La COP22, La COP de l’Action Dossier de presse COP22, Marrakech 2016 Sommaire 1 | LA COP22, LA COP DE L´ACTION 1.1 Les objectifs de l’accord de Paris en voie d’être réalisés 1.2 Le financement, clé de la lutte pour le climat 1.3 L’equilibre de notre planète est menacé 1.4 L’objectif de transition énergétique 1.5 Garantir l’accès è l’eau pour tous 1.6 Assurer une agriculture performante et durable 2 | LA VISION D’UN PAYS - LE MAROC, FIGURE DE PROUE DU RESPECT DE L’ENVIRONNEMENT 2.1 Les initiatives du Maroc en faveur de l´environnement a. Le Plan Maroc Vert b. Le Triple A, l´Adaptation de l´Agriculture Africaine au changement climatique c. La préservation des oasis d. La transition énergétique du Maroc e. La « Ceinture bleue », pour une pêche durable 2.2 Les évènements phares portés par le Maroc pendant la COP22 a. Le Sommet des Elus Locaux et Régionaux pour le Climat b. Le Sommet des Femmes leaders et de la transformation mondiale 2.3 L´environnement implique la société civile a. La société civile marocaine agit pour l´environnement b. La Campagne “Zéro mika” 3 | L´AFRIQUE : LA VULNERABILITE D’UN CONTINENT 3.1 L’eau - Une demande bien superieure aux ressources 3.2 Agriculture - 1/3 de l’économie menacée 3 3 3 4 5 5 6 6 7 8 8 9 9 11 11 11 12 12 12 12 13 13 14 4 | COP22 : LA 22E REUNION DES PARTIES 15 Les members du comité de pilotage de la COP22 16 5 | INFORMATIONS PRATIQUES SUR LA COP22 18 5.1 Marrakech en chiffres 5.2 Le Maroc : Informations pratiques et logistiques 5.3 Marrakech prend le devant dans la lutte contre le changement climatique 18 19 20 ANNEXES 21 Glossaire Contacts Presse 21 23 1 | LA COP22, LA COP DE L’ACTION 1.1 Les objectifs de l’Accord de Paris en voie d´être réalisés En 2015 lors de la COP21 à Paris, 195 délégations ont adopté l’Accord de Paris qui prévoit de "contenir" la hausse moyenne de la température du globe "nettement en dessous de 2°C" par rapport aux niveaux préindustriels. Les pays développés devront continuer de "montrer la voie" en s'engageant à réduire leurs émissions en valeur absolue sur l'ensemble de leur économie. Les pays en développement sont eux "encouragés" à progresser vers des objectifs de réduction ou de limitation de leurs émissions couvrant l'ensemble de leur économie. En contrepartie, ils recevront un soutien financier1. Le 6 octobre 2016, le seuil de 55 pays représentant plus de 55% des émissions de gaz à effet de serre a été atteint, permettant l´entrée en vigueur de l’Accord de Paris. La COP22 s´inscrit ainsi dans l’action pour concrétiser les différents axes retenus dans l’Accord de Paris, notamment ceux qui ont trait à l’adaptation, la transparence, le transfert de technologies, l’atténuation, le renforcement des capacités, la compensation des pertes et préjudices2, et le financement. 1.2 Le financement, clé de la lutte pour le climat Le financement est un des éléments clés de la transition énergétique. L’Accord de Paris reconnaît ainsi que 100 milliards de dollars (en prêts et en dons) devront être consacrés, d’ici à 2020, à financer des projets permettant aux pays de s’adapter au dérèglement climatique (montée des eaux, sécheresse…) ou de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. Ces financements devraient augmenter au fur et à mesure et certains pays en développement, sur une base volontaire, pourront aussi devenir des donateurs pour aider les pays les plus vulnérables. Le financement sera d´ailleurs le thème de la journée thématique qui aura lieu en Zone Verte le 15 novembre. Seront par exemple abordés les partenariats public-privé, l´allocation des aides à l´adaptation, ou encore l´émergence de centres financiers verts. 1 2 Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) - Accords de Paris - 12 décembre 2015. Impacts inévitables ou irréversibles lorsque l’adaptation au changement climatique atteint ses limites ou n’est plus possible. 3 1.3 L’équilibre de notre planète est menacé Au rythme de 9 300 naissances par heure, nous serons 10,9 milliards d’humains à la fin du siècle3. Les besoins énergétiques planétaires, de 6 400 milliards de kilowattheures au début du XXème siècle, s´élèvent aujourd´hui à 150 milliards de kilowattheures, et pourraient atteindre 21 100 kilowattheures par personne et par an à la fin du siècle4. Entre 1870 et 2010, les émissions de dioxyde de carbone dues à l’activité humaine ont atteint approximativement 1 900 gigatonnes, à raison de 4,1 millions de tonnes par heure. A ce rythme-là, les émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique, atteindront les 2 900 gigatonnes en 2038. Sécheresses, incendies, inondations, tempêtes violentes… Le réchauffement climatique est la cause de changements considérables dans notre environnement. De nombreuses terres, îles et grandes villes pourraient disparaître sous les eaux, des archipels du Pacifique (îles Marshall, îles de Polynésie, Maldives) aux grandes métropoles (Miami, New York, Tokyo, Singapour, Amsterdam, Rotterdam), en passant par des régions entières de l´Asie (Philippines, Indonésie). Nous ressentons déjà les conséquences du réchauffement climatique. Sur notre santé : il favorise la distribution de certaines maladies d’origine hydrique et de certains vecteurs d´affections ; sur notre accès à la nourriture : ses effets sur la production alimentaire pourraient causer en 2050 quelques 529 000 décès supplémentaires dans le monde5 ou encore sur l´approvisionnement en eau douce en impactant durablement le cycle hydrologique6. Selon la Banque mondiale, la disponibilité totale des eaux «bleues et vertes7» diminuera très probablement de plus de 10% dans toute l’Afrique d’ici à 2020. Pour ne pas dépasser les 2°C d’augmentation des température à l’échelle du globe, il faut mettre en place des outils préventifs et prendre urgemment un certain nombre de mesures. La part des énergies renouvelables dans le mix énergétique doit notamment passer à 50% d’ici 2028 à l’échelle planétaire. Cette part devra atteindre les 87 voire 94% d’ici à 2100. 3 4 Organisation des Nations Unies (ONU) - Perspectives de la population mondiale : révision de 2012 – 13 juin 2013. Université A&M du Texas - The 21st century population-energy-climate nexus - Glenn Jones et Kevin Warner – 1er avril 2016. Université d’Oxford - Revue médicale The Lancet - 3 mars 2016. Processus durant lequel l'eau, sous l'effet de la chaleur, s'évapore au-dessus des océans, puis se condense dans l'atmosphère, formant des nuages. Elle est ensuite transportée par les vents et précipitée sur les continents. 7 Issues des précipitations et des rivières. 5 6 4 de pression sur les ressources naturelles, notamment de la raréfaction des ressources en eau dont la disponibilité est passée de 2 560m3/habitant/an en 1960 à moins de 730m3/habitant/an aujourd´hui. Selon le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime du Maroc, cinq bassins hydriques seront potentiellement déficitaires d’ici 2020. 