Sujet : le recrutement, la gestion et la stimulation des télétravailleurs

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(Sujet : Le recrutement, la gestion et la stimulation des télétravailleurs)
Introduction
Je vais dans un premier temps définir clairement le terme de télétravail et de
télétravailleurs.
Le télétravail c’est quoi ?
Le télétravail, c’est l’organisation du travail qui permet au salarié d’une
entreprise, lié par un contrat de travail avec celle-ci, d’exercer ses fonctions et ses
travaux hors des locaux de l’entreprise de façon régulière. Cette forme de travail se
développe de plus en plus grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la
communication (TIC) et permet au salarié de concilier plus facilement et plus
librement vie professionnelle et vie privée. Le télétravail est caractérisé par 3
éléments essentiels : la distance, la fréquence et les TIC. La combinaison de ces trois
éléments permet de distinguer le télétravail du travail à distance, plus large, ou du
travail à domicile, qui ne suppose pas le recours aux TIC. Le télétravail est
caractérisé par des notions de contrôle, d'autonomie ou de formalisation du travail.
Le télétravail est généralement pratiqué de manière alternée un a deux jours
par semaine en moyenne et concerne une population de travailleurs très qualifiés
principalement actifs dans les secteurs des technologies de l'information ou de la
communication, des services financiers ou du conseil. Il fait désormais partie d'une
nouvelle donne technologique et organisationnelle et s'inscrit dans l'évolution globale
du monde du travail, caractérisée par la flexibilité, le recours aux technologies de
l'information, l'autonomie, voire une certaine individualisation, et le développement
des compétences.
Il faut savoir qu’il existe différentes modalités de télétravail comme par
exemples :
Le nomadisme :
C’est la forme de télétravail la plus répandue, elle concerne les travailleurs
ayant un métier mobile (commercial, agent de maintenance…) pouvant grâce aux
TIC exercer leur profession sans passer nécessairement une fois par jour à
l’entreprise.
Le télétravail à domicile :
Cette forme de travail peu pratiqué actuellement permet au salarié d’exercer
ses tâches uniquement à partir de son domicile.
Le travail sédentaire alterné ou travail pendulaire :
Il s’agit d’un partage du temps de travail du salarié, prédéfini auparavant par
le contrat de travail, entre les tâches réalisées hors de l’entreprise et celles réalisées
dans l’entreprise.
Le travail collaboratif :
C’est le fait de pouvoir travailler à plusieurs sur un même dossier ou un même
projet simultanément avec des personnes situées aux quatre coins du monde. A titre
d’exemple, c’est le cas sur le net du Wikipédia qui propose aux internautes du monde
entier d’apporter des modifications sur les dossiers de leur choix. Bien entendu dans
le cadre de projet d’entreprise « top secret » un code de sécurité est demandé à
chacun des membres souhaitant accéder aux dossiers.
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Qu’est ce qu’un télétravailleur ?
C’est un salarié qui est lié à son entreprise par un contrat de travail et qui
exerce sa profession de manière plus libre en terme d’organisation du travail qu’un
autre salarié tout en respectant les conditions prévues dans ce contrat. Ces dernières
précisent quand le salarié doit être présent ou non dans l’entreprise et s’il peut se
dispenser de venir régulièrement à l’entreprise.
Cependant il est important de ne pas confondre un télétravailleur avec un
travailleur indépendant car celui-ci n’est pas lié à un contrat de travail, il est le seul
responsable et maître de ses actes d’un point de vue juridique.
Le télétravail en chiffres en France
Usage du télétravail en France par secteurs d’activité
Usage du télétravail (Population: TPE connectées à Internet)
On peut remarquer grâce à ce graphique de Janvier 2006 que le télétravail est
encore peu répandu en France et que les secteurs les plus actifs face à ce nouveau
mode d’organisation sont les Techniques d’Informations et de Communications
(38%) et le secteur de l’immobilier (24%).
