anatomo-cliniques distinctes: une bénigne représentée par la fracture isolée sur le tibia, souvent incomplète, à l’opposé une fracture grave de siège diaphysaire associée ou non à une ouverture cutanée, voire un écrasement.
Enfin, ils plaident pour une action préventive passant par une modification du comportement et de ce mode de transport qui constitue pourtant un maillon important dans la chaîne du transport en commun urbain à Dakar.
Les plaies par agression en milieu urbain dakarois.
Prise en charge chirurgicale de 108 blessés.
Dk 33
M. Ogougbemy (1), C. D. Niang (1), M. B. Diouf (1), M. Ndiaye (2) & V. Jaud (1)
(1) Services chirurgicaux, H.P.D., Avenue Nelson Mandela, BP3006,Dakar, Sénégal.Tél.: 221 839 50 50, fax : 221 839.50.88. E.mail: [email protected]
(2) Services d’unités de soins intensifs, Hôpital principal de Dakar, Avenue Nelson Mandela,BP3006,Dakar, Sénégal.
plaie – agression – milieu urbain - Dakar - Sénégal - Afrique intertropicale
L
’urbanisation anarchique des villes africaines, voire leur ruralisation, exacerbe dans la cité l’inégalité sociale avec, comme
l’une des conséquences, la tendance naturelle à l’agression “gratuite”
L’objectif de ce travail était d’avoir une approche épidémiologique et de décrire les aspects anatomo-cliniques et thérapeutiques
des lésions traumatiques par agression.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive, basée sur l’analyse de 108 dossiers de blessés opérés, reçus au service des urgences chirurgicales de l’hôpital principal de Dakar (HPD) du 1 er mai 1999 au 31 décembre 2000. L’HPD situé à l’extrémité sud de la ville est desservi par plusieurs axes routiers. Les paramètres étudiés étaient l’âge, le sexe, l’arme utilisée, les
lésions anatomiques et leur traitement. Le logiciel Epi info dans sa version 6 a été utilisé pour les analyses statistiques.
Résultats : Les blessés, jeunes, âgés en moyenne de 26 ans [6 mois à 53 ans], se répartissaient en 94 hommes et 14 femmes. Les
lésions étaient surtout dues aux armes blanches. L’arme la plus utilisée était le couteau-poignard : 72 fois, suivi de la machette: 22
fois. Les armes à feu ont été incriminées 10 fois. Du point de vu anatomique, les régions les plus atteintes étaient les membres et
le tronc, respectivement 49 fois et 43 fois. Les plaies abdominales retrouvées 29 fois étaient, chez 16 blessés, compliquées d’éviscération. L’atteinte des régions frontières connue pour leur gravité fut relevée 11 fois. Les lésions vasculaires étaient présentes dans
21 cas, dont une plaie du cœur. Le drainage thoracique salvateur a été réalisé 15 fois dès l’étape du déchoquage. L’exploration chirurgicale de la plaie, toujours pratiquée, a imposé 29 fois une laparotomie et 4 fois une thoracotomie. Le geste chirurgical thérapeutique était dans la majorité des cas curatif d’emblée. Deux décès sur table furent déplorés.
Conclusion : L’accroissement de la criminalité urbaine reste une équation dans toutes les grandes villes, surtout dans celles cernées par des taudis dus au mouvement massif d’exode rural. La solution est-elle médicale ?
Les lésions traumatiques en milieu urbain :
expérience de l’hôpital principal de Dakar.
C. D. Niang, M. Ogougbemy, M. B. Diouf, M. Faye, B. Sar re, M. Sene & V . Jaud
Dk 49
Services chirurgicaux, H.P.D., Avenue Nelson Mandela, BP3006,Dakar, Sénégal.Tél.: 221 839 50 50, fax: 221 839.50.88. E.mail : [email protected]
urgence, traumatologie, urbanisation, Dakar, Sénégal, Afrique intertropicale
L
’urbanisation rapide et anarchique des grandes villes africaines est à l’origine d’une pathologie traumatique galopante.
Nous rapportons l’expérience de l’hôpital principal de Dakar (HPD) à propos de 2366 urgences colligées en 4 mois. L’âge
moyen était de 25 ans avec des extrêmes allant de 0 à 97 ans. Le sex ratio était de 3 hommes pour une femme. Les délais d’évacuation étaient inférieurs à 6 heures pour l’essentiel, mais seul 9 % des patients ont eu un transport médicalisé. Les accidents de
la voie publique et les accidents domestiques étaient les plus en causes et étaient responsables essentiellement des lésions des
membres (57%). Les lésions bénignes étaient fréquentes et 87% des patients retournaient à domicile après les soins. Nous avons
déploré 40 décès principalement liés au choc hémorragique. La prise en charge financière des soins était problématique pour
26 % des patients.
Le nombre impressionnant des patients traumatisés impose une meilleure organisation et une meilleure répartition des urgences
entre les différentes structures hospitalières de Dakar. Par ailleurs, l’organisation des populations en mutuelle de santé, assurances, etc…, permettrait la prise en charge financière des soins.
Santé et urbanisation en Afrique
37
Trafic routier et accidents de la circulation
au Gabon.
R. Tchoua, A. Raouf, A. Ivombo, L. Gaudon, D. Lassegue & A. Josseaume
Dk 53
traumatisme, trafic routier, soin d’urgence, Gabon, Afrique intertropicale
Résumé non parvenu
Le tétanos à La Réunion de 1977 à 2000 :
à propos de 142 cas.
E. Massi & B.-A. Gaüzèr e
Dk 57
Service de Réanimation,Centre hospitalier départemental,97405 Saint-Denis. Réunion, France.
tétanos, réanimation, La Réunion, Sénégal, Océan Indien, Afrique intertropicale
Buts : étudier l’incidence et la mortalité du tétanos à La Réunion de 1977 à 2000, la corréler avec le développement de l’île, la comparer avec les données d’un pays africain (Sénégal). Démontrer que l’amélioration de l’hygiène de vie et des soins diminuent incidence et mortalité.
Matériels et méthodes : étude rétrospective des cas de tétanos des trois services de réanimation de la Réunion de 1977 à 2000 : caractéristiques socio-démographiques, statut vaccinal, facteurs de comorbidité, gravité : score de Dakar, indice de gravité simplifié (IGS)
mesuré à la 24e heure, durée moyenne de séjour, charge en travail (score oméga), thérapeutique, évolution de la maladie: complications, mortalité.
Résultats :
- La Réunion: 142 cas, absence de tétanos néonatal, sex ratio 2,7 en faveur des hommes, âge moyen 56,5 ± 14 ans; mortalité 31%.
Diminution de l’incidence/100 000/an : 1980 = 3,2, 1990 = 0,3, 2000 = 0,14. Etat vaccinal antérieur connu chez 67 patients : 5
patients étaient vaccinés. Facteurs de comorbidité: éthylisme, tabac, diabète. Porte d’entrée connue dans 73% des cas: membres
inférieurs (70 %), supérieurs (19 %), tête et cou (8 %), injections IM (2 %), abdomen/thorax (1 %). Délai moyen entre plaie et
réanimation: 10,7 ± 5 j. Durée moyenne de séjour: 32 ± 18 j. Valeur moyenne du score de Dakar: 2,1 ± 1,4, différence non significative (DNS) entre taux de décès des scores de Dakar de “bon pronostic” (0 à 2) et de “mauvais pronostic” (3 à 6). IGS2 moyen :
10,8: différence très significative entre décédés (12,5 ± 4,07) et survivants (10 ± 4). Oméga quotidien: 10,5 (16 patients). Traitement: ventilation mécanique (VM): 94 %, n = 134, durée moyenne VM 27 ± 16 j, benzodiazépines chez tous les patients, barbituriques 37 %, n = 44/120, curares : 67 %, n = 75/112, morphiniques 65 %, n = 73/112, antibiothérapie 91 %, n = 105/116,
anticoagulants 91 %, n = 105/116, baclofène intrathéqual n = 8 à partir de 1993, avec 7 recours secondaires à VM et 2 décès.
Causes de décès connues précisément chez 32 patients : septicémie (12), défaillance cardio-vasculaire (11), pneumopathie (3), dysautonomie (3), hémorragie trachéale (2), accident vasculaire cérébral ou AVC (1).
- Sénégal: le tétanos touche toutes les tranches d’âge, majoritairement de 5 à 10 ans, avec prédominance masculine (sex ratio H/F
1,47). De 1979 à 1989, incidence 0,6/1000 naissances vivantes en zone urbaine versus 14/1000 en zone rurale: accouchements à
domicile (58,42 %), utilisation de matériel/pansements non stériles. Forte mortalité (tétanos néonatal: 60-90 %, mortalité chez
les plus de 50 ans: 60%) due au retard de prise en charge (médecine traditionnelle?), aux maladies associées (paludisme, drépanocytose…), au manque de moyens de réanimation lourde et à une moindre couverture vaccinale en amont.
Discussion : La Réunion : éradication du tétanos néonatal. Tétanos chez l’adulte essentiellement masculin et alcoolisé Facteurs de
comorbidité et porte d’entrée montrent une population “vulnérable” (diabète, éthylisme) avec habitudes culturelles : marche
pieds nus. Chute de l’incidence liée à: vaccination obligatoire depuis 1940, rappel vaccinal du service militaire, suivi systématique
des grossesses. Mortalité comparable à la France (30 %), mais largement inférieure dans le service de Saint-Denis (17%): “effet
centre” avec 1 seul décès de 1990 à 2000. Scores de Dakar non corrélé au décès (prise en charge précoce?), IGS2 bien corrélé à la
gravité. Importance du nombre de décès par infections nosocomiales en réanimation, intérêt de limiter les voies veineuses (versus voie orale/sous-cutanée) et sondage urinaire.
Conclusion : diminution de l’incidence et de la mortalité à La Réunion, liée à la vaccination et au développement des infrastructures sanitaires et sociales.
(Remerciements au Pr Bernard DIOP (hôpital Fann de Dakar)
Traumatologie urbaine et organisation des soins d’urgence
38
CONDUITES ADDICTIVES TOXIQUES
ET TOXICOMANIES
(session 5)
Exposé introductif
“Drogues”, toxiques, addictions et observances :
jusqu’où intégrer les logiques autochtones
d’interprétation du malheur et du guérissage ?
Dk 93
A. Epelboin
CNRS - Lab. d’ethnobiologie-biogéographie, Muséum d’Histoire naturelle, 57,rue Cuvier, 75005 Paris, France.
Tél.:33 (0)1-40-79-34-29,fax :33 (0)1-40-79-36-69.E-mail : [email protected]
médicament, toxique, addiction, observance
L
es toxicomanies chroniques à des substances licites ou illicites, les intoxications aigües volontaires ou involontaires à des substances naturelles ou manufacturées posent de graves problèmes de santé publique, tant dans le "nord" que dans le "sud".
Comment dans les pays tropicaux, les risques individuels et collectifs vis-à-vis d’une même substance varient-ils en fonction de
l’environnement écologique, social, psychologique, religieux, culturel, fantasmagorique ?
Les comportements, les représentations, les usages et savoir-faire individuels et collectifs, curatifs et préventifs vis-à-vis de substances pharmacologiquement actives sont-ils étudiés et pris en considération ?
C’est ce que nous essayerons d’envisager dans la table ronde à partir des substances et des situations épidémiologiques connues
par les intervenants à cette session.
Traitements de substitution opiacée en Seine-Saint-Denis.
Enquête Substit 93 - janvier 1999.
Dk 34
F. Sorge & P . Goisset
La Mosaïque, 89 bis rue Alexis Pesnon,93100 Montreuil, France. Tél.:33 (0)1 48 57 55 22,fax :33 (0)1 48 57 55 22.E-mail : [email protected]
toxicomanie, banlieue, Africain, émigré, traitement, substitution, opiacé, psychotrope, VIH, HVB, HVC
L
a Seine-Saint-Denis (1,3 millions d’habitants) est un département de banlieue parisienne qui dispose d’une des populations
africaines émigrées les plus importantes en France. Cette population est diversement touchée par les toxicomanies. 32 % des
patients du Centre de soins spécialisés pour toxicomanes (CSST) de Montreuil (n = 304) étaient d’origine africaine en l’an 2000.
La prise en charge des toxicomanes en France à évolué suite à l’épidémie de sida vers une stratégie de réduction des risques liés
à l’usage de drogues. Mise en vente libre des seringues en 1987, programmes d’échanges de seringues en 1994, traitements de substitution opiacée étendus aux CSST en 1995 (méthadone) et aux médecins généralistes en 1996 (buprénorphine haut dosage).
Afin de comparer les modalités de prescription des traitements de substitution opiacée et les caractéristiques des patients traités par buprénorphine versus par méthadone en Seine-Saint-Denis, une enquête descriptive a été réalisée auprès de l’ensemble
des médecins du département, détenteurs d’un carnet à souche, alors nécessaire à la prescription de stupéfiants (n = 701). Les
questionnaires concernaient d’une part le prescripteur et d’autre part chaque patient qui recevait une prescription de médicament de substitution opiacée en janvier 1999. Un système de codification anonyme indirect a permis d’éviter l’inclusion d’un
même patient plusieurs fois.
Santé et urbanisation en Afrique
39
Le taux de réponse global a été de 11%. Le nombre moyen de patients substitués par médecin généraliste est de 8 (de 1 à 49). Les
praticiens des CSST prescrivent en moyenne à 38 patients (de 16 à 69). Au total, 776 patients ont été inclus dans l’enquête. Leur
moyenne d’âge est de 32 ans et demi (17 à 59 ans) avec un sex-ratio de une femme pour 4 hommes; 84% des patients résident en
Seine-Saint-Denis, 15% vivent dans un autre département de la région parisienne et 1% sont de passage. L’ancienneté moyenne
de la consommation d’opiacés est de 13 ans, avec des variations de 2 à 34 ans. Les méthadoniens ont une dépendance aux opiacés
de 18 mois plus ancienne que les patients sous buprénorphine, indépendamment du recours à l’injection. Parmi les patients, 82 %
ont été injecteurs et 12 % allèguent l’être encore quel que soit le médicament de substitution. Les patients des médecins généralistes et ceux des CSST ne diffèrent significativement que pour l’ancienneté du traitement de substitution (25,7 mois versus 18,3
mois ; p < 0,000). Les séroprévalences sont de 21 % pour le VIH et le VHB et de 51 % pour le VHC, mais 20 % des patients n’ont
pas eu de dépistage récent; 74 % des patients sont traités par buprénorphine à une dose moyenne de 8 mg/24 h (0,4 – 24 mg) et
une durée médiane de 28 jours; 47 % d’entre eux sont suivis par un médecin généraliste en ville; 25 % des patients sont substitués par méthadone à une dose moyenne de 60 mg/24 h et une durée médiane de 7 jours ; 19 % d’entre eux sont suivis par un médecin généraliste. Les patients abusant de multiprescriptions sont rares (< 1%). La coprescription de psychotropes concerne 33 %
des patients. Elle est significativement plus fréquente chez les méthadoniens que chez les patients traités par buprénorphine. L’association de neuroleptiques est significativement plus fréquente chez les patients suivis en CSST.
La comparaison des prescriptions à la distribution de ces médicaments en pharmacie d’officine et dans les CSST permet d’estimer la
couverture par l’enquête des patients approvisionnés par les pharmacies en buprénorphine à 31 ± 5 % et en méthadone à 50 ± 4 %.
La co-morbidité psychiatrique pourrait être un critère d’orientation des patients vers les CSST, comme le suggèrent les informations
sur la prescription de psychotropes. En dépit du fait que les médecins soient enquêteurs de leurs patients, on constate une persistance préoccupante de la pratique d’injection. Mais elle a baissé de façon considérable avec les traitements de substitution.
Il y a peu de différences significatives entre les patients traités par buprénorphine versus par méthadone. A l’initiation du traitement, le choix entre les deux médicaments dépend plus du lieu de prescription (CSST Vs médecin généraliste) que des besoins du
patient. Quatre ans après le début des traitements de substitution, la méthadone est utilisée comme un traitement de seconde intention après la buprénorphine. Cette stratégie n’a pas été validée par des essais cliniques. Des études complémentaires sont nécessaires pour préciser les motifs de ces différentes stratégies thérapeutiques et éventuellement augmenter l’accessibilité du traitement
à la méthadone en associant plus étroitement les médecins généralistes dans la décision d’initier ces traitements.
Intoxication au chloralose, à l’île de La Réunion,
entre 1988 et 1998 : à propos de 366 cas.
Propositions thérapeutiques.
Dk 56
P. Schlossmacher (1), B-A Gaüzère (2), N. Meyer (3), M. Hasselmann (1)
(1) Service de Réanimation Médicale, CHU Hautepierre, Strasbourg, France.
(2) Service de Réanimation Polyvalente, CHD Félix Guyon,Saint Denis, La Réunion, France. E-mail : [email protected]
(3) Département d’Informatique Médicale, Hospices Civils, Strasbourg, France.
intoxication volontaire, chloralose, diazépam, Ile de La Réunion, Océan Indien
E
ntre 1988 et 1998, 366 cas d’intoxication aiguë humaine par rodenticide à base d’alphachloralose ont été étudiés dans les trois
services de réanimation de l’île de La Réunion, dans le but de proposer une conduite thérapeutique simple.
La symptomatologie clinique associe des troubles de la conscience, des myoclonies spontanées et/ou induites, une hypersécrétion bronchique et/ou salivaire et, plus rarement, des crises comitiales généralisées. La profondeur du coma initial ne préjuge pas
de l’évolution ultérieure. La durée de ce coma est en règle inférieure à 48 heures, en l’absence de complications cérébrales anoxiques
initiales. Le pronostic est généralement bon (mortalité 1 %), sans décès ni séquelles rapportés en l’absence de retard thérapeutique
et/ou de complication(s) préhospitalière(s) dans les intoxications chloralosées pures.
Plusieurs modalités de traitement ont été évaluées, comprenant toutes une ventilation mécanique initiale. L’évaluation des traitements symptomatiques objective un bénéfice statistiquement significatif en terme de fréquence des complications observées
(OR = 0,56, [95 % IC : 0,35 - 0,89] p = 0,015) et de durée moyenne de séjour en réanimation (pour un seuil de quatre jours et plus :
OR = 0,59, [95 % IC : 0,36 - 0,97] p = 0,033), lors de l’association d’une ventilation mécanique de courte durée (médiane 48 heures)
à une sédation parentérale par diazépam (posologie moyenne 2 mg/kg/j).
L’adjonction d’une antibiothérapie probabiliste est souhaitable en regard de la fréquence élevée des pneumopathies d’inhalation
précoces qui représentent la complication la plus fréquente de cette intoxication (35 %).
Conduites addictives toxiques - toxicomanies
40
Les manifestations cliniques des intoxications volontaires graves
par organophosphorés (OP) et par carbamates (CA) : une étude de
96 patients admis en service de réanimation, à l’île de La Réunion.
Dk 62
B. A. Gaüzère, C. Peyron & C. Auboyer
Réanimation polyvalente, Centre hospitalier départemental F. Guyon,97405 Saint-Denis, La Réunion, France. E-mail : [email protected]
intoxication, organophosphoré, carbamate, La Réunion, Océan Indien
Introduction et buts : OP et CA sont des insecticides, pesticides et des agents de guerre chimique à haute toxicité humaine, surtout dans les pays en développement (accumulation d’acétylcholine par inhibition des acétylcholinestérases). A La Réunion, OP
et CA sont utilisés dans la culture de la canne à sucre.
Matériels et méthodes : patients admis pour intoxication volontaire de 1989 à 1999. Recueil: âge, sexe, produit utilisé, indice de
gravité simplifié (IGS), score de Glasgow (état de conscience), signes cliniques (myosis, fasciculations, hypersalivation) et paracliniques (effondrement des cholinestérases plasmatiques), ventilation mécanique (VM), durée de séjour.