1.4 L’objectif de transition énergétique Le Maroc s´est fixé pour objectif d´augmenter la part des énergies renouvelables de 12% d´ici à 2020, et de produire la moitié (52%) de son électricité grâce aux énergies renouvelables en 2030. Selon l´Université de Standford, les transitions énergétiques sont tout à fait réalisables. Le monde pourrait ainsi atteindre 80% d´énergies renouvelables (soleil, vent, eau) d´ici 2030 et 100% d´ici 20508, sans impact sur l´emploi ou la croissance économique. Au contraire, cela pourrait générer 5 milliards de dollars d´économies en comptant le carburant non utilisé et les dégâts climatiques et environnementaux évités. L´exemple du Chili est parlant : le pays a tellement investi dans les énergies renouvelables que l’électricité est devenue gratuite : en quelques mois, 29 fermes solaires sont entrées en action au nord du Chili. Du fait de leur haute performance, la production excède largement la demande locale, et le prix de vente s´est écroulé. Le Maroc a jusqu´à présent réussi à répondre à une demande accrue en eau en adoptant une politique basée sur la maîtrise et la mobilisation des ressources en eau, à travers la réalisation d’infrastructures hydrauliques, visant l’approvisionnement en eau potable des populations, le développement de l’irrigation, l’amélioration de la protection contre les inondations et la valorisation de ces ouvrages hydrauliques par la production hydro-électrique. L’objectif ultime est une gestion conservatoire et durable des ressources en eau limitées, la durabilité de l’agriculture irriguée et le renforcement de son rôle stratégique dans la sécurité alimentaire du pays. Cette stratégie s’articule autour des grands axes d’intervention suivants : · La modernisation de l’agriculture irriguée ; · La valorisation des ressources en eau mobilisées par les barrages ; · Le renforcement de la maintenance et de la réhabilitation des réseaux d’irrigation des périmètres collectifs ; · La mise à niveau du secteur de l’irrigation et l’encouragement de partenariats public-privé pour la gestion des périmètres collectifs d’irrigation ; · La poursuite des efforts visant la promotion de la gestion participative de l’irrigation, notamment dans les périmètres de PMH9. L´énergie sera l´objet des journées thématiques des 10 et 11 novembre qui traiteront notamment des nouvelles énergies renouvelables, de l´éco-construction et de l´implication des entreprises dans la protection de l´environnement. 1.5 Garantir l’accès à l’eau pour tous D’après les prévisions, la demande mondiale en eau devrait augmenter de 55% d’ici 2050. Il existe de bons arguments économiques pour convaincre les décideurs et les responsables de l’aménagement du territoire de l’intérêt de préserver les écosystèmes : l´UNESCO estime à 53 milliards de dollars par an, sur une période de cinq ans, l’investissement nécessaire pour réaliser la couverture universelle, soit moins de 0,1% du PIB mondial en 2016. Il n´en reste pas moins que l´équilibre entre l´offre et la demande est devenu précaire et fragile sous l´effet conjugué de multiples contraintes. L´eau sera pour cela au programme de la journée thématique qui aura lieu en Zone Verte le 8 novembre. La valorisation des ressources en eau, les techniques d´irrigation et évidemment les gestions agricoles de l´eau seront notamment abordées. Au cours des dernières décennies, le Maroc s’est développé dans un contexte de vulnérabilité face au réchauffement climatique qui a accentué la dynamique Université de Standford - 100% Clean and Renewable Wind, Water, and Sunlight (WWS) All Sector Energy Roadmaps for 139 Countries of the World – 24 octobre 2016. 9 Petite et Moyenne Hydraulique : périmètres irrigués traditionnels de taille faible (inférieure à 100 ha), à moyenne (dépassant rarement 3.000 ha à 5.000 ha). 8 5 1.6 Assurer une agriculture performante et durable conversion massive de l’irrigation de surface et par aspersion à l’irrigation localisée, sur une superficie de près de 550 000 ha pendant une période de dix ans, soit un rythme d’équipement moyen de près de 55 000 ha/an. L’objectif fixé est d’équiper en irrigation localisée près de 50% de la superficie totale aménagée au niveau national. Près de 11% de la population mondiale est sous-alimentée dans le monde. Et il faudrait, selon le GIEC, produire au moins 50% de nourriture en plus pour pouvoir nourrir 9 milliards de personnes d'ici 2050. Pour répondre à l’urgence, le GCRAI10 a identifié quatre domaines d'actions prioritaires sur le changement climatique : des pratiques agricoles intelligentes respectueuses du climat, des services d'information climatique, le développement d’une agriculture à faibles émissions, et des politiques de développement de systèmes alimentaires résistants au changement climatique. Les transitions agro-écologiques dans les territoires ruraux, le traitement approprié et durable des eaux usées, la séquestration du carbone par les sols agricoles ou encore la mise en œuvre des plans nationaux d'adaptation seront abordés durant la journée thématique du 17 novembre. L´agriculture représente en effet 80 à 90% de la demande en eau. Pour y répondre, la stratégie du ministère marocain de l´Agriculture se base sur l’amélioration du service de l’eau d’irrigation, le renforcement et l’adaptation du système de financement et d’incitation à l’économie d’eau, l’amélioration de l’aval agricole sous tous ses aspects (organisation, partenariats, contrats de cultures, etc.) et le développement d’un conseil de proximité en matière de conception des systèmes d’irrigation économes en eau et d’appui à l’amélioration de la productivité. Le Programme National d’Economie d’Eau en Irrigation (PNEEI) s’inscrit dans les mesures transverses du Plan Maroc Vert. Ce programme consiste en une 2 | LA VISION D’UN PAYS - LE MAROC, FIGURE DE PROUE DU RESPECT DE L’ENVIRONNEMENT Sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc s´est profondément engagé, depuis plus de quinze ans, sur la question du changement climatique, et a fait de l´économie verte un objectif stratégique majeur. Grace à son leadership visionnaire, le Royaume du Maroc mène la lutte contre le changement climatique non seulement en Afrique, mais également dans le monde entier. Et c´est pour donner aux pays les plus vulnérables la possibilité de s’exprimer que le Maroc a saisi l´opportunité d´accueillir la COP22 à Marrakech : « Fidèle à son histoire, le Royaume du Maroc exprimera sa solidarité avec les populations les plus vulnérables ou menacées par le changement, en accordant, tout au long de sa présidence, une attention particulière aux Etats insulaires, à l'Afrique et plus largement à tous les pays en développement », avait déclaré Sa Majesté le Roi Mohammed VI à la MedCop Climat qui a eu lieu à Tanger le 18 juillet 2016. Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale. 10 6 Sa Majesté le Roi Mohammed VI a de plus créé la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement, dont il a confié la présidence à Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasna. La fondation place les enjeux d’éducation et de sensibilisation au cœur de la mission qui lui a été attribuée, s’inscrivant dans les objectifs fixés par les sommets de Rio de 1992 et 2012, et de Johannesburg en 2002 en termes d’éducation pour le développement durable, et auxquels le Maroc a souscrit. a d´ailleurs consacré le développement durable en tant que droit pour tous les citoyens. Fort de cette dynamique, le Maroc a réalisé des progrès significatifs dans de nombreux domaines tels que la lutte contre le réchauffement climatique, la surveillance de la qualité de l’air, l’exploitation forestière, le développement des énergies renouvelables, l’électrification rurale, l’accès à l’eau potable en milieu rural, l´agriculture et la pêche ou encore la mise à niveau et l’éducation environnementale. Plusieurs programmes et projets pilotes liés à l’éducation à l’environnement, la sauvegarde du littoral, l’amélioration de la qualité de l’air, la compensation volontaire carbone, le tourisme responsable, et la sauvegarde et le développement de jardins historiques, de palmeraies et d’oasis, ont été menés avec succès. Dès son adhésion à la Fondation pour l’Education à l’Environnement (FEE)11 en 2002, la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement a décidé de mettre en place au Maroc quatre programmes : · « Pavillon Bleu » pour les plages. · « Eco-Ecoles » destiné aux établissements primaires. · « Jeunes Reporters pour l’Environnement » dans les lycées. · « Clef Verte » pour les établissements touristiques. Le Royaume du Maroc a ainsi été classé 9ème mondial par le Climate Change Performance Index 201512, et émerge encore une fois comme l'un des précurseurs mondiaux dans l'élaboration des politiques d’énergies renouvelables. A noter par ailleurs que le niveau d’engagement des entreprises marocaines en faveur de la RSE est l’un des plus importants d’Afrique, du Maghreb et du monde arabe13, et que le Maroc est leader de la région en matière de développement durable14. 