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Le recrutement de télétravailleurs
La mise en place du télétravail au sein d’une entreprise est un projet
important à ne pas prendre à la légère. C’est un projet à part entière qui doit être
considéré comme tel et réalisé en plusieurs étapes.
Premièrement il est important d’effectuer une étude de faisabilité afin
d’analyser les intérêts stratégiques, opérationnels et économiques pour l’entreprise.
Il faut étudier si la flexibilité et la structure de l’entreprise permettent d’accueillir
cette nouvelle forme de travail. Si c’est le cas, on identifie précisément les différentes
tâches pouvant être traitées à distance et pour terminer on lance le projet.
L’entreprise doit maintenant recruter des futurs télétravailleurs, soit en
interne, soit en externe.
Le recrutement de télétravailleurs nécessite une réelle gestion spécifique en
matière de GRH (Gestion de Ressources Humaines), c’est généralement le directeur
des ressources humaines avec ses employés qui s’occupent de cette tâche.
La méthode de recrutement est assez simple et plutôt banale, les entreprises
passent plusieurs annonces de recrutement dans la presse et sur Internet, elles
s’entretiennent, après plusieurs sélections, avec les quelques candidats dont le profil
correspond aux caractéristiques du poste à pourvoir.
Cependant, les recruteurs le diront, tout le monde ne peut pas devenir
télétravailleur, ce travail requière certaines qualités importantes que tout le monde
ne possède pas. Le télétravailleur doit avant tout avoir un bon sens de l’organisation
dans son travail. En effet l’organisation est la base de ce travail, sans organisation le
salarié va se voir très vite dépassé par les événements et les conséquences risquent
d’être importantes et néfastes pour l’entreprise, le télétravailleur doit aménager
correctement son temps de travail.
Ensuite la deuxième qualité requise pour le télétravailleur est l’autonomie, il
doit être capable de prendre seul des décisions et en assumer les conséquences,
résoudre des problèmes efficacement et bien différencier sa vie professionnelle de sa
vie privée. Il doit être à tout moment de la journée joignable par l’entreprise et ne
doit pas faire passer ses soucis familiaux en priorité. L’entreprise entend par là, qu’on
ne devient pas télétravailleur, simplement parce que ce travail va permettre, grâce
au temps libre, de régler plus facilement ses problèmes personnels. Devenir
télétravailleur est un choix à faire qui ne se prend pas à la légère, il faut être capable
d’assumer cette nouvelle forme de travail.
La sélection du personnel : les différentes étapes
La sélection du personnel « télétravaillable » se décompose en plusieurs
étapes. Dans un premier temps, une partie des tâches figurantes dans la description
de fonction doivent pouvoir être réalisées durant des jours de télétravail. Ces tâches
se caractérisent par un Contenu informationnel élevé (traitement de
l’information, de données, etc.) et un Caractère relationnel faible (l’exercice des
tâches en question peut se réaliser sans interactions fréquentes avec des tiers
(clients, collègues), ne dépend pas d’outils exclusivement présents sur le lieu de
travail,...).
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En ce qui concerne les bonnes aptitudes à posséder pour pourvoir un poste
de télétravailleur :

Une infrastructure adaptée est nécessaire à domicile : outre le
matériel fourni (ordinateur, téléphone, connexion Internet…) ou payé par
l’employeur, le télétravailleur doit pouvoir disposer d’un espace spécifique
(pièce ou bureau) dédié à l’exercice de sa profession.

Aptitude personnelle du télétravailleur : forte personnalité et grande
expérience dans l’entreprise, d’où l’intérêt pour l’entreprise de recruter en
interne. Le salarié fort de son expérience déjà acquise depuis un certain
nombre d’années dans la société, s’adaptera plus vite à cette nouvelle
forme de travail et saura prendre des décisions en adéquation avec la
politique de l’entreprise.

Attitude et personnalité du manager : le manager doit être clément
vis-à-vis des travailleurs se lançant dans l’expérience de télétravail, il doit
être favorable au télétravail et garantir la cohésion sociale du groupe
(réalisation des plannings de chacun).
