VOX ROMANA MAIUS MMXI Éditorial Ce numéro de fin d’année vous invite à participer à un voyage au centre de la Terre ! De la géologie, de la spéléologie ? En quelque sorte puisqu’il est question d’une descente aux Enfers mythologiques. Vous verrez dans quelle mesure l’imaginaire des Anciens a nourri et continue à forger bon nombre de nos représentations et de nos croyances. Nous vous souhaitons avec un peu d’avance de belles vacances d’été, et nous vous donnons rendez-vous en septembre prochain pour de nouvelles aventures. Bonae feriae ! Sifferlena et Cozus Étymologie Alias (adverbe ; mot latin « une autre fois, autrement ») : autrement appelé (de tel ou tel nom) ex : Zeus alias Jupiter ; Alias (n-m) : anglicisme informatique : fichier utilisé comme raccourci pour accéder à un autre fichier qui est l’original. Ultimatum (n-m) : du latin médiéval ultimatum, qui aurait été employé dans les chancelleries allemandes au sens de « dernière décision ». Attesté en français depuis 1740. PLUR. Ultimatums. Acte par lequel un État impose à un autre de satisfaire à certaines demandes, en le menaçant d’une guerre ou de quelque autre action violente, s’il n’a pas obtempéré à l’expiration du délai. – PAR EXTENSION : exigence impérative qui prend la forme d’une mise en demeure. Muscle (n-m) : du latin musculus, « petite souris ». Attesté en français depuis 1314. ANATOMIE : structure organique contractile qui assure les mouvements. Sponsor (n-m) : de l’anglais sponsor, « parrain, marraine, répondant », usité depuis le XVIIème siècle, emprunté au latin sponsor, « garant, répondant ». Attesté en français depuis 1954. PLUR. sponsors. Personne, organisme qui soutient financièrement, à des fins publicitaires, une manifestation culturelle, une équipe sportive, une publication, etc. Numerus héros mythologiques et châtiments éternels Sisyphe, fils d’Eole, fonda Corinthe et, afin d’obtenir une source pour sa ville, il révéla au dieu du fleuve Asopos, que Zeus avait enlevé sa fille. Le roi des dieux, furieux, envoya Thanatos, le dieu de la Mort, pour emmener Sisyphe aux Enfers mais ce dernier, rusé, lui demanda d’essayer des chaînes pour vérifier leur bon fonctionnement. Thanatos, crédule, passa les lourds maillons d’acier à ses poignets, et Sisyphe en attacha les chaînes, l’emprisonnant jusqu’au jour où Arès vint le délivrer. Sisyphe fut alors contraint par les dieux de descendre aux Enfers, mais, avant de mourir, il demanda à sa femme de ne point l’ensevelir selon les rites sacrés. Arrivé devant Hadès, il se plaignit et demanda à pouvoir remonter sur terre afin de réparer cet affront. Il vécut ainsi encore de nombreuses années, mais Zeus lui imposa alors un supplice terrible pour le punir : il devait hisser un énorme rocher jusqu’en haut d’une montagne dans le Tartare. Hélas, le rocher glissait à chaque fois qu’il approchait le sommet, et dévalait la pente pour revenir à son point de départ. Sisyphe était donc contraint de redescendre et recommencer sans cesse cette corvée épuisante. Aux dernières nouvelles, il n’aurait toujours pas atteint le sommet. Le roi Danaos avait cinquante filles (les Danaïdes) et son frère avait cinquante fils. Un jour, un oracle avertit Danaos de se méfier de ses neveux. Alors, Danaos quitta son pays avec ses filles. Malgré ses précautions, ses neveux vinrent le trouver car ils voulaient se réunir avec leur famille et demander leurs cinquante cousines en mariage. En cadeau, Danaos offrit à chacune de ses filles un couteau avec lequel elles promirent de tuer leur mari lors de leur nuit de noces. Elles obéirent toutes aux ordres de leur père, sauf l’une d’entre elles. Les Danaïdes se remarièrent par la suite mais le seul jeune homme survivant, Lyncée, revint se venger et les tua toutes, ainsi que Danaos. Les Danaïdes, envoyées aux Enfers, furent condamnées pour leurs crimes à remplir éternellement