ideal nouveauté On raccourcit les jupes, et pourquoi pas les cheveux? TENDANCE On ne veut plus être fine comme une frite, on préfère en manger ! enquête Quel idéal la presse féminine impose-t-elle aux femmes ? émancipation de la femme au foyer à l’indépendance dossier spécial La presse influence-telle les femmes ? Numéro du 11 janvier 2016 petite présentation... Sarah Bouanene Victoria Papon Anouk Boukobza Rédactrices chez ideal depuis septembre 2015, et très heureuses de vous présenter leur- premier numéro ! C’est parti ! 3 Sommaire l’évolution de la presse et de l’idéal p.5 Introduction / édito DOSSIER L’image d’une femme aux libertés encore limitées (1920-1970) p.7 De 1920 à 1950 Les années folles: une période d’inscouciance La femme au foyer encore et toujours p.12 p.12 De 1950 à 1968 L’image d’une femme consommatrice DOSSIER La presse féminine et la femme s’affirment (1970-2016) p.20 p.23 p.15 De 1970 à 1990 L’émancipation de la femme p.19 De 1990 à nos jours Un idéal de la femme bien changé ENQUÊTE L’influence de la presse féminine sur ses lectrices p.25 p.24 Les techniques de presse et leur influence p.6 4 INTRODUCTION edito Lara Stone L’idéal est un modèle de perfection, que nous souhaitons atteindre et que la presse féminine se développe. développe. Elle est destinée au lectorat féminin. Elle est très puissante et occupe la seconde place sur le podium de la presse française, juste après la presse TV. Elle prend très vite une grande place dans la vie des femmes, et est entrainée par des mouvements féministes. Grâce à cet essor, la femme obtient son propre magazine, à travers lequel elle peut affirmer son identité. Le magazine devient un moyen d’expression, qui se développera au fil des années. Le contenu donné par la presse féminine prend de plus en plus d’ampleur, jusqu’à avoir une réelle influence sur bon nombre de ses lectrices. Ces représentations constituent à elles toutes une femme modèle, ainsi qu’une image de femme idéale. nous donnerait entière satisfaction. Toute société possède ses normes et ses valeurs dont découlent de multiples idéaux. Les individus peuvent se comporter en référence à ceuxci pour construire leur identité. L’idéal se caractérise par un portrait moral et physique. Il a toujours été présent au travers des siècles et est propre à chaque société. Cette image n’a cessé d’évoluer au cours du temps. En effet, à la Renaissance par exemple, la femme occidentale est représentée par ses rondeurs et sa peau claire. Mais à l’inverse, dans les années 50, l’idéal féminin s’orientait davantage sur une femme pulpeuse, façon « pin-up ». Son physique est ainsi très valorisé. Moralement, la femme est souvent associée à la finesse et l’élégance. Jusqu’au siècle dernier ses libertés étaient restreintes. Elle était souvent dépendante de son mari, et s’émancipe seulement au milieu du XXeme siècle jusqu’a l’apparition de mouvements féministes. Ce concept d’idéal est également abordé dans de multiples domaines tels que l’histoire, la sociologie, l’art, sans oublier la presse. Elle apparaîen France au XVIIe siècle, et c’est à peine un siècle plus tard 5 Mais alors, quel idéal la presse impose-telle aux femmes? Nous étudierons l’évolution de l’idéal féminin dans la presse de 1920 à 1968, puis de 1968 à nos jours. En suivant ce fil conducteur, nous verrons pour finir quelles sont les techniques que cette presse utilise et si elles impactent les femmes. L’image d’une femme aux libertés encore limitées 6 Marie-Claire, numéro de juin 1937 1920-1970 Au début du XXe siècle, le statut de la femme idéale reste celui d’une femme inactive, à savoir celui d’une mère au foyer répondant aux besoins de sa famille. Elle se limite uniquement à son domicile, c’està-dire à « l’espace privé ». Ses libertés, à l’inverse de celles de l’homme, sont encore très limitées. Elle n’est pas propriétaire de son corps (la contraception est interdite par la loi en 1920, et l’avortement est perçu comme un crime), ne peut ouvrir un compte en banque qu’avec l’autorisation de son époux, et peut encore très difficilement travailler. En effet, elles sont très peu nombreuses au début des années 1900 à entrer dans la vie active. Ce n’est que pendant la Première Guerre Mondiale que leur statut évolue. Leurs maris partis au front, les femmes prennent leurs places au travail, pour assurer l’économie de la France. Arrivées des Etats Unis, les «Années Folles» font leur apparition en France et plus précisément dans sa capitale, Paris, en 1920. Il s’agit d’une période de libération du pays suite à la Première Guerre Mondiale. Elle mène à un mouvement d’euphorie de la part des citoyens, souhaitant décompresser de ces années difficiles en retrouvant la joie de vivre, ainsi que les plaisirs culturels. Le cinéma, la musique et la presse refont surface, après avoir été mis de côté, quatre années durant. A partir des années 50 la presse féminine tend à se développer très facile- C’est alors une expérience nouvelle pour celles-ci, à laquelle elles vont prendre goût. Mais la guerre terminée, les hommes et les femmes reprennent leurs rôles respectifs. 