tendance - Bac

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ideal
nouveauté
On raccourcit les
jupes, et pourquoi
pas les cheveux?
TENDANCE
On ne veut plus être fine comme une frite,
on préfère en manger !
enquête
Quel idéal la presse féminine
impose-t-elle aux femmes ?
émancipation
de la femme au foyer
à l’indépendance
dossier spécial
La presse influence-telle les femmes ?
Numéro du 11 janvier 2016
petite présentation...
Sarah Bouanene
Victoria Papon
Anouk Boukobza
Rédactrices chez ideal depuis septembre 2015,
et très heureuses de vous présenter leur- premier numéro !
C’est parti !
3
Sommaire
l’évolution de la presse et de l’idéal
p.5 Introduction / édito
DOSSIER
L’image d’une femme aux libertés
encore limitées (1920-1970)
p.7 De 1920 à 1950
Les années folles: une période
d’inscouciance
La femme au foyer encore et toujours
p.12
p.12 De 1950 à 1968
L’image d’une femme consommatrice
DOSSIER
La presse féminine et la femme
s’affirment (1970-2016)
p.20
p.23
p.15 De 1970 à 1990
L’émancipation de la femme
p.19 De 1990 à nos jours
Un idéal de la femme bien changé
ENQUÊTE
L’influence de la presse féminine
sur ses lectrices
p.25
p.24 Les techniques de presse et
leur influence
p.6
4
INTRODUCTION
edito
Lara Stone
L’idéal est un
modèle
de
perfection,
que nous souhaitons atteindre et
que la presse féminine se développe. développe. Elle est destinée au lectorat féminin. Elle est très puissante et occupe la
seconde place sur le podium de la presse
française, juste après la presse TV. Elle
prend très vite une grande place dans la vie
des femmes, et est entrainée par des mouvements féministes. Grâce à cet essor, la
femme obtient son propre magazine, à travers lequel elle peut affirmer son identité.
Le magazine devient un moyen d’expression, qui se développera au fil des années.
Le contenu donné par la presse féminine
prend de plus en plus d’ampleur, jusqu’à
avoir une réelle influence sur bon nombre
de ses lectrices. Ces représentations
constituent à elles toutes une femme modèle, ainsi qu’une image de femme idéale.
nous donnerait entière satisfaction. Toute société possède ses normes et ses valeurs dont
découlent de multiples idéaux. Les individus
peuvent se comporter en référence à ceuxci pour construire leur identité. L’idéal se caractérise par un portrait moral et physique.
Il a toujours été présent au travers des
siècles et est propre à chaque société.
Cette image n’a cessé d’évoluer au cours
du temps. En effet, à la Renaissance par
exemple, la femme occidentale est représentée par ses rondeurs et sa peau claire.
Mais à l’inverse, dans les années 50, l’idéal
féminin s’orientait davantage sur une
femme pulpeuse, façon « pin-up ». Son physique est ainsi très valorisé. Moralement, la
femme est souvent associée à la finesse et
l’élégance. Jusqu’au siècle dernier ses libertés étaient restreintes. Elle était souvent dépendante de son mari, et s’émancipe seulement au milieu du XXeme siècle jusqu’a
l’apparition de mouvements féministes.
Ce concept d’idéal est également abordé dans de multiples domaines tels que
l’histoire, la sociologie, l’art, sans oublier
la presse. Elle apparaîen France au XVIIe
siècle, et c’est à peine un siècle plus tard
5
Mais alors, quel idéal la presse impose-telle aux femmes?
Nous étudierons l’évolution de
l’idéal féminin dans la presse de 1920 à
1968, puis de 1968 à nos jours. En suivant
ce fil conducteur, nous verrons pour finir
quelles sont les techniques que cette presse
utilise et si elles impactent les femmes.
L’image d’une femme aux libertés
encore limitées
6
Marie-Claire, numéro de juin 1937
1920-1970
Au début du XXe siècle, le statut de la femme idéale reste celui d’une femme inactive, à savoir celui d’une mère au foyer répondant aux besoins de sa famille.
Elle se limite uniquement à son domicile, c’està-dire à « l’espace privé ».
Ses libertés, à l’inverse de
celles de l’homme, sont encore très limitées. Elle n’est
pas propriétaire de son
corps (la contraception est
interdite par la loi en 1920,
et l’avortement est perçu
comme un crime), ne peut
ouvrir un compte en banque
qu’avec l’autorisation de
son époux, et peut encore
très difficilement travailler.
En effet, elles sont très
peu nombreuses au début des années 1900 à
entrer dans la vie active.
Ce n’est que pendant la
Première Guerre Mondiale
que leur statut évolue.
Leurs maris partis au front,
les femmes prennent leurs
places au travail, pour assurer l’économie de la France.
Arrivées des Etats Unis, les
«Années Folles» font leur
apparition en France et
plus précisément dans sa
capitale, Paris, en 1920. Il
s’agit d’une période de libération du pays suite à la
Première Guerre Mondiale.
Elle mène à un mouvement
d’euphorie de la part des
citoyens, souhaitant décompresser de ces années difficiles en retrouvant la joie de
vivre, ainsi que les plaisirs
culturels. Le cinéma, la musique et la presse refont surface, après avoir été mis de
côté, quatre années durant.
A partir des années 50 la
presse féminine tend à
se développer très facile-
C’est alors une expérience
nouvelle pour celles-ci, à
laquelle elles vont prendre
goût. Mais la guerre terminée, les hommes et
les femmes reprennent
leurs
rôles
respectifs.