un tonneau dont le fond était percé. Danaïde Prométhée, Theodoor Rombouts (1597-1637), Bruxelles Les Danaïdes, 1903, John William Waterhouse Prométhée (Titan fils de Japet et de Thémis) créa les hommes à partir d’une motte d’argile, avec l’aide d’Athéna qui introduisit le souffle de la vie dans ces corps. Prométhée compensa l’erreur de son frère Épiméthée, qui avait donné aux animaux les dons les plus importants : force, rapidité, courage, ruse, etc. Il fit donc en sorte que l’homme puisse se tenir debout sur ses deux jambes et lui donna un corps proche de celui des dieux. Puis il lui donna le feu et lui enseigna aussi la métallurgie et d’autres arts. Furieux, Zeus lui infligea un supplice : Héphaïstos l’enchaîna nu à un rocher dans les montagnes du Caucase, où un aigle venait lui dévorer le foie chaque jour. Sa souffrance était infinie, car chaque nuit son foie repoussait. Héraclès/Hercule le délivra au cours de ses douze travaux mais Prométhée dut porter toute sa vie une bague du fer de ses chaînes avec un morceau de pierre du Caucase. Tantale était le fils de Zeus et le roi de Phrygie. Les dieux le reçurent à leur table, où il put devenir immortel, en mangeant leur nourriture. Mais il sacrifia son fils aîné, Pélops, et le servit aux dieux au cours d’un dîner, dans le but de tester leur omniscience. Quand les dieux s’en aperçurent, ils châtièrent Tantale en ramenant son fils des Enfers pour qu’il remplace son père comme roi de Phrygie. Tantale fut envoyé à sa place et subit un triple supplice éternel : il fut attaché au milieu d’un fleuve, sous des arbres fruitiers ; par ailleurs, un rocher menaçait de lui tomber dessus à tout moment. L’eau se rétractait à chaque fois qu’il se penchait pour boire, les arbres élevaient leurs branches quand il essayait d’attraper un fruit, et le rocher créait une angoisse permanente. Tantalus Torment, Bernard Picart, 1731 Ixion était un Lapithe (tribu grecque habitant le Nord de la Thessalie). Un jour, il demanda la main de Dia, fille d’Eionée. Or, Ixion invita ce dernier chez lui et le précipita dans un puits de flammes. Il était désormais haï par les dieux, sauf par Zeus qui le purifia et le plaça dans l’Olympe. Mais Ixion tenta de séduire Héra et elle se plaignit à son mari. Alors le roi des dieux façonna une nuée à l’image de la reine des dieux, que séduisit Ixion. Pour le punir, Zeus ordonna à Hermès de l’enchaîner sur une roue de feu et de tourner cette même roue en fouettant Ixion éternellement. Les centaures sont issus, plus ou moins directement, de l’union d’Ixion et de la nuée que Zeus a créée. Numerus MYTHOLOGIE Descente aux Enfers avec Hadès Alias Pluton Hadès dans le dessin animé Hercule de Disney, 1997. Par Eléonore Berne et Antoine Pakianathan (4ème) Hadès est l’aîné des enfants de Rhéa et Cronos. Il n’est pas considéré comme l’un des douze dieux olympiens car il passe tout son temps dans son royaume souterrain appelé les « Enfers », du latin Inferi, le « monde du dessous ». Une fois Cronos et les Titans vaincus, Zeus (Jupiter), Poséidon (Neptune) et Hadès (Pluton) se partagent le monde. Zeus et Poséidon réussissent à tromper Hadès. Zeus choisit de gouverner les cieux, Poséidon la mer, les terres et les océans, et Hadès les Enfers. Depuis, Hadès règne sans pitié sur le monde souterrain et gouverne les âmes des morts. Le Maître des Enfers En tant que dieu des Enfers, Hadès contrôle un empire de noirceur et de tristesse, à l’image d’une énorme prison. Sa puissance est telle que les hommes n’osent même pas prononcer son nom de peur qu’il ne déclenche une fureur effroyable et impitoyable. On le représente souvent avec une corne d'abondance car il est aussi le maître des récoltes. Un casque qui rend invisible L’objet magique qui sème une grande terreur est le casque d’Hadès. Forgé par les Cyclopes, il est le symbole le plus connu d’Hadès et