7 ment, elle devient un média de masse se caractérisant par sa forte audience. Elle est le principal transmetteur de stéréotypes féminins et masculins. La presse féminine est une presse « faite pour les femmes et lue par des femmes ». Elle se développe en vantant des produits qui pourraient être utiles à la femme. Cette presse est liée à la publicité, et donc à la création de nouveaux besoins accompagnée du renouvellement de l’offre. La presse féminine offre alors une vision stéréotypée du genre féminin. Femmes des années Folles 1920-1950 Les premières revues qui naissent sont les revues de mode, au XVIIIe siècle et ne sont réservées au départ qu’à un public restreint. Mais avec la modernisation au cours du XIXe siècle, par exemple avec l’invention de la machine à coudre, ou encore la création de « grands magasins », la mode se popularise et se démocratise. Elle se diffuse en descendant peu à peu dans les rues, avec de nombreux lecteurs en demande. De la fin du XVIIIe au début du XIXe siècle, plus de 180 revues de mode sont publiées en France. Le périodique «Le Petit Echo de la Mode», paru pour la première fois en 1880 par Charles de Penanster, est publié à plus d’1 million d’exemplaires en 1950, et Marie Claire à plus de 1,5 millions d’exemplaires. page de Marie Claire de 1937 Durant les « Années Folles », les femmes suivent de plus en plus la mode à travers les périodiques, étant à l’affût des dernières tendances. Les femmes y porte très rapidement un certain intérêt, ce qui leur permettent de confectionner elles-même leurs robes, leurs jupes, et leurs tailleurs. Magazine ELLE d’août 1954 8 En effet, sortant de la Première Guerre Mondiale, les femmes s’imposent, voire « se rebellent » en imposant un nouvel idéal physique. On à tendance a parler de la « belle époque » pour celles-ci. La mode est particulière, c’est la mode à la garçonne. Les femmes adoptent alors un physique androgyne ainsi qu’une silhouette longiligne, accompagnée des cheveux coupés courts et aux vêtements bien taillés. Pour la première fois, les jambes sont découvertes, jusqu’au genou, et les femmes portent alors des robes et jupes droites. Les phénomènes tels que la fin de la guerre et les années folles diversifient la presse féminine et ses modèles, lui permettant d’étendre sa clientèle. Elle réduit ainsi les inégalités sociales et popularisé les pratiques culturelles. La presse s’adresse aux femmes dans leur généralité (classes sociales réduites), avec moins de différenciation. L’idéal féminin est relaté dans les magazines, par exemple Le Jardin des Modes publié, Modes et Travaux, Vogue vers 1920, ainsi que par Marie Claire en 1937. On perçoit sur la couverture de ces périodiques une illustration d’une femme habillée de façon élégante et à la mode de l’époque. Elle est même représentée quelques fois cigarette à la bouche. La femme essaye, au travers de la presse, de s’imposer comme elle le peut dans la société française, ayant pour modèle le style américain (pour Marie Claire). Magazine Vogue de 1925 9 Louise Brooks, 1921 On parle alors du « glamour », style qui mène au désir d’une vie plus luxueuse, excitante et mouvementée. En effet, il apparaît plus facilement lors de la grande dépression, lorsque les temps sont durs. Ainsi, les magazines ne prônent pas que les vêtements, la couture, même si à cette époque la mode est un des sujets principaux et très récurrents. Effectivement, la femme est principalement dans les années vingt une mère au foyer, ce qui lui laisse du temps pour lire par exemple. Elle prend connaissance des normes et des conseils prônés par les magazines, qui sont de plus en plus diffusés dans les kiosques. Ces conseils portent sur la décoration et l’art de vivre, l’hygiène, les tendances vestimentaires et capillaires, la cuisne et l’éducation des enfants. Le stéréotype féminin se cantonne donc à l’espace domestique. L’image qui ressort de la femme dans ces années est celle de la mère et femme au foyer irréprochable. L’essor de l’industrie cosmétique, en 1930, explique le lancement d’une nouvelle génération de magazines féminins, qui en sont eux-même les promoteurs. De plus, en 1942, la loi pour l’ouverture de compte en banque des femmes est votée. La femme est indépendante économiquement et peut désor- Le courrier du coeur, ELLE mais placer son argent. Elle dispose alors d’un budget personnel par le biais du travail, qu’elle peut affecter aux dépenses de beauté. En effet, 33% des femmes travaillent en 1946. Alors les cosmétiques deviennent le nouvel objet de consommation des femmes. C’est ainsi que la beauté, qui a toujours été un idéal dans la société française, va être mise en valeur par la presse féminine avec l’apparition de toutes nouvelles rubriques. Ce concept fortifie l’idéal physique de la femme, par des conseils hygiéniques et de mise en beauté ainsi que par la présence de publicité de cosmétiques. Beaucoup de magazines y prennent goût, tels que Marie Claire, Votre Beauté, Vogue… En effet, les magazines se basent sur l’idéal de la période, et mettent en avant des produits par les publicités, ainsi que des images et illustrations de femmes apprêtées. De plus, les magazines offrent de plus en plus une dimension individualiste, notamment par la rubrique « Courrier du coeur », Magazine Vogue de 1932 10 qui apparaît principalement dans Marie