Dossier de présentation - Theatre

publicité
Des pieds et des mains
Un texte de Martin Bellemare
Mis en scène par Marie-Eve Huot
Une production du Théâtre Ébouriffé
En collaboration avec Le Carrousel, compagnie de théâtre
Le projet
Le Théâtre Ébouriffé entreprend cet automne une nouvelle création, Des pieds et des mains, un
texte de Martin Bellemare qui s’adresse aux spectateurs âgés de 6 ans et plus. Il sera mis en scène
par Marie-Eve Huot, directrice artistique du Théâtre Ébouriffé et artiste associée au Carrousel,
compagnie de théâtre. Le spectacle sera créé en mai 2016 au Centre national des arts à Ottawa,
capitale nationale du Canada.
Des pieds et des mains pose un regard ludique sur les différences physiques, en lien avec les
iniquités et les déséquilibres sociaux. La pièce ouvre une brèche, offre une possibilité
d'étonnement, d'émotion, de poésie. Elle propose aux enfants une réflexion sur la complexité de
la vie, sur sa diversité.
L'histoire de Des pieds et des mains passe par la poésie simple. La pièce plonge l'enfant dans
l'imaginaire de l'instantané ; elle stimule l'attention par sa douce folie tout en ouvrant subtilement
une zone de réflexion, autant intime que sociale. À travers la porte de la corporalité, le texte
étonne les jeunes spectateurs, les amuse… mais les plonge aussi dans une sorte d'introspection.
Le spectacle mettra de l'avant le ludisme, mais aussi le commentaire social inhérent au texte, sans
toutefois le surligner de façon excessive.
Déjà à quelques reprises, Martin Bellemare et Marie-Eve Huot sont allés à la rencontre de leur
public cible : lecture publique (Dramaturgies en dialogue | CEAD ; août 2013), résidence de
recherche (La Minoterie, centre de création et d'éducation artistique à Dijon ; mars 2014),
résidence artistique en milieu scolaire (Montréal ; avril et mai 2014). Ils ont pu convenir de la
pertinence des thèmes de la pièce et de l'importance de les aborder avec les enfants.
2
Un spectacle… et une expo
Les enfants qui assisteront au spectacle parcourront en amont de la représentation une exposition
de photographies qui mettra en lumière les thèmes de Des pieds et des mains. Avec cette
première incursion dans l’univers de la photo, Marie-Eve Huot souhaite mettre les enfants en
contact avec des esthétiques et des langages artistiques différents, leur permettant ainsi de
découvrir comment une même thématique peut déclencher des objets artistiques variés.
C’est le cinéaste et photographe Nicolas Lévesque (In guns we trust ; Lutte) qui réalisera
l’exposition de photos. Il fera le portrait des habitants de trois quartiers populaires de la ville de
Montréal et mettra en lumière les ressemblances et les différences qui caractérisent ces gens. En
photographe humaniste, il parcourra les rues des quartiers à la recherche de visages, de
silhouettes, de corps variés, différents, singuliers. Il tentera de tracer les tendances sociales de
chaque quartier et les fera dialoguer dans le cadre de l’exposition.
L’histoire
Dans un univers où les choses vont souvent par deux, ELLE est privée d'une main, LUI d'un pied.
Aussi rapidement que magiquement, ils rétablissent la situation : le voilà avec deux pieds, la voilà
avec deux mains ! Jouent-ils ? Imaginent-ils ? Quoiqu'il en soit, aussitôt dit aussitôt fait : ils
inventent une fabrique de pieds et de mains. Les premiers visiteurs affluent : une SOURDE
OREILLE, une FEMME SANS NEZ, un HOMME NORMAL qui veut se faire des réserves, un
PIED MARITON et ultimement… un HOMME SANS BRAS. ELLE et LUI envisagent alors
d'adapter leur fabrique à la situation. En échange de leurs bons services, ELLE et LUI
reçoivent… des fleurs. Oui ! Des fleurs, à l'intérieur…
→ À partir de 6 ans
→ 200 spectateurs
3
Genèse du projet
À la base de l’histoire de Des pieds et des mains, il y a une fabrique de pieds et de mains. Martin
était habité par cette idée. Jusqu’à ce qu’il croise un homme assis sur un trottoir, adossé au mur.
Devant lui, un verre en carton. Cet homme portait deux cicatrices aux épaules. Cet homme
n’avait pas de bras.
L’auteur a été envahi par l’impression terrible que cet homme était prisonnier de lui-même,
prisonnier de son corps. Ce triste verre de carton devant lui, comment l’avait-il déposé ?
