Projet capteur

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Le capteur de position
Une interface d’acquisition de mesures n’est capable de mesurer que des tensions (
le principe de la mesure sera étudié plus tard ).
Comment faut-il alors procéder pour mesurer la température, la pression, la position
d’un mobile … ?
Définition d’un capteur
Il faut utiliser un capteur (ou transducteur) qui est un dispositif fournissant une
grandeur électrique (tension, courant, résistance) qui dépend de la grandeur
physique X. X peut être la position d’un mobile, la température, la pression, le
champ magnétique, l’éclairement, le pH ...
Exemples:
Grandeur physique
Position
Température
Éclairement
Capteur
potentiomètre
Thermistance
Photodiode
Grandeur électrique
Tension
Résistance
Courant
Étalonnage et fonction de transfert
L'étalonnage est
constitué par le relevé, pour différentes valeurs de la grandeur
physique, des valeurs correspondantes de la grandeur électrique (voir le TP
thermistance).
Il
sera ensuite nécessaire de d’établir une relation appelée fonction de
transfert,permettant de transformer la grandeur physique en grandeur électrique.
Cette relation est en général fournie par le constructeur mais il est également possible de
l’établir par l’expérience ( étalonnage ).
Quelques exemples de courbes d’étalonnage :
Cas 1
Cas 2
Cas 3
Cas
1
Le capteur n’est pas linéaire. Dans ce cas, on ne l’utilise que dans une portion presque
rectiligne : la résistance R est linéarisée .
Cas
2
Il s’agit d’une droite : on dit alors que le capteur est …………………….
et, mathématiquement, on peut écrire U = …………………….
Cas
3
C’est évidemment le cas idéal : U est ………………………… à X
car l’affichage d’un voltmètre est …………………… à la grandeur à mesurer,
et, mathématiquement, U s’écrit U = ………………..
Le
capteur est actif si la grandeur électrique est un courant ou une tension : Il
fonctionne en générateur
Le
capteur est passif si la grandeur électrique délivrée est une résistance : Les
variations de résistance ne sont mesurables que par des modifications de courant ou de
tension qu'elles entraînent dans un circuit alimenté par une source de tension extérieure (voir
le TP sur la thermistance avec acquisition de U et I par Généris).
Exemple : le capteur potentiométrique ( variation de résistance )
I. Simulation du capteur
Réaliser le circuit ci-dessous dans le logiciel de simulation.
Le composant utilisé s’appelle un potentiomètre et le point C que l’on peut déplacer
s’appelle le curseur : quel rapport voyez-vous entre ce montage et celui du diviseur
de tension ?
Ce composant est le capteur de base pour la mesure des positions ou des déplacements. En
effet l'objet dont on désire mesurer la position ou le déplacement est rendu solidaire
mécaniquement du curseur du potentiomètre rotatif ou linéaire. Ainsi la variation de
résistance entre le point curseur C et le point B est traduite par une variation de tension. (voir
les exemples au fond de la classe).
II. Application : oscillations d’un pendule élastique
1. Objectif :
Enregistrer les oscillations d’une masse suspendue à un ressort (déplacement de la
masse en fonction du temps).
Il faudra donc transformer le déplacement de la masse en une tension
électrique : c’est le rôle du capteur.
2. Matériel
Observer le matériel mis à votre disposition :
éprouvette,
solution

conductrice de sulfate de cuivre,
fils de cuivre partiellement dénudés
montage
ci-dessous comportant un ressort, une masse marquée et un fil
de cuivre
3. Relation avec la simulation
Existe-t-il une relation entre la simulation étudiée précédemment et le montage
proposé ?
Soumettez vos idées et le schéma
correspondant au professeur
Après validation, compléter le schéma cicontre en l’annotant.
Indiquer les branchements électriques en
utilisant des couleurs.
Porter sur le schéma les points A, B et C
figurant sur la simulation.
Vous pourrez faire des mesures permettant
de vérifier vos hypothèses.
4. Etalonnage du capteur – fonction de transfert
Proposer une méthode d’étalonnage et la faire valider
Entrer les valeurs dans Généris et déterminer la fonction de transfert
(Utiliser le mode d’acquisition « échantillonné sur X »)
Paramétrage de Généris:
Fonction de transfert :
5. Enregistrement des oscillations
Utiliser une tension de 15V pour alimenter le montage
o
Indiquer les réglages nécessaires
o
paramétrage de Généris
o
résultats observés :
allure
de la courbe obtenue
période
pourquoi
la courbe est-elle décalée par rapport au 0 volt ?
Utiliser
la fonction de transfert précédente pour obtenir la représentation
du déplacement x de la masse par rapport à la position de repos appelée position
d’équilibre en fonction du temps
Oscillations centrées sur le potentiel 0 V
1. Définition du potentiel électrique
Un point A d’un circuit électrique est caractérisé par un certain état électrique défini par son
potentiel électrique noté VA.
Si la tension UAB mesurée entre deux points A et B est nulle, ces deux points sont dans le
même état électrique. Cet état est caractérisé par le même potentiel électrique : VA = VB.
Si la tension UAB mesurée entre deux points A et B est différente de zéro, ces deux points ont
des potentiels différents. La différence de potentiel (ddp) VA-VB est égale à la tension UAB
entre ces deux points.
UAB = VA-VB
Remarque : la notion de différence de potentiel est bien en accord avec le fait que la tension
est une grandeur algébrique et avec la loi d’additivité des tensions. En effet :
D’une part :
UAB = VA- VB
UBA = VB-VA = -(VA-VB)
UBA = -UAB
D’autre part :
UAB = VA-VB
UAB = (VA-VC) + (VC-VB)
UAB = UAC + UCB
2. Exercice d’application
Soit le montage suivant :
1. Calculer UAB .
Quels sont les potentiels des points D et A si le point B est pris comme référence (VB
= 0)?