Résultats : 96 patients, 94 suicides et 2 tentatives de meurtres. Age 37,5 ± 14,1 (17-81 ans), sex ratio 4,4. Origine rurale 86 %, 2
pics saisonniers : juillet-août et octobre-décembre (culture de la canne). OP (43 %), CA (57 %). Signes muscariniques (89 %), plus
marqués pour CA (97,4 %) que pour OP (82%) (p = 0,038), signes cardiaques (58 %), altération de conscience (41 %), convulsions (35.4 %). Cholinestérases abaissées (94 %), significativement plus basses chez les décèdés et les patients sous VM. Alcoolémie positive (38%), valeur moyenne 1,8g/L (0,2-7). Traitement: VM 74 patients (83%) pendant 4 ±4 j (1-23), atropine (61%),
pralidoxime (60%). Durée de séjour en réanimation: 4,35±3,4 jours (1-24). Décès 27 %, sans différence entre OP et CA. Sur les
24 patients ayant présenté un arrêt cardiaque à domicile (CA 66 %, OP 33 %) et réanimés, décès 66 %, coma végétatif: 4 des 8
survivants.
Discussion : majorité d’intoxications volontaires, absence d’exposition volontaire professionnelle, forte prédominance masculine
jeune (agriculteurs). Incidence annuelle à La Réunion : 49/million (Sri Lanka 555/million).
Conclusions : problème réunionnais et mondial de santé publique dans les pays à vocation agricole. Nécessité d’adopter des
mesures préventives dans les zones rurales. Nécessité de réduire la toxicité des OP et CA. Bonne valeur pronostique de l’IGS, du
score de Glasgow, des cholinestérases plasmatiques.
Efficacité clinique chez la souris du bleu de méthyléne
sur l’encéphalopathie aiguë fatale due à l’intoxication
par le fisanier (Blighia sapida).
Dk 38
H. Barennes, I. Valea & N. Nagot
Unité de vaccinologie et de recherche opérationnelle, Centre Muraz,BP 153,Bobo-Dioulasso, Burkina-Faso.
Tél.:226 97 44 29 ou 970 102. Fax :226 97 16 22 ou 970 177 ou 970 457.E-mail : [email protected], [email protected]
Blighia sapida, fisan, intoxication, encéphalopathie, Burkina Faso, Afrique intetropicale
L
’ingestion de fruits non mûrs de fisanier Blighia sapida (Sapindacées) est responsable d’épidémie d’encéphalopathie aiguë
fatale (Jamaïcan Vomiting Sickness) chez les enfants en âge préscolaire dont la dernière a été décrite par l’équipe “Epidémiologie d’intervention” du Centre Muraz en 1998. Des cas ont été aussi décrits dans la sous-région sahélienne (Côte d’Ivoire, Togo,
Bénin) et tout récemment des épidémies ont eu lieu en Haïti, Surinam et Guyane Française. Néanmoins, il s’agit d’une intoxication généralement méconnue en Afrique de l’Ouest où l’arbre est pourtant abondant dans les villes ou en milieu rural. L’hypoglycine A, toxine naturelle présente dans le fruit immature à des concentrations cent fois plus élevées que dans le fruit mûr,
entraîne le blocage de la β-oxydation des acides gras dans la mitochondrie. Actuellement, aucun traitement antidotique n’est efficace et les décès surviennent en 24-48 heures. Le bleu de méthylène (BM) est actif sur l’encéphalopathie provoquée par l’ifosfamide, l’acidurie glutarique congénitale type II dont le mécanisme physiopathologique serait voisin. Ce travail vise à tester l’efficacité
du bleu de méthylène sur des souris intoxiquées par un extrait hydro-alcoolique de fisanier.
Santé et urbanisation en Afrique
41
Réalisé dans l’Unité d’épidémiologie d’intervention du Centre Muraz de juillet à décembre 2000, ce travail s’est déroulé en plusieurs étapes successives :
- déterminer la dose léthale 100 % chez des lots de souris de laboratoires à partir de l’extrait,
- déterminer la dose efficace en utilisant des doses progressivement croissantes (essais cliniques versus lots témoins),
- déterminer le délai d’intervention et l’intérêt de traitements associés.
Les critères d’efficacité ont été les suivants :
- mortalité cumulée des animaux au bout de 72 heures,
- glycémies des animaux dans chaque lot 24 heures après intoxication,
- température des animaux dans chaque lot 24 heures après intoxication,
- mesures pondérales au bout de 14 jours,
- mortalité à long terme (supérieure à 14 jours).
Résultats : Les effets toxiques sont observés à partir d’une dose d’extrait de 1,5 g/kg, la dose léthale 100 % est de 2,5 mg/kg, la
dose létale 0% est de 1g/kg. Aucune mortalité n’est observée à partir d’une administration dans les 3heures de 8 mg/kg de BM.
Cependant la mortalité à long terme demeure supérieure à celle des témoins, suggérant le rôle de lésions chroniques. Le délai d’administration modifie considérablement le pronostic: le temps total de survie des souris est augmenté pour des délais courts d’administration de moins de 2 heures et chute brutalement à partir d’un délai de 4 heures. L’utilisation concomitante précoce de sérum
glucosé améliore le pronostic significativement.
Au total, les premiers résultats indiquent une efficacité du BM, à doses élevées, dépendant de la précocité du traitement. Les
autres résultats encore en cours d’analyse permettront d’affiner les conclusions et d’envisager leurs applications à l’homme.
Conduites addictives toxiques - toxicomanies
42
INFECTIONS PAR LE VIH ET
HÉPATITES VIRALES B & C
(session 6)
Exposé introductif
Quelle prise en charge proposer en Afrique subsaharienne
pour les sujets porteurs du virus de l’immunodéficience humaine
présentant une hépatite chronique à virus B ou C ?
Dk 94
F. Klotz
HIA Clermont Tonnerre, Rue du colonel Fonferrier, BP 41,29240 Brest Naval, France.
Tél.:33 (0)2 98 43 70 00.E-mail : [email protected], [email protected]
VIH, virus de l’hépatite B, virus de l’hépatite C, lamivudine, interferon, ribavirine
S
i cette question a des réponses claires dans les pays où les soins sont pris en charge par la collectivité ou l’assurance maladie, il
n’en est pas de même en Afrique subsaharienne où cette interrogation relève du défi.
La séroprévalence de portage du VIH se présente de manière hétérogène sur le continent noir, variant selon les pays de 1% de la
population (Mauritanie, Sénégal) à plus de 10 % (Ruanda, Burundi, Kenya).
La richesse de la pathologie virale en Afrique subsaharienne retrouve un portage chronique du virus de l’hépatite B (VHB) avec
une prévalence de 8 à 15% de la population de manière assez uniforme, alors que le portage du virus de l’hépatite C (VHC) réalise une véritable mosaïque de prévalence variant de moins de 1 % à plus de 10 % selon les pays. La connaissance de l’évolution
cirrhogène des hépatites virales chroniques et leur potentiel carcinogène incite à tenter d’enrayer cette évolution; 10% des infectés par le VHB évoluent vers une hépatite chronique et sont candidats à la séquence “hépatite-cirrhose-cancer”. Cela concerne
plus de 80% des infectés par le VHC. La coinfection ou la surinfection VIH-VHB ou VHC est donc fréquente dans ces régions,
les modes de transmission étant croisés.
Chez un sujet dont l’immunodépression acquise est bien contrôlée par la trithérapie antirétrovirale, il est impératif d’envisager la
nécessité ou non de traiter une hépatite virale chronique associée qui pourrait obérer le pronostic. En effet l’immunodépression
stimule la réplication des VHB et VHC. L’hépatotoxicité des antirétroviraux peut aggraver l’hépatite chronique. Le traitement d’une
hépatite virale chronique ne peut être envisagé que si une thérapeutique antirétrovirale est possible et uniquement après ponction
biopsie hépatique permettant d’évaluer le score histologique de l’atteinte hépatique.
En ce qui concerne le VHB, il semble que la lamivudine soit actuellement le traitement de choix, car elle peut faire partie de la trithérapie antirétrovirale. Elle inhibe l’activité transcriptase inverse de l’ADN polymérase du VHB à la dose de 300 mg/j (cp à 100 mg).
L’ADN devient indétectable au bout d’un mois et le score histologique est significativement amélioré à 12 mois. Les inconvénients
en sont la reprise de la réplication à l’arrêt du traitement chez les sujets n’ayant pas eu de séroconversion “e” et la survenue de
mutations phénotypiques YMDD du génome du VHB de l’ordre de 20% par an. L’obstacle majeur en est le prix: 60 FF par jour,
soit 32 820 FF pour 18 mois de traitement !
En ce qui concerne le VHC, la coinfection par le VIH augmente la virémie C d’un facteur 2 à 5 et la transmission maternofoetale
de manière significative. L’hépatite chronique peut être aggravée par cette coinfection par un mécanisme de fibrose cholestasiante.
Les antirétroviraux semblent avoir peu d’action sur le VHC, mais conjuguent leur hépatotoxicité aux méfaits de l’infection par
le VHC. Le traitement associant Interféron alpha et ribavirine est le choix à faire en sachant que la ribavirine peut interférer avec
le métabolisme de certains antirétroviraux (zidovudine, stavudine), impliquant la surveillance de la charge virale VIH. l’optimisation thérapeutique par l’association Peg-Interféron une fois par semaine (1 à 1,5 µg/kg) et ribavirine 1 000 mg/j pendant six mois,
peut apporter une négativation prolongée de la réplication virale chez plus de 60 % des malades. Le prix d’un traitement de six
mois dépasse 80 000 FF !
Le problème financier est donc inextricable dans la quasi totalité des cas. Si l’accessibilité aux antirétroviraux devient possible en
Afrique subsaharienne grâce aux médicaments génériques, qu’en sera-t-il des traitements contre les virus des hépatites?Il n’y a
pas de solution curative réaliste dans ce contexte. Il faut imposer le vaccin contre le VHB dans le PEV pour les générations futures
et améliorer l’hygiène générale pour diminuer le nombre de malades bloqués dans cette impasse !
Santé et urbanisation en Afrique
43
Le VIH à Mayotte.
Dk 35
M. C. Receveur, X. Coulaud, R. Ali, P. H. Verschelde, P. Receveur ,
T. H. Benoit-Cattin & M. E. Pettinelli
CH de Mayotte, 97600 Mamoudzou,Mayotte. Fax :33 (0)2 69 61 04 63.E-mail :RECEVEURFAMILLE2wanadoo.fr
VIH, sida, épidémiologie, Mayotte, Océan Indien
Introduction : Mayotte est une île, officiellement de 150000 habitants, située dans le golfe du Mozambique. Elle compte en fait
probablement 200000 habitants car les personnes en situation irrégulière y sont très nombreuses, notamment en provenance de
l’autre île des Comores la plus proche, Anjouan. Il n’existe aucune donnée sur la séroprévalence du VIH à Mayotte qui est une
collectivité départementale française. Aussi nous a-t-il semblé intéressant de faire part des chiffres qui ont pu être recueillis dans
notre service où, a priori, sont adressés tous les cas de séropositivité chez des adultes de l’île, par décision des autorités sanitaires
locales.
Matériel et méthodes : le seul cas où le dépistage est proposé de façon systématique est celui du suivi de grossesse, et ce depuis
1994: 70 % à 80 % des femmes à qui cela est proposé acceptent le dépistage. Le nombre annuel d’accouchements est de 6000 en
moyenne sur les dernières années. Quand un cas de séropositivité du VIH est détecté, une sérologie est systématiquement proposée au conjoint et aux enfants.
La situation épidémiologique ne semble pas prendre d’ampleur au fil des années, alors que le nombre de dépistages augmente sensiblement: 8675 tests effectués en 1998, 9142 en 1999, 12085 en 2000. Tous les cas de séropositivité actuellement suivis dans le
service ont été recensés, et analysés, à l’exclusion des patients perdus de vue depuis plus de deux ans ou des décès. Ceux-ci ont
été au nombre de 8 depuis le début du dépistage à Mayotte en 1990. Ils avaient tous été diagnostiqués au stade sida et évacués sur
La Réunion ou la métropole où ils sont morts, pour la plupart en 1991, 1992. Cela fait plusieurs années qu’il n’y a pas eu de décès,
ni d’évacuation sanitaire pour cas de sida sur l’île, à l’exception d’une seule pour syndrome d’activation macrophagique.
Quarante-huit patients sont actuellement suivis, dont 20 hommes et 28 femmes. La moyenne d’âge est de 34 ans. Les sujets sont
d’origine comorienne (Mayotte ou autre île) dans 38 cas, et originaires de métropole dans 9 cas. La contamination est hétérosexuelle
dans la très grande majorité des cas, soit 42. Elle est liée à une toxicomanie intraveineuse dans un cas, liée à l’homosexualité dans
deux cas, professionnelle dans un cas, inconnue dans deux cas. Il n’y a pas de double porteur du virus de l’hépatite B et du VIH ;
par contre, on enregistre deux cas de double contamination par VHC/VIH.
42 patients sont au stade A, 1 au stade B, et 5 au stade C.
Discussion : l’endémie semble avoir débuté ici dans le début des années 1990, parmi le contingent militaire qui fréquentait quelques
prostituées de l’époque. Actuellement, la transmission toujours majoritairement hétérosexuelle traduit une transmission du type
du tout proche continent africain. La polygamie, officielle ou officieuse, joue ici un rôle majeur. Les femmes qui ont été dépistées en cours de grossesse ont toutes bénéficié d’une mise sous zidovudine, ou du maintien de leur thérapeutique antérieure. Le
suivi et la thérapeutique sont accessibles et gratuits à Mayotte, avec cependant des délais particulièrement longs à la réception de
certains examens complémentaires, et également des délais plus longs qu’en métropole quand il y a nécessité de procédures particulières (médicaments sous ATU : autorisation temporaire d’utilisation). Depuis que le dépistage est systématiquement proposé en cours de grossesse, la situation épidémiologique semble à peu près stable au fil des années. Par contre, on peut noter qu’il
n’existe pas de centre anonyme de dépistage à Mayotte. Par ailleurs, signalons que les cas pédiatriques sont restés très peu nombreux à ce jour: ils sont actuellement à Mayotte exactement au nombre de deux: un enfant de 12 ans et un autre de 5 ans. Un troisième a déménagé sur La Réunion et un très jeune bébé est décédé rapidement après la naissance.
Infections par le VIH et hépatites virales B & C
44
La force de l’argument épidémiologique dans le diagnostic
du VIH/sida appliquée aux donneurs de sang.
Dk 65
K. Kaba et coll. du Centre national de transfusion sanguine de Guinée-Conakr
y.
Centre national de transfusion sanguine, B.P. 3820,Conakry, Guinée. E-mail : [email protected]
Introduction : Il est important de faire des efforts d’analyse pour établir des relations mathématiques entre la certitude qu’un
donneur a été dépisté séropositif VIH par le test ELISA et un nouvel argument pouvant changer la probabilité de l’infection par
le VIH chez un donneur positif. De 1995 à 1998, 6401 donneurs bénévoles de sang ont été testés systématiquement pour le VIH
avec la méthode Abbot/EIA HIV1/2 3e Génération plus.
Ce travail a pour but d’évaluer, dans un contexte épidémiologique de séroprévalence de 2 % de VIH, la validité des résultats du
test Abbot/EIA HIV1/2.
Matériel et méthodes : La sensibilité et la spécificité initiales de Abbot/EIA sont de 99 % et 98 %, respectivement. Les paramètres
épidémiologiques suivants ont fait l’objet d’analyses et d’interprétation : La valeur prédictive positive (VP+) d’un argument positif ou la probabilité d’avoir la maladie lorsque le test est positif (théorème de BAYES) ; la valeur prédictive négative (VP-) d’un
argument négatif ou la probabilité d’être sain lorsque le test est négatif (théorème de BAYES) ;
- donneurs séropositifs = population x taux de prévalence initiale observée
- donneurs séronégatifs = population x (1-taux de prévalence initiale observée)
- nombre de donneurs Faux négatifs (FN) = 1-sensibilité (0,99) du test Abbot/EIA
- nombre de donneurs Faux positifs (FP) = 1-spécificité (0,98) du test Abbot/EIA
Résultats
VIH (+)
tests Abbot HIV (+)
128
(VP)
test Abbot HIV (-)
1
(FN)
99 %
2%
VIH (-)
125
(FP)
1%
98 %
6147
(VN)
VP = vrais positifs; FP = faux positifs; FN = faux négatifs ; VN = vrais négatifs
Discussion des résultats et conclusion : Sur dix donneurs reconnus comme séropositifs au test Abbot EIA, cinq donneurs
peuvent être rassurés d’être séronégatifs. Par contre, le test classe correctement les donneurs séronégatifs (VN). Le nombre de
donneurs FP élevé est attribuable à la “basse prévalence” du VIH en Guinée et dans la population des donneurs. On ne peut
pas avoir la quasi certitude à 50 % que tous les donneurs présentant un test positif à Abbot EIA sont réellement contaminés
par le VIH.
Santé et urbanisation en Afrique
45
Quel rôle pathologique pour le virus de l’hépatite C (VHC)
au Gabon? Expérience du service de médecine interne
du centre hospitalier de Libreville.
Dk 17
J. L. Per ret (1), J. B. Moussavou-Kombila (2), E. Delaporte (3), J. R. Nzenze (2),
L. F. Pemba (1), J. B. Boguikouma (1) & B. Larouze (4)
(1) Hôpital principal,Av Nelson Mandela,BP 3006,Dakar, Sénégal.Tél.:221 839 50 15,fax :221 839 50 88.E-mail : [email protected]
(2) Centre Hospitalier, Libreville, Gabon.
(3) IRD, Montpellier, France.
(4) Institut de Médecine et d’Epidémiologie Africaine, Paris, France.
VHC, hépatopathie chronique, diabète, lymphome, Libreville, Gabon, Afrique intertropicale
L
e VHC est particulièrement répandu dans la population générale au Gabon avec des séroprévalences croissantes selon l’âge,
pouvant atteindre 30 % au delà de 50 ans. En dehors de son implication bien connue dans les hépatopathies chroniques, ce
virus a pu aussi être associé au diabète et aux lymphomes malins non hodgkiniens dans certaines séries. Toutes ces affections
étant en bonne place dans le recrutement de médecine interne du centre hospitalier de Libreville, une détection d’anticorps
anti–VHC a été réalisée chez les patients consentants d’un échantillonnage constitué de 1990 à 1998. Des comparaisons de sousgroupes pathologiques spécifiques avec des groupes de témoins synchrones analogues en sexe et âge ont permis d’établir que :
1) Il existait une relation entre l’infection par le VHC et la présence d’une cirrhose décompensée ou d’un cancer primitif du foie
mais seulement chez les sujets âgés de plus de 45 ans, le VHB intervenant de manière prédominante chez les plus jeunes.
2) Il n’y avait pas de relation entre VHC et diabète.
3) Il n’y avait pas de relation entre la détection d’anticorps anti-VHC et les syndromes lymphoprolifératifs malins de type
B.Cependant, ces derniers étaient associés à la présence de combinaisons de marqueurs incluant les anticorps anti-VHC au côté
d’anticorps anti-VIH, anti-HTLV-I ou d’Ag HBs. Alors que la séroprévalence du VHC est de l’ordre de 20% chez les hospitalisés en médecine interne au Gabon, la part de pathologies qu’on peut lui attribuer paraît faible. Dans un contexte où les prévalences du VHB, de l’HTLV-I et du VIH sont elles aussi élevées, ces virus doivent être pris en compte dans toute étude concernant
le VHC.
Intérêt de la recherche des anticorps anti-Bartonella
chez les patients en milieu urbain.
Dk 13
G. Bigaignon, L. Boon-Falleur & M. Delmee
Unité de micrologie, Cliniques universitaires St Luc,10 av. Hippocrate, B 1200 Bruxelles, Belgique.
Tél.:32 27 64 17 50. Fax :32 27 64 93 10.E-mail :[email protected]
Bartonella henselae, Bartonella quintana, chat, ectoparasite, VIH
La “maladie des griffes de chat”, décrite en 1950 par Robert DEBRÉ, est une entité clinique en rapport avec un nouvel agent infectieux, décrit en 1992 comme Rochalimaea, puis Bartonella henselae. La papule érythémateuse après griffure par un chat peut se
compliquer, en 1 à 4 semaines, par une ou plusieurs adénopathies régionales. Comme Bartonella henselae fut aussi isolée de chats
domestiques de patients présentant une angiomatose bacillaire, le spectre des atteintes cliniques chez l’homme (surtout les immunodéprimés, les alcooliques et les patients porteurs du virus VIH) s’est élargi à des septicémies, des endocardites, des encéphalites,
une atteinte oculo-glandulaire de PARINAUD, une péliose hépatique et une rétinite stellaire de Leber.