7
ment, elle devient un média de masse se caractérisant par sa forte audience.
Elle est le principal transmetteur de stéréotypes
féminins
et
masculins.
La presse féminine est
une presse « faite pour
les femmes et lue par
des femmes ». Elle se développe en vantant des
produits qui pourraient
être utiles à la femme.
Cette presse est liée à
la publicité, et donc à la
création de nouveaux besoins accompagnée du renouvellement de l’offre.
La presse féminine offre
alors une vision stéréotypée du genre féminin.
Femmes des années Folles
1920-1950
Les premières revues qui naissent
sont les revues de mode, au XVIIIe siècle
et ne sont réservées au départ qu’à un public restreint. Mais avec la modernisation
au cours du XIXe siècle, par exemple avec
l’invention de la machine à coudre, ou encore la création de « grands magasins »,
la mode se popularise et se démocratise.
Elle se diffuse en descendant peu à peu
dans les rues, avec de nombreux lecteurs
en demande. De la fin du XVIIIe au début du XIXe siècle, plus de 180 revues de
mode sont publiées en France. Le périodique «Le Petit Echo de la Mode», paru
pour la première fois en 1880 par Charles
de Penanster, est publié à plus d’1 million
d’exemplaires en 1950, et Marie Claire
à plus de 1,5 millions d’exemplaires.
page de Marie Claire de 1937
Durant les « Années Folles », les femmes
suivent de plus en plus la mode à travers
les périodiques, étant à l’affût des dernières tendances. Les femmes y porte très
rapidement un certain intérêt, ce qui leur
permettent de confectionner elles-même
leurs robes, leurs jupes, et leurs tailleurs.
Magazine ELLE d’août 1954
8
En effet, sortant de la Première Guerre Mondiale, les femmes s’imposent, voire « se rebellent » en imposant un nouvel idéal physique. On à tendance a parler de la « belle
époque » pour celles-ci. La mode est particulière, c’est la mode à la garçonne.
Les femmes adoptent alors un physique androgyne ainsi qu’une silhouette longiligne, accompagnée des cheveux coupés courts et aux
vêtements bien taillés. Pour la première fois, les
jambes sont découvertes, jusqu’au genou, et les
femmes portent alors des robes et jupes droites.
Les phénomènes tels que la fin de la guerre et les
années folles diversifient la presse féminine et ses
modèles, lui permettant d’étendre sa clientèle.
Elle réduit ainsi les inégalités sociales et popularisé les pratiques culturelles. La presse s’adresse
aux femmes dans leur généralité (classes sociales réduites), avec moins de différenciation.
L’idéal féminin est relaté
dans les magazines, par
exemple Le Jardin des
Modes publié, Modes
et Travaux, Vogue vers
1920, ainsi que par Marie Claire en 1937. On
perçoit sur la couverture
de ces périodiques une
illustration d’une femme
habillée de façon élégante et à la mode de
l’époque. Elle est même
représentée
quelques
fois cigarette à la bouche.
La femme essaye, au
travers de la presse, de
s’imposer comme elle le
peut dans la société
française, ayant pour
modèle le style américain (pour Marie Claire).
Magazine Vogue de 1925
9
Louise
Brooks, 1921
On parle alors du « glamour », style qui mène
au désir d’une vie plus
luxueuse, excitante et
mouvementée. En effet,
il apparaît plus facilement lors de la grande
dépression, lorsque les
temps sont durs.
Ainsi, les magazines ne
prônent pas que les vêtements, la couture, même
si à cette époque la mode
est un des sujets principaux et très récurrents.
Effectivement, la femme
est principalement dans
les années vingt une
mère au foyer, ce qui lui
laisse du temps pour lire
par exemple. Elle prend
connaissance des normes et des conseils prônés par
les magazines, qui sont de plus en plus diffusés dans
les kiosques. Ces conseils portent sur la décoration et
l’art de vivre, l’hygiène, les tendances vestimentaires
et capillaires, la cuisne et l’éducation des enfants.
Le stéréotype féminin se cantonne donc à l’espace
domestique. L’image qui ressort de la femme dans
ces années est celle de la mère et femme au foyer
irréprochable.
L’essor de l’industrie cosmétique, en 1930, explique
le lancement d’une nouvelle génération de magazines féminins, qui en sont eux-même les promoteurs. De plus, en 1942, la loi pour l’ouverture de
compte en banque des femmes est votée. La femme
est indépendante économiquement et peut désor-
Le courrier du coeur, ELLE
mais placer son argent. Elle dispose alors
d’un budget personnel par le biais du travail,
qu’elle peut affecter aux dépenses de beauté. En effet, 33% des femmes travaillent en
1946. Alors les cosmétiques deviennent le
nouvel objet de consommation des femmes.
C’est ainsi que la beauté, qui a toujours été
un idéal dans la société française, va être
mise en valeur par la presse féminine avec
l’apparition de toutes nouvelles rubriques.
Ce concept fortifie l’idéal physique de la
femme, par des conseils hygiéniques et de
mise en beauté ainsi que par la présence
de publicité de cosmétiques. Beaucoup de
magazines y prennent goût, tels que Marie Claire, Votre Beauté, Vogue… En effet,
les magazines se basent sur l’idéal de la
période, et mettent en avant des produits
par les publicités, ainsi que des images
et illustrations de femmes apprêtées.