Quels sont les potentiels des points A et B si le point D est pris comme référence?
2. Exprimer UCB = Uo en fonction de UAB, R1 et R2 puis vérifier que Uo= 7,5 V si R1 = R2 =
1000 
3. En déduire alors UCD. Représenter le voltmètre permettant de mesurer UCD.Si le point
D est pris comme référence des potentiels, quel est alors le potentiel du point C ?
4. Entre quelles valeurs varie Uo lorsqu’on déplace le curseur C ? En déduire l’intervalle
de variation de UCD.
5. Simuler ce montage et vérifier les valeurs des tensions calculées ci-dessus.
3. Réalisation expérimentale.
1.
Modifier le montage en utilisant l’alimentation Matelco réglée sur 7,5V / - 7,5V
et refaire l’acquisition.
2.
La fonction de transfert trouvée précédemment est-elle modifiée en utilisant
cette nouvelle alimentation ? Justifier.
3.
Utiliser la fonction de transfert pour obtenir la représentation du déplacement x
de la masse par rapport à la position de repos appelée position d’équilibre en
fonction du temps
Conclusion
Quels inconvénients possède ce dispositif ?
A quelle conditions pourrait-on obtenir une sinusoïde « parfaite »?
Résumé
Noter ici les définitions et connaissances importantes rencontrées lors de cette étude
TP10 L'AOP en comparateur
1 - Caractéristique de transfert : réaliser le montage suivant :
l’AOP doit d’abord être alimenté par son alim -15 V / 0 / +15 V non représentée, avant de placer une
source tension sur les entrées ; donc : commencer le montage en l’alimentant et allumer l’alimentation
avant de placer la pile. Observez que les bornes E- et E+ sur la platine Phytex sont nommées - et +, et
sont inversées par rapport au schéma ci-dessous.
Pourquoi ne peut-on pas mesurer simultanément Us et  avec Orphy ?
Comment palier à cette difficulté ?
Faire les mesures avec le programme OrphyGTS que vous aurez paramétré correctement.
Résumez le paramétrage : Ref : EA0 (cal ):
EA1 (cal ):
Faire varier Ue de -8 V environ à +12 V, volt par volt environ, sauf au voisinage du
basculement où vous ferez des acquisitions plus serrées.
Représenter finalement Us = f(). Cette courbe est la caractéristique de transfert de l’AOP en
comparateur. Ne l'imprimez pas. Elle a une forme très simple, facile à reproduire
manuellement. Reproduisez-la d'une manière simplifiée ci-dessous (c'est très utile pour que
vous la reteniez ; complétez-la avec les indications données en classe) :
2 - Commutation par potentiomètre : modifier le montage précédent pour réaliser le
suivant, en gardant toujours l’alimentation allumée. (Ôtez les cordons de mesure inutiles
maintenant). Placez un voltmètre mesurant UE+M.
Observez tout d'abord les indications du voltmètre lorsque vous agissez sur le curseur du
potentiomètre : ........... < UE+M < .........
Décrivez vos observations et interprétez les. Lorsque le basculement se produit, mesurez la
tension UE+M :
Trouvez une utilité pratique à ce montage.
3 - Commutation par CAPTEUR :
· capteur de lumière (photorésistor ou LDR) : tout d'abord placez le photorésistor (hors
circuit) aux bornes d'un ohmmètre sur un calibre approprié, et observez les indications de
l'appareil de mesure selon la lumière arrivant sur la LDR :
Puis modifiez le montage comparateur en remplaçant le potentiomètre par la résistance de 100
k suivie de la LDR :
Utilité d'un tel montage :
- capteur de niveau d'eau : tout d'abord placez le niveau d'eau aux bornes d'un ohmmètre
(hors circuit) sur un calibre approprié , et observez les indications de l'appareil de mesure
selon que le contact supérieur trempe dans l'eau ou non :
Puis remplacez, dans le montage comparateur, la photorésistance par le niveau d'eau et la
résistance de 100 k par une résistance de 1 M.
Observations / interprétation :
Utilités d'un tel montage :
- capteur de température : tout d'abord placez la thermistance aux bornes d'un ohmmètre
(hors circuit) sur un calibre approprié, et observez les indications de l'appareil de mesure
selon que le capteur est à température ambiante ou chaud (vous pourrez faire varier la
température en tenant le composant entre deux doigts, ou en soufflant votre haleine chaude
dessus, ou bien en le trempant dans un pot d'eau chaude ou dans un pot d'eau froide).
Justifiez l'autre nom de ce composant : résistor CTN (pour coefficient de température négatif)
:
Puis remplacez, dans le montage comparateur, le niveau d'eau par la thermistance, et la
résistance de 1 M par une résistance de 1 k. Sans chauffer la thermistance, régler la
tension délivrée par le générateur 0/12 V à une valeur qui provoque le basculement. Puis
chauffez la thermistance et vérifiez que le basculement se produit. Sinon réglez à nouveau la
tension 0/12V. Le basculement doit se produire dans l'autre sens qd vous laissez la
thermistance refroidir (plongez-la dans l'eau froide, ou soufflez dessus lorsqu'elle est
mouillée).
