1 Programme RuralStruc Les implications structurelles de la libéralisation sur l’agriculture et le développement rural au … Première phase : synthèse nationale Contenu attendu du rapport de phase 1 Cette trame de sommaire du rapport de phase 1 (voir la trame résumée en dernière page) détaille la structure qui a été discutée lors de l’atelier de M’bour (cf. le compte-rendu). Elle précise, complète et développe certains aspects qui n’ont pu être abordés faute de temps ; et elle renvoie à quelques notes spécifiques (signalées en gris) qui viennent ou viendront en appui pour étayer le propos ou préciser certains concepts. Cette trame est détaillée : elle vise à servir de guide d’accompagnement à l’exercice, sans prétendre à l’exhaustivité. Elle doit être respectée afin que les comparaisons soient possibles. Le but de la première phase est de passer des éléments de contexte à la question centrale du changement structurel et ses conséquences, qui est articulée autour des trois hypothèses de : intégration-segmentation, impasses de transition et recomposition des économies rurales. Les résultats obtenus seront affinés lors des études de cas de la seconde phase. Les intitulés des parties et sections sont bien sûr indicatifs. La liste des données à rechercher fournit une orientation pour le travail de collecte. Ce sont bien sûr d’abord la trame, l’esprit de l’exercice et l’enchaînement de l’exposé qui sont importants. Pour chaque thème traité, l’objectif est de disposer des grandes évolutions et des tendances et de repérer les ruptures majeures, puis de repositionner des faits concrets. Les indicateurs servent à fonder le raisonnement et la démonstration : il est important d’en disposer du plus grand nombre. Toutefois, plus que le nombre d’indicateurs mobilisés, il convient d’identifier ceux qui sont indispensables et qui font sens, à la fois par rapport au thème central du programme, et par rapport aux particularités nationales [voir note sur les indicateurs]. Les équipes devront se concentrer sur le recueil des donnés nationales pour lesquelles elles ont un « avantage comparatif » ; il serait contre-productif par exemple de reconstruire des séries à partir d’indicateurs de la Banque mondiale. Dans cette optique, une petite base de données statistiques pour chaque pays sera produite parallèlement par l’équipe de la Banque mondiale à partir des sources d’information internationales existantes (Banque mondiale, OCDE, FAO, PNUD). Enfin, les séries d’indicateurs doivent être les plus longues possibles, en citant précisément les sources : des années 1950 à aujourd’hui est la période de référence. Du fait des problèmes de données évidents pour la période la plus ancienne, des « chiffres et années repères » pourront être fournis. 2 1. Place et rôles de l’agriculture dans la configuration nationale : les grandes tendances Cette partie est importante car elle permet de dresser le décor et un état des lieux permettant d’apprécier la trajectoire économique, sociale et politique du pays et de préciser le rôle joué par l’agriculture – au sens large – dans cette trajectoire. 11. Repères historiques : chronologie des évènements politiques (Régimes, alliances, traités, ruptures) L’idée de cette section est de mettre en perspective « la politique », les politiques publiques (économiques, agricoles, de développement rural) et l’évolution des grands « agrégats » 12. Rappels sur les grands agrégats et évolution [voir note questions démo-économiques] 121. Caractéristiques démographiques Dans la mesure où « l’entrée » de RuralStruc est démo-économique, la mise à plat des situations et tendances démographiques est essentielle. C’est par leur bonne connaissance qu’il sera possible de raisonner sur les blocages liés aux évolutions du secteur agricole – rythme et effectifs de sortie du secteur – et à la faiblesse des alternatives – autres secteurs d’emploi, migrations. Les données internationales étant parfois fantaisistes, il conviendra de bien apprécier la population rurale et agricole et de faire une première analyse des migrations. - effectifs et croissance annuelle urbain, rural et agricole et croissance annuelle (en étant attentif à la définition statistique du « rural ») exode rural et concentration urbaine (structure urbaine : taille et nombre de villes) transition démographique (taux de natalité et mortalité) pyramide des âges (cohorte annuelle arrivant sur le marché du travail) migrations (régionales et intercontinentales) : émigration – immigration (ordres de grandeur). Voir également la 4ième partie. 