lui permet de disparaître dans n’importe quelle situation où il se trouve. D’ailleurs, le nom d’Hadès veut littéralement dire « celui qu’on ne voit pas » (du grec ancien ᾍδης). ooo Son animal de compagnie Hadès règne sur de nombreux démons et créatures étranges mais le plus effroyablement connu est sans aucun doute son chien Cerbère. On le représente généralement avec trois têtes mais dans certaines œuvres mythologiques il en a plus de cinquante ! C’est un chien de garde qui ne permet pas à l’âme des morts de sortir des Enfers. Il a cependant été capturé une fois par le héros Héraclès alias Hercule lors de ses douze travaux. Pluton, dieu des Enfers, tenant Cerbère enchaîné, sculpture en marbre d’Augustin Pajou (1730-1809). Perséphone Déesse de la végétation, Perséphone alias Proserpine est une fille de Zeus et Déméter qui a été enlevée par Hadès. Devenue sa femme, elle est la reine des Enfers. Mais sa mère, déesse de l'agriculture et des moissons, cause une sécheresse si terrible que Hadès est contraint de la laisser rentrer chez elle pendant le printemps et l'été, tandis que pendant l'automne et l'hiver, elle part dans les Enfers rejoindre son mari. Ainsi se trouve expliquée l’alternance des saisons dans la mythologie grecque puis latine. Déméter Dans la mythologie grecque, Déméter alias Cérès (qui dérive de Return of Persephone, Lord Frederic Leighton, 1891, England. Numerus Γῆ Μήτηρ / Gễ Mếtêr, « la Terre-Mère » ou de Δημομήτηρ / Dêmomếtêr, « la Mère de la Terre ») est la fille des Titans Cronos et Rhéa, et donc la sœur de Zeus, de Poséidon, de Hadès, de Hestia et de Héra. Cérès (Summer), JeanAntoine Watteau (16841721), huile sur canevas. Lire du Latin Voyage au centre de la Terre avec Virgile… Au cours de ses périlleuses aventures, le héros troyen Enée et ses compagnons arrivent enfin en Italie, près de Cumes où, dans une immense caverne, officie la Sibylle, prêtresse d’Apollon. Enée obtient d’elle qu’elle le guide, vivant, au royaume des morts, afin qu’il puisse rencontrer son père Anchise, décédé au cours du voyage. Commence alors la terrifiante « catabase », la descente aux Enfers… qui a nourri l’imaginaire de nos cultures occidentales, de Dante à Harry Potter. Ibant obscuri sola sub nocte per umbram Perque domos Ditis vacuas et inania regna : Quale per incertam lunam sub luce maligna Est iter in silvis, ubi caelum condidit umbra Juppiter, et rebus nox abstulit atra colorem. Vestibulum ante ipsum primisque in faucibus Orci Luctus et ultrices posuere cubilia Curae ; Pallentes habitant Morbi tristisque Senectus Et Metus et malesuada Fames ac turpis Egestas Terribiles visu formae, Letumque Labosque ; Tum consanguineus Leti Sopor et mala mentis Gaudia, mortiferumque adverso in limine Bellum, Ferreique Eumenidum thalami et Discordia demens, Vipereum crinem vittis innexa cruentis. In medio ramos annosaque bracchia pandit Ulmus opaca, ingens, quam sedem Somnia vulgo Vana tenera ferunt, foliisque sub omnibus haerent. Multaque praeterea variarum monstra ferarum, Centauri in foribus stabulant Scyllaeque biformes Et centumgeminus Briareus ac belua Lernae, Horrendum stridens, flammisque armata Chimaera, Gorgones Harpyaeque et forma tricorporis umbrae. Corripit hic, subita trepidus formidine, ferrum Aeneas strictamque aciem venientibus offert, Et, ni docta comes tenues sine corpore vitas Admoneat volitare cava sub imagine formae, Inruat et frustra ferro diverberet umbras. Virgile (70-19 av. J-C.), Enéide, chant VI, vers 268-294. Les Enfers (1622) de François De Nomé (1593-1650), huile sur toile, Musée des Beaux Arts de Besançon. Numerus Ils marchaient, solitaires, dans la nuit obscure, à travers l’ombre et à travers les demeures vides et les vains royaumes de Pluton : pareil est le chemin dans la forêt sous la faible lumière d’une incertaine lune, lorsque Jupiter a enténébré le ciel et que la nuit