Observations / interprétation :
Mesurez la tension aux bornes de la thermistance pour interpréter vos observations :
Utilisations possibles :
matériel
par binôme
platine AOP
alim ± 15 V
1 multimètre
pile 4,5 V
LED rouge sur support
LED verte sur support
Photorésistances, thermistances
R = 1 M , 1 k, et 100 k, sur cavaliers
Plaques Electrome
2 fiches à pointe de touche
2 pinces crocos
2 petits pots verre
I.
I- DIVERSITÉ DE LA MESURE.
A.
TYPES DE MESURES.
Les mesures à effectuer en milieu industriel ou dans des laboratoires de
recherche universitaire sont extrêmement variées. On peut en distinguer
plusieurs catégories :
- mesures simples , exécutées à la main avec un appareil transportable : elles
se font sur le site de l'élément ou du paramètre à mesurer. Exemple : mesure de
tension à l'aide d'un multimètre.
- mesures complexes , nécessitant un appareillage lourd : on les fait (quand on
le peut !) dans un local aménagé pour recevoir ce matériel spécifique.
Exemple : mesure de consommation spécifique d'un moteur à combustion
interne sur un banc moteur. Plus généralement, c'est le cas de nombre de
mesures faites dans des labos de recherche fondamentale.
- mesures multiples , nécessitant l'acquisition simultanée de plusieurs
paramètres : on fait appel à une centrale d'acquisition portable pour des
mesures sur site, ou à des appareils indépendants fédérés par un microordinateur (pilotage des appareils et traitement des mesures) en labo.
Exemple : mesure de plusieurs paramètres de fonctionnement d'un véhicule
(vitesse, régime moteur, consommation instantanée...) à l'aide d'une centrale de
mesure embarquée.
B.
DOMAINES D'APPLICATION.
La finalité de ces mesures peut être très variée. On retiendra notamment :
- mesures en laboratoire : indispensable à tout organisme de recherche
(fondamentale ou appliquée), à tout service d'étude..., ceci afin de pouvoir
élaborer des théories et les vérifier, de concevoir et tester des nouveaux
matériaux, composants, produits...
- mesures de qualification de produits de grande consommation : avant de
lancer un produit en production et sur le marché (automobile, électroménager,
Hi-Fi, vidéo...), on doit s'assurer qu'il va bien fonctionner sans problèmes
pendant une durée de vie minimum, dans divers environnement (chaud, froid,
humidité...), et qu'il respecte les normes en vigueur. On fait alors fonctionner
un échantillon de ces produits (quelques dizaines d'unités dans les cas
courants) dans des laboratoires avec du matériel susceptible de les piloter
(marche/arrêt, plus vite/moins vite...), de générer des ambiances climatiques
extrêmes (froid, chaud, humidité...), et de mesurer divers paramètres. Les
mesures sont parfois faites dans un autre laboratoire après un nombre
déterminé d'heures de fonctionnement. Les bancs de mesure sont alors
complexes à mettre au point, du fait des ambiances extrêmes, et des parasitages
induits par les appareils environnants (enceintes climatiques chaud/ froid,
compresseurs, ventilateurs, alimentations électriques de forte puissance...).
- mesures de tests en production : à toutes les étapes de la fabrication d'un
produit, les divers éléments le constituant sont testés, c'est à dire mesurés et
comparés à des valeurs mini et maxi (les tolérances). Le problème est le même
que précédemment : les mesures sont faites dans une ambiance très perturbée.
Il faut aussi faire face au stockage d'un très grand nombre de données et à leur
exploitation, en direct ou en différé.
- contrôle de processus industriels : beaucoup de processus de fabrication
industriels sont asservis, c'est à dire contrôlés par une ou plusieurs variables, et
ce, en temps réel. Il est alors nécessaire de mesurer et de traiter au fur et à
mesure de leur acquisition plusieurs paramètres répartis tout au long du
processus pour pouvoir agir en conséquence et garantir la qualité et la
conformité du produit final.
C.
GRANDEURS À MESURER.
Toutes ces mesures sont de plus applicables à un très grand nombre de
paramètres physiques, qui peuvent être :
- mécaniques : longueur, vitesse, débit, pression, viscosité, état de surface,
puissance, couple...
- électriques : tension, intensité, puissances...
- thermiques : température, résistance thermique...
- chimiques : Ph, concentration, salinité...
La liste est très longue ! Mais, toutefois, beaucoup de ces mesures présentent
des points communs :
- d'une part, l'élément servant à mesurer les grandeurs désirées (capteur,
palpeur, sonde...) délivre très souvent (de plus en plus) un signal électrique
qu'il faudra récupérer, amplifier et adapter sans déformation (ou alors avec une
déformation maîtrisée : linéarisation par exemple). On se ramène donc
quasiment tout le temps à des mesures de tension.
- d'autre part, il faudra transmettre ce signal à un dispositif de mesure
électrique ou à une centrale d'acquisition. C'est une des raison pour laquelle on
utilise de plus en plus des capteurs délivrant des signaux électriques : il est
facile ensuite de stocker les signaux, de les traiter et de les restituer à l'aide
d'un ordinateur.
D.
MESURES MANUELLES ET AUTOMATIQUES.
Nous allons maintenant donner une autre classification des mesures, qui va
nous permettre de distinguer deux méthodologies de travail différentes :
- les mesures faites au coup par coup, avec du matériel piloté manuellement.
- les mesures à grande échelle, fortement répétitives, obligatoirement faites à
l'aide de bancs de mesure informatisés permettant l'acquisition, le traitement et
le stockage d'un grand nombre de données.
En fait, nous allons voir que ces deux catégories ont une bonne partie de leur
mode opératoire en commun, et que la mise au point d'un banc de mesure
automatique passe par un déverminage en mode manuel.