3 122. Place de l’agriculture dans l’économie nationale Cette section vise à « pondérer » le rôle du secteur agricole dans l’économie, ce qui implique de considérer son poids relatif sous divers angles : création de richesse, création d’emplois, contribution aux échanges et à la base fiscale de l’État. L’agriculture est bien sûr entendue au sens large : agriculture, élevage, pêche, foresterie. - PIB o évolution en volume et valeur et taux de croissance (tendance en volume en monnaie locale et séries en PPA, parité de pouvoir d’achat) o structure générale du PIB et degré de diversification par secteur o PIB agricole o - structure de l’emploi o actifs totaux / ruraux / agricoles o actifs industrie et services o croissance annuelle par secteur en taux et en effectifs (emplois créés), capacité d’absorption o activités « informelles » (rurales et urbaines) o chômage (rural et urbain) o - structure des revenus des ménages et incidence de la pauvreté o revenu moyen et classes de revenus o population pauvre : totale, rurale et urbaine o répartition moyenne des sources de revenus : autoconsommation, salaires, bénéfice de l’entreprise ou marge commerciale, transferts publics et privés o répartition des sources de revenus par classe de revenus o - structure du commerce extérieur – insertion internationale o balance commerciale globale et extraversion o structure générale import / export et degré de diversification o imports alimentaires / exports agricoles et agro-alimentaires (quantités et valeur) o termes de l’échange o parts de marchés agricoles et AA (mondial - régional) des principales exportations nationales o principaux partenaires commerciaux o accords commerciaux et régimes préférentiels (taux de protection) o évolution du taux de change – dévaluations o 4 - fiscalité et dette o structure fiscale et place des taxes douanières dans les recettes de l’Etat o dette globale, par tête o service de la dette o 123. Espace et ressources naturelles Cette section est essentielle pour apprécier à la fois la dotation en facteurs disponibles, l’évolution du stock de facteurs et le rapport des hommes et des activités à l’espace et au territoire (cf. la discussion sur les « pleins » et les « vides », les fronts pionniers, les réserves foncières). - superficie totale et surface agricole utile (SAU) utilisations du sol (terres cultivées, pâturages, forêt, terres incultes) qualité des sols (fertilité, érosion) ressources forestières et déforestation ressources en eau et irrigation densités démographiques et répartition sur le territoire 13. Les grandes caractéristiques du secteur agricole : un premier aperçu Cette section constitue une « entrée en matière ». Il s’agit de fournir une information de base – une photographie - permettant de donner un contenu au poids relatif du secteur abordé précédemment et de permettre une meilleure appréhension de l’objet concret des politiques agricoles et rurales abordées dans la section suivante (14). L’analyse dynamique du secteur agricole et son évolution structurelle seront abordés de façon plus détaillée en troisième partie. 131. Les structures agraires - structure foncière nombre et taille des exploitations (superficie, main-d’œuvre familiale et salariée) et différenciation régionale niveau technique : mécanisation, intrants place de l’irrigation principaux systèmes de culture, degrés de spécialisation ou diversification évolution des rendements des principales productions autoconsommation et commercialisation 5 132. La production agricole et agro-alimentaire - productions et répartition régionale (par grands produits) bilan alimentaire les filières structurantes par leur poids économique (valeur ajoutée, nombre d’agents concernés) et leur emprise territoriale la transformation agro-industrielle et agro-alimentaire concurrence des produits locaux par les importations (par exemple : huiles riz, viandes) perspectives de développement (potentialités / contraintes, par exemple : surcoûts, manque d’infrastructures de transport, de transformation, marchés incomplets – voir deuxième partie) - 14. Les politiques publiques L’objectif de cette section est de proposer une relecture de l’histoire longue des politiques publiques en s’intéressant à leurs filiations (genèse, origine des référentiels) afin de mieux pouvoir mettre en perspective l’arrimage des politiques agricoles et de développement rural. La chronologie est importante : quels ont été les « moments » majeurs de changement des politiques ? En conséquence, il convient de disposer de dates précises (par exemple : le 1er plan d’ajustement structurel et la date des différents programmes « d’austérité » ; la chronique des privatisations et du démembrement des sociétés d’Etat ; l’entrée en vigueur de traités de libre-échange ; les réformes douanières ; etc.). 