noire a ôté leurs couleurs aux choses. Juste devant l’entrée, là où commence la gorge du royaume d’Orcus, les Chagrins et les Soucis vengeurs ont installé leurs demeures ; c’est là qu’habitent les maladies blafardes et la triste Vieillesse, la Peur, la Faim mauvaise conseillère, le honteux Dénuement, le Trépas et la Peine, formes horribles à voir ; et puis la Torpeur, parente du Trépas, et les mauvaises Joies de l’âme et, de l’autre côté du seuil, la Guerre qui apporte la mort, la demeure de fer des Euménides et la Discorde folle, s’étant noué de bandeaux sanguinolents les cheveux faits de serpents. Au milieu, un orme sombre, énorme, étale ses rameaux et ses bras noueux, séjour que, dit-on, occupent en foule les Songes vains, accrochés à toutes ses feuilles. Devant les portes, ont en outre leurs tanières bien des bêtes sauvages variées et monstrueuses, les Centaures, les Scyllas à double nature, le centuple Briarée et l’hydre de Lerne aux sifflements horribles, Chimère armée de flammes, les Gorgones et les Harpyes, et la forme d’une ombre à trois corps. Tremblant d’une soudaine épouvante, Enée saisit alors son épée et présente aux monstres qui s’approchent l’arme qu’il a prise en main, et si sa docte compagne ne l’avait pas averti que c’était des êtres ténus et sans vie qui s’agitaient autour de lui, il se précipiterait sur eux et frapperait vainement les ombres de son fer. L’Enéide est une épopée latine en 12 chants qui raconte les pérégrinations du Troyen Enée après la victoire des Grecs suite à la guerre de Troie. Le poète latin Virgile (Publius Vergilius Maro, 70 av JC - 19 av JC) y célèbre la gloire de l’Empire romain à travers le destin du héros éponyme. Virgile Traversée du monde souterrain (1515-1524) du peintre flamand Joachim Patenier ou Patinir (1480-1524), huile sur bois, Musée du Prado, Madrid. Géographie imaginaire Visite guidée des Enfers : par ici messieurs, dames… Que trouve-t-on donc dans les Enfers ? Des morts, des morts mais pas seulement ! Car il ne faut pas confondre les Enfers de la mythologie grecque et l’Enfer du christianisme dont la représentation a bien des points communs avec certains lieux terrifiants du monde souterrain mythologique. Chez les Grecs et les Romains, les âmes descendent sous terre, chez les chrétiens certaines âmes montent au Paradis, d’autres sont damnées et chutent dans le royaume de Satan. Mais attention, on ne revient généralement pas d’une descente aux Enfers, seuls des héros comme Héraclès, Thésée, Orphée ou Enée sont parvenus à retourner parmi les vivants après un bref séjour dans ces espaces inquiétants. Commençons donc la visite. Premièrement, il y a les Champs Elysées, appelés aussi « île des Bienheureux ». C’est le lieu ou les âmes bonnes séjournent temporairement avant d'être réincarnées. Elles y vivaient une nouvelle vie dans un paysage verdoyant et ensoleillé… C’est une sorte de Paradis souterrain. La célèbre avenue parisienne a été nommée en référence à ce havre de paix mythologique. Deuxièmement, il y a aussi un lieu pour les âmes mauvaises et criminelles, le Tartare. Il se situe à l’endroit le plus profond des Enfers. Là, se trouvent quelques personnages mythiques qui reçoivent leur punition éternelle comme les Danaïdes ou Ixion... Cet endroit est aussi la prison des dieux déchus, les Titans et les Géants. Un endroit peu fréquentable donc. C’est de ce lieu que vient la représentation de l’Enfer chrétien. Un fleuve sépare le royaume des vivants de celui des morts. C’est le plus souvent le Styx, parfois l'Achéron. Charon, vieillard fantomatique et décharné, est le passeur. Il fait traverser les morts dans sa barque d'une rive à l'autre mais il n’accepte que les morts qui ont une pièce pour payer la traversée. Sans cela, les âmes des défunts sont condamnées à errer dans l'Erèbe pendant une période de cent ans. C'est dans l’eau