Une autre bartonellose à Bartonella quintana peut aussi être cause de septicémie et d’endocardite, surtout chez le patient sans domicile fixe, se présentant fiévreux au service des urgences et couvert d’ectoparasites. Bartonella henselae ou quintana peut de fait être
retrouvée dans la puce du chien et celle du chat, dans le pou du corps, le pou de la tête et le morpion, ainsi que dans le sarcopte
de la gale.
Les lames IF de Bartonella henselae et quintana (MRL, Cypress, États-Unis) sont d’appoint pour dépister les infections récentes
et évolutives: au laboratoire de sérologie des cliniques universitaires Saint Luc à Bruxelles (centre national de référence pour les
infections à Bartonella, selon l’Institut d’hygiène et d’épidémiologie), 4 540 sérums de toutes les provinces de Belgique furent testés en 6 ans et demi, avec un taux annuel d’infection oscillant entre 0,69 et 1,63 par 100000 résidents, une nette prédominance en
milieu pédiatrique (surtout les garçons) et une prévalence plus élevée dans les zones urbaines que rurales.
Infections par le VIH et hépatites virales B & C
46
La leucémie-lymphome à cellules T de l’adulte liée au virus HTLV1.
A propos de 2 observations de forme aiguë et 2 observations
de forme lymphomateuse à l’hôpital principal de Dakar.
Dk 76
P. S. Mbaye (1), S. B. Gning (1), K. Ba-Fall (1), P. Camara (1),
B. Ndoye (3), F. Talarmin (1) & B. Wade (1)
(1) Service de médecine interne, Hôpital principal,BP3006,Dakar, Sénégal.Tél.:221 839 58 08. Fax :221 839 50 88.E-mail :[email protected]
(2) Service de médecine interne, Hôpital Abass NDAO, Dakar, Sénégal.
(3) Service de biologie, Hôpital principal,BP3006,Dakar, Sénégal.
L
e virus HTLV1 est un rétrovirus qui sévit à l’état endémique en Afrique. Il est responsable de la paraparésie spastique tropicale (PST) et de la leucémie-lymphome à cellules T de l’adulte (ATL). Peu de cas d’ATL ont été décrits en Afrique, contrairement au Japon et aux Caraïbes où 700 nouveaux cas sont décrits par an. Nous rapportons quatre observations d’ATL. Les deux
formes aigües sont caractérisées par des manifestations leucémiques sanguines, des lésions tumorales ganglionnaires et une hypercalcémie. Les deux formes lymphomateuses sont caractérisées par des polyadénopathies périphériques et profondes; une hépatomégalie et une splénomégalie chez l’un des malades, une hypercalcémie et des infections mycosiques (candidose oesophagienne
et infection cutanée due à Exophiala jeanselmei) chez le second. La sérologie rétrovirale était positive pour le HTLV1 chez les quatre
malades. Deux malades sont décédés malgré une chimiothérapie à base de (cyclophosphamide + doxorubicine + vincristine + prednisone) et le troisième au cours d’un état septicémique. Le pronostic est gravissime dans ces formes aiguës et lymphomateuses d’ATL
avec une moyenne de survie respective de 6 et 10 mois. Le traitement est décevant.
La relation entre la transmissibilité et la durée des infections
par les virus de l’immuno-déficience humaine et des hépatites B
et C relève d’un système darwinien.
Dk 97
G. Charmot
Institut de médecine et d’épidémiologie africaines (IMEA),CHU Bichat-Claude Bernard,46 rue Henri Huchard,75018 Paris, France.
T
out être vivant est programmé pour se multiplier, et donc pour accroître son territoire malgré les barrières à franchir et les
contraintes à surmonter. Ainsi, la dissémination et la perpétuation d’un agent infectieux dépendent de sa capacité à infecter
d’autres hôtes. La transmissibilité est donc un des facteurs de l’adaptation d’un pathogène à une espèce-hôte, en particulier dans
le cas du franchissement d’une barrière d’espèce. Par exemple, les Hantavirus ne sont pas, actuellement, adaptés à une transmission inter-humaine. En d’autres termes, la capacité d’infecter un nouvel hôte compatible est un des éléments du succès reproductif
d’un pathogène ou d’un parasite.
L’observation clinique montre que, d’une manière générale, une infection peu transmissible persistera plus ou moins longtemps,
ce qui augmente ses chances de dissémination. À l’inverse, une forte contagiosité sera compatible avec une forte immunogénicité
et une brève durée de l’infection, comme pour la rougeole par exemple. Un aspect particulier est l’établissement d’une latence persistante, comme dans le cas des Herpesvirus ou du bacille de KOCH. Une immunité stérilisante serait sans doute trop coûteuse.
Ces relations entre transmissibilité et durée de l’infection, ou plus précisément de sa phase contaminante sont certainement l’aboutissement d’une sélection darwinienne. Les trois viroses de cette table ronde illustrent ce propos.
Le virus de l’immuno-déficience humaine
Il est admis que le VIH-1 provient d’un rétro-virus du chimpanzé, le SIVcpz, dont le passage chez l’homme a été une réussite remarquable: le virus simien n’atteint que quelques-uns des 150000 chimpanzés dispersés par petits groupes dans la forêt équatoriale,
alors que le VIH a un réservoir de 36millions d’individus, dont les 2/3 dans l’Afrique sub-saharienne. Au Sénégal, fort heureusement, la prévalence reste faible et stable.
Le groupe M du VIH-1, responsable de la pandémie, est caractérisé par un taux de réplication élevé (1 à 10 milliards de virions
produits et détruits chaque jour), une variabilité extrême tant chez l’individu infecté que d’un individu à l’autre, et une transmissibilité relativement faible. Dans les conditions naturelles, celle-ci est de l’ordre de 0,002 par coït hétérosexuel, mais de 35 % de
la mère à l’enfant. Ces taux sont compensés par la quasi-latence de l’infection pendant 5 à 8 ans, ce qui permet l’extension des contaminations. Seuls les clones capables de cette persistance, c’est-à-dire d’échapper aux défenses immunitaires, sont ainsi transmis et
sélectionnés. Outre la variabilité, le VIH a acquis et conservé la propriété de moduler la réponse de l’hôte en sa faveur.
Santé et urbanisation en Afrique
47
Le dernier ancêtre commun des 10 sous-types et des nombreux variants du groupe M serait apparu vers 1930, étant entendu que
d’autres passages du SIVcpz à l’homme avaient pu se terminer en impasse. Apparemment, l’épidémisation n’a commencé qu’à partir des décennies 1950-1960. Parmi les facteurs déclenchants de cette émergence, on vient de mettre en cause le rôle, qui serait primordial, de seringues mal stérilisées (MARX P. Philos Trans Biol Sc,2001, 356, 911-920). Le SIVcpz n’est pas adapté à la transmission
inter-humaine. Mais des passages répétés par la seringue auraient permis l’évolution d’une souche simienne partiellement adaptée à l’homme vers le VIH, grâce à plusieurs mutations cumulatives. La même hypothèse peut s’appliquer au VIH-2.
La comparaison des VIH avec le HTLV-1 est intéressante sur le plan de l’évolution et de l’adaptation. Ce rétro-virus a dû apparaître chez les Homo sapiens du paléolithique il y a au moins 40000 ans. Très peu transmissible, il persiste toute la vie sous forme
de provirus intégré dans l’ADN de lymphocytes T avec une réplication faible ou nulle. Parfaitement toléré dans la quasi-totalité
des cas, il est très stable et ne montre qu’une variabilité géographique mineure. Cette adaptation presque parfaite du HTLV-1 à
son hôte a dû s’amorcer lors de la différentiation entre onco- et lenti-virus, pour aboutir à une évolution stabilisante.
Le virus de l’hépatite C
Six virus peuvent se développer dans l’hépatocyte, avec des récepteurs de membrane, des modalités évolutives, et des aspects épidémiologiques propres à chacun d’eux.
Le VHC, de la famille des Flaviviridae , infecte environ 170millions de personnes, avec une prévalence de 2 % - et parfois plus dans les zones de forte endémicité d’Afrique ou d’Asie.
Également très variable, avec 6 génotypes et plus de 50 sous-types, il offre un bon exemple de la relation nécessaire entre une faible
contagiosité et une longue persistance.
En effet, toujours dans les conditions naturelles, le taux de transmission est très faible, qu’elle soit sexuelle, familiale, ou mèreenfant. Par contre, l’évolution de cette hépatite se fait vers la chronicité dans 80% des cas, grâce à la variabilité du VHC et au fait
qu’il peut moduler la réponse immunitaire de l’hôte. On conçoit que les clones les plus aptes à donner une infection chronique
seront préférentiellement transmis.
Sans l’apparition des infections par la seringue (en particulier des toxicomanes) ou les produits sanguins, elles-mêmes facilitées
par la chronicité, la pandémie VHC n’aurait pas connu son extension actuelle. Un exemple frappant est celui des traitements
anti-bilharziens par voie IV pratiqués en Egypte à partir de 1960, et qui seraient responsables d’une prévalence allant jusqu’à 20 %.
On retrouve là un des nombreux exemples de l’utilisation inadéquate d’un progrès technique.
L’hépatite A, très immunogène, autrefois considérée comme une infection presque inévitable de l’enfant, offre un exemple opposé.
Sa grande contagiosité est compatible avec le caractère aigu de l’affection et la brève durée de l’éliminaton fécale du VHA, très
résistant dans le milieu extérieur.
Le virus de l’hépatite B
Cet hepadnavirus, à ADN, est très répandu dans le monde entier. Son adaptation à l’homme est intermédiaire entre celles du VHC
et du VIH dans les deux domaines de la transmissibilité et des modalités évolutives de l’hépatite. Comme pour le VHC et le VIH,
les deux modes d’acquisition de l’infection sont sexuelles et périnatales, surtout dans les pays pauvres pour cette dernière. Le VHB
se transmet beaucoup plus aisément que le VHC, le VIH étant dans une position intermédiaire. A cette contagiosité plus forte
correspond une évolution chronique dans seulement 5 à 10 % des cas. Les contaminations parentérales, nosocomiales en particulier, sont particulièrement fréquentes et jouent un rôle considérable dans l’extension de cette hépatite, comme pour l’hépatite
C. Elles en modifient l’épidémiologie naturelle.
Conclusions
Dans les maladies à transmission interhumaine, il s’établit une relation entre d’une part, la transmissibilité, ou plutôt la facilité de
trouver un nouvel hôte, et d’autre part, la durée de l’infection. Cette interaction tend à se stabiliser vers un état équilibré que l’action de l’homme peut modifier. Les deux situations extrêmes, transmissibilité forte et brève durée, et inversement, mettent en jeu
des mécanismes complexes, sélectionnés au cours de l’évolution. Ces données s’appliquent aux trois virus VIH, VHC et VHB et
illustrent une phrase de KUPIEC et SONIGO dans leur ouvrage Ni Dieu ni gène: “Le virus doit être compris selon la logique qui le
guide, celle de l’évolution”.
Infections par le VIH et hépatites virales B & C
48
TABLE-RONDE
S YNTHÈSE ET RECOMMANDATIONS
Santé urbaine et coopération décentralisée :
le Projet Nantes-Rufisque (axe santé).
Dk 39
M. Marjolet (1, 5), Y.C. Lakh (2), M. Blanche (3), J. Houdebine (3),
C. Misse (4) & J. J. Derrien (5)
(1) Université de Nantes, Faculté de médecine, Laboratoire de parasitologie et pathologie exotique, 1 rue Gaston Veil,BP 53508,44035 Nantes cedex,
France.
Tél.:33 (0)2 40 41 28 42. Fax :33 (0)2 40 41 28 47.E-mail :[email protected]
(2) Hopital Youssou Mbargane Diop, Rufisque, Sénégal.
(3) Groupement des sapeurs-pompiers, Centre de secours Gouzé,Nantes, France.
(4) Centre Hospitalier Régional de Nantes, Relations internationales, France.
(5) Relations internationales, Ville de Nantes, France.
coopération décentralisée, chaîne de soins, organisation, formation,
Rufisque, Nantes, Sénégal, France, Afrique intertropicale, Europe méridionale
E
n 1992, sur le principe des lois de coopération décentralisée, les maires des villes de Nantes et Rufisque signaient un pacte
d’amitié et de coopération liant les 2 collectivités : un des domaines prioritaires d’action concernait la santé.
D’une logique d’action sectorielle au départ, cette coopération est passée aujourd’hui à une démarche d’intervention territorialisée plurisectorielle programmée d’un commun accord par périodes de 3 ans : les villes en sont les éléments pilotes.
La ville de Rufisque doit faire face depuis 1996 à une accélération du processus de décentralisation au Sénégal. Confrontée à une
croissance urbaine exponentielle, elle souffre à proximité de Dakar d’une distorsion entre ses besoins en matière d’assainissement,
d’habitat, de santé d’éducation, de gestion, de planification et ses moyens de gestion financiers et humains.
Le projet Santé se décline en plusieurs phases réalisées dans le temps: d’un microprojet de départ on est en phase de réalisation
d’un projet global urbain de santé.
1- Santé communautaire et éducation nutritionnelle avec la collaboration de l’ONG Enda et des services techniques locaux et l’appui méthodologique de l’IRD - Hann (ex-Orstom) : formation de “relayeuses de santé” et “case de la mère nourricière”,
2- Secours à personnes, incendie et secours nautique avec le partenariat du groupement départemental des sapeurs pompiers de
Loire-Atlantique en liaison avec le Groupement national des sapeurs pompiers du Sénégal: étude des risques liés à la géographie
et au contexte urbain de Rufisque, mise en place d’un centre de secours à Rufisque (formation incendie, commandement, soutien matériel : véhicules spécifiques adaptés au contexte local, formation en secourisme et sauvetage aquatique etc…),
3- Centre hospitalier avec l’appui du CHRU de Nantes, services administratifs, gestion et organisation, services d’urgence, matériels divers, stages d’étudiants hospitaliers,
4- Ecole et santé: projet en cours en lien avec l’axe éducation particulièrement bien développé avec l’aide des enseignants, services académiques et associations : un projet pilote “santé scolaire” autour de 4 écoles est lancé depuis 2001,
5- Accès aux soins : mise en place de “mutuelles” (en réflexion avec le partenariat des mutuelles de Loire-Atlantique qui ont
développé par ailleurs un programme de ce type en Guinée.)
Santé et urbanisation en Afrique
49
B U L L E T I N
DE LA
S O C I É T É
DE
PATHOLOGIE
E X OT I QUE
RECOMMANDATIONS
AUX AUTEURS
T
out article adressé pour publication à la revue est
e n registré et soumis pour avis à deux lecteurs
spécialisés.
Il est indispensable de préciser les coordonnées complètes
du correspondant (téléphone, fax, E-mail éventuellement) et de rappeler le numéro d'enregistrement de l'article dans toute correspondance ultérieure.
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Tirés à part
I
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25 : 200 F - 50 : 225 F - 100 : 240 F
• de 5 à 8 pages composées :
25 : 330 F - 50 : 350 F - 100 : 370 F
* modèle de bibliographie :
• Articles de revue :
1. COLUZZI M, SABATINI A, PETRARCA V & DI DECO MA - Chromosomal differentiation and adaptation to human environments in the Anopheles
gambiae complex. Trans R Soc Trop Med Hyg, 1979, 73 , 483-497.
• Thèses, livres, congrès et rapports
(titre en italique) :
2. BARBIE Y & SALES P - Rapport sur les sondages paludométriques effectués dans la région de Zinder du 16 au 20 octobre 1962. Rapport n° 1796,
OCCGE, Bobo-Dioulasso, 1962.
• Articles de livres (titre de l’ouvrage en italique) :
3. NELSON GS - Human behaviour and the epidemiology of helminth infections: cultural practices and microepidemiology. In: BARNARD CJ & BEHNKE
JM (Eds), Parasitism and Host Behaviour. Taylor & Francis, Londres, 1990, pp. 234-263.
Pour plusieurs références du même auteur, l’ordre alphabétique des auteurs suivants entre en compte, puis la date de publication.
NB : Veuillez éviter les points après initiales et abréviations. Les publications de l’OMS ne doivent pas être placées à WHO, mais à OMS.
CONFÉRENCES HISTORIQUES
Le centenaire de la découverte du virus de la fièvre jaune
et de sa transmission par un moustique (Cuba 1900-1901).
Dk 0
C. Chastel
3 rue Rouget de l’Isle, 29285 Brest, France. Tél. : 33 (0)2 98 45 19 07.E-mail :[email protected]
fièvre jaune urbaine, Aedes aegypti, Carlos FINLAY, Walter REED, 1900-1901, histoire, Cuba, Amérique
T
out au long des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, la fièvre jaune a constitué un fléau habituel des villes américaines. Au tout début
du XXe siècle, une découverte capitale a été réalisée à LaHavane, Cuba, avec des conséquences immédiates en médecine tropicale, en santé publique et en virologie. Une mission médicale de l'armée américaine, dirigée par le major Walter REED, a établi
expérimentalement que la fièvre jaune était une maladie virale transmise par un moustique spécifique, Stegomyia fasciata, notre
Aedes aegypti L. L'idée que le vomito negro puisse être transmis par la piqûre d'un moustique n'était pas entièrement nouvelle.
Elle avait été déjà formulée, en 1881, par le médecin cubain Carlos FINLAY qui avait tenté d'en apporter la preuve expérimentale
chez l'homme, mais sans grand succès. La mission américaine établit rapidement deux faits essentiels, ignorés de C. FINLAY et qui
expliquent ses échecs. Pour être capable de transmettre la fièvre jaune, Ae. aegypti: 1- devait piquer un malade dans les trois premiers jours de la maladie (la période de virémie) : 2- ne devenait ensuite capable de transmettre l'infection à un sujet réceptif
qu'après un délai d'environ 12 jours (le temps nécessaire pour que le virus se multiplie chez le moustique). Le rôle vecteur du moustique étant établi, on disposait enfin d'un moyen de lutte efficace contre la fièvre jaune: la destruction d'Ae. aegypti. Appliquée
immédiatement sur le terrain, cette méthode permit d'assainir rapidement Cuba (1901) et l'isthme de Panama (1907).
De la campagne à la ville, un transfert mal vécu.
Dk 71
J. R. de Benoist
3 rue Paul Holle, BP 3155,Dakar, Sénégal.
L
e phénomène de1'exode rural est universel. Il se rencontre en Afrique comme dans les autres continents. Les causes en sont
multiples: attrait des grandes villes, insuffisance de terres agricoles, sécheresse Pendant quelques décennies, au moins dans certaines agglomérations comme celle de Dakar, cet exode a été relativement organisé. Les nouveaux migrants retrouvaient en ville
les gens de leur région et de leur ethnie qui les avaient précédés, Peu à peu, notamment à la suite d'opérations dites d'urbanisation, Ies quartiers aux populations relativement hétérogènes ont été remplacés par des banlieues périphériques, où les nouveaux
arrivants ont été confrontés aux avantages et aux inconvénients de l'anonymat, qui favorise la délinquance, mais laisse l'individu
livré à sa solitude. Les nouveaux citadins n'ont plus de repères. Ils cherchent à se créer un nouvel encadrement qui, suivant les circonstances, peut prendre la forme d'associations de malfaiteurs, d'organisations sportives ou de mouvements religieux. Ce déracinement est aussi à l'origine de nombreux cas de démence.
Santé et urbanisation en Afrique
51
COMMUNICATIONS AFFICHÉES
1. Hétérogénéité des infections placentaires palustres :
comparaison des aspects moléculaires et histologiques.
D. Sarr (1), M. Nyiang (1), Y. Seck (1), L. Marrama (1), A. Tall (1), J. Y. Lehesran (2),
O. Puijalon (3), J. M. Dangou (1) & R. Jambou (1)
Institut Pasteur de Dakar, BP 220,Dakar, Sénégal.
(1) Institut Pasteur de Dakar, BP 220,Dakar, Sénégal.
(2) Unité mère-enfant,IRD Dakar, Sénégal.
(3) Institut Pasteur à Paris, Paris France.
Dk 47
L
a grossesse est une période de la vie favorable à l’infection palustre et le placenta est une cible privilégiée du parasite. Cependant l’étude des populations parasitaires induisant un retard de croissance est très difficile car les parasites recueillis dans le
sang périphérique pendant la grossesse ou à l’accouchement peuvent être différents de ceux résidant dans le placenta. Lors de l’accouchement, ces populations se superposent dans le placenta mais n’induisent peut-être pas les mêmes effets sur la croissance fœtale.