De plus, les magazines offrent de plus en
plus une dimension individualiste, notamment par la rubrique « Courrier du coeur »,
Magazine Vogue de
1932
10
qui apparaît principalement dans Marie
Claire et Confidence en 1938. Ce nouveau
concept permet aux femmes de se confier
directement en racontant leurs histoires
personnelles. Par ce fait, la femme voit de
plus en plus d’intérêt dans ces magazines
féminins, en s’y reconnaissant davantage.
Par la suite, comme en 14-18, les femmes
participent à l’effort de guerre durant la Seconde Guerre Mondiale.
Alors que la société les sollicitait davantage au sein de leur foyer pour reprendre leur rôle de mère de famille,
les femmes se doivent d’être utiles
durant cette dure période. Dans les
féminins, tels que Vogue ou encore
Marie Claire, une partie se consacre
à cet évènement: astuces et conseils
pour aider ces femmes encore bouleversées. Par exemple, des conseils sur
la façon de travailler dans les champs,
voter pour le billet de guerre, aider
les enfants orphelins… Une image
de femme forte et solide se dessine
Premier numéro ELLE, 1945
lors de cette période dans les périodique, qui redonne courage et volonté à ces mères de famille.
Au lendemain de la guerre, après une longue période de privation, il s’agit alors de répondre à l’appétit du luxe, au désir de consommation. Les françaises cherchent un nouvel art de vivre. Le rôle des
femmes dans la société à légèrement changé. Le magazine ELLE apparaît à la fin de la Seconde Guerre
Mondiale, en 1945 par les éditions « Défense de la
France ». Des photographies en couleur voient le
jour, ainsi que le luxe de la présentation. C’est le
premier magazine à inaugurer la publicité en couleurs à cette période. Ce périodique tout comme les
autres, prône la bonne hygiène de vie et la santé.
La presse féminine traite divers sujets qui changent
de la mode, et base ses magazines sur le reflet de la
femme moderne.
C’est ainsi qu’au milieu du XXe siècle, cet idéal féminin
présenté dans les magazines se démarque de la simple
femme au foyer, présentable et apprêtée. De ce fait, la
femme acquiert une image moins caricaturale et d’autant plus à son avantage. Les conseils sont multiples,
et ne se limitent plus aux conseils matériels (couture,
maison..). Ils portent également sur le moral des lectrices. Ce progrès se développe en même temps que
l’évolution de la place de la femme dans la société.
Numéro de juin 1940 du Petit Echo de la Mode 11
1950-1968
La société française, fortement marquée
par la Seconde Guerre Mondiale, se reconstruit
peu à peu pendant les Trente glorieuses. Cette
période qui s’étend de 1946 à 1975, prône la reconstruction et le renouveau. La France connaît
une croissance unique et rentre dans l’ère de
la consommation grâce à une hausse du niveau de vie. La consommation de masse prend
une grande ampleur durant cette période,
par les nouveaux produits de consommation.
Avec la hausse du pouvoir d’achat, les français sont d’autant plus sollicités à consommer.
Les femmes s’imposent de plus en plus dans
le monde du travail. A cette période, elles travaillent notamment dans le secteur tertiaire
où elles exercent de nombreuses professions
comme par exemple dans le domaine des finances, de la santé, ou de l’éducation. Leur
entrée dans le monde professionnel va changer considérablement leur place dans la société française. Elles sont de plus en plus nom-
Publicité SEB , 1953
Paris Match, 1958: les arts ménagers sont très valorisés dans la presse féminine
12
Publicité Moulinex, 1959
Publicité Moulinex, début des années 60
breuses à se détacher du travail domestique.
Les médias et la presse féminine profitent de
cette croissance économique pour mettre
en avant les produits électro-ménagers
tels que les ustensiles de cuisine, des lavelinges mais aussi les télévisions, par l’utilisation de la publicité à partir de 1950. Elle
est alors à son apogée dans les années 70
et permet la diffusion de nouvelles normes
de confort, qui sont censées améliorer les
conditions de vie des ménages. Les femmes
sont d’autant plus incitées à consommer.
promeuvent alors une démocratisation de
la beauté. La presse féminine reflète ces
changements en même temps qu’elle les
stimule, notamment à travers les nombreuses pages de publicité qui apparaissent dans les magazines incitant alors
la femme à la consommation des tous
nouveaux produits cosmétiques. La beauté va devenir une nécessité pour le regard
des autres mais aussi pour soi-même.
La presse se développe et présente deux caractéristiques de la femme idéale: le besoin
de s’épanouir tout en se libérant mais aussi
le souci de confort matériel pour sa famille.
De nouvelles formes de presse vont
apparaître ayant pour but d’enrichir la
vie sociale des lectrices en les aidant et
les conseillant. Par exemple, l’idée de la
presse du cœur dans le magazine Confidences (créé en 1938), se développe davantage à cette période. En 1946, dans le
magazine Elle se met en place le courrier
des lectrices, créant une réelle interaction
entre les femmes et le magazine.
La consommation prend de plus en plus
d’ampleur dans la vie des femmes, et des
salons spécialisés dans l’électroménager
voient le jour. Le salon des Arts Ménagers
est à son apogée en 1950. Les femmes acquièrent entière satisfaction à consommer.
Les féminins tels que Elle, Marie Claire,
Modes et Travaux et d’autres, utilisent la
femme pour promouvoir ces produits de
consommation. Elle est représentée à travers les pages en train de faire la cuisine
avec un Moulinex ou passant l’aspirateur
tout en y vantant les biens faits. L’image
de la bonne ménagère se dessine alors.