2.1 Les initiatives du Maroc en faveur de l’environnement Le Royaume du Maroc a adopté une stratégie de développement durable favorisant l'équilibre entre les dimensions environnementales, économiques et sociales, avec pour objectifs l´amélioration du cadre de vie des citoyens, le renforcement de la gestion durable des ressources naturelles, et le recours aux technologies d’énergies propres. Pour se donner les moyens de concrétiser cette ambition, le Maroc a lancé plusieurs réformes politiques, institutionnelles et socio-économiques. La nouvelle Constitution de 2011 Le Maroc a également jeté les bases d’une diplomatie climatique audacieuse basée sur un projet national pour le climat, son rayonnement international en tant que précurseur dans le domaine du développement et son rôle de porte-parole des pays vulnérables lors des négociations internationales15. La FEE est une organisation non gouvernementale, à but non lucratif, de promotion du développement durable à travers l’éducation à l’environnement. Elle regroupe 74 pays en Europe, Amériques du Nord et du Sud, Asie et Océanie. Par l’adhésion de la Fondation à la FEE, le Maroc est devenu le 1er pays arabo-musulman à y adhérer. 11 German Watch - The Climate Change Performance Index Results 2015 – Décembre 2014 Nations Unies, Commission économique pour l´Afrique, Bureau pour l´Afrique du Nord – L´économie verte au Maroc - 2014 14 Regional Center for Renewable Energy and Energy Efficiency – Arab Future Energy Index (AFEX) - 2015 15 Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES) - Enjeux stratégiques du Maroc » Changement climatique - 2016 12 13 7 Le renforcement de la résilience à la production de l'agriculture apparaît ainsi comme une priorité pour la sécurité alimentaire et le développement économique du continent. a. Le Plan Maroc Vert Le Plan Maroc Vert est au centre de la stratégie de développement durable. Il se concentre sur l’agriculture, secteur qui représente 19% du PNB, emploie plus de 4 millions d'habitants ruraux, a créé environ 100 000 emplois dans le secteur de l’agro-industrie et est directement responsable de la sécurité alimentaire de 30 millions de consommateurs. Impulsée par le Maroc, l’initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture en Afrique (AAA) a ainsi été lancée en avril 2016. Son objectif est de réduire la vulnérabilité de l’Afrique aux changements climatiques. Le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime du Maroc, Aziz Akhannouch, a été l’un des premiers à établir « un lien entre le développement agricole et le changement climatique », pour faire bouger les lignes et apporter une réponse efficace et concrète au constat d'un triple biais dans le financement « de l'adaptation, de l'agriculture et de l'Afrique ». Le Triple A peut compter, pour son déploiement, sur l’important dynamisme que connaît la coopération Sud-Sud aujourd’hui et le rapprochement entre Etats africains. Le Plan Maroc Vert, par l’analyse de la situation actuelle, a adopté un modèle de réussite reposant sur l'investissement et l'organisation pour construire sa stratégie. Le Maroc a ainsi lancé deux agropoles et quatre autres sont en préparation afin d’augmenter massivement le taux de valorisation des produits agricoles. Sur la base des directives établies au niveau national et sur la base des besoins régionaux, un certain nombre de projets importants et de plans d'action ont été retenus pour la mise en œuvre du Plan Maroc Vert, comme établi dans les 16 autres plans agricoles régionaux16. C’est dans ce cadre que plusieurs chantiers stratégiques ont été ouverts. Entre autres : projet d’assurances agricoles, promotion des produits de terroirs, stratégie Recherche & Développement, intrants17, formations et recherche. L´initiative Triple A a vocation à garantir le financement de l’adaptation de l’agriculture africaine et d´augmenter la productivité agricole sur le continent, en captant 30% du plan d´investissement prévu à partir de 2020 pour l’adaptation des pays en voie de développement. Cela représente 30 milliards de dollars par an pour le développement de l’Afrique. Le 30 septembre 2016, 27 pays africains18 ont adopté la Déclaration de Marrakech qui marque la création d’une coalition visant à mettre l’Adaptation de l’Agriculture Africaine au cœur des négociations de la COP22 et dote l’initiative d’un plan d’actions concret : · Le volet Négociations, pour mettre l’Adaptation de l’Agriculture Africaine au cœur des enjeux des COP et obtenir une répartition équitable des fonds climat entre adaptation et atténuation. · Le volet Solutions, pour promouvoir et favoriser la mise en œuvre de projets concrets et innovants en matière de gestion des sols19, de maîtrise de l’eau agricole, de gestion des risques climatiques20 et de renforcement des capacités et solutions de financement. b. Le Triple A, l’Adaptation de l’Agriculture Africaine au changement climatique La population de l´Afrique (2,5 milliards d'habitants) aura doublé d'ici à 2050. Elle devra donc doubler sa production agricole d'ici à 2030, et la tripler d'ici à 2050. En outre le continent africain, alors qu’il n´est responsable que de 4% des émissions de gaz à effet de serre, est le plus touché par le changement climatique. Paradoxalement, il ne capte que 6% du fonds Climat dont à peine 17% de financements publics. Le secteur agricole quant à lui, n´en capte que 4% alors qu’il génère 40% des emplois en Afrique. Un plan agricole régional se compose d'une feuille de route pour le développement agricole d'une région, reposant sur l’accompagnement de l'administration centrale et des pouvoirs publics, en matière de réformes sectaires et institutionnelles. 17 Différents produits apportés aux terres et cultures (engrais, etc.) 18 Algérie, Bénin, Burkina-Faso, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Ethiopie, Egypte, France, Gabon, Gambie, Guinée-Co16 nakry, Lesotho, Madagascar, Mali, Maroc, Mauritanie, Nigéria, Sénégal, Seychelles, Soudan, Swaziland, République Démocratique du Congo, République du Congo, Togo. Objectif triple d’amélioration de la fertilité des sols, d’accroissement de la capacité de séquestration du carbone dans les sols et de reconversion en arboriculture. 20 Notamment à travers le déploiement de l’assurance agricole et la mise en place de systèmes d’alerte. 19 8 c. Le préservation des oasis Ces objectifs ont notamment mené à la création de l’imposante centrale solaire Noor à Ouarzazate et à la mise en service de plusieurs parcs éoliens dont celui de Tarfaya, le plus grand en Afrique. Sur le plan hydraulique, la construction de nouveaux barrages permettra de passer de 139 en 2015 à 170 grands ouvrages à l’horizon 2030. Les oasis sont victimes de multiples facteurs dégradants : le surpompage des nappes, le gaspillage des ressources en eau, un système foncier qui conduit parfois à l’abandon de cultures de qualité ou encore un système traditionnel d’appropriation et de distribution de l’eau qui favorise les rentes et entrave les possibilités d’amélioration culturale. Focus - L’énergie solaire Le Plan solaire marocain Le Maroc, qui abrite l’oasis la plus étendue du monde dans la région de Tafilalet (77 000km2) a donc mis en place un certain nombre d´actions stratégiques : la reconversion progressive de l’agriculture oasienne par l’agriculture paysagère et le développement de l’agriculture biologique ; la promotion d’un tourisme oasien et la mise en valeur du cachet architectural et du patrimoine local, en dotant l´accès à l´eau selon les nécessités pour éviter le gaspillage; enfin, la sauvegarde des écosystèmes et la préservation de la biodiversité en mobilisant la coopération internationale. Lancé en 2009, sous la présidence de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, et confié à l´Agence marocaine pour l´énergie durable (Moroccan Agency for Sustainable