Pour étudier ces différentes populations parasitaires, une enquête a été menée dans la périphérie de Dakar. 70 femmes présentant
un test de détection d’antigène HRPII positif sur le placenta ont été inclus. Trois prélèvements de sang ont été réalisés, chez la
mère, sur le cordon et sur le placenta pour un génotypage (MSA1, MSA2) des parasites. Les placentas ont été fixés et coupés au
cryostat. L’étude histologique des placentas montre des infections très diverses allant de la simple présence d’hémozoine dans les
villosités à celle de parasites en amas dans les espaces intervillositaires. D’autres infections se traduisent par la présence de parasites collés au syncitio-trophoblaste. Les différences génétiques observées pour les parasites de la mère, du placenta et du cordon
seront discutées en relation avec ces aspects histologiques.
2. L’analyse séquentielle, une approche éthique des essais cliniques.
A propos d’un essai de traitement antirechutes par Plasmodium vivax.
S. Ranque, S. Badiaga, J. Delmont, H. Dumon & P . Brouqui
Laboratoire de parasitologie - INSERM U399, Faculté de médecine, 27 boulevard Jean Moulin,13385 Marseille cedex, France. E-mail : [email protected]
Dk 37
essai clinique, analyse séquentielle, test triangulaire, Plasmodium vivax
L
’objectif principal d’un essai clinique de phase II est de décider si un traitement est suffisamment actif pour justifier une évaluation
par un essai de phase III. L’approche classique des essais cliniques et les résultats sont analysés uniquement à la fin de l’essai, après
avoir inclus un nombre de sujets déterminé a priori. L’analyse séquentielle permet, en conservant des risques alpha et bêta spécifiés a
priori, de réaliser des analyses statistiques répétées pendant le déroulement de l’étude et ainsi de décider d’arrêter l’essai aussitôt qu’une
quantité suffisante d’information a été accumulée pour conclure en faveur (ou en défaveur) de l’efficacité du traitement.
Nous présentons un exemple de plan expérimental basé sur l’utilisation d’un test séquentiel : le test triangulaire. L’objectif de cette
étude était de tester si l’azithromycine avait une efficacité suffisante en prévention des rechutes de Plasmodium vivax. Nous
avons planifié une étude séquentielle (avec des risques alpha = 0,05 et bêta = 0,80) visant à détecter soit (a) un taux de rechute < 1 0% ,
témoignant d’une protection cliniquement significative, soit (b) un taux de rechute ≥ 45%, témoignant d’une protection insuffisante. Nous avons inclus cinq sujets dans l’étude. A chaque rechute, nous avons calculé et reporté sur un graphique les statistiques
Z (importance de l’effet) et V (information de FISHER). Sur le graphe, si le point se situait à l’intérieur du triangle, nous poursuivions l’essai, si le point se situait en dehors du triangle (au-dessus de la limite supérieure ou au-dessous de la limite inférieure),
nous arrêtions l’essai. Lorsque le troisième sujet a rechuté, le taux de rechute (0,60; IC95 % [0,15; 0,95]) était significativement
supérieur à la valeur du seuil supérieur de 45 % et nous avons arrêté l’essai. Nous avions alors inclus cinq sujets. Avec une
approche traditionnelle dans les mêmes conditions (alpha = 0,05; bêta =0,20), nous aurions planifié l’inclusion de 23 sujets pour
mettre en évidence une différence entre un nombre de rechutes attendu de 10% parmi les sujets traités et un nombre de rechutes
d’environ 45 % en l’absence de traitement. Dans ce cas, l’analyse séquentielle nous a permis de conclure avec cinq fois moins de
sujet qu’une approche traditionnelle, évitant ainsi de traiter inutilement 18 sujets.
Les méthodes d’analyses séquentielles sont particulièrement satisfaisantes au plan éthique et permettent en règle de réduire le coût
et la duré d’un essai clinique. En raison de leurs qualités, les tests séquentiels mériteraient une plus large diffusion.
3. Distribution des schistosomes et de leurs hôtes intermédiaires au Burkina Faso.
Importances quantitative et qualitative des données
J. N. Poda (1), A. Traoré (2) & K. B. Sondo (1, 2)
(1) IRSS/CNRST, B.P.7047,Ouagadougou,Burkina Faso. Tél.:226 33 40 98. Fax : 226 31 49 38.E-mail : [email protected]
(2) UFR/SDS/Université B.P. 7021 Ouagadougou Burkina Faso.
Dk 63
schistosomose, distribution, Burkina Faso, Afrique intertropicale
L
e Burkina Faso, à travers les travaux des différentes équipes, dont celles de l’OCCGE (Organisation de coordination et de
coopération pour la lutte contre les grandes endémies), dispose d’importantes données sur plusieurs endémies tropicales, en
Communications affichées
52
particulier sur les schistosomoses. Ces travaux ont permis d’établir une carte de distribution des schistosomoses présentant l’importance de l’endémie, première étape de la phase de planification du programme national de lutte.
La collecte des données parasitologiques, qui couvrent la période de 1951 à 2000, a fait appel à toutes les techniques courantes:
pour la schistosomose intestinale, Kato-Katz et MIF; pour la schistosomose urinaire, centrifugation, filtration, sérologie, bandelettes
réactives, macroscopie des urines et échographie de l’arbre urinaire. Toutes les régions sanitaires du pays disposent de villages ayant
fait l’objet d’enquêtes parasitologiques.
En ce qui concerne la distribution des deux parasites de l’homme, Schistosoma haematobium et S. mansoni, les données de prévalence et leur répartition confirment leur endémicité et le caractère focal de la transmission. S. mansoni est localisé dans six
districts sanitaires, particulièrement au sud et à l’ouest, alors que S. haematobium est présent dans tous les districts sanitaires
du pays. La répartition des six espèces d’hôtes intermédiaires identifiées montre que chacune d’elle présente une particularité
dans sa répartition spatiale et temporelle.
La rareté et le caractère temporaire des plans d'eau conduisent à une concentration des activités domestiques et surtout récréatives des enfants autour de ces points d'eau de surface très souvent contaminés. Le phénomène est amplifié par l'accroissement
des contacts homme-eau, dont la fréquence et l'intensité sont elles-mêmes dépendantes des activités liées à l’eau.
4. Variations hématologiques au cours des schistosomoses
au CHU de Donka de Conakry.
K. Kaba (1), M. N’Faly (2), S. Kerfalla (3) et Coll.
(1) Centre national de transfusion sanguine, Conakry, Guinée. E-mail (K.Kaba) : [email protected]
(2) Laboratoire de parasitologie du CHU Donka,Conakry, Guinée.
(3) Etudiant diplomitif de l’Université de Conakry, Guinée.
Dk 66
Introduction : En 1995, 19 295 cas de schistosomoses ont été rapportés par le ministère de la santé de Guinée, dont 15 052 cas dus
à Schistosoma mansoni(78 %) et 4243 cas dus à Schistosoma haematobium (22 %). L’anémie et d’autres perturbations hématologiques compliquent la prise en charge des cas de schistosomoses en milieu hospitalier et plus particulièrement en Guinée.
Ce travail se fixe pour objectifs de déterminer la place des schistosomoses dans la variation de certains paramètres hématologiques
et d’établir une corrélation entre la charge parasitaire et certaines manifestations hématologiques chez les patients.
Matériel et méthodes : Ce travail est une étude descriptive transversale basée sur un seul examen parasitologique par patient. Elle
couvre une période de 24 mois et a porté sur 2 490 patients. L’examen de selles était direct et après enrichissement par la technique
du formol détergent. La méthode de Lucien BRUMPT a été utilisée pour calculer la charge parasitaire. Le culot urinaire fut observé
après centrifugation au microscope optique. La détermination de certains paramètres de mesure des globules rouges et des globules blancs ainsi que le calcul des constantes érythrocytométriques furent effectués chez les patients. L’âge des patient varie de
15 à 58 ans. Des calculs statistiques épidémiologiques nous ont permis d’apprécier nos résultats.
Résultats et discussion : la fréquence des schistosomoses est de 15,01 % en milieu hospitalier. La proportion par sexe des patients
infectés par S. mansoni est significative chez les hommes (χ2 = 5,309; p <0,05; RR = 1,62). Il n’y aurait pas de différence significative par rapport à l’âge ( χ2 = 0,779; p < 0,05). La fréquence de S. haematobium est de 33 % chez les patients hospitalisés, surtout dans le service de maladies infectieuses. Les associations de polyparasitoses avec S. mansoni ont été dominées par l’ankylostome
(23 %) (Ic95% = 9-36,70). 51 % des patients infectés par S. mansoni étaient anémiés et tous les patients infectés par S. haemato bium. 43,80 % des patients infectés par S. mansoni présentaient une hyperleucocytose contre 33 % pour S. haematobium. La charge
parasitaire de S. mansoni variait chez les patients de 500 à 5500 œufs par gramme de selles et de 500 à 2 500 œufs par millilitre d’urine
pour S. haematobium. Plus la charge parasitaire est élevé, plus les paramètres hématologiques sont perturbés. En général, chez
les patients parasités par S. mansoni et/ou S. haematobium, l’anémie était normochrome normocytaire. L’éosinophilie était relative chez la plupart des patients.
5. Hypertension portale post-bilharzienne chirurgicale chez un enfant
résidant à Richard Toll, Sénégal.
P. Imbert (1), A. S. Ka (2), P. Gérardin (3), P. S. M'Baye (4), P. Guyon (2) & F. Klotz (5)
(1) Service de maladies infectieuses et tropicales , Hôpital militaire Bégin,Saint-Mandé, France. Tél.:33 (0)1 43 98 50 21. Fax : 33 (0)1 43 98 52 79.
(2) Service de pédiatrie, Hôpital principal,Dakar, Sénégal.
(3) Urgences pédiatriques, Hôpital Roger Salengro, Lille, France.
(4) Service d'endoscopie digestive, Hôpital principal de Dakar, Sénégal.
(5) Service de gastro-entérologie, Hôpital Clermont Tonnerre, Brest, France.
Dk 68
Schistosomose, Schistosoma mansoni, hypertension portale, enfant, Richard Toll, Sénégal, Afrique intertropicale
D
epuis la construction en 1986 du barrage de Diama sur le fleuve Sénégal, la région de Richard Toll est le siège d’une épidémie de bilharzioses à Schistosoma mansoni.Nous en rapportons le premier cas d'hypertension portale sévère d'origine bilharzienne ayant nécessité une dérivation porto-systémique.
Observation: S.A., 16 ans, résidant à Richard Toll, est admis le 10 juin 1998 dans le service de pédiatrie de l’hôpital principal de
Dakar pour des hématémèses récidivantes depuis 3 ans malgré un traitement associant propranolol et scléroses de varices oesophagiennes. L’examen à l’admission note une hépatomégalie discrète et une splénomégalie stade II. La biologie montre un taux
d’Hb à 5,8 g/dL, des fonctions hépatiques normales, un Ag HBs < 0, une sérologie de la bilharziose > 1/2000 en HA. L’échographie
Santé et urbanisation en Afrique
53
confirme l’hépatosplénomégalie et montre un épaississement des parois des ramifications portales intrahépatiques de grade II. La
fibroscopie montre des varices oesophagiennes de stade 3 avec signes rouges, sans saignement actif. Une anastomose splénorénale distale de Warren est réalisée, avec des suites simples. Une biopsie hépatique chirurgicale confirme la fibrose concentrique
périportale avec granulomes. L’évolution à 12 mois montre l’absence de récidive hémorragique.
Commentaires: Avant la mise en eau du barrage, la bilharziose à S. mansoni n’existait pas dans le Nord du Sénégal. Les premiers
cas sont apparus dès 1988, et l'échographie détectait dès 1991 les premiers cas d’hypertension portale bilharzienne. Notre patient
est le premier chez qui la gravité de celle-ci a nécessité une dérivation porto-cave. La prévalence élevée, les limites du praziquantel et de la prise en charge de l’hypertension portale dans ces régions, font craindre une extension des indications chirurgicales.
Or, il s’agit de techniques difficiles, nécessitant un opérateur entraîné, souvent inaccessibles en milieu tropical. C’est dire l’urgence
d’optimiser la prévention et le traitement médical de ces bilharzioses.
6. Soudaine apparition de cas d'hématémèses à Richard-Toll (nord Sénégal)
10 ans après le début de l'épidémie bilharzienne à Schistosoma mansoni.
A. Mbaye, S. Sow, U. d'Alessandro, M. M. Diop, M. Diop, F. Moerman & B. Gryseels
Région médicale de Saint-Louis, BP 394,St Louis, Sénégal.Tél.:221 961 43 66. Fax : 221 961 13 88.E-mail : [email protected]
Dk 100
hématémèse, bilharziose, Schistosoma mansoni, morbidité grave, Richard-Toll, Sénégal
L
'apparition de la bilharziose intestinale à Richard-Toll (Nord Sénégal) en 1988 et sa rapide évolution ont suscité la mise en
place dans la région de Saint-Louis de stratégies de contrôle de la maladie basées essentiellement sur le traitement et la surveillance épidémiologique de la morbidité clinique. Cependant, depuis 1998, des cas d'hématémèses de plus en plus importants
observés au niveau du centre de santé de Richard-Toll font penser à une évolution de la maladie vers les formes graves. Entre 1998
et 2000, 23 patients ont été identifiés comme des cas pouvant être fortement associés à l'évolution chronique de la bilharziose intestinale sur 59 cas suspects. La plupart d'entre eux sont de sexe masculin (seuls 6 sont de sexe féminin) et toutes les tranches d'âge
ont été rencontrées dont 10 parmi avainet moins de 20 ans. L'hématémèse a été un motif de consultation pour 16 d'entre eux et
l'ascite pour les 7 autres. A l'examen clinique, la splénomégalie et l'ascite ont été retrouvés chez la majorité des patients (87 %,
20/23), la fibrose hépatique pattern D (classification II de Cairo) chez 48 % des patients (11/23), l'hépatomégalie et les signes d'hypertension portale chez 39% (9/23). Durant cette même période, 6 d'entre eux décédèrent dont 2 enfants de moins de 20 ans. Le
plus âgé des décédés était un homme de 38 ans. Tous les sujets décédés ont révélé un stade de fibrose avancé à l'échographie et
ont tous fait au moins un épisode d'hématémèse.
Cette étude décrit pour la première fois les complications graves de la bilharziose intestinale à Richard-Toll. L'approche s'est effectuée à travers le système de santé et n'apprécie évidemment qu'une partie du problème. En effet, l'ensemble des cas décrits n'ont
pris en compte que les malades venus consulter au centre de santé de Richard-Toll. Mais ces observations posent déjà toute la problématique de la prise en charge et doivent susciter la mise en place d'une organisation plus élaborée de références-recours et d'interventions chirurgicales au niveau des services de santé de la région.
7. À propos d'efficacité basse du praziquantel dans le traitement
de la bilharziose intestinale au Sénégal.
B. Gryseels, K. Polman, A. Mbaye, F. Stelma, F. Guissé, S. J. De Vlas, L. A. Tchuem-Tchuenté & D. Engels
Région médicale de Saint-Louis, BP 394,St Louis, Sénégal.Tél.:221 961 43 66. Fax :221 961 13 88.E-mail :[email protected]
Dk 101
praziquantel, traitement, bilharziose, taux de guérison, Sénégal, Afrique intertropicale
I
l est généralement rapporté des taux de guérison de 70 à 90 % avec le praziquantel (40mg/kg) dans le traitement de la bilharziose intestinale. Dans le récent foyer de Richard-Toll (nord du Sénégal), seuls 18 % des sujets suivis en 1991 devinrent négatifs après 12 semaines de traitement avec cependant de bons taux de réduction de la charge parasitaire (86%). Ces résultas furent
confirmés par la détermination des antigènes circulants (CAA) dans le sérum et dans les urines. D'autres études réalisées avec un
temps de suivi plus court après traitement (6 à 8 semaines) montrèrent des taux de guérison de 36 à 38 %. Et l'augmentation de
la dose de praziquantel en 2x30 mg n'augmentèrent pas significativement les taux de guérison, alors que l'oxamniquine (seule molécule de substitution disponible) administrée à la dose de 20 mg/kg présenta des taux de guérison acceptables de 79 %. L'hypothèse d'une résistance au praziquantel de la souche parasitaire de Richard-Toll fut alors émise. Des études sur des souches de
laboratoires pour déterminer une éventuelle résistance furent peu concluantes. Nous menâmes alors d'autres études épidémiologiques en (1) traitant des individus infestés mais vivant temporairement dans une zone non endémique; (2) en retraitant systématiquement des individus vivant dans une zone endémique ; (3) en utilisant un modèle mathématique (SCHISTOSIM) sur toutes
les données obtenues. Les résultats de (1) et (2) montrèrent que des taux de guérison normaux (80-87 %) pouvaient être obtenus
avec le praziquantel et l'étude (3) démontra que tous les résultats obtenus pouvaient être expliqués par le fait que 5à 10 % des couples
de vers pouvaient survivre à un traitement unique chez des sujets fortement infestés. Nous en concluons alors qu'il n'y a pas encore
de preuves épidémiologiques d'une survenue de résistance au praziquantel des souches de S. mansoni au Sénégal.
Communications affichées
54
8. Dielmo, village du Sénégal.
J. F. Trape
UR paludologie afro-tropicale, Institut de recherche pour le développement,BP 1386,Dakar, Sénégal.Tél.:221 849 33 13. Fax :221 832 16 75.E-amil :[email protected]
paludisme, Dielmo, Sénégal, Afrique intertropicale
E
n juin 1989, des chercheurs de l'IRD (alors ORSTOM) et des Instituts Pasteur de Paris et de Dakar visitaient pour la première fois Dielmo, petit village de 250 habitants dans le Sine-Saloum au Sénégal. Il s'agissait du dernier d'une liste de villages
pré-sélectionnés sur une carte de la région dans le but d'y entreprendre un projet de recherche sur le paludisme. Un an plus tard,
23 chercheurs et techniciens de l'Université de Dakar, du Service de la lutte anti-parasitaire de Thiès, du Service de santé des
armées, de l'Institut Pasteur de Dakar et de l'IRD résidaient dans la station de recherche construite dans ce village. Douze ans après,
Dielmo est devenu un village très connu de la recherche en paludologie et le suivi longitudinal qui y est poursuivi est sans équivalent en médecine tropicale.
Les grandes étapes de ce projet, ses principaux résultats scientifiques, son impact local et international, son rôle dans la formation, ainsi que ses principaux aspects sociologiques et éthiques sont présentés et discutés.
9. L’hypertension portale des schistosomoses : “une entité originale meurtrière”.
F. Klotz
HIA Clermont Tonnerre, Rue du colonel Fonferrier, BP 41,29240 Brest Naval, France. Tél.:33 (0)2 98 43 70 00 .E-mail :[email protected]
Dk 12
schistosome, granulome bilharzien, fibrose en "tuyaux de pipe", hypertension portale
D
ans certaines régions d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie, la bilharziose est la cause la plus fréquente de l’hypertension
portale loin devant les cirrhoses posthépatitiques ou alcooliques.
Toutes les schistosomoses entrainent une atteinte hépatique, conséquence de l’embolisation des oeufs dans les terminaisons des
vaisseaux du sytème porte, mais seul Schistosoma mansoniet les bilharzioses asiatiques avec essentiellement Schistosoma japoni cum sont à l’origine d’une fibrose hépatique séquellaire sévère responsable d’une hypertension portale particulière.
Cette hypertension portale est originale sur le plan anatomopathologique et physiopathologique. La fibrose périvasculaire concentrique siègeant dans les espaces porte est une séquelle anatomopathologique des granulomes bilharziens cernant les oeufs embolisés. Cet
aspect en "tuyaux de pipe" réalise un bloc présinusoïdal créant une hypertension portale sévère sans atteinte du lobule hépatique.
Les avancées récentes concernant cette pathologie sont : la compréhension des mécanismes immunitaires responsables, le diagnostic et le suivi grâce à la codification échographique des lésions, le traitement des complications par ligature endoscopique des
varices ou dérivation porto-cave.
Le traitement médical par le praziquantel reste de mise associé à l’éducation sanitaire, à l’amélioration du niveau de vie et aux espoirs
que font naître les futures campagnes de vaccination couplées à la prise médicamenteuse dans les zones d’endémie.