141. Caractéristiques générales et périodisation des politiques publiques - - les grandes périodes (qui souvent se chevauchent) avec leurs objectifs – par exemple : import-substitution ; sécurité alimentaire ; ajustement structurel (réduction des services publics) ; libéralisation (privatisation, diminution des protections) ; promotion des exportations ; lutte contre la pauvreté les modalités de mise en œuvre : plans, projets, sociétés publiques, DSRP, réformes (administrative, fiscale, douanière, etc.) 142. Les politiques agricoles et de développement rural Les politiques agricoles (avec un objectif de production) et les politiques de développement rural (avec un objectif territorial, régional) ont souvent et logiquement été articulées (l’agriculture est d’abord en zone rurale). Dans les décennies 50 et 60, les politiques agricoles étaient généralement sectorielles avec des approches par filières (prenant en charge approvisionnement en intrants et commercialisation) et des objectifs productivistes. Ces politiques de promotion des filières étaient souvent des facteurs d’entraînement pour le développement rural (redistribution de revenus, infrastructures), surtout lorsque les sociétés de 6 développement sectoriel avaient un mandat d’appui au monde rural (infrastructures sociales) Dans les années 70, la promotion du développement rural intégré s’est souvent traduite par la mise en œuvre de projets régionaux, à caractère transversal, prenant en compte les différentes dimensions (productive, sociale, environnementale) A compter des années 80, les politiques d’ajustement structurel et d’assainissement financier (désengagement de l’Etat des services agricoles), puis de libéralisation (retrait de la production, de la commercialisation, des approvisionnements, privatisations, ouverture commerciale) ont entraîné un éclatement progressif des politiques publiques : fin des politiques agricoles proprement dites (passage au libre jeu du marché et au secteur privé) et émergence de politiques ciblées pour : les populations pauvres, les femmes, l’environnement, les zones marginales, les infrastructures sociales (sanitaires et scolaires), les infrastructures de communication… - caractéristiques générales et périodisation o les grandes périodes avec leur genèse et leurs objectifs o les modalités de mise en œuvre (prix, aides, subventions, taxes) o la place spécifique accordée à l’agriculture dans les documents de programmation et sa justification o la place spécifique accordée au rural o le rôle de l’aide publique au développement et son niveau absolu et relatif o - la dotation en biens publics Malgré le caractère relativement imprécis de la définition des biens publics, l’appartenance de la recherche agricole et des infrastructures à cette catégorie n’est généralement pas contestée. o la recherche : quelle évolution des systèmes nationaux de recherche (configuration, effectifs, budgets, résultats et diffusion) o les infrastructures de transport en milieu rural (pistes, routes) et agricoles (irrigation) : évolution des budgets (investissement et fonctionnement), réalisations physiques - le financement du développement agricole et rural o les financements publics et leur évolution o évolution des politiques des bailleurs de fonds (projets et programmes) o l’agriculture et le rural dans les financements de l’APD (valeur absolue et relative) o l’investissement direct étranger dans l’agriculture et l’agro-alimentaire o les rapatriements de revenus de l’émigration et la part estimée allant au milieu rural et au secteur agricole o 7 2. La structure des marchés agricoles et agro-alimentaires et leur évolution Cette deuxième partie a pour objectif de dresser la « cartographie » des différents marchés - marchés des facteurs et marchés des produits – et de mettre en évidence l’évolution de leur configuration structurelle : quel est le nombre d’agents intervenant aux différents stades des filières de production agricole et alimentaire ou sur les différents marchés d’approvisionnement en facteurs (intrants, crédit, conseil, etc.). Elle est particulièrement importante car elle met l’emphase sur les recompositions des pouvoirs de marché en analysant, selon les secteurs d’activités, quel est le degré d’atomisation ou de concentration. 21. Les marchés des produits Les caractéristiques des filières de production agricole et alimentaire dépendent de plusieurs facteurs : (i) les produits eux-mêmes (leurs caractéristiques intrinsèques : par exemple la périssabilité) ; (ii) leur processus de production (longueur du cycle, existence d’économies d’échelle) et (iii) les particularités des marchés (par exemple la saisonnalité, le nombre de vendeurs et d’acheteurs). Ces caractéristiques déterminent (i) la « longueur » de la filière - le nombre d’étapes techniques de cession du produit entre différents types d’agents économiques, selon le degré de transformation (produit brut, première, deuxième, voire troisième transformation) ou selon le type de marché final (notamment exportation ou distribution locale) ; (ii) les catégories