Claire et Confidence en 1938. Ce nouveau concept permet aux femmes de se confier directement en racontant leurs histoires personnelles. Par ce fait, la femme voit de plus en plus d’intérêt dans ces magazines féminins, en s’y reconnaissant davantage. Par la suite, comme en 14-18, les femmes participent à l’effort de guerre durant la Seconde Guerre Mondiale. Alors que la société les sollicitait davantage au sein de leur foyer pour reprendre leur rôle de mère de famille, les femmes se doivent d’être utiles durant cette dure période. Dans les féminins, tels que Vogue ou encore Marie Claire, une partie se consacre à cet évènement: astuces et conseils pour aider ces femmes encore bouleversées. Par exemple, des conseils sur la façon de travailler dans les champs, voter pour le billet de guerre, aider les enfants orphelins… Une image de femme forte et solide se dessine Premier numéro ELLE, 1945 lors de cette période dans les périodique, qui redonne courage et volonté à ces mères de famille. Au lendemain de la guerre, après une longue période de privation, il s’agit alors de répondre à l’appétit du luxe, au désir de consommation. Les françaises cherchent un nouvel art de vivre. Le rôle des femmes dans la société à légèrement changé. Le magazine ELLE apparaît à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, en 1945 par les éditions « Défense de la France ». Des photographies en couleur voient le jour, ainsi que le luxe de la présentation. C’est le premier magazine à inaugurer la publicité en couleurs à cette période. Ce périodique tout comme les autres, prône la bonne hygiène de vie et la santé. La presse féminine traite divers sujets qui changent de la mode, et base ses magazines sur le reflet de la femme moderne. C’est ainsi qu’au milieu du XXe siècle, cet idéal féminin présenté dans les magazines se démarque de la simple femme au foyer, présentable et apprêtée. De ce fait, la femme acquiert une image moins caricaturale et d’autant plus à son avantage. Les conseils sont multiples, et ne se limitent plus aux conseils matériels (couture, maison..). Ils portent également sur le moral des lectrices. Ce progrès se développe en même temps que l’évolution de la place de la femme dans la société. Numéro de juin 1940 du Petit Echo de la Mode 11 1950-1968 La société française, fortement marquée par la Seconde Guerre Mondiale, se reconstruit peu à peu pendant les Trente glorieuses. Cette période qui s’étend de 1946 à 1975, prône la reconstruction et le renouveau. La France connaît une croissance unique et rentre dans l’ère de la consommation grâce à une hausse du niveau de vie. La consommation de masse prend une grande ampleur durant cette période, par les nouveaux produits de consommation. Avec la hausse du pouvoir d’achat, les français sont d’autant plus sollicités à consommer. Les femmes s’imposent de plus en plus dans le monde du travail. A cette période, elles travaillent notamment dans le secteur tertiaire où elles exercent de nombreuses professions comme par exemple dans le domaine des finances, de la santé, ou de l’éducation. Leur entrée dans le monde professionnel va changer considérablement leur place dans la société française. Elles sont de plus en plus nom- Publicité SEB , 1953 Paris Match, 1958: les arts ménagers sont très valorisés dans la presse féminine 12 Publicité Moulinex, 1959 Publicité Moulinex, début des années 60 breuses à se détacher du travail domestique. Les médias et la presse féminine profitent de cette croissance économique pour mettre en avant les produits électro-ménagers tels que les ustensiles de cuisine, des lavelinges mais aussi les télévisions, par l’utilisation de la publicité à partir de 1950. Elle est alors à son apogée dans les années 70 et permet la diffusion de nouvelles normes de confort, qui sont censées améliorer les conditions de vie des ménages. Les femmes sont d’autant plus incitées à consommer. promeuvent alors une démocratisation de la beauté. La presse féminine reflète ces changements en même temps qu’elle les stimule, notamment à travers les nombreuses pages de publicité qui apparaissent dans les magazines incitant alors la femme à la consommation des tous nouveaux produits cosmétiques. La beauté va devenir une nécessité pour le regard des autres mais aussi pour soi-même. La presse se développe et présente deux caractéristiques de la femme idéale: le besoin de s’épanouir tout en se libérant mais aussi le souci de confort matériel pour sa famille. De nouvelles formes de presse vont apparaître ayant pour but d’enrichir la vie sociale des lectrices en les aidant et les conseillant. Par exemple, l’idée de la presse du cœur dans le magazine Confidences (créé en 1938), se développe davantage à cette période. En 1946, dans le magazine Elle se met en place le courrier des lectrices, créant une réelle interaction entre les femmes et le magazine. La consommation prend de plus en plus d’ampleur dans la vie des femmes, et des salons spécialisés dans l’électroménager voient le jour. Le salon des Arts Ménagers est à son apogée en 1950. Les femmes acquièrent entière satisfaction à consommer. Les féminins tels que Elle, Marie Claire, Modes et Travaux et d’autres, utilisent la femme pour promouvoir