10. Importance des schistosomoses et des helminthoses intestinales
dans le district de Bamako, Mali.
A. Dabo (1), L. Sangaré (1), B. Kouriba (2), M. Y. Sow (3), I. Maiga (3), A. Keita (3),
Y. Bagayoko (3) & O. Doumbo (1)
(1) Faculté de médecine, de pharmacie et d'odonto-stomatologie /Département d'épidémiologie des affections parasitaires, BP. 1805,Bamako, Mali.
(2) Faculté de médecine, INSERM Unité 399,27 Bd Jean Moulin,13385 Marseille Cedex, France.
(3) Ecole normale supérieure, BP 441,Bamako, Mali
Dk 102
prévalence, Schistosoma haematobium, Schistosoma mansoni, Biomphalaria pfeifferi, Bulinus truncatus, Bulinus globosus,
taux d’infestation naturelle, contact homme/eau.
L
es schistosomoses à Schistosoma haematobiumet mansoni sont endémiques au Mali. Pour évaluer leur importance et celle des
helminthoses intestinales dans le district de Bamako, nous y avons entrepris différentes études parasitologiques, malacologiques et anthropologiques en milieux scolaires périurbains entre septembre 1997 et décembre 1999. Les examens parasitologiques ont porté sur 1017 enfants âgés de 6-15 ans répartis entre les quartiers de Djikoroni et Niomirambougou. Les prévalences
de S. haematobium et mansoni étaient respectivement de 80,7 % (339/420) et 22,8 % (85/372) à Djikoroni, 46,7 % (279/597) et
28,2 % (134/475) à Niomirambougou. A Djikoroni, la prévalence de S.haematobium était comparable en fonction des écoles, du
sexe et de l’âge (p > 0,05), mais celle de S. mansoni était significativement plus élevée dans les écoles situées à proximité des gîtes
à Biomphalaria pfeifferi (p < 0,001). Les principales activités de contact homme/eau étaient la baignade, 42,9 % (1077/2511) et
les activités domestiques, 35,7% (896/2511). Les taux d’infestation naturelle étaient de 22,6% (35/155) chez Biomphalaria pffei feri et 13,3 % (57/428) chez Bulinus truncatus. A Niomorambougou, la distribution des deux espèces était liée à l’âge et au sexe,
les garcons et les enfants âgés de 11-14 ans étant plus touchés (p < 0,001). Les taux d’infestation étaient de 20,6 % (88/138) chez
Bulinus truncatus, 24,1% (7/29) chez Bulinus globosuset 49,3% (100/203) chez Biomphalaria pfeifferi. Les helminthoses intestinales associées étaient rares : Hymenolepis nana (0,3 %), Necator americanus (0,07 %) et Ascaris lumbricoides(0,01 %). La
proximité et la précarité des mesures d’hygiène autour des cours d’eau (Farako, Woyowayanko, fleuve Niger) fréquentés par les
populations expliqueraient l’endémicité bilharzienne dans le district de Bamako.
Santé et urbanisation en Afrique
55
11. Traitement par AmBisome® d’une leishmaniose cutanée contractée
à Djibouti et résistante au Glucantime®.
C. Rapp (1), P. Imbert (1), H. Darie (2), F. Simon (1), P. Gros (3), T. Debord (1) & R. Roué (1)
(1) Service des maladies infectieuses et tropicales, Hôpital militaire Bégin,69 avenue de Paris, 94160 Saint-Mandé, France.
Tél.:33 (0)1 43 98 50 21. Fax :33 (0)1 43 98 52 79.E-mail :[email protected]
(2) Service de dermatologie, Hôpital militaire Bégin,69 avenue de Paris, 94160 Saint-Mandé, France.
(3) Laboratoire d’anatomo-pathologie, Hôpital militaire Bégin,69 avenue de Paris, 94160 Saint-Mandé, France.
Dk 67
leishmaniose cutanée, amphotéricine B, résistance, traitement, Djibouti, Afrique intertropicale
L
es leishmanioses cutanées de l’ancien monde sont le plus souvent sensibles à l’antimoniate de méglumine (Glucantime®). Le
traitement des formes cutanées résistantes aux antimoniés est difficile. Nous en rapportons un cas contracté à Djibouti, traité
avec succès par une cure courte d’amphotéricine B liposomale (AmBisome®).
Observation : Un militaire français de 27 ans est admis en septembre 1999 pour une lésion papulo-croûteuse du coude gauche
persistant depuis 4 ans. En 1995, il a été traité par Glucantime® (une cure par voie intramusculaire de 15 jours à dose complète)
pour une leishmaniose cutanée plurifocale survenue en République de Djibouti, seul pays tropical fréquenté. L’ensemble des
lésions avait disparu, sauf au niveau du coude gauche. Devant l’absence de leishmanies à l’examen direct, en PCR et en culture,
et la présence d’un granulome non spécifique en histologie, une corticothérapie locale est débutée. La réapparition de la lésion à
chaque arrêt des corticoïdes, puis son extension en mars 2000 aux deux avant-bras et au thorax, sous forme de micropapules érythémato-kératosiques, motivent de nouvelles biopsies. La leishmaniose est confirmée à l’examen direct et en PCR (Dr BASTIEN,
Laboratoire de parasitologie-mycologie, CHU Montpellier), mais les cultures restent négatives. Une cure d’AmBisome® IV
3 mg/kg/j de J1 à J5 et à J10 est effectuée avec une excellente tolérance, entraînant la guérison clinique avec un recul de 15 mois.
Commentaires : Cette observation présente plusieurs originalités :
- premier cas de leishmaniose cutanée rapporté en République de Djibouti, pays pourtant voisin de l’Ethiopie où sévit Leishma nia aethiopica, espèce responsable de formes cutanéo-muqueuses et de résistances aux antimoniés ;
- résistance clinique au Glucantime®, nécessitant le recours habituel à des traitements toxiques et d’efficacité inconstante. Dans le
cas présenté, la multiplicité des lésions et la potentialité d’une extension muqueuse imposait un traitement par voie générale ;
- guérison par une cure courte d’AmBisome ®, efficace et bien toléré dans la leishmaniose viscérale, utilisé aussi, mais exceptionnellement et en cure prolongée, dans des formes cutanées ou muqueuses résistantes. Dans notre observation la tolérance a été également excellente. Par ailleurs, le coût direct élevé de ce traitement est compensé par la réduction des coûts indirects liée à une réduction
de la durée du séjour hospitalier.
Conclusion : L’AmBisome® en cure courte représente une alternative aux traitements de la leishmaniose résistante aux antimoniés
à confirmer par des études contrôlées.
12. Suivi longitudinal des infections par Ascaris lumbricoides et Trichuris trichiura
chez des enfants d’une communauté traitée par l’ivermectine tous les trois mois.
S. Ranque, J. P. Chippaux, A. Garcia & M. Boussinesq
Laboratoire de parasitologie, INSERM U399, Faculté de médecine, 27 boulevard Jean Moulin,13385 Marseille cedex 05, France
Tél.:33 (0)4 91 32 45 32. Fax :33 (0)4 91 76 60 63.E-mail :[email protected]
Dk 19
ivermectine, Ascaris lumbricoides, Trichuris trichiura, traitements répétés
D
es traitements à large échelle par l’ivermectine ont été administrés tous les trois mois pendant un an dans un village du SudCameroun où Ascaris lumbricoideset Trichuris trichiura étaient hyperendémiques. Des examens parasitologiques des selles
ont été effectués avant chaque traitement. Entre avril1993 et avril1994, une cohorte de 30 enfants, âgés de 5 à 15 ans, ont pu être
examinés et traités à chacun des passages. Chez ces enfants, l’intensité de l’infestation par A. lumbricoidesa chuté de manière importante après le premier traitement, puis est restée stable au cours de l’année suivante. En revanche, les traitements répétés par l’ivermectine n’ont pas eu d’effet significatif sur l’intensité de l’infestation par T. trichiura et les prévalences de A. lumbricoideset
T. trichiura.
13. Epidémiologie clinique de la borréliose à tiques dans une zone rurale
du Sénégal.
K. C. Elhadji Bâ, A. Spiegel, P. Hovette, A. Tall, C. Rogier, C. Sokhna & J. F. Trape
UR paludologie afro-tropicale, Institut de recherche pour le développement,BP 1386,Dakar, Sénégal.Tél.:221 849 33 13. Fax :221 832 16 75.E-mail :[email protected]
Dk 59
Borrelia crocidurae, épidémiologie, borréliose, Dielmo, Sénégal, Afrique
L
e but de notre étude était de préciser les modalités épidémiologiques de la borréliose à tiques à Dielmo, un village de savane soudanienne au Sénégal, où la présence de cette endémie est probablement récente, en relation avec la persistance de la sécheresse en
Afrique de l'Ouest depuis les années 1970. L'étude s'est déroulée de mai 1990 à juin 1998 et consistait à rechercher de manière systématique, à l'aide de la goutte épaisse, la présence de Borrelia crocidurae chez toute personne présentant un syndrome fébrile.
Pendant la période d'étude, 150 personnes - soit plus de la moitié de la population moyenne suivie- ont présenté au moins
un épisode de borréliose. Toutes les classes d'âge étaient atteintes. Au total, 323 épisodes cliniques (récurrences et/ou réinfections) avec mise en évidence de Borrelia ont été observés dans cette population. Les cas ont été observés toute l'année, sans
Communications affichées
56
saisonnalité marquée. Ils étaient souvent groupés par concessions. Le taux d'incidence annuel a varié de 4,4 % (11/250) en
1991 à 30 % (81/270) en 1997. Des épisodes répétés à plus d'une année d'intervalle ont été observés chez 85 personnes (maximum : 4). Ces résultats suggèrent que la borréliose à tiques constitue une des plus fréquentes causes de fièvre dans cette
région rurale du Sénégal.
14. Syndrome hémolytique et urémique chez l’enfant.
A propos de 42 cas colligés à l’Hôpital principal de Dakar.
A. S. Ka, P. Imbert, C. Yameogo, C. Moreira, P. Guyon & J. L. Per ret
Service de pédiatrie, Hopital principal,BP 3006,Dakar, Sénégal.Tél.:221 839 50 59. Fax :221 839 50 88.E-mail :[email protected]
Dk 40
L
e syndrome hémolytique et urémique (SHU) décrit pour la première fois par GASSER en 1995 est l’une des causes les plus fréquentes d’insuffisance rénale aiguë chez l’enfant.
Notre étude, l’une des premières en Afrique occidentale, vise principalement à confirmer que le SHU, notamment dans sa forme
associée à une diarrhée, est une affection mondiale même si peu de publications ont été faites en Afrique.
Nous avons recensé 42 cas de SHU confirmés entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 1999 (prévalence hospitalière 0,54 %).
L’âge moyen était de 51 mois avec une prédominance masculine. 81 % des cas ont été observés au cours du 2e semestre de l’année. Une diarrhée glairo-sanglante prodromique était retrouvée chez tous les patients. L’anémie hémolytique était constante avec
un taux d’hémoglobine moyen de 5,9g/dl de même que la schizocytose. Une hyperleucocytose avec réaction leucemoïde parfois
a été observée dans 90,5% des cas. Le taux moyen des plaquettes était de 113258/mm3. L’insuffisance rénale aiguë était constante
avec conservation de la diurèse dans 40 % des cas. La coproculture effectuée chez 23 patients n’a été positive que dans 8 cas avec
S. dysenteriae (6) - E. Coli (1) - Enterobacter (1). Sur le plan thérapeutique, 15 % des patients ont nécessité la mise en oeuvre d’une
dialyse péritonéale.
L’évolution a été fatale dans 19 cas (45 %). Le délai de guérison clinique et biologique était d’une quinzaine de jours. Parmi les
23 survivants, 18 ont été perdus de vue. Après un recul moyen de 20 mois, le suivi des 5 autres patients a noté une absence d’altération de la fonction rénale, l’absence d’hypertension artérielle et une échographie rénale normale.
Le SHU peut être une complication grave de certaines gastro-entérites aiguës infectieuses (E. coli, S. dysenteriae, S. typhi…).La
mortalité de l’ordre de 10 % dans les pays développés reste encore élevée dans les pays en voie de développement (45 %).
15. Tuberculome cérébral chez l’enfant. A propos d’un cas observé
dans le service de pédiatrie de l’hôpital principal de Dakar.
A. S. Ka, N. N’doye, A. Niang, G. Barberet & L. Pasquier
Service de pédiatrie, Hopital principal,BP 3006,Dakar, Sénégal.Tél.:221 839 50 59. Fax :221 839 50 88.
Dk 41
L
es auteurs rapportent le cas d'un enfant de 3 ans hospitalisé dans un tableau de troubles de la conscience en contexte fébrile.
L'étude du LCR a révélé une méningite lymphocytaire. La recherche de bacille de KOCH (examen direct, culture) au niveau
du LCR est négative.
La TDM cérébrale a mis en évidence une hydrocephalie tétraventriculaire, une volumineuse formation abcédée pariétale gauche
avec un important œdème dont l'examen anatomopathologique après exérèse neurochirurgicale évoque un tuberculome cérébral.
Une évolution clinique favorable a été observée après la mise en route d'un traitement antituberculeux.
16. Plaies pénétrantes de l’abdomen en pratique de guerre.
Expérience de Bissau à propos de 20 cas.
B. Sar re
Hôpital principal de Dakar, BP 3006,Dakar, Sénégal. Fax :221 839 50 88
Dk 36
abdomen, plaie pénétrante, chirurgie de guerre
Résumé non parvenu
17. La chirurgie valvulaire mitrale rhumatismale chez l’enfant africain.
Résultats, difficultés, facteurs pronostiques de 221 cas opérés à Abidjan.
M. Kangah, S. Bkassa, Y. Yapobi, M. Kakou Guikahué, A. Souaga,
A. O. Coulibaly & D. Métras
Institut de cardiologie, BP V 206,Abidjan,Côte d'Ivoire. E-mail :[email protected]
Dk 91
Objectifs : La chirurgie valvulaire mitrale rhumatismale chez l’enfant africain pose plusieurs problèmes :
La sévérité des lésions anatomiques, le retard diagnostique, les limites de la chirurgie conservatrice, et le choix du substitut
valvulaire. Cette étude rétrospective a pour but d’évaluer les résultats et de déterminer les différents facteurs de risque qui
conditionnent le pronostic dans le traitement chirurgical des valvulopathies mitrales opérées à Abidjan.
Santé et urbanisation en Afrique
57
Matériel et méthode : De 1978 à décembre 1999, 221 patients âgés de 5 à 17 ans de prédominance féminine, porteurs de valvulopathies mitrales (insuffisance mitrale 66,4 %, rétrécissement mitral 11, 2 %, maladie mitrale 22,5 %) ont été évalués et opérés : traitement conservateur 36,7 %, remplacement valvulaire 63,3 %. Les prothèses utilisées sont mécaniques (67,8 %) ou des hétérogreffes
porcines (32,2 %).
Résultats : Les résultats ont été marqués par une mortalité hospitalière de 8 % (tardive de 3,8 %). De nombreuses complications ont
émaillé l’évolution postopératoire immédiate et tardive dominées par la défaillance myocardique sévère avec bas débit cardiaque (3,8 %),
la calcification prothétique (100 %), les dysfonctions des plasties (1,7 %), les complications thromboemboliques (3,7 %).
Les facteurs de risque pré et peropératoires ont été déterminés: plusieurs épisodes de décompensation cardiaque, la durée d’évolution de la valvulopathie supérieure à 3 ans, le stade fonctionnel III ou IV, le rapport cardiothoracique supérieur à 0,60, la présence d’une insuffisance tricuspidienne sévère, les résistances pulmonaires supérieures à 3 UI, l’HTAP avec une PAP moyenne
supérieure à 25 mHg, la durée de la CEC supérieure à 100 mn et du clampage aortique à 60 mn, la réintervention.
Commentaires et conclusion : Les résultats sont satisfaisants sur le plan fonctionnel et myocardique. Nous avons été limités en
chirurgie conservatrice par la complexité et la sévérité des lésions valvulaires et du remaniement de l’appareil sous-valvulaire
secondaire au retard diagnostique. En cas d’échec de la valvuloplastie, le remplacement valvulaire doit être effectué par une prothèse mécanique. La réduction et les connaissances des facteurs de risques déterminés à l’issue de cette étude permettront de
mieux poser les indications opératoires afin d’obtenir des bons résultats.
18. Evolution à long terme des patients opérés d’une endocardite
pariétale chronique.
M. Kangah, S. Bkassa, Y. Yapobi, M. Kakou Guikahué, A. Souaga,
A. O. Coulibaly & D. Métras
Institut de cardiologie, BP V 206,Abidjan,Côte d'Ivoire. E-mail :[email protected]
Dk 92
Objectifs : 49 patients porteurs d’une endocardite pariétale chronique (EPC), affection plus fréquente dans les régions intertropicales, en zone de forêt, font l’objet d’une étude dont le but est d’évaluer les résultats tardifs du traitement chirurgical sur le plan
fonctionnel et morphologique, la corrélation entre les complications et les problèmes économiques liés au suivi de ces patients.
Matériel et méthodes : De 1978 à 1998, plus de 66 patients ont été opérés d’une EPC. Seuls 49 (74 %) ont été régulièrement suivis pendant cette période. Il s’agit donc d’une étude rétrospective des résultats chirurgicaux de 49 patients porteurs d’une EPC :
gauche (28 cas), droite (13 cas), bilatérale à prédominance gauche (2 cas), à prédominance droite (6 cas). Ils étaient âgés de 11 à 31
ans (moyenne 19 ans) et de prédominance masculine. Nous avons réalisé une endocardectomie selon la technique de Métras dans
tous les cas. A gauche, nous avons pratiqué un remplacement valvulaire mitral par prothèse mécanique (13 cas), par bioprothèse
(7 cas), une annuloplastie mitrale et libération de piliers et cordages (16 cas) ; à droite, un remplacement valvulaire tricuspidien par
prothèse mécanique (1 cas), par bioprothèse (18 cas), annuloplastie DE DEVEGA (2 cas).
Résultats : EPC gauches et formes bilatérales à prédominance gauche: mortalité tardive à 10 ans (3 %) à 15 ans (13%) suite à des
thromboses prothétiques, des réinterventions sur une dysfonction bioprothétique). L’évolution a été émaillée de complications :
dégénérescence de bioprothèse 100% ayant nécessité 7 réintervention, thrombose de prothèses mécaniques (27 %), dysfonction
de plastie mitrale (9 %), endocardite infectieuse sur valvuloplastie (18%). Tous les patients survivants sont au stade fonctionnel
I –II, avec une normalisation de la taille du cœur (97 %), une bonne fonction ventriculaire gauche.
EPC droites et formes bilatérales à prédominance droite: la mortalité tardive à 5 ans est de 21 %, à 10 ans de 84% et à 15 ans de
100 %. Les complications sont une calcification de bioprothèses (100 %) et une dysfonction myocardique (79 %). Le degré de
gravité des complications dans les deux formes sont surtout liées à un absentéisme au suivi postopératoire, à l’inobservance thérapeutique. Tout ceci est lié à la pauvreté de la population.
Conclusion : la chirurgie de l’endocardite pariétale chronique est de nos jours bien codifiée. La chirurgie conservatrice est possible avec d’excellents résultats fonctionnels dans les formes gauches. Le pronostic à long terme des formes gauches est meilleur.
Aucune récidive de formation de fibrose cicatricielle de l’endocarde n’a été notée lors des réinterventions.
19. Hypertension artérielle (HTA) et facteurs de risque
en milieu hospitalier urbain à Niamey.
I. A. Touré, D. Souley & E. O. Adehossi
Service de cardiologie, CHU Lamorde, BP 10896,Niamey, Niger. Tél.:227 73 44 63. Fax :227 73 70 09.E-mail :[email protected]
Dk 99
L
'étude prospective du 1 er janvier 1990 au 31 décembre 1999 sur 734 cas d'HTA, dont 515 dossiers exploitables représentant
10,15 % de la pathologie cardio-vasculaire, a permis de faire les constatations suivantes :
- le risque d'être hypertendu est le même pour les deux sexes (49,4 % pour les femmes et 50,6 % pour les hommes) ;
- pas de différence selon l'âge moyen est de (55,84 ans dont 57,93 + 13,51 pour les hommes et 53 51 + 07,4 pour les femmes) ;
- le poids moyen : pas de différence 67,58 kg ± 18,38 (hommes 67,76 + 18,05 femmes 67,18 kg ± 18,78).