Comment allait-il le reprendre ? Martin a supposé que cet homme était une victime des guerres
civiles, celles qui se déroulent en Afrique noire. Dans ce contexte de guerre, faire un Marcel,
expression inspirée du nom que porte la camisole, c’est couper les deux bras à quelqu’un. C’est le
handicaper cruellement de son autonomie, de sa « normalité », de sa capacité à travailler de ses
mains, de sa capacité à prendre quelqu’un dans ses bras. Martin s’est mis à imaginer la douleur de
cet homme et tout le courage qu’il lui a fallu pour se rendre jusqu’à ce trottoir, son parcours et les
obstacles qu’il a rencontrés : la tension palpable entre ses besoins les plus simples et ses
possibilités d’action.
Martin n’a pas tout de suite fait le lien entre son histoire de fabrique et cet homme qui le touchait.
Il jugeait que ce qu’évoquait la vue de cet homme ne s’adressait pas à un jeune public. Puis le
déclic s’est produit en lui. Au contraire : cet homme devait faire partie de l’univers de la fabrique
de pieds et de mains.
Des pieds et des mains ne porte pas sur la guerre civile ou sur la violence dans le monde, et
l’homme sans bras n’est pas le personnage principal de l’histoire. Le projet d’écriture porte sur la
corporalité, l’exploration et la conscience du corps, le projet touche aussi à l’idée de la perte,
l’homme sans bras incarnant cette idée.
4
Le langage scénique du spectacle
Dans son travail de metteure en scène, Marie-Eve Huot mettra en lumière le grand thème du
corps, de la prise de conscience du corps, de la différence des corps. Elle aura à l’esprit la chance
que certains ont d’avoir un corps « standard », elle aura à l’esprit cette chance que certains n’ont
pas ; elle aura à l’esprit la perte que certains subissent. Elle aura à l’esprit les vies différentes, les
corps différents, les sorts différents.
Elle travaillera avec seulement trois acteurs qui, par leurs grandes capacités techniques et leur
virtuosité émotive, sauront incarner à eux trois les dix personnages de la pièce. Chaque acteur
sera associé à un personnage en particulier :
-
Comédien 1 : LUI
-
Comédien 2 : ELLE
-
Comédien 3 : L’HOMME SANS BRAS
Les sept autres personnages, les comédiens se les passeront à tour de rôle. LE PIED MARITON
sera joué tantôt par le comédien 1, tantôt par le comédien 2, tantôt par le comédien 3… et ainsi de
suite, pour tous les autres.
Ce choix de petite distribution pour un grand nombre de personnages fera jaillir le ludisme du
texte et obligera les acteurs à se transformer avec une rapidité et une précision exemplaires.
Maude Desrosiers, Philippe Robert et Joachim Tanguay sont les trois comédiens qui relèveront ce
défi d’interprétation. La metteure en scène les connait bien, puisqu’elle a déjà collaboré avec eux
sur d’autres projets.
À travers la porte du rapport au corps, l’équipe de création mettra de l’avant la magie et la folie
de la pièce de Martin Bellemare. À cet égard, elle se laissera inspirer par le travail de Jean-Claude
Averty dans sa série de télévision Les raisins verts :
https://www.youtube.com/watch?v=aCHx_OPCLxQ&feature=share
Comme plusieurs personnages apparaissent souvent en même temps dans une même scène,
ombres et objets seront convoqués sur le plateau, et participeront au développement d’un
5
vocabulaire scénique en lien avec le corps. L’utilisation de l’ombre et de l’objet stimulera
différents niveaux de lecture chez les spectateurs.
Les personnages de la pièce évolueront dans un espace mental plutôt que réaliste. Ils apparaîtront
et disparaîtront à vive allure, comme le commande le texte. À travers l’alternance des « NOIR ! »
et des « LUMIÈRE ! », les couleurs du spectacle seront vives, quasi « pop », et la facture visuelle
sera contemporaine. En plus de la lumière, les matières pressenties pour la définition de l’espace
scénique et la réalisation des objets sont le plastique, la plasticine et le latex, des matières
évoquant l’industrie, la productivité, la rentabilité. L’environnement sonore sera inspiré du jazz,
ainsi que des univers musicaux de Charlie Chaplin, Boris Vian et Serge Gainsbourg.
L’équipe de création
Pour établir finement tout le langage scénique de Des pieds et des mains, Marie-Eve sera
accompagnée de Dinaïg Stall, une artiste d’origine française nouvellement établie au Québec.