De nombreux articles donnent des
conseils afin de trouver un mari, comme
où le trouver, savoir si c’est le bon. Cette
idée se poursuit en 1960, il ne s’agit plus
de trouver un mari, mais de le garder.
Par ailleurs, vers 1945 les femmes se veulent
de plus en plus séduisantes pour la réussite de leur couple. L’industrie de la cosmétique et celle des produits hygiéniques
13
La presse féminine et la
femme s’affIrment
Elle, couverture du numéro 3625 du 19 juin 2015
14
1970 à nos jours
1970-1990
Au XXe siècle, les femmes participent beaucoup plus à la vie culturelle,
notamment grâce au féminisme et aux combats
pour l’accès aux études et aux diplômes. Cependant beaucoup de femmes dîtes «privilégiées» étudiantes ou artistes par exemple, qui
pensaient avoir accéder à l’égalité se rendent
compte que le sexisme est bel et bien là. La
mixité ne s’est pas imposée dans la société
Les années 70 marquent l’émancipation
de la femme, surtout par les crises de 68.
En effet, de nombreux mouvements féministes se manifestent durant cette période-ci
notamment le mouvement « Choisir » de Simone de Beauvoir ou encore le Mouvement
de Libération de la Femme, très symbolique
de cette période. Elles prennent surtout
possession de leur corps, grand symbole
de leur émancipation : avec l’autorisation
de la prise de la pilule en 1967 ou encore
la loi pour l’Interruption Volontaire de Grossesse en 1975, symboles de la véritable prise
contrôle de leur propre corps par les femmes.
Dans les années 80, la femme gagne ce statut
de femme moderne et est une réelle active
essayant de prouver qu’elle mérite sa place
dans le milieu professionnel. La femme modèle évolue aussi à ce moment-là, puisqu’en
15
plus d’être une mère de famille et une
bonne épouse elle doit être travailleuse et
assurer son rôle professionnel. La femme
idéale évolue alors durant cette période.
Tout d’abord dans les années 70, le modèle de femme ne porte pas trop de maquillage, est grande fine aux cheveux longs,
elle prône le naturel notamment, tout cela
étant dû à l’expansion du mouvement hippie. La femme idéale de cette époque ne
doit pas s’encombrer l’esprit de choses peu
importantes et de futilités en tous genre
Elle distille des idées d’amour et de paix
(alors représentées par de vives couleurs et
des motifs de fleurs, symboliques du mouvement hippie). A la fin de cette décennie, naît
le disco et son énorme coiffure. On nomme
comme icône de cette période Farrah Fawcett.
Farrah Fawcett
Ensuite dans les années 80, malgré la diversité des modèles féminins, la principale représentation utilisée est celle d’une
femme grande et mince toujours, et élancée.
publicité. L’image des femmes dans la publicité connaît alors un énorme changement :
l’unique rôle de la femme cuisinière vêtue
de son tablier perd de son ampleur, elle est
désormais considérée comme une nouvelle
consommatrice qui pense à se faire plaisir.
La minceur est donc un critère qui semble
persister dans le portrait de la femme idéale.
C’est aussi le temps des topmodels : le corps
est « athlétique, grand et bronzé ». On cite
parmi ces super top models Cindy Crawford
ou encore Naomi Campbell. La maigreur est
considérée comme idéale, et la femme dite
anorexique est suivie par tous ses proches pour
ne pas sombrer de nouveau dans la déviance.
Gagnant en indépendance, notamment financièrement avec l’ouverture de leurs propres
comptes en banque, la femme est à cette
époque représentée plus individualiste dans
les publicités. La publicité visant les femmes
est donc une preuve pesante de la nouvelle
consommation des femmes. Ces publicités,
comme aujourd’hui sont fortement relayées
par la presse, dans ce cas plus particulier dans
la presse féminine. Cette presse, qui possède un public visé bien défini, va évoluer de
manière très importante entre 1970 et 1990.
Durant cette période forte en changement
pour la vie de la femme et son rôle de la
société, elle se détache fortement de cette
image de femme au foyer qui l’a longtemps
suivie. Elle est perçue de manière nettement
différente, notamment en tant que consommatrice à part entière, ce qu’on voit dans la
Publicité CHANEL de 1970, la
femme y apparaît indépendante
Après les évènements de mai 1968, les magazines féminins dits « hauts–de-gamme »
16
Vogue, numéro de 1995
sont en déclin car leurs lectrices de catégories supérieures suivent le mouvement
féministe et « considèrent leur presse inadaptée ». Le magazine Elle, dont les ventes
baissent d’environ 40 000 exemplaires en
l’espace de 6 ans, organise les Etats Généraux de la Femme les 20, 21 et 22 novembre 1970. 325 femmes sont réunies
à Versailles pour élaborer un « projet de
société ». Ces Etats Généraux ne sont pas
seulement une réunion entre lectrices d’un
même magazine, ils sont beaucoup plus.
Ce sont de vraies propositions pour améliorer la condition des femmes, que vont proposer celles qui ont été conviées, basées
sur le témoignage de milliers de femmes
partout en France. Beaucoup de lois vont
en découler, sur le divorce, le mariage ou
encore le travail des femmes notamment.
Entre 1973 et 1979, la diffusion des magazines féminins baisse d’environ trente
pourcents, la femme ne s’identifiant pas à
cette presse, car elle est à ce moment-là
maîtresse de maison, mère de famille, une
bonne épouse mais aussi une femme active.