Il existe cependant d’autres critères de sélection, certaines entreprises
conditionnent l’accès au télétravail à l’ancienneté, au statut ou au niveau de
performance (score de l’évaluation annuelle) du salarié, alors que d’autres ne
proposent pas le télétravail aux fonctions de management prétextant que la
présence du chef d’équipe est nécessaire au sein de l’entreprise.
Cependant, le recruteur ne doit en aucun cas accorder un poste de
télétravailleur « à la tête du client », des critères objectifs doivent être clairement
communiqués au préalable.
Malheureusement en France le télétravail semble peu répandu dans les
entreprises, les patrons français sont encore trop réticents par rapport à cette
nouvelle forme de travail et n’osent pas franchir le « pas » comme nous le montre ce
témoignage de Shiva Chaman, chargée des ressources humaines, de l’entreprise
Minspeed Technologies (société américaine), qui dénonce le manque d’ambition de la
part des entreprises françaises concernant le télétravail :
« Le télétravail est une question de culture »
« Celui qui veut, trouve les moyens, celui qui ne veut pas, trouve les raisons !"
"Le télétravail ne représente que deux personnes sur 30 salariés en France,
contre 13 sur 50 en Europe et 150 sur 600 dans le monde" explique Shiva
Charman. Les télétravailleurs de Minspeed France sont un architecte concept et un
commercial. Ils travaillent chez eux ou dans les bureaux loués pour eux à Paris. "Je
suis toujours étonnée de la frilosité française. L'employeur préfère avoir ses salariés
sous les yeux, car il a peur du risque. Mais où est le risque dans le télétravail ? A
distance ou pas, quand un salarié ne fait pas l'affaire, on le repère ! Nos
télétravailleurs sont des cadres parce que nous avons surtout cette population chez
nous. D'une façon générale, je ne vois aucun frein à étendre le télétravail à des non
cadres et à presque tous les métiers. Il suffit d'être organisé, équipé d'outils
adéquats (ordinateur, téléphone/fax), autonome et savoir gérer son temps. Le
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manager, bien formé à l'encadrement, communique, coordonne à distance et
rencontre les membres de son équipe mensuellement ou trimestriellement.
Mais c'est difficile à mettre en place ici. La France est un pays où la présence
physique reste importante !»
En effet pour un chef d’entreprise, le fait que son employé travaille à distance des
bureaux entraîne un certain nombre de modifications ou d’aménagements dont il
faut tenir compte lors de la négociation avec le salarié, comme :
- Le rythme et le contrôle du travail ;
- L’isolement du salarié et l’élargissement des responsabilités ;
- Les conditions de réalisation du travail ;
- L’équipement technologique et les règles de bonne utilisation ;
- L’évolution de carrière et le droit à la formation.
Le contrat de travail du télétravailleur
Tous ces différents points sont à prendre en compte et à mettre en place pour
que le salarié soit opérationnel pour l’entreprise et travaille dans les meilleures
conditions possibles. Une fois cette organisation mise en place, il ne reste plus au
salarié et à l’employeur qu’à signer le contrat de travail du télétravailleur.
Même si le télétravailleur est avant tout un salarié de l’entreprise et qu’il bénéficie
à ce titre des mêmes droits que les autres (congés payés, droit à la formation…), son
contrat de travail spécifique doit stipuler sept points obligatoires :
1.
2.
3.
4.
5.
L’identité de l’employeur et celle du salarié ;
Le salaire prévu pour le télétravailleur ;
Le lieu choisi par le télétravailleur pour l’exécution du contrat ;
La description du travail à accomplir ;
La commission paritaire compétente et la convention collective
applicable ;
6. Le droit de retour à l’emploi antérieur ;
7. La formation continue.
Maintenant, une fois le projet lancé et les télétravailleurs recrutés, l’entreprise
va devoir gérer au mieux ses télétravailleurs pour profiter de l’opportunité qui s’offre
à elle en terme d’organisation du travail.