ces produits de consommation. Elle est représentée à travers les pages en train de faire la cuisine avec un Moulinex ou passant l’aspirateur tout en y vantant les biens faits. L’image de la bonne ménagère se dessine alors. De nombreux articles donnent des conseils afin de trouver un mari, comme où le trouver, savoir si c’est le bon. Cette idée se poursuit en 1960, il ne s’agit plus de trouver un mari, mais de le garder. Par ailleurs, vers 1945 les femmes se veulent de plus en plus séduisantes pour la réussite de leur couple. L’industrie de la cosmétique et celle des produits hygiéniques 13 La presse féminine et la femme s’affIrment Elle, couverture du numéro 3625 du 19 juin 2015 14 1970 à nos jours 1970-1990 Au XXe siècle, les femmes participent beaucoup plus à la vie culturelle, notamment grâce au féminisme et aux combats pour l’accès aux études et aux diplômes. Cependant beaucoup de femmes dîtes «privilégiées» étudiantes ou artistes par exemple, qui pensaient avoir accéder à l’égalité se rendent compte que le sexisme est bel et bien là. La mixité ne s’est pas imposée dans la société Les années 70 marquent l’émancipation de la femme, surtout par les crises de 68. En effet, de nombreux mouvements féministes se manifestent durant cette période-ci notamment le mouvement « Choisir » de Simone de Beauvoir ou encore le Mouvement de Libération de la Femme, très symbolique de cette période. Elles prennent surtout possession de leur corps, grand symbole de leur émancipation : avec l’autorisation de la prise de la pilule en 1967 ou encore la loi pour l’Interruption Volontaire de Grossesse en 1975, symboles de la véritable prise contrôle de leur propre corps par les femmes. Dans les années 80, la femme gagne ce statut de femme moderne et est une réelle active essayant de prouver qu’elle mérite sa place dans le milieu professionnel. La femme modèle évolue aussi à ce moment-là, puisqu’en 15 plus d’être une mère de famille et une bonne épouse elle doit être travailleuse et assurer son rôle professionnel. La femme idéale évolue alors durant cette période. Tout d’abord dans les années 70, le modèle de femme ne porte pas trop de maquillage, est grande fine aux cheveux longs, elle prône le naturel notamment, tout cela étant dû à l’expansion du mouvement hippie. La femme idéale de cette époque ne doit pas s’encombrer l’esprit de choses peu importantes et de futilités en tous genre Elle distille des idées d’amour et de paix (alors représentées par de vives couleurs et des motifs de fleurs, symboliques du mouvement hippie). A la fin de cette décennie, naît le disco et son énorme coiffure. On nomme comme icône de cette période Farrah Fawcett. Farrah Fawcett Ensuite dans les années 80, malgré la diversité des modèles féminins, la principale représentation utilisée est celle d’une femme grande et mince toujours, et élancée. publicité. L’image des femmes dans la publicité connaît alors un énorme changement : l’unique rôle de la femme cuisinière vêtue de son tablier perd de son ampleur, elle est désormais considérée comme une nouvelle consommatrice qui pense à se faire plaisir. La minceur est donc un critère qui semble persister dans le portrait de la femme idéale. C’est aussi le temps des topmodels : le corps est « athlétique, grand et bronzé ». On cite parmi ces super top models Cindy Crawford ou encore Naomi Campbell. La maigreur est considérée comme idéale, et la femme dite anorexique est suivie par tous ses proches pour ne pas sombrer de nouveau dans la déviance. Gagnant en indépendance, notamment financièrement avec l’ouverture de leurs propres comptes en banque, la femme est à cette époque représentée plus individualiste dans les publicités. La publicité visant les femmes est donc une preuve pesante de la nouvelle consommation des femmes. Ces publicités, comme aujourd’hui sont fortement relayées par la presse, dans ce cas plus particulier dans la presse féminine. Cette presse, qui possède un public visé bien défini, va évoluer de manière très importante entre 1970 et 1990. Durant cette période forte en changement pour la vie de la femme et son rôle de la société, elle se détache fortement de cette image de femme au foyer qui l’a longtemps suivie. Elle est perçue de manière nettement différente, notamment en tant que consommatrice à part entière, ce qu’on voit dans la Publicité CHANEL de 1970, la femme y apparaît indépendante Après les évènements de mai 1968, les magazines féminins dits « hauts–de-gamme » 16 Vogue, numéro de 1995 sont en déclin car leurs lectrices de catégories supérieures suivent le mouvement féministe et « considèrent leur presse inadaptée ». Le magazine Elle, dont les ventes baissent d’environ 40 000 exemplaires en l’espace de 6 ans, organise les Etats Généraux de la Femme les 20, 21 et 22 novembre 1970. 