COURS 4

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COURS 4
La notion d’investissement
Les déterminants de l’investissement
INTRODUCTION
Le principal besoin de financement d'une entreprise à long terme repose sur
l'acquisition d'immobilisations. Pour bien mesurer l'importance de ce type de besoin
de financement, il est donc nécessaire de comprendre ce que l'on appelle en
comptabilité une immobilisation et d'appréhender les besoins en investissement
que peut connaître une société.
1/ LA NOTION D’INVESTISSEMENT
Définition de l'investissement :
Pour produire, les entreprises doivent acquérir des biens qui seront utilisés pour
transformer des matières premières et des biens intermédiaires en produits finis.
En science économique, on définit l’investissement comme correspondant à « la
valeur des biens durables acquis par les agents économiques pour être utilisés
pendant au moins un an dans le processus de production ».
En comptabilité, on définira un investissement comme étant "tout bien meuble
ou immeuble, corporel ou incorporel, acquis ou crée par l'entreprise, destiné à
rester durablement sous la même forme dans l'entreprise".
Les différents types d’investissements :
L'organisation du Plan Comptable identifie trois types d'investissements qui se
distinguent selon la nature de l'actif acquis.
Les investissements immatériels :
L’investissement immatériel se distingue de l’investissement matériel par le
fait qu’il n’augmente pas le stock de biens durables de l’entreprise.
Les principaux investissements immatériels sont :
1
les frais de recherche et de développement
la formation des salariés
l’acquisition de logiciels
l’achat de brevets ou de licences d’exploitation
les frais publicitaires
...
Ce type d'investissement est en très forte augmentation.
Les investissements matériels :
L’investissement matériel comprend l’acquisition de l’ensemble des biens
durables réalisée par l'entreprise et indispensable à son bon fonctionnement et
qui constitue ses immobilisations corporelles.
Les principaux investissements matériels sont :
les terrains
les constructions
les bâtiments
le matériel industriel
le matériel de bureau et informatique
...
Les investissements financiers :
Les investissements financiers consistent soit en l'acquisition de droits de
créances, soit en l'achat de titres financiers devant être conservés dans une
stratégie de long terme visant à avoir un pouvoir de décision dans l'entreprise
concernée.
Les principaux investissements financiers sont :
les titres de participation
les titres immobilisés
les prêts accordés par l'entreprise
les dépôts et cautionnements
...
2/ LES DETERMINANTS DE L’INVESTISSEMENT
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Pourquoi les entreprises investissent ?
Pour répondre à une demande : quand une entreprise estime que la demande
qui s’adresse à elle va s’accroître, elle va augmenter ses capacités de
production.
Pour réaliser des profits : un investissement sera réalisé s’il permet à une
entreprise d’augmenter ses profits.
Parce que les taux d’intérêts sont faibles : une entreprise doit souvent
emprunter pour investir. Cet emprunt occasionne des coûts (paiement
d’intérêts). Plus les taux d’intérêt sont faibles, plus une entreprise sera donc
incitée à investir.
Des subventions versées par les administrations publiques peuvent dans
certains cas favoriser l’investissement puisqu’elles en diminuent le coût pour
l’entreprise.
Un indicateur permet d’estimer l’évolution future de l’investissement : le taux
d’utilisation des capacités de production. Il se détermine par le rapport entre les
capacités de production utilisées et les capacités de production totales. Si ce
rapport est élevé, cela signifie que les entreprises utilisent au maximum leurs
capacités de production. Dans ce cas, si elles souhaitent produire plus, elles
devront obligatoirement investir pour augmenter leurs capacités de production
(Un taux proche de 85 % est généralement synonyme d’une saturation de l’outil
de production).
Quels sont les objectifs de l'investissement ?
On peut classer les types d'investissements réalisés par une entreprise selon le
fait qu'ils permettent une augmentation des capacité de production de
l'entreprise ou qu'ils permettent d'accroître l'efficacité du processus productif.
On fait généralement la distinction entre :
Investissement de remplacement : qui consiste à remplacer une machine par
une autre machine, sans modifier le volume global de production de
l’entreprise
Investissement de capacité : qui consiste à remplacer une machine par une
machine permettant de produire des volumes supérieurs.