II.
QU'ES-CE QU'UNE CHAÎNE DE MESURE ?
La chaîne de mesure est l'ensemble des éléments nécessaires pour connaître la valeur
ou l'évolution de paramètres d'un système physique.
En pratique, et dans le cas des capteurs délivrant un signal électrique, une chaîne de
mesure sera constituée des éléments suivants :
- le capteur.
- un câble de liaison.
- une interface servant d'adaptateur d'impédance entre le capteur et l'étage
amplificateur.
- un étage amplificateur (faible bruit) destiné à amplifier les signaux généralement
très faibles issus du capteur. Cet étage amplificateur aura aussi une fonction de
conversion de mode (mode différentiel à mode commun) dans le cas d'une mesure en
mode différentiel.
- on peut trouver un étage conditionneur (ex : linéarisateur) si le capteur ne délivre
pas une tension proportionnelle à la grandeur à mesurer. Il y aura aussi très souvent un
système de compensation des dérives thermiques du capteur.
- ensuite, on trouve quelquefois des filtres destinés à supprimer les signaux parasites
issus du couple capteur/câble.
- dans certaines chaînes, une interface réalise l'isolation galvanique entre le capteur et
l'élément de mesure.
- dans tous la plupart des cas, on mesure une tension : on trouve donc un voltmètre
derrière l'amplificateur ou les conditionneurs.
- enfin, il faut un système d'affichage pour donner la valeur de la mesure.
- dans le cas d'un banc de mesures automatique, on trouvera en plus un microordinateur servant à piloter les instruments, à faire l'acquisition des paramètres et leur
traitement.
Il va de soi que tous ces éléments troubleront le moins possible la mesure : ils devront
être précis, fidèles, le plus linéaire possible (faible distorsion), ne pas apporter de
signal parasite (faible bruit), et avoir une dérive minimum en température, en
hygrométrie...
Un instrument de mesure est un appareil qui va réunir tout ou partie de la chaîne de
mesure. Souvent, il comprend toute la chaîne à l'exception du capteur et des câbles.
Il existe tous les degrés de modularité entre l'instrument monobloc (toute la chaîne y
compris le capteur) et le système complètement éclaté.
Par exemple, le système d'affichage ne sera peut-être pas inclus : on aura juste une
sortie en tension haut niveau (quelques volts ou centaines de mV) qu'il faudra
brancher sur un voltmètre ou bien un oscilloscope.
On trouve maintenant sur le marché de plus en plus de capteurs "intelligents" : ce sont
généralement des capteurs dont l'élément sensible est en silicium (exemple : capteur
de pression piezo-résistif, constitué d'un pont de résistances diffusées dans du silicium
micro-usiné), ce qui permet d'intégrer sur ce cristal de silicium, et juste à côté de
l'élément sensible, les fonctions d'adaptation d'impédance, amplification,
compensation thermique, linéarisation... Le capteur délivre alors directement un signal
de tension haut niveau proportionnel au paramètre à mesurer. L'intégration permet en
plus de diminuer les coûts et augmenter la miniaturisation, ce qui est intéressant pour
les systèmes de mesure embarqués (aviation, spatial, automobile...)
Pour une même mesure, on va trouver sur le marché divers appareils qui seront soit
monoblocs, soit modulaires : il faudra choisir celui qui convient le mieux, et le critère
principal ne sera pas forcément la qualité de mesure, mais aussi la modularité,
l'ouverture (veut-on accéder à des paramètres intermédiaires, sous quelle forme...), la
compacité, le coût...
La modularité peut être un avantage si la chaîne n'est pas utilisée en permanence par
une expérimentation particulière : on peut alors réutiliser des éléments pour plusieurs
types de mesures.
Bien choisir un appareil de mesure n'est pas une tâche aisée, et nécessite une bonne
réflexion préliminaire !
III.
MESURES MANUELLES.
Nous allons traiter la chaîne de mesure suivante :
Ce cas est relativement répandu, et ce qui va être dit ci-après est facilement
transposable aux autres cas de figure.
Lors de mesures électriques directes (tensions), il n'y a pas de capteur.
Tous ces éléments (y compris les câbles, souvent négligés !) devront être choisis avec
soin pour répondre convenablement au besoin : gamme de mesure, précision,
rapidité...
Par exemple, si on propose de mesurer la température ambiante dans une pièce avec
un thermocouple de type K ayant une plage de mesure de -270 à 1250°C et une
précision de ±3°C, on va faire beaucoup rire, surtout si on donne toutes ces
indications.
Pourtant, dans le milieu industriel, et derrière des baies de mesures impressionnantes
de professionnalisme, il n'est pas rare de trouver ce genre de choses ! Et puis, qui
oserait remettre en cause la valeur indiquée au 1/10ème de °C sur un afficheur de
marque réputée ?
Dans tous les choix de matériel et toutes les mesures, une règle d'or s'impose : ne pas
se laisser impressionner par une débauche de matériel. Il faut toujours être critique, et
bien vérifier que toute la chaîne de mesure est homogène.
Il est tout à fait possible, avec de l'expérience, des idées et le sens du travail bien fait,
de faire des mesures de bien meilleure qualité et pour beaucoup moins cher que si on
se laisse happer par les sirènes du matériel "hi-tech".
A.
CHOIX DU MATÉRIEL
Bien souvent, en mesure, on fait ce qu'on peut, et non toujours ce qu'on veut !
Ceci pour une excellente raison : le matériel de mesure coûte cher, très cher...
On essayera alors de faire un compromis acceptable entre performances et
coût.
1.
Choix du capteur.