d’agents concernés (producteur, collecteur, transporteur, usinier, exportateur, etc.) ; (iii) les types de relation entre agents (de la confiance au contrat plus ou moins détaillé) [voir note sur l’analyse sectorielle]. Il ne s’agit pas, bien sûr, de cartographier toutes les filières de production mais plutôt de représenter les filières principales, celles qui « pèsent » et en conséquence façonnent le milieu agricole, souvent le monde rural, voire l’économie nationale. Parallèlement, il s’agit aussi de représenter des formes d’organisation nouvelles ou émergentes (par exemple les filières intégrées avec contractualisation comme dans le secteur horticole) qui permettent de repérer les tendances d’évolution possibles. Pour chaque filière, on s’attachera à mettre en évidence le processus de changement et ses étapes datées, l’émergence de nouvelles catégories d’agents et leur nature (acteurs locaux ou étrangers). 211. Organisation générale des marchés et types de filières Un premier niveau d’analyse concerne une représentation synthétique des principales filières permettant d’établir une typologie générale basée sur quelques critères simples : 8 - le mode de formation des prix : o libre, par l’offre et la demande o régulé (réglementé, administré) par l’Etat ou une instance de concertation professionnelle - la longueur de la filière o courte (avec par exemple production – conditionnement – exportation, voir le cas des fruits et légumes) o longue (avec plusieurs étapes supplémentaires de collecte, transformation, distribution) - la destination des productions o marché local o marché national o exportation (sous-région et marchés lointains) Exemple de grille de synthèse : Courte Type de filière local export Longue local export Régulée Libre 212. Présentation des filières significatives Pour les filières significatives (en termes de poids effectif actuel ou en termes d’évolution) : quelle est la situation actuelle et quelles ont été les évolutions marquantes ? - description technique de la filière o nombre de stades (ou segments) de la filière correspondant aux différentes étapes techniques de commercialisation et transformation du produit o à chaque stade, nombre de vendeurs et d’acheteurs et/ou d’agents intervenant dans la gestion et le contrôle du produit o détermination et niveau des prix à chaque stade o - degré d’intégration o existence de contrats entre agents économiques (exemple entre producteurs et commerçants ou transformateurs ou distributeurs) : quels types de contrats 9 o quel niveau d’intégration : combien de stades de la filière sont intégrés (par l’aval et la distribution, ou par l’amont, la collecte ou la première transformation) o - degré de concentration o situations d’oligopole ou d’oligopsone aux différents stades (production, commercialisation, transformation, distribution) o cas spécifique de la distribution alimentaire : place de la grande distribution ? o structure de contrôle de ces oligopoles / oligopsones (actionnaires majoritaires, part national - étranger) : il s’agit ici de désigner nominativement les firmes avec leurs actionnaires o 22. Le marché des facteurs La dotation initiale et/ou l’accès aux facteurs de production – terre, capital, travail – sont essentiels pour le développement agricole (le capital étant ici entendu au sens large de capital financier ou de crédit et de moyens techniques de production : intrants, conseil, etc.). Hormis les dotations « naturelles » en terre et travail, l’insuffisance en capital et moyens techniques, faute d’opérateurs économiques (marchés incomplets) a souvent justifié une intervention de l’Etat, directe ou indirecte (sociétés parapubliques) ou la prise en charge de l’approvisionnement de certains facteurs par le secteur privé (intégration dans un cadre contractuel). Les processus de désengagement de l’Etat et de privatisation ont parfois débouché sur des ruptures d’approvisionnement généralisées ou localisées. 221. Le marché des intrants Pour les différents types d’intrants (semences, engrais, insecticides, pesticides, outillage et mécanisation) : - - structure de l’offre : production locale ou importée, nombre d’opérateurs, concentration de l’offre par types d’intrants (avec noms et origine, nationale ou étrangère, des principaux fournisseurs) et répartition régionale de l’offre en intrants (existe-t-il des zones partiellement ou pas couvertes) niveau et évolution des prix quantités distribuées 10 222. Le marché du crédit - - structure de l’offre : types d’offre (crédit bancaire, mutuel, structures ad hoc), nombre d’opérateurs, concentration (noms et origine), répartition régionale (réseaux de crédit) niveau des prix (taux d’intérêt) quantités distribuées 223. Le marché du conseil agricole Le conseil au sens large (information, formation, conseil technique et