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Investissement de productivité : qui consiste à remplacer une machine par
une autre machine plus performante, c’est à dire qui permet de produire le
même volume à moindre coût.
En fait, cette distinction reste souvent théorique, et un investissement recouvre
souvent deux aspects, car même un simple investissement de remplacement se
fait à l’aide d’une machine plus moderne qu la précédente, et elle est donc
globalement plus productive que l’ancienne.
L’augmentation de capital
Le recours à l’emprunt
INTRODUCTION
Comme nous l'avons vu précédemment, le principe de précaution en analyse
financière suppose qu'un besoin de financement ne peut être satisfait qu'avec des
ressources dont l'échéance est au moins aussi longue que la durée du besoin à
financer.
Les immobilisations acquises par une entreprises ont vocation à perdurer au
cours de plusieurs exercices, elles doivent donc être financées par des ressources
longues.
Ces besoins de financement peuvent être satisfaits de différentes manières,
soit par augmentation de capital, soit par recours à l'emprunt.
1. L'AUGMENTATION DE CAPITAL
1.1 Modalités de ce type de financement
L'entreprise peut si elle veut financer sa politique d'investissement accroître
son capital soit en émettant de nouvelles actions, soit en augmentant le nombre de
parts sociales.
Cette méthode peut prendre différentes formes selon les modalités choisies :
1. augmentation de capital réservée aux anciens actionnaires :
Dans ce cas, l'entreprise émet de nouvelles actions (augmentation de capital
en numéraire) sous la forme d'une augmentation de capital réservée à ses
actionnaires actuels. Cela présente l'avantage de ne pas faire appel à de
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nouveaux actionnaires et donc de ne pas modifier la répartition du capital
entre les actionnaires. C'est le cas notamment des entreprises familiales qui
veulent garder e contrôle de leur entreprise. Les anciens actionnaires
souscrivent donc à l'augmentation de capital au prorata de la part qu'ils
détiennent déjà dans le capital de l'entreprise.
2. augmentation de capital avec appel à de nouveaux actionnaires :
Dans un certain nombre de cas, l'augmentation de capital ne peut pas être
souscrite par les anciens actionnaires. L'entreprise va donc émettre de
nouvelles actions (augmentation de capital en numéraire) qui seront
acquises par de nouveaux partenaires. Cette stratégie a comme conséquence
l'entrée au capital de l'entreprise de nouveaux actionnaires, ce qui peut
entraîner un changement de majorité dans le capital de l'entreprise. Cette
technique est notamment mise en oeuvre lorsqu'une entreprise s'introduit
sur le marché boursier pour financer son développement. C'est le cas entre
autre des entreprises innovantes qui s'introduisent au nouveau marché pour
trouver les financements dont elles ont besoin et que ne peuvent apporter
les actionnaires initiaux.
3. augmentation de capital par apport en nature :
Il arrive qu'une entreprise augmente son capital non pas pour disposer de
nouvelles ressources financières, mais en contrepartie de l'apport par un
partenaire extérieure de biens réels, que ce soit des immobilisations
corporelles ou incorporelles. Dans ce cas, l'augmentation de capital n'est que
la contrepartie d'un apport en nature. Cette méthode peut être mise en
place dans le cas du entreprise par une autre. Cette méthode présente
l'avantage de ne pas faire appel à de nouveaux actionnaires pour obtenir les
fonds nécessaires au rachat d'une autre entreprise et permet aussi d'éviter
de financer ces besoins par un recours à l'endettement.
4. augmentation de capital par conversion de créances :
Cette technique, moins utilisée que les précédente, permet à l'entreprise de
modifier son équilibre financier en transformant une dette en part de
capital. Mais cette technique est forcément limitée en capacité puisque
l'augmentation de capital ne peut alors excéder le montant de la dette
initial.