Energy - Masen), le Plan solaire marocain s’inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique du Maroc qui mise sur le développement des énergies renouvelables et sur le développement durable. Sa réalisation est prévue sur cinq sites : Ouarzazate, Ain Bni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et Sebkhat Tah. Le Programme NOOR Le Programme « NOOR » prévoit la construction de cinq centrales solaires d’une capacité totale de 2 000 MW à l’horizon 2020. Les sites prévus pour ces complexes se situent dans les régions de Ouarzazate, Ain Bni Mathar, Foum Al Oued, Boujdour et Sebkhat Tah. La première phase du projet à Ouarzazate, Noor1, a été inaugurée par Sa Majesté Mohammed VI le jeudi 4 février 2016. Cette centrale s’étend sur une superficie de 450 hectares. Le programme « Oasis durable » fait d´ailleurs partie des trois initiatives phares portées par le Maroc pour la COP22, avec le Triple A et la « Ceinture bleue » (Blue belt). d. La transition énergétique du Maroc Le Maroc, faible émetteur de gaz à effet de serre, a adopté depuis 2009 une politique volontariste et ambitieuse en matière d’énergies renouvelables. Pour concrétiser sa démarche, le pays dispose de nombreux atouts : un ensoleillement de 300 jours par an ; des vents dont la vitesse atteint une moyenne de 9m/s dans les régions du littoral notamment, et des ressources hydriques non négligeables. A terme, le programme permettra d'éviter l'émission de 3,7 millions de tonnes de CO2 par an. Le projet Noor est l'un des projets les plus importants Le Maroc a ouvert les chantiers qui lui permettront de concrétiser sa vision avec des objectifs chiffrés : augmenter la part des énergies renouvelables à 42 % et améliorer l’efficacité énergétique de 12% d’ici à 2020. En 2030, la part de l’énergie électrique produite à base d’énergies renouvelables devrait s´établir à 52%21. Royaume du Maroc, Ministère de l´énergie, des Mines, de l´Eau et de l´Environnement – Stratégie Energétique Nationale Horizon 2030. 21 9 actuellement en cours de développement au Maroc. Cette première centrale d’énergie solaire futuriste se trouve à 10 km de Ouarzazate. Elle sera la plus grande du monde, alimentée par le soleil du Sahara. Le potentiel de l'énergie solaire dans le désert est connu depuis des années et le Maroc, se trouvant dans une position privilégiée, a décidé de mettre à profit ce potentiel. La première phase - Noor 1 - est déjà opérationnelle, et les quatre autres phases sont en passe d’être terminées. Lorsque toutes les phases seront achevées, le site de Noor devrait générer suffisamment d'énergie pour alimenter près d'un million de ménages. Ce projet se justifie notamment par la volonté de réduire la dépendance énergétique du pays et les importations qu’elle implique. En 2020, le Maroc prévoit que l'énergie solaire couvrira jusqu'au tiers de son approvisionnement en énergie renouvelable. Concernant le projet Noor, il est intéressant de souligner que les panneaux solaires ont la capacité de stocker de l'énergie pour un maximum de huit heures. Cela signifie qu’avec le projet de Noor, le Maroc sera en mesure d'utiliser l'énergie solaire presque constamment. Focus - L’énergie éolienne Le Maroc, grâce à sa situation géographique (3 500 km de côtes), dispose de nombreux sites où les conditions de vent sont très favorables. Le projet marocain d’énergie éolienne vise la mise en place, à l’horizon 2020, d'une capacité de 2 000 MW, permettant une production annuelle qui correspond à 26% de la production électrique actuelle du Royaume, et ainsi éviter l’émission de 5,6 millions de tonnes de CO2 par an. Les sites identifiés pour ce projet sont : Tanger, Jbel Lahdid, Taza, Midelt, Tiskrad et Boujdour. Ils seront mis en service entre 2017 et 2020. Les parcs existants d’Essaouira (2007), Tanger (2010) Tantan (2013), Laâyoune (2013) et Tarfaya (2015) génèrent respectivement 60 MW, 140 MW, 101,87 MW, 50,6 MW et 300 MW. Focus - L’énergie hydraulique Le Maroc dispose de 200 barrages d’une capacité unitaire allant du million aux milliards de m3 de retenue potentielle, comme Idriss 1er ou Bine El Ouidane. Les plus importants sont Al Wahda dans la province de Sidi Kacem (3,8 milliards de m3) et Al Massira dans celle de Settat (2,7 milliards de m3) Ces barrages sont aussi bien utiles à l’approvisionnement en eau, à la lutte contre les inondations ou à la production de l’énergie (les barrages produisent aujoud’hui 10% des besoins du pays). Alors qu’elle ne dépassait pas les 2 milliards il y a quelques décennies, la capacité de mobilisation en eau du Maroc a dépassé les 17 milliards de m3 et, à raison d’un objectif de construction moyen de trois grands barrages et 50 petits ouvrages par an, la capacité de mobilisation additionnelle en eau sera de 1,7 milliard de m3 à l’horizon 2030. 10 e. La « Ceinture bleue », pour une pêche durable · Appuyer l’émergence de systèmes intégrés d’observation côtière et favoriser leur intégration au niveau mondial. Les pêcheurs seront positionnés en tant qu’utilisateurs-observateurs. · Encourager les actions pour la pêche durable sur l’ensemble de la chaîne de valeur, jusqu’au consommateur. Le respect de l’environnement, la valorisation des ressources et la réglementation seront pris en compte pour une pêche responsable qui permet aux ressources marines de se renouveler. · Favoriser le développement d’une aquaculture durable et en particulier de l’algoculture qui peut séquestrer le carbone et décontaminer les océans. Mis au point par le ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime du Maroc et présenté en août 2016, le projet de la « Ceinture Bleue » est un espace dédié à la zone côtière, la plus sollicitée économiquement. L’enjeu est de développer le potentiel halieutique tout en sauvegardant la biodiversité dans des écosystèmes vulnérables aux changements climatiques. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de la « Croissance bleue », dirigée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui assure une collaboration entre dix pays en développement22 dont le Maroc. Un exemple des champs d´actions de la « Ceinture Bleue » : il faut davantage protéger les ressources et mieux pêcher avec moins de rejets de poissons, en plus d’une meilleure valorisation des captures. Mais le succès de cette initiative continue à reposer sur l’outil de production qu’est le bateau. Ce dernier devrait consommer, en fonction des segments (hauturier, côtier ou artisanal) moins d’énergie, réduire ses émissions de gaz à effet de serre et être performant sur le plan de la pêche et de la valorisation des débarquements. Le Maroc dispose de deux façades maritimes longues de 3 500 km dont plus de 500 sur la Méditerranée et un peu moins de 3 000 km sur l’Atlantique. Ce littoral important de par son étendue, son rôle stratégique dans le développement économique et touristique, et ses attraits récréatifs, esthétiques et culturels, constitue un élément spécifique de l’environnement national. La zone côtière concentre les principales agglomérations du pays, les densités démographiques les plus élevées, les réseaux d’infrastructures et de communication les plus denses ainsi que les principales activités économiques. 2.2 Les évènements phares portés par le Maroc pendant la COP22 a. Le Sommet des Elus Locaux et Régionaux pour le Climat Cependant, ce milieu est confronté à des problèmes complexes pouvant, à terme, et en absence de prise en considération des impacts du développement sur l’environnement, compromettre son équilibre écologique déjà partiellement atteint. Ce sommet ayant pour thème le financement durable des territoires aura lieu le 14 novembre au Palmeraie Golf Palace à Marrakech. Hausse de la température, élévation du niveau des mers, acidification de l’océan… Aujourd’hui, il n’est plus à démontrer que le changement climatique reste le principal facteur qui explique l’amplification de phénomènes extrêmes et qu´il faut maintenant trouver des solutions pour minimiser son impact sur les zones côtières. La « Ceinture bleue » permettra de mettre en avant des projets d’atténuation et d’adaptation. Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération du Maroc et président de la COP22, Patricia Espinosa Cantellano, Secrétaire Exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), Ban Ki-Moon, Secrétaire Général des Nations Unies, Michael Bloomberg, Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour les Villes et le Climat, Arnold Schwarzenegger, ancien gouverneur de Californie et fondateur de R20 Regions of Climate Action et de nombreuses autres personnalités interviendront lors du Sommet des Elus Locaux et Régionaux pour le Climat, organisé pour renforcer les La « Ceinture bleue » s’appuie sur les principes de l’économie verte et de l’économie circulaire, et est structurée autour de trois axes prioritaires : Algérie, Bangladesh, Cap-Vert, Indonésie, Kenya, Madagascar, Maroc, Mauritanie, Sénégal et les Seychelles. 22 11 coopérations des villes et régions et faciliter leur accès aux financements Climat. A ce titre, la Coalition marocaine pour la justice climatique (CMJC), réseau d'organisations de plus de 200 membres, incluant des associations, des syndicats et des réseaux de la société civile qui luttent pour la promotion et la protection des droits sociaux, économiques et environnementaux, en est un parfait exemple. Le CMJC a spécifiquement pour objectif de sensibiliser les Marocains aux défis environnementaux et au changement climatique grâce à la mobilisation de la société civile internationale, régionale et nationale. A cette occasion, une première Cartographie des Opportunités de Financement pour les Villes et Régions du Monde sera dévoilée par la Cities Climate Finance Leadership Alliance (CCFLA), en écho à l’Appel de Marrakech qui sera lancé à l’issue du Sommet. b. Le Sommet des Femmes leaders et de la transformation mondiale Durant la période de la Conférence des Parties COP22, du 7 au 18 Novembre, parallèlement aux side-events facilités par le Secrétariat de la CCNUCC, des évènements parallèles sont programmés sur le site de la COP22 en Zone Verte et au Pavillon Maroc en Zone Bleue. Ces évènements visent le partage de connaissances et d’expériences, la présentation de bonnes pratiques et la consolidation ou le lancement d’initiatives d’actions en faveur du climat. Organisé sous le haut-patronage de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, le Sommet des Femmes leaders aura lieu le 16 novembre. Les femmes figurent parmi les premières victimes face aux impacts des changements climatiques. Des millions d´entre elles sont marginalisées faute d´avoir accès aux mesures d´adaptation. En rassemblant un nombre importants de femmes leaders de tous les secteurs et horizons (PDG, maires, responsables d´ONG, femmes politiques, scientifiques…), ce sommet unique sera l´occasion de mettre en valeur toutes les actions mises en œuvre par les femmes autour du monde pour lutter contre le réchauffement climatique. b. La Campagne « Zéro mika » La campagne intitulée « Zéro Mika », ce qui signifie « zéro sacs plastique » en arabe, a été lancée en juin 2016 avec le soutien de la COP22, comme un engagement citoyen dont la mise en œuvre, par tous, est essentielle pour contribuer à un véritable changement des comportements quotidiens et ainsi adopter une attitude de développement durable. Interviendront notamment les championnes de haut niveau pour le climat Hakima El Haité et Laurence Tubiana, Letizia Ortiz, Reine d´Espagne, Irinia Bokova, directrice générale de l´UNESCO ou encore Natalie Isaacs, fondatrice et coprésidente de 1 Million Women. La CMJC a lancé cette campagne de sensibilisation à grande échelle pour renforcer l'utilisation de produits de remplacement des sacs plastique : chaque citoyen marocain consomme en moyenne deux sacs plastique par jour, causant des dommages à long terme sur l'environnement (les sacs plastiques mettent 500 ans à se dégrader). 2.3 L’environnement implique la société civile a. La société civile marocaine agit pour l’environnement En outre, les sacs plastique font partie des déchets les plus souvent retrouvés dans les océans et zones côtières. Le Maroc en a désormais interdit explicitement la production, l'importation, l'exportation, la vente et l'utilisation de sacs plastique. La COP22 sera la Conférence des acteurs de la société civile. De nombreuses organisations, associations, syndicats, réseaux de la société civile et mouvements sociaux au sein du Maroc seront impliqués dans les événements parallèles à la Conférence. 12 3 | L’AFRIQUE : LA VULNERABILITE D’UN CONTINENT Le continent africain est particulièrement vulnérable aux effets des changements climatiques en raison de facteurs comme la pauvreté, la récurrence des sécheresses, la répartition inéquitable des terres et la dépendance excessive vis-à-vis de l’agriculture sans irrigation. Dans son rapport, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) précise que les changements climatiques pourraient aggraver les tendances actuelles de l’appauvrissement des ressources. La réduction du débit des cours d’eau pourrait occasionner une diminution de la production d’hydroélectricité, ce qui nuirait à la productivité industrielle. Si les changements climatiques s’accentuaient, la gestion de la pollution, du système sanitaire, de l’élimination des déchets, de l’approvisionnement en eau et de la santé publique ainsi que l’installation des infrastructures dans les zones urbaines, pourraient devenir plus difficiles et plus coûteuses, conclut-il. 3.1 L’eau - Une demande bien superieure aux ressources L´ONU estime qu´en 2025, 25 pays africains (sur 55) devraient souffrir de pénurie d´eau ou de stress hydrique23. Dans le futur, au-delà de 2°C de réchauffement par référence à 1990, chaque degré supplémentaire pourrait entraîner une réduction des ressources en eaux renouvelables de 20% pour au moins 7% de la population mondiale. Le GIEC indique que le nombre de pays qui subissent un stress hydrique augmentera, probablement même indépendamment des changements climatiques. Le GIEC avance trois raisons principales : · L’augmentation de la demande due à la croissance de la population. Selon l'UNICEF, l’Afrique qui compte actuellement 1,2 milliard d'habitants, verra sa population doubler d'ici 2050, et comptera 4,2 milliards d’individus d'ici 2100. En 2050, un quart de la population mondiale sera africaine ; · La dégradation des bassins versants causée par le changement dans l’utilisation des terres ; · L’envasement des bassins hydrographiques. Les régions qui connaissent déjà des pénuries seront le plus fortement impactées avec l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses dans les zones arides, et des épisodes de fortes précipitations destructrices. Dans ces régions, l’accès à l’eau et l’atteinte des objectifs du développement durable dans le domaine de l’eau seront compromis. Selon le GIEC, la variabilité des conditions climatiques rendra plus difficile la gestion des ressources hydriques à l’intérieur des pays, mais également entre eux. La baisse de la disponibilité de la ressource en eau dans les régions qui connaîtront une baisse du ruissellement aura en effet pour conséquence l’accroissement des conflits entre les différents usages de l’eau. On parle de stress hydrique lorsque la demande en eau est plus forte que les ressources disponibles. 