Dinaïg jouera le rôle de conseillère à la dramaturgie scénique de la production. Diplômée en 2002
de l’École Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette à Charleville-Mézières, Dinaïg Stall
mène depuis un travail multiforme à la croisée des disciplines artistiques en mêlant tour à tour
ombres, marionnettes et objets dans une recherche exigeante et pointue où le langage de l’effigie
est utilisé dans toute sa richesse et non comme un effet ponctuel de mise en scène. Depuis
l’automne 2015, Dinaïg Stall est professeure et co-directrice du DESS de théâtre de marionnettes
contemporains à l’Université du Québec à Montréal.
La metteure en scène a choisi de prolonger sa collaboration avec le scénographe et accessoiriste
Patrice Charbonneau-Brunelle (Cabaret au bazar et Un château sur le dos au Théâtre Ébouriffé ;
Une lune entre deux maisons au Carrousel). Les costumes du spectacle seront créés par Elen
Ewing, une conceptrice qui s’est taillée une place de choix dans l’univers théâtral montréalais.
Finalement, le caractère magique et absurde de la pièce sera soutenu par les éclairages de
Dominique Gagnon, fidèle collaboratrice du Carrousel depuis 1990, ainsi que par l’environnement
6
sonore de Larsen Lupin, musicien de théâtre dont les atmosphères et les textures sonores originales
créent des environnements à la fois intimes et universels.
L’équipe du spectacle est multigénérationelle. Elle travaillera selon un horaire échelonné dans le
temps, nous permettant d’assimiler tranquillement la matière tangible et intangible contenue dans
les mots de Martin Bellemare.
Des pieds et des mains sera la dernière création du Théâtre Ébouriffé ; elle permettra d’ailleurs
une collaboration entre Théâtre Ébouriffé et Le Carrousel… Pour Marie-Eve Huot, c’est une
façon de dire doucement au revoir à la compagnie qu’elle a fondée en 2007 avant d’intégrer
officiellement la direction artistique du Carrousel en 2017.
7
L’auteur, la metteure en scène et le photographe
Martin Bellemare | Auteur
Martin Bellemare est diplômé en 2008 de l’École nationale de théâtre du Canada en écriture
dramatique. En 2009, il remporte le prix Gratien-Gélinas pour Le Chant de Georges Boivin. Le
texte est lu publiquement à Montréal, à Orléans (France) et à Paris, et est présenté en tournée au
Québec (Productions Kléos) et à Avignon au OFF en 2014 (Production Lunutopie et Collectif
Hic et Nunc). La Liberté reçoit l’Aide à la création du Centre national du théâtre, et est
sélectionné par le bureau des lecteurs de la Comédie-Française en 2012. Le texte est donné en en
lecture publique à Angers, à Lyon, à Strasbourg, à Montréal. La création a lieu à Jonquière
(Québec) en 2013 (Production La Rubrique), le texte est recréé à Montréal en 2015 (collectif ad
hoc). Ces deux textes sont édités chez Dramaturges éditeurs.
Il est l’un des auteurs de Cabaret au Bazar du Théâtre Ébouriffé. Pour la compagnie, il écrit Un
château sur le dos. Le texte est traduit en allemand (Ein Shloss auf dem Rücken) et mis en espace
au festival Primeurs de Sarrebruck en novembre 2012.
Il écrit aussi Des Pieds et des mains (sélection LABO07 2014) / La chute de l'escargot (deuxième
prix du comité de lecture du TNG pour la saison 2012-2013) / Tuer le moustique, publiées en un
seul volume chez Lansman Éditeur en 2014. Ces dernières pièces ont été produites en lecture à
Montréal et à Paris. Tuer le moustique est l’objet de deux productions au Festival International de
Théâtre Francophone pour Étudiants de Poznan (Pologne) en 2015.
Martin Bellemare fait aussi partie du collectif d’auteurs de la production de Théâtre Bouches
Décousues Contes Arbour. Il donne plusieurs ateliers d’écriture et de médiation culturelle dans le
circuit des écoles de Montréal avec entre autres le Jamais Lu, Théâtre Bouches Décousues,
Théâtre Ébouriffé et Zone-Homa. Il est aussi auteur-tuteur pour les Z’Urbains depuis 2013 avec
le Théâtre Le Clou et le Théâtre Jeunesse Les Gros Becs. Il anime un atelier Lire et dire du
théâtre en famille au Festival Petits et Grands à Nantes en 2015.
Il a pris part à des résidences d’écriture, au Théâtre de l’Aquarium (Paris) en 2012 (où il a profité
de l'accompagnement du collectif À mots découverts), à la Maison des Auteurs de Limoges en
2014, et à la Chartreuse (Avignon) en 2015.