1.2 Conséquence en terme de structure de bilan :
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On peut schématiquement illustré l'impact de ce type de stratégie sur la
structure du bilan d' une entreprise de la manière suivante :
Structure de bilan avant augmentation de capital
Actif
Passif
Capital social
Actif immobilisé :
(valeurs brutes)
Dettes à long terme
Actif circulant :
Passif circulant :
Trésorerie active
Trésorerie passive
Structure de bilan après augmentation de capital
Actif
Passif
Capital social
Actif immobilisé :
(valeurs brutes)
Dettes à long terme
Actif circulant :
Passif circulant :
Trésorerie active
Trésorerie passive
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Le capital social de l'entreprise augmente au même titre que l'augmentation de
l'actif immobilisé.
Une autre méthode à la disposition de l'entreprise pour combler ses besoins de
financement consiste à recourir à l'emprunt auprès d'établissements de crédit.
2. LE RECOURS A L'EMPRUNT
2.1 Modalités de ce type de financement
L'entreprise, si elle ne souhaite pas augmenter son capital, peut chercher à
obtenir des capitaux en s'adressant à des institutions financières. Elle peut à ce
titre procéder de deux manières.
1. Le recours à l'emprunt obligataire :
Dans ce cas, l'entreprise décide d'aller se procurer des ressources financières
sur le marché financier en émettant un emprunt obligataire à long terme
divisé en un certain nombre de parts qui vont être souscrites par un nombre
important de préteurs. Ceux-ci se portent acquéreurs des titres négociables
émis par l'entreprise dans le cadre de son émission d'emprunt. Ils deviennent
par la même détenteurs d'obligations qui sont assorties d'un coupon
représentant le taux d'intérêt de l'emprunt émis par l'entreprise. A
l'échéance de l'emprunt, les préteurs se voient rembourser le capital égal à
la valeur de l'obligation acquise. L'accès au marché financier est néanmoins
réglementé et n'est accessible qu'aux grandes entreprises qui souhaitent
mettre en place des emprunts obligataires d'un montant important. Ces
entreprises sont alors notées par des organismes selon le degré de crédibilité
qu'elles ont, c'est à dire en fonction du risque qu'elle présentent de ne pas
pouvoir assurer le paiement des intérêts et le remboursement du capital
emprunté à l'échéance du prêt.
Si une entreprise ne peut aller directement sur le marché obligataire, elle se
tournera alors vers un organisme préteur unique.
2. Les emprunts indivis :
Dans ce cas, l'entreprise s'adresse à un établissement de crédit unique ou à
un pool de banques pour obtenir les financements dont elle a besoin. Les
modalités de ce type d'emprunt sont les mêmes que pour les emprunts
obligataires, mais le taux d'intérêt versé par l'entreprise est généralement
plus élevé que dans le cadre du marché financier car l'entreprise "paye"
l'intermédiaire financier qui prend le risque de lui accorder un crédit.
Ces emprunts peuvent être accordés pour une période allant de moins de 7
ans (emprunts à moyen terme) à plus de 15 ans (emprunts à long terme), et
le préteur unique demande généralement des garanties afin de pouvoir se
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prémunir du risque d'insolvabilité de l'entreprise, qu'il s'agisse d'une
hypothèque ou d'un cautionnement par exemple.
Le développement des marchés financiers lié entre autre au phénomène de
déréglementation engagé dans les années 80 fait qu'un nombre croissant
d'entreprises peuvent accéder aux financement direct via l'émission
d'emprunts obligataires au détriment d'un mode de financement indirect
fondé sur le recours à un organisme financier.
2.2 Conséquence en terme de structure de bilan
On peut schématiquement illustré l'impact de ce type de stratégie sur la
structure du bilan d' une entreprise de la manière suivante :
Structure de bilan avant recours à l'emprunt
Actif
Passif
Capital social
Actif immobilisé :
(valeurs brutes)
Dettes à long terme
Actif circulant :
Passif circulant :
Trésorerie active
Trésorerie passive
Structure de bilan après augmentation de capital
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Actif
Passif
Capital social
Actif immobilisé :
(valeurs brutes)
Dettes à long terme
Actif circulant :
Passif circulant :
Trésorerie active
Trésorerie passive
Le montant des dettes à long terme de l'entreprise augmente au même titre
que l'augmentation de l'actif immobilisé.