23 13 Une baisse de niveau dans les réservoirs des barrages aurait pour conséquence de nuire à la qualité des cours d’eau en augmentant les concentrations d’eaux d’égout et des rejets industriels. L’impact serait également considérable sur la santé puisque le risque d’épidémies en serait augmenté et la qualité et la quantité de l’eau douce utilisée à des fins domestiques, réduite. Le GIEC recommande d’instaurer des mesures d’adaptation qui comprennent la récupération de l’eau, la gestion du débit sortant des barrages et l’utilisation plus rationnelle de la ressource. Oubliée des négociations climatiques depuis toujours, l’eau devrait faire son entrée lors de la COP22 organisée par le Maroc. Le Royaume, de plus en plus soumis au stress hydrique en raison de son agriculture et de son urbanisation en croissance rapide, veut devenir le porte-parole de l´Afrique sur la question de l’eau. Il profitera ainsi de la COP22 pour faire émerger ce sujet, et notamment la problématique des eaux alternatives issues du dessalement et du retraitement des eaux usées. Le lancement de l’appel « Water for Africa » à l’occasion de la Conférence internationale sur l’Eau et le Climat qui se tenait les 11 et 12 juillet à Rabat était une première étape en ce sens. Il attire en effet l’attention sur la nécessité et l’engagement réel de la communauté africaine à se mobiliser pour répondre à l’urgence des problématiques posées par l’eau sur le continent et leur relation avec le changement climatique. L’Ambassadeur de la négociation multilatérale, Aziz Mekouar, avait alors d’ailleurs rappelé aux participants l’initiative de finance climat « one-stop-shop » que compte développer et lancer le Maroc à l’occasion de la COP22. 3.2 Agriculture - 1/3 de l’économie menacée L´Afrique est extrêmement dépendante de l´agriculture : elle représente 20 à 30% du produit intérieur brut (PIB) des pays au Sud du Sahara, et 55% de la valeur totale des exportations africaines. Par ailleurs, 60% des terres arables non cultivées de la planète sont situées sur le continent. Selon le GIEC, presque partout en Afrique, l’exploitation agricole est entièrement tributaire de la qualité de la saison des pluies, ce qui rend ce continent particulièrement vulnérable aux changements climatiques. La sécurité alimentaire est mise en péril par les sécheresses, la variabilité des pluies, l´accès insuffisant à l’eau d’irrigation et la baisse de la productivité agricole. Les experts ajoutent que la fréquence accrue des sécheresses pourrait considérablement amoindrir les disponibilités alimentaires, comme ce fut le cas dans la Corne et le sud de l’Afrique pendant les décennies 80 et 90. Cela aurait des conséquences lourdes sur les prix mondiaux des produits, sur la pauvreté et la croissance économique et donc sur l’instabilité sociale et politique. Des « trappes » à pauvreté pourraient se multiplier dans les zones vulnérables qui devront faire face à des migrations subies, tout en générant des conflits et des risques pour l'intégrité de certains États (GIEC, 2014). Mené par le Maroc et l’Office chérifien des phosphates (OCP), plus grande entreprise marocaine et leader mondial sur le marché des phosphates, le Triple A établit pour la première fois le lien entre développement agricole et changements climatiques. Cette initiative conduira à un changement profond et durable de l´agriculture africaine, d´abord en se faisant son porte-voix lors des négociations sur le climat, et en accélérant le financement des projets d’adaptation, notamment grâce aux fonds climat. En outre, le « paquet de Nairobi » adopté à la dixième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui s'est tenue à Nairobi (Kenya) du 15 au 19 décembre 2015, contient six décisions ministérielles sur l'agriculture, le coton et des questions relatives aux pays les moins avancés (PMA). Sont depuis renforcées les possibilités des pays les moins avancés d'exporter des marchandises, à la fois à destination des pays développés et des pays en développement, dans le cadre d'arrangements commerciaux préférentiels unilatéraux en faveur des PMA. 14 4 | COP22 : LA 22E REUNION DES PARTIES Les Parties à la Convention examinent la mise en œuvre de la Convention et passent en revue les engagements des Parties et les instruments qui y sont connexes. Aujourd’hui, la Convention compte 197 Parties (196 Etats et l’Union Européenne). La Palestine a été le dernier Etat à intégrer la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en mars 2016. L’acronyme COP correspond à « Conference Of Parties ». Les COP ont été créées et mises en place pour encadrer les efforts des pays qui sont Parties à la Convention pour faire face aux changements climatiques. Cette convention réunit tous les pays du monde nommés « Parties ». Cette conférence est l’organe de décision suprême de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), laquelle a été signée lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992 et est entrée en vigueur en 1994. A travers cet instrument, l’ONU s’est dotée d’un cadre d’action pour lutter contre le réchauffement climatique. La Convention-cadre et ses instruments juridiques connexes ont pour objectif principal de stabiliser la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute « perturbation anthropique dangereuse du système climatique ». Le terme « anthropique » désigne les effets causés par l’action de l’Homme. La COP22 prend le relais d’une COP21 au cours de laquelle des avancées importantes ont été enregistrées. Elle s’inscrit dans l’action pour concrétiser les différents axes retenus dans l’Accord de Paris, notamment ceux qui ont trait à l’adaptation, la transparence, le transfert de technologies, l’atténuation, le renforcement des capacités et les pertes et préjudices. Salaheddine Mezouar, président de la COP22, considère que cette conférence est une « opportunité pour porter la voix des pays les plus vulnérables face aux changements climatiques, en particulier celle des pays africains et des états insulaires ». Les pays signataires de l’Accord de Paris doivent élaborer leurs plans nationaux d’adaptation. Pour Nizar Baraka, président du comité scientifique de la COP22, « nous devons encourager nos pays respectifs à s’engager de manière forte, dans les secteurs liés à l’économie verte [et également à l’économie bleue] afin de profiter des opportunités en terme de croissance et d’emploi qui y sont associées ». Cette convention stipule qu’il incombe « aux Parties de préserver le système climatique dans l'intérêt des générations présentes et futures, sur la base de l'équité et en fonction de leurs responsabilités communes mais différenciées et de leurs capacités respectives ». Selon la CCNUCC, certains pays sont particulièrement vulnérables aux effets des changements climatiques. Par exemple, les pays de faible élévation par rapport au niveau de la mer, les états insulaires, ainsi que les pays ayant des zones côtières de faible élévation ou ceux ayant des zones arides ou semi-arides. Tous ces territoires peuvent être sujets à des épisodes climatiques extrêmes : inondations, sécheresses, désertification... Lors des COP, les Parties à la Convention s’engagent à entériner des accords sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre causées par l’Homme, avec des objectifs communs mais différenciés. Les Etats évaluent, lors de ces conférences annuelles, l’évolution de leurs engagements et l’application de la Convention-cadre. Des sessions de négociations sont réalisées en amont de ces sommets. Il s’agit également de préserver la durabilité de nos modèles de développement et d’améliorer l’accès ainsi que les conditions d’utilisation et de développement des technologies vertes. Driss El Yazami, chef du pôle de la société civile de la COP22, insiste sur l’importance de la « solidarité universelle ». Il ajoute : « la COP22 doit être celle de l’égalité, de la jeunesse et de la démocratie ». Pour Driss El Yazami, « même si les responsabilités historiques et les effets à venir sont inégalement répartis, c’est bien ensemble que nous nous devons de réagir. L’urgence climatique exige de nous, en quelque sorte, de retrouver l’universalisme ». 