CONVERGENCES POUR UNE SORTIE DE CRISE SAMEDI 14 FEVRIER 2009 de 9 h à 13 h PROGRAMME 9 h 00 : Accueil Présidence : José Vermandere, MOC TABLE RONDE N° 1 : LA CRISE FINANCIERE : REGULER : OUI, MAIS COMMENT ? 9 h 30 : L’Etat nécessaire régulateur du secteur financier Thierry Bodson, FGTB wallonne 1. Conséquences (négatives) de la crise financière 2. Point positif : opportunité de révéler l’invalidité des thèses libérales ! a. Retour sur l’histoire et importance du rôle de l’Etat 3. Ce que la crise démontre (au sujet des marchés financiers) 4. Moyens de réguler les systèmes financiers 5. Or toute proposition « technique » est frappée de nullité sans force politique Nécessaire intervention de l’Etat 6. Forces de l’Etat 7. différentes interventions possibles de l’Etat 8. intervention manquée… 9. Et l’Europe ? 9 h 45 : Mettre la finance au service d’un nouveau paradigme Arnaud Zacharie, CNCD – 11.11.11. La crise financière, liée à une crise économique et sociale et, plus largement, à une succession de crises globales (climatique, alimentaire, énergétique, etc.), puise son origine dans l’idéologie de l’autorégulation du marché qui a débouché sur des prises de risques systémiques, des déséquilibres financiers internationaux et une pression à la baisse sur les revenus des ménages les plus pauvres : L’ouverture des marchés conjuguée à l’ouverture de l’ex-URSS et des pays émergents a entraîné une remise en cause radicale de l’équilibre capital/travail au détriment de ce dernier : les salaires non qualifiés sont ainsi mis en concurrence et tirés vers le bas, entraînant une paupérisation des couches les plus défavorisées de la population, tandis que les revenus élevés sont tirés vers le haut, entraînant une explosion des inégalités sociales. La déréglementation a permis aux fonds d’investissement de prendre le contrôle des firmes transnationales et d’orienter leurs stratégies vers la création de valeur boursière, impliquant fusions et acquisitions, rachat de ses propres actions et licenciements boursiers. Il en a résulté un taux de rendement dicté a priori par les actionnaires majoritaires, et donc une croissance permanente de la part des profits dans la valeur ajoutée, ce qui débouche sur une chute généralisée de la part des salaires dans les richesses produites. Le modèle de croissance mondiale a été fondé sur l’exportation de produits fabriqués dans des pays à bas salaire et consommés dans les pays riches par une demande intérieure poussée à l’endettement. La consommation à crédit des ménages américains et européens est arrivée à saturation avec la chute des prix immobiliers, rendant le système caduque avec des conséquences directes sur les pays à bas salaires. Il en résulte une crise mondiale dont l’ampleur a rarement été atteinte. Les excédents de liquidités émanant des déséquilibres financiers internationaux ont été investis dans des opérations opaques et risquées, fondées sur des effets de levier opérés dans des marchés dérivés non réglementés. Les banques ont financé ces opérations en transférant les risques à des fonds spéculatifs souvent logés dans des paradis fiscaux et bancaires, jusqu’à ce que ces risques leur reviennent tel un boomerang et débouchent sur une paralysie du marché interbancaire et sur une récession économique. 10 H : Stop à l’économie casino et aux paradis fiscaux François Gobbe, Kairos Europe (W-B), Tax Justice Network Depuis juin 2007 et la crise des subprime aux Etats-Unis, une crise financière et bancaire accompagnée d’une récession mondiale transforme jour après jour, le paysage rayonnant promis par le néo-libéralisme. Cette crise systémique exige que la finance soit remise à sa place, donc que l’économie casino et ses multiples acteurs, produits innovants et territoires de dérégulation (centres offshore et paradis fiscaux) soient démantelés. Sinon le contribuable demeurera via l’Etat le dernier soutien d’un système d’exploitation et d’appauvrissement qui n’ose pas dire son nom ! Comment passer d’une économie casino bâtie sur le court terme, le profit et la spéculation à une économie responsable au service de l’être humain