Comme on peut le voir, la manière dont l'entreprise décide de financer sa
politique d'investissement (augmentation de capital ou recours à l'emprunt) a des
conséquences sur la structure de son "haut de bilan" ce qui in fine, peut avoir des
conséquences sur son équilibre financier global.
La notion de capacité d’autofinancement
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Détermination de la capacité d’autofinancement
Quelques ratios significatifs
INTRODUCTION
La Capacité d'Autofinancement (CAF) d'une entreprise, appelée aussi Cash
Flow ou marge brute d'autofinancement, représente l'ensemble des ressources
dégagées par une entreprise au cours d'un exercice du fait de ses opérations de
gestion. En ce sens, elle donne à l'entreprise une marge de manœuvre financière
lui permettant de faire face à ses besoins de financement.
1. LA NOTION DE CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT
1.1 Définition
Une entreprise, au cours d'un exercice voit sa trésorerie affectée par des
mouvements entrants et sortant correspondant au différents flux occasionnés par
son activité : d'une part, elle doit financer des charges qui se traduisent par des
décaissements (achat de matières premières, paiement des salaires...) alors que
dans le même temps, elle encaisse entre autre le produit de ses ventes. La
différence entre ces décaissements et ces encaissements fait apparaître un solde
que l'on appelle Capacité d'Autofinancement.
La Capacité d'Autofinancement représente donc l'ensemble des ressources,
dégagées au cours de l'exercice, grâce aux opérations de gestion de
l'entreprise. Elle définit donc le montant global des ressources que l'entreprise
pourrait consacrer à l'Autofinancement.
Soit le calcul suivant :
Capacité d'Autofinancement = Produits encaissables - charges décaissages
La part consacrée à l'autofinancement correspond alors à la Capacité
d'Autofinancement diminuée du montant des dividendes versés aux actionnaires.
Soit :
Autofinancement = Capacité d'Autofinancement - dividendes
La CAF diffère donc du Résultat net de l'entreprise du fait qu'elle ne tient pas
compte des produits et des charges calculés mais ne comptabilise que les flux
financiers réels ayant affectés la Trésorerie de l'entreprise.
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1.2 Les notions de produits et de charges calculés
Pour définir la CAF, il faut donc uniquement prendre en compte les charges
décaissables et les produits encaissés.
Il faut de fait corriger le Résultat de l'exercice en y ajoutant le total des
charges calculées qui ont été prises en compte et en le diminuant du total des
produits calculés qui ont été rajoutés.
Les charges calculées : (ou charges non décaissables)
Elles correspondent d'une part aux dotations aux amortissements qui constatent
une dépréciation des éléments de l'actif mais qui n'a pas entraînée de dépense
de la part de l'entreprise, et d'autre part aux dotations aux provisions car la
dépense dans ce cas là n'est pas encore intervenue.
Et ceci est valable quelque soit le type d'amortissement ou de provision passé.
Les produits calculés : (ou produits non encaissables)
Ils correspondent d'une part aux reprises sur amortissements et provisions qui ne
constituent pas une recette réelle pour l'entreprise mais annulent simplement un
amortissement ou une provision antérieure.
Neutralité de la politique d'investissement :
De plus, le Calcul de la CAF suppose que l'on ne doit pas tenir compte
des opérations qui ont pu avoir une incidence sur la Trésorerie de
l'entreprise mais qui ne sont pas liées à des opérations de gestion
courante. Il s'agit alors des opérations liées à la politique
d'investissement de la firme, qu'il s'agisse de la quote-part des
subventions d'investissement virées au compte de Résultat ou des
éventuels profits réalisés lors de la cession d'un élément de l'actif.
2. DETERMINATION DE LA CAPACITE
D'AUTOFINANCEMENT
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Le calcul de la CAF d'une entreprise peut alors se faire de deux manières :
2.1 Calcul de la CAF à partir de l'EBE
Cette méthode de calcul, dite méthode soustractive, met en lumière les
notions de produits encaissables et de charges décaissables, puisqu'elle consiste à
ajouter à l'EBE, qui est une sorte de "CAF d'exploitation", l'ensemble des autres
produits encaissables et à y soustraire l'ensemble des autres charges décaissables.