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La gestion des télétravailleurs
Révolution de la gestion du personnel
Le télétravail ne s’improvise pas et nécessite une gestion spécifique en matière
de gestion des ressources humaines (GRH). Dans la plupart des cas, le pilotage du
projet télétravail est assuré par le responsable des ressources humaines. De nos
jours encore, l’organisation ‘traditionnelle’ du travail et le contrôle managérial
traditionnel supposent la présence physique des salariés dans les bureaux de
l’entreprise de manière à garder un contact et le contrôle visuel sur le salarié. Le
travail s’est ainsi toujours structuré autour de la notion : on est au bureau quand on
travaille. Alors qu’à l’inverse, ne pas se trouver physiquement au bureau est encore
souvent interprété comme « être en congé » ou « ne pas travailler » ou encore ne
pas effectuer ses heures de travail. La croissance du télétravail dans le monde de
l’entreprise introduit donc une rupture importante voir « une révolution » dans la
manière de considérer et de vivre l’espace et le temps. Ce changement dépasse les
frontières de l’entreprise puisque l’interaction entre ce que j’appelle « le temps
personnel (ou privé) » et « le temps professionnel » est de moins en moins linéaire,
programmé et chronologique. Le temps consacré à la vie privé s’entremêle avec le
temps consacré à la vie professionnelle pour ne former plus « qu’un (bloc) » au sein
duquel il devient possible pour le télétravailleur de gérer le temps accordé au travail
et celui réservé aux loisirs. Ce nouveau contexte tout à fait particulier constitue un
challenge qui pour le moment dépasse l’entreprise et grands nombres de
responsables concernant le management humain car les télétravailleurs doivent être
gérés à distance.
C’est pour ces raisons que la gestion des télétravailleurs est très importante, il
faut dans un premier temps apporter au salarié la capacité d’exercer son métier
correctement et dans de bonnes conditions. Pour cela, la première mission de
l’entreprise en terme de gestion est de réaliser un plan de formation pour tous ses
salariés « futurs télétravailleurs » sous forme de séminaires ou modules de formation
technique afin d’utiliser aux mieux les nouvelles technologies de l’information (TIC),
principaux outils du télétravailleur. Cependant il ne s’agit pas ici de proposer un
catalogue de formations mais d’analyser précisément le besoin spécifique de chacun
des télétravailleurs et des managers.
Certes, cette démarche est coûteuse pour l’entreprise mais elle permet de
rentabiliser le projet car les télétravailleurs seront plus à même de répondre aux
attentes et aux exigences de l’entreprise.
La gestion matérielle
Le télétravailleur doit disposer à domicile d’un endroit (une pièce ou un
bureau) réservé exclusivement à la réalisation de ses fonctions professionnelles.
Ensuite c’est l’entreprise qui se charge, par obligation, de gérer les aspects
pratiques et logistiques de l’installation des télétravailleurs à domicile. L’entreprise
doit acquérir pour ses télétravailleurs tout le matériel : le matériel informatique,
ordinateur et connexion Internet, le matériel téléphonique, téléphone et fax, le
paiement de l’électricité, des télécommunications, etc. Ce qui représente un coût non
négligeable suivant le nombre de télétravailleurs employés.
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Une bonne communication interne
Dans un premier temps, il est important d’informer tous les salariés de
l’entreprise de la démarche, de vouloir décentraliser une partie de la productivité
dans les mains de futurs télétravailleurs, de façon à ce que les salariés qui travaillent
tous les jours au sein de l’entreprise et les télétravailleurs comprennent bien le rôle
de chacun afin de faciliter les contacts humains et la cohésion sociale de la société.
Car une mauvaise communication peut engendrer l’exclusion des télétravailleurs de
l’entreprise de la part de leurs collègues présents tous les jours dans les bureaux ne
comprenant pas le rôle des télétravailleurs et éprouvant une certaine jalousie quant à
leur manière plus libre de travailler.