et visant au développement durable ? Ce changement de paradigme exige des premiers pas… 10 h 15 : Débat 10 h 45 : Pause TABLE RONDE N° 2 : EN FINIR AVEC UN MODELE DE DEVELOPPEMENT INEGALITAIRE ET DESTRUCTEUR 11 h : Contours d’une économie basée sur le bien-être et non le profit Felipe Van Keirsbilck, CNE I Diagnostic La croissance ne produit plus de bien-être, depuis au moins 30 ans. Les exigences d’accumulation du capital ne permettent pas à l’économie de prendre en compte le bien commun Concilier un haut niveau de Développement Humain et une faible empreinte écologique : aucun pays n’y parvient actuellement : nous sommes tous des « pays en voie de développement durable » II Eléments de jugement Pour la croissance / contre la croissance : un débat théologique ? La question du droit aux ressources (naturelles, financières, culturelles) est une question politique de base : qu’est-ce qui fonde ce droit ? III Quelles perspectives pour mettre l’économie au service du bien-être ? L’enjeu de la redistribution dépasse de loin la question de la répartition des revenus : la Sécu est à la fois assurance, solidarité, instrument de pilotage de l’économie et puissance d’émancipation des travailleurs. Il n’y a de redistribution qu’à l’intérieur de la distribution (primaire) : mais aucune loi ne fixe ni ne protège un niveau « juste » de distribution de la Valeur Ajoutée Soumettre l’économie au bien-être demande une conception partagée du bien commun : pas de démocratie économique sans une démocratie vivante (pas seulement des procédures, un projet collectif) Soumettre l’économie au bien commun demande de renforcer le poids de la démocratie face à la « démocratie actionnariale » : la société contre la « société anonyme » ? 11 h 15 : Vers une redistribution des revenus Thierry Jacques, MOC Et si cette crise que l'on dit financière ou boursière était avant tout une crise sociale ? Si la cause de cette crise n'était ni les subprime américains, ni la dérégulation du système financier, mais bien plutôt le capitalisme financier lui-même, qui produit (et a besoin...) des travailleurs mal payés et précaires, mais aussi lourdement endettés ? Si le fondement de cette crise était à chercher du côté des inégalités de revenus, qui, se cumulant avec toutes les autres inégalités, se trouvent à la base du fonctionnement du système capitaliste actuel ? 11 h 30 : Comment rencontrer les défis écologiques Anne De Vlaminck et Pauline de Wouters, Inter-Environnement Wallonie Le système économique, mode de développement de nos sociétés modernes, a atteint ses limites. De graves crises en attestent aujourd'hui : crise sociale, crise financière, crise alimentaire et crise écologique. L'ensemble de ces crises sont inter-reliées et ne peuvent être traitées les unes indépendamment des autres. C'est pourquoi la Fédération Inter-Environnement Wallonie appelle la sphère politique à adopter une approche globale, visant une réorientation de nos modes de production et de consommation, vers davantage de durabilité. Pour ce faire, de véritables changements sociétaux doivent indéniablement s'opérer, modifiant notre rapport à la Terre et à l'Humanité et s'articuler autour de 8 étapes interdépendantes permettant d'enclencher un cercle vertueux de durabilité : réévaluer, reconceptualiser, restructurer, redistribuer, relocaliser, réduire, réutiliser et recycler, remesurer ou mesurer autrement. Mettre en place une réforme fiscale de l'environnement, gérer l'aménagement du territoire avec parcimonie, faire face au défi du transport en passant de la mobilité à l'accessibilité, élaborer une politique d'investissements en matière de logements, réorganiser les outils d'aide et de soutien aux économies d'énergie, etc. sont quelques exemples de voies d'action concrètes à mettre en place sans plus tarder pour influer sur les processus économiques et tendre vers un système plus respectueux de l’Homme et de l’environnement. 11 h 45 : Débat 12 h 15 : Synthèse et débat : Quels points de convergences ? Pour quelles alternatives ? Vicky Goossens, ATTAC W-B et Gaspard Denis, CNCD – 11.11.11. 13 h : Fin des travaux