Pour l'ensemble de l'effectif, on a noté que :
- 77,6 % des cas ont au moins un facteur de risque ;
- la surcharge pondérale représente : 66,7 % des cas ;
- l'hyper urécémie : 39,8 % ;
- le diabète : 17,2 % ;
- l'hypercholestérolémie : 4,6 %.
Communications affichées
58
Les complications étant :
- l'HVG : 28,5 % ;
- les complications oculaires : 22,9 % ;
- les insuffisances rénales : 22,9 % ;
- l'insuffisance cardiaque : 17,3 % ;
- les AVC : 11,7 %.
La mortalité globale est de 9,5 % dont :
- 37,5 % par OAP ;
- 26,6 % par AVC ;
- 15,5 % par complication d'un diabète associé ;
- 17,7 % par insuffisance rénale ;
- 06,7 % par insuffisance cardiaque.
La durée moyenne du séjour hospitalier est de 7 jours avec un coût moyen hebdomadaire de 75 417 F. CFA pouvant atteindre 92214
à 107 647 F. CFA en cas de complications.
Les auteurs préconisent des mesures préventives pour réduire les complications et facteurs de risque ainsi que les coûts de cette
affection.
20. Investigation d'un cas mortel de fièvre jaune dans les districts sanitaires de
Danané et Duékoué, Côte d'Ivoire, avril 2001.
D. Ekra (1), A. Tano-Bian (2), H. Jean Pier re (3), Konan (4), J. Kouakou (1), M. Tuho (5),
L. Diomandé (6), M. Aye (3) & C. Akoua-Koffi (4)
(1) Institut national d'hygiène publique (INHP),Abidjan,Côte d'Ivoire.
(2) Organisation mondiale de la santé (OMS),Abidjan,Côte d'Ivoire.
(3) Centre Pierre Richet de Bouaké (CPR)),Abidjan,Côte d'Ivoire.
(4) Institut Pasteur de Côte d'Ivoire (IPCI).
(5) Direction de la santé communautaire (DSC),Abidjan,Côte d'Ivoire.
(6) Centre d'entomologie médicale et vétérinaire (CEMV),Abidjan,Côte d'Ivoire.
Dk 103
investigation, fièvre jaune, Côte d'Ivoire
Introduction : À la suite d'un cas mortel de fièvre jaune survenu le 24 mars 2001 à l'hôpital de Duékoué, le Ministère de la Santé
de Côte d'Ivoire en collaboration avec l'OMS et le Centre Pierre Richet de Bouaké, a diligenté une investigation épidémiologique
dans les districts de Danané et de Duékoué. Le cas serait arrivé à Duékoué (ville de 42 000) 5 jours avant son décès en provenance
de Zouan Hounien (District de Danané), Sa résidence habituelle. L'investigation avait pour but d'évaluer le risque d'épidémie à
partir de ce cas primaire, de déterminer les zones et personnes à risque et de proposer des mesures de contrôle.
Méthodes : Les cas suspects ont été recherchés à partir des registres des formations sanitaires. Le cas suspect était défini comme
tout sujet ayant souffert ou souffrant de fièvre et présentant un ou plusieurs des signes suivants : ictère, saignement. (épistaxis,
hématémèse, ecchymose, gingivorragie, méléna, etc.) ou tout décès inexpliqué dans les districts de Danané et Duékoué, entre le
1er janvier 2001 et le jour de l'enquête. Un prélèvement sanguin a été effectué chez les cas et leur entourage pour la recherche des
anticorps antiamarils, soit un total de 300 échantillons. Pour évaluer le niveau d'immunité de la population, une enquête sérologique a été effectuée à Zouan Hounien portant sur 110 sujets âgés de 15 à 29 ans. L'enquête entomologique a consisté à la recherche
de gîtes larvaires d'Aedes aegypti,vecteur urbain de la fièvre jaune, pour la détermination des indices stégomyiens et à la capture
des adultes de moustique, identifiés et conservés dans l'azote liquide, pour tentative d'isolement du virus amaril au laboratoire.
Résultats : Trois cas suspects ont été enregistrés dont 2 décès. L'un de ces cas venait de la ville de Duékoué (vivant) et les deux
autres de la sous-préfecture de Zouan Hounien. Aucune relation n'a été établie entre les cas. Le virus amaril a été introduit probablement par le frère aîné du cas primaire résidant en guinée et qui aurait séjourné à Zouan Hounien du 01 au 18 mars 2001. Selon
les résultats sérologiques partiels, des Ig M antiamarils ont été détectés chez 12 sujets contacts de Duékoué sur 57 échantillons
analysés. L'enquête entomologique donne les indices suivants : Breteau, entre 8 et 41 ; Habitation, entre 2 % et 21 % ; Récipient
entre 3 % et 43 %.
Discussion : On note douze cas d'infection récente. L'isolement viral à partir du moustique est en cours. La densité des vecteurs
est insuffisante pour déclencher une épidémie de grande envergure, mais plutôt une transmission a minima autour du cas primaire,
ce qui pourrait occasionner des cas sporadiques. Cependant, la situation pourrait rapidement s'aggraver vu que nous sommes seulement en début de saison de pluie et que les indices stégomyiens devraient augmenter. Il est donc nécessaire d'entreprendre en
urgence une campagne de vaccination contre la fièvre jaune dans les zones concernées.
Santé et urbanisation en Afrique
59
IMMUNOTHÉRAPIE DANS LES ENVENIMATIONS
Colloque satellite, Dakar, 26 octobre 2001
8 h 30 - Accueil - Présentation du colloque. (M. Goyffon, Muséum national d’Histoire naturelle)
8 h 40 - Action des venins sur la coagulation sanguine et diagnostic des syndromes hémorragiques.
(Mion G., Olive V., Hernandez E., Martin Y. N., Viellefosse A. S. et Goyffon M., Hôpital Bégin, Faculté de médecine d’Amiens et Muséum national d’Histoire naturelle, Paris)
9 h 00 - Bases théoriques du traitement symptomatique des envenimations scorpioniques.
de Marseille)
(Rochat H., Faculté de Médecine
9 h 20 - La surveillance clinique et biologique des patients envenimés. (Mion G., Olive F., Giraud D., Lambert E., Descraques C.,
Garrabé E. et Goyffon, Hôpital Bégin, Faculté de médecine d’Amiens et Muséum national d’Histoire naturelle, Paris)
9 h 40 - Pharmacologie et pharmacocinétique des anticorps du sérum antivenimeux : intérêt dans l’optimisation de l’im
munothérapie antivenimeuse. (Choumet V., Institut Pasteur de Paris)
10 h 00 - Intérêt de la spectrometrie de masse dans l’étude des envenimations.
relle, Paris)
-
(Auvin C., Muséum national d’Histoire natu-
10 h 20 - Pause café
10 h 40 - Reconnaissance des antigènes par des anticorps à domaine unique.
(Darbon H., Ferrat G. et Renisio J.-G., Centre
national de la Recherche scientifique et Universités d’Aix-Marseille I and II, Marseille)
11 h 00 - Le scorpionisme en Afrique sub-saharienne. (Goyffon M., Muséum national d’Histoire naturelle, Paris)
11 h 20 - Effet de l’immunothérapie sur les modifications métaboliques et histopathologiques après envenimation scorpio
nique expérimentale. (Bessalem S., Hammoudi-Triki D. et Laraba-Djebari F., Institut Pasteur d’Alger et Université des Sciences
et de la Technologie "Houari Boumédienne"Bab Ezzouar, Alger)
11 h 40 - Problèmes posés par le transfert de technologies dans le domaine des fragments d’immunoglobulines.
Institut Pasteur de Tunis)
12 h 00 - Clinique et traitement des envenimations scorpioniques.
(El Ayeb M.,
(El Hafny B., Institut Pasteur du Maroc, Casablanca)
12 h 20 - Installation d’un Centre d’Information toxicologique au CHNU de Cotonou (Bénin).
Bordeaux)
(Arouko H., Centre antipoison,
12 h 45 - Repas
14 h 00 - Epidémiologie des piqûres et envenimations scorpioniques au Mar
Poisons du Maroc, Casablanca)
oc. (Faraj Z., Soulaymani Bencheikh R., Centre Anti-
14 h 15 - Application du test ELISA pour la quantification du venin d’Androctonus australis Hector dans les sérums de personnes envenimées avant et après immunothérapie. (Hammoudi-Triki D., Ferquel E., Bon C., Choumet V. et Laraba-Djebari
F., Institut Pasteur d’Algérie, Institut Pasteur de Paris et Université des Sciences et de la Technologie " Houari Boumédienne "Bab
Ezzouar, Alger)
14 h 30 - Expérience de quinze années de lutte contre l'envenimation scorpionique.
(Benguedda A. C., Laraba F., Ouahdi M.,
Hellal H., Griene L., Guerenik M., Laid Y. et membres du CNLES, Institut Pasteur d’Algérie)
14 h 45 - Traitement des envenimations graves au Bénin.
(Chobli M., Centre National Hospitalo-Universitaire, Catonou)
15 h 00 – Analyse des envenimations par morsures de serpents au Gabon. (Tchoua R., Raouf A.O., Mouloungui C., Ogandaga
A., Mbanga Lousou A., Kombila M., Ngaka Nsafu D., Service de Réanimation, Libreville)
Colloque satellite “envenimations”
60
15 h 15 - Epidémiologie et prise en charge comparée des envenimations ophidiennes dans le district sanitaire de Dano, Pr
ovince
du Ioba (Burkina Faso) de 1980 à 2000. (Somé N. et Guissou I. P., Institut de Recherche en Sciences de la Santé, Ouagadougou)
15 h 30 - Titrage comparatif de trois sérums antivenimeux. (Dzikouk G., Chippaux J.-P., Etoundi-Ngou L. S., Dongmo A.B.,
Rakotonirina V. S. & Rakotonirina A., Ecole Nationale Supérieure, Centre Pasteur du Cameroun, Yaoundé ; Université de
Douala et Institut de recherche pour le Développement, Dakar)
15 h 45 - Problématique des envenimations en Guinée.
quée de Guinée, Kindia)
(Baldé M. C. et Dieng B., Institut de Recherche et de Biologie Appli-
16 h 00 - Aspects épidémio-cliniques et prise en charge thérapeutique du latrodectisme à Madagascar.
(Raherizaka N.,
Randria R., Andriamarolafy E., Raolison H. et Ramialiharisoa A., Service de Réanimation Médicale et de Toxicologie Clinique,
Antananarivo)
16 h 15 - Evaluation des morsures de serpents et leur traitement dans le village de Bancoumana (cercle de Siby, Arr
ondissement de Kati). (Dabo A., Diawara S.I., Dicko A., Tékété I. et Doumbo O., Ecole Nationale de Médecine et de Pharmacie, Bamako)
16 h 30 - La mortalité par morsure de serpent en zone de savane soudanienne du Sénégal oriental.
varch E., Mane Y., Institut de Recherche pour le Développement, Dakar)
(Trape J.-F., Pison G., Guya-
16 h 45 - Epidémiologie des envenimations scorpioniques en service de pédiatrie au CHD d’Agadez, Niger en 1999.
(Attamo H.,
Diawara N. A. et Garba A., Centre Hospitalier Départemental d’Agadez et Centre de Recherche Médical et Scientifique, Niamey)
17 h 00 - Données épidémiologiques sur les cas de morsures de serpent déclarés au Bénin de 1994 à 2000.
sougbodji A. et Chobli M., Faculté des Sciences de la Santé, Cotonou)
(Fayomi B., Mas-
17 h 15 - Pause café
17 h 45 - Table ronde : Prise en charge des envenimations en Afrique sub-saharienne (envenimations et traitements en
Afrique – avenir des antivenins et des traitements symptomatiques).
19 h 15 - Synthèse de la journée.
19 h 30 Clôture
Communications affichées
Données préliminaires sur les morsures de serpent au Togo.
(Gogovor K. A., Ministère de la Santé Publique, Lomé)
Morsur es de serpents et disponibilité en sérum antivenimeux au niveau de la communauté urbaine de Niamey.
(Kambewasso
A et Chippaux J.-P., Centre de Recherches Médicales et Scientifiques, Niamey et Institut de Recherche pour le Développement,
Dakar)
Epidémiologie des envenimations ophidiennes au nord Cameroun. (Chippaux J.-P., Rage-Andrieux V., Le Mener-Delore V.,
Charrondière M., Sagot P. et Lang J., Centre Pasteur du Cameroun, Institut de Recherche pour le Développement, Dakar et
Aventis Pasteur, Lyon)
Les envenimations marines : l’exemple de la Nouvelle Calédonie.
Epidémiologie des morsures de serpent au Bénin.
Dakar)
(Rual F., Centre Hospitalier Territorial, Nouméa)
(Chippaux J.-P., Institut de Recherche pour le Développement, Cotonou et
Systématique, biogéographie et importance en santé publique des serpents du Sénégal.
Recherche pour le Développement, Dakar)
Evaluation de l’incidence des morsures de serpent en zone de sahel sénégalais.
pour le Développement (US 009), Dakar)
(Trape J.-F et Mane Y., Institut de
(Diallo A. et Chippaux J.-P., Institut de Recherche
Epidémiologie des morsures de serpent en Côte d’Ivoir e. (Chippaux J.-P., Institut Pasteur de Côte d’Ivoire et Institut de
Recherche pour le Développement, Dakar)
Dosage de la toxine AahI à l’aide d’un traceur scFv/peptide affin pour la streptavidine.
(Aubrey N, Jolly J., Devaux C. et
Billiald P., Muséum national d’Histoire naturelle, Paris et Faculté de médecine secteur Nord, Marseille)
Santé et urbanisation en Afrique
61
Réunion “ASSITEB”
62
S ÉANCE DÉLOCALISÉE DE LA SPE
Le paludisme
Etude de la prévalence et de la morbidité palustre
en zone de mangrove des Iles du Saloum (Fatick, Sénégal).
Dk 1
A. Diop, L. Konaté, J. F. Molez, M. Diouf, O. Gaye, M. Diagne & O. Faye
UR paludologie afro-tropicale, Institut de recherche pour le développement,BP 1386,Dakar, Sénégal.
Tél.:221 849 33 13. Fax :221 832 16 75.E-mail :[email protected]
paludisme, mangrove, anophèle vecteur, prévalence parasitaire, fièvre, morbidité,
Saloum, Sénégal, Afrique intertropicale
D
e juin 1995 à janvier 1998, des études entomologiques, associées à des enquêtes parasitologiques et cliniques, ont été réalisées pour mieux comprendre le rôle d’Anopheles melas dans la transmission du paludisme en zone de mangrove.
Parmi les cinq villages prospectés, trois (Simal, Djilor et Marlothie) se trouvent en bordure du fleuve Saloum (bras de mer) et sont
colonisés par An. arabiensis. Les deux autres (Djifère et Diakhanor) sont situés entre l’océan et le fleuve et colonisés par An.
melas. La prévalence parasitaire a été évaluée chez des enfants de 0 à 9 ans, en fin de saison sèche, au milieu de la saison des pluies
et en début de saison sèche. La morbidité palustre a été étudiée chez les patients venus en consultation au niveau des postes de
santé.
La prévalence et la densité parasitaire ont été obtenues à partir de la lecture des gouttes épaisses.
La prévalence parasitaire a été plus faible dans le secteur d’An. melas (8,5 %) que dans celui d’An. arabiensis (12,9 %) : p < 0,01.
Elle a été plus importante en début de saison sèche dans toute la zone. La densité parasitaire moyenne n’a pas varié en fonction
des secteurs, et environ 72 % des enfants ont eu des charges parasitaires de classe 3 (500 à 5 000 parasites/mm3 de sang). Plas modium falciparum a été l’espèce prédominante (99 %). La prévalence de P. malariae a été très faible, en particulier dans la
zone d’An. melas.
La morbidité palustre a affecté surtout les enfants en zone d’An. arabiensis et toutes les classes d’âges en zone d’An. melas.
Diagnostic et facteurs de risque des accès de paludisme
dus à Plasmodium ovale dans un village africain (Dielmo, Sénégal).
Dk 5
F. Faye (1, 3), A. Spiegel (2, 4), A. Tall (2), C. Sokhna (1), D. Fontenille (5),
C. Rogier (2, 4) & J-F Trape (1)
(1) Laboratoire de paludologie, IRD, BP 1386,Dakar, Sénégal.Tél.:221 849 33 13. Fax :221 832 16 75.E-mail :[email protected]
(2) Service d’épidémiologie, Institut Pasteur de Dakar, Dakar, Sénégal.
(3) Département de biologie animale, Université de Dakar, Dakar, Sénégal.
(4) IMTSSA,Le Pharo, Marseille, France.
(5) IRD, OCEAC, Yaoundé,Cameroun.
Plasmodium ovale, morbidité, Sénégal, Afrique intertropicale
P
lasmodium ovale est très répandu en Afrique tropicale avec des prévalences qui peuvent atteindre 10 % chez les enfants
asymptomatiques. Cependant, les accès palustres attribués à P. ovale sont rares et l’épidémiologie de l’infection est peu connue.
Pendant six ans, du 1er juin 1990 au 31mai 1996, un suivi continu des principaux paramètres entomologiques, parasitologiques et
cliniques du paludisme a été réalisé dans un village du Sénégal (Dielmo). Dans cette population, nous avons analysé la relation
entre le niveau des densités parasitaires de P. ovale et le risque de fièvre et avons établi un critère parasitologique pour distinguer
un accès palustre dû à P. ovale des autres causes de fièvre. Nous avons ensuite étudié l’effet de certains facteurs entomologiques,
épidémiologiques et génétiques dans la survenue des accès palustres dus à P. ovale.
Santé et urbanisation en Afrique
63
Le risque de fièvre n’était pas augmenté lorsque le rapport parasite/leucocyte était < 0,01 ou entre 0,01 et 0,1. En revanche, lorsque
le rapport parasite/leucocyte était ≥ 0,1, les épisodes fébriles étaient attribuables à P. ovale. Sur les 6621 épisodes cliniques, 334
(5,0 %) sont survenus chez des personnes infectées par P. ovale, parmi lesquels 114 (1,7 %) ont été attribués à P. ovale. La densité d’incidence a augmenté de 10,1 épisodes par 100 personne-année (PA) chez les nourrissons à un maximum de 24,7 PA chez
les enfants âgés entre 36 et 50 mois. Elle a diminué ensuite rapidement avec l’augmentation de l’âge et était de 2,3 PA chez les adultes.
L’analyse multivariée a montré que le risque de survenue d’un accès palustre dû à P. ovale était de 1,88 (1,01-3,52, IC: 95 %) fois
supérieur chez les individus AS que chez les personnes ayant un taux d’hémoglobine normal.
Ces résultats suggèrent que P. ovale est une cause assez fréquente d’accès de paludisme dans les zones où cet hématozoaire est rencontré. Cependant, la grande majorité des cas surviennent durant la jeune enfance. La plus forte susceptibilité des individus AS
vis-à-vis de P. ovale est probablement dû aux interactions entre P. ovale et P. falciparum, l’espèce prédominante.
Le paludisme pendant la saison sèche au Sénégal :
persistance de l’infection mais rareté des accès de paludisme
après deux mois d’interruption de la transmission.
Dk 6
F. Ba Fall, C. Rogier, D. Fontenille, A. Tall, B. A. El hadji, A. Spiegel & J. F. Trape
UR Paludologie Afro-tropicale, Institut de recherche pour le développement,BP 1386,Dakar, Sénégal.
Tél.:221 849 33 13. Fax :221 832 16 75.E-mail :[email protected]
L
e but de ce travail était de préciser les variations de l’incidence des accès d’inoculation entomologique dans une population
africaine exposée à une transmission du paludisme strictement saisonnière. L’étude a été menée à Ndiop, un village du Sénégal de 350 habitants. Chaque épisode fébrile a été l’objet d’une goutte épaisse afin d’en établir une éventuelle étiologie palustre.
L’existence de parasitémies asymptomatiques a été recherchée par des gouttes épaisses effectuées de façon systématique chaque
mois. Des enquêtes entomologiques mensuelles (captures de nuit sur homme) ont permis de suivre l’évolution de la transmission.