Soit le calcul suivant :
Capacité d'Autofinancement =
EBE
+ Autres produits "encaissables" d'exploitation
+ Transferts de charges
+ produits financiers "encaissables"
+ produits exceptionnels "encaissables"
- autres charges "décaissables" d'exploitation
- charges financières "décaissables"
- charges exceptionnelles "décaissables"
- participation des salariés aux résultats
- impôts sur les bénéfices
2.2 Calcul de la CAF à partir du résultat de l'exercice
Cette méthode, dite "additive", consiste à soustraire au résultat de l'exercice
l'ensemble des produits calculés et à y ajouter l'ensemble des charges calculées. De
plus, le calcul de la CAf à partir du résultat de l'exercice neutralise l'incidence des
produits de cession des éléments d'actif afin que ce calcul ne soit pas influencée
par la politique d'investissement de l'entreprise.
Soit le calcul suivant :
Capacité d'Autofinancement =
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Résultat de l'exercice
+ Dotations aux amortissements et provisions
+ valeur comptable des éléments actifs cédés
- reprises sur amortissements et provisions
- produits de cessions des éléments actif cédés
- quote part des subventions d'investissement virée au compte de résultat
3. QUELQUES RATIOS SIGNIFICATIFS
Outre l'intérêt même du montant de la Capacité d'Autofinancement ainsi
déterminé, il peut être intéressant de calculer un certain nombre de ratios qui
mettent en relation le total des ressources internes dégagées par l'entreprise avec
le total de ces besoins de financement.
La part de la Valeur Ajoutée consacrée à l'Autofinancement :
Ce ratio permet de voir quelle est la part de la Valeur Ajoutée que l'entreprise
va consacrer à la satisfaction de ses besoins de financement. Il se calcule de la
manière suivante :
Ratio de répartition de la VA = (Autofinancement * 100) / Valeur Ajoutée
Ce ratio, déterminé à partir de l'Autofinancement permet de tenir compte de la
politique de dividende menée par l'entreprise. Voila pourquoi on le préfère à
celui prenant en compte non pas l'Autofinancement mais la Capacité
d'Autofinancement.
La capacité d'endettement :
Ce ratio montre dans quelle mesure la Capacité d'Autofinancement de
l'entreprise est suffisante pour couvrir le montant des remboursements des
dettes financières.
Il se mesure de la manière suivante :
capacité d'endettement = dettes financières / CAF
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Plus le montant de ce ratio est élevé et moins l'entreprise dispose d'une marge
de manoeuvre lui permettant de faire face à ses remboursements d'emprunts.
Le calcul prudentiel des banques suppose que ce ratio doit être de préférence
inférieur à 3. S'il est égal à 2 par exemple, cela signifie que l'endettement de
l'entreprise représente l'équivalent de deux années de CAF.
La CAF est un indicateur très important qui permet de mieux juger de
l'équilibre financier d'une entreprise. Plus cette CAF est importante, et plus
l'entreprise est en mesure de faire face à ses besoins de financement. Il est
judicieux de déterminer, à partir du calcul du montant de cette CAF, un certain
nombre de ratios qui permettront de ce faire une idée plus précise de la capacité
d'une entreprise de faire face, grâce aux ressources dégagées lors de ses opérations
de gestion, à ses divers besoins de financement.
Si la CAF ne suffit pas à couvrir l'ensemble des besoins de financement de
l'entreprise, alors celle-ci devra faire appel à d'autres modalités de financement.
Avantages et inconvénients des différentes méthodes de financement
Quelques ratios d’aide à la prise de décision
INTRODUCTION
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L'entreprise a à sa disposition un certain nombre de moyens lui permettant de
faire face à ses besoins de financement à long terme. Le choix de l'un de ces modes
de financement dépend de l'analyse des avantages et inconvénients relatifs à
chacune des méthodes de financement proposées.
Pour prendre sa décision, l'entreprise peut s'appuyer sur un certain nombre de
ratios qui l'aident à définir la stratégie de financement la plus à même de garantir
son équilibre financier.