Autant que possible, il faudra adapter le capteur à la mesure, en termes
de :
- sensibilité
- plage d'utilisation
- répétabilité, hystérésis, fidélité
- dérive en température, pression, humidité...
Dans la pratique, on disposera peut-être d'un capteur moins performant
que ce qu'on avait spécifié à priori dans le cahier des charges, mais qui
peut faire l'affaire tout de même. Cela évitera l'achat d'un nouveau
capteur, et va dans le sens d'une plus grande standardisation de
l'instrumentation disponible dans le laboratoire.
Par contre , il faudra faire la mesure en connaissance de cause, et tenir
compte de la dégradation des performances dans les conclusions à tirer
de l'expérimentation.
Pour reprendre l'exemple précédent, on peut mesurer la température
d'une pièce avec un thermocouple de type K si une précision de ± 3°C
suffit. Il sera alors inutile de mettre un afficheur ayant une résolution de
0,1°C, et surtout de consigner dans le rapport des valeurs de
température avec des décimales...
2.
Choix de l'instrument.
Nous avons déjà parlé des différents types d'instruments existants. On
verra donc ce qui est déjà disponible dans le labo et si un compromis
est réalisable sans acheter trop de matériel.
Il faudra néanmoins faire usage d'un instrument compatible avec le
capteur :
- sensibilité, gamme d'utilisation.
- mode de câblage : capteur isolé, avec une borne reliée à la masse du
montage, sortie en 1 fil + blindage, 2 fils, 2 fils plus blindage, montage
en pont...
- type d'entrée (sensible à la tension, au courant, à la charge électrique,
à la résistance...), impédance.
3.
Choix du câble.
Le câble est un maillon de la chaîne qui est souvent négligé, à tort, car
un câble mal adapté peut apporter beaucoup de perturbations dans les
mesures, les principales étant :
- impédances parasites chargeant le capteur (capacité parasite d'un
câble coaxial par exemple). Ces impédances parasites forment un
diviseur de tension avec l'impédance de sortie du capteur et modifient
la sensibilité annoncée par le constructeur : la chaîne ne sera plus
étalonnée convenablement. En plus, pour compliquer, ce défaut variera
souvent avec la fréquence du signal...
- bande passante inadaptée : pour des signaux rapides, il faut prévoir
un câble permettant de transmettre des fréquences bien supérieures à
celles constituant le signal afin de ne pas le déformer.
- génération de bruit : la mesure d'un signal très faible dans une
ambiance bruitée avec un câble non ou mal blindé peut être
complètement faussée par des signaux parasites.
- couplages : si on a plusieurs capteurs sur un équipement à mesurer
reliés à une seule centrale de mesure, il faudra veiller à éviter des
couplages parasites et minimiser les effets des boucles de masse.
Parfois, le fabricant de certains capteurs (par exemple des
accéléromètre piézoélectriques) fournit un câble spécifique (souvent
fort cher !) destiné à les relier à un conditionneur spécifique lui aussi. Il
est impératif de respecter l'homogénéité de la chaîne, et ne pas faire de
mesquines économies sous peine de déboires sévères. Lors de l'achat, il
faudra considérer la chaîne de mesure dans sa globalité, c'est à dire
câble compris : on pourra ou non se l'acheter, mais dans tous les cas,
il faut proscrire le bricolage.
4.
Attention au vocabulaire...
Une erreur courante consiste à confondre résolution et précision.
La résolution est la variation mini du paramètre à mesurer qui
introduira une modification dans l'affichage. Sur un afficheur
numérique, ce sera un digit.
La précision va quantifier l'erreur maxi de mesure, à savoir la
différence maximum entre ce qu'indique l'affichage et la valeur vraie du
paramètre mesuré.
Pour reprendre l'exemple de mesure de température ambiante avec un
thermocouple, on pourra avoir une résolution de 0,1°C et une précision
de ±3°C : l'afficheur donne le 1/10ème de degré, mais l'affichage
pourra être différent de ±3°C par rapport à la vraie température de la
pièce.
L'afficheur peut par exemple indiquer 23,6°C pour une température
vraie de 26,1°C.
Les afficheurs numériques actuels ont un effet intimidant dû au nombre
impressionnant de digits affichés. Il ne faut jamais perdre de vue que
souvent, les derniers digits sont complètement faux. Il est alors inutile
de les consigner dans un rapport, et pis, il est aberrant de tirer des
conclusions sur l'évolution d'un paramètre si les variations enregistrées
sont inférieures à la précision de la chaîne de mesure.
Là encore, ce propos risque de faire sourire ; et pourtant...
5.
Attention au matériel...
Grâce à l'électronique, il est tout à fait possible de protéger des
équipements de mesure contre des fausses manœuvres : par exemple, il
faut être vraiment très maladroit pour endommager un oscilloscope !
Par contre, pour du matériel à très grande sensibilité, ces protections ne
sont pas faisables, car elles introduiraient des perturbations trop
grandes vis à vis des signaux à mesurer (courants de fuite, tension
parasites...).
Ce matériel sensible est donc très fragile. Et en général, il est aussi très
cher... Il faut donc se poser toutes les bonnes questions avant de
brancher !
B.
MODE OPÉRATOIRE.
On pourrait se demander quelle est l'utilité d'un tel paragraphe : pour mesurer
un paramètre d'un système donné, il suffit de mettre le capteur en place, de le
relier à l'instrument de mesure, on branche le tout, on relève la valeur, et c'est
fini...
Hé bien non ! C'est pourtant ce qu'on voit très souvent.
En mesure, il existe un principe de base : il faut rester critique vis à vis de
son montage et des résultats observés.