325 femmes sont réunies à Versailles pour élaborer un « projet de société ». Ces Etats Généraux ne sont pas seulement une réunion entre lectrices d’un même magazine, ils sont beaucoup plus. Ce sont de vraies propositions pour améliorer la condition des femmes, que vont proposer celles qui ont été conviées, basées sur le témoignage de milliers de femmes partout en France. Beaucoup de lois vont en découler, sur le divorce, le mariage ou encore le travail des femmes notamment. Entre 1973 et 1979, la diffusion des magazines féminins baisse d’environ trente pourcents, la femme ne s’identifiant pas à cette presse, car elle est à ce moment-là maîtresse de maison, mère de famille, une bonne épouse mais aussi une femme active. Cependant, à partir de 1978, cette presse dédiée aux femmes recommence à séduire son lectorat. On voit naître de nouveaux magazines féministes qui on la spécialité de refuser la publicité contrairement au magazine Elle qui est le troisième magazine contenant le plus de publicité. La période 1970-1990 marque l’émancipation des femmes et l’évolution de leur consommation. La presse féminine devient alors une véritable industrie, un véritable marché. Elle se catégorise par styles de vie ou encore par tranches d’âge, même par catégories sociales. On voit se développer des magazines pour 17 les jeunes femmes et les plus agées celles qui sont issues de catégories plus aisées, d’autres revues s’adressent à des femmes de milieu plus modeste. En 1973, naît Cosmopolitan magazine du groupe Marie-Claire magazine qui se veut féministe et féminin, Biba en 1980 vise un lectorat des catégories supérieures, ou encore 20 ans pour la jeune femme parisienne qui se veut « fashion » né en 1977. zines féministes cessent de paraître, et les publications dites « haut-de-gamme » prônent le retour de la féminité. En effet les principaux combats pour les droits des femmes ayant été fructueux, la presse dédiée aux femmes retourne à idée première : « louer le bonheur d’une femme ». Les féminins changent de concept : les pages portant sur l’actualité ou encore sur la politique sont remplacées par des pages « people ». On voit aussi naître Madame Figaro en 1980, supplément du journal, à parution d’abord mensuelle, avant de finalement paraître de manière hebdomadaire, en 1984, le dimanche. Ce périodique vise une femme de milieu aisée, un public « bon chic-bon genre ». Malgré toutes ces parutions de magazines « haut-de-gamme », les féminins plus populaires prennent de l’ampleur, notamment Prima en 1980, ou encore l’hebdomadaire Femme Actuelle en 1984. Aussi, on remarque que la presse féminine populaire décline notamment à cause de l’intérêt porté à la télévision mais aussi à cause de la modernité des autres magazines plus prestigieux comportant des photos colorées par exemple ou encore possédant des titres plus attrayants. Enfin, 1980 représente une évolution importante pour la presse féminine. Plus précisément, dès 1982, les maga- Numéro BIBA, de mai 1994 18 VOGUE anglais, avec les icônes des années 1990 1990-2000 Aux abords des années 2000, la presse féminine s’affirme comme un réel marché commercial. Elle s’industrialise et sa consommation devient plus en plus importante. De plus, celle-ci s’internationalise dans le monde entier. Le magazine Elle, par exemple, se développe aux Etats-Unis en 1983. Publicité du parfum CHANEL, en pleine page de magazine Cette presse s’accompagne toujours de la publicité, en s’accentuant davantage. En effet, elle représente en 1990 environ 50% de la totalité des pages des magazines Elle et Marie-Claire. A l’inverse des années trente, il ne s’agit plus de caser la publicité dans un coin de page du magazine, mais, au contraire de la mettre en valeur. La publicité en pleine page est le meilleur moyen d’attirer l’attention de la lectrice. Elle joue un rôle nettement plus important dans sa consommation, et a pour but de l’inciter aux toutes nouvelles tendances de mode, de diététique, de santé et essentiellement de cosmétique. La publi- cité tire profit de l’essor du mannequinat pour mettre en valeur ses produits. En effet, l’objet n’est plus représenté seul, par le biais de ces mannequins publicitaires. Une image idéale ressort de ce concept qui donne alors plus envie aux femmes de consommer. Bien évidemment, si la lectrice trouve le mannequin joli, elle est alors plus susceptible de trouver le bien efficace, et donc de l’acheter. Les magazines féminins sont les meilleurs supports pour ces publicitaires, puisque ce sont les femmes de 29 à 45 ans qui lisent le plus la presse féminine. C’est donc une tranche d’âge de femmes actives qui sont donc de fortes consommatrices. De plus, l’utilisation de célébrités dans la presse féminine devient fréquente. Ainsi, on voit apparaître Vanessa Paradis, Sophie Marceau, Monica Bellucci et d’autres actrices posant dans les féminins. De nombreux articles naissent en utilisant les célébrités pour exposer et vanter les bienfaits de produits de consommation pour une hygiène de vie parfaite… Ce concept qui se développe davantage au début des années 2000, 19 Elle Mc Pherson, mannequin référence de 1986 renvoie alors une image de référence aux lecteurs ainsi qu’une meilleure identification au magazine. Il faut se rappeler que la corpulence idéale pour une femme ne cesse de changer entre une silhouette fine et androgyne et une silhouette plus généreuse avec des formes à travers les années. Mais en 1990, l’idéal d’une femme svelte et mince refait surface. Kate Moss, icône de la mode, se démarque par sa taille fine et sa peau pâle. Elle déclare même « on ne se sent jamais aussi bien que mince ». On parle