Cependant, à partir de 1978, cette presse
dédiée aux femmes recommence à séduire son lectorat. On voit naître de nouveaux magazines féministes qui on la
spécialité de refuser la publicité contrairement au magazine Elle qui est le troisième
magazine contenant le plus de publicité.
La période 1970-1990 marque l’émancipation des femmes et l’évolution de
leur consommation. La presse féminine
devient alors une véritable industrie,
un véritable marché. Elle se catégorise
par styles de vie ou encore par tranches
d’âge, même par catégories sociales. On
voit se développer des magazines pour
17
les jeunes femmes et les plus agées celles
qui sont issues de catégories plus aisées,
d’autres revues s’adressent à des femmes
de milieu plus modeste. En 1973, naît
Cosmopolitan magazine du groupe Marie-Claire magazine qui se veut féministe
et féminin, Biba en 1980 vise un lectorat des catégories supérieures, ou encore 20 ans pour la jeune femme parisienne qui se veut « fashion » né en 1977.
zines féministes cessent de paraître, et
les publications dites « haut-de-gamme »
prônent le retour de la féminité. En effet les principaux combats pour les droits
des femmes ayant été fructueux, la presse
dédiée aux femmes retourne à idée première : « louer le bonheur d’une femme ».
Les féminins changent de concept : les
pages portant sur l’actualité ou encore sur
la politique sont remplacées par des pages
« people ». On voit aussi naître Madame
Figaro en 1980, supplément du journal, à
parution d’abord mensuelle, avant de finalement paraître de manière hebdomadaire,
en 1984, le dimanche. Ce périodique vise
une femme de milieu aisée, un public « bon
chic-bon genre ». Malgré toutes ces parutions de magazines « haut-de-gamme », les
féminins plus populaires prennent de l’ampleur, notamment Prima en 1980, ou encore
l’hebdomadaire Femme Actuelle en 1984.
Aussi, on remarque que la presse féminine populaire décline notamment à
cause de l’intérêt porté à la télévision
mais aussi à cause de la modernité des
autres magazines plus prestigieux comportant des photos colorées par exemple
ou encore possédant des titres plus attrayants. Enfin, 1980 représente une évolution importante pour la presse féminine.
Plus précisément, dès 1982, les maga-
Numéro BIBA, de mai
1994
18
VOGUE anglais, avec les
icônes des années 1990
1990-2000
Aux abords des années 2000, la presse féminine
s’affirme comme un réel marché commercial. Elle
s’industrialise et sa consommation devient plus en
plus importante. De plus, celle-ci s’internationalise dans le monde entier. Le magazine Elle, par
exemple, se développe aux Etats-Unis en 1983.
Publicité du parfum CHANEL,
en pleine page de magazine
Cette presse s’accompagne toujours de la publicité, en s’accentuant davantage. En effet, elle
représente en 1990 environ 50% de la totalité
des pages des magazines Elle et Marie-Claire. A
l’inverse des années trente, il ne s’agit plus de
caser la publicité dans un coin de page du magazine, mais, au contraire de la mettre en valeur.
La publicité en pleine page est le meilleur moyen
d’attirer l’attention de la lectrice. Elle joue un
rôle nettement plus important dans sa consommation, et a pour but de l’inciter aux toutes nouvelles tendances de mode, de diététique, de
santé et essentiellement de cosmétique. La publi-
cité tire profit de l’essor du mannequinat pour
mettre en valeur ses produits. En effet, l’objet
n’est plus représenté seul, par le biais de ces
mannequins publicitaires. Une image idéale
ressort de ce concept qui donne alors plus
envie
aux
femmes
de
consommer.
Bien évidemment, si la lectrice trouve le mannequin joli, elle est alors plus susceptible de trouver
le bien efficace, et donc de l’acheter. Les magazines féminins sont les meilleurs supports pour
ces publicitaires, puisque ce sont les femmes de
29 à 45 ans qui lisent le plus la presse féminine.
C’est donc une tranche d’âge de femmes actives qui sont donc de fortes consommatrices.
De plus, l’utilisation de célébrités dans la presse
féminine devient fréquente. Ainsi, on voit apparaître Vanessa Paradis, Sophie Marceau, Monica Bellucci et d’autres actrices posant dans les
féminins. De nombreux articles naissent en utilisant les célébrités pour exposer et vanter les
bienfaits de produits de consommation pour une
hygiène de vie parfaite… Ce concept qui se développe davantage au début des années 2000,
19
Elle Mc Pherson, mannequin référence de 1986
renvoie alors une image de référence aux
lecteurs ainsi qu’une meilleure identification au magazine. Il faut se rappeler que
la corpulence idéale pour une femme ne
cesse de changer entre une silhouette fine
et androgyne et une silhouette plus généreuse avec des formes à travers les années.
Mais en 1990, l’idéal d’une femme svelte et
mince refait surface. Kate Moss, icône de
la mode, se démarque par sa taille fine et
sa peau pâle. Elle déclare même « on ne
se sent jamais aussi bien que mince ». On
parle d’« héroïnes chics ». Il est vrai qu’à
cette époque les mannequins exposées
dans le magazines ainsi que les célébrités sont quasiment toutes de corpulence
mince. En effet, c’est un idéal qui y est récurrent. La majeure partie des conseils,
des photographies prônent la minceur.