15 Les members du comité de pilotage de la COP22 Salaheddine Mezouar Président de la COP22 Salaheddine Mezouar est ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Maroc depuis octobre 2013. Ancien ministre des Finances, il a également occupé le portefeuille de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie. Hakima El Haité Championne de haut niveau du Maroc pour le climat Hakima El Haité est ministre déléguée auprès du ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement chargée de l’Environnement depuis octobre 2013. Elle est experte en gestion de projets liés à l’environnement et au développement durable. Elle a publié plusieurs livres et articles scientifiques sur le sujet. Abdelâdim Lhafi Commissaire de la COP22 Abdelâdim Lhafi est Haut-commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification depuis 2003. Il a occupé plusieurs fonctions dont celles de secrétaire d’Etat chargé de la mise en valeur agricole, ambassadeur du Royaume du Maroc en Allemagne et gouverneur représentant du Maroc au Fonds International du Développement Agricole à Rome. Il a récemment été élu président de l’Observatoire du Sahara et du Sahel. Aziz Mekouar Ambassadeur pour la négociation multilatérale Aziz Mekouar a été ambassadeur du Royaume du Maroc aux Etats-Unis de 2002 à 2011. Il a participé aux négociations de l'Accord de libre-échange (ALE) entre le Maroc et les Etats Unis. Premier ambassadeur du Maroc en Angola, il a également représenté le Royaume au Portugal, en Italie, en Albanie et auprès de l'Ordre Souverain de Malte. Nizar Baraka Président du comité scientifique Nizar Baraka est président du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) depuis août 2013. Il est membre de l'Observatoire National du Développement Humain (ONDH). Il a exercé la fonction de ministre de l'Economie et des Finances après avoir occupé le poste de ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Affaires économiques et générales. 16 Driss El Yamazi Chef du pôle de la société civile Driss El Yazami est le président du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) et du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME). M. El Yazami est président de l'Association Francophone des Commissions Nationales des Droits de l’Homme (AFNCDH) et de la Fondation euro-méditerranéenne de soutien aux défenseurs des droits de l’Homme (EMHRF). Said Mouline Chef du pôle partenariat public/privé Said Mouline est depuis 2010 directeur général de l’Agence Nationale pour le Développement des Energies Renouvelables et de l’Efficacité Énergétique (ADEREE). Avant cela, il a occupé le poste de directeur général du Centre de Développement des Energies Renouvelables (CDER). Fouzi Lekjaa Chef du pôle financier Fouzi Lekjaa est directeur du budget au ministère de l’Economie et des Finances. Auparavant membre de la division du secteur agricole et de la compensation, il a fait partie de l’équipe de négociation de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis et a été l’un des acteurs des négociations sur l’accord agricole avec l’Union Européenne. Mohamed Benyahia Chef du pole évènements parallèles “side-events” Mohamed Benyahia est directeur du partenariat, de la communication et de la coopération au sein du ministère délégué chargé de l’Environnement. Négociateur en chef du ministère délégué chargé de l’Environnement, il a été impliqué dans le processus de préparation de la COP21. Samira Sitaïl Chef du pôle de la presse et de la communication Samira Sitail est journaliste, directrice générale adjointe en charge de l’Information et des magazines de la chaîne de télévision 2M. Depuis 1987, elle a occupé plusieurs postes au sein de la première (SNRT) puis de la seconde chaîne de télévision marocaine (2M). 17 5 | INFORMATIONS PRATIQUES SUR LA COP22 5.1 Marrakech en chiffres Tourisme Marrakech reste la destination touristique numéro un incontestée du Royaume. Elle représente près de 25% des 10 259 000 touristes ayant visité le Maroc en 2015. La ville de Marrakech a été nommée meilleure destination au monde en 2015 par le site "TripAdvisor." La capacité hôtelière de Marrakech a dépassé 65 640 chambres à la fin de 2014, ce qui représente 30% de la capacité totale du pays. La région de Marrakech-Safi est l'une des 12 régions du Maroc. Elle dispose d´un grand potentiel comme en attestent les informations suivantes : • Superficie: 40 345 kilomètres carrés ou 5,67% du Maroc • Population: 4 520 569 habitants, soit 11,6% de la population nationale • La population de la ville de Marrakech: 928 850 (recensement de 2014) • Population active (15-59 ans): 54% • Population de moins de 25 ans: 38% En ce qui concerne les principales activités de la région, Marrakech se distingue par son tourisme, l'artisanat et l'agriculture. Agriculture Les recettes tirées des ventes du secteur agricole devraient augmenter de 21 522 millions de DH en 2010 à 40 784 millions de DH en 2020. • Surface agricole utilisable : 1,5 million d'ha. • Surface irriguée : 375 000 ha. • Les forêts naturelles de surface : 491 282 ha (147 500 ha réservés aux arganiers). Industrie • Nombre d'installations industrielles 387 unités. • Le chiffre d'affaires: 5 944 000 DH • Les exportations totales: 1 368 000 DH • Effectif: 16 300 18 5.2 Le Maroc : Informations pratiques et logistiques Surface 710,850 km2 et 3,5000 km de côtes Capitale : Rabat Pays limitrophes : Algérie à l'Est et la Mauritanie au Sud Population : 33,8 millions d'habitants (2014 recensement) Organisation administrative : 12 régions, 62 provinces, 13 préfectures. Fuseau horaire GMT Le Maroc ajoute 1 heure au printemps de mars à octobre. En novembre, le fuseau horaire GMT revient. Monnaie L'unité monétaire au Maroc est le Dirham marocain (MAD). Le change est possible dans les banques et institutions accréditées. Les guichets automatiques (ATM) acceptent toutes les cartes de crédit internationales. • Billets : 200 Dh, 100 Dh, 50 Dh, 20 Dh. • Pièces : 10 Dh, 5 Dh, 1 Dh, 0.5 Dh, 0.05 Dh. L'islam est la religion principale du Royaume, bien que les communautés juives et chrétiennes existent, la liberté de pratiquer d’autres cultes est admise. À Marrakech, les mosquées, les synagogues et les églises se côtoient dans les différents quartiers de la ville. Langues, culture & religions À Marrakech, la température moyenne est de 38°C en été et 21°C au printemps. Dans les zones montagneuses, les températures dans l’Atlas peuvent descendre en dessous de zéro, tandis que dans le nord, le temps peut être humide et pluvieux. Dans le sud, le temps reste généralement sec. Paysages Le pays offre plus de 710 000 km² de contrastes : les montagnes de l'Atlas enneigées, les dunes du Sahara, les vallées et les plaines dans le centre du pays, les forêts de cèdres et de longues étendues d'arbres Argan, des plages de sable et une végétation abondante. Climat La diversité du Maroc se retrouve également dans son climat. En raison de la confluence de l'océan Atlantique à l'ouest et de la mer Méditerranée au nord, le Maroc bénéficie d'un climat subtropical modéré. Le Maroc a deux langues officielles : l’arabe et l’amazighe (berbère). Enseignement et administration : utilisation de l’arabe classique. Conversation courante : dialecte arabe local ou « darija ». Le Berbère est parlé principalement dans les régions de l'Atlas, de Sousse et du Rif. En raison de l'ouverture du Maroc sur le reste du monde, des millions de Marocains parlent le français et l'espagnol quotidiennement. L'anglais est aussi une langue très courante parlée dans les villes plus internationales du pays comme Marrakech, Casablanca et Tanger. En Novembre, Marrakech bénéficie de sept heures d’ensoleillement par jour avec une moyenne de trois à neuf jours de pluie en moyenne au cours de ce mois. Dans le reste du pays, les températures moyennes annuelles sont de 22°C à Rabat et 20°C à Casablanca, Fès ou Tanger. 