d’« héroïnes chics ». Il est vrai qu’à cette époque les mannequins exposées dans le magazines ainsi que les célébrités sont quasiment toutes de corpulence mince. En effet, c’est un idéal qui y est récurrent. La majeure partie des conseils, des photographies prônent la minceur. Kate Moss dans les années 1990 Le poids devient une grande obsession pour le lecteur et l’apparence est de plus en plus imposée et importante. Les magazines s’appuient sur l’idéal actuel pour confectionner leurs articles. Un thème qui devient de plus en plus présent en 1990 dans les magazines féminins, c’est le thème du régime, souvent lié aux rubriques santé et cuisine. cette idée s’accentue, pour mettre en valeur la bonne hygiène de vie. Ce phénomène se traduit par un idéal de vie sain qui se poursuit dans les années 2000. En effet, les femmes vont faire de plus en plus attention à leur poids pas seulement on mangeant peu, mais cette fois ci en mangeant sainement et en pratiquant beaucoup de sport. Gisele Bundchen pour VOGUE, La femme idéale est représentée dans les magazines par une silhouette athlétique, avec un corps tonique. Gisele Bundchen, modèle Victoria’s Secret semble parfaitement refléter cet idéal. 20 Cependant, le physique d’une femme très mince voire maigre, reste encore présent. Accompagnées de ces pages santé, les rubriques beauté et mode sont toujours d’actualité. Des conseils maquillages en ressortent, ainsi que des recommandations vestimentaires selon les saisons et capillaires selon les tendances. Malgré la grande diversité de revues féminines, les thèmes abordés dit « typiquement féminins » sont souvent les mêmes. On observe alors dans la majorité des féminins l’expansion de nouveaux thèmes se détachant des simples conseils physiques. Se démarque l’astrologie, qui est une méthode pour déterminer le destin et le caractère des personnes par l’étude de la supposée influence des astres. Cette nouvelle rubrique plaît à beaucoup de femmes, s’intégrant facilement dans le magazine. L’horoscope s’ancre dans le quotidien des femmes. Celles-ci ne sont plus seulement de simples lectrices du magazine auquel elles pourraient s’identifier, mais elles sont en interaction, cherchant à se découvrir. Les tests qui apparaissent par exemple dans le magazine Cosmopolitan, deviennent également un moyen pour les femmes d’apprendre à se connaître. Magazine Esprit Femme, n°26 21 C’est ludique, et c’est ce qui plaît aux femmes. Ces tests portent sur différents domaines: soi même, l’amitié, la vie de famille, le couple. La sexualité devient un sujet dont on parle plus ouvertement à partir de 1980. Apparaissent de plus en plus d’articles qui s’intéressent à l’avis des femmes comme « que pensez du droit de vote? », « êtes vous pour ou contre l’avortement? ». L’image d’une femme plus libre, plus indépendante et qui pense par soi-même se développe. Féminin Psycho, numéro de décembre 2012 De nos jours La presse féminine française se développe peu à peu, et ce sont plus de 206 millions d’exemplaires qui se sont vendus en moyenne chaque année à partir de 2005. En effet, la presse a pour but de toucher le plus de femmes, et non plus qu’une seule catégorie sociale. Au XXIe siècle plus particulièrement, se renforce l’idée de la femme indépendante et confiante dans les féminins. L’idée de s’assumer tel que l’on est est prônée par les magazines. Peu à peu, l’ultra minceur qui semble complexer un grand nombre de femmes n’est plus un idéal mis en avant. En effet, les femmes ne s’identifient pas à ce standard, trop éloigné de la réalité. Les femmes se rendent bien compte que cet idéal est une perfection et qu’il n’est pas atteignable. Numéro 3630 du 23 juillet 2015 Par conséquent, des slogans naissent en couverture de magazine. Ils appellent les femmes à s’accepter telles qu’elles sont: « Aimez vous comme vous êtes » « Soyez vousmêmes » « Vous êtes toutes belles ». L’idée de régime s’atténue peu à peu dans les magazines, étant peu efficaces, et entraînant une certaine frustration chez les femmes. Elle se remplace par une hygiène de vie plus saine, accompagnée de conseils s’inscrivant dans le quotidien des lectrices et permettant un mode de vie équilibré sur le long terme. La presse utilise donc cette technique pour que la lectrice soit séduite, et pour qu’elle s’identifie au mieux dans les articles de ces magazines. 22 Page «lifestyle» de ELLE Les féminins Elle, Biba, Grazia, Femme Actuelle et d’autres l’utilisent. L’image de la femme qui a confiance en elle, qui est sûre d’elle est mise en valeur. Cette image s’accompagne d’un paradoxe: la femme doit s’accepter comme elle est malgré ses défauts dans les années 2010. En effet, les couvertures des magazines laissent apparaître des silhouettes fines par la présence de mannequins ou encore de «people» comme Barbara Palvin, Cara Delevingne, ou encore Miranda Kerr. Les conseils minceur sont aussi présents, prin- Magazine Femme Actuelle de septembre 2012 cipalement avant le retour de l’été. Ces dernières années, beaucoup de magazines naissent et se catégorisent selon leur cible: l’âge, la situation, le statut social ou encore les centres d’intérêt. La presse féminine offre un panel plus important de magazines pour élargir