Kate Moss dans les
années 1990
Le poids devient une grande obsession
pour le lecteur et l’apparence est de plus
en plus imposée et importante. Les magazines s’appuient sur l’idéal actuel pour
confectionner leurs articles. Un thème qui
devient de plus en plus présent en 1990
dans les magazines féminins, c’est le thème
du régime, souvent lié aux rubriques santé et cuisine. cette idée s’accentue, pour
mettre en valeur la bonne hygiène de vie.
Ce phénomène se traduit par un idéal de vie
sain qui se poursuit dans les années 2000.
En effet, les femmes vont faire de plus en plus
attention à leur poids pas seulement on mangeant peu, mais cette fois ci en mangeant sainement et en pratiquant beaucoup de sport.
Gisele Bundchen
pour VOGUE,
La femme idéale est représentée dans
les magazines par une silhouette athlétique, avec un corps tonique. Gisele Bundchen, modèle Victoria’s Secret
semble parfaitement refléter cet idéal.
20
Cependant, le physique
d’une femme très mince
voire maigre, reste encore
présent.
Accompagnées
de ces pages santé, les rubriques beauté et mode
sont toujours d’actualité.
Des conseils maquillages
en ressortent, ainsi que des
recommandations vestimentaires selon les saisons et capillaires selon les tendances.
Malgré la grande diversité de revues féminines, les
thèmes abordés dit « typiquement féminins » sont
souvent les mêmes. On
observe alors dans la majorité des féminins l’expansion de nouveaux thèmes
se détachant des simples
conseils physiques. Se démarque l’astrologie, qui est
une méthode pour déterminer le destin et le caractère
des personnes par l’étude
de la supposée influence
des astres. Cette nouvelle
rubrique plaît à beaucoup
de femmes, s’intégrant facilement dans le magazine.
L’horoscope s’ancre dans
le quotidien des femmes.
Celles-ci ne sont plus seulement de simples lectrices
du magazine auquel elles
pourraient s’identifier, mais
elles sont en interaction,
cherchant à se découvrir.
Les tests qui apparaissent
par exemple dans le magazine Cosmopolitan, deviennent également un
moyen pour les femmes
d’apprendre à se connaître.
Magazine Esprit Femme, n°26
21
C’est ludique, et c’est ce qui
plaît aux femmes. Ces tests
portent sur différents domaines: soi même, l’amitié,
la vie de famille, le couple.
La sexualité devient un sujet dont on parle plus ouvertement à partir de 1980.
Apparaissent de plus en
plus d’articles qui s’intéressent à l’avis des femmes
comme « que pensez du
droit de vote? », « êtes
vous pour ou contre l’avortement? ». L’image d’une
femme plus libre, plus indépendante et qui pense par
soi-même se développe.
Féminin Psycho, numéro de
décembre 2012
De nos jours
La presse féminine française se développe peu à peu, et ce sont plus de 206
millions d’exemplaires qui se sont vendus en moyenne chaque année à partir de 2005. En effet, la presse a pour
but de toucher le plus de femmes, et
non plus qu’une seule catégorie sociale.
Au XXIe siècle plus particulièrement,
se renforce l’idée de la femme indépendante et confiante dans les féminins. L’idée de s’assumer tel que l’on
est est prônée par les magazines. Peu à
peu, l’ultra minceur qui semble complexer
un grand nombre de femmes n’est plus un
idéal mis en avant. En effet, les femmes ne
s’identifient pas à ce standard, trop éloigné de la réalité. Les femmes se rendent
bien compte que cet idéal est une perfection et qu’il n’est pas atteignable.
Numéro 3630 du 23 juillet 2015
Par conséquent, des slogans naissent en
couverture de magazine. Ils appellent les
femmes à s’accepter telles qu’elles sont: «
Aimez vous comme vous êtes » « Soyez vousmêmes » « Vous êtes toutes belles ». L’idée
de régime s’atténue peu à peu dans les magazines, étant peu efficaces, et entraînant
une certaine frustration chez les femmes.
Elle se remplace par une hygiène de vie plus
saine, accompagnée de conseils s’inscrivant
dans le quotidien des lectrices et permettant
un mode de vie équilibré sur le long terme.
La presse utilise donc cette technique pour que
la lectrice soit séduite, et pour qu’elle s’identifie au mieux dans les articles de ces magazines.
22
Page «lifestyle» de ELLE
Les féminins Elle, Biba, Grazia, Femme
Actuelle et d’autres l’utilisent. L’image
de la femme qui a confiance en elle,
qui est sûre d’elle est mise en valeur.
Cette image s’accompagne d’un paradoxe:
la femme doit s’accepter comme elle est
malgré ses défauts dans les années 2010.
En effet, les couvertures des magazines
laissent apparaître des silhouettes fines
par la présence de mannequins ou encore
de «people» comme Barbara Palvin, Cara
Delevingne, ou encore Miranda Kerr. Les
conseils minceur sont aussi présents, prin-
Magazine Femme Actuelle de septembre 2012
cipalement avant le retour de l’été.
Ces dernières
années, beaucoup de
magazines naissent et se catégorisent
selon leur cible: l’âge, la situation, le
statut social ou encore les centres d’intérêt. La presse féminine offre un panel
plus important de magazines pour élargir son public et toucher plus de monde.
Les magazines à petit budget se développent. Par exemple, le magazine Paulette, destiné à un public jeune, offre des
conseils plus plaisants, et invite ses lectrices à proposer un article à paraître dans
le magazine. Le magazine As You Like, est
créé par des jeunes femmes s’exprimant
à l’origine sur les réseaux sociaux (blogueuses). Il propose des idées modes,
déco et beauté, ens’inspirant de blogs.