Les résultats des enquêtes ont montré la présence des vecteurs (Anopheles gambiae et Anopheles arabiensis)uniquement entre juillet
et octobre, avec un taux d’agressivité maximum de 22,7 piqûres par homme et par nuit en septembre et un taux d’inoculation entomologique global (estimé par ELISA) de 63 piqûres infectées par personne. Sur un total de 486 accès palustres à P. falciparum (fièvre
associée à une parasitémie ≥ 3 600/µl de sang) survenus pendant l’année de l’étude, 379 (78,0 %) ont été observés entre juillet et
octobre, avec un maximum de 319 (65,6%); 85 accès palustres (17,5%) ont été observés en novembre et 16 (3,3%) en décembre.
De janvier à juin, seulement 6 accès palustres sont survenus (1,2 %), dont 3 en janvier et 1 en février; les 2 accès observés entre
mars et juin sont tous survenus chez des personnes récemment rentrées de voyage et probablement infectées hors du village.
Durant la période janvier-juin, une parasitémie asymptomatique a persisté de façon détectable par goutte épaisse chez 22,0% des
villageois. Ces résultats suggèrent que seules les infections récentes sont responsables d’accès cliniques à P. falciparum en zone d’endémie palustre et que moins de 2 % des sujets présentent un accès palustre après une période de 2 mois d’interruption de leur exposition à la transmission.
Séance délocalisée de la SPE
64
Etude des taux d’infection chez les enfants
et adultes jeunes en différents niveaux d’endémicité
(TIE, taux d’inoculation entomologique).
Dk 20
M. Sogoba, I. Sagara, M. Sissoko, M. B. Niambélé, A. Dolo, G. Dolo, D. M. Sangaré,
D. Yalcoué, A. Guindo, D. Kaslow, A. Dicko, A. Klion, R. Sakai, D. A. Diallo,
Y. Touré, O. Doumbo & L. Miller
DEAP/ENMP, BP 1805,Bamako, Mali.
Plasmodium falciparum, taux d’inoculation entomologique, incidence, réinfection
L
a relation entre le taux d’inonculation entomologique (TIE) et l’incidence du paludisme dû à Plasmodium falciparum a été
déterminée sur une période de quatre mois (septembre-décembre 1998) dans deux villages Sotuba (zone péri-urbaine, mésoendémique TIE = 0,007 – 0,030) et Donéguébougou (zone hyperendémique, TIE = 0,026 – 0,204). Les sujets ayant participé à l’étude
étaient âgés de 7 à 20 ans. A l’inclusion, tous les sujets ont été blanchis par administration de la sulfadoxine/pyriméthamine à la
dose standard de 1/4 comprimé pour 5 kg. Pour détecter les nouvelles infections palustres, un suivi hebdomadaire actif sur 12 semaines
et un suivi passif à la demande du sujet présentant une symptomatologie paludéenne étaient institués. Au total, le taux de réinfection paludique était de 80,7 % à Sotuba et 75,8 % à Donéguébougou. Les premiers cas de réinfection sont apparus entre J21
et J28 avec 0,8 % (1/120) à Donéguébougou et 2,8 % (3/109) à Sotuba Le pourcentage de réinfections symptomatiques à Sotuba
était de 28,4 % (25/88) et de 31,9 % (29/62) à Donéguébougou. Malgré la forte différence du TIE entre les deux zones, les taux
de réinfection n’ont pas montré une différence significative (p = 0,37). Il y aurait probablement un seuil minimum du TIE à partir duquel nous avons une saturation de la réinfection. Ainsi, ni l’effet du taux de transmission ni l’âge ne permettent de prédire
l’incidence d’infection symptomatique.
En absence de corrélation de la protection in vitro, il est nécessaire de trouver une méthode de tester l’efficacité des vaccins sur
des échantillons de petite taille. En zone de transmission intense du paludisme où la plupart des adultes sont asymptomatiques,
les études préliminaires des taux de réinfection suggèrent qu’il est possible de tester l’efficacité des vaccins sur des échantillons de
petite taille.
Délai de repositivation de Plasmodium falciparum
après traitement systématique de quinine chez des adultes vivant
en zone de transmission saisonnière courte.
Dk 7
C. S. Sokhna, F. B. K. Faye, A. Spiegel, H. Dieng & J. F. Trape
UR paludologie afro-tropicale, Institut de recherche pour le développement,BP 1386,Dakar, Sénégal.
Tél.:221 849 33 13. Fax :221 832 16 75.E-mail :[email protected]
paludisme, quinine, parasitémie, Diohine, Sénégal, Afrique intertropicale
Dans le but d’étudier la repositivation par Plasmodium falciparum, nous avons administré un traitement radical par quinine des
stades sanguins du paludisme chez 48 adultes âgés de 19 à 66 ans résidant dans un village de la zone de Niakhar, Sénégal. La
transmission du paludisme est saisonnière et voisine d’une dizaine de piqûres d’anophèles infectés par personne et par an. Les taux
quotidiens d’inoculation entomologique ont été évalués à 0,095 au début de l’étude puis ont sensiblement diminué (0,035, puis
0,014). Des gouttes épaisses ont été réalisées chaque semaine pendant 8 semaines et à l’apparition de fièvre ; 65 % des sujets avaient
une goutte épaisse positive à P. falciparum à l’inclusion. La proportion de sujets repositivés à J28, J35 et J56 était de 25 %, 38 %
et 54%, respectivement. Le temps médian de repositivation par P. falciparum a été de 28 jours chez les adultes jeunes (< 40 ans).
Ceci suggère que, dans ce groupe d’âge, la moyenne d’une seule piqûre d’anophèle infecté a été capable d’induire une parasitémie chez la moitié des sujets. Les densités parasitaires ont été significativement plus élevées pendant la première semaine qui a suivi
la repositivation que lors du début de l’étude et 8 % (2/26) des repositivations se sont accompagnés d’un accès clinique.
Quand la transmission est faible, la plupart des piqûres d’anophèles infectés occasionnent une parasitémie patente. Quand la
transmission du paludisme dépasse quelques piqûres d’anophèles infectés par personne par an, un plateau est atteint dans le poids
global du paludisme et notamment dans l’incidence de l’infection, de la morbidité et de la mortalité dues au paludisme.
Santé et urbanisation en Afrique
65
Augmentation de la susceptibilité du paludisme
au cours du premier trimestre post-partum.
Dk 8
N. Diagne, C. Rogier, C. S. Sokhna, A. Tall, D. Fontenille, C. Roussilhon,
A. Spiegel & J. F. Trape
UR paludologie afro-tropicale, Institut de recherche pour le développement,BP 1386,Dakar, Sénégal.
Tél.:221 849 33 13. Fax :221 832 16 75.E-mail :[email protected]
paludisme, quinine, parasitémie, Diohine, Sénégal, Afrique intertropicale
L
a grossesse augmente la susceptibilité des femmes vis-à-vis du paludisme. Mais une persistance possible de l’augmentation de
cette susceptibilité après l’accouchement n’a pas encore été étudiée.
Du 1er juin 1990 au 31décembre 1998, nous avons entrepris un suivi entomologique, parasitologique et clinique des résidents du
village de Dielmo au Sénégal où la transmission du paludisme est intense et pérenne. Dans cette population, nous avons analysé
71 grossesses chez 38 femmes sur une période d’un an avant la grossesse à un an après l’accouchement.
Pendant la période d’étude, 58 accès palustres dus à Plasmodium falciparum ont été observés lors de 61 081 personnes par jour de
suivi clinique. L’incidence des accès palustres a été de 20,2 pour 1 000 personnes par mois pendant l’année précédant la conception
et de 12,0 pour 1 000 personnes par mois pendant la période de 91 à 365 jours après l’accouchement. L’incidence des accès palustres
a augmenté de façon significative pendant le deuxième et le troisième trimestre de la grossesse et a atteint un maximum de
7 5 , 1p o u r 1 000 personne par mois pendant les 60 premiers jours après l’accouchement. Le risque relatif ajusté des accès palustres
a été 4,1 (IC 95 % : 1,8-9,5) fois plus élevés pendant les 60 premiers jours après l’accouchement que pendant l’année précédant la
grossesse. La durée des fièvres au cours des accès palustres a été plus longue pendant la grossesse et le premier trimestre post-par tum. Nous avons noté les mêmes observations pour la prévalence et la densité parasitaire des infections asymptomatiques.
Ces résultats suggèrent que dans les zones où la transmission du paludisme est élevée, la susceptibilité des femmes vis-à-vis du
paludisme augmente pendant le deuxième et le troisième trimestre de la grossesse et cette augmentation persiste pendant le premier trimestre du post-partum.
Polymorphisme génétique et chimiorésistance
des souches plasmodiales au Sénégal.
Dk 45
M. Diatta (1), C. Sokhna (2), Y. Seck (1), A. Tall (1), A. Diouf (1),
O. Mercereau-Puijalon (3), L. Marrama (1), J. Lebras (4), J. F. Trape (2) & R. Jambou (1)
(1) Institut Pasteur de Dakar BP 220 Dakar, Sénégal.
(2) Laboratoire de paludologie, IRD Dakar, Sénégal.
(3) Institut Pasteur à Paris, Paris, France.
(4) Laboratoire de parasitologie-mycologie, Hôpital Bichat Cl Bernard, Paris, France.
Plasmodium falciparum, CG10, MDR, DHFR, chloroquine, Sénégal, Afrique intertropicale
Une étude sur la chimiosensibilité des souches plasmodiales a été menée en 2000 dans trois dispensaires au Sénégal. Les tests in
vitro réalisés montrent une augmentation progressive du pourcentage de souches chloroquino-résistantes, depuis des zones rurales
du pays jusqu’à Dakar. Le typage génomique des souches confirme la présence de mutations sur le codon 76 du gène CRT, 86 du
gène MDR et 108 du gène de la DHFR. Une prévalence importante des mutations du gène de la DHFR a été retrouvée même dans
les zones où les antifolates ont été peu utilisés pour le traitement du paludisme. A l’inverse, peu d’échecs cliniques ont été constatés après traitement par la chloroquine. L’immunité intervient vraisemblablement dans cette discordance de résultats, mais cela
pose à nouveau le problème de la définition de critères opérationnels pour envisager un changement de stratégie de traitement de
première ligne dans un pays. Ce problème est particulièrement aigu en zone urbaine où la prise en charge des patients doit être
adaptée à la forte prévalence des souches chloroquino-résistantes, tout en évitant une surenchère dans les thérapeutiques mises
en œuvre.
Séance délocalisée de la SPE
66
Profil biologique du paludisme grave chez l’enfant gabonais.
A propos de 48 observations.
Dk 16
J. Koko, V. Guiyédi, D. Dufillot, T. H. Duong, A. Moussavou,
E. Ngou-Milama & M. Kombila
Faculté de médecine et des sciences de la santé,BP 4009,Libreville, Gabon.
Tél.:241 70 03 05/76 52 94. Fax :241 70 27 06.E-mail :[email protected]
paludisme grave, biologie, enfant, Gabon, Afrique intertropicale
Le paludisme constitue un véritable problème de santé publique en Afrique intertropicale avec un million de décès d’enfants de
moins 5 ans. Cette forte mortalité résulte, entre autres, des graves perturbations biologiques occasionnées lors des accès.
Objectifs : Etudier l’importance et la fréquence de certaines anomalies biologiques pouvant expliquer le pronostic péjoratif des
formes graves du paludisme chez l’enfant.
Méthodes : Etude prospective du 1/11/1993 au 30/6/1994, dans le cadre d’une étude multicentrique sur l’efficacité et la tolérance
de l’artéméther versus la quinine, dans l’accès palustre sévère. Les critères d’inclusion étaient ceux du paludisme grave tels que définis par l’OMS. Le bilan biologique standard à l’admission comprenait les examens suivants: NFS, réticulocytose, frottis sanguin
et goutte épaisse, ionogramme sanguin, réserve alcaline, urée et créatinine, glycémie, calcémie, transaminases, phosphatases alcalines, et bilirubine.
Résultats : Quarante huit enfants ont été inclus, 24 garçons et 24 filles (sex-ratio 1). La répartition par tranches d’âge retrouvait
neuf enfants âgés de 0 à 11 mois (18,8 %), 25 de 12 à 35 mois (52,1 %), neuf de 36 à 59 mois (18,8 %), et cinq de plus de 60 mois
(10,4 %). La distribution des formes cliniques était la suivante : 21 anémies graves (43,8 %), 16 neuropaludismes (33,3 %), six autres
paludismes graves (12,5 %), et cinq cas d’association anémie grave-neuropaludisme (10,4 %). Les principales anomalies biologiques
observées ont été: une hyperleucocytose S8000/mm3 (37 cas: 77,1 %), une thrombopénie < 100000/mm 3 (37 cas: 77,1 %), une
parasitémie > 5 % (27 cas : 56,2 %), des transaminases SGOT > 40 UI/l (40 cas : 83,3 %), une hyperbilirubinémie (34 cas : 70,8 %),
une hyperglycémie (15 cas: 31,2 %), une hyperazotémie (29 cas: 60,4 %), une acidose sévère (24 cas: 50 %), et une hyponatrémie (21 cas : 43,8 %). Deux enfants (4,2 %) sont décédés (neuropaludisme et infection post-transfusionnelle).
Conclusion : le paludisme grave s’accompagne d’un véritable “orage métabolique”. De la prise en compte de la fréquence et de
l’intensité de ces perturbations dépend la survie du petit patient.
Dk 24
Tolérance et efficacité clinique d’une nouvelle formulation
de gluconate de quinine (Quinimax®) chez l’enfant à paludisme,
non per os, à Bobo Dioulasso Burkina Faso en 2000.
Comparaison de l’administration intramusculaire et intrarectale.
H. Barennes, T . Balima-Koussoube, E. Kambole, A. Hema, A. Ouedraogo,
T. R. Guiguemde, A. Sawadogo & N. Nagot
Unité de vaccinologie et de recherche opérationnelle, Centre Muraz,BP 153,Bobo-Dioulasso, Burkina-Faso.
Tél :226 97 44 29 ou 970 102. Fax :226 97 16 22 ou 970 177 ou 970 457.E-mail :[email protected], [email protected]
quinine, voie intramusculaire, voie intrarectale, paludisme, Burkina Faso, Afrique intertropicale
L
es travaux du Niger ont précédemment apprécié la cinétique et l’efficacité de la quinine par voie intrarectale (QIR) en tant
qu’alternative aux risques encourus avec les injections intramusculaires de quinine. Le but de cet essai clinique est de préciser la tolérance de la QIR sur la muqueuse rectale et d’apprécier son efficacité, comparativement à la voie intramusculaire, sur un
large échantillon avec une nouvelle formulation à base de gluconate de quinine de pH moins acide.
Un essai clinique randomisé ouvert a débuté en 2000 à Bobo Dioulasso, ville du Burkina Faso où la pratique fréquente de lavement peut représenter un facteur aggravant de mauvaise tolérance de la QIR. Nous présentons les résultats intermédiaires à miparcours.
562 enfants (âge: 64 mois ± 44, poids: 17,9 kg ± 10), température : 38°9 ± 1,1 densité parasitaire 19964 ± 20847, (âge 63 mois ±
44, poids 17,8 kg ± 9,9) présentant un paludisme non per os ont été inclus. Les enfants recevaient deux fois par jour pendant 48 heures
selon une randomisation préalable, soit du gluconate de quinine à la dose de 20 mg/kg par voie intrarectale (QIR) dilué à 30 mg/ml
avec de l’eau soit 12,5mg/kg en injections intramusculaires (QIM). Relai par quinine sulfate per os pour compléter à 5 jours. Un
suivi clinique biquotidien et des densités parasitaires à J0, J3, J7 ont été réalisées. La tolérance de la QIR a été appréciée sur l’évolution des signes digestifs, l’examen local de l’anus et une anuscopie systématique (avant traitement, à J3, J5 et J7) chez les 240 premiers enfants, puis en cas de signes digestifs évocateurs. La tolérance de la QIM a été appréciée sur la douleur, les signes locaux
et les signes fonctionnels.
Santé et urbanisation en Afrique
67
520 enfants suivis au moins 48heures ont fait l’objet de l’analyse. La durée des vomissements a été inférieure dans le groupe QIR
(6,6 ± 9,8 versus 9,4 ± 12h, p < 0,003). AH48 77,4 % des enfants dans le groupe QIR versus 82,3 % QIM présentaient une température < 37°5. AH48 les parasitémies étaient positives chez 11,8 % (QIR) versus 2,3 % (QIM) (p = 0,01). Tous les enfants
étaient négatifs à J5.
Les enfants traités par la QIR présentaient significativement plus de trouble de transit, modérés avec 58 % de selles molles, 41,6 % de
selles glaireuses à J24, résolutifs (3 % à J7). Ces troubles du transit n’ont pas entraîné de diarrhée véritable. Sept enfants dans le groupe
IR et deux dans le groupe IM ont présenté des selles glairosanglantes. Parmi les 89 KOP demandés, 24 présentaient des amibes.
Parmi les 240 anuscopies systématiques cinq enfants IR ont présenté à J3 une rougeur ou des micro-ulcérations de la muqueuse
qui étaient normalisées à J5-J7. Parmi les autres sans anuscopie à l’admission, un enfant a présenté à J3 des micro-ulcérations de
la muqueuse, qui ont diminué progressivement pour disparaître à J14. Ces enfants présentaient à l’anamnèse une pratique traditionnelle de traitement intrarectal.
Par contre, le caractère douloureux des injections IM était très significatif (93 % contre 0,8 %), persistant à J7 chez 37 patients et
entraînant une impotence résiduelle chez quelques patients à J7.
Au total, ces résultats montrent une efficacité comparable de la voie IR et IM. Le passage à la voie per os est rapide en moins de
24heures. La tolérance de la QIR est bonne avec des troubles modérés du transit, résolutifs, pour lesquelles la mère doit être prévenue et qui ne contre-indiquent pas la poursuite du traitement. Par contre, l’apparition de selles glairosanglantes justifie de changer de voie d’administration. La QIR peut constituer un traitement précoce des formes de paludisme non per os de l’enfant.
Dk 60
Paludisme d’importation grave à Plasmodium falciparum (pf),
à l’île de La Réunion. Expérience du service de Réanimation
du Centre hospitalier de Saint-Denis de La Réunion,
de décembre 1988 à décembre 2000.
B. A. Gaüzère & G. Desrus
Réanimation polyvalente, Centre hospitalier départemental F. Guyon,97405 Saint-Denis - Réunion, France. E-mail :[email protected]
paludisme, réanimation, La Réunion, Océan Indien
Introduction : Le paludisme a été éradiqué à La Réunion depuis une quarantaine d’années. La dégradation des programmes de
contrôle des vecteurs dans les pays voisins et le regain des échanges entre les îles de l’Océan Indien entraînent une recrudescence
du paludisme d’importation (140 cas notifiés annuellement).
Patients et méthode : Ont été admis en réanimation, les paludismes dus à Plasmodium falciparum associés à au moins un des critères de définition des formes sévères (OMS). : coma non réveillable, anémie normocytaire sévère, insuffisance rénale, O.A.P,
hypoglycémie, collapsus cardio-vasculaire, hémorragie spontanée/C.I.V.D, état de mal convulsif, acidose métabolique, hémoglobinurie. La gravité clinique été évaluée selon les scores de réanimation: indice de gravité simplifié (IGS1), score oméga et le
recours aux thérapeutiques lourdes : ventilation mécanique (VM), dialyse.
Résultats : De décembre 1988 à décembre 2000, 29 cas de paludisme grave dû à Plasmodium falciparum ont été admis : 22 hommes
et 7 femmes non immuns, âge moyen: 40,4 ± 11, infectés à Madagascar (22), Comores (3), Afrique de l’Est (2), de l’Ouest (1), Mayotte
(1). Taux de mortalité élevé (51,7 %), en rapport avec des défaillances multiviscérales (DMV), 1 rupture splénique, 1 trouble du
rythme (surdosage en quinine). Tous présentaient un ou plusieurs critères OMS: 3 critères (15), 2 critères (10), 1 critère (4): neuropaludisme (15), insuffisance rénale (19), anémie normocytaire sévère (8), état de mal convulsif (3), acidose métabolique (2),
œdème aigu du poumon (5), collapsus cardio-vasculaire par rupture splénique (1). Parasitémie moyenne élevée (25 %, max.