son public et toucher plus de monde. Les magazines à petit budget se développent. Par exemple, le magazine Paulette, destiné à un public jeune, offre des conseils plus plaisants, et invite ses lectrices à proposer un article à paraître dans le magazine. Le magazine As You Like, est créé par des jeunes femmes s’exprimant à l’origine sur les réseaux sociaux (blogueuses). Il propose des idées modes, déco et beauté, ens’inspirant de blogs. La revue As You Like, de novembre 2015 Le féminin Paulette exposant son originalité L’image de la femme présentée dans les féminins reste très appréciée par les lectrices. Elle apporte une satisfaction à la lectrice, ainsi qu’un modèle auquel elle peut se référer. Les femmes prennent un réel plaisir à aller acheter leur magazine ou le recevoir régulièrement. Elles ont la sensation d’acheter du rêve et c’est l’effet recherché par le magazine. 23 Enquête: L’idéal féminin véhiculé dans la presse féminine a-telle une influence sur les femmes? Quelles techniques sont utilisées pour le transmettre aux lectrices? Nous avons pu répondre à ces questions grâce à plusieurs recherches, un sondage effectué au cours du mois de décembre et enfin une rencontre avec l’éditrice d’Elle, un féminin iconique, Alix Girod de l’Ain. 24 La presse est un média si influant qu’elle est décrite comme « le Quatrième pouvoir ». Elle est tellement puissante que la société cible seulement les méfaits qu’elle commet. Ce qu’on trouve dans la presse influence le lecteur, et vice versa. On observe un rapport d’influence très fort. L’idéal féminin présent dans la presse a certes un impact sur les lectrices, mais il est aussi le reflet d’un idéal créé par une société. Ce phénomène prend de l’ampleur de toutes parts: l’interaction, les réseaux sociaux, la télévision, la publicité. On ne doit donc pas ce modèle féminin entièrement à la presse, même si c’est un bon moyen de diffusion d’idéal. Selon l’angle duquel on la prend, elle peut être source de complexes, ou encore un modèle à atteindre. Pour répondre à cette partie, nous avons eu la chance de rencontrer Alix Girod de l’Ain. Journaliste et éditrice chez Elle, elle nous a un peu plus éclairé sur le monde de la presse féminine ! Tout d’abord, la presse féminine ne touche pas tout le monde. Si elle s’est d’abord adressée aux femmes, certains hommes la lisent même si ils sont peu nombreux. D’après un sondage que nous avons effectué sur 36 personnes au cours du mois de novembre, 23,7% lisent la presse féminine régulièrement, 47,4% la lisent quelques fois et 28,9% ne la lisent jamais. En effet, une femme située dans la tranche d’âge de 25 à 49 ans lit environ 3,4 magazine par mois. Toutes les personnes sont touchées par l’idéal féminin de sa société. Néanmoins, seules celles qui la lisent peuvent être touchés par la femme idéalisée dans la presse féminine. On blâme donc beaucoup la presse féminine pour ce qu’elle diffuse, mais personne n’est forcé à la lire. Cependant, ce n’est pas pour autant que la presse féminine n’en profite pas pour élabo- 26 rer des techniques pour élargir son public. Son objectif est de maximiser les ventes: les articles dits « phares » se focalisent sur les essentiels dans le quotidien des femmes. A travers ces articles, on peut principalement trouver les thèmes tel que la mode, la beauté, la santé, la psychologie qui s’impose de plus en plus, la vie de couple et de famille. Ces thèmes peuvent être cependant récurrents, de même que leurs slogans. Par exemple, la phrase « soyez belles pour cet été » est inscrite en page de couverture sur la plupart des magazines avec la période estivale. Certains magazines essayent de se démarquer en se spécialisant, par exemple Vogue uniquement consacré à la mode. Alix Girod de l’Ain nous fait part de la méthode « mix and match » qui est propre au magazine ELLE. Il s’agit d’associer des pièces luxueuses avec des pièces à bas prix pour créer un style original, pour attirer un plus grand public. Nous avons remarqué que l’utilisation des slogans persuasifs ainsi que des pronoms personnels « nous », « vous » , « on » est très fréquente. Cette méthode permet de toucher personnellement la lectrice. Elle se sent alors plus concernée, et elle est plus susceptible de suivre les conseils ou de consommer. En effet, 57,9 % des personnes interrogées répondent qu’effectivement, elles se sentent influencées par les conseils donnés. trices et qui les touche le plus. Elles peuvent décider d’en tirer profit, d’en suivre les conseils, pour être ce qui leur semble être une femme meilleure. Une réponse intéressante nous a interpelé: « La femme est présentée de manière parfaite, esthétiquement et sur ses savoirs-faire. En effet, on modèle la femme pour qu’elle sache faire la cuisine (recettes), qu’elle soit mince (régimes), qu’elle soit belle (conseils beauté) et même parfois sur le plan sexuel (quiz et rubriques sexo) ». C’est en effet le ressenti de 65,8 % des personnes interrogées: la femme est trop idéalisée: la perfection qu’elle renvoie reste inégalable. Nous remarquons que deux images de la femme se distinguent dans les magazines. La première est celle d’une femme très sexualisée, qui peut rebuter, et la deuxième d’une femme presque