La revue As You Like, de
novembre 2015
Le féminin Paulette exposant son originalité
L’image de la femme présentée dans les
féminins reste très appréciée par les lectrices. Elle apporte une satisfaction à la
lectrice, ainsi qu’un modèle auquel elle
peut se référer. Les femmes prennent
un réel plaisir à aller acheter leur magazine ou le recevoir régulièrement. Elles
ont la sensation d’acheter du rêve et
c’est l’effet recherché par le magazine.
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Enquête:
L’idéal féminin
véhiculé dans la
presse féminine a-telle une influence
sur les femmes?
Quelles techniques
sont utilisées pour
le transmettre aux
lectrices?
Nous avons pu répondre à ces
questions grâce à plusieurs
recherches,
un sondage effectué au cours
du mois de décembre et enfin
une rencontre avec l’éditrice
d’Elle, un féminin iconique,
Alix Girod de l’Ain.
24
La presse est un média si influant qu’elle est décrite
comme « le Quatrième pouvoir ». Elle est tellement
puissante que la société cible seulement les méfaits
qu’elle commet.
Ce qu’on trouve dans la presse influence le lecteur, et
vice versa. On observe un rapport d’influence très fort.
L’idéal féminin présent dans la presse a certes un impact sur les lectrices, mais il est aussi le reflet d’un
idéal créé par une société. Ce phénomène prend de
l’ampleur de toutes parts: l’interaction, les réseaux sociaux, la télévision, la publicité. On ne doit donc pas ce
modèle féminin entièrement à la presse, même si c’est
un bon moyen de diffusion d’idéal. Selon l’angle duquel on la prend, elle peut être source de complexes,
ou encore un modèle à atteindre.
Pour répondre à cette partie, nous avons eu la chance
de rencontrer Alix Girod de l’Ain. Journaliste et éditrice chez Elle, elle nous a un peu plus éclairé sur le
monde de la presse féminine !
Tout d’abord, la presse féminine ne touche
pas tout le monde. Si elle s’est d’abord
adressée aux femmes, certains hommes
la lisent même si ils sont peu nombreux.
D’après un sondage que nous avons effectué sur 36 personnes au cours du mois de
novembre, 23,7% lisent la presse féminine
régulièrement, 47,4% la lisent quelques
fois et 28,9% ne la lisent jamais. En effet,
une femme située dans la tranche d’âge
de 25 à 49 ans lit environ 3,4 magazine par
mois. Toutes les personnes sont touchées
par l’idéal féminin de sa société. Néanmoins, seules celles qui la lisent peuvent
être touchés par la femme idéalisée dans
la presse féminine. On blâme donc beaucoup la presse féminine pour ce qu’elle
diffuse, mais personne n’est forcé à la lire.
Cependant, ce n’est pas pour autant que la
presse féminine n’en profite pas pour élabo-
26
rer des techniques pour élargir son public.
Son objectif est de maximiser les ventes: les
articles dits « phares » se focalisent sur les
essentiels dans le quotidien des femmes. A
travers ces articles, on peut principalement
trouver les thèmes tel que la mode, la beauté,
la santé, la psychologie qui s’impose de plus
en plus, la vie de couple et de famille. Ces
thèmes peuvent être cependant récurrents,
de même que leurs slogans. Par exemple,
la phrase « soyez belles pour cet été » est
inscrite en page de couverture sur la plupart des magazines avec la période estivale.
Certains magazines essayent de se démarquer en se spécialisant, par exemple
Vogue uniquement consacré à la mode.
Alix Girod de l’Ain nous fait part de la méthode « mix and match » qui est propre
au magazine ELLE. Il s’agit d’associer des
pièces luxueuses avec des pièces à bas prix
pour créer un style original, pour attirer un
plus grand public. Nous avons remarqué
que l’utilisation des slogans persuasifs ainsi que des pronoms personnels « nous », « vous » , « on » est très fréquente. Cette
méthode permet de toucher personnellement la lectrice. Elle se sent alors plus
concernée, et elle est plus susceptible
de suivre les conseils ou de consommer.
En effet, 57,9 % des personnes interrogées répondent qu’effectivement, elles se
sentent influencées par les conseils donnés.
trices
et
qui
les
touche
le
plus.
Elles peuvent décider d’en tirer profit,
d’en suivre les conseils, pour être ce qui
leur semble être une femme meilleure.
Une réponse intéressante nous a interpelé:
« La femme est présentée de manière parfaite, esthétiquement et sur ses savoirs-faire.
En effet, on modèle la femme pour qu’elle
sache faire la cuisine (recettes), qu’elle soit
mince (régimes), qu’elle soit belle (conseils
beauté) et même parfois sur le plan sexuel
(quiz et rubriques sexo) ». C’est en effet le
ressenti de 65,8 % des personnes interrogées: la femme est trop idéalisée: la perfection qu’elle renvoie reste inégalable.
Nous remarquons que deux images de
la femme se distinguent dans les magazines. La première est celle d’une
femme très sexualisée, qui peut rebuter,
et la deuxième d’une femme presque
parfaite, qu’on envie et à laquelle on
pense ne jamais pouvoir ressembler.
C’est donc la seconde image qui
est la plus remarquée par les lec-
Comme nous l’avons précisé précédemment, l’image féminine dans les magazines
se caractérise par une silhouette très fine.
Ce phénomène est observé par 86,8%
27
des personnes interrogées.