1/ AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES DIFFERENTES
METHODES DE FINANCEMENT
On peut représenter les avantages et inconvénients des différents instruments de
financement à la disposition d'une entreprise à l'aide du tableau suivant :
Choix du
financement
Financement
interne :
Autofinancement.
Avantages
ne crée pas d'obligation par
rapport à un créancier ce
qui n'est pas le cas lorsque
l'entreprise a recours à un
emprunt.
ne se traduit pas par
l'apparition de charges
financières puisqu'il s'agit de
ressources produites par
l'entreprise elle-même.
la capacité d'endettement
de l'entreprise n'est pas
diminuée.
Financement
Externe :
Augmentation de
capital.
ne se traduit pas par une
hausse de l'endettement de
l'entreprise puisque les
fonds sont amenés par les
actionnaires.
la capacité d'endettement
de l'entreprise n'est pas
Inconvénients
la priorité donnée à
l'autofinancement peut se
traduire par une politique
de distribution de dividende
peu importante ce qui
risque de déplaire aux
actionnaires et de ne pas
favoriser la hausse du titre
de l'action si celle-ci est
cotée en bourse.
les actionnaires attendent
un retour sur investissement
important des fonds placés
dans l'entreprise, y compris
lorsque ce financement est
issu de l'entreprise ellemême.
l'augmentation de capital, si
elle n'est pas suivie par les
actionnaires initiaux, peut
se traduire par l'entrée au
capital de nouveaux
actionnaires pas forcément
favorables à l'équipe de
direction et peut me^me
dans le pire des cas se
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compromise. Celle-ci garde
donc une marge de
manoeuvre pour financer
ces futurs besoins de
financement.
la rémunération des actions
crées dépend de la politique
de dividende. L'entreprise
peut donc faire varier sa
politique de versement de
dividende en fonction de
l'évolution de sa situation
financière.
Financement
externe :
Recours à
l'emprunt.
le coût relatif à ce type de
financement est connu à
l'avance et ne varie pas dans
le temps ce qui n'est pas le
cas lorsque l'entreprise
procède à une augmentation
de capital.
le recours à l'emprunt
n'entraîne aucune
modification de la
répartition du capital de
l'entreprise entre les
actionnaires. Cette option
intéresse donc
particulièrement les
entreprises familiales qui ne
souhaitent pas voir arriver
de nouveaux actionnaires.
traduire par une perte de
contrôle de l'entreprise au
profit d'un nouvel
actionnaire.
le retour sur investissement
attendu par les actionnaires
peut être supérieur au taux
d'intérêt d'un emprunt. La
politique de versement de
dividende par l'entreprise
peut donc se traduire par un
coût plus élevé que celui
relatif au recours à
l'emprunt.
la hausse de l'endettement
peut créer un déséquilibre
dans la structure financière
de l'entreprise ce qui peut
nuire à sa solvabilité future.
le recours à l'emprunt se
traduit par une hausse des
frais financier ce qui a pour
conséquence de réduire le
résultat futur de l'entreprise
d'un montant égal au coût
de remboursement de
l'emprunt et ce pour une
durée égale à l'échéance de
l'emprunt.
Chaque modalité de financement a donc des avantages et des inconvénients.
La stratégie suivie par l'entreprise sera donc fonction d'une comparaison entre ces
différentes possibilité en tenant compte parfois d'intérêts particuliers (refus
d'ouvrir le capital pour une entreprise familiale, incapacité à accéder aux marchés
financiers pour les PME...).
L'utilisation d'un certain nombre de ratios peut constituer une aide importante
à la prise de décision.
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2/ QUELQUES RATIOS D'AIDE A LA PRISE DE DECISION
Dans sa stratégie de financement, une entreprise peut appuyer sa prise de
décision sur la détermination d'un certain nombre de ratios significatifs qui lui
permettront entre autre d'évaluer l'impact de son choix de financement sur son
équilibre financier.
La capacité d'endettement :
Ce taux mesure le rapport entre le niveau d'endettement de l'entreprise et le
montant de sa CAF qui détermine sa capacité à dégager des ressources en
interne pour faire face à ses échéances.