financier) a longtemps fait l’objet de systèmes de diffusion ad hoc (souvent appelés de vulgarisation ou « d’encadrement ») pris en charge par l’Etat, les opérateurs économiques des filières, ou des ONG. Ces systèmes étaient / sont soit organisés par filières, soit nationalement ou régionalement. Le désengagement de l’Etat (faute de moyens budgétaires) et l’absence éventuelle de relais par des opérateurs privés (faute de moyens des agriculteurs) a pu / peut conduire à des ruptures d’approvisionnement. - systèmes de conseil existants et principales caractéristiques densité : nombre de conseillers, répartition géographique budgets 224. Le marché du travail - importance du salariat agricole : au sein des exploitations familiales, des entreprises agro-industrielles existence d’un marché du travail agricole / agro-industriel : formel / informel, unifié (national) / localisé, saisonnier / permanent prix du travail : prix réglementé (salaire minimum), prix effectif, variation régionale, variation par filière, variation par type de travail effectué (sarclage, récolte, etc.) 225. Le marché foncier Du fait de statuts juridiques des terres très contrastés, de l’absence fréquente de titres fonciers (Afrique sub-saharienne), de la fréquence des occupations illégales, les marchés fonciers sont souvent localisés (zones de pression foncière). - existence d’un marché de la terre : évolution, prix, valeurs régionales existence d’un marché de la location et type de contrats agraires 11 23. L’évolution des prix relatifs Le changement des prix relatifs résulte de l’évolution des prix des outputs et des inputs, en fonction des caractéristiques de leurs marchés. La variabilité des conditions de commercialisation et d’approvisionnement selon les régions se traduit généralement par des rapports de prix significativement différents. L’intégration, en diminuant les coûts de transaction, peut améliorer le niveau des prix relatifs. - - évolution et variabilité des prix des principaux produits agricoles : prix internationaux, nationaux, régionaux ; instabilité des prix des matières premières agricoles ; ratios de prix entre les principales productions (exemple coton / riz) évolution des prix des principaux intrants évolution des principaux ratios produits / intrants (exemple riz / engrais ou nombre de kg de a pour acheter un sac de b) 3. Les processus de segmentation des structures de production : tendances observées et conséquences Une des hypothèses centrales de l’étude concerne le développement plus ou moins rapide, selon les contextes (c’est l’objet de la démarche comparative), des processus de segmentation des structures de production de l’offre agricole et alimentaire. La notion de segmentation est souvent employée pour désigner la différenciation de l’offre et de la demande en produits, notamment en termes de qualités (gammes de produits, labels, etc.) [voir note sur la segmentation]. Même si les deux perspectives sont évidemment liées (de par l’impact de la recherche de qualités particulières sur les modalités de la production elle-même), l’approche ici est de s’intéresser aux structures de production de l’offre agricole et alimentaire, aux producteurs concernés - agriculteurs / éleveurs – et à leurs caractéristiques. Par segmentation on entend ici la différenciation accélérée entre les types d’exploitation agricoles et plus particulièrement les phénomènes concomitants de concentration et marginalisation, voire d’exclusion, débouchant sur l’émergence d’agricultures à plusieurs vitesses (agriculture « d’entreprise », agriculture familiale marchande, agriculture d’autosubsistance, etc.). Ce choix se justifie par la perspective démo-économique privilégiée par le programme qui vise à repérer le rythme de la transition agricole et la rapidité des évolutions en termes d’activités et d’emploi. En quoi les politiques de libéralisation d’une part (changements dans les régimes de prix, de protection, de subvention, dans les systèmes de conseil, dans l’organisation de la commercialisation), et les processus plus globaux de restructuration des marchés et filières d’autre part (cf. la deuxième partie) influent sur l’évolution des structures agricoles et agraires ? 