Pour certains, la femme représentée est maigre et sans
formes. Néanmoins, 13,2%
ne sont pas de cet avis: les
magazines mettent plus en
avant le fait de s’accepter
tel que l’on est. Notre sondage est en adéquation
avec la société qui pour
la majorité des cas pense
que la presse féminine
vend une femme utopique.
Cependant si la consommatrice trouvait ce à
quoi elle s’attendait, elle
s’ennuierait. « A quoi ça
sert d’acheter un magazine si les filles en photo nous
ressemblent! » déclare Marion une camarade du lycée.
La presse dédiée aux
femmes a un impact sur la
vie de ses lectrices, mais ne
se veut pas de mauvaise inComme dit Alix Girod de fluence. Lorsque nous avons
l’Ain: « la presse féminine discuté avec Alix Girod de
a donc pour but de nous l’Ain, éditrice du magazine
vendre du rêve, et non de Elle, leader de la presse férefléter une simple réalité ». minine française, magazine
Cependant, bien souvent la cible de beaucoup de crifemme idéale que l’on per- tiques, elle nous a expliqué
çoit dans les magazines fé- que « ELLE est la copine
minins est une réelle source qui informe et détend les
de complexes pour cer- lectrices » le magazine ne
taines consommatrices de veut pas dicter la vie des
la presse féminine, elle peut femmes. Il s’agit d’accompamême entraîner un mal-être gner la lectrice durant ses difchez certaines personnes. férentes expériences de vie.
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Il faut donc prendre du
recul sur ce qu’on lit, sur
tout ce qu’on voit et qu’on
entend
finalement
et
comme Alix Girod de l’Ain
le dit d’Elle, décaler ce qui
nous ennuie pour en rire.
concluSION
Depuis ses débuts, la presse féminine est un bon support pour transmettre un idéal
féminin, qui a évolué au fil du temps.
La presse s’adapte selon les tendances de la société passant parfois d’une extrême
à l’autre.
C’est très souvent une femme idéalisée qui est représentée, une image vendant du
rêve à ses lecteurs. Or, elle ne reflète pas toujours la réalité.
Nous avons compris au cours de notre TPE que l’idéal de la femme est plus
véhiculé qu’imposé par la presse.
Il est plutôt donné comme un modèle duquel on peut s’inspirer ou sur lequel on
peut s’appuyer.
La presse féminine a pour but non d’influencer le mode de vie de la lectrice, mais
seulement de la conseiller si elle le souhaite. On peut même dire que le magazine
a une relation de «copines» avec ses lectrices.
Certaines femmes se sentent touchées par cette relation, et dont sont plus susceptibles d’être influencées.
La presse magazine connaît aujourd’hui une crise avec l’évolution de nouveaux médias (réseaux sociaux, Youtube, Blogs...), qui lui font une concurrence importante.
On peut se demander si, demain, ces nouveaux médias ne remplacerons pas la
presse écrite pour être l’unique diffuseur d’idéal ?
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SOURCES
Elle, une histoire de femmes 1945-2000 ; Marie-Françoise Colombani & Michèle Fitoussi
La presse féminine ; Collection Que sais-je ? , Samra-Martine Bonvoisin &
Michèle Maignien
L’Histoire Des Femmes En Occident - Tome 5 Le Xxe Siecle par Georges Duby
Marie Claire, numéros 19 de 1937, et 73 de 1938
ELLE numéro 1316 du 8 mars 1971, et numéros actuels
Le Petit Echo de la Mode, de juin 1940
La presse féminine, outil d’émancipation des femmes? par Marie B., 9 mais
2015, http://www.barbieturix.com/2015/05/09/la-presse-feminine-outil-demancipation-des-femmes/
Représentations de la femme dans la publicité, blogspot.fr http://representations-femme-pub.blogspot.fr/p/les-annees-70-90_10.html
Les femmes dans la société française depuis 1945, par Elsa Coupard, http://
fresques.ina.fr/jalons/parcours/0004/les-femmes-dans-la-societe-francaise-depuis-1945.html
150 ans de presse féminine, par Retroactive, 4 mars 2015, https://retroactivefr.
wordpress.com/page/2/
La presse féminine, de 1870 à nos jours, par Fabrice Bouree, http://agfbl.free.
fr/presse_feminine.htm
Canon esthétique, wikipedia.fr https://fr.wikipedia.org/wiki/Canon_esth%C3%A9tique
Lorsque la presse féminine s’internationalise, le cas Elle, par Karine Taveaux-Grandpierre, http://www.medias19.org/index.php?id=15560#tocto1n8
De la puissance de la presse féminine, par Véronique Mau
rin, http://www.acrimed.org/De-la-puissance-de-la-presse-feminine
L’évolution du corps féminin pendant un siècle, par Solène Grandclaude,
http://www.ohmymag.com/femme/l-039-evolution-du-corps-feminin-pendantun-siecle_art88106.htm
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31
IDEAL remercie
Les professeurs encadrants, Mesdames Cachia et Fontbonne, ainsi
que Madame Combette,
Alix Girod de l’Ain, éditorialiste du magazine ELLE, pour son accueil
et le temps qu’elle a consacré à répondre à nos questions, ainsi que
Thomas Pawlowski qui à permi cette rencontre.
Laurent et Catherine de l’imprimerie STIP à Domont, qui nous ont
offert l’impression du magazine.
Nos camarades de classes qui ont eu la gentillesse de répondre à
notre sondage.
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