Souvent, plutôt que de se contenter d'une seule mesure, il faudra la répéter
dans diverses conditions pour se faire une idée de l'influence de chaque
maillon (capteur, câble, instrument...), de l'environnement (parasitage,
température, hygrométrie...), et essayer de déterminer la configuration donnant
les résultats les plus vraisemblables.
On peut tomber sur deux cas de figure :
- soit on "connaît" le résultat qu'on doit obtenir, et alors, il sera aisé d'éliminer
les configurations donnant des résultats fantaisistes. Ce cas se présente en
général quand on a déjà fait des mesures similaires. Sinon, il ne faudra pas
hésiter à aller consulter un collègue ayant de l'expérience dans le domaine
considéré. La confrontation des idées et des résultats peut ainsi être bénéfique à
tout le monde.
- le deuxième cas est beaucoup plus critique : on ne sait pas du tout où on va.
Le mode opératoire indiqué ci-après est alors très fortement conseillé !

Essayer plusieurs combinaisons de matériel.
Lorsque c'est possible et que cela n'entraîne pas des dépenses
prohibitives (penser au prêt ou à la location de matériel), on peut faire
des mesures avec des capteurs différents, associés à des câbles
différents et des instruments différents. La technique des plans
d'expériences pourra ici apporter un plus, notamment pour ce qui est
des interactions entre les maillons de la chaîne : en effet, un câble
pourra donner d'excellents résultats avec un capteur donné et perturber
complètement un autre capteur. Ce n'est pas la valeur intrinsèque du
câble qui est à mettre en cause, mais son association avec le capteur.
Pour les capteurs sensibles au positionnement (capteurs de température,
accéléromètres...), il faudra tester l'influence de l'emplacement et de la
fixation de ces capteurs.
Certains appareils possèdent des réglages concernant la bande passante
du signal : on pourra tester ici leur effet : réduction de bruit et
stabilisation de la mesure, ou alors modification importante du signal
(amplitude, phase, forme...)
Si tous les résultats convergent, c'est très bien : on retiendra les outils
qu'on maîtrise le mieux, ou bien les moins chers...
Si les résultats sont différents, il faudra étudier tous les cas un par un,
essayer d'expliquer les résultats obtenus, et détecter les sources
d'erreurs.
Cette phase d'analyse ne représente que trois lignes dans ce cours ; mais
il ne faut pas se leurrer : sur une "manip" un peu pointue, cela peut
prendre des semaines...
Le fait de tester plusieurs configurations différentes aide beaucoup dans
cette phase de recherche. Par exemple, si une cause d'erreur est la
capacité parasite d'un câble, on peut la cerner en faisant un test avec un
câble beaucoup moins capacitif. On essayera avec des calculs simples
et d'après les spécifications du matériel testé de quantifier (au premier
ordre) les erreurs et de voir si ce calcul corrèle avec les mesures.
On pourra ainsi petit à petit trouver toutes (soyons optimistes !) les
sources d'erreur, et surtout, se faire une expérience des problèmes
rencontrés qui sera bien utile à la prochaine expérimentation.

Tester la répétabilité des mesures.
Cette deuxième phase se fera en fait en même temps que la précédente,
car tout est lié.
Pour chaque configuration testée, on va s'assurer que la mesure est
reproductible.
Le premier point trivial à vérifier est la stabilité de la mesure : si
l'afficheur varie en permanence, ou si la courbe d'un signal tangue sur
l'oscilloscope, il faut tout de suite en chercher les raisons avant d'aller
plus loin. Il faudra vérifier notamment la bonne mise à la masse des
capteurs, des câbles et des instruments.
Ensuite, on devra répéter la mesure un certain nombre de fois sur une
pièce témoin et juger de sa dispersion à l'aide d'outils statistiques
simples comme la moyenne, le mini, le maxi, l'écart type, et
éventuellement tracer la courbe de distribution des valeurs obtenues.
Il ne faudra bien entendu pas oublier de faire des test dans des
conditions climatiques différentes : par exemple, mesurer précisément
des résistances ayant un coefficient de température important nécessite
des précautions. Le labo peut être froid le matin, mais bien ensoleillé
l'après midi. Quelques degrés d'écart peuvent rendre caduques bien des
digits d'afficheur...
De même, sur des montages à très haute impédance (mesure d'isolation
par exemple), une humidité non contrôlée peut avoir une incidence
importante : il faut y penser... et y remédier si possible.
On pourra (si les conclusions ne sont pas à rendre pour la veille,
comme on le voit fréquemment dans l'industrie !) tester la répétabilité
dans le temps et quantifier les éventuelles dérives.
A ce titre, quand on fait régulièrement des mesure avec le même
matériel, le premier test à faire est de remesurer l'élément qui a été
passé sur le banc lors de la campagne précédente. Normalement , le
résultat doit être le même... Si ce n'est pas le cas, il faut passer tout le
banc de mesure au peigne fin jusqu'à ce qu'on trouve les sources de
divergence.

En conclusion
Ne jamais se fier aveuglément aux indications d'un appareillage
sophistiqué . Dans la mesure (si on peut dire !) du possible, on devra
essayer plusieurs types de manipulations permettant de corréler les
résultats, et comparer autant que possible ces résultats ainsi que les
protocoles d'expérimentation avec des collègues ayant une expérience
similaire.
Et surtout, si nos essais nous amènent à des conclusions "bizarres",
révisons notre copie avant de la publier.
Par exemple, si nos résultats nous entraînent à remettre en cause le
principe d'attraction universelle, pensons d'abord à l'erreur de mesure,
et ensuite au prix Nobel...