Un management humain adapté
En terme de management humain, l’entreprise a également dûe s’adapter à
cette nouvelle forme de travail. Dorénavant les entreprises qui emploient des
télétravailleurs pratiquent un management par objectifs car ce genre de
management se prête davantage à la gestion à distance des travailleurs qu’un
management basé sur la présence et le contrôle continu du travail effectuée.
Le travail est divisé, chaque opération est conduite sous forme de projet avec
une obligation de résultat au final. Comme le témoigne Serge LEROUX,
Administrateur de l'Association Française du Télétravail et des Télé activités (AFTT)
pour les chefs d'entreprise : le télétravail permet une gestion plus fine des ressources
de l'entreprise, en particulier par l'incitation renforcée à l'introduction de l'obligation
de résultat dans les actes de travail, ainsi que des réductions de coût comme dans
l'immobilier par exemple.
Le management pratiqué par les managers sur les télétravailleurs dans
l’entreprise est le management délégatoire ; le manager laisse une grande
autonomie quant à la méthode et à l’organisation du travail du salarié. Ce
management à pour rôle de responsabiliser le télétravailleur. Chaque semaine le
manager contrôle si les objectifs prévus sont bien atteints et félicite ou recadre en
cas de nécessité le télétravailleur.
Dans ce type de management le responsable Ressources Humaines intervient
également et joue un rôle fondamental qui est de guider le télétravailleur dans
l’expérience du télétravail. Il lui garantit les mêmes possibilités de promotion interne
et de formation que ses collègues sédentaires, mais il lui stipule aussi le régime
particulier auquel il peut être soumis en matière de coaching, de suivi de la
performance et de formations spécifiques.
La gestion des télétravailleurs dépend avant tout de la fonction
d’encadrement, les responsables RH n’étant pas impliqués au quotidien dans les
activités opérationnelles des équipes de travail. Souvent, le manque de contacts
sociaux éprouvé par les télétravailleurs est dû à un manque de réunions et de
relations avec le reste de l’équipe. Ce type d’initiative appartient au manager. Peu
sont sensibles au besoin d’échanges formels et informels des membres de leur
équipe de travail. Outre les réunions à organiser de manière périodiques, d’autres
initiatives telles les ‘heures libres’ voient parfois le jour dans le simple but de
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rassembler les membres de l’entreprise ou de l’équipe. En matière de vie sociale, le
manager a également son rôle à jouer en associant systématiquement les
télétravailleurs de son équipe à toutes les décisions ou projets au même titre que les
autres collaborateurs. C’est le premier garant de la non-discrimination entre les
travailleurs mobiles et ceux qui sont dans les bureaux ; c’est la seule personne, qui
en communiquant régulièrement avec eux, à l’obligation de valoriser ce type de
travaux au sein de l’entreprise.
Le télétravail, un choix plus risqué pour l’entreprise
L’employeur doit tenir compte des risques plus élevés d’accidents de travail et
de transport des télétravailleurs et prendre des mesures adaptées en conséquence, il
doit prévoir ses effectifs en fonction du besoin et avoir une solution de repli en cas
d’accident majeur ou d’absence d’un salarié pendant une durée indéterminé. La
gestion du personnel devient alors plus difficile pour le responsable. L’employeur doit
gérer également le planning de chaque télétravailleur au quotidien, déterminer les
jours où le salarié devra être présent à l’entreprise et les jours où il travaillera à
l’extérieur, c’est à dire depuis son domicile ou son bureau aménagé. Il a tout intérêt
à préciser les horaires de travail de chacun car il a obligation de comptabiliser les
heures effectuées par les salariés en fin de mois.