12 31. Les indicateurs de changement Il s’agit de proposer une vision dynamique du changement dans les structures agricoles qui ont été introduites au paragraphe 13. L’information de base est normalement fournie par les recensements agricoles. Toutefois, la dégradation des appareils statistiques, l’ancienneté ou le manque de régularité des recensements peut rendre la tâche difficile. Dans ce cas, il convient de construire une représentation de l’évolution à partir de sources plus partielles et hétérogènes (enquêtes sectorielles, régionalisées, documents de projets). - évolution du nombre d’exploitations agricoles évolution de la distribution par taille des exploitations évolution du niveau technique (mécanisation, recours aux intrants, irrigation) (cf. paragraphe 221) développement du salariat agricole : dans les exploitations familiales, dans le secteur agro-industriel (cf. paragraphe 224) développement d’un marché foncier (cf. paragraphe 225) 32. Le processus de différenciation 321. Les facteurs explicatifs - l’évolution du milieu naturel o évènements climatiques particuliers et/ou changement de régime climatique (évolution pluviométrie, durée saison sèche) o pression sur les ressources naturelles et dégradation des réserves (fertilité, eau, forêt, etc.) o - le changement de l’environnement économique et institutionnel o prix d’achat et prix relatifs o réseaux d’approvisionnement et de commercialisation o diffusion de l’innovation technique et systèmes de conseil o gouvernance (règles, contrats, confiance) o - le changement technique Celui-ci est fonction des deux catégories de facteurs précédentes et de la dotation en facteurs des exploitations agricoles (terre, travail, capital) o évolution des rendements par type de culture o évolution de la productivité par actif (par produit ou en valeur – par exemple valeur ajoutée ou marge brute) o 13 322. Les conséquences structurelles - les performances économiques des activités agricoles En fonction des facteurs exposés en 321 o les marges par hectare, par actif, par tête (en fonction de la taille du ménage) o - les performances économiques des ménages agricoles o place de l’agriculture au sens large dans les revenus des ménages et degré de dépendance (en précisant la dépendance vis-à-vis de certaines productions) o autres types de revenus : activités non agricoles, salaires, transferts publics (aides) et privés (envois des migrants) o - les typologies existantes o catégories et strates d’exploitation au niveau global o différenciation et spécificités régionales o 4. Risques et blocages identifiables, possibilités d’adaptation et recompositions en cours Cette dernière partie constitue l’aboutissement du processus d’analyse – elle est donc logiquement plus « -ouverte » - et vise à faire une synthèse des tendances observées, en particulier des risques et périls éventuels liés à une segmentation renforcée des structures de production agricole. Quelles sont les options de sortie pour les populations rurales les plus vulnérables du fait du changement rapide de l’environnement naturel, économique et institutionnel ? Ces options sont-elles réelles, notamment en termes d’emplois ? Quelles sont les réponses apportées par les ruraux à ces changements et comment modifient-elles les caractéristiques des économies rurales, avec quelles conséquences pour la conception des politiques publiques ? 41. Groupes sociaux et lieux vulnérables 411. Evolution de la pauvreté rurale - tendances, effectifs concernés caractéristiques des ménages ruraux pauvres 14 - différenciation régionale 412. Caractéristiques des exploitations agricoles vulnérables - - critères économiques conditions d’accès aux ressources naturelles types de vulnérabilité o vulnérabilité des revenus (vulnérabilité conjoncturelle) o vulnérabilité du patrimoine (vulnérabilité structurelle) différenciation régionale 42. Les options de sortie existantes L’objectif est de mettre en perspective les effectifs de population agricole marginalisés avec les alternatives effectives existantes. 421. Le développement des activités rurales non agricoles Toutes les économies rurales connaissent historiquement des activités non agricoles dans le secteur des services, de l’artisanat et du commerce. Les leçons tirées de l’expérience des cinquante dernières années, essentiellement en Asie, largement développées dans la littérature, montrent nettement que la croissance agricole elle-même reste l’un des premiers facteurs d’entraînement du non-agricole. Les effets de liaison avec d’autres activités sont ensuite directement conditionnés par l’importance de la dotation en biens publics : infrastructures (de transport, de télécommunications, électricité, etc.), éducation, santé. En conséquence, les densités démographiques jouent un rôle déterminant : elles justifient et rentabilisent les investissements publics ; elles permettent le développement d’activités en réseaux (clusters) qui jouent un rôle d’entraînement. - importance des activités rurales non agricoles possibilités de développement et zones favorables identifiables en fonction des biens publics et des densités rurales 422. L’exode rural - rythme de l’exode rural : effectifs annuels estimés secteurs d’activités en milieu urbain permettant d’absorber les flux de ruraux la capacité d’absorption du secteur informel les activités formelles et les emplois offerts : activités, effectifs, évolution et perspectives 