Il se détermine de la manière suivante :
capacité d'endettement = dettes financières / CAF
Le ratio de structure financière :
Ce ratio permet de faire le rapport entre le montant des dettes financières et
celui des capitaux propres. Il est un indicateur de l'importance relative de
l'endettement d'une entreprise générateur de charges financières.
Il se détermine de la manière suivante :
structure financière = dettes financières / capitaux propres.
Le ratio d'autonomie financière :
Il permet de vérifier que le montant des dettes de l'entreprise ne soit pas trop
important par rapport au montant des capitaux propres. Si le ratio est supérieur
à 1, alors l'entreprise n'a plus de marge de manœuvre en terme de recours à un
financement externe.
Il se détermine de la manière suivante :
Autonomie financière = dettes totales / capitaux propres
Ca ratio permet de tenir compte de l'ensemble des dettes contractées par
l'entreprise quelque soit leurs échéances.
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Dans tous les cas, le choix d'un ratio est fonction de ce que l'entreprise
cherche à déterminer. Si elle veut évaluer son équilibre financier, elle utilisera
plutôt le ratio d'Autonomie financière, alors que si elle veut mesurer ses
possibilités de recours à l'emprunt, elle cherchera à évaluer sa capacité
d'endettement.
La conversion d’éléments de l’actif circulant
Les autres modes de financement des besoins d’exploitation
INTRODUCTION
De la même manière qu'une entreprise doit trouver le moyen de satisfaire ses
besoins de financement à long terme en relation avec sa politique d'investissement,
il lui faut répondre à ses besoins de financement à moyen et court terme.
Pour ce faire, elle dispose d'un certain nombre d'outils lui permettant, soit de
réduire son besoin en fonds de roulement, soit d'obtenir des crédits à court terme.
1/ LA CONVERSION D'ELEMENTS DE L'ACTIF
CIRCULANT
Dans cette optique, l'entreprise va mettre en place une stratégie lui
permettant de réduire ses besoins en fonds de roulement d'exploitation tout en
augmentant sa Trésorerie de l'actif.
L'escompte :
La technique de l'escompte permet à une entreprise d'obtenir des liquidités
rapidement en pratiquant une stratégie active de gestion de ses créances
clients.
L'escompte est une technique par laquelle une entreprise, bénéficiaire d'un
effet de commerce, le négocie, avant son échéance, auprès d'un établissement
de crédit afin d'obtenir des liquidités dont le montant correspond à celui de la
créance moins les agios perçus par la banque au titre du service rendu.
Cette méthode de financement présente un double intérêt : d'une part, réduire
le stock de créances clients à l'actif du bilan (et donc réduire le Besoin en Fonds
de roulement de l'entreprise), et d'autre part, permettre à l'entreprise
d'augmenter sa Trésorerie de l'actif en lui procurant des liquidités
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immédiatement disponibles, et ce, pour un coût relativement faible.
Dans la même logique, une entreprise va pouvoir procéder à une mobilisation de
ses créances commerciales en émettant un billet à ordre regroupant un
ensemble de créances ayant des échéances proches. Ce billet à ordre est par la
suite remis à l'escompte auprès d'une banque qui va lui avancer les fonds
correspondant moins sa rémunération pour le service rendu (les agios).
Dans le même état d'esprit, l'entreprise peut développer une politique
d'affacturage.
La stratégie d'affacturage :
L'affacturage est une technique de financement par laquelle une entreprise cède
la propriété de ses créances clients à une autre entreprise (le "factor") en
échange de liquidités immédiates. Le factor devient alors le propriétaire des
créances cédées et assure le recouvrement de celles-ci. En échange de ce
service, le facteur se rémunère en prélevant sur le montant des créances une
commission et des intérêts.
L'entreprise qui utilise ce mode financement se libère par la même de la gestion
des comptes clients relatifs au créances cédées et n'a plus à se prémunir du
risque d'impayés puisqu'elle n'est plus propriétaire de la créance.
Mais, d'une part cette méthode coûte plus chère que le recours à l'escompte, et
d'autre part, l'entreprise perd le lien qui la lie à ses clients en déléguant la
gestion de ses crédits clients à un tiers.