19 5.3 Marrakech prend le devant dans la lutte contre le changement climatique Marrakech cherche à devenir un modèle d'efficacité énergétique, de préservation de l'eau et d´écologie parmi les zones urbaines. Marrakech fait partie de la région de Marrakech-Tensift-Al-Haouz, une région riche du Maroc mais qui souffre de ressources limitées en eau. Dans le quartier de l’Hivernage, on peut se promener dans les 5,5 hectares des jardins de Jnan El Harti ou ceux d’Arsat Moulay Abdessalam. Nous pouvons aussi contempler la ville depuis les remparts entre Bab Doukkala et Bab Lakhmiss sur l'avenue Mamounia, dans les jardins de la Koutoubia, ceux d’Ouahat Hassan II au sud du quartier Sidi Youssef Ben Ali ou le long de l'avenue Mohammed VI. Enfin, il y a la palmeraie somptueuse juste à l'est de la ville, couvrant une superficie de plus de 14 hectares. À la lumière de ces problèmes, et étant donné l'importance de l'eau à Marrakech, des mesures ont été prises pour protéger la ville. La solution a été de promouvoir le tourisme durable et de changer les perceptions des habitants à travers trois actions distinctes : la sensibilisation, l’information et la communication. De nombreux projets écologiques Un partenariat novateur entre la Société d'investissement de l'énergie, les autorités locales, le ministère délégué chargé de l'Environnement, a contribué au lancement de plusieurs projets, dont notamment un système de tri sélectif, une station de pompage solaire, la mise en place de bus électriques ainsi que l’électrification solaire d'une mosquée alimentée par des panneaux photovoltaïques. Une dynamique de développement durable Dans le cadre de la gestion des ressources en eau intégrée et de protection de l'environnement, le service d'eau et d'électricité de Marrakech (RADEEMA) a, depuis 1998, axé sa mission sur la restructuration de son système d'égouts. Des points de décharge des eaux usées ont été éliminés et l'eau est désormais systématiquement traitée avant rejet. Marrakech et ses espaces verts Il y a plus de 30 espaces verts publics totalisant près de 77 hectares, répartis dans les quartiers de Marrakech. Il y a de grands parcs dans le sud et sud-ouest de la ville, tels que la Ménara, l'oliveraie Bab Jdid et les jardins de l'Agdal créés au cours du 12ème siècle. 20 ANNEXES GLOSSAIRE CCNUCC / UNFCCC - The United Nations Framework Convention on Climate Change (Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques - CCNUCC). Il s'agit d'un traité international signé en 1992 et qui vise à contenir les émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique (dues à l’homme) en vue d’éviter une perturbation majeure du système climatique. Il y a aujourd’hui 197 signataires (196 pays signataires et l’Union Européenne). COY Conference of Youth - Conférence de la Jeunesse. Elle permet chaque année avant que ne se tiennent les travaux de la COP, à des jeunes du monde entier de se rassembler dans leur pays respectif et d'organiser des activités de sensibilisation autour des changements climatiques. La COY est portée par des associations de jeunes sous l'égide de l'ONU. Il s'agit d'une initiative de la société civile. Cette année aura lieu la COY12. Adaptation Mise en œuvre de politiques et d’actions pour réduire la vulnérabilité aux effets des changements climatiques. Fond vert pour le climat Mécanisme financier de l’ONU, rattaché à la Convention-cadre des Nations unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), il a pour objectif de réaliser le transfert de fonds des pays les plus avancés vers les pays les plus fragiles économiquement, pour la mise en place de projets visant à lutter contre les effets des changements climatiques. Atténuation Mise en œuvre de politiques et d’actions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) en s’attaquant aux causes du changement climatique (par exemple favoriser les transports dits propres, recycler et traiter les déchets, réduire la consommation d’énergies fossiles, etc.). GES Gaz à Effet de Serre. Selon la définition de la CCNUCC, ce sont les "Constituants gazeux de l’atmosphère, tant naturels qu’anthropiques, qui absorbent et réémettent le rayonnement infrarouge". Les gaz à effet de serre qui participent au réchauffement climatique sont : le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), l’oxyde nitreux (N2O), les hydrofluorocarbures (HFC), les hydrocarbures per fluorés (HFC) et l’hexafluorure de soufre (SF6). Les émissions de GES sont calculées en équivalent CO2. CMP Conference of the Parties Serving as the Meeting of the Parties to the Kyoto Protocol. Désigne les réunions des Parties au protocole de Kyoto. Il y en a une par an depuis 2005, date de l’entrée en vigueur du protocole. Cette année instituera la CMP12. COP Conference Of the Parties. La Conférence des parties est l’organe de décision suprême de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Elle "fait régulièrement le point sur l’application de la Convention et de tous les autres instruments juridiques connexes qu’elle pourrait adopter et prend, dans les limites de son mandat, les décisions nécessaires pour favoriser l’application effective de la Convention". Cette année, aura lieu la COP22 à Marrakech, du 7 au 18 novembre 2016. INDC (Intended Nationally Determined Contribution) : "La Contribution prévue déterminée au niveau national " Ce sont les contributions prévues déterminées au niveau national de réduction de gaz à effet de serre post 2020 que chaque pays doit communiquer au cours de la Conférence des Parties (COP). Ils font partie de l'objectif de 2°C, ce qui limite le réchauffement planétaire à 2°C d'ici la fin du siècle. 21 Protocole de Montréal Adopté en 1987, il porte sur les substances qui appauvrissent la couche d’ozone. Il réglemente la production des produits chimiques contenant du chlore et du brome destructeurs de la couche d’ozone stratosphérique. IPCC : Intergovernmental Panel on Climate Change GIEC : "Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du Climat" Cet organisme a été créé en 1988 par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Ce groupe intergouvernemental a pour mission de publier des rapports scientifiques sur les changements climatiques dans le monde, d’évaluer la capacité d’adaptation de l’environnement et de nos sociétés et de proposer des mesures. Ces rapports permettent de mieux comprendre les risques liés au réchauffement climatique causé par l’activité humaine. Ils constituent une base scientifique pour la négociation de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Le GIEC a produit depuis sa création en 1988, cinq rapports. Le dernier rapport d’évaluation du GIEC a été publié en 2013. Taxe carbone Taxe environnementale sur les combustibles fossiles comme le pétrole, le charbon, ou encore le gaz naturel. Ce taux est proportionnel au contenu en carbone du combustible considéré. Elle vise à décourager les émissions polluantes et à limiter et à contrôler les risques de réchauffement climatique. Transport écologique Mode de déplacement limitant les dépenses énergétiques et les émissions de GES, comme la marche à pied, le vélo, les rollers ou encore le covoiturage. Protocole de Kyoto Il s'agit d'un accord international de réduction des gaz à effet de serre, signé en 1997. Ce texte résultait des accords obtenus lors du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992. Il vient s’ajouter à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques dont les pays participants se rencontrent une fois par an depuis 1995. Le Protocole de Kyoto, qui a été négocié lors de la COP3, engage les pays industrialisés et seulement eux, à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2020. 22 CONTACTS PRESSE ENGLISH Evelyne Hollands, international media director: [email protected] / 0034 659 22 64 72 Elisa Maldonado, account manager: [email protected] / 0034 630 26 08 46 Melanie Scharler, international media Director UK/US: [email protected] / 0034 600 20 24 17 FRANÇAIS Martin Lozniewski, account manager, attaché de presse : [email protected] / 0033 7 78 80 56 69 Sébastien Zimmermann, account manager, attaché de presse : [email protected] / 0034 686 59 16 56 ESPAÑOL Víctor Castell, Media Relations Manager: [email protected] / 0034 626236341 23