15 423. Les migrations L’exode rural vers les villes constitue bien évidemment le premier type de migration. On s’intéresse ici aux migrations vers l’étranger et aux migrations entre régions du pays. - Les migrations inter-régionales ou rural-rural o zones de destination : secteur agro-export (entreprises agro-industrielles), secteur minier, zones franches créées ex nihilo o effectifs concernés o caractéristiques : durée (migrations saisonnières, temporaires, définitives), types de migrants o - Les migrations internationales o les destinations : pays voisins ou étranger lointain (intercontinental) o effectifs concernés et rythme d’évolution o caractéristiques : durée (migrations saisonnières, temporaires, définitives), types de migrants o type de filières (modalités) et coût de la migration (tarifs pratiqués pour un « passage ») o quelles sont les caractéristiques des ménages ruraux recourant à la migration (capital social, financier) o 43. Les nouvelles formes de la ruralité L’insertion accélérée et généralisée des économies agricoles dans un environnement international en changement rapide, la nécessité et les difficultés des adaptations et la plus grande mobilité des hommes et des capitaux se traduisent par une recomposition des économies rurales et une modification du fonctionnement des familles rurales. Le système de production agricole, qui était le cœur de l’activité et des revenus, se retrouve progressivement inséré dans un ensemble hybride et plus complexe d’activités et de revenus, souvent d’origine géographique différente, mais qui restent cependant coordonnés au niveau local (d’où l’image de l’économie familiale d’archipel, employée par certains auteurs, pour exprimer ces activités autonomes – telles des îles – mais faisant partie d’un même ensemble). 431. Manifestations de cette nouvelle configuration de l’économie rurale - importance, degré de diversification et sources des revenus non agricoles état des liens de solidarité villes – campagnes : associations de ressortissants, associations de « cadres originaires », financement d’équipements existence et importance de flux de retour (de la ville vers la campagne) : rôle tampon de l’agriculture en cas de crise économique ou politique 16 - niveau de développement des réseaux de transfert de fonds (type Western Union) : densité d’implantation et mouvements enregistrés 432. Destination et impact des transferts de migrants - investissement productif dans l’agriculture ou hors agriculture investissement dans l’immobilier consommation (équilibre du budget du ménage, éducation…) participation au jeu politique local BIBLIOGRAPHIE L’ensemble des sources académiques, documentaires, statistiques doit être référencé dans la bibliographie finale. ANNEXES Les annexes statistiques seront présentées sous Excel et tous les tableaux et graphiques doivent être référencés, en particulier lorsqu’il s’agit de séries reconstituées. 17 Table des matières de référence pour l’étude de phase 1 1. Place et rôles de l’agriculture dans la configuration nationale : les grandes tendances 11. Repères historiques : chronologie des évènements politiques 12. Rappels sur les grands agrégats et évolution 121. Caractéristiques démographiques 122. Place de l’agriculture dans l’économie nationale 123. Espace et ressources naturelles 13. Les grandes caractéristiques du secteur agricole : un premier aperçu 131. Les structures agraires 132. La production agricole et AA 14. Les politiques publiques 141. Caractéristiques générales et périodisation des politiques publiques 142. Les politiques agricoles et de développement rural 2. La structure des marchés agricoles et agro-alimentaires et leur évolution 21. Les marchés des produits 211. Organisation générale des marchés et types de filières 212. Présentation des filières significatives 22. Le marché des facteurs 221. Le marché des intrants 222. Le marché du crédit 223. Le marché du conseil agricole 224. Le marché du travail 225. Le marché foncier 23. L’évolution des prix relatifs 18 3. Les processus de segmentation des structures de production : tendances observées et conséquences 31. Les indicateurs de changement 32. Le processus de différenciation 321. Les facteurs explicatifs 322. Les conséquences structurelles 4. Risques et blocages identifiables, possibilités d’adaptation et recompositions en cours 41. Groupes sociaux et lieux vulnérables 411. Evolution de la pauvreté rurale 412. Caractéristiques des exploitations agricoles vulnérables 42. Les options de sortie existantes 421. Le développement des activités rurales non agricoles 422. L’exode rural 423. Les migrations 43. Les nouvelles formes de la ruralité 431. Manifestations de cette nouvelle configuration de l’économie rurale 432. Destination et impact des transferts de migrants BIBLIOGRAPHIE ANNEXES