parfaite, qu’on envie et à laquelle on pense ne jamais pouvoir ressembler. C’est donc la seconde image qui est la plus remarquée par les lec- Comme nous l’avons précisé précédemment, l’image féminine dans les magazines se caractérise par une silhouette très fine. Ce phénomène est observé par 86,8% 27 des personnes interrogées. Pour certains, la femme représentée est maigre et sans formes. Néanmoins, 13,2% ne sont pas de cet avis: les magazines mettent plus en avant le fait de s’accepter tel que l’on est. Notre sondage est en adéquation avec la société qui pour la majorité des cas pense que la presse féminine vend une femme utopique. Cependant si la consommatrice trouvait ce à quoi elle s’attendait, elle s’ennuierait. « A quoi ça sert d’acheter un magazine si les filles en photo nous ressemblent! » déclare Marion une camarade du lycée. La presse dédiée aux femmes a un impact sur la vie de ses lectrices, mais ne se veut pas de mauvaise inComme dit Alix Girod de fluence. Lorsque nous avons l’Ain: « la presse féminine discuté avec Alix Girod de a donc pour but de nous l’Ain, éditrice du magazine vendre du rêve, et non de Elle, leader de la presse férefléter une simple réalité ». minine française, magazine Cependant, bien souvent la cible de beaucoup de crifemme idéale que l’on per- tiques, elle nous a expliqué çoit dans les magazines fé- que « ELLE est la copine minins est une réelle source qui informe et détend les de complexes pour cer- lectrices » le magazine ne taines consommatrices de veut pas dicter la vie des la presse féminine, elle peut femmes. Il s’agit d’accompamême entraîner un mal-être gner la lectrice durant ses difchez certaines personnes. férentes expériences de vie. 28 Il faut donc prendre du recul sur ce qu’on lit, sur tout ce qu’on voit et qu’on entend finalement et comme Alix Girod de l’Ain le dit d’Elle, décaler ce qui nous ennuie pour en rire. concluSION Depuis ses débuts, la presse féminine est un bon support pour transmettre un idéal féminin, qui a évolué au fil du temps. La presse s’adapte selon les tendances de la société passant parfois d’une extrême à l’autre. C’est très souvent une femme idéalisée qui est représentée, une image vendant du rêve à ses lecteurs. Or, elle ne reflète pas toujours la réalité. Nous avons compris au cours de notre TPE que l’idéal de la femme est plus véhiculé qu’imposé par la presse. Il est plutôt donné comme un modèle duquel on peut s’inspirer ou sur lequel on peut s’appuyer. La presse féminine a pour but non d’influencer le mode de vie de la lectrice, mais seulement de la conseiller si elle le souhaite. On peut même dire que le magazine a une relation de «copines» avec ses lectrices. Certaines femmes se sentent touchées par cette relation, et dont sont plus susceptibles d’être influencées. La presse magazine connaît aujourd’hui une crise avec l’évolution de nouveaux médias (réseaux sociaux, Youtube, Blogs...), qui lui font une concurrence importante. On peut se demander si, demain, ces nouveaux médias ne remplacerons pas la presse écrite pour être l’unique diffuseur d’idéal ? 29 SOURCES Elle, une histoire de femmes 1945-2000 ; Marie-Françoise Colombani & Michèle Fitoussi La presse féminine ; Collection Que sais-je ? , Samra-Martine Bonvoisin & Michèle Maignien L’Histoire Des Femmes En Occident - Tome 5 Le Xxe Siecle par Georges Duby Marie Claire, numéros 19 de 1937, et 73 de 1938 ELLE numéro 1316 du 8 mars 1971, et numéros actuels Le Petit Echo de la Mode, de juin 1940 La presse féminine, outil d’émancipation des femmes? par Marie B., 9 mais 2015, http://www.barbieturix.com/2015/05/09/la-presse-feminine-outil-demancipation-des-femmes/ Représentations de la femme dans la publicité, blogspot.fr http://representations-femme-pub.blogspot.fr/p/les-annees-70-90_10.html Les femmes dans la société française depuis 1945, par Elsa Coupard, http:// fresques.ina.fr/jalons/parcours/0004/les-femmes-dans-la-societe-francaise-depuis-1945.html 150 ans de presse féminine, par Retroactive, 4 mars 2015, https://retroactivefr. wordpress.com/page/2/ La presse féminine, de 1870 à nos jours, par Fabrice Bouree, http://agfbl.free. fr/presse_feminine.htm Canon esthétique, wikipedia.fr https://fr.wikipedia.org/wiki/Canon_esth%C3%A9tique Lorsque la presse féminine s’internationalise, le cas Elle, par Karine Taveaux-Grandpierre, http://www.medias19.org/index.php?id=15560#tocto1n8 De la puissance de la presse féminine, par Véronique Mau rin, http://www.acrimed.org/De-la-puissance-de-la-presse-feminine L’évolution du corps féminin pendant un siècle, par Solène Grandclaude, http://www.ohmymag.com/femme/l-039-evolution-du-corps-feminin-pendantun-siecle_art88106.htm 30 31 IDEAL remercie Les professeurs encadrants, Mesdames Cachia et Fontbonne, ainsi que Madame Combette, Alix Girod de l’Ain, éditorialiste du magazine ELLE, pour son accueil et le temps qu’elle a consacré à répondre à nos questions, ainsi que Thomas Pawlowski qui à permi cette rencontre. Laurent et Catherine de l’imprimerie STIP à Domont, qui nous ont offert l’impression du magazine. Nos camarades de classes qui ont eu la gentillesse de répondre à notre sondage. Nous avons réalisé la totalité de la mise en page à l’aide du logiciel Adobe Indesign