Quelques témoignages de télétravailleurs concernant la gestion du
télétravail :
Visiblement, le télétravail est une bonne école d´efficacité. Christian Blanes
le pratique depuis six ans. Responsable et unique collaborateur du bureau marseillais
de la société Arttic, il estime que l´isolement physique lui a appris à aller à
l´essentiel. "Travailler à distance oblige à formaliser et structurer les choses. Les
demandes doivent être plus précises". Pour lui, le véritable défi n´est pas de
travailler avec les collaborateurs de l´entreprise, mais avec ses partenaires, répartis
aux quatre coins de l´Europe. "Ce n´est pas parce que les gens sont regroupés en
un même lieu qu´ils communiquent ou qu´ils travaillent plus efficacement", estime
ce télétravailleur endurci.
Dans tous les cas, le télétravail change les rapports entre salarié et
employeur. "Il s´est passé quelque chose, un déclic", estime Christophe Ivorra. "Le
fait qu´on m´ait accordé cette demande m´a démontré que l´on pouvait
s´entendre". Un facteur de motivation et de responsabilisation, qui permet
d´instaurer une certaine complicité avec le management. "On travaille en
confiance. Mes patrons savent qu´ils n´ont pas besoin d´avoir un oeil sur
moi en permanence", précise Odile Mariotte.
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La stimulation des télétravailleurs
Dans cette dernière partie je vais aborder le thème de la stimulation des
télétravailleurs.
En effet, pour que le projet de mise en place du télétravail dans une
entreprise soit efficace et profitable pour elle, il faut au final que les télétravailleurs
soient productifs pour l’entreprise. Pour cela il faut que l’entreprise motive et stimule
ses télétravailleurs.
Une auto-stimulation chez le télétravailleur
Dans le cadre du télétravail, on peut évoquer le terme d’auto-stimulation car
les télétravailleurs étant généralement si satisfaits de leurs conditions de travail
qu’elles sont sources de motivation. La souplesse des horaires et l’organisation
personnelle de la journée de travail entraînent chez le télétravailleur un sentiment
d’auto contrôle permanent bénéfique pour le salarié et l’entreprise.
Le télétravail permet aux télétravailleurs de disposer d’un emploi du temps
plus souple, qu’un collègue de bureau, avec une répartition du temps de travail et du
temps personnel (privé) avec plus de liberté. Le télétravailleur organise sa journée
comme bon lui semble, il planifie ses obligations personnelles et ses loisirs à sa
manière en fonction de la masse de travail qu’il a à un moment donné. Il peut
s’autoriser en pleine journée une petite pause de 2h afin d’aller disputer un match de
tennis avec l’un de ses amis par exemple si son travail est bien avancé et que ses
objectifs sont atteints pour la fin de semaine. Cette souplesse et cette flexibilité dans
le travail permettent au salarié télétravailleur de se motiver seul pour bénéficier d’un
cadre de vie agréable.
Il a été récemment prouvé par des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie,
que travailler chez soi a un impact positif sur le salarié, car il a le sentiment d'avoir
plus de contrôle sur la façon dont il travaille, commente Ravi S. Gajendran,
chercheur à l'Université de Pennsylvanie. « Les télétravailleurs ressentent plus de
satisfaction dans l'accomplissement de leurs tâches que leurs collègues sédentaires.
Ils sont moins stressés, car ils parviennent à bien équilibrer leur job avec leur vie de
famille, et atteignent de bien meilleurs objectifs que leurs collègues qui restent au
bureau. »
La cohésion sociale est importante
Grand nombres de télétravailleurs pensent qu'il est essentiel d'aller au
bureau pour entretenir le contact humain, que se soit avec son employeur ou avec
ses collègues. En outre, si le télétravail n'a pas d'impact direct sur les relations
entre les salariés et leurs managers, les personnes qui travaillent chez elles trois
jours par semaine, voire plus, constatent une détérioration de leurs relations avec
leurs collègues de travail. C’est pour ces raisons qu’il est important pour les
managers d’établir des plannings avec quelques jours forcés de présence dans
l’entreprise, pour les télétravailleurs, afin de renforcer le lien social et éviter un
isolement des télétravailleurs.
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Ce qui motive les télétravailleurs à choisir cette forme de travail :
-
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Travailler de leur domicile.