Dans tous les cas, ces techniques (voir aussi glossaire : bordereau Dailly) se
traduisent par une conversion des créances clients via l'émission d'un effet de
commerce qui permet d'une part de modifier la structure du bilan de l'entreprise
(ce qui entraîne une diminution du besoin en fonds de roulement) et d'autre part
de fournir à l'entreprise des liquidités mobilisables immédiatement pour faire face
à des dépenses courantes.
D'autres modes de financement du cycle d'exploitation sont à la disposition des
entreprises.
2 / LES AUTRES MODES DE FINANCEMENT DES
BESOINS D'EXPLOITATION
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Le recours aux crédits fournisseurs :
Au même titre qu'une entreprise accorde des délais de paiement à ses clients, il
est possible qu'elle négocie avec ses fournisseurs afin d'obtenir des crédits
fournisseurs qui seront comptabilisés au passif du bilan. A ce titre, le décalage
dans le temps du paiement des dettes fournisseurs contribue à diminuer le
besoin en fonds de roulement de l'entreprise.
On peut de fait assimiler les crédits fournisseurs à des crédits inter entreprises
accordés par le fournisseur à l'entreprise bénéficiant d'un délai de paiement.
Une gestion optimale du bilan de l'entreprise consiste alors à compenser les
besoins en fonds de roulement correspondants au créances clients par des
crédits fournisseurs d'un montant équivalent. Cette stratégie repose alors sur le
pouvoir de négociation de l'entreprise vis à vis de ses clients et vis à vis de ces
fournisseurs. C'est le cas de la grande distribution par exemple qui dégage des
excédents de ressources d'exploitation du fait qu'elle impose des délais de
paiements important à ses fournisseurs alors que ces clients payent en général
comptant.
Dans le même ordre d'idée, les entreprises peuvent bénéficier de crédits de
campagne ou de crédits de stockage afin de financer la production et le
stockage de leur production dans des cas ou il y a un décalage temporel
important entre la phase de production et la phase de commercialisation d'un
bien (entreprises saisonnières par exemple), et ce, à un coût inférieur à celui
d'un découvert bancaire.
Le financement de la Trésorerie :
Enfin, une entreprise peut menée une politique active de gestion de sa
Trésorerie pour faire face à ses dépenses quotidiennes, indépendamment des
encaissements provenant de la vente des biens ou services produits.
Pour ce faire, l'entreprise peut se faire accorder des crédits de Trésorerie par sa
banque, qui se présentent soit sous la forme de découverts bancaires autorisés,
soit sous la forme de facilités de caisse. Dans les deux cas, l'entreprise bénéficie
crédit à court terme de quelques jours (facilité de caisse) à quelque semaine
(découvert) dont le montant ainsi que le coût sont négociés à l'avance avec
l'organisme préteur.
Ce type de financement à court terme permet de faire face à des décalages
généralement prévisibles entre les encaissements et les décaissements à une
période donnée mais son coût est relativement plus important que dans le cadre
d'un financement par recours à l'emprunt classique.
Toujours dans le but d'accroître sa trésorerie active, une grande
entreprise pourra émettre des billets de trésorerie qui sont des titres
négociables échéance variable (de 10 jours à 7 ans) qui seront acquis
par des financeurs en échange d'une rémunération versée à
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l'échéance. Ce procédé permet à une entreprise d'obtenir des fonds
sans avoir à passer par le biais de sa banque traditionnelle, et n'a été
possible que grâce à l'essor des marchés financiers et à une titrisation
croissante des modalités de financement mises en place par les
entreprises.
Les modalités de financement des besoins en fond de roulement d'exploitation
s'appuient de plus en plus sur un phénomène de titrisation illustrant la diversité des
mesures par les entreprises pour mener une politique active de gestion de leur
comptes clients et fournisseurs et de leur trésorerie. La dérégulation financière et
l'essor des marchés de capitaux offrent de ce point de vue de nouvelles possibilités
de financement direct pour les entreprises qui, à cotés des méthodes classiques de
financement (découverts bancaires...) interviennent de plus en plus directement
sur le marché financier sans faire appel à un intermédiaire.
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