8
Marie-Eve Huot | Mise en scène
Dès sa sortie de l'École nationale de théâtre en 2006, Marie-Eve Huot amorce une réflexion sur la
création dédiée à la petite et la tendre enfance. Depuis, elle participe à divers événements
théâtraux jeune public au Québec, en France et ailleurs dans le monde.
En 2007, elle cofonde le Théâtre Ébouriffé, compagnie avec laquelle elle crée les spectacles
Cabaret au bazar, Un château sur le dos, Nœuds papillon et bientôt Des pieds et des mains.
Elle travaille en étroite collaboration avec les artistes du Carrousel depuis 2009. En 2011, elle
recrée le spectacle Une lune entre deux maisons de Suzanne Lebeau. Cette mise en scène lui vaut
le prix LOJIQ/RIDEAU Francophonie pour la qualité, la pertinence et la justesse de son travail.
Ce prix lui a permis d’être accueillie en résidence d’observation à La Minoterie, un centre de
création et d’éducation artistique dédié au jeune public dirigé par Christian Duchange.
En 2012, elle participe au stage L'acteur-auteur dirigé par Wajdi Mouawad, dans le cadre des
Laboratoires français du Centre national des Arts. En 2013, elle est sélectionnée par ASSITEJ
Internationale pour représenter la nouvelle génération de créateurs qui destinent leur travail aux
jeunes publics dans un stage de réflexion nommé Next Generation Project, dans le cadre du
festival SCHÄXPIR, à Linz en Autriche.
En 2013, elle met en scène le conte Léo et les presqu’îles de Gilles Vigneault dans le cadre du
Festival International de littérature et la pièce Reviens !, le texte gagnant du concours d'écriture
"Le théâtre jeune public et la relève". Elle a aussi collaboré aux dernières éditions des Zurbains
du Théâtre Le Clou. Elle est présidente du CA de Théâtres Unis Enfance Jeunesse depuis 2011 et
elle a joint le comité artistique de la Maison Théâtre pour la programmation des saisons 20132014, 2014-2015 et 2015-2016.
En 2014, elle devient artiste associée au Carrousel et membre du Comité artistique du Cube,
centre international de recherche et de création en théâtre pour l’enfance et la jeunesse. Elle
assiste Gervais Gaudreault sur Chaîne de montage (Le Carrousel/Quat’sous) et les reprises de
Petit Pierre et de Contes d’enfants réels. Elle accompagne Suzanne Lebeau dans sa rédaction des
chroniques du 40e anniversaire de la compagnie (40 ans, 40 chroniques).
Son premier texte écrit pour le théâtre, Noeuds papillon, est publié chez Lansman Éditeur
(Belgique) et à DramEdition (Pologne). Il est également traduit en espagnol. Le texte sera porté à
la scène par une troupe mexicaine en février 2016 et en Pologne au printemps 2016.
Comme comédienne, elle a participé à une dizaine de productions, dont Assoiffés de Wajdi
Mouawad du Théâtre Le Clou.
9
Nicolas Lévesque | Photographe
Originaire de Roberval au Lac-St-Jean, Nicolas Lévesque utilise sa curiosité, sa sensibilité et la
caméra afin de témoigner d’une attention au monde. Après ses études en photographie et un
baccalauréat interdisciplinaire en arts et cinéma, il cofonde le collectif de photographes KAHEM
en 2007. Il réalise le court-métrage documentaire Lévesque et fils, maraîcher(s) (2008), qui
voyage dans plus de 12 festivals au Canada, aux Etats-Unis, en Europe et en Asie. Le Projet
Racine(s) (2010), qu’il réalise dans le cadre du festival Regard sur le court métrage au Saguenay,
remporte le premier prix portrait aux Grands prix du journalisme indépendant (Association des
journalistes indépendants du Québec). Son travail de photographe et de cinéaste l’a poussé
plusieurs fois à la réalisation de projets documentaires en Amérique Latine, notamment au Chili,
au Brésil, au Pérou, en Bolivie, en Argentine et au Costa Rica. Il est réalisateur-journaliste à
l’émission Kilomètre Zéro depuis 2009, diffusée sur les ondes de Télé-Québec, et est représenté
en tant que photographe par Milk Gallery à New-York. Son plus récent film, In guns we trust, a
été présenté à Cannes, au Portugal, ainsi qu’au Festival du film de Toronto. Ce projet a également
été primé aux Grands prix du journalisme indépendant 2013, dans la catégorie Photoreportage.
Boursier de la SODEC en 2014, il écrit actuellement son premier long-métrage documentaire.
In guns we trust | Nicolas Lévesque
10
Téléchargement