Moins de stress, car le patron n’est pas tout le temps derrière eux à contrôler
leurs faits et gestes.
Gain de temps pour le travail : Pas besoin de se déplacer à l’entreprise tous
les matins, donc pas de perte de temps dans les transports, n’y de stress lié
aux bouchons.
Gain de temps pour la vie privé (plus de temps libre): le temps qui était
perdu dans les transports est maintenant entièrement dédié à la famille ou
aux loisirs, ce qui renforce les liens familiaux et améliore l’épanouissement
du télétravailleur grâce aux activités culturelles qu’il peut réaliser.
Organisation du travail plus libre. Le télétravailleur planifie ses horaires et sa
journée comme il le souhaite.
Le télétravailleur se sent impliqué et utile pour l’entreprise car il a plus de
responsabilités.
Ce que font les employeurs pour motiver des télétravailleurs :
-
-
-
Les employeurs fixent des objectifs à atteindre aux télétravailleurs, de
manière à assurer une certaine quantité de travail minimum.
Chaque travail est traité sous forme de projet, ce qui offre un taux
d’implication plus élevé de la part du télétravailleur, qui voudra mener à bien
ce projet.
Les employeurs responsabilisent un maximum les télétravailleurs afin de les
« booster ».
Les employeurs offrent différentes primes en cas de réalisation des objectifs.
Ils se chargent d’offrir du bon matériel aux télétravailleurs, ordinateur,
imprimante, connexion Internet, téléphone, etc, pour rendre le travail plus
agréable et de façon à ce qu’ils n’aient aucun problème à rendre dans les
délais les différents projets.
Ils organisent régulièrement des réunions à l’entreprise pour rendre compte
du travail accompli par le télétravailleur.
Les employeurs évaluent régulièrement le travail des télétravailleurs afin de
les féliciter ou de les recadrer si besoin.
Le télétravail offre tellement d’avantages aux salariés et à l’entreprise qu’il est
assez aisé pour un employeur de motiver ses télétravailleurs.
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Conclusion
Certes encore peu répandu en France, seulement 7% de la population contre
13% en Europe, le télétravail en pleine expansion dans les autres pays avancés et
particulièrement aux Etats-Unis, risque d’être l’avenir de beaucoup de cadres
français.
En effet certains projets pilotes qui ont été mis en place en France, comme
chez Renault par exemple, sur cette nouvelle forme de travail assez révolutionnaire
montrent que l'évaluation est positive pour la majorité des télétravailleurs qui
mettent en avant les avantages en termes de productivité, de diminution du stress,
de meilleur équilibre entre le travail et la vie privée. Les responsables estiment que
l'expérience est positive et mérite d'être poursuivie mais que des règles claires
doivent être établies pour assurer la disponibilité des travailleurs et maintenir
l'esprit d'équipe et la cohésion sociale.
Voici le ressenti des salariés de chez Renault exerçant leur profession en
télétravail, un an après la mise en place de cette nouvelle forme de travail :
 « Il n'est pas toujours évident de travailler seul et en complète autonomie :
le télétravail partiel semble une très bonne alternative. »
 « L'outil informatique est performant et donc ne génère pas de mauvaises
conditions de travail »
 « Des questions commencent à se poser sur la prise en compte du suivi de
carrière des télétravailleurs et de leur existence dans le collectif, même si
leur présence est obligatoire sur site au moins une fois par semaine »
 « Les salariés qui vivent ce télétravail depuis la mise en place de l'accord
disent être moins sous pression et pouvoir mieux gérer la conciliation de
leur vie professionnelle et de leur vie familiale. »
 « La suppression des nombreuses heures de trajets est également un
avantage souvent cité par les télétravailleurs soulagés d'une fatigue
supplémentaire »
Nous pouvons constater que cette expérience s’est très bien déroulée dans son
ensemble, coté employeur et coté télétravailleurs. Nous pouvons donc nous
demander : à quand les changements de mentalité des employeurs
français, pour favoriser l’expansion du télétravail ?
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