J'en voit qui sourient... La fusion froide, ça vous dit quelque chose ?
P.S : il ne pas se sous-estimer quand même, ni laisser de côté sa
créativité. Parfois, c'est vraiment le prix Nobel qui attend au bout des
mesures...
IV.
BANCS DE MESURE.
Lorsqu'on doit faire toute une série de mesures sur un échantillon de grande taille, il
est nécessaire de passer au banc automatique pour plusieurs raisons :
- gain de temps.
- on évite l'ennui de refaire plusieurs fois la même chose.
- une fois que le banc est au point, l'automatisation garantit une bonne répétabilité
dans les mesures, et évite les erreurs de manipulation.
Par contre, la mise au point de ce banc devra être faite avec le plus grand soin, et on
fera en parallèle avec le banc des mesures manuelles dans diverses conditions pour
vérifier la fiabilité des résultats obtenus.
A.
MATÉRIEL NÉCESSAIRE
Le matériel de base sera le même que pour les mesures manuelles, auquel on
va rajouter :
- des instruments de mesure télécommandables par un ordinateur, via une
liaison série ou un port GPIB (ou autre...).
- un ordinateur qui servira à commander les instruments et à récupérer les
données mesurées. Il servira ensuite soit à faire du traitement des données en
différé (traitement mathématique, affichage de courbes...), soit à les traiter en
temps réel dans le cas d'un contrôle de processus. Dans ce dernier cas,
l'ordinateur va aussi servir à piloter le processus industriel.
- souvent, on remplace l'instrument de mesure traditionnel par une carte
d'acquisition de données qu'on fixe dans l'ordinateur. Ces cartes sont très
utilisées quand on a beaucoup de mesures à faire en parallèle, car elles
possèdent un grand nombre d'entrées configurables par logiciel depuis
l'ordinateur (réglage de la sensibilité, du type de mesure simple ou
différentielle...). Quelquefois, ces cartes incluent des conditionneurs de
capteurs à l'entrée (notamment pour les thermocouples).
- certains bancs de mesure (pour la qualification de produits notamment)
comportent des machines climatiques (chaleur, froid, humidité...) qu'on
choisira de préférence pilotables par l'ordinateur.
B.
MISE EN GARDE !
De plus en plus, on trouve dans les labos des bancs de mesures avec un
ordinateur de pilotage. C'est très pratique, mais il faut faire très attention :
Le problème de ces bancs, c'est que rien n'est accessible simplement ; s'ils ont
été mis au point par une tierce personne, la documentation est généralement
déficiente (quand elle existe), et en particulier, on ne connaît pas trop les
limites de validité des mesures.
On donne donc quelque chose à mesurer en pâture à la machine qui recrache
un résultat aseptisé et emballé à l'autre bout. Et on ne sait rien de ce qui s'est
passé dans les entrailles de la machine.
Là encore, il ne faut surtout pas se laisser impressionner par une machine haut
de gamme fournissant à la vitesse de l'éclair des résultats avec 18 décimales et
des courbes en 3D et en couleur !
Derrière ces résultats rutilants se cachent parfois des erreurs de mesure
grossières. De plus, les gens mettant au point ces bancs sont plus souvent
informaticiens qu'électroniciens ou spécialistes en mesure. Ils privilégient
souvent l'interface au détriment de la partie instrumentation ou traitement des
résultats (du point de vue mathématique ou statistique). La plus grande
prudence s'impose donc !
C.
MISE AU POINT D'UN BANC.
Mettre au point soi-même un banc de mesure est par contre quelque chose de
passionnant. Il faudra s'armer de patience et de ténacité, mais le résultat en
vaut la chandelle.
Si ce banc doit servir à d'autres utilisateurs, on soignera particulièrement la
documentation, et notamment la description des traitements effectués, et les
limites de validité de la précision annoncée.
0.
Choix du matériel.
Pour toute la partie instrumentation, revoir ci-dessus. La seule
différence proviendra de l'aptitude des instruments à être pilotés par
ordinateur.
On choisira le type de pilotage en fonction des ressources disponibles
sur l'ordinateur (carte GPIB, liaison série disponible, autre carte...) et
du flux de données qu'on aura à gérer (temps réel ou pas, fréquence
d'acquisition élevée ou faible, un ou plusieurs paramètres à mesurer
simultanément...).
1.
Méthodologie.

Attention aux couplages.
Le plus gros problème qu'on rencontrera lors de la mise au point
du banc sera dû aux phénomènes de couplage par impédance
commune. En effet, tous les appareils composant la chaîne de
mesure et de traitement sont reliés à la même masse qui est
généralement la terre (ce sont des normes de sécurité imposées
aux fabricants de matériel de mesure). On sera parfois obligés
d'isoler certaines parties de la chaîne à l'aide d'amplis d'isolation
ou de travailler en différentiel.

Cartes d'acquisition.
Si on utilise des cartes d'acquisition à mettre dans l'ordinateur,
on se rappellera que celui-ci est un milieu extrêmement
perturbant : fréquences de fonctionnement élevées,
commutation, alimentation à découpage, ventilateur...
Bref, il vaudra mieux pré-conditionner les faibles signaux (les
amplifier, filtrer et délivrer sous faible impédance) avant de les
envoyer sur ces cartes d'acquisition.

Mesures chaud/froid.