magique du Styx que Thétis plonge son fils Achille pour le rendre immortel. Les autres fleuves des Enfers sont le Cocyte, le Léthé ou fleuve de l’oubli dont le français a tiré le mot « léthargie », et le Phlégéton, fleuve enflammé qui entoure la prison des âmes criminelles. Représentation des Enfers d’après la description que l’on en trouve dans L’Enéide, épopée écrite par le poète latin Virgile (70-19 av. J-C). Numerus Panem et circenses ! Mains à la pâte ! Dulcia – Pain grillé au miel (Apicius, De l’art culinaire, 297) Les Romains connaissaient une grande variété de pains. Certains tiraient leur nom de leur céréale d’origine, comme le pain d’orge, d’autres de la qualité de leur farine. On aimait à l’occasion celui de millet, jugé d’assez bon goût, surtout mangé chaud. Il y avait un pain de campagne, panis rusticus, un pain militaire, panis militaris… On pourrait ranger certains dans la viennoiserie, comme le pain d’Alexandrie, de pur amidon, qui devait ressembler au pain de mie, le pain du Picénum que l’on consomme humecté de lait ou le petit pain au moût qui a laissé sa trace dans les habitudes corses, s’il a disparu ailleurs. Athénée (rhéteur et grammairien grec, IIe-IIIe siècle) et ses invités font assaut d’érudition boulangère en recensant les spécialités les plus renommées de tout l’Empire romain. En ville, on allait chercher son pain chez le boulanger, le pistor. Cette solution avait l’avantage de concentrer les fours entre des mains professionnelles, limitant ainsi les risques d’incendie et le transport des combustibles – car les embouteillages à Rome valaient bien ceux de nos grandes villes actuelles. Le travail était très pénible puisqu’on envoyait les condamnés expier leurs crimes aux boulangeries comme aux galères. C’est un véritable calvaire que de faire tourner les lourdes meules, les paupières rongées par la poussière. A noter que le mot « farine » tire son nom d’une variété de blé dont elle est issue : le far. « Prenez d’excellents petits pains d’Afrique au moût (suc d’origine « Musteos Afros optimos rades et in lacte infundis. Cum biberint, in furnum végétale préparé pour être soumis à la fermentation alcoolique), raclez la mittis, ne arescant, modice. Eximes eos croûte et faites-les tremper dans du lait. Quand ils seront imbibés, mettez-les calidos, melle perfundis, compungis ut au four doux sans qu’ils ne sèchent. Retirez-les chauds, arrosez-les de miel et piquez-les pour qu’ils s’en imprègnent. Saupoudrez-les de poivre et servez. » bibant. Piper aspergis et inferes. » En guise de pain d’Afrique au moût, prenez du pain brioché ou de mie que vous taillerez en tranches ; faites tremper dans du lait, exprimez doucement le liquide en surplus : le pain doit être humide et non dégoulinant. Mettez à four moyen durant 15 à 20 minutes ; lorsqu’il commence à dorer, sortez-le et arrosez-le de miel. Ou bien, simple variante : au lieu de sécher le pain au four, faites-le frire à la poêle dans un peu d’huile d’olives. Cette recette se rapproche aussi de celle du « pain perdu » de nos grand-mères. (Source bibliographique : Nicole Blanc, Anne Nercessian, La cuisine romaine antique, Grenoble, Editions Glénat, 1992, p. 87-88.) Bonum appetitum ! Citation latine Errare humanum est, perseverare diabolicum. Se tromper est humain, persévérer [dans l’erreur] est diabolique. Vérité première censée rendre indulgent, inspirée de divers auteurs, notamment Cicéron (Philippiques) et Saint Jérôme (Lettres). Certes, les êtres humains commettent des erreurs. Mais, dit Guillaume de Baskerville dans Le nom de la rose d’Umberto Eco, « il y a des êtres humains qui en commettent plus que d’autres, ceux qu’on appelle les sots ». Numerus LE COIN DES LATINISTES DU LFS 5ème A 4ème B/D 3ème A/D 4ème A/E 1ère Illustration de couverture de Gwenaëlle SIFFERLEN (légionnaire inspiré d’une planche d’Angus McBride). Numerus