50%), négativée en 3,7 ± 1 jours, avant la survenue du décès, sauf dans 2 cas de décès lors de l’admission. Plusieurs patients présentaient des facteurs de co-morbidité: éthylo-tabagisme (5), éthylisme isolé (1), éthylisme et épilepsie (1), grossesse (2), SIDA
(1), asthme et insuffisance coronarienne (1), thrombopénie essentielle (1), diabète (1), hépatite C (2), toxicomanie (1). Dans 2 cas,
le diagnostic était rétrospectif et post-mortem, le décès survenant lors de l’admission (rupture splénique, DMV chez un patient
séropositif pour le VIH). Durée moyenne de séjour 7,6 ± 11 jours, indice de gravité simplifié (IGS1): 14,1 ± 9, score oméga: 118
± 181. Traitement spécifique du paludisme : chlorhydrate de quinine IV avec dose de charge (19), méfloquine (1), sulfadoxine-pyriméthamine après échec halofantrine (1), non instauré dans 2 cas en raison de l’évolution fulgurante et du diagnostic rétrospectif.
15 patients ont reçu au moins 2 traitements lourds, 9 au moins 1: VM (13), VM avec monoxyde d’azote (6), dialyse (8), splénectomie d’hémostase (1), transfusion globulaire (10), transfusion plaquettaire (4). Complications de réanimation dans 6 cas: septicémie (4), pneumopathie nosocomiale (2), cholécystite alithiasique (1), nécrose des extrémités (1). Décès après négativation de la
parasitémie et amélioration de l’état de conscience (4): choc septique à bacille pyocyanique et E. coli, trouble du rythme (surdosage en quinine au 6e jour (nécropsie)).
Discussion : Chimioprophylaxie soit inadaptée à la zone, (chloroquine seule 11 cas), soit absente (15), soit adaptée mais interrompue
précocement (2). Diagnostic tardif ou fortuit. Forte parasitémie à Plasmodium falciparum (1-50%). Mise en route du traitement
tardive. Traitement mal conduit dans plusieurs cas (chloroquine, sous-dosage en quinine, traitement per os malgré les vomissements). Hormis la grossesse au rôle aggravant bien connu, les facteurs de co-morbidité ont compliqué la réanimation et peuvent
rendre compte, associés à l’hyperparasitémie et au retard de diagnostic, du fort taux de décès par DMV.
Séance délocalisée de la SPE
68
Conclusion : Forte mortalité du paludisme d’importation à Plasmodium falciparum malgré une réanimation lourde bien conduite.
Mauvaise information des médecins et des voyageurs, cofacteurs de morbidité associés. Nécessité de campagnes de sensibilisation et d’information des professionnels de santé, des voyageurs et des voyagistes.
Pertinence des critères OMS 2000 de paludisme grave
chez l’enfant à Dakar, Sénégal.
Dk 69
P. Gérardin (1, 2), A.S. Ka (1), C. Rogier (3), P. Jouvencel (1),
V. Brousse (1), P. Guyon (1) & P . Imbert (1, 4)
(1) Service de pédiatrie, Hôpital principal,Dakar, Sénégal.
(2) Urgences pédiatriques, Hôpital Roger Salengro, Lille, France.
(3) Unité de parasitologie, Institut de médecine tropicale du Service de santé des armées, Marseille, France .
(4) Service des maladies infectieuses et tropicales, Hôpital d’instruction des armées Bégin,Saint-Mandé, France.
Tél.:33 (0)1 43 98 50 21. Fax :33 (0)143985279.
paludisme grave, Plasmodium falciparum, enfant, critère de gravité OMS, pronostic,
Dakar, Sénégal, Afrique
L
es aspects cliniques du paludisme grave de l’enfant varient selon le faciès de transmission épidémiologique. La valeur pronostique
des critères OMS de gravité modifiés en 2000 n’a pas encore été évaluée chez des enfants peu ou non immuns vivant en zone
d’hypoendémicité.
Patients et méthodes : La relation entre chaque critère de gravité des définitions OMS 1990 et 2000 et le risque de décès a été évaluée rétrospectivement, en analyse univariée puis en analyse multivariée, chez tous les enfants admis entre le 1er octobre 1997 et
le 31 mars 1999 pour paludisme à Plasmodium falciparum dans le service de pédiatrie de l’Hôpital principal de Dakar, Sénégal.
Dakar est située en zone de transmission faible et saisonnière.
Résultats : Parmi 311 enfants éligibles (âge médian : 8 ans), 161 (51 %) présentaient un paludisme grave selon la définition OMS
1990 (létalité 17 %, n = 28) et 233 (75 %) selon la définition OMS 2000 (létalité 12 %). Les critères associés au risque de décès
étaient en analyse univariée : le neuropaludisme (OR 17,8 ; IC 95 % 6,5-48,8), la détresse respiratoire (OR 9,2 ; IC 95 % 3,6-23,6),
et la plupart des critères OMS, y compris l’hyperthermie (> 40 °C) retirée de la définition 2000. En revanche, l’anémie grave
(OR 1,25 ; 0,45-2,23), la parasitémie élevée (> 4 %), la prostration ou les troubles de conscience sans coma vrai, l’œdème pulmonaire et l’hémoglobinurie macroscopique n’augmentaient pas significativement le risque de décès. L’analyse multivariée
isolait quatre facteurs indépendants prédictifs de décès : l’insuffisance rénale (OR 82,7 ; IC 95 % 5,9 - 1147), le neuropaludisme
(OR 16,5 ; 1,1-241,5), l’acidose métabolique (OR 5,8 ; IC 95 % 2,5-13,1) et l’hyperthermie (OR 7,50 ; 1,7-32,1).
Conclusion : Ces résultats montrent l’intérêt d’évaluer la signification pronostique des critères de gravité chez l’enfant en fonction du faciès épidémiologique. Ainsi à Dakar, certains facteurs tels que les troubles de conscience sans coma vrai, l’anémie grave
ou l’hyperparasitémie n’influencent pas significativement la létalité hospitalière du paludisme, contrairement à d’autres facteurs
tel que le neuropaludisme, qui concerne surtout les enfants plus âgés dans cette région de transmission faible et saisonnière. Par
ailleurs, la nouvelle définition, qui inclue des critères dont la pertinence en terme de pronostic est moindre, entraîne une fréquence des cas graves plus élevée et un taux de décès plus faible qu’avec la définition 1990. Cette donnée doit être prise en compte
dans l’analyse des résultats des différentes séries de paludisme grave chez l’enfant.
Les mycétomes de la cheville.
A propos de 24 observations.
Dk 31
M. H. Sy (1), A. G. Diouf (2), J. M. Dangou (2), G. Barberet (3), A. Ndiaye (1),
A. Sy (1), C. B. Dieme (1), A. V. Dansokho (1) & S. I. L. Seye (1)
(1) Service d’orthopédie-traumatologie (Pr. S.I.L. SEYE),C.H.U. Le Dantec,BP 15551,Dakar-Fann,Sénégal.
Tél.:221 822 57 70/842 31 77. Fax :221 823 81 86.E-mail :[email protected]
(2) Laboratoires d’anatomie pathologique (Pr. P. D. NDIAYE),C.H.U. Le Dantec,Dakar-Fann,Sénégal.
(3) Service d’imagerie médicale, Hôpital principal de Dakar, Sénégal.
L
es mycétomes primitivement localisés au niveau du cou-de-pied sont régulièrement confondus et comptés avec ceux du pied
par nombre d’auteurs. ils doivent être considérés et étudiés comme une entité nosologique à part entière. Le but de ce travail
est d’apprécier la fréquence de cette localisation, d’étudier les différentes formes anatomo-cliniques et d’évaluer les différents
facteurs pronostiques.
Santé et urbanisation en Afrique
69
Vingt-quatre mycétomes primitifs de la cheville ont été étudiés de façon rétrospective et continue. Ils sont tirés d’un effectif global de 141 mycétomes observés dans le service entre juillet 1988 et juin 1999. Il s’agissait de 14 hommes et de 10 femmes âgés d’environ 34 ans et porteurs d’un mycétome depuis 6 ans, en moyenne. Le cou-de-pied était atteint 15 fois à droite contre 9 fois à gauche.
L’origine fongique a été retrouvée 17 fois (grain noir) contre 6 fois pour la nature actinomycosique (2 fois: grain rouge et 4 fois :
grain blanc) et 1 fois indéterminée. Parmi eux, seize ont été opérés, 4 sont en instance d’intervention et les 4 derniers ont été traités médicalement.
L’atteinte primitive de la cheville représente 16,3 % de nos mycétomes. Elle distingue une forme bénigne encapsulée (37,5 %) souvent nodulaire, uni-rétromalléolaire ou bi-rétromalléolaire d’origine souvent fongique; à l’opposé une forme diffuse, polyfistulisée (41,6 %) pré-malléolaire finissant par englober toute la cheville. La contamination osseuse secondaire a déterminé une ostéite
et/ou une ostéoarthrite dans 54,1 % des cas. Cette ostéite mycétomique a nécessité une amputation chez 5 patients (20,8 %). Une
seule récidive a été notée entre nos mains, alors que 5 patients ont été recrutés avec ce diagnostic.
Les mycétomes de la cheville ne doivent plus être confondus avec ceux du pied. La forme bénigne encapsulée située en arrière de
la malléole mérite d’être distinguée de la forme diffuse polyfistulisée ostéophile prenant en totalité le cou-de-pied.
Les leishmanioses dans l’algérois.
Données épidémiologiques.
Dk 42
Z. Harrat & M. Belkaid
Institut Pasteur d’Algérie, Service de parasitologie-mycologie, 2 rue du Dr Laveran,El Hamma,16000 Alger, Algérie.
Fax : 213/21/67.25.03 Email : [email protected],[email protected]
L
es auteurs dressent le bilan de huit années d’observation de la leishmaniose humaine et canine dans l’algérois (1990-1997) Durant
cette période 1800 sérums canins ont été analysés par la technique d’immunofluorescence indirecte. La fréquence de la maladie chez les chiens s’élève à 37 % (666/1 800). 25 % des chiens positifs à la sérologie sont asymptomatiques. les fluctuations
annuelles de la leishmaniose canine varient d’une saison à l’autre avec cependant, une augmentation croissante de nombre de cas
de la maladie au cours des dernières années. En comparant les résultats obtenus lors des enquêtes antérieures dans la même région,
les auteurs notent une recrudescence alarmante de l’enzootie canine. Parallèlement, la leishmaniose humaine s’obsèrve de plus en
plus fréquemment à Alger où 22 cas de leishmaniose viscérale et 40 cas de leishmaniose cutanée à Leishmania. infantum ont été
recensés durant cette période. Neuf souches de leishmania, 5 d’origine canine et 4 d’origine humaine (3 cutanées et 1 viscérale)
ont été isolées et identifiées par la technique d’électrophorèse des isoenzymes sur gel épais d’amidon. Elles s’identifient toutes à
Leishmania infantum. A la suited’une enquête portant sur l’échantillonnage et la dynamique saisonnière des phlébotomeseffectuée dans le Grand Alger durant la même période, 2959 spécimens ont été capturés. Les résultats de l’identification ont montré
la prédominance de Phlebotomus perniciosuset de P. longicuspisprincipaux vecteurs de la leishmaniose viscérale dans notre pays.
Inégalités d’accès aux soins et système de crédit médical
dans deux complexes agro-industriels du Sud-Cameroun.
Dk 54
N. Monteillet
18 rue de Neuilly, 92000 Nanterre, France. Tél :33 (0)1 47 21 22 04.E-mail :[email protected]
accès aux soins, système de crédit médical, complexe agro-industriel
L
es complexes agro-industriels mettent à la disposition de leurs personnels des services médicaux et un système d’avance sur
solde permettant d’engager des traitements avant le versement de leur salaire. La crise économique et la faillite de la gestion
publique a provoqué une paralysie des investissements sociaux engendrant une disparition des systèmes de crédits médicaux et
une rupture d’approvisionnement des pharmacies dans les sociétés les moins bien gérées. A partir d’une enquête menée dans
deux complexes agro-industriels dont le système de crédit médical a cessé ou non de fonctionner, on s’efforcera de comparer la
place des techniques substitutives sollicitées (commerce informel du médicament, recettes familliales de santé, autres médecines
populaires) afin d’évaluer l’incidence du système de remboursement des soins sur les pratiques thérapeutiques désencadrées et les
inégalités d’accés aux soins différentielles, notamment des femmes et des enfants dans les deux villes. Cet article présente les résultats d’une étude de l’ensemble des recours thérapeutiques, menée en 1998 sur un échantillon de 3 199 habitants (Nkoteng) et
2 220 habitants (Mbandjock), respectant la stratification par âge et par sexe des deux villes et d’une enquête semi-quantitative, sur
la prise en charge des patients dans son hôpital (102 cas).
Séance délocalisée de la SPE
70
TABLE DES AUTEURS
Adehossi EO
Ag Bendech M
Agid F
Agnamey P
Akogbeto M
Akoua-Koffi C
d'Alessandro U
Ali R
Antonio Nkondjio C
Auboyer C
Awono Ap
Awono-Ambene P
Aye M
Ba A
Ba Fall F
Ba Sa
Badiaga S
Badiane CI
Badji A
Ba-Fall K
Bagayoko Y
Bah IB
Baldé-Touré A
Balima-Koussoube T
Barberet G
Barbier JP
Barennes H
Baudon D
Belkaid M
Benefice E
Benie J
de Benoist JR
Benoit-Cattin TH
Bertrand E
Biaou C
Bigaignon G
Bkassa S
Blanche M
Boguikouma JB
Boisier P
Boon-Falleur L
Bouadi A
Bouramoué CH
Boussinesq M
Brasseur P
Brouqui P
Brousse V
Cam PD
Camara P
Carme B
Cellier C
58
31
21
9
23
59
54
44
22
41
12
22
59
28
64
26, 28
52
36
35
47
55
11
21
67
57, 69
9
41, 67
11
70
32
35
51
44
30
8
46
57, 58
49
46
19
46
28
30
56
9
52
69
9
47
18
35
Santé et urbanisation en Afrique
Centre national de transfusion
sanguine de Guinée-Conakry 45
Chanteau S
19
Charmot G
47
Chastel C
51
Chippaux JP
13,14, 15, 56
Cotellon P
18
Coulaud X
44
Coulibaly AO
57, 58
Coulibaly N
36
Dabo A
55
Dagnan S
35
Dan LC
9
Dangou JM
28, 52, 69
Dansokho AV
36, 57
Darié H
56
Debois H
17
Debord T
56
Delaporte E
46
Delmee M
46
Delmont J
52
Derrien JJ
49
Desrus G
68
Diagne M
63
Diagne MB
36
Diagne N
66
Diallo DA
65
Diallo M
16
Diallo S
11
Diao M
26, 28
Diatta B
35, 36
Diatta M
12, 66
Dicko A
65
Dieme CB
69
Dieng H
65
Dieng TH
11
Diomandé L
59
Diop A
63
Diop IB
26, 28
Diop M
54
Diop MM
54
Diouf A
12, 66
Diouf AG
69
Diouf M
51
Diouf MB
37
Diouf SM
26, 28
Djibrilla A
15
Dolo A
65
Dolo G
65
Doumbo O
55, 65
Dufillot D
67
Dumon H
52
Duong TH
67
Duplantier JM
19
Ekoba J
30
Ekra A
28
Ekra D
59
Ekra KD
35
El Hadji BA
64
Elhadji Bâ KC
56
Engels D
54
Epelboin A
39
Ernould JC
13, 14, 15
Fadiga
35
Fall A
35
Faye D
10
Faye F
51
Faye FBK
65
Faye M
10, 36, 37
Faye O
11, 63
Fontanella F
18
Fontenille D 12, 16, 22, 64, 65, 66
Garcia A
56
Garnier D
32
Gaudon L
38
Gaüzère BA
38, 40, 41, 68
Gaye O
11, 63
Gérardin P
53, 69
Gning SB
47
Goisset P
39
Gros P
56
Gryseels B
54
Guiguemde TR
67
Guindo A
65
Guissé F
54
Guiyédi V
67
Guyon P
53, 57, 69
Handschumacher P
19
Harrat Z
70
Hasselmann M
40
Hema A
67
Houdebine J
49
Hougard JM
22
Hovette P
56
Imbert P
53, 56, 57, 69
Ivombo A
38
Jambou R
12, 52, 66
Jannin J
20
Jaud V
37
Jean Pierre H
59
Josseaume A
38
Jouvencel P
69
71
Ka AS
53, 65, 69
Kaba K
45, 53
Kaboret Yalacé Y
8
Kakou Guikahué M
56, 57
Kambole E
67
Kane A
26, 28
Kane AW
10
Kangah M
57, 58
Kaslow D
65
Keita A
55
Kengne H
12
Kengne P
22
Kerfalla S
53
Kimbally-Kaky G
30
Kinkpe C
36
Klion A
65
Klotz F
14, 43, 53, 55
Koko J
67
Kombila M
67
Konan
59
Konate L
11, 63
Konin C
28
Kouakou J
59
Kouassi Yapo FL
28, 30
Koubi V
9
Kouriba B
55
Labbo R
14, 15
Lakh YC
49
Larouze B
46
Lassegue D
38
Le Bras J
12, 22, 66
Lehesran JY
52
Li X
9
Lo M
36
Louis FJ
20
Lucas P
20
Lucas M
18
M’baye PS
47
Maiga I
55
Marjolet M
49
Marrama L
12, 52, 66
Massi E
38
Mathiot C
16
Mbaye A
54
M'baye PS
53
Mercereau-Puijalon O
66
Métras D
57, 58
Meyer N
40
Mia Bilengue CM
20
Miegeville M
9
Miller L
65
Minla’a JC
33
Misse CH
49
Moerman F
54
Molez JF
63
Monjour E
7
Monjour L
7
Liste des auteurs
Monteillet N
70
Moreira C
57
Moussavou A
67
Moussavou-Kombila JB
46
Mpoame M
12
N’doye N
57
N’faly M
53
N’guetta R
28
Nagot N
41, 67
Ndiaye A
36, 69
Ndiaye F
36
Ndiaye G
32
N'diaye LS
26
Ndiaye M
37
Ndir O
11
N'doutabe M
35
Ndoye B
47
Nebie LVA
29
Ngou-Milama E
67
Niakara A
29
Niambélé MB
65
Niang A
57
Niang CD
36, 37
Nkonjio AC
12
Nyiang M
52
Nzenze JR
46
Ogougbemy M
36, 37
Ouedraogo A
67
Ouedraogo NA
29
Pasquier L
57
Pemba LF
46
Perraut R
12
Perret JL
35, 46, 57
Pettinelli ME
44
Peyron C
41
Poda JN
52
Polman K
54
Puijalon O
52
Raccurt C
9
Rahalison L
19
Ranque S
52, 56
Raouf A
38
Rapp C
56
Ratsitorahina M
19
Receveur MC
44
Receveur P
44
Ripert C
15
Rogier C
51, 56, 57, 64, 66, 67
Roué R
56
Roussilhon C
66
Sagara I
65
Sakai R
65
Salem G
5
Saliou P
17
Sall AA
16
Sane M
35
Sangaré DM
65
Sangaré L
55
Sarr D
52
Sarr M
26, 28
Sarre B
37, 57
Sawadogo A
67
Schlossmacher P
40
Seck Y
12, 52, 66
Seibou B
8
Sene M
37, 36
Seydi MG
33
Seye SIL
36, 69
Sidibe EH
32
Sidiki A
15
Simon F
56
Siransy E
28
Sissoko M
65
Sobesky M
18
Sogoba M
65
Sokhna C
12, 51, 56, 65, 66
Sondo Kb
52
Sorge F
39
Souaga A
57, 58
Souley D
58
Sow MY
55
Sow S
54
Spiegel A
11, 51, 56, 64, 65, 66
Stelma F
54
Sy A
69
Sy Mh
36, 69
Talarmin F
47
Tall A
12, 51, 52, 54, 56, 64, 66
Tano-Bian A
59
Tchoua R
38
Tchuem-Tchuenté LA
54
Tchuinkam T
12
Thiam M
27
Thiam O
28
Tiembre I
35
Toto JC
16
Touré IA
58
Touré Y
65
Touze JE
25
Traoré A
52
Trape JF 12, 51, 55, 56, 64, 65, 66
Tuho M
59
Valea I
41
Verschelde PH
44
de Vlas SJ
54
Wade B
35, 47
Wondji CS
12
Yalcoué D
65
Yam Aa
10
Yameogo C
57
Yapobi Y
57, 58
Zagre MN
29
72
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