Si ce banc doit utiliser un équipement climatique (enceinte
thermique chaud/froid par exemple), on fera très attention aux
phénomènes de condensation et de givre. Si on doit faire des
mesures à chaud et à froid, il faut commencer par le chaud : le
matériel testé va sécher convenablement ; ensuite, on fera le test
à froid : pas de problème de givre. Ne jamais ouvrir l'enceinte
climatique à froid : givrage instantané garanti dû à l'humidité de
l'air ambiant ! Lors d'un retour à température ambiante, ce givre
va fondre et "noyer" le montage, provocant des courants de fuite
importants, et pouvant endommager certains équipements sous
test.
Il faudra aussi tenir compte de l'hystérésis en température du
matériel testé, et donc faire un cycle thermique complet avant
toute mesure de façon à toujours se trouver dans les mêmes
conditions de mesure. On évitera ainsi des écarts difficiles à
interpréter.

Répétabilité du banc.
C'est un des aspects essentiels de la mise au point du banc : il
est évident que lorsqu'on mesure deux fois la même pièce sur un
banc, le résultat doit être le même. Eh bien une fois de plus, ce
n'est pas toujours le cas !
L'ordinateur de pilotage va nous être ici d'un grand secours : il
va pouvoir faire seul un grand nombre d'acquisitions du même
paramètre, et nous aider à traiter statistiquement les données.
Dans la majorité des cas, la distribution des résultats obtenus
aura la forme suivante (exemple de mesures d'une résistance) :
Fig. 1. Distribution des mesures d'une résistance
C'est la loi normale ou loi de Gauss. Elle est entièrement
caractérisée par deux paramètres :
- la moyenne, qui est égale à l'abscisse de l'axe de symétrie de la
courbe : sur l'exemple, c'est 420 .
- l'écart type, qui est représentatif de la dispersion des valeurs.
Dans l'exemple donné, il est de 5 .
Ces deux paramètres se calculent à l'aide de toutes les valeurs
obtenues par la mesure.
On remarque qu'on a très peu de mesures en dessous de 405
(valeur de la moyenne moins 3 écarts type) et au dessus de 435
(moyenne plus 3 écarts type).
La théorie de la loi normale nous dit que la probabilité de
trouver des valeurs hors de cet intervalle de ±3 écarts type est
inférieure à 3‰.
Dans la pratique, il faudra faire en sorte que la dispersion des
mesures (à ± 3 écarts type) soit inférieure au dixième de la
précision désirée pour faire la mesure.
Par exemple, si on veut mesurer des résistances à ±3%, il faudra
que l'écart type de la mesure soit inférieur ou égal à 0,1% de la
valeur de la résistance mesurée.
Si on reprend l'exemple de la figure 1, la répétabilité du banc est
de ±3,5%. Il serait illusoire de prétendre faire des mesures de
précision avec une telle dispersion !
Cette notion de répétabilité est importante surtout pour les
équipements de test en production : il ne faut pas que
l'incertitude de mesure du banc soit importante vis à vis des
tolérances des produits mesurés. Si tel est le cas, une pièce
testée plusieurs fois pourra être tantôt bonne, tantôt mauvaise.
C'est ce que l'on nomme les DNR (défauts non reproductibles).
Plus la distribution des mesures est étroite, moins on aura de
DNR.
Attention : il ne faut pas confondre répétabilité et précision.
Une mesure peut être imprécise mais très répétable : la mesure
d'une résistance de 420 sur un banc peut être comprise entre
440 et 440,4 . La précision est de +5%, mais la répétabilité est
de 1‰.
En règle générale, la précision va être déterminée par les
caractéristiques du capteur et de l'instrument de mesure.
La répétabilité dépendra de paramètres tels que l'hystérésis des
appareils constituant la chaîne, du câblage (bruit issu de sources
de perturbation extérieures), et encore des tensions de mode
commun mal maîtrisées, des résistances de contact fluctuantes
et non prises en compte dans la mesure...
Il vaut mieux avoir une mesure imprécise mais très répétable
que l'inverse. Les causes d'imprécision sont plus faciles à
identifier, et éventuellement pourront faire l'objet de
compensations par l'informatique de traitement du banc : autozéro, auto-calibration de la chaîne de mesure...
Une non répétabilité dénote un ou plusieurs paramètres très mal
maîtrisés. Se lancer dans des mesures à grande échelle dans ces
conditions est hasardeux, car des dérives supplémentaires sont
prévisibles.

En conclusion :
On procédera de la même manière que pour les mesures en
mode manuel pour ce qui est du choix des instruments.
On se rappellera que l'ordinateur de traitement est perturbant :
on ne lui confiera pas de signaux "fragiles" (bas niveau et/ou
haute impédance).
On apportera un soin particulier à la répétabilité des résultats en
s'aidant d'outils statistiques. Une mauvaise répétabilité n'est pas
bon signe : la chaîne de mesure est mal maîtrisée, et tôt ou tard,
on va le payer.
On soignera d'abord la qualité de la mesure, et ensuite, on
peaufinera l'aspect informatique (ergonomie, présentation...).
On ne peut faire du bon travail qu'avec des données saines !
D.
EN PRATIQUE...
Toute cette énumération protocolaire et toutes ces mises en garde vont peutêtre paraître superflues, voire rebutantes.
Il est clair qu'il s'agit là d'un exposé un peu académique, et que dans la
pratique, on n'aura peut-être pas le temps ni les moyens de le mettre en œuvre.
Il faudra aussi faire le tri en fonction de la difficulté de la mesure à faire, et
cette aptitude à savoir faire l'impasse ou non sur telle procédure viendra avec
l'expérience ; on ne traitera pas de la même manière la mesure d'une résistance
de 1k et celle d'un courant de fuite voisin du nA à -30°C...
Toutefois, la prudence reste un excellent
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